Please, forgive me, i can’t sleep at night. -- @Iris Castillo

Pendant des mois on lui avait dicté l’attitude qu’il devait avoir et les règles à suivre, qu’on l’avait obligé à se conformer à un horaire bien précis sans qu’il n’ait le moindre mot à dire. Maintenant qu’il n’était plus privé de sa liberté, il ne savait plus quoi faire de son temps libre, du moins, il n’avait envie de rien et trouver la motivation pour se lever le matin était une tâche ardue. Il mettait ça sur le dos de la fatigue, puisqu’il arrivait difficilement à fermer l’œil sans les bruits omniprésents de la prison, mais aussi sur son besoin de décompresser après près de six mois passés entre les murs d’un établissement carcéral. Caelan savait qu’il avait besoin de temps pour retrouver ses repères, mais il voyait difficilement la lumière au bout du tunnel étant donné qu’il n’avait aucun projet qui le passionnait et que même le sport ne suffisait plus à lui donner envie de mettre le nez dehors. Le brun ne voulait voir personne, il avait besoin de se retrouver alors qu’il fuyait auparavant la solitude. Il n’avait pas besoin de porter un masque lorsqu’il était seul, de faire semblant que tout allait bien alors que ce n’était visiblement pas le cas, il suffisait de porter attention à son regard qui n’était plus vif comme autrefois pour le comprendre. Il avait besoin de temps pour découvrir celui qu’il était devenu suite à cette épreuve qu’il venait d’affronter. Peut-être se mettait-il lui-même cette pression, mais il avait le sentiment que ses proches s’attendaient tous à ce qu’il redevienne le bon vieux Caelan qu’il était et il craignait de les décevoir s’il demeurait à jamais changé.  

Assis sur son lit, Caelan naviguait sur internet à la recherche d’un emploi éventuel lorsque la sonnette retentit. Peu désireux de parler à qui que ce soit, il tendit l’oreille dans l’espoir que Byron irait répondre à la porte à sa place, mais le silence régnait dans la maison. Assumant que son colocataire devait être au travail, le brun posa son ordinateur sur sa commode avant d’aller répondre à la porte où il fut surpris de tomber nez à nez avec Iris. « Bonsoir, Caelan… » Il l’observa un long moment sans trop savoir quoi dire, sans trop comprendre les raisons qui amenaient aujourd’hui son ex-femme à venir le voir alors qu’il ne l’attendait plus. Parce que oui il s’était fait des attentes après la conversation qu’ils avaient eue en octobre la veille de sa dénonciation. Il avait cru qu’elle viendrait le visiter en prison et il l’avait d’ailleurs ajoutée sur sa liste de visiteurs pour qu’elle puisse le faire. Il l’avait attendue pendant des mois jusqu’à ce qu’il comprenne, qu’il se fasse à l’idée qu’elle ne viendrait pas et qu’elle avait probablement affirmé qu’elle serait là pour lui pour la simple raison qu’elle l’avait en face d’elle et que c’était plus facile de lui dire ce qu’il voulait entendre. Caelan se sentait un peu idiot d’avoir pensé qu’elle le visiterait. Ils n’étaient plus ensemble depuis maintenant trois ans, pourquoi serait-elle venue le voir? Il ne faisait plus partie de sa vie et elle ne lui devait rien. Il avait été naïf. « Bonsoir. » Il l’observa attentivement sans rien dire de plus, persuadé qu’elle lui ferait part bien assez vite des raisons de sa venue. « Est-ce qu’on peut parler ? » Il baissa les yeux vers la chienne dont les pleurs attirèrent son attention. Yatzee se souvenait très bien de lui, ses réactions ne laissaient aucun doute là-dessus et ce n’était pas très surprenant considérant qu’ils avaient partagé le même toit pendant un moment. Même si Caelan avait acheté le caniche nain pour Iris, Yatzee ne demeurait pas moins leur chien à l’époque. Sans même répondre à son ex, il s’agenouilla quelques secondes pour flatter le chien qui essayait de grimper sur sa jambe. « On peut peut-être se balader dans le quartier, en même temps… » Il poussa un soupir en se relevant tandis qu’il jetait un coup d’œil en direction de la rue qui n’était éclairée que par quelques lampadaires. On ne pouvait pas dire qu’il mourait d’envie d’aller se balader à la noirceur, mais Diablo avait visiblement assez de motivation pour eux deux. « Donnes-moi deux minutes. » Il referma la porte pour que le beagle de son colocataire ne puisse pas s’échapper pendant qu’il mettait ses souliers. Après lui avoir mis sa laisse, il sortit rejoindre Iris et Yatzee qui semblait plutôt excitée d’avoir un ami. Ça en faisait au moins deux qui étaient heureux de se voir aujourd’hui. « Je ne m’attendais pas à te voir, pour être honnête. » dit-il en marchant d’un pas nonchalant vers la rue après avoir verrouillé la porte d’entrée. Il mit la laisse autour de l’un de ses poignets, puis il mit ses mains dans ses poches sans lâcher le chien des yeux, le nez de ce dernier ne quittant pas le sol plus de deux secondes. « Je suppose que tu veux revenir sur notre dernière discussion. » Caelan savait qu’il n’aurait pas dû l’embrasser, qu’il aurai dû réfléchir plutôt que de se laisser porter par ses émotions du moment, mais il n’avait pas pu faire autrement que de chercher un peu de réconfort auprès de celle qui le connaissait probablement le plus. « Je sais que j’ai été trop loin. J’aurais dû penser à toi là-dedans et respecter les limites, tu avais été claire. » Il avait été suffisamment lourd dans les mois suivant leur divorce alors qu’il avait bu et qu’il tentait de la convaincre de lui redonner une chance. Iris méritait qu’il respecte sa décision une bonne fois pour toute et qu’il apprenne à vivre avec son absence.

Please, forgive me, i can’t sleep at night. -- @Iris Castillo

Caelan se retrouvait dans cette position un peu délicate, partagé entre l’amertume qu’il ressentait face à l’absence d’Iris ces derniers mois et le fait qu’elle ne lui devait absolument rien puisqu’ils étaient maintenant divorcés depuis plusieurs années. Néanmoins, il lui avait fait la promesse qu’elle allait être présente pour lui et dire qu’il ne lui en voulait pas serait mentir. Il n’arrivait pas à déterminer s’il devait lui faire part de son ressenti ou non dans les circonstances et toutes ces questions ne faisaient que le rendre un peu plus mal à l’aise. Diablo n’était donc qu’une distraction pour lui occuper les mains, mais aussi l’esprit et ainsi garder un peu le contrôle sur ses émotions et ses agissements tandis qu’il ne se reconnaissait plus. « Bonsoir, toi. C’est le tien? » Il secoua négativement la tête en pointant derrière lui la maison où il habitait du bout du pouce. « Non, Diablo est le chien de mon coloc. » Jamais il n’aurait cru se retrouver un jour en colocation et encore moins avec quelqu’un de relativement plus jeune que lui. Il avait cette impression de retourner en arrière, d’être de retour sur les bancs d’école avec la vie devant lui alors que la réalité était toute autre. Tandis qu’ils s’éloignaient lentement tous les quatre de la maison de Jacob, n’importe qui qui croisaient leur route pouvait assurément sentir le malaise qui planait dans l’air et histoire de briser ce silence dans lequel il ne s’était jamais senti à l’aise, Caelan exprima sa surprise de la trouver sur le pas de sa porte. « Je sais … » Il avait continué de croire bien trop longtemps qu’il finirait pas l’apercevoir à l’entrée de la salle des visites et comme la jeune femme avait brillé par son absence tout le long de sa peine, il s’était rendu à l’évidence que leur relation allait continuer d’être ce qu’elle était avant qu’il débarque chez elle pour lui annoncer qu’il allait se dénoncer, c’est-à-dire, inexistante.

Après, malgré la déception, il était conscient que c’était peut-être de sa faute, que son ex-femme n’était peut-être pas à l’aise de garder le contact après le baiser qu’il avait initié en octobre dernier. Même s’il n’avait pas de mauvaises intentions lorsqu’il avait posé ce geste, il n’en était pas fier avec du recul et il savait que ce n’était pas la chose à faire alors qu’il ne savait pas du tout pour combien de temps il allait être incarcéré. Iris méritait d’être heureuse avec quelqu’un d’autre, pas que Caelan ne lâche pas le morceau une fois de plus, trois ans plus tard. « Caelan, ça n’a rien à voir. Ça n’a rien à voir avec le fait que tu m’as embrassé. » Perplexe, il fronça les sourcils en posant son regard sur elle. Si ce n’était pas le baiser qu’ils avaient échangé, qu’est-ce que ça pouvait être d’autre? « Ah non? » Il avait beau réfléchir, il ne trouvait aucune autre raison logique. Était-ce la vérité ou elle ne lui disait que ce qu’il voulait entendre une fois de plus? « Je veux revenir surtout sur cette promesse que je t’ai faite… et que je n’ai pas su tenir » Il était confus parce qu’encore là, ça aurait été logique qu’elle ait décidé de ne pas lui rendre visite à cause de ce qu’il avait fait. « Je voulais venir te voir, mais… j’en ai pas eu le courage. Je n’ai pas eu le courage de te voir derrière les barreaux, de te voir dans cet accoutrement de prisonnier quand, à mes yeux… tu n’étais pas fait pour ce genre d’endroits et je sais que ça peut paraitre ironique venant de ma part alors que je t’ai incité à te rendre à plusieurs reprises … mais cette image de toi… j’étais incapable de m’y confronter. Et ça aurait été justifié aussi que tu finisses par m’en vouloir, que tu finisses par me reprocher tout ce que tu étais en train de traverser pour cette raison. Et même ça, j’étais incapable d’y faire face. » Il hocha lentement la tête, sans trop savoir quoi dire. Il comprenait en partie son ressenti, mais ce n’était pas une raison valable à ses yeux. Et s’il s’agissait d’un membre de sa famille, le laisserait-elle croupir en prison sans lui rendre visite? Il en doutait fortement. « Que je te reproche d’être en prison alors que c’est moi qui ai presque tué quelqu’un et qui me suis enfui comme un lâche? » Je suis un lâche, pensait-il. Ce n’était pas comme s’il purgeait une peine pour un crime qu’elle avait commis, comment pouvait-il lui en vouloir? Presque tous ses proches l’avaient poussé à se dénoncer et au fond de lui, il avait toujours su qu’il s’agissait de la chose à faire. « Je suis sincèrement désolé, Caelan. Je comprendrai que tu sois incapable de me pardonner alors que je t’en ai fait la promesse et que j’ai été incapable de la tenir, dans un moment aussi difficile » Le regard évitant, il hocha lentement la tête en s’arrêtant pour laisser Diablo sentir un buisson. Le silence était long, mais il ne savait pas quoi lui dire alors qu’il avait envie de lui balancer tout ce qu’il avait sur le cœur, mais que les derniers mois avaient été suffisamment tendus et qu’il ne souhaitait pas spécialement se prendre la tête avec elle ce soir. « C’était plus facile pour toi de couper tout contact, je comprends. » De faire comme si rien de tout ça n’était vrai alors que lui, il n’avait aucune façon d’y échapper. Il ne pouvait pas simplement fermer les yeux comme s’il ne s’agissait que d’un cauchemar, il s’agissait de sa réalité. « Alors pourquoi t’es ici? » Elle voulait s’excuser, mais encore. « Parce que l’image à laquelle tu ne voulais pas te confronter n’a pas disparu du jour au lendemain. » Les barreaux n’étaient peut-être plus là, mais son esprit n’avait pas retrouvé sa liberté. Il n’était plus le même et il ne pourrait peut-être jamais oublier ce qu’il avait vécu à l’intérieur des murs, il apprendrait seulement à vivre avec. « Tu ne me dois plus rien Iris, rien ni personne ne t’oblige à être ici aujourd’hui. On n’est pas obligé de se voir. » Ainsi, elle pourra se préserver comme elle le désirait. Ce qu’on ne sait pas ne fait pas mal.

Please, forgive me, i can’t sleep at night. -- @Iris Castillo

« Je sais que les conditions n’étaient pas faciles…Et tu aurais été en droit de ressentir de la colère dans ces conditions… envers toi-même ou envers nous… » Caelan serait bien mal placé d’en vouloir à ses proches pour un délit dont il était le seul responsable, pour une incarcération qu’il aurait probablement pu éviter s’il avait pris ses responsabilités et qu’il avait porté secours à sa victime ou, à la limite, s’il s’était au moins dénoncé dans les jours suivant l’accident. Même si ses proches l’avaient poussé à aller voir la police, ils n’étaient en rien responsables de ce qu’il avait vécu derrière les barreaux ces derniers mois et il ne pouvait que s’en vouloir à lui-même d’avoir tout perdu. « Je ne suis pas en colère contre vous. » se contenta-t-il de répondre en détournant le regard. Il ne précisa pas la façon dont il se sentait vis-à-vis de lui-même parce qu’il s’agissait d’une évidence qu’il n’avait ni envie ni besoin d’exprimer. Il avait ruiné sa vie et c’était déjà bien assez difficile comme ça sans qu’il n’ait besoin d’en parler à voix haute avec son ex-femme qui faisait partie de ce qu’il avait perdu parce qu’il avait décidé de taire ce qui s’était passé plutôt que d’agir comme un adulte responsable. « Ce n’était pas plus facile, Caelan, crois-moi » Pourquoi n’était-elle pas allée voir en prison au bout de quelques semaines, voire même quelques mois, dans ce cas? « Tu disais que tu as fui comme un lâche ? J’ai fui aussi comme une lâche… » Sauf qu’elle n’était pas passée à deux doigts de tuer quelqu’un, elle, que sa décision de ne pas aller le voir en prison demeurait sans réelle conséquence. Caelan était déçu, certes, mais les membres de sa famille avaient été là pour lui et Marcus avait raison, il était peut-être temps qu’il l’oubli et qu’il passe à autre chose une fois pour toute. « Non… » dit-il en secouant négativement la tête en fronçant les sourcils, prêt à cacher son amertume pour son absence de ces derniers mois. « Je ne suis pas allé te voir ce soir-là pour te rajouter un poids. » Pourquoi au juste? Même si elle faisait partie de la poignée de personnes qui avaient tenté de le convaincre à faire ce qu’il fallait, il aurait pu se dénoncer sans ressasser le passé en allant la voir, cette visite n’avait fait que leur faire mal à tous les deux au final. « Je suis allé te voir simplement pour que tu l’apprennes de ma bouche. Ça ne t’engageait à rien, surtout pas à refaire partie de ma vie. » Parce que même s’il n’avait jamais réellement oublié Iris, il devait respecter sa décision d’avoir mis un terme à leur relation. Au nombre de fois où il l’avait appelée pour la supplier de le reprendre alors qu’il avait bu, après leur séparation, elle ne méritait pas qu’il soit de nouveau un poids pour elle, elle méritait d’être heureuse même si c’était sans lui, même si malgré tout ce qu’il pouvait bien lui dire à l’instant, il lui en voulait de l’avoir laissé tomber alors qu’il avait le plus besoin d’elle. Elle ne lui devait rien et il ne cessait de se le répéter pour que ces mots s’incrustent dans son cerveau.

Si elle n’avait pu se résoudre à la voir alors qu’il était derrière les barreaux parce que l’image était trop difficile pour elle, pourquoi venait-elle le voir aujourd’hui? Pourquoi ne continuait-elle simplement pas à faire sa vie sans lui comme ces derniers mois? « Pour m’excuser… Et parce que… parce que je m’en veux d’avoir été absente et que j’aimerais pouvoir être présente, pour toi, désormais… » Fixant jusqu’alors les craques de trottoir en marchant, le brun osa relever les yeux vers son ex sans toutefois prononcer le moindre mot même si l’envie de lui dire oui sans même réfléchir se faisait bien sentir. « Personne ne m’y oblige… je le fais parce que je veux être là, Cae’… mais si tu ne veux plus me voir, je le comprendrais. Je le respecterai » Ce n’était rien contre elle, le Leckie n’avait envie de voir personne, que personne ne le voit dans cet état tandis qu’il touchait le fond, que plus rien ne le motivait à mettre le nez dehors alors qu’il était auparavant incapable de rester enfermé entre quatre murs plus de quelques heures. « Je… » Il haussa les épaules, interrompu par des phares s’approchant qui l’aveuglèrent. Lorsqu’il plaça une main au-dessus de ses yeux pour cacher ses yeux, ils furent interpellés par un homme conduisant une berline blanche. « Non mais vous avez un petit pois dans la tête ou quoi?! Vous bloquez mon entrée, dégagez! » Caelan agrippa le bras d’Iris afin qu’elle le suive et il appela les deux chiens afin de libérer l’entrée de l’homme patient. « Je ne sais pas ce que je veux. » Il sourit tristement en posant son regard sur Diablo qui vivait sa meilleure vie, complètement insouciant. Il n’avait pas à s’inquiéter pour son avenir, lui, et Caelan l’enviait. « Je voulais juste que tu saches que je suis désolée. Je voulais venir te voir, j’ai essayé, à maintes reprises, mais… Ces paroles ne vaudront sûrement rien mais je veux que tu saches que si tu as besoin de quoi que ce soit, Caelan, je serai là… » Il aurait aimé qu’elle respecte sa promesse et qu’elle soit là pour lui pendant son incarcération, mais elle était au moins là aujourd’hui pour lui même s’il ne voulait pas ce qu’elle pourrait lui apporter. Il lui sourit légèrement en hochant la tête. « Merci, mais je n’ai besoin de rien. » Elle n’avait pas les réponses qu’il cherchait pour son avenir et il était hors de question de lui parler de son vécu derrière les barreaux, elle ne pourrait jamais le comprendre tout comme ses proches. « Je suis sûr que tu en as déjà bien assez sur les épaules sans que je te tire vers l’arrière. » Quelque chose ou quelqu’un, mais jamais il n’oserait lui poser la question. Oublie la.

Please, forgive me, i can’t sleep at night. -- @Iris Castillo

Après plus de deux ans sans nouvelles, Caelan aurait certainement pu éviter de débarquer à l’improviste chez Iris pour la prévenir de ses intentions, mais il trouvait qu’il avait déjà été suffisamment lâche ces dernières années pour se sauver de cette discussion qu’il avait jugée nécessaire. Cependant, lorsqu’il repensait à cette soirée, à ce qu’il avait fait et à tous les souvenirs et sentiments qu’il avait fait remonter à la surface en revoyant son ex-femme, il n’était plus toujours aussi convaincu que ça avait vraiment été la meilleure chose à faire, du moins pour son intérêt personnel. Seule Iris savait comment elle se sentait suite à cette discussion, mais il n’avait pas particulièrement l’impression de lui avoir fait du bien. Voilà longtemps qu’il ne faisait plus grand-chose à part lui faire du mal. « Et je ne te reproche pas de l’avoir fait. Je n’aurais pas supporté de ne pas l’apprendre de ta part mais je t’ai fait une promesse, Cae… une promesse que j’ai été incapable de tenir » Il se sentait légèrement soulagé de savoir qu’elle préférait l’avoir appris de sa bouche à lui, mais il ne pouvait s’empêcher de se demander s’il s’agissait de la vérité ou si elle ne faisait que lui dire ce qu’il voulait entendre une fois de plus. « On ne peut pas toujours tenir ses promesses. J’ai lamentablement échoué là-dessus moi aussi. » Il avait promis de la rendre heureuse jusqu’à la fin des temps, jusqu’à ce qu’ils deviennent vieux et détestables ensemble à se plaindre de leurs voisins qu’ils espionneraient sans trop de discrétion de la fenêtre de leur salon. Il devait être là pour la soutenir dans toutes les épreuves, pour le meilleur et pour le pire qu’ils avaient dit. Il n’avait pas réussi à tenir sa promesse parce qu’il avait été égoïste et lâche en n’assumant pas ce qu’il avait fait. Pouvait-il vraiment lui en vouloir de ne pas avoir tenu sa promesse?

Il donnerait n’importe quoi pour sortir de ce cauchemar et se réveiller le nez enfoui dans les cheveux d’Iris dans la maison qui était la leur il n’y a encore pas si longtemps que ça. Malheureusement, il devait se rendre à l’évidence que tout cela n’était plus rien que des souvenirs et qu’il était trop tard pour revenir en arrière au moins pour ça. « Ecoute, Cae’, je veux juste que tu saches que… si tu changes d’avis, tu peux m’appeler ou m’écrire. Si tu as besoin de parler, si tu as besoin de te changer les idées, peu importe mais... je serai là, cette fois » Il sourit légèrement en hochant lentement la tête sans oser la regarder trop longtemps. Il appréciait son soutien, mais il ne voulait pas se créer des attentes considérant que la jeune femme avait brillé par son absence la dernière fois qu’elle lui avait dit quelque chose du genre. « Je note, merci. » Pour l’instant, c’était tout ce qu’il pouvait faire. Il avait besoin de temps pour reprendre ses marques, mais aussi pour se retrouver lui alors que la prison l’avait changé à jamais. Il y avait certaines choses qu’il avait besoin de faire seul. « Est-ce que… est-ce que tu veux qu’on poursuive un petit bout de chemin ensemble ? Autrement, je n’habite pas très loin. Je peux rentrer en coupant par-là » Il se sentait mal de refuser, mais la vérité était qu’il avait besoin d’être seul. « Je pense que je vais rentrer, je suis vraiment fatigué. » répondit-il d’un air désolé. Malgré ce dont ça pouvait avoir l’air, ce n’était rien contre elle, il se sentait dépassé par ce qu’il avait manqué, mais aussi par tous ses proches qui voulaient passer du temps avec lui, ce qu’il désirait aussi, mais c’était trop en même temps. « Bonne nuit Iris. » Il lui sourit légèrement avant de rebrousser chemin, Diablo sur les talons.