| (chaddie #2) under the banner of heaven |
| | (#)Dim 15 Mai 2022 - 15:57 | |
| Les choses sont ce qu’elles sont avec Trent mais il est assez mâture pour ne pas faire pâtir les jumeaux de leurs problèmes à eux, adultes qui ne semblent en avoir que le nom, éternellement noyés dans un océan de trop plein d’émotions. Ugh, les émotions. Au moins, la seule qui semble immuable chez la jeune femme reste encore l’amour qu’elle porte à ses enfants et c’est sûrement le plus important, à défaut de totalement pouvoir être tout ce qui compte. Elle porte une variante de cet amour à bien d’autres personnes encore, et les deux mini-elle encore occupés à tenter d’agripper tout ce qui est à hauteur de main n’en sont en rien jaloux. Sans doute parce que généralement, le temps qu’elle passe auprès d’eux est dénué de toute présence extérieure tant elle souhaite optimiser chaque seconde en leur présence, ayant un peu trop l’impression de ne toujours pas les voir aussi. Ils ont deux ans et demi et elle a l’impression de ne les voir grandir que quelque heures par mois ce qui, finalement, n’est pas si éloigné que ça de la réalité.
Alors, lorsque Siobhan a par elle-même demandé des nouvelles d’Eddie, c’est à deux mains que l’inspectrice a aggripé la perche tendue. Elle avait déjà terriblement envie de retrouver son ami, quand bien même il était en voyage à l’étranger, et ne peut qu’apprécier sa vue entouré des deux enfants, lesquels l’aiment sûrement bien plus que l’inverse. Il est maladroit et ne sait pas comment s’y prendre mais il a toujours été une présence bénéfique à leurs côtés et Charlie sait bien qu’il fait au mieux: lui non plus, n’aurait jamais pensé devenir tonton aussi jeune. Alors, elle lui pardonne, tout comme il le fait en retour pour des fautes bien plus graves (fautes qui en sont réellement, puisque personne ne devrait pouvoir reprocher à Eddie le simple fait de ne pas être à l’aise avec des mini-humains: ils ne sont même pas les siens). Bref.
Leurs jouets sont rangés dans un seul recoin du salon, ce qui équivaut à un petit miracle, bien qu’il ne sera que de courte durée. Le repas est prêt, aussi, commandé pile à l’heure parce que devenir mère n’a pas fait soudainement naître le moindre talent de cuisinière chez Charlie, malheureusement. Elle entame un dialogue avec Aaron sur les questions existentielles de la vie avant de se redresser rapidement et le prendre dans ses bras au moment d’aller ouvrir la porte, son regard toujours posé sur sa soeur pour s’assurer qu’elle n’ait pas une idée lumineuse dont seuls les enfants ont le secret. “T’avais pas un double des clés ?” Elle demande avec une curiosité sincère en guise de salutations, retenant le chien avec sa jambe pour qu’il ne file pas à travers l’encablure de la porte. Se rattrapant sur l’accueil, elle embrasse tendrement Eddie sur la joue tout en vérifiant qu’il n’a pas perdu un bras ou une jambe durant son voyage. Par mimétisme, Aaron, toujours dans ses bras, tente à son tour d’embrasser son ami, avec bien plus de difficultés pourtant. “Tes charmes fonctionnent même avec les plus jeunes.” Qu’elle commente, amusée, au moment de le laisser pleinement entrer à l’intérieur de l’appartement, pour passer sous la truffe du chien et les yeux experts des jumeaux prêts à le dévisager la bouche grande ouverte. “Donne lui deux minutes, le temps qu’il se souvienne de toi. Il est pas très futé.” La jeune femme commente tout en pointant le chien d’un signe de tête, profitant pourtant qu’il soit occupé ailleurs pour ainsi reposer son fils au sol sans craindre qu’il ne le fasse tomber par mégarde. “Tu m’avais manqué. J’attends un récit détaillé, avec le pire comme le meilleur. T’es bien tombé, dans ton logement chez l’habitant ? Pas de Karen en vue ? Non, attends, question la plus importante de toutes: comment ta couleur a tenu le nouveau climat ?” Parce qu’elle a bien retenu être la seule à aimer, entre Halston et elle, alors oui, bien sûr qu’elle compte en faire le sujet central de toutes leurs discussions, aussi longtemps qu’il arborera des cheveux aussi reconnaissables.
La main d’Aaron toute entière maintenant refermée autour du bout de son annulaire, elle avance à sa vitesse jusqu’au canapé du salon, autant pour avoir un peu mieux sa fille à portée de vue que pour inviter Eddie à en faire de même et ne plus avoir cette impression tenace qu’il risque de repartir d’une seconde à l’autre. “On dirait que t’as maigri” elle commente finalement, comme une mère le ferait “je nous ai commandé à manger. Au moins, on est certains que ça sera bon.” qu’elle annonce donc, d’un ton bien plus enjoué sans chercher un seul instant à ce qu’il la caresse dans le sens du poil: tous deux savent qu’elle ne s’en sort pas particulièrement bien, culinairement parlant. |
| | | | (#)Ven 20 Mai 2022 - 20:36 | |
| ☾ under the banner of heaven Right from the start, couldn't pull us apart, it just works. Nobody else ever gets me as well on this earth, Like rock and roll, Marshall's and telly's, Mac and cheese, PB's and Jelly. Some things are better together, and that you and me C’est avec des souvenirs plein la tête, et aussi plein les poches, qu’Eddie est de retour au bercail après dix jours passés sur les terres indonésiennes. Ce voyage n’était à l’origine pas le sien mais il faut savoir saisir une opportunité quand elle se présente, et dans le fond le danseur avait sûrement bien besoin de cette petite évasion. Il ne dirait pas qu’il a pris la fuite à la première occasion mais les récents événements concernant Diana ont eu sur lui l’effet d’un violent choc, auquel rien ni personne n’aurait pu le préparer. Eddie est même encore incapable de poser des mots sur sa découverte ce fameux jour car si l’actrice s’en est remise les images, elles, hantent encore et toujours son esprit. Il pourrait se dire que le destin l’a mis là pour une bonne raison ce jour-là et que c’était à lui de la trouver, mais il rejette fermement ce genre d’idées tout comme il rejette celle d’avoir été un sauveur, ce qu’il n’a pas du tout le sentiment d’être, au fond de lui. Eddie a fait ce que tout le monde aurait fait dans la même situation, n’est-ce pas ? C’est en tout cas ce qu’il se répète pour qu’on ne fasse pas toute une montagne des réflexes qu’il a eu, aussi bons ont-ils été ça ne rend pas les choses plus faciles, et le poids des images moins écrasant. Alors cette escapade indonésienne était certainement nécessaire, il faut même croire que son collègue blessé lui a cédé sa place à lui et non à un autre parce qu’il sentait que ça lui ferait du bien. Et Jeremiah avait vu juste, cette bouffée d’air frais ne pouvait pas mieux tomber pour le danseur, qui n’a pas hésité bien longtemps avant de se lancer. Eddie n’était encore jamais parti seul à l’aventure, c’est le genre de première fois qui manquait à sa vie et désormais il peut le dire : si c’était à refaire il repartirait sans se poser de questions.
Dix jours ce n’est pas si long, quand on y pense. Il n’est pas certain d’avoir manqué à beaucoup de monde en si peu de temps mais les premières personnes qu’Eddie s’empresse de retrouver une fois de retour sont évidemment toutes trouvées. Les femmes de sa vie, autrement dit sa sœur, sa compagne et sa meilleure amie sont prioritaires sur tous les autres qu’Eddie reverra bien assez vite, au théâtre ou en dehors. Il n’a pas forcément hâte de replonger la tête la première dans le boulot alors que le manque de la danse s’est fait moins ressentir que ce qu’il craignait pendant son voyage - étonnant pour quelqu’un qui ne peut soi-disant pas passer une journée sans danser, et difficile de dire si c’est bon signe ou non. Eddie avait surtout la tête ailleurs et des choses à vivre loin de tout ça, mais le contact gardé avec ses proches a maintenu le lien avec Brisbane malgré la distance. Charlie ne s’est par exemple pas contentée de prendre de ses nouvelles, elle a aussi manifesté l’envie de le revoir à travers sa fille qui aurait été la première à en faire la demande, de quoi rendre le retour au pays plus motivant que ce qu’on pourrait initialement attendre d’une fin de vacances. Eddie ne se fait donc pas prier pour passer voir sa meilleure amie quand l’invitation tombe officiellement, elle lui a beaucoup manqué durant les derniers jours car ces petites séparations ne sont pas habituelles entre eux, et il n’aimerait pas qu’elles le deviennent. Il s’en doutait déjà mais tout ça lui fait réaliser qu’il ne peut pas vivre loin de Charlie très longtemps, son cœur ne le supporterait pas. Un monde dans lequel la jeune policière ne serait pas continuellement à ses côtés n’a aucune chance de lui convenir mais à défaut de l’avoir accompagné Charlie n’a pas quitté ses pensées, il a voyagé avec un petit bout d’elle et il se réjouit maintenant de la retrouver toute entière.
C’est un peu chargé qu’Eddie se présente à sa porte, il avait prévenu qu’il ramènerait des petites choses aux jumeaux et il n’a pas menti, car rentrer de voyage sans souvenirs ni photos aurait été d’une tristesse sans nom. « T’avais pas un double des clés ? » Les premiers mots de Charlie le font automatiquement sourire, il n’y a pas à dire cette voix et les réflexions allant avec lui ont sacrément manqué. « Je ne sais pas de quoi tu parles. » qu’il répond avec malice pour ne pas clairement annoncer son oubli, pour le moins évident et pas tellement surprenant le connaissant. Eddie passe une main dans le dos de Charlie avant de l’embrasser à son tour, tout en s’amusant au passage des démonstrations affectives d’Aaron. « Tes charmes fonctionnent même avec les plus jeunes. » Il est toujours touchant de voir que ces petites têtes blondes l’accueillent d'une telle façon, Eddie craint même de ne pas suffisamment leur rendre cet amour parce qu’il n’est pas le plus à l’aise du monde en compagnie d’enfants, malgré un attachement sincère envers ceux de Charlie. « Mais oui je vois ça, quel accueil vous me faites là. » Et finalement le danseur se risque à offrir à Aaron le bisou qu’il quémande, ce n’est pas encore très naturel pour lui mais il serait peut-être temps qu’il s’entraîne, après tout. « Donne lui deux minutes, le temps qu’il se souvienne de toi. Il est pas très futé. » Il peut véritablement dire que tout le monde s’est réuni pour célébrer son retour, y compris le chien qui obtient de sa part une rapide caresse mais pas plus, car Eddie est un homme à chats et ne s’en est jamais caché. « Tu m’avais manqué. J’attends un récit détaillé, avec le pire comme le meilleur. T’es bien tombé, dans ton logement chez l’habitant ? Pas de Karen en vue ? Non, attends, question la plus importante de toutes: comment ta couleur a tenu le nouveau climat ? » Les questions de Charlie affluent et il n’en attendait pas moins de sa part, il pourrait lui dire qu’elle lui a aussi manqué si son regard et le sourire qui l’accompagne ne le faisaient pas déjà nettement ressentir. « J’ai tellement de choses à te raconter. Tu sais que j’appréhendais un peu ce premier voyage en solitaire, eh bien je peux maintenant dire que c’était une bonne expérience, à refaire à l’occasion. » Eddie s’est découvert un tout nouveau goût pour l’aventure, jusqu’alors insoupçonné. Il n’exclut donc pas de réitérer l’expérience ailleurs par la suite, parce qu’il s’en voudrait de passer à côté des splendeurs de ce monde et vivre avec des regrets, vraiment, très peu pour lui. « Il n’y a que l’arrivée qui laissait un peu à désirer, je me suis même demandé si c’était pas une arnaque vu que l’hôte a mis un temps pas possible avant de se pointer. » Pour qu’au final Anggun ne soit simplement pas la reine de la communication, il n’aurait pas cru ça d’une jeune femme de vingt-trois ans. « Tu m’aurais vu avec les autres gars, on devait avoir l’air de trois touristes parfaitement paumés. » Il ne s’était pas étendu par message mais entre ses camarades à localiser et son hôte aux abonnés absents l’immersion ne s’est pas vraiment faite en douceur. « Mais le reste méritait bien que j’affronte ma phobie de l’avion, pas totalement soignée encore mais c’est en bonne voie je dirais. T’es fière de moi j’espère ? » il l’interroge dans un grand sourire alors que fier lui l’est pour avoir en partie dépassé cette peur qui s’était avérée plus d’une fois paralysante par le passé. Comme quoi rien n’est insurmontable. « Et ma couleur a un peu trinqué comme tu peux le voir, impossible de l’entretenir là-bas alors c’est plus tout à fait ce que c’était. Les indonésiens ont bien aimé par contre. » Eddie revient avec un violet légèrement affadi mais n’en déplaise à l’américaine partageant sa vie il se remarque encore bien, quelques retouches seront juste nécessaires pour redonner à ses cheveux leur éclat disparu.
« On dirait que t’as maigri. » Il croirait entendre sa mère, mais ces mots le crispent beaucoup moins quand ils proviennent de Charlie. Elle a l'œil pour ces choses-là, elle l'a toujours eu et ses yeux ne la trompent probablement pas cette fois encore. « Si tu le dis alors ça doit être vrai. » il lui accorde car sans accuser Anggun de l'avoir mal nourri il ne fait aucun doute que ses repas des dix derniers jours n'avaient pas grand-chose à voir avec ses repas quotidiens d'ici. Ce qu'il ne veut pas, lui, c'est perdre du muscle alors c’est heureux qu’il ne reste quand même pas éloigné trop longtemps des parquets de danse. « Je nous ai commandé à manger. Au moins, on est certains que ça sera bon. » Ses lèvres se fendent en un nouveau sourire, Charlie et lui n'ont jamais brillé par leurs talents culinaires alors l'option privilégiée par la blonde est aussi celle pour laquelle Eddie aurait opté à sa place. « Tu as bien fait. Quoi de prévu du coup ? » il questionne tout en avançant à travers le salon d'un pas lent, sans vraiment s'installer. Ce n'est pas qu'il compte les minutes avant de repartir, au contraire Eddie espère bien profiter de ce temps qui lui est offert avec Charlie et les jumeaux mais avant ça il lui reste une chose à régler qui lui tient assez à cœur. « Et sinon.. » Il gardait jusque là un œil sur son sac laissé près de la porte pour s'assurer que le chien ne se défoule pas dessus, et c'est finalement vers celui-ci que le danseur se dirige avant de le ramener au centre du salon. « Vous avez été sages les enfants ? » À vrai dire quelle que soit la réponse obtenue à cette question le résultat sera le même, ce n'est pas comme si Eddie risquait sérieusement de repartir avec ses cadeaux sous le bras. Il sort alors de son sac deux paquets enveloppés grossièrement puisqu'il ne maitrise toujours pas l'art de l'emballage, puis les remet à Siobhan et Aaron que leur mère aidera probablement pour l'ouverture. « Je leur ai pris ces bateaux que les indonésiens appellent Perahu Otok Otok, et que je dois hyper mal prononcer. C’est fait avec des canettes et tu en trouves un peu partout là-bas, c’est assez dingue. » Il s'agirait même d'un jouet traditionnel proposé aux jeunes indonésiens depuis plusieurs décennies, et c'est un peu tout ce qu'il en a compris. Il lui semble qu'il est aussi possible de les faire avancer sur l'eau mais ne lui demandez pas comment, le marchand parlait un anglais trop approximatif. « Ceux-là je les ai eu sur un marché, ils ressemblent un peu au bateau que j’ai pris avec les deux gars qui logeaient chez l’habitant avec moi. » Des gars avec lesquels Eddie pourrait envisager de garder contact s'ils le désirent aussi, étant donné qu'ils vivent tous dans la même ville et qu'une aventure unique les lie à présent. « Enfin mon bateau à moi était quand même beaucoup moins classe. » il complète dans un sourire à l'attention des jumeaux, à qui il espère faire tout de même un peu plaisir même s'il n'a vraiment pas la prétention d'avoir ramené le cadeau du siècle. « J’imaginais que le rouge serait pour Aaron et le jaune pour Siobhan, mais le mieux c’est sûrement de les laisser choisir. » Eddie n'est même pas certain d'avoir opté pour un jouet adapté à leur âge, n'étant pas du tout calé en la matière. Chaque fois qu'il doit offrir quelque chose aux jumeaux un important débat interne s'engage en lui, et dire qu'un jour il devra aussi passer par là avec ses propres enfants. Bonjour la panique. « C’est pas grand-chose je sais mais tu connais mes petits moyens. » il souffle à l’oreille de Charlie avant de farfouiller à nouveau dans son sac, qui parait peut-être vide mais qui ne l'est pas encore. « Et tu as bien évidemment droit à ton cadeau toi aussi. » Parce qu'elle ne croyait quand même pas qu'Eddie allait faire l'impasse sur son souvenir et se montrer indigne de son rôle de meilleur ami, non, ça ne lui ressemblerait pas de négliger ainsi Charlie. « C'est pour toi. » le danseur l’informe en lui remettant une petite boite à l'intérieur de laquelle trône un bracelet, il ne paie pas de mine vu comme ça mais sa symbolique mérite d'être soulignée. « La marchande m’a expliqué qu'il avait été fait à Bali et que ces pierres brunes, là, s'appellent Œil du tigre. Ça protègerait du mauvais œil selon elle et ce serait un bon anti-stress aussi, certains le placent même à l'entrée de leur maison. J'ai bien aimé le concept, en admettant qu'on puisse vraiment s'y fier. » Eddie a bien appris sa leçon car il faut dire que ces explications-là étaient un peu plus claires. C'est bien pour ces prétendues vertus que le danseur s'est laissé tenter, à l'origine il n'était pas forcément parti pour acheter un bijou mais il peut être un sacré bon pigeon quand on lui présente les choses de cette façon et qu'à côté le prix parait plutôt raisonnable. « J’ai hésité entre ça et un décapsuleur qui m’a fait beaucoup rire. Mais vu la forme j’ai quand même pas osé, à la place j’ai pris une photo tu me diras ce que t’en penses. » Vous le saviez, vous, que les pénis en bois peints et gravés sont répandus sous différentes formes en Indonésie ? Eddie l’ignorait lui, et cette découverte l’amuse encore alors qu’il se demande comment Charlie aurait réagi s’il lui avait ramené l’un de ces machins. « La prochaine fois ce serait bien qu’on parte ensemble. » qu’il glisse finalement dans un tendre sourire, alors qu'il serait bien incapable de dire à quand remonte leur dernière escapade ensemble. Il ne prétend pas que ce serait facile à mettre en place avec leurs vies respectives, il s'autorise juste à en rêver parce que ça n'engage à rien, après tout.
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| | | | (#)Ven 27 Mai 2022 - 22:17 | |
| Elle ne cherche pas un seul instant à cacher qu’Eddie lui a manqué ; pourquoi le ferait-elle ? Il est une personne précieuse dans sa vie autant que dans son cœur et c’est au travers d’une rapide étreinte et d’un baiser contre sa joue qu’elle le lui rappelle d’abord, son éternel sourire ne faisant que continuer à confirmer l’évidence. Aaron a aussi droit à un baiser, le chien à une caresse, et ce n’est qu’ensuite qu’Eddie peut accéder à l’appartement tout en commençant déjà à lui raconter son aventure au bout du monde (ou presque). Jamais la blonde n’avait été aussi attentive à ses paroles, encore bien consciente qu’ils marchent sur des œufs depuis leur dernière véritable discussion à l’arrière-goût de dispute. “C’est vrai que tu te serais sûrement un peu senti bête, à pas avoir de toit dans un pays étranger où tu connais personne.” Elle reprend, se moque aussi un peu sans doute. Puisque ce n’est pas ce qui est finalement arrivé alors elle en a bien le droit, non ? Ses mots se teintent d’un sourire malicieux, l’imaginant déjà sur une plage à lever son téléphone en l’air avec l’espoir de capter une barre de réseau - comment ça, c’est cliché ? “Ton hôte était cool, à part ce mauvais départ ?” Est-ce qu’il a bien mangé ? Bien bu ? Eu le droit à des histoires jusqu’au bout de la nuit ? Est-ce qu’il a partagé avec eux des anecdotes, des astuces de voyage, des idées de sortie ? Elle veut tout savoir, Charlie, clouée à Brisbane depuis plus de vingt ans sans l’espoir (ni l’envie) d’en sortir. C’est à travers ses mots autant que ses yeux brillants qu’elle se permet de voyager à son tour, infiniment heureuse qu’il ait pu profiter d’une telle aventure. « Tu m’aurais vu avec les autres gars, on devait avoir l’air de trois touristes parfaitement paumés. » Charlie rigole volontiers, n’ayant effectivement aucun mal à les imaginer, même si elle ne connaît rien des deux hommes qui l'accompagnaient. “Le groupe de pas doués.” Les citadins perdus, un schéma typique. Elle l’aurait été tout autant qu’eux, à n’en pas douter. Son sourire change uniquement lorsqu’il aborde sa peur de l’avion qu’elle connaît bien, elle ne tique même pas face à son incessant besoin de soutien et d’approbation de la part de la blonde. “Bien sûr que je suis fière de toi.” Et par habitude bien plus qu’autre chose, elle passe une main furtive dans ses cheveux colorés pour les ébouriffer, pourtant sérieuse au possible. Elle est fière de lui parce qu’il a affronté et vaincu sa crainte. Ça, et pour une infinité d’autres choses aussi. “Les vols se sont bien passés ?” L’inspectrice ose tout de même demander, pour s’assurer qu’il ne les a pas subis plus qu’autre chose. “Et les indonésiennes ?” Elle reprend tout aussi vite alors qu’il est question de sa couleur de cheveux, laquelle a apparemment été appréciée par la population locale. Pourtant, c’est sur une tranche particulière qu’elle met l’emphase avec amusement, omettant sans le moindre mal qu’il soit en couple et amoureux - bla bla bla, l’un n’empêche pas l’autre.
« Et sinon.. » Le sac laissé près de la porte revient en jeu, celui-là même que Charlie avait éhontément oublié pour préférer faire crouler son ami sous les questions en tout genre, allant de pair avec un viscéral besoin de réponses autant que de connaissance. « Vous avez été sages les enfants ? » Aaron répond avec enthousiasme par la positive, commençant déjà à argumenter le pourquoi du comment (avec le vocabulaire d’un enfant de deux ans et demi, c’est à dire pas grand chose) alors que Siobhan s’avance timidement dans l’ombre de son jumeau, éternelle timide autant qu’elle se veut curieuse. D’un hochement de tête, Charlie lui confirme qu’ils ont effectivement été sages et qu’ils ont le droit à avoir leur récompense, quand bien même elle ignore tout autant sa teneur que les enfants eux-mêmes. C’est d’un regard attendri qu’elle observe la scène, certaine que les gestes d’Eddie sont infiniment plus lents qu’à leur habitude désormais. Avec soin, il donne finalement deux paquets aux jumeaux, expliquant à leur mère qu’il s’agit de bateaux typiques du pays, ce qu’elle écoute avec attention alors qu’elle évite une future crise de larmes en mettant un terme à la lutte des petites mains de SIobhan contre le scotch. Lorsqu’elle découvre finalement l’objet en question en même temps que sa fille, toutes deux affichent un regard surpris et attendri. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il ramène un cadeau à ses enfants, voilà par où il faut commencer les explications. “C’est adorable. Ils vont adorer les couleurs.” Aaron voudra la couleur de Siobhan et inversement mais rien de nouveau dans leur relation fraternelle, sûrement. “Pas vrai Sib’ ? Tu dis merci à Eddie ? Et toi aussi Aaron.” Ses genoux posés au sol pour venir en aide à l’ouverture des cadeaux, c’est désormais un sourire immense qu’elle relève en direction de son ami, abaissant un temps ses paupières pour le remercier à son tour de ses attentions, sans un mot. « J’imaginais que le rouge serait pour Aaron et le jaune pour Siobhan, mais le mieux c’est sûrement de les laisser choisir. » - “Ils vont sûrement vouloir celui avec lequel l’autre joue, tu sais. T’en formalises pas.” Elle prévient avec attention, ne voulant pas qu’il pense un seul instant qu’une seule des deux couleurs leur plaît. Ils sont des enfants et vivent avec les caprices de leur temps, il n’y a rien de plus normal à cela aux yeux de la jeune mère désormais.
Après qu’ils se soient chacun posés aux pieds d’Eddie, leur jouet précieusement gardé entre leurs mains, et la tête vrillée en direction de son ami pour le remercier de ses cadeaux, ils retournent aussi vite vaquer à leurs occupations. Et Charlie, elle en profite pour enfin se relever, sans les lâcher totalement du regard pour autant. “C’est parfait. Je vais faire en sorte qu’ils ne cassent rien mais ça je ne peux rien promettre. Ils vont adorer jouer avec.” Et surtout dans leur bain, raison pour laquelle elle prie sincèrement pour que les petits objets résistent à l’eau - auquel cas elle se promet d’ajouter une résine elle-même. Ils connaissent l’importance des cadeaux, surtout ceux d’autrui. A leurs yeux autant qu’à ceux de Charlie, le prix de ces petits bateaux n’a aucune sorte d’importance, tout comme elle continue d’en penser de même lorsqu’il fouille dans le même sac pour en sortir un écrin. Délicatement (bien plus que les jumeaux), elle ouvre la boîte pour en découvrir le bracelet à l’intérieur, celui-là même qu’elle observe avec tendresse et un sourire au coin des lèvres, le plaçant autour de son poignet en même temps qu’elle écoute les explications d’Eddie à son sujet. “J’aime le concept, moi aussi. Je risque pas de le retirer de si tôt.” Autant pour les soit disant bienfaits des pierres que parce que c’est un cadeau d’Eddie, à commencer par là. Elle est sentimentale et matérialiste, dans le sens où elle a la fâcheuse tendance à trop donner d’importance aux objets. C’est déjà le cas pour ce nouveau bracelet, déjà autour de son fin poignet. “Merci beaucoup. Pour ce cadeau, et pour celui des jumeaux aussi.” Tous les trois en sont touchés, à des niveaux différents mais bien existants. Elle décolle ses talons du sol pour l’embrasser une fois de plus contre la joue, prenant finalement son bras autour du sien pour lui laisser enfin l’occasion de s’asseoir près d’elle sur le canapé du salon, les enfants jouant non loin. “J’ai envie de dire que le décapsuleur aurait eu une véritable utilité mais toi et moi on sait que j’en ai pas besoin. Et j’ai pas non plus besoin de te demander de quelle forme tu parles, j’imagine.” La blonde commente, rire après rire, bien contente de son cadeau actuel qu’elle ne voudrait échanger pour rien au monde, même un décapsuleur qu’elle aurait exhibé aux yeux et à la vue de tous (et surtout lors de soirées entre collègues).
« La prochaine fois ce serait bien qu’on parte ensemble. » Telle une véritable enfant à qui on vient de proposer des vacances, elle relève aussitôt la tête, les yeux brillants. “Tu penses ? Je veux dire, j’adorerais, mais t’aurais moyen de partir à nouveau quelques jours ?” Et rapidement, aussi vite que le flot de ses pensées, elle se mord la lèvre inférieure de façon visible, laissant une canine apparaître. “Je comprendrais si tu voulais profiter de tes moments de pause pour partir avec Halston. Et je mens même pas. On a jamais vraiment voyagé depuis tout le temps qu’on se connaît, c’est pas si grave si ça n’arrive pas.” Ils ont toujours été amis sans ça, ils pourraient continuer à l’être sans que cela n’ait rien de forcé. Pourtant, elle doit bien avouer que l’idée de partir avec lui a tout, absolument tout d’alléchante. Même les disputes pour un rien dès le petit-déjeuner, ça l’enchante déjà. “Les jumeaux sont chez Trent la majorité du temps et j’ai des tas de jours à poser au travail. T’as qu’à claquer des doigts et je peux être disponible.” Elle accumule les heures pour ne pas avoir à penser à autre chose alors oui, bien sûr que personne n’irait contre une demande de sa part de poser quelques jours. Au contraire, cela marquerait aussi le début de vacances pour ses collègues eux-mêmes. “Et t’as pas intérêt de sortir ça du contexte.” Elle prévient dans un rire, index tendu en sa direction, susceptible au point de refuser de lui servir ne serait-ce un verre d’eau s’il joue avec ces quelques mots. |
| | | | (#)Sam 4 Juin 2022 - 18:50 | |
| ☾ under the banner of heaven Right from the start, couldn't pull us apart, it just works. Nobody else ever gets me as well on this earth, Like rock and roll, Marshall's and telly's, Mac and cheese, PB's and Jelly. Some things are better together, and that you and me Un résumé de vive voix sera toujours beaucoup plus parlant que la plus belle des cartes postales, qu'Eddie n'a de toute façon jamais été du genre à écrire. Retrouver Charlie à peine le sol australien regagné est un réflexe pour le danseur, si elle ne l'avait pas invité à passer il ne fait aucun doute qu'il en aurait lui-même pris l'initiative parce qu'il a beaucoup trop de choses à lui raconter et que là encore, l'appeler ne fait pas partie des options. Son excuse ces dix derniers jours pour ne pas graviter tout près d'elle était la distance alors maintenant qu'il est de retour Eddie ne se fait pas prier pour redevenir ce meilleur ami prenant pas mal de place, et ne manquant jamais de temps pour celle qu'il aurait bien glissé dans sa valise pour l'Indonésie, s'il avait pu. Charlie se moque gentiment de ses petites galères de voyageur et si sur le moment Eddie s'est sérieusement demandé dans quel traquenard il avait pu se fourrer, désormais avec le recul il s'amuse de tout ça et reconnait volontiers qu'il aurait eu l'air con s'il n'avait finalement pas pu compter sur l'hébergement prévu. « Ton hôte était cool, à part ce mauvais départ ? » Il ne dirait pas qu'il a réellement appris à connaitre Anggun pendant ces quelques jours chez l'habitant, ce séjour lui a même davantage permis de découvrir ses camarades mais il a été suffisamment au contact de la jeune indonésienne pour se forger un avis la concernant. « Plutôt oui, mais ça se voyait qu'elle avait pas l'habitude d'héberger du monde. » C'est un autre point noir qu'Eddie est un peu forcé de souligner, le logement n'était pas adapté à trois voyageurs et pour cause, Anggun n'avait prévu qu'un canapé pour qu'ils puissent y dormir. L’organisation laissait à désirer mais les imprévus vont de paire avec ce genre d'aventure, c'est en tout cas ce qu'il se dit. « Le groupe de pas doués. » Comment la contredire là-dessus alors qu'ils devaient avoir l'air de trois guignols à chercher bêtement leur chemin au départ, avant de comprendre que la suite de leur voyage s'écrirait à bord d'un bateau pas très engageant de prime abord. Il se joint même au rire de Charlie avant de lui faire part de son dernier accomplissement, cette peur en avion dépassée après des années à s'être laissé contrôler par celle-ci. Eddie n'ira pas jusqu'à dire qu'il a vaincu tout ça les doigts dans le nez, mais les premières minutes d'angoisse qu'il pourra difficilement nier font aussi partie de ce surpassement qu'il peut bravement revendiquer. « Bien sûr que je suis fière de toi. » Elle sait ce que ces mots représentent pour lui et combien cette fierté n'a pas de prix à ses yeux, depuis toujours. La validation de Charlie rend cette réussite doublement satisfaisante et d'autant plus symbolique – une validation dont le danseur aurait eu beaucoup de mal à se passer. Alors il sourit à cette main ébouriffant ses cheveux et à ces mots comme il pouvait déjà sourire, à l'époque, lorsque la blonde le félicitait pour ses performances de danse dans les couloirs du lycée. « Prochaine étape : éradiquer ma trouille des hôpitaux. » il lance sans réfléchir avec conviction, car pendant un instant Eddie parvient à oublier son récent choc et la raison pour laquelle cette occasion de s'évader n'aurait pas pu mieux tomber. « Bon peut-être pas, en fait. » qu'il reprend en secouant brièvement la tête, chassant cette idée et tous les souvenirs qu'elle peut faire remonter. Il n'a pas raconté à Charlie, non, il n'a pas pu. Eddie a même toutes les peines du monde à revenir sur cet épisode et sur cette nuit à l'hôpital dont il ressort plus allergique que jamais, alors que ce lieu n'était déjà pas dans son cœur avant ça. « Les vols se sont bien passés ? » Bénies soient cette question et la curiosité de Charlie lui permettant de se recentrer sur le moment présent. « Je suis revenu vivant et en un seul morceau donc j’imagine qu’on peut dire ça. » Il étire un sourire amusé, n'ayant pas de turbulences particulières ou d'incident à l'esprit qui auraient pu lui compliquer la tâche. « Je suis pas sûr d’être encore prêt pour un périple beaucoup plus long cela dit, deux vols et sept heures au total c’était déjà pas rien. » Il soupire même en le disant alors qu'il y a encore quelques semaines Eddie n'aurait jamais pensé être capable de partir seul à l'aventure et d'affronter deux vols sans personne à ses côtés pour lui changer les idées et le rassurer. Halston ne pouvait pas s'absenter en raison de son travail mais peut-être bien que ce voyage était le sien, celui qu'il devait entreprendre en solitaire à ce moment bien précis de sa vie. « Et les indonésiennes ? » Elle ne perd pas le nord Charlie, il la reconnait bien là avec ses insinuations pas du tout voilées. Eddie réfrène un rire tout en se jurant de garder pour lui cette partie de la discussion, si sa compagne l’interroge ce soir. « Ah, si seulement je pouvais te répondre. Pour ça il aurait fallu que je les regarde, tu comprends. » Il prend son plus bel air navré, trahi par un sourire alors qu'il choisit de ne pas lui offrir la réponse espérée. Bien sûr que les indonésiennes ont leurs charmes, il ne dira clairement pas qu'il était entouré de laiderons durant son séjour mais Charlie voudrait beaucoup trop l'entendre ça, et le piéger là-dessus en mettant sans problème son couple de côté. « Le mec du bateau n'était pas mal lui sinon, il t’aurait sûrement plu. » Il peut bien s'y mettre lui aussi, après tout. Surtout qu'Eddie n'invente rien, le fameux Ferdi ne lui inspirait pas forcément confiance au départ mais il se rappelle s'être dit qu'il ne devait pas manquer de prétendant(e)s, à Semarang.
Il n'en oublie évidemment pas les jumeaux, et ces cadeaux qui ont voyagé avec lui alors que quelques jours plus tôt Eddie flânait encore au vieux marché à la recherche d'un souvenir qu'il pourrait leur rapporter. Le danseur se souvient s'être longuement demandé ce qui leur ferait plaisir, avant de prendre conseil auprès d'une marchande qui lui a assuré que ces petits bateaux plairaient car tous les petits indonésiens en possèdent un. Et cet argument a payé comme on peut le voir même si la crainte de tomber complètement à côté n'est jamais loin quand il est question de gâter des enfants, y compris ceux de Charlie qu'il est censé connaître un minimum depuis le temps. C'est vrai, ils ne sont pas n'importe quels enfants à ses yeux mais Eddie n'en reste pas moins gauche en leur présence, et ça fait bien longtemps que ça dure. Malgré beaucoup de bonne volonté de sa part cette maladresse lui colle à la peau et tout ce qu'il espère c'est que ces petites têtes blondes ne le ressentent pas, tout comme il espère que Charlie ne doute pas de l'affection qu'il leur porte en dépit de tout ça. « C’est adorable. Ils vont adorer les couleurs. » Ce n'était pas le choix qui manquait niveau coloris, alors ça le rassure. Ses yeux attendris observent les jeunes enfants explorer leur tout nouveau jouet et en découvrir le moindre détail, lui confirmant bien que ces bateaux étaient la bonne idée à saisir et qu'il aurait eu tort d'orienter son choix vers autre chose. Il recherchait un cadeau pouvant correspondre à un petit garçon comme à une petite fille, histoire de ne pas faire de jaloux, et il semblerait que l'objectif soit pleinement atteint. « Pas vrai Sib’ ? Tu dis merci à Eddie ? Et toi aussi Aaron. » Eddie ne sait soudainement plus où se mettre, toute la petite famille parait aux anges et ces grands sourires qui lui sont offerts sont certainement la meilleure réponse pouvant lui être adressée. Nul besoin de leur demander si le cadeau leur plait, il lui suffit de contempler la scène se jouant devant lui pour en être convaincu. « Ça me fait plaisir, vraiment. » Et il n'est pas mécontent dans un sens que les petits soient trop occupés à se familiariser avec leur bateau pour penser à venir l'embrasser parce qu'il ne sait pas s'il saurait les accueillir sans avoir l'air affreusement malhabile, là encore. Eddie fait de son mieux, un jour il ne s'agira plus seulement des enfants des autres et il en a conscience, mais il aura de toute évidence besoin d'un sacré entrainement avant de connaitre à son tour les joies de la paternité. « Ils vont sûrement vouloir celui avec lequel l’autre joue, tu sais. T’en formalises pas. » Il veut bien la croire et cette idée le fait sourire, Eddie aurait effectivement pu remettre son choix de couleurs en question si les jumeaux avaient démontré une nette préférence pour l'une d'elles mais Charlie a su l'anticiper, et le rassurer avant même qu'il ne puisse se poser la moindre question. « Je vois, oui. » il souffle sans quitter Aaron et Siobhan du regard, les lèvres toujours teintées d'un sourire bien qu'il se soit estompé en l'espace de quelques secondes. « C’est encore un peu.. compliqué à comprendre pour moi les enfants, tu sais. » Ce qu'il n'est pas vraiment fier d'avouer, et ce qu'il n'apprendra pas non plus à Charlie. Elle le connait bien assez pour savoir qu'il n'est pas seulement empoté avec les jumeaux, et que son aise naturelle s’évapore dès que ses interlocuteurs lui arrivent à la taille ou en-dessous. Il pourrait d’ailleurs ajouter quelque chose, s’il ne redoutait pas de nouvelles tensions alors Eddie contourne le sujet tant qu’il le peut encore, n'osant tout simplement pas saisir cette perche tendue à lui-même. « Mais j’imagine qu’on était pareils à leur âge. » il conclut dans un rire nerveux, son regard s'échappant un instant autour de lui sans trop savoir où se poser.
« C’est parfait. Je vais faire en sorte qu’ils ne cassent rien mais ça je ne peux rien promettre. Ils vont adorer jouer avec. » Il se réjouit de faire deux petits heureux aujourd’hui, sincèrement. Ces sourires réchauffent à eux seuls la pièce et le cœur du danseur, qui n’a toutefois pas terminé sa distribution de cadeaux et qui ne manque pas de remettre à Charlie le présent qui lui revient. Ce bracelet n’est assurément pas le plus beau qu’elle portera dans sa vie mais derrière cette modeste apparence se cache une symbolique qu’Eddie s’empresse de partager avec elle, en ayant bien l’impression que ses mots trouvent un réel écho chez elle. Il s’était un peu mis la pression pour Charlie parce qu’il n’estime plus avoir droit à l’erreur après tant d’années, mais preuve en est que le danseur ne s’en tire une nouvelle fois pas si mal. « J’aime le concept, moi aussi. Je risque pas de le retirer de si tôt. » À peine le temps pour lui de cligner des yeux que le bracelet orne déjà son poignet, cette hâte de l’enfiler le flattant tout autant que l’empressement avec lequel les enfants se sont rués sur leur bateau. Le plaisir d’offrir prend littéralement tout son sens. « J’espère bien parce que je vérifierai chaque fois que je viendrai, attention. » il glisse en lui lançant un regard entendu, volontairement espiègle. Eddie n’en fera pas non plus une montagne si Charlie s’en défait quelques fois, mais il sera évidemment le plus heureux de voir ce bracelet à son poignet aussi souvent que possible. Un peu comme s’il était toujours avec elle, à défaut de pouvoir l’être réellement. « Merci beaucoup. Pour ce cadeau, et pour celui des jumeaux aussi. » Il accueille le baiser sur sa joue avec le plus grand des sourires, passant une main brève dans le dos de Charlie avant de reporter ses yeux sur les enfants toujours obnubilés par leur jouet. « Vous m’avez manqué pendant ces dix jours, j’avais envie de vous ramener un petit bout de mon voyage. » Il n’aurait pas pu revenir les mains vides, toutes les personnes chères à son cœur ont eu droit à leur souvenir et les jumeaux en font partie, même s’il ne le montre pas forcément de la plus nette des manières. « J’ai envie de dire que le décapsuleur aurait eu une véritable utilité mais toi et moi on sait que j’en ai pas besoin. Et j’ai pas non plus besoin de te demander de quelle forme tu parles, j’imagine. » Un rire franc lui échappe, se pourrait-il que Charlie ait deviné à quelle forme il fait allusion ? Il ne sait pas si ces décapsuleurs sont répandus en dehors de l’Indonésie mais il regrette presque, maintenant, de ne pas l’avoir pris comme cadeau bonus juste histoire de voir sa réaction. « Sauf si tu insistes, mais tu ne vivras pas plus mal dans ton ignorance je t’assure. » Il va de soi que ça ne vole pas bien haut, et Eddie passerait peut-être pour l’obsédé qu’il n’est pas s’il devait ensuite expliquer pourquoi cet objet a attiré son œil. Il s’est laissé surprendre par son côté loufoque et inattendu voilà tout, puisque c’était un peu la dernière chose qu’il s’attendait à voir ainsi exhibée sur un marché. « Ce pays était étonnant, j’y retournerai sans doute un jour. » Car au-delà des décapsuleurs incongrus c’est toute une culture dont Eddie s’est imprégné pendant ces dix jours, une culture très différente de la sienne lui donnant envie de s’ouvrir à d’autres, par la suite. Il pourrait se promettre d’y revenir pour en voir plus, une autre partie du pays ou même du continent, l’Asie pouvant encore largement le surprendre. C’est une région du monde dont ses propres parents sont originaires et il réalise qu’il n’en connait pourtant pas grand-chose, en dehors du pays du matin calme.
Et finalement Eddie ose souffler l'idée d'un voyage avec Charlie, c'est le projet dont il se met à rêver après tout ça. Il ne sait pas ce que ça vaut, il ne sait même pas si c'est possible car sur le moment le danseur ne réfléchit à rien, se contentant de partager à haute voix une envie sommeillant en lui depuis son retour – et peut-être même bien avant ça. « Tu penses ? Je veux dire, j’adorerais, mais t’aurais moyen de partir à nouveau quelques jours ? » Ce qu'il retient avant toute chose c'est que Charlie adorerait car oui, même de ça il n'en était pas sûr. C'est le genre de choses qu'ils ne font jamais ensemble, voyager, lui-même ne l'a jamais vraiment fait de son côté jusqu'à tout récemment alors il n'avait pas la garantie que l'idée la charmerait, et il sait maintenant que Charlie n'aurait rien contre si l'occasion se présentait. « J’en sais trop rien, Charles pourra pas nier que je prends très peu de vacances et puis.. » Le metteur en scène l'a eu un peu mauvaise à la suite de cette opération qu'Eddie a caché à tout le monde y compris au théâtre, mais il croit pouvoir dire que cet épisode ne ternit plus vraiment leurs rapports et que ses efforts pour se remettre rapidement dans le bain après sa convalescence n'ont échappé à personne. Il n'a jamais collectionné les congés Eddie et ça les autres le savent bien, il y a encore quelques mois le simple fait de poser dix jours lui paraissait même inconcevable. « Ça m’a fait réfléchir, ce voyage. Je réalise que j’ai pas assez saisi l’occasion de bouger jusqu’ici. » S'il s'est empêché de bouger pendant des années, comme il dit, c'est parce qu'il entretenait sa peur de l'avion d'un côté et donnait tout à son travail de l'autre, mais Eddie conçoit enfin un monde en dehors de Brisbane et un monde qui l'attire, de plus en plus. « Je comprendrais si tu voulais profiter de tes moments de pause pour partir avec Halston. Et je mens même pas. On a jamais vraiment voyagé depuis tout le temps qu’on se connaît, c’est pas si grave si ça n’arrive pas. » Il sait que Charlie ne ment pas, il reconnait sa bonne foi sur ces paroles mais elles ne l'empêchent pas de soupirer doucement. « Charlie.. » Sa meilleure amie pense à son couple et ça le touche, parce qu'il n'aurait probablement pas été capable de la même chose si les rôles avaient été inversés. « Je peux partir avec l’une puis avec l’autre tu sais, c’est pas un problème. » Ça paraît facile à dire, sûrement bien moins à mettre en place mais ce qu'Eddie veut dire c'est qu'il n'a pas envie de choisir entre les différentes femmes de sa vie. Ce n'est pas parce qu'il s'accorderait des vacances avec Halston qu'il ne pourrait pas s'envoler avec Charlie par la suite, ou inversement. « C’est vrai qu’on a jamais pris cette habitude toi et moi mais ce serait quand même cool de temps en temps, tu crois pas ? » Il cherche encore et toujours sa validation, même s'il peut considérer l'avoir déjà plus ou moins obtenue. Ils n'ont jamais été du genre à partir à l'aventure ensemble, d'accord, mais pourquoi est-ce que ça ne pourrait pas changer ? « Les jumeaux sont chez Trent la majorité du temps et j’ai des tas de jours à poser au travail. T’as qu’à claquer des doigts et je peux être disponible. » Pour le coup Charlie n'aurait aucun mal à s'absenter plusieurs jours comme elle le lui indique, tandis qu'Eddie aurait sûrement du mal à faire entendre la nouvelle à l'américaine partageant sa vie, et regardant leur amitié d'un éternel mauvais œil. Difficile, mais pas impossible. « Et t’as pas intérêt de sortir ça du contexte. » Il se marre parce qu'elle s'imagine qu'il pourrait tenter d'en profiter, et c'est effectivement une brèche dans laquelle Eddie aurait pu s'engouffrer. « Me dis pas ça parce qu’après je vais passer ma soirée à regarder les prix des billets d’avion. » C'est ce qu'il fera s'il continue de s'emballer et si Charlie ne le freine pas très vite. Revenir de voyage lui donnerait presque déjà envie de repartir, et dire qu'il lui aura fallu vingt-six ans pour se découvrir un goût pour l'aventure. « Mais sérieusement, y’a pas un coin que tu as toujours voulu voir ? » il l'interroge en laissant reposer sa tête contre sa main, son bras appuyé sur l'accoudoir. Eddie se rend compte qu'il ne sait même pas si Charlie a une destination de rêve, mais il se jure de concrétiser celle-ci un jour s'il s'avère qu'elle en a une. « Où tu irais, si t’étais nous ? » il reprend avec douceur, d'une voix invitant à la rêverie et à l'évasion tout en commençant à réfléchir lui-même à la question.
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| | | | (#)Mer 8 Juin 2022 - 9:38 | |
| « Prochaine étape : éradiquer ma trouille des hôpitaux. Bon peut-être pas, en fait. » L’élan d’enthousiasme est chassé aussi vite arrivé, ce qui laisse Charlie avec un petit sourire au coin des lèvres, quand bien même elle ne peut s’empêcher de rester quelque peu triste ou bien inquiète pour lui. Si jamais il lui arrive quelque chose un jour, il serait pourtant bien moins dangereux pour lui de ne pas entrer dans un hôpital avec mille craintes avant même d’en avoir passé les portes - et il le sait autant qu’elle, raison pour laquelle elle ne le souligne. A la place, encore, elle se contente d’hocher la tête avec conviction, agissant comme si elle n’avait pas entendu ses paroles prononcées sur le tard. La prochaine étape sera effectivement de travailler sur sa peur des hôpitaux. “Un pas à la fois.” Elle commente donc tout bas, tentant ainsi de lui assurer qu’elle l’aidera autant que possible dans cette nouvelle épreuve. Pour l’heure, elle est au moins heureuse et soulagée de savoir que les vols se sont bien passés et que cela a au moins pu aider à le rassurer sur l’idée générale de prendre l’avion ; l’occasion pour eux de peut-être préparer un voyage ensemble, autre part, ailleurs, peu importe où en réalité. Le problème d’être coincé sur cette fichue île, c’est qu’ils ne pourront jamais aller bien loin sans prendre l’avion. Qui sait, c’est peut-être ailleurs qu’ils pourraient justement connaître le grand amour, tomber follement amoureux - et ne jamais vouloir rentrer, comme dans les films romantiques. « Ah, si seulement je pouvais te répondre. Pour ça il aurait fallu que je les regarde, tu comprends. » Il est un bon acteur, quand il veut, Eddie. Elle esquisse un sourire amusé à son tour, ne lâchant pourtant pas son regard de biais durant une seule seconde. Une part d’elle est pourtant soulagée qu’il lui donne une telle réponse: au moins, il ne s’attirera pas les foudres de sa petite-amie. Peut-être qu’il est finalement réellement heureux avec elle. « Le mec du bateau n'était pas mal lui sinon, il t’aurait sûrement plu. » Cette fois-ci, elle rigole bien plus clairement. Ce retour de bâton n’avait pas été anticipé le moins du monde. “Et passer mon temps à m’inquiéter de mon marin de petit-ami ? Non, certainement pas.” A son tour, c’est sa façon de lui faire comprendre que cela ne l’intéresse pas. Pas pour le moment, pas après tout ce qu’elle a pu vivre récemment. Elle n’est pas prête à vivre une nouvelle histoire autant qu’elle connaît sa propension à faire du premier venu le nouveau Grand Amour.
Les jumeaux, comblés de bonheur, reçoivent les cadeaux dégotés par Eddie et s’émerveillent des formes sous leurs yeux, eux-même couvés par le regard attendri de leur mère, tant heureuse qu’Eddie ait pu penser à eux qu’au fait que le cadeau leur plaise réellement: les enfants n’auraient pas su mentir, c’est évident. « C’est encore un peu.. compliqué à comprendre pour moi les enfants, tu sais. » Son regard glisse en direction de son ami, s’étant sans doute bien assez attardé sur la chair de sa chair jusque-là. D’abord sans expression, elle finit par esquisser un sourire attendri. “C’est pas une science exacte. T’as pas à t’en faire.” Tout est différent lorsque les enfants sont encore et toujours ceux des autres, jusqu’au jour où finalement le vôtre arrive, parfois sans crier gare. Eddie serait sans nul doute un très bon père, si jamais il voulait vivre une telle aventure, ce dont Charlie n’est pas certaine. Elle n’a aucun mal à comprendre que certains ne veulent pas connaître la paternité, pour une infinité de raisons. “Ils t’aiment beaucoup, tu sais.” Elle se permet pourtant de souligner, si jamais cela peut par la même occasion permettre à son ami de se détendre un peu. Il fait du bon boulot sans même s’en rendre compte et ce ne sont pas des enfants de deux ans qui risqueraient de souligner son manque d’assurance arrivant de temps à autres. Pour eux, il est tonton Eddie, le tonton cool qui n’est associé qu’à de bons souvenirs - et elle espère que cela ne changera jamais. De son côté aussi, Eddie est un prénom synonyme d’une infinité de souvenirs précieux et autres adjectifs mélioratifs. Il a ponctué de nombreuses années de sa vie, pour ne pas dire toutes, et elle se sent chanceuse à l’idée de toujours l’avoir à ses côtés depuis tout ce temps. Elle est d’autant plus touchée du cadeau qu’il lui offre à son tour alors qu’il prend de lui donner toutes les explications allant avec et les significations que prennent le moindre détail du bracelet qui paraît pourtant si simple - et pourtant parfait. C’est avec une certaine émotion qu’elle posera toujours le regard dessus, à n’en pas douter. Et qu’elle se vantera que son meilleur ami l’a ramené d’Indonésie rien que pour elle, aussi, oui, bien sûr. « J’espère bien parce que je vérifierai chaque fois que je viendrai, attention. » - “Challenge accepted.” Charlie avance dans un rire sans même y penser à deux fois. Elle sait déjà qu’elle ne voudra pas quitter le bracelet, lui donnant déjà une symbolique bien trop immense, comme elle en a souvent l’habitude avec les objets qui pourraient paraître insignifiants aux yeux des autres. Ils ne sont pas elle, justement, et ne savent pas à quel point Eddie compte à ses yeux.
Finalement, et sans qu’elle s’y soit attendue le moins du monde, l’idée d’un voyage avec Eddie la prend de court autant qu’elle la réjouit déjà. Ils se taperont sûrement dessus pour tout un tas de raisons et d’avis divergents mais cela ne l’empêche pas le moins du monde de déjà rêver être ailleurs, à ses côtés. Eux deux, rien qu’eux deux. Peu importe le pays, peu importe s’ils risquent de passer leurs journées à fondre sur la plage ou à randonner Dieu sait où. Elle se moque des activités, du climat, même du pays en question. Tant qu’elle est avec Eddie, elle sait qu’elle ne pourrait qu’être pleinement heureuse, surtout si cela signifie avoir pu observer de ses propres yeux sa nouvelle force de caractère dès lors qu’il s’agit de surpasser sa peur de l’avion et la mater. Il la rend fière à une infinité de niveaux, le gamin devenu adulte. « J’en sais trop rien, Charles pourra pas nier que je prends très peu de vacances et puis.. Ça m’a fait réfléchir, ce voyage. Je réalise que j’ai pas assez saisi l’occasion de bouger jusqu’ici. » Elle n’a jamais réellement voyagé en dehors de sa grosse île de naissance non plus, la blonde. Elle est allée plusieurs fois en Nouvelle-Zélande avec Cian, c’est bien vrai, mais jamais rien de plus exotique, de plus extravagant, de plus éloigné non plus. Non pas qu’elle se plaigne de sa vie, non, simplement elle n’a jamais ressenti le besoin ou l’envie d’aller voir ailleurs, jusqu’à cet instant, jusqu’à ce qu’Eddie lui fasse la demande les yeux dans les yeux. A vrai dire, c’est bien plus l’idée de ne l’avoir que pour elle qui la pousse à accepter aussitôt la proposition. “On sera perdus dès qu’ils ne parleront plus anglais et on fera des gestes pour se faire comprendre.” Ils se perdront dans les musées, dans les rues, dans le moindre magasin de souvenirs qu’ils écumeront de long en large pour trouver le cadeau pour chacun de leurs proches et, du côté de Charlie, surtout pour ses enfants. Pourtant, elle n’a pas hésité une seule seconde avant d’annoncer être totalement disponible pour ce voyage, les laissant derrière elle sans vergogne: c’est Trent qui a leur garde après tout, non ? “Ça ne serait l’affaire que de quelques jours.” Charles aurait donc encore moins de raisons de lui refuser une telle demande, pas vrai ? Elle promet de surveiller qu’il continue de s’étirer et de travailler un minimum, même, s’il ne s’agit que de ça pour le rassurer et le laisser accepter de voir s’éloigner le danseur.
La seule précaution qu’elle prend de son côté, c’est lui assurer qu’elle pourrait aisément comprendre qu’il veuille en priorité partir en vacances avec sa petite-amie et non avec elle. Oh, cela lui ferait un mal fou à l’ego, mais elle pourrait comprendre. Parce que l’amour est un sentiment fort, parce qu’elle a fait bien trop d’erreurs de son côté pour avoir l’audace de lui en vouloir d’être simplement humain. A sa grande surprise, pourtant, il semble bien vite la reprendre et lui retirer de l’esprit de telles pensées. « Charlie.. Je peux partir avec l’une puis avec l’autre tu sais, c’est pas un problème. » Et elle de sourire aussitôt, ne pouvant pas cacher qu’elle est effectivement rassurée de l’entendre énoncer de telles paroles sans avoir à y penser à deux fois. Cela l’assure qu’elle continue de compter pour lui et que, finalement, ce n’est pas l’existence d’une nouvelle femme dans sa vie qui risque de l’éclipser, elle, et ce même si Charlie est loin d’être la première fan d’Halston. Elle l’accepte tant qu’elle le rend heureux, voilà tout. “Alors c’est d’accord.” S’il n’a aucun regret de son côté, elle sera la première infiniment heureuse à l’idée de quitter le pays pour quelques jours et abandonner tous ses problèmes et tracas, simplement pour profiter d’un paysage inédit et d’Eddie à ses côtés à chaque instant. Déjà, elle a l’impression d’être retournée en enfance, quand bien même ils n’ont même pas mis un pied en dehors de son appartement pour l’instant et qu’elle est trop occupée à sourire pour y penser. « C’est vrai qu’on a jamais pris cette habitude toi et moi mais ce serait quand même cool de temps en temps, tu crois pas ? » Elle hoche la tête avec conviction, accueillant avec douceur l’idée de partir chaque année, ou peut être une année sur deux pour se montrer quelque peu raisonnable. Peu importe. Tant qu’ils partent et abandonnent le reste du monde derrière eux le temps d’une semaine, c’est tout ce qui l’intéresse, c’est tout ce qu’elle souhaite vivre. Ce genre d’instants pourrait les aider à se reconnecter alors que l’année écoulée a mis leur amitié à rude épreuve, sans que Charlie n’y soit pour rien.
« Me dis pas ça parce qu’après je vais passer ma soirée à regarder les prix des billets d’avion. » “On regardera ensemble.”
Ce soir, demain, le jour d’après. Peu importe. Ce n’est pas comme si elle craignait de le perdre de vue ou même que son avis sur la question en vienne à être modifié. De son côté aussi, elle sait qu’elle aura toujours terriblement envie de partir en vacances à l’avenir, peu importe quand la discussion pourrait revenir sur le plateau. Il est précieux à ses yeux, Eddie, et pour lui elle serait capable de se plier en quatre, là où elle aurait simplement préféré couper les ponts avec n’importe qui d’autre. « Mais sérieusement, y’a pas un coin que tu as toujours voulu voir ? » Il pose sans tête contre sa main et, de son côté, c’est sans vergogne qu’elle laisse la sienne glisser contre l’épaule du danseur, ses cheveux blonds chatouillant immédiatement la fine peau de son cou. Peu importe le temps qu’ils passent sans se voir, elle a éternellement l’impression qu’il lui a terriblement manqué et qu’elle accuse un immense vide dans son cœur, raison pour laquelle elle souhaite autant profiter de sa proximité lorsqu’ils sont à nouveau ensemble. « Où tu irais, si t’étais nous ? » - “Tu voudrais aller en Corée ?” Elle demande, soucieuse, relevant soudainement son regard dans le sien avec une certaine douceur. Les raisons de cette demande sont évidentes, tout comme le sous-entendu qu’elle parle bien de la Corée du Sud. Pourtant, elle n’est pas dans sa tête et elle ne veut pas insister sur un tel voyage s’il n’en a pas envie, ce qui pourrait être dû à une infinité de raisons. Alors, elle propose déjà autre chose, sans doute bien plus par besoin de dévier la discussion et lui offrir une porte de sortie que toute autre chose. “On pourrait aller en Europe, sinon. Je sais bien que c’est pas un pays mais tout est à côté, on aurait qu’à poser notre doigt au hasard.” Elle rigole tout bas, calant de nouveau parfaitement sa tête dans le creux de son épaule, amenant sur ses jambes une des (trop) nombreuses couvertures du canapé, comme s’ils allaient rester là pour toujours - et ce n’est pas elle qui souhaiterait le contraire. “J’ai un jeu de fléchettes, on peut s’inventer une carte du monde sur deux bouts de papier et lancer au hasard.” L’idée reprend, devient plus grande et plus concrète. Après tout, elle oublie bien souvent qu’elle est une adulte et qu’elle ne peut pas décider de chaque chose sous couvert du hasard et de l’absence de la moindre responsabilité. |
| | | | (#)Mer 15 Juin 2022 - 19:30 | |
| ☾ under the banner of heaven Right from the start, couldn't pull us apart, it just works. Nobody else ever gets me as well on this earth, Like rock and roll, Marshall's and telly's, Mac and cheese, PB's and Jelly. Some things are better together, and that you and me « Un pas à la fois. » Il craint que ce pas-là soit plus difficilement franchissable, même si sa peur des avions était aussi profondément ancrée en lui au point qu’Eddie doutait de pouvoir la surpasser de son vivant. Le réconcilier avec les hôpitaux prendra du temps, en admettant qu’il puisse un jour y mettre les pieds sans angoisser et sans y faire, aussi, de désagréables rencontres. Charlie mériterait de savoir ce qui l’y a récemment conduit mais Eddie n’a pas hâte d’aborder le sujet, pas alors que le geste d’une certaine rousse le hante et le fait culpabiliser. Il se contente d’un hochement de tête silencieux, conscient qu’il ne peut pas éradiquer toutes ses peurs d’un coup et que s’être délesté de celle des avions n’est déjà pas une petite avancée. Il progresse, doucement mais sûrement. Le Eddie d’aujourd’hui n’a pas grand-chose à envier à celui qu’il était un an plus tôt mais il reste le même, au moins auprès de Charlie avec laquelle il ne se prend jamais vraiment au sérieux. Elle ne perd pas une occasion de le taquiner et il le lui rend bien, leur dernière prise de tête semble même loin lorsqu’ils s’amusent mutuellement de ce que l’Indonésie aurait eu à leur offrir s’ils avaient été tous les deux libres et ouverts sur le plan sentimental. Charlie n’a plus Léo dans sa vie mais il sait qu’elle n’a pas le cœur à se projeter dans quoi que ce soit aussi vite, ce qui ne l’empêche pas de glisser une allusion au type du bateau qui aurait potentiellement pu lui plaire car après tout, ça ne mange pas de pain. « Et passer mon temps à m’inquiéter de mon marin de petit-ami ? Non, certainement pas. » C’est aussi la distance qui se serait rapidement dressée comme un obstacle de taille si Charlie l’avait accompagné à Semarang et s’était finalement éprise du jeune marin, un scénario irréaliste qui fait quand même sourire le danseur alors qu’il imagine déjà les choses dans l’autre sens. « Tu es flic Charlie, c’est pas non plus le métier le plus rassurant du monde. » Mais pas le moins classe, il l’admet. Eddie est toujours assez fier de pouvoir glisser autour de lui dans quel domaine travaille sa meilleure amie, et si vous pensez qu’il l’a déjà brandi comme une carte d’immunité pour s’éviter des ennuis une ou deux fois.. vous avez parfaitement raison, il ne s’en vantera simplement pas.
Charlie et les jumeaux sont aux anges alors il ne peut que l'être, lui aussi. La scène est attendrissante, leurs grands sourires valent à ce moment-là tout l'or du monde et pourtant Eddie cherche un peu sa place dans le décor, notamment auprès des enfants avec lesquels il ne sait pas vraiment comment interagir. Il le voudrait pourtant, il n'en possède juste pas le mode emploi et la crainte de mal faire le guette, sa maladresse n'étant plus à prouver dans ce genre de situation. « C’est pas une science exacte. T’as pas à t’en faire. » Elle se veut rassurante et il apprécie qu'elle ne perde pas une seconde pour lui signifier qu'il n'a à s'inquiéter de rien, mais il a du mal à ne pas questionner sa propre attitude quand le moindre geste ou mot qu'il peut amorcer envers Siobhan et Aaron manque encore cruellement de naturel. Il n'est jamais bien sûr de ce qu'il fait en leur présence, et il n'y a qu'avec les enfants qu'il se pose autant de questions : ils sont à ses yeux une véritable énigme dont il n'est pas certain de détenir la solution un jour, y compris avec les siens. Eddie adorerait savoir y faire mais il a plutôt le sentiment de rater de vrais moments avec les jumeaux à cause de ce foutu blocage qui le rend hésitant, peut-être même distant sans le vouloir. Dans ces circonstances il n'a pas toujours l'impression de mériter son rôle de tonton, auquel il ne renoncerait pourtant pour rien au monde. « Ils t’aiment beaucoup, tu sais. » Son regard jusque là posé sur les deux têtes blondes revient croiser celui de Charlie, non sans une certaine émotion. Il ne saurait pas trop décrire ce que ces mots provoquent en lui mais ils le touchent en plein cœur, qui aurait cru que gagner l'affection d'enfants lui ferait un jour de l'effet ? Ils ne sont pas n'importe quels enfants en même temps, ils sont du sang de Charlie et la nuance a évidemment toute son importance. Si leur mère le dit alors ce doit être vrai, lui-même croit le sentir même s'il aurait facilement tendance à minimiser la valeur qu'il peut avoir à leurs yeux pour s'enlever la culpabilité d'être un peu moins démonstratif, de son côté. « Je les aime beaucoup aussi. » il souffle dans un tendre sourire et d'une voix basse, tout en les couvant du regard. Eddie est maladroit à leur contact mais il n'est pas insensible à leurs petites frimousses ou à leurs babillages, et il tient à le souligner pour qu'elle ne puisse surtout pas en douter – à défaut de parvenir à le montrer aux jumeaux, trop jeunes encore pour le saisir par les mots. « J'espère juste qu'ils s'en rendent compte, j'aimerais pas leur faire ressentir l'inverse. » Ils ont beau être jeunes le danseur s'imagine qu'ils doivent être conscients de certaines choses, et il ne voudrait pas que Siobhan et Aaron puissent penser que leur tonton ne les aime pas car malgré ses cadeaux Eddie doute des signaux qu'il peut leur envoyer. Est-ce qu'il en fait assez, ou est-ce qu'au contraire il en fait trop ? Il devrait arrêter d'y penser puisque Charlie semble satisfaite de son rôle auprès des jumeaux mais il compte sur elle pour lui dire s'il fait un faux pas car c'est en faisant des erreurs qu'on apprend, et Eddie est intimement persuadé qu'il en a commis plus d'une en deux ans, aussi minimes eussent-elles été. Il ne sera sans doute jamais un tonton ni un meilleur ami parfait, mais l'époque où il négligeait ceux qu'il aime est bel et bien révolue. Dorénavant Eddie ne fait plus passer la danse avant qui que ce soit, tout comme il s'emploie à ne pas revenir les mains vides quand il part à l'aventure car c'est une expérience que ses proches ne vivront qu'au travers de ses récits, et il veut croire qu'un souvenir peut avoir le pouvoir de les faire voyager à leur tour. Ce bracelet offert à Charlie symbolise à lui seul son escapade indonésienne, mais il représente aussi le dépassement de lui-même pour vaincre ses peurs et sa toute nouvelle ouverture au monde. C’est finalement bien plus qu'une histoire de pierres protectrices et c'est bien parce qu'il y a investi un bout de lui-même qu'Eddie aimerait que ce bracelet reste toujours près d'elle. « Challenge accepted. » Dans un sourire il se contente d'observer son poignet et son cadeau d'ors et déjà adopté, qui en plus de revêtir une vraie signification lui va aussi particulièrement bien. Il n'est peut-être pas le plus objectif en pensant que Charlie porte ce bracelet comme personne, mais qui pourrait sérieusement lui donner tort ?
Ils pourraient s'envoler une prochaine fois ensemble s'ils le souhaitaient, car entre l'idée paraissant séduisante sur le papier et le vrai projet à concrétiser il n'y a qu'un pas, tant qu'ils s'arrangent l'un et l'autre pour se rendre disponibles et libérer quelques jours – non sans rassembler leurs économies au passage, bien sûr, car voyager coûte cher et ça Eddie ne l'ignore pas. Son séjour chez l'habitant était pris en charge par la ville dans le cadre d'une opération découverte mais une telle opportunité ne se présentera pas deux fois, et puisque le danseur s'obstine à trainer des problèmes financiers que sa compagne pourrait facilement éponger il va de soi qu'il puisera dans ses propres réserves pour financer ce futur voyage avec Charlie – auquel Halston ne voudra de toute façon pas contribuer, s'il anticipe correctement la réaction que l'américaine aura lorsqu'il lui touchera un mot de tout ça. Il y a fort à parier que l'idée ne l'enchantera pas et il prépare déjà ses arguments pour faire un peu mieux passer la pilule, car il s'est bien assez privé d'évasion avec sa meilleure amie pour y renoncer une année de plus et ça, il espère quand même qu'elle pourra l'entendre. Dehors un vaste monde n'attend plus qu'eux, ce ne sont pas les possibilités qui manquent alors l'occasion de faire voir à leur amitié d'autres paysages et d'autres couleurs se doit d'être saisie. Ils n'ont connu que Brisbane ensemble et cette pensée le révolterait presque, nul ne peut dire comment leurs deux tempéraments se complèteraient ailleurs et si ce voyage ne serait pas parfois animé de tensions, mais cette nouveauté qui leur tend les bras attire bien trop le danseur pour que le moindre retour en arrière soit désormais possible. Eddie est déjà parti trop loin dans sa rêverie et Charlie s'y voit visiblement déjà, elle aussi. « On sera perdus dès qu’ils ne parleront plus anglais et on fera des gestes pour se faire comprendre. » Et ils auront l'interdiction de s'aider de leurs téléphones, sinon ce n'est pas drôle. Eddie ne saurait pas encore précisément dire ce qu'il aimerait voir, et même où il aimerait aller, la seule chose d'actée est finalement la présence de Charlie dans sa prochaine grande échappée parce qu'il trouverait insensé de ne pas s'évader au moins une fois ensemble, loin de leur quotidien et des responsabilités qui leur incombent ici bas. « Je nous imagine déjà. » qu'il commente d'un air pensif, les images de son périple indonésien lui reviennent et il se prend à rêver d'une nouvelle aventure à deux, faite de découvertes, de dépaysement et de somptueux panoramas. « Ça ne serait l’affaire que de quelques jours. » Il trouvera un arrangement avec le théâtre, Eddie en fait son affaire quant à ses cours au studio ils ne rassemblent déjà plus grand monde, alors il pourra prendre ses dispositions sans porter préjudice à beaucoup d'élèves. Le temps se trouve toujours, et Charles n'est pas celui qui lui posera le plus de difficultés d'après ce qu'il peut déjà prédire. « Alors c’est d’accord. » C'est à lui de jouer maintenant, il le sait bien et il s'engage silencieusement à clarifier les choses le plus rapidement possible afin que ce voyage ne tombe pas comme un cheveu sur la soupe le moment venu. Eddie a tout un terrain à préparer et pour ça le plus tôt sera le mieux. « J'ai hâte. » il l'informe dans un sourire alors qu'ils projettent déjà de regarder les billets d'avion comme si le grand départ pouvait avoir lieu demain. Ils n'ont pas de date, pas plus qu'ils n'ont de destination en tête mais ils ont le temps de s'y pencher, Eddie est de toute façon encore là pour un petit moment.
Elle repose sa tête contre son épaule et il l'encercle de son bras par réflexe pour la rapprocher de lui, un élan de tendresse reflétant leur amitié tactile depuis toujours et une proximité s'inscrivant tout naturellement dans la suite de leur discussion. Où est-ce que Charlie rêve de se rendre, y a-t-il une région du monde qui la tenterait plus qu'une autre ? Eddie n'est fermé à rien, il peut envisager à peu près tous les coins pourvu qu'ils soient dignes d'intérêt parce qu'il ne s'agit pas de partir pour partir, mais bien d'en tirer une expérience enrichissante à l'arrivée. « Tu voudrais aller en Corée ? » Il tourne sa tête vers elle pour croiser son regard alors que cette possibilité ne lui avait même pas effleuré l'esprit une seule seconde. La Corée du Sud ne faisait pas partie des options à ses yeux et il n'imaginait pas non plus qu'elle pouvait en être une pour Charlie, qui lui fait la surprise de penser à ses racines avant toute autre chose. « Hm. Pas spécialement, non. » il souffle en toute honnêteté, quand bien même cette question lui fait plaisir parce qu'elle lui prouve que sa culture n'est pas sans importance pour elle. « Il n'y aurait pas le côté découverte pour moi, et puis j’aurais l’avantage de la langue en plus de connaître le pays, ça perdrait de son intérêt. » Vu sous cet angle Eddie aurait presque peur de s'y ennuyer, il est loin d'avoir parcouru l'entièreté du pays mais il en a vu l'essentiel, et il n'est pas question que ce voyage ne soit axé que sur lui. « Mais merci d'y avoir pensé. » il ajoute avec douceur car tout le monde ne l'aurait pas fait, alors Charlie n'a pas volé le baiser qu'il dépose sur son front après ça. « On pourrait aller en Europe, sinon. Je sais bien que c’est pas un pays mais tout est à côté, on aurait qu’à poser notre doigt au hasard. » Voilà un continent que le danseur n'a jamais foulé malgré les sollicitations de professionnels du monde de la danse à ses débuts, lorsque les portes de prestigieux théâtres européens auraient pu s'ouvrir à lui s'il avait accepté de voir plus loin, et plus grand. Il n'a aucun regret mais il prend conscience des choses qu'il a manqué de voir en restant ici, ses ambitions n'ayant jamais été de s'exporter en dehors de l'Australie et n'ayant d'ailleurs pas évolué, depuis. « Je crois que ça me plairait bien. » Il l'annonce d'un air plutôt convaincu parce qu'il aurait littéralement tout à y voir et à y découvrir, et s'il est vrai que l'Europe compte tout un tas de pays d'une grande diversité culturelle alors il n'existe peut-être pas de mauvais choix, dans cette partie du monde. « J’ai un jeu de fléchettes, on peut s’inventer une carte du monde sur deux bouts de papier et lancer au hasard. » L'idée semble folle et en temps normal Eddie n'aimerait pas laisser le hasard décider pour eux, mais ici il trouve excitant de ne pas savoir à l'avance quelle pourrait être leur destination et de s'en remettre à une carte leur offrant des possibilités de toutes sortes. « T'as vraiment de ces idées Charlie. » il remarque dans un rire et c'est aussi pour ça qu'il l'adore, Eddie la prend d'ailleurs au mot en n'attendant pas une seconde de plus pour se lever et partir en quête de papier dans tout le loft. Et son bonheur il ne le trouve finalement pas bien loin, les jumeaux ayant manifestement eu droit à une petite session coloriages avant son arrivée. « Je vous emprunte quelques feuilles les enfants, n'en voulez pas à tonton Eddie. » Oh, il doute qu'ils s'en rendent seulement compte mais il a meilleure conscience en ne s'en cachant pas. « Alors.. google.. Europe.. ah, pas mal ça. » Son téléphone à présent en main Eddie cherche de quoi prendre modèle, car il ne faut pas compter sur lui pour exceller en géographie et puiser dans ses connaissances. Le danseur reproduit grossièrement ce qu'il a sous les yeux, ce n'est pas du grand art mais ça suffira pour l'usage qu'ils comptent en faire. « Voilà, on la tient notre carte de l’Europe. » En plusieurs morceaux et d'un tracé très approximatif mais l'essentiel est là, les frontières et les noms des pays réunis sur deux feuilles qu'Eddie n'a plus qu'à scotcher au mur ou à tout endroit qui conviendra à Charlie. « Pas de commentaire sur mes talents inexistants de dessinateur, merci bien. » Il se marre doucement devant ses gribouillages qui pourraient presque faire concurrence à ceux des jumeaux. Charlie n'a plus qu'à apporter ses fléchettes pour que tout ça prenne véritablement forme, et une question de taille se pose bien vite compte tenu de l'enjeu. « Tu veux lancer ? Honneur aux dames ou.. à celle qui ne revient pas de voyage, comme tu préfères. » Quel gentleman cet Eddie, ou quel fuyard selon le point de vue. « Je vise très mal de toute façon alors tu éviteras peut-être bien un trou dans ton mur en t’en chargeant. » Lui, tenter de se soustraire à toute responsabilité si le hasard doit leur offrir une destination qui ne vend pas vraiment du rêve ? Peut-être bien, même si ce dernier argument comporte quand même une part de vrai : il n’a jamais eu le compas dans l’œil.
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| | | | (#)Ven 17 Juin 2022 - 2:03 | |
| A l’idée qu’elle tombe amoureuse d’un marin et puisse s’inquiéter de son sort à chaque jour que Dieu fait, Eddie semble avoir sa réponse toute trouvée, laquelle prend son amie de court. « Tu es flic Charlie, c’est pas non plus le métier le plus rassurant du monde. » Pourtant, elle ne peut que lui concéder le point, sans aucune retenue. Elle n’a pas un métier reposant, calme, tranquille, sagement rangé derrière un bureau. Et tant mieux, parce que c’est justement un tel mode de vie qui l’aurait tué à petit feu, quand bien même elle n’aurait pas l’audace de dire à Eddie qu’elle n’a aucun mal à l’idée de parfois risquer sa vie. L’idée de rester en vie lui plaît, tout comme elle n’a jamais cherché à être une source de peur chez ses proches, bien au contraire. Jusque là, elle n’a jamais connu d’intervention musclée, ni même périlleuse. Elle ne se souvient que trop bien encore de ses longues heures d’attente dans la voiture, auprès d’Olivia, à attendre des personnes qui n’ont jamais daigné venir. Il préfère largement parler des jumeaux avec lui et les observer s’émerveiller devant les cadeaux ramenés par Eddie, ceux-là même qui auront sûrement perdu tout intérêt à leurs yeux d’ici demain. Ils sont des enfants, personne ne leur en voudra, et Charlie prendra grand soin de mettre les petits objets en lieu sûr, pour qu’ils ne les perdent jamais et les retrouvent lorsqu’ils seront en âge de comprendre l’importance d’un cadeau, surtout au retour d’un voyage. « Je les aime beaucoup aussi. » Et ça, elle n’en a jamais douté. Il a toujours agi aussi bien qu’il le pouvait en leur présence, et ce même si leur naissance a complètement chamboulée l’amitié qu’il entretenait avec Charlie. A son tour, c’est la blonde qui l’observe d’un air attendri, pensant plus que jamais qu’il ferait un bon père, le moment venu. « J'espère juste qu'ils s'en rendent compte, j'aimerais pas leur faire ressentir l'inverse. » Dans un sourire rassurant, elle rétorque rapidement. “Ils savent faire la différence entre la maladresse et la haine ou le dédain, tu sais.” Ils sont bien loin de comprendre tous les mots qui sortent de leur bouche, mais pour eux les gestes représentent littéralement tout leur monde et même si Eddie n’est pas le plus à l’aise qui soit en leur présence, il leur montre pourtant toujours de l’attention et de l’amour. Ils n’en demandent guère plus pour l’instant - ce n’est que plus tard que viendront les envies de motos, poneys, et appartements pour habiter seuls avec leur petit(e)-ami(e). Bon sang, elle ne veut pas déjà y penser.
C’est autant parce qu’il est un homme bon pour elle que pour les jumeaux qu’elle est heureuse et profondément fière de pouvoir le considérer comme son meilleur ami, lui avec qui elle n’a pas à y penser à deux fois avant d’accepter sa proposition de voyage, quand bien même ils ignorent encore totalement la destination. « Je nous imagine déjà. J'ai hâte. » De ses yeux brillants et de ses dents toutes dévoilées par le sourire qu’elle lui tend, Charlie lui répond dans le même élan, se retenant de déjà courir de partout et faire sa valise. “J’ai hâte moi aussi maintenant, c’est malin.” Les reproches n’en ont que le nom, elle n’arrive à froncer les sourcils qu’un instant avant de reprendre son sourire là où elle l’avait laissé, éternel rayon de soleil et boule d’énergie - et dire qu’elle ose encore se demander d’où ses enfants tiennent toute leur énergie. Pour se calmer et se concentrer sur les faits, elle repose sa tête contre l’épaule d’Eddie et accueille avec réconfort l’étreinte qu’il initie à son tour, éternellement heureuse que certaines choses ne soient pas vouées à changer. Du bout des lèvres, elle commence donc à évoquer les possibilités de voyager, plaçant en tête de liste le pays natal d’Eddie, telle une évidence. Lorsque ses yeux croisent les siens, pourtant, elle observe aisément la surprise qui l’habite. « Hm. Pas spécialement, non. » Il murmure aussitôt, laissant Charlie rire brièvement. Il est d’une honnêteté sans pareille et elle trouve ce don incroyable, quand bien même elle est fait du même bois: le sien est bien plus coriace. « Il n'y aurait pas le côté découverte pour moi, et puis j’aurais l’avantage de la langue en plus de connaître le pays, ça perdrait de son intérêt. » - “Oh pardon Monsieur je connais deux pays comme ma poche et je suis bilingue, bla bla bla. Le commun des mortels t’ennuie, apparemment ?” Ses mots n’ont rien de reproche tant elle met toute son énergie à tenter de reproduire le son de sa voix, son sourire plus immense que jamais alors qu’elle se retient de rire, incapable de mal prendre les remarques qu’il lui tient. Au contraire, elles font du sens et Charlie n’a aucun mal à les comprendre, elle est simplement une Aussie qui est née à Brisbane, y a grandi et y a toujours vécu ; alors parfois, se mettre dans sa peau prend un peu de temps et demande du recul qu’elle n’a pas forcément, incapable de tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler. Preuve en est qu’elle n’a rien de vexée, elle ne tarde pas à proposer une autre solution, cette fois-ci bien plus vaste: l’Europe. L’Europe, sur laquelle ils n’auraient qu’à choisir un pays au hasard et décider qu’il serait le leur. Amusant, non ? Avant cela, c’est le baiser qu’il dépose sur sa tempe qu’elle accueille avec douceur et bienveillance, éternellement heureuse lorsqu’elle n’est pas la seule personne tactile de l’endroit. « Mais merci d'y avoir pensé. » Bien sûr. Elle ne le montre pas forcément très bien, mais elle pense beaucoup à lui, bien avant beaucoup d’autres choses.
« Je crois que ça me plairait bien. » Le plan Europe est donc en place. Qui plus est, le plan Europe-jeu-de-fléchettes l’est tout autant, et elle doit bien avouer que c’est celui-ci en particulier qu’elle trouve intéressant et ô combien amusant. Tant qu’elle s’assure que les jumeaux restent bien loin de tout projectile, il n’y a aucune mauvaise nouvelle de possible. « T'as vraiment de ces idées Charlie. » Plus fière qu’autre chose de la remarque, elle joue un instant avec ses cheveux tout en gardant son regard ancré dans le sien. “C’est pour ça que tu m’aimes.” Elle rétorque sans équivoque, sans retenue non plus - ça va, au moins Halston n’est pas là pour l’entendre, alors elle peut se le permettre puisqu’ils sont tous deux bien placés pour savoir que leur relation ne laisse place à aucune ambiguïté. Eddie semble de toute façon déjà occupé à préparer leur nouveau plan pour donner davantage de poids aux paroles de la blonde, dérobant une feuille de papier sous le regard étonné des jumeaux qui se demandent bien ce qu’il trafique. « Je vous emprunte quelques feuilles les enfants, n'en voulez pas à tonton Eddie. » Tonton Eddie, ce voleur du dimanche. L’image fait une nouvelle fois rire doucement la mère de famille ; ce sont des simples instants de vie tel que celui-ci qu’elle garde le plus de bonheur. Après tout, c’est avec un regard tout aussi attendri qu’elle l’observe s’affairer pour leur dégoter une carte de l’Europe plus ou moins réaliste, n’ayant aucune envie de l’aider tant il s’en sort admirablement bien - et est amusant à regarder lorsqu’il semble mettre tous les efforts du monde pour dessiner de façon tout à fait métaphorique des frontières pourtant pas si compliquées que ça. « Pas de commentaire sur mes talents inexistants de dessinateur, merci bien. » - “Toi qui le dis, pas moi.” Et pourtant, leur carte du monde est parfaite, bien au-delà de tout ce qu’elle aurait pu espérer pour une blague inventée sur un coup de tête, sans même penser à ses conséquences.
« Tu veux lancer ? Honneur aux dames ou.. à celle qui ne revient pas de voyage, comme tu préfères. Je vise très mal de toute façon alors tu éviteras peut-être bien un trou dans ton mur en t’en chargeant. » Et elle le voit, Eddie, qui tente de cacher une certaine peur ou appréhension derrière une galanterie et politesse qui n’en a que le nom. Cela la fait rire doucement, sans qu’elle ne commente son geste pour autant, se contentant de garder pour elle la première fléchette sortie de la boîte poussiéreuse. “Pas le droit de râler sur le résultat, les règles sont les règles, ok ?” Droit dans les yeux, elle pose donc les limites du jeu, connaissant sans doute un peu trop son meilleur ami pour ne pas déjà anticiper cet aspect bien précis du jeu. Finalement, pour pimenter un peu le jeu et se dédouaner elle aussi de toute critique quant à leur destination finale, Charlie décide de poser sa main libre sur ses yeux pour en cacher totalement la vision. Le hasard sera le seul à décider et elle continuera de parfaitement refuser d’ouvrir les yeux si Eddie ne lui donne pas leur prochain lieu de vacances avant.
fail: Irlande, la Terre de Charlie (et des boissons) (surtout des boissons) so close: ???? Lituanie ???? win: en pleine mer méditerranée ; et si ils faisaient une croisière ?
(prends l'option que tu préfères en vrai, osef)
"Alors ?"
Dernière édition par Charlie Villanelle le Ven 17 Juin 2022 - 2:04, édité 1 fois |
| | | ÂGE : des milliers d'années, mais je suis bien conservé. STATUT : marié au hasard. MÉTIER : occupé à pimenter vos vies, et à vous rendre fous (a). LOGEMENT : je vis constamment avec vous, dans vos têtes, dans vos esprits, et j'interviens de partout, dans vos relations, dans vos joies, vos peines. POSTS : 31460 POINTS : 350 TW IN RP : nc PETIT PLUS : personne ne sera épargné, c'est promis les chéris. AVATAR : je suis tout le monde. CRÉDITS : harley (avatar), in-love-with-movies (gif) DC : nc PSEUDO : le destin. INSCRIT LE : 15/12/2014 | (#)Ven 17 Juin 2022 - 2:03 | |
| Le membre ' Charlie Villanelle' a effectué l'action suivante : Lancer de dés
'dé action' : |
| | | | (#)Ven 24 Juin 2022 - 20:16 | |
| ☾ under the banner of heaven Right from the start, couldn't pull us apart, it just works. Nobody else ever gets me as well on this earth, Like rock and roll, Marshall's and telly's, Mac and cheese, PB's and Jelly. Some things are better together, and that you and me Quand Eddie s’inquiète de ne pas démontrer suffisamment d’affection à l’égard des jumeaux c’est certainement aussi pour son futur rôle de père qu’il s’inquiète. Il finira par avoir des enfants à son tour, ce n’était pas gravé dans le marbre il y a encore quelques mois mais à présent il en est sûr, pour l’avoir déjà plus ou moins promis à Halston. Elle veut une famille nombreuse et il n’est rien que le danseur puisse lui refuser, quand bien même agrandir son arbre généalogique a longtemps figuré parmi les derniers projets qu’il souhaitait concrétiser. Le fait que Charlie soit elle-même devenue mère il y a un peu plus de deux ans a assoupli sa vision très étriquée des choses, et ces deux têtes blondes lui ont fait réaliser qu’il n'avait pas de réelle aversion pour les enfants, non, Eddie n’est juste pas le plus habile du monde à leur contact et ça change forcément tout. Il devra parler à Charlie de ce cadeau qu’il s’est engagé à faire à l’américaine, il le sait, mais ce n’est certainement pas à son retour de voyage qu’Eddie va prendre le risque d’initier de nouvelles tensions entre eux. Pas alors qu’il les retrouvent à peine, elle et ses mots rassurants. « Ils savent faire la différence entre la maladresse et la haine ou le dédain, tu sais. » Les enfants sont dotés d’une sensibilité même très jeunes, il le saurait s’il n’ignorait pas leur fonctionnement de A à Z. Difficile de croire qu’il a lui-même été un enfant un jour tant il semble tout découvrir, mais c’est peut-être bien ce qui lui pendait au nez en côtoyant bien plus de chats que d’enfants, ces dernières années. Il devient presque nécessaire d’inverser la tendance même si l’urgence n’est pas de son côté à lui, et qu’en l’état Eddie se satisfait déjà bien de son rôle de tonton. Un rôle qu’il ne cessera jamais de chérir, peu importe ce que l’avenir lui réservera, parce qu’il y aura toujours de la place pour Charlie et les jumeaux dans le joyeux bazar qu’est sa vie.
Et ce voyage qu’ils s’imaginent déjà faire tous les deux aura lui aussi sa place dans le quotidien mouvementé du danseur, car Eddie refuse de se priver plus longtemps de folles aventures avec sa meilleure amie. « J’ai hâte moi aussi maintenant, c’est malin. » Il étire un grand sourire satisfait tout en pensant qu’il n’y a pas de raison que lui ait hâte et pas elle, après tout. Eddie n’aurait pas cru que cette idée balancée sans recul un peu plus tôt les amènerait à considérer tout ça sérieusement et aussi vite, il s’autorisait surtout à en rêver mais les choses prennent une tournure soudainement très réelle lorsque se pose (déjà) la question de leur future destination. Charlie pense aussitôt à la terre d’origine du danseur et ce dernier lui montre d’une façon bien à lui que cet automatisme le touche, en laissant en l’occurrence entendre qu’il connait presque trop bien la Corée du Sud pour y voir un réel intérêt de son côté. Ce n’est pas la subtilité qui l’étouffe, comme à son habitude, et Charlie ne tarde pas à lui répondre sur le même ton. « Oh pardon Monsieur je connais deux pays comme ma poche et je suis bilingue, bla bla bla. Le commun des mortels t’ennuie, apparemment ? » Eddie se pince les lèvres pour ne pas rire alors que l’une de ses mains glisse jusqu’aux hanches de la jeune policière pour en chatouiller le creux. « Atrocement, oui. » qu’il réplique, faussement dédaigneux tout en levant les yeux au ciel. Être bilingue est une richesse dont Eddie est assez fier, même s’il n’estime pas avoir beaucoup de mérite à partir du moment où il a grandi avec cette double culture et où ses parents l’ont initié à l’anglais et au coréen dès son plus jeune âge. Pas de quoi frimer donc, et la caricature de Charlie ne le vexe évidemment pas tant ces petites taquineries sont habituelles entre elle et lui. « Blague à part comme je reviens d’Asie j’aimerais d’autant plus aller ailleurs, mais un jour promis je te ferai voir d’où je viens. » C’est assuré avec conviction et douceur, car ce baptême-là s’imposera tôt ou tard quand ils auront déjà parcouru une partie du monde. Ce n’est que partie remise, voilà le sens de ces mots puisqu’il rêve présentement d’une nouveauté que la Corée ne pourra pas vraiment lui offrir. Et ailleurs pourrait bien être l’Europe, que Charlie propose dans un second temps et qui ne tarde pas à convaincre le danseur.
Car l’Europe, il n’y a jamais mis les pieds malgré les nombreuses destinations incontournables dont ce vaste territoire semble être pourvu, et la perspective d’ajouter un nouveau continent à sa liste s’avère tout à fait motivante. Quant à jouer le choix du pays aux fléchettes Eddie doit bien admettre que l’idée est aussi brillante que farfelue comme tant d’autres que Charlie a pu avoir avant ça, et qui n’étaient déjà pas mauvaises. « C’est pour ça que tu m’aimes. » Elle en profite pour lui arracher des mots certes évidents, mais qu’Eddie ne pourrait pas prononcer devant n’importe qui. Leur amitié est un mystère pour beaucoup depuis toujours, Halston n’est finalement pas la première à s’imaginer des choses et parfois Eddie en joue lui-même un peu, lui qui aurait pourtant tout donné autrefois pour gagner cette place si particulière dans le cœur de Charlie. Ce qu’elle n’a jamais su, et ne saura sans doute jamais. « Je peux pas te donner tort là-dessus. » il lui accorde dans un sourire malicieux, n’ayant jamais peur des mots avec elle mais se contentant de lui donner raison cette fois, plutôt que de les répéter. Ce n’est pas comme si les murs étaient susceptibles d’avoir des oreilles, et pourtant. Après quoi Eddie s’illustre déjà dans la confection d’une carte de l’Europe, pour fixer une bonne fois pour toute leur destination et ne plus revenir dessus ensuite. Ce n’est pas comme si leur projet allait se désintégrer pendant la nuit mais une fois cette question tranchée ils pourront rêver de tout ça beaucoup plus en détails, en imaginant les mets locaux qu’ils pourront déguster et en se préparant aussi à une langue qu’ils ne parleront probablement pas. C’est le risque, et ils sont prêts à le prendre. « Toi qui le dis, pas moi. » Elle ne casse pas trois pattes à un canard cette carte, mais qui s’en offusquera ? Son destin est d’être perforée par une fléchette avant de certainement finir entre les mains des jumeaux, alors Eddie aurait plus gaspillé son temps qu’autre chose s’il y avait accordé un très grand soin – une façon de dire, aussi, que les activités manuelles n’ont jamais été son fort. Une excuse comme celle visant à se faire passer pour un mauvais viseur en laissant Charlie assumer à sa place les conséquences du hasard, car avec sa chance la fléchette tombera sur le seul pays où ils n’auront rien à voir. « Pas le droit de râler sur le résultat, les règles sont les règles, ok ? » C’est un regard exagérément offusqué que le danseur vrille vers Charlie, de quoi se rendre compte que quelques cours d’acting en plus n’auraient pas été du luxe finalement. « Moi, râler ? » Allons, ça n’a pas dû lui arriver depuis au moins.. hier ? Mais Charlie n’était pas là pour voir ça alors ça ne compte pas, seuls ses compagnons de voyage ont pu l’entendre pester contre son sac de voyage dont la fermeture a bien failli le lâcher au moment du grand départ. « Comme si c’était mon genre. » Ah, si quelqu’un sait à quel point c’est précisément son genre c’est bien Charlie, pour supporter ses humeurs depuis de nombreuses années. Il n’est pas bélier pour rien, après tout.
Eddie se tient sur le côté et observe sa meilleure amie avec attention pendant que celle-ci se prépare à lancer la fléchette sur la cible, tout en décrétant au passage que le hasard sera plus total encore si elle se cache les yeux. Il aurait pu le faire pour elle mais Charlie maitrise la situation, son lancer est d’ailleurs impeccable alors qu’Eddie s’empresse d’aller voir la carte de plus près pour juger du résultat. « Alors ? » C’est simple : il n’en croit pas ses yeux, et il se doute que Charlie aura elle-même du mal à y croire. Disons que l’adage selon lequel le hasard fait bien les choses ne pourrait pas être plus réel qu’à cet instant. « Charlie.. ouvre les yeux. » Retire ta main, plutôt, et admire un peu cette précision. Une main dont Eddie s’empare aussitôt pour l’entrainer jusqu’à la carte, là où Charlie pourra voir que la fléchette n’est vraiment pas tombée n’importe où. « On va chez toi. » qu’il annonce tout sourire, des fois que l’évidence ne soit pas déjà sous ses yeux avec son lancer en plein dans le mille. « On va en Irlande ! Regarde par toi-même, je te jure. » Et il n’en revient pas de se dire que parmi toutes les options possibles c’est bien en faveur du pays d’origine de Charlie que le hasard a tranché. « Bon t’as triché hein, avoue. » il lui fait remarquer dans un sourire amusé alors qu’elle n’aurait pas pu viser plus juste, même si elle l’avait voulu. Quelles étaient sérieusement les chances ? C’est franchement improbable, mais ô combien symbolique. « T’es contente ? Parce que moi oui. » Tellement content qu’Eddie ne fait que sourire de plus belle sans lâcher sa main, et sans pouvoir s’empêcher de penser que Charlie a peut-être été récompensée pour le réflexe qu’elle a eu de penser à sa terre à lui, tout à l’heure. « Depuis le temps que j’en entends parler, t’as plus d’excuse pour pas m’y emmener là. » C’est acté de toute façon, Eddie n’a pas du tout envie de lancer une nouvelle fléchette pour se donner éventuellement plus de choix. À quoi bon, puisqu’ils ne tomberont jamais sur une destination plus parfaite où se rendre ensemble. « Tu penses prévoir quelque chose pour ton anniversaire ? » L’euphorie retombe quelque peu pour laisser place à cette question qui lui trotte dans la tête depuis plusieurs minutes déjà. Eddie songe à cette date pour compléter le symbole de leur destination, c’est une possibilité comme une autre et rien ne dit qu’ils pourront mutuellement s’arranger d’ici là, mais il s’en voudrait de ne pas au moins le proposer.
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| | | | (#)Lun 27 Juin 2022 - 1:37 | |
| « Atrocement, oui. » Et elle tire la langue, la policière qui n’en a que le nom, elle qui se retient de rire alors que ses mains chatouillent le creux de sa hanche. Elle connaît assez Eddie pour savoir à quel point il manque bien souvent de tact et il lui en faudra bien plus pour laisser la moindre dispute s’immiscer entre eux, surtout alors qu’ils sont en train de préparer leurs futures vacances. Tout ce qu’elle sait c’est que peu importe l’endroit qu’ils finiront par choisir, ils auront tout le temps du monde de se disputer pour le choix des activités et de profiter de chaque seconde passées ensemble, Charlie oubliant sans doute qu’elle est une adulte dès qu’elle lui demandera si elle peut dormir avec lui une fois le soir venu et d’une voix suppliante. « Blague à part comme je reviens d’Asie j’aimerais d’autant plus aller ailleurs, mais un jour promis je te ferai voir d’où je viens. » Elle aime bien cette idée d’avoir des amis du monde entier. Eddie lui montrera la Corée du Sud, Damon se chargera de l’Italie, et pour les quelques cent quatre-vingt-dix pays restants, elle se trouvera sans doute d’autres amis à qui demander ce service. En attendant, Eddie et elle découvriront sans mal d’autres pays du monde et, surtout, sans que cela ne dérange le moins du monde la blonde de voir ses plans déjà chamboulés. Ce n’est pas comme si elle y avait réellement réfléchi, de toute façon, son ami ayant été le premier à la prendre de court avec une telle proposition. “J’y compte bien.” Aujourd’hui plus que jamais, l’idée est imprimée dans un coin de son cerveau.
Finalement, Eddie s’occupe de créer leur carte de fortune et Charlie de rappeler les règles, connaissant justement un peu trop bien son ami pour ne pas déjà anticiper le pire à son propos. « Moi, râler ? » Il a les sourcils levés, la bouche en ‘o’, et son cours tout entier qui surjoue la scène, laissant Charlie rouler des yeux à son tour tout en soufflant. Elle aussi, elle se veut faussement exaspérée: cette scène, elle avait pu tout autant la prévoir que le reste. Le contexte est toujours différent mais ils l’ont déjà vécue un bon millier de fois au moins. « Comme si c’était mon genre. » - “Oui, non, bien sûr. Où avais-je la tête ?” C’est à son tour de lever les sourcils et d’afficher un sourire déjà amusé, ne soulignant qu’un peu plus encore ô combien elle a raison et que toutes les paroles qu’il pourrait avoir ne suffiraient pas à le sauver de cette impasse. Elle sait autant de choses à son propos que l’inverse est tout aussi vrai, après tout. Si elle aurait pu demander à Eddie de lancer la fléchette pour pallier à tout reproche de sa part, elle préfère tout de même s’en charger elle-même et ainsi avoir l’impression paradoxale de maîtriser la situation (rappelons tout de même qu’elle a les yeux fermés). Ainsi, et après avoir demandé aux jumeaux de rester de leur côté de la pièce - c’est à dire loin de la possible trajectoire de la flèche - elle finit par lancer ledit objet qui décidera à lui seul du reste de leurs aventures. Aux aguets, les yeux encore fermés, elle demande le résultat sans oser rouvrir les paupières pour le moment encore. Malgré ce qu’elle a dit à son ami, elle sait qu’elle relancera la fléchette à la seconde où elle entendra un résultat qui ne lui plaît pas. « Charlie.. ouvre les yeux. » Suspicieuse, elle n’en ouvre qu’un seule à la fois, la mine défigurée par le doute alors qu’elle n’a aucune idée de ce à quoi s’attendre. Très vite, Eddie la rapproche de la carte pour qu’elle observe le résultat d’elle-même. « On va chez toi. » La bouche entrouverte par la surprise, elle ne trouve pas quoi dire dans un premier temps, son regard passant de la carte à Eddie sans savoir où s’arrêter. Finalement, sa main passe de ses yeux à sa bouche qu’elle finit par cacher. “Merde.” Ce n’est pas un merde merde, c’est un merde de surprise, c’est aussi le seul mot qu’elle arrive à exprimer tant son cerveau semble ailleurs. « On va en Irlande ! Regarde par toi-même, je te jure. » Et enfin, elle laisse échapper un rire, de surprise autant que d’anxiété sans doute. Jamais elle n’aurait proposé l’Irlande comme destination pour leur voyage et finalement, elle ne sait pas si c’est une aussi bonne idée qu’elle veut le croire. A la nuance près que, justement, elle veut y croire de toutes ses forces et qu’elle refuse de changer d’avis. Ils seront heureux plus que jamais sur cette terre qui a vu naître tous ses ancêtres, c’est une promesse qu’elle veut faire à Eddie autant qu’à elle-même. « Bon t’as triché hein, avoue. » Suite à cette remarque, elle esquisse un rire bien plus bref mais aussi bien plus serein. “J’avoue tout, je murmure à l’oreille des fléchettes.” C’est à force d’avoir concouru contre tous les clients bourrés du DBD, ça.
« T’es contente ? Parce que moi oui. » Ses doigts glissent contre la paume d’Eddie alors qu’il retient toujours sa main contre la sienne, réflexe qu’elle a de toujours vouloir caresser sa chair. C’est comme ça qu’elle s’occupe, Charlie, là où d’autres préfèrent mordre leurs lèvres ou leurs ongles. “Oui. Je crois, oui.” Il aurait de toute façon remarqué son trouble, elle ne cherche donc pas à le cacher davantage. “J’y suis jamais allée, je crois que je suis juste intimidée.” C’est là où sa mère est née et toutes les générations avant elle avec mais pourtant, elle n’en a jamais vu le moindre brin d’herbe. Son oncle l’emmenait en Nouvelle Zélande pour voyager, c’était bien assez pour elle et déjà merveilleux pour ses yeux d’enfant. A vrai dire, elle n’avait jamais pensé un jour aller en Irlande, comme si finalement cette Terre devait rester mystérieuse et féerique pour toujours. “Je demanderai à ma mère tout ce qu’il y a à visiter là-bas.” Au moins, sur ce sujet là, elle sera heureuse de rendre service et Charlie de noter ses précieux conseils plutôt que de trouver un énième sujet de dispute à partager. « Depuis le temps que j’en entends parler, t’as plus d’excuse pour pas m’y emmener là. » Sans prévenir, elle en vient finalement à le prendre dans ses bras, posant ainsi son visage contre son torse pendant quelques secondes, sans un mot. Une main contre sa nuque, l’autre entre ses omoplates, elle le remercie à sa façon de toujours répondre présent depuis des années et malgré tous les obstacles de la vie. “On ira. Promis.” Elle ne cherche même pas des excuses pour se défiler, à vrai dire. Tout ce qu’elle veut, c’est prolonger cette étreinte encore une seconde de plus, rappelée à la réalité uniquement par la demande de Siobhan pour avoir à boire, demande à laquelle elle accède aussitôt, se reculant d’Eddie dans un sourire entendu. Sans un mot de plus à son encontre, c’est sa fille qu’elle prend rapidement dans ses bras pour l’amener de l’autre côté du comptoir et lui servir à boire, surveillant par la même occasion qu’elle ne recrée pas un fleuve non désiré dans le loft.
Ce n’est que la question d’Eddie qui la ramène finalement à elle. « Tu penses prévoir quelque chose pour ton anniversaire ? » Elle relève aussitôt ses yeux dans les siens, intriguée par l'enchaînement de situations et leur étrange concordance. Etrange, oui, comme si. “Tu veux qu’on y aille pour mon anniversaire ? C’est pas trop précipité ?” Elle demande bien plus pour lui que pour elle, à vrai dire, habituée de son côté à tout faire sur un coup de tête, même lorsqu’il s’agit de partir à l’autre bout du monde. Mis à part ses enfants et son travail, elle n’a plus vraiment grand monde à prévenir dans une telle situation, voilà ce qu’il en est désormais de sa vie. “Je pensais inviter une fille sinon pour ce soir-là. Pas forcément lui dire que c’est mon anniversaire, ceci dit. Ça aurait juste été histoire de, tu vois.” Non, il ne voit sûrement pas. Le récit de Charlie est difficile à suivre, sans doute parce qu’elle ne sait pas elle-même où elle se rend avec cette idée-là. De toute façon, Jo n’aura sûrement pas envie de la voir d’ici août, tout comme elle en a très peu envie en ce moment. “Oublie, l’idée est nulle, je m’en rends compte maintenant.” Elle ne veut pas d’une fête mais elle passera quoiqu’il arrive la soirée avec quelqu’un, l’idée d’être seule pour son anniversaire ayant tout pour la terroriser, sans qu’il n’y ait de véritable raison à cela. S’ils sont à l’autre bout du monde, au moins, cela réglerait tous ses problèmes. |
| | | | (#)Mar 5 Juil 2022 - 18:41 | |
| ☾ under the banner of heaven Right from the start, couldn't pull us apart, it just works. Nobody else ever gets me as well on this earth, Like rock and roll, Marshall's and telly's, Mac and cheese, PB's and Jelly. Some things are better together, and that you and me « J’y compte bien. » Faire voir la terre de ses parents à Charlie est à vrai dire un objectif de longue date que le danseur garde précieusement dans un coin de sa tête, une case qu’il se réjouira de pouvoir cocher le jour où cet autre voyage sera possible. Ils ne manquent pas de choses à voir pour deux amis qui n’ont jusqu’ici jamais entrepris la moindre échappée ensemble, et il aura fallu qu’Eddie revienne d’Indonésie pour qu’un tel projet soit enfin considéré comme s’il avait sérieusement besoin d’un prétexte pour conquérir le monde avec son alliée de toujours. Il ne voit pas ce qui les empêcherait de s’évader de temps en temps tous les deux, loin, très loin de leurs obligations et de tout ce qui les retient ici. Eddie regretterait presque de ne pas avoir soumis l’idée beaucoup plus tôt mais ce n’est peut-être pas un hasard s’ils se mettent à en rêver aujourd’hui, quand il se découvre un tout nouveau goût pour l’aventure et peu de temps après que des tensions aient secoué leur petit duo. Un changement de décor leur permettrait peut-être de recoller les derniers morceaux sans l’influence de leurs deux vies, là où ils pourraient se croire seuls au monde et se retrouver, purement et simplement. Un cadre inédit dont le choix est laissé au hasard et à la dextérité de Charlie, contre lesquels Eddie s’engage à ne pas pester en admettant qu’il en ait l’habitude – car il n’a jamais protesté contre une chose qui ne l’arrangeait pas, non, pensez-vous. « Oui, non, bien sûr. Où avais-je la tête ? » Elle le connait bien et même mieux que personne, ce n’est donc pas à elle qu’Eddie peut faire croire ce qu’il veut en retirant à la louche l’un de ses plus grands défauts : son sale caractère. Il pense toutefois avoir très peu de raisons de contester quoi que ce soit à partir du moment où l’Europe est déjà leur choix, il leur reste juste à écrémer une liste de pays ne devant pas manquer de choses à leur offrir. Eddie ne compte pas faire son difficile, pas alors que ces dix jours en Asie lui ont donné l’envie de s’étendre à toujours plus d’horizons, aussi divers et lointains puissent-ils être. Il doit être temps pour lui de s’ouvrir aux différentes richesses de ce monde, les racines de sa meilleure amie en tête de liste à en juger l’emplacement où la fléchette choisit de finir sa course sur la modeste carte confectionnée par ses soins.
L’Irlande s’impose par ko parmi toutes les options possibles et Charlie parait aussi étonnée que lui par ce résultat – étonnée ou.. déconcertée, serait peut-être plus juste en ce qui la concerne. « Merde. » La nouvelle semble la secouer mais pas comme une mauvaise claque, non, plutôt comme si un vent de stupéfaction venait de déferler dans l’appartement. La surprise est totale et non, Eddie n’a pas bougé la fléchette en douce pendant qu’elle fermait les yeux tout comme Charlie n’a pas pu tricher elle non plus, même s’il s’amuse à lui faire remarquer l’inverse pour ne pas avouer qu’il ne croit plus aux coïncidences depuis bien longtemps. Il ne croit pas non plus au destin si on l’écoute, ce qui ne l’empêche pas d’en faire parfois mention. « J’avoue tout, je murmure à l’oreille des fléchettes. » La référence le fait sourire, c’est un sacré retournement de situation mais la perspective d’un voyage futur en Irlande est aussitôt intégrée de son côté, il ne veut déjà plus rien envisager d’autre. « Personne le croira quand on le racontera autour de nous. » Lorsqu’on leur demandera comment et pourquoi leur choix s’est orienté vers cette destination plutôt qu’une autre ils pourront toujours le présenter comme une évidence vis-à-vis des origines de Charlie, mais l’histoire n’a quand même pas la même saveur quand on sait qu’une fléchette a tranché à leur place et qu’ils n’y sont pour rien. Il sera simplement difficile de faire croire à un heureux coup du hasard mais ce n’est pas comme s’ils avaient qui que ce soit à convaincre, de toute façon.
Le danseur ne cache pas sa joie pendant que la policière, elle, accueille toujours la nouvelle avec un peu plus de retenue. « Oui. Je crois, oui. » Eddie ne s’attendait pas forcément à un oui net et précis en lui demandant si cette destination la ravit, cette question lui a plus échappé par automatisme car il sent bien que tout ça la chamboule pas mal, et il ne lui en voudra pas de ne pas sauter au plafond en apprenant que sa terre d’origine leur ouvre grand les bras. « J’y suis jamais allée, je crois que je suis juste intimidée. » Ce qu’il peut comprendre, lui aussi le serait certainement à l’idée d’un premier voyage au pays du matin calme s’il n’avait jamais mis les pieds en Corée du Sud et en avait seulement entendu parler toute sa vie. Ce n’est pas un petit pas à franchir pour Charlie, il le sait et ne minimisera jamais ça. « Tu sais que je t’obligerai à rien. » il déclare en maintenant leurs mains liées, telle une évidence car ce voyage n’aura d’intérêt que si tout le monde y trouve son compte. Si Charlie estime que c’est trop tôt il pourra l’entendre, tout comme Eddie est prêt à lui laisser le temps qu’il faudra pour qu’elle se sente prête. Il veut quand même croire que l’Irlande s’est révélée à eux pour une bonne raison aujourd’hui, et que le moment est sûrement venu pour Charlie de suivre ce chemin menant à ses racines, même s’il n’aime pas voir les choses comme étant écrites. « Mais t’imagines pas comme je serais fier de découvrir tout ça avec toi. » Comment en douter avec ce large sourire que le danseur affiche, son regard brillant déjà en s’imaginant entreprendre ce grand baptême à ses côtés et ses doigts toujours accrochés aux siens. Au-delà d’un voyage c’est une nouvelle page qu’ils pourraient écrire ensemble, un nouveau chapitre de leur histoire pour laquelle ils ne manqueront jamais d’encre. Et c’est avec un sourire encore plus marqué qu’Eddie se laisse étreindre, ses bras se refermant tout naturellement sur Charlie pour la garder contre lui. « On ira. Promis. » « Promis. » il répète aussitôt d’une voix résolue en émettant cette promesse autant pour sa meilleure amie que pour lui-même, tout en se jurant que rien ni personne ne pourra contrer leurs plans en empêchant leur grande envolée d’avoir lieu. Ils partiront quoi qu’il advienne, reste simplement à savoir quand.
Eddie l’observe se détacher de lui pour offrir à présent ses bras à Siobhan, unique personne sur cette terre avec Aaron pouvant lui voler l’attention de Charlie sans qu’il n’en soit jaloux. C’est alors qu’il s’avance en proposant une date de départ à la fois proche et lointaine, sans se poser le moindre question et sans connaitre, non plus, les projets de sa meilleure amie pour le neuf août. « Tu veux qu’on y aille pour mon anniversaire ? C’est pas trop précipité ? » Il va peut-être un peu vite en besogne oui, et ce n’est pas comme s’il avait mûrement réfléchi cette proposition avant de l’émettre puisque cette date était à peine apparue dans sa tête qu’Eddie la soumettait déjà. « J’en sais trop rien, peut-être, j’y ai pensé comme ça. » Il hausse les épaules, pas franchement sûr d’avoir eu l’idée du siècle mais pas tellement sûr, non plus, qu’elle était si mauvaise que ça. Ce ne sont pas les dates qui manquent mais celle-ci revêt forcément une importance particulière pour lui au même titre que ce voyage à venir, alors Eddie n’a pas pu s’empêcher d’en glisser l’idée. « Je pensais inviter une fille sinon pour ce soir-là. Pas forcément lui dire que c’est mon anniversaire, ceci dit. Ça aurait juste été histoire de, tu vois. » Il porte un regard curieux vers Charlie tout en intégrant qu’elle a bel et bien prévu quelque chose, sans saisir toutefois quoi et avec qui. « Une fille, je la connais ? » La question lui échappe sans surprise, il ne peut qu’être désireux d’en savoir plus car cette fille n’est probablement pas n’importe qui pour que Charlie envisage de lui consacrer sa soirée d’anniversaire. Quand bien même l’intéressée ne le saura peut-être pas, la symbolique n’est à ses yeux pas moins forte. « Oublie, l’idée est nulle, je m’en rends compte maintenant. » Cette fois Eddie remue la tête comme pour chasser ces mots qu’il n’approuve pas, avant de se rapprocher du duo mère-fille pour passer une main dans le dos de la jeune policière. « Hey, c’est pas nul. Si tu as prévu quelque chose on peut partir à un autre moment, je vais pas en faire un plat. » Non, vraiment, il n’en sera pas vexé. Il serait même culotté d’exiger que Charlie ne soit disponible que pour lui à cette date alors qu’il n’était lui-même pas en ville pour son anniversaire, embarqué par surprise pour une journée à Gold Coast par sa compagne. Ce voyage aura lieu dans tous les cas, ils s’en sont mutuellement fait la promesse alors Eddie n’a pas de raison d’être inquiet ou trop pressant. « Tant que je peux espérer te voir un peu moi aussi, ce jour-là. » Même si ça n’est pas longtemps, il n’en demandera pas trop à Charlie parce qu’il n’a jamais été le seul à compter à ses yeux et le sait parfaitement bien. Son côté possessif n’est pas forcément d’accord avec cette réalité mais il s’y fait, il faut bien. « On sait déjà où on va, rien ne nous force à tout fixer aujourd’hui. » C’était bien son intention au départ mais un voyage ne peut pas entièrement se décider sur un coup de tête, et Eddie devra quand même s’arranger avec le théâtre avant d’acter quoi que ce soit. « Mais compte sur moi pour te rabâcher cette histoire de voyage en Irlande jusqu’à ce qu’on trouve un moment pour partir. J’ai hâte, alors tu vas en entendre parler très souvent. » Un sourire amusé habille désormais ses lèvres car l’essentiel n’est pas tellement de savoir quand il fera ce voyage, ce qui compte avant tout est de savoir avec qui et cette question-là ne le fera au moins jamais hésiter.
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| | | | (#)Mar 5 Juil 2022 - 21:07 | |
| « Personne le croira quand on le racontera autour de nous. » “Et c’est bien pour ça que je vais pas me priver de raconter l’histoire.”
Et c’est justement pour ça qu’elle aime autant Eddie, lui qui n’a aucun mal à la suivre dans ses idées farfelues et qui en est parfois même le créateur, les deux amis se donnant le relais au fil de leurs (mauvaises) idées. D’abord déboussolée par l’annonce de l’Irlande, la jeune femme a bien vite relativisé la chose et reposé pieds sur Terre: ce sera enfin l’occasion pour elle de découvrir la terre de ses ancêtres et Eddie est la meilleure personne avec qui faire une telle aventure. Qui plus est, elle est aussi heureuse qu’il puisse en découvrir autant qu’elle et les imagine déjà pester devant les moutons leur bloquant la route pendant des heures. Nul doute, ce voyage sera fort en émotions. « Tu sais que je t’obligerai à rien. » Ses mains dans les siennes, elle remonte un instant son regard dans le sien pour lui sourire avec délicatesse autant qu’émotion. Je sais, oui.” La jeune femme souffle doucement, touchée qu’il ait pris le temps de lui souligner des paroles qu’ils savent déjà tous deux évidents. L’entendre le dire est différent, cela donne davantage de poids à la chose. « Mais t’imagines pas comme je serais fier de découvrir tout ça avec toi. » Et il le sera, elle le lui promet dès la seconde suivante, n’ayant aucune envie de voir mourir le regard brillant qu’il lui dédicace. S’il n’est pas ce genre d’homme à cacher le moindre de ses sentiments, elle doit pourtant avouer ne pas l’avoir vu aussi heureux depuis longtemps et même si elle n’avait finalement pas envie de faire ce voyage, elle serait tout de même allée au bout de ses idées, ne serait-ce que pour le rendre heureux, lui, après avoir été la cause d’autant de ses troubles. Il le mérite terriblement et tout le reste n’est qu’une question d’organisation, de timings, d’emplois du temps et de bébés à laisser à leur père le temps d’une semaine, dix jours peut-être. Si Charlie évoque la date de son anniversaire pour le voyage, elle n’impose rien pour autant, ne voulant pas précipiter les choses au risque que cela leur coûte un voyage parfait. Ils partiront quand bon leur semblera, voilà tout. Simplement, la blonde ne peut pas lui mentir sur ses intentions initiales et la façon dont elle pensait déjà occuper son anniversaire, c’est-à-dire en invitant une fille. Pourtant, cela reste une idée comme une autre et absolument rien de certain - avec Jo, rien ne l’est jamais. « Une fille, je la connais ? » - “Non, du tout.” Elle est son jardin secret et Charlie n’a pas honte d’en avoir un. Simplement, elle n’a jusque là jamais eu l’occasion de parler d’elle et ne se sentait pas de forcer la discussion à son propos. Aujourd’hui est encore le bon moment pour en parler pour la première fois. “Elle s’appelle Jo.” Elle avoue dans un sourire en demi-teinte, prouvant par la même occasion que si Charlie n’a pas dit vouloir inviter une amie, c’est parce qu’elle ne la considère pas comme tel, sans pour autant pouvoir lui donner la moindre étiquette qui soit. Elle est Jo, simplement Jo. “Mais elle a un caractère pire que toi, c’est dire.” Elle termine dans un rire, ne voulant pas rendre la discussion trop émouvante ou Dieu sait quoi encore. Les présentations sont faites, elle veut déjà passer à autre chose.
La main qu’Eddie pose contre son dos a tout de rassurant et Charlie se laisse faire, courbant légèrement la nuque pour poser sa tête contre son épaule. « Hey, c’est pas nul. Si tu as prévu quelque chose on peut partir à un autre moment, je vais pas en faire un plat. Tant que je peux espérer te voir un peu moi aussi, ce jour-là. » Elle sourit face à cette remarque qu’elle avait vu venir à des milliers de kilomètres. Toujours égal à lui-même, son cher Eddie. “Comme si j’allais t’oublier.” S’il veut la voir le jour de son anniversaire alors il aura la priorité sur le reste du monde, parce que c’est la vision que Charlie se fait d’une amitié, le typique bros befores hoes (mais ne le dîtes pas ainsi à Jo). De toute façon, cette dernière est encore bien trop occupée à la détester pour se douter de son plan alors il y a de fortes chance qu’Eddie l’emporte haut la main et avec ça, une soirée à engloutir des popcorn devant des films qu’ils ne prendront pas la peine d’écouter, trop occupés à parler de la pluie et du beau temps, comme à leur habitude.
« On sait déjà où on va, rien ne nous force à tout fixer aujourd’hui. Mais compte sur moi pour te rabâcher cette histoire de voyage en Irlande jusqu’à ce qu’on trouve un moment pour partir. J’ai hâte, alors tu vas en entendre parler très souvent. » Elle relève son regard pour l’observer sourire, plus que jamais comblée d’avoir retrouvé son ami qu’elle aime tant. “Les prochaines semaines s’annoncent affreuses.” Elle ironise une ultime fois, laissant Siobhan jouer avec les pans du t-shirt d’Eddie comme s’il était devenue sa nouvelle poupée préférée, émue par ce simple détail autant que rassuré par l’éternel présence de son ami auprès d’elle. Ce voyage sera parfait. |
| | | | | | | | (chaddie #2) under the banner of heaven |
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