| what a mess i've become ☀ quisey #4 |
| | (#)Dim 15 Mai 2022 - 13:30 | |
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what a mess i've become (don't let me fall apart) Vendredi 13 Mai 2022.
L'automne est bel et bien arrivé dans le Queensland. En cet après-midi de fin de semaine, les nuages déversent autant de pluie que possible, comme pour rattraper un début de saison plutôt clément jusque-là. En route dans mon pick-up, je compte sur l'acharnement des essuie-glaces sur le pare-brise afin de m'offrir la visibilité nécessaire à ma conduite. Je n'aime pas trop rouler dans de telles conditions mais j'aime encore moins annuler des rendez-vous sans raison valable. Le responsable d'un magasin de matériel d'équitation récemment ouvert sur Brisbane m'attend dans sa boutique. Je l'ai pourtant bien prévenu que nous étions d'ores et déjà en partenariat avec un autre revendeur, mais il a insisté pour me présenter sa gamme et ses prix. Songeant qu'aller le voir ne me coûterait rien, j'ai finalement décidé de lui donner sa chance. À défaut de briser un accord de plusieurs années, peut-être cette rencontre me permettra-t-elle de négocier un peu auprès de ma contrepartie habituelle. Il n'y a pas de petit profit en affaires, et Riverside a beau être né d'une véritable passion, ce n'est pas cette passion seule qui paie les factures. Le centre équestre doit générer des bénéfices si je veux pouvoir subvenir le mieux possible aux besoins de mes pensionnaires et proposer davantage de services à mes clients. Car au bout du compte, ce sont eux, les plus importants.
L'entretien se passe bien et je ressors du bâtiment une heure après être entrée. La pluie s'est légèrement calmée : moins virulente, elle s'est transformée en simple averse. Je crois que les prévisions annoncent même un peu de soleil en début d'après-midi avant que les précipitations ne reviennent. Ça devrait me laisser une fenêtre assez grande pour une promenade avec Black. Remontant dans ma voiture, j'allume le moteur, mets mon clignotant et m'engage sur la chaussée. J'ai à peine fait deux cent mètres qu'à travers le rétroviseur, mes yeux captent les traits du conducteur juste derrière moi. Des traits tristement familiers, bien qu'ils soient vieillis. Des traits qui semblent me poursuivre à divers moments depuis plusieurs semaines. Mon cœur manque un battement. Je passe les trois prochaines minutes à rouler sans oser lever la tête, de peur que ce nouveau coup d'œil ne fasse que confirmer ce que je crains. Tu craques, Quinn. Tu craques complètement, comme ce soir-là, avec Birdie. Il n'est pas là. Tu es en train d'halluciner. J'essaie de me raisonner. Et ça semble fonctionner puisque c'est avec une certaine défiance que je replonge mes iris dans le rétro, m'attendant, puisque la raison a repris le dessus sur la peur, à voir n'importe qui sauf lui. Peine perdue. Il est là. Toujours là. Éternellement là. Concentré sur la route, il fait mine de ne pas voir que je l'observe. Jusqu'à ce que, soudain, ses prunelles trouvent les miennes et qu'un rictus, si léger que j'aurais pu presque le manquer, étire ses lèvres. Ma gorge s'assèche. Mes entrailles se nouent.
Je réalise que je ne suis qu'à deux pâtés de maison de chez Casey. Sans réfléchir, j'accélère dans cette direction puis, une fois arrivée sur place, me rue hors de l'Hilux, à l'intérieur de la bâtisse. Jamais il n'osera me suivre ici, j'en suis convaincue. Il y a trop de mouvement, trop de possibilités que ça tourne mal pour lui. Depuis la porte entrouverte, je remarque que sa berline grise passe devant sans s'arrêter ni ralentir. Elle tourne à droite au carrefour suivant, et s'éloigne. Mon palpitant bat toujours la chamade au creux de ma poitrine quand j'entends la voix de mon meilleur ami dans mon dos qui m'interpelle. Je referme la porte et me retourne, le visage déconfit, le regard brillant de larmes. « Hey, huh, je… » Des éclats de rire me parviennent. Des jeunes du foyer sont évidemment là, disséminés dans les pièces. « On peut aller dans ton bureau ? » Casey acquiesce en silence. Je le suis jusque là-bas. Il a compris que je ne voulais pas discuter dans le hall, où mes mots auraient pu être captés par ses protégés. Bien qu'il ne sache pas ce qui se trame, il se doute déjà que c'est d'ordre privé : l'expression d'effroi et de détresse peinte sur mon visage en est un excellent indicateur.
À la seconde où nous sommes dans l'intimité de la pièce qui lui est réservée, je fonds sur lui, cherchant son étreinte réconfortante. Je le serre contre moi telle une bouée de sauvetage alors que des sanglots me secouent et m'emportent. Je laisse sortir tout ce qui doit sortir. La fatigue, la colère et la terreur de cette situation qui n'en finit pas, et qui me dévore, qui me consume de l'intérieur. Je m'accroche aux mots de Casey qui m'assure que ça va aller, qu'il est là, même s'il ne connait pas encore la cause de ma détresse. Ou peut-être qu'il ne la connaît que trop bien, déjà. Il a été le premier à qui j'ai parlé de la libération de Bryant, suite à la visite de Cade. « Il était là, en voiture, derrière moi. Il me suivait, Casey, » je lui explique un peu plus tard, les joues trempées, après avoir repris un semblant de contenance. « C'était lui. J'en suis certaine. » Je n'ai pas besoin de prononcer son nom. Il l'aura deviné. « Je pouvais pas rentrer chez moi. » Il aurait pu m'attaquer à l'entrée du domaine, où la circulation est inexistante. Qui sait si ce n'était pas ce qu'il prévoyait ? Non, il fallait que je reste ici, protégée par la présence des autres. « Je suis tellement épuisée, si tu savais. » Épuisée d'être sur mes gardes vingt-quatre heures sur vingt-quatre, de vivre en craignant qu'il s'en prenne à moi. Épuisée de me dire que même la justice ne peut rien pour me soulager, parce que c'est justement leur faute s'il est libre de ses mouvements, aujourd'hui. Libre de me faire vivre ce cauchemar éveillé.
@Casey Hanson
Dernière édition par Quinn Callahan le Dim 4 Sep 2022 - 11:11, édité 1 fois |
| | | | (#)Dim 19 Juin 2022 - 11:14 | |
| Ce vendredi, Casey se trouvait au foyer au lieu de l'association, il avait décidé de n'y aller que cinq jours par semaine, au lieu des sept habituels lorsqu'il avait ouvert. Déjà parce qu'il y avait plus de bénévoles maintenant qu'à leur début. Ensuite parce qu'il ne pouvait pas négliger le foyer, bien qu'il y vivait, il était aussi là pour ces jeunes là. Adultes pour la majorité, mais qui avaient cependant besoin d'aide eux aussi, d'être guidés. Et puis la maison était toujours en travaux, ayant besoin de retaper certaines pièces car le photographe n'avait pas pu tout faire d'un coup. Manque de temps, et de moyens également. Il profitait d'une douce après midi avec les jeunes, certes enfermés dans la maison à cause du temps. Il en avait d'ailleurs profité pour en voir certains en rendez vous, pour lancer certaines démarches aussi. Il les aimait tous les uns autant que les autres mais le foyer n'avait pas pour vocation de les accueillir éternellement. Il devait leur trouver une nouvelle maison, un job, bref les aider à se relancer et repartir du bon pied. Il sortait d'ailleurs de son bureau lorsqu'il entendit la porte d'entrée claquer. Elle n'était quasiment jamais fermée lorsque la maison était occupée, tout le monde allant et venant à sa guise. Une forme de confiance que le brun avait instaurée depuis ses débuts. Il s'avança pour voir qui venait de rentrer avant de reconnaître Quinn. Il fronça des sourcils surprit, ne s'attendant pas à voir la jeune femme chez lui. Rapidement son instinct lui souffla que quelque chose n'allait pas, il connaissait la blonde depuis tellement d'années maintenant qu'il pouvait presque deviner ce qu'elle pensait. "Quinn ?" l'interpella t'il inquiet, cette dernière se retournant pour lui faire face. L'expression sur son visage lui serra le ventre, une sensation désagréable interrompue un temps par le rire des jeunes qui jouaient. Il regarda d'ailleurs vers la pièce à vivre avant de revenir vers Quinn, hochant la tête à sa demande en prenant sa main pour la conduire vers son bureau. Il referma la porte, mettant un petit panneau pour demander à ne pas être dérangé. Aussitôt fait, Quinn se jeta dans ses bras et sans hésitation le brun la serra contre lui, lui offrant une étreinte rassurante, protectrice. Il posa sa main sur sa nuque pour la masser en douceur, la sentant très tendue. "Chhh je suis là ok ? Respire...doucement...laisse tout sortir." lui dit il sans cesser dans la masser, se voulant rassurant alors qu'il la sentait trembler tout contre lui. Il n'y avait pas beaucoup de choses qui pouvaient mettre Quinn dans cet état, et au vu de ce qu'elle lui avait révélé quelques temps auparavant...il se doutait de ce qu'elle allait lui dire. Lorsqu'elle prit la parole, il tendit le bras pour récupérer un mouchoir et doucement essuyer ses joues. Il resta calme, presque stoïque pour ne pas l'inquiéter plus, pour lui montrer qu'elle était en sécurité. Il était néanmoins inquiet à l'idée qu'il ait pu la retrouver, à l'idée qu'il ait pu tenter de faire quelque chose contre elle à nouveau. Il avait peur pour Quinn, peur qu'il lui arrive quelque chose. "Je comprends, tu as bien fait de venir ici." lui dit il en croisant son regard. Mieux valait qu'elle soit ici, entourée, plutôt que seule chez elle. Dieu seul savait ce que ce fou pervers avait en tête. Il la fit s'asseoir sur un des fauteuils cosy avant de lui servir un verre d'eau. Il aurait voulu pouvoir prendre tout ce qu'elle ressentait, la peur, la douleur, la fatigue et l'en décharger. Il détestait la voir ainsi, mais il savait aussi qu'il était impuissant face à la libération de cet homme. La seule chose qu'il pouvait faire c'était d'être vigilant, et d'essayer de la protéger et la rassurer de son mieux. "Tu veux que j'appelle Ellie ?" proposa t'il en s'asseyant face à elle. Il posa une de ses mains sur la sienne pour la rassurer. "Tu peux rester ici autant qu'il le faut." reprit il après un temps. Il était de toute manière hors de question qu'il la laisse repartir non seulement dans cet état, mais seule. Quinn était une femme indépendante et forte, mais dans le cas présent, Casey ne voulait pas qu'elle reste seule. "Je comprends pas comment ce type a pu se retrouver dehors après tout ça...et la police qui ne fait rien..." Il ignorait les recours légaux de Quinn, mais il savait que cette situation ne pouvait perdurer. |
| | | | (#)Dim 26 Juin 2022 - 12:21 | |
| Quand était-ce, la dernière fois où tout était calme et paisible ? La dernière fois où je me suis vraiment sentie bien ? Je ne m'en souviens plus. Pourtant, je ne pense pas être du genre à me plaindre d'un rien - je suis plutôt résiliente, mais je dois admettre que la situation actuelle est invivable. Qui pourrait continuer à sourire, rire et avoir le coeur léger en sachant qu'un assassin est peut-être à ses trousses ? Je vis avec cette terreur constante depuis de trop nombreux mois, alors forcément, il arrive un moment où je craque. Où je baisse les bras. J'ai l'impression d'être enfermée dans une pièce sans source de lumière ni aucune sortie. Seule, avec une épée de Damoclès au-dessus de ma tête. Une épée qui peut s'abattre sur moi à n'importe quelle seconde, et sans que je ne la voie venir. Cette fatigue, cette détresse, cette solitude se manifestent par de violents sanglots dévalant mes joues, alors que Casey me tient au creux de ses bras et me souffle des mots rassurants. Je m'accroche à ces derniers ainsi qu'à la chaleur de sa paume sur ma nuque comme je me raccrocherais à une bouée de sauvetage si j'étais perdue au milieu de l'océan. Mon meilleur ami m'encourage, conscient que j'ai besoin de laisser sortir la montagne de négativité coincée en moi depuis si longtemps. Je l'écoute. Parce que je n'ai pas le choix. Mais aussi parce que je me sais en sécurité avec lui. Je n'ai pas à avoir peur de son jugement. Je sais que quoi qu'il se passe, quoi que je lui dise, il sera de mon côté, et il m'aidera, autant que possible.
Quand je me calme enfin, que les premières explications sortent - quoique difficilement compte tenu de mon état, Casey m'écoute à son tour, tout en prenant soin de moi. Il se munit d'un mouchoir et essuie mes joues trempées avec une douceur infinie. « Je comprends, tu as bien fait de venir ici. » Il me fallait un refuge et j'étais convaincue que Bryant n'oserait pas m'attaquer en plein quartier résidentiel, à fortiori dans une maison pleine de monde. Casey me tend un verre d'eau que je m'empresse de boire. Je n'avais même pas réalisé que j'avais soif, ni que ma gorge était complètement sèche. « Tu veux que j'appelle Elie ? » Je secoue la tête en m'asseyant, donnant ainsi l'occasion à mes jambes en coton de retrouver des forces. « Non, il- il travaille, je veux pas le déranger. » Pour lui dire quoi ? Que Bryant était peut-être en train de me suivre en voiture ? « D'ailleurs, je préférerais que ce qui vient de se passer reste entre toi et moi. » Et parce que je suis pas du genre à faire des cachotteries ou à demander à mes proches qu'ils en fassent pour moi, je m'empresse d'en préciser la raison. « Elie… J'ai eu du mal à lui faire promettre de ne pas rechercher Bryant. Parce que s'il lui mettait la main dessus, je… » Un soupir douloureux s'échappe d'entre mes lèvres. « J'ai peur de ce qui pourrait arriver. » J'ai eu beau tourner la scène des dizaines de fois dans mon esprit, ça finissait toujours très mal. « Je ne veux pas l'inquiéter outre mesure. Et je ne veux pas lui donner la moindre raison de briser sa promesse. » Casey connaît de mieux en mieux Elie maintenant. Il sait que l'ex-SEAL est sanguin. Je suis certaine qu'il comprend.
« Tu peux rester ici autant qu'il le faut. » « Merci, Casey. » J'ai pourtant du travail, il faudra bien que je rentre, et sans trop tarder. « J'ai besoin de me reprendre un peu et… Après, tu crois que tu pourrais me raccompagner ? Me suivre en voiture jusqu'au domaine ? » Je me sentirais mieux s'il parcourait la distance entre la route principale et le cœur du centre équestre à proprement parler avec moi. Il y a bien deux kilomètres de pleine nature entre l'entrée de mon terrain et les installations. Même si le chemin est fréquenté par les clients qui arrivent et repartent, ainsi que par les employés en fonction de l'heure de la journée, le trafic n'est pas élevé au point qu'il y ait constamment quelqu'un sur la longue langue de terre. Avec Casey qui me talonnerait, Bryant n'oserait pas me suivre. Il se ferait aussitôt repérer. Ensuite, une fois sur place, Casey n'aurait plus qu'à faire demi-tour et rentrer. Il ne court aucun danger, lui, en étant seul. Je sais que Bryant ne prendrait pas le risque de s'attaquer à l'un de mes proches. Ça prouverait qu'il est là. Ça mettrait les autorités en alerte et alors, il ne pourrait plus atteindre l'objectif qui l'intéresse vraiment : moi.
Attentif, mon meilleur ami me redonne un verre d'eau. J'affiche un fantôme de sourire, encore trop perturbée, où l'on peut néanmoins lire mon immense gratitude. « Je comprends pas comment ce type a pu se retrouver dehors après tout ça...et la police qui ne fait rien... » J'aurais pu lui réexpliquer la situation : le responsable de l'enquête de l'époque qui vient d'être condamné pour corruption, provoquant la réouverture de ses affaires en intégralité, même les plus anciennes, et les avocats des criminels qu'il a mis derrière les barreaux sautant sur cette chance inespérée de libérer leurs clients. J'aurais pu lui redire qu'aux yeux de la police, désormais, Bryant n'est qu'un citoyen et que sans preuve tangible qu'il en a de nouveau après moi, ils ne peuvent rien, surtout quand la surveillance qu'ils m'ont accordée n'a rien donné. Oui, j'aurais pu. Mais ça aurait été inutile. Casey sait déjà tout ça. Ce n'est pas ce qu'il voulait dire. Ce n'est pas le concret qu'il ne comprend pas : c'est l'émotionnel. Comment un tel monstre peut se retrouver dehors après ce qu'il a fait ? Comment peut-on le laisser marcher dans la rue, croiser des petites filles, quand on sait les sévices qu'il a fait subir à l'une d'entre elles avant de l'assassiner ? Quelle société est capable de ça ? La nôtre, malheureusement. « Le pire c'est que… » Je ferme les paupières avant de les rouvrir, cherchant la meilleure façon de m'exprimer. « Si ça se trouve, Bryant n'est même pas ici. Et si je perdais la tête, Casey ? S'il était loin et que je suis en train de tout imaginer depuis des mois ? Qu'est-ce que je suis supposée faire ? » J'aimerais être capable de prouver quelque chose, peu importe quoi - que Bryant est bel et bien en train de planifier des représailles, ou que moi, je suis bel et bien en train de perdre la raison. À ce stade, honnêtement, ça n'a plus d'importance. Je voudrais juste savoir. Être certaine de ce qu'il en est. Pour pouvoir, enfin, aller de l'avant.
@Casey Hanson |
| | | | (#)Sam 2 Juil 2022 - 14:17 | |
| Casey n'aimait pas voir sa meilleure amie ainsi, il détestait ne rien pouvoir faire de plus concret que lui offrir asile et chaleur pour la réconforter. A l'époque de leur rencontre, confronté aux agresseurs de la blonde, il avait pu agir, manquant de peu d'y laisser la vie. Mais la situation alors était bien différente de celle qu'elle avait vécu beaucoup plus jeune. Et aujourd'hui il ne pouvait pas faire grand chose pour l'aider à part se montrer présent et patient avec elle. Etre un ami pour elle comme elle l'avait été quelques mois auparavant lorsque lui même avait eu ses propres problèmes. Qui semblaient bien dérisoires face à ce que Quinn traversait en ce moment. Il s'assit à ses côtés lorsqu'elle s'installa sur le canapé qui avait vu de meilleurs jours, un don probablement de voisins qui déménageaient, mais Casey n'avait pas fait la fine bouche. Il savait qu'appeler Elie entrainerait tout un tas de choses pas forcément agréables, il ne pouvait qu'imaginer que ce dernier bouillait de régler son compte à Bryant, encore plus depuis qu'il avait été libéré. Mais ça aurait été une erreur et Quinn ne pouvait pas perdre son compagnon dans ces temps troubles. Elle avait besoin de tout son entourage pour tenir le coup. Néanmoins la présence rassurante de sa moitié lui aurait sûrement fait du bien. Il allait d'ailleurs le lui expliquer quand Quinn lui demanda de ne rien dire de tout ça à Elie. Il fronça des sourcils, surprit avant qu'elle ne poursuive, lui expliquant pourquoi elle préférait garder le secret. Et ça, Casey pouvait le comprendre en effet. Car cela desservirait plus le couple qu'autre chose si Elie se faisait justice lui même. "D'accord, je ne lui dirais rien." dit il en lui offrant un sourire réconfortant. Il hocha la tête à sa demande, les jeunes étaient en autonomie et ne remarqueraient sûrement pas son absence. Néanmoins le brun n'était pas à l'aise à l'idée de la laisser seule chez elle. "Je veux bien te raccompagner mais je...je ne veux pas te laisser seule là bas." reprit il en s'installant à ses côtés. Il ne voulait pas la rendre encore plus paranoïaque mais si en effet l'homme qui l'avait kidnappée se trouvait dans le coin, il ne s'imaginait pas un instant la laisser seule chez elle. D'autant qu'elle ne vivait pas en ville, et tout pouvait arriver sans qu'on ne s'en rende compte tout de suite. "Je peux laisser les jeunes seuls pour une nuit et rester avec toi." ajouta le brun, sans vraiment laisser le choix à la blonde. Parce qu'il s'inquiétait pour elle, pour sa santé physique. Si elle venait à faire une crise d'angoisse, il mettrait trop de temps à la rejoindre pour venir à son secours. "Et avant que tu ne dises non, ils ont besoin d'être autonomes aussi alors quoi de mieux que de les laisser seuls au moins une nuit ?" dit il avec un sourire avant de reprendre le sujet de Bryant. Il n'en revenait toujours pas que l'homme ait été libéré et puisse marcher ainsi dans les rues de la ville où se trouvait sa prochaine victime. En entendant ses doutes, il prit sa main dans la sienne. "Hey, c'est normal que tu te poses des questions, que tu t'inquiètes. Mais ce qu'il faut essayer de faire, c'est relativiser, essayer d'aborder les choses de manière logique. Tu...tu vois un docteur depuis qu'il est sorti ? Pour parler de tout ça ?" demanda t'il en massant avec douceur son poignet dans l'espoir de la calmer un peu. |
| | | | (#)Dim 4 Sep 2022 - 11:19 | |
| Je déteste devoir mentir à Elie, même par omission. Je déteste lui cacher l'angoisse qui m'étrangle constamment, et je déteste ne rien pouvoir lui dire à chaque fois où je me sens observée par le monstre qui hante mes cauchemars depuis trente ans. Elie Castle est l'homme qui partage ma vie. Il est l'homme que j'aime. Je devrais pouvoir tout lui raconter. Je devrais pouvoir compter sur son soutien et son amour pour me garder à flots face à cette épreuve, et pourtant. Oui, je hais lui dissimuler ce qui se passe, mais je n'ai pas le choix. Car je suis certaine d'une chose : sans ce silence, je risque de le perdre. Alors tant pis si ça me coûte, et tant pis si je fais de Casey mon complice dans cette histoire. Si ça peut me permettre de sauver Elie de lui-même, je suis prête à n'importe quel sacrifice. « D'accord, je ne lui dirais rien. » J'acquiesce, mon regard brillant de reconnaissance croisant le sien. Je savais qu'il comprendrait.
Tout en avalant mon second verre d'eau, je demande à Casey s'il peut me ramener au domaine. J'ai peur que Bryant soit encore dans le coin, à m'attendre. Il en serait capable. Je préfère laisser ma voiture ici pour l'instant. Je pourrais toujours revenir la chercher plus tard avec Shane. Mon meilleur ami accepte sans hésiter de jouer les taxis, et me propose également de rester avec moi cette nuit. Les jeunes peuvent se débrouiller quelques heures sans lui, et il serait tranquillisé de ne pas me savoir seule à la maison. « Aux dernières nouvelles, Elie doit rentrer vers vingt-deux heures. Si tu peux me tenir compagnie jusque-là, je ne dis pas non, » j'accepte avec un sourire contrit. Je sais qu'il m'offre son aide de bon cœur, et je n'en ferais pas moins pour lui si les rôles étaient inversés. Ça ne suffit pas à effacer la culpabilité : je n'aime pas l'idée que ce qui se passe avec Bryant ait autant d'impact sur les vies de mes proches. « Et il est en repos demain. » Une journée de moins à être vulnérable aux yeux de Bryant. Une journée de gagnée sur la peur.
Je lui avoue ce qui me terrorise presque plus que mon agresseur lui-même : ma propre santé mentale. Et s'il n'était pas réellement là ? Et si j'imaginais tout ? Avec Birdie, c'était ça, finalement. J'ai cru si fort qu'il s'était introduit dans la maison, et il ne s'agissait que qu'un violent orage. Qui me dit que ce n'est pas moi qui perd la tête dès que j'ai l'impression qu'il me suit, qu'il me surveille ? Sauf que personne ne sait où il est depuis qu'il a été libéré de prison. Je n'ai pas la preuve qu'il attend son heure pour s'en prendre de nouveau à moi, mais je n'ai pas non plus la preuve du contraire. Que croire ? Je me concentre sur la voix de Casey, sur sa main qui masse mon poignet avec douceur afin de m'exhorter au calme. Il commence par me rassurer, par me dire que mes doutes sont tout à fait normaux. « Tu... tu vois un docteur depuis qu'il est sorti ? Pour parler de tout ça ? » Je fronce les sourcils et secoue la tête. « Non, je… Je ne sais pas si… Je ne saurais pas vers qui me tourner, et… » Et j'appréhende. J'appréhende parce que j'ai déjà trop donné à ce sujet. Malgré cela, j'ai conscience que ça pourrait m'être vraiment bénéfique, et que Casey ne l'aurait pas évoqué s'il pensait l'inverse. « Je vais me renseigner, » je décide finalement, plus résolue.
Je me lève du fauteuil, testant la résistance de mes jambes. Elles ne flageolent plus, ce qui est plutôt une bonne chose. Je jette un œil à ma montre : il n'est que quinze heures trente. J'ai besoin de me changer les idées, et il est hors de question que Casey abandonne ses jeunes dès maintenant, surtout s'il passe la soirée avec moi. Avec un petit sourire timide mais bien présent, prémices d'un moral qui remonte lentement mais sûrement, je reporte mon attention sur le chef des lieux. « Est-ce que je peux faire quelque chose pour toi, me rendre utile ici ? » Je lève un index, à l'instar de celle qui a une brillante suggestion à partager. « Et si je fouillais dans le frigo du foyer pour concocter un bon petit menu à tes protégés, pour ce soir ? » Je repense à ce que Casey vient de me dire, et tente un compromis. « Je sais que tu veux qu'il soient plus autonomes alors… je peux peut-être faire un tour dans le salon, voir si certains sont prêts à m'aider ? Un petit cours de cuisine improvisé, ça semble pas mal, qu'est-ce que tu en penses ? T'es le bienvenu aussi, si tu n'as rien de plus urgent à faire, évidemment, » j'ajoute avec espièglerie. Cette perspective m'enthousiasme, et force est de constater que je me sens déjà un peu mieux.
@Casey Hanson |
| | | | (#)Sam 5 Nov 2022 - 9:56 | |
| Casey avait beaucoup de mal à voir Quinn souffrir ainsi. Elle qui n'était que gentillesse ne méritait pas de vivre ce qu'elle vivait actuellement. Le brun savait qu'il n'avait qu'une chose à faire : être là pour elle, la soutenir et lui offrir le réconfort dont elle avait besoin. Il hocha la tête à sa réponse, rester avec Quinn une partie de la soirée ne serait pas un problème, il ne se voyait pas la laisser seule de toute manière dans une si grande propriété. "Pas de soucis Quinn, je m'arrangerais avec les jeunes et on partira ensemble." dit il avec un petit sourire. Il fut rassuré d'apprendre qu'Elie serait là le lendemain, bien qu'il fut prêt à passer la journée avec la jeune femme s'il le fallait. "C'est une bonne chose, vous pourrez être tous les deux, il pourra te coocooner." reprit Casey, ignorant si c'était le genre d'Elie ou pas. Il avait néanmoins que le brun serait présent pour sa compagne, et ça, ça n'avait pas de prix. Ils reprirent leur discussion, Quinn se confiant sur sa santé mentale. On ne pouvait en effet exclure que la blonde soit juste si stressée et inquiète qu'elle en devenait parano. Néanmoins, on ne pouvait non plus sous estimer l'homme qui l'avait kidnappée. "Si tu veux j'ai quelques contacts grâce à l'asso, je peux te donner quelques numéros." lui proposa t'il. Il connaissait plusieurs psychologues et psychiatres qui pourraient peut être l'aider si jamais Quinn était d'accord pour se lancer dans cette démarche ô combien difficile. Il la regarda se lever, prêt à en faire de même si elle avait besoin d'aide mais elle semblait aller déjà un peu mieux. Il se leva à son tour, souriant à sa proposition avant d'hocher la tête. "Ça serait avec grand plaisir." dit il, l'accompagnant jusqu'au salon où se trouvaient quelques jeunes. Il laissa Quinn leur proposer de faire la cuisine et très bientôt ce petit groupe se retrouva dans la cuisine, préparant le repas du soir dans un brouhaha organisé. Ils mangèrent ensemble ensuite et ils laissèrent les jeunes nettoyer alors que Casey ramenait Quinn chez elle. Il fut prudent sur la route, s'assurant qu'ils n'étaient pas suivis et arrivés chez elle, il fit un petit tour, juste histoire de se rassurer. Ils attendirent Ellie ensemble puis Casey salua Quinn d'un grand câlin, avant de remercier Ellie et de partir pour rejoindre sa maison. FIN |
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