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Message(#)heart over blood ∞ byron 2 EmptyLun 2 Mai 2022 - 15:54



heart over blood
(we're a family now, no matter what)

Samedi 10 Avril 2021.

Alors que ma Kawasaki slalome entre les véhicules à quatre roues maintenus presque à l'arrêt, avec, comme toujours, autant d'aisance que de prudence, ma dernière discussion téléphonique avec Jacob refuse de quitter mes pensées. Je peux encore entendre ses soupirs désabusés entre deux explications du déroulé de la rencontre, organisée la veille entre Byron et le patriarche Copeland, en présence de son aîné. Je me doutais que tout ne serait pas larges sourires et franches accolades, mais selon Jake, Michael s'est montré encore moins avenant que ce qu'il espérait de sa part - et connaissant son géniteur, ses espoirs étaient mesurés. Byron est ressorti de cette entrevue la tête aussi haute que possible mais bien sûr, Jake a su lire entre les lignes de son apparente 'simple' déception. Ayant déjà travaillé à lui remonter le moral, il s'est dit que mon aide serait aussi bienvenue. C'est donc la raison pour laquelle, en ce milieu d'après-midi et après avoir quitté mon poste au commissariat, je me rends à l'appartement du petit dernier de la famille.

Byron et moi, ça aurait pu mal commencer. Je me suis permise d'utiliser mon boulot afin de dénicher son adresse et me suis rendue chez lui sans invitation pour défendre un Jacob pourtant très enclin, à l'époque, à repousser ce nouveau lien fraternel qu'il n'attendait pas. Mais Byron a su entendre mes arguments. J'aime à croire que mon intervention a quelque peu aidé lorsque Jake est finalement retourné auprès de lui, décidé à repartir sur de bonnes bases. Au fil des mois, Byron et moi nous sommes revus à quelques occasions, en compagnie de Jake, formant le trio Copeland - dont un seul porte le patronyme. Ce qui ne nous a pas empêchés, Jacob et moi, de nous rapprocher de ce demi-frère arrivé par surprise. Aujourd'hui, je crois pouvoir dire que même en l'absence d'un lien biologique, notre fratrie existe, et est aussi importante qu'une autre. Par conséquent, quoi de plus normal pour un frère d'appeler sa soeur, et de lui demander d'aller réconforter le plus jeune quand ça ne va pas ?

Arrivée sur le palier, je frappe et Victoire - la très charmante coloc de Byron - m'ouvre aussitôt. Elle est en train de mettre sa veste et d'attraper ses clefs. Elle me salue rapidement, lance un au revoir à la cantonade, et en à peine cinq secondes, elle a disparu dans le couloir. Je lâche un rire amusé face à ce rappel de ma toute première venue ici. À cette occasion, cependant, Byron devrait être réveillé depuis longtemps : compte tenu de son boulot, et à moins qu'il ne soit en congés, il doit être rentré chez lui histoire de se reposer un peu entre deux services. Et en effet : j'aperçois vite sa silhouette, enfoncée dans le canapé du salon, avant que son regard ne rencontre le mien.

« Hey. T'as une minute à m'accorder ? » La question est posée plutôt pour la forme. Je ne compte pas partir d'ici avant de m'assurer qu'il se remet doucement de son échange avec Michael. Finalement, après une poignée de banalités sur nos plannings chargés et la météo de ce début d'automne, Byron et moi nous retrouvons côte à côte sur le canapé, une tasse de notre or noir favori entre les mains. « Jacob m'a appelée. » Inutile d'entrer dans les détails : il sait pertinemment ce qui - ou plutôt qui - a été le sujet de notre conversation.

Le silence se fait une place pendant que j'observe la réaction de mon vis-à-vis. Il pourra me servir des haussements d'épaules indifférents et des phrases au ton détaché, je ne me laisserai pas avoir. Je sais ce qu'il attendait de Michael. Ce qu'il aurait voulu voir naître entre eux dans un futur proche. Ce qu'il n'aura jamais, puisque l'intéressé en a décidé autrement. « Je suis désolée que ça se soit passé comme ça. » Je soupire, à l'instar de Jake au téléphone, parce que la situation me désespère. Je me dois néanmoins de rester cent pour cent honnête avec Byron. « Cette fois, je suis pas venue te dire qu'il changera d'avis et qu'il reviendra vers toi de lui-même. » J'aurais préféré. Mais en dépit du sang qu'ils partagent, Michael n'est pas Jacob. La pomme est, heureusement, tombée très loin de l'arbre.

Je laisse Byron digérer cette information sous-entendue : l'impitoyable juge à la retraite a abaissé son marteau de bois dans une sentence irrévocable, celle de ne pas vouloir connaître son fils illégitime. « Ça va aller ? » J'interroge ensuite, la voix plus douce, mes iris plongés dans ceux de mon demi-frère.


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Dernière édition par Alexa Monroe le Sam 23 Juil 2022 - 10:50, édité 1 fois
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Message(#)heart over blood ∞ byron 2 EmptyMar 3 Mai 2022 - 18:14




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Un désastre. Jacob a insisté pour que je rencontre son père. Notre père. J'étais réticent. Je ne voulait pas me confronter à lui trop vite. J'avais besoin de temps pour me préparer. Je n'étais pas près psychologiquement. Jacob m'a accompagné. Il a tenté de me rassurer en étouffant dans l’œuf mes craintes.  Jusqu'au jour J. Je n'ai pu faire marche arrière. J'étais face à mon destin. Je me suis pris un mur en pleine face. Mon géniteur a été odieux, même si Jacob a essayé de tempérer les choses. La rencontre a été catastrophique. J'ai perdu tous mes moyens. Je me suis retenu. J'ai serré les dents. J'étais au bord des larmes et j'ai jeté l'éponge. La confrontation s'est révélée trop dure pour moi, pour mes frêles épaule. Je suis parti. Je n'ai même pas attendu Jacob. J'ai marché. Submergé par mes émotions. Entre dépit et rage. J'ai retrouvé le confort de mon appartement tard le soir. Un coup d’œil à mon téléphone. De nombreux appels en absence. De Jacob. Quelques uns de Greg. Et les textos d'une Victoire inquiète de ne pas me voir rentrer. Lorsque j'ai passé le pas de la porte et qu'elle a vu ma mine déconfite, elle a compris. Elle est venu me réconforter en silence tandis que je suis allé, tel un robot, m'avachir sur le canapé. Dans un état second.

Et je passe la nuit là, à me morfondre, sans prendre en considération les conseils de la rouquine. Vidé.

Le lendemain, la pâtissière est au petit soin. Elle tente de me tirer les vers du nez. Je me confie. Difficilement. Je n'ai pas encore digérer les événements de la veille. Elle tente de me réconforter avec quelques mignardises rapportées de la pâtisserie. Je la gratifie d'un léger sourire. Après avoir sustenter mes papilles, elle me convainc de déplacer mon séant jusqu'à la salle d'eau afin de recevoir les bénéfices d'une douche revigorante. Légèrement sous la contrainte. Je me motive. Pour finalement rester de longues minutes, les yeux fermés, à sentir l'eau chaude ruisseler sur mon corps nu. J'y serais resté des heures si ma colocataire ne m'avait pas rappeler à l'ordre en me rappelant que le ballon d'eau chaude n'est pas inépuisable et, qu'elle aussi doit prendre une douche. Je m'habille, sommairement. Je me coiffe brièvement avant de lui céder ma classe et retrouver le confort du canapé. Je joue de la zappette. Je n'ai pas vraiment la tête à suivre une quelconque émission. Ni même regarder un film ou une série. Blottit contre moi, Diablo m'apaise.

L'horloge tourne et Victoire, après s'être assurée que je manque de rien, s'en est allée vaquer à ses occupations. Je pensais être tranquille. Que nenni. Alexa est arrivée. Comme à son habitude. Sans prévenir.

« Non ! » réponds-je à ses premiers mots. Comme un automatisme. D'ailleurs, elle ne prend pas en compte mes propos. Elle me parle du temps. De son travail. De sa moto qui a fait des siennes. À contrario, j'économise mes mots et ma salive. Et je la regarde, telle une furie, s'atteler à préparer du café. De la voir aussi active me fatigue. Avant qu'elle ne me rejoigne, qu'elle me pousse et trouve sa place sur le canapé en me tendant une tasse de café que je saisis et porte instinctivement à mes lèvres. « Pwaaaaa ! Tu as eu la main lourde sur le café ! » Il est fort. Elle n'a cure de ma remarque et passe déjà aux choses sérieuse. Elle sait. En même temps, elle n'aurait pas débarqué à l'improviste, sans savoir. « Moi aussi il a essayé de m'appeler ! » J'essaie d'attraper mon téléphone posé sur la table basse. Objectif atteint. Je le déverrouille et j'observe mon journal d'appels. « Pfff ! Beaucoup trop d'appels en absence! » Je vois même qu'il m'a laissé des messages vocaux. Que je n'ai pas écouté. « Et il t'a dit quoi ? Que son père était un con fini et qu'il m'a traité comme de la merde ?  Que j'aurais mieux fait d'écouter mon parrain... Et de ne pas le rencontrer ? » Je suis amer. J'ai conscience de m'emporter alors que ma visiteuse n'y est pour rien. Il fallait que ça sorte. Je regrette de m'être laissé convaincre. « J'ai vraiment été naïf de croire qu'il aurait pu m'accueillir les bras ouverts ! » Je me suis lourdement trompé. Et il m'a brisé. Méticuleusement. Alexa pose une main sur mon épaule et tente de me réconforter. « Tu y es pour rien toi ! » Dis-je avant de boire une nouvelle gorgée de café tandis qu'elle est beaucoup moins enthousiaste que lors de notre première rencontre sur la possibilité que le patriarche Copeland se ravise et prenne conscience de l'accueil glacial à mon encontre. « Je te rassure, je n'ai pas particulièrement envie de revoir sa gueule ! » J'ai assez donné. Je ne vais pas jouer au masochiste. Je me suis pris un mur. Je ne vais pas insister. Je ne suis pas fou. « Sérieusement, comment sa femme peut-elle le supporter ? » Son caractère, ses frasques, les secrets qu'il cachait. Elle a une résilience qui force mon admiration. Lorsqu'elle me demande si je digère la chose. « Tu sais, j'ai vécu presque trente ans sans lui. Je m'en remettrais ! C'est dur parce que j'avais cet espoir de nouer un contact privilégié avec lui. Mais je n'attends rien de lui. Même pas son argent ! Qu'il le garde et s'étouffe avec ! » Parce que c'est ce qu'il a cru, que je suis apparu dans sa vie seulement pour le ponctionner. « Ce qui compte c'est d'avoir trouvé un frère ! » Silence. « Et il y a toi ! » Cela me suffit et je ne veux pas aller chercher plus loin.



Dernière édition par Byron Oberkampf le Jeu 26 Mai 2022 - 23:36, édité 1 fois
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Message(#)heart over blood ∞ byron 2 EmptyDim 8 Mai 2022 - 9:56

« Non ! » Qu'il me lance avec fermeté en réponse à ma question. Un rictus amusé étire mes lèvres alors que je laisse mon casque sur le meuble de l'entrée et accroche ma veste à l'une des patères. Je le sens à deux doigts de me balancer une chaussure à la figure histoire de bien se faire comprendre. Sauf qu'il me connaît un minimum, maintenant : toute tentative serait inutile. Mauvaise humeur ou pas, je suis là et je compte rester. C'est pire que ce que je pensais, je songe en le détaillant, arrivée à hauteur du sofa au creux duquel il est avachi. Il est habillé mais la tête en vrac et les traits tirés, comme s'il n'avait pas dormi de la nuit. Et je sais exactement ce dont il a besoin. « Je reviens. » L'instant d'après, pas gênée le moins du monde par le fait que ce n'est pas chez moi - il faut ce qu'il faut, tant pis pour les bonnes manières, je file dans la cuisine et nous prépare deux mugs remplis de notre boisson favorite. Revenue à hauteur de Byron, je lui en tends un en m'installant à ses côtés et garde l'autre en main. Tel un accro en manque, le cuisinier s'empresse de s'octroyer une première gorgée qui l'anime d'une grimace. Ça le change de son air amorphe. « Pwaaaaa ! Tu as eu la main lourde sur le café ! » Je plonge mon regard dans le sien et arque un sourcil, mon expression gentiment moqueuse ne lui laissant aucun doute sur ce qui me traverse l'esprit et ce, sans avoir besoin de prononcer un seul mot. T'en avais besoin.

Je débute notre échange en douceur, à l'aide de quelques banalités. Byron doit savoir pourquoi je suis venue le voir, puisque, selon ses propres dires une poignée de minutes plus tard, mon frère - notre frère, je corrige en mon for intérieur - a aussi tenté de l'appeler. Jacob me l'avait dit. Sa succession d'échecs à ce sujet est, entre autres, ce qui l'a poussé à me demander mon aide. Byron étend son bras le plus possible, par flemme de se relever d'un poil, et attrape son portable. Son index bouge sur l'écran avec une ardeur inutile. Une ardeur trahissant son amertume. « Et il t'a dit quoi ? Que son père était un con fini et qu'il m'a traité comme de la merde ? Que j'aurais mieux fait d'écouter mon parrain... Et de ne pas le rencontrer ? » La violence de ses paroles me passe au-dessus. Je ne lui en veux pas. Il est en colère contre Michael, et il a besoin qu'on le laisse évacuer cette colère au risque d'imploser. « J'ai vraiment été naïf de croire qu'il aurait pu m'accueillir les bras ouverts ! » Peut-être qu'on l'a été aussi, Jake et moi. Même si on avait conscience qu'il n'accepterait pas un second fils en un claquement de doigts, peut-être qu'on aurait dû se montrer plus prudents. Prévenir Byron qu'il y avait de fortes chances que ça prenne du temps, et qu'il ne devait rien en attendre pour cette première entrevue. J'échappe un soupir et hausse les épaules. « T'as essayé. Si tu ne l'avais pas fait, t'aurais sûrement jamais cessé d'y penser. Maintenant, tu peux faire une croix sur lui et passer à autre chose. » Il mettra un moment avant de voir la situation de cette manière, j'en ai conscience.

Je tente un contact visant à le réconforter, à lui rappeler qu'il n'est pas seul, et ça a l'air de fonctionner. « Tu y es pour rien toi ! » Enfin, ça avait l'air de fonctionner. « Je te rassure, je n'ai pas particulièrement envie de revoir sa gueule ! Sérieusement, comment sa femme peut-elle le supporter ? » Parce que tout en lui n'est pas mauvais. Je garde ma réflexion pour moi. Vu son état de nerfs, Byron me mettrait dehors si j'osais la formuler à haute voix. C'est trop tôt. Sa déception est trop fraîche, sa blessure trop à vif. Pourtant, c'est la stricte vérité. Le patriarche Copeland n'est pas dénué de torts et de défauts, et certains de ses actes vis-à-vis de Jacob me restent encore - et me resteront toujours - en travers de la gorge. Mais, indépendamment des raisons qui l'ont poussé à le faire, il m'a accueillie sous son toit. Il m'a laissée entrer dans sa vie, moi, la gamine paumée et désabusée, et il m'a remise sur le droit chemin. Je lui dois beaucoup, alors notre relation a beau ne pas être la plus parfaite, elle existe et elle compte. Michael Copeland compte. Et j'imagine que c'est la même complexité qui a permis à Mary d'accuser ses coups - au sens figuré, ceux-là - durant tant d'années. « Elle l'aime, » je finis par lâcher. Tout simplement.

Mon père adoptif a pour habitude de réagir aux nouvelles têtes souhaitant graviter autour de lui avec circonspection, pour deux motifs : le premier, parce qu'en dépit d'un déménagement loin de son ancienne réputation, il craint des représailles, et le second, parce que son compte en banque bien fourni - et qui se voit rien qu'à sa villa ainsi que sa voiture - peut attirer les parasites. Il semble qu'il ait classé Byron dans cette dernière catégorie, croyant que s'il vient de faire surface, c'est uniquement dans le but de profiter de sa fortune. Je secoue la tête, dépitée. Qu'il se méfie des étrangers est compréhensible. Je trouve juste dommage qu'il n'ait pas donné le bénéfice du doute à son propre fils. Buvant un peu de mon café, je reste silencieuse face à l'animosité de Byron, car il n'y a rien que je puisse dire ou faire qui atténuera sa désillusion. À part un élément qu'il a déjà compris tout seul : « Ce qui compte c'est d'avoir trouvé un frère ! » Oui, et pas que. « Et il y a toi ! » Une étincelle de malice au fond des yeux, je lui donne un coup d'épaule affectueux, une note de légèreté dans la voix. « Je savais que la caféine t'aiderait à y voir plus clair. » Sorti de son sommeil, le beagle couché de l'autre côté du canapé lance un petit jappement, puis vient lécher la main de son maître. « Même Diablo est d'accord avec ça, » je déclare, amusée.

Les conversations à cœur ouvert ne sont pas ce que je préfère, loin de là. Mais après ce qui s'est passé la veille, Byron a, je crois, besoin d'entendre certaines choses. Et c'est précisément pourquoi je suis ici. Alors je reprends mon sérieux, puis la parole. « Quoi qu'en dise Michael, t'es un Copeland. Au même titre que Jake. Au même titre que moi. » Je ne vais pas mentir : il m'arrive d'avoir encore un peu de mal à accepter la réalité. À accepter que je vais devoir partager mon frère, désormais. Mon ancre, mon univers, mon espoir, celui qui, bien davantage encore que ses parents, m'a sauvée d'un sombre avenir sans en avoir la moindre idée. Ça reste mon problème, mon obstacle à surmonter dont Byron n'a pas à faire les frais. Et ça ne veut pas dire que je ne suis pas heureuse de sa présence, au contraire. « T'avais pas de père, t'espérais en trouver un et t'en as toujours pas. Soit. Tu l'as dit, tu continueras à faire sans. » Au final, il n'a rien perdu. C'est même l'inverse. « Mais dans l'histoire, t'as gagné un frère et une sœur. T'as gagné une famille et ça, tous les deux, on est bien placés pour savoir que ça n'a pas de prix. » En tant qu'enfants ayant connu la solitude du système, lui et moi, on le sait en effet mieux que quiconque.


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Message(#)heart over blood ∞ byron 2 EmptyMer 11 Mai 2022 - 22:41




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Je m'en veux. Je m'en veux terriblement d'avoir accepté la proposition de Jacob de rencontrer son père. Même en sa présence. J'en suis ressorti essoré. Dégoûté par son attitude à mon encontre. « Même si une pièce du puzzle manquait, je pense qu'il aurait été préférable qu'elle continue à manquer plutôt que l'on s'acharne à l'imbriquer avec les autres parce qu'en soi, elle a une place définie ! » Je plonge mes lèvres dans la tasse de café. Pensif. Dépité. Je l'écoute, attentif. Elle se trompe. En partie. « À à mes yeux, la rencontre n'était pas indispensable, dans l'immédiat. Je n'éprouvais pas un désir profond de rencontrer mon géniteur. J'aurais pu m'en passer, le temps de digérer la nouvelle, me préparer émotionnellement. Mais Jacob a poussé pour ça! » Je regarde Alexa avant de préciser mes pensées « Évidemment, Jacob n'est absolument pas fautif. Il a juste cru bien faire ! Je ne peux lui en vouloir ! » Même si j'ai délibérément manqué ses appels et fait le mort.

Elle non plus n'y est pour rien. J'ai simplement une dent contre le père. Je me questionne sur la force mentale de son épouse. Le supporter depuis tant d'année. Même si elle est restée discrète, elle a gardé une attitude bienveillante couplé à un regard curieux. Pour connaître l'enfant adultérin. Elle est la douceur. Il est la froideur. Les contraires s'attirent. J'entends la réponse d'Alexa à ma remarque. Pour seul argument, légitime, elle met met en avant l'amour qu'elle lui porte. Inconditionnel. J'acquiesce avant de boire une nouvelle gorgée de café. « Elle l'aime tellement ! » Silence. Je me remémore la session 'puzzle' que nous avions faite avec Jacob pour reconstituer des lettres minutieusement déchiquetées. Travail long, fastidieux. Il nous a permis de découvrir l'existence d'un enfant illégitime. Moi. Mais nous ne le savions pas encore. « Elle est complice. Elle a délibérément transformé en charpie des lettres écrites de la main de ma mère, preuves de l'esprit volage de son mari, pour le protéger et préserver l'image de la famille parfaite ! Pour sauver les apparences ! ». Elle est la lionne qui protège sa meute quitte à faire des dommages collatéraux. Là où le père protège son pécule. À ses yeux, je ne suis pas son fils. Seulement un profiteur. Faux. Je n'attends rien de lui. Juste qu'il me respecte et qu'il accepte qui je suis. Rien de plus. Il me rejette. Mais j'ai Jacob et Alexa. Et c'est deux là, désormais, n'ont pas de prix. « Les pouvoirs du café sont extraordinaires ! » Soufflé-je avec un brin de malice tandis que Diablo, ensommeillé, jappe avant de venir montrer son affection.

Et j'écoute la motarde. Un nom raisonne dans ma tête lorsqu'elle le prononce. Copeland. Je plonge mon regard dans le sien. Elle m'inscrit dans la lignée des Copeland, même si le père ne l'accepte pas. Je suis touché. « Merci ! » Je le suis d'autant plus, lorsqu'elle parle 'Famille'. « C'est tellement précieux ! De savoir que l'on peut compter les uns sur les autres ! » Je termine mon café. « D'ailleurs, la preuve, tu es là pour moi ! » Même si je n'ai rien demandé. Je souris. Elle sait toujours arriver lorsqu'on l'attend le moins. Cela fait partie de son caractère. Elle est persévérante. Et cela traduit l'attachement qu'elle me porte. Et qui est réciproque. Petit à petit, à l'image de Jacob, elle prend une place importante dans ma vie. « Et désormais, je serais là pour toi ! » Un juste retour des choses après tout ce qu'elle fait pour moi. « Sinon, le père est 'compatissant parfois ? » Demande-je pour tenter de trouver une once d'humanité chez le patriarche Copeland.



Dernière édition par Byron Oberkampf le Jeu 26 Mai 2022 - 23:37, édité 1 fois
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Message(#)heart over blood ∞ byron 2 EmptyDim 22 Mai 2022 - 15:09

Il semblerait que Jacob ait joué un rôle plus important dans l'organisation de ce face-à-face que celui que je daigne lui attribuer. Comme Byron me le précise, il aurait pu continuer encore un moment sans provoquer de rencontre avec son géniteur. À ses yeux, ça ne lui était en rien indispensable, et il aurait même eu davantage de temps pour se préparer. Mais Jacob l'a motivé à franchir ce cap, sans doute sous le joug de son propre ressenti. C'est humain : on a tous tendance à se mettre à la place de l'autre quand on essaie de donner un conseil. On se demande tous ce qu'on ferait, nous, si tel problème ou tel obstacle devenait soudain le nôtre, et non celui de notre interlocuteur. Manifestement, dans les baskets de Byron, Jake n'aurait pas voulu attendre avant de mettre un visage et une voix sur ce nom sensé appartenir à son père biologique. Il aurait foncé. Il aurait voulu savoir. Comme le souligne Byron, il n'est pas fautif. Il a cru bien faire, il a cru agir au mieux pour cet ami devenu un membre à part entière de sa famille. Je garde le silence, acquiesçant néanmoins. Peut-être que si moi, j'avais été à la place de Jacob dans sa relation avec Byron, il aurait entendu un son de cloche différent. Après tout, j'ai grandi sans père. Je n'ai jamais cherché à découvrir son identité, et si un jour on venait me voir en me proposant de découvrir ce parent absent, je n'irais pas tête baissée. Je prendrais une période de réflexion afin de répondre à la question la plus primordiale : est-ce que ça m'apporterait quelque chose ?

Michael Copeland l'a déçu, certes, et il n'est pas le seul : sa femme aussi. Ma mère adoptive, la douce Mary, si douce qu'elle en est effacée. Si douce qu'elle en est soumise. Oui, elle s'est rendue complice en dissimulant l'existence de Byron, pour un motif très simple : elle savait que son époux ne l'accepterait pas. Quitte à ce que ces lettres restent sans réponse, autant qu'elles n'atteignent pas leur destinataire, autant que la vérité n'entache pas leur couple. A-t-elle eu tort, ou l'inverse ? Je ne me sens pas encline à la juger. Et puis, il est possible qu'elle ait aussi pensé à Jacob, son propre fils, et à ce que cela lui ferait, d'apprendre les infidélités de son père. « Bonnes ou mauvaises, j'imagine qu'elle avait ses propres raisons. » Et il ne servirait à rien de les ressasser maintenant, sinon à réveiller d'éventuelles rancoeurs. Je préfère que Byron se concentre sur le positif, sur ce qu'il a gagné grâce à cette découverte, même après tant d'années de retard. Désormais, il a un frère et une sœur sur lesquels ils peut s'appuyer, quoi qu'il arrive. Et ça vaut tout l'or du monde. « Les pouvoirs du café sont extraordinaires ! » « N'est-ce pas ? » Je rétorque, d'une raillerie affectueuse. Il est un Copeland, peu importe son passé, peu importe d'où il vient ou le temps qu'il a mis à nous trouver. Il faut qu'il le sache, qu'il en soit conscient : avec Jacob et moi, il a trouvé une fratrie. Une vraie.

« C'est tellement précieux ! De savoir que l'on peut compter les uns sur les autres ! D'ailleurs, la preuve, tu es là pour moi ! » J'esquisse un sourire, ravie de constater que l'échec du patriarche s'éloigne un peu de ses pensées. « Jacob l'est aussi, tu sais. » Une douce piqûre de rappel l'encourageant à rappeler ce dernier, à ne pas le laisser sans nouvelles trop longtemps. Connaissant Jake, il s'inquiétera jusqu'à ce que Byron lui-même daigne le rassurer, et c'est normal, après ce qui s'est passé. « Et désormais, je serais là pour toi ! » Je suis touchée, bien que je le dissimule sous une bonne couche d'humour, comme à chaque fois que je me retrouve dans cette position. « T'as plutôt intérêt. D'ailleurs j'attends tes bons petits plats quand tu veux, hein. Mais pas de pression, surtout, » je le taquine encore. Lors de l'une de nos précédentes conversations, je lui avait dit être incapable de me faire à manger, que les assiettes insipides au micro-ondes et la bouffe livrée ou à emporter constituaient mes seules sources de nourriture. Et que c'était pas mal qu'il soit, justement, cuisinier de métier.

En dépit des pouvoirs du café, et du verre que j'essaie de lui faire voir à moitié plein, Byron revient toujours à Michael Copeland. « Sinon, le père est compatissant parfois ? » Est-ce une façon détournée de savoir si, un jour, il arrivera à être accepté de lui, ou si son géniteur est si inflexible qu'il n'a véritablement aucune chance ? Je hausse les épaules. « Il peut l'être. En toute franchise, ce n'est pas son trait de caractère le plus développé. » Je pousse un soupir avant de reprendre. « Tu ne mérites pas son intransigeance, mais moi, elle m'a sauvée. » Quand j'ai débarqué sous son toit, ce n'était pas la gentillesse, la tendresse de Mary dont j'avais besoin. Il me fallait quelqu'un qui puisse me tenir tête, me pousser dans mes retranchements, et seul Michael en a été capable. Il m'a remise sur le droit chemin, pour qu'elle puisse ensuite prendre le relais. « Il a ses défauts, certains plus répréhensibles que d'autres. Pour autant, il n'a pas un mauvais fond, » je temporise. Mon mug est vide. Je suppose que celui de Byron n'en est pas loin. Je pourrais aller nous resservir, continuer cette discussion. Je n'en fais rien. « Allez, lève-toi. On va aller se balader un peu, ne serait-ce que pour faire prendre l'air à Diablo. » Le but de la manœuvre est surtout que son maître prenne l'air. Il ne l'admettra pas, mais ça lui fera du bien. Heureusement, son beagle a bon dos. D'ailleurs, à la simple mention du mot balader, l'animal a redressé ses oreilles, alerte, et sa queue remue joyeusement. Qu'il le veuille ou non, Byron n'a plus le choix, au risque de décevoir son petit compagnon…


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Message(#)heart over blood ∞ byron 2 EmptyJeu 26 Mai 2022 - 23:35




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« Je sais ! » J'ai de nombreux appels en absence de sa part. Presque exclusivement de sa part. Je n'ai pas eu la force de lui répondre après ce que j'ai vécu et ce dont il a été témoin. Et, c'est égoïste de ma part, je lui en ai voulu de m'avoir imposé cette rencontre avec le père. Je n'étais pas prêt. Et je me suis pris le revers de la médaille, sans en avoir vu la couleur. « Je vais le rappeler ! » Confie-je à Alexa. Pour la rassurer. Et j'en profite pour lui dire qu'elle peut, désormais, compter sur moi en cas de besoin. Elle ne bouche pas d'un iota. Silence, avant d'enchaîner, non sans une pointe d'humour, sur mes talents culinaires. « Quand tu veux ! » Soufflé-je, dans un premier temps. « À force de cuisiner pour la famille et les amis, je vais ouvrir une pension ! » J'envoie un clin d’œil à Alexa avant de terminer mon café. « À l'occasion, je te donnerais quelques astuces pour cuisiner de bons petits plats simples » J'ai conscience qu'elle a une vie à cent à l'heure. Voir deux cents. Avec les investigations qu'elle mène dans le cadre de son travail, je sais très bien que son temps est limité pour concocter de bons petits plats. Manger des plats tout prêts, n'est pas la solution. D'une, parce qu'ils n'ont absolument aucune saveur. De deux, la provenance des produits laisse à désirer. De trois, les déchets plastiques produits sont considérables. Pour notre planète et pour sa propre santé, elle peut mieux faire.  

Comme s'il s'agissait d'un épouvantail, je questionne de nouveau la policière sur mon père. J'ai l'espoir qu'il ait une once d'humanité en lui. Elle me rassure. La compassion n'est pas son point fort. Il est même plutôt autoritaire. Elle reconnaît que son excès d'autorité a été bénéfique pour elle. Pour la canaliser, la recadrer pour qu'elle file droit. Et devienne la femme accomplie qu'elle est désormais. « Finalement, tu n'as pas si mal tourné, grâce à lui... » Son âme n'est pas aussi pourrie que ce que je pouvais penser. Même si, après notre courte mais intense confrontation, je compte chez lui, plus de défauts que de qualités. « Il n'a pas un mauvais fonds... Ça reste à prouver... Pour ma part du moins ! » Je regarde mon mug de café. Vide. Je prendrais bien une nouvelle tasse. J'ai l'espoir qu'Alexa se propose à me la remplir à nouveau. L'espoir fait vivre. Elle ne semble pas être encline à le faire. Je ne compte pas bouger d'un pousse. Beaucoup trop bien installé sur mon canapé.

Elle a d'autres projets pour moi. Pour nous. Elle me lance un injonction. Elle veut que je lève mon fessier du sofa. Elle veut que je sorte de mon appartement. Que je prenne l'air. Que je revive. Et que je permette à Diablo de se dégourdir les jambes. Elle l'a joué fine. Diablo est intelligent. Il a entendu le terme 'balader', il est comme devenu fou. Il me saute dessus. Il tente de me lécher le visage. Il a compris. « Bon ! Bon ! Ok, on sort ! » Je ferme les yeux une fraction de seconde, avant une première tentative pour me lever. Un échec cuisant. « Je crois que le Destin ne veut pas que je bouge d'ici ! » Tenté-je, sachant pertinemment que ma tentative est vouée à l'échec. Elle ne me laissera pas comater plus longtemps ici. Je la vois déjà, le cas échéant, remplir une bassine d'eau glacée et me l'envoyer sans ménagement à la gueule. J'essaie une seconde de me lever. La tentative est concluante. J'enfile mes baskets. « Prête pour faire un footing ? » J'attrape la laisse pendue à l'une des patères. Diablo tourne autour de moi, il n'attend qu'une chose, que j'ouvre la porte afin de descendre les escaliers en quatrième vitesse. « Sinon, tu es sur une enquête actuellement ? » Demande-je tandis que je fermais la porte à clef, derrière nous. « On va au parc du quartier ? J'ai un peu la flemme d'aller plus loin ! » Il faut pas non plus pousser. Elle a réussi à me faire sortir. Mais je ne vais pas faire vingt kilomètres non plus.

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Message(#)heart over blood ∞ byron 2 EmptyLun 6 Juin 2022 - 11:07

Il a évidemment conscience que Jacob est inquiet, qu'il cherche à avoir de ses nouvelles, comme le prouvent les nombreux appels en absence de sa part sur son téléphone. Appels que Byron n'a eu ni le courage ni l'envie de retourner jusque-là, encore en proie au contrecoup de sa rencontre avec Michael. Je peux comprendre qu'il ait besoin de temps afin de digérer cet échec ainsi que la déception et la pointe d'amertume qui l'accompagnent, mais je me permets quand même de lui rappeler que Jake est là pour lui, au même titre que moi. Il me confirme alors qu'il compte bel et bien le joindre. « D'acc, » j'approuve, rassurée par cette décision. Ça ne m'empêchera pas d'envoyer mon propre texto à Jacob histoire d'écourter son état préoccupé au sujet de notre demi-frère, en attendant que ce dernier tienne ses engagements et ne lui passe un coup de fil lui-même.

Et puisque désormais, chacun de nous trois peut compter sur les autres, quels que soient les obstacles, je saisis l'opportunité et glisse à Byron que ses talents derrière les fourneaux pourraient s'avérer utiles en ce qui me concerne. « À force de cuisiner pour la famille et les amis, je vais ouvrir une pension ! » N'est-ce pas là tout le problème de pratiquer un métier tel que le sien ? L'univers tourne autour de peu de choses, et la nourriture en fait partie. Personne n'a le choix de se passer de manger. Dans ce cas, quoi de plus normal pour un professionnel d'être sollicité de toutes parts par ses proches, surtout ceux qui sont incapables de se faire autre chose que des pâtes ? « Tu devrais peut-être. Je serais ta cliente la plus fidèle, crois-moi. » Je ne plaisante qu'à moitié. « À l'occasion, je te donnerais quelques astuces pour cuisiner de bons petits plats simples. » Je prends un air suspicieux : est-ce vraiment une bonne idée de me faire confiance avec de l'électroménager que je n'ai pas utilisé une seule fois ? « OK, je veux bien tenter le coup, mais il faudra que tu viennes à la maison. Je vais avoir besoin d'une formation complète avec le four si je veux pas finir par cramer mon loft. » Il faut dire que me faire à manger ne m'a jamais attirée, d'aussi loin que je me souvienne. Et si Byron était en mesure de m'inspirer un miracle ? De motiver ma couenne flemmarde à mieux se nourrir ? Essayer ne m'engage à rien, et si ça permet de passer davantage de temps ensemble, il est hors de question de refuser.

Byron revient sur le sujet épineux de Michael Copeland, et contrairement à une poignée de minutes plus tôt, j'ose cette fois lui partager ma propre expérience avec notre paternel, espérant tempérer son hostilité envers lui. Oui, il a des défauts. Oui, certains sont difficilement pardonnables. Mais sans son intransigeance, sans sa rigueur et sa sévérité, qui sait si je ne serais pas de l'autre côté des barreaux, aujourd'hui ? Byron le souligne avec justesse : je n'ai pas mal tourné, et dans le fond, c'est en grande partie grâce à lui. Il n'est pas entièrement mauvais. « Ça reste à prouver... Pour ma part du moins ! » « Je sais. » Que pourrais-je ajouter d'autre ? J'aimerais, en effet, que Michael arrive à prouver à son plus jeune fils qu'il y a du bon en lui. Qu'ils renouent, que leur entente soit au moins cordiale, au mieux qu'elle devienne familiale. Seulement, rien n'est moins certain, et je n'ai pas pour habitude de faire des promesses en l'air.

Histoire de faire sortir Byron, de l'obliger à se lever de son canapé, je lui propose qu'on aille promener Diablo ensemble. Il a besoin de s'aérer l'esprit, de penser à autre chose que son géniteur, et de mon côté je ne suis pas pressée. Je le vois à deux doigts de dire non. Manque de chance pour lui, un certain mot n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd : son Beagle s'agite déjà, la queue remuant d'excitation. « Je crois que le Destin ne veut pas que je bouge d'ici ! » Je lève les yeux au ciel et montre l'exemple en me remettant sur mes deux jambes. Byron suivra le mouvement, je n'en ai aucun doute, sauf à vouloir que je vienne moi-même sortir son postérieur des coussins. « Prête pour faire un footing ? » Je plisse le nez, lui indiquant mes Jeans et mes bottes de moto d'un geste de la main : une tenue pas très confortable pour un tel sport. « Ça aurait été avec plaisir mais je crois qu'on va devoir se contenter de la vitesse escargot. » Autrement dit, une bonne vielle marche des plus ordinaires. Tout en refermant la porte derrière lui, Byron me propose d'aller au parc du quartier. « Ça me va. » Je n'ai aucune idée de la distance qu'il y a entre son logement et se fameux parc, mais c'est sans importance : le but de la manœuvre était qu'il prenne l'air, pas qu'on parte en randonnée.

Pendant qu'on descend les escaliers jusqu'au rez-de-chaussée, Diablo devant nous, j'entreprends de répondre à sa précédente question à propos de mon boulot. « Oui, plusieurs. Comme souvent. Je ne compte pas les heures. » Brisbane n'est pas la ville la plus meurtrière du monde, ni même du pays. Il n'en reste pas moins que nos services ont de quoi s'occuper. Les affaires s'accumulent, certaines plus facile et rapides à résoudre que d'autres. « Toi et moi, on a su choisir nos carrières : on ne risque pas de manquer de travail un jour. Même si, évidemment, je préfèrerais que l'existence de la brigade criminelle ne soit pas nécessaire. » Il y aura toujours des clients pour faire vivre les restaurants. Il y aura toujours des victimes à qui justice devra être rendue. Sur cette remarque, Diablo pousse un jappement ravi à la seconde où on rejoint l'extérieur. Son museau frétille sous la légère brise automnale. « Au fait, tu m'as pas raconté : c'est quoi votre histoire, à tous les deux ? » J'interroge Byron, désignant sa boule de poils pleine d'énergie du menton.


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Message(#)heart over blood ∞ byron 2 EmptyMar 7 Juin 2022 - 22:36




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Sans lever le cul du canapé, je glisse un main dans la poche arrière de mon jean. Je suis persuadé que j'en ai encore une qui traîne. Je n'ai aucune garantie de son état de conservation. Bingo. Je la sens sous mes doigts. Je la sors. Une carte de visite. Toute chiffonnée. Mais les lettres sont bien visibles 'Oberkampf, chef à domicile'. Avec un petit sourire au coin des lèvres, je lui tends.  « Tant qu'à faire autant que ça rapporte ! » Il est évident, que je ne la ferais pas payé. Je n'oserais pas. Je ne veux pas recevoir ses foudres. Je lui soumets l'idée de lui donner quelques tuyaux pour cuisiner. Elle n'y met aucun veto. À condition que je l'aide à dompter son four. Je ris. « Tout va bien se passer ! » Son appartement ne va pas partir en fumée. Il suffit d'être vigilant. La preuve. Tandis qu'un cuisinier et une pâtissière vivent entre ses murs, les pompiers ne se sont jamais rendus ici. Toute est une question de maîtrise. Même si le détecteur de fumée a déjà fait des siennes.

Comme si le masochiste qui sommeille en moi s'est éveillé, je remets le père au centre de la discussion. Parler de lui est une catharsis. Même si j'entends les arguments les arguments, je reste encore dubitatif sur les possibles 'bons côtés' du père. J'attends de voir. Même si je me fais guère d'illusion. Je préfère ne rien ajouter. Cela serait complètement stérile.

Pour me sortir, Alexa lance le mot 'promenade'. Il n'en faut pas plus pour Diablo. Il se lève et fait les cent pas. Impatient. Elle l'a joué fine. Réflexe pavlovien du chien. Action. Réaction. Je ne peux lutter face à tant d'enthousiasme de sa part Une première tentative pour me relever est infructueuse. Je tente une esquive. Je sais qu'elle est vaine. Alexa est une dure à cuire. Elle ne me laissera pas avachi sur le canapé. Et Diablo, excité comme il est, va irrémédiablement me sauter dessus jusqu'à ce que je bouge mon arrière train. Elle se lève. Je n'ai plus le choix. Seconde tentative réussie. À présent, je suis prêt à n'importe quelle folie. Comme faire un footing. Mais voilà que ma camarade ne l'ai pas. « Dommage ! J'étais au taquet ! » Je mime un boxeur, mobile avec ses jambes et frappant dans le vent.. En réalité, je suis rassuré qu'elle ait répondu par une fin de non recevoir. J'aurais été dans la panade. D'ailleurs, je lui propose simplement de nous rendre au parc, situé à quelques encablures de l'appartement. Diablo n'en a cure. Le principal pour lui, qu'il puisse gambader. Et tandis que nous descendons les étages, je demande à la policière des nouvelles de son boulot. Et elle ne chôme pas. Elle a du travail par dessus la tête. « Il faut dormir aussi... Pense à toi ! » Et  je ne peux qu'acquiescer à ses propos. « Les gens mangent et s’entre-tuent, on a trouvé le bon filon ! »  Et à sa dernière remarque, j'ajoute « Ça te laisserait plus de temps pour cuisiner... » Je lui envoie une œillade accompagné d'un dernier sourire. Et je continue à descendre. Diablo est au rez-de-chaussée. À deux pas de la porte d'entrée. Je le rejoins. Je m'agenouille et je lui mets la laisse avant de le caresser, affectueusement. C'est ce moment que choisit Alexa pour me poser LA question. Je tourne mon visage vers elle. « Nous nous sommes trouvés. Je voulais un chien. J'ai vu une annonce. J'ai appelé. Au départ, ma préférence était plus sur une femelle. Sauf que, lorsque je suis arrivé pour choisir mon nouveau compagnon, il a été le premier à courir vers moi. Et à montrer son affection. Les autres étaient beaucoup plus sur la réserve. Et j'ai craqué ! » En même temps, il a tellement une bouille d'enfer, Diablo. J'ouvre la porte. L'air frais fouette mon visage tandis que, avec le chien nous foulons nos premiers mètres dehors. « Tu envisages de sauter le pas ? Et prendre un animal de compagnie... Il pourrait t'accompagner sur les scènes de crime, ça serait plutôt cool ! » Peut-être moins pour les preuves et indices s'il les souilles et fourre son nez partout.

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Message(#)heart over blood ∞ byron 2 EmptyJeu 16 Juin 2022 - 21:04

Byron semble déçu de son idée de footing tuée dans l'oeuf pour cause de tenue non adaptée. « Dommage ! J'étais au taquet ! » Argue-t-il, jouant des poings tel un boxeur prêt à en découdre sur le ring. Dans la réalité des choses, je doute qu'il aurait pu suivre la cadence. À en juger par les cernes modérés sous ses yeux, il n'a manifestement pas beaucoup dormi cette nuit, encore trop contrarié par sa rencontre avec le patriarche Copeland. « La prochaine fois que je viens te voir, je prends de quoi me changer, » je lui assure, un demi-sourire accroché aux lèvres. Pour l'heure, il faudra qu'on se contente d'une simple marche au parc du coin, ce qui est déjà mieux que de se lamenter sur son sort au fond de son canapé. Cette promenade de dernière minute fera autant de bien au maître qu'à la boule de poils qui sautille comme un cabri à nos pieds, excitée par la perspective de se dégourdir les pattes. Alors qu'on se retrouve dans le couloir du bâtiment, la discussion nous mène sur le terrain de nos métiers respectifs, et j'avoue à mon demi-frère que les heures s'accumulent. « Il faut dormir aussi... Pense à toi ! » Je lui lance un regard en coin, touchée par son attention, et acquiesce. Il a raison, en plus. Quand on fait ce job, on ne peut pas se permettre d'être épuisée. Ce serait un trop grand risque de louper un indice ou une piste capitale dans la résolution d'une enquête. « Les gens mangent et s’entre-tuent, on a trouvé le bon filon ! » J'échappe un rire. Aussi triste cela soit-il, ça reste une vérité absolue. Il faut des cuisiniers capables de satisfaire l'appétit et les envies culinaires des autres, et il faut des flics capables d'apporter aux victimes la justice qu'elles méritent. « Ça te laisserait plus de temps pour cuisiner... » Je lui rends son sourire, complice. « Je suis pas sûre que c'est ce que je ferais de mes heures perdues, mais… qui sait, peut-être que t'arriveras à me faire aimer ça. » Ne jamais dire jamais, n'est-ce pas ?

Le rez-de-chaussée est vide. En Beagle bien élevé, Diablo attend son maître qui lui passe la laisse juste avant de sortir. Je m'amuse de voir sa truffe remuer sans cesse au gré des odeurs qu'il capte de partout. Ce spectacle m'inspire une question que je n'avais jamais posée à Byron : comment lui et Diablo se sont rencontrés. Le plus humain du duo se tourne vers moi, une lueur dans le fond des yeux, et il ne tarde pas à m'offrir l'explication réclamée : il voulait un chien, a répondu à une annonce, et bien qu'il s'orientait de prime abord vers une femelle, il a laissé son cœur parler sur le moment. Plus j'échange avec des propriétaires d'animaux de compagnie, et plus j'ai tendance à les croire quand ils me disent que ce ne sont pas eux qui ont choisi leur chien ou leur chat, mais définitivement l'inverse. Diablo voulait rentrer avec Byron. Et il a réussi. « Tu envisages de sauter le pas ? » Il m'interroge à son tour, alors que je le laisse nous guider dans la bonne direction. « Et prendre un animal de compagnie... Il pourrait t'accompagner sur les scènes de crime, ça serait plutôt cool ! » Sa vision m'amuse. Si elle avait été réalisable, elle aurait même pu être sympa. « Il serait malheureux avec moi, » j'affirme en haussant les épaules. « Je suis rarement à la maison. » Entre le boulot, le sport quotidien, mes road-trips à moto et mes quelques sorties, je n'aurais pas de temps à lui consacrer. « Je préfère en profiter chez les autres, » je conclus. J'y ai déjà réfléchi par le passé. Je ne serais pas contre, à la base, mais les animaux représentent une énorme responsabilité. Je préfère m'en passer plutôt que de leur offrir une vie médiocre.

On est à peine arrivés dans le carré de nature baptisé parc du quartier par les riverains que mon portable vibre dans la poche de mon perfecto. Je sors le Samsung et pousse un soupir en apercevant le nom de l'appelant : Jacob. Je montre l'écran à Byron sans décrocher. « Je lui ai dit que j'allais te rendre visite. Il veut sûrement savoir si j'ai des nouvelles de toi. Tu veux lui parler vite fait, histoire de le rassurer ? Ou tu préfères que je lui envoie un SMS ? » Dans ce dernier cas, je pourrais dire à Jake que je suis avec notre demi-frère, qu'il va bien et qu'il lui passera un coup de fil un peu plus tard. Mais si Byron a envie d'échanger une poignée de mots avec lui, autant profiter de l'occasion, je n'en serais pas gênée le moins du monde - au contraire. Ainsi, tendant le téléphone entre nous, je le laisse faire son choix.


@Byron Oberkampf heart over blood ∞ byron 2 873483867
@Jacob Copeland pour info sur le dernier paragraphe. heart over blood ∞ byron 2 3922047296
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Message(#)heart over blood ∞ byron 2 EmptyVen 1 Juil 2022 - 6:03




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« Que ferais-tu de tes heures perdues ? » Demandé-je d'une voix emprunte de curiosité. Je commence à connaître la jeune femme. Toujours accrochée à son téléphone et à la possibilité de recevoir un appel de son binôme ou de son supérieur hiérarchique pour la tenir informer de l'avancée d'une affaire. Lors de notre première rencontre, elle a filé à l'anglaise. Après avoir reçu un appel. Je ne crois pas qu'elle soit capable de décrocher réellement. Sauf lors de notre séjour à Sydney pour les fêtes de Noël. « En as-tu réellement ? » Poursuive-je sans empêcher qu'un léger sourire marque mon visage. La croirais-je si elle me souffler l'inverse ? Pas sûr. Je barre la porte. Un tour de clef et nous descendons les étages. Diablo ouvre la marche, bien trop impatient de se dégourdir les jambes. Arrivé devant la porte de l'immeuble, il s’assoit et contorsionne le cou afin de nous voir arriver. Sage, il attend que je glisse la boucle de la laisse dans celle de son collier.

Nous sommes fin prêt à écumer les rues de Brisbane. Diablo avance, fier comme un paon. Il renifle tout ce qui passe à portée de sa truffe. Incorrigible, il profite de la situation pour aller quémander des caresses, surtout auprès d'enfants. Il les fait tous chavirer avec sa bouille et ses oreilles tombantes. Tandis que nous avançons jusqu'au parc, Alexa pose LA question. Comment nous nous sommes trouvés. Rien n'était écrit d'avance. Bien au contraire. Et le destin s'en est mêlé. Et je n'ai jamais regretter. Même lorsqu'il faisait ses besoins dans la pièce à vivre ou qu'il se faisait les dents sur mes pantoufles. Avec son regard de chien battu, malheureux, il trouvait toujours un moyen pour se faire pardonner et retrouver grâce à mes yeux.

À mon tour de lui poser une question. Envisage-t-elle de devenir la mère d'un animal de compagnie. Elle aimerait. Je le sens. Néanmoins, elle est lucide. Son travail ne lui permet pas d'y consacrer du temps. Elle ne veut pas être un mirage pour lui. « Je comprends ! J'ai longuement réfléchi avant d'acter l'idée d'adopter un chien ! Beaucoup de responsabilité et de temps à consacrer ! » Silence. Je regarde le beagle continuer gaiement son chemin. L'entrée du parc n'est plus qu'à quelques mètres de nous. « Qu'il pleuve, qu'il vente, que je n'ai aucune motivation, il n'oubliera jamais ses sorties réglementaires pour se décrasser les jambes et effectuer ses besoins ! » Aujourd'hui, en est la preuve criante. Malgré un moral en berne, j'aurais été dans l'obligation de le sortir même si Alexa n'était pas venu. « Après, l'avantage d'être en colocation, et j'ai de la chance sur ce point, c'est que ma colocataire le sort de temps en temps aussi... » Même si en ce moment, j'ai remarqué que Victoire n'était pas vraiment en forme et qu'elle ne le sortait plus trop. Beaucoup de travail, semble-t-il. Quelque chose semble la tracasser. Il faudra que je discute avec elle ces prochains jours, pour tirer les choses au clair, et l'aider, si je peux. « En tout cas si tu veux faire du Diablo-sitting, tu es la bienvenue ! » Je lui lance un clin d’œil.

Nous arrivons au parc. Diablo ne sait plus où donner de la tête. Beaucoup d'enfants. Et certains le reconnaissent et s'approchent pour le caresser. Et, pour montrer sa gratitude, il secoue énergiquement sa queue et tente de lécher le visage de ces mêmes enfants. Tandis que nous avançons, je vois Alexa sortir de la poche de sa veste son téléphone portable. Amusé, je lui dis « Ah tu vois que tu n'arrives pas à décrocher... Encore le boulot ? » J'observe son visage. Elle semble contrariée. Elle soupire. Et me montre l'écran de son téléphone. Je lis un nom. Jacob. Elle m'explique pourquoi, selon elle, il appelle. Avant de me tendre le téléphone. Je le regarde. Une fraction de seconde. Je m'en saisis. Je respire profondément. Avant de décrocher. Je ne dis rien. J'entends simplement le son de sa voix. « Salut Jacob ! » Il est surpris d'entendre ma voix. À raison. Ce n'est pas moi qu'il appelle de base. « Je vais bien. Je me promène au parc avec Alexa ! Elle m'a obligée à sortir en me tirant par la peau du cul ! » Je regarde amusée la policière. « T'inquiète pas ! Je me remets de mes émotions... Même si j'ai définitivement compris que ton père en avait rien à foutre de moi ! » Silence. « Mais passons... Tu n'y es pour rien ! Je t'appelle bientôt ! » Je redonne le téléphone à Alexa, avant de m'agenouiller et de caresser Diablo. Pour trouver du réconfort. L'avantage d'avoir un chien c'est de pouvoir se reporter sur lui lorsque l'on se sent sombrer. Il est le meilleur traitement thérapeutique, pour aller mieux. Je dépose un baiser sur le sommet de son crâne avant de me relever et d'observer Alexa.

@Jacob Copeland heart over blood ∞ byron 2 3258319053

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Message(#)heart over blood ∞ byron 2 EmptySam 23 Juil 2022 - 10:35

Savoir comment j'occupe mes heures perdues est une belle question. D'ailleurs, Byron n'a pas réellement tort en imaginant qu'elles ne sont pas nombreuses. Quand je ne suis pas au poste à bosser sur mes enquêtes en cours, je continue à travailler dans l'ombre sur celle qui est devenue officieusement mienne avec le grade d'inspectrice. Être flic est ce que je fais de mieux, et c'est presque tout ce que je connais. Le sport vient en seconde position dans mon planning chargé, aussitôt suivi de la moto. Mes deux échappatoires. Ma dernière passion, quant à elle, est plus secrète, connue de peu de monde. Et si je devais débuter autre chose, me trouver une autre occupation ? Vers quoi je pourrais bien choisir de me tourner ? « Mon boulot est prenant, oui, ce serait mentir que de te dire l'inverse. Mais si j'avais du temps à tuer, je sais pas trop… Là, tout de suite, je me dis que la cuisine ne serait pas une si mauvaise idée, » j'admets, lui donnant un coup d'épaule affectueux, parce qu'il serait mon premier partenaire et complice dans cette nouvelle entreprise. Qu'aurais-je à perdre ? Rien, au contraire. J'arrêterais de me nourrir de daubes industrielles ou de fast-food beaucoup trop gras qui, s'ils sont vite effacés par mes nombreuses dépenses caloriques au quotidien, n'en restent pas moins mauvais pour la santé. Et puis, je suis certaine que Cass serait impressionnée si, un jour, j'étais en mesure de lui concocter un repas moi-même, du début à la fin. « Et toi, qu'est-ce que tu ferais avec tes heures perdues ? » Je lui retourne sa question. Qui sait si je ne serais pas en mesure de l'aider à ce sujet ? Après tout, ça serait un échange de bons procédés entre nous. Donnant-donnant : Byron, avec ses talents derrière les fourneaux, et moi, avec ce qui serait dans mes cordes et lui ferait plaisir.

Notre début de balade nous emmène le long des rues du quartier, en direction du fameux parc. J'interroge mon demi-frère sur ce qui a provoqué sa rencontre avec Diablo, avant qu'il ne me soumette de sauter le pas de mon côté. Un chien flic, ce serait fun, quoi que pas nécessairement réaliste - dommage. Au-delà de ça, il y a le problème que je suis souvent de sortie. J'ai beau me sentir bien chez moi, j'ai la bougeotte. Il serait donc seul et s'ennuierait. Je préfère profiter de ces boules de poils attendrissantes chez les autres, comme avec Loki, et maintenant, Diablo. Et ce dernier semble avoir une belle vie en compagnie de son maître et sa coloc. Car même avec leurs travails respectifs, il y a souvent quelqu'un à l'appart, et ils s'organisent ensemble afin de s'assurer que le beagle sorte autant de fois que nécessaire. « Mmmh, avec sa truffe au vent, sa queue qui remue dans tous les sens, son poil brillant et son regard alerte… Moi je dis qu'on est pas loin de contacter le refuge de la ville pour maltraitance, » je plaisante dans un rire. Car une chose est certaine : son chien semble le plus heureux du monde. Byron me lance un clin d'œil et m'ouvre l'intéressante porte du Diablo-sitting. J'esquisse un sourire amusé. « Garde cette idée en tête, » j'acquiesce tout de même avec sérieux. « J'ai déjà fait mes preuves avec Loki. » Byron le connaît forcément, étant donné que ce loulou partage le même toit que Jacob et Olivia. « Alors si un de ces quatre, tu as besoin de quelqu'un pour s'occuper de Diablo quelques heures ou quelques jours, tu peux m'appeler sans problème. » Je n'aurais pas de mal à m'organiser en fonction, puisque ce serait temporaire.

Mon portable nous coupe dans notre discussion, et si le cuisinier songe d'abord - avec de bonnes raisons - à un coup de fil professionnel, il réalise vite qu'il n'en est rien, puisque c'est le prénom de Jacob qui s'affiche sur l'écran. Je laisse à Byron le soin de décrocher, consciente que Jake sera forcément plus vite rassuré s'il peut parler en direct avec le 'responsable' de son inquiétude du moment. « Salut Jacob ! Je vais bien. » J'imagine mon grand frère souffler un bon coup. « Je me promène au parc avec Alexa ! Elle m'a obligée à sortir en me tirant par la peau du cul ! » Son air amusé rencontre mon air faussement outré et cette fois, c'est avec un peu plus de force que mon épaule vient taper dans la sienne. Je porte mon attention sur le beagle le temps que les deux hommes échangent une poignée de mots au sujet de Michael, puis Byron coupe la ligne en promettant à Jacob de le contacter bientôt. J'ai l'esprit plus léger, désormais. En dépit du comportement plus que décevant de notre père vis-à-vis de Byron, lui, Jacob et moi sommes en bonne voie de former un clan fraternel soudé. Et quand je tais cette petite note de jalousie qui s'éveille parfois en moi à l'idée de devoir partager mon frère, ça me rend heureuse. Vraiment, sincèrement heureuse.

----- THE END -----

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