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 (Ciarán × Catherine) Drown it in a sea of booze

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Message(#)(Ciarán × Catherine) Drown it in a sea of booze EmptyLun 4 Avr 2022 - 13:34

Drown it in a sea of booze
Ciarán × Catherine



On a beau donner l’impression d’être un roc, que rien ne nous secoue, qu’on est impossible à atteindre, que l’on est fait de marbre. Mais même le mental le plus solide connait parfois des craquelures. Et malgré les apparences qu’il donne, Ciarán est loin d’être immunisé à ces craquelures. Au fur et à mesures des ans, tout un tas de cicatrices mentales se sont mises à décorer son âme. Toute personne ayant ce genre de faiblesse à besoin d’un petit quelque chose pour l’aider, une échappatoire, quelque chose qui permette d’échapper à ses problèmes, à ses mauvais souvenirs, qui permettent de se confondre dans les ombres, ou qui permette de les noyer.

En bon Irlandais de nature, bien que né sur le sol Australien, l’une de ces choses, l’un de ces patchs, c’est l’alcool. Boire l’aide à penser à autre chose. Boire à même tendance à lui délier la langue. A le faire sortir de sa réserve.

Ce soir, Ciarán est loin d’être au sommet. Pas de boulot, un entrainement mitigé, le roux a besoin d’une chose : se changer les idées. Depuis quelques temps, il a trouvé un endroit qui accueille ses élucubrations et autres errances mentales. Un bar où il fait bon aller, se poser, s’abandonner. Le Dead By Decaf’. C’est une sorte de heureux hasard qui a amené Ciarán ici, c’est surtout le nom qui l’a attiré, à la base. Il y voyait une claire référence à quelque chose qu’il appréciait particulièrement, alors il s’est laissé tenter. Et au final, il s’y est bien plu.

Gilet sans manches flanqué par-dessus un simple t-shirt noir, Ciarán tapote son jeans, chassant quelques saletés ayant volé pour se coller dessus, sorties d’on ne sait où. Passant la porte, il salue vaguement les personnes présentes dans l’établissement, et tout en se craquant la nuque, il va s’installer directement au bar. Une habitude qu’il a prise depuis qu’il est entré la première fois, quasiment. Une habitude qu’il a toujours eue, peu importe l’établissement dans lequel il est allé. Le comptoir, c’est le meilleur endroit d’un bar.

Habituellement, on trouve toujours quelqu’un derrière le comptoir, mais la soirée ayant à peine commencé et la clientèle étant assez éparse, la ou les personnes en charge ce soir se trouvent sans doute à l’arrière, préparant le gros de la soirée. Le pro du combat sort son téléphone, désespérément vide de notifications. Il envoie un message rapide à ses associés, leur demandant confirmation que rien n’est prévu ce soir, et dépose l’appareil sur le comptoir, le regardant en s’attendant à ce qu’il se rallume et vibre. Mais rien. Un silence désespérant. Qui provoque un soupire désespéré.

Et beh, ça promet d’être fun, ce soir …

Le trentenaire écrase lentement son poing sur le comptoir, comme vidé de sa force, puis laisse battre ses doigts sur le bois les uns après les autres. Un rythme inconsistant, hasardeux. Son autre main se porte jusqu’à son crâne, grattant son cuir chevelu, alors que son regard vidé d’espoir n’a pas lâché son téléphone. Il se râcle la gorge de mécontentement et relève la tête pour finalement voir apparaître, depuis l’arrière salle, la jeune barmaid blonde qu’il a déjà vu plusieurs fois ici. Comment c’était déjà son prénom ? Kathy ? Kitty ? Catherine ? Quelque chose comme ça, mais un doute envahit les souvenirs du combattant. Il tente de se reprendre, relève la tête, redresse les épaules et lui adresse un léger sourire alors qu’elle approche.

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Message(#)(Ciarán × Catherine) Drown it in a sea of booze EmptyMar 5 Avr 2022 - 12:00


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Certains clients attirent l’attention plus que d’autres. C’était le cas de Ciarán : grand – presque aussi grand qu’elle, d’ailleurs – roux avec une barbe particulièrement fournie, très musclé… et le visage de l’homme dur en apparence. Aujourd’hui, il portait un simple tee-shirt sous une veste sans manches qui ne laissait aucun doute sur la puissance que devaient avoir ses bras. Elle avait entendu quelqu’un l’appeler par son prénom et l’avait retenu, mais ne l’avait bien entendu jamais utilisé depuis qu’il venait ici. C’était un client régulier, un pilier de son bar comme elle aimait à l’appeler. Ils étaient quelques-uns, elle connaissait leurs prénoms et appréciait toujours de les voir dans la mesure où ils apportaient une certaine stabilité et constance à sa vie. La jeune femme avait besoin de se rassurer comme elle le pouvait, dans une période pas facile pour elle où tout était question à changement.
Elle était à Brisbane depuis un peu plus d’un mois, à présent… elle avait pris ce petit boulot, vivait à Logan City avec une médecin urgentiste qui travaillait énormément. Dinah était un peu près sa seule interaction sociale en plus des clients et de quelques collègues. Catherine n’avait pas d’amis ni même de connaissances à Brisbane, elle qui avait quitté son pays natal pour partir à la recherche d’une chimère. Gideon, l’homme qui l’avait mise enceinte, restait injoignable malheureusement. Et puis il y avait son corps, qui ne cessait de changer puisque deux petits êtres y avaient élu domicile ! Comme d’habitude, pour le cacher, Catherine portait un tee-shirt noir au col rond et large, qui dévoilait une épaule en tombant négligemment sur celle-ci. Le tissu était ample et permettait de masquer ce ventre qui commençait à se deviner. Un slim en jeans, des bottines à petits talons en daim camel. Simple, efficace. Le badge portant le prénom « Kitty » était épinglé sur sa poitrine, mais rares étaient les clients qui l’appelaient par son prénom lorsqu’ils commandaient une boisson.

La hollandaise était occupée avec un inventaire, car il n’y avait pas beaucoup de monde ce soir. Elle sortait de temps en temps le nez de l’arrière salle pour jeter un œil au bar, et s’assurer que personne n’avait besoin d’elle. C’est ainsi que la jeune femme remarqua la présence du grand roux, elle abandonna donc ce qu’elle était en train de faire et se dirigea d’un pas pressé vers le bar derrière lequel elle se glissa, pour finalement rejoindre son client. « Bonsoir ! » lança-t-elle en souriant à son tour, en réponse au sourire qu’il lui avait adressé en la voyant arriver. S’il s’était redressé quand il avait remarqué sa présence, le client était auparavant légèrement avachi dans une attitude un peu découragée – ce que Kitty avait remarqué en le voyant depuis la porte de la réserve. « Qu’est-ce que je vous sers, ce soir ? » lui demanda-t-elle de sa voix la plus chaleureuse. La jeune femme n’était pas du genre sociable… pas avec n’importe qui, du moins. La plupart du temps, sa timidité la retenait de faire connaissance avec les clients. Elle s’en servait comme d’un bouclier pour éloigner les gens un peu trop loquaces, particulièrement les hommes. Mais il arrivait parfois qu’elle se sente à l’aise, ou qu’autre chose la pousse à s’ouvrir. Comme ce qui l’avait poussée dans les bras de Gideon, autrefois. Lui aussi était grand, et musclé. Blond en revanche, et rasé de près. Mais il dégageait la même impression de puissance, ce qui plaisait à Catherine. Pourtant, ce n’était pas suffisant pour qu’elle se jette sur un homme. En réalité, ça n’était arrivé qu’une seule fois au cours de toutes ses années de service en tant que barmaid. La fois de trop. « Tout va bien ? » osa-t-elle ajouter une fois la commande prise. Elle observait discrètement Ciarán, par-dessous de grands cils qui faisaient de l’ombre à ses joues rosies par tant d’audace.

@Ciarán Doyle
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Message(#)(Ciarán × Catherine) Drown it in a sea of booze EmptyMer 6 Avr 2022 - 9:10

Drown it in a sea of booze
Ciarán × Catherine



Toujours rien. Ce téléphone reste désespérément silencieux. Abandonnant doucement l’idée de recevoir quoi que ce soit, Ciarán relève la tête en se raclant la gorge et voit apparaître la jeune blonde qui l’avait déjà servi plusieurs fois ces derniers temps. A son habitude, elle présentait un certain charme, une certaine élégance. Quelque chose d’assez réconfortant dans l’idée. C’est à son approche que Ciarán pu revoir son badge, sur lequel était inscrit « Kitty ». Comme quoi, dans ses doutes, sa mémoire a gardé le nom en mémoire. La voyant approcher, Ciarán se ressaisit, arborant un léger sourire en redressant les épaules. Son approche plus vive que l’accoutumée des serveurs et serveuses laisse au gaillard comprendre que quelque part, sa présence est appréciée, et pas seulement pour ses commandes.

Bonsoir !, siffla sa voix cristalline alors que la bouche de la demoiselle se maquilla d’un sourire.

Bonsoir, Kitty. A son habitude, le ton reste calme et posé. Son timbre légèrement graveleux laisse facilement entendre que le bonhomme fume, et pas qu’un peu. Incapable de s’empêcher de s’occuper les mains, le pouce de sa main gauche faisait tourner presque frénétiquement l’anneau extérieur d’une bague fichée sur son majeur, un simple bijou en étain, aux motifs abstraits sans doute gravés à l’acide. Quelque chose d’assez bon marché, simplement fait pour servir d’anti-stress.

Qu’est-ce que je vous sers, ce soir ?, sonna une nouvelle fois la chaleureuse voix de la barmaid. On ne va pas changer une équipe qui gagne, commençons avec un whisky. Sec, comme toujours. Le whisky, c’est sacré. Oui, ça se boit frais, mais pas avec des glaçons, sinon ça le coupe à l’eau. A la maison, c’est toujours le même rituel : le verre spécial whisky est entreposé dans le congélateur du frigo, attendant de pouvoir rafraichir le nectar divin sans le couper. Un rituel autrefois partagé avec son père, une habitude qui lui restait. Il ne pouvait pas s’empêcher de se dire que si, par lui-même, il venait à boire son whisky autrement, il manquerait à son devoir et baignerais son père de honte. Dans les bars, c’était un peu différent, beaucoup d’établissement ne prenaient pas la peine de le faire. En général, Ciarán n’en tenait pas rigueur, mais ici il se sentait plutôt bien, et demander ce geste pourrait être le petit plus qui l’aiderait à se sentir davantage comme à la maison. Et … Ça serait possible de glacer le verre avant ?

La dénommée Kitty, en tout cas selon son badge, semble acquiescer de la tête et commencer à attraper de quoi préparer la boisson. Soudain, un éclair de pensée frappe l’esprit de Ciarán. « On ne change pas une équipe qui gagne » a-t-il dit ... « On ne change pas » … Ces quatre mots semblaient lui envahir le crâne comme un écho déchirant. Il a changé au fur et à mesure des années, il le sait. Son évolution, elle est indéniable. Jamais il n’aurait pensé d’ailleurs se retrouver dans le milieu où il se trouve maintenant. Si un jour, il avait imaginé qu’il gagnerait sa vie à intimider des gens et à en frapper d’autres, il y aurait sans doute eu beaucoup de considérations qui auraient différés, beaucoup d’approches de situations qui auraient été altérées. Mais une chose dans son esprit refuse de changer. Une parcelle, un souvenir, un état de fait qui refuse de s’éteindre. Une chose d’une beauté qui ne s’éteindrait sans doute jamais. Lena. Elle passe sa vie dans son esprit, presque comme si elle l’écrasait en quelques parts. Il a beau tout faire pour tourner la page, passer à autre chose, refaire sa vie hors de cette histoire, elle revient encore et encore. Elle traque ses moindres émois sentimentaux, hante les méandres de ses nuits et monopolise ses mélancolies.

Remuant la tête, Ciarán se ressaisit, arrêtant subitement de regarder dans le vide. Ces pensées, elles semblaient avoir duré une éternité, mais il semblerait qu’à peine une ou deux secondes ne soient réellement passées. S’efforçant de revenir à la réalité, c’est une question inattendue de la barmaid qui força son retour. Tout va bien ?, lança-t-elle. Aux vues de son expression, c’était loin d’être une habitude de sa part de poser une question un temps soit peu personnelle à un client. Les sourcils se fronçant légèrement et les lèvres se serrant vers l’une de ses joues, faisant apparaître une fossette relativement marquée juste au-dessus de sa barbe. On va dire, se contenta-t-il de lancer dans un premier temps.

Son verre déposé sur le comptoir, Ciarán remercia Kitty d’un geste de la tête avant d’engloutir une grande lampée du liquide, faisant disparaître la moitié du verre. Il se racle une nouvelle fois la gorge, remets une mèche de cheveux rebelle en place et relève le regarde vers la jeune femme, se disant que si elle faisait l’effort de lui demander comment il allait, il pouvait bien lui en dire un peu plus. Mais pas trop, il ne faut surtout pas trop en révéler. Je tourne un peu en rond en ce moment. Le boulot, c’est pas trop ça. Heureusement, j’ai de quoi voir venir, mais la routine, c’est pas vraiment mon truc, du coup je cogite, appuya-t-il en faisant tourner son index à côté de sa tempe, et plus je cogite, moins ça va, et moins ça va, plus je bois. Vous me direz, c’est pas plus mal pour votre chiffre. Par contre pour mon foie, c’est une autre histoire. Un léger sourire à moitié amusé se fiche sur les lèvres du client tandis que ses sourcils se détendent finalement.

Et vous ? Ça vient de sortir machinalement. Plus spontané, tu meurs. Pourquoi est-ce qu’il venait de demander ça ? Aucune idée. Par politesse sans doute, ou parce qu’au fond il n’était pas indifférent à sa douceur. C’est sans doute ce que ça fait de voir quelqu’un régulièrement. Elle semblait lui montrer un minimum d’intérêt, la moindre des choses était donc d’en montrer en réciproque.


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Message(#)(Ciarán × Catherine) Drown it in a sea of booze EmptyJeu 7 Avr 2022 - 11:39

Si sa boisson de prédilection et sa couleur de cheveux étaient des indices concernant son origine, Kitty supposait donc que son client était un irlandais. Mais peut-être était-ce trop réducteur de sa part de penser ainsi, et qu’il s’agissait simplement de coïncidences ? Toujours est-il que la belle blonde était très curieuse le concernant, sans toutefois s’imposer et lui poser tout un tas de questions impolies. Elle avait bien trop peur de le déranger, et sa timidité la retenait bien souvent de faire beaucoup de choses. Ciarán demanda s’il était possible de glacer le verre – ce qu’il n’avait jamais fait auparavant. Catherine n’avait aucune raison de refuser, le bar était bien loin d’être plein et ça ne lui prendrait que quelques minutes. « Bien sûr ! » approuva-t-elle donc en s’emparant directement d’un joli verre d’aspect travaillé, dans lequel ils servaient les whiskys. Elle s’abaissa et le glissa dans un congélateur sous le bar, qui contenait uniquement des glaçons en temps normal. Glaçons qu’elle n’utilisait que rarement dans les alcools forts, à moins que les clients ne demandent leurs boissons on the rocks. Elle revint s’accouder en face du roux, et osa lui demander si tout allait bien pour lui – en attendant que le verre atteigne une température plus agréable pour l’homme.

En effet, la question qu’elle lui posa n’était pas dans ses habitudes. Les sourcils du client se froncèrent, tandis qu’une fossette qu’elle n’avait jamais remarquée auparavant se creusait sur sa joue… là où la barbe n’avait pas encore envahi la peau. Elle l’observait à la dérobée certes, mais n’en manquait pas une miette. Il répondit vaguement, et la blonde n’insista pas. Elle s’éloigna et fit semblant d’essuyer un verre déjà sec, puis récupéra celui qu’elle avait glissé dans le congélateur pour y servir le whisky sec de Ciarán. Elle le déposa face à lui et lui sourit à nouveau, alors qu’il la remerciait d’un signe de la tête. La moitié disparut comme elle était arrivée, bien entendu Catherine ne fit aucun commentaire mais songea qu’il n’avait vraiment pas l’air d’être au mieux de sa forme. Elle lui avait connu des jours plus gais. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il finisse par se confier un peu, mais… le pouvoir de la barmaid eu de l’effet sur le grand roux, apparemment. Kitty pouvait comprendre ces gens qui venaient se confier à une totale inconnue, c’était bien plus facile et sans risques. Vider son sac fait généralement du bien à beaucoup de monde, et les gens derrière le comptoir ne pouvaient de toute façon pas bouger de là. A bien des égards, ils remplaçaient les psychologues et autres psychiatres hors de prix, offrant simplement une oreille attentive aux clients. Ce n’était pas toujours le cas de Kitty, qui préférait ne pas se rapprocher d’une quelconque façon que ce soit de ses clients… mais elle pouvait bien faire une exception. Et s’il se sentait finalement mal à l’aise, il avait toujours la possibilité de changer de bar, et donc de barmaid. Dernier atout, non négligeable : la consultation ne coûtait que le prix des consommations.

Bref, il lui avoua tourner en rond, notamment dans son travail. Elle se demandait ce qu’il pouvait bien faire de ses journées, à vrai dire. Mais après tout… pourquoi ne pas poser la question, puisqu’elle était lancée ? « Qu’est-ce que vous faites, comme travail ? Enfin, si… si ce n’est pas indiscret » s’empressa-t-elle d’ajouter, les joues toujours rosies. Un jour, il faudrait qu’elle songe à mettre du fond de teint pour masquer ce petit problème qui révélait absolument tout de sa timidité maladive. Elle n’en avait jamais eu besoin, sa peau était jolie au naturel alors pourquoi s’embêter avec du maquillage ? Ciarán était de ces hommes qui noient leurs problèmes dans l’alcool, apparemment. Pas la meilleure des solutions, de l’avis de Kitty – qui n’en avait clairement rien à faire du chiffre d’affaire de son patron. Si ce n’était pas ce bar, ça serait un autre. Ou un magasin, un centre d’appels, un supermarché… elle n’en avait rien à faire, tant qu’elle gagnait suffisamment d’argent pour subvenir à ses besoins. Le travail n’avait jamais été une façon pour la blonde de se définir. C’était interchangeable. « Le patron vous remercie pour son chiffre d’affaire, j’en suis sûre » plaisanta le grande blonde, qui aurait aimé ajouter qu’elle en tout cas le remerciait plutôt pour sa présence réconfortante. Il lui posa, à son tour, la question. Dans un premier temps, la blonde fut surprise. Il était rare que les clients s’intéressent à elle – et c’était tant mieux ! Mais aujourd’hui, ça lui fit plaisir. Elle baissa les yeux, à la recherche de quelque chose pour s’occuper les mains. Une tâche imaginaire, sur le bar ! Parfait ! Les yeux rivés à son torchon qu’elle s’appliqua à frotter sur le comptoir, elle répondit donc : « C’est plutôt l’inverse, pour moi. En ce moment, tout ce qui ressemble de près ou de loin à une routine me fait du bien. Comme… les clients réguliers ». Mais pourquoi diable avait-elle dit ça ? Elle releva les yeux pour croiser le regard du roux, à moitié masqués par sa longue frange de cils. « Beaucoup de changements en ce moment, de mon côté ». Une simple précision, pour s’excuser d’avoir dit une chose aussi osée. Enfin, osée… pour une jeune femme de la trempe de Catherine, bien entendu. « Si vous arrêtiez d’y réfléchir, qu’est-ce que vous feriez ? Spontanément ? » demanda-t-elle, réalisant soudain qu’elle-même n’avait jamais eu l’intelligence de se poser cette question. Et pourtant des questions, en ce moment, elle passait son temps à s’en poser !

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Message(#)(Ciarán × Catherine) Drown it in a sea of booze EmptyJeu 7 Avr 2022 - 16:28

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Ciarán × Catherine



La lampée du liquide ambré que Ciarán venait d’avaler se laisse encore deviner à travers sa trachée, provoquant des picotements auquel le roux était bien habitué. « Une sensation qui fait se sentir vivant ! » disait son père. Ah ça, cette phrase, il l’a entendu mainte et mainte fois. Son premier verre de whisky, c’est à 15 ans qu’il l’a avalé. « Tu es en âge d’être un homme », ça a été l’excuse. Évidemment, sa mère n’était pas pour qu’il commence à boire à cet âge-là, mais Ciarán était encore sage à l’époque et n’a pas abusé de tout ça. Bon, ça a changé dès qu’il a eu sa majorité, parce que l’influence des copains ect, mais dans l’ensemble, il n’abusait pas. Son problème avec l’alcool est assez récent à l’échelle de sa vie en fait. Il buvait plus régulièrement pendant ses études, à cause de ses sorties fréquentes, mais c’est après l’épisode de Lena qu’il a commencé à sombrer dans l’alcool de manière plus dure. Il en a parlé à ses parents, qui ont essayé de l’aider, mais rien n’y fait, il a continué à retourner dans ses verres, et par la même occasion, dans ses mégots, condamnant lentement son foie et ses poumons à des problèmes certains.

Le froid du verre envahissant la pointe des doigts de Ciarán le fit revenir à la réalité comme un claquement de doigts. C’était rare qu’il balance des choses un peu personnelles comme ça, mais avec la vague de souvenirs, de pensées et de culpabilité qui l’envahissait dernièrement, ça partait tout seul, les filtres habituels ayant du mal à retenir la majorité des paroles qui passaient entre ses dents. En tout cas, la barmaid qui lui faisait face ne semblait pas en manquer une miette. La curiosité démange les lèvres de la jeune femme qui finit par poser une question de plus. Ses joues rosies ne peuvent pas cacher qu’elle n’a pas spécifiquement l’habitude de s’intéresser à un semi-inconnu de la sorte ? Quelque part, au fond, c’est le genre de petit détail qui fait plaisir à Ciarán. Il entrouvrit la bouche, prêt à répondre sur ce qu’il faisait pour vivre, et puis d’un coup, le filtre se remit en place. Sans se contrôler, Ciarán risque de dévoiler ses activités pas forcément très très légales, de parler des combats clandestins, et tout ça, c’est loin d’être ce qu’il veut. Il retient ses paroles une demi-seconde, avant d’enchainer sur son bobard habituel, tellement habituel et tellement perfectionné qu’il serait prêt à lui-même y croire. Je travaille dans la sécurité. Je suis à mon compte, et je sous-traite autant pour des particuliers que pour des petites et moyennes entreprises, voir des grands groupes, mais c’est plus rare. Un jour je suis garde du corps d’une femme qui ne se sent pas en sécurité, l’autre je suis vigile dans un supermarché.

La vérité n’était pas vraiment là. En effet, aucun jour ne se ressemblait pour lui, mais c’est surtout parce qu’un jour, il allait battre trois personnes dans trois combats, dans un ring caché derrière les machineries des allées d’un bowling, où le fracas des quilles, le tumulte des machines et les trajets des boules faisaient taire les craquements des os et les impacts des phalanges, les masquant aux oreilles de tous. Et l’autre, il rendait une visite pas toujours cordiale à des gens redevables aux services assez spécifiques de son entourage. La sécurité, quand on y pense, c’est tout l’inverse de ce qu’il a l’habitude de faire. Mais c’est une sphère qu’il a fréquenté de nombreuses années, et il la connait bien, quoi de mieux pour rôder une couverture après tout ? Une nouvelle lampée de whisky glissa le long de la gorge de Ciarán, qui lance un petit sourire amusé à la pointe d’humour de la jeune blonde. Sa réaction au simple « Et vous ? » qu’il avait lancé l’amusa, la voyant s’acharner sur une tâche imaginaire. Elle semblait trouver une place confortable dans cette routine dans laquelle elle vivait, peut-être y trouvait-elle une sorte de sécurité, une certaine stabilité dont elle pourrait avoir besoin. Sa précision concernant les clients réguliers, Ciarán le prit directement pour lui, et l’accueilli avec un sourire.

Si vous arrêtiez d’y réfléchir, qu’est-ce que vous feriez ? Spontanément ? Les yeux du roux s’écarquillèrent légèrement. La réaction la plus commune à ses élucubrations, c’était entre passer à autre chose et chercher à en savoir plus. Mais là, pour le coup, utiliser le sujet pour le lui faire oublier, c’était une première, un coup qu’il n’avait clairement pas vu venir. Quelques instants de réflexions envahissent le cerveau de Ciarán, se posant sérieusement la question. S’il arrêtait de se triturer l’esprit, qu’est-ce qu’il ferait ? Euh … J’imagine que j’enfourcherais ma moto et que j’irais conduire le long de la côte pendant quelques heures. La moto, c’est un des grands amours de Ciarán. Il ne jure que par ça pour se déplacer. A vrai dire, il n’a passé son permis voiture que pour pouvoir passer le permis moto, mais en dehors des auto-écoles, il n’a jamais spécifiquement conduit de voiture. Il a toujours privilégié les deux roues et leurs moteurs rugissant, la sensation du vent entourant son corps en s’élançant à toute vitesse, le frisson de s’approcher du bitume dans un virage un peu serré, l’adrénaline de la vitesse. Lorsqu’il est sur sa moto, il ne fait qu’un avec sa machine, rien ne peut le déconcentrer, il oublie tout ce qu’il y a autour, tout le reste. Ouais, sans doute ça. La dernière gorgée de whisky disparu presque aussi vite qu’elle fut servie, provoquant une légère grimace de satisfaction sur le visage de Ciarán.

Mais bon, si j’avais fait ça, on aurait raté cette conversation, n’est-ce pas ?

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Message(#)(Ciarán × Catherine) Drown it in a sea of booze EmptyVen 8 Avr 2022 - 11:50

L’image de garde du corps collait à merveille à l’idée que Kitty se faisait de Ciarán. Pas une seule seconde la blonde ne se douta qu’il était en train de la mener en bateau et que son métier n’avait en réalité rien à voir avec la sécurité des particuliers, petites ou moyennes entreprises. Pourquoi en aurait-elle douté, puisqu’il lui affirmait que c’était ce qu’il faisait dans la vie ? Elle hocha donc la tête, se demandant de quelle routine il parlait puisqu’il semblait changer très souvent de clients. Ceci dit, chaque client a beau être différent, l’acte est toujours le même – le protéger. Ses paroles ne faisaient que confirmer ce que Kitty pensait déjà : il était le genre de personne avec qui elle se serait sentie en sécurité, rapport à sa taille et à sa carrure. Catherine était, sur ce point, un cliché à elle toute seule. Elle savait qu’elle avait tendance à chercher ce côté sécurisant chez un homme, et son ex compagnon – le seul qu’elle avait eu – correspondait d’ailleurs au critère. Il mesurait un mètre 91 – aka 10 centimètres de plus qu’elle – et se rendait régulièrement sur un ring de boxe pour entretenir son corps. Ce qui ne l’empêchait pas de faire des études, à côté de ça… Les muscles ne vont pas forcément de pair avec un petit cerveau ou la superficialité. Du moins, Catherine ne l’avait jamais pensé.

Elle lui demanda ensuite ce qu’il ferait, s’il cessait simplement de réfléchir et de se torturer. Elle lut l’étonnement sur son visage à la façon dont il écarquilla les yeux. Ce n’était peut-être pas une question à laquelle il s’était attendue. Elle non plus, d’ailleurs. Tandis qu’il réfléchissait, la jeune femme laissa son esprit errer un instant. Que ferait-elle, à propos des bébés, si elle cessait de se torturer à leur sujet ? Si elle mettait la morale de côté, le jugement des autres et l’idée de bien et de mal ? La réponse s’imposa à elle très clairement, et lui fit peur. La blonde posa son chiffon sur le bar et passa une main fébrile sur son ventre. Elle ne voulait pas d’eux, c’était une évidence. Pas en étant seule. Le roux la ramena à la réalité, en lui avouant qu’il enfourcherait sa moto et irait conduire le long de la côte pendant quelques heures. Elle sourit, n’ayant aucun mal à l’imaginer en tant que motard. Il vida son verre d’une traite, et ajouta que s’il avait suivi son idée primaire sans plus de réflexion, alors ils ne seraient pas en train d’avoir cette conversation. « C’est vrai… ça aurait été dommage. Je vous ressers ? » Elle lui adressa un nouveau sourire puis passa une main dans ses cheveux pour les dégager de son visage. Un rapide coup d’œil à la salle et au bar lui permit de constater que tout le monde était servi, à l’exception du grand roux. Servis, et accompagnés pour les quelques personnes présentes. Des gens en couple, majoritairement. Leurs gestes tendres ne trompaient pas. Ils venaient prendre un verre avant un spectacle, peut-être… ou avant d’aller au restaurant ? Ils avaient de la chance. Catherine n’avait plus connu pareille situation depuis plusieurs années. Gideon n’avait pas vraiment compté. Il n’était resté qu’une soirée, une nuit et une matinée avec elle. Pas suffisamment pour tomber amoureuse, assez pour tomber enceinte en revanche. L’un avait quand même plus d’impact que l’autre dans une vie, et il avait fallu que ce soit la deuxième option qui lui tombe dessus. Ou devrait-elle dire, dedans ? « Vous savez ce qui est le pire, dans ce boulot ? » lâcha-t-elle finalement en soupirant, « c’est d’être obligée de regarder les gens roucouler à longueur de journée ! » Elle laissa échapper un léger rire, que certains auraient qualifié de blasé. L’était-elle ? Dépendant des jours, oui. Si Ciarán était en couple, au moins avait-il la décence de n’avoir jamais ramené sa donzelle au bar. Un rapide coup d’œil à la main du roux permit à Catherine de constater qu’il ne portait pas d’alliance. Simplement une bague pas spécialement belle, un simple anneau. Elle-même ne portait aucun bijou, simplement une montre en plastique rose.


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Message(#)(Ciarán × Catherine) Drown it in a sea of booze EmptyVen 8 Avr 2022 - 16:30

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Ciarán × Catherine



Ce n’était pas de gaieté de cœur que Ciarán mentait sur ses activités. Les mots d’ordre de la Ruche, c’est le respect, le secret et la loyauté. Et par respect pour la place que lui a accordé Lou, la dirigeante de la Ruche, il garderait quoi qu’il arrive le secret de son implication auprès d’eux, et il y resterait loyal. Après tout, sans cette place, il ne vivrait pas aussi bien. Alors certes, il lui arrive de temps en temps de repartir avec de belles douleurs, des hématomes, ce genre de choses, mais ce ne sont que des blessures superficielles. Son boulot de collecteur de dettes, c’est une sinécure. Il se présente auprès de ceux qui doivent de l’argent, qui sont généralement impressionnés par le bonhomme, et paient sans rien demander en retour. Facile ! Bon, de temps en temps un petit malin essaie de résister, mais ça ne dure jamais bien longtemps. Et puis, en faisant partie de ce gang, il avait surtout accès à ce qui faisait la majorité de son train de vie : The Pit. Ciarán, c’est un peu le chouchou des bookmakers du Pit, c’est le cheval sur lequel il faut parier. Il n’arrive même pas à se rappeler de s’il a déjà été battu sur le ring illégal, et l’argent des paris a rapidement inondé ses poches.

La réaction de la jeune femme à son retour de question l’intrigua. Elle passe l’espace d’un instant une main sur son ventre. Il y a sûrement une histoire très profonde derrière tout ça, mais Ciarán sent bien qu’en plus de sembler avoir du mal à s’ouvrir, ce n’était pas forcément le genre de sujet sur lequel la blonde irait parler à un inconnu. Enfin, inconnu, son visage était connu maintenant, pour autant les deux ne se connaissent pas plus que ça d’un point de vue personnel. Je vous ressers ? Avec plaisir. Un nouveau verre servi, Ciarán ne put s’empêcher de remarquer le regard de son interlocutrice se porter sur la salle. Derrière le devoir de s’assurer que tout le monde soit bien servi, il lisait quelque chose. Une sorte de peine ? Un regret ? Il n'en était pas sûr. Après tout, il n’était pas psy, mais il avait bien assez l’habitude d’observer les gens pour capter ce genre d’émotion. Vous savez ce qui est le pire, dans ce boulot ? C’est d’être obligée de regarder les gens roucouler à longueur de journée ! Un sourire en coin amusé affubla alors le visage de Ciarán. C’était donc ça. La présence des couples. A bien y regarder dans la salle, c’est vrai qu’ils étaient nombreux, ce soir. Pourtant, la Saint-Valentin c’est passé depuis un moment. Il avale une lampée, sentant une nouvelle fois cette douce brûlure lui glisser dans la gorge.

Histoire qui a mal fini ? Lança-t-il sans le moindre soupçon d’hésitation. Si la demoiselle semblait ne pas être habituée à faire connaissance avec sa clientèle, ni même à s’étaler sur ses propres histoires, elle avait entamé la conversation avec un pilier de bar, et quand c’est parti, c’est difficile à arrêter. Avalant une nouvelle partie du contenu de son verre, il haussa légèrement les épaules en reposant ce dernier. Il arriva à déceler le regard de la jeune femme qui se posa un court instant sur ses mains, regardant sans doute si une alliance ne se cachait pas sur l’un de ses doigts. C’était quoi ? Amour de jeunesse ? Coup d’un soir à l’attachement non réciproque ? Longue histoire à la fin dramatique ? Pourquoi diable s’intéressait-il à ça ? Aucune idée. Elle semblait avoir ouvert une piste, et dans son état mental, il avait juste besoin de parler. De penser à autre chose qu’à lui. Donc toute piste de discussion était bonne à prendre. Libre a elle de répondre ou pas. Le roux glissa sa main dans une poche, en sortant un billet qu’il déposa sur le comptoir, sous son verre. Et prenez-vous un truc, ça vous fera pas de mal.


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Message(#)(Ciarán × Catherine) Drown it in a sea of booze EmptyJeu 21 Avr 2022 - 15:49

Ce fut au tour de Kitty d’être surprise, lorsque Ciarán lui demanda s’il s’agissait d’une histoire qui avait mal fini. Elle imagina la suite de sa phrase : c’est une histoire qui a mal fini qui vous donne cet air blasé, ma p’tite dame ? Oui, elle l’entendait sans même qu’il soit obligé de le dire tout haut ! La jeune femme haussa les épaules, pouvait-on vraiment parler d’une histoire à ce stade ? Quand on partage son lit pour la nuit, et qu’on se retrouve avec un cadeau pour la vie, est-ce qu’il y a un terme pour la décrire ? La mettre dans une petite case ? Catherine n’aurait su le dire, et c’est pourquoi elle répondit ceci : « On peut dire ça, oui… ce n’était pas vraiment une histoire, mais ça a mal fini ». Elle n’avait pas spécialement envie de s’étendre – en particulier en ce qui concernait la grossesse – mais elle se sentait suffisamment en sécurité que pour répondre à la question de l’homme. Leur discussion était lancée. « C’était quoi ? Amour de jeunesse ? Coup d’un soir à l’attachement non réciproque ? Longue histoire à la fin dramatique ? » Elle l’observa qui sortait un billet pour le poser sur le bar, et lui proposer de se servir quelque chose à boire également. Sans répondre immédiatement à sa question, la jeune femme sourit et attrapa un long drink dans lequel elle se versa du soda. Il n’était bien entendu pas question pour elle de boire la moindre goutte d’alcool – ce qui semblerait peut-être bizarre à Ciarán, en général les barmans et barmaids ne se gênent pas pour le faire. Pour sa part, ça n’avait jamais vraiment été le style de Kitty, surtout lorsque c’était offert par un client. Mais aujourd’hui, pourquoi pas ? Après tout, qu’avait-elle à perdre ? Il n’y avait pratiquement personne ce soir, elle se sentait d’humeur à faire connaissance avec le garde du corps. « Merci beaucoup » fit-elle, en tendant son verre pour trinquer avec lui – il prenait de bonnes gorgées, à ce rythme elle devrait le resservir rapidement. Mais elle était là pour ça, de toute façon. Et pour appeler les taxis aux personnes qui ne tenaient pas l’alcool, mais il ne lui semblait pas avoir déjà vu le grand roux en mauvaise posture dans son bar.

« C’était un coup d’un soir, à Amsterdam » commença-t-elle à expliquer. Mais, en se rendant compte de ce qu’elle disait, la jeune femme se dépêcha d’ajouter : « pas que ça m’arrive souvent, je ne suis pas comme ça ! Mais… lui… il était spécial, le courant est tout de suite passé entre nous. C’était un cl… client ». Voilà qu’elle se mettait à bafouiller, de devoir avouer à l’homme qu’il lui était déjà arrivé de se taper un client. Elle crevait d’envie de préciser que ça n’était arrivé qu’une fois, mais elle avait peur de se montrer trop insistante ou bizarre à ce sujet. Les joues légèrement rosies suite à ses paroles, Catherine but une gorgée de son verre pour se donner un peu de contenance. « Le lendemain, il est reparti d’où il était venu. C’est un militaire… il ne m’a pas laissé son numéro, et l’histoire s’arrête là… enfin, l’histoire… on se comprend ». Nouveau haussement d’épaules de sa part. « Et vous ? Qu’est-ce que vous pensez de tous ces gens qui s’enferment dans des cases, qui se disent en couple et qui roucoulent au nez des barmaids ? » Sa vraie personnalité ressortait, ce soir… pas envahie par sa timidité maladive, pas bridée par elle ne savait quelle pression au juste. Oui, vraiment… pour une fois, elle se sentait particulièrement à l’aise, et ça lui faisait du bien. C’était un peu comme quand elle discutait avec Dinah, à ce détail près que sa logeuse était loin d’être aussi musclée.

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Message(#)(Ciarán × Catherine) Drown it in a sea of booze EmptyLun 25 Avr 2022 - 8:17

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Ciarán × Catherine



Un léger sourire se fiche sur les lèvres du roux quand il voit la barmaid qui lui fait face accepter de se servir un verre. On ne dirait pas, mais dans la plupart des établissements où il était allé, le personnel à qui il avait pu proposer un verre esquivait souvent, prétextant majoritairement une interdiction par leur règlement intérieur. La blonde devant lui se servit un soda, après tout il était sans doute plus raisonnable de ne pas boire d’alcool pendant le service. Elle le gratifie d’un doux remerciement et les deux trinquent, le roux descendant la majorité de son verre rapidement. Si il y a bien un truc que ses différents passages en Irlande lui avait appris, c’est la descente.

Finalement, bien que Ciarán s’attendait à un silence pour toute réponse, la barmaid semblait décidée à se lancer dans une explication. C’était un coup d’un soir, à Amsterdam. Elle s’empressa d’ajouter que ce n’était pas son genre, que ça ne lui arrivait pas souvent, qu’il était spécial. Les joues devenant rose, la jeune femme s’empressa de boire dans son verre avant de conclure que l’homme était un militaire qui ne lui avait pas laissé son numéro, et de terminer par un l’histoire s’arrête là … enfin, l’histoire … on se comprends en haussant les épaules. Finissant la dernière gorgée de son verre, Ciarán repose le contenant vide sur le comptoir, un coude posé sur le bois. Vous savez, c’est pas moi qui vais vous juger pour ce qui a pu vous arriver. Je suis juste désolé pour vous que ça se soit passé de la sorte, il s’est vraiment comporté comme une ordure. Le roux se passe la main dans les cheveux, se grattant l’arrière du crâne, laissant un souffle lui échapper. Vous méritiez pas ça, ça se voit. Au vu de sa réaction en racontant, l’air quelque peu paniqué à la recherche de justifications, ça se sentait que cette histoire ne mettait pas la jeune femme vraiment à l’aise. Donc si Ciarán pouvait essayer de la rassurer là-dessus, lui apaiser la moindre culpabilité qu’elle pourrait se forcer sur ses propres épaules, il allait essayer.

Et vous ? Qu’est-ce que vous pensez de tous ces gens qui s’enferment dans des cases, qui se disent en couple et qui roucoulent au nez des barmaids ? Un rire amusé du combattant ponctua la question de la jeune femme, qui s’empressa de resservir un verre au roux. Un certain manque d’assurance et de reconnaissance, voilà ce que j’en pense. En se grattant légèrement la barbe, son regard parcouru vaguement la salle avant de se tourner à nouveau vers son interlocutrice. S’enfermer dans des cases, c’est pour ceux qui n’ont pas de personnalité. Qui ne sont pas capable de se définir autrement que par la façon dont les autres les voit. Pauvre vie. En remuant la tête, il continua. Pour ce qui est de se dire en couple et de, mimant des guillemets avec ses doigts, roucouler au nez des barmaids, il y a une grosse part de superficialité, mais je pense que certains sont juste dans l’innocence de leur moment et ne pense pas forcément à ceux qui les entoure. Certes, ça remue des couteaux dans certaines plaies, mais on ne peut pas toujours leur en vouloir. Voyant son verre à nouveau plein, le roux saisit le récipient et avale une nouvelle gorgée, levant son verre juste avant vers la jeune femme. Il s’éclaircit la gorge en regardant vers le plafond. Vous savez, votre histoire là … Oui, on va dire histoire, ça évitera de chercher d’autres mots. Donc, votre histoire, j’imagine qu’elle a dû vous laisser un goût amer. Qu’elle a dû vous faire ressentir un certain sentiment d’abandon, de désarroi. Si ça peut vous rassurer, vous êtes pas la seule ici à avoir ressenti ça. Déjà clairement quand on dit « si ça peut vous rassurer », ça ne rassure JAMAIS. Et bien que ça sonne comme une formule bateau de quelqu’un qui fait semblant de vous comprendre, les mots de Ciarán résonnent de sincérité. Il n’a que trop bien connu ces sensations, ces sentiments, cette impression d’être perdu et abandonné.

J’ai eu une histoire un peu pareil. Sauf qu’elle a pas duré qu’un soir. Donc niveau douleur, j’vous comprends. Son léger sourire totalement disparu, le visage de Ciarán ne fait plus montre que d’une expression presque neutre, au regard partiellement voilé de souvenirs et de désespoir qu’il s’empresse de noyer dans une nouvelle gorgée d’alcool.

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Message(#)(Ciarán × Catherine) Drown it in a sea of booze EmptyMer 27 Avr 2022 - 7:41

Ciarán était un homme vraiment agréable, sous ses apparences de gros dur. Kitty apprécia qu’il ne la juge pas – elle ne le ressentit pas, mais en plus il le lui dit clairement. L’homme se déclara également désolé de ce qui était arrivé à la jeune femme, traitant Gideon d’ordure au passage. Cette phrase était pleine de sollicitude et vraiment gentille de sa part, le roux prenait clairement son parti… toutefois, l’entendre fit bizarre à Catherine. Peut-être que Gideon s’était comporté comme une ordure, ou peut-être aussi avait-elle été bête de ne pas lui demander son numéro. Le lui aurait-il donné ? Elle ne le saurait probablement jamais, puisqu’à l’heure d’aujourd’hui le grand blond était totalement injoignable – même en passant via sa fratrie. Pourquoi elle ne l’avait pas fait ? Tout simplement parce qu’elle savait – ou pensait savoir – qu’ils n’étaient pas voués à se revoir. Il aurait dû être de passage dans sa vie, y entrer et en ressortir aussi vite qu’il était venu. La barmaid se contenta de sourire à Ciarán lorsqu’il lui dit qu’elle ne méritait pas ça, et que ça se voyait. Elle ne savait pas quoi lui dire, car décemment elle ne pouvait pas lui avouer qu’ils n’avaient pas jugé bon d’utiliser un préservatif car elle prenait la pilule, et que par conséquent elle le méritait sans doute un peu, dans le fond. Une MST aurait peut-être été un cadeau moins… permanent ?

La jeune femme préféra changer légèrement de sujet après avoir bu une nouvelle gorgée de soda – que les patrons ne lui refusaient nullement d’accepter, après tout le client dépense son argent comme bon lui semble. L’alcool toutefois, était limité – ce qui était normal, ils devaient continuer à faire du bon boulot puisqu’ils étaient payés pour être ici, ses collègues et elle. Le grand roux laissa échapper un rire, qui n’avait pas l’air forcé. Cette observation fit plaisir à Catherine ; c’est toujours agréable d’être la source du rire d’une personne qu’on apprécie. Elle lui resservit un verre, puisque le sien était vide. Il lui avait semblé que c’était ce qu’il attendait. Elle aimait son point de vue sur les fameuses cases, où elle-même avait tendance à s’enfermer bien trop souvent. Elle connaissait sa propre valeur, mais l’oubliait un peu trop souvent – surtout en ce moment, où il était particulièrement facile de douter d’elle-même au vu de sa situation. La jeune femme était également d’accord quand Ciarán lui rappelait que les couples ne s’affichent pas pour faire chier les autres, mais uniquement parce qu’ils sont heureux. On ne pouvait de fait, pas leur en vouloir. Elle lui sourit, un peu nostalgique. « On ne peut pas leur en vouloir, c’est vrai… simplement… les envier parfois, j’imagine » confirma-t-elle, en observant le garde du corps qui levait son verre devant lui.

Il revint sur l’histoire de Kitty avec le militaire, et elle hocha la tête quand il lui dit qu’il comprenait que ça avait dû lui laisser un goût amer – c’était la vérité, après tout. Peut-être pas exactement pour la raison que le roux s’imaginait, mais la vérité tout de même. Il ajouta qu’elle n’était pas la seule à avoir ressenti ces sentiments d’abandon et de désarroi. La blondinette l’observa attentivement, en se mordillant l’intérieur de la joue. Ainsi, lui aussi s’était abonné aux déconvenues amoureuses ? C’était à la fois étonnant de l’imaginer en amoureux éconduit, et à la fois évident… l’Amour n’épargne personne, Kitty ne connaissait pas une personne qui n’en avait jamais souffert à un moment ou l’autre de sa vie. Elle ne dit rien, préférant lui laisser tout le temps de développer ses pensées. Ce qu’il fit, en lui avouant avoir connu une histoire un peu similaire – si ce n’est qu’elle avait duré bien plus longtemps. Il parla de sa douleur, ce qui était presqu’inutile tant son visage s’exprimait pour lui. L’éclat dans ses yeux, son sourire avaient disparu pour laisser place à une nostalgie indéchiffrable. Catherine songea que ça devait être assez récent. Le temps guérit beaucoup de blessures, et visiblement il n’avait pas encore eu le temps de faire son œuvre. L’homme sembla essayer de noyer ses pensées au fond de son verre, et Kitty posa une main légère sur son avant-bras lorsqu’il le reposa sur le comptoir. Un contact qui ne dura que quelques secondes, juste le temps que leurs regards se croisent. « Je… je ne voudrais pas que vous vous mépreniez, Ciarán » commença-t-elle en l’appelant par son prénom – une chose qu’elle ne faisait pour ainsi dire jamais, au travail. Mais il s’était confié à elle, et elle ne voulait pas lui donner l’impression d’être un client lambda. « Je ne me suis pas sentie abandonnée, pas cette fois. Pour souffrir de l’abandon, il faut… un certain attachement… que je n’avais pas. En revanche, il m’a laissé, disons un souvenir dont je me serais bien passée » dit-elle en désignant vaguement son ventre d’un geste large de la paume. Alors voilà, c’était de cela qu’il s’agissait ? Un souvenir de Gideon, dont elle se serait effectivement bien passée. Deux bébés. Elle l’avait plus ou moins avoué, avec son geste… mais elle se refusait encore à le dire, à en parler à voix haute. « C’était récent ? » demanda-t-elle alors de son ton le plus doux, en revenant sur son client et sur son histoire – qui lui semblait bien plus intéressante que ses problèmes à elle, pour le coup. « On dit que le temps guérit toutes les blessures… ça aussi, ça finira par passer ». Elle lui offrit le sourire le plus doux et sincère qu’elle avait en stock, heureuse de partager un moment avec lui, une conversation moins superficielle que les banalités qu’elle échangeait depuis son arrivée à Brisbane, avec la plupart des gens.



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Message(#)(Ciarán × Catherine) Drown it in a sea of booze EmptyMar 3 Mai 2022 - 9:57

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Ciarán × Catherine



Le premier coup de surprise du roux arrive alors que la barmaid l’appelle par son prénom. Le second, c’est lorsqu’il réalise que la jeune femme a posé sa main sur son avant-bras. Un contact inattendu, auquel le roux ne sait pas trop quelle réaction donner. Est-ce simplement un geste amical ? Y a-t'il autre chose derrière, un sous-entendu qu’il n’arrive pas à décrypter ? Il a sans doute déjà un peu trop d’alcool dans le sang pour y réfléchir. Je ne me suis pas sentie abandonnée, pas cette fois. Pour souffrir de l’abandon, il faut… un certain attachement… que je n’avais pas. En revanche, il m’a laissé, disons un souvenir dont je me serais bien passée. Pour accompagner ses paroles, la blonde fait un vague geste en direction de … Son ventre ? Oh ! Oh … C’était donc ça.  Ce fameux coup d’un soir aura laissé à la barmaid une marque visiblement définitive. Comprenant la situation, Ciarán offre un hochement de tête et un regard plein de compassion.  

Un peu de nulle part, Kitty bifurqua de sujet. C’était récent ? Comme ça, l’air de rien, elle revenait sur son sujet à lui. Sur le coup, le roux hausse un sourcil avant de reprendre une lampée dans son verre. Récent ? Oui. Et non. Tout dépends de ce que vous appelez longtemps. C’est quoi pour vous, cinq, six ans à l’échelle d’une vie ? Il se passe les doigts dans les cheveux, son regard se perdant un peu dans le vague. On dit que le temps guérit toutes les blessures... ça aussi, ça finira par passer. Des lèvres du roux sortit un son guttural, mélange de court éclat de rire cynique et de raclement de gorge. Il l’aimerait bien, que le temps puisse guérir toutes les blessures. Le temps, ça marche sur les os brisés. Le cœur, c’est pas un os. Son poing se serre légèrement sur le comptoir. Les souvenirs de sa relation avec Lena tournaient encore et encore dans sa tête. Tout ces moments passés avec la belle russe, la passion qui les animait, les projets qui se dessinaient … Et subitement, plus rien. Elle avait disparu, du jour au lendemain. Sans laisser une trace. Sans laisser un mot. Sans laisser un souvenir. Presque sans laisser une odeur. C’était à croire qu’elle n’avait jamais existé. C’est fou à se dire … Mais j’ai parfois l’impression que cette histoire n’a jamais existé. Parmi les quelques personnes à qui j’ai … Osé en parler, certaines ne m’ont même pas cru. Pourtant je l’ai vécu cette histoire. C’est une partie de moi. Ces mots sortent comme si Catherine était au courant, alors que pas du tout. Elle doit bien se demander ce qu’il bafouille, ou s’il n’est pas déjà complètement ivre. Mais il ne l’est pas, loin de là. Il termine d’un coup son troisième verre de whisky, et d’un signe simple, en redemande un. Il ne voit pas trouble. Il ne vacille pas. Il n’a pas non plus perdu l’esprit. Il est juste perdu dans son propre esprit.

En relevant les yeux, le sourire que la jeune femme lui avait offert lui avait presque fait du bien. C’était sans compter sur tout le reste qui venait l’envahir à nouveau. Comme un fardeau qu’il traîne depuis tout ce temps. Ciarán s’accoude un peu plus solidement sur le comptoir et se penche en avant, se rapprochant légèrement de son interlocutrice. Vous vous couchez aux côtés de cette personne. Persuadé de passer la nuit à ses côtés. Et le lendemain matin, plus rien. Vous l’avez connu, après une nuit. Imaginez ce que ça fait quand c’est deux années qui s’envolent. Le regard du combattant était devenu sombre. Une sorte de mélange de colère, de peine, et de perte l’envahissait à nouveau. Comme à chaque fois qu’il repensait à tout ça. Comme à chaque fois que dans son esprit se mettait à nouveau à résonner le prénom de Lena.

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Message(#)(Ciarán × Catherine) Drown it in a sea of booze EmptyVen 6 Mai 2022 - 7:56

C’était quoi pour elle, 5 ou 6 ans à l’échelle d’une vie ? C’était énorme ! Et malgré tout ce temps, il ne semblait pas s’être remis d’une douloureuse rupture – pour une histoire qui ne devait quant à elle pas l’être tant que ça, sinon aurait-il réagi de la même manière ? Kitty n’aurait su le dire, mais elle avait de la peine pour son client. Elle l’appréciait beaucoup et lui était d’ailleurs reconnaissante de n’avoir fait aucun commentaire sur la grossesse qu’elle venait de lui avouer à demi-mots. Il était vraiment très prévenant. Son simple regard empreint de compassion avait suffi à Catherine, et amplement. Elle lui dit que le temps guérissait toutes les blessures – du moins, c’est ce qu’on dit. Mais qui est donc ce on, au juste ? Elle s’était toujours un peu posé la question, dans le fond. Il éclata d’un rire pas vraiment naturel, qui ressemblait plus à l’expression de profonds regrets qu’autre chose. Selon le roux, le temps fonctionnait pour les os… mais le cœur n’en était pas un. La hollandaise n’était pas d’accord avec lui, mais elle préféra lui sourire avec compassion plutôt que de le contredire. Après tout, chacun se fait sa propre expérience et il était effectivement possible que certaines personnes aient besoin de plus de temps que d’autres. Toutefois, la grande blonde ne doutait pas que cette blessure finirait par quitter le cœur de son client. Se remettre en selle pouvait aider, et la jeune femme se demanda s’il avait déjà essayé de fréquenter d’autres femmes, depuis. Le contraire lui semblait improbable, mais après tout chaque personne recèle en elle de nombreux mystères.

Elle vit son poing se serrer sur le comptoir, Ciarán semblait se tendre rien qu’à penser à son histoire passée. La jeune femme ne disait rien, attendant qu’il se livre – il n’était parfois pas nécessaire de poser des questions, les confidences venaient toutes seules quand la personne se sent en confiance. Et effectivement, c’est ce qu’il se passa. « Bien sûr qu’elle a existé, elle ne vous ferait pas aussi mal encore aujourd’hui si ce n’était pas le cas » approuva-t-elle, à présent totalement à l’aise dans son rôle de psy de comptoir. Le garde du corps vida son verre d’une traite, et fit un signe discret à Kitty. Elle le resservit, sans se poser de questions. Quand bien même il voudrait se mettre la tête à l’envers, la jeune femme lui appellerait simplement un taxi et garderait ses clés au bar jusqu’au lendemain – comme elle l’avait déjà fait à de nombreuses reprises à Amsterdam.

Kitty pouvait voir un nuage voiler le regard de l’homme, tandis qu’il se penchait un peu plus dans sa direction, par-dessus le bar. Elle en fit de même, prête à recueillir ce qu’il avait à dire. Elle pouvait facilement imaginer ce qu’il avait ressenti, bien que son seul et unique amour avait à l’époque prit la peine de lui dire qu’il repartait après ses études à Amsterdam, et ne souhaitait pas qu’elle l’accompagne. Trois ans d’une vie, envolés. Elle n’avait plus connu d’histoire sérieuse, depuis… et pour ainsi dire pas d’homme non plus. Il y en avait eu quelques-uns, un court laps de temps. Et puis, Gideon. « Vous ne récupérerez jamais ces deux ans, mais… vous pouvez en garder les bons souvenirs, et tenter de tourner la page. Parce que le temps que vous passez à la pleurer, c’est du temps que vous ne récupérerez pas non plus, vous savez ? » Catherine était plus sage qu’elle en avait parfois l’air, avec ses grands yeux de biche prise dans des phares, ses lèvres un peu trop pulpeuses et ses longs cheveux blonds. Et elle voyait bien que cette histoire empêchait clairement Ciarán de profiter de sa vie. D’une vie qu’il méritait probablement plus heureuse, elle le sentait être un homme bon. Bien sûr, elle ne pouvait pas se douter qu’il lui avait menti à propos de son travail et qu’il trempait dans des activités pas très légales… mais quand bien même, il semblait à la barmaid que le roux avait sincèrement un bon fond. Elle lui sourit, cherchant son regard. « Aucune femme ne vaut la peine que vous vous infligez, Ciarán ». Elle savait que c’était un peu l’hôpital qui se fout de la charité, puisqu’elle non plus ne désirait pas réellement se remettre en selle… mais lui n’en avait pas la moindre idée, et c’était tout ce qui comptait pour essayer de le convaincre.


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Message(#)(Ciarán × Catherine) Drown it in a sea of booze EmptyMar 10 Mai 2022 - 8:40

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Ciarán × Catherine



L’une des rares choses qui rassuraient Ciarán – si l’on peut vraiment dire rassurer -  était que Catherine ne semblait pas le prendre pour un fou, ou le considérer complètement ivre. Il avait beau lancer ses élucubrations sans queue ni tête pour quiconque ne connaissait pas son histoire, elle était là, à l’écouter, à chercher à le comprendre. Peut-être que quelque part, c’est ce qu’il cherchait. Peut-être qu’au fond, en buvant encore et encore, il ne cherchait qu’à délier sa langue auprès d’une oreille prête à écouter. Ou peut-être qu’il ne contrôlait plus tout à fait ce qu’il disait. Même lui n’arrive pas à déterminer si c’est plutôt l’un ou l’autre. A ce stade, il semble que ses décisions soient partiellement embrumées par les effets des quelques verres qu’il a descendus, sans doute bien trop vite d’ailleurs.

Kitty lui dit que l’essentiel est de garder les bons souvenirs, et que le temps passé à pleurer cette histoire est du temps qu’il ne récupérera pas plus que celui qu’il pleure. Une phrase pleine de bon sens, qui impose un instant de réflexion dans l’esprit ondulant du bagarreur. D’un côté, il avait bien envie de dire que son temps, il en fait bien ce qu’il veut après tout, qui ça regarde ? Mais de l’autre, il sait que la blonde a raison. Ce temps avec lequel il se bloque dans ses souvenirs, c’est du temps pendant lequel il ne créé rien de futur. Pendant lequel il bloque ses ressentis, il bloque sa capacité à s’ouvrir à d’autres. C’est du temps qu’il passe à reculer, et non pas à avancer. Un nouveau verre servi devant lui, il en avale une lampée, moins importante, et plus lentement. Comme s’il avait assez matraqué son crâne pour le moment et qu’il commençait enfin à profiter de ce qu’il avalait.

Et puis, comme sortie de nulle part, une phrase vient bousculer la psyché du rouquin. Aucune femme ne vaut la peine que vous vous infligez, Ciarán. Une espèce de bombe émotionnelle détonne alors en lui. De l’extérieur, on ne peut réellement que le voir regarder dans le vide. De l’intérieur, il se retrouve pris dans une tornade. Une tornade de regrets, de bonheurs, de tourments, de plaisirs, de peurs, de peines et de fiertés. Ces années d’une intensité rare, valaient-elle la peine qu’il s’inflige. Une larme discrète se forme sous l’œil droit du motard, et se mets à glisser le long de sa joue avant d’aller se perdre dans sa barbe à peine taillée. Elle est mon plus beau souvenir. Ma plus belle histoire. Et ma plus grande douleur. Une phrase énigmatique s’il en est. Des adjectifs aux sens perpendiculaires.

La beauté de cette histoire, de ces souvenirs, ne valaient pas le coup d’être enterrés sous tant de souffrance auto-infligées. Mais peut-être n’était-ce pas une peine qu’il se causait volontairement lui-même ? Peut-être n’étaient-ce que les réminiscences de ses douleurs passées, desquels il se sentait incapable de se détacher ? Cette souffrance, c’était la dernière chose qui la raccrochait à elle. Il n’avait même pas le moindre souvenir physique. Pas un vêtement, pas un bijou, pas une photo. Tout avait disparu, du jour au lendemain. Seuls ses souvenirs le rattachaient à cette histoire. Et malgré leur beauté, ces souvenirs étaient emplis d’une amertume certaine et d’une souffrance indélébile.

Sortant du labyrinthe de ses pensées, le roux remue la tête, et avale la fin de son verre. Finalement, profiter, ça sera pour plus tard. Il passe la main dans sa poche, sortant une liasse de billets. De la petite coupure, pas une somme spécifiquement impressionnante. Il dépose les quelques billets sur le comptoir et jette un dernier regard à la blonde, plantant ses yeux partiellement plissés dans le grand regard clair de la barmaid.

J’ai besoin de repos, je crois. Le petit plus, c’est pour vous. S’appuyant sur le comptoir, il s’efforce de se relever avec un souffle pénible. Sa tête vacille légèrement, mais pas de quoi le faire tanguer. Heureusement, il avait prévu son coup, et n’était pas venu avec son propre véhicule. Il lui faut quelques secondes pour fouiller sa poche à la recherche de son téléphone, et appeler un taxi via une application dédiée. Le chauffeur sera là d’ici quelques minutes, alors avant de sortir, il s’appuie une dernière fois sur le comptoir, son regard vaguement posé sur l’extérieur du bâtiment. Et … Kitty ? Merci. Ça fait du bien, de causer un peu. Il commence à faire quelques pas vers la porte, et en levant légèrement la main à destination de la blonde, se contente d’un sobre à une prochaine avant de passer le seuil.

Le ciel est noir, l’air est frais, une atmosphère parfaite pour décuver. Ciarán n’attends pas bien longtemps avant que son taxi n’arrive. Il s’installe à l’arrière du véhicule, dont le chauffeur semble suffisamment compréhensif sur l’état de son client pour ne pas s’amuser à lui taper la conversation. Le trajet ne dure pas bien longtemps, en tout cas pas assez pour que Ciarán ne se perde à nouveau dans ses pensées. Il règle la course, rejoint son appartement, et va s’effondrer sur son lit, s’endormant sans même pouvoir le voir venir.

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