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 (naomi #2) your kiss is on my list

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Message(#)(naomi #2) your kiss is on my list EmptyMer 13 Avr 2022 - 21:02


☾ your kiss is on my list
I don't feel the need to give such secrets away, you think maybe I need help, no, I know I'm right, I'm just better off not listening to friends' advice. When they insist on knowing my bliss, When they want to know what the reason is, then I tell them why your kiss is on my list
@NAOMI CARLSON ☆ CARL FLANAGAN


Carl ne risque pas d’oublier qu’il a un cœur tant ce dernier bat à tout rompre dans sa poitrine, et s’affole une fois de plus à l’approche d’une entrevue avec Naomi. Le premier échange décomplexé qui s'était tenu entre le garçon et l’escort deux semaines plus tôt aurait pu faire voler une partie de son appréhension, mais Carl garde en tête l’issue de son projet et cette jetée dans l’inconnu aussi excitante que terrifiante qui se profile doucement, mais sûrement. Ce n’est pas encore ce soir qu’il dépassera le stade ultime de l’intimité avec Naomi mais ces entrevues vouées à s’enchainer sont censées le préparer et le mettre progressivement à l’aise pour que le moment venu il puisse pleinement s’imprégner du moment, et oublier ses craintes. Le chemin pour ça risque d’être long mais Naomi a déjà garanti sa patience, elle lui a promis qu’ils iraient à son rythme et c’est ce qui l’a en partie conforté dans sa décision de faire ce grand saut avec elle. Il n’aurait de toute façon pas pu avancer sous la pression et l’urgence, Carl a bien trop de barrières à faire tomber et il préfère prendre le temps de se familiariser avec ces sensations nouvelles, lui qui aspire à une découverte de l’acte charnel en douceur. Tout ne sera pas forcément doux et il le sait, c’est être brusqué que Carl ne veut pas et ça Naomi l’a bien compris. Ce n’est pas un hasard si le duo s’apprête à se retrouver dans un parc et non dans une chambre d’hôtel où ils auraient pu se sauter directement dessus, car le bonhomme visualise son initiation au sexe comme un grand escalier dont les marches devront être gravies une à une, et pas autrement. D’autres se tracassent certainement bien moins avec ça, beaucoup de garçons doivent même chercher à se débarrasser de leur pucelage à la première occasion se présentant mais Carl ne veut pas renoncer au sien n’importe comment, ni avec n’importe qui. Et Naomi s’emploiera à lui laisser le meilleur souvenir possible de cette première fois, il n’en doute plus depuis leur discussion autour d’un verre parce qu’elle le lui a assuré, et qu’il ne serait pas là aujourd’hui s’il n’avait pas choisi de lui faire confiance.

Il a tenté de rester raisonnable dans le nombre de messages qu’il a envoyé à Naomi suite à leur première rencontre, le bonhomme s’est même imposé une limite hebdomadaire afin de ne pas la lasser mais c’est bien lui qui a entrepris le premier pas, comme on aurait pu s'y attendre. Ce n’était pas grand-chose, juste un message réitérant son envie de faire ce grand voyage avec elle même si Carl l'a aussi vu comme un moyen de rappeler sa motivation, de peur qu’elle puisse s’imaginer qu’il ferait marche arrière - un peu comme on relancerait un employeur après un entretien pour affirmer que le poste nous intéresse toujours. C’est vrai que le garçon n’en mène pas large à quelques minutes de ses retrouvailles avec la brune mais c’est lui qui a choisi le moment et le lieu, un choix motivé par une envie de tranquillité mais pas d’intimité totale, vis-à-vis de laquelle il ne se sent pas encore prêt. Ce parc il le connait pour y emmener parfois Maya après l’école et en début de soirée il doute d’y croiser beaucoup de monde, ce qui l’arrange assez étant donné qu’il n’aimerait pas devoir expliquer ce qu’il fiche là, et ce qui le lie à Naomi. Il a déjà récolté bien trop de jugements par rapport à ce projet alors quel intérêt aurait-il d’en parler autour de lui, il ne voit pas.. aujourd’hui tout du moins, car l’envie de crier sur tous les toits qu’il n’est plus puceau sera peut-être la plus forte ensuite, avec Carl il faut s’attendre à tout. Le parc est aussi peu fréquenté qu’il l’avait prédit lorsqu’il s’y aventure et ce dernier se trouve d’ailleurs enveloppé par la lumière d’un somptueux coucher de soleil, de quoi renforcer le côté romantique du lieu qui avait, il faut bien le dire, attiré le garçon au départ. Carl admire l’horizon face à lui et se dit que le moment présent pourrait difficilement être plus beau et c’est là, très exactement là, qu’elle apparait pour le contredire. Naomi, plus belle que jamais dans sa robe verte avec ses cheveux coiffés en tresse, confirmant bien que les souhaits du bonhomme ont été entendus. Ses yeux ne voient désormais plus qu’elle et Carl reste cloué sur place pendant qu’elle s’avance vers lui, comme tout droit sortie d’un mirage. « T’es magnifique. » sont les tous premiers mots franchissant ses lèvres, un fin sourire les étirant après ça alors que le garçon a aussitôt l’impression de faire pâle figure de son côté avec ces fringues très passe-partout qu’il porte, mais Naomi lui avait dit d’adopter une tenue confortable alors c’est ce qu’il a fait. Carl effectue un pas en avant pour déposer un chaste baiser sur sa joue, supposant qu’elle n’aura rien contre puisque c’est de cette façon qu’elle l’avait quitté la dernière fois. Mais le geste est maladroit, de quoi laisser présager que leurs prochains contacts le seront tout autant. « Ça va ? » Il rattrape son absence de salutation en s’assurant au moins qu’elle va bien, une question mécanique mais sincère à laquelle la brune répondra, il l’espère, par l’affirmative. « Je sais pas si tu connais ce parc mais moi je l’aime bien. Je m’y rends de temps en temps alors j’avoue, j’ai pas trop hésité avant de le choisir. » Ça s’est imposé comme une évidence à ses yeux, des parcs Brisbane en compte beaucoup d’autres mais aucun où le bonhomme ait ses habitudes. Et ce n’est pas sans importance, ainsi il part avec un minimum de repères. « Mais t’es la première femme à qui je donne rendez-vous ici. » il avoue cette fois sans préciser qu’il fait référence à des rendez-vous qu’on pourrait qualifier de galants, parce qu’il a déjà retrouvé Maisie plus d’une fois ici lors de diverses balades. Naomi est décidément sa première pour beaucoup de choses, et il n’ira pas s’en plaindre. « Ça te dit une glace ? Il y a un stand pas loin et le monsieur qui le tient est super sympa. » Bon, il s’agit en réalité d’un mensonge car Carl ne connait pas du tout le marchand de glaces du coin, qui est peut-être bien sympathique malgré tout. Il se dit juste que Naomi se laissera plus facilement tenter avec un tel argument, et il sort aussi son portefeuille pour lui signifier qu’il compte lui offrir la glace dont il parle. C’est un réflexe car, après tout, ça doit bien faire partie des fameux à-côtés à sa charge dont il avait été question en fixant le prix de toute cette prestation.



Dernière édition par Carl Flanagan le Mar 12 Juil 2022 - 20:55, édité 1 fois
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Message(#)(naomi #2) your kiss is on my list EmptyLun 18 Avr 2022 - 18:34

Dès le lendemain de son premier rendez-vous avec Carl, l’escort-girl s’était mise en quête d’une robe verte. Son premier réflexe avait été d’ouvrir son placard, qui regorgeait déjà de tenues. Elle espérait bien y trouver son bonheur, mais elle s’était rapidement rendue à l’évidence : tout ce que contenait son dressing ne serait pas du goût de l’homme qu’elle avait rencontré hier. Pas dans l’immédiat, en tout cas : trop court pour l’une de ses robes, trop échancré pour l’un de ses décolletés, trop sexy pour la dernière. Elle soupira, un brin désemparée ; étrangement, cet homme lui demandait beaucoup plus d’effort que la plupart de ses clients habituels. La raison ? Il n’était pas conventionnel. Loin de se laisser abattre par si peu, l’Australienne décida de se mettre en quête de la tenue parfaite. Une robe verte, sage mais pas trop, visible mais pas trop, échancrée mais pas trop. Elle dévoilerait une partie de ses jambes, suggérerait un décolleté fourni, et laisserait voir sa peau hâlée. Et elle accompagnerait le tout de sandales compensées.


Au cours des deux semaines qui séparaient leurs deux rendez-vous, Naomi avait mis son temps à profit pour trouver la tenue parfaite pour son rendez-vous avec Carl. Elle avait hésité, essayé plusieurs pièces, et s’était finalement arrêtée sur une robe verte vaporeuse. Un bon choix, si on en croyait la réaction de son client. « Merci. » Murmura-t-elle d’une voix douce. Elle ne se sentait pourtant pas pleinement en confiance, quand la plupart de ses attributs étaient dissimulés sous des étoffes plus couvrantes que d’ordinaire. Elle s’était quand même permis d’enfiler un ensemble en dentelle verte, plus par coquetterie que par réelle volonté de faire du rentre-dedans à son rendez-vous de ce soir. Sait-on jamais, si les choses venaient à s’embraser. Elle laissa Carl l’embrasser sur la joue, et baissa les yeux au sol. Timide, elle ? Certainement pas. Même si son client le pensait, peut-être que cela l’aiderait à se détendre. Elle n’était pas l’ennemie, bien au contraire ; elle était celle qui l’aiderait à se réconcilier avec lui-même. Cependant, elle devait bien reconnaître une chose : elle avait été surprise de l’audace dont le brun avait fait preuve. Lui qui avait toujours été sur la retenue, et qui semblait presque la craindre… Voilà qu’il faisait preuve de spontanéité et d’un brin d’intimité. « Ça va. » Répondit-elle en hochant la tête, avant de croiser son regard. « Et toi ? Comment vas-tu, depuis la dernière fois ? » Elle se demandait bien comment il avait appréhendé leur rendez-vous d’aujourd’hui. Avait-il stressé ? Été impatient ? Avait-il eu des doutes, des hésitations ? Avait-il eu envie d’annuler ou, au contraire, d’avancer leur entrevue ? Elle garda ses interrogations pour elle — pour le moment, en tout cas. « Ce n’est pas un endroit que je fréquente. » Avoua-t-elle en secouant la tête. Habituellement, c’était plutôt à la plage qu’elle allait lézarder. Là-bas, elle se fondait plus facilement dans la masse et sa sempiternelle solitude n’attirait l’oeil de personne. Alors qu’au parc… « Mais ça ne me déplaît pas d’y être. » Confessa-t-elle, sincère. Ce premier rendez-vous serait une certitude, elle en était persuadée. Il n’y avait aucun risque pour que quelque chose se déroule de travers — n’est-ce pas ? Ils étaient tous les deux, seuls au monde. Entourés par des couples amoureux, et des familles qui voulaient profiter du coucher de soleil avant d’aller border les enfants. « Je suis flattée. » Admit-elle en souriant légèrement, alors que ses cheveux venaient caresser le milieu de son dos. Respectant les préférences de son client, l’Australienne les avait relevés en une queue de cheval. Elle avait masqué l’élastique en enroulant une mèche qu’elle avait conservée, et l’avait ensuite savamment dissimulée dans sa chevelure. « Tu viens y faire quoi, d’habitude ? » Demanda-t-elle, curieuse d’apprendre les raisons qui poussaient Carl à venir traîner par ici. Elle cherchait avant tout à le découvrir, à comprendre l’homme qu’il était. Ainsi, elle pourrait plus facilement l’aider à se détendre, et à être complètement lui-même en sa compagnie. « D’accord. » Dit-elle en hochant la tête, avant d’emboîter le pas de Carl. Les deux adultes se dirigèrent vers le marchand de glaces, qui se trouvaient à quelques mètres à peine d’eux. Elle profita de cette courte marche pour regarder autour d’elle. Leur duo dénotait-il ? Les gens avaient-ils remarqué que les deux adultes jouaient un rôle inédit ? Ils se présentèrent devant le marchand de glaces, et l’escort-girl n’hésita pas une seule seconde au moment de passer commande : « Fruits de la passion. » Son parfum préféré. Elle ne se méprenait pas sur les intentions de Carl ; tout cela ne lui servait qu’à gagner du temps. Mais Naomi était trop expérimentée et trop confiante pour se laisser dérouter par cette manœuvre — qui n’était peut-être même pas consciente. Une fois le brun servi, l’Australienne se tourna vers lui et proposa : « On essaye de se trouver un endroit sympa où contempler le coucher de soleil ? »

@Carl Flanagan
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Message(#)(naomi #2) your kiss is on my list EmptyMar 26 Avr 2022 - 18:50


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@NAOMI CARLSON ☆ CARL FLANAGAN


Ses yeux ont le plus grand mal à se détacher de la silhouette de Naomi et de cette robe qu’elle porte, celle-ci laissant voir suffisamment de ses jambes pour réussir à perturber le garçon. Ce n’est pas que la vue déplait à Carl, au contraire, il se rappelle juste que la brune s’est vêtue pour lui en tenant compte de ses préférences et c’est la première fois qu’une femme se soucie vraiment de lui plaire, quand il y pense. Naomi cherche sans doute à le mettre un peu plus dans sa poche en tant que client, elle ne doit pas agir différemment avec d’autres mais c’est Carl qui a la chance de l’avoir pour lui tout seul ce soir, et c’est ce qu’il choisit avant tout de retenir. Le bonhomme en oublierait presque qu’elle voit d’autres hommes et ça n’est pas plus mal, car c’est forcément gratifiant de se dire qu’elle ne partage ce genre de moment qu’avec lui. Carl veut en fait sentir que ce lien entre elle et lui est unique même si ça n’est pas forcément vrai, il a besoin de s’en convaincre et c’est sans opposer de résistance que son cerveau intègre l'idée. C’est peut-être même ce qui lui donne ce bref élan de courage pour embrasser Naomi sur la joue, ces petits moments d’assurance demeurant incroyablement rares chez le garçon. « Ça va. » Il est heureux de l’entendre même s’il s’agit d’une réponse facile à formuler il le sait, les gens l’emploient souvent à tort et à travers et lui le premier. « Et toi ? Comment vas-tu, depuis la dernière fois ? » Oh, il ne s’est pas passé grand-chose dans la vie du bonhomme en l'espace de deux semaines mais c’est positif, ça signifie que Carl a eu un peu la paix et qu’il n’y a eu ni incident relatif à sa réputation, ni nouvel épisode à déplorer. « Bien aussi. » il confie dans un sourire et s’il osait il pourrait avouer qu’il a beaucoup pensé à ce moment durant les derniers jours. Carl a même regretté d’avoir laissé deux longues semaines s'écouler entre leur dernier rendez-vous et l’actuel, ça lui semblait plus prudent au départ de ne pas précipiter les choses mais il a réalisé que le temps ne passait pas assez vite et qu’il lui tardait de revoir Naomi. « L'automne est ma saison préférée, je crois que c'est pour ça que je me sens bien en ce moment. » Ce qui revient à sous-entendre que ça n’est pas toujours le cas et qu’il en faut aussi peu pour inverser cette tendance, Carl étant particulièrement sensible aux changements saisonniers depuis sa venue en Australie où tout est inversé. « J'aime me rendre dans des parcs à cette période de l'année, je dirais que c’est comme ça depuis toujours. » D'aussi loin qu’il se souvienne en tout cas, ce n’est d’ailleurs pas un hasard s'il collectionnait les feuilles mortes quand il était gamin. La première lubie d’une très longue liste, à l’époque seul son grand-père avait l’œil sur ces monomanies. « Ce n’est pas un endroit que je fréquente. » Et à l’entendre Carl ne saurait pas dire si c’est une bonne chose ou non, heureusement Naomi précise bien vite le fond de sa pensée. « Mais ça ne me déplaît pas d’y être. » Le voilà rassuré, ce choix de lieu n’est peut-être pas le meilleur mais il se dit qu’au moins la brune a l’occasion de s'imprégner d'un coin un peu inédit de Brisbane et personne ne crache sur un peu de nouveauté, pas vrai ? « La prochaine fois c'est toi qui décideras où on se retrouvera. » il lui assure histoire qu’il ne soit pas non plus le seul à prendre toutes les décisions. Carl ne veut pas hériter d’un tel pouvoir sous prétexte qu’il paie pour sa compagnie, il n’a jamais aimé les responsabilités alors ça l’arrangera pas mal que Naomi fixe elle aussi certaines règles. Il ne sera peut-être pas un client comme les autres pour ça comme pour beaucoup d’autres choses, mais il y tient assez. « Je suis flattée. » Si Naomi savait que beaucoup de femmes dans ce pays sont allergiques à l’idée de se retrouver seules avec lui dans un parc ou ailleurs, peut-être serait-elle beaucoup moins flattée d’un coup. Mais ça Carl ne peut pas le dire, ce serait comme se tirer une belle dans le pied et il n’a pas besoin de ça. « Tu viens y faire quoi, d’habitude ? » Il est parfois gêné quand on s’intéresse un peu à lui mais ici le bonhomme peut formuler une réponse qui ne lui donnera pas l’air bizarre, car au final tout ce que ça risque de dévoiler sur lui c’est son attrait pour la nature ainsi qu'un petit côté solitaire. « M'y balader et y faire des photos quand je pense à prendre mon appareil. Sinon j'y amène la petite dont je m'occupe pour qu'elle y joue, aussi. » Maya aime beaucoup ce parc alors il est fréquent que Carl l’y conduise après l’école, ou le week-end quand il ne travaille pas. Mais la fillette n’est pas toujours à ses côtés, quant aux amis susceptibles de le retrouver ici ils ne sont pas bien nombreux. « J’y viens le plus souvent seul, ça m'apaise. L'autre fois je te disais qu'il y avait pas vraiment d'endroit où je me sentais bien mais en fait si. » Ce n'est simplement pas un lieu où il pourrait totalement lâcher prise et c'était bien le sens de sa question la dernière fois, voilà pourquoi il n'y avait d'emblée pas pensé. Ce parc est surtout un endroit où Carl aime se retirer pour faire le point avec lui-même, et il peut aussi être son refuge au même titre que le petit cinéma de Maisie où le garçon se sent plus en sécurité que n'importe où ailleurs. « Où est-ce que tu te rends toi quand t'as besoin de te vider la tête ? Et ça arrive souvent ça d'ailleurs ? » Il s’autorise une question lui aussi, supposant que Naomi connait comme tout le monde des moments où s’aérer l’esprit devient indispensable.

Pourvu qu’elle ne le prenne pas pour un rapiat ou se dise qu'il manque cruellement d'originalité avec cette glace qu’il lui propose, car ce n’est assurément pas avec ça qu’il risque de se ruiner aujourd’hui. Carl a conscience que ça peut paraitre simplet et qu’on apprécie aussi bien plus une glace en été, mais il ne sait pas quoi lui offrir d’autre dans le secteur qui puisse leur permettre de profiter du parc en même temps. Il craint de perdre bêtement des points là-dessus mais Naomi ne montre pas le moindre signe de réticence et accepte de le suivre, le garçon retient alors son souffle en espérant qu'elle ne le prendra pas au mot pour le marchand qu’il a prétendu connaitre, en engageant par exemple la conversation avec ce dernier. Mais non, il échappe par chance à un grand moment de honte de quoi le faire quand même cogiter sur ces mensonges idiots qu’il peut parfois débiter. « Fruits de la passion. » Le choix de la brune est aussitôt énoncé et Carl ne peut pas s’empêcher de penser que ce parfum lui correspond plutôt bien. Gourmand, doux et sucré, appelant également au voyage comme celui qu’ils sont censés entreprendre ensemble, au fil de ces entrevues. « Je vais prendre vanille. » tranche-t-il pour sa part sans tellement plus d’hésitation, optant pour le parfum phare de son enfance dont il ne s’est jamais détaché dans son éternelle envie de ne pas grandir. Carl règle le tout et le duo peut repartir avec de belles glaces bien garnies, le garçon s’empresse d’ailleurs de goûter la sienne non sans tâcher le bout de son nez au passage. « On essaye de se trouver un endroit sympa où contempler le coucher de soleil ? » La requête de la brune le prend de court mais il trouve que c’est une bonne idée, parce qu’ils vont à coup sûr rater le spectacle s’ils ne se dégotent pas un coin pour ça et justement, ça tombe bien, Carl en a un en tête. « Oui viens, je sais où on sera tranquilles. » Sans un mot de plus le bonhomme guide Naomi à travers les jardins aménagés où les bancs ne manquent pas, mais devant lesquels ils se contentent de passer. Ce qu'il vise lui c'est un rocher assez large pour deux et surplombant légèrement le reste, de quoi leur garantir une certaine quiétude ainsi qu’une vue étendue sur le soleil couchant puis sur Brisbane de nuit. Il s'y installe le premier et se décale pour qu'elle fasse de même, tandis qu'il en prend déjà plein les yeux. « C'est tellement joli ces couleurs. » Carl s’évade un instant en pensées, il songe à son Irlande natale où l'heure n'est pas du tout la même et où le soleil est certainement encore bien haut dans le ciel. Il n’est plus certain du décalage horaire exact entre les deux pays mais il sait que son frère n’a pas droit au même paysage de son côté à cet instant, cette pensée l’attristant sans qu’il ne sache vraiment pourquoi. Tout en poursuivant la dégustation de sa glace Carl reporte ses yeux sur Naomi, et il se prend à ne plus savoir sur quelle vue se focaliser entre celle face à lui et celle à ses côtés. « Hum, Naomi ? J'aurais une demande un peu particulière à te faire mais.. t'as le droit de dire non, hein. » Le bonhomme est décidément persuadé que toutes ses demandes ont quelque chose d’étrange, alors que la brune se dira sans doute qu’il exagère une fois de plus. « Je me rends compte que j'ai pas de photo de toi, enfin, pas qui m'appartienne vraiment. Alors j’aimerais bien te prendre devant le coucher de soleil si t'es d'accord. » Parce qu’il lui reste toujours les photos du site où il l’avait à l’origine repérée, mais ces photos d’autres peuvent les voir. Carl ose espérer obtenir une petite exclusivité, une photo qui ne serait qu'à lui même s’il se garde bien de préciser l’usage qu’il en fera. Honnêtement, personne ne veut savoir. « Si on trouvait quelqu’un pour tenir le téléphone on pourrait même prendre une photo tous les deux. » Et par réflexe ses yeux recherchent autour d’eux un passant qui pourrait les dépanner, lui qui a pourtant tendance à fuir le moindre objectif en temps normal pour le simple fait de ne pas se trouver photogénique pour un sou.

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Message(#)(naomi #2) your kiss is on my list EmptyDim 1 Mai 2022 - 15:15

Il lui semblait qu’entre leur première entrevue et leur deuxième, les jours avaient défilé à une cadence folle. Pourtant, Naomi n’avait pas eu un emploi du temps surchargé ; c’était à peine si elle avait travaillé, d’ailleurs. Depuis ses déboires avec le Club, elle avait pris soin de se faire discrète. Elle sortait moins, avait coupé les ponts avec certains clients peu scrupuleux, et avait tendance à se méfier des inconnus qui l’approchaient. Mais avec Carl, les choses s’étaient faites naturellement. Et l’inverse devait être réciproque, si on en croyait l’audace dont son client, habituellement si timide, venait de faire preuve. Elle sourit légèrement en sentant ses lèvres se poser furtivement sur sa joue. Un premier pas, avant quelque chose de plus sérieux, de plus dangereux. Mais l’heure n’était ni aux questionnements, ni à l’anticipation ; l’important, c’était de mettre Carl dans les meilleures dispositions possibles pour qu’il accepte de se laisser cajoler. « L’automne ? » Répéta-t-elle, franchement perplexe. Pour sa part, et pour des raisons professionnelles, elle adorait particulièrement l’été. Il s’agissait toujours d’une saison productive, où les clients se bousculaient au portillon. Mais sa vraie saison préférée, c’était le printemps. « Est-ce que l’automne Australien ressemble à l’automne Irlandais ? » Demanda-t-elle, sincèrement curieuse. Naomi n’avait que très peu voyagé au cours de son existence, et espérait pouvoir y remédier tôt ou tard. Elle avait soif d’apprendre, de découvrir, de se confronter à une culture qui était différente de la sienne. « Personnellement, j’adore le printemps. » Avoua-t-elle en souriant, un brin mélancolique. « Il ne fait pas encore trop chaud, on peut recommencer à se baigner, les arbres sont en fleur… » Lista-t-elle, à la fois pensive et rêveuse. Cependant, elle avait aussi conscience que les saisons australiennes n’étaient pas difficiles à supporter ; il faisait rarement très froid. Ils dissertèrent ensuite sur le parc, et Carl admit qu’il s’agissait d’un endroit où il avait l’habitude de se rendre — contrairement à Naomi, qui privilégiait souvent les cotes. « Oh, vraiment ? » Demanda-t-elle en faisant la moue. Honnêtement, elle n’était pas sûre que les endroits qu’elle proposerait conviendraient à son interlocuteur. Habituellement, Naomi fréquentait plus assidûment la plage, la fête foraine, ou les bars et boîtes de nuit de la ville. « Et si jamais ça ne te plait pas ? » Suggéra-t-elle en haussant les épaules, en mordillant sa lèvre inférieure. Elle ne voulait pas que leur relation se retrouve entachée par un mauvais choix, ou par une erreur stratégique. Et puis, même s’ils s’entendaient plutôt bien, il restait son client. C’était son job à elle, de lui faire plaisir. Pas l’inverse. « Non, je préfère que ce soit toi qui choisisses. » Même si, très objectivement, elle était sincèrement touchée qu’il veuille lui faire plaisir. « Qu’est-ce qui éveille ton intérêt de photographe dans ce parc ? » Demanda l’Australienne, en jetant un coup d’oeil autour d’elle. « La verdure ? Les arbres ? Les gens qui se baladent ? » Elle devait bien admettre que la quiétude était apaisante. Contrairement à la plage, on ne venait pas ici pour s’exhiber, pour se montrer, pour attirer les regards. En fin de compte, elle comprenait les raisons qui pouvaient pousser un homme discret à fréquenter ce lieu. « Tu parles avec douceur de la gamine dont tu t’occupes… » Constata l’escort-girl en croisant le regard du brun. « Est-ce que… » Elle hésita pendant quelques secondes, la tête baissée, et osa finalement poursuivre : « Est-ce que tu aimerais avoir des enfants, un jour ? » Elle réalisa qu’il s’agissait d’une question très personnelle, et fit la moue. Peut-être était-elle allée trop loin. « Tu n’es pas obligé de répondre à cette question, si tu n’en as pas envie. » Qu’est-ce qui lui avait pris, de se montrer si intrusive ? Ce n’était pourtant pas dans ses habitudes d’escort-girl. Mais une petite voix intérieure lui murmura qu’elle avait rarement affaire à des clients qui parlaient d’enfant. Un profond sentiment de soulagement l’envahit quand, quelques instants plus tard, l’Irlandais choisissait de réorienter la conversation sur un sujet plus léger. « Hm… » Elle prit quelques instants de réflexion. La plage ? Pas vraiment ; là-bas, elle y allait pour parader. Elle détestait le bruit de la fête foraine et du centre aquatique — bien trop fréquentés à son goût. « J’aime aller dans les vignobles. » Finit par répondre Naomi. « Pas pour m’y enivrer, mais simplement parce que le cadre est propice au repos, à la méditation, au lâcher prise. » Et, soudainement, elle réalisa que cet endroit idyllique pourrait être le cadre parfait de leurs ébats. Mais il était tôt, bien trop tôt, pour ne serait-ce que l’évoquer avec le principal concerné.


Tous deux servis, ils s’éloignèrent lentement du glacier. Les lèvres de Naomi se refermèrent sur sa glace, et elle ferma les yeux de contentement. Particulièrement gourmande, il était pourtant rare qu’elle s’autorise des excès. Elle craignait trop de prendre du poids, et de faire fuir sa clientèle.  Elle pointa du doigt son ventre plat, et se tourna vers Carl : « Si ceci change, ce sera complètement de ta faute. » Plaisanta-t-elle. Au diable les remords ; cette fois-ci, elle allait profiter et grignoter sans culpabiliser. L’Irlandais ne semblait pas faire une fixette sur ses courbes, contrairement à la plupart de la gent masculine. En confiance, l’Australienne demanda au connaisseur des lieux de les guider vers un endroit où ils pourraient contempler le coucher du soleil. Sur les hauteurs de Brisbane, le spectacle serait probablement magnifique. Et Carl aurait droit à une première fois exceptionnelle, à l’abri des regards, en toute intimité. La brune suivait son interlocuteur en silence. Ils dépassèrent divers endroits plus ou moins animés ; bancs, jardin d’enfants, vastes étendues d’herbe verte… Naomi était curieuse de découvrir le lieu que le brun allait leur dénicher, et se garda bien de faire le moindre commentaire. Ils se faufilèrent entre deux buissons, suivant un chemin discret mais bien présent. L’escort-girl se baissa pour éviter une ou deux branches qui se dressaient sur son passage, pour finalement arriver devant un rocher plat, qui offrait une vue spectaculaire sur la ville. Elle en eut le souffle coupé, et s’arrêta un moment pour contempler le paysage. « C’est un très bon choix. » Murmura Naomi à voix basse. À bien des égards, Carl la désarçonnait complètement. Elle n’avait pas l’habitude d’être traitée si simplement, comme une femme normale. Elle n’avait pas l’habitude de partager des moments suspendus dans le temps en compagnie de ses clients. Elle s’installa à côté de son client, qui n’en avait que le titre, et se plongea dans l’observation du soleil orangé. « Je t’écoute. » Dit-elle en inclinant la tête, avant que l’homme ne lui expose son envie. « Moi toute seule ? » Demanda-t-elle en arquant un sourcil. Elle était surprise par sa demande, mais ça ne la gênait en rien ; après tout, ce n’était qu’une photo qui n’aurait rien de compromettant. « Si tu veux. » Accepta-t-elle en haussant les épaules. Après tout, ça ne lui coûterait rien… Et si cela pouvait faire plaisir à Carl, alors ce serait un gagnant-gagnant. « Mais à condition que tu la gardes pour toi. » Dit-elle en souriant. Malicieuse, elle lui fit un clin d’oeil qui se voulait complice… Sans réaliser que son attitude pouvait passer pour une tentative laborieuse de drague. « Il faudra que je prenne la pose, ou tu comptes laisser tes talents de photographe s’exprimer ? » Demanda-t-elle en le regardant, avant de croquer dans le cornet de sa glace. Du bout des lèvres, elle récupéra quelques gouttes de glace qui dévalaient le long de la gaufrette avant qu’elles ne viennent salir ses mains manucurées. « C’est une super idée ! » Aussitôt dit, aussitôt fait ; l’Australienne se redressa, et héla un couple qui passait par là.  Eux aussi, sans doute, à la recherche d’un rocher semblable au leur pour contempler le soleil disparaître à l’horizon. « Excusez-moi ! » S’exclama-t-elle en se dirigeant vers eux d’un pas pressé, sa queue de cheval frappant alternativement son épaule gauche, puis son épaule droite. Elle les rattrapa, et leur demanda : « Est-ce que vous pourriez prendre une photo de mon ami et moi ? » Elle se retourna, et désigna Carl du bout de l’index, un léger sourire aux lèvres. Elle lui fit un clin d’oeil, sans savoir s’il était capable de le voir. Après tout, elle était quand même relativement loin de lui. Elle rebroussa chemin, entraînant dans son sillage le couple d’inconnus qui avait gentiment accepté de leur rendre service. Revenue à la hauteur de son client, elle s’empressa d’aller se positionner à ses côtés. Elle s’empara de sa main, qu’elle déposa sur sa nuque, et déposa sa tête contre l’épaule de l’Irlandais. « Détends-toi. » Ordonna l’escort-girl d’une voix douce, alors qu’elle pouvait sentir la gêne émaner de Carl. Elle comprenait aisément que sa position n’avait rien de facile, mais elle n’allait pas le laisser abdiquer aussi facilement. Après tout, ils étaient là pour passer un bon moment — et ce qu’ils faisaient n’avait absolument rien d’incriminant. « Il n’y a aucun enjeu. La vie est belle, le coucher de soleil radieux, et ces deux individus vont commencer à se poser des questions sur ton air crispé. » Elle se pencha, embrassa furtivement sa mâchoire, et se retourna à nouveau vers l’objectif. Prête à être capturée, figée pour l’éternité, conservée dans un appareil téléphonique. Prête à donner une partie d’elle-même, souriante et apaisée, à Carl.


@Carl Flanagan
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Message(#)(naomi #2) your kiss is on my list EmptyMar 10 Mai 2022 - 21:30


☾ your kiss is on my list
I don't feel the need to give such secrets away, you think maybe I need help, no, I know I'm right, I'm just better off not listening to friends' advice. When they insist on knowing my bliss, When they want to know what the reason is, then I tell them why your kiss is on my list
@NAOMI CARLSON ☆ CARL FLANAGAN


Carl pourrait donner plusieurs raisons justifiant qu'il se sente bien, aujourd'hui. Le fait de revoir enfin Naomi après avoir longuement attendu cette seconde entrevue et d'avancer ainsi vers la résolution progressive de son problème de virginité, bien sûr, mais aussi le fait de la retrouver dans un lieu où le bonhomme se sent à son aise – un lieu sublimé en plus par des teintes de saison. « L’automne ? » Sa saison préférée oui, qui ne doit pas être celle de tout le monde et visiblement pas celle de Naomi à en juger la réaction de celle-ci. Elle semble dubitative et Carl a à vrai dire l'habitude que ses goûts tranchent avec ceux du commun des mortels, car des gens trouvant l'automne déprimant il doit bien y en avoir. Le temps est instable, les températures baissent et le soleil peut se faire rare, et pourtant Carl n'a jamais autant envie de mettre le nez dehors que lorsque la nature s'orne de tons chauds et dorés. « Est-ce que l’automne Australien ressemble à l’automne Irlandais ? » Oh, voilà une question qu'il n'attendait pas spécialement. Une question dont il est certainement le seul à pouvoir répondre dans le coin, pour une fois qu'il détient un certain avantage sur tous les autres et ici, en l'occurrence, celui d'avoir vécu assez longtemps dans ces deux pays pour y avoir observé l’ensemble des saisons. « Oui plutôt, à part qu’il tombe pas du tout au même moment. » Sans blague, Carl, c’est un peu le principe des saisons inversées. En Irlande l'automne tombe en septembre et ici en mars, au départ c'était un peu perturbant pour le bonhomme et il ne dirait pas qu'il s'est parfaitement acclimaté au décalage avec ce qu'il a connu durant les vingt premières années de sa vie. Non, pas quand Noël tombe en plein été, ça il ne s'y fera sans doute jamais. « Personnellement, j’adore le printemps. » Il tend une oreille attentive et note cette information dans un coin de sa tête, sait-on jamais qu'elle puisse un jour lui servir. « Il ne fait pas encore trop chaud, on peut recommencer à se baigner, les arbres sont en fleur… » Ce sont des raisons qu'il peut entendre, lui-même apprécie le printemps pour être une saison assez douce et pour honorer à ses yeux la nature comme aucune autre. Carl aimait plus que tout confectionner des petits bouquets de fleurs avec ce qu'il pouvait trouver dans son jardin autrefois à cette période de l'année, une habitude qui s'est perdue parce que ces bouquets, aujourd'hui, il ne saurait plus trop à qui les offrir. « Oh ? C’est justement le printemps là, chez moi ! Mais tu as raison, c’est une jolie saison. » Chez lui, c'est ainsi qu'il parle de l'Irlande aujourd'hui alors que d’autres jours il a plus de mal, car parfois Carl préfère dire qu'il ne sait pas vraiment où est sa place. Il ne se verrait pas retourner sur l'Île d'émeraude mais sa mère et son frère s’y trouvent toujours, rendant cette partie de sa vie impossible à renier. « C’est l’été que j’aime pas trop, quand il fait trop chaud pour porter des pulls ou des vestes. Sans ça j’me sens un peu tout nu, moi. » Quand il ne peut pas se cacher sous plusieurs couches de vêtements plutôt, car c'est bien ce que Carl fait la plupart du temps. L'été il est forcé de montrer ses bras, parfois même ses jambes et quand ça arrive le bonhomme a l'impression d'être complètement à découvert, sans la moindre protection. Alors oui, ça promet pour parvenir à le déshabiller, Naomi va avoir du pain sur la planche. « Oh, vraiment ? » Aïe. Il semblerait que sa proposition visant à laisser l'escort choisir leur prochain lieu de rendez-vous laisse cette dernière assez sceptique. « Et si jamais ça ne te plait pas ? » Carl reste silencieux un instant, le temps d'analyser la situation et d'essayer de comprendre ce qui pourrait poser problème dans cette idée qu'il vient d'avoir. « Pou- pourquoi ça me plairait pas ? » Il n'a pas prévu de faire son difficile, mais il semble oublier qu'il existe bien peu d'endroits dans ce monde où il se sent vraiment bien. On dit souvent que le client est roi et Naomi semble attachée à cet adage, le garçon ne s'est juste jamais retrouvé dans une position où l'ensemble des décisions lui revenaient. Qu'on se le dise, un tel pouvoir entre ses mains lui met un peu la pression. « Non, je préfère que ce soit toi qui choisisses. » Et c'est tout, il doit l'accepter parce que c'était prévu comme ça à l'origine et qu'il serait stupide de redéfinir les termes du contrat maintenant. « Bon, d’accord. » il finit par approuver dans un hochement de tête, n'ayant pas vraiment d'autre choix et ne voulant surtout pas donner l'impression à Naomi qu'il n'est finalement pas à l'aise avec tout ce qui a été convenu. Il s'y fera, il faudra bien.

Il voulait bien faire, s'assurer que leur lien ne repose pas uniquement sur ce que lui veut et donner la possibilité à Naomi de peser aussi un peu sur la balance. Mais il n'aurait pas dû, les choses ne fonctionnent pas de cette façon alors Carl doit à présent se faire à l'idée que leurs prochaines rencontrent dépendront de lui, de ses envies et de ses humeurs. Parce qu'il n'aura pas toujours la tête à proposer une entrevue à l’extérieur, le but restant quand même qu'à terme il ne puisse plus se planquer derrière son amour pour la nature permettant à son regard de s'évader quand croiser celui de Naomi s'avère trop déstabilisant. « Qu’est-ce qui éveille ton intérêt de photographe dans ce parc ? » Les yeux du garçon reviennent justement se poser sur elle alors que cette nouvelle question révèle chez la brune une curiosité inattendue, mais loin d'être de trop alors que l'occasion leur est donnée de se découvrir un peu plus. « La verdure ? Les arbres ? Les gens qui se baladent ? » Ce parc n'est pas l'un de ses endroits préférés à Brisbane par hasard, si Carl s'y sent aussi bien et y apprécie autant ses venues c'est que celles-ci lui apportent forcément quelque chose. « Un peu tout ça mais je dirais les arbres, surtout. Leurs couleurs m’inspirent et me rassurent, je pourrais rester des heures devant rien que pour les admirer. » Ces teintes flamboyantes ont aussi l'avantage de ressortir particulièrement bien en photo, c'est à ce moment de l'année que le bonhomme se sent le plus inspiré même s'il est bien du genre à dégainer son appareil sur un coup de tête, peu importe la saison. « Parce que bon j’aime bien les gens aussi, mais.. faut pas les photographier sans leur accord, il parait. » Ce qu'il s’abstient du coup de faire en temps normal, en dehors bien sûr des fameux épisodes lui procurant le besoin irrépressible de collecter des clichés de son obsession du moment. Des photos volées gardées ensuite précieusement sur son ordinateur, à la portée de n'importe qui lorsque le garçon oublie de verrouiller sa session mais cette erreur Carl s'emploie à ne plus la faire, car elle lui a apporté bien trop d'ennuis par le passé. « Tu parles avec douceur de la gamine dont tu t’occupes… » Il ne saurait pas parler autrement de Maya en vérité, c'est une petite que Carl affectionne beaucoup et dont il se soucie sincèrement, ces petites balades au parc leur faisant généralement du bien à tous les deux. « Est-ce que… » Il observe Naomi, presque inquiet de ce qu'elle pourrait ajouter alors qu'il ne sait pas si cette information l'intrigue ou la touche. « Est-ce que tu aimerais avoir des enfants, un jour ? » Alors ça, il ne l'avait vraiment pas vu venir. C'est une question qu'on ne lui pose habituellement pas, ceux qui le connaissent savent bien que Carl est encore lui-même un grand enfant et puis ils évitent aussi de lui mettre ce genre d'idées en tête sachant qu'il peine déjà à se gérer tout seul. « Oh euh.. je.. hum.. oula ! » Il ne peut pas réagir autrement qu'en s'affolant quelque peu, la perspective de se retrouver avec un enfant, le sien, s'avérant aussi déroutante qu'angoissante soudainement. Lui, papa ? Ça en ferait rire plus d'un sur les réseaux, il ne manque limite plus que ce boulet-là à sa cheville. « Tu n’es pas obligé de répondre à cette question, si tu n’en as pas envie. » Il va le faire pourtant, parce que ce n'est pas non plus la pire question qui lui a été posée dans sa vie quand on y réfléchit bien. Le sujet est épineux et la question très loin de se poser, mais la curiosité n'a jamais été un crime. Carl se gratte alors l'arrière de la tête, cherchant ses mots comme la bonne façon de les formuler. « Je sais pas trop, ça. J’suis encore vraiment jeune et puis.. ouais, je me sens pas trop prêt pour y penser en fait. » Il n'a que vingt-deux ans Carl, à son âge peu de jeunes se projettent avec des enfants et bon, son cas à lui est aussi un peu particulier il faut bien le dire. « J’adore les enfants mais je crois que ça me ferait un peu peur d’avoir les miens.. Non, ce serait pas du tout raisonnable. » il avoue finalement dans un haussement d'épaules, considérant la possibilité de se reproduire un jour comme une catastrophe à éviter, si elle peut l'être. Il a peur, oui. Peur d'hériter des tendances d'abandon de son père ou d’offrir à son enfant un terrain familial aussi chaotique et violent que celui qu’il a personnellement connu. Et puis peur, évidemment aussi, que cet enfant lui ressemble un peu trop, et suive ses traces une fois adulte. Alors non, il ne l’imagine pas et ce sera mieux pour tout le monde s'il ne devient jamais père, même un jour très lointain. « Et toi ce serait ton souhait d’en avoir ? » questionne-t-il pour que l'attention soit portée sur elle plutôt que sur lui, partant du principe que Naomi n'a pas encore d'enfant malgré le fait qu'elle ne l'ait jamais officiellement dit. « Hm… » La conversation dévie sur l'endroit où Naomi aime se ressourcer, parce qu'il y en a forcément un et Carl aimerait vraiment savoir lequel. « J’aime aller dans les vignobles. » C'est original, il n'aurait pas pu le deviner et ce n'est sans doute pas ce qu'il aurait associé à Naomi si on lui avait demandé. « Pas pour m’y enivrer, mais simplement parce que le cadre est propice au repos, à la méditation, au lâcher prise. » Et dit comme ça c'est sûr que ça donne envie, au moins autant que ce parc si cher au cœur du bonhomme. Carl étire un grand sourire, il réalise qu'il n'a jamais mis les pieds dans le moindre vignoble de toute sa vie et pourtant ça n'en manque pas en Irlande. « Ça a l’air chouette ! Tu m’y emmèneras un jour ? » Si elle est bien sûr disposée à partager ça avec lui, parce qu'il n'est jamais trop tard après tout pour découvrir à quoi ressemble un vignoble, au delà des photos qu'il a pu voir.

Les yeux du bonhomme détaillent la glace tenue par Naomi que celle-ci attaque sans attendre, avant de désigner son ventre vers lequel Carl oriente automatiquement son regard. « Si ceci change, ce sera complètement de ta faute. » Il n'est pas sûr qu'une glace puisse avoir une grande incidence sur la silhouette longiligne de l'escort mais il comprend l'allusion, et remue lentement la tête comme pour lui dire que même avec un peu de ventre, elle sera encore très belle. À lui, en tout cas, elle lui plairait malgré ça. « C’est un très bon choix. » Le rocher en hauteur dégoté par le garçon convient à Naomi et ça le soulage, il a tout misé sur la vue comme elle le souhaitait mais malgré ça il s'était demandé s'il ne pouvait pas trouver encore mieux, en ne sachant simplement pas où. Ce parc a sûrement encore quelques secrets pour lui, il est donc rassuré de ne pas devoir poursuivre ses recherches car pendant ce temps sa glace risquerait de fondre, et il raterait le coucher de soleil dont il souhaite à tout prix profiter avec elle. C'est romantique comme cadre, ça ne peut que lui plaire mais il n'oublie pas ce qui les lie, et le fait que Naomi le voit sûrement comme un client qui aligne les billets en échange de ses faveurs et de sa compagnie. Les gens autour d'eux ne peuvent probablement pas s'en douter en les regardant, ils doivent à peine dénoter dans le décor alors que des relations comme la leur, ici, il ne doit pas y en avoir des tonnes. Carl n'aimerait pas que l'on découvre ce qu'il attend d'elle et pourquoi Naomi donne de son temps à un gars comme lui, ce serait même tragique si ses haters apprenaient son projet parce qu'un autre aurait juste l'air désespéré, mais dès que ça le concerne les choses sont vouées à faire beaucoup plus de bruit et tous les surnoms sont quant à eux susceptibles d'y passer. Pas les plus glorieux, on s'en doute, mais rien ne l'est jamais de toute façon avec lui. « Je t’écoute. » Carl ose quand même formuler sa requête, après tout il a trouvé le courage de poursuivre sur sa lancée avec cette deuxième entrevue alors il se sentirait bête de ne pas immortaliser un tel moment. « Moi toute seule ? » « Si possible, oui. » Il ne lui demande qu'une photo, rien de plus, parce qu'il n'en possède aucune d'elle et voudrait juste remédier à ça. « Si tu veux. » Carl prend ça pour un oui, il n'a pas l'impression qu'elle soit absolument emballée mais sa demande doit simplement l'étonner, à moins qu'elle ne soit comme lui pas très copine avec les objectifs. « Mais à condition que tu la gardes pour toi. » En voilà une idée, que pourrait-il bien faire de cette photo une fois prise ? Sûrement pas mal de choses, mais rien qui puisse amener le précieux cliché à passer entre d’autres mains. « Oh oui, bien sûr. J’en ferai rien promis, c’est juste pour avoir un souvenir. » Tout ce qu'il souhaite c'est garder un petit bout de Naomi avec lui, personne d’autre n’en verra rien. « Il faudra que je prenne la pose, ou tu comptes laisser tes talents de photographe s’exprimer ? » Carl s'accorde un instant de réflexion, il n'y avait tout bonnement pas pensé. « Ça c’est vraiment comme tu le sens. Tu sais je suis loin d’être un pro alors.. je sais pas si tu peux vraiment te fier à moi. » Ce qui ne doit pas être très engageant il en a conscience, mais il préfère être honnête quant au fait qu'il s'adonne à la photo par plaisir, sans grande prétention. Mais puisque le cadre s'y prête, autant se faire photographier à deux histoire que le souvenir qu'il cherche à se créer en soit vraiment un. Tous les deux devant le coucher de soleil, voilà de quoi rendre cette soirée réellement impérissable. « C’est une super idée ! » Son idée est même tellement bonne que Naomi ne perd pas une seconde et repère un couple passant par là au bon moment. « Excusez-moi ! » Carl ne bouge pas d'un pouce, se contentant d'admirer l'aplomb de la brune dont il ne serait sans doute pas capable, de son côté. Car aborder les gens n'est pas l'exercice le mettant le plus à l'aise, s'il avait fallu compter sur lui pour ça aujourd'hui ils n'auraient pas été bien avancés. « Est-ce que vous pourriez prendre une photo de mon ami et moi ? » Le cœur du bonhomme s'emballe à mesure que le couple et Naomi reviennent vers lui, c'était bien son idée au départ mais il est subitement intimidé par la présence de ces deux inconnus. Et c'est sa posture qui le trahit, Carl doit donner l'impression d'avoir un balai dans le derrière ce que l'escort remarque bien vite. « Détends-toi. » « Désolé. » soupire-t-il, laissant Naomi s'emparer de sa main et la positionner comme elle l'entend avant d'accueillir sa tête contre son épaule. Son cœur lui ne connait pas de répit, battant à tout rompre pendant que le bonhomme fait tout ce qu'il peut pour offrir son meilleur visage à l'objectif. « Il n’y a aucun enjeu. La vie est belle, le coucher de soleil radieux, et ces deux individus vont commencer à se poser des questions sur ton air crispé. » Si ce n'est pas déjà le cas d'ailleurs, le bonhomme paraissant certainement un peu trop nerveux pour que ça ne semble pas un peu louche. « C’est que.. non rien. » Il se retient de dire qu'il gâchera la photo dans tous les cas car Naomi n'aimerait pas l'entendre se déprécier de la sorte, mais il appréhende entre autre le rendu qui ne fera que lui confirmer qu'il n'est pas à la hauteur d'une femme comme elle. Il cogite Carl, beaucoup trop mais ses pensées parasites sont finalement calmées par ce baiser déposé sur sa mâchoire agissant sur lui comme la meilleure des pommades. D'un coup l'agitation redescend, et le petit oiseau peut sortir. Le couple lui rend après ça son téléphone puis s'éloigne, lui laissant tout juste le temps de leur adresser ces derniers mots. « Merci beaucoup pour la photo ! » Une photo que Carl s'empresse de découvrir malgré son appréhension, car autant en avoir le cœur net. Sans surprise le garçon grimace au premier regard posé dessus parce qu'il vérifie d'abord sa tête, avant d'analyser l'ensemble puis Naomi, qui embellit à elle seule le cliché. « Bon je suis affreux hein, mais toi.. » Ses yeux ne peuvent plus se détacher d'elle, c'est fou ce que cette photo peut lui rendre justice contrairement à lui. « Toi t’es trop belle par contre. Et en vrai tous les deux ensemble je trouve que.. ça va ! » Ce ça va dans le langage de Carl est assez encourageant, ça signifie qu'à ses yeux ils forment une belle unité même s'il n'ose pas dire qu'ils vont même plutôt bien ensemble, là-dessus. « Je pourrai te l’envoyer si tu veux ? » propose-t-il en se tournant vers elle pour lui tendre complètement le téléphone, parce qu'il ne le fera pas sans être sûr que ça l'intéresse, non il n’oserait pas. « Je suis content d’avoir un souvenir avec toi. Oh ! Ça te dérange pas si j'en fais mon nouveau fond d’écran ? » Peut-être bien que ça non plus, Carl n'osera pas l'entreprendre sans son accord parce qu'il se rappelle des histoires qu'un malheureux fond d'écran avait pu faire il y a deux ans. Sale époque, il en a des frissons rien qu'en y repensant. « Ça fait longtemps que je l’ai celui-là, regarde, c’est une photo de Brighton. Je l’aime beaucoup mais c’est bien aussi de changer au bout d’un moment, non ? » Cette photo est la sienne même s'il ne le précise pas, alors qu'elle prouve pourtant que son intérêt pour les couchers de soleil ne date pas vraiment d'hier. Ceux couronnant la jetée de Brighton étaient ses préférés, Carl devait impérativement les capturer sous tous les angles possibles. « Tu crois qu’ils.. ont cru qu’on était en couple ? » il formule d'une voix beaucoup plus hésitante, cette nouvelle question ne sortant pas sur le même ton que les autres et pour cause, il ne sait pas s’il commet ou non une erreur en la posant.

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Message(#)(naomi #2) your kiss is on my list EmptyDim 22 Mai 2022 - 18:13

Elle ne connaissait pas Carl depuis longtemps, mais une petite-voix intérieure lui soufflait qu’il serait probablement le client avec lequel elle tisserait le plus de lien. Et pour cause : leur relation passerait par des différentes étapes — des étapes que ses clients habituels préféraient zapper, trop heureux de pouvoir profiter des courbes généreuses de l’escort-girl. Ainsi, elle n’avait jamais parlé des saisons avant ce soir ; mais, en fin de compte, ça ne lui déplaisait pas. Elle était moins à son aise que d’ordinaire (elle craignait surtout de dire quelque chose qui déplairait au brun), mais la remise en cause de ses acquis était un challenge dont elle se délectait. Elle gloussa lorsqu’il lui confiait ne pas aimer l’été parce que les températures étaient trop hautes. « Pour moi, c’est le contraire. » Dit-elle en souriant, malicieuse. Elle n’allait pas se priver de le sortir de sa torpeur, et de bousculer ses certitudes. « Si je pouvais passer ma vie en maillot de bain et paréo, je signerais tout de suite. » Consciente de ses attributs, elle n’avait aucun mal à les montrer — mais Carl le découvrirait probablement bien assez vite. « Je ne sais pas. » Dit-elle en haussant les épaules. Habituellement, quand elle était en compagnie d’un client, elle n’avait aucun doute sur le genre de lieux à fréquenter. La plupart aimait faire étalage de son fric, et de la plastique de la brune ; les boîtes de nuit et autres clubs étaient donc des endroits privilégiés, pour une fille comme Naomi. Là-bas, elle pouvait attirer des regards affamés en dévoilant ses jambes et en mettant l’accent sur un décolleté plongeant. Là-bas, elle pouvait faire tourner des têtes et éveiller des fantasmes secrets en se déhanchant sur la piste de danse. Mais elle n’était pas convaincue que Carl soit sensible à cette Naomi-là. « Je ne voudrais pas que mon choix te mette mal à l’aise. » Concéda-t-elle avec un pauvre sourire. Alors, plutôt que de l’entraîner dans un endroit qui lui donnerait envie de prendre ses jambes à son cou, elle préférait encore le laisser choisir. Au moins, il ne serait pas déçu.


Son choix, pour un premier rendez-vous, s’était porté sur le parc. Un environnement sain, où Carl se sentait serein, et sur lequel Naomi pouvait l’interroger sans qu’il ne se sente hors de son élément. C’était parfait, et ça aidait clairement à détendre l’atmosphère. Elle découvrit donc que son client était photographe amateur, et que son oeil averti était sensible aux couleurs naturelles qui étaient visibles dans ce parc. « Un point pour toi. Les couleurs automnales sont superbes. » Concéda l’escort-girl en inclinant la tête. Le vert et le cuivré se mariaient à la perfection, et donnaient un véritable relief à cet environnement généreux. À croire, aussi, que cela poussait à la confidence ; alors que Carl évoquait Maya, cette enfant qu’il gardait, Naomi s’interrogea sur ses envies futures. « Je comprends. » Dit-elle en souriant, alors que son interlocuteur bottait en touche. Oui, non, peut-être… Elle entendait complètement qu’à vingt-deux ans, on ne sache pas vraiment. Elle savait aussi que la parentalité (tout comme la non-parentalité, d’ailleurs) était aussi et surtout une question de circonstance ; un couple qui s’aime et qui fait le choix d’enfanter. Une situation stable, qui invite à la projection. Une peur viscérale de solitude, ou une furieuse envie de panser une relation qui battrait de l’aile. Oui, les raisons de faire un enfant étaient nombreuses. « Je ne sais pas. » Avoua-t-elle du bout des lèvres, avant d’ajouter, presque aussitôt : « Je ne pense pas. » Pendant une seconde, elle eut peur que sa première réponse, un peu trop honnête, ne lui cause du tort. Elle était supposée être un objet de désir, de fantasme ; et à son sens, clairement, elle ne pouvait pas être désirée et encore moins désirable avec un ventre rond et des kilos en plus. « Je crois que je suis trop égoïste pour ça. » Elle mentait, Naomi. Elle mentait, parce que de plus en plus, tout son être rêvait du contraire. Elle mentait parce que c’était plus facile, parce qu’elle n’avait pas besoin de se justifier, parce que ça lui évitait de songer à l’interruption de grossesse qu’elle avait vécue dans sa seizième année, parce que ça lui évitait de songer au mal qui la rongeait de l’intérieur. Elle mentait, parce qu’elle se voilait la face et préférait faire l’autruche que d’accepter l’évidence : même si elle le souhaitait de tout son être et de toute son âme, être mère relèverait presque du miracle, en ce qui la concernait. Elle s’abstint de poursuivre sur ce terrain glissant, qui la mettrait plus dans l’embarras qu’autre chose. Elle évoqua donc l’un de ses lieux favoris, dans les vignes, et sourit en voyant l’intérêt vif de Carl pour cette destination qu’il ne connaissait pas. « Avec plaisir. » Et elle s’arrangerait pour que cette virée soit inoubliable pour son client, elle s’en faisait la promesse.


Visiblement, Carl n’avait pas menti : il connaissait bien les lieux. En tout cas, suffisamment bien pour être capable de leur dégoter un endroit avec une vue splendide, et où ils ne seraient que peu dérangés. Bien sûr, quelques promeneurs et autres couples en quête d’un brin de romantisme risquaient de s’aventurer jusqu’à eux, mais ils rebrousseraient chemin en constatant que la place était déjà prise. Installée aux côtés de l’Irlandais, elle étendit ses jambes et termina rapidement sa glace dans un silence apaisant. Celui-ci fut cependant brisé par son interlocuteur quelques instants plus tard, intimidé à la simple idée de lui demander une faveur — une simple photo. Intriguée mais aucunement surprise, elle accepta de se soumettre à l’exercice à la condition que ce cliché ne soit que pour lui. L’exigence de Naomi était due à la méfiance dont elle faisait toujours preuve, même si elle avait quitté le Club depuis des mois ; elle ne voulait pas qu’on la retrouve, et elle souhaitait encore moins que l’organisation illégale puisse identifier ses clients. Ce serait clairement le début de la fin, pour elle. « D’accord. Je ferai au mieux. » Répondit l’escort-girl en inclinant la tête, avant d’ajouter en haussant les épaules : « De toute façon, l’ère du numérique fait que si la photo ne te convient pas, tu pourras toujours en reprendre une. » Elle ne comptait pas poser toute la soirée, mais quelques clichés ne lui posaient aucun souci — si cela pouvait faire plaisir à Carl, alors Naomi s’exécuterait. Le plan initial évolua bien vite, et aussitôt l’idée suggérée, aussitôt la brune se mit en quête de photographes amateurs. Par chance, un couple passait dans le coin, et accepta de leur rendre ce service. Elle souriait naturellement, oubliant toutes les raisons qui faisaient qu’elle était là. Elle se sentait bien, Naomi. En confiance. Sereine. À l’aise — contrairement, apparemment, à son acolyte qui semblait se retenir de respirer. À voix basse, elle lui suggéra de se décontracter ; cela rendrait la capture de ce moment nettement plus… évidente. Comme s’ils avaient été pris sur le fait, et qu’ils avaient accepté de poser pour la postérité. « Arrête de t’excuser. » Souffla l’escort-girl, alors qu’elle s’emparait de sa main pour la faire glisser sur elle. Sa tête reposa sur l’épaule de son client, et un sourire malicieux vint étirer ses lippes. Elle devinait que le brun n’en menait pas large, écrasé par le poids de sa retenue et de sa timidité. Elle tenta à nouveau de le convaincre de se détendre — plus facile à dire qu’à faire, elle en convenait volontiers — et osa même déposer ses lèvres sur sa mâchoire. Ce geste, qui n’avait rien de prémédité ni de calculé, sembla apaiser les tourments spirituels de son interlocuteur. Au moins le temps que ce couple, qu’ils avaient eux-mêmes alpagué, puisse prendre une photo d’eux. Ils leur tendirent finalement le téléphone portable, et Naomi les remercia d’un hochement de tête entendu. Carl, pour sa part, scrutait déjà l’écran. « Tu dis toujours ça, mais je suis sûre que c’est faux. » Rétorqua la brune, alors qu’un sourire malicieux glissait sur ses lèvres généreuses. L’escort-girl se demanda si, un jour, l’Irlandais serait en mesure d’être un peu moins dur et tranchant avec lui-même. Accepterait-il de faire la paix avec son propre être ? Serait-il en mesure de s’aimer, au moins un petit peu ? Les questions restaient sans réponse, et Naomi n’était pas sûre d’être là suffisamment longtemps pour voir un quelconque changement s’opérer. « C’est gentil. » Dit-elle en inclinant légèrement la tête, alors qu’un sourire sincère et malicieux venait étirer ses lèvres. Elle se morigéna ; qu’est-ce qui lui prenait, soudainement, de ne pas être insensible aux compliments qu’un client pouvait lui faire ? Bien sûr, entendre une telle chose ne pouvait faire que du bien, et gonfler davantage son égo ; cependant, Naomi décelait chez Carl une forme de sincérité découlant directement de sa naïveté. Il ne lui disait pas qu’elle était belle parce qu’il voulait qu’elle écarte les cuisses ou qu’elle se mette à genoux devant lui, non ; il lui disait qu’elle était belle parce qu’il le pensait, tout simplement. À ses yeux, elle n’était pas qu’un vulgaire bout de viande, à consommer rapidement ; elle était une femme, ni plus, ni moins. « Fais voir. » Demanda-t-elle, avant de se pencher pour observer la photo qui avait été prise par le couple qu’elle avait interpelé. « C’est vrai qu’on est beaux. » Confirma l’escort-girl, amusée. Décidément, son nouveau client sortait vraiment de l’ordinaire. Et ce n’était pas pour lui déplaire ; qu’il se démarque des autres lui donnait l’illusion qu’elle n’était pas uniquement là pour remplir la mission que Carl lui avait lui-même confiée. « Non, tu fais comme tu veux. » Répondit-elle en haussant les épaules. Elle observa son précédent fond d’écran, et commenta : « J’aime beaucoup les couleurs. C’est toi qui l’a prise ? » Elle enchaîna : « Si tu aimes aller à la plage, c’est aussi un endroit que nous pourrions fréquenter. » Pour un prochain rendez-vous, par exemple. Mais bien vite, elle se souvint que Carl avait une confiance en lui-même très limitée. Alors se mettre en maillot de bain devant tout le monde… Elle doutait qu’il en ait envie, et plus encore : elle doutait qu’il en soit capable. « Je pourrais t’amener dans des endroits peu connus des non-initiés. Et on pourrait y aller pour le crépuscule, pour éviter les regards des autres. » Si Naomi se fichait complètement d’être vue par des inconnus en compagnie de son client, la réciproque ne semblait pas être aussi évidente. Il craignait probablement de tomber sur une tête familière, qui l’embêterait en lui posant des questions sur cette inconnue qui l’accompagnait. « Si tel était le cas, est-ce que ce serait grave ? » Demanda l’escort-girl en plongeant son regard dans celui de son interlocuteur. Elle était surprise par sa question, surprise que le regard des autres (et a fortiori des inconnus) puissent le tarauder à ce point. Quelle importance, après tout ? Les gens pouvaient bien croire ce qu’ils voulaient. À nouveau assise sur le rocher, faisant face au soleil couchant, Naomi ferma les yeux pendant quelques instants, profitant des derniers rayons du soleil. Et avant que les derniers ne disparaissent complètement derrière l’horizon, elle jugea que le moment était parfait pour guider son client vers une première étape. « Carl ? » Elle l’interpella à voix basse, tout en étant persuadée que cela suffirait à éveiller son intérêt. Et, effectivement, il posa ses yeux sur elle. Épaule contre épaule, ils s’observaient en silence. La luminosité baissait doucement ; le crépuscule ne faisait qu’accentuer leurs yeux brillants. L’escort-girl hésita pendant une fraction de seconde, craignant sa réaction. Cependant, elle chassa ce doute de son esprit, et poursuit : « Embrasse-moi. » Elle lui donnait un ordre, ni plus, ni moins. Elle ne lui demandait pas s’il en avait envie, s’il s’en sentait capable, ou si le moment était bien choisi. Non, elle lui ordonnait d’agir — et, en se penchant légèrement vers lui, elle ne lui laissait aucune échappatoire pour s’en sortir. Consciente que ses yeux clairs pouvaient être une source de distraction dans un moment où le coeur de Carl devait battre à cent à l’heure, elle ferma les paupières. Et attendit, patiemment, qu’il vienne lui voler un baiser.


@Carl Flanagan
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Message(#)(naomi #2) your kiss is on my list EmptySam 28 Mai 2022 - 19:08


☾ your kiss is on my list
I don't feel the need to give such secrets away, you think maybe I need help, no, I know I'm right, I'm just better off not listening to friends' advice. When they insist on knowing my bliss, When they want to know what the reason is, then I tell them why your kiss is on my list
@NAOMI CARLSON ☆ CARL FLANAGAN


Carl craint de l’ennuyer un peu avec sa contemplation de l’automne, car c’est l’un de ces sujets où il peut être un peu compliqué de l’arrêter quand il est vraiment lancé. Le bonhomme pourrait en parler longuement tout comme il pourrait s’éterniser dans ce parc pour y admirer ces teintes qui l’inspirent tant, mais il ne voudrait pas perdre Naomi en route en s’étalant un peu trop, ou en lançant un véritable débat sur les saisons qui ne leur apporterait rien. Ce n’est pas le but de toute façon, l’idée est surtout d’apprendre à se connaître à travers leurs préférences respectives, et Carl est même flatté qu’elle s’intéresse à ce lieu et aux raisons qui l’ont poussé à le choisir pour cette seconde entrevue. Elle cherche à comprendre son fonctionnement et même s’il lui faudra passer beaucoup de temps avec lui pour y parvenir l’intention est au moins là, et prouve bien que leur relation ne se limite pas aux murs d’une chambre d’hôtel. Ce n’est pas parce que Carl a fait appel à elle avec les motivations que l’on connait que leurs discussions doivent être dénuées de profondeur, tout ça lui permet même de découvrir un peu plus la femme derrière l’escort tout comme Naomi a l’occasion de découvrir l’homme derrière le client. Et ce qu’il apprend, par exemple, c’est qu’ils n’ont pas la même saison favorite. L’escort penche pour le printemps que Carl pourrait personnellement placer en deuxième position de ses saisons préférées, la troisième serait donc l’hiver et la dernière l’été dont il se passerait bien volontiers, contrairement à la grande majorité des gens. C’est la saison de la légèreté, le moment pour arborer ses tenues les moins couvrantes et ça Carl n’aime pas, ses vieux complexes n’ont pas besoin d’une saison en particulier pour ressortir mais c’est bien lorsque les températures grimpent en flèche qu’ils pèsent le plus lourd. « Pour moi, c’est le contraire. » Il s’y attendait un peu, Carl ne connait à vrai dire personne qui soit susceptible de cracher sur l’été parce que cette saison remporte habituellement tous les suffrages. « Si je pouvais passer ma vie en maillot de bain et paréo, je signerais tout de suite. » Le bonhomme n’est pas du tout en train d’imaginer Naomi en maillot de bain, non, pensez-vous. Ou peut-être que si, son regard glisse d’ailleurs sur elle avec bien peu de subtilité pendant que ses pensées s’affolent légèrement. « Ça c'est parce que tu as des choses à montrer, toi. » Et par « choses » le garçon entend un corps bourré d’atouts, qu'il n'a pas encore vu entièrement découvert mais dont il peut déjà admirer les courbes et la silhouette délicate. Un corps qu’il pourra un jour explorer et en y pensant cette idée le chamboule, car en l’état il lui semble inimaginable de poser ses mains sur elle. « Si j'avais un beau corps je voudrais sûrement l'exposer moi aussi. » L’été est aussi la saison durant laquelle Carl se compare le plus aux autres, son besoin de cacher tout ce qu’il n’aime pas chez lui se remarque et il passe finalement bien moins inaperçu qu’il le voudrait. Tout ça parce qu’il entretient de très mauvais rapports avec cette enveloppe qu’il considère disgracieuse, cette peau dans laquelle il ne s’est finalement jamais senti bien. « Je ne sais pas. » Son regard la détaille tandis qu’il se demande pour quelle raison Naomi s’imagine que les lieux de rendez-vous qu’elle fixerait elle-même pourraient lui déplaire. Elle préfère qu’il reste décisionnaire pour ce genre de choses et il est sur le point de découvrir pourquoi. « Je ne voudrais pas que mon choix te mette mal à l’aise. » Cette raison le fait timidement sourire car ce n’est pas tous les jours que l’on respecte ainsi sa zone de confort. Carl n’étant pas à l’aise dans beaucoup d’endroits son entourage préfère parfois le secouer un bon coup, ce qui peut porter ses fruits et le pousser à s’ouvrir davantage au monde, ou s’avérer contreproductif si le moment est mal choisi et que le bonhomme en ressort plus frustré qu’autre chose. Plus une question d’habileté que de chance, en vérité. « C'est gentil de t'en inquiéter. » il souffle en baissant les yeux, sans perdre son sourire. Dans ces conditions Carl veut bien avoir son mot à dire sur leurs prochains points de rencontre, il demandera juste toujours son avis à Naomi parce qu’il doute de ses capacités à faire le bon choix, sans grande surprise.

Le bonhomme s’adonne à la photographie dès qu’il en a le temps par ici car cette nature ne cessera jamais d’enchanter son regard, et même s’il ne montre habituellement pas les clichés qu’il peut prendre, convaincu que ça n’intéresserait pas grand monde. La dernière fois que Carl a tenté d’initier quelqu’un à l’une de ses passions les choses ne se sont pas passées comme il l’avait espéré, alors depuis il a tendance à garder pour lui ce qui l’anime à moins de n’être invité à en faire le partage, comme avec Naomi aujourd’hui. « Un point pour toi. Les couleurs automnales sont superbes. » Il n’aurait pas mieux dit et cette palette de couleurs est aussi celle que le bonhomme préfère porter, les teintes chaudes dominant très largement son dressing. « Et elles te vont vraiment bien. » il note en l’observant se fondre parfaitement dans le paysage avec sa robe verte et ses cheveux bruns, même s’il se demande s’il existe un seul environnement où Naomi ne ressortirait pas bien. Le garçon manque après ça de perdre ses moyens sur la question de la progéniture qu'il n'est pas près, ni prêt d'avoir. C’est un peu la dernière chose à laquelle Carl peut songer aujourd’hui, et pas seulement parce qu’il se considère trop jeune pour ça. Il n’est pas capable de se projeter dans ce genre d’avenir, car l’idée même de pouvoir prétendre à un avenir dans ce monde le fait déjà s’interroger. Et puis il vous dirait qu’il a des tas de problèmes à régler avant ça, la plupart avec lui-même. « Je comprends. » Peut-être regrette-t-elle d’avoir posé cette question mais il ne faut pas, Carl n’est pas en sucre et ce n’est pas la première fois que le bonhomme est un peu dépassé par ce qu’on lui demande. Elle pourra toujours lui reposer la question dans dix ans, mais il sait très bien que Naomi se sera lassée de lui d’ici là. « Je ne sais pas. » Elle semble pensive, et cette réponse peu affirmée l’étonne un peu. Il avait tendance à croire que les femmes pouvaient toutes se positionner quant à un éventuel désir de maternité, mais Carl découvre qu’il est peut-être bien possible de demeurer indécise sur la question. « Je ne pense pas. » Cette fois Naomi a l’air de savoir un peu mieux ce qu’elle veut ou plutôt ce dont elle ne veut pas, même si elle reste dans le vague et dans l’hypothétique. Ce n’est peut-être pas le moment pour elle non plus d’y penser, trop tôt ou pas en adéquation avec sa vie actuelle, qui ne lui permet pas forcément d’étudier cette possibilité. « Je crois que je suis trop égoïste pour ça. » Carl intègre un peu difficilement cette raison donnée par l’escort, il a même du mal à l’entendre parce qu’il n’aurait pas cru pouvoir un jour poser un tel adjectif sur elle. « Toi égoïste ? » il relève d'un air confus, ses yeux l’observant comme pour tenter d’y voir clair. « C'est pas comme ça que je te vois, moi. Depuis qu'on se connait t'es même vachement à mon écoute et tu fais tout pour que je me sente bien, quelqu'un d'égoïste ferait pas ça. » Elle penserait à son propre confort avant de songer à celui de son client si elle était égoïste, parce qu’il ne peut quand même pas croire qu’elle est aussi précautionneuse seulement avec lui. Naomi lui a même dit dès leur première entrevue qu’elle s’assurerait de lui laisser le meilleur souvenir possible, elle se soucie de lui et de comment il peut se sentir alors non, égoïste n’est définitivement pas une étiquette qu’il désire lui apposer. « Avec plaisir. » Il pourrait lui dire que le plaisir est partagé et qu’il se réjouit de pouvoir un jour se rendre dans un vignoble à ses côtés. Ce sera leur petit truc, une autre découverte qu’il devra à Naomi et un lieu qui se prêtera peut-être aussi à quelques photos - entre autres choses.

En parlant de photos, celle que Carl entrevoit de faire n’a aucune chance de fuiter à partir du moment où il assure à Naomi qu’il se limitera à un usage purement personnel dudit cliché. En soi il ne détaille pas vraiment ce qu’il compte en faire, l’essentiel est simplement qu’elle ne s’imagine pas qu’il la fera tourner auprès de potes qu’il n’a pas, car le bonhomme n’est vraiment pas du genre à partager ce genre d’exclusivités avec d’autres. S’il désire avoir une photo d’elle c’est justement pour pouvoir ensuite se dire qu’elle n’appartient qu’à lui, alors on peut compter sur lui pour la conserver précieusement et pour que d’autres yeux ou d’autres mains ne s’y posent pas. « D’accord. Je ferai au mieux. » Naomi n’a qu’à rester naturelle, elle n’a pas besoin d’en faire des tonnes parce qu’il ne doute pas du fait qu’elle est naturellement photogénique. « De toute façon, l’ère du numérique fait que si la photo ne te convient pas, tu pourras toujours en reprendre une. » Il évitera quand même de la mitrailler et de lui donner l’impression de ne pas s’appliquer, même si Carl a l’excuse de faire beaucoup plus de clichés de paysages que de sujets humains. Une photo immortalisant leur rencontre au parc verra bien le jour mais elle ne sera finalement pas prise par le bonhomme, la disponibilité d’un couple de passants permettant à Carl d’y figurer lui aussi. Et il n’est plus qu’une boule de nerfs après ça aux côtés de Naomi, les objectifs l’ont toujours rendu très inconfortable alors c’est à se demander pourquoi il a tenu à faire cette photo à deux, si ce n’est pour le symbole. Naomi tente de trouver les mots pour le pousser à la détente mais le bonhomme peine à arborer un visage paisible et à ne pas bêtement trembler. « Arrête de t’excuser. » Il s’en veut, pourtant, de ne pas être aussi décontracté qu’elle et il craint également que Naomi se mette en tête que le problème vient d’elle. Ce n’est pas le cas, Carl est juste sacrément intimidé et mis face à l’une de ses grandes insécurités, voilà pourquoi son calme l’a abandonné à l’instant même où ce téléphone a été braqué sur eux. Mais Naomi l’apaise avec un baiser placé au bon moment, et certainement aussi au bon endroit, pour que le bonhomme relâche d’un coup cette pression inutile qu’il se mettait jusque là. La photo est peut-être bien sauvée grâce à ça, et il est justement temps de découvrir si le souvenir qu’il souhaitait garder est à la hauteur de ses espérances. Carl saisit bien sûr la première occasion pour se déprécier car le contraire aurait été beaucoup plus étonnant, n’est-ce pas. « Tu dis toujours ça, mais je suis sûre que c’est faux. » Si seulement ça l'était, mais Carl est particulièrement convaincu de ce qu'il avance. Il ne se trouve pas beau en photo, pas plus qu’il ne se trouve beau dans un miroir. Et à côté de la splendeur de Naomi, forcément, le garçon fait un peu tâche. « C’est gentil. » « C'est sincère. » il rétorque aussitôt en croisant son regard, tandis que pendant un instant Carl pourrait presque croire que ce compliment la trouble. Mais non, il doit se faire des films car Naomi doit avoir l’habitude que l’on souligne sa beauté alors il ne doit même pas être un peu original, lui, en le disant.  « Fais voir. C’est vrai qu’on est beaux. » Cette confirmation vaut à Carl d’afficher un franc sourire, et son premier réflexe est de dupliquer la photo au cas où une manœuvre malheureuse devait un jour entraîner sa perte. Il en conservera une copie sur son ordinateur aussi, à l’image de toutes les photos revêtant une importance particulière à ses yeux. « Tu avais déjà fait ce genre de photo avec.. un client ? » il ose demander quitte à se montrer un poil trop curieux, juste avant de s’assurer que Naomi n’aurait rien contre le fait de remplacer l’actuel fond d’écran de son téléphone. « Non, tu fais comme tu veux. » Il préférait tout de même demander avant, c’est plus correct et il n’est pas mécontent d’entendre que l’idée ne la dérange pas. « J’aime beaucoup les couleurs. C’est toi qui l’a prise ? » Carl hoche lentement la tête tandis que ses yeux se préparent déjà à voir disparaitre cette photo de coucher de soleil qui a longtemps trôné sur son téléphone. « Oui quand je vivais à Brighton, il y avait cette jetée où je me rendais très souvent. » Pour ne pas dire quasiment tous les jours, les choses se passaient si mal avec sa famille d’accueil que le bonhomme devait à tout prix s’évader et le Brighton Pier était l’endroit rêvé pour ça. « Cette ville me manque parfois, et pourtant j'ai pas trop aimé ma parenthèse anglaise. » C’est assez paradoxal et sans doute aurait-il pu réellement s’y plaire si son séjour y avait été bien différent. Mais on ne réécrit pas le passé, et Brighton est officiellement derrière lui aujourd’hui. « Si tu aimes aller à la plage, c’est aussi un endroit que nous pourrions fréquenter. » Cette proposition le laisse d’un coup bien silencieux. Carl a beau aimer la plage il le voit comme l’occasion inévitable de se dévêtir, et il n’est pas sûr d’en être capable. C’est peut-être ce que Naomi attendrait de lui en l’y amenant alors il ne veut pas s’engager à la légère dans quelque chose de potentiellement insurmontable pour lui. « Je pourrais t’amener dans des endroits peu connus des non-initiés. Et on pourrait y aller pour le crépuscule, pour éviter les regards des autres. » Les yeux du garçon s’illuminent et il retrouve doucement le sourire, car les choses lui plaisent quand même bien plus présentées de cette façon. « Ça me plairait bien, oui. Je connais encore peu cette ville alors je te ferais confiance, à quel genre d'endroits tu penses ? » Des lieux que les non-initiés comme lui ont peu de chance de connaitre selon elle, bien sûr que ça l’intrigue et pique sa curiosité. Carl s’aventure alors dans une grande réflexion interne, et l’une des questions qu’il vient à se poser concerne la perception que le couple qui les a photographié a pu avoir de leur duo. Ont-ils pensé que Naomi et lui formaient un couple, eux aussi ? Entre la tête posée sur l’épaule et le baiser sur la mâchoire, il y avait sans doute matière à le croire. « Si tel était le cas, est-ce que ce serait grave ? » Le regard de Naomi ancré dans le sien le déstabilise, au moins autant que cette question qu’il est bien forcé d’étudier. Le terme « grave » n’est pas celui que Carl aurait pour sa part employé. « Je.. je crois que non. » il balbutie en cherchant ses mots au niveau de l’horizon, car affronter le regard de Naomi s’avère trop compliqué pour le bonhomme qui capitule bien vite. « C'est juste que.. les gens se demanderaient ce qui peut bien t'intéresser chez moi. » Ce n’est même pas la différence d’âge qui pourrait choquer selon lui, car peut-être que celle-ci ne saute même pas aux yeux. Non, pour lui c’est bien ce fossé physique entre eux qui pourrait laisser les gens perplexes. « Et je les comprendrais. » il complète même, tête baissée vers ses mains avant de se racler la gorge. Il n’est jamais fier d’affirmer ce genre de pensées à haute voix et il aimerait exagérer, oui, il aimerait vraiment en rajouter. Sauf qu’à ses yeux Naomi est une très belle femme dont il n’aurait jamais pu attirer l’attention s’il n’avait pas payé pour ça, et ce parce qu’il n’a rien pour lui, toujours si on l’écoute. Il se sent pitoyable Carl quand son manque de confiance le fait tomber si bas, mais elle ne lui laisse pas le temps de se flageller. « Carl ? » Son regard ose enfin remonter vers elle et toute son attention ne repose plus que sur Naomi à présent. « Oui ? » Il ne sait pas s’il doit appréhender la suite, ou si elle compte juste lui demander d’arrêter son auto dépréciation. Carl se retrouve incapable de défaire leurs regards, et c’est après plusieurs secondes d’observation mutuelle qu’elle poursuit enfin. « Embrasse-moi. » Il n’en faut pas plus au bonhomme pour être pris d’un sursaut, cette demande s’inscrit dans une suite assez logique des choses mais elle n’en est pas moins déconcertante. Est-ce qu’il en a envie ? Oui, terriblement. Il ne s’en sentirait pas du tout forcé, mais il n’a jamais initié le moindre baiser et redoute forcément de mal s’y prendre. Doit-il ou non incliner sa tête, y mettre la langue, se montrer tactile.. tant de questions que Carl finit par balayer pour réduire le peu de distance subsistant entre eux, et se jeter tout bonnement à l’eau. Un premier baiser du bout des lèvres, timide et incertain, que le garçon entend bien vite rattraper avec une seconde tentative, un peu plus affirmée cette fois. Sa main glisse même sur le tissu de sa robe et vient se placer dans son dos, sans pour autant oser la ramener contre lui. Il n'avait pas ressenti ça depuis Murphy, qui lui avait offert son tout premier baiser et ne l’a d’ailleurs jamais su. Ces lèvres ne sont que les deuxièmes que les siennes rencontrent, si douces et si pulpeuses que Carl ne peut même plus s’en détacher. Tous ses sens sont en éveil, son cœur bat à tout rompre et un long frisson parcourt son échine pendant qu’une flopée de papillons prennent leur envol au plus profond de son ventre. Carl se laisse emporter tout entier par ce baiser rompu à contre-coeur lorsque reprendre son souffle devient, finalement, une nécessité. « C'était bien ? » il demande en éloignant légèrement son visage, son regard se mêlant à nouveau à celui de Naomi. Son avis est crucial, il ne veut surtout pas qu’elle lui mente s’il a été le seul à apprécier ce moment. « J'aurai le droit de t'embrasser comme ça pendant qu'on.. ? » Il ne lui manque que deux mots, mais ils ne veulent manifestement pas sortir. « Tu sais. » il laisse entendre dans un sourire gêné, ses yeux se mettant une nouvelle fois à fuir en direction de l’horizon assombri. Son cœur n’en finit plus de s’emballer, ses pensées sont sens dessus dessous et Carl donnerait actuellement tout pour pouvoir se cacher compte tenu de la requête qu’il s’apprête à formuler. Mais il regrettera, s'il ne le fait pas. « J'aimerais bien qu’on le refasse.. si t'es d'accord. » Il a apprécié et aimerait beaucoup prolonger l’expérience, mais sa façon de le demander ferait presque penser à un enfant qui n’oserait pas reprendre du dessert. Trop gourmand, sans doute.
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Message(#)(naomi #2) your kiss is on my list EmptyVen 10 Juin 2022 - 22:41

Pour la première fois, Naomi sentit le regard de Carl s’appesantir sur elle. Cette fois-ci, il ne cherchait pas à se cacher. Ses prunelles s’attardaient plus longuement sur elle. Son visage, son buste, ses jambes. À cet instant précis, l’escort-girl s’interrogea sur les pensées de l’Irlandais. Voir quoi convergeaient-elles ? Ses doutes et ses incertitudes, qui lui bouffaient la vie ? L’inévitable moment où ils se retrouvaient nus, tous les deux ? Le corps de Naomi, son principal avantage, serait-il à l’inverse un barrage pour ce novice ? Elle ferait tout pour l’aider à surmonter ses craintes et son manque d’expérience. Lentement, gentiment, patiemment. Elle le séduirait, et le ferait se noyer dans son regard clair pour lui faire oublier ses doutes. Elle prendrait soin de lui, et s’arrangerait pour que sa première fois soit aussi exceptionnelle qu’inoubliable. « C’est vrai. » Concéda l’escort-girl en inclinant légèrement la tête. Des choses à montrer ? Elle n’allait pas prétendre l’inverse ; elle savait que, pour la plupart des gens, sa plastique faisait rêver. Les femmes auraient aimé avoir sa poitrine généreuse, son fessier rebondi, ses longues jambes ou sa taille de guêpe ; quant aux hommes, ils bavaient devant ses courbes féminines toujours soigneusement mises en valeur, louchaient sur son décolleté plongeant, contemplaient sa démarche féline assurée. Naomi savait qu’elle faisait tourner les têtes sur son passage, et elle s’en satisfaisait pleinement : c’était là sa seule qualité, sa seule force. Lorsque le temps ferait son oeuvre sur elle, que lui resterait-il ? Cette peur, sourde, la tiraillait et lui grignotait le cerveau. Elle n’en faisait pas étalage ; cela ne correspondait pas à son personnage, à l’image d’elle qu’elle souhaitait renvoyer aux autres. « Mais comme tout le monde, j’ai mes complexes. » Avoua-t-elle en haussant les épaules. Derrière son masque de certitude et son côté hautain, elle n’était pas aussi confiante qu’elle le laissait paraître. « Mais si tu crois en toi, rien ne te résiste. » En tout cas, c’était son postulat de départ pour éviter d’être prise de court. Elle comprenait que son interlocuteur, jeune et inexpérimenté, ne soit pas aussi à l’aise qu’elle sur ce terrain. Mais, foi de Naomi, elle ne le laisserait pas se déprécier en sa compagnie. Contrairement à ce qu’il avançait, il n’était pas affreux, pas ridicule, pas immonde. « Je t’apprendrai. » Murmura-t-elle en lui faisant un clin d’oeil, consciente de la montagne de travail à laquelle elle devrait s’atteler. Mais les challenges ne lui faisaient pas peur, à Naomi ; elle aimait se battre jusqu’au bout, pour les causes justes. Elle posa le bout de son doigt manucuré sur le torse de son interlocuteur. « Tu seras bien obligé de t’exposer à mes côtés, tôt ou tard. » Dit-elle en croisant le regard de Carl. Oserait-il se confronter à elle jusqu’au bout ? Ou finirait-il par contempler le sol ? Elle le mettait presque au défi d’oser. Au défi de se confronter à elle, au défi de soutenir ses prunelles claires. « Et je suis sûre qu’aujourd’hui, cette idée te terrifie. » Sa peur n’était pas rationnelle. Mais elle se garda bien de le lui dire, pleinement consciente qu’il n’était pas dupe et qu’il devait déjà le savoir. À moins que… « Mais il n’y a aucune raison pour que ce soit le cas. Tu verras, tout se passera bien. » Murmura-t-elle d’une voix douce. Avec l’expérience, elle avait eu affaire à de nombreux amants. Elle avait eu des relations sincères, avec des hommes qui l’avaient aimée. Et elle avait eu des relations des hommes riches qui l’avaient exhibée, avec des hommes en mal de tendresse, avec des maris en manque, avec des diplomates en rut, avec des personnalités publiques en quête de sensations fortes, avec des hommes peu gâtés par la nature, avec des hommes bien plus âgés qui se cherchaient une seconde jeunesse, avec des jeunes qui voulaient s’amuser… les profils étaient différents, et variés. Mais Naomi n’avait jamais reculé. Professionnelle jusqu’au bout des ongles, c’était la raison pour laquelle elle en était toujours là, aujourd’hui. Et parce qu’elle prenait soin de ses clients, comme elle le démontrait une fois de plus en compagnie de Carl. La dernière chose qu’elle souhaitait, c’était de le mettre dans l’embarras à cause d’une (mauvaise) décision qu’elle aurait prise. « C’est normal. » Répondit-elle en haussant les épaules, comme si cela était la chose la plus naturelle au monde. Il lui avait déjà révélé son innocence, et la plupart de ses gestes (ou plutôt, son absence de geste) prouvait qu’il ne mentait pas. Elle n’allait pas le confronter immédiatement aux vices et autres plaisirs nocturnes qu’elle aimait… A moins qu’il n’en fasse la demande. Mais ça, ce serait pour plus tard, peut-être. En attendant, elle allait s’employer à faire de lui un homme.


S’il y avait bien un sujet que Naomi ne pensait pas aborder aujourd’hui, et encore moins avec l’un de ses clients, c’était bien les enfants. C’était, à son sens, une image opposée à celle qu’elle voulait renvoyer d’elle. Ce n’était ni exaltant, ni excitant, et ce n’était certainement pas glamour. Pourtant, Carl ne sembla pas se formaliser de ce sujet, qu’il traita comme n’importe quel autre. Elle gloussa lorsqu’elle l’entendit chanter ses louanges, mais ne put s’empêcher d’émettre quelques réserves. « Être gentille avec toi et à ton écoute ne signifie pas pour autant que je sois prête à prendre un risque considérable avec mon corps, ni même que je sois prête à me lever à quatre heures du matin pour donner à manger à un nourrisson. » Confessa-t-elle en souriant. Naomi savait très bien que si ces deux arguments étaient recevables pour quiconque les entendait, elle savait aussi qu’elle se mentait à elle-même. Bien sûr, ça l’inquiéterait ; mais ça n’était pas suffisant pour réprimer ses envies et autres aspirations personnelles. « Et je ne te parle même pas du fait de le changer. » Ajouta-t-elle en faisant la moue. Encore un pseudo-argument, qui n’étonnerait probablement pas Carl. L’escort-girl était toujours si apprêtée — cheveux, vêtements, ongles. Faire croire qu’elle détestait les choses sales (aussi naturelles puissent-elles être) n’était donc pas difficile… Mais ce n’était pas aussi évident que ce qu’elle voulait bien laisser entendre. Cependant, son client n’avait pas besoin d’en savoir davantage ; ses tourments ne concernaient qu’elle, et elle n’allait certainement pas prendre le risque de griller ses chances avec Carl, en lui fichant la frousse avec ses angoisses. Elle devait être un objet de fantasme à ses yeux ; pas une femme dont le désir de maternité se faisait de plus en plus prononcé.


Le téléphone portable de Carl entre ses mains, elle observait leurs sourires figés et constata le naturel de cette photographie. C’en était presque surprenant, quand on connaissait le contexte de leur rencontre et les liens qui les unissaient. Elle lui rendit son bien, et se tendit imperceptiblement lorsqu’il lui demanda si elle avait déjà fait ce genre de photo avec un autre client. Elle réfléchit pendant quelques secondes, et secoua finalement la tête. « Non. » Répondit-il, en oubliant volontairement de préciser qu’elle s’était illustrée dans d’autres domaines. Carl lui ayant déjà dit qu’il se rendait parfois sur des sites pornographiques, elle espérait de tout coeur que son client ne tomberait jamais sur ses frasques. Déjà peu sûr de lui, elle était persuadée que la voir s’envoyer en l’air avec un autre pourrait clairement lui filer des complexes, ou le bloquer dans ses projets. « On pourra en prendre une à chaque rendez-vous, si tu veux. » Proposa-t-elle en souriant légèrement. Puisqu’il semblait aimer l’idée de se constituer des souvenirs en sa compagnie, alors elle l’aiderait. « Je sais que tu ne vas pas me croire, mais… Tu as vraiment du talent. » Fit remarquer l’Australienne, alors qu’elle observait le fond d’écran de Carl. La photo était jolie, tout comme les couleurs qui la composait. Une certaine forme de sérénité se dégageait de ce paysage idyllique, et l’escort-girl aurait volontiers voulu être transportée dans ce cadre inaccessible. « Peut-être qu’un jour tu y retourneras avec quelqu’un qui compte, et ça changera ta vision de la ville. » Suggéra la brune. « Les bons souvenirs chasseront les mauvais. » Et une nouvelle page pourra être écrite. Elle savait qu’être dévêtu lui posait problème, mais elle n’hésita pas à lui proposer de venir à la plage en sa compagnie. Pas dans l’immédiat, et certainement pas dans un endroit ultra-fréquenté. Elle précisa : « Il y a des criques superbes, dans les parages. Il faut marcher un peu, mais… Ça en vaut vraiment la peine. Tu arrives dans un petit endroit, loin de tout et de tout le monde. T’as vraiment l’impression d’être seul au monde. » Et c’était idéal pour un rendez-vous romantique, mais elle se garda bien de le préciser. Pas question de l’angoisser sur une situation qu’ils n’avaient pas encore vécu. Naomi secoua la tête, et gloussa doucement. « Tu ne crois pas que l’inverse pourrait aussi être vrai ? » Question purement rhétorique, et elle enchaîna : « Tu ne dois pas te soucier de ce que les gens peuvent penser de toi, de moi, de l’image que nous renvoyons. » Elle haussa les épaules, et passa une main dans ses cheveux. Elle pencha légèrement la tête, déterminée à croiser le regard de son client pour lui faire entendre son point de vue. « On s’en fout, Carl. On s’en fout tellement. » Elle souriait, largement. Elle souriait parce qu’elle savait qu’elle était dans le vrai, parce qu’elle n’aurait aucune honte à se balader main dans la main avec lui, en public.


Il y avait bien longtemps que Naomi n’avait pas été embrassée de la sorte, en tout cas lors d’un premier rendez-vous. Habituellement, elle subissait plutôt les assauts et envies furieuses et irrépressibles de ses clients, et il n’était pas rare que ceux-ci prennent un malin plaisir à croquer dans ses lèvres charnues. Mais, contrairement à Carl, ses clients usuels n’avaient qu’une seule envie, une seule chose en ligne de mire : la baiser. Elle était un corps dont ils voulaient profiter, un corps qu’ils voulaient posséder, un corps dont ils voulaient pleinement jouir. Carl, lui, appréhendait ses entretiens avec l’escort-girl d’une autre manière. Il ne voulait pas uniquement consommer, il voulait partager. Et ça le rendait d’autant plus touchant, d’autant plus émouvant. « C’était très agréable. » Répondit Naomi, avec sincérité. Franchement, elle était même presque surprise de constater que son client avait fait preuve d’audace et de ténacité. Il ne s’était pas contenté d’un seul et simple baiser, comme sa timidité aurait pu le laisser présager. Non, il avait d’emblée réitérer l’expérience, comme si cette première expérience avait eu un goût d’inachevé pour lui. « Pendant qu’on fera l’amour ? » Compléta-t-elle, alors qu’elle souriait largement. Contrairement à lui, elle n’avait peur ni des mots, ni de l’acte. Et elle prenait un malin plaisir à le charrier, à voir ses joues se teinter de rouge. Elle pencha la tête, dit à voix basse : « Non seulement tu pourras, mais en plus tu devras. Pas uniquement pendant. Avant et après, aussi. » Ses lippes s’étiraient en un sourire malicieux. Elle l’imaginait en amant doux et passionné, ses bras enroulant son corps après l’amour. Elle l’imaginait, inspirant à plein poumon l’odeur de son cou, de ses cheveux. Et ça lui donnait envie, à Naomi. La scène la faisait doucement rêver. « Et lors de nos futurs rendez-vous, évidemment. » Ajouta-t-elle. Si c’était une évidence pour elle, elle préférait le préciser à Carl. Le connaissant, il se ferait des noeuds au cerveau si elle ne se montrait pas suffisamment claire et explicite sur le sujet. Il fallait qu’il soit lui-même… Comme quand il lui demandait s’ils pouvaient à nouveau réitérer l’expérience. « C’est d’accord. » Dit-elle, ses prunelles plongeant dans celles de Carl. Elle n’allait pas lui refuser quelques baisers, non. S’il avait été maître de sa précédente tentative, cette fois-ci, l’Australienne souhaitait prendre la suite en main. Elle voulait qu’il sente que ce moment était partagé, et non pas à sens unique. Elle voulait aussi qu’il découvre qu’il y avait d’autres façons de s’embrasser. « Mais cette fois-ci, c’est moi qui vais t’embrasser. » Une fois de plus, ce n’était ni une demande, ni un ordre, mais simplement une constatation. Naomi allait partir à l’assaut de son client, et à cette simple pensée, elle sentit un petit frémissement d’excitation lui parcourir l’échine. Elle posa sa tête contre son épaule, et glissa malicieusement contre lui, jusqu’à sentir son nez frôler son cou. « Je vais te montrer qu’il y a plusieurs façons de faire. » Déclara-t-elle simplement, ses lèvres se posant finalement sur la peau fine de Carl. Une première fois, puis une deuxième. Elle le sentait tendu à ses côtés, comme appréhendant ce qui allait se passer. Elle dévia légèrement la tête, l’embrassant toujours de temps à autre, avant de murmurer : « Tes mains. » Comme une évidence pour elle, comme une équation inconnue pour lui. Elle déposa ses lèvres entre sa mâchoire et son oreille, et se fit plus explicite : « Tu peux t’en servir. En passer une dans mon dos pour me rapprocher de toi… » Elle reprit le chemin de ses baisers, longeant sa mâchoire avec application. Elle se demandait si l’Irlandais était en capacité de recevoir les informations qu’elle distillait, ou si l’ensemble de son être se laisser bercer par les douceurs qu’elle lui prodiguait. « Ou dans mes cheveux et sur ma nuque pour exercer une pression, et que ma bouche ne quitte plus ta peau. » Elle s’arrêta un bref instant à la lisière de son menton, et se redressa finalement pour être face à lui. Elle prit soin de ne jamais rompre le contact physique entre eux, respirant son odeur. Sa bouche effleura la sienne, sans que l’Irlandais n’obtienne gain de cause. Elle jouait avec lui, momentanément. Elle voulait lui faire comprendre qu’un baiser pouvait être bien plus que simplement deux bouches qui se rencontrent ; un baiser, ça pouvait vouloir dire énormément de choses. Sa main gauche se posa sur l’épaule de Carl, et remonta jusqu’à sa joue. Elle exerça une légère pression, l’obligeant inconsciemment à tourner la tête vers elle. Leurs souffles s’écrasèrent l’un contre l’autre, et Naomi ferma les yeux à l’instant où ses lèvres percutèrent avec délicatesse celles de son client.


@Carl Flanagan
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Message(#)(naomi #2) your kiss is on my list EmptySam 18 Juin 2022 - 20:12


☾ your kiss is on my list
I don't feel the need to give such secrets away, you think maybe I need help, no, I know I'm right, I'm just better off not listening to friends' advice. When they insist on knowing my bliss, When they want to know what the reason is, then I tell them why your kiss is on my list
@NAOMI CARLSON ☆ CARL FLANAGAN


Qu’est-ce qu’il ne donnerait pas pour être bien dans sa peau et arrêter de se cacher sous plusieurs couches de vêtements, en été comme en hiver. Et pour avoir surtout un corps aux atouts incontestables comme Naomi, car ce n’est pas cette carcasse frêle et chancelante que Carl traine partout qui mériterait selon lui d’être montrée. Il comprend qu’avec un corps pareil elle ne s’interdise rien et il serait certainement le premier à s’émerveiller s’il la voyait parader en tenue légère, cette robe qu’elle porte aujourd’hui faisant déjà son effet sur le bonhomme. « C’est vrai. Mais comme tout le monde, j’ai mes complexes. » Carl ouvre de grands yeux ébahis face à cet aveu, dont il peine à croire qu’il puisse être réel. « Des complexes ? » il relève sans perdre son air surpris, car il ne lui trouve tout simplement aucun défaut et ce n’est pourtant pas faute de l’observer avec attention. Il ne l’a pas encore vue sous toutes ses coutures mais il peut déjà le dire : elle a tout ce qu’il faut, là où il faut. « Comment c’est possible ? » Naomi a même tout ce dont un homme pourrait rêver et bien plus encore, au point de lui rappeler l’aventurière numéro un dans son cœur, cette chère Lara dont elle n’aurait aucun mal à emprunter les traits. Il pourrait lui en faire la demande un jour, petit plaisir personnel que le garçon sera peut-être tenté de s’offrir et pour lequel il pourra même ajouter quelques billets de plus, si elle accorde aussi ce genre de prestations. « Mais si tu crois en toi, rien ne te résiste. » Oh, ça, Carl veut bien le croire mais comment dire qu’il ne risque pas de pouvoir s’identifier à ces paroles. L’assurance est bien la dernière chose qui le caractérise, sa confiance en lui ayant été longuement piétinée par Hector et par tous ceux qui ont ensuite pris le relais pour le mettre plus bas que terre à leur tour, dissimulés derrière leur écran d’ordinateur. « Oui mais.. je sais pas faire ça, moi. » Il n’est pas fier de l’avouer même s’il n’apprend rien à Naomi qui sait déjà qu’il part de très loin en la matière, pour l’avoir déjà entendu se dénigrer et pour avoir aussi constaté que ses postures sont toujours les moins affirmées au monde. « Je t’apprendrai. » L’objectif à atteindre a de quoi faire peur, tant le chemin pour y parvenir promet d’être long. Elle accomplirait un exploit supplémentaire en lui inculquant une bonne dose d’assurance, en plus de sa mission initiale consistant déjà à faire découvrir tout un monde au garçon. Mais elle semble y croire, pendant que Carl boit la moindre de ses paroles. « Tu seras bien obligé de t’exposer à mes côtés, tôt ou tard. » Il déglutit en se remémorant le grand défi à relever, et toutes les barrières qu’il devra pulvériser pour pouvoir entreprendre ce grand saut avec elle. Dépasser ses craintes, ses nombreux complexes et toutes les idées préconçues qu’il peut avoir sur l’acte charnel, découlant de sa consommation de vidéos au réalisme discutable. « Et je suis sûre qu’aujourd’hui, cette idée te terrifie. » Lentement Carl hoche la tête car il ne pourra pas le nier, ses yeux baissés indiquant à eux seuls une forme d’aveu. « Un peu. » Pour ne pas dire beaucoup, ce qui ne lui donne pourtant pas moins hâte de se jeter à l’eau. Carl est un garçon paradoxal et il le prouve encore, sa première fois l’angoisse autant qu’elle le rend impatient parce qu’il n’éprouve pas seulement le besoin de faire comme tout le monde à un âge où cette virginité commence à peser vraiment lourd, non. Il rêve aussi de ce moment depuis longtemps et cette motivation existe bien derrière cet océan de craintes, à l’intérieur duquel Carl finira peut-être par avoir pied quand Naomi l’aura suffisamment préparé et guidé. « Mais il n’y a aucune raison pour que ce soit le cas. Tu verras, tout se passera bien. » Ses insécurités pourraient l’amener à en douter, et même à croire que cette fois encore il gâchera tout. Mais il ne sera pas seul face à ce vaste inconnu, Naomi sera là pour lui tenir la main et c’est à deux qu’ils franchiront cette porte renfermant tout ce dont Carl a pu se délecter à travers d’autres, jusqu’ici. Un jour ce sera à son tour, il ne sera plus simple spectateur et il s’imagine encore difficilement à la place de ces hommes qu’il a pu envier pendant ses nombreux visionnages. Parce que ça lui semble bien trop beau, d’une part, et parce qu’atteindre un tel degré d’intimité avec quelqu’un lui parait encore insurmontable aujourd’hui. « Tu sais.. c’est pas de toi dont j’ai peur. » qu’il confesse en remontant doucement son regard vers elle. Il lui fait confiance, ce n’est pas le souci et puis Naomi est une professionnelle, il ne redoute pas le moindre faux pas de sa part. À vrai dire Carl a beaucoup plus peur de lui-même, et de cet inconnu auquel il finira bien par être confronté. Peur d’avoir mal, ou de lui faire mal. Peur d’en faire trop, ou au contraire pas assez. Peur de ne pas aimer, ou d’y prendre à l’inverse beaucoup trop goût. Il n’a jamais abordé les choses avec la moindre mesure Carl, alors il est presque déjà possible de prédire qu’il flirtera avec les extrêmes, une fois de plus.

Naomi est certes prévenante à son égard mais il y a un monde entre être patiente et indulgente avec lui et consacrer sa vie à un enfant, comme elle s’emploie rapidement à le lui dire. « Être gentille avec toi et à ton écoute ne signifie pas pour autant que je sois prête à prendre un risque considérable avec mon corps, ni même que je sois prête à me lever à quatre heures du matin pour donner à manger à un nourrisson. » Quatre heures du matin ? Les jeunes parents ont bien du courage à son sens, surtout quand on sait combien le sommeil est sacré. Enfin non, lui l’a un peu oublié en l’occurrence car ses nuits sont déjà écourtées mais il doit bien avouer que, présentées sous cet angle, les choses ne font pas tellement rêver. « Et je ne te parle même pas du fait de le changer. » De quoi la dégoûter à l’entendre, alors que changer une couche n’a en principe jamais tué personne. Carl l’observe un instant tout en se demandant pourquoi elle lui a posé la question des enfants à l’origine, si elle-même ne pense pas en avoir un jour. Ça s’inscrivait dans la continuité de leur échange, c’est ce qu’il vaut sans doute mieux en conclure même si ça ne le satisfait qu’à moitié. « Je sais pas trop comment ça marche les bébés, les enfants que je garde sont plus grands que ça. » Carl a pourtant un petit frère de six ans de moins que lui mais il ne garde que peu de souvenirs des premières années de vie de Keefe, et plus généralement de la période qui a précédé le divorce de leurs parents. Il pourrait dire qu’il a oublié les meilleures années de son existence mais ce serait mentir car ils n’ont jamais formé une famille heureuse, et avant le départ de leur père rien ne tenait déjà droit. « Je sais juste que me lever en pleine nuit pour donner le biberon serait pas trop un problème pour moi, comme je dors jamais vraiment. » Et il ne sait pas vraiment pourquoi il le laisse entendre, comme si ses nuits agitées et ses cauchemars récurrents avaient quoi que ce soit à faire dans la présente discussion. Un dormeur au sommeil léger, voilà comment Carl pourrait se présenter pour contourner le sujet même si la réalité est toute autre, et que son problème réside plutôt dans le fait de ne jamais réussir à désactiver son cerveau pendant la nuit. Ses pensées obsédantes ne lui laissent que peu de répit et il vit depuis bien longtemps avec cette fatigue perpétuelle aujourd’hui pleinement intégrée à son quotidien – et après le garçon se demande d'où peuvent bien provenir ses migraines. « Naomi ? » Une question lui vient subitement, le genre de question que Carl ferait parfois mieux de garder pour lui. « Si t’as des enfants un jour, tu penseras à moi pour les garder ? » C’est avec le sourire qu’il présente la chose, sans même se dire que ça pourrait être incroyablement malaisant compte tenu du lien qui les unira bientôt. Pourquoi Naomi voudrait-elle qu’un de ses clients gravite autour de ses éventuels futurs enfants ? Ce sont probablement deux mondes qui n’auraient pas intérêt à se rencontrer, Carl ne visualise simplement pas cette frontière et ne voit pas non plus le mal dans cette demande parfaitement innocente qu’il formule.

Le non qu’il obtient après ça balaie toutes les interrogations qui commençaient à déferler en lui. Carl s’était demandé à quoi pouvaient ressembler les photos que Naomi faisait avec d’autres, si elle se montrait aussi tactile avec tous ses clients ou si ce baiser sur sa mâchoire était une exclusivité offerte rien qu’à lui. Il aurait aussi voulu savoir sur combien de fonds d’écrans l’escort pouvait figurer en dehors du sien mais il n’aura pas à le faire, car elle n’a pas cette habitude avec d’autres et le lui fait clairement savoir. « Tant mieux. » Il ne cache pas vraiment sa joie Carl car il possède une chose que d’autres n’ont pas, pour une fois que ce n’est pas l’inverse et qu’il n’a rien à envier à personne. C’est seulement entre Naomi et lui, on ne pourra pas lui voler ça et ça pourrait même devenir leur petit rituel comme elle ne tarde pas à le lui proposer. « On pourra en prendre une à chaque rendez-vous, si tu veux. » « Oh ? » Une photo souvenir à chaque entrevue ? L’idée ne peut évidemment que plaire au bonhomme qui apportera peut-être bien son appareil photo en plus de son téléphone, la prochaine fois. « Oui, j’aimerais beaucoup. » il l’informe dans un large sourire tout en imaginant déjà la multitude de souvenirs qu’ils pourront créer tous les deux. Il en faut peut-être peu pour le faire rêver mais le bonheur est parfois fait de petites choses. « Je sais que tu ne vas pas me croire, mais… Tu as vraiment du talent. » Il reporte un regard déconcerté sur Naomi alors que ces quelques mots suffisent à le perdre totalement. Des compliments Carl n’en reçoit pas souvent et celui-ci est sûrement l’un des plus beaux qu’on aurait pu lui faire, étant donné qu’il met tout son cœur dans ses photos et qu’il ne sait pas faire grand-chose d’autre de ses dix doigts. « Je.. c’est vrai ? » Lui, talentueux ? Il intègre péniblement l’idée jusqu’à ce qu’un petit sourire ne naisse le long de ses lèvres. Elle n’aurait pas d’intérêt à lui mentir, pas vrai ? « Je pensais pas avoir du talent pour quelque chose. » Non, il aurait même été le premier à se dire bon à rien alors que ses aptitudes en informatique sont par exemple reconnues. Hector le lui a bien assez répété pour qu’il ait fini par le croire, mais aujourd’hui il accorde du crédit aux mots de Naomi plutôt qu’à ceux de son beau-père. Parce que ça l’arrange, et qu’il préfère la façon dont elle le regarde. Ses yeux sont des plumes qui le caressent, et non pas des fusils qui le mitraillent. « Merci. » qu’il ajoute d’une voix timide, avant d’avouer que Brighton lui manque malgré le fait qu’il n’y ait pas connu que de bons moments. « Peut-être qu’un jour tu y retourneras avec quelqu’un qui compte, et ça changera ta vision de la ville. » Quelqu’un qui compte.. et pour qui il compterait, lui aussi, ce serait quand même mieux. « Les bons souvenirs chasseront les mauvais. » Ça le fait réfléchir Carl, il aime l’idée sur le papier mais en pratique il ne sait pas trop ce que ça pourrait donner. « Quelqu’un qui accepterait d’y aller avec moi tu veux dire ? » Pourquoi est-ce qu’il sent qu’il ne trouvera pas facilement cette personne, même dans son entourage proche ? Il peut toujours glisser l’idée ici et là mais très franchement, il doute que les volontaires se bousculent. « C’est sûr que ce serait un peu triste d’y retourner seul.. » il admet malgré tout, conscient aussi qu’il connait maintenant assez cette ville pour pouvoir la faire découvrir à quelqu’un. Et des découvertes Carl n’a peut-être pas fini d’en faire à travers Naomi, alors que celle-ci propose de lui faire voir des coins de plage reculés qui devraient le rendre un peu moins soucieux à l’idée de se dévêtir.  « Il y a des criques superbes, dans les parages. Il faut marcher un peu, mais… Ça en vaut vraiment la peine. Tu arrives dans un petit endroit, loin de tout et de tout le monde. T’as vraiment l’impression d’être seul au monde. » Loin de tout et donc à l’abri des regards, c’est l’argument dont Carl avait besoin. Il ne risque pas de tomber la chemise et le reste avec facilité mais il sera peut-être capable de retirer quelques épaisseurs s’ils ne sont que tous les deux. Avec cette garantie-là, oui, il veut bien envisager l’idée surtout si ça peut le préparer aux choses beaucoup plus sérieuses, ensuite. « Je veux trop voir ça ! » Il tient à se sentir seul au monde Carl, c’est un souhait qu’il pourchasse depuis deux ans dans une ville où il n’arrive toujours pas à se fondre dans la masse alors il est évidemment prêt à signer pour oublier tout ce qui l’entoure, le temps d’une parenthèse enchantée. « On ira ensemble alors ? » Son regard se raccroche à celui de Naomi tandis qu’il trépignerait presque déjà d’impatience. « Bientôt ? » Maintenant que ces criques lui ont été vendues il ne va plus pouvoir arrêter d’y penser, et c’est ainsi qu’une nouvelle idée fixe peut bêtement prendre naissance en lui. Quant aux gens qui pourraient se demander ce que Naomi peut bien lui trouver, les choses n’iraient pas forcément que dans un sens du propre avis de l’escort. « Tu ne crois pas que l’inverse pourrait aussi être vrai ? » Il n’en sait rien Carl, il se dit juste qu’il doit faire pâle figure à côté d’elle et il ne pourrait pas en vouloir aux passants de le penser, eux aussi. « Tu ne dois pas te soucier de ce que les gens peuvent penser de toi, de moi, de l’image que nous renvoyons. » Si seulement il en était capable, ah, il se ficherait volontiers du jugement des autres s’il le pouvait. Cette pression permanente ne le quitte jamais et a causé sa perte plus d’une fois, comme lorsque le regard de son père importait plus que nul autre et qu’il était prêt à tout pour gagner son estime. Une franche réussite, comme on a pu le voir. « On s’en fout, Carl. On s’en fout tellement. » Il se contente de lui rendre son sourire, haussant simplement les épaules sans pour autant se faire une raison. Il faudra du temps, aussi, pour effacer tout ça.

Le point culminant de ce rendez-vous restera sans conteste ce premier baiser que le garçon a l’honneur de pouvoir lui-même initier. Il ne sait pas si Naomi retiendra son hésitation du départ ou bien sa seconde tentative, il a certainement fait preuve de maladresse mais le plaisir qu’il y a pris n’en est pas moins réel, et il ose espérer que ce moment n’a pas non plus été déplaisant pour elle. Oh, elle a certainement connu beaucoup mieux avant lui mais Carl débute dans le domaine, pour ça comme pour le reste il a encore tout à apprendre. « C’était très agréable. » Ses joues se teintent de rouge en recevant son deuxième compliment de la soirée, et pas des moindres là encore. Un sourire presque craintif étire ses lèvres tandis qu’il se risque à demander s’il pourra l’embrasser dans d’autres circonstances, sans oser nommer ce à quoi il pense. « Pendant qu’on fera l’amour ? » Il doit rougir de plus belle face à cette question qui le place dans un embarras certain. Bien sûr qu’il songe à ce moment précis, et qu’il rêve déjà de fondre sur ses lèvres pendant que leurs deux corps fusionneront. « Oui c’est.. ce que je voulais dire. » Il n’a simplement pas pu, et il s’en veut de trébucher devant si peu de choses. « Non seulement tu pourras, mais en plus tu devras. Pas uniquement pendant. Avant et après, aussi. » Il devra, ce sera donc nécessaire et pourtant dans ses souvenirs les gens ne s’embrassaient pas beaucoup dans les vidéos qu’il a pu voir. Mais ça c’est peut-être parce que la plupart ne faisaient pas l’amour, justement. « Et lors de nos futurs rendez-vous, évidemment. » « Donc.. » Carl met en ordre ses idées afin de tout récapituler, maintenant que le avant/après/pendant prend tout son sens. « Je pourrai t’embrasser dès que j’en aurai envie ? N’importe quand ? » Il semble en avoir l’autorisation mais il s’inquiète encore de pouvoir mal faire les choses, en tentant de l’embrasser quand il ne faudrait pas. Parce qu’il pourrait bien prendre quelques initiatives, mais seulement si Naomi lui donne son feu vert. Il n’ose pas souvent entreprendre grand-chose Carl mais ici il ne regrette pas d’avoir réclamé un second baiser, que Naomi accepte de lui accorder. « C’est d’accord. Mais cette fois-ci, c’est moi qui vais t’embrasser. » Il frisonne à cette pensée tout en se réjouissant intérieurement que l’initiative vienne d’elle, cette fois. « Je vais te montrer qu’il y a plusieurs façons de faire. » Le garçon prête une oreille attentive à la leçon qui lui est donnée, tout en sursautant lorsque Naomi glisse contre lui avant que ses lèvres n’atteignent son cou. Carl se laisse surprendre par cette proximité et sa respiration s’accélère aux premiers baisers déposés sur sa peau. La zone est sensible, il gémit même légèrement au contact de ses lèvres sur son cou et se raidit à mesure qu’elle gagne de plus en plus de territoire sur lui. « Tes mains. Tu peux t’en servir. En passer une dans mon dos pour me rapprocher de toi… » Il saisit que ses mains ne devront pas rester inactives mais pour le reste, Carl est bien trop absorbé par ces baisers dispersés à présent le long de sa mâchoire comme en témoignent sa bouche entrouverte et sa tête partant en arrière. « Ou dans mes cheveux et sur ma nuque pour exercer une pression, et que ma bouche ne quitte plus ta peau. » Il ne retient véritablement qu’un mot, dans tout ce qu’il entend. « Ta nuque.. » qu’il répète, sans préciser qu’il s’agit de la zone qui lui fait le plus d’effet chez une femme. Il n’est même pas exagéré de dire que le bonhomme a développé avec le temps une véritable fixette pour les nuques, sans pouvoir s’expliquer pourquoi elles l’attirent autant. Les prochaines secondes ne sont qu’une torture pour Carl qui attend désespérément qu’elle ne joigne ses lèvres aux siennes. C’est à elle de le faire, pas à lui alors il se perd dans ses yeux clairs et la supplie en un regard d’abréger ses souffrances, puis laisse échapper un soupir lorsque leurs lèvres se trouvent enfin. Ce baiser le retourne plus encore que le précédent, l’attente et son cou préalablement conquis n’y étant pas pour rien. Très vite Carl actionne ses mains comme elle le lui a dit, en les plaçant d’abord dans son dos pour la rapprocher de lui – dos le long duquel elles glissent, lentement, et s’arrêtent avant d’atteindre sa chute de reins. Il n’osera pas aller plus bas, n’étant pas sûr que ce serait approprié et que Naomi apprécierait. Une main solitaire finit par remonter au niveau de sa nuque qu’il caresse en douceur, tout en prolongeant ce baiser dont il ne veut plus voir le bout. Quand il rouvre les yeux Carl sait à peine où il habite, comme s’il avait été transporté sur une autre planète le temps de quelques secondes. « Personne n’a jamais été aussi doux avec moi. » avoue-t-il d’une voix troublée en éloignant légèrement son visage, sa respiration anarchique mêlée à celle de Naomi pendant qu’il retire ses mains. Il pourrait même dire qu’il a connu tout l’inverse de la douceur, pendant des années, mais ces pensées sont stoppées en plein vol par une invitée inattendue. « Oh non. » Ce qui devait arriver arriva. Carl se tétanise en sentant son entrejambe s’animer tout d’un coup, puis gesticule pour cacher l’évidence de son effervescence, très au sud. Pris de panique le garçon exerce un mouvement de recul soudain avant de lui tourner le dos, car affronter son regard devient subitement impossible. Il a trop peur de ce qu’il pourrait y lire, trop peur aussi qu’elle puisse voir à quel point ces baisers successifs lui ont plu. « Je suis désolé.. tellement désolé. » Il est dévoré par la honte Carl, ce devait être un entraînement aux baisers et c’est comme ça qu’il réagit ? Il n’est pas sûr que ce soit très normal, il craint même que ça en dise long sur son problème comme s’il était le premier homme sur terre qu’un contact peut exciter. Il s’en veut d’être aussi faible et de retrouver ses pulsions d’adolescent, aussi naturelles soient-elles. « Je voulais pas que ça se passe comme ça. » Qu’elle le voit comme ça, plutôt, et qu’elle puisse ainsi croire qu’il est comme tous ces hommes qui ne pensent qu’à ça. Carl voudrait lui hurler sa bonne foi, lui dire qu’il a perdu le contrôle mais il ne sait pas de quoi il a l’air, ni ce qu’elle peut bien penser. Le voilà terrifié à l’idée que Naomi puisse être déçue de lui et de cette réaction incontrôlée qui semble pourtant de bonne augure, pour la suite. Terrifié de passer pour un obsédé, alors qu’il est juste en pleine découverte de son corps et des réponses de ce dernier. Ce n’est évidemment pas la première fois que son entrejambe s’emballe, c’est simplement moins gênant quand ça le prend dans sa chambre et que personne ne peut s’en rendre compte. À présent le bonhomme a l’impression qu’on ne voit plus que ça chez lui, et il disparaîtrait volontiers dans un nuage de poussière s’il le pouvait.

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Message(#)(naomi #2) your kiss is on my list EmptyDim 26 Juin 2022 - 15:10

« Évidemment ! » Gloussa-t-elle en secouant la tête. Comment aurait-il pu en être autrement ? Ce n’était pas parce qu’elle était sûre d’elle et qu’elle savait que son corps était son meilleur atout qu’elle ne lui trouvait pas, pour autant, certains défauts. Elle préférait simplement ne pas s’attarder dessus, consciente que la moindre contrariété pouvait vite venir lui gâcher la vie. « Je suis juste quelqu’un de normal. » Répondit-elle en haussant les épaules, alors que Carl avait vraisemblablement du mal à croire qu’elle ne différait pas de la majorité des gens. Elle se mettait en scène la plupart du temps, et en faisait des tonnes pour jouer le rôle de l’hyper-sexualisation ; visiblement, les ingénus comme Carl gobaient son petit manège, et ce n’était pas pour lui déplaire (bien au contraire). C’était même rassurant, à vrai dire. À l’inverse, l’Irlandais ne cachait rien des doutes et incertitudes qui lui grignotaient le cerveau. Naomi, pas fataliste pour un sou, lui fit remarquer : « Tu es encore jeune. Les choses vont changer, avec le temps. » Avec l’expérience viendrait l’assurance, et avec l’assurance viendrait la confiance. Tout était mêlé ; il fallait forcément passer par certaines étapes essentielles avant d’atteindre un certain niveau de certitude. « Commence par redresser la tête. » Conseilla l’escort-girl, en pointant légèrement son menton vers le haut. Droit, et fier : Carl en était, physiquement en tout cas, capable. « Allez, fais-le. » Insista la brune, en voyant que son client ne lui obéissait pas. « Au moins pendant quelques secondes. » Ce serait déjà une première victoire sur lui-même. La première d’une longue série, comme l’espérait secrètement la prostituée. « Il n’y a que moi pour te voir le faire, tu ne prends pas beaucoup de risque. » Ajouta-t-elle, amusée. Ils étaient cachés des personnes qui se baladaient, et ils avaient la chance de n’avoir aucun témoin aux alentours. Naomi ne l’admettrait jamais à voix haute, et a fortiori devant Carl, mais elle trouvait particulièrement séduisante la simple idée qu’elle puisse l’aider à passer au-dessus de ses doutes et de ses craintes. Ça donnait une autre dimension à leur relation, qui donnait l’impression à l’escort-girl de guider son client le long d’un chemin tortueux, sinueux, mais dont il ressortirait grandi. Il y avait un côté apprentissage et un côté héritage qui n’étaient pas pour lui déplaire — mais seul le temps lui dirait si elle avait atteint son objectif, ou si elle avait échoué. Et, foi de Naomi, elle n’allait pas baisser les bras aussi facilement. « Moi aussi ça me fait un peu peur. » Confessa-t-elle en faisant la moue. Et le fait que l’Irlandais soit l’innocence incarnée ne faisait que renforcer cette impression. En cause ? Son imaginaire, probablement débordant et biaisé par une consommation d’images pornographiques. N’allait-il pas être déçue d’elle ? Une fois nue, resterait-elle à son goût ? « Je ne voudrais pas que tu sois déçu. » Expliqua-t-elle en voyant l’air surpris de son interlocuteur. Préventif et délicat, Carl s’empressa de la rassurer en lui affirmant que ce n’était pas d’elle dont il avait peur. Elle sentit une bouffée de tendresse l’envahir et, s’ils avaient été à un stade plus avancé de leur « relation », elle aurait probablement fondu sur ses lèvres pour le remercier. « Et tu as bien raison. » Répondit l’Australienne, alors qu’un sourire amusé étirait ses lippes. En soi, le fait que ce ne soit pas elle dont il ait peur était déjà une bonne nouvelle ; au moins, elle n’aurait pas à devoir faire ses preuves, lorsque leurs rapprochements se feraient de plus en plus charnels et sensuels. « Parce que je ne te veux aucun mal. » Au contraire ; elle voulait se montrer douce et accompagnante, afin qu’il garde un souvenir impérissable des moments qu’il allait passer en sa compagnie.


« Au moins, tu as un minimum d’interaction avec eux. » Fit remarquer Naomi en haussant les épaules. Elle supposait, sans savoir si elle avait tort ou raison, qu’un bébé ne présentait pas grand intérêt. La communication était limitée (pour ne pas dire carrément inexistante) et, surtout, elle se demandait comment quiconque pouvait répondre aux besoins d’une personne qui ne savait pas clairement s’exprimer. Mais, puisque l’humanité avait désormais quelques dizaines de décennies d’existence, elle présupposait que les parents avaient su trouver les réponses à leurs questions — sinon, l’espèce aurait disparu depuis bien longtemps. « Monsieur Carl est donc un oiseau de nuit… » Fit-elle remarquer en arquant un sourcil, malicieuse. C’était une période qu’elle affectionnait particulièrement. Quand le soleil était couché, une autre vie pouvait commencer. « C’est prometteur pour l’avenir, tout ça. » Elle n’en dit pas davantage, mais s’imaginait déjà escalader les grilles du parc pour une balade nocturne, un rendez-vous au casino, ou quelques pas le long de la jetée. Pas vraiment à l’abri des regards, mais en tout cas suffisamment éloignés et flous aux yeux d’autrui pour que Carl ne se sente pas complètement à son aise. « Hm ? » Dit-elle en relevant les yeux, alors que la question qui s’échappa ensuite de ses lèvres la laissa sans voix. Est-ce qu’elle ferait appel à ses services, le jour où elle deviendrait mère ? Rien n’était moins sûr ; Naomi n’avait pas pour habitude de fréquenter ses clients dans la sphère privée. Elle mettait un point d’honneur à séparer vie privée et vie professionnelle, et n’envisageait pas que les deux s’entremêlent. « Si ce sont les tiens, j’espère bien que tu ne feras pas que les garder ! » S’exclama-t-elle en riant. Elle bottait en touche, et choisissait volontairement de plaisanter pour éviter d’avoir à répondre à son épineuse question. Cependant, cette réaction laissa Carl perplexe, pour ne pas dire un brin inquiet. « Eh, je ne fais que plaisanter. » Déclara l’escort-girl d’une voix plus douce, sur un ton nettement plus solennel. « Et si ça peut te rassurer, se protéger n’est pas une option pour moi. » Ils n’avaient jamais clairement abordé cette question, mais au moins, Naomi clarifiait d’emblée les choses. Elle s’abstint de lui faire savoir qu’en fonction de l’évolution de leurs rapports, les choses pourraient être amenées à évoluer en contrepartie d’analyses clean — chaque chose en son temps. Pas question de brusquer l’Irlandais.


« Pourquoi pas ? Je suis sûre qu’à la fin, ce sera très révélateur. » Fit-elle remarquer. Leurs photos successives permettraient de remonter le fil de leur étrange histoire tarifée. Naomi, bien qu’elle soit sans la moindre certitude, était convaincue que les premières photographies ne ressembleraient en rien aux dernières. Les décors changeraient, les postures évolueraient, les sourires et attitudes s’adapteraient naturellement aux évolutions de leur relation physique. « Je compte sur toi pour me faire suivre les clichés. » Précisa-t-elle, tout en étant persuadé que l’idée avait déjà traversé l’esprit de Carl. Ce dernier, même s’il manquait de confiance, n’avait pas hésité à lui montrer la photo de son fond d’écran. Naomi ne se priva pas de souligner son talent, et argumenta : « Je ne sais pas te dire exactement quoi… mais c’est l’angle, et la luminosité. Il y a vraiment quelque chose. » Son avis ne pesait rien dans l’univers artistique, mais il avait au moins le mérité de faire du bien à l’égo. Et puisque Carl en manquait cruellement… Elle n’allait pas louper une occasion de lui faire savoir, a fortiori lorsque c’était vrai, qu’il était lui aussi capable de faire les choses bien. « Oui, par exemple. » Répondit-elle en inclinant la tête. « J’aimerais beaucoup voyager. » Confessa la brune. « Je n’ai pas trop eu l’occasion de le faire dans ma vie, mais je suis curieuse de partir un jour à la découverte du monde. » Se confronter à des cultures différentes, à des langues différentes, à une gastronomie différente… Naomi espérait être, un jour, en mesure de le faire. Elle espérait juste qu’elle n’aurait pas à ranger ce rêve dans une boîte qu’elle chérirait précieusement, pour ne jamais l’accomplir. « Je ne te dis pas ça pour que tu me traînes à Brighton, ne t’inquiète pas. » Plaisanta-t-elle. « À vrai dire, j’ai plutôt envie d’Italie. » Avoua-t-elle, un brin rêveuse. L’Europe, et ses capitales chargées d’histoire. À défaut de pouvoir arpenter les boulevards parisiens ou les ruelles romaines, elle entreprit de décrire les petites criques qu’elle connaissait et fréquentait parfois. Devant l’enthousiasme de son interlocuteur, elle fondit et acquiesça. « Ça pourrait être le lieu de notre prochain rendez-vous, si tu veux. » Proposa-t-elle, souriant devant l’impatience de son client. Sa naïveté et son innocence avaient du bon ; il soufflait un vent de fraîcheur dans la vie de l’escort-girl.


Le premier baiser que Carl lui donna était doux, plein de promesse et d’attente. Et, pour une première tentative, Naomi devait reconnaître que l’irlandais n’était pas déméritant. Encouragé par cette première approche concluante, il osa demander et se projeter dans un futur plus ou mois proche. « Exactement. N’importe quand. » Répéta l’escort-girl, donnant carte banche à Carl pour qu’il puisse prendre davantage d’initiatives. Plus il se sentirait à l’aise en sa compagnie, plus ses doutes et ses craintes diminueraient. Mais elle ne lui laissa pas davantage de temps pour se poser mille questions, puisqu’elle lui annonça d’emblée que c’était désormais à son tour de l’embrasser. Elle voulait glisser un brin de sensualité et d’érotisme dans un acte qui pouvait rapidement devenir habituel et mécanique. Elle se rapprocha donc de lui, et fit courir ses lèvres le long de son cou, avant de remonter progressivement sur sa mâchoire. Elle distillait ses paroles, petit à petit, lui suggérant d’une voix douce de se servir de ses mains. « Hum hum. » Confirma-t-elle alors qu’il répétait, presque transporté, le mot « nuque ». Sans être pleinement consciente du trouble qu’elle provoquait chez Carl, elle pressa finalement ses lèvres sur les siennes. Bon élève, le brun fit glisser une main le long de son dos, tandis que l’autre venait chatouiller sa nuque avec une douceur infinie. Les paupières closes, l’escort-girl se laissa transporter par ses sensations et ses émotions comme une adolescente ; qu’il était bon, parfois, de complètement lâcher prise… Elle s’éloigna finalement, et rouvrit les yeux pour croiser le regard brillant de Carl. « Il va falloir que tu t’y fasses. » Répondit Naomi, un léger sourire venant étirer ses lippes. Elle avait bien compris qu’avec son nouveau client, la manière forte ne fonctionnerait pas — pas dans l’immédiat, en tout cas. Il était trop naïf, trop inexpérimenté pour avoir envie d’autre chose que de douceur et de tendresse. Mais elle ne s’en plaindrait pour rien au monde, l’escort-girl ; ça la change des rapports qu’elle a l’habitude d’avoir avec ses autres clients. Ces derniers sont plus expérimentés, possèdent un égo surdimensionné, ou ont des fantasmes bien différents de ceux de Carl. En pleine confiance, Naomi fronça les sourcils en voyant son interlocuteur se reculer brusquement, comme brûlé par de la chaux. « Carl ? » Elle chercha à capter son regard, en vain ; l’Irlandais s’était déjà détourné d’elle. « Est-ce que j’ai… » Fait quelque chose de mal ? Mais sa question ne franchit pas complètement la barrière de ses lèvres. Carl n’avait pas simplement fait un mouvement de recul, non ; il avait aussi serré les jambes, et disposé adroitement une main sur le haut de ses cuisses. Comme pour se soustraire au regard expérimenté de Naomi, qui comprendrait en un clin d’oeil le trouble qui l’animait et le rendait particulièrement honteux — une érection. « Eh. » Murmura l’escort-girl, avant de poser ses avant-bras sur les épaules de son client. Elle sentit aussitôt Carl se tendre, comme s’il était sur le point de rejeter toute proximité avec la brune. Elle pencha légèrement la tête, et ses cheveux glissèrent le long du torse de l’Irlandais. Elle cherchait à capter son regard, à lier un contact quelconque avec lui. Comprenant qu’elle n’y parviendrait pas aussi aisément, elle fit glisser ses bras autour de son cou pour les nouer. Son nez glissa dans le cou de Carl, et elle inspira profondément. « Tu n’as pas à t’excuser pour… ça. » Déclara la brune en jetant un coup d’oeil vers l’embarras du brun. La bosse qui déformait le pantalon de son client ne laissait désormais aucune place au doute ; Carl avait apprécié leur précédent échange, et s’il avait des doutes quant à ses capacités physiques, il pouvait les balayer d’un revers de main. « À vrai dire, c’est plutôt flatteur pour moi. » Admit l’Australienne en souriant. Elle voulait impérativement dédramatiser la situation, pour éviter que Carl ne se renferme sur lui-même. Naomi ne connaissait rien des blocages de l’Irlandais, mais elle les devinait sans peine ; ainsi, elle supposait sans l’ombre d’un doute qu’il pourrait se morfondre inutilement pendant des heures, si elle ne parvenait pas à lui faire entendre raison. « C’est normal, au début, d’avoir ce type de réaction. » Confessa l’Australienne, dont la joue restait obstinément collée à celle de son client. « Je ne suis pas spécialement surprise, et je ne m’offusque pas d’une chose aussi naturelle que… ça. » Elle avait hésité sur le mot à employer. Jouant la carte de la subtilité, elle n’avait pas eu envie de le confronter d’emblée à sa propre anatomie. « Il n’y a rien de grave, je te promets. Arrête de t’en vouloir, et passons à autre chose. » Dit-elle en se décollant de son client. Le soleil était désormais couché, et le crépuscule chasserait progressivement la lumière qui inondait encore l’horizon. Elle se redressa, et fit quelques pas pour se poster face à lui. Elle lui tendit une main amicale, et ajouta : « Tu m’amènes faire un tour ? »


@Carl Flanagan
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Message(#)(naomi #2) your kiss is on my list EmptyLun 4 Juil 2022 - 18:45


☾ your kiss is on my list
I don't feel the need to give such secrets away, you think maybe I need help, no, I know I'm right, I'm just better off not listening to friends' advice. When they insist on knowing my bliss, When they want to know what the reason is, then I tell them why your kiss is on my list
@NAOMI CARLSON ☆ CARL FLANAGAN


Carl n’est assurément pas le seul être vivant doté de complexes dans les alentours mais il lui est si difficile de croire qu’une femme comme Naomi, gâtée par la nature, puisse elle aussi entretenir un rapport parfois conflictuel avec son corps. « Évidemment ! » Le garçon l’observe sans pouvoir en croire ses yeux, sûrement trompé par l’image confiante que l’escort laisse transparaître devant lui. Elle est censée le guider sur un chemin tortueux en lui faisant dépasser ses craintes et en lui transmettant son savoir, à ses yeux ils ne peuvent donc pas avoir ce genre de points communs même s’il est aussi rassurant, dans un sens, de se dire que personne n’échappe à une certaine dévalorisation de soi y compris une très belle femme comme Naomi. « Je suis juste quelqu’un de normal. » Pas de quoi changer le regard que le garçon pose sur l’escort mais un aveu comme celui-ci l’aide au moins à se sentir un peu moins seul et, par extension, à se sentir aussi plus proche d’elle. Peut-être bien qu’il avait besoin de l’entendre, aussi étonnante soit cette réalité à ses yeux. Carl esquisse un timide sourire sans oser lui demander quels sont ces fameux complexes, car lui-même aurait du mal à pointer avec précision ce qui le chagrine sur son propre corps. Il y en aurait des choses à dire dans son cas et le bonhomme ne serait pas tendre avec lui-même, mais Naomi découvrira bien assez vite ses blocages quand viendra l’heure de retirer toutes ces couches de tissu. Carl ne peut déjà pas lui cacher ce manque de confiance évident lui pourrissant l’existence et l’empêchant trop souvent de s’affirmer, allant de paire avec une très faible estime de sa personne ancrée en lui depuis toujours, ou presque. « Tu es encore jeune. Les choses vont changer, avec le temps. » Il aimerait la croire mais les années n’ont fait que renforcer en lui ce sentiment de valoir beaucoup moins que les autres, une idée entretenue par le temps que Carl visualise bien plus comme son ennemi que le contraire, lui à qui l’avenir fait si peur. Après tout plus il vieillit et plus il souffre d’être ce qu’il est, partant de ce principe il ne peut qu’avoir du mal à concevoir que le temps apportera les changements nécessaires. Pas sans un profond travail sur lui-même, que Carl désespère d’avance d’entreprendre tant il sera long. « Commence par redresser la tête. » C’est bien la tête que Carl relève en entendant ces mots mais uniquement sous l’effet de surprise, car l’exercice lui parait bien absurde. Il en est évidemment capable mais à quoi bon prétendre être ce qu’il n’est pas, il se le demande. « Je.. » « Allez, fais-le. » Face à l’insistance de Naomi le bonhomme soupire, ce n’est pas vraiment de la mauvaise volonté mais plutôt la peur du ridicule qui s’empare de lui. « Au moins pendant quelques secondes. » Carl appréhende comme s’il lui était demandé de se jeter à l’eau tout habillé devant cent personnes, ses yeux légèrement paniqués ne quittent pas Naomi qui ne lâche quant à elle pas l’affaire, manifestement décidée à ce que ce premier palier soit franchi aujourd’hui. « Il n’y a que moi pour te voir le faire, tu ne prends pas beaucoup de risque. » Un point pour elle, même si Carl est à peine plus à l’aise en se disant que seule l’escort pourra le voir à l’œuvre. Il doit le faire pourtant, ne serait-ce que pour le symbole et parce que buter devant le moindre effort ne ferait que le conforter dans le fait d’en entreprendre le minimum, toute sa vie. Alors Carl finit par inspirer un grand coup avant de relever le menton pour se tenir bien droit, une position que le garçon adopte pendant plusieurs secondes tout en pensant à Naomi qu’il aimerait rendre fière, plutôt que de s’inquiéter de ce dont il a l’air. « Co.. comme ça ? » il questionne d’une voix hésitante avant de tout relâcher pour chercher sa validation en un regard. Ça manquait certainement de naturel mais l’exercice prouve qu’il n’est pas moins capable qu’un autre de regarder droit devant lui, au lieu de baisser les yeux en permanence. Carl n’affronte jamais le monde ni les gens qui l’entourent, trop habitué à courber l’échine en se soumettant aux autres comme son beau-père le lui a appris. Trop habitué, aussi, à encaisser les coups sans jamais riposter. Il est finalement devenu le jeune adulte qu’Hector s’est donné tant de mal à forger, doutant de tout à commencer par lui-même et collectionnant les peurs des plus irrationnelles aux plus dévorantes. Pas étonnant, donc, que le moindre pas à franchir prenne l’allure d’un gigantesque obstacle et que l’acte charnel l’attendant avec Naomi exige toute une préparation sans laquelle le bonhomme ne pourrait pas se lancer. « Moi aussi ça me fait un peu peur. » Une autre confession à laquelle Carl ne s’attend pas, l’étonnement se mêle chez lui à l’incompréhension car de quoi Naomi peut-elle bien avoir peur ? Elle n’est pas novice comme lui et sait même mieux que personne comment s’y prendre, il suppose donc que ce n’est pas l’acte en lui-même qui l’inquiète et il ne se trompe pas. « Je ne voudrais pas que tu sois déçu. » Un air triste anime bientôt les traits de son visage tandis que le garçon songe à toutes ces fois où la réalité s’est avérée décevante, pour lui. À force de fantasmer un monde n’existant que dans sa tête, de s’attacher bien plus aux autres que l’inverse n’est vrai ou bien encore de croire à chaque fois que le plus dur est derrière lui, juste avant que de nouveaux nuages ne chassent la moindre éclaircie dans sa vie. Oui, Carl connait bien le sentiment de déception et il va de soi que le garçon idéalise aussi sa première fois, mais la confiance fondée en Naomi lui donne envie de croire qu’il ne tombera pas de trop haut, cette fois. « Je veux pas que t’aies peur, pas à cause de moi. » il souffle tout en gardant pour lui le fait qu’il aura bien assez peur pour deux. Naomi ne doit pas se mettre une pression inhabituelle sur les épaules parce qu’il diffère peut-être de ses autres clients, Carl s’en voudrait de causer un tel trouble chez elle et il ne pense surtout pas mériter que l’escort se torture l’esprit pour un pauvre gars comme lui. « Si je suis déçu je sais que ce sera pas par toi. » Il le sent, le seul capable de gâcher un tel moment n’est autre que lui-même car comme il le dit bien : ce n’est pas d’elle dont Carl a peur. « Et tu as bien raison. Parce que je ne te veux aucun mal. » Ce dont il n’a, pour le coup, jamais douté. Naomi est d’une telle patience, douceur et bienveillance à son égard que si le garçon est au moins sûr d’une chose, c’est d’être entre les meilleures mains possibles pour l’entreprise de son petit projet. Il n’a jamais regretté de l’avoir contactée et cette seconde entrevue ne fait que lui confirmer que son choix était le bon, pour une fois. « Je sais. » il formule dans un sourire apaisé, son cœur s’emballant légèrement au simple fait de se dire que Naomi prendra bien soin de lui, comme personne ne l’a encore jamais fait. « Je me sens bien avec toi. » il éprouve le besoin d’ajouter, au cas où son attitude un peu fermée l’amènerait parfois à en douter. Un sourire plus gêné prend place le long de ses lèvres car l’avouer reste très inédit pour lui, les personnes auprès desquelles le garçon se sent bien se comptant sur les doigts d’une seule main.

Il n’irait pas jusqu’à dire que les enfants n’ont plus aucun secret pour lui après ses différentes expériences d’au pair, mais à travers son rôle Carl noue un lien habituellement très fort avec les petites têtes blondes dont il s’occupe – à défaut de faire toujours l’unanimité auprès de leurs parents. « Au moins, tu as un minimum d’interaction avec eux. » Plus que s’il s’occupait de très jeunes bambins, c’est certain, et Carl n’a pas fixé la limite d’âge des enfants à sa charge entre six et quatorze ans par hasard. « Oui, j’essaye même d’en avoir beaucoup. J’adore passer du temps avec eux. » Certains jours son bonheur ne tient même qu’à ces moments passés avec les enfants bien qu’admettre que ces derniers deviennent aussi très facilement ses amis est déjà plus compliqué. Il ne l’assume pas pleinement, Maisie a beau l’avoir rassuré sur ce point il n’est toujours pas certain que ce soit très normal pour un garçon de son âge de compter autant sur l’affection de jeunes enfants. Carl pourrait aussi émerger en pleine nuit pour s’occuper d’un nourrisson s’il le fallait, car quand on ne dort que d’un œil et qu’on est même plutôt copain avec les nuits blanches ça facilite pas mal les choses. « Monsieur Carl est donc un oiseau de nuit… » Oui et non. Il ne dirait pas qu’il aime vivre la nuit pour n’avoir certainement pas choisi d’être en proie à ses plus violents tourments aux heures les plus indues, au point que dormir lui fait même tout simplement peur parfois. Mais il ne pourra pas nier que la nuit l’imprègne aussi d’une énergie particulière, le rendant plus performant que jamais sur ses jeux vidéo, par exemple, et plus inspiré pour ses photos qu’il ne l’est parfois en pleine journée. « C’est prometteur pour l’avenir, tout ça. » Il ne devine pas à quoi elle fait référence et les idées que tout ça peut lui donner, mais il aime entendre que Naomi le voit comme une bonne chose. Carl étire un sourire tout en se remémorant les libertés que lui laisse Talia, bien moins à cheval sur les règles que sa précédente famille. « Ma maman d’accueil est cool alors je peux sortir le soir et même découcher, je crois, tant que je suis opérationnel pour emmener la petite à l’école le lendemain. » Il le précise au cas où, des fois que Naomi ait des plans à lui proposer certains soirs car le garçon préfèrera passer ses insomnies avec elle plutôt que seul, c’est une évidence. Il sera même ravi d’avoir un peu de compagnie dans ces moments où son cerveau lui mène la vie dure, et où d’angoissants tête-à-tête avec lui-même l'isolent plus que jamais. « Hm ? » Il ne sait pas ce qui lui passe par la tête après ça pour suggérer à Naomi de penser à lui pour garder ses enfants si elle doit malgré tout en avoir un jour, comme si la transition entre le client et l’au pair coulait de source. Le silence de l’escort laisse alors place à une réponse des plus déconcertantes, à laquelle Carl ne s’attend pas le moins du monde. « Si ce sont les tiens, j’espère bien que tu ne feras pas que les garder ! » Une chance que sa glace soit engloutie depuis longtemps car le bonhomme se serait étouffé avec à coup sûr. « Qu- quoi ? » Carl se raidit, ça ne répond pas vraiment à sa question et ça n’est pas non plus ce qui a été convenu entre elle et lui. Naomi miserait d’ailleurs sur un très mauvais cheval pour le père de ses enfants avec lui mais ça il n’estime pas avoir besoin de le dire, elle doit en principe déjà le savoir. « Eh, je ne fais que plaisanter. » Un soupir lui échappe alors que sa tendance à tout prendre au premier degré l’a intérieurement fait paniquer pour rien. « Oh.. d’accord. » Pas vraiment le genre de blague à lui faire même s’il aurait dû se douter tout seul que Naomi ne pouvait pas être sérieuse, car quelle femme sur cette terre voudrait de ses gènes ? Le fait qu’il doive payer pour susciter un tant soit peu de désir à quelqu’un en dit déjà bien assez long. « Et si ça peut te rassurer, se protéger n’est pas une option pour moi. » Ça ne le rassure à vrai dire qu’à moitié car la question de la protection ne s’est pas encore posée entre eux, et Carl redoute le moment où certains choix devront être faits de son côté. Ce sera à lui de gérer après tout, c’est ce qu’il en déduit et s’il n’y connait strictement rien, il ne se voit pas pour autant prendre conseil auprès de qui que ce soit pour ça. « Oui bien sûr, je.. je sais que c’est important. » Pour éviter une grossesse non-désirée d’une part et la transmission de maladies de l’autre, Carl est au moins conscient de ça et il n’aurait jamais pensé faire l’impasse sur ce genre de précautions sachant que ces deux risques lui font très peur, dès qu’il a le malheur d’y penser. « Je ferai attention. » il souffle telle une promesse, encore peu rassuré vis-à-vis de cette question qui finira par s’imposer comme tant d’autres, à mesure que le grand saut approchera.

Une photo en guise de souvenir à chacun de leurs rendez-vous, Carl n’aurait peut-être pas osé le proposer si cette idée avait été la sienne mais le simple fait d’imaginer cette petite coutume prendre vie avec Naomi le séduit déjà. La création d’habitudes a quelque chose de rassurant, en plus de se dire qu’elle ne partagera ça qu’avec lui. « Pourquoi pas ? Je suis sûre qu’à la fin, ce sera très révélateur. » La fin, Carl ne veut pas déjà y penser car il ne tient pas à se rappeler que leurs entrevues ne s’étendront pas de façon illimitée dans le temps. Un jour la mission de Naomi sera accomplie et elle se focalisera sur un autre, c’est à ce moment-là que ces photos auront le plus de valeur mais c’est aussi là que Carl devra voler de ses propres ailes, ce qui ne lui donne pas vraiment hâte. « Je compte sur toi pour me faire suivre les clichés. » Le garçon hoche lentement la tête et formule, dans un sourire : « Promis. » Ce sera même un réflexe pour lui, Carl en déduit d’ailleurs que ces clichés n’auront pas seulement de l’importance à ses yeux et il est rare, très rare qu’il en soit ainsi. Naomi lui accorde un certain talent pour la photographe et même s’il s’agit d’un passe-temps que le bonhomme chérit tout particulièrement, il n’aurait jamais cru que ses photos valaient autant le coup d’œil. Après tout il n’est qu’un petit photographe amateur, sans la moindre formation. « Je ne sais pas te dire exactement quoi… mais c’est l’angle, et la luminosité. Il y a vraiment quelque chose. » Carl est sensible à ces mots et à ce regard que Naomi pose sur ses clichés, il se jure même de faire encore plus attention à l’angle et la lumière à l’avenir quand il capturera un paysage. Ce compliment a de quoi pousser le garçon à vouloir s’améliorer pour transmettre encore plus de choses, même si tenter d’innover risquerait justement de lui faire perdre ce petit quelque chose qui plait à Naomi, ce qu’il ne souhaite vraiment pas. L’un de ses prochains objectifs pourrait aussi être de trouver quelqu’un désirant découvrir Brighton, et accessoirement avec lui car le garçon n’est pas encore désespéré au point d’y emmener un parfait inconnu pour l’unique satisfaction de ne pas voyager seul. « Oui, par exemple. » Mais qui, ça c’est une autre histoire. Carl peut toujours proposer à son frère de l’y rejoindre mais Keefe se plairait bien plus à Londres qu’à Brighton, il en est persuadé. « J’aimerais beaucoup voyager. » « Oh. » Il tourne sa tête vers Naomi dont la confession le tire de ses pensées. « Je n’ai pas trop eu l’occasion de le faire dans ma vie, mais je suis curieuse de partir un jour à la découverte du monde. » Un rêve plutôt commun que Carl ne peut que comprendre, lui qui n’avait jamais mis les pieds en dehors de l’Irlande avant de prendre son indépendance il y a trois ans. L’Australie est probablement le pays le plus dépaysant qui soit pour un petit gars de la campagne comme lui mais il était grand temps qu’il laisse son petit village derrière lui, avec tous les souvenirs dont ce dernier reste chargé. « Je ne te dis pas ça pour que tu me traînes à Brighton, ne t’inquiète pas. » Y avait-il seulement songé ? Oui, sans grande surprise. Carl s’est imaginé le temps d’un instant lui faire voir la fameuse jetée de Brighton, le charmant quartier de North Laine ainsi que les maisons colorées dont la ville regorge car le raccourci était facilement fait dans sa tête, il fallait s’y attendre. « Mais.. ça te plairait quand même ? » il questionne en ayant peut-être un peu de mal à passer à autre chose, alors que Naomi rêve de tout autres horizons. « À vrai dire, j’ai plutôt envie d’Italie. » Dont Carl n’a lui-même jamais vu la couleur, mais dont les paysages l’ont fait rêver plus d’une fois à travers des films, ou de simples photos sur internet. « C’est très joli il parait. Et les femmes y sont très belles aussi je crois, tu y serais à ta place. » Un compliment maladroit mais sincère, Naomi n’ayant à ses yeux rien à envier à la beauté ô combien réputée des italiennes. Ce n’est peut-être qu’un cliché parmi tous ceux associés à « la botte » mais Carl est disposé à y croire tant que le contraire ne lui aura pas été prouvé – sauf que ce voyage-là n’est pas le sien, il ferait mieux de ne pas l’oublier. « Bon, j’imagine que les italiens sont beaux eux aussi. » ce qu’il admet un peu plus difficilement, comme chaque fois que l’univers lui rappelle que les hommes séduisants ne manquent pas sur cette terre et qu’il n’a simplement pas tiré le bon numéro à la grande loterie génétique pour en faire partie. Son empressement porte en tout cas ses fruits après ça, comme Naomi le lui montre bien vite. « Ça pourrait être le lieu de notre prochain rendez-vous, si tu veux. » Carl ouvre de grands yeux avant de hocher énergiquement la tête. « Oh oui ! » Bien sûr que le garçon est partant, il lui tarde de voir ces criques secrètes dont l’escort lui a parlé tandis que la perspective d’y faire leur prochaine photo ensemble le rend déjà très impatient. « Je veux bien. » il reprend plus calmement en tentant de contenir son enthousiasme, pour que Naomi n’ait pas non plus l’impression de se tenir aux côtés d’un enfant. Mais il n’y peut rien, tout ça le met en joie ce que son regard pétillant traduit parfaitement à lui seul.

« Exactement. N’importe quand. » Il enregistre que la permission lui est officiellement donnée de l’embrasser dès qu’il en ressent l’envie ou le besoin, un libre accès aux lèvres de l’escort dont Carl risque de beaucoup profiter compte tenu du bien que lui procurent ces baisers et de cette bouche pulpeuse appelant si facilement la sienne. Sera-t-il pour autant capable d’agir sans redemander à chaque fois son accord à Naomi ? Initier un baiser n’a encore rien de très naturel pour lui mais il apprendra à être entreprenant, c’est sûrement ce qu’elle attend de lui pour la suite et c’est précisément ce dont Carl veut être capable, maintenant que le feu vert lui est donné. Il aimerait avoir assez d’audace pour offrir à Naomi un baiser qui ne se limiterait pas à poser ses lèvres contre les siennes, lui aussi rêve de partir à la conquête de son cou avec sensualité pour susciter l’envie et se faire désirer, tout en lui prodiguant des sensations semblables à celles qui le font actuellement frissonner. Il n’arriverait sans doute pas à le faire aussi bien mais il se promet au moins d’essayer une prochaine fois puisque comme Naomi le dit si bien, il y a plusieurs façons d’embrasser avec lesquelles le garçon souhaite à tout prix se familiariser. « Hum hum. » Sa plus grande faiblesse ne tarde pas à s’ajouter à l’équation, cette nuque le troublant plus encore qu’il ne l’est déjà et vers laquelle sa main remonte bien vite une fois les lèvres de l’escort jointes aux siennes. C’est un baiser hors du temps, un tourbillon d’émotions qui s’empare de lui et un premier voyage vers le monde des plaisirs que Carl ne s’attendait pas à entreprendre si tôt. Il ne doutait pas du côté agréable de la chose mais il ne pensait pas qu’un baiser soigneusement amené pouvait à ce point l’émoustiller. Cette douceur est tout ce dont le garçon a besoin, depuis toujours. « Il va falloir que tu t’y fasses. » Carl ne demande à vrai dire qu’à s’y habituer car il ne risque pas de se lasser d’un tel traitement, ce moment a même tout pour être parfait avant qu’une réaction entre ses jambes ne vienne le perturber. Un embrasement incontrôlable contre lequel le garçon ne peut lutter, et une protubérance qui n’échappera pas longtemps à l’attention de l’escort, il le sait. « Carl ? Est-ce que j’ai… » Il ne veut pas qu’elle puisse penser avoir mal agi, Naomi lui a même fait plus de bien qu’autre chose à partir du moment où ses baisers ont suffi à rendre son entrejambe palpitante de désir. « Eh. » Elle a forcément compris, et Carl pourrait mourir de honte tant sa position et l’évidence qu’il tente encore de cacher créent un embarras sans nom chez lui. « Tu n’as pas à t’excuser pour… ça. » Il le fait pourtant à deux reprises, pensant toujours que cette réaction n’est pas normale et qu’il ne peut qu’être dysfonctionnel pour s’emballer à ce point-là à partir d’un baiser. Car bon sang, qu’est-ce que ce sera quand ils seront beaucoup plus intimes ? « Si. J’ai honte. » il souffle dans une grimace, terriblement soucieux de passer pour un gros dégoûtant alors que Naomi semble pourtant très loin de le percevoir de cette façon. Elle entreprend même un rapprochement que le bonhomme accueille dans un sursaut avant de se raidir davantage, sa situation rendant difficile le fait d’être touché même en toute bienveillance. « À vrai dire, c’est plutôt flatteur pour moi. » Il s’attendait à être jugé mais elle voit à l’inverse le bon côté de la chose, ses mots et ses gestes amenant Carl à se décrisper légèrement sans pour autant retirer ses mains d’entre ses jambes. « C’est normal, au début, d’avoir ce type de réaction. » Le garçon laisse glisser un regard confus vers l’escort, dont le visage se trouve contre le sien et dont le souffle lui chatouille le cou. « Normal.. » qu’il répète pour lui-même, alors qu’il s’agirait bien de la première fois que son attitude pourrait être qualifiée de normale. Lui le monstrueux, lui le détraqué. « Je ne suis pas spécialement surprise, et je ne m’offusque pas d’une chose aussi naturelle que… ça. » Carl retrouve peu à peu son calme et parvient enfin à déplacer ses mains, son cœur ne menaçant plus de sortir de sa poitrine comme quelques instants plus tôt. « T’es pas fâchée alors ? » C’est sans doute ce qu’il fallait comprendre de ses mots rassurants mais il doit avoir besoin de l’entendre de cette façon, également. « Il n’y a rien de grave, je te promets. Arrête de t’en vouloir, et passons à autre chose. » Rien de grave, une réaction normale, flatteuse et pas surprenante.. Naomi n’a pas ménagé ses efforts pour le tranquilliser et ce n’était pas en vain, à en juger la posture nettement plus détendue du garçon. « D’accord. » Un mince sourire reprend naissance le long de ses lèvres pendant que Naomi s’écarte, se relève et finit par le surplomber. « Tu m’amènes faire un tour ? » « Oui, viens. » Carl n’hésite pas un instant et saisit la main qui lui est tendue, qu’il ne compte plus lâcher de sitôt après ça. Il se hisse à son tour sur ses deux jambes et l’entraine à travers le parc, laissant derrière eux l’imposant rocher. La nuit n’est plus très loin de tomber et le duo se déplace en silence, avant que le garçon ne vienne briser celui-ci. « Naomi ? » Il s’arrête sans lâcher sa main puis se place face à elle, fait un pas en avant et dépose un chaste baiser sur ses lèvres. « J’ai passé une super soirée. » Son sourire en témoigne, cette soirée a même de quoi rester gravée entre le coucher de soleil, la photo souvenir, les baisers échangés et la douceur de Naomi dont la dernière réaction a évité au bonhomme d’intenses ruminations. « Je penserai à toi chaque fois que je viendrai dans ce parc maintenant, tu sais. » Quant au rocher qu’ils se sont dégoté il restera le leur, pour toujours, il vient de le décider. « Et j’espère qu’on assistera à d’autres couchers de soleil ensemble. À deux c’est vraiment mieux.. » Carl lui sourit timidement et se garde bien de préciser qu’il espère aussi partager des tas d’autres baisers avec elle, avec ou sans coucher de soleil. C’est un regard rêveur que le garçon porte vers leurs prochaines entrevues, son embarras d’ors et déjà mis de côté et leurs doigts toujours entremêlés.

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Message(#)(naomi #2) your kiss is on my list EmptyLun 11 Juil 2022 - 16:12

L’escort-girl garda le silence, mais le large sourire qui étira instantanément ses lèvres en disait long : elle était contente, et fière. Fière d’elle, d’avoir su littéralement faire relever la tête à son timide client. Fière de lui, aussi, d’avoir osé franchir ce cap. Le chemin serait encore long, et promettait d’être tortueux ; mais cette première étape marquait le début d’une nouveauté, Naomi en était persuadée. Carl ne serait probablement pas de cet avis — vu la façon dont le bonhomme avait l’habitude de se dévaloriser, il se trouverait sans doute ridicule d’avoir mis autant de temps pour le faire, ou nul de ne pas avoir su le faire sans être guidé. Droit comme un « i », l’Irlandais avait adopté une position qui manquait de naturel et de décontraction ; mais qu’importe. « C’est parfait. » Félicita l’Australienne, alors que son sourire ne la quittait toujours pas. Elle vit les épaules de son client se relâcher brusquement, comme soulagé d’entendre la brune le rassurer et le complimenter à ce sujet. Une fois de plus, elle sentit son coeur se gonfler de fierté. Alors, en guise de récompense, elle déposa furtivement ses lèvres sur le front de son interlocuteur avant de remettre une distance entre eux. Pas question pour elle d’envahir l’espace de Carl, qui avait déjà fort à faire avec ses émotions. Et Naomi mentirait si elle prétendait que, pour elle, tout coulait de source. Comme elle l’avoua à Carl, elle aussi craignait de le décevoir. Il pouvait toujours prétendre être jeune, naïf et inexpérimenté, mais il n’était plus un adolescent prépubère. « C’est pas toi qui me fais peur, c’est ton imaginaire. » Avoua l’Australienne en faisant la moue, et en faisant tapoter le bout de son index sur sa tempe. « Je me demande ce qui se passe dans ta caboche. »  Si elle parvenait à comprendre certaines choses concernant son nouveau client, qui s’était d’emblée montré honnête face à elle, d’autres restaient en revanche complètement mystérieuses. Mais le temps et leurs rendez-vous seraient surement une façon de mieux comprendre son interlocuteur, mais aussi ses attentes, ses craintes, ses envies… Parfois, il pouvait y avoir un monde entre une attitude, des mots, et une réelle volonté. Elle tâcherait de tirer le vrai du faux, de savoir ce qui était exagéré et ce qui était tu. « Je suis contente que ce soit le cas. » Avoua l’escort-girl, quand Carl consentit à admettre qu’il se sentait bien en sa compagnie. Elle avait eu peur, après leur première rencontre, que le brun ne soit pas capable de la voir autrement que comme une prostituée dont il payait les services. Un objet de désir et de fantasme, sur lequel il pourrait faire ses armes. Mais l’Irlandais semblait être un vrai romantique, doux et rêveur. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Naomi n’était pas mécontente d’avoir affaire à un homme normal, qui prendrait soin d’elle — même si cela devait être éphémère.


« Est-ce que tu as parfois des temps de repos ? » Demanda l’escort-girl, curieuse d’en découvrir davantage sur l’environnement de Carl. Sa question lui sembla mal formulée ; il était évident que la réponse était positive ; sinon, il ne serait pas en sa compagnie à cet instant précis. « Es-tu libre les week-ends, ou as-tu parfois des congés ? » Peut-être lors des vacances de la fille de sa mère de famille, vu ce qu’il disait ? En tout cas, Naomi était satisfaite de savoir que Carl pouvait être libre en soirée ; cela leur donnerait du temps pour apprendre à se connaître, et à s’apprivoiser. L’Australienne, un brin déconcertée par la question de Carl concernant d’éventuels enfants, préféra jouer la carte de l’humour plutôt que de répondre clairement. Pour être honnête, elle s’imaginait mal confier sa progéniture à un ancien client — aussi fiable et efficace puisse-t-il être. Elle profita de cette mauvaise plaisanterie pour clarifier sa position sur la contraception, avant de voir Carl considérablement pâlir. « On en reparlera plus tard. » Naomi botta en touche, consciente que son client n’était pas particulièrement à l’aise avec le sujet. Elle aurait dû s’y attendre ; c’était peut-être trop concret, trop brutal d’aborder des choses aussi sérieuses avec autant de légèreté. Carl ne devait tout bonnement pas avoir l’habitude que ses interlocuteurs ou interlocutrices soient aussi libérés. Un tort, selon Naomi ; si les gens parlaient plus librement, les tabous tomberaient les uns après les autres. « Il n’y a aucune urgence. » Ajouta-t-elle, pour qu’il ne passe pas les prochaines minutes à se torturer l’esprit concernant les différents moyens de contraception qui pouvaient exister. À cet instant précis, Carl et Naomi étaient à des années lumières de se retrouver nus, l’un contre l’autre, pour batifoler jusqu’à l’épuisement.


« Je crois que oui. » Admit l’escort-girl en hochant la tête. Elle ne savait pas comment les choses allaient évoluer avec Carl. Resterait-il un simple client, qu’elle déniaiserait et dont elle n’aurait ensuite plus de nouvelle ? Deviendrait-il, avec le temps, un ami ? Un amant régulier ? Il était encore bien trop tôt pour faire la moindre supposition. Ainsi, elle ne prenait pas trop de risque quand elle avouait qu’elle apprécierait probablement de passer du temps en sa compagnie à Brighton. Rêver, ça n’avait jamais tué personne. La preuve, elle évoqua ses envies d’Italie. « C’est vraiment gentil, ça. » Murmura Naomi, alors que Carl la complimentait sur son physique. S’il y a bien une chose dont Naomi n’avait jamais douté, c’était bien son apparence : depuis toujours, on lui répétait qu’elle était jolie. Les qualificatifs avaient plus ou moins évolué, plus ou moins été grossiers, mais tous s’accordaient sur le fait que dame nature avait été généreuse avec l’Australienne. Mais, loin de s’en contenter, Naomi avait tout mis en oeuvre pour sublimer ce coup de pouce génétique. Maquillage travaillé, peau soignée, ongles manucurés, tenues avantageuses, talons vertigineux… Elle était capable, en toutes circonstances, de faire tourner des têtes. « Il paraît. » Acquiesça l’Australienne. Soudainement, elle pensa à Otto ; c’était le seul Italien qu’elle connaissait, et elle devait reconnaître qu’il était plutôt séduisant. Brun aux yeux clairs, traits fins et air mystérieux : il ne manquait pas d’argument pour faire tourner les têtes de a gent féminine. Dommage que d’allié, il soit devenu un ennemi ; ça le rendait nettement moins sexy, et surtout beaucoup plus dangereux, aux yeux de l’escort-girl. « Ça me va. Je ne te promets pas de me baigner, par contre. » L’été s’échappait, et laissait progressivement place à l’hiver. L’eau serait plus froide — mais Carl ne manquerait sans doute pas de se moquer d’elle, lui qui venait d’un pays où les saisons étaient nettement plus marquées.


« Honte ? » Répéta-t-elle en secouant la tête. Sa réaction ne choquait ni n’offusquait l’Australienne. À vrai dire, elle ne mentait pas quand elle lui disait être flattée. Si un simple baiser pouvait faire tant d’effet à l’Irlandais, elle savait qu’elle pourrait lui faire facilement tourner la tête — un point qui, elle en était sûre, lui serait utile pour la suite de leur épopée. « Tu devrais être rassuré de voir que la mécanique fonctionne à merveille, pour la suite de notre… » Elle hésita quelques instants sur le mot à employer, craignant de vexer son client.  Ce n’était pas une histoire à proprement parler, ni même un projet — beaucoup trop administratif. « Aventure. » Parce que c’était bien de ça dont il s’agissait : une aventure pour Carl, qui partirait en quête de nouvelles sensations, de nouveaux ressentis. Une aventure pour eux deux, qui se découvriraient et se dévoileraient (au sens littéral comme figuré) petit à petit. Sa joue collée à celle de son futur amant, elle entreprit de le rassurer, encore et encore, afin qu’il ne se fustige pas trop d’avoir eu une réaction normale. « Non. Je ne suis pas fâchée du tout. » Déclara-t-elle en secouant légèrement la tête. Il sembla soulagé qu’elle lui apporte cette délivrance verbale. Soudainement, ses mains s’écartèrent de son entrejambe, et sa posture se fit moins raide. Pour éviter que tout malaise s’installe, Naomi proposa aussitôt à l’Irlandais d’aller faire un tour dans le parc. Le soleil était couché, et la lumière rosée du crépuscule laisserait bientôt place à la nuit. Main dans la main, ils déambulèrent silencieusement dans les allées du parc. Finalement, après l’avoir interpellée, Carl se positionna face à elle. Ses lèvres couvrirent les siennes furtivement, et quelques confessions s’échappèrent de la bouche du brun. Touchée par tant de naturel et de sincérité, les lèvres de l’escort-girl s’étirèrent en un sourire bienveillant. « Ce n’était qu’une première soirée. Il y en aura d’autres… » Dit-elle, avant d’incliner légèrement la tête. Elle a beau le savoir, elle se garde bien de lui dire que certaines de leurs entrevues seront plus mémorables que d’autres. « On devrait rentrer avant que la nuit ne tombe complètement. » Suggéra l’escort-girl. Ils se remirent en marche, et se dirigèrent vers la sortie du parc. Une fois arrivés dans la rue, Naomi interpella un taxi, qui s’arrêta à sa hauteur. Elle ouvrit la portière arrière et, avant de s’engouffrer dans l’habitacle, déclara au chauffeur : « Donnez-moi une seconde. » Ses prunelles croisèrent celles de Carl, et elle fit un pas vers lui. Timidement, elle l’enlaça pendant quelques secondes, noua ses mains autour de sa nuque, et recula légèrement son buste pour lui faire face. « On se voit bientôt ? » Elle n’attendit pas sa réponse, et déposa ses lèvres sur les siennes. Avec douceur et tendresse, et suffisamment longtemps pour que l’Irlandais soit impatient de la revoir pour réitérer l’expérience. « Bonne soirée, Carl. » Naomi se détacha du brun, et s’engouffra dans son taxi. Satisfaite d’elle, de lui, de leur première soirée, de leur premier baiser. Et convaincue que, désormais, le charme opérait.


@Carl Flanagan
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