L’Indonésie, Eddie sait tout au plus la placer sur une carte et ça, c’est surtout parce qu’il est originaire de cette même région du monde. Il n’y a pour autant jamais mis les pieds car ce serait une erreur de penser qu’il connait l’Asie comme sa poche, lui qui n’est familier qu’avec le pays du matin calme où il ne se rend déjà pas souvent - et qui est plus la terre de ses parents que la sienne, véritablement. Ce n’est pas un grand baroudeur dans l’âme Eddie, pas le genre de type à établir une liste de pays à visiter avant d’atteindre la quarantaine mais il tend quand même à s’améliorer de ce côté-là, le goût du voyage s’étant révélé chez lui sans crier gare ces derniers mois. Après une virée catastrophique en Californie et un déplacement express jusqu’à Séoul pour un casting auquel il tenait à peine le danseur aurait pu revenir vacciné de tout ça, mais sa vingt-sixième année sonne à la fois comme un pas de plus vers la trentaine et comme le bon moment pour s’évader, dès que l’occasion se présente. Après tout il n’est jamais trop tard pour tenter de vaincre sa phobie de l’avion, et quoi de mieux pour affronter sa peur que plusieurs vols en solitaire vers un pays dont il ne connaît rien ? Quand il se décide à prendre le taureau par les cornes Eddie ne fait pas semblant, c’est Halston qui sera fière de lui s’il en finit réellement avec cette peur absurde mais il peut aussi remercier son collègue Jeremiah de s’être cassé la jambe et de lui avoir refilé sa place et son logement à Semarang en toute dernière minute - un voyage pour lequel celui-ci aurait été sélectionné en participant à une grande opération découverte organisée par la ville. Heureusement pour Eddie le nom sur le billet a pu être changé mais l’organisation a-t-elle vraiment procédé à toutes les modifications nécessaires ? Il verra bien ça en arrivant, car quitte à plonger la tête la première vers l’inconnu autant le faire jusqu’au bout.

Survivre au vol : fait. C’est en un seul morceau qu’Eddie arrive à destination, soulagé de retrouver enfin la terre ferme même si débute à partir de là un vaste questionnement. Dans quoi s’est-il embarqué exactement ? Tout ce qu’il sait c’est qu’il logera chez l’habitant car c’est l’option que Jeremiah avait choisi, et en récupérant sa place Eddie doit bien évidemment s’adapter à lui. Ça ne le dérange pas en vérité, il n’est pas mécontent de cette immersion dans une nouvelle culture mais il croit savoir qu’il ne sera pas seul, et que d’autres voyageurs tout droit venus de Brisbane eux aussi lui tiendront compagnie pendant les prochains jours. L’occasion de faire de nouvelles rencontres ou de retrouver des visages auxquels il est fermement allergique, selon sa chance - peu probable vu le nombre d’habitants à Brisbane, mais pas non plus impossible. Si ça se passe mal Eddie ne pourra blâmer que lui-même, c’est la première fois qu’il part seul alors son karma n’arrivera peut-être pas à suivre, même s’il préfère croire que cette expérience sera enrichissante et qu’il ne regrettera pas d’avoir accepté de prendre part à cette escapade indonésienne littéralement tombée du ciel. C’était une chance à saisir, s’il ne le faisait pas un autre n'aurait pas hésité lui.

Mais quand même, tout est assez flou quand il prend le temps d’y penser. Il sait que son hôte s’appelle Anggun mais il ignore à quoi elle peut ressembler, ce qui faciliterait grandement son identification étant donné que celle-ci est censée les attendre à un point de rendez-vous donné, du côté de la marina. C’est là qu’Eddie s’emploie à se rendre peu après sa sortie de l’avion, l'heure convenue pour rencontrer son hôte approchant et n'ayant pas de raison de traîner en ville alors que sa seule hâte est de découvrir celle qui l’hébergera ainsi que ses camarades, à propos desquels il n’a pas plus d’informations. C’est comme s’il avançait à l’aveugle dans ce périple naissant mais c’est aussi ça de partir à l’aventure, se laisser surprendre et improviser. Eddie poursuit sa route le long du bord de mer quand ses yeux s’arrêtent sur un homme, placé à l’endroit même où le rendez-vous a été fixé. Quelles sont les chances qu’il s’agisse d’un de ses camarades ? Le meilleur moyen de le savoir est encore d’aller à sa rencontre. « Hey ! Do you speak english ? » Il n’oublie pas qu’il se trouve à l’étranger, là où des voyageurs du monde entier sont susceptibles de se trouver alors certaines vérifications s’imposent. Si ce type vient de Brisbane ce n’est en tout cas pas inscrit sur sa figure, et qui sait si Eddie ne passe pas pour un local, de son côté. « Okay, hum.. tu n’attendrais pas une certaine Anggun toi aussi par hasard ? » Son regard s’attarde sur les affaires de l’homme, l’équipement de ce dernier s’avérant semblable au sien et lui faisant dire qu’un type planté là ne peut certainement qu’être l’un de ses compères. Bingo, apparemment. « Rassure-moi tu sais pas non plus pourquoi on nous a donné rendez-vous ici, hein. Je suis Eddie, au fait. » Non parce qu’il n’aimerait pas être le seul paumé du coin à ne pas savoir ce qui l’attend, après tout il n’était pas prévu dans ce voyage à l’origine alors ils ont peut-être zappé de lui communiquer les dernières informations en date. Eddie finit par poser son sac à terre et c’est là, en tournant légèrement sur lui-même qu’il remarque une silhouette à l’approche. « Ce gars, là, on parie qu’il est avec nous ? » Il le sent rien qu’en l’observant, tout comme il a senti que le premier pouvait être dans le même bateau que lui. C’est peut-être comme ça que les âmes égarées se repèrent entre elles, allez savoir.

« Yes I do. » Première vérification de faite, et pas des moindres car Eddie aurait directement pu éliminer ce gars de la liste de ses potentiels compagnons d’aventure s’il ne maîtrisait pas la langue officiellement parlée en Australie. Il sait qu'il risque de se heurter à la barrière de la langue ici mais il espère qu’une majorité d’indonésiens comprennent l’anglais, ce serait assez pratique. Se pourrait-il sinon que ce type ait les mêmes objectifs que lui aujourd’hui ? « Bien joué ! J’attends Anggun également oui. Mais j’ai croisé personne d’autre que toi pour le moment. Enfin, qui semblait être là pour la même chose. » Bon, ça signifie que le troisième élément du trio est encore dans la nature et qu’il leur faudra le trouver, en plus d’Anggun qui ne semble pas vraiment pressée de les accueillir. Eddie se sent bien pauvre avec aussi peu d’informations en sa possession, il espère presque que son camarade en sait plus que lui même si ça voudrait aussi dire qu’il aurait un train de retard. « J’en ai absolument aucune idée. Et moi c’est Ruben, enchanté. » Il note qu’ils ne sont pas plus avancés l’un que l’autre mais il enregistre surtout le nom de son camarade, avec lequel il effectue une poignée de mains dans les règles. « Content de te rencontrer Ruben. » Eddie aime pouvoir mettre un nom sur un visage et c’est d’autant plus important ici qu’ils vont loger sous le même toit durant ce séjour. « J’espère juste que c’est quelque-chose d’existant ! » L’enthousiasme du fameux Ruben le fait sourire, il semble plutôt dans son élément ici et quelque chose lui fait dire que ça ne doit pas être son premier voyage dans le genre. De son côté le danseur est un peu plus sur la réserve, il apprécie le cadre ainsi que la perspective de passer les dix prochains jours entre immersion culturelle et découvertes mais il met rarement les pieds hors de Brisbane, alors c’est encore nouveau pour lui. « J’espère aussi, histoire qu’on ait pas risqué notre vie dans l’avion pour rien. » glisse-t-il d’une voix légère et pourtant sincère. Sa phobie n’est pas vaincue, juste dépassée ce qui n’est déjà pas rien mais oui, Eddie espère bien que le jeu en vaut la chandelle et que ce premier départ à l’aventure se révélera être une bonne surprise.

Et juste quand Eddie se met à supposer que le gars venant vers eux pourrait être leur autre camarade, celui-ci se fait entendre. « Brisbane ! Brisbane ! » De quoi attirer aussitôt leur attention, ce qui semble clairement être l’effet recherché, et leur permettre de tirer certaines conclusions. « Si on avait un doute, maintenant on est sur que c’est le cas. » Le danseur approuve dans un vif hochement de tête et un sourire, avant que le type ne finisse par se joindre à eux. « Dites moi que vous êtes bien de Brisbane !! Vos yeux se sont illuminés quand je l'ai hurlé... » Il semble inquiet de ne pas parvenir à localiser des personnes originaires de Brisbane dans le coin mais qu’il se rassure, il a misé sur les bons chevaux avec eux. « T’as visé juste, t’en fais pas. Joli cri de ralliement, dis moi. » Cette remarque pourrait aussi être la sienne car Eddie n’aurait personnellement pas pensé à crier sa provenance pour rameuter ses camarades, cette méthode pour le moins radicale n’a pas tardé à faire ses preuves et il doit dire que c’était assez bien trouvé. « C’est clair qu’on risquait pas de te rater. Je crois bien qu’on est au complet, du coup. » Parce qu’à moins d’avoir raté un épisode c’est bien à trois qu’ils sont censés loger chez Anggun, alors c’est un peu comme s’ils avaient élucidé le premier mystère de ce périple. « Oh, Ruben au fait. » « Et Eddie, enchanté. » il complète en serrant lui aussi la main de leur compagnon quand vient son tour, attendant que ce dernier ne décline lui aussi son identité pour que les présentations soient officiellement faites. « J’ai pas vu une seule trace d’une certaine Anggun depuis que je suis arrivé. » Et ça, par contre, ce n’est pas hyper rassurant. Ruben n’est peut-être pas là depuis très longtemps mais ils sont présents sur le lieu de rendez-vous à l’heure dite, ce n’est pas forcément normal que rien ne se passe. « Si encore on savait comment la reconnaitre. C’est un peu curieux ça, d’ailleurs. » Légèrement suspicieux, le Eddie, quand un minimum d’informations leur sont données d’entrée de jeu. Anggun aurait au moins pu leur faire parvenir une photo, après tout eux ont bien dû le faire pour compléter leur inscription. Le danseur regarde quand même autour de lui des fois qu’un signe leur échapperait mais personne n’amorce le moindre déplacement vers eux, c’est à se demander si cette Anggun existe vraiment. « Est-ce que le bateau vous inspire comme lieu final de rendez-vous ? » En voilà une idée pas mauvaise, le danseur tourne la tête vers le bateau amarré près de là et se fait la réflexion qu’effectivement, c’est une piste parmi d’autres à prendre en compte. « Hm. J’avais espéré autre chose mais ça nous coûtera rien d’aller voir. » Il n’a rien contre les bateaux, c’est juste qu’après plusieurs heures d’avion Eddie n’est pas vraiment pressé de quitter de nouveau la terre ferme.

Le trio se dirige vers le petit bateau à moteur et aucun d’eux ne s’attend probablement à voir surgir deux hommes de celui-ci. Eddie en sursaute même, c’est à croire qu’ils les guettaient du coin de l’œil et attendaient qu’ils s’approchent pour se montrer. « Selamat pagi ! C’est vous les australiens ? » lance le plus grand des deux types avec un accent prononcé et un immense sourire. Il parait bien sympathique comme ça, mais difficile de ne pas se dire que ça sent surtout l’attrape-touristes à plein nez. « Yep. » confirme-t-il pour sa part alors que son regard détaille ces deux hommes avant de chercher l’éventuelle présence d’une femme auprès d’eux, mais toujours aucune trace de leur hôte. « Vous êtes avec nous aujourd’hui. Je suis Ferdi et voici Ponco. » Ça ne les avance pas beaucoup de le savoir, il convient surtout de se demander qui sont ces types et pourquoi leur petit trio serait lié à eux comme ils semblent le dire. « Et Anggun ? C’est elle qu’on devait retrouver ici. » L’homme ne répond pas et Eddie ignore s’il n’a pas énoncé sa question assez fort ou si le dénommé Ferdi fait plutôt mine de ne pas l’entendre. « Grimpez, on vous emmène à l’archipel des Karimunjawa. » Cette fois les sourcils du danseur se froncent pour de bon, ce n’était pas le plan ça aux dernières nouvelles alors il n'est pas bien sûr d'avoir envie de s'embarquer là-dedans. « On doit vraiment les suivre là ? » il questionne d’un air franchement perplexe tout en se tournant vers ses camarades, auxquels il chuchote « Ce serait bien qu’on puisse voir Anggun avant quand même non ? » Ils ne savent même pas si leur hôte est censée les rejoindre ou s’ils devront faire sans elle, difficile à partir de là de savoir à quoi ou à qui se fier. Ferdi descend finalement du bateau tandis que Ponco, lui, s’avère toujours étrangement silencieux. « Hey là, vous avez pas confiance ? On est des amis d’Anggun, c’est elle qui nous a demandé de vous faire voir l’archipel. » Et ça ils sont censés le croire aussi, sans l’ombre d’une preuve ? Eddie se sent bête d’avoir prononcé le nom de leur hôte le premier, parce qu’il aurait de cette façon pu vérifier que ces hommes la connaissaient bien. Son regard navigue une nouvelle fois autour d’eux dans l’espoir de voir arriver Anggun, parce qu’il ne peut pas croire qu’elle leur a donné rendez-vous ici pour les planter et les confier à ses potes, ça n’a pas vraiment de sens. « Alors vous venez ? »

« T'as visé juste, t'en fais pas. Joli cri de ralliement, dis moi. » À vrai dire, s'il devait être tout à fait honnête, Holden n'avait pas vraiment réfléchi aux conséquences. D'ordinaire, il ne passait pas par quatre chemins et loin d'être patient, c'était certainement cela qui avait joué en sa faveur. Il ne cachait pas son sourire, assez fière de lui, avec toutefois une certaine pointe d'amusement ou de malice au choix. « C'est clair qu'on risquait pas de te rater. Je crois bien qu'on est au complet, du coup. » Au moins, il ne leur avait pas fait honte avec ces exploits. Tout le monde, ne prenait pas les choses de la même façon, il était au moins soulager, il n'avait pas créé de malaise ou encore une certaine réticence. « Merci ! Je pensais que c'était plus original et rapide que de faire chaque personne. » Chaque personne, il entendait bien sûr, ceux qui passaient pour des touristes. Il acquiesça de la tête, trois, le compte était bon.« Oh, Ruben au fait. » « Et Eddie, enchanté. » Une chose était au moins sûr, ils allaient l'air d'être assez proche en âge. Ce qui, à son sens, semblait une bonne chose. Non pas qu'il ne s'entendait pas avec des personnes plus âge. Mais au moins, ils pouvaient un peu plus se comprendre. « Enchanté, Holden » Il serrait à son tour les mains, des personnes qui allaient l'accompagner dans ce voyage. C'était le dernier à se présenter, il ne comptait pas garder le suspens aussi longtemps.
Il fonça légèrement les sourcils. Est-ce qu'on devait paniquer maintenant ou attendre un peu ? Peut-être qu'elle avait du retard, des problèmes de circulation ... Avait-elle au moins une voiture ? Ce sont certainement des questions, qu'il aurait posé s'ils en savaient un peu plus sur son hôte. « Si encore on savait comment la reconnaitre. C'est un peu curieux ça, d'ailleurs. » . Ils n'avaient pas plus d'information que lui, sur cette fameuse Anggun. C'était étrange de ne rien savoir... En plus, ce n'est pas comme si, ils étaient dans un pays inconnu, avec des inconnues. Sur l'instant, ça ne l'avait pas choqué, il avait pensé en avoir dans l'avion, ou à la sortie. Et là, une évidence s'offrait à lui. « cela aurait été plus facile de venir nous chercher à l'aéroport ? Je veux dire... Pourquoi le port, quand on ne connaît pas la région ? »Il y a plus facile, non ? Peut-être qu'il se posait trop de questions, en attendant il ne l'avait pas été assez, pour ce les posaient bien avant et en regardant Ruben et Eddie, visiblement, il n'était pas le seul. « Est-ce que le bateau vous inspire comme lieu final de rendez-vous ? » Pourquoi pas, il n'avait pas d'autre solution. Et ça tombait sous le sens, ça lui allait du moment qu'ils ne finissaient comme repas aux poissons. Mais qu'est-ce qu'ils pouvaient bien faire dans un bateau ? Il devait bien l'avouer il était de plus en plus suspicieux. « Hm. J'avais espéré autre chose mais ça nous coûtera rien d'aller voir. » « Tu pensais à quoi ? » Sa question, avait des air de curiosité, envers Eddie. Peut-être qu'ils n'étaient pas d'être sur la même longueur d'onde et savoir le fond de sa pensée.

Maintenant qu'ils étaient là, se poser des questions n'étaient plus vraiment à l'ordre du jour. Et ils n'allaient pas rester planté là, à attendre qu'on vienne les chercher. Même si l'idée était assez tentante. Le ponton s'offrait à eux. Enfin jusqu'à ce que des personnes surgissent de nulle part. Le blond n'était pas violent, mais sur l'instant, il aurait bien donné un coup malencontreux sous la surprise. Dommage pas assez proche. Il  tenta de reprendre son souffle et d'examiner les nouvelles têtes, qui se présentaient déjà à leur rencontre. « Selamat pagi ! C'est vous les australiens ? » En plus cela se voyait sur leur tête ? Ça voulait dire, qu'ils avaient l'air aussi perdu. « Selamat pagi ? On dirait une mauvaise marque de saucisson, salami... » Ces paroles étaient dissimulés plus pour lui-même ou ces comparses. Il tenta toutefois, un sourire des plus nier et accueillant. Il salua simplement d'un signe de tête, à la suite Eddie. « Vous êtes avec nous aujourd'hui. Je suis Ferdi et voici Ponco. » Plus ça va, plus il trouvait la situation étrange. Il n'était pas convenu qu'ils tombent sur d'autres personnes Anggun. « Et moi c'est Viggo, voilà Pippo et Pago ! » Il regarda Ruben, Eddie, en haussant les épaules. C'était les seuls prénoms qu'il lui venait en tête. Franchement, il n'allait pas donner son véritable non à des inconnus.

« Et Anggun ? C'est elle qu'on devait retrouver ici. » Un point pour Eddie. Il confirma en hochant la tête. « Grimpez, on vous emmène à l'archipel des Karimunjawa. » Il ne cachait pas  son regard interrogateur qui naviguait entre Ruben et Eddie. Comme si, il cherchait une marche à suivre ou même ce qu'ils comptaient faire. « On doit vraiment les suivre là ? » Il se posait exactement la même question. « Je ne le sens pas, personne nous a dit que quelqu'un d'autre qu'Anggun venait nous chercher. En montant, on finira peut-être sur le marché de touriste. Espèce rare, l'australien à poil long, vous avez le choix blond, brun... » Il partait un peu loin mais combien de touristes se faisait piégés dans le monde. « Ce serait bien qu'on puisse voir Anggun avant quand même non ? » C'était même logique et il n'était pas prêt à faire un pas de plus. « Hey là, vous avez pas confiance ? On est des amis d'Anggun, c'est elle qui nous a demandé de vous faire voir l'archipel. » Non du tout, ce n'est pas en prononçant le prénom Anggun, qu'ils ouvraient toutes les portes. « Dites personne n'a fait un sport d'autodéfense par hasard ? Je pose la question, si on devait en arriver à un peu plus... Qu'une simple conversation. Je sais manier le balai à merveille, mais j'en vois pas aux alentours. » Une pagaille peut-être, pour les déséquilibrer et finir dans l'eau. Si c'était son plan, sauf qu'il lui manquait quelque chose. « Alors vous venez ? » « Non » C'était sorti tout seul, sans la moindre réflexion. Il n'avait même pas cherché à mettre les formes. « On va plutôt attendre là. Le bateau... Après les heures de vol. Vous voyez... On risque de repeindre votre bateau. Vous pouvez aller chercher Anggun, je crois qu'il va y avoir un problème si on a aucun preuve. Vous avez vraiment envie qu'on attire les regards ? » Il était en train de monter un plan dans sa tête.

« Merci ! Je pensais que c'était plus original et rapide que de faire chaque personne. » C’est ce qu’on appelle aller droit au but, il aurait effectivement perdu du temps à aborder chaque personne équipée d’un sac autour de lui alors parfois être original, comme il dit, a du bon. « Et puis, on doit pas être beaucoup présents à la marina à attendre de se rejoindre pour faire connaissance avec notre hôte. Bien joué, vraiment. » Il est même possible qu’ils soient les seuls représentants de Brisbane dans le coin actuellement, si ça n’était pas le cas l’appel de ce camarade aurait logiquement fait réagir d’autres personnes. C’est tout du moins ce qu’il suppose, les autres participants du programme ont dû pour la plupart retrouver leur hôte directement au logement alors dans le genre originale, Anggun se pose certainement là elle aussi. Les présentations sont faites après ça, Ruben et Eddie déclinent leur identité au dernier arrivé qui finit par leur confier un nom à son tour. « Enchanté, Holden. » Le danseur en prend note, connaître les noms de ses camarades lui donnant aussitôt le sentiment d’être réellement lié à eux, désormais. Ce ne sont plus de simples inconnus, ce sont des voyageurs en quête de nouveauté et d’aventure comme lui et qui sait, ils se retrouveront peut-être sur d’autres points de leurs vies à mesure que ce séjour évoluera. Eddie ne s’est jamais embarqué dans quoi que ce soit avec l’idée de se faire des amis mais les rencontres faites dans un tel cadre se mêlent forcément par la suite à de nombreux souvenirs, alors il n’est peut-être pas à l’abri de vivre une vraie aventure humaine.

Et Anggun, dans tout ça ? Le trio ne dispose pas du moindre indice pour parvenir à l’identifier, ils savent juste que leur hôte est assez jeune mais des jeunes femmes dans le secteur ce n’est pas vraiment ce qui manque. Il y a la présence de ce bateau aussi, qui amène bien vite Ruben à se demander s’il ne leur serait pas personnellement destiné. Ce n’est pas la suite qu’Eddie s’était imaginé mais il doit bien admettre que cette possibilité surpasse toutes les autres - en admettant que d’autres existent. « Tu pensais à quoi ? » Holden se montre curieux et c’est l’occasion de partager leurs différents ressentis, après tout. « Je ne sais pas trop, j’espérais sûrement qu’Anggun habite pas loin et nous laisse au moins poser nos sacs. » Qui ne devraient pas leur être d’une grande utilité lors de cette escapade en mer, puisqu’il présume que ce bateau ne peut que les éloigner de Semarang, où Anggun est précisément censée vivre. « Ca aurait été plus simple si on avait eu l’adresse exacte du logement, mais peut-être que cette Anggun à des plans prévus pour nous ce soir ? » Eddie est d’accord avec Ruben, c’est le genre d’information qu’il s’attendait à obtenir avant même de monter dans l’avion mais un flou subsiste quant au programme de ce début de séjour, dont l’introduction a au moins le mérite d’être surprenante jusque là. « Je crois qu’on ne saura que si on va voir. » Et sur ces mots le trio s’avance vers l’objet de leurs suspicions histoire d’être fixés, où ils ne tardent pas à être accueillis par ses deux occupants. « Selamat pagi ? On dirait une mauvaise marque de saucisson, salami… » Le regard du danseur glisse vers Holden tandis qu’il se pince les lèvres pour ne pas sourire, et donner éventuellement l’impression à ces types qu’ils se moquent d’eux. Pas un très bon plan s’ils doivent finir par embarquer à leurs côtés, voyez. « Et moi c'est Viggo, voilà Pippo et Pago ! » Voilà que des pseudos leur sont attribués maintenant, cet Holden a tout l’air d’avoir un sacré répondant. Sans trop savoir pourquoi Eddie se dit mentalement qu’il doit être Pago, le léger rire de Ruben l’amène d’ailleurs à sourire beaucoup plus franchement cette fois. Mais tout ça ne leur dit pas où se trouve Anggun, dont l’absence se fait de plus en plus ressentir. « Elle nous a donné rendez-vous ici, à la marina, on devait la rejoindre à peine sortis de l’aéroport. » Ces informations ne font pas tellement réagir leurs deux interlocuteurs, ces derniers insistant même pour leur faire voir l’archipel. « On dirait bien qu’ils s’en tapent. » remarque Eddie à voix basse à l’attention de ses camarades, alors que l’esquive manifeste du dénommé Ferdi le laisse assez perplexe.

Dans ces circonstances troubles il n’est pas très sûr de vouloir suivre ces types. Ce n’est pas qu’il s’imagine encourir un réel danger, non, c’est surtout qu’il n’aime pas le principe d’avancer à l’aveugle sans savoir ce que devient leur hôte, et ce qui les attend réellement. Il opte donc pour pas mal de réserve, mais le plus méfiant de leur trio pourrait bien être Holden. « Je ne le sens pas (…) on finira peut-être sur le marché de touriste. Espèce rare, l'australien à poil long, vous avez le choix blond, brun… » Ah oui, rien que ça ? Son camarade se projette assez loin, à l’entendre leurs jours sont même presque déjà comptés. « Je vais peut-être pouvoir m’en sortir alors, comme j’ai pas tout à fait l’air d’un australien comme vous. » il commente dans un sourire car après tout, mieux vaut en plaisanter. Il ne sait pas si les deux types ont pu l’entendre et il s’en moque, Eddie a de toute façon prévu de lutter si tout ça devait tourner au guet-apens - comment, il ne sait juste pas encore. Car non, personne ne va lui prendre ses cheveux ou ses yeux, qu’on se le dise. « Dites personne n'a fait un sport d'autodéfense par hasard ? Je pose la question, si on devait en arriver à un peu plus... Qu'une simple conversation. Je sais manier le balai à merveille, mais j'en vois pas aux alentours. » Holden n’a quand même pas tort d’envisager que les choses puissent s’animer par la suite, car s’ils sont bien en supériorité numérique ils ne savent en revanche rien de leurs possibles adversaires. « J’étais plutôt branché dans à l’école quand j’étais petit, mais je connais les points sensibles du corps humain et j’ai une bonne endurance, alors je pourrais être utile. » Eddie ne peut évidemment que sourire en entendant ça, alors que de son côté il ne garantit pas d’être très utile. « Non, et j’en ai bien plus dans les jambes que dans les bras pour ma part. » Adepte des parquets de danse plutôt que des rings de boxe et aucune bagarre à son actif ni aucun coup donné en vingt-six ans d’existence, autant dire qu’il ne partirait pas très avantagé en cas d’affrontement. Quand enfin Ferdi revient à la charge la réponse d’Holden ne tarde pas à tomber : un « Non. » net et précis. « On va plutôt attendre là (…) Vous pouvez aller chercher Anggun, je crois qu'il va y avoir un problème si on a aucun preuve. Vous avez vraiment envie qu'on attire les regards ? » Il veut la jouer prudent et ça peut se comprendre, c’est alors que Ruben se fait entendre. « Ce que mon ami veut dire par là, c’est qu’on s’attendait pas à faire une excursion maintenant. On pensait rentrer directement chez Anggun après le vol, on a du perdre des informations en cours de route. » « On est un peu perdus quoi, comprenez-nous. » il complète en hochant la tête, car cette entrée en matière est plus confusante qu’autre chose pour les touristes tout juste débarqués qu’ils sont. « C’est parce-que c’est une surprise ! On allait pas vous donner le temps de vous ennuyer, voyons. » Ferdi semble de bonne foi, il est juste encore un peu troublant que son acolyte reste quant à lui si silencieux. « Vous savez quoi ? » Eddie observe son camarade, attendant de savoir ce qu’il peut bien avoir en tête. « Il a raison, on est pas venus ici pour s’ennuyer. Si Anggun est pas réellement avec eux au bout du compte, on aura plus qu’à trouver un autre endroit pour dormir ce soir. » « Hm c’est pas faux, on trouvera bien de quoi rebondir dans tous les cas. » Il hausse les épaules, rangeant peu à peu ses doutes tandis que la détente de Ruben finit par être contagieuse. Pourquoi se prendre autant la tête, au final ? « Je viens avec vous ! » Et puisque Ruben est partant pour les suivre, Eddie part du principe que ça n’est pas dans leur intérêt de se séparer maintenant. « Tu fais le bon choix. » Ferdi ne va évidemment pas dire le contraire, mais son accolade avec Ruben ne semble pas surjouée. « Venez les gars. On risque quoi, de passer une bonne soirée au pire ? » Ce bateau n’attend plus qu’eux de toute évidence, le moment est donc venu de faire un peu confiance à ces types et d’oublier leurs pensées négatives pour profiter pleinement de ce séjour. « Allez c’est bon, je viens et toi aussi, Holden. T’en fais pas il nous arrivera rien. » Comment peut-il en être aussi sûr, d’un coup ? Disons qu’il ne pense pas que ces types agiraient en plein jour et à la vue de tous s’ils trafiquaient quoi que ce soit de suspect sur ce bateau. Et s’ils étaient des habitués de trafics en tous genres les autorités indonésiennes s’en seraient déjà rendu compte, n’est-ce pas ? Eddie s’est un minimum renseigné sur cette ville avant de signer pour ce voyage et il n’a rien appris d’alarmant comme d’éventuelles disparitions de touristes, alors ils peuvent certainement tranquilliser leurs esprits.

Les trois camarades grimpent tour à tour sur l’embarcation et disposent leurs sacs dans un coin du bateau avant de s’y installer. Ferdi largue les amarres pendant que le discret Ponco prend les commandes et actionne une manœuvre de départ, amenant le petit groupe à s’éloigner progressivement de la marina pour prendre le grand large. « Il parle pas du tout, c’est normal ? » questionne Eddie pour ne pas laisser le moindre blanc s’installer, désignant l’homme dont ils n’ont pas encore entendu la voix d’un léger signe de la tête. « C’est un mauvais jour pour lui, il n’est pas toujours comme ça. » Cette réponse le déboussole un peu, il se demande forcément ce qui peut bien arriver à ce type pour le rendre muet mais sa curiosité a ses limites. « Je peux connaitre vos vrais noms maintenant ? Anggun a insisté sur le fait que vous étiez australiens. » Il fallait s’y attendre, leurs pseudos improvisés n’allaient pas faire l’affaire bien longtemps. « Moi c’est Eddie. » il l’informe avant de laisser la parole à ses camarades, qui préfèreront sans doute se présenter eux-mêmes. « Vous venez de vous rencontrer, non ? Je vous laisse faire un peu connaissance pendant que je règle les détails de l’excursion avec Ponco. » C’est bien aimable de sa part, car avec tout ça il est vrai que le trio n’a pas échangé d’autres informations que leurs prénoms respectifs. Eddie hoche calmement la tête et suit le déplacement de Ferdi, avant de reporter son regard sur Ruben et Holden auxquels il sourit. « Eh bien du coup.. vous faites quoi dans la vie tous les deux ? » demande-t-il spontanément alors qu’une seconde question s’ajoute bientôt à la première. « Vous avez toujours vécu à Brisbane d’ailleurs ? » Puisque leur principal point commun est de provenir de la même ville ça l’intéresse de savoir s’ils y sont également nés, sachant que ça n’est pas son cas. « Je suis danseur professionnel et je viens de Sydney moi à l’origine, ce voyage c’est aussi mon tout premier départ en solitaire alors c’est assez symbolique. » Ça il ne sait pas pourquoi il le raconte, peut-être espère-t-il aussi découvrir les motivations de ses camarades et leur historique de voyageurs. « On va accélérer pour rejoindre plus rapidement l’archipel, tenez-vous bien surtout. » leur indique Ferdi en revenant momentanément à leurs côtés juste avant que le bateau ne se mette à tanguer.

Si l'aventure l'avait laissé assez perplexe, maintenant qu'il faisait de plus en plus connaissance avec ces partenaires de ces séjours. Holden se disait que ce n'était pas plus mal dans le fond, qu'il allait bien s'amuser. En-tout-cas, ils avaient la pêche. Lui qui avait eu peur de tomber sur des personnes d'âge différentes. Il se voyait mal partager sa chambre avec papy qui lui racontait ces exploits de jeunesse. À partir de son temps sur son vélo, parce qu'il n'avait que ce moyen là Et draguer les filles au bal du village... Il sentait déjà la migraine pointé rien qu'en y pensant. « Et puis on doit pas être beaucoup présents à la marina à attendre de se rejoindre pour faire connaissance avec notre hôte. Bien joué, vraiment. » Hum pas faux ! Sur ce coup, il n'avait pas réfléchi à cette perceptive. Maintenant, il pouvait mettre des prénoms sur des visages. Il s'agissait de ne pas les oublier ou même les écorché dans la prononciation. Ça serait bête de passer pour le chiant et le nier de service quand même. Eddie, Ruben, c'était assez facile, quand même.

« Ca aurait été plus simple si on avait eu l’adresse exacte du logement, mais peut-être que cette Anggun à des plans prévus pour nous ce soir ? » Il n'y a pas à dire, ça serait plus simple. Mais faut se dire aussi que ça serait moins drôle... Et si... « Si ça se trouve, notre lieu de domicile et sur un bateau. Et elle a eu peur qu'on disparaisse en comprenant où on allait vivre pendant le séjour... » Il parlait surtout pour lui-même, exprimant ces pensées à voix haute. Mais ça ne tenait pas vraiment la route. Et puis quel plan ? Franchement, c'était assez bizarre, de naturel méfiant, Holden ne cachait pas la gêne que lui procurait cette idée, et un peu plus, quand de total inconnus venaient à leur rencontre. En soi, ce n'était pas le fait que ça soit des inconnues qui les abordaient comme si, ils connaissaient depuis des années, et non pas des secondes... Si en fait, c'était ça, c'était peut-être son côté méfiant qui ressortait. Mais avouez, c'était suspect ! Même s'il faisait une pointe d'humeur, cela montrait clairement qu'il n'était pas rassuré. Déjà se retrouver dans un pays où il ne connaissait rien ni personne était dépaysant, mais faire confiance et laisser sa vie entre des personnes inconnues...[color:07b8=#E66A50 ]« Et Anggun ? C’est elle qu’on devait retrouver ici. » - « Elle nous a donné rendez-vous ici, à la marina, on devait la rejoindre à peine sortis de l’aéroport. » Réponse pertinente, Holden devait bien l'avouer, et tout à fait adéquat. Il n'aurait pas dit mieux. « On dirait bien qu’ils s’en tapent. » Ils n'avaient qu'une obsession, les emmener. Ils ne répondaient pas exactement à leurs questions. Même pas la moindre colère, sur la moquerie d'Holden. Quand d'autres auraient réagit au quart de tour. « Soit ils ont l'habitude avec des gens comme nous, soit ils essaient de nous endormi et installer notre confiance... » Une réponse instantanée pour Eddie, et sans même réfléchir pour Holden qui regardait les jeunes hommes devant, les détaillants, cherchant la faille. Pourtant, ils avaient l'air... Normaux.

« J’étais plutôt branché dans à l’école quand j’étais petit, mais je connais les points sensibles du corps humain et j’ai une bonne endurance, alors je pourrais être utile. » Une endurance à se sortir d'ici, oui pourquoi pas ? Il arqua légèrement les sourcils, avant de se tourner vers Eddie. « Non, et j’en ai bien plus dans les jambes que dans les bras pour ma part. » En somme, si on faisait le récapitulatif. La conclusion, ils étaient dans une sacrée merde. Pas un seul savait étendre un bras, et s'il devait être honnête Holden les bagarres dans les bars, il était plutôt celui qui se glissait entre les jambes pour les éviter. « Ce que mon ami veut dire par là, c’est qu’on s’attendait pas à faire une excursion maintenant. On pensait rentrer directement chez Anggun après le vol, on a du perdre des informations en cours de route. » Non non, il ne voulait pas dire ça du tout ! Paraissait il choqué ? Oui Holden était même prêt à démentir les propos de Ruben, mais Eddie enchérissait derrière « On est un peu perdus quoi, comprenez-nous. » Holden devait passer pour le rabat joie de service, car franchement, il n'était pas du tout en confiance. Mais peut-être effectivement, il devait se taire, si c'était vraiment leur chance d'enfin pouvoir se poser. Autant ne pas les froisser. Il admirait ses ongles, dans un croisement de bras, surjoué. Il manquait plus qu'il siffle. Et on pouvait identifier son indifférence. « C’est parce-que c’est une surprise ! On allait pas vous donner le temps de vous ennuyer, voyons. » C'est sûr qu'on fond d'un trou, ils n'allaient pas s'ennuyer, ils ne s'en rendaient même pas compte. Bon d'accord, il était un peu pessimiste, mais sérieusement, ils ne les connaissaient pas ces mecs ! « Vous savez quoi ? » Ruben ne pouvait pas attirer, son auditoires mieux que ça. Tout le monde l'écoutait entre un mélange d'angoisse, de questionnement, enfin de leur côtés, parce qu'en face, ils n'avait pas l'air de se reprocher quoique se soit. « Il a raison, on est pas venus ici pour s’ennuyer. Si Anggun est pas réellement avec eux au bout du compte, on aura plus qu’à trouver un autre endroit pour dormir ce soir. » « Hm c’est pas faux, on trouvera bien de quoi rebondir dans tous les cas. » « Hein quoi ??? Vous êtes sérieux là ? » Holden avait du mal à y croire. . Est-ce qu'il avait dû mal entendre où imaginer les choses ? « Je viens avec vous ! » Holden était prêt à dire d'y aller tout seul, mais quelque chose lui disait qu'il allait être le seul dans le mouvement. Un regard sur ces camarades, ça en disait long. « Tu fais le bon choix. » Holden avait envie de lui faire avaler son sourire à celui-là, enfin s'il ne faisait pas le double de lui, et carré comme une armoire à glace. Punaise, mais ils s’entraînaient où ici ? On leur donnait quoi à manger ? « Venez les gars. On risque quoi, de passer une bonne soirée au pire ? » « Non non non, il y a toujours pire, qu'une bonne soirée, tu veux que je te cite des exemples ? » Non parce que là, il lui en venait pleins en tête. « Allez c’est bon, je viens et toi aussi, Holden. T’en fais pas il nous arrivera rien. » Si Ruben et Eddie semblaient d'un coup partant pour partir sur ce bateau Holden, ce n'était pas son cas ! Mais qu'est-ce qu'il lui restait comme choix quand ils montaient tous dans ce bateau. Resté sur le quai, il ne connaissait même pas les lieux. Pour aller où ? Il ne connaissait même pas les lieux, ni même les directions à prendre. D’ailleurs, il rageait intérieurement de cette faille, qu'il s'exprima simplement d'un grognement avant de monter. « Quand on sera en train de supplier pour garder notre vie, je vous rappellerais ce moment où on avait encore le choix... »

La montée était cocasse, Holden avait bien senti son pied déraper légèrement sur le pont, se crispant sur son sac, comme si, il pensait qu'il allait le sauver de la chute. Même lui avait cette désireuse envie de lever les yeux au ciel face, à cette idée ridicule. Maintenant, qu'ils étaient là, Holden rejoignait tout le monde sans un mot, un peu comme l'autre mec qui, les accompagnait d'ailleurs. « Il parle pas du tout, c’est normal ? » Il n'était pas le seul à l'avoir remarqué, Eddie aussi. « C’est un mauvais jour pour lui, il n’est pas toujours comme ça. » « On a un point commun, c'est un mauvais jour pour moi aussi » Holden l'avait dit surtout pour lui même sans se rendre compte, que des oreilles pouvaient traînés. Son regard posait sur le décor, en toile de fond. Au moins, ça serait peut-être les dernières images qu'il aura. « Je peux connaitre vos vrais noms maintenant ? Anggun a insisté sur le fait que vous étiez australiens. » Et c'était bien suffisant, il n'y avait rien à connaître d'autres. « Moi c’est Eddie. » Ah non mais ce n'est pas vraiment, il rêvait là. On n'allait pas lui donner non plus notre numéro de téléphone. Ils allaient le croiser qu'une fois, en plus, si ça se trouve. « Je me présenterais quand votre autre ami sera plus loquasse... » Bah quoi ? Au regard de ces camarades, Holden sentait bien qu'il n'avait pas fait ce qu'il fallait. S'ils voulaient faire ami-ami, autant que ça soit dans les deux sens. Finalement peut-être Holden et l'autre personne se ressemblait en plusieurs points. « Vous venez de vous rencontrer, non ? Je vous laisse faire un peu connaissance pendant que je règle les détails de l’excursion avec Ponco. » Holden devait bien avouer que pour une fois, il avait une très bonne idée, de partir ailleurs. Autant ça ne le dérangeait pas d'en dire un peu plus sur lui, avec Ruben et Eddie, autant les deux autres... Alors que dans le fond, ils étaient tous des inconnues. « Eh bien du coup.. vous faites quoi dans la vie tous les deux ? » « Vous avez toujours vécu à Brisbane d’ailleurs ? » « Je suis danseur professionnel et je viens de Sydney moi à l’origine, ce voyage, c’est aussi mon tout premier départ en solitaire alors c’est assez symbolique. » Ça faisait beaucoup de questions, d'un seul coup. « Je suis chercheur en astronomie au planétarium... Maintenant, je comprends mieux quand tu disais que tu avais les jambes, mais pas les bras. Pourtant la danse tu... Utilise tout le corps ? » Qu'est-ce qu'il en savait... Il était un vrai piquet quand il dansait, faut dire qu'en même temps, il était bien souvent sous l'effet de l'alcool. « On a un point commun, je suis née en Irlande, je suis partie assez jeune pour l'Australie. Et ce voyage, je l'ai... Gagné et c'est le tout premier également. Je me suis dit que c'est l'Irlande que j'aurais fait en premier, mais le soleil, la plage, on ne va pas s'en plaindre... » Un sourire aux lèvres, avant de reporter son attention de Ruben pour savoir son histoire. « On va accélérer pour rejoindre plus rapidement l’archipel, tenez-vous bien surtout. » Le revoilà lui ! Ces paroles étaient à peine parvenues jusqu'à eux, les mouvements, les secousses suivaient, surprenant tout le monde ou plutôt eux trois. Holden n'avait jamais pris le bateau. Alors tout ça était nouveau pour lui. Son corps bascula contre les barrières dans un choc. Son visage bien trop prêt de l'eau à son goût. Le temps lui semblait suspendu où c'était son corps. « Lâchez pas ! » Qui sait qui le tenait ? Ou son corps lévitait ? Ce dernier pourtant avait rejoint bien vite la terre ferme ou plutôt son derrière avait rejoint le ponton. « Aie ça fait mal, on ne vous a pas appris la délicatesse ! » C'était l'autre muet visiblement qu'il l'avait secouru. Mauvaise fois, bonjour ! Il était surtout vexé dans son orgueil. À se frotter le derrière. « L'accélération, on le dit avant de passer à l'acte ! »