Se réveiller à 18 ans sans l'amorce d'une gueule de bois aurait été, sinon un échec, une déception. Se réveiller seul à 18 ans, dans une chambre qu'il connaissait bien, et dont il avait lui-même tapissé les murs de ses inspirations cinématographiques, aurait pu en être une également si Micah n'avait pas cette impression d'avoir passé une soirée mémorable. Malgré une poignée d'heures de sommeil, il avait ouvert les yeux naturellement, à peine fatigué, et avait sauté sur son téléphone pour commencer à lire les nombreux messages d'anniversaire qu'il avait déjà reçus. La fête s'était terminée tard. Ou tôt. Micah aurait pu jurer avoir vu les premières lueurs du soleil embraser le ciel. Il se souvenait aussi de l'état pitoyable dans lequel il avait laissé la maison, ainsi que certains de ses amis, lorsqu'il était monté en charmante compagnie jusqu'à ce lit où, à l'évidence, il était resté pieux. Mais à en juger par la paresse avec laquelle il profitait de cet instant de solitude, Micah ne s'inquiétait pas trop du ménage ou de la prétendue réaction de ses parents, qui le connaissaient assez pour savoir que la casse était inévitable. Dans ses souvenirs, aucune voiture n'avait terminé sa course dans la piscine, alors rien ne lui semblait irréparable. Il faisait défiler les messages du bout des doigts, se promettant d'y répondre dans un délai raisonnable, esquissant parfois un sourire, fronçant une autre le nez lorsqu'il voyait apparaître le nom de personnes qui avaient bien malgré elles déserté sa vie depuis longtemps. Les choses bougeaient vite pour Micah. Son père lui avait appris à s'accrocher aux bonnes personnes, celles qui à défaut de l'apprécier pour qui il était, pouvaient au moins servir à sa carrière. Un conseil qu'il ne suivait pas toujours à la lettre, mais qui lui intimait ce genre de réaction de dédain sélectif envers des gens qui n'étaient désormais plus assez bien pour lui. Il reposa son téléphone à côté de lui, plaqua une main derrière la tête, et laissa l'autre effleurer son torse dénudé. L'idée impérieuse de parcourir le reste de son corps ne lui traversa pas l'esprit que le fracas du verre brisé le ramena à la réalité. Il avait pourtant dit à Marta, la femme de ménage, de ne surtout pas venir avant midi. Persuadé de se retrouver nez à nez avec elle, il ne s'encombra pourtant pas à se vêtir davantage qu'avec son boxer, pour le simple plaisir de la mettre mal à l'aise, et émergea de sa chambre. Arrivé à mi chemin des escaliers, Micah fronça les sourcils en aperçevant Jordan en pleine crise de panique. C'était presque drôle et attendrissant, de constater qu'il n'avait pas l'air beaucoup plus à sa place que lui dans ce rôle d'employé de maison. « Qu'est-ce que tu fous ? » demanda Micah une fois parvenu au rez-de-chaussée. « Enfin pas ici je veux dire, mais avec ce sac poubelle ? » Où avait-il pu trouver un sac poubelle, c'était une question qu'il aurait pu lui poser s'il avait eu l'intention d'en utiliser un jour. « Tu sais qu'on a une femme de ménage ? Elle doit passer dans deux heures, alors ça nous laisse largement le temps d'aller débriefer dans une pièce où il n'y a pas du verre par terre. » dit-il en se dirigeant de l'autre côté, se hissant par réflexe sur la pointe des pieds.

La réaction de Jordan, aussi spontanée qu’attendrissante, n’était pas sans rappeler celle d’un enfant pris en flagrant délit de bonne action. Dans un foyer normal, il aurait eu droit à des protestations polies mais pas trop insistantes : personne n’avait véritablement envie de ranger seul le chantier d’une soirée déchainée. Plus amusant encore, la naïveté qu’il avait de croire que les questions de Micah nécessitaient des réponses. Sans même attendre ses explications hésitantes, ce dernier avait contourné un tas d’ordures pour se diriger dans la direction opposée. La perspective d’entendre ce qu’il avait à dire sur Bonnie semblant plus alléchante que son souci du ménage, Jordan avait fini par abandonner ses affaires pour lui emboiter le pas. Sa tête débordait bien plus de questions que ce qu’il avait collecté avant son réveil débordait du sac poubelle. « La nuit je sais pas, mais elle était là quand je me suis endormi. » avait-il balancé pour attiser sa curiosité, dévissant son cou pour lever un sourcil complaisant. Il descendit quelques marches et traversa le salon, slalomant entre des meubles qui n’étaient pas à leur place jusqu’à atteindre la baie vitrée restée entrouverte. Il ne faisait pas particulièrement froid pour un mois d’hiver, mais on devinait une brise à faire frissonner à la surface de la piscine. Ils s’installèrent dans la véranda, dont le plancher et le mobilier en bois procuraient une ambiance chaleureuse. « Un peu décevant en fait, il s’est presque rien passé. » avait-il finalement avoué, s’installant de tout son long sur un canapé de jardin sur lequel il s’étira sans gêne. « On est monté, je lui ai montré quelques trophées, on s’est embrassé et quand j’ai commencé à la peloter elle a dit qu’elle était pas prête… T’y crois toi ? » Aux yeux d’un jeune homme privilégié, le consentement demeurait une notion floue et surtout malléable. Micah n’avait pas insisté, il se souvenait seulement s’être endormi en sous-vêtements, avec des désirs non assouvis. « J’ai un peu l’impression d’avoir perdu mon temps… mais bon, j’aime les défis. La prochaine fois on passera à l'étape supérieure. » avait-il conclu en hochant les épaules. Il y avait quelque chose de foncièrement excitant à être la première fois de quelqu’un, d’autant plus pour un homme tout juste sorti de l’adolescence à qui on n’avait jamais imposé de limites. « Et toi tu as pu profiter un peu ? Tu t’es amusé au moins ? » Micah s’était redressé, pendu à la réponse de Jordan comme s’il était représentatif de celui de tout le monde. Son ami lui avait raconté sa récente rencontre avec Rosa, qui semblait totalement obnubiler ses pensées. Dans un sens, Micah l’enviait. Il n’avait encore jamais rencontré de fille capable de faire chavirer son cœur.

Le bâillement que Micah ne s'encombra pas à réprimer aurait pu paraître insolent s'il n'était pas question de sa propre histoire. L'absence d'agitation de sa nuit l'ennuyait lui-même. Tout compte fait, Bonnie avait fait preuve d'une incroyable duplicité en faisant passer sa bigoterie pour de la minauderie, tout ça pour dérober un moment privilégié en sa compagnie. Difficile de savoir sur quel pied danser. Il faudrait attendre que les rumeurs se répandent pour décider si la travailler au corps en valait véritablement la peine. Pour autant, mentir à Jordan en romançant sa déception ne lui avait même pas traversé l'esprit. Ces deux-là avaient pris l'habitude d'être brutalement honnêtes depuis que leur vie sexuelle – ou son absence en ce qui concernait Jordan – les avait rapprochés. Micah n'avait pas besoin de s'inventer des exploits pour se rassurer d'être particulièrement doué sur ce terrain. Il ne pouvait pas gagner à tous les coups, au risque de rendre les motivations de ses conquêtes manifestement véreuses. Jordan avait eu l'air aussi déçu que lui, comme s'il s'était lui-même senti trahi. Comme s'il venait de réaliser que, si un jeune homme riche et prometteur pouvait se prendre des râteaux, cette éventualité ne l'épargnerait pas. L'espace d'une seconde, Micah s'était demandé s'il n'avait pas perdu un peu de prestige à ses yeux. « Crois-moi, je suis le premier déçu. Tu penses qu'elle se fout de moi ? » avait-il demandé, inversant la tendance de leur dynamique habituelle, où il était celui qui détenait toutes les réponses.

Loin de perdre le nord, Jordan profita de cette exceptionnelle vulnérabilité pour le taquiner. Toujours aussi sûr de lui, Micah ne se laissa pas désarmer. « T'aurais pu trouver une meilleure excuse que ça pour essayer de m'embrasser. » avait-il rétorqué sur le ton de la plaisanterie. Comme beaucoup, Micah était suffisamment à l'aise avec son hétérosexualité pour s'autoriser des gestes ou paroles ambigus envers ses congénères. « N'empêche que j'ai jamais eu de plainte. J'étais peut-être trop intense pour elle. » avait-il conclu par fierté. Jordan déroula la suite de sa soirée, donnant à la sienne un goût d'autant plus amer. L'image de cet strip action ou vérité lui semblait bien plus érotique que sa propre expérience avortée. Il se réjouit tout de même de savoir que Jordan avait passé une bonne soirée. « Si c'est qu'une chaussure... » avait-il répondu en hochant les sourcils. « Ah ouais ? Ceux de Bonnie sont en forme de poire, c'est tout ce que je peux dire. » avait-il balancé en se remémorant le chemin que ses mains s'étaient frayées sous son haut. « Pourquoi t'as pas invité Rosa ? » avait-il finalement demandé, comme si c'était une évidence. « Au moins un de nous deux aurait pu avoir des choses plus intéressantes à raconter. »

« Crois-moi, je suis le premier déçu. Tu penses qu'elle se fout de moi ? » Tu hausses une épaule. « Je sais pas. Peut être qu’elle était vraiment pas prête. Genre elle a ses ragniagnia. » Que tu dis naturellement. « Ou alors tu embrasses vraiment mal. » Tu hausses une nouvelle épaule en essayant de rester sérieux dans ta connerie mais un sourire plutôt insolant fait une percé sur ton visage. « T'aurais pu trouver une meilleure excuse que ça pour essayer de m'embrasser. » Tu éclates de rire car tu n’y avais pas pensé une seule seconde alors que… Ca pourrait être pas mal effectivement. Ca te surprend même quelques secondes là de n’y avoir jamais songé en premier lieu. Tu ne le vois pas comme ça Micah, c’est un pote, un ami et puis tu ne l’as vu qu’avec des filles. Ca doit pas être son truc. « N'empêche que j'ai jamais eu de plainte. J'étais peut-être trop intense pour elle. » « Intense comment ? T’as été direct sous son haut? » Tant de questions que vous avez tous les deux pour essayer de trouver le pourquoi de ce flop qui n’aurait jamais dû avoir existé.

« Si c'est qu'une chaussure... » Oui mais bon, t’as pas beaucoup d’argent pour remplacer tes chaussures. Faudra que tu les retrouves avant de partir. Tu es plutôt certain que personne ne les a embarqué car c’est vraiment des baskets de merde. Aucune marque et plutôt usés. Personne ne veut ça. « Ah ouais ? Ceux de Bonnie sont en forme de poire, c'est tout ce que je peux dire. » T’en as jamais vu nus en vrai. T’es en train d’imaginer ceux de Rosa, tu en rêves la nuit oui. « Pourquoi t'as pas invité Rosa ? » Tu regardes Micah, surpris. Comme s’il avait pu lire dans tes pensées là pour qu’il enchaine avec Rosa. « Au moins un de nous deux aurait pu avoir des choses plus intéressantes à raconter. » « J’ai pas pensé… Et puis imagine elle trouve quelqu’un d’autre de plus intéressant.. No way je la regarde embrasser quelqu’un autre. Je me jette du balcon. » Ca te fait mal au coeur rien que de l’imaginer. « Non je veux l’inviter à un truc juste nous deux mais… Elle se marre à mes vannes et elle me regarde comme si j’étais vraiment intéressant…  »  C’est parce qu’elle te trouve intéressant Jordan. « … mais elle a toujours une bonne excuse pour refuser mes propositions qu’on se voit après le lycée. » Tu fronces le nez. « J’ai commencé à lui écrire une chanson, je pense la prochaine fois je me débrouille pour la lui chanter. Si avec ça elle craque pas pour moi… » Tu es si romantique Jordan. « Tu as réussi à les embrasser ailleurs qu'à des soirées tes copines ? » Car ça sera certainement pas à une soirée avec Rosa, tu le sais. Tu lui as proposé d'aller manger une glace au bord de mer ou d'aller marcher dans un parc. Tu veux juste passer du temps avec elle sans dépenser trop d'argent au passage.

Devenir officiellement adulte ne rendait pas les hommes plus lucides sur les femmes. Micah, jeune acteur qui ne cessait pourtant de se voir à travers les yeux des autres, avait encore beaucoup de choses à apprendre sur lui-même et la façon dont il convenait de se comporter avec les gens. Il était très facile à sa place privilégiée de basculer du côté toxique de l'influence qu'il pouvait exercer sur le sexe opposé, d'autant qu'il n'avait jamais bénéficié du modèle de parents bienveillants. « Ah oui j'avais pas pensé à ça. Dégueu. » avait-il répondu en plissant le nez, comme s'il remerciait finalement Bonnie de lui avoir épargné ce malaise. Après réflexion, cette explication lui semblait la plus plausible. « Non pas direct, j'ai attendu un peu. Elle avait pas eu l'air dérangée de me retirer mon t-shirt, alors j'ai pris ça pour une invitation. » Seulement lorsque ça l'arrangeait, Micah ne faisait pas de distinction érotique entre le torse d'un homme et d'une femme. Lui reprocherait-elle d'avoir voulu être équitable et juste ? A en juger par cet échec, Micah n'était pas le mieux placé pour donner des conseils à Jordan, jeune homme éperdument amoureux, romantique, et bien plus honnête dans sa façon de traiter les autres comme ses égaux. Du moins lorsqu'il ne se rabaissait pas sans arrêt ou doutait de ses propres qualités. « C'est parce que tu es intéressant Jor. T'étais certainement le mec le plus intéressant de la soirée. Tu devrais commencer par avoir confiance en toi. Entre nous, si elle s'était mis à embrasser quelqu'un d'autre, ce serait seulement pour te rendre jaloux. » Voilà qui était rétabli, et qui expliquait mieux la pertinence de leur amitié et la complémentarité de leurs caractères. Lorsque Micah était trop arrogant pour mettre le doigt sur ses failles, Jordan était beaucoup trop humble pour reconnaître qu'il avait de bonnes raisons de plaire et de captiver. C'était un musicien un peu rêveur, parfois timoré, le genre de garçon foncièrement gentil qui était condamné à rester à la lisière de l'amitié s'il s'obstinait à brider son audace. Question audace, Micah était un bon professeur. « Les filles sont paranos, dès qu'un mec les invite chez lui elles croient que c'est pour coucher avec. Certes c'est pas totalement faux, mais c'est juste parce que l'occasion est plus simple à saisir. C'est pas au ciné ou au bowling que ça risque de se faire. » avait-il certifié en hochant la tête comme s'il venait de faire preuve d'une extrême sagesse. En général les filles rechignaient peu à l'accompagner chez lui, par curiosité surtout, avant de se retrouver coincées par des injonctions tacites. Jordan ne vivait pas dans le même luxe, et avait au moins l'assurance d'être apprécié pour ce qu'il était plutôt que pour ce qu'il représentait. « Elle va adorer la chanson, c'est une trop bonne idée. Tu devrais te débrouiller pour lui chanter en public, ça ferait une bonne déclaration. » C'était quitte ou double, mais Micah connaissait assez le talent de son ami pour savoir que la scène n'aurait rien de gênant. Rosa ne pourrait qu'en être fière. « De ce que j'entends, j'ai pas l'impression que Rosa soit comme les filles que j'ai fréquentées. Avec elles il faut pas grand-chose, et c'est même parfois franchement trop facile. Comme si il manquait tout le frisson de l'attente. » Il se redressa pour remettre de l'ordre dans ses idées. « Tu pourrais l'emmener à la fête foraine. Elle serait rassurée d'avoir des gens autour, et vous pouvez finir sur la grande roue. Tu sauras le bon moment pour l'embrasser. Quand il y a ce silence qui veut tout dire. » Il fallait être sacrément nul pour ne pas comprendre les signes. C'était presque biologique. La chimie des corps et des sentiments. « Je suis grave emballé pour toi mon pote, je suis sûr que tu vas assurer ! » Son ventre commençait à gargouiller. « T'as faim au fait ? Ou t'as déjà mangé avant ta frénésie du ménage ? »

« C'est trop ce que je me suis dit ! Tu crois que c'est juste une allumeuse ? » Bien-sûr que Bonnie était une allumeuse. Le genre à vouloir mettre son charme à l'épreuve avant de se raviser une fois la réponse obtenue. Elle l'avait abandonné au pic de son excitation, et maintenant qu'il y repensait, son ego en avait moins pris un coup que sa prostate délaissée. Mais pour le challenge, il était bien prêt à subir d'autres douleurs dans le bas du ventre. Jordan avait attendu la fin de sa tirade pour repartir sur une note pessimiste. Micah roula des yeux ostensiblement. A ce stade, il avait plus besoin d'un coup de pied aux fesses que d'un discours encourageant. « T'es encore bloqué là-dessus ? Tu veux que je lui demande, pour être fixé ? Vas-y file ton téléphone. » dit-il en tendant le bras, sachant pertinemment que Jordan se défilerait. Chantage basique pour l'obliger à se reprendre en main tout seul, et surtout à le croire quand Micah insistait sur ses qualités. Il se redressa pour retourner à la cuisine, où trainaient encore les vestiges de nourriture et de boisson de la veille. Jordan n'avait pas faim, mais l'appétit venait en mangeant. « Sers-toi. Peut-être qu'il reste du brownie dans le salon. Tu veux un truc à boire ? » demanda-t-il en lorgnant sur un pack de bière entamé. Il était tôt pour boire de l'alcool, mais l'occasion était trop belle pour s'en priver. Pendant ce temps, Jordan rembobina sur Rosa, qu'il envisageait d'inviter à la plage pour stimuler encore un peu plus facilement son imagination. « Tu devrais l'inviter à la plage après avoir dépassé le stade 2, histoire qu'elle comprenne au moins que t'es intéressé avant de voir ta trique à travers ton maillot. » avait-il répondu avec nonchalance, enfournant une part de pizza froide dans sa bouche. A leur âge, on ne se contrôlait pas, et Jordan semblait si obsédé par les seins de Rosa qu'il lui suffisait certainement d'entrevoir son décolleté pour dresser le chapiteau. « A moins qu'elle attende que ça... Tu veux qu'on l'invite ? Mes parents rentrent pas avant ce soir. Je pourrais inviter Bea, plutôt que cette allumeuse de Bonnie. Avec elle je sais qu'on pourrait s'amuser dans le jacuzzi. » Et ce serait une bonne occasion de la voir en bikini. Mais timide comme il était, Jordan préférait sans doute garder ce moment pour lui et ses yeux candides. A sa question, Micah fit mine de réfléchir, mais il savait bien au fond qu'il n'avait jamais été amoureux, et se demandait même s'il était capable de l'être un jour. Il ne rêvait pas encore de belle maison clôturée, d'une femme et d'un chien. Son rêve était plus grand et surtout bien plus autocentré. « Je crois pas non. Je sais même pas ce qu'on est censé ressentir. Toi tu dois savoir, non ? »

Jordan Fisher Le RP prend place à Brisbane en Juillet 2008, dans une maison de la famille de Micah. Jordan a 17 ans et il a rencontré Rosa pour la première fois depuis quelques semaines seulement.

« C'est trop ce que je me suis dit ! Tu crois que c'est juste une allumeuse ? »  Tu hausses une épaule. « Je sais pas si c’est juste une allumeuse, mais c’est une allumeuse ouais c’est certain. » Car pour toi, y’a pas de doute de ce côté là. Elle est sûrement plus qu’une allumeuse, tu ne la réduis pas à ce label mais ça lui va comme un gant. Celui qui te va comme un gant à toi Jordan Ashley Fisher, c’est celui de relou qui voit tout en noir. Tellement que ton ami Micah est en train de s’exaspérer sur ton compte. « T'es encore bloqué là-dessus ? Tu veux que je lui demande, pour être fixé ? Vas-y file ton téléphone. » Tu ouvres des grands yeux et t’es content que ton téléphone n’ait plus de batterie depuis la veille. Tu ne t’en sers pas tellement car tu n’as pas beaucoup de crédit dessus. Tu l’oublies souvent aussi. « Nan fait pas ça. » Tu préfères le dire avec des mots au cas où ce malin trouverait de quoi charger ton téléphone ou de faire son idée plus tard, un jour futur. Tu sous estimes pas Micah vu comme tu parles bien trop souvent de Rosa. Une fois dans la cuisine, tu retrouves ta chaussure. « Sers-toi. Peut-être qu'il reste du brownie dans le salon. Tu veux un truc à boire ? » Ton regard suit celui de Micah et y’a un sourire en coin sur ton visage alors que y’a un pack de bière sous votre nez. Tu te moques complètement de l’heure qu’il se fait. Si y’a de l’alcool gratuit, tu es partant à toute heure. « Ouais je veux bien. » Et tu vas aller voir dans le salon pour le brownie car c’est clairement ta bouffe préféré. Il t’a dit les mots magiques là pour que tu sois le plus heureux du monde au niveau de l’estomac. « Tu devrais l'inviter à la plage après avoir dépassé le stade 2, histoire qu'elle comprenne au moins que t'es intéressé avant de voir ta trique à travers ton maillot. » « Elle sait déjà que je suis intéressé, je suis pas doué pour draguer. » Tu l’as invité plusieurs fois ici et là et la lueur dans tes yeux était bien plus qu’amicale. « Peut être que justement de voir la taille de ma queue au travers ça pourra lui donner au moins une raison de se laisser tenter. » Tu fais tellement genre alors que tu n’as jamais couché avec une seule meuf et tu vas être le plus timide du monde à ce niveau là, même si tu es carrément ouvert pour apprendre l’anatomie féminin. « A moins qu'elle attende que ça... Tu veux qu'on l'invite ? Mes parents rentrent pas avant ce soir. Je pourrais inviter Bea, plutôt que cette allumeuse de Bonnie. Avec elle je sais qu'on pourrait s'amuser dans le jacuzzi. » Tu avales le brownie que tu venais d’enfourner avant de lui répondre. « Elle a l’air d’une fille qui a beaucoup d’expérience ouais peut être qu’elle attend que ça. » T’es dans tes pensées car tout à coup, si t’es pas à la hauteur, ça va se terminer en un temps record. Tu parles d’amour après avoir parlé de sexe. Petit changement de trajectoire. « Je crois pas non. Je sais même pas ce qu'on est censé ressentir. Toi tu dois savoir, non ? » Tu laisses un temps passer car tu cherches tes mots. « Je crois que je suis amoureux d’elle ouais. J’ai jamais ressenti ça pour quelqu’un. J’ai un sourire instantané quand elle est dans les environs ou même juste quand elle est dans ma tête c’est… incroyable. Je m’étais jamais branlé en pensant à quelqu’un que je connais vraiment avant elle. » Y’avait même que des mecs qui te faisaient bander avant elle. Leonardo DiCaprio en haut de la liste. Tu arrives en territoire totalement inconnu et c’est autant flippant que excitant. Tu engloutis une nouvelle bouchée de brownie alors que tu pars un peu dans tes pensées. « Mon coeur bat tellement vite quand elle est dans les environs et quand je lui parle j’te raconte même pas. Je crois que j’ai du mal à faire des phrases complètes en fait, comme si mon esprit partait voguer ailleurs c’est super chelou comme sensation. » Tu soupires un peu. « Tu dois trop en avoir marre que je parle d’elle. » Ca te fait sourire car t’es même pas désolé au fond. « T’es mon seul ami qui a de l’expérience avec des filles et ce que tu me dis m’aide beaucoup. Merci. » Tu lui fais un sourire sincère alors que sans honte tu chopes un troisième brownie.

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