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 (Amelyn #69) ► Staring at the sun

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Message(#)(Amelyn #69) ► Staring at the sun - Page 2 EmptyVen 22 Juil 2022 - 1:41




STARING AT THE SUN
Et je déchiffre dans son regard l’allégresse d’avoir écrit à quatre mains, ce soir, les phrases qui ferment un chapitre de notre histoire d’amour et celles qui en ouvrent un autre, entièrement neuf. Les pupilles de ma récente épouse ont brillé durant l’entièreté de la cérémonie et leur lueur n’a pas faibli tandis que nous mangions, en tête à tête, au milieu d’un lopin de plage privatif et aménagé pour que nos pieds ne traînent pas dans le sable. Cet aparté, au milieu de ce décor désertique ou déserté, je le bénis pour ce qu’il me comble moi aussi. Ma joie est tangible, comme figée dans un sourire étiré. Elle se reflète au travers des miroirs de mon âme. Je n’aurais pu me sentir mieux dans ma peau et, naturellement, tandis que mes mains caresse un pied minuscule, une nuque, une épaule ou une joue, je photographie mentalement cet instant de plénitude en tant que père et, surtout, en tant qu’époux d’une femme “tenacément” indépendante qui, par amour, m’a dit oui. Je parlais plus tôt d’une lueur, je la décrirais plus justement en l’appelant “flamme”, une flamme qui ne s’est pas éteinte quand ses yeux de jade ont dévisagé notre bébé qui tête avec force son biberon. Quoiqu’elle soit jeune, Micah se distingue déjà par sa force de caractère. Elle en aura, beaucoup. Elle sera battante, courageuse et n’aura besoin de personne. Raelyn aussi a remarqué que, toute petite soit notre fille, elle essaie de se nourrir seule en tendant les mains vers la bouteille de plastique remplie de son lait. «Oui, j’ai vu. J’ai aussi vu qu’elle chouinait quand elle essaie de prendre sa tétine et qu’elle n’y arrive pas. Elle peut même piquer des colères.» Je soupçonne d’ailleurs que si elle bat des jambes, entraînant dans sa brusquerie mes doigts enroulés autour de sa cheville, c’est parce qu’elle peste contre sa faiblesse. L’anecdote en dit long sur le poupon. Elle a hérité de l’indépendance de sa maman, de l’aversion de son papa pour l’échec et du tempérament des deux partenaires que nous formons. Comment ne pas craquer devant ce petit-être qui, j’en suis convaincu, a remporté le gros lot à la loterie de la génétique ? Micah Taylor aura su prendre le meilleur de ses deux géniteurs. Elle sera explosive, passionnée, réfléchie, subtile, versatile… « Tu auras le monde à tes pieds. » Ai-je chuchoté à l’oreille de mon bébé à l’heure de la coucher dans son lit, sur le catamaran et de la border du drap de soie blanc acheté par une Raelyn soucieuse de couvrir son enfant, non pas du meilleur, mais du mieux. Cet enfant… Elle m’impressionne de jour en jour et ce n’est pas toujours source de fierté. Il m’arrive de me projeter vers les mois à venir et de réaliser, avec effroi, que je serai privé du privilège de l’observer, avec fascination, s’empresser de se nourrir. Bientôt, elle apprendra à marcher et, pour prendre soin d’elle, nous lui courons après pour éviter qu’elle tombe et se blesse. Au plus je la regarde, au plus je prends la mesure de la vitesse avec laquelle le temps file et je souffre alors d’une recrudescence d’angoisse. Peut-être que c’est elle, malgré qu’elle soit fugace et vite oubliée puisque je n’autorise à aucune idée noire de s’insinuer dans mon cerveau et d’ainsi salir le moment - je veux un souvenir immaculé de toute maturité - que j’ai au départ insisté pour m’occuper moi-même de la petite. J’ai rapidement capitulé finalement et, qui plus est, de bonne grâce. J' ai aimé le tableau brossé par ces deux êtres essentiels à mon équilibre. Je me suis senti comme un coq en pâte et j’en ai omis de répondre aux commentaires de ma dulcinée autrement que par des hochements de tête, de grands sourires, des va et vient de mon pouce dans sa nuque et des baisers doux, sages, mais néanmoins coquins dans le but de maintenir la température. L’attente est un puissant aphrodisiaque quand la joie, elle, nous transforme en être plus patient qu’à l’accoutumée. Je peux l’être, mais pas tout le temps. Lorsqu’il s’agit de m’ébrouer dans la luxure amoureuse et passionnelle avec ma complice, j’aime être exaucé sans tarder. Or, tandis que le manteau de la nuit recouvre peu à peu Fraser Island et dissimule le site paradisiaque de notre mariage, alors que je savoure la beauté des couleurs de ce coucher de soleil sur la mer - la nature a réussi un tour de force : créer un phénomène redondant que j’apprécie toujours autant - et dès lors que nous nous installons sur le pont du catamaran, je me surprends à imaginer un stratagème pour décélérer la course du temps. J’ai également en tête une obsession : au-delà d’être fou de Raelyn, je suis fier qu’elle s’accroche à mon bras, qu’elle m’ait donné un enfant et qu'elle m’ait choisi, envers et contre ses convictions, comme compagnon pour la vie. Elle a décidé de vieillir avec moi et l’émotion me submergerait si je ne me conviais pas à n’y penser que demain, au réveil, et peut-être même - sans doute - chaque jour supplémentaire que le Dieu de ma mère m’offrira.

Chemin faisant, je réalise aussi qu’avec l’heure de nos retrouvailles sonnera la fin de cette journée que mon épouse a sacré par son “oui, je le veux.” et je n’ai pas envie qu’elle s’achève, pas encore. J’aspire à retenir la nuit afin qu’elle soit aussi blanche que la toile d’un peintre qui, au fur et à mesure de son imagination, la comblera à l’aide de couleur. Je les suppose chaudes, choisies pour la symbolique, tout comme je le fais, et ce malgré mon oppressante envie que nous ne faisions plus qu’un, en proposant de feuilleter l’album numérique qui retrace le récit de notre relation. Je prends tellement de photos qu’il est possible de nous rappeler toutes sortes de souvenirs, y compris les plus insignifiants ou les plus drôles qui ne sont pas en reste. Puisque Rae a estimé plus juste de recommencer ce pèlerinage depuis le point de départ, et non depuis cette vidéo avortée précédemment dans le temps faute au mal causé par la rupture, j’obtempère. Je ne rougis pas de proposer cette aventure romantique sur l’île de nos souvenirs. Une île. Pas des terres encadrées par d’autres. Notre histoire est insulaire, car nous la défendons de l’enfer que sont les autres. Nous sortons bec et ongles lorsque nous nous sentons menacés. Ce trait, qui nous est communs, n’est-il pas preuve que d’aucuns - pas même ma femme - ne pourraient se vanter sans mentir de ne jamais être mièvres ? De n’être jamais tombés à genoux au pied de l’être aimé. Nul ne peut adorer sincèrement sans s’autoriser à tomber le masque de la vanité, dans les premiers moments, tardivement, surprenamment. Riant encore d’une ancienne blague qui, des mois auparavant, avorta notre expédition, je demeure coï alors que Rae révèle ce dont je me suis douté rapidement, mais qu’elle me confirma après plusieurs traversées du désert ; elle a nourri à mon égard de nobles et véritables sentiments qu’elle aura refoulés longtemps avant de les assumer. Charmé par l’aveu, intrigué par cette confession qui m’a chatouillé l’ego, je me suis redressé, ramenant ses jambes sur mes cuisses et glissant mes doigts vers la sienne avec plus de sagesse que des heures d'abstinence prénuptiale aurait normalement supposées. Une œillade me suffit pour la désirer. Je jure d’ailleurs que je la convoite depuis ce matin. Néanmoins, ma curiosité est à son paroxysme : elle supplante tout le reste. « Vraiment ? » Mes airs d’ébahi sont surjoués : ils ne la tromperont pas, pas plus que la sincérité de la question suivante : « Quand ? » Est-ce alors que j’embrassais son ventre pour l'inviter à rester et qu’elle chasse l’idée folle qu’elle n’était pas la bienvenue sur mon caramaran ? NON ! Pas plus qu’elle ne l’a accepté tandis que j’embarquais dans son univers, sur une piste de danse et finir ensuite dans un parking, à l’arrière d’une voiture, pour une virée au septième ciel. Je suis persuadé que l’amour est né en elle grâce à cet ensemble de gestes, d’attentions, de confrontations, de disputes, de concessions, de cris, de passion, parce que j’en rêvais, que je le voulais, non par vengeance, mais parce que la morsure plus profonde que celle de la tocade m’a assailli d’une douleur telle que j’ai tissé mille excuses pour que se taise ma culpabilité d’être amoureux d’une vendeuse de poudre. Dans ces conditions, la réciprocité ne pouvait plus être une option : elle est devenue nécessité. « Je suis revenu pour toi, parce que tu m’appelais. Quand je me suis réveillé, j’avais honte de moi, honte que tu me vois dans cet état-là, que tu me trouves pathétique, mais j’aurais pas voulu que tu sois ailleurs. Alors, j’ai compris que j’étais amoureux de toi parce que j’ai eu peur que tu ne reviennes pas, que tu aies pitié de moi, mais pas à cause de l'orgueil. » Ai-je confié le premier, yeux dans les yeux, main dans la main, et cœur contre cœur. « Je crois que… » J’avance, je recule, je me ravise faute à la formulation. « Non ! Je savais. » Mes lèvres ont fendu mes traits radieux d’un large sourire derrière lequel se dérobe un brin de timidité inédit. « Je savais que ce serait compliqué. » Et pour cause, je l’ai approchée par intérêt avant qu’elle ne m’accorde le sien. « Je pensais que j’étais rouillé. J’ai souvent flippé d’être juste un jeu pour pas que je perde foi en toute l’humanité. Il fallait que tu ne puisses plus te passer de moi parce que tu aurais des mensonges à pardonner et que pour moi, c’était trop tard. Je ne voyais plus ma vie sans toi hier et aujourd’hui, si j’avais dû te faire des promesses devant une assemblée d’amis, j’aurais été fier de te dire merci. Merci de t'être retourné sur moi. Merci d’avoir fait de moi un homme à part à tes yeux, a mes yeux, parce que le monde n'existe plus pour moi qu’à travers ton regard. » A mesure que ma tirade s’est effilochée, je me suis approché d’elle, ma bouche a caressé le lobe de son oreille, mon bras a serré sa taille et l’a tirée dans ma direction de sorte qu’elle s’assoit à califourchon sur l’assise qu’est mon corps. Ensuite, le débit ralentissant, le volume de ma voix a baissé jusqu’à se muer en murmure, suave, chaleureux et, je l’espère, électrisant… Tout de même, enfin…


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Raelyn Blackwell
Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
la muse des cauchemars
  
(Amelyn #69) ► Staring at the sun - Page 2 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
(Amelyn #69) ► Staring at the sun - Page 2 2a124375de5bce4e041e9923da504d768c9edcf6
POSTS : 34326 POINTS : 3130

TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP
CODE COULEUR : indianred.
RPs EN COURS :
― raelyn's theme ―
writing challenge 2024

(07) chad #3spencer #14miles #1 (2005)danaë #4 (2018)maxwell #7miles #2cecilia #2

(ua) maxwell #6 (jurassique)

(pré-liens)
le cluble casino l'octopus

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maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1234567

(Amelyn #69) ► Staring at the sun - Page 2 3a44d144a8bde068fb9bbf98d07bff96bdb42f25
spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.

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danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

(Amelyn #69) ► Staring at the sun - Page 2 297a714e8dfbe2965870bfed0f152606f9c9e175
cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

(Amelyn #69) ► Staring at the sun - Page 2 Tumblr_inline_pq7a8g2DmG1u9urvd_400
miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

RPs EN ATTENTE : aisling #3

RPs TERMINÉS : liste tenue à jour dans ma fiche de liens

― statistiques RP ―
2024 ☆ 202320222021

(Amelyn #69) ► Staring at the sun - Page 2 0ca41f4f930cbaeae8e9a2d29a926cecd384086c
amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

AVATAR : Lady Gaga
CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles)
DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall)
PSEUDO : stairsjumper
Femme (elle)
INSCRIT LE : 21/02/2019
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Message(#)(Amelyn #69) ► Staring at the sun - Page 2 EmptyVen 22 Juil 2022 - 17:18


staring at the sun
Raelyn Blackwell & @Amos Taylor (Amelyn #69) ► Staring at the sun - Page 2 873483867

« Oui, j’ai vu. J’ai aussi vu qu’elle chouinait quand elle essaie de prendre sa tétine et qu’elle n’y arrive pas. Elle peut même piquer des colères. » Micah fait preuve de caractère alors qu’elle ne reconnaît certainement même pas encore son prénom et ce n’est pas vraiment une surprise : Amos et moi sommes différents, mais nous ne pouvons ni l’un ni l’autre être décrit comme faciles à vivre et conciliants. Je ne me suis jamais beaucoup intéressée à la génétique et pour cause : la notion de famille ne m’a jamais intéressée. Je n’avais jamais songé qu’un jour j’en fonderais une. Pour autant, j’aurais été surprise de donner naissance à un petit être doux, patient et mesuré. Elle sera passionnée, elle sera indépendante et je ne l’aurais pas voulu autrement. « Attends qu’elle puisse parler. Je suis certaine que dès qu’elle en sera capable, elle nous mènera par le bout du nez. » Elle tentera de faire entendre sa voix, ses opinions et je suis certaine qu’elle réussira à nous persuader de tout et n’importe quoi. « Elle aura le monde à ses pieds. » - « Il tournera autour d’elle. » Il n’est pas question qu’il en soit autrement. S’il y a bien une chose que j’apprendrai à notre fille, c’est à être celle qui prend des initiatives et qui donne des ordres. Celle qui dirige, pas celle qui suit. Pour l’instant, elle boit son biberon et son regard fixe avec attention tantôt moi, tantôt Amos qui caresse doucement le dessous de son pied. Elle rit, elle grimace, elle lâche sa tétine et tente d’échapper à la malice de son père. Elle est à présent bien plus intéressée par lui que par le contenu de son biberon, et je dépose ce dernier sur la table avant de tendre Micah à mon complice : chacun son tour.


❈❈❈❈


Alors que les photos défilent, la vérité me saute aux yeux et je me demande comment j’ai pu rester aveugle si longtemps. Si j’avais posé un regard plus aiguisé au cliché que mon amant prenait, si je m’étais regardée avec attention dans le miroir, si j’avais arrêté de me voiler la face, j’aurais su ce dont je suis à présent convaincue : je suis tombée raide dingue de lui rapidement, et sans retour en arrière possible. Je le lui avoue puisque je n’ai plus la moindre raison de me cacher, puisque la pudeur n’a plus lieu d’être lorsque cela nous concerne lui et moi. « Vraiment ? Quand ? » Amusée par sa question, touchée par les émotions clairement visibles sur son visage, je tente de fouiller dans ma mémoire. Je ne joue pas : je ne suis juste pas certaine de détenir la réponse à cette question. Je ne me suis pas réveillée un jour avec, au creux du ventre, la certitude nouvelle que j’étais amoureuse de lui. Ça a été progressif. J’ai admis être attachée et, bien vite, c’est devenu bien plus que ça. Je sais qu’il l’a su avant moi. Son cœur était à vif, mais le mien était cadenassé et même après qu’il eut réussi à en trouver la clé, j’ai refusé de le voir parce que cette vérité était effrayante. Mes sentiments étaient effrayants, bien plus forts que ce que je n’avais alors jamais ressenti pour quiconque, bien plus fort que ce que la gamine que j’étais avait ressenti pour Aaron des années auparavant. Alors j’ai eu peur. J’ai eu peur d’être détruite, bien plus définitivement que je ne l’avais été par le passé. J’ai eu peur de ce qui m’arriverait si je m’autorisais à Ressentir avec un grand R, ,ce qui m’arriverait si après m’être ouverte je le perdais.

La peur de le perdre. Penser à ces deux fois où j’ai cru que c’était arrivé m’aide à trouver un début de réponse. J’ai compris que ce que je ressentais pour lui était bien plus qu’une simple attraction et bien plus qu’un profond attachement la première fois que j’ai pris la fuite, je l’ai surtout compris quand j’ai réalisé que j’étais prête à le pardonner. Pensive, je laisse ses doigts parcourir sur ma cuisse et je pose ma tête contre son torse. Je m’apprête à lui répondre quand il me souffle d’une tirade sur la façon dont il a lui-même pris conscience de ses sentiments. « Je suis revenu pour toi, parce que tu m’appelais. Quand je me suis réveillé, j’avais honte de moi, honte que tu me vois dans cet état-là, que tu me trouves pathétique, mais j’aurais pas voulu que tu sois ailleurs. Alors, j’ai compris que j’étais amoureux de toi parce que j’ai eu peur que tu ne reviennes pas, que tu aies pitié de moi, mais pas à cause de l'orgueil. » Lorsqu’il commence à parler, je ne comprends pas tout de suite à quel instant de notre histoire il fait référence. Ce n’est que lorsqu’il évoque sa honte que je repense à cette nuit où je l’ai trouvé à peine plus vivant que mort, au bord du précipice qu’est le coma éthylique, inconscient et sans réaction. C’était un pêcheur qui m’avait appelé et j’ai paniqué. Je l’ai traîné à travers le pont et la cabine, au terme d’un effort surhumain je l’ai déposé sans délicatesse dans la douche pour l’asperger d’eau froide en espérant qu’il se réveille. A aucun moment je ne l’ai trouvé pathétique. Pas un seul instant je n’ai pensé qu’il était répugnant ou repoussant. Je me souviens juste avoir eu peur et mal au cœur. Je me souviens avoir agi grâce à l’adrénaline puisque sans elle jamais je n’aurais été capable de le traîner sur une telle distance. « J’ai pas envisagé une seule seconde de pas revenir. » Ni quand je l’ai trouvé, ni quand je me suis endormie, fatiguée par cet effort physique au-delà de mes capacités, ni le matin quand je l’ai quitté et pas plus le soir lorsque je l’ai retrouvé avec deux pizzas, et aucun jugement. « Je crois que… Non ! Je savais. » J’esquisse un mince sourire en caressant sa joue. Il a su si tôt et je suis à la fois surprise et touchée. A cette époque, je savais que je l’avais dans la peau, sans me douter qu’un jour j’envisagerai un avenir à ses côtés. « Je savais que ce serait compliqué. » Doucement, je laisse ma tête retomber contre son torse sans jamais lâcher ses yeux bleus clairs des miens. « Je pensais que j’étais rouillé. J’ai souvent flippé d’être juste un jeu pour pas que je perde foi en toute l’humanité. Il fallait que tu ne puisses plus te passer de moi parce que tu aurais des mensonges à pardonner et que pour moi, c’était trop tard. Je ne voyais plus ma vie sans toi hier et aujourd’hui, si j’avais dû te faire des promesses devant une assemblée d’amis, j’aurais été fier de te dire merci. Merci de m'être retourné sur moi. Merci d’avoir fait de moi un homme à part à tes yeux, aux yeux, parce que le monde n'existe plus pour moi qu’à travers ton regard. » Il m’attire contre lui, il effleure ma peau, mon oreille, ma nuque et mes lèvres et je ne résiste pas à l’envie de lui dérober un baiser, alors que je suis à présent installée à califourchon sur lui. Pour ne pas briser la bulle de douceur et de confidences qu’il a créé, je murmure moi aussi. « J’ai su quand découvrir l’existence de Sarah m’a fait mal, mais que j’ai réalisé que la seule chose que je voulais c’était trouver un moyen de te pardonner. » Mes lèvres s’éloignent des siennes, mais uniquement pour que je puisse lui dire toutes ces choses en plongeant mon regard dans le sien. « Et ça m’a terrorisée, parce que je pensais que la chose la plus intelligente à faire était de prendre mes jambes à mon cou et ne plus jamais t’adresser la parole, mais que j’en étais incapable. » Quand j’ai compris que malgré ça, je voulais être avec lui. De tout temps, j’ai fui toute notion d’attachement. « J’ai pas su parce que j’étais blessée. J’ai su parce que ça avait pas d’importance ou pas assez pour que je renonce à ce qu’on vivait. » Mais je ne sais pas exactement quand le changement s’est opéré en moi. La seule chose que je peux lui confier, c’est le moment où j’ai entrouvert un œil et constaté ce qu’il était en train de se passer, ce qu’il se passait depuis plusieurs jours ou semaines déjà, certainement. « J’ai toujours pensé que je ne ressentirai jamais ce que je ressens pour toi. » J’étais cynique, désabusée et misanthrope. Je le suis toujours, mais il est mon exception. « Je pensais même pas que c’était possible à vrai dire. Je pensais que les gens mentaient, qu’ils se persuadaient eux-mêmes qu’ils vivaient une grande histoire d’amour parce que c’était plus facile pour eux que d’être seuls. » Ma main caresse doucement son épaule, sa nuque et sa mâchoire. « Mais c’était pas mon cas. J’étais à l’aise avec l’idée d’être seule. Je m’aime assez pour ça. » J’esquisse un sourire amusé. « Mais je préfère être avec toi. J’aime l’idée que soit pour toujours. » Je ne suis pas avec lui par peur de la solitude. Je n’ai pas accepté de l’épouser à cause du carcan de la société qui dicte aux jeunes femmes que c’est ça, l’accomplissement de toute une vie. J’ai dit oui parce que je l’ai choisi. « Maintenant déshabille-moi avant que je devienne un peu plus mièvre. » J’esquisse un sourire mutin, avant de poser mes deux mains sur ses joues et de l’attirer contre moi pour l’embrasser à pleine bouche.





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Message(#)(Amelyn #69) ► Staring at the sun - Page 2 EmptyVen 22 Juil 2022 - 19:41




STARING AT THE SUN
Après nous être extasiés devant notre bébé et lui avoir souhaité le meilleur, c’est face au déroulé de notre histoire d’amour que Rae et moi nous sommes pâmés. Les clichés sont touchants. Les plus cocasses nous ont arraché des éclats de rire authentiques que nous maîtrisons pour ne pas perturber le sommeil de la petite. A plusieurs reprises, nous avons échangé des anecdotes liées au contexte de la vidéo ou de la photo. A chaque fois, nous nous sommes dévisagés, dévorés de yeux, probablement par émotion. Pour être honnête, je ne suis guère surpris que ma dulcinée me jette jette, avec la lune pour témoin, une vérité dissimulée à l’époque de nos jeux dans son appartement quoique je l’avais devinée. Le plus difficile, pour Raelyn, n'a pas été de m’aimer, mais de l’assumer. Si j’avais à rapporter à quel moent je l’ai crue amoureuse de moi, je parlerais de sa jalousie maladive dès lors qu’elle s’est figurée qu’une autre femme s’ébrouait sur le catamaran. Elle a poussé la porte en trombe à l’image d’une furie. Notre dispute était digne de celles de Mr et Mrs Smith. N’était-elle pas aussi révélatrice que l’issue du conflit ? Bien sûr, par la suite, j’ai douté, souvent, jusqu’à ce qu’elle nous affiche au Club à cause de la même nana, à moins que je ne m’en sois persuadé un rien plus tôt, lorsque notre aventure s’est mue en relation suivie, régulière et fidèle. Je me souviens avoir été effrayé par sa manie de butiner les hommes comme une abeille le pistil des fleurs. Dès lors qu’elle n’était pas à mes côtés, je l’imaginais avec un autre. Mes émotions en ont mené des guerres intestines pour me convaincre que c’était normal, que nous n’étions liés par aucune promesse et que je n’avais pas le droit d’être blessé par des images que je m’inventais peut-être. J’en souffrais, cependant. J’avais mal parce que nous ne représentions pas une accroche l’un pour l’autre. Nous n’étions pas même une esse de boucher assez solide pour soutenir la carcasse d’un bœuf dont les filets n’auraient pas été levés. Par chance - ou grâce à ma ténacité - les cartes ont été rebattues et redistribuées. Tandis que je lâchais prise, que j’optais pour la mort radicale plutôt que la plus lente jurée par mon alcoolisme, j’ai renoncé d’avoir distingué de la peur dans le grain de la voix de mon amante. Malgré le brouillard dans lequel je m’enfonçais, elle m’a invité à lui revenir, à ne plus tenir la main du chagrin qui m’aspirait vers le fond et dont elle ne savait rien. Elle m’a convié à chasser mes idées noires et mes envies de disparaître à jamais. J’ai traduit ses requêtes tels des SOS et j’ai repris courage. Je me suis rappelé que la culpabilité n’était pas une fatalité, que j’étais libre de la balayer, de l’envoyer paître vers d’autres pâturages si je le décidais. Cette nuit-là, Rae a ressuscité ma détermination sans y être obligée. Elle a pourtant accouru sur le “moineau” au beau milieu de la nuit, après des heures d’un travail harassant nerveusement, avec pour seul but : me tirer du piège tendu par ma dépression et mon alcoolisme. Aucun de ses défauts ne l’a effrayée. Elle est restée, elle est revenue, elle m’a aidé, soigné, soutenu. Elle ne m’a pas jugé et m’a serré contre elle alors que je me recroquevillais contre son corps pour entendre battre son cœur. Elle est restée et, si jadis, j’aurais gardé en moi ce secret profondément enfoui. Aujourd’hui, je me confesse sans craindre un lazzi ou un départ. Aujourd’hui, je lui coupe la parole, non par manque de politesse ou de curiosité, mais pour lui donner l’impulsion qui lui ferait peut-être défaut, pour lui soumettre une preuve supplémentaire que, mariés ou non, elle peut et a toujours pu tout me dire. Elle peut déshabiller son âme sans trembler, elle ne récoltera que plus d’amour encore… et toujours plus de reconnaissance. Ma gratitude n’est plus honteuse , d’ailleurs. Elle n’est pas même abstraite comme un noble ou bon sentiment. Elle est tangible puisque les mots en argent sont supplantés par des gestes en or et par ma passion brûlante.

Certes, l’heure est aux confidences et, pourtant, je cajole, je choie, je caresse, j’attire ma femme sur et contre moi. Je lui rends son baiser avec l’ardeur que m’inspire l’allégresse de l’avoir pour épouse depuis quelques heures. Mes mains, de plus en plus coquines, sont guidées par l’intensité et l’intégrité de ses révélations tandis qu’elle dégrafe les boutons élégants qui fermaient sa robe dans sa nuque. Quant à mon regard, il ne quitte pas le jade du sien. Il m’hypnotise : je jurerais l’avoir touchée en plein cœur un soupçon plus qu’à l’habitude en pareilles instants et c’est communicatif. Je l’écoute avec l’attention d’un homme confronté à sa première déclaration enflammée, une déclaration franche et timide à la fois sous forme d’un chuchotis plus doux à l’oreille que la soie de nos draps sur nos corps nus après des retrouvailles charnelles. Je me fiche qu’il soit question de Sarah et, plus éblouissant encore - je m’en suis beaucoup et longtemps voulu d’avoir caché mon état civil - du premier de mes non-dits. Je songe qu’ils auront au moins servi à ouvrir le coeur de ma complice et que ça, ça vaut son pesant d’or désormais. Evidemment, je ne me permets la moindre remarque. Serait-elle maladroite qu’elle ferait exploser cette bulle qui existe depuis ce soir où je l’ai récupérée au pied de l’immeuble de l’une de ses connaissances et derrière laquelle nous nous plaisons à nous retrancher pour mieux nous retrouver. Parfois, nous nous y cachons sans le réaliser vraiment et n’est-ce pas l’apanage de notre complicité ? Assurément. Dès lors je m’autorise un «Chef, oui chef…» étant donné que, moi non plus, je n’y tiens plus. Je l’ai dévêtue près de cinquante fois par l’esprit depuis ce matin. Je lui ai fait l’amour comme c’était la première fois à chacune de celle où le souvenir de ses formes apprises par cœur m’a assailli et menacé de me faire perdre la raison. A présent que je tiens l’occasion, je ne tergiverse pas ou plus. Je ne joue ni ne plaisante. J’exécute son ordre au milieu du pont et, satisfait de découvrir sa lingerie, je la porte dans mes bras jusqu’à la chambre sur la pointe des pieds. Hors de question de réveiller notre merveille. C’est inenvisageable si bien qu’en déposant sa mère sur notre lit, je me suis félicité pour ma discrétion. Une seconde, j’ai remercié Chad d’avoir joué son rôle de coach avec sérieux. La suivante, c’est Raelyn que j’ai flatté de la pulpe de mes doigts ou de mes lèvres lubriques. C’est mon ego qui s’est enorgueilli d’être toujours maître de son plaisir. Mais, c’est mon coeur qui lui a soufflé des «Je t’aime» lorsque nous fûmes enfin l’un à l’autre, époux dans la vie à l’image de nos corps ne formant plus qu’une entité dont l’aura dégage une certitude : nous nous sommes choisis.

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