Tu es crevé. Tu as juste envie de dormir encore. Tu ouvres les yeux sans trop comprendre ce qui t'a tiré du sommeil. Tu te retournes dans ton lit, déjà prête à te rendormir quand la sonnette se fait aller de nouveau. Merde, tu marmonnes à moitié endormie en sautant en bas de ton lit. L'idée que ce soit une urgence t'effleure légèrement l'esprit - c'est jamais bon signe des visites nocturnes - mais ta principale préoccupation est que ce vacarme réveille les filles et que ce soit un vrai calvaire de les rendormir. Tu descends les marches rapidement, glisse un peignoir sur tes épaules par la même occasion. Pas nécessaire que ce visiteur nocturne ait de quoi se rincer l'œil. De toute façon, avec tes cheveux ébouriffés, tes traces d'oreillers dans le visage et tes traits fatigués, t'es bien loin d'être le fantasme de qui que ce soit. Mais bon, ce n'est pas ça le but de la visite, si ? Quand tu ouvres la porte, c'est sur Wendy que tu tombes. Qu'est-ce qu'elle fout là ? Ce n'était pas convenu qu'elle passe ce soir et certainement pas à deux heures du matin. Tu n'y comprends absolument rien. « Wen ? » Ta main se glisse dans ton visage qui tente encore de se réveiller, de s'assurer que Wendy n'est pas qu'un simple mirage - vu ton très faible nombre d'heures de sommeil, ce ne serait pas si surprenant. Mais non, Wendy est bien là et elle a bu. « T'es ivre ? » Ça sonne presque comme un reproche et peut-être que c'en est un. Elle dira sans doute que tu sonnes comme sa mère. Et au fond, ça pourrait être le cas. Tu pourrais être sa mère. Une grossesse à l'adolescence et, hop, tu pourrais avoir une jeune adulte à charge. Le problème n'est pas tant qu'elle est ivre. Elle fait ce qu'elle veut. C'est pas ton problème. Ce qu'elle fait en dehors de vos rencontres ne te regarde absolument pas. Ça devient un problème quand elle débarque chez toi sans prévenir dans un état pareil et qu'elle perturbe ta vie de famille. Tu souffles un coup avant de lui faire signe de rentrer. Tu ne vas quand même pas la laisser dehors, mais elle n'aura certainement pas ce qu'elle est venue chercher ici ce soir. « Je t'appelle un taxi. » que tu annonces en refermant la porte derrière elle. Avec un peu de chance, celui qui est venue la reconduire vient à peine de partir et il pourra revenir rapidement pour la ramener chez elle. « Tu sais que tu peux pas t'pointer ici comme ça. » que tu ajoutes, ton portable en main. Ça a intérêt à ne pas se reproduire. Voilà ce qu'elle devrait comprendre dans cette phrase. Ce n'est certainement pas le temps que Ella aille raconter à sa mère que tu ramènes des filles dans la nuit. Même si ça ne la regarde absolument pas, Sara te le ferait payer cher. Toutes les raisons sont bonnes pour te mettre des bâtons dans les roues alors qu'elle a elle-même initié le contact entre Ella et toi. Les femmes sont compliquées, que voulez-vous. Même une femme n'arrive pas à en comprendre une autre. Arrêtez d'essayer les mecs, c'est peine perdu.

@wendy craine

Sans savoir pourquoi véritablement, tout c'était compliqué. Il n'y avait pas eu de quoi, puisqu'au début, ça devait juste être un passage rapide. Le genre de soirée où après un verre, l'ambiance est tellement naze qu'il est préférable de repartir. Mais un tourbillon entrainant un autre tourbillon, l'Australienne s'est retrouvée ivre au bout de quelques heures. Ça lui ressemblait pas tant que ça, parce que malgré son penchant pour la fête, elle n'était pas non plus inconsciente et elle avait vu trop de mauvaise chose pour savoir que perdre les pédales et ne plus être présent dans son propre corps pouvait s'avérer très dangereux. Mais de temps, en temps parce qu'elle en avait besoin, parce qu'elle avait encore entendu ses parents se prendre la tête pour des broutilles comme pour ce soir, elle décidait que c'était mieux ainsi. De pouvoir oublier qui elle était réellement le temps d'une nuit. Bien sur, sa tête lui ferait un mal de chien, et elle n'aurait aucun ou que trop peu de souvenirs de cette folie, mais c'était préférable à devoir subir encore les cris de sa génitrice. Elle n'était pas idiote Wendy, elle savait qu'il se tramait quelque chose, mais elle n'avait pas encore eu le cran de poser les bonnes questions. Alors à la place, elle fuyait. Retrouvant l'alcool et les fêtards d'un soir. Donc oui, elle avait tourné à plein régime sans se soucier de rien. Persuadée qu'elle se comporterait comme une adulte responsable le cas échéant, mais au fond, ce n'était encore qu'une gamine capricieuse qui était trop bouleversée pour se rendre compte de la stupidité de ses actes. Et c'est d'ailleurs encore cet acte stupide qui la pousse à filer en douce de la soirée pour se diriger jusqu'à chez Leslie. Oh Leslie. Cette femme lui fait ressentir des émotions intrigantes qui explosent davantage dans l'esprit de Wendy qui ne se rend pas compte qu'elle dépasse les bornes d'un contrat qui était pourtant clair à la base. Parce que ça lui convenait, parce qu'elle avait rien d'autre de mieux à faire, sûrement aussi. Mais pour un oui, ses jambes avaient conduit la brunette jusqu'à l'appartement de cette femme, tapant péniblement à la porte et patientant tant bien que mal sans tituber. Un brin de doute dans les yeux alors que la porte s'ouvre enfin. Un soulagement. « Wahou. Leslie. » Idiote Wendy. « Je pensais que t'allais jamais venir m'ouvrir. » Et si elle avait été complétement maitre de ses moyens, à l'inverse, elle aurait jamais ouvert la porte aux problèmes. Parce que clairement, cette situation allait tout sauf être accueilli à bras ouvert, et Wendy n'en avait absolument pas conscience. Mais à vrai dire, elle n'avait pas non plus idée de ce qui l'avait vraiment conduit jusque là. L'envie de ne pas être seule ? D'avoir des bras autour de son corps frêle ? De sentir au moins un peu de passion dans ce monde qui chavire ? Elle secoua la tête. Désespérante. « Mh, ouais, j'ai un peu bu j'admets. » Comme si elle pouvait le nier. C'était certain que de toute manière, elle sentait le rhum à des kilomètres, et ses jambes étaient prêtes à la lâcher d'une minute à l'autre. « Mais j'avais b'soin de te voir. » Enfin elle essayait de s'en persuader, parce que maintenant que Leslie était devant elle, son regard lui donnait clairement envie de fuir. Rapidement et sans se retourner. Elle était plus certaine que c'était une bonne idée, et elle ne tenta rien de fou. Reculant les idées de se jeter dans le creux des bras de son amante. Titubant jusqu'au vestibule pourtant, Wendy secoue difficilement la tête. « Ouais j'sais bien. Et j'aurai pas dû je le reconnais mais.. » Elle avait pas vraiment d'excuses, parce qu'elle était là et c'est tout. Et Leslie aurait sûrement mieux fait de lui refermer la porte d'entrée au nez, parce qu'une lueur venait de s'allumer dans les yeux de la brunette alors qu'elle rentrait dans le domicile. « Tu me manquais. » Et ça c'était vraie. Du moins, la relation qu'il partageait lui avait manqué. Et ce manque avait poussé Wendy à agir bêtement, sans respecter les règles pourtant si simple. La tête lui tourna légèrement au point qu'elle dû se raccrocher au premier truc venu pour pas se fracasser le crâne par terre. « Désolée. Oh bordel, je suis désolée. »

@Leslie Oxton

« Wahou. Leslie. Je pensais que t'allais jamais venir m'ouvrir. » À l'extérieur et à l'intérieur, deux ambiances complètement différentes. Être un vendredi soir à vingt-trois ans, tu serais probablement dans le même état qu'elle. Seize ans de plus et c'est dans un état comateux que tu te retrouves le vendredi soir. Comateux endormi, certainement pas comateux trop ivre. Bon, tu veux quand même pas dire que ça n'arrive jamais. Disons simplement que ça n'arrive pas aussi souvent que Wendy qui se trouve devant toi. Tu aurais sûrement dû lui dire de rentrer chez elle… enfin, c'est ce que tu feras, après l'avoir laissé patienté à l'intérieur. « Mh, ouais, j'ai un peu bu j'admets. » Plus qu'un peu si on te demande ton avis, mais ce n'est pas de tes affaires. Elle fait bien ce qu'elle veut, tant qu'elle le fait ailleurs que chez toi. Tu ne manques d'ailleurs pas de lui faire la remarque qu'elle ne peut pas venir ici quand ça lui chante. Tu lui as rarement dit non quand ces visites avaient un minimum de préparation, du genre avertir et voir quand ça tombe bien pour tout le monde. On repassera pour le côté spontané qui est gâché, mais les retrouvailles n'ont jamais été moins langoureux pour autant. « Mais j'avais b'soin de te voir. » - « J'suis certaine que ça pouvait attendre à demain. » Besoin de quoi ? C'est sûrement mieux si tu restes dans l'ignorance. Il y a longtemps que tu sais que tu devrais mettre un terme à tout ça. C'est peut-être par lâcheté que tu ne l'as pas fait, c'est sûrement pour ne pas avoir le rôle de méchante dans l'histoire. Tu t'étais surtout convaincu que Wendy y mettrait un terme bien avant ça. Même aujourd'hui, tu n'as pas envie d'admettre que ça ne peut plus continuer. « Ouais j'sais bien. Et j'aurai pas dû je le reconnais mais.. » Mais elle n'a pas réfléchi. Tu voudrais dire qu'elle n'est pas en état de le faire correctement, mais elle est comme ça Wendy. Elle est impulsive. Elle agit et réfléchit après. Elle n'a rien à perdre. Elle est libre et elle est magnifique à voir aller. C'est peut-être pour ça que tu t'accroches, pour vivre cette liberté à travers elle. « Tu me manquais. » - « Wendy… » dis pas ça. C'est dans un souffle que ta main se pose contre ton front avant de retomber le long de ton corps. Tu es censé dire quoi à tout ça ? Avant que tu n'es le temps d'ajouter quoique ce soit, Wendy, la chambranlante s'accroche à une table pour ne pas perdre l'équilibre, mais ce qu'il y avait dessus tombe par terre et fait un énorme vacarme. « Désolée. Oh bordel, je suis désolée. » Comme si tout ce bordel ne faisait pas assez de bruit, la voix de la brune qui se confond en excuse est bien trop forte à ton goût. « Touche plus à rien. Va t'asseoir, tu vas réveiller tout le monde. » Ta voix est bien plus sèche que tu ne le voudrais alors que tu désignes le canapé du doigt pour qu'elle le rejoigne. Un coup assis, ça devrait réduire les dégâts. Tu passes rapidement à la cuisine pour aller couler un verre d'eau que tu donnes dans les mains de Wendy en revenant dans le salon. « C'est un peu le bordel dans ma vie présentement. » Autant personnellement que professionnellement. « J'ai pas le temps de gérer un problème de plus. » Le problème de plus étant Wendy et ses arrivées surprises, Wendy et ses sms en plein milieu de la nuit. Les plans culs, c'est fait pour décompresser pas se mettre la pression. Et puis, c'est pas faux que tes appels tournent de plus en plus vers Lawrence et de moins en moins vers Wendy. « Ça ne peut plus continuer. Tu comprends ? » Ta voix douce clash sûrement avec les mots qui ne sont sûrement pas facile à entendre. Loin de toi l'envie de la blesser, mais ce n'est pas trop ton genre de passer par quatre chemins non plus. C'est autant pour elle que pour toi que tu le fais. Attendre qu'elle soit plus sobre aurait été une meilleure option.

Finalement dépassée par ses choix délicats et débiles. Wendy, elle avait perdu pieds en voulant sombrer dans un monde qu'elle ne gérait pas tant que ça. Oubliant facilement à quel point l'alcool pouvait avoir un effet néfaste sur elle, et faire souvent ressortir le pire. Comme cette mauvaise idée que de venir se retrouver devant le domicile de Leslie. Oui, elle avait pensé qu'elle serait bien reçue, que Leslie serait ravie de la voir, mais elle constatait peu à peu que ce n'était pas du tout le cas. Regrettant vraiment d'être ici à cet instant, et pas entrain de décuver dans le domaine Craine. Elle frotta ses tempes endolories par l'alcool et par ses réflexions incessantes. Se trouvant bête, sincèrement prête à préférer s'écraser d'un coup devant le ton dur et jugeant de Leslie. Elle se rappelait pas de cette facette de la femme avec qui elle partageait pourtant des instants agréables. « Peut-être bien oui. » Mais de toute manière elle était là alors y avait pas vraiment de réponse logique à ce besoin. Elle avait suivi son envie et c'était tout. Maintenant, elle savait aussi que si Leslie n'avait pas ouvert cette porte, elle s'en serait remise. Elle avait juste eu besoin d'une présence, de quelqu'un en qui elle avait plus ou moins confiance. Mais elle s'était visiblement trompée de destination. Pourtant, elle ne pu s'empêcher de sortir les mots qui étaient au bout de ses lèvres, cette phrase qui avait tout son sens et qui était surtout bien réelle. Y avait-il un bon moment pour cela? Sûrement, et c'était les deux pieds dans le plat que Wendy avait foncé, pensant que ce serait un de ces moments. Mais visiblement non. L'Australienne, elle n'a aucune idée de comment réagir, de quoi faire à cet instant, parce qu'elle sent un fossé s'ouvrir entre la jeune femme et elle, ça fait bizarre. Davantage à son égo peut-être. Au point qu'elle en devient maladroite, mal à l'aise, ou peut-être que c'est seulement l’alcool qui lui fait commettre un impair. « Je voulais pas, vraiment pas. » Et voilà qu'elle se faisait houspiller comme une gamine. Comme si elle venait de commettre l'irréparable. Mais c'était qu'un foutu meuble avec des bibelots. Elle venait pas non plus de réduire en cendre la vie de quelqu'un. Elle n'ose pas regarder son interlocutrice dans les yeux alors que cette dernière lui fou un verre d'eau entre les mains, alors elle avale d'une traite ce verre avant de prendre une grande inspiration. Elle sait plus où se mettre, essayant de se faire toute petite dans ce canapé. Essayant d'oublier sa propre présence et cette tête qui ne cesse de lui tourner. Ses yeux s'écarquillent lentement alors qu'elle commence à saisir la phrase de Leslie. Si elle s'attendait à ça? Pas du tout. Parce que le chemin se fait pourtant, et Wendy réalise qu'elle a déconné encore une fois. Que cet élan de faire tout ce qui lui semble bon, n'est pas toujours raccord avec les autres, et en même temps que devrait-elle faire ? Toujours subir ce qu'on attend d'elle ? Être la petite jeune femme parfaite, souriante et qui ne dit pas un mot ? Non, c'était pas vraiment elle. Elle aurait aimé dire à Leslie ce qu'elle en pensait réellement, que son air condescendant elle pouvait se le mettre où elle pense. Que les problèmes de la brune, n'était pas réciproque. A la place de tout cela, Wendy sentit la bile lui monter. « Je vais vomir. » Et c'était pas par rapport aux mots de Leslie, ça, elle finirait par les oublier demain de toute manière. A la place, elle se précipita vers ce qui était le plus proche d'elle pour soulager l'alcool qui faisait surface dans l'autre sens. Elle noterait que pour plus tard, il était inconscient de boire autant pour son propre bien.

« Peut-être bien oui. » Elle a l'air si vulnérable, si fragile en ce moment. Difficile de rester fâchée après elle bien longtemps. Il faut aussi dire que tu n'as jamais été fanatique des querelles de coeur. Ça te saoule complètement. C'est bien l'un des avantages à un célibat : ne pas avoir les corvées qui viennent en couple. Quand un plan cul devient compliqué, c'est qu'il est temps qu'il appartienne au passé. Tu l'apprécie bien Wendy. Si tu avais dix ans de moins, elle aurait facilement pu faire chavirer ton cœur, mais ce n'est pas ça la réalité. Vous saviez toutes les deux qu'un jour cette liaison prendrait fin. Elle a déjà duré trop longtemps. « Je voulais pas, vraiment pas. » qu'elle ajoute alors qu'elle fout un vacarme d'enfer dans ta maison. C'est pas croyable. C'est pas ton devoir de gérer une gamine qui a trop picolé. Putain ce que le quart de travail demain matin risqie d'être très pénible. Au moins, lorsque tu l'envoie prendre place sur le canapé, interdiction de toucher à quoi que ce soit, elle obéit sans broncher. Elle t'écoute parler, mais tu ne peux pas vraiment dire si ton discours fait son chemin jusqu'à son cerveau.  D'après son expression faciale, elle semble avoir parfaitement compris où tu voulais en venir : une fin. Est-ce qu'elle s'en souviendra demain matin ? Ça, c'est autre chose. Ce n'était pas ta meilleure idée d'avoir cette conversation là cette nuit. Mais on ne peut pas dire que tu as particulièrement des bonnes idées quand ça concerne les relations intimes. Loin de toi l'idée de faire du mal, tu n'as juste jamais su gérer cette partie-là. « Je vais vomir. » Évidemment que c'est comme ça que la discussion tourne. Sans attendre une seconde de plus, Wendy se jette sur l'évier alors que tout ce que tu entends c'est le bruit de ses verres de trop qui trouvent facilement le chemin vers la sortie. Encore heureux qu'elle n'ait pas évacué à même le sol. C'est pas vrai que tu vas ramasser du vomit en plus de tout le reste. Et merde, il arrive bientôt ce taxi que tu la renvoies chez elle ? « Tu te sens mieux ? » que tu lui demandes tout de même. La situation a beau te dépasser, tu ne te fous pas complètement d'elle contrairement à ce qu'elle doit penser. Mais, ouais, elle se sent sûrement mieux. Un coup le mauvais sortit, ça va toujours mieux. Si ça peut l'aider à retrouver ses esprits, ce serait encore mieux. Tu voudrais bien retourner sur le sujet que vous aviez à peine commencé, mais Wendy n'est visiblement pas en état de le poursuivre. Elle n'était même pas en état de le commencer, dommage que tu aies manqué de jugement dès le départ. « T'as besoin de quelque chose ? Aspirine ? » Pour prévenir l'énorme mal de bloc qu'elle risque d'avoir à son réveil. Est-ce que son estomac est seulement en état de pouvoir conserver ce comprimé ? Non, sûrement pas. Elle va le vomir dès qu'elle tentera de l'avaler. Tu plains le mec dans le taxi qui la ramènera chez elle. Les chances qu'elles ne soient pas malades dans le véhicule est peu probable. Ça, ce n'est pas ton problème. Heureusement.

Le corps endolori par l'alcool, tout lui semble fou à l'Australienne alors que la tête lui tourne et que les mots se bousculent dans sa tête. Davantage encore quand elle se rend compte qu'elle n'est pas la bienvenue auprès de Leslie. Davantage quand elle comprend que ce choix qui lui paraissait évident, n'était pas partagé du tout et qu'elle aurait mieux faire de retourner illico presto au domaine Craine. Elle ne saurait dire à quoi elle aurait dû vraiment s'attendre, ce qu'elle aurait espéré trouver en arrivant ici, mais sûrement pas cet accueil si froid. Si loin de ce qu'elle avait toujours pensé de Leslie. Oui, il n'était pas question de sentiment, pas question d'attachement, mais ce n'était pas pour autant que son cœur ne s'était pas serré en constatant tout cela. Wendy restait une humaine, à l'esprit vif et aux sentiments fragiles. Une simple liaison, fugace et semblable aux autres qui pourtant était différente, d'une certaine manière. Et l'alcool avait poussé Wendy à sortir de la zone de confort habituelle, des règles qui avaient été imposées et qu'elle avait accepté malgré tout. Parce qu'elle avait pensé un instant que ce serait sympa. Mais c'était clairement tout le contraire, et elle pouvait s'en prendre qu'à elle-même. Et le pire s’enchaine alors que ses deux mains gauches rentrent en action. Comme si tout cela ne suffisait pas. Elle était ridicule. Mais surtout, elle se sentait comme une enfant qu'on disputait pour une ânerie et elle ne savait pas quoi faire, pas quoi dire. Elle perdait péniblement ses moyens comme cela ne lui arrivait jamais. Comprenant sans comprendre ce qui était entrain de se dérouler sous ses yeux. Jusqu'à cette terrible remontée, mettant en pause tout ce qui se déroulait actuellement. Laissant l'alcool refaire surface et étalant son dégout dans l'évier de la cuisine de Leslie. Super, il manquait plus que ça et il fallait que ça arrive maintenant. Un dernier haut-le-cœur alors que plus rien ne souhaite quitter son estomac déjà bien vide. L'Australienne se tourne, les yeux fermés prête à recevoir une ribambelle d'injure. Elle pince son nez avant de soupirer. « Oui, ça va. » Du moins, autant qu'il était possible de l'être. Elle n'était clairement pas en phase avec elle-même, regrettant d'avoir bu autant et pour aucune raison. Même s'il n'y avait définitivement pas de raison valable de se mettre mal. « Je vais rentrer. » Et c'était sûrement la meilleure décision à prendre à l'instant. Enfin quelque chose de sensé. Du moins, elle l'espérait. Et de toute manière, elle n'avait aucune envie d’affronter encore les sermons de Leslie. C'était pas le bon moment, ni la bonne façon de faire. « T'emmerde pas pour moi, t'as déjà assez fait. » Même si c'était faux, elle préférait libérer la jeune femme de cette tâche ingrate qui n'était qu'elle. De toute manière, elles finiraient par se revoir. Pas remettre en boucle les mots qui ne quittaient pourtant pas l'esprit de la brune. Wendy, elle préféra trouver refuge dans la fuite avec que les choses ne s'aggravent, enfin comme si c'était possible.

@Leslie Oxton

« Oui, ça va. » Elle a l'air d'une petite poupée de porcelaine qui risque d'éclater à tout moment. Qu'est-ce que tu es censé faire de tout ça ? Qu'est-ce que tu es censé lui dire tout simplement ? Loin de toi l'envie de la blesser ou de l'humilier, mais elle ne peut pas rester ici. Elle doit s'en aller et elle doit le faire maintenant. De toute manière, elle n'est pas en état de quoi que ce soit. Elle n'est ni en état d'avoir une conversation d'adulte, ni même dans celui de passer une nuit torride. Elle est impulsive Wendy. Surtout quand elle a bu. Impulsive et immature, mais elle a aussi une confiance en elle débordante qui l'a rend tout de suite attirante. Peut-être bien que c'était flateur qu'une femme de son âge puisse avoir un intérêt pour une femme du tien. Dans une autre vie, les choses auraient sûrement pu être différentes. Mais cette autre vie n'existe pas. « Je vais rentrer. » qu'elle annonce par la suite en se redressant. Oui, il vaut mieux pour elle comme pour toi qu'elle rentre chez elle. C'est ce qu'elle aurait dû faire bien avant de faire un détour par chez toi. Tu acquiesces doucement d'un signe de tête. Le taxi que tu as appelé risque d'arriver dans les prochaines minutes de toute façon. « T'emmerde pas pour moi, t'as déjà assez fait. » Ton regard se pose de nouveau sur elle. Tu n'as jamais vraiment été du genre à garder tes pensées pour toi. Tu préfères une bonne vérité toute crue à un mensonge qui fait du bien. Il vaut mieux se vider le coeur d'un coup et après, tout le monde peut tourner la page. C'est sûrement ce qu'elle devrait également faire Wendy au lieu de jouer les demoiselles en détresse. « Joue pas à ça avec moi Wen. On savait toutes les deux que notre histoire avait une date de péremption. » Et cette date a été drôlement devancée par une Wendy ivre devant ta porte. Peut-être bien qu'elle t'a rendu service dans un sens. Parce qu'il fallait bien mettre un terme à cette liaison pour que tu portes ton attention ailleurs. Pour que tu portes tout ton attention sur une seule personne. Difficile de dire si entre Lawrence et toi ça allait passer à l'autre étape. Malgré les dernières semaines/mois en sa compagnie, tu n'étais encore sûr de rien. Il avait toutefois bien plus de chance que Wendy pour la simple et bonne raison que vos chemins de vie étaient à la même étape. De toute manière, jouer sur deux terrains à la fois, ça ne se termine jamais bien pour personne. « J'vois quelqu'un d'autre. Tu devrais faire pareil. Avec une fille de ton âge. » que tu conclus, tranche officiellement la fin de votre petite liaison secrète. « Ton taxi. » que tu ajoutes en voyant les phares de la voiture pénétrer au travers la baie vitrée du salon.

Peut-être qu’elle aurait dû comprendre, il y a bien longtemps maintenant que les choses étaient mieux ainsi. Que l’éventualité que quelqu’un s’intéresse vraiment à ce qu’elle pouvait être était infiniment minime. Cela lui aurait simplement éviter ce désagrément certain de se faire jeter comme une vieille chaussette. L’Australienne, elle était fière, toujours à se tenir droite et à faire penser que rien ne l’atteint, qu’elle n’a pas le moindre sentiment, mais c’est une partie d’elle-même cachée derrière un mur. Malgré son envie de vomir de nouveau ses tripes, elle forge ce mur. Permettant ainsi de garder son sang-froid, de calmer sa respiration et de prendre un recul évident sur la situation. Elle n’aurait pas dû se pointer là ce soir, c’était une monumentale erreur. Pas parce qu’elle avait un temps soit peu espérer que Leslie serait ravie de l’accueillir, mais parce qu’elle aurait trouvé un bien meilleur refuge ailleurs. Et maintenant, elle le comprenait. La tête avait beau lui tourné autant que possible, elle comprenait et elle accepta. Parce que Leslie n’avait pas totalement tort, ou peut-être simplement parce que la brune n’avait pas envie de se battre ce soir pour une cause perdue, mais elle accepta. Renonçant à ce qui était en cours, pour une liberté meilleure. Pour un futur plus agréable et moins douloureux. Elle méritait mieux de toute manière que d’être la poupée de quelqu’un. Leslie n’est pas une femme horrible, et ça n’a même pas traversé l’esprit de Wendy une seule fois. Elle se sent simplement au pied du mur, et le plus simple pour elle reste de fuir à toute jambe, sans affronter la vérité. Du moins pas maintenant, pas dans cet état. « Ouais, et tu as totalement raison c’est préférable. » C’était surtout préférable qu’elle parte d’ici avant que des mots en trop n’éclatent, que les idées désagréables de la brune ne franchissent ses lèvres sans le vouloir. Mais Leslie elle avait les mots qu’il faut pour faire doucement mal, pour ramener Wendy dans une réalité désagréable et cela même si au fond, elles ne s’étaient jamais rien promis. « Bah super, je suis contente pour toi. » Il n’en était rien, mais elle n’allait sûrement pas le dire de vive-voix, et puis après tout ce n’était même pas son problème. D’autre chose l’attendrait ailleurs, même si le petit démon sur son épaule était entrain d’applaudir à la perspective que Leslie souffre à son tour. Donnant-donnant après tout, non ? Wendy en simple réponse incline la tête respectueusement et se faufile dans la nuit pour rejoindre le taxi qui sera généreusement offert par son ancienne amante. C’était la moindre des choses de toute manière. Adieu Leslie Oxton.

@Leslie Oxton