| (laila & nicholas) communication breakdown |
| | (#)Sam 30 Avr 2022 - 13:48 | |
| ≈ ≈ ≈ {communication breakdown} crédit/(madelyncilnegifs/tumblr) ✰ w/@Laila Ferrer Le monde en dehors des murs du 422 Carmody Road a toujours été effrayant. Cela ne date pas d'hier et ce n'est pas parce que tu as plus d'âge au compteur que tu sais comment mieux gérer ton anxiété ou que quitter un endroit familier ou rassurant devient de plus en plus facile. Cela ne l'est pas, l'envie de rester terrer chez toi et de ne rien faire que de jouer de la musique et encore jouer de la musique est toujours là. Cependant, tu ne peux plus utiliser les mêmes excuses qu'avant et tu es un adulte qui doit fonctionner et avec des responsabilités alors oui, pour ces dernières et pour tes élèves, tu conçois à affronter les rues de Brisbane et leur lot d'imprévus. Et tu n'es pas parano, non, il te semble bien qu'il y a de plus en plus de murmures derrière toi ces temps-ci, depuis quelques jours déjà et la première fois que tu crois voir le crépitement d'un flash, tu te dis que tu as tout simplement dû rêver. Tu ne vois pas qui te prendrait en photo ni pourquoi, c'est complètement ridicule à dire vrai, et tu as rangé l'incident dans un coin de ta tête, loin, préférant te dire que c'est toi qui exagères encore une fois et qu'il n'y a rien de terrifiant au dehors. Sauf que l'occurrence s'est répétée et qu’il est bien apparu que quelques jours, quelques fois, quand tu mettais le nez dehors, tu étais suivi, par une ou deux personnes avec un gros appareil photo entre les mains et le regard rivé sur toi, prêt à visiblement suivre tes moindres mouvements. Il t'a fallu quelques moments de plus avant de faire la connexion à Roman, après tout, ne t'a-t-il pas dit que cela faisait précisément parti de son monde, de son quotidien ? Est-ce que tu n'es pas toi-même venu le sortir d'un faux-pas avec beaucoup de presse, beaucoup de paparazzi quand il a décidé de s'installer sur Brisbane ? Oui, et ton nombre d'abonnés sur ta chaine YouTube et sur ta petite page instagram semble avoir doublé depuis que tu as affiché ta connexion avec le musicien, cela et le courrier que tu reçois, l'équipement que l'on t'a même envoyé. Cela est totalement ridicule que tu as dit à Esmée, prêt à renvoyer le tout à l’expéditeur et avec aucune intention de te servir de tout cela. C'est ridicule et si c'est ce que vit Roman au quotidien, non vraiment, tu n'envies pas l'autre musicien. Alors tu décides d'ignorer les ombres qui te suivent pour le moment, tu as mieux à faire, tu as des cours de piano à donner dans la ville, tu dois servir de taxi à Vance et à beaucoup de personnes dans ton entourage proche.
Et quand tu sors les tes clefs de voiture de la poche de ton jean en ce début d'après-midi, tu ne remarques pas tout de suite ce qui cloche, non, tu as même un sourire aux lèvres, car la leçon s'est bien passée, il y a beaucoup de progrès et tu n'as pas pris tant de retard que cela. C'est jusqu'à ce que tu remarques qu'il y a quelque chose logé dans une de tes roues avant et il te faut une seconde de plus pour voir que c'est un couteau suisse et que la lame est plantée dans ton pneu. "Qu'est-ce qu..." Tu marmonnes la surprise est réelle, tu retires la lame et face à ton pneu crevé, et plus que crevé pour le coup, tu as une expression un peu dépitée. Avant de nouveau entendre ce bruit, de nouveau le crépitement des flashs et tu as à peine le temps de penser à quoi dire ou même quoi faire qu'on te mitraille, littéralement. Un parfait inconnu, clairement plus motivé que toi, à t'appeler Nicky et à te dire que tu ne pourras pas aller retrouver Roman comme ça, au fait, où habite-t-il dans Brisbane ? Tu te figes, vraiment, il n'y a pas d'autres mots pour le décrire, le cœur battant le tambour et tu ne sais pas combien de temps se passe avant que le paparazzi décide que peut-être tu n'es pas intéressant, peut-être tu es le type le plus chiant de la terre, donc il va faire une pause. De nouveau seul, tu réalises enfin que tu t'étais appuyé avec toute la force que tu possèdes contre ton véhicule et que tu as même fait tomber ton étui de guitare. Respire, Nicky, respire. Cela te prend une seconde de plus pour te remettre les idées en place, pour réaliser que l'autre homme n'est pas si loin que cela et tu récupères ton étui et tu montes rapidement dans ton véhicule l'instant suivant. Démarrant pour fuir, avant que la réalité n'intervienne. Tu dois rouler lentement, oui ton pneu. Oui, tu as besoin de ton véhicule tu ne peux pas te déplacer comme cela. Tu es dans Toowong fort heureusement, pas loin de chez toi et pas loin de chez Mecanor. La situation n'est pas idéale, ça te prend presque une heure d'aller jusqu'au garage, mais enfin quand tu arrêtes le véhicule tu prends une autre profonde inspiration. Tu te masses les tempes, les yeux fermés, pendant une longue minute, pour calmer ta respiration, pour calmer ton cœur, parce qu'il ne sait rien passé, tu es en un seul morceau même si l'expérience était déplaisante. Tu t'occupes de ta voiture et ensuite tu rentres chez toi. C'est la seule pensée qui te motive à sortir de la voiture qui n'est même pas si vieille que cela, flambante neuve comparée à ton van. Tu n'as pas le courage d'aller à l'intérieur et tu es content quand ton regard se pose sur une silhouette familière. "Hey, Laila... je ne te dérange pas j'espère ? Je sais que je n'ai pas de rendez-vous mais c'est un peu urgent." Tu as un geste de la main pour la jeune femme, tu réalises avec un temps de tard que ta main tremble et tu finis par l'enfouir dans une des poches du cardigan que tu portes. "J'ai un léger problème, je crois que quelqu'un a essayé de me faire une blague et disons qu'on n'a pas le même humour, genre pas du tout ?" Tu tentes de sourire mais ça ne prend pas, pas vraiment et plutôt que d'essayer d'être brave, tu finis par lui montrer le pneu en question, te disant que c'est plus dans ses cordes à elle. |
| | | | (#)Mer 11 Mai 2022 - 9:32 | |
| La matinée était calme, elles l’étaient toutes en ce moment. Ce n’était pas désagréable, c’était juste un peu différent de voir le rythme changer, comme celui d’une chanson remasterisée avec les techniques d’aujourd’hui pour nous faire entendre toutes les sonorités, tous les changements d’instruments et tous les changements de tempo. D’habitude, c’était toujours la course au garage tandis que les gars s’affairaient dans leur coin, la tête perdue dans leurs travaux, soucieux du moindre détail pour qu’on ne leur reproche pas de mal faire leur travail. Là, c’était plus détendu, et Laila avait réalisé que c’était l’absence d’Ezra qui laissait peser cette impression sur l’ambiance des lieux, un peu comme si ce qui lui était arrivé avait marqué un repère dans l’esprit de ceux qui travaillaient chez Mecanor. Tous avaient pris conscience qu’un accident pouvait vite arriver, qu’il fallait se montrer moins empressé, plus prudent, et c’était une bonne chose, définitivement. Laila n’avait pas envie de se retrouver de nouveau dans la position qu’elle avait été quand le jeune homme lui avait appris sa paralysie temporaire — temporaire, c’était une deadline qu’elle tachait de garder à l’esprit elle aussi, même si ça lui paraissait tellement nébuleux, tellement flou qu’elle se surprenait parfois à plisser les yeux pour mieux le voir, le moment où son acolyte repasserait les portes du garage sur ses deux jambes. Elle soupira, descendant les escaliers qui faisaient le pont entre son studio et le garage, les bras ballants, son bleu de travail descendu jusqu’à ses hanches et sa poitrine moulée dans un débardeur blanc laiteux se levant sous ses regrets. Tout irait bien, c’est ce qu’elle se répéta quand elle se dirigea vers le bureau qu’elle partageait avec Ezra et dans lequel elle entra pour se servir une rasade de café plus savoureux que celui qu’elle venait d’avaler chez elle. Elle le but en déambulant entre les ateliers, en demandant à l’un et à l’autre comment ça allait, si tout se passait bien avec ce qu’ils avaient entamé, si elle pouvait aider à quoi que ce soit avant d’aller se fourrer derrière le comptoir brillant de l’enseigne. En prenant une gorgée de sa tasse fumante, elle se jucha sur le tabouret, retenant le liquide dans sa bouche un instant, savourant le corsé du sans sucre auquel elle s’abstenait une fois sur deux pour se donner le coup de fouet nécessaire. C’était presque paisible, en effet, de regarder à droite à gauche ces bonhommes sous ces ordres, pétris de bonnes intentions à l’égard des clients fidèles du garage. Laila se laissa avoir par la paix le temps d’un instant, fredonnant quelques mesures au hasard, jusqu’à se rendre compte que si ça paraissait si calme en vérité, c’était parce qu’elle avait simplement oublié de mettre en route le poste de radio posé juste derrière elle. Elle corrigea son erreur, tendit la main pour actionner le bouton adéquat, et tomba sur la station favorite du garage — d’accord sur sa station favorite, mais ça la rendait fière de pouvoir inculquer son savoir en la matière auprès des gars qui se mirent à dodeliner de la tête en entendant le couplet entêtant de My Sharona se déverser sur les murs bruts du garage. Ça la fit sourire franchement et se lever d’un léger bond, puis poser sa tasse de café sur le comptoir pendant qu’à deux mains, elle glissait ses longs cheveux bruns derrière ses oreilles. Elle sortit de sous le comptoir le carnet de rendez-vous du garage pour le consulter pour se rendre compte, une fois qu’elle leva la tête pour se confronter à l’arrivée vacillante de Nicholas, et constater qu’en effet, il n’était pas inscrit sur le carnet.
Elle fronça les sourcils, le toisa sans méchanceté, juste pour remarquer son état d’urgence, et lui balancer le plus sérieusement du monde "T’as tué quelqu’un, ou quoi ?" Parce qu’il paraissait gorgé d’adrénaline jusqu’à la moelle, et que ça la rendait nerveuse de juste poser son regard foncé sur lui et sa silhouette longiligne. Quand il lui indiqua son véhicule, et qu’elle vit qu’il en avait changé depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus, elle eut un sourire en biais "Ton vieux van a enfin rendu l’âme ? C’est pas faute d’avoir essayé de le faire durer plus longtemps qu’il en était capable. Paix à lui." Amen, dirent ses yeux en silence. Cependant, elle vit que sa tentative d’humour n’eut pas vraiment d’effet sur le jeune homme, alors elle se redressa, concernée par la manière qu’il eut de lui exposer les raisons de son arrivée sans rendez-vous. Graduellement, elle se pencha sur le côté pour mieux éviter la silhouette du jeune homme quand elle posa de nouveau son regard sur le véhicule au loin. Presque immédiatement, elle s’anima pour soulever la tablette du comptoir qui lui permettait d’en sortir, lui disant en passant à côté de lui, laissant son café refroidir sur le comptoir "OK, on va regarder ça." Un pneu crevé, observa-t-elle en revenant sur ses propos prononcés plus tôt et qui lui fit demander à Nicholas "Qu’est-ce que t’as bien pu faire pour mériter ça ?" Elle n’attendait pas vraiment de réponse, chacun avait ses secrets après tout, et puisque ce n’était pas un chantier trop difficile à envisager, elle reprit sur le même ton "Je vais devoir changer les deux du même côté par contre. Je peux te faire un devis rapide et m’en occuper tout de suite si ça te convient." Elle se tourna vers lui, lui adressant une œillade qui attendait son aval et ajouta "T’inquiète pas, deux-trois tours de clef, et t’oublieras vite cette mésaventure."
Dernière édition par Laila Ferrer le Lun 1 Aoû 2022 - 12:49, édité 1 fois |
| | | | (#)Mer 25 Mai 2022 - 14:05 | |
| ≈ ≈ ≈ {communication breakdown} crédit/(madelyncilnegifs/tumblr) ✰ w/@Laila Ferrer Ton sourire disparait aussi vite qu’il est apparu, il ne reste pas en place trop longtemps, tu n’as soudainement pas le courage de prétendre que c’est une bonne journée, que tout ça c’est dans ta tête pas après ta petite altercation avec… ce journaliste. Tu ne sais pas quelle est la meilleure marche à suivre : prendre sur toi, en parler du but en blanc à Roman, oublier l’incident, se dire qu’il ne faisait que son métier et que lui aussi il doit mettre du beurre dans ses épinards ? L’un dans l’autre, tu es complètement perdu et tu peux sentir ton rythme cardiaque s’emballer de minutes en minutes parce que ton esprit essaye de te faire comprendre que tu n’es pas en sécurité ici. Pourquoi est-ce que tu as tenu à réparer ta voiture dans l’immédiat, vraiment, tu aurais juste dû rentrer chez toi et te remettre de l’incident et ensuite, prendre un rendez-vous ici, pour ne pas passer pour un dégénéré qui passe à l’improviste. Oui, tu aurais dû mettre de l’ordre dans tes pensées, ranger ton anxiété bien loin et ensuite, de nouveau faire face au monde et aux autres. La preuve, la question de Laila te fait un peu sursauter et tu lâches un : "… Pardon ?" pas du tout poli et qui aurait très certainement fait rouler Esmée des yeux si elle avait été présente. Elle ne l’est pas, encore heureux, tu ne veux même pas imaginer comment se serait jouée la scène précédente si ta grand-mère avait été dans la voiture à t’attendre. Oui si l’autre t’avait accosté quand vous sortiez de chez le médecin de ce dernier, après un autre rendez-vous de routine, son médecin qui lui a encore conseillé d’utiliser sa canne un peu plus souvent, peut-être qu’Esmée aurait fini par se servir de sa canne justement, pour repousser le journaliste. Ce qui vous aurait certainement valu d’autres photos. Laila te parle, tu te forces à sortir de tes pensées et de tous les scénarios imaginaires qui vont venir alimenter tes angoisses, cela vaut mieux et tu hoches la tête. Tu te forces à la regarder et à te concentrer sur elle, parce qu’elle, elle est là et elle s’adresse à toi. "Hein ? Oui, désolé, le van a rendu l’âme, je sais que t’as essayé, mais après plus de quinze ans de bon et loyal service, même la mécano la plus douée de la ville ne pouvait rien n’y faire. J’ai une voiture de grands maintenant." Petit geste de la main vers la voiture en question, le modèle est un peu plus pratique, c’est moins un calvaire de devoir trouver une place de parking mais…c'est tout. On ne peut pas mettre de lit à l’arrière et partir vivre de grandes aventures et certainement pas mettre assez d’instruments dans le coffre pour tout un groupe ou une opérette, non. Il t’a fallu penser pratique et même pragmatique lors de ton achat et tu n’as même pas flâner dans les allées de la concession auto pour te laisser avoir pour le vendeur, tu savais déjà ce que tu voulais. Est-ce que c’est l’âge ? Oui, cela et le fait que tu es un peu le chauffeur désigné de beaucoup de personnes dans ton entourage, Esmée d’abord et tu ne peux pas te permettre de ne pas avoir de véhicule, surtout en cas d’urgences. Médicale ou musicale d’ailleurs, et en temps normal, ce genre de pensée t’aurait fait sourire, mais tu te contentes juste de répondre à Laila. "Merci." C’est poli et automatique, en temps normal tu te serais excusé et tu lui aurais expliqué toute l’histoire, en précisant que ce n’est pas de ta faute, tu sais conduire, c’est le reste du monde qui est complètement fou. Cela est plus que vrai aujourd’hui et c’est plus fort que toi, tes bras abandonnent les manches de ton pull et tu finis par croiser les bras comme ça, ces derniers cachés et te donnant sûrement un air un peu bizarre, cela est certain, mais tu te sens un peu mieux comme cela et c’est tout ce qui compte pour le moment. Tu ne sais pas ce que tu as fait pour mériter cela, vraiment, ça te paraitra sûrement très ridicule dans quelques jours, et tu parais même un peu fatigué tandis que tu donnes des éléments de réponses à Laila. "Bonne question ? Je suis allé donner une leçon de piano et quand je suis revenu, il y avait un couteau enfoncé dans mon pneu, quelqu’un voulait visiblement que je ne bouge pas. Ou alors je ne sais pas, on n’a pas le même humour je crois." Pas du tout, tout est passé un peu trop vite et tu te connais assez pour savoir qu’après un bon thé, beaucoup de gâteaux et une nuit de sommeil, tu vas faire comme si rien ne s’était passé. Sinon tu ne sortiras pas de chez toi sous peur que cela ne se reproduise, et que tu ne peux pas vraiment faire cela, tu n’es plus vraiment un gamin pour le coup, on compte sur toi, on dépend de toi. "Merci, prends tout le temps qu’il te faut, je débarque un peu comme un taré aujourd'hui..." Complètement et totalement que tu le réalises et tu as un comportement des plus déplorables, tu détestes vraiment être autant sur la défensive et alerte, ce n’est pas de la faute de Laila et tu ne comptes pas lui imposer cela. Plus que tu ne le fais déjà du moins. "Hey, vous avez des toilettes que je peux utiliser ? Si c’est que pour les employés, je ne ferais pas le bordel, promis." |
| | | | (#)Mar 7 Juin 2022 - 11:03 | |
| "La mécano la plus douée de la ville, huh ? Est-ce que c’est une entourloupe pour avoir une ristourne ? Si oui, je suis à ça de me faire avoir." Le pouce et l’index rapprochés en un espace minime, Laila regarda Nicholas au travers. Elle ne savait pas vraiment ce qui la poussait à vouloir détendre l’atmosphère, mais à le regarder, la voix chevrotante et le corps galvanisé par elle ne savait quoi, elle en devenait presque nerveuse, elle aussi. Elle connaissait peu Nicholas, Laila. Ils s’étaient rencontrés par hasard d’abord, par convenance ensuite, le vieux van du jeune homme n’en finissant plus de faire des siennes et la rendant la responsable toute désignée de sa santé défaillante. Elle ne savait pas vraiment ce qui se cachait derrière la silhouette qu’il dissimulait derrière des vêtements beaucoup trop larges, elle savait encore moins ce qu’il dissimulait derrière ses sourires et sa politesse de petit garçon timide — elle savait juste qu’il avait des goûts musicaux à la hauteur de ses espérances, c’était bien ce qui l’avait rendu digne de son intérêt au début, alors qu’invitée au mariage d’une amie de longue date, elle s’était laissé happer par la qualité de la musique proposée par le groupe du jeune homme. Ils se côtoyaient en surface, et comme avec la plupart des clients fidèles du garage, Laila se montrait charmante et enjouée quand il s’agissait de s’occuper de son véhicule. Mais là, c’était un peu différent. Elle ne saurait expliquer pourquoi, encore que l’attitude du musicien était une bonne piste pour expliquer qu’elle se sentait un peu prise au dépourvu, et que malgré le fait qu’elle connaissait la marche à suivre, elle se retrouva un instant à le regarder avec la mine des mauvais jours.
Ses sourcils se froncèrent progressivement, ses yeux faisant le point sur son visage avec difficulté, sa myopie ne l’aidant pas à avoir une vue précise de ce qui se jouait dans son regard paniqué "T’es sûr que tout va bien ?" lui demanda-t-elle avant qu’il ne consente à expliquer le déroulé de sa matinée. Les bras croisés sur sa poitrine décolletée par un arrondi parfait, la croix qu’elle portait autour du cou brillant comme une auguste vigie, elle le toisa de nouveau sans jugement seulement pour opiner du chef et ajouter à son récit "Y a des dégénérés partout. Estime-toi chanceux que ce soit dans ton pneu qu’il a terminé, ce couteau. C’est toi qui l’a retiré ?" fit-elle, s’avançant pour de bon vers le véhicule, et se baissant pour constater de plus près l’étendu des dégâts pendant qu’il s’excusait. Assise accroupie, une main posée sur la carrosserie de la voiture, Lali releva le menton "T’inquiète pas, garde tes excuses. C’est plutôt calme aujourd’hui, ça devrait me prendre une heure ou deux. Si t’as besoin de rentrer, je peux te filer les clefs de la dépanneuse, on devrait pas en avoir besoin aujourd’hui." Elle pourrait le ramener aussi, elle savait qu’il vivait non loin d’ici. Mais ce serait déléguer son travail, et force était de constater que se coller uniquement à l’administration du garage, trop peu pour elle. Elle avait besoin de garder un pied sur le chantier, elle avait besoin de fourrer ses mains délicates dans le cambouis pour se sentir vivante, utile. Son oncle se moquait parfois d’elle en pointant du doigt sa propension à s’en foutre partout, à toujours avoir une tache d’huile sur elle, comme une marque de naissance qu’elle arborait fièrement. Que pouvait-elle dire ? Elle vivait de sa passion, elle en était fière… elle n’avait pas signé pour faire les comptes et distribuer des bons points, c’était une évidence qui la faisait se lever tous les matins. Un instant, elle resta silencieuse — ce n’était pas pour autant qu’autour, l’ambiance était moins tapageuse, entre la radio et le bruit des gars dans leur atelier, le calme qu’elle avait ressenti quelques instants plus tôt à peine semblait s’être dissous comme un nuage dans l’atmosphère. Quand la voix de Nicholas résonna de nouveau, elle se leva graduellement, essuyant ses mains sur les genoux de son bleu de travail en désignant du menton l’arrière-boutique où se trouvait le bureau qu’elle partageait avec Ezra "La porte coince, mais personne viendra te déranger." lui dit-elle et elle le regarda filer sans demander son reste. Un retour de conscience la força à attendre un moment, juchée sur la pointe de ses boots pour le voir s’engouffrer dans la pièce et accentuer le froncement de ses sourcils qui se rejoignirent presque, soumis à son inquiétude. Laila remua pour mieux s’apercevoir qu’il ne lui avait pas laissé les clefs de sa voiture pour la tracter et commencer à travailler, et cette excuse, elle s’en servit pour se diriger vers l’endroit qu’elle avait désigné au jeune homme. Elle le fit en soupirant doucement, une mèche de cheveux lui tombant dans les yeux quand, tout aussi doucement, elle frappa à la porte avec la bosse de son index "J’ai besoin de tes clefs par contre." Elle se demanda si elle devait de nouveau lui demander si tout allait bien, quand son regard fût saisi par l’arrivée d’un nouveau client au comptoir. Par-delà la vitre qui séparait le bureau du reste du garage, elle le regarda se pencher sans pudeur au-dessus de ce dernier, et soulever la tablette pour se rendre de l’autre côté. Laila ne mit pas bien longtemps à se ranimer pour sortir du bureau et lui lancer "Hey, je peux vous aider ?" Violemment, un flash qui crépita devant ses yeux la fit s’immobiliser sur place et perdre le fil des évènements, lui faisant manquer le départ tonitruant de l’intrus, mais pas son propre cheminement de pensées qu’elle laissa filer tout haut, une main devant ses yeux aveuglés, toujours cachés derrière sa main "Merde, c’est quoi ce délire ?"
Dernière édition par Laila Ferrer le Lun 1 Aoû 2022 - 12:49, édité 1 fois |
| | | | (#)Mar 14 Juin 2022 - 13:28 | |
| ≈ ≈ ≈ {communication breakdown} crédit/(madelyncilnegifs/tumblr) ✰ w/@Laila Ferrer Quand la brune en face de toi te demande si tout va bien, tu résistes à l'envie de hocher négativement la tête. Ou de te rouler en boule quelque part. De préfère dans un endroit fermé et clos et où tu peux être tout seul dans le noir. Peut-être que tu aurais dû rentrer chez toi et oublier toute cette histoire avant de nouveau affronter le monde, peut-être qu'être ici en face de Laila, c'est vraiment une mauvaise idée. Tu te forces à respirer, bien conscient qu'il serait encore plus mal poli de tout simplement fuir, que Laila te fait une faveur et qu'elle cherche avant tout à aider un client. Elle est professionnelle jusqu'au bout et cela est un peu comme une toute petite lumière au bout du tunnel. Et oui vraiment, c'est fou comment cinq minutes d'interaction peuvent ruiner et gâcher une journée qui avait si bien commencé. Elle marque un point en disant qu'il y a des dégénérés partout et le mouvement des sourcils que tu fais est là pour appuyer ses propos et savoir à quel point tu es d'accord avec elle. Quel est l'intérêt de venir te photographier toi, vraiment ? Ce n'est pas toi la star déjà, c'est Roman, et un simple post instagram et une vidéo sur ta chaine YouTube ne veut pas dire que tu sais tout du jeune homme et que tu fais soudainement parti de son entourage. Okay, vous vous voyez de plus en plus depuis qu'il est à Brisbane de façon permanente, mais c'est avant tout parce qu'il est de bonne compagnie et de votre passion commune pour la musique. Pour toi, Roman, c'est le type avec sa guitare et le sourire facile, qui sait comment t'encourager. Le reste ? Ses chansons qui passent à la radio et une partie de son public qui attend son prochain album ? Ce n'est que du vent, vraiment, ce n'est pas comme cela que tu choisis tes amis et ça ne sera jamais le cas. La voix de Laila te tire de tes pensées et tu laisses filer un léger soupir avant de lui répondre."J'ai bien dû pour venir ici, cela n'aurait pas été très pratique pour conduire malheureusement..." Expliciter l'incident à voix haute, ce n'est pas quelque chose que tu aimes faire et cela te fait réaliser à quel point tout ceci est stupide. Est-ce que tu devrais porter plainte ? Tu n'en sais absolument rien, tu es en terrain totalement inconnu. Laila vient à ton secours encore une fois et tu te retiens de lui dire qu'elle le mérite amplement son titre de meilleur mécano de toute la ville. L'univers même. "Honnêtement ? Je ne me fais pas assez confiance pour conduire pour le moment, je ne sais même pas comment je suis arrivé ici, c'est plus sage que j'attende ici." Tu étais trop perdu dans les méandres de ton esprit pour vraiment faire attention à la route et ton corps et tes réflexes ont pris le dessus, elle doit être assez bien placé pour savoir que la plupart des accidents arrivent ainsi alors... Autant de pas retenter l'expérience. "Merci." Dans un autre hochement de tête, tu prends la direction indiquée, trouvant facilement la petite pièce. Tu ne comptes pas utiliser les toilettes, non, juste te passer de l'eau sur le visage et prendre une profonde inspiration. Ce que tu fais, bien content d'être caché du monde pendant quelques secondes et te forçant à être rationnel à souhait. Laila va réparer ton véhicule et tu pourras rentrer sans encombre et oublier l'incident. Tous les photographes ne sont pas aussi motivés et la prochaine fois, tu pourras te garer dans un endroit un peu plus sûr. Oui, un parking avec des barrières et des caméras et des agents de sécurité. Rien que d'y penser tu te sens un peu mieux, tu prends quelques profondes inspirations de plus, te concentrant sur ta respiration et tu es sur le point de chercher ton téléphone dans ta poche, mettre tes écouteurs et lancer une chanson, n'importe laquelle pour te détendre vraiment... Quand tu réalises que tu as toujours tes clefs dans ta poche, ce que Laila semble avoir réalisé et tu lances un "Oh oui désolé, je sors dans une minute." avant de te décider. Tu as déjà trouvé des solutions calmement il y a une minute de cela, donc tu n'as aucune raison de rester ici une seconde de plus, n'est-ce pas ? Il te faut une seconde de plus pour te convaincre cependant, et tu finis par pousser la porte, te souvenant des avertissements de Laila, cherchant aussitôt la brune. Le flash suivant vous ébloui un peu tous les deux et par réflexe, ta main droite vient protéger ton visage et tu laisses échapper une insulte toi aussi, un murmure, parce que tu pensais que tu serais en sécurité ici. Tu fronces les sourcils, faisant quelques pas hors du garage pour voir le photographe s'éloigner toi-même, tu reviens vers Laila avec une expression ennuyée, te mordant la lèvre inférieure. "Je crois qu'il voulait une photo de moi, si c'est le même type que tout à l'heure, je devrais lui rendre son couteau." Est-ce un trait d'humour ? Est-ce que tu es sérieux ? Très franchement, tu l'ignores toi-même, le couteau n'est pas à toi techniquement et il a fait tellement d'effort pour te le donner. Décidemment une mauvaise journée, que tu penses la seconde suivante. "Désolé, vraiment, c'est..." Ridicule ? Débile ? Un peu hallucinant et effrayant que ce soit le métier de quelqu'un et qu'il se moque des règles de la bienséance ou même de toute décence ? C'est tout et cela à la fois que tu n'exprimes pas, tu commences à être irrité de secondes en secondes en plus de tout et tu tentes de repousser tout cela bien loin. "Je peux juste partir si tu préfères et on peut faire cela un autre jour, tu essayes de m'aider, je ne veux pas t'imposer ce type louche à souhait."
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| | | | (#)Lun 20 Juin 2022 - 11:25 | |
| Le flash qu’elle se prit en pleine figure, il ne remit pas grand chose en perspective si ce n’était que la situation lui échappait et qu’elle se serait bien passée de voir encore moins bien que d’habitude, surtout qu’elle avait des taches à accomplir et que ce n’était pas en voyant danser des couleurs devant ses pupilles qu’elle réussirait à quoi que ce soit de correct. Ses paupières papillonnèrent, la faisant grimacer très peu élégamment, laissant un Nicholas fébrile aller vérifier si l’intrus était bien parti ou pas. Quel genre de photos il avait récolté, Laila n’en savait rien. Mais la vérité, c’était qu’elle aurait l’air d’une biche prise dans les phares d’une voiture, et que ça ne rendrait certainement pas très bien, sur papier-glacé, pas même dans une exposition des photos les plus vilaines de la décennie. Elle se frotta les yeux avec son poing, restant un instant au prise de son bref aveuglement, quand elle les rouvrit un par un pour les poser sur Nicholas et se mettre à rire sans le contrôler vraiment ; mais comme son aveuglement, ce rire fût de courte durée quand elle comprit qu’il était sérieux quand il disait que ce type louche s’était introduit ici pour prendre une photo de lui.
"Attends, t’es sérieux ?" Sans vouloir le vexer, dans quel monde Nicholas était traqué par des photographes ? Ils ne se connaissaient pas beaucoup, mais elle doutait qu’il soit assez important pour mériter ce genre de traitement de faveur ; elle qui adulait des idoles du rock, elle en savait quelque chose. Elle haussa les sourcils pour les froncer seulement quelques instants après, ajoutant à sa question "C’est un truc de réseaux sociaux ? T’as posté une vidéo de ton chat en train de faire des roulades, et t’as gagné en notoriété ?" La question se valait, aussi stupide qu’elle était. Rafa lui avait expliqué comment ça pouvait aller vite ce genre de choses, comment du jour au lendemain, on pouvait se retrouver avec des milliers d’abonnés, à devoir créer du contenu pour satisfaire la plèbe et récolter des vues au passage. Franchement, ça lui échappait, elle n’était pas de cette génération qui voulait à tout prix exister au regard des autres. Ce qu’elle ne savait pas, c’était qu’elle alimentait les pages Explorer des applications de ce genre sans même s’en douter… mais c’était un autre sujet. Elle rentra le menton, se remettant à cligner des yeux pour mieux jauger Nicholas et son attitude. Pour quelqu’un qui semblait perturbé par la situation, il avait le chic pour verbaliser les choses comme s’il venait d’être invité à la prochaine garden party du résident le plus riche du quartier ; un paradoxe qui la fit remuer, et s’approcher du comptoir d’accueil pour vérifier qu’il ne manquait rien. Et il ne manquait rien, alors elle toupilla sur ses boots pour affirmer son observation du jeune homme et secouer la tête quand il prétendit que ce serait pour le mieux qu’il parte. Elle arqua un sourcil, des mouches toujours devant ses yeux lui faisant friper le haut de son nez "C’est bon, tu peux rester. Tu l’as dit toi-même, tu te sens pas de conduire, ce serait plus prudent surtout après… après quoi d’ailleurs, c’était quoi ce cirque alors ?" lui demanda-t-elle de nouveau en s’appuyant sur le bord du comptoir avec ses paumes de mains, le dos tourné aux ateliers et reposant nonchalamment contre la matière brute du comptoir, son corps tourné vers le jeune homme "Ce serait trop te demander de me raconter l’histoire, ou c’est très indiscret ?" finit-elle par quémander après un instant à chercher toute seule ce qui pourrait vraiment pousser un photographe à s’intéresser au jeune homme. Il n’était pas vilain à regarder, il était musicien… peut-être était-elle passé à côté de quelque chose. Mais encore une fois, ils ne se connaissaient pas assez pour que ça la frappe et l’exempte de poser des questions. Elle était maline, là n’était pas la question… mais tout paraissait un peu nébuleux à ce moment-là, voire beaucoup trop alambiqué pour qu’elle réussisse à démêler le vrai du faux seule, comme la grande fille qu’elle était. Elle laissa un rire filer cependant, murmurant sur le ton des confidences "Tu sors avec une célébrité ?"
Dernière édition par Laila Ferrer le Lun 1 Aoû 2022 - 12:49, édité 2 fois |
| | | | (#)Mar 21 Juin 2022 - 15:56 | |
| ≈ ≈ ≈ {communication breakdown} crédit/(madelyncilnegifs/tumblr) ✰ w/@Laila Ferrer Si c'était toi qui faisais une simple blague à Laila, il faut avouer que la plaisanterie serait plus que mauvaise. Tu aimerais cependant, et de tout cœur en plus, dire à la brune que c'était juste pour rire, que c'est un type que tu connais de l'autre côté de l'appareil photo et que vous faites ça souvent mais non... ce n'est vraiment pas ton genre et si toute cette après-midi ne semble pas réelle, elle l'est bien malheureusement et tu te retrouves à fixer la brune avec une expression coupable et à hocher la tête. Parce que tu es sérieux, parce que les gens sont vraiment stupides dans le fond et que si c'est comme cela que tu te sens pour un journaliste un peu trop zélé, tu ne veux même pas imaginer le quotidien de Roman. Il te l'avait déjà dit dans un sens, mais c'est une chose de lui prêter mains fortes, une autre d'être de l'autre côté de la barrière avec lui et de subir tout cela. Ce n'est pas le genre d'attention que tu veux et plus on t'ignore, mieux tu te portes. Tu la suis jusqu'au comptoir et tu poses tes deux coudes dessus, c'est rassurant dans un sens et tu finis par hausser les épaules à sa première supposition. "C'est... quelque chose comme cela." Si certains en ligne se sont déjà interrogés sur l'identité de Tosser et t'ont déjà jugé parce qu'en plus de tes pulls regards, tu as un animal de compagnie (visiblement, ce n'est pas comme cela que tu vas trouver quelqu'un, visiblement), si ce n'était que cela, ce serait facile à gérer. Avant le poste avec Roman, ta chaine attirait surtout des insomniaques à la recherche d'un peu de musique à trois heures du matin, ce que te révèlent les statistiques de ta chaine pas l'inverse, ou juste des gens fans de guitares acoustiques en règle générale. Avec la présence de la star de la country, la donne est un peu différente, on te critique un peu plus dans les commentaires, on veut savoir si Roman va refaire une apparition et comment vous vous êtes rencontrés... Que des informations qui ne regardent que toi et le musicien, tu le sais, tu en es persuadé et ton regard sur le comptoir est perdu, distrait pendant un temps, pourtant tu finis bien par relever le regard vers Laila qui t'interroge. "Ce n'est pas indiscret et tu peux demander." Ce n'est pas pareil, la mécanicienne pose directement la question, sa curiosité clairement piquée, quelque chose te dit que si tu lui dis que tu veux changer de sujet de conversation, ce sera fait sans aucun problème. Tu en es là dans tes réflexions au moment où la dernière question de Laila s'élève, comme un murmure entre deux ados dans la cour de récré. Cela a au moins le mérite de te faire rire, un rire un peu nerveux et qui sonne même usé à ton oreille, mais un rire néanmoins. "... Non, même pas, je suis tellement célibataire que j'ai un chat, c'est pour tout dire." Que tu avoues le plus naturellement du monde, avant de te dire qu'elle te dépanne, elle a bien le droit à un semblant d'explication. "Je suis ami avec quelqu'un de connu, Roman, il passe à la radio et tout, et depuis que j'ai posté une vidéo de lui et moi en train de jouer eh bien…" Eh bien, tu préfères le lui montrer, ton téléphone portable fini sur le comptoir, et tu fais glisser toi-même l'écran jusqu'à la section des commentaires et tu pousses ton téléphone dans sa direction pour qu'elle puisse lire tout cela par elle-même. "C'est un peu devenu n'importe quoi, je veux dire..." Tu dis cela à la brune sur un ton un peu gêné, parce que tu ne comprends pas la fascination morbide des gens avec ceux qui sont connus. On passe de l’adorable au malaisant très rapidement dans cette section de commentaires, et tu te dis que les gens devraient vraiment réfléchir avant d'écrire la première chose qui leur passe par la tête... vraiment. "Ce n'était même pas le but, je suis la dernière personne qui veut et qui a besoin d'attention. Ou qu'on devrait prendre en photos mais voilà..." Tu te retrouves au beau milieu d'un petit jeu que tu n'avais pas envie de jouer, vraiment, tu trouves cela plus embêtant qu'autre chose, ça ne va pas t'aider à quitter ta demeure tous les matins, c'est certain. "Ce n'est pas très intéressant." Que tu conclues avec une moue, te disant que le quotidien de Laila ici, au garage, doit être plus passionnant.
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| | | | (#)Dim 26 Juin 2022 - 11:04 | |
| Elle éclata de rire à la phrase de Nicholas à propos de son célibat et de son chat, mimant la posture qu’il venait de prendre et se retournant pour s’accouder elle aussi au comptoir de l’accueil. Elle jeta un bref regard à l’atelier, la radio derrière eux dégueulant du Ram Jam sans que ça ne la perturbe, bien qu’elle battit la mesure avec son pied pour marquer le tempo, et ce sans véritablement s’en rendre compte. A côté du jeune homme désormais, Laila pencha la tête pour, dans un semblant de murmure, lui dire avec malice, ses yeux brillants rencontrant les siens quand ils s’élargirent pour marquer sa rafraîchissante facétie "Je veux pas savoir ce que tu fais avec ton chat, Nicholas." La blague était clairement là pour détendre l’atmosphère parce que visiblement, sous la politesse à laquelle il ne dérogeait pas, cette histoire semblait être un caillou dans sa chaussure. Elle devait avouer que ça la laissait un peu de marbre, de s’imaginer que ses soucis puissent être aussi dérisoires dans le fond, mais chacun avait sa façon de gérer l’imprévu. Il semblait timide, il semblait discret, il semblait trop grand pour le monde qui l’entourait… de nouveau, elle se fit la réflexion qu’elle ne le connaissait pas assez pour faire des suppositions à son sujet, et elle cessa de se dire qu’il y avait sans doute quelque chose d’autre qui n’allait pas chez lui ; comme chez tout le monde à dire vrai, elle était assez mal placée pour se permettre ce genre de pensées. C’était pour cette raison qu’elle restait du côté de la ligne, Lali, à toujours refuser de souligner les contradictions d’autrui, à toujours refuser de faire peser sur les épaules de ses interlocuteurs le poids des jugements. Nicholas, il était sympathique, ça lui suffisait pour entendre ce qu’il avait à lui dire sans trop chercher à en faire une affaire d’état, encore que pour lui, ça avait l’air d’être quelque chose de trop lourd à porter.
Il répondit enfin à sa question. L’écoutant attentivement, elle entrouvrit la bouche dans un élan de curiosité pour oser lui demander à nouveau "Un musicien, qu’est-ce qu’il joue ?" Comme si ça faisait d’elle une experte d’avoir la collection de vinyles qu’elle avait, comme si les t-shirts qu’elle portait lui donnait la science infuse à ce sujet. Elle n’irait pas jusqu’à là, mais elle connaissait sa musique, et quand on parcourait ce terrain-là, elle était la première à s’élancer, vraiment passionnée par tout ça ; elle aurait fait une merveilleuse groupie, de celle qu’on décrit dans les colonnes des magazines edgy et qui regrettent la grande époque du rock. Ce n’était pas bien glorieux, la devise Sex, Drugs & Rock ’n’ Roll ne sortant pas de l’imagination des auteurs, mais au moins ça avait une authenticité qu’elle ne retrouvait pas dans la musique des artistes d’aujourd’hui, d’où l’idée qu’elle s’accrochait aux autres époques, celles qu’elle avait exploré en songes, un casque sur les oreilles. Elle vrilla son regard sur le téléphone que Nicholas lui glissa sous les yeux, se permettant de faire se dérouler les commentaires qu’elle vit défiler et qu’elle ne lut qu’à moitié, lâchant un soupir qu’elle écrasa avec sa main qu’elle rabattit près de sa bouche, sa tête pesant toujours dans la paume de sa main "Je déteste cette époque." lui fit-elle avec un léger sourire en biais, reposant son regard sur Nicholas à qui elle rendit son téléphone, lui faisant remonter le même chemin qu’il lui avait fait prendre pour lui montrer. D’un léger coup d’épaule, elle le fit basculer pour le dérider "Hey, si ça te touche, c’est que ça l’est." Important, intéressant… il choisirait l’adjectif qui mettait le plus l’emphase sur ce qu’il ressentait. Et puis pendant un court instant, elle réfléchit, lui lançant un regard observateur que la proximité de leur silhouette rendit un peu scrutateur avant qu’elle ne se mette à faire tressauter ses jambes, détournant le regard vers un coin de l’atelier choisi au hasard, son esprit s’arrêtant sur une nouvelle interrogation qu’elle verbalisa enfin, baissant la main sur laquelle sa tête reposée jusqu’à maintenant pour l’aplatir contre le bois brut du comptoir "Et il peut rien faire pour toi, ton pote connu ?" Elle haussa les épaules, les coins de sa bouche s’affaissant pour appuyer ses pensées "Je sais pas, dire à sa fanbase de te laisser tranquille parce que tu fais partie du commun des mortels et que t’as pas envie de te retrouver en une des journaux sous des titres du genre : la vie secrète de Nicholas Hurley." Elle lui sourit, reprenant son sérieux bien vite pour, une nouvelle fois, le faire tout doucement basculer en lui donnant un coup de hanche cette fois, ajoutant dans la foulée "Tu pourras toujours venir te planquer au garage si jamais."
Dernière édition par Laila Ferrer le Lun 1 Aoû 2022 - 12:49, édité 1 fois |
| | | | (#)Mar 5 Juil 2022 - 19:10 | |
| ≈ ≈ ≈ {communication breakdown} crédit/(madelyncilnegifs/tumblr) ✰ w/@Laila Ferrer "De la country surtout, avec quelques élans de pop, si tu écoutes la radio, peut-être que tu as déjà entendu un certain Roman Sterling?" Que tu offres dans un premier temps comme réponse à Laila, avant de te dire que sans doute, et un peu, tu fais passer Roman pour une personne totalement normale et ordinaire. Ce n'est pas vraiment le cas, on le reconnaît dans la rue, on se retourne sur son passage, on lui demande des autographes et pour beaucoup, c'est une vedette qui devrait finir en tant que tête d'affiche à chaque fois. Décidément pas pour toi, l'autre musicien est un passionné comme toi avant tout, un ami et quelqu'un qui aime autant se prendre la tête avec ses cordes que toi, ce que tu ne croyais pas vraiment être possible avant de le rencontrer. Mais tu réalises que tu le connais, ce n'est pas juste une photo pour toi, c'est une vraie personne, et ce n'est pas que tu n'es pas impressionné, tu l'es, tu l'es d'autant plus quand il te semble que le jeune homme a besoin de ton expertise alors qu'il est entouré de professionnels et d'experts du monde de la musique cependant... tu serais incapable d'expliquer pourquoi tu arrives à faire une telle différence, tu es à l'aise avec lui tout simplement. Laila te rend ton téléphone et tu hoches piètrement la tête, parce que tu comprends ce qu'elle veut dire et tu trouves cela un peu terrifiant qu'on puisse tout savoir de quelqu'un avec juste un smartphone et une bonne connexion internet. On aura beau t'accuser de ne pas aller vers les autres, mais peut-être que certains partagent trop, au point qu'il est facile de connaître les rêves et les aspirations qui devraient restés secrètes, tout ça parce qu'ils se sentent obligés de tout documenter... tu ne trouves pas cela très saint non plus, le monde entier n'est pas obligé de tout savoir, pas vrai ? Et tu ne sais même pas si Laila cherche à te rassurer, le fait qu'elle ne te dise pas juste de te tenir droit et de tout simplement passer à autre chose, est grandement apprécié et tu hausses une nouvelle fois les épaules avant de marmonner un simple : "Hmm ce n'est pas aussi simple avec moi malheureusement, mais un seul problème à la fois, okay?" plus pour toi que pour elle. Parce qu'il serait très facile de voir le côté négatif de la chose et voir que dès que tu fais des efforts, que tu t'ouvres un peu plus et vas vers les autres, cela finit par te revenir en pleine figure. Tu ne peux pas commencer à penser de la sorte, sinon, tu arrêterais de sortir de chez toi et tu donnerais vraiment une raison à certains de te pointer du doigt. Ce n'est pas le but, tout comme tu ne veux pas mettre tout ça sur les épaules de Roman et lui dire de t'aider, publiquement ou non. Ce serait pire tu penses. "Je ne veux pas le mettre dans cette position, je suis certain que ça cessera quand tout le monde se rendra compte que je suis le type le plus banal de l'univers." Que tu avances, tu essayes de garder le timbre de ta voix mesurée au possible, pour te convaincre plus qu'autre chose, c'est une technique qui a déjà fonctionné par le passé et qui ne t'a jamais fait défaut. Et il y a une part de vérité dans ce que tu avances, quel genre d'amis serais-tu si tu allais te plaindre à la moindre difficulté, ce n'était pas comme si tu étais idiot ou que tu ne savais pas ce que graviter dans l'orbite de Roman voulait dire. Tu as bien été celui qui lui as proposé de venir se réfugier chez toi si tout devenait un peu... trop insupportable. "Parce qu'à part me prendre en photo en train de donner des cours de piano ou de faire les courses avec ma grand-mère... ce n'est pas très très sulfureux." Oui, c'est ça la vie secrète de Nicholas Hurley, que tu te dit avec un léger sourire, bien content d'être venu jusqu'ici et d'avoir Laila pour te tirer de tes pensées. Elle te sauve d'une crise de panique et de beaucoup, beaucoup, d'anxiété, tu ne sais même pas si elle s'en rend compte. Peut-être, peut-être que non quoi qu'il en soit, le sourire sur ton visage est bien sincère. "Mais j'apprécie ton offre... donc ne t'étonne pas si je viens vraiment me planquer ici." Ici, au garage, à Mecanor, près de Laila, tu n'es pas un expert mais tu pourrais lui donner un coup de main à l'occasion, tu as regardé suffisamment de vidéos pour savoir à quoi ressemble un moteur et les parties les plus compliquées de ce dernier, tu sais changer un pneu et, détail non négligeable, tu sais être discret. "Promis je ramène une de mes guitares la prochaine fois." Tu n'as pas oublié son amour pour cet instrument particulier, c'est bien ainsi que vous vous êtes rencontrés après tout. "Et je jouerais tout ce que tu veux sans broncher et sans me plaindre... promis." Une promesse très facile à tenir pour quelqu'un comme toi, Laila n'a pas besoin de le savoir pour le moment. "Ce ne sera pas aussi grandiose que de voir 15 possible girlfriends sur scène mais si tu veux danser, il y a de la place dans le garage, et ton secret sera bien gardé avec moi." |
| | | | (#)Lun 11 Juil 2022 - 9:28 | |
| "Je dois pas écouter les bonnes stations. Je suis plutôt de la vieille école." Elle n’avait rien contre la country, ça faisait partie même de l’ADN des natifs d’ici ; encore qu’elle n’était pas vraiment native d’ici, ses standards étaient majoritairement du rock sous toutes ses formes, mais sa mère lui avait rabattu les oreilles avec des consonances latines durant toute son enfance, lui laissant un soft spot pour tous les classiques du genre sur lesquels elle aimait se déhancher dans les fêtes de famille. Enfin, toujours est-il qu’elle n’avait même rien contre ce Roman Sterling dont lui parlait Nicholas, pour la simple et bonne raison que son nom ne lui disait rien. Etait-ce vraiment important de se figurer à quel point sa notoriété pouvait entacher la vie de Nicholas ? Elle ne le croyait pas, mais elle ferait des recherches — ou elle demanderait à ses neveux et nièces, ils devaient sans doute le connaître s’il avait fait ses preuves auprès de la critique et du public "Alors tu vas faire quoi jusque-là, souffrir en silence ? Investir dans des chapeaux et des lunettes de soleil ?" lui demanda-t-elle en le regardant, fronçant très brièvement les sourcils pour affirmer son œillade et essayer de comprendre comment il fonctionnait. Elle était sans doute un peu plus brute de décoffrage que lui, mais ça ne partait jamais du mauvaise attention. Elle n’avait juste pas reçu les bons codes, et puis elle évoluait dans un monde de bonhommes qui lui avaient fait prendre de mauvaises habitudes en la matière. Elle était d’une sensualité toute féminine, Lali, elle dégageait aussi quelque chose de masculin qui devait faire un peu peur au final, bien que personne ne s’était jamais vraiment plaint, surtout par ses conquêtes d’un soir. Elle ajouta "T’es pas obligé de tout garder pour toi. Je veux dire, c’est tout à ton honneur de vouloir le préserver, mais être ami avec quelqu’un, ça inclut pas de devoir supporter ce qu’on est pas capable de supporter, et ça juste pour le protéger." Peut-être qu’elle pensait à Zoya à ce moment-là, à cette relation qu’elles avaient depuis l’enfance et qui était aussi forte qu’elle était incompréhensible sur certains aspects.
"Tu veux dire que tu mènes une vie normale ? Quelle infamie, Nicholas." lui fit-elle pour le dérider encore un peu. Il n’y avait que dans les films que le protagoniste aspirait à vivre de grandes choses qui sortaient de l’ordinaire, les vrais gens avaient à cœur de mener l’existence paisible que menait le jeune homme. Où pouvait-elle placer le curseur, elle ? Sa vie n’était pas exceptionnelle, elle n’avait jamais voulu qu’elle le soit ; elle manquait probablement d’ambition, ou alors elle avait perdu son innocence trop tôt pour voir les choses autrement qu’avec un éclairage trop cru pour des yeux fragiles, consciente que rêver sa vie ne menait à pas grand-chose, qu’il valait mieux la vivre et croiser les doigts pour que ça passe. Dans un geste réflexe, elle porta ses doigts à la croix en argent qu’elle portait autour du cou, souriant d’abord à ses remerciements, riant ensuite quand elle l’entendit poursuivre "Je viens de te le proposer, ce serait un monde de m’offusquer de te voir débarquer ici à l’improviste. Détends-toi, je suis personne d’autre que la mécano du coin. J’attends rien de toi." Si ce n’était qu’il reste comme il était. Riant encore un peu, elle se décolla du comptoir de l’accueil, prenant la tangente pour se placer dos à une étagère, mais face à Nicholas qui devait considérer que sa proposition de se planquer au garage méritait récompense. Laila pencha la tête graduellement, ses yeux bruns réduits en deux fentes comme elle plissait les paupières pour mieux faire le point "Tu me prends par les sentiments, et si je savais pas déjà que t’es incapable de rien d’autre que d’être sympa, je trouverais ça super vil de me mettre ce genre d’idées dans la tête." Parce qu’elle était déjà en train d’établir une playlist dans son esprit "J’ai toujours préféré les show-cases. Les sessions intimistes, un peu frustres, pas parfaites… c’était le grand truc dans les années 90." Elle était née en 92, et elle parlait comme une ancienne — le poids sur ses épaules, tout ça. Elle s’en rendait compte, mais ça ne l’empêcha pas de continuer avec la sagesse des vieilles biques qui dévoilent des secrets de famille "Le passage de Nirvana sur MTV, c’est ma session acoustique préférée." D’aucun dirait que ça dérogeait à ses goûts de base, qu’elle faisait une infidélité à ses classiques ; mais d’aucun ne savait pas que ça la reliait à des souvenirs trop précieux pour qu’elle se sente honteuse de ce qu’elle ajouta, ses doigts marquant son emphase en venant recevoir un baiser aérien qui lui donna des airs de mama italienne quand elle lui dit, sûre d’elle "Where Did You Sleep Last Night en version acoustique ? Si tu me trouves mieux que ça, je te change tes roues gratis."
Dernière édition par Laila Ferrer le Lun 1 Aoû 2022 - 12:49, édité 2 fois |
| | | | (#)Ven 22 Juil 2022 - 12:04 | |
| ≈ ≈ ≈ {communication breakdown} crédit/(madelyncilnegifs/tumblr) ✰ w/@Laila Ferrer Oui, tu mènes une vie normale. Cela parait bien impossible à concevoir pour certains, que tu veuilles juste rentrer chez toi après des heures passées dehors, que tu te contentes juste d'apprendre à jouer de tous ces instruments parce que c'est un petit défi personnel et parce que cela est fun... ou que tu côtoies quelqu'un comme Roman sans avoir la prétention de profiter de sa gloire à lui ou même vouloir les feux des projecteurs braqués sur toi. Tu n'as pas besoin de tes quinze minutes de gloire ou quelque chose d'aussi éphémère de cela, à dire vrai, tu n'en attends pas autant des autres et tu n'en attends même pas autant de la vie en général. Les jours passent, ce serait être bien prétentieux de prétendre que tu as la moindre influence sur ces derniers, vraiment selon toi. Tu esquisses un sourire quand Laila te dit de te détendre, et tu réalises bien qu'elle s'envoie des fleurs, mais dans son cas, ça ne sonne pas arrogant à souhait, du tout même et ton sourire reste sur ton visage l'instant suivant, et tu lèves les deux mains quand elle voit clair dans ton jeu. "Hmm... je plaide coupable pour le coup." Parce que c'est aussi être cela musicien, partager son savoir et sa technique avec les autres et ce même si ça implique de jouer des airs qui ont déjà été joués et surjoués à souhait. Si ce sont les morceaux que Laila affectionne, tu ne critiqueras pas, jamais même et tu te dis qu'elle doit tout simplement avoir beaucoup de souvenirs liés à tout cela, à Nirvana, Kurt lui-même si ça se trouve et même si tu es plus vieux qu'elle, vous avez des goûts musicaux complètement différents pour le coup. "Ah tu t'entendrais bien avec mon pote Vance, il est batteur, il ne jure que par le rock et vous avez les mêmes goûts en plus." Tu ne sais même pas comment Vance s'est retrouvé à jouer pour 15 possible girlfriends à l'époque, enfin si tu, tu sais, tu étais là à son audition, quand il est arrivé en retard, qu'il s'est assis devant la batterie et qu'il vous a convaincu Dahlia et toi après seulement quelques mesures. Et si tu dois avouer que tu t'es beaucoup penché sur tous les solos de Jimmy Page dans ton adolescence, parce que cela reste tout de même classe à souhait de pouvoir jouer le solo de Whole Lotta Love comme si c'était la chose la plus simple du monde, tu as bien l'impression que c'était il y a une éternité pour toi. Oui, tu te fais vraiment vieux, quoi que pour ta défense, tu n'as pas encore un seul cheveux gris, pas un seul, quand on connait les morceaux que tu affectionnes et que tu composes même, vos goûts sont bien différents. "Peut-être que tu pourrais venir l'encourager la prochaine qu'il... non qu'on est sur scène, je t'imagine bien dans le rôle de la groupie." Tu as un léger rire à la fin de ta phrase, mais tu te dis que Laila pourrait apprécier l'invitation, ton groupe n'existe peut-être plus, mais Vance a un besoin d'attention constante et tu n'es pas du genre à dire non quand il y a une scène ouverte. Et on pourrait penser que la scène serait un peu vide avec uniquement une batterie et une guitare, mais vous vous en sortez très bien et tu dois admettre que tu as tout de suite plus de réaction en jouant et chantant Lithium par exemple qu’un morceau obscur dont personne n'a entendu parler. "Mais personnellement... je fais plus dans le classique, mais c'est comme cela que j'ai été élevé, le premier instrument que j'ai appris à jouer et ... l'équivalent de Nirvana au piano ça n'existe pas, quoi que... je suis certain que je pourrais trouver hein." Tu dis cela en y réfléchissant quelques secondes, vraiment, avant de te dire que quelqu'un a déjà dû se pencher sur le sujet et que cela nécessiterait une bonne recherche sur YouTube ou tout simplement sur Google. "Mais moi je dis, fais une playlist et je verrais ce que je peux jouer pour toi, je peux jouer à l'oreille sans soucis et promis je ne massacrerai pas trop tes morceaux préférés." Même pas si tu peux t'en empêcher, il y a peu de chose que tu fais bien, quand il s'agit de jouer, tu peut-être un véritable perfectionniste et tu pardonnes rarement tes erreurs dans la discipline. Tu dis cela et ton regard bleuté tombe sur ta voiture, et tu réalises que Laila t'a vraiment aidé, plus qu'elle ne se l'imagine et là où tu devrais être nerveux et stressé, tu ne l'es pas du tout et la brune a réussi à faire cela en étant plus que directe et endossant bien plus que le rôle de la meilleure mécano de tout Brisbane. "Et je sais que je suis le client mais... tu as besoin d'aide ou ...?" Tu fais la proposition en haussant les épaules. "Okay, je ne suis pas un expert mais je sais techniquement changer un pneu." |
| | | | (#)Lun 25 Juil 2022 - 13:19 | |
| "Tu peux me le présenter, je jugerais par moi-même." Elle ne perdait pas le nord, la Laila. Mais ça tomba sur leur conversation comme une poussière sur une antiquité, et elle ne s’y arrêta pas plus que ça, préférant rire de nouveau à ce que lui disait Nicholas "Je sais pas comment je dois le prendre, que t’estimes que je ferais une bonne groupie. Je dis pas que t’as tort, mais ça veut peut-être dire que je dois travailler sur mon attitude, et ça… aïe." Il y avait des voisins de ses parents qui en auraient, des choses à dire à ce sujet. Mais il y avait des voisins de ses parents qui étaient des sales bonnes femmes qui n’avaient pas vu le loup depuis des années, alors forcément, ça rendait aigrie. Elle arqua légèrement son sourcil, marquant son observation de Nicholas par un nouveau froncement de sourcils qui succéda ce qu’elle lui demanda, plus sérieusement "C’est fini alors, ton groupe ? C’est dommage, vous étiez bons." De ce qu’elle en savait, de ce qu’elle pouvait se permettre de juger en tant que fan inconditionnelle de musique. C’était toujours triste, les splits de groupe… mais c’était parfois inévitable pour permettre à chacun de trouver sa vraie identité. Elle ne connaissait pas assez Nicholas pour se figurer qu’il eut vraiment besoin de trouver la sienne, et elle ne comptait pas creuser à dire vrai, ayant déjà l’impression qu’elle en avait assez vu pour aujourd’hui pour le forcer de nouveau à sortir de sa zone de confort.
Qui était différente de la sienne, comme il le lui dit en rebondissant sur ses goûts musicaux, la faisant opiner du chef en croisant les bras sur sa poitrine. La conversation prenait un nouveau tournant durant lequel elle eut le loisir de voir, qu’au-delà du caractère timide qu’il semblait avoir, Nicholas était aussi passionné par l’idée de jouer de la musique, qu’elle l’était à l’idée d’en écouter. Ça la fit sourire en biais, et lui dire avec gentillesse "Il faut de tout pour faire un monde, et je suis sûre que tu pourrais reprendre Smells Like Teen Spirit au violon sans aucun souci. Ça a dû déjà se faire, c’est un classique." Rien que dans leur choix de musique, ils apparaissaient qu’ils étaient différents, mais est-ce que ça les empêchait de discuter ? Absolument pas, Laila prenant même plaisir à détourner son attention de ce qu’il venait de vivre quelques instants plus tôt pour le faire retomber sur terre et envisager le reste de sa journée comme autre chose qu’un coup du sort. Au Diable le photographe de malheur qui lui avait collé aux baskets, la perspectives de partager avec lui un semblant de sa passion, c’était tout ce qui était utile pour le faire se sentir bien. Et elle n’en était pas peu fière, Lali, se redressant avec un orgueil feint quand il lui proposa de lui préparer une playlist "J’ai déjà les dix premiers titres de prêts dans ma tête. Si tu me files ton numéro, je t’enverrais tout ça plus tard." Pour qu’il s’exerce, quoi qu’elle ne doutait pas qu’il fût assez doué pour passer son tour aux répétitions, et arriver avec sa basse sans dénoter. Mais pour le moment, il lui rappela qu’elle était sur son lieu de travail, assez subtilement pour qu’elle se trouve un peu idiote en contemplant la perspective de passer avec lui un moment fait de musique et de paroles déclamées à contretemps. Elle secoua la tête, frappant soudain dans ses mains pour lui dire, un léger pfft lui échappant quand il se proposa pour l’aider "T’es l’artiste de demain, je suis la mécanicienne. Il doit y avoir une charte qui stipule que chacun son taff, et je préfère qu’on la respecte pour ta propre sécurité." Elle se redressa, s’avança juste un peu vers lui pour tapoter sur sa poitrine en fermant un œil, sa tête inclinée sur le côté pour mieux lui souffler avec malice "Est-ce que tu me demanderais de jouer les premiers accords de Seven Nation Army ? Non, parce que c’est pas mon job, et que je vais te surprendre, mais j’ai jamais tenu une guitare entre mes mains de ma vie." Pas même une fois, elle laissait ça aux plus doués qu’elle ; elle, elle faisait son travail de groupie proclamée par le jeune homme, à applaudir, à se dandiner, à susurrer en y croyant dur. Une nouvelle tape sur sa poitrine, et elle le contourna pour mieux faire un tour sur elle-même quand il se tourna vers elle lui aussi, et qu’elle ajouta "Mais je plaisantais pas, tu peux rester. J’aime bien discuter avec toi." On ne pouvait pas lui enlever sa franchise un peu maladroite, à Laila. |
| | | | (#)Ven 5 Aoû 2022 - 11:15 | |
| ≈ ≈ ≈ {communication breakdown} crédit/(madelyncilnegifs/tumblr) ✰ w/@Laila Ferrer "C'était un compliment je le jure, si si…" Que tu répliques face à la remarque de Laila et quelque chose te dit qu'elle s'entendrait bien avec Vance, ils sont tous les deux très francs et ne se prennent pas du tout au sérieux. Quelque chose qui t'a toujours étonné chez le blond, mais l'opinion des autres lui glisse dessus simplement depuis des années et il fait ce qu'il veut quand il le veut, qu'il s'agisse de monter sur scène ou de décider d'enchainer des shots de tequila ou de louer une voiture pour aller se perdre à Perth quelques jours parce que c'est la bonne chose à faire. Tu ne sais pas faire cela personnellement, si tu suivais tous les élans de ton cœur et toutes tes envies sans te poser des questions essentielles et fondamentales, pas de doute, ta vie aurait été fondamentalement différente. Mais autant ne pas penser à cela maintenant, pas avec Laila dans les parages, tu préfères largement lui parler que de passer du temps dans ta propre tête, c'est beaucoup plus simple. Comme beaucoup de gens, la brune te pose des questions sur la fin un peu abrupte de ton groupe et tu lui donnes une réponse honnête là encore une fois. "Merci, Dahlia a juste eu une meilleure offre et ça n'aurait pas été 15 possible girlfriends sans Dahlia donc... chacun est parti de son côté, on se parle et on se voit toujours, il n'y a rien eu de dramatique mais le groupe n'existe techniquement plus." Tu réalises que beaucoup s'attende à entendre les éclats d'une troupe de semi-professionnels mais tu as été le premier à encourager Dahlia et lui dire de sauter sur l'offre. Et la preuve, maintenant elle parcoure le monde et les studios d'enregistrement sans absolument aucun regret et contente d'avoir trouvé sa place, contente d'avoir pu rejoindre ce groupe beaucoup plus connu que le vôtre en tant que choriste, une opportunité en or, qui comble bien son envie d'aventures et explorer. Vous avez beau être amis et avoir beaucoup de points communs, le désir de quitter Brisbane pour de bon ou du moins pour une longue période, c'est quelque chose qui ne t'a jamais atteint personnellement. C'est bien pour cela que tu as décidé de ne pas être égoïste, tu connais suffisamment Dahlia pour savoir qu'elle aurait été capable de dire non, de rester pour te faire plaisir et quoi ? Tout le monde aurait été misérable, tu le sais très bien. C'est mieux comme cela et tu suis toujours Laila dans le garage, un peu comme une ombre et tu dis intérieurement que smells like teen spirit ne serait pas si difficile que cela au violon. Peut-être que ce serait un peu plus compliqué à la harpe, peut-être. "Jte filerai mon numéro avant de partir." Cela t'étonne même que tu ne l’aies pas déjà fait, cela reste un de tes moyens de communication préféré, pas besoin de se déplacer et au moins personne ne te voit gêné ou rougir quand tu es protégé par l'écran de ton téléphone portable, c'est beaucoup plus simple. Tu as un léger rire la seconde suivante quand elle t'explique que chacun a un rôle à remplir et il est clair que Laila fera un bien meilleur boulot que toi avec ton véhicule, tu lui fais entièrement confiance dans ce domaine à dire vrai et tu croises les bras sur ta poitrine avant de lui répondre. "Alors non seulement tu as choisi la chanson la plus clichée du monde mais je rêve ou tu viens de dire que tu n'as jamais eu une guitare entre les mains ?" Tu aimes bien discuter avec elle aussi, si ce n'était pas le cas, tu aurais rebroussé chemin depuis longtemps, tu serais allé attendre ailleurs que ton véhicule soit en état de bouger. Ce qu'elle vient de dire et deux fois plus intéressant à tes yeux, une fan de Nirvana qui n'a jamais eu une guitare entre les mains ? Aucun doute à tes yeux, Laila est une anomalie à part entière. "Oh il va falloir faire quelque chose pour cela, tu ne peux pas avancer ce que tu avances et ne pas savoir jouer quelques accords. Je t'apprendrais, j'ai un million de guitares qui trainent chez moi et dans le garde meuble que je loue parce que je suis incapable de me séparer d'un instrument..." Tu es plus que sérieux, elle ne te l'a pas encore demandé, peut-être que Laila n'allait même pas le faire en réalité, tu ne le sais pas, mais tu te proposes comme son professeur de guitare là tout de suite, jaugeant la brune de ton regard bleuté pour savoir quel instrument lui conviendrait le mieux. Certains seraient très sûrement en train de parler de tarif et d'expliquer leur emploi du temps (tu as déjà des élèves Nicholas, que te murmure une petite voix dans ta tête), mais décidément pas toi. "Je dois bien avoir une Yamaha ou une Fender qui traine qui serait très bien pour une débutante." Que tu offres avec un nouveau sourire qui se dessine sur ton visage, l'expression rien que pour Laila. |
| | | | (#)Mer 10 Aoû 2022 - 8:35 | |
| Rien de dramatique, et ce n’était pas Nicholas qui avait eu besoin de prendre le large pour trouver son bonheur et s’épanouir. Lali ne sut quoi ajouter à cette mise au point faite par le jeune homme à propos de ce qui avait mis fin à l’aventure de son groupe. En revanche, elle se dit que c’était sans doute un mal pour un bien et que si, effectivement, rien de dramatique ne s’était passé, provoquant la séparation du groupe en question, peut-être que ça voulait dire que, s’ils se décidaient à remonter sur scène un jour où l’autre, et à remplacer cette Dhalia dont il lui parlait, ils trouveraient quelqu’un d’autre, et qu’il renaîtrait de ses cendres, plus vibrant et plus fort. Queen avait su rebondir après la mort de Freddy Mercury, alors qui savait vraiment de quoi l’avenir était fait ? Si l’un des meilleurs groupes de tous les temps pouvait survivre à la disparition de son leader charismatique, enchaînant les dates et les tournées dans les stades à travers le monde, c’était que c’était possible partout, et pour tout le monde.
"J’en ferai bon usage, promis." S’il savait qu’elle parvenait à peine à utiliser son téléphone portable pour passer des appels, il lui rirait sans doute au nez, le jeune homme. Cependant, ça restait une perspective engageante, un moment qu’elle pourrait ajouter à la liste de ceux qu’elle passerait pour oublier quel genre d’individu vide de tout qu’elle était. Elle n’allait clairement pas cracher sur l’éventualité d’un autre moment avec lui juste parce que ça lui paraissait un peu tendancieux. Encore que, il y avait chez Nicholas une innocence certaine, alors sans doute qu’elle posait sur lui un regard plus fraternel qu’autre chose, allez savoir — elle ne se posa pas la question en tout cas, le contournant pour finalement s’arrêter et rire à la phrase qu’il lui renvoya. "Peut-être que j’ai choisi la chanson la plus clichée, mais t’as tout de suite compris où je voulais en venir, et ça, c’est toute la magie d’une bonne chanson. Prends-en de la graine." Clichée ou pas, qui s’en souciait vraiment, quand ça faisait remuer les têtes et chavirer les cœurs ? C’était ça le plus important ; ce n’était pas pour rien que cette chanson en particulier était reprise à l’unisson par des centaines de milliers de supporters dans les stades : elle marquait les esprits, elle restait dans les têtes, qu’importait que vous vous y connaissiez ou pas en musique, vous connaissiez cette chanson, et c’était magnifique. Elle lui sourit, levant ses deux mains devant elle comme si elle se rendait prisonnière d'un crime atroce commis en toute impunité, son sérieux revenant quand elle lui répondit, presque solennellement "Je plaide coupable. C’est quoi la sentence, votre honneur ?" Si elle devait être toute à fait honnête, elle lui avouerait qu’elle mentait. Si, Laila avait déjà tenue une guitare entre ses mains, mais elle n’avait pas envie d’en parler, et surtout pas avec un type qu’elle connaissait à peine. Marchant à reculons pour sortir du petit coin accueil du garage, elle se cala de l’autre côté du comptoir, du côté où les clients s’accoudaient pour boire leur café peu ragoutant en attendant que leur voiture soit prête. Elle écouta Nicholas, et finit par lui répondre en riant juste un peu "Et si je te dis que j’ai pas envie d’apprendre ? On a pas tous le besoin de faire de la musique. Je préfère en écouter, et puis j’ai jamais vraiment eu la fibre artistique… sinon je bosserais pas ici, tu sais." Elle désigna le garage d’un signe du menton. Laila ne voulait pas le vexer en insistant sur l’idée que chacun voyait midi à sa porte, que chacun avait sa façon d’envisager ce qu’il aimait ou non sans avoir besoin de l’imposer aux autres. Dans une autre vie, elle aurait adoré savoir joué d’un instrument, faire remuer sa longue crinière emmêlée pour faire se pâmer les foules en ondulant des hanches, un tambourin à la main, et sans doute qu’elle aurait fini à faire des lignes dans les toilettes d’un tour-bus, à trois heures du matin ; mais la vie était faite ainsi, elle n’avait pas l’étoffe d'une artiste, et elle ne le regrettait pas le moins du monde. Tapotant le bout de sa bottine en cuir contre l’asphalte du garage, elle lui dit alors, fronçant très légèrement le nez pour marquer la malice qui teinta le son rauque de sa voix "Je peux me contenter d’être une groupie. Puisque c’est un compliment d’après toi, je suppose que c’est pas si mal que ça au final, hmm ?" |
| | | | (#)Lun 15 Aoû 2022 - 19:40 | |
| ≈ ≈ ≈ {communication breakdown} crédit/(madelyncilnegifs/tumblr) ✰ w/@Laila Ferrer La mécanicienne l'a sûrement déjà réalisé, mais si elle te lance sur le sujet de la musique, soudainement, tu n'es plus aussi timide que cela, tu te tiens un peu plus droit et tu peux en parler pendant des heures. Des accords, de la mélodie, des morceaux qui te donnent envie d'attraper une de tes guitares ou juste de te planter devant ton piano, ceux dont tu connais les paroles par cœur, ceux que tu sifflotes pour t'endormir et ceux qui te donnent envie d'écrire tes propres chansons... avec la musique, tu te retrouves sans aucune difficulté, il semble qu'il y a toujours le bon accord et la bonne mélodie pour exprimer ce que tu ressens sur le moment et tu n'as pas besoin de faire plus de sens que cela. Cela enlève beaucoup de pression, absolument aucun doute là-dessus et parfois, tu aimerais que les choses dans la vraie vie soit aussi ordonnée qu'une longue série de notes, un peu moins chaotique. Si ça l'était, Laila n'aurait pas été obligée de te sauver aujourd'hui, c'est certain. "Pour ta défense, ce n'est pas la chanson la plus clichée du monde, à chaque fois qu'on devait se produire à une cérémonie où on devait chanter I will Always Love you, Dahlia et moi on tirait ça à la courte paille pour savoir qui allait s'y coller... donc oui, il y a beaucoup plus cliché, je te rassure." Un petit jeu que tu as perdu beaucoup, beaucoup de fois, autant le dire, mais c'est un peu les désavantage d'être, enfin d'avoir été, à la tête d'un wedding band, et de devoir chanter l'amour en permanence et ce peu importe son humeur, peu importe le reste. Tu avoues qu'il y a des jours où même toi, le grand romantique comme le dit si bien Dahlia, même toi tu avais envie de changer de répertoire, finissant tout simplement par saturer et ayant besoin d'autre chose. Au moins maintenant, tu n'es pas pris dans une routine et tu peux jouer et composer ce que tu veux, même avec tes élèves à qui tu donnes des cours de piano, tu peux affirmer sans aucun problème qu'aucune leçon n'est la même, sans aucun problème. Et c'est ton tour de rire quand tu entends Laila freiner tes ardeurs alors que tu la voyais déjà la guitare à la main, en train de te rejoindre Vance et toi, tu l'as encore fait, n'est-ce pas ? Mais si ce truc qui te pousse à encourager tout le monde et à leur dire que bien entendu que si, ils peuvent jouer. Les choses ne fonctionnent malheureusement pas comme ça et tu as assez de tact et de jugeotte pour le savoir, c'est quelque chose qu'on ne peut pas forcer, même si Laila devenait la meilleure guitariste du monde d'un simplement claquement de doigt, ce n'est pas de ton ressort du tout. "Pas si mal du tout et ce n'était pas une critique hein, si jamais tu changes d'avis, tu sais où me trouver." Tu hoches la tête, avec un demi-sourire sur le visage, parce que c'est plutôt l'inverse en réalité, parce que Mecanor est une institution dans Toowong en réalité et qu'il est facile de trouver le chemin jusqu'ici et qu'aller dans un autre garage ne te traverserait même pas l'esprit. Tu verrais cela comme de la trahison en réalité et oui, tu es loyal pour quelque d'aussi futile que ton choix de garage, oui, c'est un peu ridicule mais tant pis. "Et je suppose que je comprends ce que tu veux dire, si jouer de la musique ne me permettait pas de remplir mon frigo en plus du reste, je ne pense pas que je pourrais envisager quoi que ce soit d'autre." C'est tout ce que tu sais faire de ces mains-là que tu penses, ton regard bleuté tombant sur ces dernières la seconde suivante, tu t'es rapidement désintéressé de tous les sujets qu'on a tenté de t'enseigner quand tu étais plus jeune, découvrir le monde ne t'a jamais particulièrement intéressé, sinon tu aurais fait une valise depuis longtemps et aurais dit adieu à Brisbane, tu n'as même pas l'ambition de vouloir être connu ou qu'on se retourne après ton passage dans la rue non... tu veux juste jouer et c'est tout, cela a toujours été ça le but, la finalité. "Du tout même." Un léger rire t'échappe la seconde suivante, parce que c'est une admission qui est un peu triste quand on y pense bien, n'est-ce pas ? Aucune idée, tu reposes ton regard sur Laila la seconde suivante, ton sourire bien en place. "Donc tout est bien qui finit bien au final..." Est-ce qu'elle, elle a toujours voulu devenir mécanicienne et bosser ici ? Aucune idée, la conversation va bon train et pourtant, tu sens que cela serait la question de trop, donc tu ne la poses pas. "Et ça, c'est une ligne clichée, tu vois Laila, tu déteins sur moi." Une accusation qui n'en est pas vraiment une, cela se voit à ton sourire. |
| | | | | | | | (laila & nicholas) communication breakdown |
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