2010, Melbourne Premier show dans une salle qui a l’air d’une vraie salle de concert et pas juste un bar avec un petit coin pour de la musique live. Jusqu’ici au mieux vous aviez joué pour 200 personnes et encore, ce n’était pas vous en tête d’affiche. Vous faites doucement mais très sûrement votre bout de chemin. Vous ne croyez pas tant que ça en la capacité en votre groupe de faire réellement quelque chose sur la longueur. Vous êtes là pour vous amusé après le travail. Car oui, tu as trouvé un travail enfin, il était temps. Quand tu as vu que les équipements pour le groupe se trouvent être cher si tu veux avoir des trucs mieux, ça a été ça ta motivation. Faire la vaisselle dans les cuisines d’un bar c’était clairement pas ce que tu avais comme ambition mais y’a un de tes amis qui bosse avec toi. Ca change tout ça. Vous faites les cons en plus du travail, c’est des bons moments au final. Quand ça ne sera plus aussi fun tu repasseras un coup de fil à ta mère pour qu’elle renfloue les caisses. Tu sais comment lui parler pour qu’elle cède facilement. Le problème c’est la vitesse à laquelle tu dilapides l’argent. T’as été mal habitué à avoir un puit sans fond mais maintenant y’a un loyer à payer en plus des sorties. Ca revient cher.
Vous jouez en première partie ce soir et vous avez même une loge pour vous, c’est incroyable. Vous avez tous de si grands sourires sur vos lèvres vous êtes adorable dans votre bonheur. Le show en lui même passe un poil trop vite à ton goût mais ça c’est parce que vous ne jouez que vingt minutes. Mais ça sonne comme le début de la gloire quand même. Surtout quand y’a de l’alcool GRATUIT pour vous dans VOTRE loge. Affublé de ta chemise tu es dans la salle à danser et chanter avec tes amis alors que les autres groupes de la soirée sont en train de jouer. Y’a Birdie qui est là aussi, tu gardes un oeil sur elle, t’es pas loin au cas où. T’as aussi mis Johnny sur le coup car il est souvent moins bourré que toi et donc plus alerte pour intervenir si besoin. « Tu passes une bonne soirée ? » Un gars qui s’est posé à côté de Birdie. Il a une bière à la main et il est sûrement trop près de ta soeur de coeur car son bras touche le sien mais il n’a pas l’air dérangé. Nope. Il fait ça intentionnellement.
Tu es heureuse pour Asher et son groupe. Une opportunité comme celle-ci est incroyable et tu es contente de voir que ceux que tu suis depuis quelques mois maintenant commencent à se développer, à se faire un nom quelque part. La salle est plus grande que celles de d’habitude et c’est une vraie preuve de réussite. Certes, il ne sont pas ceux qui sont en haut de l’affiche mais ça ne saurait tarder. Asher et ses potes ont la rage de vouloir réussir et il est clair que la passion est nécessaire dans un métier pareil. Tu n’es que la pièce rapportée qui profite à tous les instants de ces moments-là. Des pass dans les backstages quand y’en a - donc tu as ton tout premier là, c’est assez excitant de te sentir VIP. Tu profites aussi de voir les groupies et les chieurs et les fans. Ca grossit et parfois, tu agis comme une véritable petite garde du corps pour Asher. T’aimes pas quand il finit la soirée avec quelqu’un. Non seulement ça veut dire que tu vas t’endormir seule (et probablement misérable) mais aussi parce que quelqu’un profite de lui. Oui, tu as les pensées plutôt négatives et tu n’arrives pas à voir les moments de plaisir choisis et acceptés par ton ami autrement que comme un abus de la part d’autrui de vouloir assouvir le fantasme stupide de se taper un chanteur de groupe. Asher est une figure de frère et en ce moment, il est ton point de repère. Tu passes toutes tes émotions, toute ton attention, ta dévotion totale sur lui. Donc tu surveilles ses arrières. C’est ton rôle. Ca et donner un coup de main quand y’a besoin - comme par exemple pour juger leurs tenues parce qu’y a des fois, c’est juste pas possible de les laisser performer dans ce qu’ils choisissent eux-mêmes.
Cependant, tu restes éternellement clouée à ton tabouret au bar. Tu as piqué une bière dans leur loge car t’as cru comprendre que c’était gratuit et pourquoi ne pas en profiter ? Les places au bar sont chères donc ça n’a rien d'étonnant que tu ne décolles pas - à d’autres, Birdie. Je sais que tu n’as pas la tête à aller danser. Ni t’amuser. Même si tu étais gonflée de fierté de voir ta crapule sur scène. « Tu passes une bonne soirée ? » On te parle. Mais ce qui attire ton attention, c’est qu’on te frôle aussi. Tes prunelles descendent sur le contact physique avant de remonter ton visage dénudé de sourire vers le gars posé l’air de rien. “Jusqu’à maintenant, ouais.” On ne dirait pas pourtant. Tu en as conscience. Pour une fois, il n’y a rien qui attire dans ton aura. Tu décale ton bras en tournant ton corps entier sur le tabouret afin de te retrouver le dos au bar et la vision sur la piste qui s’enjaille - dont Asher et les autres. C’est cool de le voir aussi libre. Au moins, il profite pour deux. Qui aurait cru.
Tu profites du show de ce groupe qui vous a donné cette chance qui vous semble encore tellement incroyable. Y’a tellement de monde dans cette salle tu espères que vous allez vendre quelques CD de plus ce soir et les tshirts que vous avez en stock depuis des lustres. “Jusqu’à maintenant, ouais.” Le type qui se mange aussitôt un revers de la part de Birdie mais ça a l’air de le faire kiffer vu le sourire amusé sur son visage. Elle lui donne son attention et il est assez stupide pour se dire que c’est un bon début. Toi tu arrêtes de danser et tu files au stand de merch car tu sais que le visage du groupe - toi - attire et il vous faut plus de personnes intéressé dans votre groupe pour aller encore plus loin. C’est comme ça que ça marche. Tu passes devant Birdie au passage et elle est au comptoir avec un type. Tu as bu assez pour ne pas être saoulé de devoir parler avec des gens et tu es bien assez excité par le fait d’avoir joué dans cette grande salle et d’avoir une loge pour votre groupe, tu te sacrifies volontiers pour parler aux gens qui le veulent. Surtout s’ils vous laissent un peu d’argent en achetant un truc au stand. Tu peux faire ça oui, tu es un preux chevalier Asher, tout le poids du groupe est sur tes épaules. Non. Mais tu aimes bien te sentir plus important que tu ne l’es. Tu es le chanteur après tout.
« Si je te paie un verre ça va l’améliorer ? » Qu’il demande en se pensant super smooth le gars. Triste les gens qui se rendent pas compte qu’ils sont relou. Il s’installe sur le tabouret qui vient de se libérer à côté de Birdie. Pas prêt de se décoller nope, il a trouvé la plus jolie proie de la salle oui oui dans sa tête il se pense être un vrai Casanova et qu’il est un cadeau pour la blonde. Oh comme il ne pouvait pas être plus loin de la réalité.
Tes yeux ne quittent pas la foule en face de toi, bien décidée à ne pas les poser sur l’intrus qui se permet de venir t’aborder alors que tu n’es clairement pas d’humeur. Ton visage est fermé et la seule lueur que tu as, c’est quand tu vois les membres du groupe être abordés à leur tour. Ils célèbrent leur première véritable scène et tu es dépitée d’être dans un mental aussi pitoyable alors que tu es témoin privilégié de tout ça. Tu es heureuse pour eux, évidemment, mais tu pourrais être carrément plus en folie si tu n’étais pas en train d’avoir la boule au ventre et le poids sur tes épaules. C’est lourd à porter, comme fardeau, aussi bien dans la tête que dans le corps. Tu t’en sens toujours aussi sale, aussi coupable, aussi apeurée. Tu aurais besoin d’aide mais tu préfères fuir. Fuir Brisbane, fuir tes problèmes, fuir tes pensées en pensant que ça finira par se tasser. En attendant, tu enchaines les bières et les cocktails pour que ça passe encore mieux. L’éthanol est un bon moyen et l’accès illimité dans leur loge facilite grandement les choses. « Si je te paie un verre ça va l’améliorer ? » Tu serres la mâchoire en relevant ta bière à tes lèvres alors que ton coeur commence à battre un peu trop fort à ton goût. Tu déglutis en même temps que tu bois avant de secouer légèrement la tête. "Ça ira, merci.” C’est un go away poli que tu lui donnes et tu espères qu’il va être assez malin pour comprendre le message. D’autant que tes mains commencent à devenir moites et que tu n’aimes vraiment pas la proximité de ce type, ni même son regard sur toi. Il te voit comme un morceau de viande, exactement comme- Non. La boule monte à la gorge mais tu reprends ton breuvage pour t’occuper. Tes yeux sont toujours sur la foule mais tu ne la vois plus. Tu commences à stresser et à manquer d’air. T’es aussi sacrément figée sur ton siège. Wake up, Cadburn, for godsake. Tu es presque en train de faire une manifestation interne pour qu'Asher ou un des membres de groupe vienne à ta rescousse car tu te sens prise dans un étau inconfortable. Please, please, please.
Elle ne le regarde pas et il se dit qu’elle essaie juste de la jouer difficile à avoir. C’est si pathétique d’un oeil extérieur. Toi tu vois rien car y’a du monde au stand de merch et tu joues à la superstar que tu n’es pas. Ça reste totalement grisant de discuter avec des gens qui aiment les chansons que tu as écrit toi. Johnny fait la musique et toi les paroles, vous êtes deux points les plus importants de votre groupe mais c’est Trevor qui aime se mettre en avant la plupart du temps. C’est pratique quand vous avez des interviews car tu n’aimes pas ça, mais ce soir il se la joue à fond et il est en train de te voler la vedette au stand. La différence avec toi c’est que tu ne cherches pas à mettre les fans dans ton lit. « Ça ira, merci.” Et Birdie qui essaie tant bien que mal à se faire comprendre du relou qui ne comprend absolument rien. « Un deuxième verre pour la jolie demoiselle, la même chose et une bière pour moi. » Qu’il demande au barman qui est en face de vous à présent. Il sort sa carte bleu. « Tu es venue toute seule ? » Super creepy comme question ça. Il essaie juste de faire connaissance et Birdie est là à lui montrer son plus beau profil avec son joli petit nez et ses boucles. Sans parler de ses jambes et ses formes. Oui, voilà qu’il est en train de la reluquer car après tout les yeux c’est fait pour voir. Il se dit naïvement que si elle porte ces vêtements c’est pour être regardé. Ca ne l’éffleur pas une seule seconde que ça puisse être juste pour son confort à elle et à personne d’autre. Il est stupide comme ça ce type et si tu te rendais compte de quoi que ce soit, il est certain que tu serais déjà en train de rameuter Birdie avec toi derrière le stand de merch. Vous vendez bien plus quand c’est elle qui gère. Pourtant t’es tout aussi blond aux yeux bleus qu’elle. Il te manque juste quelques attributs que tu ne lui envies pas. Tu aimes ton corps masculin, surtout chez les autres yep, mais tu te gardes bien de le dire ou le faire comprendre.
« Un deuxième verre pour la jolie demoiselle, la même chose et une bière pour moi. » Une consommation au nez de ce type qui veut se jouer les lovers ? Pourquoi pas. Seulement, pourquoi ça te met de plus en plus mal à l'aise alors qu'il reste dans les environs ? Tu n’es pas juste blasée ou soulée par son intrusion - tu es carrément mal à l’aise. Tu as les mains moites et ton rythme cardiaque monte crescendo au fil des minutes. Tu as l’impression de manquer d’air. Tu n’as pas envie d’être là. Tu pourrais appeler Asher ou Johnny ou aller les voir directement. Tu pourrais te diriger vers le stand, l’utiliser en guise de protection, te distraire en faisant office de sourire commercial pour faire vendre leurs babioles. Mais non, tu es clouée sur place et tes doigts se serrent autour de ton verre qui est quasiment vide.
« Tu es venue toute seule ? » Tu déglutis en te tournant pour prendre le nouveau verre qui arrive à tes côtés, rapidement afin de ne pas laisser quiconque le prendre et y foutre merlin sait quoi dedans. “Non.” Tu aurais pu déconner en disant que tu as des nains à tes côtés mais qu’ils sont invisibles car trop timides. “Merci pour le verre mais ça sert à rien de perdre ton temps avec moi. Je suis pas intéressée.” Là, le signal ne peut pas être faussé. Tu le dis de façon polie d’aller voir ailleurs. Tu n’as pas envie qu’il continue à être insistant. Car t’es au bord de tes limites, tu le sens à ton coeur qui se compresse et à ton cerveau qui est en bug intégral sans capacité à pouvoir réfléchir et raisonner calmement. Tu ne tournes même pas la tête vers le type, ta nuque est raide alors que tu fixes devant toi. S’il insiste, tu ignores comment tu vas réagir. En fuyant, très certainement.
Si tu le voyais le gars tu te dirais qu’il est pathétique à supposer quelle boisson Birdie veut boire mais visiblement elle n’est pas mécontente de ce choix. Faut dire que tu fais le même move nul quand tu veux essayer de te faire remarquer par la gente féminine. Heureusement t’as une belle gueule et pas souvent besoin de faire d’efforts de ce côté là car t’es nul de chez nul. Ce qui est une bonne chose pour arrêter les choses avant qu’elles n’aillent trop loin. Ca se fait tout seul car tu ne recontactes pas, c’est à peine si tu dis au revoir des fois. L’important est de filer le plus rapidement possible.
Elle ne bouge pas beaucoup Birdie et le type se dit qu’elle a envie de passer plus de temps avec lui vu qu’elle est toujours là. Il est vraiment trop stupide car c’est lui qui est en train de se rester dans sa proximité. “Non.” Elle n’est pas seule ? C’est ce qu’elle dit parce que pour l’instant il ne voit personne avec elle. Il jette un coup d’oeil circulaire même. Toujours rien à l’horizon nope. Y’a beaucoup de monde dans le coin en plus mais personne n’a l’air d’être avec la blonde. “Merci pour le verre mais ça sert à rien de perdre ton temps avec moi. Je suis pas intéressée.” Mais elle continue de t’ignorer et c’est forcément une façon à elle de jouer au chat et à la souris. Oui, il est véritablement le plus stupide de toute la ville. Pauvre Birdie d’être tombé dans son champ de mir. « C’est vrai ce mensonge ? » Qu’il dit avec un sourire qui essaie de se faire charmeur alors qu’il s’accoude au comptoir pour pouvoir mieux voir le visage de Birdie. Car oui, elle ne le regarde toujours pas elle, mais lui a les yeux qui descendent sur son corps vu qu’elle ne lui laisse pas l’accès à son regard.
Les ondes commencent à t’étouffer autant que la présence masculine à tes côtés que tu ne désires pas. Pas celle-là, en tout cas. Pas celle d’un regard lourd sur ta personne. Tu essaies d’être détachée et de ne pas y penser, de ne pas le remarquer - ça serait lui donner de l’importance, tu lui en as déjà trop donné - mais tes nerfs sont à vif, à fleur de peau. Tu sens ta poitrine se compresser alors que ton regard ne fixe plus rien en particulier, ta vue ne voit plus rien, tu n’es, au final, que buter sur le fait qu’il y a cet homme si proche, trop proche, que t’as l’impression que tu vas tourner de l’oeil, ou te mettre à pleurer, ou faire une crise de nerfs. Tu ne sais pas trop, c’est si soudain, si nouveau - tu te serais bien passé d’une expérience pareille. Tout ce que tu sais, c’est que tu n’es pas dans ta zone de confort et que le type est en train d’empiétrer sur ton espace déjà depuis longtemps.
« C’est vrai ce mensonge ? » Un bref coup d’oeil vers lui pour le voir te mater en toute impunité. Oh non. Ton ventre se tord et le seul réflexe que tu as es de lui jeter le contenu de ton verre à la figure. “C’est pas un mensonge. Quand quelqu’un dit non, c’est non. Putain, c’est quand même pas compliqué! Tu penses qu’avec ta bite, t’es au-dessus de tout ? Je suis pas intéressée, j’ai dit. Si tu veux avoir une chance avec une fille, écoute ce qu’elle te dit en premier lieu, espèce de connard abruti!” Tu vrilles totalement, tu fais un scandale en haussant le ton et tu t’en fous si on te regarde. De toute façon, ton deuxième réflexe est de partir en trombe du bar, voire même de la pièce entière, pour aller te réfugier dans la loge qu’Asher a été si fier de te montrer. Tu n’as jamais été aussi reconnaissante d’une telle pièce - t’aurais dû aller aux toilettes, sinon, et ça aurait été plus pénible. Même si dans la loge, tu files dans la pièce d’eau pour t’y enfermer en claquant la porte avant de t’effondrer en larmes contre le mur. Tu te sens si mal, si sale. Tu as besoin d’une douche, ou dix. T’es toute recroquevillée sur le sol, les bras autour des jambes et la tête baissée sur tes genoux. Tu voudrais que tout s’arrête. Tu es juste misérable et une pauvre idiote. Le constat est sans appel.
Il comprend pas ce qui lui arrive quand le liquide atteint sa personne et que les foudres de Birdie On The Verge Cadburry sont lâchées sur lui. Il l’a bien cherché ce con faut dire. “C’est pas un mensonge. Quand quelqu’un dit non, c’est non. Putain, c’est quand même pas compliqué! Tu penses qu’avec ta bite, t’es au-dessus de tout ? Je suis pas intéressée, j’ai dit. Si tu veux avoir une chance avec une fille, écoute ce qu’elle te dit en premier lieu, espèce de connard abruti!” Voilà on est d’accord. Et Asher, tu n’as pas loupé ce moment non loin de toi. Y’en a pas mal des personnes autour qui ont eu le droit à ce petit spectacle dont tout le monde et surtout Birdie se serait passé.
Le corps de ton amie s’en va en vitesse alors que y’a Trevor qui veut jouer les héros. Il se rapproche du relou pour gentiment le faire partir, profitant que tout le monde a les yeux sur lui. Toujours sur les coups pour être remarqué ce Trevor, mais pour le coup, ça t’arrange bien car tu préfères aussi que ce type se tire afin de rassurer Birdie de ce côté là. Y’a du monde et tu ne sais pas où Birdie a filé, sauf que t’es pas stupide et tu te diriges vers la loge en premier lieu. Votre endroit à vous où personne ne peut venir de l’extérieur. Tu montres ton pass pour que tu te retrouves aux backstage. Sauf qu’elle est pas là Birdie, mais tu l’entends de l’autre côté de la porte de la salle de bain. « Birdie… C’est moi. On a fait partir le type. Je peux entrer ? » Tu n’as vraiment pas envie de la laisser toute seule. Tu continueras à poser des questions si elle ne répond pas. Tu as besoin d’entendre sa voix. « Tu veux qu’on s’en aille ? Les autres peuvent s’occuper du reste de la soirée sans moi. » Tu n’aimes pas la voir comme ça Birdie, elle est comme ta soeur. Tu sais pas quoi faire pour l’aider mais partir d’ici te semble déjà comme la meilleure idée non ? « Tu veux je t'apporte quelque chose ? »
putain d’enfoiré de première catégorie, espèce de connard de truite à la con, j’espère qu’il crèvera d’étouffement par son alcool et qu’il ira en enfer directement se faire poinçonner le cul par Lucifer lui-même. Tu es en rage, en panique, en pleurs, en émois et dans la colère la plus pure. Tu as envie de crier en pleurant, de hurler en silence, de casser des trucs en restant paralysée. T’es qu’une putain de gosse, voilà ce que t’es. Une gosse qui se perd pour un type, une gosse qui a peur dès qu’on lui accorde de l’attention. Qui se recroqueville dans les toilettes d’une loge - ça a beau être la première du groupe, il n’empêche qu’elle n’est pas extraordinaire non plus. Ca pue et surtout, ça pue de ton désarroi, de ta détresse et de cette solitude incroyable. Asher est là, ses potes sont là mais t’as pas Will, t’as pas ta famille, t’as pas Brisbane ni Elimbah. T’es en manque mais rien que penser à la maison, ça te donne envie de vomir. T’es pas prête alors tu restes, dans cette foutue ville où y a le seul être qui a réussi à trouver un chemin hors de Brisbane et qui te laisse dormir avec lui la nuit parce que seule, c’est juste impossible.
Tout comme là, c’est impossible. Tes poumons sont compressés, tu manques d’air et tu l’insultes autant que tu t’insultes toi. quelle merde, pourriture qui mérite la décharge, bordel de salopard qui pense avec sa bite qui mériterait qu’on la lui coupe pour la tenir à manger aux reptiles, au moins elle serait utile à quelqu’un. Tes doigts serrent sur tes bras qui entourent ta tête et t’aurais dû aller dehors, pas dedans. « Birdie… C’est moi. On a fait partir le type. Je peux entrer ? » t’as envie d’hurler qu’on te foute la paix mais c’est Asher. Asher, tu ne peux pas le dénigrer. Asher, t’as besoin de lui en faites. T’es juste une gamine trop habituée qu’on vienne la consoler quand ça ne va pas. Tu te caches mais tu espères qu’on le remarque. Asher l’a remarqué. « Tu veux qu’on s’en aille ? Les autres peuvent s’occuper du reste de la soirée sans moi. » Tu relèves la tête en reniflant et en passant tes doigts sur tes yeux. « Tu veux je t'apporte quelque chose ? » Il est tellement adorable, Asher, quand il veut. Tu te soulèves un peu pour pouvoir ouvrir le loquet de la porte et lui offrir la vision affreuse de ta tête déformée par la détresse.“Il est vraiment parti ?” Tu parais si misérable, la voix brisée et l’air de vouloir rentrer dans ta coquille à tout instant. “J’ai juste besoin que tu me tiennes.” Juste lui. Y’a que lui que tu peux supporter le contact - parce qu’y a que lui dont tu as confiance à Melbourne. Il y a des chances qu’une fois les bras d’Asher autour de toi, tu te remettes à pleurer. Pitoyable.
Y’a le silence mais c’est mieux que le bruit de ses sanglots éventuels. Elle t’a entendu, tu en es certain. Tu laisses tout le temps qu’elle veut, il est hors de question que tu la laisses toute seule comme ça. Tu as pris bizarrement la responsabilité - sans qu’on te le demande - de prendre soin d’elle car même si tu ignores le pourquoi, tu sais qu’elle est venue à Melbourne pour s’échapper de la réalité. Peu importe laquelle elle est. Elle a de la chance Birdie, tu es le dernier à poser des questions pour savoir le fond des choses. Pas que tu t’en moques mais tu détestes qu’on te pose des questions alors tu ne le fais pas également. Si on veut te mettre dans une confidence ou une autre, tu écoutes, mais sinon, tu ne demandes pas. La vie est bien plus douce de cette façon là. Tes problèmes, mème si tu ne sais pas réellement tous les nommer encore, te prennent bien assez de ton énergie dans ta petite boite crânienne.
Tu entends le verrou de la porte qui s’ouvre et tu te remets à respirer. Tu n’avais même pas remarqué que tu avais arrêté mais ça fait du bien de laisser l’oxygène revenir dans ton système. “Il est vraiment parti ?” Son visage est vraiment pas joli. Elle a dû mal à avoir son éclat naturel ces derniers mois Birdie mais là c’est tout sombre, c’est pas elle, c’est que son ombre. « Je te jure il est parti. » Tu sais pas quoi dire de plus pour qu’elle te croit. Tu as confiance en Trevor, il a vu la sériosité de la situation et il aime bien trop jouer les héros pour échouer dans ce simple job. “J’ai juste besoin que tu me tiennes.” Tu hoches la tête à répétition, tu es quand même plutôt très retourné, chamboulé, de la voir autant dans la détresse. Tu te mets à son niveau et tu passes tes bras - plutôt gauchement - autour d’elle. La position n’est pas la plus agréable mais tu ne cherches pas à la déplacer. Tu as comme la sensation qu’elle risquerait de dégringoler en petits morceaux, tu veux pas non. Tu gardes tes bras autour d’elle en restant en silence aussi longtemps qu’elle a besoin. Ils n’ont pas besoin de toi et de toute façon là Birdie passe avant. Cette détresse est bien trop alarmante.
« Let’s get some shots. » Que tu dis naturellement au bout d’un moment. L’alcool résout tout tes problèmes, tu te dis que c’est une bonne solution pour elle aussi.
« Je te jure il est parti. » tu affaisses les épaules et tu penches la tête contre la porte alors que tu reprends ta respiration. Tu as toujours du mal à savoir comment réagir quand ton corps et ta tête débloquent à ce point. Tu te demandes encore pourquoi tu ne restes pas dans la sécurité de l’appartement, pourquoi tu t’infliges à voir du monde et à te mélanger à des humains qui te font peur alors que clairement, ce n’est pas le moment ni l’envie. Tu as envie d’être là pour Asher et son groupe, mais il ne faudrait pas que ce soit au détriment de ta propre santé, Birdie. C’est beau d’être là pour les autres mais il faut penser à toi aussi. Ton corps vient de te le rappeler de la plus brutale des manières.
Asher est cependant adorable et bienveillant à écouter ta requête. Ses bras autour de toi sont un peu bizarrement mis mais tu t’en fous, ça ne t’empêche pas d’aller nicher ta tête contre son torse, son épaule et de respirer son odeur qui elle, est familière. C’est la maison, c’est les souvenirs, c’est un peu d’Elimbah, c’est pas mal de Brisbane. C’est surtout Melbourne et tu te rappelles que tous les mecs ne sont pas à foutre dans un même sac. T’en as conscience, tu ne restes quasiment qu’avec des mecs depuis que t’es arrivée ici.
« Let’s get some shots. » t’ignores combien de temps s’est écoulé mais ta respiration est redevenue normale et tes yeux sont secs de nouveau. Tu te détaches de lui en hochant la tête. “Okay.” tu t’en fous si ce n’est pas la meilleure solution, ça reste une solution comme une autre. “I’m sorry.” que tu dis en te mettant sur tes jambes, la tête baissée. “I didn’t mean to make a scandal on your first big stage.” car tu n’oublies pas que cette salle a un goût particulier pour le groupe, une première fois non négligeable sur une véritable scène - le goût de la réussite, tout simplement. Tu vas vers le lavabo pour regarder ta tête. T’es vraiment affreuse. Tu passes un coup d’eau sur le visage puis tes doigts dans tes cheveux pour les discipliner un peu mieux. “I look scary, don’t I ?” le commentaire se veut amusé mais ce n’est pas le ton qui en ressort - t’es encore abattue. Tu essaies de pousser tes limites mais tu n’y arrives pas. Tu es humaine, Birdie, ça suffit. Vas boire avec Asher et laisse le temps passer. Ca ira mieux.
Tu sais pas si c’est grâce à toi ou juste au temps mais l’important c’est que Birdie a l’air d’aller à peu près de nouveau. “Okay.” Et en plus elle est ok pour les shots. Tu te dis que ça va pouvoir aller que mieux avec l’alcool dans son système. T’es si bête. T’es chou. Tu te dis qu’elle doit avoir quand même quelques similitudes avec toi pour la gestion de crise. Au pire ce sera encore pire et ce sera un problème pour ton toi du futur. Tu n’y penses pas une seule seconde là.
“I’m sorry.” Elle est déjà en train de se relever. “I didn’t mean to make a scandal on your first big stage.” Tu souris en l’entendant car vraiment tu ne l’avais même pas vu comme ça. Vous avez des soirées souvent chaotique et ça n’en fait qu’une de plus au compteur. Surtout que Trevor va faire son super héros et une excuse de plus pour aller boire des shots. « Je réclame un dédommagement en shots. » Tu le dis pour rire mais si elle peut payer des coups tu le dis très sérieusement. Vous gagnez pas grand chose avec la musique et ton boulot de barman est bien mais pas top pour autant. Heureusement que y’a tes potes avec toi au boulot pour rendre le tout bien plus fun. Sans compter toute l’alcool qui t’entourent. Ok c’est pas mal en fait. T’es juste ingrat.
“I look scary, don’t I ?” Tu es en train de te remettre sur tes pieds aussi. « You mean, scarier than usual ? If so yeah. » Petit comique que tu es. « Let’s go get some free shots. » Gratuit parce qu’elle va payer oui oui. Asher elle est pas encore au top la Cadburry, tu peux y aller un peu moins fort sur les vannes ? It’s Birdie, she can take it. Tu te dis qu’elle doit préférer ça que d’être cajoler comme si elle était un sucre. Faut dire aussi que t’es pas le meilleur pour consoler et tu as clairement atteint ton quota de truc intelligent à dire ou faire pour changer son humeur. T’as même une belle idée à la con qui arrive, c’est de mettre la main sur quelques cachets pour aider Birdie à encore plus aisément se changer les idées. C’est juste normal à ton avis, surtout que y’en a un peu partout de ces trucs là dans des soirées comme celle ci. Il suffit de connaitre les bonnes personnes et c’est ton cas.
Tu te sens si stupide, si idiote. Tu ne comprends pas que tu ne sois pas un peu plus défendue. Que tu ne lui ai pas foutu un pain entre les deux yeux. Ce connard l’aurait mérité. Mais non, tu t’es montrée si faible, si émotionnelle. Tu as laissé les sentiments prendre le dessus, la peur surtout, mais il faut comprendre qu’il y a des choses que tu ne peux pas gérer, Birdie. Surtout pour quelqu’un comme toi qui est si intense, qui ressent beaucoup trop à tous les étages. Tu ne sais pas te maitriser, pas plus que les autres ne peuvent - except that one time. Ton estomac se tord, il se sert de dégoût et de crainte alors tu te raccroches à Asher. Il est ta bouée, ton oxygène en ce moment. Si lui n’avait pas été si loin de Brisbane, tu ignores où tu aurais atterrie. Tu aurais sûrement fait le tour d’Australie, un truc dans ce goût-là. Sur la trace de tes parents. Mais avoir la présence de quelqu’un est plus importante que jamais à tes yeux et tu as de la chance qu’Asher te fasse assez confiance pour que tu traines constamment dans ses pattes, en plus de son lit. En toute amitié, loin de toi l’idée d’aller plus loin avec celui que tu considères comme un frère.
« Je réclame un dédommagement en shots. » celui-là même qui te fait doucement sourire malgré l’envie qui manque, la tête baissée, les doigts en train de frotter les yeux. Tu essaies de minimiser la casse et surtout, tu n’as pas envie que ça soit écrit au milieu de la figure que tu viens de pleurer comme une conne. Encore heureux que le groupe d’Asher a une loge privée - pour la première fois, en plus, tu parles d’une entrée en matière. “Ce n’est pas ce qui manque ici pour en faire.” il y a de l’alcool gratuit dans le coin, non ? « You mean, scarier than usual ? If so yeah. » tu fais une moue boudeuse car tu sais qu’il exagère mais c’est Asher. Il ne va pas te traiter différemment et c’est bien pour ça que t’apprécies être dans ses environs quand t’es comme ça. Si tu as envie d’être prise au sérieux, tu le fais vite sentir. Ce n’est pas le cas ce soir où tu as envie de mettre cette épisode loin derrière vous. « Let’s go get some free shots. » l’alcool, c’est bien pour ça. “Okay.” t’as une confiance aveugle en Asher. Ton bras passe sous le sien après que t’es vérifiée dans le miroir que ta tête ne soit pas si affreuse - t’espère que le peu de luminosité suffira à masquer ton regard encore un peu rougi. “Profites pas de mon état de faiblesse pour me faire payer toute la boutique.” et surtout, c’est toi qui as besoin de réconfort donc ça devrait être l’inverse, non ?
Tu le vois le petit sourire sur son visage au fur et à mesure des conneries que tu dis. C’est parfait tu vas continuer dans ce sens là vu qu’elle a l’air de se sentir mieux. Ca aurait été quelqu’un d’autre tu aurais laissé la place à tout le monde pour jouer les épaules pour pleurer mais Birdie elle est bien trop importante pour pas que tu ailles au delà de ta zone de confort. Les sentiments tout ça c’est clairement pas ton créneau et tu préfères péter sur elle tel le petit con que tu es que de la consoler ouais. Il est loin le petit premier de la classe depuis qu’il chante dans un groupe de rock alternatif. Tu n’aurais certainement pas ce même lâché prise si tu étais encore à Brisbane avec l’ombre de tes parents au dessus de toi tout le temps. “Ce n’est pas ce qui manque ici pour en faire.” Manque juste l’argent oui et elle en a Birdie oui oui donc il n’en manque pas, elle a raison.
Elle fait la moue à ta boutade et tu te dis que shit apparemment elle est encore toute sensible ou un truc du genre. Elle le prend pas de la façon dont elle aurait dû. Tu espères qu’elle ne va pas se remettre à pleurer. Alors l’appel de l’alcool semble être ta perche pour te sauver de cette moue et des yeux presque larmoyants. “Okay.” Et ça fonctionne. Pfiou. Elle s’accroche à toi pour sortir de votre super loge privée. Tu es encore si fier de cette nouvelle étape de franchi. “Profites pas de mon état de faiblesse pour me faire payer toute la boutique.” Tu es choqué mais pas parce qu’elle ment, mais justement parce qu’elle a vu trop juste. « Tu commences à me connaître trop bien ça va pas ça. » Vous êtes si stupide tous les deux. Vous êtes adorables et y’a sûrement toutes les midinettes qui vont croire - encore - que Birdie est ta copine vu comme tu restes bien trop souvent avec elle que ce soit aux concerts ou juste comme ça. Sans compter que vous vivez ensemble et dormez dans le même lit. Tu n’en as que faire. Ca te fait des vacances c’est très bien d’ailleurs. Tu n’es pas aussi branché filles que tes potes. Tu le fais depuis toujours juste pour faire bien. Tout est dans l’image ouais… Heureusement que Birdie ne te voit pas comme ça. She already knows. Sait quoi Asher ? Nothing.
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