| (itziar & lara) money makes the world go around |
| | (#)Dim 10 Avr 2022 - 8:06 | |
| "Hey Violet, tu as besoin d'aide avec ça ? Laisse-moi t'aider avant que tu ne montes sur scène, il ne faudrait pas tout dévoiler avant ton grand final, hmm?" Tu échanges un regard qui veut tout dire avec l'autre danseuse, tu l'aides à réajuster son haut et tu la regardes s'installer devant son miroir et commencer à faire son propre maquillage. Tu n'as pas le temps de te concentrer sur elle ou de lui prêter un de tes tubes de gloss, déjà, tu te fais accoster par une autre danseuse qui elle à une urgence de chaussures, et déjà, tu repars dans une autre discussion, sans vraiment y penser. A quand remonte la dernière fois que tu as eu une vraie nuit de sommeil ? A une heure raisonnable, avant que le soleil n'envahisse les rues de Brisbane et que le bruit se fasse entendre dans tout ton immeuble, au point que tu as fini par investir dans de très bonne boule Quies ainsi qu'un masque pour les yeux... sûrement depuis le 14 février, depuis l'ouverture du club tu es ici, à Paradise City tous les jours, sans vraiment compter les heures de travail ou l'investissement. Tu savais que la pression n'allait pas retomber une fois le club ouvert et tu avais raison, c'est même tout le contraire, Itziar et toi, vous avez toute une équipe à gérer et des clients satisfaire. Et tu te rends compte, au jour le jour, que chaque nuit apporte son lot de défis, et parfois son lot de problèmes, et souvent, une bonne nouvelle. Parfois c'est un client un peu trop zélé qui insulte les demoiselles derrière le bar, le soir suivant c'est un client qui décidé de faire sa bachelor party ici, dans votre club. La nuit suivante ce sont les toilettes qui lâchent dans les vestiaires pour les filles, et la fois d'après, vous recevez plus de bouteilles de vodka que vous n'en avez jamais commandées... Il y a toujours quelque chose à faire, toujours quelqu'un à aider et un numéro à mettre en place, et cette intensité, ce rythme, cela te plaît. C'est tout ce que tu voulais et oui, même quand tu dois appeler un plombier à trois heures du matin, tu te rends compte que tu es exactement où tu voulais te trouver. En plein milieu de l'action, à gérer et pas juste de contenter de réagir. Tous les autres aspects de ta vie sont peut-être au plus bas pour le moment : ta relation avec Evelyn, certes tu as fait la paix avec ton père Trevante, mais ta mère refuse toujours de t'adresser la parole et ta vie amoureuse au point mort.... quelqu'un d'autre que toi serait certainement un peu déprimée à cause de cela, mais si tu peux contrôler tous les aspects de ton boulot parce que tu es la patronne, tu ne peux pas en faire de même avec les membres de ta famille, ça tu l'as bien compris. Et qui à dit qu'être célibataire était une tragédie ? Personne et tu t'en moques bien dans le fond, c'est Paradise City ton bébé et ça personne ne peut te l'enlever. Tu quittes enfin les vestiaires, une demi-heure plus tard, voyant qu'il est presque quatre heures du matin, Izzie n'est pas derrière le bar, tu la soupçonnes d'être dans votre, très petit, bureau derrière la salle des stocks et tu t'y rends dans un claquement de talons. "Izzie? Tu es en train de faire les comptes c'est ça ? Tu m'as devancé, enfin non, c'est moi qui suis en retard, on a encore eu une urgence chaussures." Que tu fais remarquer avec un petit rire et quand tu rencontres le regard de l'autre jeune femme, tu lui adresses un sourire. Avant de tirer la chaise en face d'elle et de t'y installer, tu t'étales de tout ton long, posant ta paire de talons sur le côté gauche du bureau, pour ne pas la gêner elle et son ordinateur portable. "Alors ?" C'est une bonne entame que tu décides, parce qu'il est bien temps de faire le point et de savoir si votre investissement paye bien ou pas, après tout Paradise City est ouvert depuis plus d'un mois maintenant et tu aimerais vraiment que vous continuez sur votre leçon. "Est-ce que je... est-ce qu'on doit s'inquiéter ou pas ?" Tu poses la question avec un sourire sur le visage, qu'est-ce que tu avais dit déjà ? Réussite ou pas, vous allez tout faire ensemble, oui, tu étais bien sincère au moment où tu as assuré cela à Itziar et tu n'as toujours pas changé d'avis. |
| | | | (#)Lun 25 Avr 2022 - 15:18 | |
| Elle avait les yeux rivés sur son écran d'ordinateur, sa calculette à la main et elle tapait périodiquement sur les touches. Elle n'était pas une experte en mathématiques, encore moins en comptabilité, mais elle avait quelques notions. Il fallait bien qu'elle mette en pratique ce qu'elle avait pu apprendre durant ses années d'études ou tout du moins, mettre en pratique les bribes qui lui restaient des notes qu'elle avait pu prendre. Lara et elle n'avait pas les moyens d'engager un comptable pour le moment, alors il fallait faire avec les moyens du bord. En l'occurence : elle, avec sa calculatrice et son ordinateur. Quand elle s'était lancée dans cette tâche, un peu plus tôt elle s'était dit que ce ne serait pas bien différent de toutes les fois où elle avait eu à compter la caisse en fin de service que ce soit au pub où elle avait travaillé pendant quatre ans ou a Paradise City ces dernières semaines. Elle avait tort. Sur toute la ligne. Elle s'en était rendu compte rapidement. Quand elle avait réalisé qu'il ne s'agissait pas de faire l'addition de toutes les recettes. C'était plus compliqué que cela et elle était à deux doigts de commencer à s'arracher les cheveux alors qu'elle reprenait son calcul pour la quatrième fois. Elle obtenait deux résultats différents, sans être capable d'identifier quel était réellement le souci. Était-ce une erreur d'inattention ? Avait-elle compté quelque chose en double ? Ou au contraire, avait-elle oublié d'inclure un élément dans son calcul ? Elle se concentre, une énième fois, remet sa calculatrice à zéro et reprend tout du début. Regarde à deux fois avant d'ajouter quoi que ce soit, regrettant amèrement ne pas être de ces gens qui maîtrisent Excel à la perfection. Elle aurait pu régler cela en un quart du temps qu'elle avait déjà passé dessus.
Quand Lara entre dans le bureau, elle se dit également qu'elle aurait dû l'attendre pour s'y mettre. Qu'à deux, elles auraient sans doute été plus rapide et elle n'aurait pas fait d'erreur nécessitant de reprendre tout depuis le début. Cependant, elle était têtue et impatiente. Elle s'était donc mis en tête qu'elle était capable de le faire seule, comme une grande et qu'au moment où Lara passerait le pas de la porte elle aurait un chiffre à lui donner. Dans sa tête et en théorie, ça semblait simple comme bonjour, mais force était de constater que ce n'était pas le cas. “J'ai bientôt fini … Je pense …” répond-elle. Elle aurait pu être un peu plus sûre d'elle. La cinquième fois ne pouvait être que la bonne. Si elle devait recompter une fois de plus, il était peut-être plus judicieux de laisser quelqu'un d'autre s'essayer à la tâche. “J'ai eu les yeux plus gros que le ventre, j'aurai dû t'attendre, c'est plus compliqué que ce que je pensais.” Déclare-t-elle. Elle ne savait pas si à deux cela aurait été réellement plus simple. Elle ne faisait qu'imaginer. Se disant que si elle avait fait des erreurs d'inattention, elle aurait sans doute pu les éviter avec Lara veillant au grain, les yeux rivés sur l'ordinateur pendant qu'elle, elle passait inlassablement de l'ordinateur à la calculatrice posée à côté d'elle. “Mais tu me connais …” Ajoute-t-elle, laissant échapper un rire. Elle tourne ensuite son ordinateur portable, légèrement, dans la direction de Lara pour que son amie puisse elle aussi jeter un oeil à ce qui se trame sur l'écran. “Je m'y suis repris à quatre fois. Les chiffres ne me paraissaient pas cohérents et ne correspondaient pas. Du coup, là c'est la cinquième fois que je compte on devrait être fixées dans peu de temps. J'ai plus beaucoup de calculs à faire.” Déclare-t-elle avant de reporter toute son attention et sa concentration sur son écran, ses doigts tapant habillement sur les touches, jusqu'au dernier calcul. Jusqu'au verdict. “Bon … Tout est là.” Annonce-t-elle, se tournant vers Lara, la laissant analyser les lignes de chiffres qui remplissaient l'écran, le total, en bas, verdict d'un mois de travail acharné. - Lancer de dé:
Win: Les chiffres sont bons, au-dessus de ce qu'elles avaient espéré pour ce premier mois d'ouverture. So close: Ce n'est pas terrible. Il n'y a pas de perte, mais il n'y a pas non plus de bénéfices très satisfaisant. Fail: Les chiffres sont mauvais, en-dessous de ce qu'elles avaient espéré pour ce premier mois d'ouverture, il va falloir revoir le budget pour le mois suivant.
Dernière édition par Itziar Cortés de Aguilar le Lun 25 Avr 2022 - 15:18, édité 1 fois |
| | | ÂGE : des milliers d'années, mais je suis bien conservé. STATUT : marié au hasard. MÉTIER : occupé à pimenter vos vies, et à vous rendre fous (a). LOGEMENT : je vis constamment avec vous, dans vos têtes, dans vos esprits, et j'interviens de partout, dans vos relations, dans vos joies, vos peines. POSTS : 31460 POINTS : 350 TW IN RP : nc PETIT PLUS : personne ne sera épargné, c'est promis les chéris. AVATAR : je suis tout le monde. CRÉDITS : harley (avatar), in-love-with-movies (gif) DC : nc PSEUDO : le destin. INSCRIT LE : 15/12/2014 | (#)Lun 25 Avr 2022 - 15:18 | |
| Le membre ' Itziar Cortés de Aguilar' a effectué l'action suivante : Lancer de dés
'dé action' : |
| | | | (#)Jeu 5 Mai 2022 - 9:35 | |
| Que la blonde ait commencé à faire les comptes sans toi, non, cela ne t'étonne pas vraiment et tu as même un léger sourire sur le visage tandis que tu réponds un : "Oui je te connais..." pour souligner le fait que tu ne lui en veux pas. Vous vous êtes lancées dans cette aventure toutes les deux et pour partager ce genre de moments ensemble, mais là, Itziar a un peu plus d'expérience que toi et c'est bien pour cela que tu la laisses gérer vos comptes. En demandant toujours des explications et en voulant savoir si tu dois resserrer la vice niveau budget pour les accessoires des danseuses ou si dans la même veine, tu dois tenter de convaincre les gens de donner un peu plus pour avoir accès à des danses privées. La blonde tourne son ordinateur portable, elle a toute ton attention, ta position change, tes pieds ne sont plus sur un côté du bureau, assise plus correctement à présent et comme ta mère l'aurait voulu, tu te penches vers les calculs et le tableau que la blonde te présente. Tu demeures silencieuse pendant un temps avant de réaliser que oui, dans la colonne annonçant le total, vous êtes dans le négatif techniquement, dans le rouge, les chiffres sont mauvais et plus bas que vos projections, voilà, comme se résume le fruit de tous vos efforts. "Okay." Un seul mot t'échappe pour le moment et tu prends une profonde inspiration, parce que tu espérais quelque chose de mieux, tu t'es surprise à être drôlement optimiste ces dernières semaines. Aveuglée par la bonne ambiance du club et par la réalisation de ce projet complètement fou et par le soutien constant d'Itziar. Tu te lèves avant même de le réaliser, tu ne peux pas rester assise, pas maintenant, ton cœur commence à battre la chamade et tu prends une autre profonde inspiration, pour trouver tes mots. "Okay c'est... ce n'est pas ce qu'on voulait et j'espérais qu'on serait un peu moins dans le rouge mais..." Mais c'est comme cela que marche n'importe quelle affaire, pas vrai ? Il y a des bons et des mauvais mois, le tout est de savoir se retrousser les manches et donner une raison de plus aux clients de passer les portes de votre club. De venir ici et pas ailleurs. "On vient juste d'ouvrir, on ne peut pas l'oublier. On savait que cela ne se ferait pas d'un claquement de doigts et maintenant, on en a la preuve en temps réel." Que tu lances, tentant d'être le plus raisonnable possible, tu chasses la panique le plus loin possible avec tes propres mots, une main vers l'écran de l'ordinateur. Il faut être réaliste, vous avez investi beaucoup pour la soirée d'ouverture, un risque plus que calculé et pas encore tout à fait remboursé, cela va devoir se faire sur la durée, tu le sais, Izzie le sait et vos regards se croisent à tes prochains mots. "Ce n'est pas tout de suite qu'on va pouvoir payer les employées plus que le salaire minimum." C'était sur ta liste d'objectif et pour rassurer tout le monde et pourtant, d'un point de vue financier, cela ne serait absolument pas judicieux et même suicidaire. Les employés étaient prévenus, vous êtes un nouveau club, il vous faudra un temps certain pour faire vos preuves et vous démarquer. Oui, tout ceci, ce n'est qu'un autre défi à relever, c'est comme ça que tu dois y penser et quand tu te tournes vers Itziar cette fois-ci, tes deux mains viennent serrer avec une vigueur certaine le dossier de la chaise que tu occupais il y a quelques secondes de cela. Tu n'es pas seule, la blonde est là, il y a des mois de cela, ce club n'existait pas, c'était juste une propriété laissée à l'abandon dont personne ne voulait, vous avez construit cela et ce n'est pas pour baisser les bras parce que le début n'est pas aussi spectaculaire que ce que vous vouliez, n'est-ce pas ? "Okay, ce n'est pas la fin du monde, on peut piocher dans mes gains personnels pour payer la banque ce mois-ci, cela ne me dérange vraiment pas... Et pour le reste, il nous faut des solutions."
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| | | | (#)Lun 23 Mai 2022 - 16:01 | |
| Le résultat n'est pas celui qu'elle attendait. Ce n'était pas non plus celui qu'elle imaginait apparaitre sur son écran d'ordinateur. Elle l'avait pourtant déjà obtenu ce chiffre. C'était d'ailleurs le premier résultat qu'elle avait obtenu. C'était pour cela qu'elle avait repris de zéro. Ca lui avait semblé bizarre. Elle n'avait pas le nez dans les calculs tous les jours, mais elle n'avait pas eu l'impression que le club était en difficulté. Bien sûr, il n'était pas plein tous les soirs et il y avait des jours où il y avait bien moins de monde. Cependant, elle avait mis ça sur le coup de diverses choses. La semaine était moins propice à attirer beaucoup de monde que le weekend. C'était logique. Elle avait aussi mis ça sur le compte de la nouveauté du club. Bien que la soirée d'ouverture ait été un franc succès, c'était aussi parce que bon nombre de personnes présentes avaient un lien, que ce soit avec Lara, avec elle ou avec l'une des employées et ces personnes n'étaient pas forcément celles ayant un intérêt particulier pour le striptease. Cependant, elle s'attendait à mieux et quand elle voit les chiffres sur l'écran, elle est déçue. A tel point que le sourire qu'elle affichait jusqu'à présent est maintenant aux abonnés absents. “Je pensais pas qu'on était dans le rouge.” Déclare-t-elle à son tour. Elle marque une courte pause avant de reprendre. “Et si j'avais imaginé qu'on était dans le rouge, j'aurai pas pensé qu'on l'était à ce point.” Elle était peut-être un peu défaitiste sur ce coup-là. Elles n'étaient pas au point de devoir envisager de mettre la clé sous la porte, mais les résultats n'étaient pas ceux escomptés. Elle n'avait pas imaginé ça. Peut-être que c'était son côté optimiste, peut-être qu'elle avait parfois un peu de mal à se situer dans la réalité et vivait dans un monde plus coloré qu'il ne l'était réellement. C'était donc un retour sur terre un peu brutal. De ceux dont elle se serait bien passé. Ce projet lui tenait à cœur et même si tout cela avait commencé sur une plaisanterie, c'était loin d'en être une. L'échec n'était pas envisageable et ces résultats ne lui convenaient donc pas. “C'est vrai qu'on savait que c'était une possibilité … Mais ça me fais chier.” Qu'elle déclare ensuite. Des mots qui ne faisaient pas vraiment partie de son vocabulaire en temps ordinaire, elle qui était plutôt du genre à voir le verre à moitié plein, elle le voyait à moitié vide aujourd'hui. “Je le dis une fois, comme ça on passe à autre chose.” Ajoute-t-elle. Comme pour rassurer Lara. Lui assurer par la même occasion qu'elle ne baissait pas les bras et que ce n'était pas une première déception qui serait capable de venir au bout des espoirs qu'elle avait pour Paradise City. Elle se laissait une demi-seconde d'abattement avant de tout de suite reporter son attention sur les chiffres.
Ce n'était pas le moment de bouder, se plaindre ou encore moins agir comme la fillette pourrie gâtée qu'elle avait pu être par le passé. “Faut voir le bon côté des choses et relativiser. Ça pourrait être pire pour un premier mois. On avait dit qu'on se donnait le temps quand même de pouvoir proposer plus que le salaire minimum, il nous reste qu'à faire mieux pour le mois prochain.” Déclare-t-elle. Sur le papier, ça paraissait simple. Faire mieux. Il suffisait donc de vendre plus de consommations ou même revoir le budget pour voir les frais qui pourraient être réduits afin de s'assurer une meilleure marge. Un jeu d'enfant, en somme, quand on a l'habitude ou qu'on connaît bien le fonctionnement d'une entreprise. Un peu plus compliqué dans leur cas, mais pas impossible. Jamais impossible. “On peut partager les frais, j'ai encore de quoi faire ça sans me mettre dans la merde.” Elle n'avait pas de grosses économies et la Itziar d'il y a quelques années serait probablement choquée de voir un compte en banque si peu rempli. Cependant, la réalité était qu'elle ne s'en sortait pas trop mal même si elle était loin de pouvoir mener le même train de vie qu'avant son arrivée en Australie. “On pourrait aussi commencer par regarder les chiffres de plus près. Histoire de voir ce qui nous coûte le plus cher et où on arrive vraiment pas à rentrer dans nos frais.” Propose-t-elle. Ce serait un bon moyen de savoir où elles en étaient réellement, peut-être qu'elles avaient vu gros sur certaines choses qui ne s'avéraient pas si nécessaire que ça. “On pourra pas faire de coupe budgétaire sur les charges par exemple, mais on peut sûrement voir du côté des conso, on a peut-être vu gros. Que ce soit niveau stock que niveau choix. Si on se limite ça permettra probablement de réduire le déficit. On pourrait aussi augmenter les prix ou quelque chose comme ça, mais vue la nouveauté du club, c'est pas envisageable à mon sens.” Le but était de rentrer dans leur frais et de faire un bénéfice, pas l'inverse, après tout. |
| | | | (#)Dim 5 Juin 2022 - 20:06 | |
| Tu es remplie d'une énergie soudaine, c'est trop pour que tu puisses te rasseoir et pourtant, tu renvoies un léger sourire à Izzie lorsqu'elle exprime son mécontentement. Elle est plus que polie, elle pourrait très certainement être un peu plus vive et même envoyer valser quelques objets qui sont sur son bureau et tu trouverais cela tout à fait normal, l'une comme l'autre, vous êtes bien connues pour toujours réagir et dire tout haut ce que certains se contentent de penser tout bas. "Tu as même le droit de le dire autant de fois que tu veux hein..." Que tu dis dans un léger soupir, et parce que tu ne lui en voudrais pas, du tout même et tu comprendrais. Cela va sans dire que cette information va rester entre vous deux, que vous allez trouver une solution et qu'il va falloir garder la tête haute devant le reste des employés et tout faire pour que le navire ne coule pas. C'est un degré de professionnalisme que tu vas t'efforcer d'appliquer et ce même si c'est un peu et complètement nouveau pour toi tout cela. Tu savais dans quoi tu mettais les pieds et Itziar aussi, pourtant, tu as envie de lui demander si là tout de suite, elle regrette son choix, regrette de t'avoir suivie dans tout cela. La question est là, juste là juste au bord de tes lèvres et pourtant, tu n'oses pas demander, tu n'oses pas poser la question, parce que ce serait trahir Itziar d'une certaine façon et ce serait même un peu insultant, tu le sais. Tu ne peux pas te mettre à douter à la première difficulté, non, tu écoutes la blonde parler et tu hoches la tête. "Oui, partageons les frais et pareil, j'ai encore des économies et tous les pourboires des soirées faites avant que le club n'ouvre, on n'a pas à s'inquiéter de la banque avant un petit moment je pense." A ne pas oublier, techniquement, le club ne vous appartient pas dans son intégralité, et ça ne sera pas le cas avant un petit bout de temps. Mais autant de pas y penser maintenant ? Oui, c'est la partie dont personne ne parle jamais quand il s'agit de se lancer, de bosser à son compte et si tu étais encore en bon terme avec Evelyn, tu lui demanderais si son business désormais florissant a connu de tels moments, plus que jamais, tu regrettes le fossé creusé entre ta cousine et toi, tu ne peux que t'en prendre à toi-même et ce n'est pas le moment de culpabiliser, pas maintenant. "Tu as raison, on est un nouveau club, si on augmente le prix de l'alcool, les gens vont directement aller voir ailleurs. Mais oui, on peut voir pour mieux gérer les stocks et moins commander la prochaine fois et faire durer un peu plus ce qu'on a. Je sais que certains bars se contentent de servir de l'eau à leur client à partir d'une certaine heure..." Tu n'es pas en train de suggérer que vous le fassiez, cependant, c'est une pratique courante, plus que courante même, les patrons disent avoir la sécurité de leur client en tête mais il s'agit avant tout de business et également de business. "Et si on faisait payer l'entrée certains soirs, genre le vendredi, juste 5 dollars symbolique, histoire de ? Et peut-être qu'on peut légèrement augmenter le prix des danses privées ? Les filles repartent déjà avec leur pourboire et on peut tenter de vendre cela aux clients comme une expérience qu’unique et exclusive. Dire à Duran et à nos hôtesses de commencer à en parler dès l'entrée, pareil pour les serveuses." Tu annonces les idées aussi vites qu'elles te viennent, fouillant dans ta mémoire et toute l'expérience que tu as depuis que tu fais ce métier. Faire payer l'entrée ne serait pas si aberrant que cela, le vendredi soir est un soir important pour ceux qui aiment oublier leurs problèmes et encore plus pour vous, vous qui constituez une très bonne échappatoire. "Parce qu'en réalité, on a juste besoin de quelques gros clients qui vont dépenser beaucoup et ramener tous leurs amis." Que tu lâches dans un haussement de sourcils, avant de finalement décider que tu ferais mieux de te rasseoir, tu ne peux pas vraiment faire les cents pas dans ce bureau en réalité. "Je sais comment attirer ce genre de clients, si cela te va, je pourrais voir avec un de mes anciens contacts, Sergio Gutiérrez, il a toujours eu ce genre de gros clients, du genre à dépenser entre 5000 et 10 000 par nuit et c'est ce qu'il nous faut." Un ou deux clients qui considèrent le club comme leurs maisons et qui sont prêt à payer des tourner à tout le monde, tu pourrais également demander à Naomi si elle a ce genre de clients dans son répertoire, mais ta relation avec l'escort n'est pas que professionnelle, celle que tu as avec Sergio si, et s'il passe enfin les portes de Paradise City, peut-être que vous pourrez négocier. "Il risque de vouloir quelque chose en retour, vu que c'est une question de business." C'est toujours donnant-donnant dans ces cas-là, tu le sais, tu l'as appris à la dur et maintenant la question est de savoir ce que vous êtes prête à faire pour la réussite de votre club.
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| | | | (#)Dim 3 Juil 2022 - 16:34 | |
| Elle savait qu'elle avait le droit d'exprimer son mécontentement à voix haute. Elle n'était d'ailleurs pas du genre à faire semblant. Pas du genre à dire que tout allait bien quand ce n'était pas le cas, mais dans cette situation, elle voyait une exception. Une exception qui allait avec ses nouvelles responsabilités. Elle ne pouvait pas se permettre de se focaliser sur ce qui n'allait pas, sur la déception de ce mois qui n'avait finalement pas été à la hauteur de ses espérances. Il fallait voir plus loin. Il fallait chercher des solutions pour rebondir. Voir le positif pour pouvoir s'appuyer dessus et le mettre en avant. Dans les faits, elle n'avait pas le temps, ni même le loisir de s'étaler sur le mécontentement qui l'envahissait depuis qu'elle avait posé les yeux sur le résultat de ses calculs. Peut-être que d'autres ne réfléchiraient pas de la sorte, peut-être que d'autres se contenteraient de ne voir que le négatif, mais ce n'était pas comme ça qu'elle procédait l'espagnole. Alors, elle s'en tiendrait à ça et ne répéterait pas ce qu'elle venait de dire. Elle avait déjà le cerveau en ébullition, à la recherche de solutions et d'idées pour faire baisser leurs coûts tout en leur permettant d'augmenter leurs recettes. “On va s'en sortir. C'est que le premier mois, c'est pas si grave que ça et le déficit aurait pu être bien pire. Ça nous donne une base. Au moins on sait à quoi s'en tenir. Pour la banque, si jamais, on avisera le moment venu.” Pour l'heure, elles avaient encore largement de quoi rebondir. Elles allaient pouvoir combler le manque avec leurs économies et faire en sorte que Paradise City puisse tourner pour le mois à venir. Ca, c'était l'étape numéro un. Elles rembourseront ensuite l'échéance de la banque pour le prêt. Ce qui reste également une priorité. Pour le reste, c'est là qu'il va falloir faire appel à leur imagination et à leurs idées pour gagner plus en dépensant moins. Pour ça, elles semblaient toutes les deux avoir plus d'une corde à leur arc. “Je jetterai un oeil à l'inventaire tout à l'heure pour voir ce qu'on a vendu le plus et ce qui n'a pas eu l'air de vraiment faire fureur. On pourra limiter comme ça déjà. Je pense qu'on peut aussi tester de servir de l'eau à partir d'une certaine heure. Peut-être pas tous les soirs par contre ?” Propose-t-elle avant de préciser le fond de sa pensée. “On pourrait faire ça qu'en semaine pour commencer et peut-être faire ça sur les deux dernières heures ? Histoire de voir comment l'idée est accueillie ? Si ça fonctionne et que ça nous permet de faire des économies on pourra tester en weekend ?” Elle ne voulait pas que le changement soit trop brusque. Elles n'avaient pas encore réellement fidélisé leur clientèle et elle avait un peu peur que des changements trop drastiques fassent fuir les potentiels habitués. “On peut carrément faire payer l'entrée. Il y a tout un tas de clubs en tout genre qui le font, ça n'a jamais gêné personne. Cinq dollars ça semble honnête et ça permet en plus de gagner un peu d'argent sans avoir un autre coût à compenser. Pour les danses privées, je m'en tiens à ton avis, si tu veux faire payer plus cher, vas-y. Je me chargerais d'en faire la promotion.” Elle ne pouvait pas vraiment se prononcer sur cette idée-là et préférait laisser Lara et son expertise prendre les décisions à ce sujet. Elle la suivrait les yeux fermés quand il s'agissait de prendre des décisions qui touchaient de près ou de loin à la partie danse de Paradise City. “En soi t'as raison. Si on a quelques gros clients qui dépensent des fortunes, c'est gagné, le reste c'est que du bonus. La question c'est comment on attire ces gros clients ? Où est-ce qu'on les trouve ?” Parce qu'elle avait beau avoir quelques connaissances, quelques habitués du pub où elle bossait avant et qui venaient régulièrement au club depuis son ouverture, elle ne se faisait pas d'idées non plus. Ils n'étaient pas millionnaires et même s'ils venaient souvent, ils ne dépensaient pas des milliers de dollars en une soirée. Elle n'avait pas une liste de contact aussi fourni que sa meilleure amie et une fois de plus, elle s'en remettait à elle à ce niveau-là. D'ailleurs, l'australienne semblait déjà avoir la personne qui leur fallait. Sergio Gutiérrez. Elle avait déjà entendu ce nom à plusieurs reprises et elle avait aussi compris que le type avait de l'argent à dépenser sans compter. Elle savait aussi qu'il était le genre de type qui ne faisait rien gratuitement. Un service n'en était jamais réellement un, mais plutôt un échange de bons procédés. Son père était de ces personnes-là. Elle savait comment cela fonctionnait. Elle savait également que la contrepartie pouvait être chère. “Qu'est-ce qu'il pourrait nous demander en retour ? T'as une idée ?” demande-t-elle d'abord. “C'est quel genre de type réellement ? Est-ce qu'il est du genre réglo, donnant donnant et basta ou est-ce qu'il est de ceux qui vont toujours trouver moyen de demander plus ?” Elle ne voulait pas se lancer là-dedans les yeux fermés sans évaluer les différentes options qui se présentaient à elles. “Je suis pas contre le fait de faire appel à lui, mais je voudrai pas que ça fasse l'effet inverse et que ça nous mette dans la merde, ou que ça nous rende dépendantes de lui un peu trop longtemps.” Explique-t-elle. Ce n'était ni un oui, ni un non, elle avait seulement besoin de plus d'informations. |
| | | | (#)Lun 11 Juil 2022 - 5:14 | |
| Le ton calme de la blonde sert à te rassurer, cela et le fait qu'elle te soutienne que vous allez vous en sortir et te donne de bons arguments pour relativiser. Rome ne s'est pas construite en un seul et unique jour, pas vrai ? Il va falloir tenir la distance et prouver que vous avez bien plus à offrir qu'une soirée d'ouverture flashy à souhait avec de l'alcool gratuit, c'est maintenant que le club et que votre affaire va se construire et c'est maintenant qu'il faut tout faire pour se démarquer de la compétition et faire fleurir votre business et votre affaire. Tu ne te vois pas mettre la clef sous la porte maintenant, à dire vrai, il faudrait sûrement que l'on te traine en dehors de l'endroit avant que tu ne baisses les bras et tu hoches la tête, de nouveau assisse, et considérant vos options avec Itziar. Ce qu'elle dit à propos du bar fait du sens et tu proposes aussitôt ton aide. "Et oui, on pourrait faire des inventaires plus réguliers, genre une fois par semaine, peut-être les jeudi après-midi, avant l'arrivée du week-end. Et voir ce qu'on vend le mieux et comment orienter la vente des cocktails. Je suis peut-être nulle derrière un bar mais je peux compter, j'aiderai..." Tu proposes cette solution et oui, tu peux tout à fait compter, prendre des notes et vous pouvez garder tout cela dans le bureau et vous y référer et en sachant ce que vous avez et ce qui ne se vend pas, vous pourrez ajuster vos commandes. Cela te parait même logique et tu es bien contente d'avoir cette mise au point avec Itziar, cela permet de faire disparaitre une partie de l'anxiété que tu ressentais un peu plus tôt face aux chiffres, il vous faut des solutions concrètes. Tu en prends note dans un coin de ta tête, c'est un boulot de plus pour les managers que vous êtes et tu reprends le fil de la conversation. "Les deux dernières heures oui, je pense que c'est une bonne idée, les clients qui sont toujours là ne s'en rendront pas compte, j'en suis sûre et certaine." Non, les gens qui trainent au club jusqu'au petit matin ne se rendront pas compte que vous leur servez de l'eau, c'est peut-être une pratique un peu malhonnête, mais tout le monde le fait et c'est quelque chose de plus à tester. La liste que tu avais commencé dans ta tête s'allonge et tu finis par te lever pour attraper une feuille dans l'imprimante et un stylo proche d'Izzie, et enfin, tu retrouves ton siège et tu te mets à écrire la liste, il s'agit de votre premier meeting de patronnes après tout, et tu notes la date en haut de la page, certaine qu'il y aura d'autres discussions comme cela. "Okay, entrées payantes à cinq dollars on va dire le vendredi et les samedis dans un premier temps ? Et légèrement plus chères pour les danses privées, première danse privée à 200 dollars au lieu de 150, ça fait 100 pour le club, 100 pour la danseuse ... et je vais encourager les danseuses à passer plus dans le public pour vraiment appâter la clientèle." Tandis que tu dis cela, tu te dis que cela pourrait être intéressant en début de soirée ou les soirs où le club n'est pas plein à craquer, c'est généralement au tout début de la semaine, il serait possible pour les jolies femmes que vous employez de faire rêver un peu plus votre clientèle. Après tout, vous ne vous appelez pas Paradise City pour rien, n'est-ce pas ? Tout cela est noté, il y aura des briefings à faire avec les danseuses mais aussi l'équipe du bar, avec un seul mot d'ordre : pousser à la dépense. Parce que si le club se porte bien, cela veut dire plus de sous pour eux et une augmentation pour tout le monde. Izzie te demande comment est Sergio et tu as une légère grimace, essayant de trouver les bons mots. He's a fucking snake, que tu penses presque automatiquement, cependant tu te doutes que cela ne va pas inspirer la confiance de la blonde, pourtant à tes yeux, c'est un compliment. Ses petits coups en douce et autre deals n'ont jamais été en ta défaveur et il a toujours été franc avec toi, il t'a toujours dit ce qu'il recherchait et même quand tes propres limites ont été franchies, il a eu la présence d'esprit de s'excuser quand tu lui as expliqué la situation et le fameux incident. "Honnêtement, il est plutôt réglo comme type, direct et clairement motivé par l'argent et se faire plus d'argent, mais est-ce une si mauvaise qualité ?" Que tu argumentes enfin à voix haute, après quelques instants de silence, haussant les épaules une fois de plus. Que pourrait-il vous demander ? Tu n'en sais rien, tu ne peux que faire des suppositions. "Il pourrait surtout demander des réductions pour ses gros clients, ce qui va nous ralentir au début, mais sur le long terme, une fois la clientèle fidélisée, ça sera négligeable vu tout ce qu'ils vont dépenser ici." C'est un investissement à faire, le même genre de risques que vous avez pris avant de vous lancer dans tout cela et ça, tu sais que la jeune femme en face de toi peut le comprendre. "Je vais le recontacter et voir quel deal on peut passer, je ferais en sorte que ce soit bénéfique pour nous et les filles avant tout." Tu rajoutes contacter S. à ta liste, te sentant beaucoup mieux qu'il y a quelques minutes. Le stylo retombe sur le bureau et de ta main libre, tu viens attraper une des mains de la blonde, serrant un peu juste parce que tu peux le faire. "Toujours aucun regret, hmm ?" Tu te sens obligée de poser la question, c'est plus fort que toi, prête à accepter toutes les réponses de la part de la blonde.
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| | | | (#)Jeu 18 Aoû 2022 - 13:33 | |
| Elle n'aimait pas l'échec, Itziar. Elle n'aimait pas quand les choses n'allaient pas dans son sens non plus. Ce qu'elle aimait encore moins, cependant, c'était l'idée de baisser les bras. D'abandonner et de ce fait, admettre qu'elle n'était pas à la hauteur. Parce qu'elle était persuadée que chaque problème avait une solution et qu'à moins de se lancer les yeux fermés dans quelque chose sans réfléchir, il n'y avait pas de raison qu'une situation, aussi tendue soit elle, ne soit pas réversible. C'était exactement dans ce cas de figure qu'elle se trouvait avec le Paradise City. Le premier mois n'avait pas été à la hauteur de leurs espérances. C'était un fait. Ça ne lui plaisait pas. Elle l'avait dit tout haut. Une seule et unique fois. Elle s'en tiendra là. Elle pense tout de suite à des solutions. Elle fait part à Lara de toutes les idées qui lui traversent l'esprit sur le moment. Elle continuera sans doute à cogiter ce soir, quand elle aura regagné le calme de son appartement. Il ne s'agit là que d'un premier jet, mais qui apporte au moins quelques pistes à explorer. “C'est une bonne idée. En lien avec ça, je peux créer une carte spéciale pour le weekend. La semaine on reste sur celle de base, après l'inventaire du jeudi après midi, on voit ce qu'il y a et on module afin d'écouler les stocks de manières plus homogène non ?” Cela permettait ainsi de servir ce qu'elles avaient en excédent avant de remplir les stocks. Les clients n'y verront que du feu et elles auront la possibilité de faire en sorte qu'un gouffre ne se crée pas dans leurs comptes. Dis comme cela, Itziar avait la sensation que c'était simple à mettre en place et espérait que ce soit réellement le cas. De toute façon, si cela tournait au casse-tête et ne s'avérait pas viable, Lara et elle chercheraient bien évidemment d'autres options. Rien n'était final, ou gravé dans la roche, tout était voué à évoluer. D'ailleurs, pour ne pas laisser les bonnes idées s'échapper, Itziar ouvre un document vierge et commence à pianoter sur le clavier de son ordinateur. Elle rajoutera par la suite les idées viendront s'ajouter à la liste au fur et à mesure. Comme l'idée de ne plus servir d'alcool à partir d'une certaine heure. Adopter ce plan sur les deux dernières heures de la soirée semblait être un bon début, ne serait-ce que pour prendre la température. “Si ça marche et qu'on voit vraiment une différence dans les comptes, on pourra commencer une heure plus tôt ou alors, commencer à limiter une heure plus tôt.” Le but n'était pas forcément de tout restreindre, mais de trouver un moyen de retomber sur leurs pieds sans finir dans le rouge. L'idéal était bien entendu que le club prospère sans avoir à faire d'innombrables calculs, mais s'il fallait commencer comme cela, elles commenceraient comme cela. Il fallait de toute façon prendre l'argent où il y en avait. Faire payer l'entrer le weekend ne semblait pas si surprenant. Les boites le faisaient, d'autres clubs le faisaient aussi. Si ce n'était pas forcément la norme, c'était une pratique plus qu'acceptait qui ne freinait pas le client. C'était donc à leur avantage. "Ça me plait. Je peux aussi briefer les filles au bar. Plutôt que de rester derrière le comptoir ou attendre qu'on leur fasse signe, elles pourraient tourner régulièrement entre les tables en proposant de remplir les verres. Ca pourrait inciter à la consommation.” Plus besoin de se lever entre deux danses en attendant le bon moment, on leur proposerait de remplir leur verre avant même que la soif ne se soit faite sentir.
Lara a une autre idée, plus concrète peut-être que toutes les autres. Une idée qui implique une tierce personne dont Itziar ne sait rien. Elle ne connait pas ce Sergio. Elle a déjà entendu son nom une fois ou deux. Elle a bien compris qu'il s'agit de quelqu'un qui a de l'argent, des contacts et une certaine influence. Le genre de personne qui ne fait donc rien sans y trouver un avantage personnel. Elle demande donc plus d'information à l'australienne. La grimace qui passe rapidement sur son visage n'annonce rien de bon, mais elle ne s'arrête pas à ça. Alors, elle écoute Lara et tente de cerner le personnage. “Mon père dirait que c'est la meilleure des qualités.” Déclare-t-elle en riant légèrement. Lui aussi avait toujours été motivé par l'argent, ce qui l'avait mené à sa perte. Elle reprend son sérieux, l'espagnole. Écoute attentivement sa meilleure amie en hochant la tête de haut en bas. Le deal n'est pas encore scellé, il s'agit plutôt d'une hypothèse pour le moment, mais l'idée n'a pas l'air mauvaise. Loin de là. “Ca me semble pas si grave que ça nous ralentisse au début, l'important c'est clairement le long terme. S'il peut nous rapporter quelques gros clients qui deviendront des habitués avec le temps, c'est ce qui compte. Faut voir loin de toute façon, le long terme c'est qui nous intéresse." Elle marque un instant de pause avant de reprendre. “Si en plus on met en place les autres idées, je suis sûre qu'il y a moyen qu'on ne voit pas réellement de ralentissement.” Elles allaient mettre toutes les chances de leur côté dans tous les cas. Les idées qu'elles ont déjà couchées sur le papier semblent prometteuses et la prochaine étape est donc entre les mains de Lara. “Je te fais confiance.” Répond-elle, fermant l'écran de son ordinateur portable. Lara était quelqu'un en qui elle avait une confiance aveugle, autant sur le plan personnel que professionnel. Elle ne doutait donc pas qu'elle mettrait en avant leurs intérêts pour que cet arrangement soit le plus avantageux possible. Quand la jeune femme lui prend la main pour la serrer, lui demandant si elle a des regrets, elle la lui serre un peu plus fort avant de se lever. Elle vient se placer derrière Lara, lui passe les bras autour du cou et se penche pour venir déposer un baiser sur sa joue. Un de ces baisers qui claquent et viendrait faire de la concurrence à toutes les grands-mère de la planète. “Pas du tout, pourquoi je regretterai ? Tu regrettes toi ?” Demande-t-elle venant s'asseoir sur le bureau en face de l'australienne. La réponse lui paraissait évidente. Elles savaient que ça n'allait pas forcément être simple. “Ca te dit qu'on commence à faire un petit inventaire, histoire de voir où on en est, comme ça après je peux déjà me pencher sur nos premières idées.” Propose-t-elle. Il fallait bien commencer quelque part et si le deal avec Sergio n'était pas encore réglé, ça ne voulait pas dire qu'il ne fallait rien faire. |
| | | | (#)Jeu 1 Sep 2022 - 13:15 | |
| Izzie a toute ton attention, ce qui n'est pas un fait si rare que cela, mais encore plus que d'habitude. Ce n'est pas juste une discussion entre les deux amies de longue date que vous êtes, mais bien une mise au point réaliste et honnête entre les deux patronnes que vous êtes devenues et que vous allez faire un peu plus régulièrement, tu le sais très bien. Elle n'a que des bonnes idées la blonde et tu ne regrettes vraiment pas de t'être lancée dans tout cela avec elle, mettre l'accent sur le week-end, qui représente tout de même des jours importants pour le nightclub que vous êtes, cela parait normal. Même du temps où tu voguais de clubs en clubs, tu voyais bien les petits plats être mis dans les grands les vendredis et les samedis soir en particulier. Après tout, le but est de pousser au vice et à la dépense, et tu le sais que les gens se sentent un peu moins coupable de dépenser leur argent de la sorte après une longue semaine de boulot. Oui, sans tout cela, vous ne pourriez pas vraiment exister et c'est un fait que vous ne pouvez pas négliger. "Je note tout cela, ce sont des bonnes idées et des solutions, et si les serveuses se mettent à parler des danses privées aussi, je sais que les danseuses pourront leur donner des pourboires aussi... Ce qui compte beaucoup, on ne va pas se mentir." Parce que vous êtes bien une seule équipe, il ne s'agit pas deux mondes différents, celui du bar et celui de la scène et des salles privées, non, Paradise City, c'est un tout est si les poches du club se remplissent, alors les poches de tout le monde se remplissent également. Plus de salaire minimum et vous pouvez vous permettre de payer tout le monde un peu plus et être moins effrayées à l'arrivée de chaque fin du mois et l'appel de la banque. Un peu plus de stabilité ne vous ferait pas de mal et c'est bien pour cela que tu comptes de nouveau rentrer de contact avec Sergio. "Nous sommes d'accord, ce qui compte c'est le long terme, on veut être là pour la prochaine Saint Valentin, pas vrai ?" Tu lâches cela avec un léger rire, mais Izzie verra très bien où tu veux en venir, tu n'as pas envie qu'il s'agisse d'une petite expérience ratée que vous allez regretter dans vos vieux jours et qui va vous laisser avec le cœur brisé et des tonnes de dettes. C'est un investissement, et malheureusement, vous en êtes encore au début, où il faut dépenser, dépenser et encore dépenser et attendre les résultats de son investissement, ni plus ni moins. Ce qui n'est pas très juste et un peu déroutant, mais une autre réalité qu'il faut accepter, c'est un fait. Itziar dit qu'elle te fait confiance sans aucune hésitation et ta seule réponse est un : "Parfait." qui a beau être un seul mot, cependant, tu ne prends pas cela à la légère. Vous vous connaissez depuis longtemps et au moment de vos premiers instants de flirt et de reconnaissance, tu n'aurais jamais pensé que tout ceci vous mènerait jusqu'ici, dans votre club, à gérer votre affaire. Alors oui, elle aussi elle a toute ta confiance, sans hésiter et c'est bien parce qu'Izzie compte beaucoup à tes yeux que tu poses ta question à voix haute, oui, elle a une place tout entière et importante dans ta vie et penser que tu l'entraines vers quelque chose de négatif... tu sais que tu ne pourrais pas t'en remettre, elle te rassure cependant, elle réussit même à te faire rire en venant planter un baiser sur ta joue et tu reprends, le sourire toujours sur le visage. "Non aucun regret, j'avais juste besoin de poser la question au moins une fois." Voilà, tu ne le feras plus, tu es fixée maintenant et même si tu doutes, même si les prochains mois sont difficiles et que vous êtes de nouveau dans le rouge, tu sais que tu ne seras pas toute seule et que vous voulez toutes les deux la réussite de ce club. C'est beaucoup de rêves, d'heures passées ici, un peu de larmes et de fatigue, alors hors de question de laisser tomber. "Et t'as de la chance, je sais compter, au moins jusqu'à dix, ça peut aider." Tu ponctues ta phrase par un hochement de tête appuyé et tu surlignes les marges de la liste avant de la poser juste à côté de l'ordinateur portable, pour avoir la référence et tu prends la main de la blonde, pour déjà la tirer hors du bureau, pour commencer toutes ces bonnes incitatives énoncées un peu plus tôt. "Allons voir tout ça, il y aura peut-être moyen de commencer à penser à un menu spécial ce soir, d'ailleurs il faut que tu continues ma formation de barmaid, je veux vraiment apprendre."
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| | | | (#)Dim 25 Sep 2022 - 14:54 | |
| Il était évident qu'elle voulait être là à la prochaine Saint Valentin. Elle comptait bien voir le club perdurer. Elle ne comptait donc pas le voir s'arrêter à la prochaine Saint-Valentin. Pour elle, ce n'était que le début. Le fait qu'il soit un peu compliqué ne lui donnait pas pour autant envie de baisser les bras. Bien au contraire. Elle avait envie de se donner à fond pour que ça fonctionne. Elle était prête à faire des concessions, prête à tenter de nouvelles choses et mettre toutes les chances de leur côté. Elle savait qu'il en était de même pour Lara. Elles étaient sur la même longueur d'onde et n'étaient pas du genre à abandonner à la première difficulté. C'était pour cela que même si elle était déçue du résultat de ce premier mois d'ouverture, elle était certaine que les choses allaient s'améliorer parce que ni Lara, ni elle ne comptait lâcher l'affaire et ça, ça faisait déjà toute la différence. “La prochaine Saint Valentin et les suivantes même. Je l'ai déjà dit, mais c'est pas un projet kleenex ou un passe-temps en attendant la prochaine lubie.” Répond-elle en souriant. Alors, oui, elle en avait commencé des choses dans sa vie avant de les abandonner au bout de quelques temps, mais à l'époque, elle manquait non seulement de maturité, mais elle avait aussi une vision totalement erronée de la vie réelle. Les choses avaient bien changé depuis. Elle avait mûri, elle avait également découvert la vraie vie et ses difficultés. Elle avait le sens des responsabilités et ce projet n'avait donc rien d'un caprice de fille à papa. Lara le savait. Elle lui avait déjà répété à plusieurs reprises, mais une piqûre de rappel ne faisait jamais de mal. Alors, effectivement, ça pouvait faire un peu peur, parce qu'elles avaient investi beaucoup d'argent, qu'elles avaient des prêts à rembourser et qu'elles étaient encore en train de dépenser un peu plus d'argent, mais c'était le jeu. Elles ne s'étaient pas lancées là-dedans sans savoir ce qui les attendait.
Elle n'imaginait pas que Lara puisse avoir des regrets. Parce que ça ne lui ressemblait pas pour commencer et que ça ne reflétait pas non plus son état d'esprit de ces dernières semaines. Cependant, elle trouvait important de lui retourner la question. Si elle avait envie d'émettre des doutes ou quelques autres inquiétudes, c'était la porte ouverte. Une fois de plus, en revanche, la question ne se posait même pas. La réponse de Lara était claire. Elle ne regrettait pas. Elle avait simplement besoin de poser la question une fois. C'était normal. Paradise City avait passé son premier mois de vie. Le bilan n'était pas celui espéré. S'il y avait un moment où se poser cette question, c'était maintenant. Pas avant et pas après non plus. Les regrets n'étaient maintenant plus possibles et il fallait simplement se concentrer sur leurs idées pour faire décoller les recettes. “Parfait.” Lui répond-elle avec un clin d'oeil, mimiquant sa réponse d'un peu plus tôt. C'était tout ce qu'elle avait besoin d'entendre avant de se focaliser tout de suite sur ce qu'elles avaient décidé de mettre en place pour faire pencher la balance en leur faveur. C'est pour cela qu'elle propose de commencer par un petit inventaire. Elles ont le temps avant l'ouverture du club pour ce soir. Il n'est pas question aujourd'hui de recenser la moindre bouteille qui se trouve dans la réserve, mais au moins de pouvoir modifier un peu la carte pour ce soir. Autant commencer tout de suite et mettre toutes les chances de leur côté. "Ça m'arrange, car quand on s'approche un peu trop de dix, j'ai tendance à me mélanger. Ça devient dur de compter quand je dépasse six.” Plaisante-t-elle, se laissant entraîner hors du bureau par Lara. Elle a déjà une petite idée de ce qui se vend le plus et ce qui se vend le moins. Elle le remarque quand elle sert des verres, certaines boissons ont bien plus la côte que d'autres, mais elle n'avait jamais pensé à vraiment compter et voir la différence pour adapter la carte en fonction de ce qu'elles ont en stock. Ca allait être une première, mais également un moment idéal pour continuer la formation de Lara. “C'est le moment parfait là, en fonction de ce qu'on a on va pouvoir modifier le menu. Faut voir ce qu'on a en trop ou tout du moins ce qu'on a en plus que le reste et c'est ça qu'on va mettre en avant. A nous de voir sous quelles formes.” Déclare-t-elle alors qu'elles arrivent dans la réserve. Itziar allume la lumière, pose les mains sur ses hanches et se tourne vers Lara. “C'est là que tout commence.” Elle se met un peu plus au centre de la pièce, scanne les différents cartons du regard avant de se tourner vers l'australienne. “A vue d'oeil, on a beaucoup de vodka. Ce qui ne me surprendrait pas, car bizarrement, je trouve qu'on en sert peu, les gens boivent beaucoup de whisky, on the rocks principalement et de bière. Le gin aussi se vide plutôt vite.” Explique-t-elle. C'est ce qu'elle a remarqué ces dernières semaines et les conclusions qu'elle peut tirer des verres qu'elle a pu servir en un mois. “Faudrait compter les bouteilles, mais si ce que je viens de dire est avéré, peut-être que pour ce soir on pourrait ne pas servir de whisky ou de gin et proposer des alternatives avec la vodka. Les dry martinis ont la côte par exemple, on peut les remplacer par des vodkatini, mais faut compter combien on a de vermouth aussi.” Elle s'approche donc des premiers cartons pour commencer à compter. “J'ai la vodka là, tu comptes le whisky pour commencer ?” Propose-t-elle puisqu'il fallait bien commencer quelque part. |
| | | | (#)Jeu 29 Sep 2022 - 15:14 | |
| "Heureusement que je suis là, on arrivera à compter après six, je vais t'apprendre tu vas voir." Que tu réponds avec un sourire et comme si c'était la chose la plus naturelle du monde, vous vous rendez dans la réserve. Cela l'est, tout est beaucoup plus simple avec Izzie dans les parages et tu es bien contente de t'être lancée dans tout cela avec la blonde. Pourtant, tu en as entendu des histoires d'amis qui décidaient de se lancer dans un business et qui se finissaient mal : avec beaucoup de cœurs brisés et beaucoup de regrets et personne qui ne se parlent pendant des années. Ne pas parler à Itziar ? Tu ne l'envisages même pas maintenant que tu y penses, vous vous connaissez depuis tellement d'années, elle fait partie de ton quotidien, elle fait même partie de ta famille à tes yeux et tu ne peux même pas considérer une réalité où vous ne vous parlez pas tous les jours. C'est impossible, même Paradise City, de prime abord, c'est du boulot de longue haleine, éreintant et un gros risque. Un risque énorme même, avec des conséquences que vous pourrez trainer pendant très longtemps, mais en réalité, et à tes yeux, c'est juste passer tes journées avec ta meilleure amie. Trouver des solutions aux problèmes qui arrivent ensemble, rigoler, passer des journées ensemble, lui montrer tes chorégraphies, parler de votre équipe, apprendre à faire tel ou tel cocktail... ce n'est pas si éreintant que cela. Même là, dans la réserve, tu suis la blonde sans aucune hésitation, hochant déjà la tête. Tu fais rapidement le tour aussi et tu as un léger rire avant de faire ta propre supposition. "Ouais, on a beaucoup de clients qui veulent faire les bonhommes et boire du whisky en regardant une fille se désaper, j'en ai vu beaucoup faire la grimace aussi avec leur verre, donc est-ce pour tout le monde ?" Tu poses sincèrement la question, les commandes des hommes qui fréquentent votre club sont prévisibles à souhait et il s'agit de boire surtout pour se faire bien voir et pour ne pas rester les mains vides. Même du temps où tu fréquentais d'autres clubs, tu pouvais le constater et à tes yeux, il n'y a rien de pire que d'avoir une de ses tenues de scènes ruinée à cause de l'alcool. Ce qui t'es déjà arrivé, à plusieurs reprises malheureusement, vous voulez que vos clients soient assez saouls pour ne pas trop regarder à la dépense, mais pas éméchés au point de perdre toutes leurs inhibitions et toute leur retenue. C'est une balance délicate maintenant que tu y penses et il y a toujours des accrocs certains soirs, ça arrive pratiquement à chaque fois, tu le sais, ça fait partie du jeu malheureusement. "Je m'en occupe, je n’y connais pas en alcool mais je sais lire." Que tu dis en hochant la tête quand Izzie te donne une tâche et tu t'y lances facilement. Tu sors ton téléphone portable de ta poche pour noter tes trouvailles et pour ne pas perdre le compte. C'est beaucoup de whisky et au moment où tu déplaces avec précaution une boite pour la mettre au sol, tu constates qu'il y a un carton du champagne que vous avez commandé pour la soirée d'ouverture encore là. "Il nous reste quelques bouteilles de champagne, c'est populaire ça aussi, auprès de tout le monde, surtout quand ils viennent fêter quelque chose, ce qui est bête quand la moitié finit sur le sol." Et c'est cher pour pas grand-chose, que tu penses, autant à acheter qu'à vendre, tu n'as jamais été fan du goût et ce n'est pas faute d'avoir essayé, on t'a déjà passé une flûte lors de plusieurs célébrations et tu as toujours été du genre à faire la grimace. "Non vraiment, l'alcool je ne comprendrais jamais." Et cela vient de toi, une personne qui est allée à la fac, qui a expérimenté les soirées de beuveries et les fêtes pour célébrer la fin des examens ou même le début des vacances. Toi, tu ne t'es jamais retrouvée dans les verres ou même les jeux, tu étais généralement sur la piste de danse, ou à essayer d'imposer ta musique ou en pleine conversation. Cela remonte à tellement longtemps maintenant que tu y penses, moins de cinq ans mais si on te demande, tu diras très certainement que c'était le siècle dernier. Très certainement. "Mais continuons." Que tu lances à Izzie avec un autre sourire. Tu as d'autres questions pour elle, notamment comment elle fait pour savoir à l'avance que ses cocktails seront bons et sur qui vous pourrez les tester en fait. Et le prix pour vos promotions et qui dans le staff sera au courant que vous commencez à donner de l'eau à partir d'une certaine heure. Plein de petits détails logistiques, qui trouveront une réponse, du moment que vous y songez à deux, tu le sais.
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| | | | (#)Lun 10 Oct 2022 - 13:25 | |
| Heureusement que Lara est là. La jeune femme ne pouvait viser plus juste. Même si en réalité, elle n'avait pas besoin d'elle pour compter puisqu'elle n'était pas complètement ignorante en mathématiques, elle avait besoin de Lara. Parce que gérer tout ça sans elle, ça ne serait pas envisageable. C'était une aventure dans laquelle elles s'étaient lancées à deux. Sans Lara, jamais ça ne lui aurait traversé l'esprit d'ouvrir un club de striptease. A la limite, l'idée serait restée dans sa tête sans être sérieuse, comme quand certains annoncent vouloir tout plaquer pour aller élever des kangourous en plein milieu de l'Outback plutôt que d'affronter la difficulté actuelle que la vie mettait sur leur passage. Ce n'était jamais réellement sérieux, ce n'était pas vraiment le genre de choses qu'on comptait réellement faire, mais ça revenait régulièrement sur le tapis dès que l'envie de changement se faisait sentir. Là, il n'était pas question de ça. "J'apprends vite, je serai bonne élève.” Répond-elle en souriant. Elle sait également que Lara apprend vite, c'est pour cela qu'elle lui balance des noms de boissons comme si l'australienne passait son temps derrière le comptoir à jongler entre les pintes et les shakers. La jeune femme côtoie le monde de la nuit depuis suffisamment longtemps pour ne pas être si novice que cela et même si elle ne consomme pas elle-même, Itziar sait qu'elle à très bien cerné les clients auxquels elles avaient affaire la plupart du temps. C'était un fait. Dans la tête de certains, le whisky était la boisson de choix. La boisson qui montrait que l'on avait l'argent, le pouvoir, la réussite ou toute autre chose. Cela montrait qu'ils étaient des hommes, des vrais et qu'en plus de cela, ils savaient apprécier les bonnes choses. Comme si soudainement, se contenter d'un bon vieux soda n'avait pas le même effet et ne permettait pas de faire valoir une quelconque supériorité. Elle, elle était persuadée que tous n'aimaient en réalité pas ce breuvage et se contentaient de le commander pour faire bonne figure. Bien loin des grimaces que Lara avait déjà observées. “Toi t'as vu les grimaces, moi je ramasse plus d'un verre à moitié plein, donc non, je pense que c'est pas pour tout le monde, mais ils sont trop fiers pour l'assumer. Tant mieux pour nous, ça se vend bien.” Répond-elle. Car finalement, ce n'était pas la boisson la moins onéreuse et que même si les verres revenaient parfois à peine touchés, cela rapportait de l'argent au Club. Ce n'était donc pas optimal d'un point de vue gaspillage, mais niveau financier, cela n'avait pas réellement d'importance. Ce qui avait de l'importance en revanche, c'était leur stock et ce qu'il leur restait pour pouvoir adapter la carte de ce soir. La tâche n'était pas bien compliquée. Itziar n'attendait pas beaucoup de Lara, il lui fallait juste quelqu'un pour compter les cartons et aller plus vite que si elle devait le faire toute seule. Pour ce qui est des cocktails et autres préparations, elle allait se débrouiller. Elle avait déjà ses idées d'ailleurs, il suffisait de s'assurer qu'elle avait eu le nez fin. “Tu sais lire, tu sais compter, t'es donc la personne la plus qualifiée pour cet inventaire.” Plaisante-t-elle avant de se mettre à compter, prenant soin de ne pas s'emmêler les pinceaux. Elle n'avait pas pensé au champagne qu'elles avaient distribué gratuitement lors de la soirée d'ouverture. Elle ne se souvenait plus qu'il en restait encore et qu'elles pouvaient donc rentabiliser cet achat. “Toi comme moi, on sait bien qu'avec le champagne, il est plus question d'étaler son argent que de le boire. Mais justement c'est pas mal, lors de vos danses privées, peut-être que vous pouvez leur vendre ça ? Faire un package boisson plus danse, jusqu'à ce qu'on ait épuisé le stock.” Elle hausse les épaules. C'était une idée parmi tant d'autres. “Il faut pas chercher à comprendre parfois. L'alcool à ses raisons que la raison ignore, c'pas ça le dicton ?” complète-t-elle en riant. Elle avait beau consommer de l'alcool régulièrement, certaines choses lui échappaient parfois. Elle avait arrêté de chercher des explications, se confortant dans l'idée qu'il n'y en avait peut-être pas et que s'il y en avait, ça ne changerait probablement pas le monde. Et puis, elle avait bien mieux à faire. Il fallait finir cet inventaire, préparer la soirée de ce soir, s'assurer que tout était en ordre dans le club, que les danseuses et serveuses allaient bien, puis il faudrait assurer la soirée avant de se pencher un peu plus sérieusement sur toutes ces idées qu'elles avaient décidé de mettre en place. |
| | | | | | | | (itziar & lara) money makes the world go around |
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