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Message(#)(alfly) losing touch EmptyDim 8 Mai 2022 - 21:07


@LILY KEEGAN & ALFIE MASLOW ⊹⊹⊹ console me in my darkest hour, could this be that the truth is always gray. caress me in your velvet chair, conceal me from the ghost you cast away.

Six semaines. Six semaines que les sourires adressés à Lily sonnent de plus en plus faux, que ses regards sont de plus en plus noirs, que ses intentions se veulent toujours plus mauvaises à l’intention de la brune qui partage, en quelque sorte, son quotidien. Une brune qui n’en remplace pas une autre, quoi que ses draps puissent en penser, quoi que sa présence quotidienne puisse laisser croire. Lily n’est pas Juliet ; il n’a jamais cherché à remplacer cette dernière – bien au contraire, il n’a eu de cesse d'essayer de l’oublier, mais force est de constater qu’un an après la rupture, elle s’impose toujours aussi régulièrement dans ses pensées. Lily aussi s’y est fait une place. D’abord de manière innocente, suite à cette colocation surprenante, mais pas incohérente. De manière plus intime, par la suite, quand leurs deux corps ne se croisaient pas seulement dans l’espace de cette maison à la lumière du jour, mais qu’ils se rapprochaient une fois la nuit tombée. Désormais, si Lily peut se féliciter d’avoir pris une grande place dans ses pensées, elle ne peut se vanter que ce soit pour les bonnes raisons. C’est désormais de manière obsessionnelle qu’il pense à elle. Lily n’est plus un passe-temps, un réconfort, une amante, peu importe le mot qui pourrait lui être associé suite à ce qu’ils ont partagé pas si rarement depuis quelques semaines, Lily est redevenue ce qu’elle a trop souvent été : une cible. Mais cette fois, les motivations d’Alfie semblent parfaitement raisonnées ; alors qu’il a appris de la part de Jules que les deux jeunes femmes s’étaient côtoyées, et, entre les lignes, que certaines révélations avaient pu être faites. Il n’en connait pas la teneur, mais il n’est pas stupide, Alfie, et Lily ne s’est probablement pas privée de faire l’inventaire de ses conquêtes seulement pour s’assurer que Juliet ne traînera plus dans les parages, elle qui n’a jamais vraiment fait partie de leur monde. Quoi qu’en dise Alfie, les mensonges dont il s’est rendu coupable à l’égard de son ancienne petite amie est la preuve qu’il ne lui a jamais laissé la même place qu’à Lily, quand bien même son amour pour elle était bien plus profond et sincère que pour la seconde. Il aurait pu sonder Juliet afin d’avoir de plus amples détails, il n’aurait pas été difficile d’user de chantage, échangeant des confessions contre d’autres – ou, à en croire son air désespéré au moment de sa visite, contre un peu d’attention de la part d’Alfie. Ce n’est pas qu’il ne veut pas lui offrir, c’est qu’il ne peut plus le faire. Il n’est plus supposé s’intéresser à elle, il a mis fin à cette relation un an plus tôt et il y a un aspect sur lequel il n’est pas de mauvaise foi : il veut la protéger. Peu importe s’il souffre autant qu’elle dans le processus, son seul objectif est cette finalité que, pourtant, il n’a pas réussie à concrétiser à en croire l’inquiétude sur son visage lors de leurs retrouvailles dans ce contexte particulier.

Six semaines. Six semaines qu’il serre le poing dans sa poche dès que Lily est dans la même pièce que lui, l’accalmie n’ayant lieu que sous les draps, la colère s’exprimant sous couvert de fantasmes que Lily a quelque peu appris à tolérer depuis qu’elle y participe. Six semaines, c’est long. Encore plus venant d’Alfred Maslow, peu réputé pour sa patience et sa capacité à se résonner. Il n’a jamais été de ceux qui pèsent le pour et le contre avant d’agir, qui n’ont pas une once d’impulsivité dans les veines. Bien au contraire, la situation aurait été différente que cette confrontation aurait déjà eu lieu le soir même des révélations de Jules. Mais, pour une fois, il a compris qu’il n’était pas invincible, et que son overdose le privait d’un répondant qu’il se doit d’avoir face à Lily, autant que de ses capacités de réflexion, celles dont il doit user pour s’assurer de battre Lily à son propre jeu. Les semaines ont passé, autant qu’une multitude d’idées qu’il a eu à l’égard de la jeune femme. D’une vengeance au sens propre du terme, visant à aller mettre le nez dans ses affaires, auprès de proches qu’il aurait su identifier. Mais ça aurait été trop doux, trop simple, trop similaire pour qu’il se vante d’un tel acte et qu’il reprenne l’avantage. Il aurait pu user des grands moyens, la blesser d’une quelconque façon, mais la violence n’a jamais vraiment fait partie de ses habitudes, sauf en cas de force majeure – et dans ce cas-là, il s’agit plutôt du frère Keegan. Il a cogité, Alfie, il a mijoté pour trouver un plan digne de ceux qu’il a toujours su mettre en place quand son désir d’égalité primait sur toute once de raison. Sa convalescence lui a offert un temps considérable pour y réfléchir, mais, finalement, c’est la perspective la plus simple de toutes qui s’est imposé à lui, aussi surprenant que ça puisse paraître. Une discussion. Une simple discussion, ou plutôt une confrontation, là où d’ordinaire il aurait réfléchi et peser ses mots des semaines à l’avance pour mettre une place une idée tordue dont il a le secret. Il ne l’a pas fait, parce qu’il se doit aussi d’innover quand il s’agit de Lily, qui le connaît probablement mieux qu’il ne se connaît lui-même. Il aurait été trop prévisible de soudainement lui poser des questions innocentes pour retracer son emploi du temps – ou pour fouiller dans ses affaires pour l’obtenir, car il connait suffisamment ses tendances bordéliques, opposées à celles, perfectionnistes, de Lily pour qu’il soit grillé en un rien de temps. Alors il a fait ce qu’il fait de mieux, il a prétendu. Il a joué avec ses nerfs exactement de la même manière qu’il ne le fait au quotidien, il a volé ses lèvres avec la même passion qu’il ne le faisait quelques nuits par mois, il l’a ignorée avec le même dédain dont elle a l’habitude quand les inévitables tensions de cette colocation bancale reprennent le dessus. Il a attendu, avec une patience qui ne lui ressemble pas, mais dont il est désormais habitué à force de mettre ainsi son corps et son esprit à l’épreuve, jusqu’à ce qu’il se sente en mesure de gagner le combat, le plus important parmi tous ceux qui les a déjà opposés, parce qu’il concerne Jules, parce qu’il s’agit du seul terrain dont elle n’aurait jamais, jamais, dû s’approcher.

C’est un jour comme un autre. Il n’avait pas prévu au préalable le moment d’attaquer, il n’a pas anticipé des jours à l’avance, ni même des heures à l’avance. Quand il s’est réveillé, il n’avait même pas l’idée en tête, comme souvent avec Alfie, les choses se veulent impulsives, spontanées, alors qu’elle s’apprête à quitter la maison. Pour le travail, pour des occupations personnelles, il se fiche bien, tout ce qu’il sait, c’est qu’elle n’a pas intérêt à partir, alors que ses pas se font plus rapides pour la rejoindre, son poing qui vient claquer fermement la porte d’entrée qu’elle vient d’ouvrir, sa main entourant encore la poignée. Elle se referme aussitôt tandis que ses yeux trouvent ceux de la jeune femme et que le regard qu’il lui adresse est celui qu’il a contenu des semaines durant, celui des mauvaises périodes, celui qu’elle est la mieux placée pour interpréter. « Tu vas aller nulle part, aujourd’hui, Lily. » Et tu as trente secondes pour faire marcher ton cerveau et t’offrir une porte de sortie en évitant de jouer à l’innocente. Mais tu le fais toujours, n’est-ce pas ?
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Message(#)(alfly) losing touch EmptyMar 10 Mai 2022 - 18:34

Enceinte. C’est ce que le premier test lui a appris, et les deux suivants ont confirmé. Sait-on jamais. Elle a connu bien trop de faux espoirs à ce sujet pour tomber dans le piège d’un faux positif. Pas alors qu’elle commençait pourtant à désespérer, neuf mois après la mort de Matt et son ventre éternellement vide de tout enfant à venir. Aujourd’hui, enfin, les choses changent. Aujourd’hui, enfin, elle retrouve un véritable sourire et des joues gonflées par le bonheur. Elle va être maman. Dans huit mois, neuf peut-être, elle va être maman. Enfin.

Lily descend les marches deux à deux, prenant pourtant grand soin de ne pas tomber. Elle doit prévenir Ezra, elle doit lui dire que lui aussi sera père, à nouveau, dans moins d’un an. Parce que oui, cette grossesse se passera bien. Cette grossesse doit bien se passer, parce qu’elle a déchanté à de trop nombreuses reprises pour accepter l’idée de recommencer cette descente infernale aux Enfers. Elle est bien trop parfaite pour avoir sa place aux Enfers.

Ses affaires sont rassemblées avec hâte mais sans précipitation ; elle a désormais toute une vie pour être heureuse et observer son ventre s’arrondir au fil des mois. En fond sonore, le pas lourd d’Alfie, éternellement incapable de se faire discret dans une maison pourtant bien assez grande pour deux, et même pour tous ses invités nocturnes. Elle le trouve changé sans pour autant en connaître la raison, sans doute parce qu’elle n’a de toute façon pas cherché à creuser: Alfie est Alfie et même pour elle, il reste un véritable mystère. Tout ce qu’elle fait, à sa manière, c’est s’assurer qu’il ne fasse pas de nouveau séjour à l’hôpital, sans doute en l’ayant constamment à l'œil. C’est une partie de leur colocation qu’elle s’assure bien de taire, certaine que ce qu’il se passe entre ces quatre murs ne regarde qu’eux. Et de toute façon, ce n’est pas une image qu’elle souhaite renvoyer, déjà bien au fait qu’elle aura du mal à jongler avec les jugements liés à son nouveau statut de femme enceinte et pourtant célibataire. Encore une fois, ce sera un problème pour plus tard, pour le moment encore occupée à gommer la distance la séparant de la porte d’entrée. Ezra va être père pour la seconde fois, et il sera terriblement formidable dans ce rôle.

D’une façon douloureusement inattendue, le poing d’Alfie vient refermer la porte et faire sursauter Lily par la même occasion, surprise par un tel geste de sa part. Elle n’avait pas entendu son pas se rapprocher, elle s’était encore moins attendue à une telle réaction de sa part. Le regard qu’elle lui tend, immense et clair, animé uniquement par la surprise, se heurte à celui toujours plus noir d’Alfie, hurlant d’une colère sourde qu’elle ne comprend pas. Ce n’est pas pour l’avoir observé pendant des semaines que cela change quoi que ce soit, de toute façon certaine que tout ceci n’est dû qu’à un de ses gigolos ayant refusé ses avances ou Dieu sait quoi dans le genre. Comment cela pourrait-il être la faute de Lily elle-même, de toute façon ? Elle n’a rien à se reprocher, comme à son habitude. « Tu vas aller nulle part, aujourd’hui, Lily. » Le premier réflexe de la jeune femme se résume à un soupir alors qu’elle ferme les yeux et détourne brièvement le regard pour le reposer sur la poignée de porte. “Alfie, j’ai pas le temps pour ça aujourd’hui.Ça, ce moment d’un soir engagé le soir de Noël, un soir s’étant transformé en une certaine récurrence après qu’il ait finalement abandonné l’idée de connaître les véritables intentions de Lily à son égard. Elle reste persuadée qu’il sait pourtant très bien ce qu’elle veut, cette unique chose qu’elle ne peut pas gagner en usant et abusant de son visage angélique et de ses tactiques machiavéliques - ou presque. Il sait très bien ce dont il en retourne mais feindre l’ignorance permet au moins encore de le rassurer sur l’idée que lui aussi, puisse finir par être père. Ce n’est pas le cas. Cela ne le sera pas.

Sa main se pose sur la poignée qu’elle tourne, se heurtant pourtant à nouveau aux idées contraires du brun. “Je sais pas pourquoi t’as décidé d’être en colère mais on en parlera ce soir, d’accord ? J’ai des choses à faire, là.” Elle doit aller annoncer à Ezra que sa vie va changer, alors peu importe quelle mouche vient de piquer Alfie, cela ne fait pas le poids. Et si elle feint l’innocence, alors tout ne peut que bien se passer et il en oubliera la raison de sa colère pour la laisser partir, n’est-ce pas ? "Tu as toujours ta main sur la porte." Laisse moi passer. Parce que ce geste n’était qu’un malheureux réflexe et que même s’il a bien des défauts, elle sait qu’elle ne craint absolument rien en sa présence et bien au contraire: il sera toujours là pour elle. Il l'a toujours été.
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Message(#)(alfly) losing touch EmptyMer 25 Mai 2022 - 22:48

Alfie, j’ai pas le temps pour ça aujourd’hui.” - « C’est pas ça la question et je te demande pas ton avis. » La première partie de sa phrase n’est pas à lier à la seconde ; parce qu’Alfie possède néanmoins des limites et que si ce ça était bien le sujet, évidemment qu’il lui demanderait son avis. Mais puisqu’il est question d’autre chose, où le fait d’outrepasser l’opinion de la jeune femme n’a rien d’illégal ou d’immoral, il ne s’en prive pas. Elle devrait le savoir, Lily, que lorsqu’il a une idée en tête il n’a pas le temps pour les contrariétés – et aujourd’hui, la brune apparaît comme l’une d’entre elles. Et pour une fois, son égoïsme et son impatience ont toutes les raisons de s’exprimer. Il ne s’agit pas d’un caprice qui s’exprime au détriment des autres ; et si sa volonté s’oppose vraisemblable à celle de Lily qui ne demande qu’à quitter cette maison, il a de très bonnes raisons de se mettre sur son chemin pour l’en empêcher. En réalité, la discussion pourrait attendre le lendemain si Lily n’a effectivement pas le temps pour ça aujourd’hui ; et peut-être même que ce serait bénéfique tant sa colère anime encore ses gestes. Mais vingt-quatre heures ne suffiront pas à apaiser celle-ci alors qu’elle bouillonne depuis des semaines et qu’il a attendu le moment opportun ; c’est maintenant, c’est ici et peu importe les désirs de Lily. Elle a piétiné les siens et le rêve silencieux d’une réconciliation avec Jules, alors il ne se montrera pas plus clément avec elle, parce qu’il n’a pas de raison de le faire. Il ne l’aurait jamais retenue contre son gré si elle n’avait pas décidé de mettre son nez au milieu d’affaires qui ne la concernent pas. Et l’on peut reprocher un nombre incalculable de choses à Alfie Maslow, il ne s’est jamais mis au-travers de sa relation avec Matt, quand bien même le brun lui semblait soporifique à souhait et ne méritait pas Lily à ses yeux. Il serait facile d’évoquer Callum pour justifier un retour de bâton, même tardif, mais aux yeux de l’anthropologue les deux situations sont différentes. Matt, aussi banal qu’il pouvait être, avait le mérite de faire le bonheur de Lily. Callum, lui, s’assurait d’en détruire chaque bribe ; Alfie s’est contenté d’agir parce qu’il le devait, parce que l’intégrité morale de la jeune femme n’était pas la seule chose mise en danger dans cette relation. Juliet, elle, ne lui a jamais fait de mal – bien au contraire. Elle est la seule chose de bien qu’il lui soit arrivé autant qu’elle est la seule à lui avoir parmi d’agir de cette même manière ; alors que Lily se permette de bousculer cet équilibre déjà précaire entre les anciens amants s’avère parfaitement injustifié. Et même s'il semble prêt à écouter ses justifications, il l’a, en réalité, déjà condamnée.

Je sais pas pourquoi t’as décidé d’être en colère mais on en parlera ce soir, d’accord ? J’ai des choses à faire, là.” Sa main cherche à se libérer de cette maison, mais il n’accède toujours pas à sa demande, Alfie. Elle ne devrait pas s’en surprendre, a priori il ne fait qu’appliquer la nouvelle règle qu’elle a élaborée derrière son dos, celle qui implique de faire selon sa propre volonté quand il s’agit des intouchables, de ces rares privilégiés qui ont toujours été épargnés par leur jeu aussi cruel que passionné. "Tu as toujours ta main sur la porte." Et elle y restera, alors qu’il n’est pas décidé à lui concéder la sortie et qu’au contraire, il vient lourdement appuyer sa silhouette contre la porte pour rendre son évasion encore plus difficile. Il n’y a plus seulement la porte à ouvrir, mais lui à dégager du chemin – bon courage. « Et je sais pas pourquoi t’as décidé de parler à Jules, mais on va en discuter maintenant, d’accord ? » Qu’il reprend sur un ton qui se veut plus léger, mais surtout bien plus ironique et froid que le sien et qui ne laisse pas de doutes quant à la colère, mêlée à de l’incompréhension il doit bien reconnaître, qui l’habite. Si Lily a toujours conservé la face auprès de celle qui partagé sa vie il y a de cela une éternité (c’est la douloureuse impression qu’il en a), il n’a jamais été dupe quant au fait que ses intérêts n’étaient pas toujours sincères. Peut-être parce qu’elles sont trop similaires, peut-être parce que Jules est restée alors que Lily n’avait plus la même place ni la même garantie de rester dans sa vie, peut-être parce qu’il n’y a rien d’autre à y voir qu’un feeling absent ; mais malgré tout ceci, il n’aurait jamais imaginé qu’elle puisse aller aussi loin. Et ça, c’est son ressenti en ayant eu qu’un bref résumé de la rencontre entre les deux jeunes femmes. Le reste, il le doit à des interprétations qui, à défaut d’être basées sur une vérité absolue, se base sur sa connaissance de Lily : et c’est du pareil au même, en réalité. Il lui laisse une seconde chance, autant qu’il se délecte d’observer son expression en ne daignant pas de jouer le mystère. Elle aura d’autant bien compris qu’elle ne peut pas feindre l’innocence une seconde fois.

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Message(#)(alfly) losing touch EmptyDim 29 Mai 2022 - 20:10

« C’est pas ça la question et je te demande pas ton avis. » Il répond trop rapidement, trop abruptement aussi. Ses mots sont tranchés, autant que semble l’être son avis sur la question. Prise de court, Lily fronce les sourcils par étonnement, n’ayant pas autant à jouer un rôle avec lui qu’avec le reste du monde. Pourtant, elle en vient à une conclusion rapide et facile: il s’est levé du mauvais pied, il est de mauvaise humeur. Peu importe, tant que la faute est sienne et que Lily, comme à son habitude, n’a absolument rien à se reprocher. Elle estime déjà que son humeur du moment n’a que peu d’importance, pour ne pas dire aucune, et qu’elle a surtout bien mieux à faire ailleurs, c’est-à-dire annoncer à Ezra qu’il s’apprête à devenir de nouveau père. Ce n’est pas le genre d’annonce qu’elle veut ou peut repousser, surtout pas si Alfie l’exige d’une façon aussi rude.

La main qu’il a posée sur la poignée de porte l’empêche de l’actionner à son tour, maladresse qu’elle lui rappelle d’une voix sans timbre. Il ne fait que jouer, Alfie, comme toujours. Il s’en lassera rapidement. C’est un mensonge auquel elle arrivait à croire sans trop de mal jusqu’à ce qu’il impose son corps tout entier entre elle et la porte de sortie, l’empêche désormais de tout son poids de l’ouvrir. Sa propre main reprend place contre son corps et, par réflexe, elle esquisse un pas en arrière. « Et je sais pas pourquoi t’as décidé de parler à Jules, mais on va en discuter maintenant, d’accord ? » Silencieusement, elle hurle une insulte. Fait chier. Il allait le savoir, bien sûr, mais elle pensait pouvoir garder ce cinquième as dans sa poche. Elle ne pensait pas ces informations là en sa possession et pourtant oui, bien sûr que Jules allait lui en parler. Bien sûr qu’il allait le savoir rapidement. Depuis quand est-ce qu’il feint l’innocence, même ? Il n’a pas la tête de quelqu’un qui vient de l’apprendre, c’est évident. Tout comme son comportement des dernières semaines est examiné à la loupe autant qu’à la vitesse de l’éclaire. Il savait. Depuis longtemps. Nouvelle question: pourquoi n’a-t-il rien dit ? Elle sait, elle, ce qu’elle avait à gagner à garder le secret plus longtemps. Mais lui, qu’avait-il à gagner ? Question sous-jacente: pourquoi aujourd’hui ? Pourquoi aujourd’hui, alors qu’elle vient d’apprendre qu’elle est enceinte et que son monde n’a jamais réellement été aussi parfait, a-t-il encore pour obsession de le briser ? Aux questions qui s’entassent dans son esprit se mêle le sourire doux et faux qu’elle arbore désormais, prenant le temps de replacer une mèche derrière son oreille grâce à son index, penchant légèrement la tête. “On a juste parlé entre filles.” C’est une autre mèche qu’elle replace maintenant, derrière son autre oreille. Elle dit vrai, pour une fois, et rien de tout ceci n’avait été prévu à l’avance. Pourtant, elle n’a pas su faire machine arrière face à l’immense opportunité qu’avait représenté la possibilité d’avoir une discussion avec Jules, surtout dans un tel contexte de vulnérabilité. “Je lui ai pas dit que tu me faisais bien plus l’amour qu’elle ne l’a connu pendant des années avec toi, sois rassuré.” Lily reste Lily, et même face à lui elle n’aura pas des mots tels que coucher avec. C’est vulgaire, c’est immoral. Cela fait d’elle un objet dont il peut disposer à sa guise alors qu’elle reste encore persuadée de mener la danse, à commencer par le fait qu’elle soit la seule des deux à connaître la véritable raison de toutes ces nuits passées ensemble. Elle dit faire l’amour, aussi, parce que cela lui donne un statut et une importance toute autre, quand bien même elle sait qu’elle ne peut pas y prétendre. C’est à Jules qu’il faisait l’amour, indubitablement, mais c’est aussi elle qu’il a perdue, trop égal à lui-même et enclin à l’autodestruction. Elle ne pouvait pas suivre, pas survivre non plus. “Laisse moi passer maintenant, tu as passé des mois à détruire ton couple, tu peux encore attendre jusqu’à ce soir.” La voix est douce, et si elle parlait dans une langue étrangère alors n’importe qui aurait pu penser à un au revoir délicat, à un “passe une bonne journée” agrémenté de quelques mots de plus.

Un peu plus assurée, elle fait de nouveau un pas en avant, soutenant son regard, relevant le menton. “Elle n’a rien appris de nouveau. Si elle te connaît vraiment, elle devait déjà s'en douter." Simplement, Lily n'a fait que confirmer des doutes qui n'auraient jamais dû en être. Elle a abrégée ses souffrances, voilà ce qu'elle a fait, et si elle s'est retenue de faire plus (pire), ce n'est que par respect pour la jeune femme contre qui elle ne tient fondamentalement pas de reproches. Pour le moment. Sa main se pose contre l'épaule d'Alfie, le poussant sans force réelle, encore certaine qu'il finira par lâcher l'affaire, quitte à avoir cette discussion hurlée au milieu de la rue.
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Message(#)(alfly) losing touch EmptyJeu 16 Juin 2022 - 21:14

Quand bien même la brune aurait le temps pour ça qu’Alfie n’aurait pas été intéressé. C’est assez rare pour être souligné, ça l’est d’autant plus que, par le passé, le sexe lui a autant servi d’exécutoire que de motif de réconciliation. Mais ce soir, sa relation avec Lily, si difficile à décrire, vient de prendre un tournant qu’il n’aurait jamais imaginé. Il en a ressenti, pourtant, des émotions contradictoires à l’égard de la jeune femme au cours des dernières années. D’une certaine forme d’amour que beaucoup pourraient considérer comme problématique à une véritable colère dictant son attitude à son égard. On pourrait croire que les sentiments d’aujourd’hui s’intégrent sous ce versant ; mais la colère n’est qu’une infime partie de ce qu’il ressent. Bien sûr qu’elle est présente, bien sûr que l’innocence avec laquelle elle le regarde et l’ignorance qu’elle prétend ne fait que transformer, petit-à-petit, celle-ci en véritable haine. Mais au-delà de ça, c’est surtout une surprise autant qu’une déception qui animent sa décision de la confronter. La rage est sous-jacente ; mais le problème réside presque plus dans son aveuglement. Il n’est pas du genre à l’être, pourtant, Alfie. Il est celui qui aveugle les autres, et non l’inverse. Il le fait dans le cadre de son travail, parfois dans le privé, souvent sous couverts de raisons qu’il est bien le seul à trouver parfaitement justifiée. Et ce sont lesquels, ces justifications à elle ? Pour quelles raisons elle s’est sentie obligée de discuter avec Jules de cette nouvelle colocation ? De celui qu’il est devenu depuis leur rupture ? Le temps qu’il a laissé passer visait aussi à tenter, désespérément, de trouver des excuses à Lily, là où bien d’autres n’auraient pas eu la même clémence de sa part. Elles n’avaient même pas besoin de parfaitement tenir la route ; elles auraient pu être complètement bancales qu’il aurait pu se contenter puisqu’il s’agit de Lily. Celle à qui il ne laisse jamais rien passer, pour la version officielle ; alors qu’officieusement elle est bien celle qui a le droit à tous les écarts possibles. Elle aurait même pu avoir le droit à celui-ci, s’il avait pu l’expliquer, c’est dire. Mais ses pensées n’ont jamais réussi à statuer sur des raisons considérées comme valables et la clémence s’est transformée en désir de vengeance. Il ne sait seulement pas encore comment s’y prendre – non pas parce qu’il manque d’imagination ou qu’il a des scrupules, mais parce qu’il n’a pas encore trouvé quelque chose à la hauteur de ce qu’il considère comme une trahison. Et pour qu’Alfie emploie ce mot, lui qui pourtant comprendrait parfaitement un tel comportement de la part des autres puisque sans planter un poignard dans le dos des autres il est souvent celui qui leur tourne le dos quand ça l’arrange, c’est que la situation a atteint une gravité à laquelle il ne s’attendait pas. Pas même en considérant qu’il s’agit de Lily, de sa relation avec elle qui, pourtant, en a connu des extrêmes.

Ses yeux ne quittent pas le visage de la jeune femme alors qu’il la sonde comme si elle était l’autorité contre laquelle il est supposé se battre dans le cadre de sa profession. Celle qu’il prendra plaisir à défier et, idéalement, à mettre à terre. Lily, qu’il a tant de fois prétendu vouloir abattre et qui a toujours eu une immunité au moment de porter le coup final. Mais pas cette fois, pas alors qu’elle s’en est directement prise à celle qui possède réellement les clés d’un cœur que Lily a souvent cherché à apprivoiser, d’une façon ou d’une autre, sans jamais y parvenir totalement. “On a juste parlé entre filles.” C’est un éclat de rire froid qui s’échappe d’entre ses lèvres. « Ne me prends pas pour un idiot, je sais très bien ce que ça veut dire ‘’juste parlé’’ en langage Lily Keegan. » Ce n’est jamais aussi innocent que c’est prétendu, oh non. Elle peut bien l’accuser de tous les maux, d’être le plus grand manipulateur du siècle, de maîtriser ses mots mieux que personne, le fait est qu’elle est tout aussi douée que lui dans le domaine, si ce n’est plus, parce qu’elle a le mérite d’avoir l’air angélique qu’il ne possède pas, de son côté. Il n’y a qu’à s’arrêter un instant pour l’observer ; elle et ses mèches soigneusement replacées. Il ne manquerait plus qu’elle esquisse un léger rire et se morde la lèvre qu’elle serait presque la parfaite héroïne de comédie romantique qui tente de minauder pour qu’on oublie ses erreurs. “Je lui ai pas dit que tu me faisais bien plus l’amour qu’elle ne l’a connu pendant des années avec toi, sois rassuré.” Il peut presque la croire, compte tenu du fait que Lily est loin d’être celle qui fanfaronnerait de ses exploits sexuels. « Tant mieux, parce que ça aurait été un mensonge. » Qu’elle ne se donne pas une importance que, pourtant, elle possède, mais qui se doit désormais d’être minimisée. C’est bien à Jules qu’il fait l’amour, faisait l’amour, et même s’il n’a pas tenu le compte, il est évident que si compétition il devait y avoir, elle la gagnerait sans difficulté. Lily, quant à elle, est une femme avec qui il a fait l’amour, aussi, mais qu’il se contente désormais de baiser, parce que la vulgarité permet toujours plus de la tenir à distance maintenant que c’est une nécessité. “Laisse moi passer maintenant, tu as passé des mois à détruire ton couple, tu peux encore attendre jusqu’à ce soir.” Il se redresse, Alfie, son dos quitte la porte pour se rapprocher d’elle, son regard qui la fusille autant qu’il le peut – il n’a pas besoin de faire beaucoup d’efforts tant c’est naturel. Loin de vouloir lui confirmer qu’il est déstabilisé par sa soudaine assurance sur la question, il finit par rétorquer, sarcastique : « c’est justement ça, le truc, Lily. C’est moi qui a passé des mois à détruire mon couple. Toi, au milieu de tout ça, t’es personne, tu m’entends ? » Ce n’est pas un triangle amoureux, ce n’est pas un trouple ou une relation libre ; Lily n’a pas de rôle à jouer dans cette configuration-là. Dans d’autres, oui, elle n’aurait aucune raison d’être qualifiée comme étant personne, mais l’heure n’est absolument pas aux compliments glissés entre deux provocations. “Elle n’a rien appris de nouveau. Si elle te connaît vraiment, elle devait déjà s'en douter." La main de Lily vient prendre place sur son épaule et là où ce contact ne l’aurait pas dérangé des semaines plus tôt, à cet instant cette proximité le brûle ; et il ôte sa main de la sienne sans la moindre délicatesse. « Donc tu n’as pas fait que ‘’juste parlé’’. » Parce qu’on apprend rien de nouveau quand on discute de la pluie et du beau temps et elle vient d’admettre implicitement que certaines choses ont été dites. « Qu’est-ce que tu lui as dit, au juste ? » Il préciserait bien qu’elle ne sortira pas de cette maison tant qu’il n’aura pas de réponses, mais ça paraît assez évident. Néanmoins, il concède à faire un pas en arrière, croisant ses bras sur son torse. On ne fait que parler, nous aussi, Lily. « Je veux juste savoir. » Vraiment, rien d’insurmontable ; ça devrait être à sa porte puisqu’elle aussi elle a juste discuté avec Juliet, en toute innocence, comme il le fait à cet instant, évidemment.

@Lily Keegan (alfly) losing touch 1949770018
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Message(#)(alfly) losing touch EmptyVen 17 Juin 2022 - 19:08

Il sait. Il ne sait pas exactement comment, pourquoi, quand, mais il sait. Lily a parlé, elle s’est infiltrée dans l’esprit de Jules, elle en a fait ce qu’elle voulait. Peu importe ce qu’elle a dit, peu importe ce qu’elle voulait faire, le résultat reste le même: désormais, la seule femme bien qui a un jour composé sa vie s’est éloignée de lui, rendant un peu moins probable encore un possible retour dans sa vie. Oh, quel dommage, lui qui était si heureux auprès de sa chère et tendre Jules, sa si précieuse et si parfaite petite-amie, la seule pour qui il tentait véritablement d’être bon, à défaut d’y parvenir. « Ne me prends pas pour un idiot, je sais très bien ce que ça veut dire ‘’juste parlé’’ en langage Lily Keegan. » Bien sûr. Elle se doutait qu’il réagirait ainsi autant qu’il ne la croirait pas sur parole, et il a bien raison. Sa place était la sienne tant qu’elle la possédait, mais maintenant qu’elle l’a laissée vacante, Lily a décidé qu’elle ne la retrouverait pas. Si elle était vraiment une aussi bonne présence que ça pour Alfie, même lui n’aurait pas fini par la repousser comme il le fait toujours ; n’est-ce pas ? Si elle était si spéciale, il l’aurait gardé à ses côtés, et puisqu’il ne se rend pas lui-même compte que sa Précieuse Jules n’était pas la bonne, Lily se doit d’intervenir elle-même. A sa façon. Juste en lui parlant.

Pourtant, lui avouer ce sur quoi la discussion a réellement tourné serait trop simple, trop facile, trop peu amusant - trente années passées à évoluer près de lui, elle n’a pas su s’en sortir indemne et la voilà qui cherche le jeu là où elle ne devrait pas. « Tant mieux, parce que ça aurait été un mensonge. » Elle utilise des arguments bas, il répond avec les mêmes armes. Cela ne ressemble pas à Lily Keegan alors elle n’ira pas plus loin, mais ce n’est pas sans le penser. L’enfant qu’elle porte pourrait tout aussi bien être celui d’Alfie et pour cette simple raison, elle sait tenir une place particulière à ses côtés, non parce qu’elle a retrouvé des draps qu’il a souillé avec Dieu sait combien de personnes avant elle mais bien parce qu’elle le fait, encore et encore, et qu’elle est la seule à avoir le droit de rester auprès du virevoltant Maslow. Surtout, elle ne répond pas parce qu’elle n’a aucune envie de livrer bataille aujourd’hui, bien trop impatiente à l’idée de parler à Ezra de l’annonce de sa grossesse et partager cette merveilleuse nouvelle avec lui. Plus que jamais, le couple (anciennement formé) d’Alfie et Jules ne l’intéresse pas, quand bien même elle n’en oublie pas son plan initial, simplement repoussé d’une journée. Elle n’est pas celle dont il a besoin, et ce même si Lily n’est pas certaine qu’il puisse réellement trouver une personne qui lui convienne. Alors, elle veut sortir. Ils auront cette discussion plus tard: ce ne sont pas quelques heures qui changeront quoique ce soit pour lui.

En trombe, il lui fait pourtant rapidement comprendre qu’elle a perdu le droit de mettre un terme à la conversation à l’instant même où il l’a débutée d’une telle manière. Il relève avec force son dos de la porte, le regard plus noir que jamais alors que Lily fulmine intérieurement à l’idée de devoir se cambrer légèrement pour l’observer dans les yeux. En aucun cas elle n’accepterait de laisser son regard se détourner du sien et ainsi perdre cette bataille silencieuse qui ne semble pas payer de mine. « C’est justement ça, le truc, Lily. C’est moi qui a passé des mois à détruire mon couple. Toi, au milieu de tout ça, t’es personne, tu m’entends ? » La sentence est bien plus difficile à accepter lorsqu’il se contente de lui montrer avec désinvolture qu’elle n’est personne, raison pour laquelle elle ravale sans difficulté les mots qu’il a envers elle. Il évolue dans un monde sans dessus dessous auquel elle continue de réfuter sa propre appartenance aussi, raison pour laquelle elle se permet de juger ses paroles avec un dégoût tout aussi faux que surjoué. Le plan est en marche, la graine a été plantée dans l’esprit de Jules et rien ni personne ne pourrait l’en retirer désormais, pas même Lily si elle le voulait. Le fait est qu’elle ne le désire pas le moins du monde. “Je te demande rien Alfie.” Et certainement pas le droit de prendre part au jeu, tout comme lui n’a jamais demandé sa permission pour donner son avis sur les relations de la brune. Simplement, sa stratégie d’attaque, éternellement trop frontale, ne permet pas les sournoiseries et autres bassesses qui font le quotidien de Lily. Elle ne lui demande rien, et surtout pas son consentement, ni même son accord.

La main qu’elle dépose contre son épaule sans même s’en rendre compte, encore et toujours pour tenter de se frayer un chemin vers l’extérieur, est rapidement repoussée par celle qu’Alfie impose par dessus. Une fois de plus, le geste ne l’étonne finalement pas tant que ça, raison pour laquelle elle se contente de lui accorder un simple regard, de toute façon bien trop consciente qu’il ne risque pas d’abandonner le sujet Jules. « Donc tu n’as pas fait que ‘’juste parlé’’. » Elle a juste parlé, simplement chaque mot avait au préalable été longuement pensé et anticipé. Au fond, pourtant, elle s’est uniquement contentée de lui parler. Ce n’est pas comme si elle pouvait se mettre en tête de lui voler l’amour de sa vie pour faire d’elle sa propre petite-amie ; quelle idée. Lui parler est bien suffisant et l’observer s’auto détruire et leur relation avec est assez jouissif. « Qu’est-ce que tu lui as dit, au juste ? Je veux juste savoir. » Peu importe à quel point il est imposant, lui et ses yeux noirs, lui et ses bras croisés, Lily n’accepte pas l’idée de se démonter face à lui, raison pour laquelle elle répond avec autant de force que possible, ses yeux jaugeant les siens. “Tu sais qu’elle essaye de tomber enceinte ?” Elle a joué avec Jules, rien ne l’empêche de jouer avec Alfie aussi et d’ainsi parfaitement brûler la corde par les deux bouts. Pourtant, elle mesure encore les conséquences de ses actions, consciente que c’est une information qui aurait déjà pu être portée à sa connaissance: bien sûr qu’ils ont dû parler d’un projet d’enfant, à un moment ou à un autre de leur vie de couple, ne serait-ce que pour qu’il statue fermement ne pas en vouloir.

Sans lui laisser davantage le temps de la parole et encore moins de la réflexion, Lily consent finalement à répondre à sa toute première question. “Elle sait qu’on vit ensemble.” Mais ça, cela n’a de toute façon rien d’un secret, n’est-ce pas ? Libre à elle de penser ce qu’elle veut de la façon dont ils occupent leurs soirées depuis plusieurs mois maintenant. “Elle sait que tu fais un petit manège avec tes gigolos.” Lui qui, sans doute aucun, préfère ramener des amants masculins en nombre simplement pour enrager davantage Lily et la voir tous les chasser dès qu’ils osent mettre le moindre pied en dehors de la chambre. “Elle sait que tu passes à autre chose pour pallier au chagrin.” L’emphase est donnée sur les termes qu’elle a utilisés avec Jules au mot près. Il ne passe pas à autre chose, Alfie au coeur brisé, il tente simplement de l’oublier en accumulant les conquêtes, comme si cela avait un jour réellement fonctionné - et ce n’est pas à Lily qu’il faut demander tant elle n’a pas d’expérience dans le domaine et n’en veut pas non plus. “Je lui ai arrangé une soirée avec un bon ami. Américain, surfeur, beau parleur.” En somme, quelqu’un que n’importe quel autre homme détesterait tant il peut aisément collectionner les conquêtes par simple envie. Un autre homme qui n’a rien à voir avec Alfie, et peut-être qu’effectivement elle pourrait finir par être heureuse à ses côtés.

Elle te mérite pas.” L’envers du décor est rapidement dévoilé par une Lily qui se sent soudainement pousser des ailes, sa main rejoignant la joue d’un Alfie trop peu enclin à un contact de sa part pour que ce soit une bonne idée. Elle se voile pourtant la face avec aisance, croyant avoir gagné une place à ses côtés qui ne sera jamais sienne. Ses doigts glissent doucement contre sa peau, son pouce caressant sa joue comme pour le rassurer, comme s’il était n’importe qui ayant besoin d’un peu de réconfort. C’est ce qu’il se passe après une rupture, non ? “Elle te connaît pas comme moi je te connais.” Elle est de ceux qui vont et viennent dans sa vie, elle devrait simplement s’estimer chanceuse d’être encore en vie, justement. “Elle ne reviendra pas.” Et ce n’est pas une annonce qu’elle fait là, Lily. Dans son ton se lit l’empathie, la douceur. C’est comme annoncer à un enfant que le monstre de ses cauchemars est partie pour de bon ; simplement elle n’a pas la même vision desdits monstres que lui en a.
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Message(#)(alfly) losing touch EmptyJeu 14 Juil 2022 - 14:54

⚠ trigger warning : violence

Elle a tout d’une poupée, Lily, avec sa robe bien repassée, ses grands yeux bleus, son sourire charmant et ses joues poudrées. Elle a tout de la douce créature qui saurait charmer le monde entier comme elle l’a toujours fait, en réalité ; qui serait dupé par l’innocence présumée de la brune. Alfie n’est pas le reste du monde ; Alfie n’est pas dupe. Parce qu’il a été celui qui l’a façonnée, en partie – il ne le dira jamais, à ses yeux il s’est contenté de l’aider à atteindre son plein potentiel. Elle joue l’ignorance, Lily, quand elle a toujours été la pire d’eux trois – le prénom du troisième ne peut être cité sans risquer l’explosion du second protagoniste de cette histoire – parce qu’elle a voulu prétendre à une vie banale pour masquer ses travers. Mais ils sont là, invisibles pour le reste du monde, parfaitement reconnaissables pour un Alfie qui possède les mêmes, qui lui a imposé de se calquer sur les siens autant qu’il s’est calqué lui-même sur ceux de Lily. Et la poupée ne dupera pas son auditoire, aujourd’hui, alors que son seul public se compose d’Alfie – et lui, il ne veut pas seulement l’admirer, cette jolie poupée. Non, à ses yeux il ne s’agit ni plus ni moins d’une marionnette, d’un jouet qui s’est découvert une autonomie et une individualité dont elle n’était pas supposée bénéficier, pas aujourd’hui du moins, pas alors que cette prise d’indépendance se fait à son dépend. Il ne veut pas qu’elle sorte indemne de cette bataille qu’elle a initiée malgré elle. Il n’a jamais eu le goût de belles choses ; ça vaut pour les autres autant que lui-même. Il s’aime autant qu’il aime les autres quand ils sont ébranlés, quand les failles se dessinent et qu’il peut en faire ce qu’il veut ; les caresser, les compléter, les accroître, les maîtriser. De ce jeu qu’elle vient d’accélérer, Lily n’en ressortira pas indemne, parce qu’il ne s’agit pas d’une possibilité envisagée par l’anthropologue. Son destin sera celui qui va de pair avec le rôle qu’elle s’essaie à jouer ; la poupée n’aura d’autre issue que d’être ignorée, malmenée, et peut-être même qu’elle finira abandonnée.

Pour un temps. Parce qu’il n’est toujours question que de temps avec Lily ; parce que l’abandon qu’il lui réserve n’arrive jamais à être une fatalité, parce qu’il revient tôt ou tard sur sa décision, parce qu’à chaque fois qu’il la malmène il le regrette aussitôt, parce qu’à chaque fois qu’il l’ignore il ne fait en réalité que lui accorder toute son importance, comme à cet instant. C’est une question de temps parce que cette conversation aurait pu être la leur voilà des semaines, mois, auparavant s’il s’en était donné les moyens. Il se cache derrière ceux-ci, mais quid de sa volonté ? Oh, bien sûr qu’il a la volonté de la confronter, de lui mettre le nez dans ses erreurs comme on met le nez d’un félin dans ses besoins – jamais pour être méchant, toujours pour donner une leçon. Si cet aspect est indiscutable, il n’en va pas de la sentence qu’il lui réserve. Parce qu’elle a outrepassé une ligne, Lily, de celle qu’il pensait fixe. Il a lui-même dépassé celle-ci quand Callum était encore dans le paysage – mais si on lui demande, ses actes étaient parfaitement justifiés et encore aujourd’hui il l’assurera à qui tenterait de prétendre le contraire. Callum n’est pas Jules ; Callum mérite d’être un dommage collatéral quand Juliet ne le mérite pas et ça, Lily ne pourra jamais le justifier. C’est sa volonté à la punir – sans arrière-pensées, cette fois-ci – qui l’a probablement amené à faire ainsi durer le suspense ; quand bien même il se cache aussi derrière le fait d’avoir imaginé une revanche à la hauteur. Sa créativité n’a pas de limite, d’autant plus quand il s’agit de faire ce pour quoi il est le plus doué malgré lui ; atteindre les autres autour de lui. S’il l’avait voulu, la condamnation serait tombée bien plus tôt ; mais c’est parce qu’il sait que celle-ci est à vie qu’il n’a pas réussi à rendre son verdict plus tôt.

Et Lily est une mauvaise accusée. Autant parce qu’on aurait pu croire qu’elle saurait tromper le jury avec sa douceur, son ingéniosité et son casier vierge que parce qu’il aurait souhaité que jamais elle ne se retrouve sur un tel banc, encore moins face à lui. Parce que le choix ne vise pas uniquement la manière dont il lui fera regretter ses actes, mais aussi de se ranger du côté d’une femme qui a bouleversé son existence alors qu’elles sont deux à prétendre à ce titre. Et la gagnante a été désigné, elle a été désignée il y a sept ans quand elle est entrée dans sa vie, elle a été concrétisée il y en a deux quand elle en est sortie. “Tu sais qu’elle essaye de tomber enceinte ?” À moins que ce ne soit lui qui soit sorti de celle de l’ancienne bibliothécaire ? « Projette pas tes désirs sur elle pour te sauver. » N’essaie pas d’inventer une situation sous la panique en t’inspirant de la tienne, Lily. Jules ne peut pas tomber enceinte. Pas parce qu’elle n’en est pas capable ; mais parce qu’il n’est pas à ses côtés pour tenir ce rôle – sa mauvaise foi faisant volontairement abstraction de la manière dont il s’est lui-même désisté de cette tâche. L’évidence n’en est une que pour lui : évidemment que Jules a renoncé à ce projet à la minute même où il n’était plus dans le paysage, sans considérer que c’est exactement parce qu’il n’en fait plus partie qu’elle peut se permettre de le concrétiser. L’égoïsme d’Alfie n’est pourtant pas appelé à la barre à cet instant et c’est la surprise qui occupe tout l’espace, mêlée à une frustration et une incompréhension qu’il se refuse de rétablir, tant la vérité fait mal : Jules est passée à autre chose. C’est tout ce qu’il lui a toujours souhaité, c’est même ce qu’il lui a craché au visage lors de sa visite à l’hôpital ; mais il gardait le précieux espoir qu’elle n’en ferait rien. Parce qu’il est ainsi, Alfie, parce que s’il ne peut pas être heureux, alors les autres n’ont pas le droit de l’être non plus. Parce que son bonheur prime sur celui des autres, parce qu’il faisait celui de Jules autant qu’elle faisait le sien et que cette façon de penser n’avait pas de raison d’être conflictuelle avant cette annonce.

Elle sait qu’on vit ensemble.” C’est le dernier de ses soucis qu’elle le sache ou non ; la parfaite Lily aurait néanmoins pu l’inviter à une crémaillère, n’est-ce pas ? “Elle sait que tu fais un petit manège avec tes gigolos.” Sa mâchoire se serre à ces mots. “Elle sait que tu passes à autre chose pour pallier au chagrin.” Son estomac aussi. “Je lui ai arrangé une soirée avec un bon ami. Américain, surfeur, beau parleur.” Et son cœur se joint à eux. Elle avait déjà un beau parleur à son service, Juliet, elle pourrait encore l’avoir si ses belles paroles ne l’avaient pas induit lui-même sur le mauvais chemin. Il aimerait croire qu’il ne s’agit que de ça, d’un concours de circonstances et de mauvaises décisions, mais encore une fois ce serait négliger le rôle de sa volonté là-dedans. Ce qui est certain, c’est que celle-ci ne peut tolérer le bonheur de Jules dans les bras d’un autre que lui. Ce n’est même pas de la possessivité ; et il aurait préféré plutôt que d’avoir à accepter la vérité, et le fait que l’amour a tout à voir là-dedans quand il était le premier à s’en moquer – sans jamais nier ses sentiments à l’égard de Juliet, mais en se persuadant que ceux-ci pouvaient être effacés aussitôt une relation terminée. Deux ans plus tard, force est de constater que ce dont il s’est toujours moqué a fini par l’atteindre lui-aussi.

Elle te mérite pas.” Ce sont désormais ses poings qui se serrent à ces mots. Ce serait mentir que d’affirmer que de tels propos sont une surprise ; ils ne le sont pas. Ils sont sûrement retournés pour ce que Lily ne dit pas. Si Jules ne mérite pas Alfie, c’est parce qu’elle est trop bien pour lui ; ce ne sera jamais l’inverse.  Dès la minute où Alfie a croisé le regard de Juliet, il savait qu’il ne la méritait pas et il l’a toujours su tout au long de leur relation. Elle était trop différente, trop généreuse, trop bienveillante, trop douce, trop aimante, trop conciliante ; elle était trop quand il n’était pas assez, pas assez impliqué, pas assez engagé, pas assez présent, pas assez communicant. Ça ne pouvait pas marcher sur le long terme entre eux et le brun l’a toujours su, sans jamais vouloir l’avouer, pas même au moment d’obliger leurs chemins à se séparer. La vérité, c’est que la personne qui pourrait le mériter n’a pas encore été trouvée – il faudrait un sacré hasard pour qu’il tombe sur aussi dérangé que lui. Même Lily n’arrive pas à faire face, à être à la hauteur malgré ses doigts qui glissent contre sa peau, ce geste qui pourrait presque le persuader du contraire. “Elle te connaît pas comme moi je te connais.” Et c’est peut-être pour ça qu’il aimait autant Jules. Parce qu’elle ne voyait pas la personne qu’il était réellement, mais seulement celle qu’il voulait être à ses yeux. Elle portait sur lui un regard différent de celui qu’on lui a toujours adressé et loin d’être apprécié par simple effet de valorisation, c’est surtout parce qu’il en avait besoin. Parce qu’il était amoureux d’elle autant que de la sensation qu’elle parvenait à faire naître en lui, celle de pouvoir être un autre quand toute sa vie il n’avait jamais su l’être, alors que paradoxalement il s’est toujours défendu de vouloir changer. Mais avec Jules, cette possibilité était crédible, presque effective, et il pouvait s’oser à le reconnaître sans que ce soit perçu comme la plus fantasque de ses idées.

Et en quelques phrases, Lily n’est plus détestée pour ce qu’elle a fait. Ni pour ce qu’elle a dit à Jules, ni pour les propos qu’elle lui tient. Elle n’est pas sauve pour autant, oh non, elle est désormais haïe pour ce qu’elle lui fait réaliser. Et c’est pire que tout ce qu’elle a bien pu lui faire par le passé. C’est pire que tout ; parce que la douceur dans sa voix tranche avec la brutalité de sa réalisation. Elle aurait pu lui hurler les mots, elle aurait pu l’insulter, elle aurait même pu le frapper que l’effet n’aurait pas été le même. Parce que derrière tout ça, il aurait su qu’elle cherchait à le blesser alors qu’à cet instant elle ne cherche qu’à l’aider. Et il sait. Alfie sait aussi qu’il ne devrait pas se laisser bercer par les croyances qu’il peut avoir concernant Lily car elles sont souvent erronées, mais il est irraisonné à cet instant, quand elle finit par lui adresser le coup de grâce, celui qui lui pulvérise le cœur, de son empathie la plus marquée : “Elle ne reviendra pas.’’ qui se heurte au silence du principal concerné. Et le silence n’est jamais bon signe quand il provient d’Alfred Maslow. Un silence qui dure, durant lequel il prend le temps de procéder à l’information autant que de contenir cette rage qui n’a d’égal que le mutisme dans lequel il s’est plongé dans une (rare) tentative de se raisonner. Lily n’est pour rien ; Lily est la fautive de tout, il passe d’un extrême à l’autre sans choisir celui qu’il préfère, sans non plus réussir ce qu’il souhaitait entreprendre quand ses doigts viennent se glisser autour du cou de la jeune femme en un geste inconsidéré, qu’il ne prend même pas conscience quant à savoir s’il serre sa prise ou non, quant à l’ampleur de son acte alors que la virulence de celui-ci accole la jeune femme à la porte alors que sa main libre vient abattre le bras de la jeune femme contre la même porte et la maintient fermement, non pas pour s'assurer qu'elle ne lui échappe pas, mais pour traduire de toute la détresse qui est la sienne à cet instant, pour s’accrocher, littéralement, à elle, elle qui apparaît comme un dernier espoir alors qu’elle vient de tous les anéantir. Le rôle qu’il lui donne contraste avec ses gestes dont il est détaché à cet instant, se traduisant par une voix aussi froide que brisée qui n’est même pas celle dont elle a l’habitude : « C’est pas à toi d’en décider. » Ce n’est pas à elle d’en décider par le biais de ses échanges avec Juliet, mais, surtout, ce n’est pas à elle de décider du moment où il serait prêt à le comprendre – de toute évidence, il ne l’était pas.

Des issues qu’il lui réservait, elle fera honneur à son rôle jusqu’au bout, la poupée désarticulée.

@Lily Keegan  :OO:
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Message(#)(alfly) losing touch EmptyVen 15 Juil 2022 - 3:07

« Projette pas tes désirs sur elle pour te sauver. » La réponse d’Alfie est vive, sans appel. Celle de Lily, en retour, se fait attendre. Elle se donne le temps de l’observer, de l’analyser, de tenter de comprendre tout ce qui peut bien se passer dans le cerveau d’Alfie Maslow, encore plus actif aujourd’hui qu’à son habitude. Elle ne sait pas s’il se voile la face, s’il ment éhontément, ou s’il croit naïvement ce qu’il est en train d’avancer. Une lueur de malice brille au fond du regard de la jeune femme, toujours un peu plus vive au fur et à mesure qu’elle penche pour la seconde option. Il ne sait donc rien. Alors, son rôle est de le ramener dans le droit chemin de la vérité, non ? “J’avais pas prévu de parler don de sperme avec ton ex, je te rassure.” Pourtant, c’est bel et bien ce qu’elle a fait, Juliet lui ayant amené sur un plateau d’argent le pouvoir qu’elle peut aujourd’hui utiliser face à Alfie, sans la moindre arrière pensée positive. Il a voulu parler: qu’ils fassent donc. Elle aussi, elle en a des choses à lui dire, à commencer par la liste non exhaustive des informations désormais en la possession de Juliet, Lily ayant fait l’intermédiaire entre les ex compagnons, sans lésiner sur les détails de la vie quotidienne de l’anthropologue, sans doute comparable à certains (anciens) grands noms du rock, sans que cela n’ait rien d’une bonne chose aux yeux de la brune.

Il roule des mécaniques, Alfie. Il s’énerve sous le coup des paroles de la brune, ses muscles se tendent, son visage se crispe. Pourtant, qu’est-ce qu’il pourrait faire ? Il n’a rien contre elle, que des mots et uniquement des mots, sûrement plus rien qu’elle n’a déjà entendu par le passé. Aucun moyen de pression. Il ne peut pas toucher à ses proches pour l’affecter elle, parce qu’elle n’a même plus de mari à ses côtés. Elle bombe le torse, garde la tête haute et ses yeux dans les siens. Qu’il s’énerve autant qu’il veut ; cela ne changera rien à un passé déjà acté, scène à laquelle elle a bien sûr pris un plaisir fou à participer. Ce n’est qu’un acte d’une pièce bien plus grande encore, d’une machination immense dans laquelle Juliet est un pantin sans même le savoir, celle qui assène le coup de grâce malgré elle par sa seule absence. Il s’accroche à elle comme à une bouée de sauvetage sans que cela ne fasse le moindre sens ; il est temps que les choses changent. Juliet est arrivée tardivement, elle repart enfin. Lily, elle, reste. Comme toujours, elle reste, répond présente, représente la parfaite partenaire à ses côtés, à la fois ange et démon murmurant contre son épaule. Elle peut jouer les deux, chose dont sa Précieuse est parfaitement incapable, elle qui ne joue aucunement le rôle de la femme parfaite, faible et malléable.

Elle brasse de l’air lorsque les doigts de l’homme s’enroulent soudainement autour de sa gorge, geste qu’elle n’avait pas anticipé mais qui ne l’étonne finalement pas. Elle l’a cherché, la voilà la seule raison de ce geste. Ce dont elle s’étonne davantage, pourtant, c’est la force avec laquelle il s’accroche ensuite à son bras, la tenant fermement contre la porte de bois, sans que cela n’ait plus rien d’un jeu. Le sourire qu’elle avait esquissé durant une brève seconde s’estompe déjà. Elle tente de traduire ses émotions en gardant son regard plongé dans le sien, en vain. Lily n’a aucun antécédent auquel se raccrocher lorsqu’il est question de Juliet, voilà le problème. Généralement, leurs disputes ne concernent qu’eux. Toujours, à vrai dire. Jusqu’à aujourd’hui. Les limites n’ont jamais été définies pour cette discussion, ce qui met Lily en danger, preuve en est dans les dernières paroles d’Alfie, froides mais brutes. « C’est pas à toi d’en décider. » Et cette fois, le sourire de la jeune femme s’anime de nouveau, sans que cela n’ait rien d’une bonne idée. “Qu’est-ce que tu vas faire ?” Elle nargue, encore et encore, trop habituée à jouer avec le feu pour en sentir les brûlures. Ce n’est pas au sujet de son couple qu’elle pose la question, bien sûr, mais de sa capacité à canaliser Lily. Simplement ça. “Tu vas m’embrasser pour essayer d’oublier ?” La pression contre sa gorge rend ses paroles difficiles mais elle refuse d’opter pour le silence, ses propres doigts tentant silencieusement de repousser ceux du brun face à elle. Si elle ne dit rien, ce jeu ne lui plaît pourtant pas autant qu’elle tente de lui faire croire. Elle se sait un peu trop vulnérable. “On va faire l’amour et tu vas fermer les yeux pour essayer de te persuader que c’est elle ?” L’amour rend aveugle, pas stupide. Lily sait qu’elle n’a pas le rôle qu’elle désire à ses côtés, tout comme elle sait qu’elle ne l’aura jamais. Si elle ne peut pas l’avoir, alors personne ne l’aura. Les choses sont aussi simples que cela. “Qu’est-ce que tu vas faire, Alfred ? Je ne fais que dire la vérité.” Sur la vie qu’il mène, sur la vie qu’elle essaye d’avoir. Elle maintient le lien entre deux adultes qui l’ont perdu, en quoi est-ce une mauvaise chose ? “T’es pathétique.” Cette fois-ci, ce n’est plus avec malice qu’elle parle mais bien avec colère. Il n’est que l’ombre de l’homme qu’elle connaît, aveuglé par un amour qui n’a pas lieu d’être, surtout pas après tout ce temps écoulé. Elle lui a donné le temps de s’en remettre mais aujourd’hui ils n’en ont plus, justement, du temps. Il doit avancer, redevenir quelqu’un. “Elle me l’a dit. Elle passe à autre chose, elle va avoir un enfant seule et toi, tu fais absolument pas partie du décor. Mets toi bien ça dans la tête et laisse moi passer.” Qu’est-ce qu’il va faire, de toute façon, le grand méchant loup ?
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Message(#)(alfly) losing touch EmptyJeu 18 Aoû 2022 - 20:29

⚠ violence

J’avais pas prévu de parler don de sperme avec ton ex, je te rassure.” S’il se désole souvent de la rapidité avec laquelle fonctionne son cerveau, enregistrant immédiatement les informations partagées et ressentant le besoin d’en faire quelque chose aussitôt, à cet instant Alfie n’est pas mécontent que sa boîte crânienne se suractive de la sorte pour comprendre que Jules n’a pas quelqu’un dans sa vie, mais qu'elle veut seulement créer celle-ci. Sujet de nombreuses disputes de l’ancien couple, ce fait ne l’étonne pas. La possibilité qu’elle n'ait pu trouver quelqu’un avec qui ce serait source d’euphorie conjointe plus que d’éloignement définitif lui met un peu de baume au cœur. Il sait qu’il ne devrait pas s’en réjouir, qu’il devrait lui souhaiter de trouver quelqu’un qui la mérite bien plus que lui, parce que Juliet a de l’amour à l’infini à distribuer. Et ce n’est même pas de la possession qu’une compétition mesquine qu’Alfie met en place parce que tout est un terrain de jeu avec lui ; y compris l’après-rupture, quant à savoir qui sera le premier à profiter de leur nouveau statut, le premier à retrouver l’amour, le premier à l’épanouir. Ce n’est pas qu’il lui souhaite d’être misérable, mais il y a quelque chose de réconfortant à ce qu’ils soient à égalité dans ce domaine. Il ne fera pas le plaisir à Lily de montrer qu’il est néanmoins déstabilisé par l’information, par l’idée que la naissance d’un enfant dont il n’est pas le père est le dernier nœud délié qui leur permettait d’être ensemble, encore un peu. Jules refait sa vie quand la sienne semble s’être arrêtée, pire encore n’a cessé de régresser, et il n’est pas sûr d’accepter la nouvelle. Pour autant, le silence dont il fait preuve confirme à Lily qu’elle a gagné ce point.

Et les autres, aussi. Parce qu’elle sait très bien où elle frappe, elle sait très bien que la plus grande faiblesse (si ce n’est la seule) du brun consiste en cet amour perdu, faiblesse qu’il juge d’autant plus ridicule qu’il était le premier à s’offusquer d’un tel ressenti et des dérives qu’il pouvait amener. C’est lui qui dérive, désormais, pris au piège de sentiments qu’il s’était longtemps persuadé ne pas ressentir – ou du moins, pas sous leur forme la plus pure. Ces mêmes sentiments qu’il aurait pu ressentir pour Lily, qu’il avait cru ressentir à plusieurs reprises, sans considérer qu’eux ne pourraient jamais être aussi purs que ceux qui le lient encore à Jules. Les mots de Lily sont simples, mais suffisamment tranchants pour que la patience et le calme d’Alfie – deux vertus déjà peu présentes dans la composition de l’humain qu’est Alfie – soient réduits à néant. Humain, il ne l’est plus vraiment quand son regard noir fusille celui de Lily, quand ses gestes relèvent du prédateur qui encercle sa proie. Il a toujours voulu jouer avec elle, mais pas ainsi, pas comme ça. Surtout, il ne s’en croyait pas capable, quand bien même le passé qui le lie à la jeune femme lui a prouvé à plusieurs reprises qu’il flirtait avec des extrêmes dont il était persuadé de pouvoir se tenir éloigné. C’est sa main qui flirte désormais avec sa gorge dégagée, ses doigts qui pressent sa jugulaire plus qu’ils ne la caressent comme ce fut encore le cas il n’y a pas si longtemps. Son autre main contraste avec la violence de son geste alors qu’il s’accroche littéralement à elle, alors qu’il ne peut se résoudre à la lâcher, ou à accepter qu’elle aussi l’abandonne. “Qu’est-ce que tu vas faire ?” Il ne sait pas. Pour la première fois de sa vie, Alfie Maslow ne sait pas quel sort il réserve à Lily Keegan, car plus que jamais, il est incapable de statuer sur sa sentence. “Tu vas m’embrasser pour essayer d’oublier ?” Ça ne lui a pas effleuré l’instant un seul instant, quand bien même ses lèvres ont régulièrement trouvées celles de Lily au cours des derniers mois, quand bien même il se surprenait à y penser même quand ce n’était pas le cas. Mais pas aujourd’hui, pas dans ces circonstances qui, pourtant, auraient tout pour plaire à un Alfie que la brutalité a toujours plus excité que repoussé. “On va faire l’amour et tu vas fermer les yeux pour essayer de te persuader que c’est elle ?” Il n’a jamais pensé à Juliet quand il lui faisait l’amour, parce que les deux jeunes femmes sont bien trop opposées pour qu’il se surprenne à les lier de cette façon, parce qu’elles ont chacune leur place bien spécifique pour que l’une s’ose prendre celle de l’autre. “Qu’est-ce que tu vas faire, Alfred ? Je ne fais que dire la vérité.” L’usage de son prénom aurait pu lui valoir une esquisse, un rire cynique à l’idée d’être ainsi grondé, dominé et peut-être même quelques bons mots pour parfaire son éloquence de petit con toujours satisfait. Mais il est silencieux, Alfie et elle sait aussi bien que lui qu’il n’y a rien de plus dangereux que son mutisme. “T’es pathétique.” Le claquement de langue de Lily continue d’attaquer et ce n’est pas la violence des mots qui lui fait mal, c’est la vérité derrière ceux-ci. Il est pathétique. Il l’est depuis le jour où Jules a claqué la porte, où il s’est transformé en tout ce qu’il avait en horreur, quand il n’est devenu qu’un cliché, qu’un homme parmi tous les autres, qu’un putain d’individu à la banalité affligeante de par son cœur brisé. Il n’a plus grand-chose à voir avec le grandiloquent qu’il était il n’y a encore pas si longtemps. Il a sombré dans la moyenne alors qu’il s’est toujours considéré comme une exception. “Elle me l’a dit. Elle passe à autre chose, elle va avoir un enfant seule et toi, tu fais absolument pas partie du décor. Mets toi bien ça dans la tête et laisse moi passer.” Et ceux-là aussi font mal, de mots, parce qu’au-delà de la vérité qu’ils mettent en avant, c’est l’appui de son constat précédemment fait qui est désagréable. Alfred Maslow ne semble plus pouvoir concevoir son existence sans Juliet Rhodes à ses côtés et pour quelqu’un qui a toujours prôné l’individualité et assumé son égocentrisme, cette nouvelle conjugaison au pluriel a toutes les raisons de le fragiliser, au point où, à court de mots, à court de capacité de réflexion ou d’once de raisonnabilité, c’est bien sa main qui vient désormais fragiliser le bras de Lily quand les doigts portés à son cou se muent en poing qui s’abat contre la porte, quand l’accroche dont il faisait preuve se transforme en emprisonnement, quand sa force se corrige en fureur, quand dans son regard injecté de sang se lisent pourtant toutes les excuses d’un geste qu’il regrette déjà et qu’il ne cesse pas pour autant.

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Message(#)(alfly) losing touch EmptyJeu 18 Aoû 2022 - 22:45

Elle le voit. Bien avant de l’entendre, elle voit son regard changer et son expression se durcir. Bien avant d’entendre le clac qui résonne contre l’oreille du côté de son bras vrillé, elle sait qu’elle vient de se mettre dans une situation infiniment plus périlleuse que tout ce qu’elle avait pu imaginer. Elle tourne la tête dans la direction du poing qui s’abat contre son visage, mais ce n’est pas ce qui empêche moindrement la suite. Rapidement, le sang n’arrive même plus jusque dans sa main et plus rapidement encore, son bras se retrouve vrillé dans une position qui n’a rien de naturelle, rien de viable, et tout d’extrêmement douloureuse, en témoigne son visage se tordant (ah, ah) de douleur et du cri qu’elle laisse échapper, incapable de contrôler jusqu’à ses réflexes naturels. La main libre de la jeune femme tente de faire desserrer le poing d’Alfie mais elle n’en a pas la force, bien sûr. Elle sait parler, elle sait jouer avec les mots et les sentiments, mais elle ne sait pas gagner par la force. Elle le savait déjà, mais à aucun moment elle ne pouvait penser que cela lui porterait préjudice. “Arrête, arrête.” Lily demande dans l’urgence, à nouveau revenue dans ce mode de survie où elle en est réduite à supplier pour avoir le moindre espoir d’obtenir ce qu’elle désire. Dans la précipitation, elle n’a pas le temps d’élaborer le moindre plan. Dans la précipitation, elle n’a pas le temps de penser à d’autres conséquences que celles qu’elle entrevoit déjà, évidentes: il peut lui faire bien plus mal que ça encore, bien plus mal que ce bras qui la brûle sur toute la longueur, sans qu’elle soit encore en capacité de jauger les dégâts ou la douleur de façon objective.

Il lui reste une carte en réserve, pourtant. Une seule, qu’elle ne pensait pas le moins du monde utiliser aujourd’hui, qu’elle ne lui laissait pas le droit d’entrevoir parce qu’il ne mérite pas le moins du monde d’être le premier. “Je suis enceinte.” Ses yeux se couvrent d’un voile de larmes alors qu’elle les relève dans les siens, à la fois à cause de la douleur que de l’émotion, tout simplement. Cette fois-ci, Lily ne joue pas. Elle ne fait que statuer la vérité, celle qui grandit officiellement au creux de son ventre depuis quelques maigres semaines à peine, trop peu pour que qui que ce soit ait pu remarquer le moindre changement physique. Sa gorge nouée, elle menace d’éclater en sanglots, incapable de soutenir l’image d’une femme forte qu’elle veut donnait, qu’elle donnait encore quelques secondes auparavant. Son bras à la merci d’Alfie n’est qu’une métonymie la désignant elle tout entière.

Être enceinte, ça ne suffit pas. Être enceinte, elle l’a déjà été. Il a besoin de plus, il a besoin d’autre chose. Il a besoin d’être impliqué émotionnellement, d’une façon toute autre que la simple empathie qu’il pourrait avoir à son égard. “Tu vas être papa.” Et en cet instant, mots lui donnent envie de vomir. Ils lui rendent d’autant plus malade que ça pourrait très bien être vrai et qu’elle n’en aura jamais la certitude, à moins de faire un test de paternité que jamais Lily Keegan n’aurait l’indécence de demander. Pourtant, ce pourrait effectivement être son enfant qui grandit en elle, tout comme cela pourrait être celui d’Ezra. Pour leur survie à tous les deux, à tous les trois même peut-être, elle juge bon de ne pas le préciser, s’en remettant au jugement de son plus vieil ami, à défaut de pouvoir se défaire seule.
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Message(#)(alfly) losing touch EmptyDim 4 Sep 2022 - 15:30

⚠ violence

Quand bien même le geste s’approche plus du réflexe que de la volonté de nuire que jamais Alfie ne pourra justifier celui-ci. Il n’essayera pas non plus de le faire alors qu’aucune explication ne peut servir d’excuse : il n’en existe pas qui légitime la frontière qu’il vient de franchir, il le sait et il ne fera pas l’affront de prétendre le contraire. Le geste qu’il vient d’avoir est impardonnable ; il ne l’a pas su à la seconde où il l’a exercé sur Lily, il le savait déjà – ça n’a pas suffi à le retenir. Bien sûr, la volonté en se saisissant de son bras n’était pas de briser celui-ci ; Alfie n’y a pas songé un seul instant, mais ça n’a aucune importance alors que le mal est fait et qu’il est désormais trop tard pour le réparer, en témoigne la grimace qui déforme les traits de Lily. Ce n’est pas ainsi que ça aurait dû se passer, ce n’est pas de ces expressions-là dont il voudrait être à l’origine. Ce n’est pas ça qu’il voulait briser aujourd’hui, de son os à leur lien qui a toujours résisté à tout – c’est désormais du passé et malgré les émotions qui ont pris le dessus et le mettent dans un état second, il en a parfaitement conscience. Le silence qui s’ensuit, le regard qui lui adresse, tout démontre des regrets qui l’envahissent déjà et avec lesquels il n’aura désormais plus d’autre choix que de composer jusqu’à sa mort : rien ne pourra les atténuer, et il n’a aucune envie que ce ne soit le cas. Il doit assumer ses actes et il le fera, même si à cet instant, le choc qui fait suite à son propre geste l’empêche d’être rationnel et de trouver les mots qui, à défaut d’apaiser la situation, pourra au moins démontrer qu’il n’en est pas fier. “Arrête, arrête.” Il arrête, Alfie, il a arrêté de bouger voilà de longues secondes, tandis qu’il n’arrive même plus à soutenir son regard, cet avantage-là qu’il ne lui a jamais cédé avant aujourd’hui, tandis que ses prunelles s’ancrent dans le sol et que tout autour de lui semble désormais inexistant. Ni même la respiration bruyante et accélérée de Lily, ni même ses propres tremblements qui viennent brouiller la stabilité de sa vision ne lui permettent de revenir sur terre – et peut-être qu’il ne le veut tout simplement pas, en réalité.

Je suis enceinte.” Mais Lily le force à renouer le contact avec la réalité par ces trois mots, ces simples mots, qui font littéralement l’effet d’une bombe qui explose à l’intérieur de lui. Son corps tout entier se contracte, ses muscles se crispent et son cœur s’accélère et lui donne la désagréable sensation d’être au bord de l’éclatement. Ce n’est pas tant l’annonce que la prise de conscience de ce dont il est capable, d’autant plus auprès d’une des rares personnes qui savait voir le bon en lui, celui-là même qu’il a arrêté de chercher il y a bien longtemps. La prise de conscience qu’il n’y a réellement plus rien à sauver, aussi, quand il persiste à croire que cela pouvait encore être le cas. “Tu vas être papa.” Et là aussi les mots ne sont d’aucune importance quand bien même elle vient de verbaliser l’un de ses pires cauchemars. Il ne veut pas être père, il ne l’a jamais voulu et c’est un problème qu’il prendra le temps de régler en temps voulu ; il y en a un autre, bien plus important, qui est désormais sa priorité. C’est d’une infinie lenteur qui contraste avec le geste qu’il vient d’avoir qu’il prend ses distances avec Lily, que ses mains la libèrent pour mieux se porter à hauteur de ses épaules, paumes face à elle, comme si simuler la bonne foi avait le pouvoir d’atténuer ce dont il vient de se rendre coupable. « Je... je suis désolé. » Mais ça ne suffit pas ; ça ne suffira jamais. « Je suis désolé. » Qu’il répète en s’éloignant à reculons, tandis que ses yeux osent à croiser les siens et qu’il réprime une humidité à laquelle il n’est pas habitué et qui n’a pas lieu d’être à cet instant, alors qu’il n’a aucun droit d’inverser les rôles et qu’il se doit de prendre ses responsabilités. Il est désolé d’avoir commis l’irréparable, il est désolé d’avoir brisé ce qui les unissait encore, il est désolé d’avoir toujours été le vilain de son histoire et d’avoir concrétisé ce rôle aujourd’hui ; plus que tout, il est désolé que l’enfant dont elle rêve avec force depuis autant d’année partage les mêmes gènes que lui. Elle pourra prétendre que l’amour d’une mère est inconditionnel, il sait pourtant qu’il vient de la condamner elle autant que l’enfant ; si les rôles étaient inversés, l’amour ne saurait masquer le chagrin d’une conception qui n’a rien à voir avec celle qu’elle espérait tant.

@Lily Keegan  :l:
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Message(#)(alfly) losing touch EmptyLun 26 Sep 2022 - 0:03

Le réflexe est minable, inutile. Elle entoure le poignet de son bras cassé et le serre de toutes ses forces, de façon à ce que ses veines se dessinent aussitôt, comme si la douleur était réellement située dans cette zone-là. Même l’adrénaline lui dit que non, Alfie lui a fait mal au niveau de l’épaule ; mais elle sait aussi que si elle se risque à bouger le bras, ou si elle tente de toucher l’épaule en question, elle le regrettera amèrement. Alors elle agit autour de son poignet, elle trouve des solutions qui n’en sont pas, elle tente d’être proactive dans une situation qu’elle se contente uniquement de subir. Elle respire un peu mieux lorsque l’ombre d’Alfie ne plane plus sur elle, se contentant désormais de celle de ses mensonges qu’elle porte au quotidien. Celui de cet instant, pourtant, a une forme toute particulière et des conséquences bien plus importantes. Lily est enceinte, oui, mais le fait qu’il en soit le père n’a rien de moins certain. Une part de doute réside encore, mais elle ne veut pas l’entendre.

Maintenant, les mains d’Alfie ne s’élèvent que pour marquer la fin de la guerre, ses paumes levées en direction du ciel, véritable drapeau blanc très largement espéré. Contre le mur, la jeune femme se redresse lentement, les jambes flageolantes mais encore capables de la porter. Son regard, aussi noir qu’ébranlé, toise le garçon qu’elle ne reconnaît pas, le menton relevé, le souffle entrecoupé de sanglots qu’elle refuse de laisser apparaître. Les agressions, ça existe. Les bras cassés, ça existe. Mais jamais ô grand jamais elle n’aurait pensé associer de tels faits à Alfie. Elle connaît ses défauts, aussi nombreux que déplorables, mais jamais elle ne lui aurait soupçonné celui-ci, éternellement guidée par l’âme de la jeune adolescente qui a vu en lui un modèle à ne pas suivre et qui, pour cela, n’a rien trouvé de mieux que de vouloir le suivre à la trace, au point de réellement l’apprécier, et plus encore. « Je... je suis désolé. » Il est sincère, il est touchant, mais il est surtout trop tard. « Je suis désolé. » Ce n’est pas tant la douleur physique qui lui fait le plus mal, mais l’idée d’avoir été trahi par l’homme en qui elle a le plus fait confiance tout au long de sa vie, avant même son propre frère. Depuis toujours, Alfie était présent. Parfois à l’autre bout du monde pour étudier Dieu sait quoi, parfois abonné aux appels sans réponds et aux messages vus, mais à ses yeux il est toujours resté présent. Et aujourd’hui, elle jure de ne plus jamais vouloir avoir à faire quoi que ce soit avec cet homme, au point où aucun mot ne lui semble assez fort ou adapté pour le lui faire comprendre.

La grande inspiration qu’elle improvise une fois qu’elle le juge assez loin d’elle lui fait regretter l’idée lorsqu’elle bouge imperceptiblement le bras, occasionnant une torsion de douleur sur les traits de son visage. C’en est trop pour elle. Elle n’a rien à lui dire, elle ne veut rien lui dire et, surtout, elle ne veut plus être dans la même pièce que lui. Ezra ira récupérer les chats, ou peu importe qui d’autre. En attendant, Lily Keegan repousse ses émotions d’un frottement de la paume de sa main contre ses yeux, désormais autorisée à quitter l’enceinte de la demeure pour, de façon inattendue, ne faire que commander un taxi, occupée à reprendre ses esprits pour que l’inconnu ne pense pas juger bon de s’inquiéter pour elle.

fin. de tout. on rp plus jamais ensemble. ciao. hasta luego muchachos.

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