Swann est heureux. Sincèrement, pleinement, sans contrepartie, sans mais. Il rentre à peine d’Indonésie, d’un voyage parfait, d’une plage de sable fin qu’ils n’ont quitté qu’au moment d’aller trouver des souvenirs à ramener à leurs proches, et d’autres à garder pour eux ; de quoi dévorer leur futur maison, recherches qu’ils n’ont pas su arrêter même à plusieurs milliers kilomètres de Brisbane. Et c’est sûrement une raison de plus pour être heureux, mais il en est arrivé à un point dans sa vie où il ne cherche plus à connaître les raisons d’une telle chose: être heureux, simplement, cela lui suffit amplement. Il ne fait pas d’études de terrain, il se contente enfin de se laisser bercer par les flots de la vie, des idées, des envies, des projets d’avenir et de tout ce qui peut aussi se passer dans son entourage, pour le meilleur et certaines fois encore pour le pire. Qu’importe. Ce n’est pas parce qu’il file la vie parfaite qu’il en oublie pour autant d’être un ami pour les siens, et bien au contraire.

Cette fois-ci, il s’est fait une raison: il a passé l’âge de toquer à la porte de ses amis en leur demandant s’ils veulent jouer avec lui pour l’après-midi. Il a fait comme les grandes personnes, les audltes qui planifient un rendez-vous en avance, qui s’entendent sur un lieu sympathique où ils pourront boire quelques verres et même grignoter. Un endroit qui leur rappelle des bons souvenirs, peut-être ; ce qui signifie qu’il ne risque pas de retourner à l’Interlude, encore un peu trop éprouvé par sa dernière discussion avec Maddy. Il y voit d’ailleurs trop de parallèles possibles avec Penny, autant de critères pour lui faire comprendre que c’est une très mauvaise idée. Alors Bayside ce sera, et pique nique ce sera aussi. Rien de chic, rien de formel, et surtout rien ni personne aux alentours pour avoir des oreilles distraites. Il ne compte pas lui donner les codes de l’arme nucléaire (l’Australie n’en a même pas à sa connaissance et lui, de son côté, serait de toute façon plutôt mal placé pour en connaître le code) mais tient tout de même à l’aspect privé de leurs discussions, peu importe leur genre. Ainsi, c’est avec un peu d’avance qu’il arrive au lieu de rendez-vous, non sans avoir embrassé Rory encore et encore, leur relation étant plus que jamais fusionnelle depuis leurs vacances. “Ok, ça sera sûrement sujet à une mauvaise interprétation mais tu es énorme, Penny.” Éternellement égale à lui-même, il annonce ces premiers mots dans un rire, se relevant pour venir la serrer près de lui - ou autant qu’il le peut, sans risquer un seul instant d’appuyer sur son ventre de femme enceinte. “Et toujours aussi rayonnante.” Ces mots là, il les lui confie un peu plus doucement, avec une sincérité non feinte. “Je suis content que t’aies pu venir. Je savais pas trop où t’en étais avec tes projets pour le travail, ou même avec Isaac, mais je me suis dit que qui ne tentait rien n’a rien.” Simple bouteille à la mer, si jamais elle souhaite effectivement le tenir au courant des dernières avancées de sa vie, tant professionnelle que privée.

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PENNY STRINGER & @SWANN BUCHANAN

Jude doit repartir demain pour Torquay avec sa mère et tu réalises qu’Isaac n’est pas le seul à grapiller toutes les secondes qu’il peut avec le petit garçon. C’est toi qui s’occupes de lui quand ton amoureux travaille et il n’a pas été du tout difficile pour toi de t’attacher à lui, de t’habituer à sa présence dans votre maison, de se faire à sa compagnie dans votre quotidien. Tout tourne autour de lui quand il est là bien sûr, mais ça s’est fait comme une simple évidence, rien qui ne demande autant d’adaptation ou de changement que ce que tu aurais pu t’imaginer. Ce qui demeurait le plus difficile à gérer dans toute cette histoire, de ton point de vue du moins, c’est la présence et l’effet que Lucy continue et continuerait d’avoir sur Isaac, sur votre relation, elle qui sera toujours là, dans un coin, à avoir un impact ou une opinion sur tout et rien, une voix sur votre vie maintenant que Jude en fait partie. Ce n’est pas à la brune que tu penses toutefois alors que tu installes Jude dans son siège d’auto et que tu finis par prendre le chemin de Bayside. Ça faisait plusieurs semaines, peut-être même mois vraiment, depuis que tu avais eu l’occasion d’être en présence de Swann ou de Rory, vos vies respectives soudainement remplies et vous menant à des endroits différents, mais quand tu avais reçu l’invitation de l’anglais, c’est avec plaisir que tu y avais répondu à la positive. Tu avais aussi vu là l’occasion de lui parler de Jude, qui t’accompagnerait, et le mettre à jour dans tout ce qui se passait dans ton quotidien depuis le début de l’année, sans douter un seul instant que les nouvelles trouveraient rapidement les oreilles du Craine qui te manquait cruellement.

La main de Jude dans la tienne, tu avances dans le parc où Swann t’a donné rendez-vous, ton regard à la recherche de sa silhouette que tu ne mets pas de temps à trouver. Un sourire vient immédiatement égayer ton visage, et si tu sens l’hésitation de Jude face à l’idée de se retrouver devant un inconnu, tu lui offres quelques mots d’encouragement avant de finalement marcher en direction de ton ami. « Ok, ça sera sujet à mauvaise interprétation mais tu es énorme, Penny. » Tu échappes un rire, la franchise de l’anglais ne manquant jamais d’être au rendez-vous, même quand cela avait tendance à créer des malaises par le passé. « Le contraire aurait été inquiétant, considérant que je dois accoucher dans moins de deux mois. » Et décidément, tu n’avais pas vu le temps filer dans les derniers mois tant tu avais l’impression qu’hier encore, tu prenais le temps d’aviser tes proches de ladite grossesse. « Et toujours aussi rayonnante. » « Merci. T’as l’air vraiment bien aussi. » Et c’est loin d’être simplement le genre de choses que l’on dit seulement pour être poli. Il a l’air bien, Swann. Heureux. On pourrait presque jurer qu’il a pris un peu de soleil, lui qui a toujours été blanc comme un drap d’aussi loin que tu te souviennes. « Je suis content que t’aies pu venir. Je savais pas trop où t’en étais avec tes projets pour le travail, ou même avec Isaac, mais je me suis dit que qui ne tentait rien n’a rien. » « J’ai pas passé beaucoup de temps à Brisbane dans les derniers mois, mais je suis contente qu’on est enfin la chance de rattraper le temps perdu. » Tu sens Jude qui tire doucement contre tes doigts, comme s’il avait soudainement peur que tu en oublies sa présence. « Il y a quelqu’un que je voulais te présenter d’ailleurs. Swann, voici Jude, le fils d’Isaac. » Jude lève la main doucement et tu offres un regard à Swann qui dit yes I know, crazy shit avant de lui offrir un sourire, l’air de dire que tu lui expliquerais tout dès que l’attention du garçon serait ailleurs. « Tu veux aller jouer dans les modules Jude? » que tu lui demandes et tu n’as même pas le temps de finir ta phrase que déjà le garçon est heureux de s’éclipser jusqu’au petit parc à quelques pas de là seulement, s’aventurant comme un grand dans les différents modules disponibles. « Comme tu peux voir, on a été occupé. » que tu ajoutes avec un rire, avant de venir prendre place sur la nappe que Swann avait préalablement installé sur le gazon. « Mais dis-moi, comment tu vas? Et Rory? J’ai l’impression d’avoir manqué cinquante chapitres. » Ironique quand même, venant de la fille qui vient de se pointer avec un gamin de trois ans dans les bras qui ne lui appartient même pas.

Les premiers mots de l’anglais sont inévitablement pour Penny, cette jeune femme passée de connaissance à véritable amie au fil des années écoulées et des secrets partagés. Sa vie a récemment connu de nombreux changements, pour le meilleur, et il ne peut qu’être sincèrement heureux pour elle. Le rire avec lequel elle lui répond suffit à donner un sourire à l’anglais, sans doute quelque peu soulagé qu’elle comprenne toutes les bonnes intentions derrière ses mots abruptes. « Le contraire aurait été inquiétant, considérant que je dois accoucher dans moins de deux mois. » Les choses passent vite, trop vite. Bientôt, Penny sera officiellement maman, et pas seulement d’un enfant grandissant en son ventre. Le sourire que l’anglais esquisse est soudainement bien plus touché et ému. Il est toujours comblé à l’idée d’accueillir un nouvel enfant dans son entourage, surtout alors qu’il sait que Rory l’est tout autant. “Tu dois être impatiente, non ?” Il demande, candide. Autant parce que la grossesse ne doit pas être facile tous les jours que parce qu’elle souhaite voir son enfant le plus vite possible. Il n’en sait rien, et certainement pas quoique ce soit d’expérience, mais il peut au moins tenter de le deviner sans trop de mal. « Merci. T’as l’air vraiment bien aussi. » Il hoche la tête sans s’expliquer davantage. Il est heureux, lui aussi, alors il espère effectivement que ses proches peuvent le constater sans mal sur son visage.

« J’ai pas passé beaucoup de temps à Brisbane dans les derniers mois, mais je suis contente qu’on est enfin la chance de rattraper le temps perdu. » Puisqu’il a lui-même demandé à la voir pour tenter de rattraper un peu de ce fameux temps perdu, il ne peut que tomber d’accord avec les paroles de Penny et s’avouer quelque peu soulagé qu’ils soient sur la même longueur d’onde. “C’est normal de pas être constamment en contacts.” Même si elle est restée à Brisbane et que lui autant que Rory, dans la grande majorité de leur temps, en ont fait de même, parfois par nécessité bien plus que par envie. Tout ce qu’il cherche à faire, c’est lui assurer qu’il ne lui tient rigueur de rien et que de son côté, si les choses étaient à refaire, il n’aurait pas changé grand chose: ses priorités étaient à veiller sur Rory et absolument rien d’autre, il doit bien l’avouer. Ce n’est pas pour autant qu’il a perdu contact avec Penny, cet instant en est la preuve. Son expression change pourtant du tout au tout lorsque ses yeux dérivent du visage de la future mère jusqu’à l’enfant accroché à ses doigts. Le regard de l’anglais passe d’un protagoniste à l’autre sans qu’il ne puisse totalement cacher sa surprise ou son incompréhension. « Il y a quelqu’un que je voulais te présenter d’ailleurs. Swann, voici Jude, le fils d’Isaac. » Il croise le regard de Penny une dernière fois et ne pose pas davantage de questions pour le moment, faisant passer l’enfant avant toutes choses. Ce dernier lui fait un signe de la main, Swann s'accroupit à sa hauteur pour lui tendre son poing dans le but que le garçon fasse le même geste en retour, pour l’inclure dans la discussion. “Salut Jude.” Et s’il ne se doutait pas que Penny mourait déjà d’envie de tout lui expliquer, nul doute que c’est finalement au garçon qu’il aurait passé le reste de la journée à parler, malgré le maigre vocabulaire qui doit être le sien à cet âge. En réalité, la seule vue de l’enfant suffit à le rendre un peu plus heureux encore, bien que son cœur batte d’un rythme nouveau. Les traits du garçon ressemblent bien trop à ceux d’Isaac pour qu’il puisse penser un seul instant avoir mal entendu les propos énoncés par l’actrice.

Après la proposition de Penny, le jeune garçon court déjà en direction des jeux, sous l’oeil silencieux de Swann qui ne sait déjà faire autre chose que le couver de son regard. « Comme tu peux voir, on a été occupé. » Il remonte un instant ses yeux dans ceux de la blonde, silencieux. Pour autant, il ne pense rien de la situation, conscient qu’il n’en détient que trop peu d’indices et d’informations. « Mais dis-moi, comment tu vas? Et Rory? J’ai l’impression d’avoir manqué cinquante chapitres. » A l’énonciation du prénom de son petit-ami, il ne sait faire autre chose que de sourire tendrement. Il regroupe ses genoux, y place autour ses mains, toujours occupé à surveiller l’enfant s’amusant quelques mètres plus loin. Ils ont le temps de parler, ils ont le temps de tout. “C’est pas qu’une impression mais je crois bien que c’est réciproque.” Il reprend donc dans un sourire, sans pour autant tenir le moindre reproche à Penny. Bien sûr que non, il ne lui tient rigueur de rien, lui-même accusant un certain silence. “Il s’est blessé en début d’année. C’était assez impressionnant mais les médecins étaient rassurants. Par contre, ça a réveillé sa douleur au genou.” Les faits sont brefs, rapides, sans doute un peu trop édulcorés pour être considérés comme transparents. Il ne veut pas l’inquiéter pour des faits déjà passés, voilà tout, et il veut encore moins avancer des propos que Rory voudrait peut-être garder pour lui. “Y’a eu des hauts et des bas.” Il confie finalement, dans un sourire un peu plus retenu. Il y a eu des disputes, des reproches, des mots prononcés trop vite. Il y a eu des nuits sans sommeil, pour Rory qui était assailli par une douleur sourde, pour Swann qui ne pouvait trouver la moindre solution pour pallier à ce problème. Il y en a eu, des bas. Pourtant, jamais Swann n’a quitté son chevet. “Mais tout va mieux maintenant. On était en Indonésie la semaine dernière encore.” Et tout était parfait, ô combien parfait, au point où ce voyage a été l’ultime assurance de la question qui n’en est plus réellement une depuis longtemps, à savoir s’il voulait effectivement vivre tout le reste de sa vie avec lui et fonder une famille avec Rory. Plus que jamais, il sait qu’il l’épousera, sans doute bien plus tôt que tard. Mais ça, il laissera son petit-ami, d’ici là sans doute fiancé, le dire à son amie. “On va bien. Tout va bien.” Pour la première fois depuis longtemps, ses mots ne comportement aucune sorte de mensonge. “Et je pourrais honnêtement en parler pendant longtemps encore, mais toi et moi on sait que je ne vais pas résister à l’envie de t’en demander un peu plus sur Jude.” Et sans lui impose la moindre question, il lui laisse place libre pour qu’elle lui raconte ce dont elle a envie, ce qu’elle souhaite partager, ce qu’il la laisse savoir.

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« Tu dois être impatiente, non? » Impatiente est un mot bien faible pour décrire comment tu te sens face à la naissance rapprochée de ta fille. Tu es excitée à l’idée d’enfin pouvoir la prendre dans tes bras, de pouvoir enfin admirer les traits de son visage, de voir à qui elle ressemble le plus entre Isaac et toi. Et puis tu es terrifiée aussi. Terrifiée face à l’inconnu, terrifiée de ne pas savoir être à la hauteur pour cette petite personne complètement dépendante de toi. Terrifiée que ce soit beaucoup trop, beaucoup trop vite, cette petite voix qui ne s’échappe jamais complètement de ton esprit malgré la certitude que tu éprouves face à tes sentiments pour Isaac et cette volonté dur comme faire de vouloir cette famille et cette vie avec lui. Ce sont les hormones sans doute, la fatigue et les différents aléas de la grossesse qui te joue des tours, et si tu pourrais sans doute partager tout ça avec Swann que tu n’as vu que trop rarement dans les derniers mois, tu te contentes pourtant de hocher vaguement la tête, en signe d’approbation. « C’est le moins qu’on puisse dire. » Et il y en avait, des choses à dire. Pas seulement sur ta grossesse toutefois et ça, l’anglais le réaliserait bien assez vite. « C’est normal de pas être constamment en contact. » C’est vrai. Le temps passe, les vies se remplissent, les semaines se transforment en mois et tout file si vite que ça prend parfois un pas de recul pour réaliser que ça fait trop longtemps depuis la dernière fois que tu as pris le temps de t’asseoir avec ceux qui te sont chers, Swann et Rory se trouvant bien évidemment en haute position sur cette liste. « J’aimerais pouvoir dire que les choses vont se calmer bientôt, mais j’ai l’impression que ce sera plutôt le contraire. » De ton côté du moins, comme tu ignores encore tous des plans qui remplissent les agendas de tes amis dans les mois à venir, bien que tu sois très curieuse d’en apprendre autant sur le futur que sur tout ce que tu as pu manquer récemment.

La courte interaction entre Swann et Jude ne manque pas de te faire sourire, mais impatient, le petit garçon s’anime dès le moment que tu lui proposes d’aller jouer dans l’aire de jeux, ce qui te laisse donc tout le loisir de rattraper le temps perdu avec ton ami. « C’est pas qu’une impression mais je crois bien que c’est réciproque. » Tu échappes un léger rire. C’était l’évidence même qu’il y avait eu beaucoup de changement dans ta vie depuis le début de l’année. « Il s’est blessé en début d’année. C’était assez impressionnant mais les médecins étaient rassurants. Par contre, ça a réveillé sa douleur au genou. » Ton rire s’arrête abruptement, remplacé plutôt par une grimace de sympathie, sincèrement désolée d’apprendre que non seulement le Craine avait été dans un accident quelconque, mais qu’en plus cela avait réveillé une vieille blessure qui avait déjà brisé l’un de ses rêves par le passé. « Qu’est-ce qui s’est passé? C’est rien de grave? » Ou du moins, rien de plus grave que cette vieille blessure qui lui fait de nouveau des misères? Tu as bien d’autres questions que tu voudrais poser, mais tu te dis que c’est sans doute mieux d’attendre d’avoir la chance de parler directement avec Rory plutôt que de bombarder Swann. « Y’a eu des hauts et des bas. » Et avant même que tu n’aies le temps de lui demander si ça s’est placé désormais, il semble pressentir ta prochaine question puisqu’il ajoute rapidement : « Mais tout va mieux maintenant. On était en Indonésie la semaine dernière encore. » « Oh wow. Pour une raison en particulier, ou une simple envie de voyager? » Dans tous les cas, tu ne pouvais qu’espérer que cela leur avait permis de mettre les bas derrière pour se concentrer pleinement sur les hauts et réellement profiter de la présence de l’autre. « On va bien. Tout va bien. » « Je suis vraiment contente de l’entendre. » Ils méritaient d’être heureux ensemble, surtout vu tous les détours que cela avait pris pour qu’ils se retrouvent enfin et tu espérais sincèrement que les bas, peu importe de quoi ils étaient composés, n’étaient désormais qu’une histoire du passé.

« Et je pourrais honnêtement en parler pendant longtemps encore, mais toi et moi on sait que je ne vais pas résister à l’envie de t’en demander un peu plus sur Jude. » Tu ne pouvais pas le blâmer après tout. Toi aussi tu serais curieuse de l’apparition soudaine d’un enfant de trois ans dans la vie de l’un de tes proches. « Je sais pas si tu as connu Lucy, l’ex-fiancée d’Isaac? » Tu te souviens – très vaguement – d’une conversation que tu as eu avec Swann il y a de cela presque un an sans doute, où tu avais appris à ta plus grande surprise que l’anglais connaissait l’homme que tu venais à peine de commencer à fréquenter à l’époque. Tu ne te souviens toutefois pas si des détails ont été échangé à ce sujet, si leur amitié datait du temps qu’Isy était avec Lucy, ou après alors la meilleure façon d’en avoir le cœur net est de lui demander directement. « Ils se sont séparés il y a presque cinq ans de ça je crois. Et elle n’a jamais dit à Isy qu’elle était enceinte de lui. » C’est un peu plus compliqué que ça, mais puisque cette histoire ne t’appartient pas, tu préfères en venir à l’essentiel : l’apparition soudaine de Jude et sa présence dans ta vie désormais. « On est tombé sur elle par hasard en début d’année. Elle s’est acheté une maison pas loin de chez mes parents, à Torquay. » De tous les endroits en Australie où elle aurait pu s’installer, le hasard avait drôlement fait les choses sur ce coup-là. « C’était un choc d’abord, mais si tu connais Isy tu seras pas surpris de savoir qu’il a tenu à faire valoir sa paternité et qu’il cherche à s’impliquer autant que possible dans la vie de Jude. La distance complique un peu les choses, mais ils essayent de faire une garde aussi partagée que possible. » Entre deux vols d’avion, beaucoup d’arrangements de dernière minute et une adaptation des plus compliquée.

Bien sûr qu’il connaissait la réponse à sa question avant même de l’entendre de la voix de Penny. Elle est rayonnante et il n’a aucun doute lorsqu’elle lui dit aller bien: c’est évident que c’est le cas. « C’est le moins qu’on puisse dire. » Il sourit en retour, heureux de l’entendre. Elle n’avait pas prévu de devenir mère aussi rapidement mais elle accueille cette nouvelle avec joie, ce qui est le plus important aux yeux de l’anglais. Ils auront une belle famille, tous les trois, et c’est définitivement ce qu’ils méritent. Un jour, peut-être, la famille de Penny et la sienne, qu’il aura fondée avec Rory, pourront se retrouver autour d’une grande table, là où les enfants joueront d’un rien et se feront gronder parce qu’ils refuseront de manger tout ce qui ne ressemble pas à des frites et des hamburgers. Pour l’heure, néanmoins, il en est encore au poids de la rassurer sur l’absence de contacts permanents entre eux, n’y voyant pas là un problème. Aussi, il sait très bien qu’elle était l’amie de Rory bien avant d’être la sienne, ce qui explique à bien des niveaux qu’ils se parlent un peu moins. « J’aimerais pouvoir dire que les choses vont se calmer bientôt, mais j’ai l’impression que ce sera plutôt le contraire. » Avec la naissance à venir de son enfant, il ne doute pas une seule seconde des mots de Penny. Elle aura un quotidien plus chargé que jamais, quand bien même cela n’aura rien à voir avec les tournages interminables à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit. Et pour autant, cela ne semble pas être ce qui la gêne. “Tu sais bien que Rory comme moi, on serait heureux de t’aider, pour quoi que ce soit.” Et surtout si cela implique de garder l’enfant alors qu’elle doit se rendre à un rendez-vous, ou simplement pour prendre un peu de temps pour elle ou son couple. Peu importe la raison, à vrai dire, et peu importe la forme même du service rendu: elle compte beaucoup à ses yeux et sans doute plus encore à ceux de Rory, alors ils seraient les premiers heureux à l’idée de pouvoir lui retirer un poids des épaules si jamais elle en ressent le besoin. Pour avancer de tels mots, il n’a pas besoin de recueillir l’aval de Rory avant ça, connaissant bien assez son petit-ami pour anticiper ses pensées.

De façon brève mais ô combien spontanée, c’est finalement au jeune garçon que Swann dédie toute son attention, se baissant à son niveau pour le saluer sans avoir à forcer un seul instant l’immense sourire sur ses lèvres. Face à toute l’énergie dont semble être doté ce dernier, il n’est bien sûr pas gêné de le voir courir tout aussi rapidement ou presque en direction de l’aire de jeux. Rien qui ne se fasse sous le regard tendre et avisé de Penny autant que de Swann. Pourtant, c’est sur Rory qu’elle l’interroge d’abord, raison pour laquelle l’anglais prend le temps de répondre et de peser ses mots avant de tenter d’en savoir plus sur le jeune garçon qui l’accompagne. « Qu’est-ce qui s’est passé? C’est rien de grave? » - “Il a fait une chute pendant une sortie en montagne. Il a gagné quelques semaines d’immobilisation. Maintenant, il peut marcher sans béquilles.” Il ne dira pas frontalement que oui, c’était grave, mais il n’en pense pas moins pour autant. Il se souvient encore trop du bruit de son corps heurtant le sol pour la regarder les yeux dans les yeux et lui dire que ce n’était rien. Il se souvient encore un peu trop de toutes les idées noires lui ayant traversé l’esprit à ce moment bien précis pour avancer un tel mensonge. C’était grave, et il a de la chance de s’en être sorti, même si cela lui a valu d’horribles semaines et autres mois de douleur ensuite. Il est fort, Rory, il s’en est sorti admirablement bien. Preuve en est, ils ont pu récemment profiter de leur escapade en Indonésie pour simplement profiter d’une pause loin de Brisbane et de toute son agitation, à deux. « Oh wow. Pour une raison en particulier, ou une simple envie de voyager? » Pour toutes les raisons du monde et aucune à la fois, à vrai dire. “Donna a proposé l’idée et on avait pas en tête de refuser.” L’agente de Rory est la mieux placée pour savoir quand est-ce qu’il a besoin d’une pause et elle ne rate jamais une occasion de le lui dire à sa façon, raison pour laquelle Swann a à son tour sauté sur l’occasion pour accepter de partir à ses côtés pendant quelques jours et ne faire absolument rien d’autre que de profiter des plages de sable fin et du room service de leur hôtel. Tout ça pour qu’il puisse aujourd’hui statuer qu’ils vont bien et que tout va bien, sans que cela ne comporte la moindre once de mensonge. Plus que jamais, ils sont heureux.

Dans cette lancée, il se permet donc enfin de poser des questions sur le jeune garçon désormais occupé près du toboggan, lequel répond au prénom de Jude puisque c’est ainsi qu’elle le lui a présenté. « Je sais pas si tu as connu Lucy, l’ex-fiancée d’Isaac? » Après un court instant de réflexion, il hoche la tête. Il ne l’a connu que brièvement, leur couple s’étant dissous au moment de l’arrivée de Swann au sein du groupe d’amis, mais il la connaît au moins de nom. Simplement, il n’a rien à dire sur elle, parce qu’il n’en pense pas davantage non plus. Surtout, il peine à voir le lien entre les deux, quand bien même son regard reste posé sur la silhouette de Jude. « Ils se sont séparés il y a presque cinq ans de ça je crois. Et elle n’a jamais dit à Isy qu’elle était enceinte de lui. » Et cette fois-ci, il ne sait faire autre chose que de rapidement remonter son regard dans celui de Penny, ses yeux agrandis par la surprise à laquelle il était bien loin de s’attendre. En effet, le prénom de Lucy n’avait jamais été associé à celui d’un enfant, ou même d’une grossesse. « On est tombé sur elle par hasard en début d’année. Elle s’est acheté une maison pas loin de chez mes parents, à Torquay. » Il écoute en silence, ne pouvant pleinement comprendre un tel agissement. S’il était père, il aurait aimé le savoir. Pourtant, en retour, il ne peut que se douter de toute la pression que cela impose sur les épaules de la femme en question, raison pour laquelle il se garde bien de tout commentaire et se contente de serrer les dents, lui même aussi quelque peu perdu. Ainsi, Isaac a non seulement un enfant mais aussi il vient d’arriver dans sa vie sans crier gare. « C’était un choc d’abord, mais si tu connais Isy tu seras pas surpris de savoir qu’il a tenu à faire valoir sa paternité et qu’il cherche à s’impliquer autant que possible dans la vie de Jude. La distance complique un peu les choses, mais ils essayent de faire une garde aussi partagée que possible. » Swann esquisse un sourire touché. Bien sûr qu’Isaac a tenu à faire partie de la vie de cet enfant ; il n’aurait pas été Isy sinon. Parfois, il regrette d’avoir perdu contact avec lui. “Et toi ? Tu le prends comment ?” Elle lui a donné la position d’Isaac sur la question, mais pas le sien. Pourtant, cela la concerne tout autant ou presque, surtout alors qu’elle semble à son tour faire partie de la vie du garçon, à en juger par l’interraction que Swann a pu avoir avec. “Il va bien, Isy ?” Et tous deux savent à quel point cette question est sincère et emplie de doutes. Isaac est un colosse aux pieds d’argile, lui aussi, et il aurait tous les droits du monde d’être quelque peu chamboulé et déboussolé par une annonce aussi cruciale et immense que celle d’une paternité surprise, surtout plusieurs années après la naissance du garçon ? “Jude a l’air adorable. Il lui ressemble beaucoup.”

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PENNY STRINGER & @SWANN BUCHANAN

Il n’y avait rien comme les rencontres espacées avec les amis proches pour te faire réaliser à quel point le temps pouvait vite filer, sans même que tu n’aies le temps de demander ton dû. Bien sûr, tu étais consciente que les projets se multipliaient d’un côté comme de l’autre, que le quotidien prenait une forme bien moins sociale avec les années alors que les vies de famille elles se formaient peu à peu, les relations toujours un peu plus sérieuses, et puis les enfants qui se rajoutaient inévitablement dans le lot, prêt ou non. Mais malgré les mois qui avaient filé depuis ton dernier tête-à-tête avec Swann, tu avais cette impression agréable que peu de temps avait passé, qu’il vous était aisé de reprendre exactement là où vous aviez arrêté la dernière fois et tu réalisais pleinement à quel point l’anglais avait su se faire une place dans ta vie dans les dernières années, au même titre que Rory qui demeurerait toujours l’un de tes meilleurs amis. « Tu sais bien que Rory comme moi, on serait heureux de t’aider pour quoi que ce soit. » Tu n’en doutais pas un seul instant et tu ne doutais pas non plus que tu serais reconnaissante pour toute l’aide que tu pourrais recevoir d’ici quelques mois, quand ta fille vous aura rejoint et que tu accumuleras les nuits sans sommeil pour des raisons bien différentes que celles des tournages qui n’en finissent plus et des soirées glam à promouvoir x ou y projet. Ta vie s’apprêtait à prendre un très grand tournant et avoir les garçons derrière toi ne serait pas un luxe dont tu voulais te passer, bien au contraire. Surtout maintenant que Jude était dans le décor et qu’il prenait de plus en plus de place dans vos quotidiens, plus encore que ce qui avait été décidé à la base, avec sa mère qui semblait trouver toujours de nouveaux prétextes pour allonger les voyages de Jude à Brisbane, ou alors le ramener bien des jours avant la date prévue. « J’espère que vous êtes prêts à sortir vos meilleurs skills de babysitters. » que tu lances avec un sourire, connaissant déjà l’affection de l’un et de l’autre pour les enfants, chose que tu ne manquas pas de remarquer à nouveau lorsque Swann posa toute son attention sur le petit blond à tes côtés.

Jude désormais distrait dans les modules de jeu, tu viens aux nouvelles autant de Swann que de Rory, surprise néanmoins d’apprendre pour la mauvaise chute de ce dernier. « Il a fait une chute pendant une sortie en montagne. Il a gagné quelques semaines d’immobilisation. Maintenant, il peut marcher sans béquilles. » Si tu as l’impression que Swann se contente de t’énumérer des faits, tu devines que l’accident en question avait été plutôt grave, assez sans doute pour que les projets en cours de l’acteur soit mis à mal par cette immobilisation temporaire et les douleurs qui ont été engendré ensuite. « Je suis contente d’apprendre que ça va mieux aujourd’hui. » À défaut d’apprendre qu’il soit passé au travers de tout ça, tu pouvais au moins te réjouir d’apprendre que la réhabilitation se faisait bien et tu ne doutais pas que l’anglais faisait tout en son pouvoir pour rendre le processus aussi rapide et agréable que possible. Et puis si les deux hommes avaient été en mesure de profiter d’un voyage en Indonésie, c’est que Rory devait pouvoir bouger un peu plus à son aise qu’il y a quelques mois. « Donna a proposé l’idée et on avait pas en tête de refuser. » « La pause a dû vous faire du bien à tous les deux. » Loin de ce début d’année qui semblait avoir été des plus rocambolesques autant pour un que pour l’autre. « Vous avez d’autres destinations en tête pour le reste de l’année ou des projets différents? » que tu demandes, curieuse, voulant prendre un peu d’avance cette fois avant que la vie ne vous rattrape une fois de plus et laisse trop de temps filer entre maintenant et la prochaine fois. Moins longtemps cette fois, tu osais espérer du moins.

Le vent se doit évidemment de tourner alors que c’est autour de Swann de se faire curieux sur les derniers mois, surtout sur ce petit garçon qui ne cesse de vous envoyer la main à chaque fois qu’il descend le long de la glissade. L’anglais répond d’un léger signe de la tête lorsque tu mentionnes l’ex-fiancée d’Isaac, témoignant ainsi du fait qu’il sait vaguement de qui il s’agit, sans pour autant apporter le moindre commentaire derechef. Tu plonges donc tête première dans la situation, qui te semble toujours aussi folle peu importe le nombre de fois où tu l’expliques à ton entourage. Tu parles de ton amoureux, du choc que ça a été et de l’adaptation qui s’en est suivi, jugeant que ton propre ressenti dans tout ça ne constitue pas le nœud de l’histoire, chose qui ne passe pas inaperçu devant Swann, évidemment. « Et toi? Tu le prends comment? » Tu hausses les épaules. Le choc était passé maintenant, les mois avaient filé et si tu avais trouvé ça difficile sur le moment de mettre ta vie en pause pendant quelques mois pour aider Isaac à se faire une place grandement méritée dans la vie de son fils, tu savais pertinemment que tu le referais cent fois pour voir le bonheur prendre place sur les traits du Jensen chaque fois que Jude est dans les parages. « Aussi bien que possible, j’imagine. » Ce serait se voiler la face que de croire que ça n’avait pas changé les plans, ou que la proximité de Lucy dans vos vies désormais n’avait pas quelque chose de particulièrement déstabilisant. « Ça a fait beaucoup de choses en même temps, entre la grossesse imprévue et le garçon de trois ans qui débarque du jour au lendemain. C’est pas exactement comme ça que j’imaginais mon quotidien il y a à peine un an de ça. » que tu lui avoues, capable d’en rire désormais. Tu n’avais aucun regret, tu adorais Jude autant que tu aimais cette petite fille qui ne cessait de faire des pirouettes dans ton ventre à toute heure du jour et de la nuit, mais ce n’était pas le plan et ça te prendrait sans doute encore quelques temps avant de pouvoir affirmer haut et fort que tu étais complètement comblée par cette vie à des années lumières de celle que tu vivais il y a encore quelques mois à peine. « Il va bien, Isy? » Tu connais assez Swann pour entendre l’inquiétude dans le fond de sa voix. Il connaît le Jensen après tout. « Il ne veut rien laisser paraître, mais je sais que ça l’a largement secoué. » Avec raison, bien évidemment. Tu as fait tout ton possible pour être présente, pour l’épauler, pour braver cette tempête à ses côtés sans jamais lui donner la moindre raison de douter de toi, lui rappelant encore et encore que cette décision prise par Lucy ne parlait pas de son caractère à lui, mais plutôt de celui de la Ersley, qui avait fait preuve d’un égoïsme sans nom en le privant de son fils aussi longtemps. « Mais je pense que depuis qu’on est revenus à Brisbane à temps plein et que Jude passe beaucoup de temps avec nous, ça va mieux. Et puis avec l’accouchement qui approche, c’est important pour moi que Jude se sente aussi à l’aise que possible chez nous, puisqu’on s’apprête encore à chambouler son quotidien. » Le garçon qui n’avait connu qu’une vie avec sa mère pendant des années, se retrouvait non seulement avec un papa, mais bientôt une petite sœur en plus. C’était une transition difficile dans les meilleures circonstances alors évidemment que tu mettais tout en place pour que Jude sente qu’il a bel et bien sa place au sein de votre maison. « Jude a l’air adorable. Il lui ressemble beaucoup. » « Je trouve aussi. » que tu commentes, ton regard toujours posé sur le petit garçon. « C’est un petit garçon brillant et attentionné. Exactement à l’image de son père. » que tu ajoutes, un léger rire dans la voix. « Parfois j’ai peur de pas savoir m’y prendre avec lui, mais il a plutôt l’air de m’apprécier. » Tu cherchais encore ta place dans sa vie, constamment mitigée entre l’envie de t’en occuper comme s’il était tien et le besoin de maintenir une certaine distance puisque la réalité demeurait : tu n’étais pas sa mère.

« J’espère que vous êtes prêts à sortir vos meilleurs skills de babysitters. » Un sourire en seule guise de réponse, il lui soutient une fois de plus qu’ils sont prêts à affronter cette épreuve, d’ailleurs bien plus heureux à cette idée que quoi que ce soit d’autre. La vue de Jude s’amusant comme un petit fou dans une simple aire de jeu suffit à le conforter un peu plus dans cette idée, sans qu’il n’y ait pour autant de véritable raison à cela, si ce n’est son éternelle envie de devenir père à son tour. Pour l’heure, il n’a aucun mal à se réjouir que bon nombre de ses proches sautent un à un le pas de la vie de parents, tous avec brio.

Ce dont il se réjouit évidemment bien moins, c’est de faire part à Penny de l’accident de Rory qui aurait pu lui coûter la vie, sans que ce ne soit Swann qui exagère et imagine déjà le pire. Il essaye de ne pas trop y penser, éternellement reconnaissant de toujours avoir le brun à ses côtés et de pouvoir compter sur lui. « Je suis contente d’apprendre que ça va mieux aujourd’hui. » Il hoche la tête, ne voulant effectivement se concentrer que sur cette partie-là de l’histoire qui, à défaut d’être réjouissante, n’est au moins pas totalement dévastatrice pour lui. Rory va mieux aujourd’hui et c’est tout ce qui compte, le passé étant justement voué à rester le passé et surtout à ne jamais se reproduire. « La pause a dû vous faire du bien à tous les deux. » Un sourire un brin plus heureux se dessine désormais sur son visage de porcelaine. “Le pays est magnifique.” La plage, surtout, puisque c’est là-bas qu’ils ont passé la majorité de leur temps, quand ils daignaient sortir de leur chambre et de l’hôtel. Un jour, ils y retourneront peut-être dans l’optique de découvrir davantage cet endroit. « Vous avez d’autres destinations en tête pour le reste de l’année ou des projets différents? » Après une courte seconde de réflexion, il acte la négation, tournant sa tête de droite à gauche. “Non, pas vraiment. Il va reprendre les tournages bientôt et puisque je vais travailler sur les plateaux moi aussi, j’imagine qu’on verra au jour le jour.” Ils profiteront des différentes destinations quand ni l’un ni l’autre ne travaillera, peut-être. Il n’en sait trop rien, à vrai dire, n’ayant prévu ce plan que pour travailler auprès de Rory et ne plus avoir à vivre éloignés, ce qui leur a coûté leur relation de couple une première fois déjà. Il aimerait faire le voyage jusqu’à Londres pour le présenter à sa mère, un jour, mais encore une fois c’est une idée que Swann garde soigneusement dans un coin de sa tête sans avoir la moindre envie de changer leur quotidien en la lui proposant. Ils sont heureux tels qu’ils sont et il ne veut pas modifier leur équilibre d’une façon ou d’une autre. “Tu as prévu quelque chose avec Isy ? Quand le petit sera là, bien sûr.” Puisque dans l’immédiat, il ne peut que se douter d’à quel point les médecins déconseillent le moindre déplacement en avion à la jeune femme, cela ne l’empêche pas de lui retourner la question avec un intérêt non feint.

Au fur et à mesure que Penny relate l’histoire de jeune garçon sous leurs yeux et qu’elle met l’emphase sur la relation qu’il entretient avec Isaac - son père, et donc à juste titre -, il n’arrive pourtant à penser qu’à elle, à ce qu’elle peut en penser, à la façon dont elle arrive ou non à gérer la situation. L’arrivée d’un enfant surprise dans sa vie ne peut décemment pas être prise à la légère et c’est pour son amie qu’il s’inquiète le plus, ses liens avec Isaac ayant été réduits il y a longtemps. « Aussi bien que possible, j’imagine. » Patient, son regard relevé dans le sien, il attend la suite des explications et de ce qu’elle voudrait bien lui dire de son ressenti sur la situation actuelle. « Ça a fait beaucoup de choses en même temps, entre la grossesse imprévue et le garçon de trois ans qui débarque du jour au lendemain. C’est pas exactement comme ça que j’imaginais mon quotidien il y a à peine un an de ça. » Il sourit faiblement et bien qu’il ne vit évidemment rien de similaire, il ne peut que comprendre son ressenti sur la situation et l’aspect nouveau autant qu’imprévu ; improbable aussi sans nul doute. De ça, pourtant, il n’a pas douté un seul instant, mais il se retrouve quelque peu soulagé de l’entendre dire qu’elle arrive à gérer la situation sans trop de mal, ce qui n’est pas une évidence qu’il aurait pu statuer aussi facilement. Finalement, après avoir été rassuré quant à l’état d’esprit de Penny, c’est à propos d’Isaac qu’il prend le temps de l’interroger, lui qui a découvert sa paternité avec des années de retard. « Il ne veut rien laisser paraître, mais je sais que ça l’a largement secoué. » Plus sérieux, plus attristé aussi, Swann hoche la tête en resserrant les dents. Pourtant, personne ne pourrait le juger pour une telle chose et il connaît bien assez Isaac pour connaître sa force de caractère. Il prendra le temps dont il a besoin pour ça, mais il s’en remettra. Plus que personne, il est né pour être père et la seule chose que l’anglais peut regretter, c’est que tout ne se soit pas passé le plus simplement qui soit. « Mais je pense que depuis qu’on est revenus à Brisbane à temps plein et que Jude passe beaucoup de temps avec nous, ça va mieux. Et puis avec l’accouchement qui approche, c’est important pour moi que Jude se sente aussi à l’aise que possible chez nous, puisqu’on s’apprête encore à chambouler son quotidien. » Et nul doute que son quotidien a déjà été chamboulé bien plus que de raison, et sans qu’il ne l’ait demandé, durant les derniers mois déjà écoulés. Penny a la voix d’une mère, elle pense comme tel. Cette simple idée suffit à faire naître un sourire sur le visage de l’anglais, de plus en plus touché par l’évidence qu’elle sera effectivement mère dans les semaines à venir et que tout n’est pas qu’une simple idée, un projet pour plus tard. Tout ce qu’il espère, c’est que cette nouveauté dans sa vie ne sera pas un frein à sa carrière qu’elle semble tant chérir. “Il est très bien tombé.” Il a la chance de pouvoir compter sur Isaac autant que Penny, ce qui atténue très largement la capacité de Swann à compatir pour lui: sa vie n’est pas idéale, loin d’être facile, mais maintenant plus que jamais il est un gamin très bien entouré dont tout le monde prendra soin.

« C’est un petit garçon brillant et attentionné. Exactement à l’image de son père. » Son regard se dégage en direction de la jeune femme, plus amoureuse et sans doute aussi plus heureuse que jamais. Elle mérite de l’être. « Parfois j’ai peur de pas savoir m’y prendre avec lui, mais il a plutôt l’air de m’apprécier. » - “Si je n’étais pas certain de ne pas t’avoir vu avec lui une seule fois au cours des dernières années, j’aurais pensé qu’il était ton fils.” Leur alchimie est aussi évidente que l’est leur entente et, pour cette raison, il ne pourrait pas douter un seul instant que cet enfant n’est pas le sien. “Tu seras une bonne mère, tu le sais pas vrai ?” Il reprend donc sans davantage de transition, son sourire se voulant plus rassurant que jamais. Déjà, il est certain qu’elle doute de sa capacité à être mère et, plus que jamais, il veut la rassurer à ce sujet, surtout alors qu’elle n’a aucune raison de déjà laisser pencher la balance du mauvais côté. “Jude pourra déjà jouer au grand frère.” Swann annonce, un peu plus songeur cette fois, son regard à nouveau posé sur le jeune garçon en question. “Vous savez si ça sera un garçon ou une fille ? Ou vous gardez la surprise ? Ou le secret, oui, peut-être, d’accord.” Il ne peut pas s’empêcher de demander, trop curieux, trop impatient de connaître cet enfant encore protégé dans son ventre.

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« Le pays est magnifique. » Tu n’en doutes pas un seul instant. Tu n’as pas besoin d’avoir les paysages de l’Indonésie pour savoir que les deux hommes en ont bien profité, surtout après ce début d’année qui semble avoir été bien plus compliqué que prévu, surtout pour Rory. Les plans pour le reste de l’année semblent être encore indécis, lorsque Swann répond en secouant légèrement la tête de gauche à droite. « Non, pas vraiment. Il va reprendre les tournages bientôt et puisque je vais travailler sur les plateaux moi aussi, j’imagine qu’on verra au jour le jour. » « Tu vas travailler sur les plateaux? » que tu répètes, sous forme de question toutefois, n’ayant pas réalisé qu’il ne travaillait plus à la clinique. Ou peut-être est-ce le cas, mais qu’il comptait seulement suivre Rory le temps d’un tournage bien précis? À défaut de ne pas avoir les réponses à tes questions, tu lui laissais la chance de remplir les trous de ce que tu avais potentiellement manqué dans les derniers mois.  « Tu as prévu quelque chose avec Isy? Quand le petit sera là, bien sûr. » « Le moins de plans qu’on aura, le mieux ce sera. » que tu réponds instantanément dans un rire, mais avec une grande honnêteté. Autant tu trouvais votre idylle particulière de part ces nombreuses montagnes russes et ces évènements toujours plus surprenants les uns des autres, tu en étais au point où tu ne serais pas contre l’idée d’un peu de normalité, d’un brin de routine, une fois que le bébé serait là et que l’horaire avec Jude serait officiellement fixé. « J’ai juste besoin d’un peu de calme, après une première année haute en couleurs. » que tu lui expliques d’abord, avant de te plonger avec un peu plus de détails dans toute l’histoire rocambolesque entourant l’arrivée de Jude dans vos vies. Tu t’exprimes maladroitement sur ton ressenti, et puis sur cette inquiétude que tu portes au sujet de ton amoureux, qui tente de garder la tête haute dans toute cette situation, même si tu le sais plus fragile suite à tout ça, plus qu’il ne voudrait l’admettre. Swann écoute attentivement, compatissant et respectueux, comme il sait si bien l’être et à défaut d’avoir une solution miracle à te proposer, tu te sens néanmoins un peu plus légère d’avoir pu partager tout cela avec une personne de confiance. « Il est très bien tombé. » que t’assures néanmoins l’anglais alors que tu crains perturber une fois de plus le petit garçon avec l’arrivée imminente de sa petite sœur. C’est un merci soufflé que tu lui offres, alors que ton regard se perd sur Jude qui continue de s’amuser d’un rien dans les modules de jeux.

« Si je n’étais pas certain de ne pas t’avoir vu avec lui une seule fois au cours des dernières années, j’aurais pensé qu’il était ton fils. » Ton attention se retourne vivement vers Swann, surprise par les mots du blond. « C’est vrai? » Ça te rassure autant que ça t’effraie de l’entendre, toi qui es éternellement sur ce fil mince à chercher la balance entre être une bonne et positive influence dans son univers, sans toutefois chercher à remplir le rôle de mère, puisqu’il en a déjà une. « Je veux en faire assez, mais pas trop, tu comprends? » C’était un rôle particulier, qu’être la partenaire de ce papa nouvellement retrouvé, celle qui donnerait imminent naissance à celle que Jude appelait déjà sa petite sœur. Jamais tu ne t’étais imaginée devenir mère avant tes trente ans, alors le rôle de belle-mère lui, t’était encore bien plus inconnu et inusité et c’est avec beaucoup d’hésitation et de crainte que tu avançais dans un cheminement que tu espérais être le meilleur, autant pour Jude que pour toi. « Tu seras une bonne mère, tu le sais pas vrai? » Tu échappes un léger soupir, suivi d’un petit rire qui témoigne grandement de ta nervosité face à cette simple idée. « Je l’espère vraiment. C’est arrivé si vite que parfois, j’ai peur de manquer de temps, de pas pouvoir me faire complètement à l’idée avant l’arrivée du bébé. » C’était stupide sans doute, puisque tu étais parfaitement conscience que tu étais enceinte, comme tu savais pertinemment que dans moins de deux mois, elle serait là, dans vos bras, à demander toute votre attention. Tu avais eu les neuf mois, comme toutes les autres mères, pour t’y faire, pour te l’imaginer et pourtant, encore aujourd’hui, ça pouvait te sembler complètement irréel. « T’aimerais ça toi, devenir père? » que tu demandes, un peu (beaucoup) par curiosité, mais aussi pour changer le sujet, cette panique que tu ne savais pas toujours gérer montant peu à peu. « Jude pourra déjà jouer au grand frère. » Tu hoches la tête avec un grand sourire cette fois, le rôle tenant déjà très à cœur au petit garçon qui chérissait avec grande attention ton ventre arrondi. « Vous savez si ce sera un garçon ou une fille? Ou vous gardez la surprise? Ou le secret, oui, peut-être, d’accord. » « Rien de tout ça. » que tu le rassures rapidement. « Il y a eu assez de surprises et de secrets comme ça dans les derniers mois. » que tu commentes une fois de plus, comme si tu avais besoin de bien spécifier à quel point tu avais été submergée par tous ces changements. « On attend une petite fille. » La panique redescend légèrement alors que tu la sens donner quelques coups, comme si elle savait besoin que tu avais besoin de la sentir pour ne pas te laisser complètement submergée par cette peur de ne pas être à la hauteur pour elle. « On a pas encore choisi de prénom. On attend de la voir. Mais on a déjà une petite liste de préférences. » que tu précises avant même qu’il ne demande, connaissant la curiosité de l’anglais. « Tu veux la sentir? Elle joue au football là-dedans. » que tu ajoutes dans un rire, attrapant l’une des mains de Swann pour venir la placer sur le dessus de ton ventre, là où elle ne tarda pas à répondre au toucher d’un coup de pied très déterminé.

« Tu vas travailler sur les plateaux? » Il esquisse un sourire, lui-même se rendant encore peu compte de la réalité des choses. Mais oui, dans la finalité, lui aussi va travailler sur les plateaux, sous une forme bien différente. “J’ai pas envie de reproduire les mêmes erreurs.” Swann souffle dans un sourire moins poussé, n’ayant aucun mal à croire que Penny saura ce dont il parle. A ses yeux, pourtant, il semblait impensable de donner une nouvelle chance à leur couple sans faire les efforts allant avec, ce qui signifie faire en sorte de ne pas passer à nouveau de nombreux jours et semaines éloignés l’un de l’autre. Du reste, il n’en sait rien et ne veut pas prévoir avec précision un avenir à qui il veut laisser toutes les chances de le surprendre, dans le bon sens du terme. Il continue de croire que le pire est derrière eux et qu’il ne peut se passer que de bonnes choses pour eux, leur couple, leur entourage, leurs familles. Et il a envie de croire qu’il en est de même pour Penny et Isaac, eux aussi passés par des moments difficiles. « Le moins de plans qu’on aura, le mieux ce sera. » Elle en rigole, il en sourit. Ils n’ont aucun mal à se comprendre sur ce point, alors, et Swann ne ressent pas le besoin de la questionner davantage sur le sujet. Il comprend. « J’ai juste besoin d’un peu de calme, après une première année haute en couleurs. » Et ça aussi, il comprend sans le moindre mal, surtout alors qu’elle prend le temps de lui expliquer l’arrivée nouvelle de Jude dans leur vie, un véritable chamboulement dont il ne sous-estime pas les conséquences sur chaque membre de leur nouvelle famille. Après un nouveau regard porté sur le garçon plein d’énergie et vraisemblablement aux anges, l’anglais ne doute pas un seul instant qu’il est bien tombé dans cette famille haute en couleurs mais surtout ayant de l’amour à revendre. C’est le plus important pour un enfant, surtout alors que Penny semble l’aimer comme son propre fils, sans aucune distinction, et qu’il n’a aucun mal à émettre l’hypothèse qu’Isaac en pense tout autant.

« Je veux en faire assez, mais pas trop, tu comprends? » - “Je comprends, oui.” Il pose une main compatissante contre son épaule. Ce n’est pas parce qu’il n’a pas vécu pareille situation qu’il n’arrive pas à se montrer empathique et à se mettre dans sa peau, à elle qui doit gérer de front sa grossesse autant que l’arrivée soudaine d’un enfant qui n’est pas génétiquement le sien. Elle ne sera jamais sa mère, elle ne pourra jamais pleinement le considérer comme son fils, mais cela ne l’empêche pas de répondre à tous ses besoins, notamment ceux affectifs, et c’est tout ce qui importe. “Tu fais un très bon boulot.” Il souligne une fois de plus ses qualités de mère. Elle semble née pour ça, et c’est un avis plutôt objectif qu’il essaye de poser sur la question. Sa nervosité est naturelle, elle n’est en rien une honte ou une preuve de son manque de qualification (ou Dieu sait quoi) sur la question. « T’aimerais ça toi, devenir père? » La question le prend de court mais ce serait mentir que de dire qu’il n’y a pas pensé des centaines de fois déjà. Son regard marque l’étonnement mais il se reprend bien vite, assuré de sa réponse. S’il baisse les yeux, ce n’est que par besoin de ne pas rêver de trop de cette chose dont il ne peut être assuré, surtout dans sa condition et celle de son couple. “Oui. Beaucoup.” Il souffle, un sourire au coin des lèvres, son esprit déjà occupé à imaginer la maison qu’il aura avec Rory, animée par des enfants au nombre de plusieurs, sans pour autant pouvoir spécifier combien. “Rory aussi, si tu te poses la question.” Parce que c’est une décision à prendre à eux, même dans leur couple qui comprendra deux pères, le moment venu. Ses joues semblent doucement chauffer, preuve qu’elles se teinte de rose. “Mais pas pour tout de suite. On a besoin de se retrouver et de prendre le temps, après… Après on verra.” Après, ils devront laisser leur avenir entre les mains de dossiers administratifs en tout genre et ce n’est en rien pour rassurer l’anglais qui ne veut pas en entendre parler, certain que personne ne voudra répondre favorablement à leur demande, pour des raisons évidentes. De cette peur, il ne veut même pas en parler à Rory, n’ayant aucune envie de la lui transmettre.

Après une question curieuse de la part de l’anglais, elle répond sans détour à sa demande, pour le plus grand plaisir du blond dont le regard s’illumine. « On attend une petite fille. » Jude pourra définitivement jouer au grand frère, alors. « On a pas encore choisi de prénom. On attend de la voir. Mais on a déjà une petite liste de préférences. » - “Dont Diana, Elizabeth et Victoria font partis, j’espère ?” Il reprend dans un sourire amusé, ne voulant évidemment pas imposer son avis sur la question et, surtout, n’ayant aucun doute sur la capacité des parents à choisir un parfait prénom pour leur future petite fille. “J’ai toujours imaginé Isaac papa d’une fille. Va savoir pourquoi.” Il ne remet pas en doute sa capacité à être un bon père pour Jude, là n’est pas la question, mais il sait qu’il sera très doué pour soigner les tresses de sa fille et les nouer avec grâce, juste avant de jouer au football australien avec elle. Il sera un bon père, tout court ; mais ça il l’a déjà dit. “Vous serez heureux, tous les quatre.” C’est une affirmation, une demande, un espoir.

Sa main prise en otage par Penny, elle se retrouve sur le ventre de la jeune femme avant même qu’il ne s’en rende compte. « Tu veux la sentir? Elle joue au football là-dedans. » Sa bouche dessine un ‘o’ étonné, lui qui ne sait soudainement plus quoi dire et dont la main reste posée à plat contre son ventre, prenant grand soin de ne pas appuyer pour autant. “Ça te fait pas mal ?” L’anglais demande, soucieux bien qu’il connaisse déjà la réponse. “Elle est déjà pleine d’énergie, vous allez pas vous ennuyer.” Il souffle soudainement, amusé. Entre cette petite fille et la présence déjà quotidienne de Jude, ils auront effectivement de quoi faire. “Tu sais ce que tu vas faire, concernant ta carrière ?” Il demande, curieux, sans pour autant émettre le moindre jugement. Elle pourrait vouloir retrouver le devant des caméras comme se retirer définitivement qu’il n’en penserait pas davantage, Swann, simplement soucieux qu’elle fasse ce qui la rend heureuse.

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PENNY STRINGER & @SWANN BUCHANAN

« J’ai pas envie de reproduire les mêmes erreurs. » Tu esquisses un léger sourire. Tu ne pouvais t’imaginer combien la distance pouvait éventuellement peser, au sein d’un couple. Tu n’en avais eu qu’un bref aperçu au début de ta relation avec Isaac, et si tu ne savais pas du tout de quoi serait fait l’avenir pour toi, professionnellement parlant, tu appréhendais déjà le jour où il te faudrait laisser ta famille derrière au profit de tournage ici et là. Alors oui, évidemment que tu comprends de quoi Swann parle, autant que tu comprends cette décision que de travailler dans ce domaine qui lui permettra de suivre Rory, peu importe là où les projets peuvent l’emmener. « Tout ira mieux, cette fois. » que tu assures, même si évidemment, tu n’es pas dans le secret des Dieux. C’est seulement ce que tu as envie de croire, ce que tu vois aussi, quand le bonheur de Swann ne t’a jamais semblé aussi sincère que lorsque le prénom du Craine est évoqué, tout comme tu sais que l’inverse est tout aussi véridique.

Aborder le sujet de Jude te permet aussi de verbaliser cette crainte qui persiste, celle qui veut te faire croire que tu ne sauras jamais en mesure de réellement définir ton rôle dans la vie du garçon, que tu es éternellement vouée à n’être qu’un extra dans sa vie, potentiellement un morceau indésirable, quand bien même rien de ce qui se déroule présentement ne donne cette impression. Ce ne sont que des peurs, des scénarios qui se jouent dans ton esprit marqué par les hormones et la fatigue. « Je comprends, oui. » Tu soupires légèrement. Seul le temps te permettra de véritablement créer un lien avec Jude, et tu le sais. Tout comme tu sais qu’il t’apprécie déjà beaucoup et ne manque pas de te le faire savoir comme tout bon enfant de trois ans. « Tu fais un très bon boulot. » « Merci Swann. » Tu sais qu’il n’est pas obligé de te rassurer comme ça, mais ça te fait sincèrement du bien de l’entendre. « Oui. Beaucoup. » Ton sourire s’étire de l’entendre te confirmer qu’il aimerait devenir père. Tu l’imagines facilement dans ce rôle, lui qui sait toujours se montrer à l’écoute et empathique face à autrui, même dans des situations que plusieurs chercheraient à fuir. « Rory aussi, si tu te poses la question. » « Je doutais pas vraiment de la réponse. » que tu réponds dans un rire. Pour Swann non plus, en réalité. Les deux feront d’excellents pères, et peu importe la manière qu’ils choisiront pour fonder une famille, tu sais d’avance que tout enfant se retrouvant auprès d’eux sera très chanceux de tomber dans un foyer aussi lumineux et aimant que le leur. « Mais pas pour tout de suite. On a besoin de se retrouver et de prendre le temps, après… Après on verra. » Tu hoches doucement la tête. Tu n’étais certainement pas un modèle en terme de ‘prendre le temps’, mais tu pouvais facilement comprendre que la priorité n’était pas là, dans l’immédiat. « Vous le saurez, quand ce sera le temps. » Ce n’était pas quelque chose qui pourrait les surprendre, comme ça avait été votre cas à Isaac et toi, et tu les connaissais assez bien l’un et l’autre pour savoir qu’au moment opportun, ils n’hésiteraient pas à faire ce grand pas, ensemble. « Vous méritez tout ce qu’il y a de mieux, tous les deux. » que tu ne peux t’empêcher d’ajouter, toujours aussi heureuse de voir qu’ils ont su se retrouver.

« Dont Diana, Elizabeth et Victoria font partis, j’espère? » Tu pouffes de rire, le côté patriotique de l’anglais encore bien puissant à ce que tu constates, sans surprise. « Je voudrais surtout pas vous voler vos futurs prénoms. » que tu uses comme excuse pour expliquer le fait que non, il n’y a pas de Diana, ni d’Elizabeth et encore moins de Victoria sur votre liste qui est plutôt composée exclusivement de prénom court, aux voyelles multiples. « J’ai toujours imaginé Isaac papa d’une petite fille. Va savoir pourquoi. » « Il sera le plus poule des papas avec elle. » que tu commentes dans un rire nouveau, n’ayant pas le moindre mal à t’imaginer ton amoureux devenir hyper protecteur avec cette petite merveille qui croît sous ton nombril. « Vous serez heureux, tous les quatre. » Tu viens doucement serrer la main de ton ami. Tu espères qu’il a raison. Il n’y a rien que tu ne veux plus que ça au monde, mais ça, tu n’as pas besoin de le dire à haute voix pour qu’il le sache. Pour toute réponse, tu viens poser sa main sur ton ventre, là où ta fille s’amuse déjà à te partager ses talents de future footballeuse. « Ça te fait pas mal? » Tu secoues doucement la tête. « C’est inconfortable, surtout quand elle s’en prend à mes côtes ou à ma vessie, mais ça se tolère bien. » Surtout qu’il n’y a pas de sensation plus magique à tes yeux que celle de la sentir bouger à l’intérieur de toi. « Elle est déjà pleine d’énergie, vous allez pas vous ennuyer. » « Et si je me fie à son horaire, elle aime pas trop dormir la nuit non plus. » Ce qui annonçait des petites nuits dès son arrivée, même si ça faisait déjà quelques semaines que tu peinais à bien dormir la nuit, par incapacité de trouver la moindre position confortable une fois étendue. « Tu sais ce que tu vas faire, concernant ta carrière? » « Pas la moindre idée. » La réponse est rapide et tout ce qu’il y a de plus sincère. Tu n'en as pas la moindre idée et honnêtement, tu évites d’y penser trop longuement parce que ça te crée déjà des angoisses, l’idée de reprendre un mode plus ou moins actif dans un domaine qui demande beaucoup de temps et de déplacements. « Je pense pas arrêter pour de bon, mais pour l’instant, c’est pas ma priorité. » que tu avoues en flattant ton ventre, ta priorité étant sans grande surprise ton couple et votre famille grandissante. « Même si les tournages me manquent. » que tu ajoutes toutefois, parce que ça aussi, c’est la vérité.

« Tout ira mieux, cette fois. »
C’est ce qu’il veut croire, du plus profond de son cœur.

Le sujet de Jude mène invariablement à la question retour, à savoir si Swann aimerait à son tour devenir père et fonder sa propre famille. La réponse est oui, sans conteste, et il n’hésite pas une seule seconde avant de la donner à Penny et de préciser qu’il en est de même pour Rory, comme si qui que ce soit pouvait hésiter du possible partenaire qu’il envisage pour cet avenir. Il n’y a que lui qui corresponde à chacun de ses rêves, il n’y a que lui pour les partager aussi parfaitement aussi. « Je doutais pas vraiment de la réponse. » Elle confirme ce dont il se doutait déjà et leurs rires se mêlent simplement, comme s’il n’y avait pas le moindre sujet difficile pouvant planer au-dessus d’eux désormais. « Vous le saurez, quand ce sera le temps. » Il s’en veut après coup d’avoir utilisé avant toute chose l’argument d’avoir besoin de temps pour faire les choses bien, Penny ayant de son côté rapidement enchaîné les étapes avec Isaac. Tout ce à quoi il se raccroche, c’est l’idée qu’elle le connaît assez pour savoir que ce n’était pas pour lui un moyen détourner de lui reprocher l’avancée rapide des choses, lui qui reste de toute façon certain que les deux feront de bons parents et qu’attendre n’y aurait rien changé. S’il pense tout autant que Rory sera un bon père, fait immuable, leur relation a connu des bas qu’il convient de guérir avant de pouvoir goûter à un bonheur serein et durable. « Vous méritez tout ce qu’il y a de mieux, tous les deux. » Il l’observe d’un regard plus tendre, sans doute timide et touché aussi. Il en pense tout autant mais n’oserait pas l’affirmer aussi simplement. Au moins, il peut dire que Rory mérite effectivement ce qu’il y a de mieux ; et ça il pourrait le crier sur tous les toits. “Merci.” Il se contente donc de souffler doucement, simplement.

Les propositions de prénom que Swann avance, dans son cliché le plus ultime, ont au moins le mérite de faire rire Penny à défaut d’avoir la chance d’être sérieusement étudiées. « Je voudrais surtout pas vous voler vos futurs prénoms. » L’excuse est bien trop tendre et parfaite pour qu’il ose ne serait-ce que mimer la désapprobation. A n’en pas douter, il proposera un prénom à consonance typiquement anglaise, le moment venu, sans pour autant vouloir l’imposer à Rory. C’est un problème dont ils n’ont jamais parlé, encore un peu trop occupé avec le présent pour voir aussi loin sans doute. “Tu t’en sors pour cette fois.” Il annonce pourtant, faussement menaçant, relevant dès lors le menton et son regard sombre dans un air dramatique.

Sa main contre le ventre de Penny, il sent son enfant bouger et s’agiter à l’intérieur, osant à peine toucher sa chair de peur de faire du mal à l’une ou l’autre. Il a beau savoir que ce n’est pas le cas, cet instant est bien trop précieux pour qu’il prenne le même risque, surtout alors qu’il affiche essentiellement des étoiles dans les yeux. « C’est inconfortable, surtout quand elle s’en prend à mes côtes ou à ma vessie, mais ça se tolère bien. » Tant mieux, alors. Il est soulagé de savoir que sa grossesse se passe bien malgré tout, parce que Penny aussi mérite que les choses se passent simplement, comme la logique des choses le veut. Elle a très largement le droit de goûter au bonheur. « Et si je me fie à son horaire, elle aime pas trop dormir la nuit non plus. » Il rigole de son coeur, sans doute soulagé de ne pas déjà être père pour pouvoir continuer à profiter de ses nuits entières et de ces matinées passées à ne rien faire, quand l’emploi du temps de son petit-ami n’impose aucun rendez-vous ou quoi que ce soit dans le genre. Ils se témoigneront leur amour d’une autre manière, c’est certain, mais il doit bien avouer beaucoup aimer celle-ci, simple et paresseuse.

Curieux et sans arrière-pensée, il en vient finalement à la questionner sur sa carrière et, surtout, ce qu’elle envisage à propos de cette dernière. « Pas la moindre idée. » La mine sérieuse, il hoche la tête. Il n’a pas de commentaire à faire et encore moins d’avis sur la question. Il est simplement l’ami qui se tient informé de la vie d’une future mère, rien de plus, rien de moins. « Je pense pas arrêter pour de bon, mais pour l’instant, c’est pas ma priorité. » Il esquisse un sourire lorsqu’elle a pour réflexe de caresser son ventre.. « Même si les tournages me manquent. » - “Tu reprendras quand tu te sentiras prête, alors.” Et ce n’est en rien un mal que de vouloir profiter de l’instant présent, de son enfant à naître, de sa relation avec un homme exceptionnel. Elle en a tous les droits, toutes les raisons du monde aussi. Hollywood ne risque pas de s’effondrer entre temps.