always looking for trouble

ELEONORA PARKER & @LARA PEARSON

C’était une accumulation de petites choses qui avait mené à ton renvoi du fast-food. Était-ce réellement un licenciement ou plutôt une démission? Il était difficile de réellement faire la part des choses puisque ça s’était terminé dans une séance de cris des moins glorieuses entre le manager et toi, à coups d’insultes sur sa manière de gérer son restaurant de merde et ta façon de te présenter au travail avec une motivation et une éthique des plus douteuses. Ce n’était pas la première fois qu’une de tes expériences de travail se terminait de cette façon et si tu étais réellement honnête avec toi-même, ce ne serait certainement pas la dernière non plus. Tu n’avais rien d’une employée modèle, ni même d’une employée assidue, tu le savais bien. Tu te tannais souvent trop vite de tes boulots, sans doute parce que tu ne faisais qu’enchaîner des jobs médiocres pour des salaires de crève-faim, sans jamais avoir l’ambition de chercher quelque chose de plus motivant alors que tu en aurais pourtant les capacités, si tu donnais ne serait-ce qu’un petit peu les moyens de le faire. Si tes actions faisaient trop souvent croire le contraire, tu n'en demeurais pas moins une fille intelligente avec une bonne capacité d’adaptation. Ça t’avait souvent servi dans quelques boulots ici et là, tes talents de caméléon toujours bien pratique pour te faire une place dans ces endroits où tu parvenais à te faire une place. C’étaient souvent les endroits qui ne prenaient pas la peine d’appeler les employeurs précédents, ceux qui n’avaient que faire des références et qui se laissaient charmer par ton charme et ton ambition éphémère, celle qui ne durait que pour un temps, avant de s’éclipser trop vite, bien avant que tu n’aies le temps de te faire quelconque économie pour te donner une vraie chance de sortir du rouge, là où tes finances étaient en permanence.

Perdre ton emploi au fast-food ne t’aurait pas réellement dérangé si tu avais obtenu ce poste dans ce nouveau club qui avait ouvert il y a quelques semaines seulement. L’endroit était prometteur avec une ambiance comme tu n’en avais pas vu depuis longtemps et tu pensais sincèrement que tu aurais pu te plaire dans un endroit comme celui-là. C’était évidemment sans compter que celle en charge des embauches décide de te faire savoir que tu n’avais pas été retenu, sans réellement te donner de raisons. Si ton histoire d’emploi aurait dû être ta première pensée, tu semblais résolue à mettre la faute ailleurs, refusant – comme toujours – tout blâme qui te revenait pourtant. Alors évidemment, quand tu avais appris que ce fameux club appartenait en partie à Lara Pearson, tu t’étais créé ce scénario dans lequel elle était celle qui t’avait mis des bâtons dans les roues. Celle qui avait décidé qu’elle ne voulait pas de toi dans son établissement, non pas parce que tu es une employée de merde, mais parce que vous aviez un passé commun. Si l’on pouvait nommer plusieurs mois de fréquentations sans attache un passé, bien évidemment. La relation – hum hum – remontait à il y a plus de deux ans déjà, et c’était terminée sans la moindre crise de part et d’autre – contrairement à certaines autres de tes aventures, autant avec des hommes que des femmes. Lara s’était éclipsée de ta vie comme tu t’étais éclipsée de la sienne, sans un mot, quand il était devenu évident autant pour l’une que pour l’autre que votre histoire ne menait à rien de plus qu’à ses quelques mois de plaisirs partagés dans un consentement et dans une entente qui se fait de plus en plus difficile à trouver. Alors que gagnait-elle à t’empêcher de travailler pour elle? Tu ne le savais pas, mais tu étais bien décidée à l’apprendre, cette raison qui semblait en être une bonne pour déverser cet accès de colère que tu te traînais depuis plusieurs semaines, qui ne lui était pas réellement réservée mais qu’elle allait tout de même se prendre à la figure juste parce que tu agissais ainsi : sans filtre et sans jamais réfléchir plus loin que le bout de ton nez. Le club n’était pas encore ouvert, ce qui était sans doute normal en milieu d’après-midi, mais comme les portes n’étaient pas barrés, tu t’étais permise de rentrer. Tu ne mis pas longtemps avant de remarquer Lara sur la scène, en train de se déhancher sur une musique entraînante. Elle n’avait pas vraiment changer depuis la dernière fois que tu l’avais vu, et si normalement la vue aurait tout eu pour te plaire, c’est la rage au ventre que tu fis en sorte qu’elle te remarque, levant la voix par-dessus la musique. « Pearson! Toujours à faire ton show à ce que je vois. » que tu t’exclames, le visage bien plus sévère qu’il ne devrait l’être, attendant une quelconque réaction de la brune. « Faudrait pas que quelqu’un vienne te voler la vedette sous ton spotlight. » De la rancœur gratuite? Sans aucune explication? Ta spécialité.

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Une fois de plus, tu es sur la scène de Paradise City.
Tu ne mentais pas quand tu as dit à Evie et Itziar qu'il s'agissait de ton endroit préféré dans tout le club et l'ouverture de ce dernier n'a pas vraiment changé cela. Bien au contraire. Cependant, les moments où tu te retrouves seule sur scène commencent à être de plus en plus rares, il te semble qu'il y a toujours quelqu'un, le DJ, un technicien, les autres danseuses quand elles réalisent un numéro chorégraphié par tes soins, parfois tu les rejoins, souvent non... Tout un tas de gens parade sur scène, sur ta scène et cela fait du bien d'avoir des moments pour toi, pour te retrouver et ne penser à rien d'autre qu'à la musique et aux mouvements.
C'est tout ce qu'il te faut, c'est le milieu de l'après-midi, tu n'as pas de cours de danse de prévu aujourd'hui et si tu as dit à ta partenaire d'affaires que tu comptais te reposer aujourd'hui, c'est un joli mensonge et tu te demandes même si Izzie y a cru une seule seconde. Elle te connait bien et entre choisir entre une scène et chez toi, le choix est vite fait, encore plus vite fait quand on sait que tu passes ton temps à éviter Evelyn ces temps-ci. Tout est plus simple ici, dans le club, il n'y a pas de DJ mais tu sais comment fonctionne la stéréo ici et il te faut quelques minutes avant de trouver une chanson qui correspond un minimum à ton humeur du jour. Tu resserres ta queue de cheval, quelques mèches brunes s'en échappent mais tu les ignores, vérifiant l'état de tes talons avant de te mettre à danser au son des basses. C'est facile, c'est libérateur, c'est fun, c'est sans conséquence et tu fais ce qui te parait le plus naturel, sans te soucier des pas pour le moment, d'un public ou de la réaction de qui que ce soit. Ton aparté n'est pas très longue, malheureusement pas, déjà, tu peux entendre ton nom de famille être prononcé.
Tu images une livraison, une danseuse qui s'est perdue ou même un client qui a cru que le club était ouvert... peu de gens emploient ton nom de famille ici et en réalité et tu attrapes la télécommande pour arrêter la musique et faire face à Eleonora, Leo, comme tout le monde l'appelle. "... Pourquoi est-ce que les gens pensent que le club est un moulin de jour ?" Voilà ce que tu marmonnes quand tu arrêtes enfin la musique et face à la presque insulte de la blonde, tu fronces les sourcils et la toise de haut en bas, comme si elle venait d'apparaitre avec une deuxième tête ou quelque chose du genre. "C'est quoi ton problème Leo ?" Niveau retrouvailles, il y a mieux, beaucoup mieux et si on t'avait dit que tu parlerais à une ex.… non, même pas, à une ancienne de tes histoires purement physiques et sans conséquences aujourd'hui, tu n'y aurais pas cru. Pas cru du tout, il ne s'est rien passé de tragique entre vous en plus, vous avez tout simplement arrêté de vous voir, tu supposes que cela n'a rien de très glamour et qu'on parle peu de ce genre d'histoires là, mais elles arrivent. Tu te souviens bien d'une chose, c'est que Leo ne lâche jamais le morceau, elle est bornée et chiante à souhait quand elle s'y met. Ce que tu as toujours trouvé drôle quand c'était justifié, mais aujourd'hui, tu ne souris pas.
"Tu débarques dans mon club prête à mordre et je ne me souviens pas avoir fait quoi que ce soit pour te mettre en rogne, vraiment." Si c'est le cas, c'est son problème à elle, n'est-ce pas. "Oh mais non j'oubliais, il suffit d'un rien avec toi." Que tu lâches avec une pointe d'amertume dans la voix. Teintée d'une certaine fatigue, elle est la dernière personne que tu voulais voir maintenant, aujourd'hui, pour te disputer et l'écouter t'insulter et te reprocher quelque chose que tu ignores. C'est... trop stupide et trop débile et elle ferait mieux de partir avant que tu t'énerves vraiment.
"Ecoute, j'adore les rétrospectives, mais la porte est par là, si tu veux un verre on ouvre pour les clients un peu plus tard, je suis occupée, ce n'était pas un plaisir de te revoir, sur ce, bye !" Que tu ajoutes rapidement, sur un ton plus qu'enjoué et qui est réservé à tes clients d'ordinaire, l'hypocrisie est bien là et de ta main libre tu lui dis au revoir, terminant déjà la conversation.

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Tu avais toujours eu un certain talent pour la confrontation. Tu n’étais pas le genre à te gêner quand une situation ne faisait pas ton affaire, même lorsqu’il s’agissait du détail le plus insignifiant qui soit. Tu n’en avais rien à foutre d’être nommée comme étant une fouteuse de trouble, tu prenais même un peu de fierté au fait d’être reconnue pour ta grande gueule et tes opinions trop fortement imposées. Mais aujourd’hui, tu cherchais la confrontation simplement dans le but de passer tes nerfs. Tu avais trouvé le premier point qui t’agaçait le moindrement et puis tu en avais fait quelque chose de bien plus gros, te créant une histoire au passage pour bien justifier la rage qui régnait dans le fond de ton ventre. Pour expliquer les flammes que tu lançais du regard à Lara qui semblait d’abord surprise d’être dérangée au beau milieu de sa chorégraphie, avant que ce soit un air d’agacement qui prenne toute la place sur son visage de porcelaine. « C’est quoi ton problème Leo? » Oh la liste était longue, bien trop longue pour que tu ne te mettes à en faire l’énumération devant Lara Pearson. Dans l’immédiat, elle était ton plus gros problème et elle ne tarderait pas à savoir pourquoi. « J’pourrais te poser la même question. » Pourquoi est-ce qu’elle avait mis un stop à ton embauche dans son club? Qu’est-ce qu’elle avait tant contre toi pour t’empêcher de travailler ici alors que les choses s’étaient terminés sur une note passablement correcte entre vous deux, considérant que lesdites choses n’avaient jamais réellement commencer, à l’exception de nuits partagées dans les draps de l’une ou de l’autre. Tu avais assumé que c’était elle qui avait mis un stop à ton embauche, elle qui te mettait des bâtons dans les roues, elle qui ne voulait pas te voir pavaner derrière son bar pour des raisons que tu ne comprenais pas, sans jamais pourtant poser la question, sans tenter d’avoir une discussion moindrement civile avant de montrer les crocs. Faire les choses dans le bon ordre, ça n’avait jamais vraiment été l’une de tes forces.

« Tu débarques dans mon club prête à mordre et je ne me souviens pas avoir fait quoi que ce soit pour te mettre en rogne, vraiment. » « C’est vrai que ça doit être difficile pour toi de réfléchir, y’a pas grand-chose là-dedans. » que tu répliques d’une petite voix un peu conne en pointant sa tête. « T’as toujours été beaucoup plus douée pour utiliser tout le reste. » D’un geste las, tes mains passent devant le corps de la brune, un atout non-négligeable chez la Pearson, ce qui a attiré ton regard lors de votre première rencontre il y a de ça longtemps déjà, même si le piquant chez elle avait su te ramener auprès d’elle à de nombreuses reprises. « Oh mais non j’oubliais, il suffit d’un rien avec toi. » Sans hésiter une seule seconde, tu t’approches de la scène où Lara se tient toujours bien droite. « C’est une insulte ou un compliment que tu essayes de me faire là? » Oh c’est que ça t’amuse un peu trop, de jouer la conne, de défier les attaques simplement pour mieux pouvoir mordre ensuite. « Écoute, j’adore les rétrospectives, mais la porte est par là, si tu veux un verre on ouvre pour les clients un peu plus tard, je suis occupée, ce n’était pas un plaisir de te revoir, sur ce, bye. » « Oh mais arrête, je vais finir par être vexée et croire que tu voulais vraiment pas me voir dans le coin. » Et plutôt que de te diriger vers la porte si gentiment pointée par la Pearson, tu décides plutôt de monter sur la scène pour la rejoindre, t’approchant d’elle de façon à ce qu’elle ne puisse pas se défiler si facilement. Tu n’es pas bien grande, mais tu as une bonne dizaine de centimètres d’avantage sur la brune et tu ne te prives pas de les utiliser maintenant que vous êtes si près l’une de l’autre. « C’est plutôt moi qui devrais te demander ce que j’ai fait pour te mettre en rogne, puisque tu as jugé que je n’étais pas assez bonne pour travailler dans ton club. » Tu mets bien l’emphase sur le dernier mot, avec tous les jugements gratuits que tu portes désormais à l’endroit après t’être vue refuser la chance d’y bosser.

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Tu as toujours eu la voix qui porte, toujours. Qui s'élève pour exprimer ton mécontentement, pour remettre tous les hommes et autres figures autoritaires de ta vie à leur place. Le genre de voix qui t'a déjà causée des ennuis et qui fait arriver les regrets, c'est certain, tu as appris à vivre avec, et si depuis quelques années, tu as fini par choisir tes batailles avec un peu plus de soin et à réaliser que ce n'est vraiment pas comme cela que les adultes s'expriment, face à Leo, toutes tes bonnes résolutions viennent de partir en fumée. Elles s'envolent face à cette ancienne connaissance et si elle espère te voir flancher ou présenter des excuses, elle se trompe sur toute la ligne. Vraiment, elle s'adresse à la mauvaise personne et c'est même dommage que personne ne soit là pour te voir écraser cette idiote finie sous tes talons. Métaphoriquement parlant bien entendu, tu croises les bras sur ta poitrine quand la prochaine pique arrive, un sourire bien en place sur ton visage, pas du tout impressionnée par sa répartie de bas étages.
"Je rêve ou tu viens de dire à une strip-teaseuse que tout ce qu'elle sait faire c'est utiliser sa plastique ? Hmm, merci pour le compliment. Je ne me ferais pas l'affront de te demander combien de temps tu y as réfléchi, parce qu'on sait toutes les deux que ce n'est pas juste à cause de ta couleur de cheveux que t'es lente... n'est-ce pas ?" Tu ponctues ta phrase par un battement de tes sourcils plus qu'exagéré et parce que oui la pique est facile à souhait, tu vois presque rouge en revanche quand elle grimpe sur scène et que si elle pensait t'impressionner, encore une fois, cela ne prend pas. Tu fais un pas dans sa direction, t'approchant d'elle aussi, pas du tout déstabilisée par le fait qu'elle soit plus grande que toi et qu'elle puisse te regarder de haut. "Oh, Leo, si tu finis par me chercher, tu vas vraiment me trouver et je ne dis pas ça pour être sympa." Elle est tellement petite, tellement insignifiante qu'elle a deux secondes pour s'expliquer avant que tu n'appelles la sécurité. Tu veux voir quelqu'un qui travaille pour toi, la mettre physiquement dehors, parce que tu le souhaites et lui montrer qu'elle ne peut pas souffler la pluie et le beau temps partout où elle le souhaite, toute action a ses conséquences après tout, n'est-ce pas ? Enfin, elle te donne une explication tu vois plus clair et le rire que tu laisses échapper l'instant suivant est plus que sincère.
"Tu plaisantes, j'espère ?" Tu poses la question tandis que tes deux mains viennent se poser sur tes hanches, tu as un pas de recul, pour la toiser de la tête aux pieds, Leo, avec sa fine silhouette et ses principes en cartons, qui est venue se plaindre parce que tout ne va pas dans sa direction. Oh non, que tu penses, la pauvre petite malheureuse qu'elle est va devoir lever le petit doigt et se trouver un autre boulot, que quelqu'un sorte les violons vraiment. "Alors quoi chérie, tu as postulé pour bosser dans mon club et parce qu'on t'a fermée les portes, tu décides de venir pousser une gueulante ?" Tu applaudis, vraiment pendant une dizaine de secondes, l'autre jeune femme a le droit à des félicitations audibles, ton sourire toujours bien en place sur ton visage. "Wow, non vraiment, c'est ça que tu aurais dû mettre sur ton CV, juste à côté de motivée et ponctuelle." Tu cesses d'applaudir, la fixant toujours, la vérité c'est que tu n'en savais rien, tu as laissé Itziar gérer la partie bar de votre club, tu as assisté à certains entretiens mais pas tous, en tant que bonnes partenaires d'affaires, vous vous êtes partagées les tâches et tu fais totalement confiance au jugement d'Izzie. Et en l'occurrence, elle a eu plus que raison, en plus du passé qui vous lie Leo et toi, tu ne l'as jamais vue comme quelqu'un de fiable, elle n'est rien d'autre qu'une bombe à retardement, et c'est toujours mauvais pour le business cela.
"Rancunière. Immature et impulsive." Tu appuies sur chacune des syllabes de tes mots, qui sont des insultes, tu n'es pas aussi cynique que cela d'habitude, tu n'as la patience de rien en ce moment et elle n'aurait vraiment pas dû te provoquer. Vraiment pas, si elle sait mordre, tu sais rendre aussi bien qu'elle. "Oups, des mots de plus de deux syllabes, tu vas y arriver ou tu veux que j'aille te chercher un verre d'eau ? Le premier sera gratuit, hein." Juste le premier, pas certain qu'elle puisse se payer le reste.

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Il n’y a pas la moindre logique derrière ton comportement. Il n’y a pas de but à atteindre, si ce n’est celui de provoquer Lara, ce qui n’est pas bien difficile vu la manière dont tu as choisi de t’y prendre. Tu sais que cette visite impromptue ne t’apportera pas ce boulot que tu espérais tant, qu’elle ne risque certainement pas de te donner une deuxième chance après que tu aies terminé de lui dire tout ce qui te passe présentement par la tête, mais qu’importe. Tu provoques avec le simple espoir qu’elle réponde, la brune. Tu cherches la bagarre, tu cherches à te défouler et la Pearson est devenue la personne idéale pour passer tes nerfs. Parce que les années ont beau avoir passé depuis votre dernier tête-à-tête, ou devrais-tu plutôt dire corps-à-corps, tu connais son caractère, et tu sais exactement quoi dire ou quoi faire pour la faire réagir. « Je rêve ou tu viens de dire à une strip-teaseuse que tout ce qu’elle sait faire c’est utiliser sa plastique? Hmmm, merci pour le compliment. Je ne me ferais pas l’affront de te demander combien de temps tu y as réfléchi, parce qu’on sait toutes les deux que ce n’est pas juste à cause de ta couleur de cheveux que t’es lente… n’est-ce pas? » Tu la traites de pute, elle te traite de blonde, ce serait presque mérité si ce n’était pas sacrément médiocre comme réparti, surtout de la part de quelqu’un qui s’insulterait plus de ton choix de mot que de l’insulte en elle-même. Tu t’approches d’elle, et elle en fait de même. Ni elle ni toi ne semblez être prêtes à montrer le moindre recul face à la situation qui monte en tension avec chaque seconde. Tant mieux. Tu n’as pas envie qu’elle recule. Pour une fois que quelqu’un ne prend pas peur au moindre haussement de ta voix. « Oh, Leo, si tu finis par me chercher, tu vas vraiment finir par me trouver et je ne dis pas ça pour être sympa. » « C’est censé me faire peur, peut-être? » Ça lui ferait bien trop plaisir, que tu t’écrases devant sa voix qui se fait plus forte que la tienne, son regard noir qu’elle croit menaçant alors qu’il ne fait que t’arracher un nouveau sourire toujours des plus arrogants. « Tu vas faire quoi? Vas-y Pearson, j’attends. » Tes mains viennent se poser contre ses épaules que tu bouscules sèchement, alors que tu continues d’avancer vers elle, curieuse de voir si elle allait reculer ou riposter.

« Alors quoi chérie, tu as postulé pour bosser dans mon club et parce qu’on t’a fermée les portes, tu décides de venir pousser une gueulante? » Elle se met à applaudir, et tu te contentes de la défier du regard. Ouais, peut-être que c’est débile comme raison, c’est certainement débile comme comportement, mais tu n’as jamais été le genre à faire beaucoup d’introspection sur tes actions avant de les mettre à l’œuvre. Tu frappes d’abord et tu oublies ensuite, peu importe les merdes que cela peut créer dans ton quotidien. « Wow, non vraiment, c’est ça que tu aurais dû mettre sur ton CV, juste à côté de motivée et ponctuelle. » « C’est quoi, t’as vu mon nom et parce que j’avais plus envie de me faire ta plastique toute refaite, tu t’es dit que je méritais pas ma chance? » C’est une conclusion qui est pleine de lacunes, qui n’a aucune fondation et qui ne fait aucun sens, mais ça te suffisait pour justifier ta présence ici, ça te servait amplement pour faire gronder cette rage qui ne te quittait jamais complètement. « Rancunière. Immature et impulsive. » Des mots doux à tes oreilles, rien que tu n’as pas déjà entendu un million de fois par le passé. « Oups, des mots de plus de deux syllabes, tu vas y arriver ou tu veux que j’aille te chercher un verre d’eau? Le premier sera gratuit, hein. » Qu’elle t’emmène un verre d’eau, juste pour voir ce que tu vas vraiment faire avec. « C’est charmant quand même, la pute qui trouve rien de mieux comme insulte que d’insinuer que je suis conne parce que je suis blonde. » Tu fais mine d’être choqué, comme si tu venais de comprendre ce qui se passe. « Oh mon dieu, est-ce que je serais pas rendue super intelligente maintenant? On peut certainement pas en dire autant pour toi. » Tu t’approches à nouveau d’elle, ton regard qui descend le long de son corps. « Attention Pearson, tu voudrais pas que j’abîme ton outil de travail quand même. » Même si franchement, ce n’est pas l’envie qui manque présentement.

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Plus que d'être irritée, tu n'en reviens pas du culot de la blonde en face de toi. Et dire que tu pensais que tu étais excessive, tu ne serais pas allée loin dans la vie si tu avais réagi comme la femme en face de toi, à chaque fois qu'on t'a dit non, qu'un directeur de casting t'a gentiment dit que tu n'avais pas le profil recherché ou qu'un patron de club t'a dit qu'ils ont assez de danseuses pour la soirée et que ta présence n'est pas nécessaire... Est-ce que Leo pense encore se racheter une bonne réputation après un tel éclat ? Est-ce qu'elle va rentrer chez elle en se disant que c'est de ta faute, parce que tu lui as refusé l'accès à ton club et que tu es la méchante de l'histoire ? Tu t'en moques de son avis, te fiches de savoir quelles merdes il y a dans sa vie pour qu'elle trouve son comportement justifié et la nouvelle insulte qu'elle a pour toi ne t'impressionne pas. Elle avance la blonde, tu as un pas de recul cette fois-là, ton sourire trouve de nouveau sa place sur ton visage, l'insulte est tellement facile, tellement entendues des dizaines de fois, et elle a tellement peu de poids...
Tu te serres de ton corps pour vivre, et alors ? C'est ta plastique, ton choix, personne ne te force et cela te permet de mettre un toit au-dessus de ta tête et même bien plus encore. "Hey chérie, la réalité de la chose c'est que si j'étais vraiment une pute comme tu le dis si bien... de nous deux, tu serais toujours celle sans emploi, pas vrai ?" Que tu répliques enfin, toujours aussi sarcastique que la seconde précédente, tu ne vois pas vraiment d'insultes encore une fois, si elle est trop prude ou trop idiote pour le réaliser, tant pis pour elle, tu n'as pas envie de refaire toute son éducation, il te faudrait beaucoup de patience pour un cas pareil et tu n'en as pas vraiment. "T'aurais de la chance si je m'occupais de toi moi-même, Eleonora, j'ai de la sécurité pour cela maintenant, mais je me ferais une joie d'immortaliser le moment." Tu insistes sur toutes les syllabes de son prénom, parce que tu peux le faire, parce que tu le connais et parce que tu réalises que lui parler c'est un peu comme parler à un mur, elle est venue ici pour chercher une confrontation et en venir aux mains, cela lui ferait certainement trop plaisir à cette idiote. Tu ne vas pas lui en donner la satisfaction, elle va repartir déçue et sans absolument aucun emploi. Tu croises de nouveau les bras sur ta poitrine, lui donnant le début de la vérité.
"Et je vais te décevoir, je ne me suis pas chargée du recrutement des employées du bar, ouais, je sais, tu es choquée." Et pour qui est-ce qu'elle te prend ? Comme quelqu'un qui n'est pas capable de faire la part des choses ? Qui ne peut pas séparer sa vie professionnelle de sa vie privée ? Tu n'es pas comme cela et tu t'efforces d'être une bonne patronne depuis l'ouverture de Paradise City, faisant passer les besoins de tes employés avant toute chose, avant même les tiens ou même ceux de la clientèle. Vous avez voulu créer le bon environnement Itziar et toi, surtout après avoir fait autant de clubs, Leo te prouve tout de suite qu'elle n'aurait pas été une bonne addition.
"Je ne savais même pas que tu avais postulé, ce n'est pas une conspiration Karen, le monde ne tourne pas autour de toi et personne n'est contre toi."  Elle se place en pauvre petite victime et ça ne colle tellement pas l'image qu'elle renvoie en ce moment, provocatrice et insultante, que tu as encore envie de lui rire au nez. "Ma partenaire d'affaires a bien fait ses recherches, elle a vu ton CV et je suppose qu'un seul coup de fil à ton ancien employeur a pu confirmer que tu n'étais pas faite pour le rôle." Et est-ce qu'elle peut prétendre le contraire, non, tu ne crois pas, elle doit même le réaliser, tu sais qu'elle n'est pas aussi idiote que cela et qu'elle sait qu'elle est en train de faire de l'excès. "C'est aussi simple que cela, dans le monde des grands, chaque action a une conséquence... t'as d'autres questions ou tu veux encore plus aggraver ton cas ?" Voilà, tu lui donnes la possibilité de partir avec sa dignité intacte, avant que tu n'appelles quelqu'un pour la mettre dehors, et ce, dans les règles de l'art.

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« Hey chérie, la réalité de la chose c’est que si j’étais vraiment une pute comme tu le dis si bien… de nous deux, tu serais toujours celle sans emploi, pas vrai? » Le chérie t’agresse presque autant que la vérité qu’elle te renvoie en plein visage en quelques mots seulement, et si son mouvement de recul aurait pu t’offrir une fraction de seconde de satisfaction, celle-ci est rapidement réprimée par le reste. Tu menaces, tu gueules, tu tapes, tu attends une réaction quelconque de Lara, mais elle ne te donne pas ce plaisir, la brune, quand elle a toutes les cartes en main et que ton petit numéro à la con ne tient pas avec elle. « T’aurais de la chance si je m’occupais de toi moi-même, Eleonora, j’ai de la sécurité pour cela maintenant, mais je me ferais une joie d’immortaliser le moment. » « T’es même plus capable de faire ton sale boulot toute seule Pearson? T’as trop peur de te casser un ongle peut-être? » Elle ne va pas céder, tu l’as bien vu dans la manière qu’elle agit, tu l’as bien compris dans la façon qu’elle te parle, elle qui se croit bien au-dessus de ce conflit qui n’en est pas vraiment un puisqu’il ne s’agissait vraiment que d’une opportunité pour toi de passer tes nerfs. Opportunité qui se dissipe peu à peu alors ton envie de violence ne fait qu’augmenter, même si tu n’es pas assez conne pour lever les poings la première, consciente que tu serais contrainte de passer une autre nuit en prison, sans personne ni aucun moyen de te sortir de là.

« Et je vais te décevoir, je ne me suis pas chargée du recrutement des employés du bar, ouais, je sais, tu es choquée. » Choquée et soudainement sans argument, ouais, même si tu t’efforces de paraître aussi indifférente que possible face à ce nouveau d’information partagé. Ce serait presque drôle, qu’elle prenne le temps de t’expliquer, si ce n’était pas complètement humiliant pour toi de réaliser que tu avais eu faux sur toute la ligne et que toute cette mise en scène ne mettait en lumière que ta stupide impulsivité et ton incapacité à gérer quoique ce soit sur le sens du monde. « Je ne savais même pas que tu avais postulé, ce n’est pas une conspiration Karen, le monde ne tourne pas autour de toi et personne n’est contre toi. » Ça t’arrache un fou rire. Oh clairement, elle n’a pas la moindre idée des dégâts que tu commets un peu partout où tu passes. Du monde contre toi, il y en a bien plus qu’elle ne peut se l’imaginer, mais ce détail, tu es bien décidée à ne pas le partager cette fois. Tu n’as certainement pas besoin de lui donner davantage d’armes contre toi aujourd’hui, tu as déjà fait assez de conneries comme ça. « Ma partenaire d’affaires a bien fait ses recherches, elle a vu ton CV et je suppose qu’un seul coup de fil à ton ancien employeur a pu confirmer que tu n’étais pas faite pour le rôle. » « C’est dommage, j’aurais mis de la vie dans l’endroit. » Oui bon, changement complet de ton, changement d’attitude. Tu n’es certainement pas conne au point de savoir que continuer de la provoquer n’apporterait rien de bon. Ni non plus sans savoir que peu importe ce que tu peux dire désormais, tu devras sortir la queue entre les jambes. La seule chose que tu puisses faire désormais, c’est tenter de sortir du bar avec la tête encore semi-haute, entre deux remarques stupides et une très maigre volonté à lui prouver que tu n’allais pas utiliser tes poings contre elle, finalement. « C’est aussi simple que cela, dans le monde des grands chaque action a une conséquence… t’as d’autres questions ou tu veux encore plus aggraver ton cas? » « Ça te ferait beaucoup trop plaisir que je te laisse me sortir à l’aide de tes fameux bodyguards. » que tu répliques avec un ton presque amusé. « Ils sont canons au moins? » Quoi? Qu’est-ce que tu as à perdre de poser la question désormais, maintenant que toute ta crédibilité s’est envolée en un claquement de doigt il y a plusieurs minutes de cela? Oh, une spécialité chez toi. « Quand t’auras besoin de mettre du piquant dans ta vie ou dans ton club, tu sais quoi faire. » Oh elle ne fera jamais ça, mais vouloir le dernier mot, c’est un peu une maladie chez toi, ça aussi.

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crédit/(ttsource/tumblr) ✰ w/ @Eleonora Parker

Elle perd en vigueur et en énergie la blonde en face de toi et tu réalises peu à peu que tu avais raison, ce n'est pas à propos de toi cette conversation, et même pas à propos du club. Leo est en colère et elle avait besoin d'un punching ball, besoin de trouver quelqu'un qui allait répondre avec la même énergie qu'elle et lui donner une bonne raison de se défouler et justifier sa colère. Cela en dit beaucoup sur elle, et certainement beaucoup sur toi quand on considère que vous avez terminé dans les mêmes draps il y a une éternité de cela... Oui, tu peux définitivement la mettre sur la liste des erreurs et maintenant, c'est facile de voir pourquoi et comment vos routes ont fini par diverger et ne plus se croiser. Elle prétend qu'elle aurait mis de la vie à l'endroit et tu roules des yeux avant de ranger une mèche brune derrière ton oreille et de la toiser encore un peu plus, parce qu'elle est encore dans ton club et que la blonde n'a pas compris que de ton côté, en dehors de l'irritation et le besoin de défendre ce qui t'appartient, tu te moques un peu de sa présence.
Tu as des vrais problèmes dans ta vie contrairement à elle, un business à gérer, des relations à réparer et juste mieux à faire en règle générale. Tu es presque fière de toi dans un sens, il y a des mois de cela en arrière, vous en seriez sûrement venu aux mains, comme quoi les gens changent, y compris toi. "C'est triste vraiment, il ne se passe tellement rien dans ta vie que tu t'es réveillée de mauvaise humeur et tu veux la partager ? Désolée de le dire, je ne suis pas intéressée et je n’ai même pas envie de faire semblant." Que tu fais remarquer à juste titre, réalisant que c'était juste cela, rien d'autre derrière, comme une gamine capricieuse, Leo a tapé du pied et maintenant quoi ? Cela ne te donne pas plus envie de lui refiler du boulot ou même de lui donner le bénéfice du doute, non, elle écrase tout cela en continuant de parler en continuant de l'ouvrir et tu as presque envie de lui demander si elle ne possède pas d'amour propre. De respect pour sa propre personne pour tourner les talons, pour réaliser toute seule que c'est stupide et débile et tout simplement partir. Visiblement non, il faut qu'elle continue d'avoir le dernier mot et joue les intéressantes. Ce qui est puérile et immature au possible, Leo te donne raison de minutes en minutes, est-ce qu'elle le réalise au moins ?
"Si tu veux du contact à ce point, je te conseille d'abord le canapé d'un thérapeute, préférablement quelqu'un avec de l'expérience." Tu es à moitié sarcastique et à moitié sérieuse en disant cela, il faut dire que n'importe qui a l'air d'une personne équilibrée en face d'elle, même toi et ce n'est décidément pas l'adjectif que tu utiliserais pour te décrire, définitivement pas. Tu jettes un coup d'œil à la scène, elle a absolument tout ruiné et tu doutes que tu puisses faire quelque chose de constructif maintenant, tu te rattraperas plus tard que tu te dis tout simplement, avant de finalement descendre de la scène. Tu n'empruntes pas les marches prévues pour cela, non, tu sautes de la scène au sol du club, te réceptionnant sur tes talons comme tu as si bien l'habitude de le faire. "Pour ce qui est du reste, le club est ouvert aux clients à partir de 17 heures." Que tu lances simplement, sans regarder par-dessus ton épaule, pas l'information du siècle, n'importe qui aurait pu lui dire. Tu ne sais même pas si c'est une bonne idée de venir quand il y aura plus de monde, mais tu as du mal à l'imaginer dans l'ambiance à moitié glamour et à moitié débauchée du club. Surtout qu'elle a été la première à t'accuser de satisfaire tes clients par d'autres moyens il y a quelques minutes de cela, c'était certainement la chose la plus honteuse à laquelle elle pouvait penser, ce qui encore en dit beaucoup sur la jeune femme et sur sa façon de penser.
Tu passes derrière le bar, te servant une limonade comme tu as si bien l'habitude de le faire, avec beaucoup de glaçons, une tranche de citron, une paille rose, et lâchant enfin un :  "Bye Eleonora." en constatant qu'elle est toujours là. Pour toi, la discussion est terminée, qu'elle aille se prendre la tête avec quelqu'un d'autre, le chauffeur de bus quand elle rentrera, un panneau stop si elle le souhaite, mais loin d'ici et loin de ton club.