Chez tout individu, il y avait des jours avec et des jours sans. Sans surprise, Deborah cumulait les jours sans. Il y avait bien quelques jours où elle était mieux mais ce n’était jamais complètement positif. Aujourd’hui faisait partie de ces jours exceptionnels où elle avait trouvé la force de se lever de son lit. Même si elle n’avait pas foutu le nez dehors parce qu’elle n’avait aucune obligation à honorer, une petite partie d’elle était fière : elle était parvenue à ranger son appartement et faire le ménage. Les fenêtres étaient ouvertes depuis plusieurs heures et une sensation de frais l’envahissait. Si dans son esprit c’était toujours le bordel, elle ne pouvait pas nier que ça faisait un bien fou de voir son habitat clean. Ça faisait trop longtemps qu’il n’avait pas été comme ça. Tant mieux parce qu’elle ne le savait pas encore mais sa bonne humeur fragile n’allait pas durer longtemps et l’occasion aurait été loupée. Les choses étaient parfois bien faites… ou pas.
Son interphone sonnait dans l’appartement, la rendant perplexe. Elle n’attendait personne, encore moins en soirée comme ça. Camil pouvait éventuellement venir mais il connaissait déjà le code en plus d’avoir la clé de chez elle, aucune raison de sonner. « Oui ? » Une voix féminine craquait dans le vieil interphone, annonçant une livraison et Debbie ne cherchait pas plus que ça. « Je vous ouvre, c’est au troisième. En sortant de l’ascenseur, je suis sur la gauche. » Elle aurait pu être surprise, elle qui commandait rarement mais depuis qu’elle était avec Camil, ça n’avait plus rien d’étonnant de recevoir des colis presse ou même des fleurs de futurs collaborateurs de son prétendu partenaire, histoire de bien se faire voir du patron. Instinctivement, elle avait déjà ouvert sa porte : technique classique pour permettre au livreur de repérer aisément le logement concerné sans devoir se taper tout l’étage pour repérer le bon numéro de porte.
En revanche, ce qui était étonnant, c’était bien cette femme dans l’encadrement de sa porte grande ouverte qui portait bien un uniforme mais certainement pas celui d’une compagnie de livraison. Sur l’instant, Deborah restait interdite, surprise et momentanément impressionnée par sa naturelle prestance et son visage fermé. Elle avait l’air bien ridicule à côté avec sa tenue de sport qui lui avait seulement servi pour faire le ménage.« Euh... Bonjour, je peux vous aider ? » Bêtement son regard se portait deux secondes derrière elle, comme pour vérifier si quelqu’un arrivait. Elle apprendrait bien assez vite que la livreuse c’était elle et qu’elle ne lui apportait pas une surprise.
Dernière édition par Deborah Brody le Mar 17 Mai 2022 - 2:46, édité 1 fois
Deborah Brody, 151 oxlade drive. Voilà les deux informations que m'a fournies Joshua, l'informaticien qui travaille à la sécurité et à la maintenance de la base. En quelques cliques, il a découvert l'adresse postale qui va avec l'adresse IP que je lui ai fourni et m'a donné encore plus d'informations que je lui avais initialement demandé. Ainsi, je sais que ,officiellement, elle travail pour Camil Smith, une figure publique de Brisbane, mais Joshua n'a pas pu trouver une quelconque trace des travaux pour lesquels elle est payé. Je pars donc du prince que c'est une pute qui se fait payer pour donner du bon temps au blond et qu'elle ne sert à rien si ce n'est foutre la merde partout où elle va.
Forte de préjugés en tout genre, j'enfonce mon doigt sur le bouton de la sonnette et me fais passer pour une livreuse quelconque lorsque la voix monotone de Deborah s'annonce dans le haut-parleur. Une pute et naïve en plus, que je pense alors qu'elle m'ouvre sans demander son reste. Secouant la tête, je pousse la porte et m'avance vers les escaliers, ce qui me permet de rassembler un peu mes idées et de trouver les bons mots que je vais lui cracher à la gueule. Déjà, je vais lui demander pourquoi elle est aussi moche et conne. Mais surtout, je vais tout faire pour savoir ce qu'elle veut de Jackson.
Car ouais, ce bâtard-là, c'est à cause de lui, finalement, que je me retrouve ici. S'il n'avait pas préféré passer sa journée d'anniversaire avec une travailleuse du sexe, je n'aurais rien dit. Mais en plus d'être vraiment tombé très bas dans la vie et dans mon estime, mon soit disant meilleur ami est aux abonnés absents depuis notre retour et rien que pour ça, il mérite que j'aie fouillé dans ses affaires. Si je comprends qu'il soit prit par toute cette histoire de justice, je ne concède absolument pas le fait qu'il aille chercher du répit dans les bras de cette meuf, sans qu'il ne sache qui lui est passé dessus avant.
Arrivé au troisième étage, je prends sur la gauche et m'avance vers le seul appartement dont la porte est ouverte. Une seconde plus tard, Deborah passe sa tête et son gros ventre par l'ouverture et je reste un instant interdite. Putain. Joshua a oublié de préciser qu'elle s'était fait engrosser en plus ! Merde, ça change tous mes plans ça. Ou peut-être que non ?
«Déborah Brody » dis-je d'un ton presque solennelle en m'immobilisant devant elle «Ou, devrais-je dire 'Swad' ? A moins que t'aies d'autres surnoms à la con ? » je plante mon regard dans le sien « Faut qu'on parle. Tu permets. » Sans lui demander son avis et encore moins son autorisation, je passe à côté d'elle, la poussant légèrement au passage et entre dans son appartement, me dirigeant directement vers ce que je suppose être le salon « Qu'est-ce que tu lui veux ? » Demandais-je en me retournant vers lui, les bras croisés devant ma poitrine.
Son nom s’échappait d’entre les lippes de la femme qui lui faisait face. De quoi lui faire froncer les sourcils. Est-ce qu’elle la connaissait ? Est-ce que sa mémoire lui faisait défaut ? Le doute était permis tant elle n’était pas physionomiste. La suite et le ton employé ne présageaient rien de bon. De toute évidence, elles ne se connaissaient pas et il y avait de quoi inquiéter Debbie. Premièrement parce que la dernière fois qu’elle avait fait entrer un inconnu ici, c’était pour découvrir qu’elle avait été espionnée par caméra par le biais d’un chat ressemblant comme deux gouttes d’eau à celui de Joseph et deuxièmement parce que l’évocation de son pseudonyme Tinder teintait à ses oreilles comme un mauvais présage. Immédiatement, une boule de stress se formait dans son estomac au point où elle ne se formalisait même pas d’être légèrement bousculée au passage de la brune pour pénétrer chez elle – sans demande d’autorisation d’ailleurs mais était-elle à ça près ?
Première pensée évidente : c’est sa meuf. C’est sa meuf et par elle ne savait quel miracle, elle avait assez fouillé pour trouver son nom et son adresse. Est-ce que Jax avait fait la même chose ? La question était légitime mais son interlocutrice ne lui permettait pas d’y penser plus que ça. Des questions, trop de questions et une seule en retour. « Presque enchantée. A qui ais-je l’honneur au juste ? » demandait-elle en la suivant, ne fermant pas la porte pour autant. Inconsciemment pour l’inviter à sortir, consciemment parce qu’elle avait appris à se méfier de tout (mais pas encore assez). Elle ne pensait tout de même pas qu’elle allait se démonter si facilement juste à cause d’un peu d’intimidation par la voix et la prestance ? Il lui en fallait plus que ça pour laisser entrevoir une quelconque faiblesse. Jackson en était d’ailleurs le premier témoin, de cette tête de mule qu’elle pouvait être quand on lui tenait tête dans une situation énigmatique.
A distance raisonnable – elle ne connaissait que trop bien l’impulsivité d’une femme en colère qui dégaine la claque plus vite que son ombre pour oser s’approcher davantage et tenter le diable – Deborah s’appuyait contre le mur, bras et jambes croisés. Pas nonchalante mais visiblement pas stressée non plus, extérieurement en tout cas. Elle semblait seulement intriguée. « Si je te réponds que je n’attends rien en particulier, je doute que ça te plaise. Je dirais que ça dépend de ce que tu es au courant ou de ce que tu crois savoir. J’imagine que si tu viens et que tu te permets de te croire chez toi, c’est que quelque chose te chiffonne et que tu te fais déjà une idée. Je te dirais si tu as raison ou si ce n’est pas le cas, si tu fais preuve d’un peu de politesse je serais peut-être encline à te répondre. » Lui mâcher le travail ? Et puis quoi encore ? Elle se permettait de venir chez elle, d’entrer comme dans un moulin, de se montrer clairement agressive et Debbie devait courber l’échine ? Ce n’était pas comme ça que ça se passait, pas chez elle en tout cas.
Une partie de moi se dit que je ne devrais pas être elle, que je n'ai pas à m'immiscer dans la vie amoureuse/sexuelle de mon meilleur ami. Mais une autre partie m'interdit de reste passive à tout ça. Sans doute est-ce mon côté jalouse et possessive qui parle là, mais Jackson est autant ma force que ma faiblesse et tout ce qui le touche me touche moi aussi. Je me doute que ce n'est pas pareil pour lui mais c'est un trait de caractère que je n'arrive pas à changer chez moi. Alors, maintenant que je suis ici chez Deborah, je ne me vois pas repartir.
A son regard qui s'illumine d'une certaine surprise, je me doute qu'elle sait parfaitement de qui je parle lorsque je lui demande ce qu'elle lui veut. Et sa réponse est nulle. Et frustrante. Elle tourne autour du pot, se montre nonchalante et peu impressionnée. Elle me dit tout et son contraire et ça à le don de m'énerver un peu plus. Je ne retiens ni un soupire ni un roulement de mes yeux vers le ciel, alors qu'elle me dit que si je fais preuve d'un peu plus de politesse elle pourrait bien vouloir me répondre.
« je ne pense pas que tu sois en position d'exiger quoique ce soit» soufflais-je en décroisant mes bras «J'te jure, si tu fais du mal à Jackson, peu importe de quelle façon, tu ne t'en sortiras pas indemne » une personne faisant partie des forces de l'ordre qui menace une femme enceinte ? Exactement. Et même si je n'irais jamais jusqu'au fait de mettre mes menaces à exécution, engrossée ou non, je sais que mes paroles peuvent déjà faire beaucoup de mal. Cela dit, il doit y avoir un fossé entre Kieran et Deborah. Ou peut-être pas ? Je n'en sais rien, car au final je ne le connaît absolument pas. Mais peu importe.
« donc si tu te tiens à carreau et que tu ne fais pas la conne, tout ira bien» m'étant approché, je me place devant elle. Et même si Deborah me surplombe de quelque centimètres, elle n'est absolument pas impressionnante. « Compris, Swad» je crache son pseudo tinder comme si c'était la chose la plus dégueulasse que j'ai pris en bouche depuis longtemps et qui me ferais vomir si je l'ingérais totalement.
Elle avait presque envie de rire jaune quand la militaire lui annonçait qu’elle n’était pas en position d’exiger quoi que ce soit. Elle non plus ne l’était pas, surtout pas sur la base d’une hypothèse. C’était cette hypothèse qui l’empêchait de lui rire au nez parce que ça la faisait tiquer. L’idée qu’elle puisse être sa petite-amie s’évaporait instantanément. Si elle lui demandait de ne lui faire aucun mal et non d’arrêter complètement, c’est qu’elle tenait assez à lui pour vouloir le protéger, certes, mais qu’elle n’était pas non plus en droit d’exiger que tout s’arrête. Un droit qui aurait pu être incombé par une potentielle petite-amie – à moins d’un couple libre mais c’était trop rare pour que l’idée n’effleure qu’un instant l’esprit de Deborah. Une amie alors ? Une cousine ? Au fond, peu importe qui elle était, ça ne lui plaisait pas d’être menacée sous son propre toit et encore moins pour aucune raison valable. « Tu ne dois pas avoir beaucoup d’infos sur ce qui se trame réellement... » elle le suggérait parce qu’elle venait de lui donner son prénom, ce qu’elle n’aurait jamais fait si elle avait respecté les désirs de Jackson. De quoi était-elle au courant ? Qu’est-ce qu’elle allait pouvoir lui raconter à lui par la suite ? Est-ce qu’elle était au courant de la soirée d’anniversaire ? De ce qui c’était ou non passé ? Est-ce qu’elle lui ferait part de cette grossesse visible qui concorde maladroitement avec leur rencontre ?
« J’ai jamais eu l’intention de lui faire du mal. Que ça te plaise ou non, je n’ai rien à ajouter sur mes intentions parce que je n’en ai réellement aucune. » De quoi cette femme avait-elle peur au juste ? Le profil Tinder de Deborah était clair, il le disait lui-même. Elle était sur cette application pour faire connaissance avec des personnes et c’est exactement ce qu’ils faisaient avec Jackson. La suite des évènements, ce n’était que des imprévus. Ils s’étaient bien entendus, ils avaient beaucoup flirté entre deux conversations plus ou moins sérieuses avant de décider de se voir sans se voir. Les choses s’étaient faites naturellement sans aucun calcul de sa part. « C’est lui qui a commencé à vouloir me parler… » Notamment en likant son profil « ... si ça te pose un problème, et visiblement c’est le cas, c’est avec lui que tu dois en parler, pas avec moi. » Elle ne voulait pas être mêlée à tout ça parce qu’elle en avait déjà bien assez avec sa vie privée pour s’éviter ce genre de connerie.
Lorsqu’elle s’approchait davantage, l’Irlandaise se décollait naturellement du mur, les bras toujours croisés. Pas dans le but d’être impressionnante – bien consciente qu’entre elles deux, ce n’était pas son rôle en plus de ne pas être son intention – c’était visiblement son inconscient qui prenait le dessus. Elle n’était pas ouverte à la discussion et ce n’était pas bien partie pour qu’elle le soit. Peut-être aurait-elle pris les choses différemment si cette femme avait présenté les choses autrement et avec plus de tact. Dans d’autres circonstances, ça aurait été marrant de constater ce point commun avec Jackson. « Tu t’en branles très certainement mais si tu veux mon avis, la conne qui risque de causer du tort à Jackson avec toute cette mascarade, c’est pas moi. » Elle doutait fort que tout ceci lui plaise franchement. Debbie aurait compris la démarche si le mal avait déjà été fait – et elle en serait sincèrement désolée – mais ce n’était visiblement pas le cas compte tenu de la menace et non de l’exécution de cette dernière.
Pas de quoi lui donner envie de continuer, ni avec elle ni malheureusement avec lui. « Si tu n’as rien à ajouter, casses-toi de chez moi. » parce qu’elle n’avait pas l’énergie nécessaire d’entrer dans son petit jeu de gamines digne des récréations de lycée. Si elle n’avait pas eu l’appréhension de se prendre un poing dans la gueule – persuadée qu’elle en serait capable – elle lui aurait bien demandé de faire une bise à Jackson de sa part mais elle allait éviter ce genre de provocation. Pas la peine de rajouter de l’huile sur le feu.
Elle m'énerve. Oh, qu'elle m'énerve, elle et son air suffisant, elle et son gros ventre de future mère, elle et sa façon de me regarder et de tourner autour du pot. Elle a raison : je n'ai pas beaucoup d'information concernant la nature de sa relation avec Jackson. Est-elle amicale ? Ou seulement d'ordre sexuel ? Ou est-ce qu'il la paye, lui aussi ? Toutes ces questions se bousculent dans mon esprit et pourraient presque me faire flancher, mais je reste là, campée sur mes jambes et mes idées, face à Deborah.
Et finalement, elle dit quand même quelque chose de sensé : elle n'a jamais eu l'intention de lui faire du mal. Est-ce que ça doit me rassurer ? Ou est-ce que ça doit me mettre davantage encore la puce à l'oreille ? Puis-je lui faire confiance ? Je ne l'ai pas encore décidé. Ainsi, sans ciller, je continue de la fixer alors qu'elle m'explique que c'est Jackson qui a décidé d'aller lui parler. «Je sais » dis-je sobrement en hochant une fois la tête. J'ai lu leur conversation tinder donc je sais que c'est Jackson qui a amorcé le mouvement. Mais elle l'a bien suivi, elle, la bougresse de mes deux ! « Je vais lui en parler, ne t'inquiète pas, mais avant ça, je me devais de m'assurer de tes intentions à son égard.»
Je fronce les sourcils lorsque, indirectement, la jeune femme me traite de conne, mais ne réagit pas davantage avant de soupirer et de rouler des yeux quand elle fait une tentative de me mettre à la porte. Pas tout de suite, salope, pas tout de suite. « Oh, j'ai beaucoup de choses à ajouter» dis-je en me détournant pour arpenter le salon, observant la décoration «Tu viens d'où ? T'as quel âge ? Tu travailles ? C'est quoi le but ultime de ta vie ? » Je m'immobilise et lance un coup d’œil au-dessus de mon épaule «je veux dire, à part couché avec les hommes pour arriver à tes fins » Moi, de mauvaise foi ? À peine.
Ses intentions… Elle n’avait que ça à la bouche et pourtant Deborah ne rajoutait pas un seul mot les concernant. Elle n’avait rien à lui dire de plus, toute la vérité était là : pas d’intentions particulières. Elle tiquait néanmoins à ce « je sais » qui semblait sous-entendre qu’elle avait connaissance de tout et en même temps, pourquoi lui posait-elle tant de questions juste derrière ? Des questions auxquelles elle aurait facilement trouvé des réponses si elle avait réellement eu accès à son profil Tinder et la conversation échangée avec Jax. Cherchait-elle à faire un comparatif pour savoir si elle avait menti ? Est-ce qu’elle était en train de bluffer depuis le début ? La brune n’en savait rien, fronçant à son tour les sourcils. Elle venait sérieusement de la traiter de pute là ?!
« Irlande, trente-quatre ans depuis peu, oui je travaille et je t’emmerde accessoirement. » Parce qu’elle n’avait pas connaissance de ce qu’elle pouvait sous-entendre, Deborah ne voulait pas s’aventurer plus que ça sur ce terrain-là. Pensait-elle qu’elle se jouait de Jax pour son potentiel fric ? Était-elle au courant pour Camil ? Savait-elle tout si c’était le cas ? Probablement que non, le politicien était bien trop malin pour que les choses se trouvent si facilement et que les choses ne soient pas bien camouflées. Il n’était pas dans la politique pour rien après tout.
« Je ne sais pas ce que tu crois savoir mais tu te gourres complètement. » Oui, elle était la petite-amie de Camil par un contrat tacite. Non, elle ne couchait pas avec lui pour arriver à ses fins. Leur fréquentation régulière, la bonne entente entre eux, jouer les parfaits petits couples avec une facilité si déconcertante qu’il était difficile de croire qu’ils ne puissent pas vraiment l’être… tout ça avait contribué à ce qu’ils en deviennent de véritables amis ainsi que des amants fougueux. Son rôle restait pourtant d’être une jolie poupée investie (dans des associations ou simplement auprès de lui pour l’aider dans l’organisation) au bras du blond lors de soirées officielles mais certainement pas d’écarter les cuisses. Ce n’était jamais entré en jeu et elle avait même résisté à ses avances une bonne année en dépit de leur petit jeu. Qu’elle pense à Camil ou à Jax, la femme qui lui tournait le dos n’y était pas du tout.
« Je ne sais même pas pourquoi je te répond, j’ai pas à me justifier de quoi que ce soit. » Pas auprès d’elle en tout cas. Elle pourrait éventuellement le faire auprès de Jackson et probablement qu’elle lui répondait pour lui d’ailleurs. « Maintenant c’est plus une interrogation, tu te casses. » ou elle se chargerait de le faire elle-même au besoin, persuadée qu’elle n’oserait sûrement pas se défendre physiquement face à une femme en apparence enceinte – quoi que. Néanmoins elle ne le soulignait pas, elle ne tenait pas franchement à ce que cette meuf prenne ça pour un défi à la con mais elle se tenait tout de même prête à le faire. Sa conciliation avait des limites.
Plus j'observe la jeune femme devant moi, plus je me dis qu'en vrai, elle est plus inoffensive qu'autre chose. D'apparences, elle ne semble pas être de mauvaises volontés, mais ça ne m'empêche pas d'être intimement persuadé qu'elle n'est pas bonne pour Jackson. Quoique… peut-être est-elle meilleure pour lui que Marley ne l'ait jamais été ? Qui est la pire, entre les deux femmes ? Cette Deborah qui me fait penser à un chaton apeuré qui se cache en dessous d'un canapé ou Marley, la tigresse qui sort ses griffes pour laisser des traces sur le corps et l'âme de mon meilleur ami ?
Lorsque Deborah se redresse, elle prend subitement la confiance, m'intimant de partir si c'est pour lui faire un interrogatoire « D'accord » j'abdique, levant légèrement les mains comme si je pouvais être innocenté dans cette situation « Peu, importe qui tu es, peu importe ce que tu fais dans ta vie, peu importe si tu comptes le revoir ou non… Je te demanderais juste de ne pas lui briser le cœur. Il en a déjà trop vécu » mon ton est, bizarrement, bien plus doux lorsque je te fais la demande expresse de ne pas se comporter en connasse avec mon meilleur ami « C'est un type bien mais qui n'arrive pas à choisir les bons partis » si un jour Jackson apprend que je suis venue ici en disant cela, il me tuera « Alors … Si vraiment tu es intéressée par lui, ne te comporte pas en salope » je me recule d'un pas « C'est tout ce que je te demande » je hoche une dernière fois la tête puis me détourne « Pas besoin de me raccompagner, je sais où est la sortie » sur ces mots et avec un dernier signe de la main en arrière, je sors de l'appartement, priant quelque peu que Deborah ne contactera pas tout de suite Jackson et qu'elle me laissera au moins le temps d'arriver à la maison.