Starin' out into the night
Megan Monroe & @Edge Price

Me confier une mission comme celle que je me suis vue confier, c’est la certitude que je ne laisserai aucun point au hasard. Lorsque Edge et moi avons pour la première fois évoqué la possibilité de cette soirée de lancement, j’ai tout de suite compris que nous avions une vision bien différente des choses et qu’il n’imaginait pas un instant un événement de cette ampleur. J’ai vu grand, cela ne fait aucun doute. Je n’ai pas lésiné sur les dépenses tant ce genre de chose revêt une importance capitale à mes yeux. Dans l’univers dans lequel nous évoluions, il n’y a rien de plus important que la première impression et, la soirée de lancement d’un nouveau business, c’est un peu l’équivalent professionnel du premier rendez-vous amoureux. Société de design et imprimeur professionnel pour les invitations, traiteur de mon mariage - dont j’ai récupéré le contact après d’Evelyn - pour s’occuper des petits fours, DJ pour la soirée - pour lui, nous n’avons pas eu grand chose à débourser puisqu’il s’agissait de l’un de mes contacts qui me devait un service - bref, j’ai mis les petits plats dans les grands pour l’ouverture de Mirages.

J’ai pris en compte les consignes données par Edge : un large panel de boisson sans alcool étaient servies, en plus du traditionnel champagne de rigueur pour ce genre d’événements, et les photos exposée pour donner envie aux curieux de travailler avec nous ne présentaient aucun corps nu : de toute façon, mon travail ne comporte que peu de cliché de ce genre. Le nouveau patron du studio a de toute façon approuvé ma sélection avant de faire imprimer les photos qui, je dois bien l’admettre, rendent particulièrement bien tirée en grand.

Pour faire des économies en revanche, rien n’a été prévu pour le rangement et le nettoyage du local une fois la petite fête terminée. C’est Edge et moi qui nous y collons et cela ne me dérange pas : en ce moment, je saisis chaque occasion que je peux pour passer du temps loin du loft, le tout sans céder à la tentation d’envoyer un message à Scott. Un balai entre les mains, je ne peux pas pianoter sur mon téléphone. Et quand je prends une pause, je n’attrape pas l’objet du délit : je rejoins mon nouveau boss occupé à ranger les cadres photos et je me hisse sur une table à proximité. « Ça c’est bien passé, non ? » Véritable papillon social, je suis passée d’invité en invité pour distribuer ma nouvelle carte de visite. J’espère que le studio aura tapé dans l'œil de certains pour, qui sait, pouvoir décrocher un contrat un peu plus important que de simples photos d’identités ? « J’ai vu que ta petite amie était là. Elle est exactement comme sur les photos. » Et tous les deux forment un couple parfaitement photogénique, je n’en doute pas un seul instant. « J’ai distribué par mal de cartes de visite. On verra si ça mord. Dans tous les cas, les gens avaient l’air contents. » Et impressionnés par les moyens déployés pour l’ouverture d’un ”simple” studio. « J’ai peu être un peu exagéré sur la liste d’invités. » J’esquisse un sourire malicieux : en effet, j’ai utilisé la liste de contact de la galerie de mon beau-père, des contacts d’un standing autrement plus élevé que le public que visait peut-être Edge. « Mais au moins, on parlera de nous, c’est un bon point. » Je jette un coup d'œil à l’enseigne neuve qui brille dehors. « Mirages, c’est un très bon nom. » Je n’aurais pas choisi mieux si j’y avais moi-même réfléchi.

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Même toi tu dois l'avouer, tu as bien fait de confier l'organisation de cette soirée d'ouverture à Megan. Elle a littéralement mis les petits plats dans les grands, en gardant à l'esprit toutes les consignes que tu lui as données et bien parce que tu n'imaginais pas cette soirée sans  @Yasmine Khadji  ou même  @Sohan Khadji. Même Camille s'est prêtée au jeu, sortant tout son jardon photographique devant un de tes clichés et levant son verre de champagne dès que tu es passé près d'elle, signe que même si elle a prétendu que tu l'ennuyais avec ta passion pendant des années, elle t'écoutait bien. Et il est bien de pouvoir parler photographie avec de véritables intéressés et tu t'es retrouvé à faire la conversation avec de parfaits inconnus, une de tes mains nouées dans celle de Yasmine, offrant de temps en temps un sourire à la brune car sans elle, tout cela n'aurait pas été possible. Si elle n'avait pas cru en toi, plus que qui que ce soit avant elle, vous n’en seriez pas là en ce début d'avril, tu le sais et ton sourire reste bien en place tout au long de la soirée. Qui arrive lentement à sa fin et la fermeture de la boutique doit se faire, ainsi qu'un brin de nettoyage, ce dont Megan et toi vous allez vous charger.
Après la promesse de ne pas rentrer tard faite à Yasmine, tu entreprends de ranger les photos qui ne seront pas exposées et qui ont été sorties pour l'occasion, histoire de. Ta veste de costume a été abandonnée sur une chaise, les manches de ta chemise repliées jusqu'aux coudes et tu fais semblant de ne pas voir Megan sur son téléphone, cela t'étonne même qu'elle ait acceptée de rester, ses devoirs de seule et unique employée ont été bien faits ce soir. "Très bien passé même, je ne sais pas qui était en charge de l'organisation mais c'était une très bonne soirée." Que tu lâches avec un léger sourire, sourire qui s'agrandit dès que Yasmine est mentionnée et oui, c'est vraiment plus fort que toi. "Oui, Yasmine fait un très bon modèle..." Et non, tu ne risques pas d'élaborer, tu n'as pas besoin de toute façon et tu laisses échapper un léger soupir l'instant suivant. "En espérant que les plus curieux reviendront se faire photographier... et merci de ne pas trouver le nom trop prétentieux."
Tu sais que Camille et Molly ont beaucoup commenté, mais tant pis, c'est toi qui es aux commandes et le nom te plait, et tu n'es pas de ceux qui reviennent sur leurs décisions. "Le studio est officiellement ouvert c'est le plus important..." Et oui, on va parler de vous dans le quartier et dans le cercle des contacts de Megan. Elle est bien plus connectée que toi et peut-être que si tu n'avais pas fini dans les rangs de la police plus jeune, tu aurais été à ce point-là de ta vie un peu plus tôt. Peut-être, tu ne regrettes pas le chemin que tu as pris et il est clair qu'ici, tu as un peu plus de liberté, enfin vous pour le coup. Ton regard se porte aussi sur l'enseigne, puis sur l'horloge sur le mur, et tu offres la possibilité à Megan de s'éclipser un peu plus tôt que prévu. "Tu sais, si tu as d'autres plans pour la soirée, tu peux y aller, la logique veut qu'en tant que personne la plus âgée je t'invite à aller profiter de ta jeunesse et tout..." Tu as un léger rire à la fin de ta phrase, tu dis bien cela parce que ton anniversaire arrive dans quelques jours, tu prends un an de plus, chose que certaines personnes dans ton entourage aime bien te rappeler avec un sourire malicieux sur le visage. Oui, tu assumes ton âge et le fait que la plupart de tes soirées sont passées chez toi à profiter de la compagnie de ta partenaire, c'est cliché à souhait, mais dans un sens, c'est là où tu veux te trouver tous les soirs alors, pourquoi chercher plus ? "Quoi que je parle à une femme mariée. Non, c'est encore plus de bonnes raisons pour que tu me laisses tout ranger."

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Megan Monroe & @Edge Price

« Très bien passé même, je ne sais pas qui était en charge de l'organisation mais c'était une très bonne soirée. » Je souris poliment face au compliment qui m’est ainsi dirigé. Je ne suis pas modeste mais pas non plus du doigt à en faire des tonnes et à pointer du doigt l’évidence : tout le monde a passé un excellent moment et j’ai surprise quelques coups d’oeil curieux, quelques clients potentiels et pas uniquement des personnes venues profiter des petits fours et du champagne offert par la maison. « On devrait voir les retombées d’ici quelques semaines. » J’ignore si cette soirée génèrera un chiffre d'affaires indirect mais, ce qui est sûr, c’est que ce genre d'événement fait souvent parler de lui. « Oui, Yasmine fait un très bon modèle... » Elle s’est éclipsée il y a quelques minutes seulement et cela ne fait que confirmer ce que je soupçonnais déjà : Edge traite sa petite amie comme une princesse. Hors de question de demander à la brune de rester nettoyer et c’est tout à son honneur.

« En espérant que les plus curieux reviendront se faire photographier... et merci de ne pas trouver le nom trop prétentieux. » - « Un peu de prétention n’a jamais fait de mal à personne. » Et il vaut mieux toujours ça qu’ouvrir un salon de coiffure avec un énième jeu de mot contenant le mot hair. Mirages c’est bref, agréable à l’oreille et ça pique assez la curiosité pour qu’on pousse la porte. « Le studio est officiellement ouvert c'est le plus important... » J’opine du chef, avant de répondre. « Tu t’es laissé combien de temps ? Pour voir si ça décolle et si ça marche, je veux dire. » Lancer une affaire c’est une chose, la financer le temps qu’elle devienne rentable en est une autre. Un studio, quand même bien même le local lui appartient, ça coûte de l’argent, à commencer par mon salaire et les assurances.

J’attrape à nouveau mon balai pour me remettre à la tâche quand le patron m’interpelle. « Tu sais, si tu as d'autres plans pour la soirée, tu peux y aller, la logique veut qu'en tant que personne la plus âgée je t'invite à aller profiter de ta jeunesse et tout... » Profite de ta jeunesse est une chose que j’ai beaucoup (trop) entendu ces derniers mois lorsque j’ai commencé à annoncer à mes proches que je m’étais fiancée, puis quand les faire-part du mariage ont été envoyés. ”Mais pourquoi vous ne profitez pas de votre jeunesse ?” « Quoi que je parle à une femme mariée. Non, c'est encore plus de bonnes raisons pour que tu me laisses tout ranger. » Dans les faits, il a certainement beaucoup plus de choses qui l’attendent chez lui que moi : Damon et moi ne sommes pas un couple et, à cause de ce que je lui ai caché, nous n’en serons probablement jamais un. Yasmine et lui en revanche ont l’air fous amoureux l’un de l’autre : ça crève les yeux de qui les observe quelques minutes. « Oh, non t’as pas à t’en faire. Damon travaille souvent tard. On a l’habitude de gérer notre temps séparément. » Je me rends compte de ce que j’ai dit et, pour ne pas avoir l’air alarmiste, je rajoute. « On se débrouille pour trouver du temps autre part. Le week-end ou le matin avant qu’il parte bosser. » J’inventerais bien que je le rejoins même parfois près de son lieu de travail entre midi et deux mais j’estime en avoir assez fait : Edge se moque certainement bien de la santé de mon couple. « Il reste quoi ? Les restes et les flûtes en plastique à jeter, les poubelles à sortir, et le sol à faire. A deux, on finira ça plus vite. »

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Elle l'apprendra très vite, tu as beau avoir un ego de la taille d'un immeuble, ou même deux en réalité, tu n'es pas prétentieux pour autant et tu n'imposes ta présence qu'à ceux qui veulent te côtoyer, ni plus ni moins. Donc tout ceci, se faire connaitre de la sorte, compter sur les avis de parfaits inconnus et qu'ils jugent ton talent ou toi d'ailleurs, tout ceci, c'est nouveau pour toi. Tu pensais passer ta vie au sein du commissariat de la ville, oui, tu te voyais continuer tes petits projets personnels quand tu aurais quelques minutes çà et là, sans penser que cela mènerait à quelque chose et encore moins sans penser à un studio, à la fois boutique et à la fois gallérie. Comme quoi, impossible de vraiment faire des plans ou même savoir de quoi les lendemains sont faits, et c'est sûrement très cliché pour quelqu'un de ton âge de parler comme cela mais cela reste la vérité et face à la nouvelle question de Megan, si tu fixes le vide pendant quelques secondes, tu finis par hausser les épaules. Parce que ce n'est pas ton style de te prendre la tête quand ton appareil photo est concerné, s'il y a bien quelque chose que tu fais presque aussi naturellement que respirer, c'est bien cela. "Honnêtement ? Je n'en sais rien, comme je te l'ai déjà dit, je ne cherche pas à me faire plus d'argent, du moment qu'on a des clients et que je peux prendre les photos que je veux... le reste ne compte pas vraiment ?" Du moins c'est ton avis, faire ce qui te plait sans rendre de compte à personne est vraiment important et tant pis si vous n'avez qu'un client tous les trois mois. Okay, peut-être que tu exagères mais cela ne te dérangerait pas dans tous les cas et ça correspondrait à ton rythme et de ce que tu sais, Megan est une jeune femme occupée également. Et tu supposes qu'elle a toujours ses propres projets qui lui tiennent tout autant à cœur. Elle te rassure rapidement sur sa présence ici ce soir et sa réponse suffit de te convaincre, tu hoches tout simplement la tête, reprenant ta part de ménage sans y penser.
La blonde n'a pas à se justifier et elle n'est pas du genre à vivre collée à son partenaire, ce qui est une bonne chose selon toi, tu as déjà eu ce genre de conversation avec Yasmine, vous avancez ensemble, hors de question de mettre vos propres ambitions de côté juste parce que c'est ce que vous êtes censés faire. Vous vous moquez bien des on-dits et vous avancez à votre propre rythme, ni plus, ni moins. "Je connais ça aussi... mais du moment que vous trouvez du temps pour vous, c'est le plus important." Que tu conclus avant de fermer le dernier carton et tu recouvres les clichés de papier bulle avec une précaution certaines avant de ranger la boite sous le comptoir. Ce sera un problème pour demain que tu te dis, te tournant de nouveau vers ton employée. "Hors de question de jeter les petits fours, si je jette de la nourriture, ma mère se dira qu'elle m'a très mal élevé donc laisse-moi emballer cela..." Que tu déclares avant de te mettre à la tâche et de chercher où est-ce que le traiteur a mis les boites en plastique que tu as demandé exprès, parce que tu savais que les invités ne seraient pas du genre à mettre des crevettes et autres mets dans leur sac, Camille a bien prétendu le faire, prétendu seulement et oui, ta cousine peut être aussi excentrique que toi parfois. "Du coup, tu as une idée de par quoi tu veux commencer, pour notre première séance photo ? Quelque chose qui te parle plus que d'autre ?"

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Megan Monroe & @Edge Price

« Honnêtement ? Je n'en sais rien, comme je te l'ai déjà dit, je ne cherche pas à me faire plus d'argent, du moment qu'on a des clients et que je peux prendre les photos que je veux... Le reste ne compte pas vraiment ? » Pour être honnête, la réponse d’Edge me surprend et fait naître pas mal d’interrogations que je tais pour l’instant. Est-ce de la bêtise ? Un manque de sens des affaires ? Une vraie passion couplée à des moyens de l’ordre de l’illimité, puisque la passion ne suffit pas à elle seule à maintenir un commerce à flot ? Je côtoie depuis plusieurs mois beaucoup de gens qui roulent sur l’or et, sans insulte aucune à l’égard de mon nouveau patron, il n’a pas l’air d’en faire partie. Il y a chez ces gens un quelque chose qui dénote, qui le rend à part et ce n’est même pas une question du coût de leurs vêtements ou de bijoux luxueux : tout est dans l’attitude, une attitude que j’espère un jour arriver à imiter ou mieux, à égaler. S’il ne se soucie guère du chiffre d'affaires de la boutique, pourquoi m’avoir laissé dépenser une somme conséquente dans une soirée de lancement ? S’il n’est question que de prendre les photos qu’il aime, pourquoi m'avoir embauchée pour tenir la boutique ? « Je suppose que ça dépend comment tu vois les choses. » Et il est clair que, dans mon cas, la réussite est plus une obsession qu’un objectif sain. Je veux devenir quelqu’un. Je sais que j’ai du talent et je veux que le reste du monde s’en rende compte. Est-ce de la prétention ? Est-ce risquer de se brûler les ailes que de ne pas être capable de se contenter, comme Edge, de choses simples ?

« Je connais ça aussi... mais du moment que vous trouvez du temps pour vous, c'est le plus important. » - « Il vient de décrocher son diplôme, donc pour l’instant c’est important qu’il bosse beaucoup pour faire bonne impression et décrocher les meilleures opportunités… » Damon bosse toujours pour l’entreprise familiale quand il est capable de beaucoup plus, j’en suis persuadée. Au-delà d’en être capable, il mérite de réaliser qu’il peut réussir même en dehors du giron de son paternel. « Mais je suis pas à plaindre. Il est merveilleux, et désolé de ne pas avoir pu venir ce soir d’ailleurs. » Il le serait certainement plus si nous n’étions pas en froid, l’italien et moi. « Hors de question de jeter les petits fours, si je jette de la nourriture, ma mère se dira qu'elle m'a très mal élevé donc laisse-moi emballer cela... » J’esquisse un sourire, touchée - comme toujours - par cette remarque sur les enseignements familiaux. La mienne se moquait bien de m’inculquer ce genre de valeur et, pour ça, il aurait de toute façon fallu que nous mangions autre chose que des plats surgelés. « Tu vas jamais finir tout ça. » Même si je n’ai pas vu trop grand au point qu’il reste à manquer pour vingt, le buffet était malgré tout dimensionné pour assez d’invités pour qu’il soit impossible de tout terminer à deux. « Je suis pas certaine que vous ayez envie de manger des mini-croques au canard et compotée d’oignon rouge au miel ou des mini-soufflés emmental, noisette et poivre toute la semaine. » Je parcours des yeux les étiquettes apposées par le traiteur sur les barquettes de petit four en lisant à voix haute, tout en réalisant qu’il y a certainement pire que ça. « Je peux t’aider. Je suis sûre que même s’il était pas là, Damon se sacrifiera volontiers pour nous aider à pas jeter. » Et j’ai déjà pitié de Yasmine si Edge se pointe à l’appartement avec, sous le bras, assez de mignardises pour nourrir un régiment.

« Du coup, tu as une idée de par quoi tu veux commencer, pour notre première séance photo ? Quelque chose qui te parle plus que d'autre ? » Après une période de traversée du désert, je retrouve enfin le plaisir de prendre de vraies photos et c’est agréable, mais je tâtonne encore pour savoir où je vais. « Tu vois la grande blonde avec un trait d’eye liner impeccable et un tailleur Chanel ? » Skylar, publiciste et amie - ou en tout cas relation cordiale - est venue ce soir et je sais qu’elle est un atout à avoir dans sa poche. « Elle a été sélectionnée par Business Australia pour faire partie de la liste des cinquante jeunes entrepreneurs à suivre. Elle veut profiter des Government Open days pour faire des photos pour l’article à la maison du gouvernement. C’est un beau cadre. Elle m’a demandé si je pouvais m’en occuper. » J’aurais accepté la commission même si je n'avais pas travaillé au studio. « Ça fera de la visibilité au studio. Je sais pas si c’est tout à fait ce que je veux faire comme photos, mais c’est un bon début et ça ouvrira d’autres opportunités. »

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Tu en apprends un peu plus sur le mari de Megan et oui, c'est une pensée toujours bizarre, légèrement du moins, parce qu'elle est beaucoup plus jeune que toi. Cependant, tu sais que lorsque les sentiments sont concernés, l'âge ne compte pas vraiment au final. Oui, parfois tu te dis que si tu avais rencontré Yasmine un peu plutôt dans ta vie, maintenant, vous n'en seriez pas au même point et peut-être que la brune aussi aurait une bague autour de son doigt. Mais, tu sais que se perdre en et si ne fait pas avancer les choses, c'est même dangereux selon ta thérapeute et tout ce que tu peux faire pour le moment c'est hocher la tête et répondre à Megan. "Oh il sort de l'université ? Je suis passé par là et cette époque ne me manque pas du tout. Je lui dis bon courage pour la suite..." Oui, le début de ta carrière au sein de la technique scientifique de la police de la ville n'a pas été de tout repos, même si tu as été bien formé et bien entouré, il a fallu que tu fasses tes preuves auprès de beaucoup et que tu te contentes d'écouter et de te taire pendant les premiers mois.
Une attitude qui ne correspond pas vraiment à ta personnalité ou même à ton ego mais cela n'a été que temporaire, ironiquement, quand on à l'âge de Megan, on est censés être prudent, tout en prenant des risques, tout en vivant les meilleures années de sa vie, tout en pensant à son futur. Le genre de paradoxe qui donne envie à n'importe qui d'hurler et de jeter l'éponge c'est certain. Pour l'heure et à tes yeux, Megan est une femme plus qu'accomplie et tu as un léger rire quand elle te cite la liste de tous les divers mets qui restent, beaucoup trop compliqués et élaborés pour toi. "Hey, tu ne sais pas ce que je fais sur mon temps libre, hein ?" Tu sais que certains apprécieront et d'autres personnes dans ton entourage ont de bonne connexion, tu vois très Molly donner une partie de tout cela à un refuge sur son chemin jusqu'au St Vincent pour démarrer sa journée ou sa soirée à l'hôpital, rien n'est absolument exclus. Tu transfères donc les petits fours de leur plateau jusqu'aux boites en plastique avec un soin tout particulier, écoutant Megan te dire qu'une potentielle cliente l'a abordée. Tu n'es pas doué avec les prénoms ni les marques de vêtements mais tu vois immédiatement de qui elle te parle, sans aucun problème même.
"C'est une bonne idée et cela nous fera plus de pub et tu pourras donner plein de cartes de visite, les tiennes persos ou celles du studio d'ailleurs." Une bonne occasion de se déplacer et de faire des photos un minimum originales pour cette femme qui a clairement un avenir fait de rendez-vous tous plus important les uns que les autres, cependant, tu estimes que Megan n'a pas vraiment répondu à ta question. Est-ce cela les projets qui lui tiennent à cœur ? Tu en doutes vraiment, donc tu décides, juste pour cette fois-là, d'être un peu plus insistant. "Mais, si je puis me permettre, dis-moi tout de suite si je me trompe et que je dépasse ma juridiction de patron, cela n'a pas l'air de t'emballer plus que cela." Tu peux te tromper après tout et la blonde a plus que le droit de te le faire remarquer, ou de te dire que tu te mêles de ce qui ne te regarde pas. Ce serait totalement vrai, et tu comprendrais son argument, cependant, si ce n'est pas une question d'argent pour elle, il doit bien avoir autre chose qui la motive, autre chose qui la pousse à saisir son appareil photo. Certains aiment dénoncer les injustices, d'autres veulent faire parler les voix de ceux que l'on entend le moins, toi ? Tu aimes immortaliser le monde tel que tu le vois à un moment particulier, pour capturer un sentiment, un moment, un son, pour véritablement figer un souvenir et savoir où te réfugier quand le reste devient un peu incertain et bancal.
"Moi je veux faire les photos qui me plait dans mon coin, quelque chose me dit que ce n'est pas tout ce que tu veux... donc vraiment, qu'est-ce que tu aurais en tête comme projet. Tu peux être honnête, il y aura zéro jugement de ma part." Tu tends à Megan une perche, prêt à te taire et à simplement l'écouter et peut-être qui sait, par la suite, aider.

Starin' out into the night
Megan Monroe & @Edge Price

« Oh il sort de l'université ? Je suis passé par là et cette époque ne me manque pas du tout. Je lui dis bon courage pour la suite... » Je hoche la tête et, avec fierté, je fais pas du palmarès de l’italien. « Columbia. Diplômé en sciences politiques. On était à New York pour sa remise des diplômes, on y a passé le nouvel an. » Et à toute personne me demandant ce que j’ai pensé de New York, je répondrai froid. En bonne australienne, j’ai souffert des températures de l’hiver made in hémisphère nord et je me suis couverte de la tête aux pieds. « Il bosse pour son père, mais il contredit tous les clichés qui prétendent que c’est plus facile de faire ses preuves en famille. » Et moi, j’espère sincèrement qu’il se libérera de l’emprise de Saül en volant de ses propres ailes, maintenant qu’il a son diplôme en poche. La politesse voudrait que je m’intéresse à ce que sa petite-amie fait dans la vie, maintenant que j’ai partagé le parcours de Damon, mais je suis plus du genre à laisser les gens venir vers moi et me partager les informations qu’ils souhaitent partager. « En tout cas, y’avait du monde de ton côté ce soir. De la famille ? » Si j’ai proposé à quelques amies de passer, je suis dans l’ensemble bien plus discrète lorsqu’il s’agit de ma vie privée.

« Hey, tu ne sais pas ce que je fais sur mon temps libre, hein ? » Je me laisse aller à un rire amusé avant de rétorquer. « C’est vrai, t’as raison, je baisse les armes. » Et je ne proposais de toute façon que pour rendre service : l’ambiance à l’appartement n’est pas au beau fixe et j’aurais certainement mangé les petits-fours toute seule dans ma chambre. « Je note que tu seras absent pour overdose alimentaire la semaine prochaine dans ce cas. » Et alors qu’il place les restes dans des tupperware, je termine de passer le balais sur le sol.

« C'est une bonne idée et cela nous fera plus de pub et tu pourras donner plein de cartes de visite, les tiennes persos ou celles du studio d'ailleurs. » - « Oui, elle est publiciste, je lui donnerai un paquet de cartes d’ici, ça nous filera un coup de main. » Quant à ma carte perso, elle n’existe tout bonnement pas puisque je n’ai jamais cherché à me faire connaître. Dans mes anciennes fonctions, la discrétion était un must have. « Mais, si je puis me permettre, dis-moi tout de suite si je me trompe et que je dépasse ma juridiction de patron, cela n'a pas l'air de t'emballer plus que cela. » J’esquisse un mince sourire amusée puisqu’il a raison Edge, il m’a percée à jour.  « Moi je veux faire les photos qui me plait dans mon coin, quelque chose me dit que ce n'est pas tout ce que tu veux... donc vraiment, qu'est-ce que tu aurais en tête comme projet. Tu peux être honnête, il y aura zéro jugement de ma part. » - « Skylar est une amie. La grande blonde je veux dire. Ou en tout cas une vague connaissance, ça me dérange pas de faire ça pour elle. » Pour le reste, c’est là que le bât blesse. Un air pensif sur le visage, je me hisse sur l’une des tables installées uniquement pour l’ouverture. « Le souci, c’est que j’ai un peu de mal à savoir ce qui me plaît, en ce moment. » Sans que cela ne remette en question mon professionnalisme ou la qualité des photos que je prends. « J’étais paparazzi avant. C’est ça que Jo t’a pas dit. » Et à partir de là, les circonstances de notre rencontre sont assez évidentes. « Et disons que je suis allée un peu trop loin. Certaines photos que j’ai vendues ont fait du mal à des gens. » Ce que je tais, c’est qu’avant de dépasser la ligne rouge je me moquais bien des conséquences de mes actes. « Depuis, la photo et moi on est pas forcément en excellent terme. Comme si ça avait contaminé mon art personnel. » Puisque attraper mon appareil photo dans mes mains me rappelle systématiquement le visage défait de la wedding planner. « Mais je pense sincèrement que c’est juste une question de temps. Qu’il m’en faut juste encore un peu avant de pouvoir reprendre du plaisir à faire ce que j’aime. »

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crédit/(keetikagifs/tumblr) ✰ w/ @Megan Williams

Tu en apprends plus sur Megan ce soir que ces derniers jours où vous avez travaillé ensemble, et ce n’est pas que tu n’es pas curieux, mais, un peu comme la blonde, ta vie privée reste privée la plupart du temps et tu ne partages qu’avec les personnes que tu estimes être de confiance. Tu peux être aimable et chaleureux avec n’importe qui, même avec un parfait étranger, cependant, quand il s’agit de vraiment livrer et de faire des confessions, c’est une autre paire de manches. Et tu te dis que la jeune fille fonctionne de la même façàn, elle distille les informations çà et là, sans vraiment te dire quoi que ce soit au final et sans que tu ne puisses dresser un vrai portrait d’elle. Si c’est voulu, tu le comprends, et maintenant que tu sais de quoi son jeune mari est capable, c’est d’autant plus impressionnant. "De la famille, celle de ma partenaire... je suis le genre de gars super ennuyeux qui passe plus de temps à trainer avec ses cousins qu'autre chose mais hein, ils sont de bonne compagnie." Que tu dis pour répondre à sa précédente question, et oui, ton entourage proche, c’est d’abord et avant tous les gens de ta famille, ceux qui sont là pour te soutenir et ceux qui t'aident quand les choses vont mal. On ne choisit certes pas sa famille mais la tienne est précieuse et tu ne l’échangerais pour absolument rien au monde, c’est certain.
Tu restes bon pour lire les gens cependant et si tu interroges Megan sur ses motivations et sur ses envies quand son appareil photo est concerné, ce n’est pas pour remuer quoi que ce soit de négatif mais bien parce qu’elle ne semble pas plus emballée que cela. Et, selon toi, cela devrait vraiment être l’inverse, surtout ici, surtout dans le studio photo. "Tu sais... ça va sans doute te paraitre cliché, mais tu as le temps de trouver." C’est ta réponse dans un premier temps, et tu as envie de froncer les sourcils face à tes propres mots, plus qu’entendus et revus, certes, cela reste néanmoins la vérité. Tu sais qu’à son âge, tout va vite et que le moindre événement peut souvent paraitre comme la fin du monde, mais maintenant, tu le sais, tu as assez de recul pour réaliser qu’une porte fermée n’est pas forcément une mauvaise chose. Tu pensais bien que tu allais bosser en tant que photographe au sein de la police toute ta vie, et te voilà à présent dans ton propre studio photo. Tu n’y pensais pas, cela n’était pas sur ta liste de chose à accomplir et pourtant, cela s’est fait très naturellement, parce que quelqu’un a cru en toi, parce que tu es bien entouré et que par certains aspects, tu as eu de la chance, tu le sais très bien.
Megan te donne un autre élément de sa vie, elle révèle son ancienne profession et cette fois-ci tu le sais, tu fronces vraiment les sourcils, fixant la blonde comme si tu la voyais pour la première fois. Il est vrai que tu ne lui as pas posé de questions et qu’en dehors de son exposition à elle, tu ne lui as jamais demandé où elle avait acquis sa technique. Tu n’aurais pas pu deviner, c’est certain. "Je vois. Enfin, façon de parler... c'est clair que c'est un métier... on va dire original." Pas le bon adjectif, que tu te dis, tu n’en sais rien, c’est bien un aspect de la photo qui ne t’intéresse pas, tu as bien surpris ta mère ou même Molly quelques fois à lire un de ces torchons qui relatent la vie de gens célèbres, ce n’est pas ton genre de lecture et tu as toujours trouvé cela un peu pervers. De tout vouloir voir et savoir sur un tel ou un tel, aucun doute qu’à la place des stars concernées, tu aurais déjà envoyé un ou deux photographes sur la touche, sans aucune hésitation. Ce n’est pas ce genre d’images que tu associais à Megan et tu te dis qu’elle devait être un peu plus subtile dans son approche, ce qui n’est pas moins incorrect. "Autre question pour toi, tu as des regrets ou pas ?" Vu la façon qu’elle a d’en parler, c’est sans doute le cas. "Parce que tu es peut-être bloquée par ta propre culpabilité, tu dis que tu as blessé des gens et que tu es allée trop loin, d'expérience, tu ne peux pas juste tourner la page et décider de passer à autre chose." Si reconnaitre ses torts était la seule chose qui fonctionnait, tu n’aurais jamais arrêté de boire, c’est ce que tu te dis face à l’histoire de Megan, tu ne l’ajoutes pas à voix haute, non, tu hausses les épaules l’instant suivant, ton regard croisant celui de la jeune fille. "C'est un peu plus compliqué que cela malheureusement."

Starin' out into the night
Megan Monroe & @Edge Price

«  De la famille, celle de ma partenaire... Je suis le genre de gars super ennuyeux qui passe plus de temps à trainer avec ses cousins qu'autre chose mais hein, ils sont de bonne compagnie.» Je hoche la tête, compréhensive. Deux raisons me poussent à ne pas lui demander ce qu’il en est de la sienne de famille, la première c’est qu’il l’aurait partagé s’il en avait envie – je suis bien placée pour savoir que c’est un sujet plus que délicat pour certains – la seconde, c’est que ça ne m’intéresse pas vraiment. Je ne suis pas connue pour m’occuper du nombril d’autrui, seulement du mien.

« Tu sais... ça va sans doute te paraitre cliché, mais tu as le temps de trouver. » - « Ouais je sais. » Je laisse échapper un rire amusé, avant de finalement secouer la tête et hausser les épaules. « Mais en attendant, faire le genre de photo qui rend service au studio autant qu’à une amie… » Si tant est que Skylar puisse être qualifiée de telle. « C’est pas une mauvaise alternative. » Et il n’est pas question que de bonté d’âme et de cœur. Ce qui sert le studio me sert moi, et compter la blonde parmi mes clients est plus un calcul de ma part que quoi que ce soit d’autre : elle a des connexions, peut-être pas autant que les Williams, mais son métier lui fait rencontrer des gens hauts placés. On ne sait jamais quand on pourrait avoir besoin d’une faveur de ce genre de personne.

J’ignore ce qui me pousse à me confier de la sorte à Edgerton. Je crois que c’est un peu une façon de fermer totalement cette porte : mon anonymat est gage de réussite dans le milieu. C’est lui – ainsi que Scott – qui m’offre une place aux soirées courues par les célébrités et it-girls de la ville. C’est grâce à lui que mes proies se laissent approcher facilement, et se prennent d’affection pour mon visage d’ange. Y renoncer, c’est une façon de tirer un trait sur tout ça, de me forcer à tourner la page puisque retourner en arrière ne sera plus forcément possible. « Je vois. Enfin, façon de parler... C'est clair que c'est un métier... On va dire original. » Je laisse échapper un rire amusé, sans baisser les yeux pour autant : je n’ai pas honte. Je suis allée trop loin, mais je sais pourquoi j’ai fait ça pendant toutes ces années. Je sais aussi que j’ai fait ce que j’avais à faire. « Autre question pour toi, tu as des regrets ou pas ? » Pendant un instant, je l’observe sans rien dire avant de me résigner à dire la vérité. Jouer la comédie, c’est ma spécialité mais c’est aussi épuisant. Je fais ça chaque jour que Dieu fait en ce qui concerne mon mariage. « Honnêtement ? Non. » J’ai conscience d’être allée trop loin, mais c’est différent. « Non, j’ai pas de regrets. Je sais pourquoi j’ai fait ce que j’ai fait. Et si j’avais dû regretter, je l’aurais fait il y a longtemps. » Non, je sens simplement qu’il est grand temps de fermer ce chapitre de ma vie. « Parce que tu es peut-être bloquée par ta propre culpabilité, tu dis que tu as blessé des gens et que tu es allée trop loin, d'expérience, tu ne peux pas juste tourner la page et décider de passer à autre chose. » Je fronce les sourcils, sans trop comprendre où il veut en venir. « C'est un peu plus compliqué que cela malheureusement. » - « Tu parles de faire amende honorable ? » De prétendre que j’ai eu tort – il est bien question de prétendre puisque je ne le pense pas vraiment – et, surtout, de demander pardon ? « Je demande pas pardon. C’est pas mon style. » Je ne le fais que pour de rares élus. Ceux qui comptent vraiment. Je le fais parce que je n’imagine pas pouvoir me passer d’eux : en un sens, je le fais pour moi, pour des raisons égoïstes.

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{starin' out into the night}
crédit/(keetikagifs/tumblr) ✰ w/ @Megan Williams

Tu as déjà dit à la jeune femme que tu cherchais avant tout à prendre les photos que tu voulais faire, et qu'il n'y avait aucune prétention et aucune ambition particulière derrière Mirages. Du moins pas à tes yeux, peut-être que c'est l'âge qui te fait être aussi pragmatique, mais tu ne manques de rien, et savoir que quelqu'un pourrait reconnaitre un de tes clichés d'un simple coup d'oeil ou même ton nom à cause de ces derniers, ce serait très flatteur... mais cela n'irait pas plus loin que cela. Tu es très bon pour prétendre que tu as la grosse tête et encore plus doué pour ne pas cacher ton ego surdimensionné, cependant, tu n'as pas besoin de l'approbation ou de l'aval de parfaits inconnus pour rentrer chez toi et t'endormir. Non, ça n'a jamais été le cas avant et cela ne risque pas de commencer maintenant, cela n'a pas l'air d'être le cas de Megan, cela tu l'avais déjà compris, tu ne la juges pas du tout et tu sais que vous ne naviguez pas dans les mêmes cercles, encore plus maintenant que tu connais son ancien métier. Elle te soutient de pas avoir de regrets et tu as du mal à la croire, lâchant même un : "Okay ?" pas très convaincant. La suite de ses propos ne t'étonne guère, la blonde est directe au possible, semble assumer tous ses actes et s'excuser ne fait pas parti de ses plans immédiats.
"Je crois que je comprends pourquoi Jo et toi vous vous entendez bien..." Que tu dis dans un sourire, n'exagérant même pas, elles sont toutes les deux jeunes et un peu arrogantes, Megan le cache certes mieux que Jo, mais si Jo tu as compris que c'était un mécanisme de défense avant tout, tu ne sais pas si Megan a été blessée comme la brune, ou si c'est justement pour éviter la chute. Ce serait difficile à dire et ce serait franchir une limite après tout, alors autant arrêter ta réflexion-là, tu hausses tout simplement les épaules l'instant suivant. Admettre ses torts ne veut pas forcément dire s'excuser, beaucoup d'experts lui diraient de faire une liste et ce genre de clichés salvateurs, mais pour toi le plus important reste surtout de se regarder dans le miroir et d'admettre ses torts. "Je ne parlais pas forcément de demander pardon ou de te sentir mal au point d'aller au confessionnal pour vider ton sac, ce n’est pas ce que je suis en train de dire..." Et puis tout le monde est différent au final, pas vrai ? "Mais. Tu dis que ton travail est impacté par cela, ce n'est pas une coïncidence... cela vaudrait peut-être le coup que tu te poses des questions." Et admettre que son ancien métier a eu des vraies conséquences et a impacté la vie de certains, tu imagines qu'il n'est jamais plaisant d'avoir ses fautes documentées et exposées, encore moins dans un magazine et encore moins, à la vue de tous et de toutes. Et si la liste des gens qu'elle a blessé est longue alors il y a de quoi vouloir abandonner son appareil photo.
"Tu fais ce que tu en veux de mes conseils, hein... mais la seule fois où je me suis retrouvé au pied du mur, j'ai changé mon comportement, et ça a aidé." Tu n'as que ta propre expérience à offrir, continuer d'aller dans un mur ou vivre dans le déni n'est jamais bon et oui c'est toi, la tête de mulle qui est prêt à l'admettre. Si Megan ne demande jamais pardon, peut-être que le faire une première fois serait allé dans le bon sens ?  "Ce serait dommage que tu restes perpétuellement fâchée avec ton appareil photo. Ou que tu prennes des photos juste pour prendre des photos, sans rien derrière." Parce que tu as vu son travail et que tu sais de quoi elle est capable et tu sais que ce serait vraiment une perte, vraiment.

Starin' out into the night
Megan Monroe & @Edge Price

« Okay ? Je crois que je comprends pourquoi Jo et toi vous vous entendez bien... » Si ma répartie - ou plutôt mon détachement - ne le laisse pas totalement muet, force est de constater qu’il est déstabilisé. Qui pourrait le lui reprocher ? J’ai mes raisons de ne pas regretter ce que j’ai fait et qui, pour lui, s’apparente peut-être à de la souffrance pour tous ceux que j’ai photographiés. Sauf qu’à mes yeux, je n’ai fait que révéler au grand jour des situations dans lesquelles ils se sont mis tout seuls, comme des grands. Je n’ai pas poussé X à tromper Y. Je n’ai pas non plus maintenu la tête de Z de force au-dessus d’un rail de cocaïne pour qu’il ou elle se drogue contre sa volonté. Les gens ont le droit de savoir. Ce que je regrette, dans le cas de Pearson, c’est ce que savoir a déclenché chez autrui comme réaction violente. Un sourire amusé se dessine sur mes lèvres pour faire écho au sien. « Je suis plus subtile qu’elle mais, oui, on est pas si différentes. » Je le cache mieux conviendrait mieux que je suis plus subtile, cela dit. Mais, en effet, la brune incendiaire et moi ne sommes pas devenues amies par la force du hasard.

« Je ne parlais pas forcément de demander pardon ou de te sentir mal au point d'aller au confessionnal pour vider ton sac, ce n’est pas ce que je suis en train de dire... » Bien. Parce que je n’ai pas l’intention de le faire : assumer ses actes, c’est so 2020. Moi, je préfère mettre la tête dans le sable, les oublier, et avancer en prétendant qu’elles ne me pèsent pas. « Mais. Tu dis que ton travail est impacté par cela, ce n'est pas une coïncidence... cela vaudrait peut-être le coup que tu te poses des questions. » Je le sentais venir, ce mais. Et peut-être a-t-il raison au fond. Mais dans ce cas, comment rectifier le tir ? Puisqu’il est hors de question de faire amende honorable, comme être en paix avec moi-même ? « Tu fais ce que tu en veux de mes conseils, hein... Mais la seule fois où je me suis retrouvé au pied du mur, j'ai changé mon comportement, et ça a aidé. » - « Changer plutôt que de demander pardon. » Continuer à avancer. Tout de suite, ça me ressemble beaucoup plus. « Je vois ce que tu veux dire. » J’abandonne définitivement mon balai dans un coin de la pièce, avant d’attraper la dernière assiette de hors-d'œuvres que Edge n’a pas encore eu le temps de ranger et, distraite, je picore. « J’ai plus pris de photos tu sais. Plus depuis que quelqu’un a été blessé. » Plus de photos de ce genre là, en tout cas. « Et avant tout ça… Je pense que j’aurais jamais poussé la porte du studio. » Façon délicate de dire que je n’aurais jamais accepté un job de salariée puisque je gagnais bien plus à vendre des histoires et des clichés volés. « Alors inconsciemment, j’ai déjà amorcé un virage, je crois. » Et je lui ai confié la nature des mes activités quand, autrefois, mon anonymat était la chose la plus précieuse que j’estimais posséder.

« Ce serait dommage que tu restes perpétuellement fâchée avec ton appareil photo. Ou que tu prennes des photos juste pour prendre des photos, sans rien derrière. » - « Ouais, ce serait dommage. » Bien sûr, il n’est pas question que du boulot que je fais et à qui je vends mes clichés. La Megan qui a pris les photos qui ont séduit Edge, elle était insouciante, elle vivait à mille à l'heure, elle se moquait des conséquences de ses actes et elle était heureuse, je crois. Ou en tout cas, mon mélancolique que je ne le suis actuellement et depuis que j’ai mis un bordel sans nom dans ma vie. « Je ferai mieux de filer. » Personne ne m’attend, mais le studio est propre et je ne dois pas donner l’impression de fuir mon quotidien. « T’as besoin de moi pour fermer, boss ? » Un coup d’oeil à mon téléphone - Damon n’a pas pris de nouvelles de la soirée d’ouverture - et j’abandonne mon assiette pour la déposer doucement sur le comptoir. Ce n'est pas l'impression que je donne, mais Edge m’a donné matière à réfléchir, ce soir.

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{starin' out into the night}
crédit/(keetikagifs/tumblr) ✰ w/ @Megan Williams

Tu ne t'attendais certainement pas à avoir une conversation aussi sérieuse avec Megan quand cette dernière a suggéré de rester en arrière pour ranger votre lieu de travail. Ce qui est presque fait maintenant et tu ne sais même plus comment la conversation a dérivé sur sa vie personnelle mais tu comprends que les sourires polis et bien travaillés de la blonde viennent bien de quelque part. Et que oui, tout le monde a un passé et ce peu importe son âge. Tu ne vas pas la juger pour autant, elle est là maintenant, elle est là ce soir et quand elle te dit qu'elle comprend ce que tu veux dire, tu hoches la tête avant d'aller fermer les derniers sacs poubelles et regarder ce qu'il vous reste à faire. Tu ne lui sortiras pas le cliché bien répété de : les gens ne changent pas. Tu y aurais cru il y a un ou deux ans de cela mais pas à présent, tu vois bien comment la trajectoire de ta propre vie a changé, petit à petit, lentement et sûrement, sans que tu ne t'en rendes forcément compte dès le début. Tu supposes que ce sera pareil pour Megan, surtout si elle commence déjà à faire des pas dans cette direction-là.
"Et je suis content que tu sois passée par ici et que tu aies poussé cette porte, la soirée d'ouverture n'aurait pas été la même sans toi." Tu as un geste pour montrer le studio, et parce que c'est ta façon de la complimenter et de lui faire comprendre que ses efforts ne sont pas vains, il y a bien quelque chose de positif et de concret qui a été réalisé à cause d'elle, oui vraiment, même si elle ne reprend pas son appareil photo en main tout de suite, ce sera tout de même une petite victoire. "Le studio non plus je pense." Tu ajoutes cela sur un ton un peu plus résolu quand elle te dit qu'elle a déjà amorcé un virage, Megan n'a pas l'air d'une personne qui fait des confessions ou qui dit la nature de ses plans ou de ses pensées à qui que ce soit, aussi, tu fais une note mentale de garder pour toi la conversation que vous venez d'avoir ce soir. Tout est rangé maintenant, il ne vous reste plus que les poubelles à sortir et tu peux en charger avant de rentrer et d'aller retrouver Yasmine, tu hoches de nouveau la tête et tu es sur le point de la regarder partir, quand tu retrouves ta voix.
"Hey, Megan ? Ne stresse pas trop à cause de ce que j'ai dit, vouloir foncer et toujours aller de l'avant ce n’est pas une mauvaise chose." Tu ne vas pas lui dire comment gérer sa vie et comment atteindre les objectifs qu'elle s'est fixés, vous êtes bien différents et tu sais que ce qui fonctionne pour toi, cela ne fonctionnera pas forcément pour tout le monde, et peut-être pas avec elle. Et le but n'était pas non plus de la faire culpabiliser. "Prends juste le temps de t'arrêter et de respirer, okay ?" Tu dis cela avec un sourire sur les lèvres et tu poses une main sur l'épaule droite de Megan, y exerçant une légère pression dans un geste qui se veut rassurant. "Maintenant tu peux y aller, je fermerai tout derrière moi." Que tu ajoutes en guise d'aurevoir, pas du tout dérangé par le fait qu'elle soit la première à partir, ça a été une longue soirée mine de rien et quelque chose te dit que votre conversation l'a remuée plus que cela.