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Message(#)(rhodlow) run for cover EmptyDim 8 Mai 2022 - 22:39


@JULIET RHODES & ALFIE MASLOW ⊹⊹⊹ Run while you can, baby, don't look back, you gotta run for cover, don't be afraid of the fear, that's a played out trap, man. you know you're not the only one and don't look back, just run for cover. (c) stellagibson & pressure-machine.

Il ne devrait pas être là. Bien sûr qu’il ne devrait pas être là, à s’imposer de pareille façon dans la vie de Juliet alors que leur dernière conversation était claire sur son désir de ne plus recroiser la route de celle qui a partagé sa vie pendant cinq ans. Pas l’ombre d’un sourire, d’une sympathique, aucune bienveillance, un rejet évident, des mots durs ; Alfie avait fait de son mieux pour lui faire comprendre le message sans avoir à se répéter une troisième fois alors qu’elle ne semblait pas partager son désir de finalité concernant leur relation. Juliet avait continué d’afficher un sourire de façade, à s’intéresser à sa situation, jusqu’à ce qu’il ne pèse plus ses mots et se montre ferme ; il les avait vus, ses yeux humides, lorsqu’elle avait quitté la chambre, mais aussi à chaque fois qu’il fermait les yeux. La visite de Juliet n’était pas prévue, pas plus qu’il n’était prévu qu’elle se fasse à nouveau une place dans sa vie. Parce qu’il a beau prétendre qu’elle n’a plus d’importance, si c’était réellement le cas il n’aurait pas l’image de la jeune femme en tête à chaque instant, autant qu’un étrange sentiment de culpabilité au fond de la gorge, de ceux qu’il croyait être parvenu à anesthésier à force d’enfoncer les seringues dans ses veines. Il avait été trop loin, et certains diront qu’il s’agit d’un acte manqué parce qu’il n’est pas suffisamment stupide pour ne pas s’être souvenu de celle que l’hôpital appellerait à son chevet ; mais il y avait bien d’autres façons de se retrouver et tout autant d’autres façons de se faire pardonner. Alfie n’avait pas cherché à l’être, pourtant, alors qu’il n’avait pas cherché à épargner Juliet. C’était égoïste, c’était à son image : une décision irréfléchie visant à satisfaire son seul plaisir, semblable à la raison pour laquelle il avait fini dans cette chambre d’hôpital en premier lieu. Il ne saurait même pas dire s’il avait réellement la volonté de la voir, parce qu’il a passé beaucoup de temps à essayer de l’oublier et qu’au-delà du manque, les regrets auraient dû le dissuader d’accepter sa présence dans cette chambre plus d’une minute. Parce que la jeune femme n’était pas venue seule, elle avait emporté bien malgré elle les preuves d’une personnalité qu’il réduisait en poussières au fil des mois, les souvenirs d’une époque où il était heureux et la découverte de sentiments sur lesquels il avait passé bien trop de temps à cracher pour en avoir profité jusqu’ici. Juliet était venue avec ce sourire auquel il n’arrivait pas à résister, ses yeux dans lesquels il aimait se noyer, ce petit nez qui lui donnait cet air espiègle qui l’avait fondre dès le premier regard. Il avait mis un an à se convaincre qu’elle n’était qu’un vague souvenir ; et une minute à se souvenir que ce ne serait jamais le cas.

Alors ce n’est pas une bonne idée d’être ici, sur son lieu de travail. Ce n’est pas une bonne idée de continuer à réveiller les sentiments du passé qu’il sait être partagé. Ce n’est pas une bonne idée de la déstabiliser plus qu’il ne l’a déjà fait, de continuer à se jouer d’elle de la sorte. Et il joue avec les autres, Alfie, oh bien sûr qu’il le fait et qu’il y prend un certain plaisir, mais pas avec Juliet, jamais. Elle était l’exception qui confirme la règle, celle qu’il n’aurait jamais utilisée pour son seul plaisir. Jusqu’à aujourd’hui, alors qu’il cache ses réelles intentions derrière une bienveillance soudainement retrouvée et dont elle a pourtant été privée lors de leur précédent échange. Bien sûr qu’il veut sa protection ; Alfie possède une longue liste de défauts, mais l’intérêt qu’il voue à ceux qu’il aime n’est jamais feint. Pas même lorsque les sentiments sont aussi ambivalents qu’ils ne sont à l’égard de Juliet, entre mélancolie et colère. Pour autant, si la vérité se doit d’être rétablie aujourd’hui, ce n’est pas seulement pour éviter à la jeune femme une situation délicate, c’est aussi pour enfoncer celle d’un ancien ami. Joseph. Joseph qui côtoie Juliet, une amitié qui n’en est peut-être même pas une qu’il ne peut guère tolérer. Hors de question que l’ancien taulard tourne autour de la jeune femme, parce qu’Alfie est bien placé pour savoir que Joseph est bien plus dangereux qu’il n’aime le faire croire. Il y avait une raison pour laquelle il a fini en prison, il y en a une aujourd’hui quant à sa solitude et qu’il ne fasse pas croire qu’il a de bonnes intentions. Il n’en a pas plus aujourd’hui qu’il n’en avait deux ans plus tôt ; et si Juliet serait tentée d’y croire (parce qu’elle ne voit que le bon en chacun), Alfie compte briser ses espoirs et, encore mieux, briser les dernières ressources auxquelles Joseph pourrait s’accrocher.

Il a eu la décence de ne pas faire de scandale malgré son impatience une fois sur les lieux, pour ne pas donner de raison supplémentaire à Jules de le haïr (alors qu’il le devrait, pourtant, pour s’assurer qu’elle le relègue au passé comme elle est supposée le faire). Il a souri poliment à l’ahuri de la réception, a accepté sans broncher qu’on lui colle un badge visiteur et attendu impatiemment comme un bon petit chien que Juliet soit libérée de ses obligations. Il n’a même pas eu à donner un faux nom, persuadé que la jeune femme ne l’ignorera pas, et il n’a plus qu’à attendre qu’elle daigne se montrer. Quelques minutes passent avant que sa silhouette n’apparaisse dans le hall et qu’il vienne à sa rencontre. « On doit parler. » Pas de salutations, pas de sourire, sa volonté est de la protéger, autant de Joseph que de lui – alors il n’y a pas de place pour la sympathie.
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Message(#)(rhodlow) run for cover EmptyJeu 12 Mai 2022 - 2:07

Alfie Maslow. Tu as dû faire répéter le nom au moins trois fois à la réceptionniste de l'entrée pour être certaine que tu avais bien compris. Qu'est-ce que Alfie vient faire ici ? Ton rythme cardiaque s'accélère. C'est toujours l'effet qu'il t'a fait Alfie : des palpitations et des papillons dans le ventre. C'est fou comme l'amour et l'angoisse sont deux émotions similaires, qui font réagir le corps de la même façon. Pourtant, il y en a un qui fait du bien et l'autre qui n'apporte rien de bon. Alfie n'apporte plus rien de bon. Encore moins depuis la dernière fois. Depuis le moment où il t'a chassé de sa vie. Qu'est-ce qu'il l'amène aujourd'hui ? Il t'a bien fait comprendre que ce serait sûrement la dernière fois où vos chemins se croiseront. Est-il venu excuser son arrogance de la dernière fois ? Tu ne lui en voudras pas. Personne ne doit être au meilleur de sa forme après une overdose. Tu comprendrais, que ces paroles aient dépassé ses pensées. Maintenant que son esprit est plus lucide, regrette-t-il ? Ton coeur cogne dans ta poitrine alors que tu t'avances dans le couloir. Tes mains sont moites. Comment a-t-il découvert le lieu de ton nouvel emploi ? Ce n'est sûrement pas si compliqué. Sûrement que tes anciens collègues de la bibliothèque l'ont guidé jusqu'ici. Ça veut quand même dire qu'il s'est donné un peu de mal pour te trouver, et… enfin, ça te fait plaisir d'une certaine manière. C'est ridicule ? Oui, complètement. Ce l'est encore plus lorsque tu arrives dans l'entrée, que Alfie franchit la moitié du chemin qui vous sépare d'un pas sec, que son regard est aussi noirci que la dernière fois, son visage est fermé, impatient. Non, Alfie ne regrette rien des paroles dans cette chambre d'hôpital. Non, il n'est pas là pour excuser son comportement. « On doit parler. » Parler de quoi ? Ton regard fait le tour de la pièce. C'est qu'il en a beaucoup trop des regards indiscrets ici. Ce n'est pas l'endroit pour avoir une discussion comme celle-ci - quand bien même tu ignores la raison de sa venue, son entrée en matière veut tout dire, ce ne sera pas une discussion plaisante. Tu devrais sans doute lui refuser sa demande. Tu devrais sans doute lui demander de partir d'ici. C'est ce que tu devrais faire. Pourtant, tu hoches la tête, retourne sur tes pas pour refaire le chemin inverse jusqu'à ton bureau. « J'ai encore un téléphone. La prochaine fois, appelle. » Tu essaies d'être aussi dure envers lui qu'il l'est envers toi. Est-ce nécessaire de dire que c'est un échec total ? Non, pas vraiment. Même ta voix sévère est douce. Tu l'entends déjà prendre soin de te préciser qu'il n'y aura pas de prochaine fois. Qu'est-ce qu'il fait là ? Ce n'est pas nécessaire de faire tout ce chemin pour venir retourner le couteau dans la plaie. Un appel aurait suffit, donc. Ta main se glisse sur la poignée de porte où ton nom apparaît pour l'ouvrir. Tu laisses Alfie entrer le premier et refermes derrière lui. En un demi-tour, ton dos vient s'appuyer contre la porte avec la soudaine impression d'être une intrus dans ton propre bureau. Probablement parce que d'y voir la silhouette de ton ex à l'intérieur te semble impossible. « Tu ne devrais pas être ici. » Les rôles sont soudainement inversés alors qu'il t'a dit exactement la même chose entre les quatre murs blancs. Tu ne devrais plus faire d'irruption dans sa vie, et il ne devrait plus en faire dans la tienne. Ce serait mentir de dire que, toutefois, tu n'es pas contente de voir qu'il va bien, ou qu'il va mieux du moins. A-t-il recommencé à consommer depuis la dernière fois ? A-t-il compris qu'il n'était pas invincible même s'il disait le contraire à voix haute ? « Je veux pas que tu viennes ici. » que tu lui dis complètement figé sur place. Il n'y a que tes yeux qui suivent, surveillent Alfie et son attitude fermée qui t'empêche de deviner ce qu'il fait ici. Ça n'annonce rien de bon. « Pas comme ça. » Pas alors qu'il a l'air d'une bombe à retardement prête à exploser n'importe quand. Une année en arrière, tu aurais été si fière de lui faire découvrir ce nouvel environnement dans lequel tu baignes désormais. Aujourd'hui ? Non. Il devrait partir Alfie. Il devrait partir comme il t'a demandé de le faire des semaines avant. C'est à son tour d'être chassé cette fois-ci. « Va t'en. S'il te plaît. » T'as pas le droit de me ramener en arrière une fois de plus. Tu n'as pas le droit de m'accrocher à quelque chose qui n'existe plus, que tu ne désires plus. Pourquoi attendre jusqu'ici pour lui demander de partir ? Parce que tu me voulais pas le faire devant public. Parce que tu redoutes que Alfie respecte ta demande. Toi, tu dois partir quand il le demande, mais les règles ne s'appliquent jamais pour Alfie Maslow, pas même les siennes.
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Message(#)(rhodlow) run for cover EmptyMer 25 Mai 2022 - 23:22

Les minutes qui le sépare de l’arrivée de Jules semblent interminables pour un Alfie dont la patience n’a jamais été la première qualité. Et s’il se persuade que son empressement est uniquement dû à la nécessité de la mettre en garde contre son vieil ami, les incohérences dictent pourtant sa venue jusqu’ici. Il y aurait eu bien plus judicieux que de venir sur son lieu de travail ; mais il ignore où elle vit désormais et il n’est pas sûr de vouloir le savoir. Parce que la tentation de changer ses habitudes – pourtant peu nombreuses, à vrai dire – pour mieux justifier un détour par le quartier qui abrite son nouveau logement serait probablement trop grande pour être raisonnable. Il y aurait aussi bien plus judicieux que de s’imposer de cette manière, d’autant après leur dernière rencontre quelque peu houleuse (par sa faute) et tendue (par sa faute aussi), qui aurait justifié des retrouvailles autour d’un café et dans un espace plus neutre, mais aussi plus chaleureux, que ces bureaux. Mais Alfie n’est que trop peu souvent raisonnable – elle en sait quelque chose, mieux que personne d’ailleurs – et la grande majorité de ses actions sont dictées par des décisions impulsives. En se levant ce matin, il n’avait pas l’idée de venir jusqu’ici, il ne saurait même pas dire le déclencheur de ce contexte pour se retrouver plutôt qu’un autre, mais toujours est-il qu’une fois défini, plus rien ne pouvait l’empêcher de concrétiser son objectif ; à savoir avertir Jules sur ses fréquentations (et oui, on peut aisément penser qu’il s’agit de l’hôpital qui se fout de la charité). La vue de la silhouette de la jeune femme – et donc l’acceptation de venir jusqu’à lui plutôt que d’appeler la sécurité – lui provoque une étrange sensation d’apaisement pendant un instant, avant qu’un nœud dans son estomac se forme. Cette nervosité n’est, elle, pas une sensation familière et se veut plutôt déplaisante, d’autant qu’il n’arrive pas à l’expliquer. Lui, nerveux en compagnie de Jules ? C’est le monde à l’envers ; alors qu’il est bien celui qui s’est évertué à décoincer – si l’on peut dire cela ainsi – la jeune femme. C’est lui qui a toujours fait preuve d’aisance, que ce soit avec elle ou les autres, et ce n’est pas aujourd’hui qu’il va perdre contenance. « J'ai encore un téléphone. La prochaine fois, appelle. » - « J’étais pas sûr que tu répondrais. » Bien sûr qu’il sait qu’elle l’aurait fait, mais la justification quant à sa présence ici n’aurait alors plus eu le moindre sens. Suivant les pas de la jeune femme jusqu’à son bureau, il s’immisce à l’intérieur de celui-ci sans même prendre le temps d’apprécier la décoration ou de rechercher un indice qui lui prouverait qu’elle ne l’a pas totalement effacé – physiquement, s’entend. « Tu ne devrais pas être ici. » - « Je sais. » C’est ce qui se rapproche le plus d’excuses officielles quant au fait qu’il a conscience que sa présence ici n’a rien d’anodine et qu’elle est surtout particulièrement déplacée. Il essaie de s’accrocher au fait qu’elle le connait, ou du moins que c’était le cas autrefois, et qu’elle sait à quel point il se fiche bien d’être raisonnable, des conventions ou de la bienséance. « Je veux pas que tu viennes ici. » À l’autre bout du bureau, ses lèvres ne s’entrouvrent pas cette fois-ci, alors que c’est son regard qui répète les mêmes mots que prononcés quelques secondes plus tôt. « Pas comme ça. » Cette fois-ci, c’est un soupir désolé qui s’échappe d’entre ses lèvres. Non, Jules, je ne peux pas accéder à ta demande. C’est impossible et tu comprendras pourquoi. « Va t'en. S'il te plaît. » Et il secoue la tête par la négative en pinçant les lèvres ; s’imposant encore un peu plus. Il ne partira pas, malgré toutes ses supplications. « Je vais pas faire un scandale. » Si c’est ce dont elle a peur. Il n’a pas l’intention, quand bien même ses nerfs sont à vif depuis qu’il a appris les retrouvailles de la jeune femme avec Joseph. « Mais tu me dois au moins une dizaine de minutes de ton temps. » Parce que je t’en ai accordé tout autant quand c’est toi qui t’es imposée, la dernière fois. « Je te l’ai dit, je dois te parler. » Qu’il reprend, maintenant qu’ils ont passé un accord tacite quant à sa présence – accord unilatéral, soit. « Quand t’as croisé Joseph, c’était par hasard ? » Il débute, ne songeant pas un seul instant au fait que la question puisse paraître surprenante, bien trop focalisé sur son besoin de réponse. « Est-ce que tu le revois ? » À quelle fréquence ? Est-ce qu’il fait partie de ton cercle de privilégiés dont je suis sorti ? Qui est-ce qu’il est pour toi, Juliet ? Parce que la réalité est bien éloignée de l’image que tu t’en fais.

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Message(#)(rhodlow) run for cover EmptyJeu 2 Juin 2022 - 0:40

« J’étais pas sûr que tu répondrais. » Tes sourcils se froncent doucement alors que tu continues d'avancer dans le couloir jusqu'à atteindre la porte de ton bureau. Il ment. Bien sûr qu'il ment. Comment pourrait-il croire une telle chose ? Tu répondrais même à ton pire ennemi. Alors à Alfie… « Tu sais bien que je te répondrais toujours. » Il a prétendu le contraire pour que tu lui confirmes à voix haute ce qu'il sait déjà ? Possiblement oui. Il y a des vérités qui font encore du bien à entendre. Celle-là en fait sûrement partie. Aussi tordue soit-elle à avouer. Tu ouvres la porte de ton bureau, laisse Alfie entrer d'abord avant de refermer derrière lui. La distance entre vous deux est plus que raisonnable. Tu as soudainement l'impression de ne pas être à l'aise dans ton propre bureau, comme si ton ex violait ta vie privée par le simple fait d'être entre ses quatre murs. Mais il ne le fait pas. Il ne semble même pas accorder la moindre importance sur l'endroit, sur les petits bouts de toi un peu partout dans cette pièce, sur les derniers souvenirs de lui qu'il ne verra sûrement jamais. Il ne devrait pas être ici. « Je sais. » Tour comme tu savais que tu ne devais pas être à son chevet des semaines plus tôt. Pourtant, il est bien là comme tu as été là. Des mois sans le voir et vous voilà à vous recroiser deux fois dans un intervalle si rapproché. Qu'est-ce que ça cache tout ceci ? Regrette t-il son comportement de la dernière fois ? A-t-il réalisé que tu lui manquais ? Est-ce que ça a bousculé des vieux souvenirs qu'il avait enfouis il y a longtemps ? Peu importe. C'est plus raisonnable qu'il quitte l'endroit. Il doit partir. Mais à ça aussi, il répond par la négative. Quand Alfie a quelque chose derrière la tête, il est difficile de la lui retirer. « Je vais pas faire un scandale. » Scandale ou pas, tu souhaites quand même qu'il parte même si tu es terriblement curieuse de connaître la raison de sa venue. Ce n'est ni le moment, ni l'endroit. « Mais tu me dois au moins une dizaine de minutes de ton temps. » Il exige encore alors que tu souffles doucement. Il ne va pas partir. Peu importe ce que tu lui diras, il ne bougera pas d'un seul poil tant qu'il n'aura pas ce qu'il veut. Dix minutes, ça te semble raisonnable. Pas une de plus. « Je te l’ai dit, je dois te parler. » - « À propos de quoi ? » que tu lui demandes finalement. Il réussit presque à te convaincre que s'il est là, c'est que c'est important. « Quand t’as croisé Joseph, c’était par hasard ? » Hein ? Ton expression faciale tourne rapidement à la confusion. Joseph ? Pourquoi il te parle de Joseph ? Pourquoi il parle de cette rencontre complètement banale où il ne s'est rien passé d'extraordinaire ? Bien sûr que c'était un parfait hasard, mais à l'entendre parler, c'est comme s'il sous-entendait que ce n'était pas un hasard, que Joseph se trouvait exactement où il voulait que tu le trouves. Il est défoncé ? « Oui, c'était à la librairie. » Et si quelqu'un dans ce monde a envie de te croiser "par hasard", c'est sûrement le meilleur endroit au monde pour le faire. « Est-ce que tu le revois ? » Et cette conversation devient encore plus flou de minutes en minutes. Pourquoi est-ce qu'il te pose toutes ces questions ? Pourquoi est-ce qu'il a fait tout ce chemin pour cette discussion ? « C'est Joseph. Une seconde il est là. L'autre, il est reparti. » Il connaît bien mieux que toi le comportement nomade de son ami. Il repart aussi vite qu'il est arrivé. « C'est quoi cette interrogatoire ? De quoi tu m'accuses au juste ? » Parce que c'est forcément contre toi et certainement pas contre son cher meilleur ami d'enfance, qu'ils soient ou non en mauvais termes présentement. Ce n'est sûrement que passager. Il devrait aller directement au but Alfie parce que ses dix minutes s'écoulent à une vitesse folle.
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Message(#)(rhodlow) run for cover EmptyDim 10 Juil 2022 - 21:17

« Tu sais bien que je te répondrais toujours. » Il le sait. Mais aucune conversation au téléphone n’aurait eu la même saveur que de la voir face à lui. Il en avait envie, non, il en avait besoin, même si ce sont des désirs qu’il est supposé réprimer. Si leur rencontre à l’hôpital ne s’était pas déroulée de la façon dont la jeune femme l’avait souhaité, ces retrouvailles ont fait émerger un manque dont Alfie a toujours eu conscience, mais qui ne s’était pas encore exprimé de manière aussi violente que depuis que ses yeux s’étaient effectivement posés à nouveau sur elle. Un manque qu’il ne connaissait que trop bien pour s’en être passé pendant plus de dix ans avant de replonger en plein dedans ; et c’est très exactement ce qu’il se passe aujourd’hui avec Juliet alors qu’une rencontre ponctuelle n’est pas suffisante pour qu’il soit satisfait. Sa présence déjà malvenue, Alfie n’a pas envie d’accentuer le malaise en lui avouant que la voir lui fait du bien, plus qu’il ne voudrait que ce soit le cas alors qu’il sait pertinemment qu’il n’est pas supposé éprouver cela. Pour le bien de la jeune femme ; qui mérite de passer à autre chose, qui mérite de perdre son énergie à se préoccuper de son propre bonheur et à mettre en place ses propres aspirations plutôt que de tendre la main à quelqu’un qui refuse toute aide.

Dans l’intimité de son bureau, il fait abstraction de l’évidence et de la mauvaise idée que cela représente de s’être rendu jusqu’ici. Il sait qu’il ne devrait pas être là, il sait que sa présence dérange, mais tous les arguments contre sa personne ne sauront pas être retenus s’il a décidé que le sien, unique, était bien plus fort que tous les autres. Tout ce dont il peut lui assurer, à défaut de son départ, c’est qu’il ne fera pas de scandale, son but visant à la protéger plus qu’à la mettre dans une position indélicate. Il use d’une vieille méthode de chantage, supposant que le temps qu’il lui a accordé quelques semaines plus tôt mérite d’être réciproque s’il en a décidé ainsi – de toute façon, il n’a pas vraiment besoin de stratégie quelconque tant personne ne peut jamais s’opposer entre lui et l’idée qu’il a en tête. Et celle d’aujourd’hui vise à faire passer un interrogatoire à Jules, qu’elle le désire ou non. À cet instant, ce qu’elle veut n’a pas beaucoup d’importance et, pour une fois, ce n’est pas en opposition à l’égoïsme d’un Alfie qui mérite, selon lui, d’être satisfait au détriment des autres. Non. L’acte qu’il l’a poussé jusqu’ici se veut être plus bienveillant que tous ceux commis aux cours des deux dernières années. « À propos de quoi ? » Elle va très vite avoir la réponse à sa question alors que déjà, le prénom de Joseph est amené dans la conversation. « Oui, c'était à la librairie. » Et si c’était un hasard pour elle, il est convaincu que ça n’en était pas un pour l’ancien taulard, parfaitement conscience de ce qu’il fait quand il s’agit de pourrir la vie des autres. Ne s’est-il pas joué de lui pendant des mois, feignant l’innocence alors qu’il était l’agresseur qu’il croyait apercevoir dès qu’il fermait les yeux ? Celui-là même qui s’est immiscé dans son quotidien, dans son couple, jusqu’à en épuiser celui-ci ? Toutes les fautes ne sont pas à rejeter sur Joseph, Alfie le sait bien même s’il refuse d’accepter cette idée, pour autant tout a découlé de cette rencontre qui a laissé bien plus de séquelles qu’on ne peut en voir aujourd’hui. « C'est Joseph. Une seconde il est là. L'autre, il est reparti. » - « Ça veut dire que tu le revois. » Consciemment ou non, qu’elle s’assure qu’il passe manger un morceau de temps en temps ou simplement par un « heureux » hasard, il fait partie, d’une façon ou d’une autre, de son quotidien, alors que lui n’y a plus sa place. Il s’est volontairement effacé, c’est un fait, mais à quel moment est-ce que Joseph mérite plus de considération que lui, même au détour d’un simple repas ou d’une nuit passée sur le canapé ? C’est toujours mieux que tout ce à quoi il peut prétendre ; et même s’il est le coupable de cette situation-là, c’est un aspect qu’il tend à vouloir ignorer. « C'est quoi cette interrogatoire ? De quoi tu m'accuses au juste ? » - « Je t’accuse de rien. » C’est pas elle qui est sur le banc des accusés, même si ses paroles peuvent laisser croire le contraire. Non, dans toute cette histoire, elle est une victime – un témoin, au mieux. « Je veux pas qu’il t’approche. » Il n’hésite pas à dire les choses, avant de se reprendre, de moduler ses propos : « Et je suis désolé d’être aussi catégorique alors que c’est pas supposé me regarder, mais ça me regarde, crois-moi. » Ce qui justifie ce ton autoritaire qui permet de noyer celui qui fait transparaitre son inquiétude. « Tu ne le connais pas comme je le connais et je t’assure qu’il vaut mieux que tu tiennes éloignée de lui. » À défaut de trouver les mots pour la convaincre, d’avoir la force d’en poser sur une situation qu’il aimerait oublier, il se contente d’un regard suppliant, dans lequel, cette fois-ci, il ne masque pas son inquiétude. « S’il te plait. »

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Message(#)(rhodlow) run for cover EmptyVen 15 Juil 2022 - 18:08

« Ça veut dire que tu le revois. » Oui, ça veut dire que tu le revois, à l'occasion, pas si souvent que ça. Mais la réponse est quand même, oui. C'est par ton silence, et ton regard dans le sien que tu confirmes ses paroles. De toute façon, il ne s'agit pas d'une question, mais bien d'une affirmation. Selon les dires de Joseph, les deux hommes ont coupé tout contact pour une raison que tu n'as pas (encore) cherché à creuser davantage. Alfie ne va pas bien. Alfie repousse tout le monde. Ce sont encore des raisons suffisantes à ton goût, puisque tu peux faire semblant que son rejet n'était pas exclusivement sur toi. Il l'est sur tout le monde. Tu n'es qu'un dommage collatéral parmi tant d'autres. C'est rassurant dans un sens, quand bien même ça ne change rien au mal que cela a occasionné. Mais cette discussion-ci, à quoi sert-elle ? Qu'est-ce qu'il te reproche ? Éprouve-t-il une certaine jalousie que tu côtoies cet ami qu'il a perdu ? Ou à l'inverse, jaloux que lui te côtoies ? Non, ce serait te donner bien trop d'importance dans une histoire à laquelle tu n'as désormais plus ta place. « Je t’accuse de rien. » Alors, quoi ? Pourquoi est-il venu jusqu'ici sans prévenir ? Tu détestes cet air distant qu'il affiche sur son visage. « Je veux pas qu’il t’approche. » Pardon ? Tes yeux s'écarquillent sous la surprise d'une telle déclaration. Enfin, non, ce n'est pas une déclaration, ni même une demande. C'est un ordre. Son ton est autoritaire démontrant complètement que ce n'était pas une suggestion. Que s'est-il au juste sur Joseph et toi ? Sait-il pour le baiser ? Est-ce la raison de son agacement ? Comment pourrait-il le savoir ? Il ne le peut pas, pourtant, tes mains semblent soudainement plus moites. « Et je suis désolé d’être aussi catégorique alors que c’est pas supposé me regarder, mais ça me regarde, crois-moi. » - « Et en quoi ça te regarde, Alfie ? » Il faudra quelques précisions sur cette dernière déclaration. Non, ce n'est pas supposé le regarder. Ça ne le regarde tout simplement pas. Tout comme tu n'as pas ton mot à dire sur ces fréquentations à lui. Tu ne l'aurais sûrement pas eu même du temps où vous étiez toujours ensemble. C'est complètement déplacé de sa part d'exiger de telle demande dans le contexte actuel. « Tu ne le connais pas comme je le connais et je t’assure qu’il vaut mieux que tu tiennes éloignée de lui. » Bien sûr que tu n'es pas ignorante de son passé probablement sombre et très peu légal. Tu n'en connais pas les détails et n'a pas cherché à en savoir davantage non plus depuis la dernière fois. Tu connais les grandes lignes et c'est bien suffisant. Mais Alfie doit sûrement parler des petits détails que tu ignores sur le passé de Joseph qui fait de lui une personne peu recommandable à fréquenter. Sauf que tout le monde a bien droit à une seconde chance, n'est-ce pas ? « S’il te plait. » Et autant le ton sec et sévère d'Alfie te surprend, celui plus suppliant ne fait pas exception. Il te déboussole même un peu. C'est de l'inquiétude que tu lis dans ses yeux. Il s'inquiète pour toi. Tu aurais presque envie de le prendre dans tes bras, là, tout de suite, pour lui chuchoter que tout allait bien aller. Mais non, tu ne bouges pas d'un seul poil, consciente d'à quel point un rejet de sa part serait humiliant et blessant. « C'est gentil de t'inquiéter pour moi, mais je préfère encore me faire ma propre opinion sur lui. » Tu préfères découvrir la personne qu'est Joseph sous tes propres yeux et non ceux de Alfie, et de ce qu'il a été par le passé. Peu importe ce qu'il a été, l'important est ce qu'il est maintenant, non ? « Je sais me débrouiller. Je n'ai pas besoin que tu veilles sur moi. » Probablement parce que son inquiétude et sa bienveillance arrivent un peu trop tard. Elle n'a plus lieu d'être non plus. Il a beau prétendre le contraire, rien de tout ceci ne le regarde. C'est lui qui a pris la décision d'être en dehors de ta vie. Est-ce nécessaire de le lui rappeler ? « Tu as consommé ? » que tu lui demandes par la suite, comme si la seule raison qui pouvait le pousser à avoir de bonnes intentions (dans sa tête seulement) à ton égard ne pouvait être que parce qu'il était sous l'influence de substances illicites. Et c'est là qu'on pourra voir à quel point ta vie le regarde, mais que la sienne ne te regarde absolument pas.
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Message(#)(rhodlow) run for cover EmptyJeu 18 Aoû 2022 - 20:34

Ils se revoient. Bien sûr qu’ils se revoient et il n’a même pas besoin de réfléchir aux raisons derrière ces rencontres – qu’elles soient ponctuelles ou non – tant il connait la personnalité de l’un comme de l’autre. Joseph qui ne sait pas où se situent les limites (ça lui va bien de dire ça), Joseph qui a toujours pris le bras quand on lui tendait la main, qui ne sait que pisser sur les platebandes des autres et se calquer sur eux plutôt que d’apprendre à vivre sa propre existence. Face à lui, la douce, la bienveillante, l’indulgente Juliet pour laquelle un bon nombre de qualificatifs tout aussi positifs pourrait être utilisés. Juliet, qui ne résiste jamais devant les chiens abandonnés, Juliet qui est bien trop naïve pour lire les gens (ça l’a bien arrangé pendant des années). Évidemment que l’un et l’autre n’allait pas s’oublier aussi facilement ; il ne reste plus qu’à déterminer la nature exacte de leur relation. Non pas qu’Alfie puisse imaginer toute autre chose qu’une amitié bancale, mais la récurrence de leurs contacts est inévitablement synonyme de danger. Pour lui, forcément, compte tenu de ses deux personnalités qu’il n’a jamais fait se rencontrer dont Jules et Joseph possèdent chacun la connaissance, mais aussi et surtout pour la jeune femme – c’est bien la raison de sa venue ici. Le fait est que Joseph n’a été l’innocent qu’il se prétend être que lors des quinze premières années de sa vie, avant que la ville ne finisse par révéler sa véritable nature. Oh, non, ce n’est pas elle qui l’a changé comme il se plaît à le supposer, c’est bien lui qui s’est laissé aller dès lors que l’excuse lui est apparue comme suffisamment cohérente pour être la justification de toutes ses actions. La ville ne l’a pas obligé à commettre des crimes ; pas plus qu’elle ne l’a obligé à devenir ce monstre qu’il refuse toujours de voir dans le miroir. C’est Alfie qu’il qualifie comme tel, mais l’anthropologue a le mérite d’admettre sa véritable nature et non pas de cacher celle-ci tout en accumulant les erreurs qui ne font que la concrétiser. La ville ne l’a pas obligé non plus à s’acharner sur lui quelques années plus tôt, quand il l’a laissé presque mort dans son appartement. Alors il se fiche bien de toutes les excuses qu’il peut servir à Jules ; il compte bien décomposer la pyramide de ses mensonges jusqu’à la réduire en néant, et lui-aussi par la même occasion.

« Et en quoi ça te regarde, Alfie ? » Ça ne le regarde pas parce qu’il a besoin d’assouvir une curiosité malsaine pour une femme qu’il n’a jamais cessé d’aimer et qu’il refuse de voir quitter sa vie quand bien même il l’a persuadée du contraire. Ça ne le regarde pas parce qu’il est jaloux et qu’il refuse d’envisager qu’elle puisse refaire sa vie, parce qu’il a bien conscience qu’elle a toutes les raisons de le faire – et qu’elle le mérite, surtout. Ça le regarde parce que sa sécurité est mise à mal par la seule présence, même ponctuelle, de Joseph dans sa vie. Et qu’elle peut bien lui donner tous les torts qu’elle souhaite, qu’il en possède une grande partie si ce n’est pas la totalité, mais qu’on ne pourra jamais lui enlever le fait qu’il a toujours essayé de la préserver, même si sa manière de faire s’est plus souvent avérée discutable qu’efficace. « C'est gentil de t'inquiéter pour moi, mais je préfère encore me faire ma propre opinion sur lui. » - « Du coup ça veut dire que tu vas attendre qu’il te fracasse toi-aussi contre un lavabo pour te faire ta propre opinion sur lui ? » Il interroge aussitôt, sans lui laisser le temps de refermer ses lèvres que l’argument – l’attaque – est déjà lâchée. Il aurait voulu la préserver de cette réalité-là, de la personne qu’il était autrefois et des gens qui composent l’entourage de cette époque, dont Joseph est l’un des seuls survivants. Il aurait voulu lui épargner la douloureuse vérité qui implique de repenser ses opinions sur les gens et, oui, de parfois juger un livre par sa couverture sans se donner la peine de le feuilleter pour s’en faire une autre opinion. Il aurait voulu conserver ce mensonge seulement pour ne pas avoir à verbaliser que sa descente aux enfers a en partie été causée par un Joseph qui s’est assuré de lui enlever tout ce qu’il possédait, de son éloquence à ses capacités, de son sentiment de sécurité à ses nuits sereines. « Je sais me débrouiller. Je n'ai pas besoin que tu veilles sur moi. » - « C’est très exactement parce que je sais ce dont Joseph est capable que je dois veiller sur toi. » Et c’est uniquement pour cette raison, oui. Il ne dira pas que dans son esprit tordu il ressent presque de la gratitude pour un Joseph dont le danger représenté lui permet d’être le soutien personnel de la jeune femme, non. Il n’en pense pas moins, ceci dit. « Tu as consommé ? » Il lève les yeux au ciel pour seule réponse, alors qu’elle semble lier son intérêt pour elle à sa consommation, alors même qu’il n’est pas là pour lui soutirer de l’argent (il n’en a pas besoin) ou l’implorer de lui laisser une seconde chance (il ne la mérite pas), mais bien pour la prévenir de l’imprudence dont elle pourrait faire preuve en continuant de laisser Joseph la fréquenter. « Je te demande juste de me croire et de faire attention à toi. » Elle n’a même pas besoin de demander des détails si elle n’en veut pas, seulement de le croire. Ça paraît peu, mais compte tenu de leurs relations actuelles, il sait qu’il lui en demande beaucoup. « Il m’a fait ça et j’ai voulu le protéger parce que j’ai continué de croire que c’était juste un paumé qui mesurait pas les conséquences de ses actes. » Qu’il était dépassé par ses propres actions, peut-être même effrayé par celles-ci, alors que leur dernière rencontre n’a fait qu’attester d’une chose : « mais il sait très exactement ce qu’il fait. Il savait très bien ce qu’il faisait quand il m’a fait croire qu’il était désolé pour moi, quand il s’intéressait à l’avancée de l’affaire, quand il voulait m’aider durant ma convalescence. » Quand ils passaient du temps ensemble, quand il lui avouait être démuni face à la situation. « Et il savait très bien ce qu’il faisait le jour où il m’a laissé pour mort. » Alors, s’il te plaît, Jules, crois-moi pour que tu ne sois pas la prochaine.

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Message(#)(rhodlow) run for cover EmptyMar 23 Aoû 2022 - 0:19

« Du coup ça veut dire que tu vas attendre qu’il te fracasse toi-aussi contre un lavabo pour te faire ta propre opinion sur lui ? » Et alors que tu tâchais de ne pas laisser transparaître que sa présence ici te déstabilise complètement - c'est surtout sa présence ici sans qu'il ne soit hostile qui te déstabilise en fait - mais tous ses efforts sont vains. Il ne suffit que d'une seule phrase de la part de Alfie pour défaire ton visage impartial. Tu clignes des yeux à plusieurs reprises comme si ça pouvait t'aider à mieux assimiler l'information - à juste la comprendre. Parce que non, tu ne comprends absolument pas où il veut en venir, pourquoi il ose dire de propos aussi choquant, quand bien même tu as toutes les cartes en main. « Qu…quoi ? » que tu bégayes soudainement. Alfie n'a pas besoin de répéter tu as très bien entendue, mais ça ne veut pas dire que tu as compris pour autant. Ah Juliet, toi qui a toujours tout gobé ses mensonges, tu n'arrives pas à comprendre la vérité qu'il ose enfin dire pour une fois. « C’est très exactement parce que je sais ce dont Joseph est capable que je dois veiller sur toi. » Et plus il parle, moins tu comprends, même si ça devrait être de plus en plus clair. Pour avoir ramasser Joseph à la petite cuillère des jours auparavant, ce que Alfie est en train de te dire présentement est bien dure à avaler. Il doit… oh Alfie, tu ne dois plus rien du tout. Ce n'est plus les accusations contre Joseph le problème, mais le rôle qu'il impose dans ta vie plutôt. « Tu as choisis de partir Alfie. » C'est lui et certainement pas l'inverse. Tu ne serais jamais partie même si tu lui en aurait sûrement voulu toute ta vie de ne pas partager les mêmes besoins que toi. « Tu as pris la décision de ne plus avoir droit de t'immiscer dans ma vie privée. » C'est uniquement de sa faute s'il ne doit pas veiller sur toi comme il semble le prétendre. Ça vaut aussi que tu n'as pas besoin de son approbation pour les personnes qui te côtoient. Évidemment que lorsque tu le questionnes sur sa consommation, la question le dérange. Il lève les yeux au ciel, agacé, mais il ne répond pas à la question. C'est tout ce que tu en retiens. « Je te demande juste de me croire et de faire attention à toi. » Tu as presque envie de croire qu'il a de bonnes intentions. Tu aimerais croire que c'est vraiment un geste attentionné de sa part, mais tu n'y arrives tout simplement pas. « Il m’a fait ça et j’ai voulu le protéger parce que j’ai continué de croire que c’était juste un paumé qui mesurait pas les conséquences de ses actes. » Il connait l'histoire du petit garçon qui criait au loup ? C'est Alfie ce petit garçon. À force de mentir et de cacher des choses, on ne le croit plus même lorsqu'il dit la vérité. « mais il sait très exactement ce qu’il fait. Il savait très bien ce qu’il faisait quand il m’a fait croire qu’il était désolé pour moi, quand il s’intéressait à l’avancée de l’affaire, quand il voulait m’aider durant ma convalescence. » Arrête. Il devrait juste arrêter de parler. Le bout de tes doigts viennent pincer l'arête de ton nez. Oh oui la migraine sera violente lorsqu'il s'en ira. « Et il savait très bien ce qu’il faisait le jour où il m’a laissé pour mort. » - « TU ENTENDS CE QUE TU DIS ? » Ah. C'est sorti tout seul. Et bien plus fort que tu ne l'aurais pensé. Ta main tremblante redescend le long de ton corps, alors que ton regard se redresse vers celui que tu as aimé déraisonnablement. « Je veux plus entendre tes mensonges. Je veux plus entendre un seul son de ta bouche. » Tu franchis les derniers pas qui te sépare de la porte de ton bureau non sans éviter Alfie au passage. « Tu veux veiller sur moi ? Tu veux chasser les personnes qui pourraient me faire du mal ? C'est ce que tu veux ? » Non, il veut juste tout contrôler selon ses désirs. Il veut choisir sans même savoir ce qui te fait du bien ou simplement ce que toi tu veux. « Sors de ma vie. » Parce que personne ne pourra jamais te déchirer le coeur comme Alfie Maslow l'a fait. Ta voix s'est brisée sur la fin, alors que l'eau t'es montée au yeux. Pourquoi est-ce qu'il revient comme une fleur après tous ses mois ? Pourquoi revient-il maintenant qu'une vie sans lui semblait presque envisageable ? Pourquoi te retourne-t-il dans une nostalgie que tu veux oublier ?  « Tes dix minutes sont écoulées. » que tu conclus en ouvrant la porte de ton bureau tout en lui faisant signe d'un bras d'en sortir - et de ne plus jamais y revenir.
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Message(#)(rhodlow) run for cover EmptyMer 7 Sep 2022 - 22:04

« Qu…quoi ? » Il n’a pas l’habitude d’avoir des regrets, Alfie, et lorsqu’il en a, ils sont exclusivement destinés à Juliet. Il regrette la froideur et la brutalité dont il a fait preuve pour lui annoncer les choses – elle mérite mieux que ça, elle mérite mieux que lui sur tous les plans. Mais elle avait été là à ses côtés durant les longs mois qu’ont duré sa convalescence, elle n’a jamais cessé de le soutenir et de s’intéresser à ses progrès autant qu’à l’avancée de l’affaire dont elle espérait, sûrement plus que lui, connaître une finalité. Et aujourd’hui qu’il est en mesure de lui l’offrir, qu’il l’admet après des mois à conserver celle-ci pour lui, il ne sait pas comment s’y prendre pour rendre les choses plus délicates. Il s’imaginait stupidement qu’elle ne se sentirait plus vraiment investie par cet événement parce qu’il l’a maintenue à distance, sans songer au fait que sa seule présence ici implique la jeune femme et fait à nouveau d’elle une des protagonistes principales de tout ceci. Et il aurait tellement voulu lui éviter cette situation, autant cette vérité brutale que le fait d’avoir à côtoyer Joseph plus que nécessaire, alors qu’elle devrait le rayer de sa vie comme il l’a fait. Joseph qui est dangereux, Joseph qui n’a rien à voir avec l’homme qu’elle croit connaître. « Tu as choisis de partir Alfie. » - « J’ai voulu te protéger. » Et ce sont peut-être les mots les plus sincères qu’il adresse depuis des semaines, et évidemment qu’ils lui sont destinés ; Juliet n’a toujours eu le droit qu’au meilleur de lui-même, quand bien même on pourrait croire au contraire. Mais il est sincère, Alfie, oui, il a voulu la protéger, de lui, de ses démons, de tout le mal auquel elle s’exposait sans le réaliser seulement en étant à ses côtés. Parce qu’il l’amène autant qu’il le personnifie ; et qu’il ne pouvait décemment pas imposer ça plus longtemps à Juliet. « Tu as pris la décision de ne plus avoir droit de t'immiscer dans ma vie privée. » Ses sourcils se froncent sous l’incompréhension. Il comprend ce qu’elle veut dire, il n’est pas aussi stupide, c’est plutôt à elle qu’il devrait poser la question ; est-ce qu’elle comprend ce qu’il veut dire ? Ce que cela implique de continuer à fréquenter Joseph et d’être potentiellement victime de ses excès de colère ? Il ne lui demande pas de lui rendre des comptes sur le contenu de leurs échanges, seulement de se protéger puisqu’il n’est plus en mesure de le faire contrairement à ce qu’il croit. Alors Alfie continue de plaider sa cause, d’espérer lui fait entendre raison, mais lorsqu’il achève son récit en rappelant à quel point l’évènement a été sérieux, pour être ainsi laissé pour mort, il ne s’attendait certainement pas à cette réaction-là de la jeune femme. « TU ENTENDS CE QUE TU DIS ? » Il n’a pas l’habitude qu’elle élève la voix et il reste interdit un instant, presque surpris, tandis que son regard se plonge à nouveau dans le sien et qu’il peut y lire toute la lassitude, la colère et le dégoût qu’il lui inspire – et pas la confiance à laquelle il espérait qu’elle se raccrocherait pour lui accorder le bénéfice du doute. « Je veux plus entendre tes mensonges. Je veux plus entendre un seul son de ta bouche. » Cette bouche qu’il est supposé fermer et qui s’entrouvre face à son incompréhension. « Tu veux veiller sur moi ? Tu veux chasser les personnes qui pourraient me faire du mal ? C'est ce que tu veux ? » Elle prend ses distances, l’invite déjà à sortir du bureau, mais pas seulement. « Sors de ma vie. » Et ils font mal, ces mots-là, quand il n’est pas celui qui en est à l’origine. Mais Alfie n’a pas le droit de s’en plaindre, il le sait et c’est probablement pour cela qu’il reste étonnement silencieux, parce qu’il prend enfin la pleine conscience de toutes ses erreurs maintenant qu’elles lui explosent à la figure de la pire des façons. Il se raccroche à sa voix qui se brise et aux larmes qui menacent de couler ; non pas qu’il se satisfait du malheur de Juliet, mais que si elle est aussi peinée, c’est qu’elle ne le pense pas. Il ne veut pas qu’elle y pense, il veut croire qu’il a encore une chance, une dernière chance, il ne veut pas admettre qu’il a écoulées toutes celles qu’elle lui a donné. « Tes dix minutes sont écoulées. » Ce sont ces dix minutes qui sont également écoulées alors qu’Alfie n’a pas bougé malgré l’invitation à quitter la pièce et sa vie – il ne bouge pas, parce qu’il peut pas se résoudre à cette deuxième perspective. « Je peux pas, Jules. » Qu’il lui avoue, alors qu’il fait un pas en sa direction, restant néanmoins à distance pour ne pas la brusquer plus qu’il ne vient déjà de le faire. « Je sais que j’ai merdé sur tous les plans, mais s’il y a un jour où tu dois encore me croire, c’est aujourd’hui. » Et avant même qu’elle ne puisse s’y opposer, il contrecarre ses arguments. « Et je sais que t’as aucune raison de le faire ou de m’accorder ça, mais Jules... ce mec est taré et je sais qu’au fond de toi tu le sais aussi. » Il se rappelle de la façon dont il avait dû la convaincre pour héberger Joseph à sa sortie de prison, il se souvient du malaise ambiant durant cette colocation de fortune, elle ne peut pas lui faire croire qu’elle est soudainement à l’aise avec Joseph, pas alors qu’il provoque l’angoisse partout où il passe. « C’est toi qui avais raison depuis le début, c’est moi qui aurais dû t’écouter, j’aurais pas dû le laisser revenir dans ma vie. » Dans notre vie, dans celle qu’il a détruite sans y regarder à deux fois et qu’il regrette un peu plus chaque jour. « Je te promets que je sortirai de ta vie, mais pas avant que lui l’ait fait. » Et il y a beaucoup de promesse qu’Alfie n’a pas réussi à tenir ; mais celle-ci n’en fera pas partie, parce qu’il lui le doit. Et peu importe si c’est la plus douloureuse de toutes celles qu’il a pu faire.

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Message(#)(rhodlow) run for cover EmptyMer 14 Sep 2022 - 1:13

« J’ai voulu te protéger. » Te protéger de quoi ? Est-ce vraiment logique de te garder loin de lui pour te protéger ? « En me disant des choses horribles ? » En te disant qu'il ne t'aimait plus. En te rendant responsable de son malheur. En te reprochant de l'avoir gardé au pays. Bien sûr qu'il avait dû être dur dans ses paroles. Sans quoi tu aurais sans doute insisté pour réparer au lieu de jeter. Sans doute tu te serais battu pour ton couple, pour l'amour que tu avais pour lui. C'était un mal nécessaire pour que la coupure soit brutal. Tu comprends sans réellement comprendre ses paroles. Il te voulait loin de lui pour te protéger. Réalise-t-il aujourd'hui que son plan a été un échec ? Est-ce la raison pour laquelle il se trouve devant toi aujourd'hui ? Il arrive trop tard Alfie, bien trop tard. Ce n'est certainement pas en inventant des histoires contre son ami par pure jalousie qu'il va régler quoique ce soit - si tel est son but. Dépassé par ses paroles, par ce qui se déroule sous tes yeux, c'est vers la sortie que tu le chasses une première fois. Malgré la porte ouverte et ta main qui l'invite à quitter son bureau, Alfie n'a pas bouger d'un seul poil. « Je peux pas, Jules. » Qu'il le peut ou pas, il doit partir. Ce n'est certainement pas une proposition alors que sa présence devient de plus en plus difficile à supporter. Il vient faire un pas en ta direction et, instinctivement, tu fais un pas par derrière pour préserver la distance entre vous deux. « Je sais que j’ai merdé sur tous les plans, mais s’il y a un jour où tu dois encore me croire, c’est aujourd’hui. » Tes sourcils se froncent doucement alors que ton regard se perd dans le sien. C'est tentant de te laisser bercer par la nostalgie. Tu as l'impression d'y lire la sincérité dans son regard, mais Alfie peut bien te faire croire tout ce qu'il veut par un simple regard. « Et je sais que t’as aucune raison de le faire ou de m’accorder ça, mais Jules... ce mec est taré et je sais qu’au fond de toi tu le sais aussi. » La dernière partie de sa phrase te fait grincer des dents. Ton regard fuit automatiquement le sien alors que ta main se glisse contre ton front quelques instants. C'est la migraine assurée lorsqu'il partira enfin d'ici.   « C’est toi qui avais raison depuis le début, c’est moi qui aurais dû t’écouter, j’aurais pas dû le laisser revenir dans ma vie. » Ça doit sûrement lui écorcher la langue de dire que tu avais raison. Oh ce que tu lui aurais fait répéter au moins dix fois dans une toute autre circonstance. Tu te serais régalé de telle parole venant de lui jusqu'à ce qu'il n'en peut plus de t'entendre. « Je te promets que je sortirai de ta vie, mais pas avant que lui l’ait fait. » Et voilà la phrase qui permet à une larme de s'échapper de ton œil. Une seule que tu effaces dans la même seconde où elle coule le long de ta joue. « Moi non plus je ne peux pas. » que tu réponds tout simplement. Incapable de lui offrir cette confiance aveugle que tu as déjà eu en lui. Incapable de répondre positivement à cette demande complètement loufoque - et très déplacée. « Va t'en maintenant. » que tu répètes de nouveau, que tu insistes. Il n'y a rien d'autre à ajouter de toute façon. Il ne pourra rien dire ou faire qui te fera changer de position. Tu ne pourras croire ces accusations que si elles sont confirmées par l'accusé en personne. Et tu n'es même pas certaine de vouloir lui poser la question. Ce serait faire gagner Alfie que de simplement laisser ton esprit douter de la véracité de ses propos. Non, Joseph n'aurait pas blessé son ami. Encore moins à ce point là. C'est complètement insensé.
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