| life was a willow and it bent right to your wind (grace #3) |
| Ruben Hartfieldle problème à trois corps ÂGE : trente-deux ans (04.12). SURNOM : (rhube) ben. STATUT : nina et lui se sont dit 'oui' à l'abris des regards le 15 janvier - elle s'attendait au meilleur, il lui a offert le pire. MÉTIER : neurochirurgien exerçant au st vincent’s hospital, doit encore faire ses preuves auprès des grands malgré sa tendance à se penser déjà meilleur que bien d'autres. aspire à se spécialiser en neurotraumatologie sur les années à venir. met ses connaissances au service de la fondation pearson depuis plusieurs années. LOGEMENT : passe en coup de vent au #404 water(melon sugar) street, spring hill, pour nourrir les chats mais n'arrive pas à y retourner de façon pérenne en sachant qu'elle n'y met pas les pieds (et en sachant qu'on pourrait trop facilement le trouver pour lui casser les dents, aussi). garde le double des clefs de chez scarlett parce-qu'au moins, là-bas, il ne doit rendre de comptes à personne. se fait claquer la porte au nez à peu près partout ailleurs, maintenant. POSTS : 13372 POINTS : 1840 TW IN RP : deuil, avortement, adultère. ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : quatrième enfant de la fratrie Hartfield, a toujours tout fait pour exister par lui-même, loin de l’ombre de ses aînés › neurochirurgien récemment diplômé, il ferait tout pour protéger sa carrière, au dépend de ses proches › a été anéanti par la disparition de son grand frère Jackson début 2020, mais ne l’a montré à personne, préférant assumer une fausse culpabilité seul dans son coin › a fauté une nuit (deux) (peut-être plus finalement) (oops) avec une étudiante de la faculté (et pas que), et plutôt que d’assumer auprès de sa petite-copine, il l’a demandé en mariage. CODE COULEUR : steelblue. RPs EN COURS : RPs EN ATTENTE : lewis #3 › midas #3 RPs TERMINÉS : AVATAR : harry styles. CRÉDITS : loudsilence. (avatar) › harley (profil+signature gifs) › stairsjumper + paindep (userbars). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 04/02/2022 | (#)Mer 11 Mai 2022 - 2:11 | |
| life was a willow and it bent right to your wind Ce fut avec une extrême précaution que Ruben ferma la porte d’entrée derrière lui, en essayant de faire le moins de bruit possible. Le soleil était couché depuis quelques heures déjà, et s’il était supposé rentrer avant que ce dernier ne touche l’horizon chez lui, une opération en urgence était venue relayer sa fin de journée à un autre moment. Pour une fois donc, promis, il n’était pas venu faire exprès de rentrer tard - et pour cause, ces derniers temps, les choses s’étaient quelque peu apaisées entre Grace et lui, et il n’évitait plus leur appartement comme il l’avait pourtant fait pendant des semaines. Même, il retrouvait cette pointe de hâte comme il avait longtemps connu lorsqu’il montait en voiture et savait que le prochain arrêt serait chez eux. Leurs opinions avaient beau prendre des tournants différents sur certains sujets, ce n’était pas pour autant que son amour pour la jeune femme n’était pas véritable; bien au contraire, il l’aimait toujours comme au premier jour, malgré les difficultés qu’ils pouvaient rencontrer - et mêmes celles dont elle n’était en rien au courant.
Secouant la tête, il accrocha sa veste au porte-manteau: ce n’était en rien le moment de venir penser à ça, et il n’y aurait plus aucun moment dédié à ressasser un passé auquel il ne désirait pas être associé. Certes, il en était responsable mais s’il n’y pensait pas, s’il n’en parlait pas, cela le réduisait à un simple mauvais souvenir, et empêchait les risques que Grace découvre le pot-aux-roses à un moment donné. Finalement, il passa se laver les mains et se changer dans la salle de bain, avant d’entrer avec autant de discrétion dans la chambre à coucher que celle dont il avait fait preuve pour venir rejoindre l’appartement. La silhouette de sa fiancée se distinguait sous les draps, et à la respiration qu’elle avait il la devinait endormie. Esquissant une petite moue, il se glissa sous le drap, hésitant un instant avant de venir se blottir contre la jeune femme. Son intention première n’était pas de venir la réveiller, mais simplement de la sentir tout contre lui. La présence de la Craine avait toujours eu le don de venir ajouter une couche de baume au coeur de Ruben, il ne savait pas quel miracle, et lorsqu’il sortait d’une longue et lourde journée comme ça avait été le cas aujourd’hui, pouvoir s’endormir en aillant Grace dans ses bras était un luxe sur lequel il ne crachait pas. Elle avait, même lorsqu’ils ne partageaient pas encore leur quotidien, toujours été d’un soutien sans faille pour lui, était devenue un pilier dans sa vie au fil des années passées, et avec le recul il se rendait d’autant plus compte qu’il ne serait pas devenu celui qu’il était aujourd’hui si ça n’avait été pour sa présence à ses côtés. Et s’ils avaient commencé l’année sur une mauvaise passe, il ne désirait pas voir les choses prendre une nouvelle fois ce tournant - et il ferait tout ce qui existait en son pouvoir pour faire en sorte que ce soit le cas. Alors, inspirant son odeur une fois de plus, il resserra délicatement son emprise entour de la taille de la jeune femme, glissa l’une de ses jambes entre les siennes, enfouit son nez dans la courbe de son cou.
Et, malgré l’attention qu’il portait à ses gestes afin d’être le plus doux et discret possible, il sentait bien entre ses bras que la respiration de la jeune femme était quelque peu différente, que son corps s’animait de nouveau peu à peu, qu’elle s’agitait même un brin contre sa peau. Déposant un baiser contre sa peau, il chuchota ses prochaines paroles pour ne pas faire plus de dégâts qu’il s’était déjà permis de faire. « Je voulais pas te réveiller, pardon. » Il voulait juste pouvoir profiter de sa présence, profiter qu’aucun d’eux deux ne soit de garde cette nuit et ne doive dormir seul dans un lit rapidement vide, aux draps rapidement froids. « Je suis rentré plus tard que prévu et j’ai pas eu le temps de t’embrasser avant que tu te couches. » Combien de fois était-il revenu de l’hôpital en lui disant ces mêmes mots ? En prononçant des paroles bien trop similaires ? Combien de fois malheureusement, surtout ces derniers temps, il n’avait cependant pas été désolé pour un sous que de ne pas avoir partagé la soirée avec sa bien aimée ? Aujourd’hui, il pensait les mots qu’il lui adressait - ils auraient pu aller diner dans un endroit sympathique, auraient pu profiter des soirées plus fraiches pour aller faire une balade le long de la rivière, pour profiter des festivités de l’hiver pointant désormais le bout de son nez.
|
| | | | (#)Jeu 12 Mai 2022 - 1:37 | |
| C'était une sale journée.
Elle s'était endormie, Grace, comme elle s'était réveillée. Nauséeuse. De mauvaise humeur. Déçue par les récents évènements. Dans la journée, elle avait perdu un enfant sur la table et n'avait pu en parler à personne et certainement pas à Ruben. Il était trop occupé avec ses propres patients. Qui voudrait écouter un médecin plaintif, épuisé par le travail ? Les cheveux en bataille sous son calot, elle avait passé quelques minutes en salle de repos à tourner en boucle ses erreurs, le mauvais placement de ses mains et surtout, surtout, elle avait blâmé son manque cruel d'attention.
Elle était rentrée dans un foyer vide, froid de silence. En poussant la porte, elle s'était fait la réflexion qu'un animal de compagnie ne tuerait le moral de personne. Un oiseau, pourquoi pas. C'est original, indépendant, joli. Enfermé dans un cage. La mine contrite, Grace avait essayé d'observer le jeûne, trop nauséeuse pour ingurgiter quoi que ce soit. C'est là qu'elle avait attrapé son sac à main dans lequel elle avait glissé, plus tôt, un test de grossesse. Juste par précaution. Parce qu'elle était réglée comme une horloge, parce qu'il y avait des signes. Et parce qu'au fond d'elle, elle espérait pouvoir donner tort à Ruben. Elle avait prié un moment, silencieuse, le test entre les doigts. C'était causer du tort à Ruben. C'était renier toutes ses envies, le contraindre à une paternité dont il ne voulait probablement pas. C'était, pour Grace, lui prouver qu'il était dans le faux. Qu'il serait très heureux d'accueillir, comme elle, une nouvelle âme. Un bébé, ça n'était pas rien.
S'il le fallait, Grace prévoyait de s'arrêter de travailler. Pour combien d'années ? Elle s'était souvenue des mots de Ruben. Combien avait-elle travaillé pour ce métier dont elle rêvait ? Et si ce n'était pas vraiment ça, ce qu'elle voulait au final ? Oh, qu'elle s'en voulait, de ne pas avoir eu cette discussion avec Ruben auparavant. Pourquoi n'en avaient-ils pas discuté plus longuement ? Lorsque la petite bande sur le test de grossesse avait indiqué qu'elle portait en elle la vie, Grace s'était glissé sur le sol, appuyée dos au mur. Elle avait regardé, longuement, la ville en contrebas.
« Je voulais pas te réveiller, pardon. » Elle soupire, les yeux fermés, un sourire aux lèvres. Les doigts de Grace s'enroulent autour de ceux de Ruben. Elle guide la main de son fiancée vers son ventre, inconsciente de ce geste révélateur. « Je suis rentré plus tard que prévu et j’ai pas eu le temps de t’embrasser avant que tu te couches. » « C'est pas grave. » Rien n'est grave, à l'instant. Elle est parfaitement réveillée, Grace, mais elle n'en veut pas à Ruben. Elle crève de lui dire, de lui crier qu'elle porte la vie, mais préfère tâter le terrain. Elle sait qu'ils n'ont pas eu de véritable conversation qui n'ait pas tournée à la dispute ces derniers temps. « Je reprends dans quelques heures. » Mais en attendant, ils pouvaient avoir un instant de paix, avant la catastrophe. Un nœud se forme doucement dans la gorge de la blonde. « Tu veux me parler de ta journée ? J'ai perdu un bébé pendant la mienne. » Elle lui parlera de la vie qu'elle porte. Bientôt. Juste un instant, encore. Juste le temps de savourer une paix éphémère, fragile. |
| | | Ruben Hartfieldle problème à trois corps ÂGE : trente-deux ans (04.12). SURNOM : (rhube) ben. STATUT : nina et lui se sont dit 'oui' à l'abris des regards le 15 janvier - elle s'attendait au meilleur, il lui a offert le pire. MÉTIER : neurochirurgien exerçant au st vincent’s hospital, doit encore faire ses preuves auprès des grands malgré sa tendance à se penser déjà meilleur que bien d'autres. aspire à se spécialiser en neurotraumatologie sur les années à venir. met ses connaissances au service de la fondation pearson depuis plusieurs années. LOGEMENT : passe en coup de vent au #404 water(melon sugar) street, spring hill, pour nourrir les chats mais n'arrive pas à y retourner de façon pérenne en sachant qu'elle n'y met pas les pieds (et en sachant qu'on pourrait trop facilement le trouver pour lui casser les dents, aussi). garde le double des clefs de chez scarlett parce-qu'au moins, là-bas, il ne doit rendre de comptes à personne. se fait claquer la porte au nez à peu près partout ailleurs, maintenant. POSTS : 13372 POINTS : 1840 TW IN RP : deuil, avortement, adultère. ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : quatrième enfant de la fratrie Hartfield, a toujours tout fait pour exister par lui-même, loin de l’ombre de ses aînés › neurochirurgien récemment diplômé, il ferait tout pour protéger sa carrière, au dépend de ses proches › a été anéanti par la disparition de son grand frère Jackson début 2020, mais ne l’a montré à personne, préférant assumer une fausse culpabilité seul dans son coin › a fauté une nuit (deux) (peut-être plus finalement) (oops) avec une étudiante de la faculté (et pas que), et plutôt que d’assumer auprès de sa petite-copine, il l’a demandé en mariage. CODE COULEUR : steelblue. RPs EN COURS : RPs EN ATTENTE : lewis #3 › midas #3 RPs TERMINÉS : AVATAR : harry styles. CRÉDITS : loudsilence. (avatar) › harley (profil+signature gifs) › stairsjumper + paindep (userbars). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 04/02/2022 | (#)Ven 13 Mai 2022 - 2:23 | |
| life was a willow and it bent right to your wind « C'est pas grave. » Ca ne l’était peut-être pas dans les paroles de la jeune femme, mais ça l’était dans l’esprit du Hartfield. Il voulait juste trouver un brin de réconfort à sentir la peau de sa fiancée contre lui, pas venir lui couper sa nuit de sommeil alors qu’elle en avait surement besoin autant que c’était son cas à lui. Ils avançaient jour après jour avec des plannings plus que chargés, avec des journées qui s’éternisaient, et une nuit complète sans être réveillée était devenue un luxe qu’ils ne savaient se permettre. « Je reprends dans quelques heures. » Et alors que les doigts de la blonde se glissaient entre les siens, alors qu’elle resserrait d’elle-même l’étreinte de Ruben autour de son corps, il déposa un baiser et un autre dans le creux de son cou et sur la naissance de sa mâchoire. « Je sais, j’ai vu ton planning. » Il reprendrait également dans quelques heures, et seul un bon bol d’air frais aux premières lueurs du jour avec quelques cafés sauraient faire une différence sur la façon d’affronter une nouvelle journée.
« Tu veux me parler de ta journée ? J'ai perdu un bébé pendant la mienne. » Ce n’était pas tout le temps le cas, mais de temps à autres, ils venaient partager leurs expériences, leurs apprentissages - mais surtout, leurs peines et leurs émotions. Quand les journées devenaient trop longues, quand elles devenaient trop oppressantes et qu’il avaient besoin d’évacuer quelque peu ce qu’ils avaient sur le coeur, ils avaient toujours pu compter l’un sur l’autre. D’ordinaire, Gracie était plutôt du genre à se tourner vers lui plutôt facilement lorsque ce type d’événement marquait sa journée, mais il n’avait eu de nouvelles à aucun moment de la demoiselle durant la journée écoulée. De façon à peine perceptible - et de toutes façons elle ne pouvait pas voir son visage -, il fronça les sourcils un instant. « Tu aurais pu venir m’en parler, tu sais. » Il savait surtout à quel point cela avait le don de la tracasser pendant des heures durant, lorsqu’un tel événement arrivait. Ce n’était pas tous les jours heureusement, mais dans la branche qu’elle avait choisi elle ne pouvait perdre que des enfants. Il savait à quel point son coeur était fait pour les aider, mais que les perdre était toujours une étape compliquée. « Comment tu te sens, après ça ? » Peut-être était-ce la façon dont ils peinaient à communiquer ces derniers temps, qui avait freiné la jeune femme dans l’idée de venir le voir et d’en discuter avec lui. Il aurait pris une minute, ou deux, voire dix s’il avait fallu. Elle aurait pu lui expliquer son ressenti, vider son sac, alors qu’ils changeaient de service et d’étage, alors qu’il se préparait pour entrer au bloc opératoire. Il aurait pu tenter de venir panser cette blessure nouvelle, qui s’ajoutait aux autres déjà présentes.
« J’ai perdu quelqu’un aussi. » Qu’il finit par laisser échapper dans un soupire. « L’urgence de dernière minute. Accident de la route. C’était déjà plié quand il est arrivé aux urgences mais sur un coup de chance, on s’est dit que… » Que peut-être que la chirurgie pourrait faire des miracles, qu’elle pourrait être la solution parfaite à n’importe quel problème - ça n’avait en rien été le cas. Ce n’était que très rarement le cas, d’ailleurs; mais ils se devaient tout de même d’essayer de faire tout ce qui était en leur pouvoir, même si cela était voué à l’échec. Cependant, les accidents de la route étaient toujours différents, pour Ruben. Il se devait de tenter l’impossible lorsqu’il était dans les parages, lorsqu’il y avait la moindre chance, car c’était ce qu’il aurait voulu faire lorsque Jackson les avait quitté. A ce moment là, il n’avait appris que trop tard que son frère se trouvait entre les quatre murs de l’hôpital et qu’il n’y avait plus rien à faire pour le sauver - et il s’était retrouvé démuni à ne pouvoir faire la moindre chose pour l’aider, pour peut-être le sauver. Inconsciemment, désormais, il était le premier à répondre aux appels lorsque la moindre blessures due à un accrochage sur la voie publique se retrouvait dans sa juridiction. « On a tenté. » Et comme lorsque c’était Jackson qui s’était retrouvé au bloc opératoire ce jour là, ils avaient échoué. Il se blâmerait toujours pour son frère, Ruben - pour les autres, il finissait toujours par se résonner, par trouver les explications faisant qu’il n’avait pu faire de miracle.
|
| | | | (#)Sam 28 Mai 2022 - 19:47 | |
| La journée était horrible mais elle s'en sort, Grace. Elle a fermé les yeux avec de la difficulté, a attendu son fiancé comme s'il n'y avait plus que cela d'important. C'est peut-être le plus important, d'ailleurs. Sa venue est centrale. Elle occupe les pensées de la blonde, qui ne cesse de poser ses doigts gelés sur son ventre qui ne s'arrondit pas - pas encore. Un jour, son bas-ventre grossira doucement. Il enflera tant et si bien qu'on ne cessera de la féliciter, de lui poser des questions, de lui demander le prénom, le sexe, le terme. Elle songe, Grace, en posant ses doigts gourds sur son ventre plat comme une limande, qu'elle ne laissera personne lui arracher les réponses à ces questions. Elle ne les veut que pour elle. Pour elle et Ruben. L'intéressé se glisse sous les draps et Grace soupire. Elle guide les mains habiles de son fiancé jusqu'à l'endroit qu'elle a tant maltraité ces dernières heures. Elle a abîmé cette peau claire de pincements et de caresses abrasives, comme pour essayer de vérifier que tout cela était bien réel. De nombreux coups d’œil jetés au test de grossesse plus tard, Grace n'a pu qu'accepter l'évidence. « Tu aurais pu venir m’en parler, tu sais. » « Mmh mmh, je sais. » qu'elle chuchote, traçant de lents cercles sur la peau de Ruben. Elle n'a jamais cherché à garder pour elle ce qu'elle ressent dans ces moments là. C'est à Ruben qu'elle se confie toujours. A qui d'autre, sinon ? Elle n'a pas vraiment d'amis à l'hôpital, personne pour comprendre ce que c'est de prononcer l'heure du décès d'un enfant. Il y a ses collègues, bien sûr, qui posent des regards aussi déçus qu'elle sur la situation. Il y a les autres médecins, les infirmières, tout un bataillon de gens qui sont suspendus aux gestes de la blonde jusqu'à ce qu'elle ne doive renoncer. Jusqu'à ce qu'elle ne pousse un dernier soupir, pour relâcher la pression après des heures passées à s'affairer au dessus d'un gosse - et tout ça pour rien. Tout ça pour entendre le bruit des machines qui cesse.
« Comment tu te sens, après ça ? » Elle hausse imperceptiblement les épaules. Comment doit-elle se sentir ? Elle a fait tout ce qu'elle a pu, là-bas, dans cette pièce blanche et aseptisée. Ils ont tous fait ce qui était juste, exactement comme ils l'ont tous juré. Je ferai tout pour soulager les souffrances. Elle ne manque pas à ses promesses, Grace. Ruben non plus. « C'est la vie. » Ils l'ont acceptée ainsi. « J’ai perdu quelqu’un aussi. » Elle est tournée vers lui à présent, pour l'écouter. Pour sonder son regard et y chercher les remords qu'il ne peut pas se permettre de ressentir. Les accumuler, c'est se tuer à petit feu. « L’urgence de dernière minute. Accident de la route. C’était déjà plié quand il est arrivé aux urgences mais sur un coup de chance, on s’est dit que… » La gorge de Grace se serre un petit peu alors que Ruben semble raconter un événement qu'il a déjà vécu. Délicatement, Grace dépose une main sur la joue de son fiancé. Elle sait que les accidents de la route sont particuliers, pour lui. Et tout ce qu'elle peut faire, c'est l'écouter parler. Caler sa respiration sur celle du chirurgien. « On a tenté. » « On n'est pas des faiseurs de miracles. » Ils ne sont pas des dieux. Il y a longtemps que Grace a renoncé à cette idée.
Le silence les enveloppe ensuite pour un petit instant. Quelques secondes s'écoulent alors que les mains de Grace s'immobilisent sur le visage de Ruben. Il se serait peut-être endormi dans les bras de sa fiancée si elle n'avait pas brûlé de lui dire, de lui porter la nouvelle comme on porte celle du Messie. « Tu sais à quoi j'ai pensé en premier quand tu m'as demandé de t'épouser ? » Elle a immobilisé ses pouces sur les joues de Ruben et sa voix n'est plus qu'un murmure. Elle sourit, pourtant. Elle court à sa perte, la blonde. Elle sait qu'elle tient le visage de son fiancé dans les derniers instants d'une paix éphémère. Avant la tempête. Avant qu'il ne veuille plus la voir, peut-être. « J'ai pensé que je ne savais pas ce que j'allais raconter dans mes vœux de mariage. Les gens n'ont pas besoin de savoir. C'est entre toi et moi, et tu sais déjà comment je me sens à l'idée de t'épouser. » Elle n'a plus peur. Elle ne doute plus. Grace pourrait affronter tous les orages, en cet instant. Mais pas sans Ruben à ses côtés. « Tu sais aussi comment je me sens pour le reste. Je respecte ce que tu imagines pour nous, aussi. » Des enfants ? Non. Pas tout de suite. Peut-être jamais ? C'est comme cela que Grace s'en souvient, peu importe les mots que Ruben a pu prononcer il y a quelques temps maintenant. « Mais Ruben. » Une pause. Elle marque au fer rouge cette image parfaite du visage de son fiancé dans son esprit.
« Ruben, je suis enceinte. » |
| | | Ruben Hartfieldle problème à trois corps ÂGE : trente-deux ans (04.12). SURNOM : (rhube) ben. STATUT : nina et lui se sont dit 'oui' à l'abris des regards le 15 janvier - elle s'attendait au meilleur, il lui a offert le pire. MÉTIER : neurochirurgien exerçant au st vincent’s hospital, doit encore faire ses preuves auprès des grands malgré sa tendance à se penser déjà meilleur que bien d'autres. aspire à se spécialiser en neurotraumatologie sur les années à venir. met ses connaissances au service de la fondation pearson depuis plusieurs années. LOGEMENT : passe en coup de vent au #404 water(melon sugar) street, spring hill, pour nourrir les chats mais n'arrive pas à y retourner de façon pérenne en sachant qu'elle n'y met pas les pieds (et en sachant qu'on pourrait trop facilement le trouver pour lui casser les dents, aussi). garde le double des clefs de chez scarlett parce-qu'au moins, là-bas, il ne doit rendre de comptes à personne. se fait claquer la porte au nez à peu près partout ailleurs, maintenant. POSTS : 13372 POINTS : 1840 TW IN RP : deuil, avortement, adultère. ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : quatrième enfant de la fratrie Hartfield, a toujours tout fait pour exister par lui-même, loin de l’ombre de ses aînés › neurochirurgien récemment diplômé, il ferait tout pour protéger sa carrière, au dépend de ses proches › a été anéanti par la disparition de son grand frère Jackson début 2020, mais ne l’a montré à personne, préférant assumer une fausse culpabilité seul dans son coin › a fauté une nuit (deux) (peut-être plus finalement) (oops) avec une étudiante de la faculté (et pas que), et plutôt que d’assumer auprès de sa petite-copine, il l’a demandé en mariage. CODE COULEUR : steelblue. RPs EN COURS : RPs EN ATTENTE : lewis #3 › midas #3 RPs TERMINÉS : AVATAR : harry styles. CRÉDITS : loudsilence. (avatar) › harley (profil+signature gifs) › stairsjumper + paindep (userbars). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 04/02/2022 | (#)Mer 1 Juin 2022 - 0:58 | |
| life was a willow and it bent right to your wind « Mmh mmh, je sais. » La peau de la jeune femme glissait sur celle de son homme, et il resserra avec doucement l’étreinte qu’il avait sur elle. L’important était qu’elle sache, qu’elle soit au courant qu’elle pouvait s’ouvrir à lui qu’importe ce qu’elle avait sur le coeur, qu’importe ce qui tracassait son esprit. Ils avaient toujours fait en sorte d’être présent l’un pour l’autre, et de n’émettre aucun jugement lorsque l’autre avec besoin d’évacuer ce que son coeur ne pouvait plus supporter. Aujourd’hui ne ferait aucune différence - et Ruben aimait se complaire dans cette réalité, qu’il ne savait pourtant pas si fragile, si prête à s’effondrer. « C'est la vie. » Qu’elle lui répondit à sa question. C’est la vie était malheureusement la phrase qu’ils utilisaient bien trop souvent pour souligner le fait qu’ils n’avaient pas le choix que d’accepter la perte du patient sur leur table, que les choses allaient ainsi de toutes manières, qu’ils en verraient d’autres et qu’il fallait qu’ils se préparent à ces dernières. C’était de cette façon là que Ruben avait accepté son propre décès, aujourd’hui: c’était la vie. Il n’avait rien pu faire qui n’avait pas déjà été tenté, et il ne pourrait faire plus que ce qui était dans ses compétences. « On n'est pas des faiseurs de miracles. » Le regard de Ruben se perdit un instant dans celui de Grace, alors qu’elle s’était tournée pour lui faire face. Ils n’étaient pas des faiseurs de miracles, il était vrai; pourtant, dans certaines situations, il aimerait bien avec un tel don. « Je sais. » Léger soupire de sa part. » Pourtant j’aimerais bien parfois. » Et en cet instant, bien sur, il ne parlait pas de ce patient qu’il venait de perdre mais bien de quelqu’un de bien plus proche qui lui manquait jour après jour et pour qui il aurait remué ciel et terre si cela avait été possible, afin de lui épargner de terminer son parcours sur cette terre de façon si brutale, si impensable. Tous les jours, depuis deux ans, Ruben s’en voulait d’avoir été celui ne pouvant rien faire, ne sachant quel aurait été l’élément clef afin de ne pas perdre son frère. Délicatement, il déposa un baiser sur les lèvres de la jeune femme, presque distraitement, comme pour revenir à la conversion qu’ils avaient et de laquelle il s’était éclipsé un instant au profit de ses souvenirs ravageurs. « J’aimerais bien parfois. » Murmurés, comme si les mots étaient à peine assumés - pas que ce soit réellement le cas, mais s’il ne parlait pas trop fort de cet événement, c’était comme s’il faisait un peu moins mal, ou moins longtemps après avoir été évoqué.
Ce ne fut qu’au bout de quelques minutes de silence, alors que les battements de coeur du jeune homme commençaient à se faire plus lents, plus posés, plus réguliers, que la voix de Gracie se fit de nouveau entendre dans la chambre plongée dans une pénombre presque complète. « Tu sais à quoi j'ai pensé en premier quand tu m'as demandé de t'épouser ? » Le contact des doigts de la blonde sur son visage le maintenait éveillé, le tirait du pays des songes. Ils n’avaient guère reparlé de cet instant, et de tout ce qui s’en était suivi à contre coeur. Ils avaient continué de mener leur vie, étaient venus évoquer une ou deux fois les choses qu’ils se devaient de discuter, mais avaient surtout laissé le temps faire son effet. Pourtant, tout du long, la bague avec laquelle Ruben avait mis un genoux à terre était restée accrochée au doigt de sa fiancée. « Dis moi. » L’intonation de sa voix copiait presque parfaitement celle de la jeune femme, comme s’ils avaient tous les deux peur de percer cette bulle de tranquillité que Grace avait formé, dans laquelle Ruben s’était glissé. « J'ai pensé que je ne savais pas ce que j'allais raconter dans mes vœux de mariage. Les gens n'ont pas besoin de savoir. C'est entre toi et moi, et tu sais déjà comment je me sens à l'idée de t’épouser. » Un fin sourire se glissa sur les lèvres du jeune homme, au fil des mots que Grace prononçait, et c’était tout son visage qui s’illuminait en même temps. Leur relation, beaucoup ne l’avaient jamais réellement comprise. Pourtant, tout était si simple, si naturel. Grace et Ruben n’avaient jamais eu besoin de mettre des mots sur quoi que ce soit pour comprendre que eux deux, c’était pour la vie et tout ce que cette dernière leur apporterait. D’autres, bien sur, avaient vu venir cette union depuis bien longtemps - ceux là étaient pourtant les mêmes étonnés de les savoir encore ensemble plusieurs années plus tard. « Tu sais aussi comment je me sens pour le reste. Je respecte ce que tu imagines pour nous, aussi. » Doucement, pour ne pas déplacer les mains de la jeune femme sur son visage, sensation plus qu’agréable, il opina du chef. C’était surtout de ce point là qu’ils avaient, étrangement, eu besoin de discuter. Parce-que si jusqu’alors, leur futur ensemble semblait être clair comme l’eau de roche, leurs dernières discussions avaient mis de l’eau dans le gaz et fait remettre en question plusieurs choses chez l’un comme chez l’autre. Il était cependant reconnaissant d’être aux côtés de Grace, alors qu’elle était tout à fait capable d’écouter ce qu’il avait également lui à dire et qu’elle était prête à prendre en considération son point de vue autant que celui qui lui était personnel.
« Mais Ruben. » A la façon dont ces mots venaient d’être prononcés, cependant, les yeux du Hartfield accrochèrent ceux de sa fiancée comme si c’était la dernière fois qu’il la regardait de cette façon. Il loupa un long battement cardiaque, par la même occasion. « Ruben, je suis enceinte. » Et pendant un instant, il arrêta de respirer.
De toutes les situations qu’il aurait pu imaginer suite aux premiers mots de Grace, aucune ne l’avait préparé à attendre ce qu’elle venait de prononcer. D’autant plus que, pour lui, cela ne pouvait être possible étant donné que c’était justement le point qu’ils avaient du voir et revoir dernièrement ensemble, leurs avis divergeant sur la question. Dans aucun cas, Ruben aurait pu se dire qu’une telle chose pouvait arriver, leur arriver - lui arriver, égoïstement. Ce qui était idiot, en réalité, il savait parfaitement que cela pouvait arriver à tout moment même si ce n’était pas désiré. Mais justement, c’était là où le bas blessait: il ne voulait pas que Grace soit enceinte. Il ne voulait pas qu’elle porte son enfant, il ne désirait pas se projeter dans cette vie qu’il avait mise de côté pour encore quelques années. Et surtout pas après l’étape qu’ils venaient ensemble de franchir. Quelques années, au plus une poignée, et il aurait concédé à revoir ses priorités. Même si cela lui paraissait impensable aujourd’hui, il savait que le temps pouvait changer les gens et leurs faconde voir la vie. Mais ce n’était pas quelques années plus tard, en cet instant; c’était tout au plus quelques semaines plus tard et il n’avait pour aucune raison changé d’avis sur la question. Ses pensées s’en allaient à mille à l’heure et il avait du mal à les rassembler. Son coeur avait remis un battement bien trop rapide et surtout sans aucune régularité - il ne supportait pas ça. Il savait pertinemment que c’était l’état de stress et d’alter dans lequel son corps était en train de glisser, et c’était là un endroit qu’il n’appréciait côtoyer. Cependant, il se devait de sortir de ce silence dans lequel il s’était muré malgré lui, alors que le visage de Grace à quelques centimètres du sien n’avait bougé d’un pouce. « Tu es sûre de toi ? » Déjà, il ne murmurait plus et la bulle qui les protégeait jusqu’alors avait explosé. Les traits détendus et presque rieurs qu’il portait l’instant d’avant avaient disparus, pour laisser place à un sérieux qu’il ne portait pourtant qu’au bloc opératoire normalement; Grace reconnaitrait surement ces traits particuliers. « Est-ce que tu es sûre de toi, Grace ? » Il n’avait pas pris la peine de passer par l’étape Gracie - cette dernière n’avait que trop peu existé depuis sa demande en mariage, de toutes façons. « Tu es allée au laboratoire faire une prise de sang pour confirmer ? » Il connaissables étapes par coeur, Ruben, il avait même pas besoin de faire le moindre effort pour s’en rappeler - et il savait pertinemment que seul le test sanguin pouvait être fiable. « Qu’on puisse prendre les précautions nécessaires, si tu es vraiment enceinte ? »
Parce-qu’après tout, il n’y avait qu’une seule façon de voir le bout de cette situation déjà oppressante, d’après Ruben, et ce n’était pas en déposant sa main sur le bas-ventre de sa bien aimée en la regardant avec des yeux dégoulinant d’amour. Preuve en était, sans s’en apercevoir, il était venu lâcher prise autour de la taille de la jeune femme afin de se relever sur un coude, les sourcils froncés sur son visage, les mâchoires bien trop serrés. Aucune joie n’était à déclarer dans cette annonce, de son côté. Et c’était peut-être de ça qu’il avait eu peur pendant tout ce temps, Ruben: il avait senti que Grace était heureuse de lui annoncer une paternité prochaine, là où tout le contraire se lisait dans son regard à lui. Plus que de devenir père, il avait eu peur de montrer à celle qui était pourtant la femme de sa vie qu’il ne tolérait cette idée, et qu’il ne comptait pas s’en cacher.
|
| | | | (#)Sam 11 Juin 2022 - 20:58 | |
| La paix est déjà fragile depuis un certain temps. Ruben et Grace marchent sur des œufs et il n'y a bien que les sujets futiles pour les tenir l'un contre l'autre. Des ragots de l'hôpital. Leurs échecs et leurs réussites. Quelques mots avant d'aller dormir. Un au revoir sur l'oreiller avant de se quitter pour quelques heures. Elle s'accroche à l'idée, Grace, que les choses iront mieux lorsque Ruben aura accepté la grossesse de sa fiancée. Ils vivront heureux, même si les premiers temps sont compliqués. Elle s'y voit déjà, Grace, un bébé dans les bras, l'enfant calé contre sa poitrine, assise sous un arbre dans un parc, Ruben à ses côtés. Oui, il aimera cet enfant à naître, qui ne connaît pour l'instant rien du monde sinon la teneur hésitante des échanges qu'ont ses parents. Le bambin sera heureux. Il aura sa chambre, son petit nid. Grace ne se lassera jamais de sa présence et quitter le chevet de l'enfant sera difficile - un peu moins tous les jours, peut-être.
Elle attend, Grace. Elle patiente. Elle fixe Ruben le temps qu'il digère l'information. Elle est certaine de voir quelque chose s'éteindre, dans son regard. La lueur de respect qu'il avait pour elle, peut-être. Il doit lire qu'elle ne se débarrassera pas de l'embryon, voilà pourquoi. Elle chérira cette grossesse qu'elle a déjà pleinement acceptée, une main posée sur le bas-ventre, déjà prête à protéger le miracle qui grandit sous son nombril. Alors elle attend, Grace, que Ruben daigne sortir de sa torpeur pour faire face à l'événement qu'ils accueilleront dans la joie d'ici neuf petits mois. Grace se visualise déjà en train d'embrasser le sommet du crâne de ce bébé, qu'elle guidera dans le monde jusqu'à son dernier souffle. Elle sait déjà qu'elle fera rempart de son propre corps, contre vents et marées, pour pallier à toutes les difficultés de cet enfant à naître. Et qu'importe si Ruben n'en veut pas. Qu'importe si elle doit affronter ses regards pendant neuf mois. Grace sait qu'au final, il regardera ce bébé - qui sera aussi le sien - avec un amour inconditionnel. Il ne peut pas en être autrement. L'homme qu'elle veut épouser ne peut pas être mauvais au point de souhaiter les abandonner, elle et l'enfant à naître.
Voilà pourquoi elle maintient son regard, espérant y voir quelque chose qui ne vient pas. Il déchante, Ruben. Et Grace fait comme si cela ne la blessait pas un peu, même si c'est une réaction à laquelle elle s'attendait. « Tu es sûre de toi ? » La jeune femme se rembrunit et encaisse le coup. Ruben ne partage rien de la félicité qu'elle ressent en cet instant. Il ne vit rien que l'angoisse terrible à laquelle elle a d'abord été confrontée. Elle ne bouge pas, pourtant. Elle n'opine pas non plus du chef. « Est-ce que tu es sûre de toi, Grace ? » « Oui. » qu'elle souffle, précipitamment, comme si on avait littéralement arraché l'air de ses poumons. « Tu es allée au laboratoire faire une prise de sang pour confirmer ? » C'est là qu'elle secoue la tête, se sentant ridicule - et plutôt novice en la matière. « J'ai fait deux tests. » qu'elle marmonne, comme pour se justifier.
« Qu’on puisse prendre les précautions nécessaires, si tu es vraiment enceinte ? » La réplique lui coupe le souffle - bien plus que les mots précédemment prononcés par Ruben - et Grace se redresse, maintenant droite comme un i dans le lit conjugal. « Les précautions nécessaires ? » Ses yeux papillonnent, vont de Ruben à son propre ventre, qu'elle couvre d'une main protectrice. Et soudain, Grace se met à rire, à ne plus pouvoir s'arrêter. Elle n'a pas lu que c'était une réaction habituelle, dans toutes les revues qu'elle a lu à ce sujet. Elle a aussi lu un article qui traitait de la manière de réagir des hommes qui ne souhaitent pas d'enfants - et qui se retrouvent piégés face à l'inéluctable. Lorsqu'elle parvient à se calmer, ce n'est que pour mieux pouvoir aborder un masque d'une froideur impeccable. « Tu as perdu la tête. » Elle ne fera rien pour annihiler la vie qui s'est installée dans son ventre. Ses deux mains protègent désormais son bas-ventre, comme si le seul regard de Ruben pouvait en arracher la vie. « Pourquoi est-ce que tu ne peux pas voir combien cet enfant nous comblera de joie ? Pourquoi est-ce que tu tiens tant à me l'arracher ? » Son regard se fait furibond. Elle ne chuchote plus du tout, par ailleurs. « Pourquoi est-ce que tu ne vois pas que tu pourrais l'aimer autant que moi ? Il est là, maintenant. » Elle ne le connaît que depuis quelques heures, mais elle l'aime déjà. Grace n'est pas croyante, mais un verset de la Bible avait déjà retenu son attention. Avant que je t'eusse formé dans le ventre de ta mère, je te connaissais, et avant que tu fusses sorti de son sein, je t'avais consacré, je t'avais établi prophète des nations. « Et tu ne me l'enlèveras pas. » |
| | | Ruben Hartfieldle problème à trois corps ÂGE : trente-deux ans (04.12). SURNOM : (rhube) ben. STATUT : nina et lui se sont dit 'oui' à l'abris des regards le 15 janvier - elle s'attendait au meilleur, il lui a offert le pire. MÉTIER : neurochirurgien exerçant au st vincent’s hospital, doit encore faire ses preuves auprès des grands malgré sa tendance à se penser déjà meilleur que bien d'autres. aspire à se spécialiser en neurotraumatologie sur les années à venir. met ses connaissances au service de la fondation pearson depuis plusieurs années. LOGEMENT : passe en coup de vent au #404 water(melon sugar) street, spring hill, pour nourrir les chats mais n'arrive pas à y retourner de façon pérenne en sachant qu'elle n'y met pas les pieds (et en sachant qu'on pourrait trop facilement le trouver pour lui casser les dents, aussi). garde le double des clefs de chez scarlett parce-qu'au moins, là-bas, il ne doit rendre de comptes à personne. se fait claquer la porte au nez à peu près partout ailleurs, maintenant. POSTS : 13372 POINTS : 1840 TW IN RP : deuil, avortement, adultère. ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : quatrième enfant de la fratrie Hartfield, a toujours tout fait pour exister par lui-même, loin de l’ombre de ses aînés › neurochirurgien récemment diplômé, il ferait tout pour protéger sa carrière, au dépend de ses proches › a été anéanti par la disparition de son grand frère Jackson début 2020, mais ne l’a montré à personne, préférant assumer une fausse culpabilité seul dans son coin › a fauté une nuit (deux) (peut-être plus finalement) (oops) avec une étudiante de la faculté (et pas que), et plutôt que d’assumer auprès de sa petite-copine, il l’a demandé en mariage. CODE COULEUR : steelblue. RPs EN COURS : RPs EN ATTENTE : lewis #3 › midas #3 RPs TERMINÉS : AVATAR : harry styles. CRÉDITS : loudsilence. (avatar) › harley (profil+signature gifs) › stairsjumper + paindep (userbars). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 04/02/2022 | (#)Sam 11 Juin 2022 - 22:00 | |
| life was a willow and it bent right to your wind Il n’y avait pas besoin d’être un grand savant pour comprendre que la situation dans laquelle ils étaient doucement mais surement en train de glisser était périlleuse. A vouloir concéder les envies de l’un et de l’autre, ils allaient droit dans le mur en cet instant car ils avaient atteint le point de non retour. Pourtant, Ruben y allait avec détermination, parce-que pour lui ils se devaient d’avoir une discussion ici et maintenant - qu’importe l’issue de cette dernière. Car si la surprise était désormais passée, s’il avait été pris au dépourvu d’une telle annonce, il redevenait maitre de lui-même au fil des secondes qui s’écoulaient et cela afin de montrer avec détermination à Grace que son avis n’était toujours pas celui qu’elle désirait entendre. Mais pour affirmer tels propos, elle devait être sûr d’elle. « Oui. » Oui, elle était sûre, mais « J'ai fait deux tests. » elle n’avait été au bout des démarches pour s’assurer des paroles qu’elle avançait. Elle était pourtant bien placée pour savoir que parfois, les tests mentaient et que seul un examen sanguin pourrait leur permettre d’avoir une vision exacte de la situation. Sans s’en rendre compte, il serrait encore davantage les mâchoires, Ruben. « Tu vas faire une prise de sang, alors. » Ses mots ne formaient pas une question: elle ferait la prise de sang car il était hors de question qu’ils naviguent en ayant seulement une partie des données. Et parce-qu’ils allaient avoir besoin d’être certains de la direction qu’ils prenaient, pour prendre les précautions que Ben appelait nécessaires.
Et à voir la façon dont Grace se redressa sur le lit, il n’avait pas besoin d’un schéma plus explicite pour comprendre qu’ils heurtaient déjà leurs points de vue. « Les précautions nécessaires ? » Si elle arrivait à poser son regard sur son ventre, sur l’endroit où ce petit-être était déjà en cours de développement, c’était une étape trop compliquée à effectuer pour Ruben. Ses yeux à lui ne quittaient pour aucune excuse les traits du visage de Grace. Il s’attendait à se faire traiter de tous les noms, qu’elle hausse la voix pour faire entendre sa façon de voir les choses, qu’elle reste éventuellement silencieuse car ayant besoin de temps pour encaisser la façon dont les choses allaient se passer. Ruben fut pris de cours, cependant, lorsqu’il entendit le rire de la jeune femme se répercuter sur les murs de la chambre. Leur bulle de confort était définitivement brisée.
Et ils restèrent un long moment - trop long moment -, elle à rire tout ce que son coeur lui demandait de lâcher en émotions et lui à la regarder avec un regard qui s’assombrissait de seconde en seconde. D’avance, le coeur de l’australien s’alourdissait d’émotions qu’il aurait préféré ne pas avoir à ressentir - jamais. « Tu as perdu la tête. » Il écarquilla un brin les yeux. « Moi, j’ai perdu la tête ? » Si elle ne murmurait plus ses paroles, il ne prendrait pas un tel tact non plus de son côté. Et sans s’en percevoir, il était pleinement assis sur le lit également de son côté maintenant. « Pourquoi est-ce que tu ne peux pas voir combien cet enfant nous comblera de joie ? Pourquoi est-ce que tu tiens tant à me l'arracher ? » Il ferma les yeux, peut-être deux à trois secondes, retenant un soupire qui aurait pu traduire tout ce qu’il ressentait en cet instant. Grace perdait la tête. Elle ne savait plus voir clair - il n’y avait pas d’autre alternative. « Pourquoi est-ce que tu ne vois pas que tu pourrais l'aimer autant que moi ? Il est là, maintenant. » Et un « Et tu ne me l'enlèveras pas. » Qui força le regard de Ruben à accrocher celui de la jeune femme. « Il n’existe pas encore cet enfant, comme tu l’appelles déjà, Grace. » Il savait, pourtant, qu’elle connaissait par coeur les étapes du développement d’un embryon. Elle savait que l’enfant serait nommé ainsi lorsqu’il se trouverait dans ses bras - éventuellement quelques semaines avant - mais que c’était présentement trop tôt. Il avait entendu et vu des médecins complètement oublier leurs acquis lorsque la situation leur arrivait personnellement; il ne s’était jamais dit qu’une telle chose pourrait leur arriver à eux, pourtant si éclairés, si brillants d’esprit. « Et il ne nous comblera pas de joie, tu te persuades déjà de quelque-chose qui n’arrivera pas. » Il avait tenté, de lui expliquer avec des mots plus simples et moins chargés d’images négatives, surtout. Il avait vraiment essayé - mais il fallait croire qu’elle refusait de lui accorder le moindre crédit.
Il était debout à côté du lit désormais, Ruben, ne sachant rester assis et passif dans cette discussion. « Je te forcerai pas la main, Grace, mais sache que tu franchirais une ligne entre nous en t’enfonçant dans cette situation. » S’il y avait normalement un point qu’on ne pouvait lui reprocher - parmi tant de ces derniers - à Ruben, d’ordinaire, c’était sa franchise. Il n’était pas question pour lui de s’enfoncer dans une situation où les opinions seraient trop divergents, sans annoncer son point de vue au préalable. Et c’était exactement ce qu’il était en train de faire, en cet instant: il prévenait Grace que si elle désirait continuer sur la voie qui lui semblait déjà toute tracée sous ses yeux, il ne pourrait la soutenir. « Je ne veux pas de ce futur enfant, je n’ai pas envie qu’il naisse dans un foyer où son père n’aurait pas désiré sa présence. Et je sais pas comment je peux être plus clair que ça pour toi. » Il était dur, il le savait, et toute une partie de lui le maudirait plus tard; il n’avait le loisir de la laisser parler pour le moment. « Je t’aime, Grace, mais ce n’est pas une question qui se pose à mes yeux. »
|
| | | | (#)Dim 26 Juin 2022 - 4:00 | |
| On ne peut pas vraiment l'éviter, l'avis de Ruben. Il est souvent implacable, ne laisse jamais beaucoup d'option. Mais Grace protège déjà la petite chose qui grandit en elle. Elle ne se rangera pas de son côté, cette fois-ci. Elle n'a déjà pas l'habitude de le faire lorsqu'elle n'est pas d'accord avec son fiancé. Il n'est pas question qu'il essaie de lui arracher la seule chose à laquelle elle tienne vraiment. Son giron est fertile. Elle le protègera comme une louve protège ses petits. « Tu vas faire une prise de sang, alors. » « Ne me dis pas ce que je dois faire. » Il n'a pas le droit de jouer les médecins. Elle sait très bien ce qui doit être fait, Grace. Elle connaît les procédures, même si elle a plutôt l'habitude de soigner les enfants parcourant déjà le monde et non ceux qui sont à naître. Elle glisse, encore, à quelques centimètres du brun, se refusant à respirer le même air que lui. Il doit être empoisonné, s'il fait perdre ainsi la raison à un homme intelligent comme l'est Ruben. Elle le toise, méfiante, comme s'il allait sortir un couteau pour l'éventrer et lui arracher ce qui n'est encore qu'un amas de cellules. Il n'a jamais fait preuve de violence, Ruben. Il est le contraire de la rudesse, malgré sa grande franchise. A cet instant, pourtant, elle ne croit plus en sa capacité à se contenir. Elle ne voit en lui qu'une menace, depuis qu'il a formulé le vœu qu'elle tue la vie qui croît en elle. Cela n'arrivera pas. Prendre des dispositions ? Oui, elle va en prendre des tas. Elle achètera un lit de bébé. Une poussette. Des mobiles. Des jouets. Des tas de choses pour elle aussi. Un coussin de maternité. Des vêtements de toutes les couleurs. Des petits pots. Du lait en poudre. Des crèmes, des savons, des livres - beaucoup de livres. Des dispositions, Grace en prendra des tas.
C'est peut-être pour cela qu'elle s'est mise à rire comme une folle, profondément choquée par les mots qui viennent d'être prononcés par son fiancé. Ils ont fait sauter les barrières de sa politesse et fait voler en éclats toutes les dispositions qu'elle prenait jusqu'alors pour se préserver de la colère de Ruben. Pourtant, ce dernier n'a pas haussé le ton. Il est calme. Toujours parfaitement calme. « Moi, j’ai perdu la tête ? » Elle l'interroge du regard et attend. Va-t-il admettre ? Se ressaisir ? Retomber sur ses pieds ? Admettre que ce qu'il vient de dire est affreux ? « Il n’existe pas encore cet enfant, comme tu l’appelles déjà, Grace. » Elle opine du chef sans attendre la fin de sa phrase. Sur son bas-ventre, sa main s'est crispée, comme si elle cherchait le battement supplémentaire d'un cœur. « Il finira par exister, que tu le veuilles ou non. » Grace a encore cet affreux sourire sur le visage. Le sourire des athlètes qui viennent de remporter un marathon. « Et il ne nous comblera pas de joie, tu te persuades déjà de quelque-chose qui n’arrivera pas. » « C'est toi, Ruben. Toi, qui veux te persuader de quelque chose qui n'arrivera pas. Je vais mettre ce bébé au monde. » Ses mots marchent sur ceux de Ruben, elle n'a d'ailleurs pas attendu qu'il finisse sa phrase. C'est lui, le fou. L'insensé. Celui qui voudrait qu'on retire une chose merveilleuse qu'il a faite en compagnie de Grace. Qu'il l'ait voulue ou non, c'est trop tard.
« Je te forcerai pas la main, Grace, mais sache que tu franchirais une ligne entre nous en t’enfonçant dans cette situation. » C'est le contraire qu'elle est pourtant en train de faire. Elle ne s'enfonce pas, elle s'élève. Et à mesure que Ruben s'adresse à elle avec ces mots affreux, Grace se sent de plus en plus lumineuse. Après tout, une ligne n'a-t-elle pas déjà été franchie entre eux depuis que la vie s'est installée dans le creux du ventre de la blonde ? « Je ne veux pas de ce futur enfant, je n’ai pas envie qu’il naisse dans un foyer où son père n’aurait pas désiré sa présence. Et je sais pas comment je peux être plus clair que ça pour toi. » L'entendre dire clairement les choses provoque chez Grace un frisson qu'elle balaie pourtant d'un mouvement de la tête, de gauche à droite. Les yeux plantés dans ceux de Ruben, elle jauge déjà la possibilité d'acheter un logement plus grand afin d'accueillir la vie à naître. Il y a quelques minutes qu'elle est déconnectée, complètement dissociée de son corps et éloignée mentalement de cet endroit terrible dans lequel elle a choisi de révéler à Ruben la nouvelle nature de son statut de père. « Je t’aime, Grace, mais ce n’est pas une question qui se pose à mes yeux. »
Peut-être qu'elle pèse le pour et le contre, l'espace d'une seconde. Pas le pour et le contre de procéder à un avortement, non. Elle évalue en silence ses capacités à être mère seule, de son côté. Elle cherche la bonne formule pour se débarrasser de cet étranger par qui elle se croyait aimée, mais qui refuse de sacrifier quoi que ce soit en sa faveur. Alors elle soupire, comme pour redescendre sur Terre. Elle glisse au bas du lit, s'en va dans l'entrée pour décrocher un manteau. Quand elle revient dans la chambre, ce n'est que pour remplir - en silence - un sac d'affaires propres toutes jetées en vrac. « Quand je reviens de ma garde, je veux que tu sois parti. Chez ton frère, chez un ami, chez la vierge marie, prends tes précautions nécessaires pour ne pas avoir à remettre les pieds ici avant quelques jours. » Elle est encore en pyjama lorsqu'elle s'enroule dans une veste, mais ça n'a aucune importance. « Avant que tu demandes : oui, je suis sûre de moi. » Il ne verra ni le sourire qu'elle cache, ni les larmes silencieuses qui sillonnent ses joues, alors qu'elle s'éloigne dans leur foyer. |
| | | Ruben Hartfieldle problème à trois corps ÂGE : trente-deux ans (04.12). SURNOM : (rhube) ben. STATUT : nina et lui se sont dit 'oui' à l'abris des regards le 15 janvier - elle s'attendait au meilleur, il lui a offert le pire. MÉTIER : neurochirurgien exerçant au st vincent’s hospital, doit encore faire ses preuves auprès des grands malgré sa tendance à se penser déjà meilleur que bien d'autres. aspire à se spécialiser en neurotraumatologie sur les années à venir. met ses connaissances au service de la fondation pearson depuis plusieurs années. LOGEMENT : passe en coup de vent au #404 water(melon sugar) street, spring hill, pour nourrir les chats mais n'arrive pas à y retourner de façon pérenne en sachant qu'elle n'y met pas les pieds (et en sachant qu'on pourrait trop facilement le trouver pour lui casser les dents, aussi). garde le double des clefs de chez scarlett parce-qu'au moins, là-bas, il ne doit rendre de comptes à personne. se fait claquer la porte au nez à peu près partout ailleurs, maintenant. POSTS : 13372 POINTS : 1840 TW IN RP : deuil, avortement, adultère. ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : quatrième enfant de la fratrie Hartfield, a toujours tout fait pour exister par lui-même, loin de l’ombre de ses aînés › neurochirurgien récemment diplômé, il ferait tout pour protéger sa carrière, au dépend de ses proches › a été anéanti par la disparition de son grand frère Jackson début 2020, mais ne l’a montré à personne, préférant assumer une fausse culpabilité seul dans son coin › a fauté une nuit (deux) (peut-être plus finalement) (oops) avec une étudiante de la faculté (et pas que), et plutôt que d’assumer auprès de sa petite-copine, il l’a demandé en mariage. CODE COULEUR : steelblue. RPs EN COURS : RPs EN ATTENTE : lewis #3 › midas #3 RPs TERMINÉS : AVATAR : harry styles. CRÉDITS : loudsilence. (avatar) › harley (profil+signature gifs) › stairsjumper + paindep (userbars). DC : ezra beauregard, les adieux volés (ft. sam claflin) › damon williams, l'héritier du vide (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 04/02/2022 | (#)Ven 8 Juil 2022 - 2:20 | |
| life was a willow and it bent right to your wind « Ne me dis pas ce que je dois faire. » D’ordinaire, il aurait été d’accord avec une telle réflexion de la part de la blonde. Dans ses habitudes, de toutes façons, Ruben ne se serait jamais permis de parler de la sorte à celle qu’il aimait pourtant de tout son coeur. Les choses prenaient des tournures quelques étranges, aujourd’hui, ce matin, cette nuit - il avait perdu toute notion de temps, depuis qu’il était rentré dans cet appartement s’étant transformé en piège se resserrant sur lui au fil des minutes s’écoulant. « Tu sais pourtant que j’ai raison. » Et il était insupportable en cet instant, Ruben, parce-que effectivement il avait raison et ne savait faire autrement que de brandir cette carte joker sous le nez de Grace: la grossesse ne serait confirmée et officielle que si les tests biologiques approuvaient cette théorie. Elle était médecin, bon sang, il n’avait tout de même pas besoin de lui expliquer des faits si simples. Et puis, elle n’était pas idiote et elle connaissait son fiancé; elle avait du anticiper la réaction qu’il avait présentement, elle aurait du prévoir que ce serait là la première question qu’il lui poserait. Si elle avait réellement voulu donner un minimum de crédibilité à cette histoire, elle aurait fait les choses dans l’ordre. Alors certes, d’ordinaire les couples partageaient d’abord l’excitation d’une telle nouvelle grâce à un vulgaire test acheté en pharmacie avant de laisser la vraie science confirmer le diagnostique. Mais Ruben refusait d’admettre que Gracie et lui pouvaient être associés à la classe des couples ordinaires - il avait fait bien trop d’efforts pour se rabaisser à ça.
Et pourtant ils en était là, à se prendre la tête dans une chambre qui n’avait plus rien d’apaisant, plus l’aspect d’un cocon rassurant, exactement comme le faisaient les couples ordinaires. Comment en étaient-ils arrivés là en si peu de temps ? A partir de quand avaient-ils commencé à s’opposer autant sur des sujets pourtant courant de la vie ? « Il finira par exister, que tu le veuilles ou non. » Et à chaque seconde où elle gardait cet affreux sourire collé sur son visage, celui de Ruben perdait petit à petit la moindre trace de patience. Il n’avait en aucun cas envie de rire, le Hartfield, alors que leur avenir commun était en jeu. « Tu es trop sure de toi, Grace. » Elle parlait au futur comme si les choses étaient déjà faites, comme si leur avenir était gravé dans le marbre. Là où le problème de leur désaccord pourtant évidant n’avait pourtant pas besoin d’être souligné. « C'est toi, Ruben. Toi, qui veux te persuader de quelque chose qui n'arrivera pas. Je vais mettre ce bébé au monde. » Il n’avait eu le temps nécessaire pour terminer sa dernière phrase que Grace parlait déjà, qu’elle lui coupait la parole, qu’elle n’entendait que la moitié de son point de vue. Il serrait les dents, Ben, en cet instant; il n’hausserait pas la voix car il ne pouvait en aucun cas se permettre un comportement de ce type, mais elle allait devoir écouter à un moment ou à un autre ce qu’il avait à dire également de son côté, sinon cette conversation ne servirait à rien.
Ils n’étaient pas d’accord - c’était indéniable. L’amour de Ruben pour Grace l’était tout autant, pourtant, qu’importe ce qu’elle percevait de latitude qu’il adoptait en ce moment. Ce n’était pas la difficulté qui s’érigeait entre eux qui changerait ce que le brun pouvait ressentir pour elle.
En revanche et malheureusement, cela pouvait changer la façon dont la blonde le voyait lui. Alors qu’un silence régnait enfin entre eux, alors que l’atmosphère était pourtant toujours aussi lourde que si un orage s’apprêtait à éclater, il vit que le regard de sa fiancée avait quelque-chose de différent désormais. Une ombre, un voile, il ne savait trop mettre le doigt sur ce qu’il avait vu passer sur ce dernier, mais c’était assez pour qu’une slave de frissons lui parcoure la colonne vertébrale. Fut un temps, il aurait réussi à deviner ce à quoi elle pouvait bien penser - ils avaient toujours eu pour habitude de s’échanger des regards entendus, d’avoir des discussions sans prononcer la moindre parole, et c’était sur des points presque idiots comme ça que leur complicité s’était créée et renforcée à travers les années. Aujourd’hui, il était incapable de savoir ce qui lui passait par la tête et quelles seraient ses actions dans les prochaines minutes. Si bien que lorsqu’elle finit par se lever du lit pour disparaitre dans l’embrasure de la porte, le froncement de sourcils de la part du brun et l’interrogation se lisant à travers ce dernier avaient tout de vrai. « Grace ? » Sa voix était toujours calme, peut-être un brin teintée d’hésitation désormais. Elle avait un manteau à la main lorsqu’elle réapparut dans son champ de vision - il avait comme une impression de déjà-vu. « Quand je reviens de ma garde, je veux que tu sois parti. Chez ton frère, chez un ami, chez la vierge marie, prends tes précautions nécessaires pour ne pas avoir à remettre les pieds ici avant quelques jours. » Et si c’était l’inquiétude qui avait prédominé pendant quelques minutes sur les traits du Hartfield, désormais ces derniers ne reflétaient qu’une résignation qu’il aurait préféré ne pas ressentir. Ce n’était pas un déjà-vu: elle le mettait à la porte cette fois-ci. « Avant que tu demandes : oui, je suis sûre de moi. » - « Si tu l’avais pas encore compris: je suis sur de moi aussi. » Grace passa son manteau par dessus son pyjama, et ce fut en caleçon que Ruben la suivit jusque la porte d’entrée de leur appartement. Il retint la porte avant qu’elle ne se ferme et n’avale la silhouette de la blonde. « Je serai chez Garrett, si tu me cherches, parce-que je ne suis pas sûr que sonner chez Rory soit une bonne idée pour personne. » Il acceptait sans se battre les conditions que lui imposait la Craine pour les prochains jours, parce-que pour lui cela ne changeait rien au fond du problème. « Mais réfléchis à ce que je t’ai dit, Grace. » Il n’y avait aucune supplication car pour lui, c’était là l’ordre des choses. Il comprenait que son avis soit dérangeant et qu’elle préfère ne pas croiser son visage dans les jours à venir. Cependant, elle se devait de penser à son point de vue à lui, qu’importe ce qu’elle pensait de tout ça de son côté. « Pour ce que ça vaut là, je le répète quand même: je t’aime, ça ne changera rien à cette partie là. » Même s’il avait envie d’hurler sur tous les toits pour se défouler et qu’il avait les émotions sans dessus-dessous, cette partie là de l’histoire de changerait pas à ses yeux.
|
| | | | | | | | life was a willow and it bent right to your wind (grace #3) |
|
| |