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Message(#)(stacey) you're just in time. EmptyDim 22 Mai 2022 - 13:38

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(mai 2015.) Elle n'avait pas le moral, Stacey, et ça faisait plusieurs semaines que ça durait. Colin s'en était fait la réflexion chaque soir où ils s'étaient retrouvés à bosser ensemble dans ce petit bar-restaurant de quartier, et son instinct lui disait qu'il y avait peut être bien une peine de cœur là-dessous. Il n'en savait rien, à vrai dire, tous les deux n'avaient pas encore sympathisé au point de partager plus que quelques conversations entre deux services, lesquelles n'étaient jamais entrées dans les détails de leurs vies personnelles. C'était l'avantage de bosser ici, dans cet endroit toujours assez peu animé, probablement un peu trop désuet pour attirer une foule de clients ou bénéficier d'un vrai bouche-à-oreille. Colin n'était pas spécialement passionné par le service en salle mais il avait besoin de ce salaire pour soutenir sa mère financièrement, après qu'elle ait elle-même passé les six dernières années à ne se soucier que d'eux. De Flora, surtout, qui aujourd'hui était en primaire et suivait heureusement une scolarité normale, bien loin d'être aussi perturbée par l'absence de son père qu'on pourrait l'imaginer. Parce qu'elle était encore un peu trop jeune pour tout comprendre, un peu trop jeune aussi pour entendre certaines révélations qui feraient forcément beaucoup de dégâts. Il était bien placé pour le savoir, après tout, ainsi ils n'avaient pas d'autre choix que de lui cacher une partie de la vérité tant qu'ils le pouvaient encore, sachant pourtant que ça ne suffirait pas éternellement. Que viendrait le jour où elle poserait des questions, où sa curiosité d'enfant l'amènerait à vouloir connaître son histoire. C'est ce qui inquiétait principalement sa mère, et la raison pour laquelle Colin tentait d'aider tant qu'il vivait encore sous son toit. Son besoin d'indépendance grandissait, pourtant, et ces petits boulots étaient aussi l'occasion de mettre un peu d'argent de coté pour plus tard.

« Y'a pas un rat ce soir, ça te dit qu'on finisse notre service plus tôt ? » Il adressa à Stacey, au moment de se glisser à ces cotés dans la salle de restaurant quasi déserte, où les clients ne seraient décidément pas beaucoup plus nombreux ce soir que les autres jours. On ne se battait pas pour goûter le plat du jour, que le patron se contentait en vérité de remettre plusieurs fois par semaine. Et pour avoir droit de dîner dans l'arrière-cuisine et de se servir parmi les préparations invendues, tous les employés savaient bien que la cuisine ici n'était pas digne d'un trois étoiles. « Le patron s'est absenté, il en saura rien. » Il s'est absenté comme d'habitude, probablement pour aller fumer dans la cour de derrière ou pour aller regarder le match du soir directement depuis son salon – faire installer la télé dans le restaurant revenait trop cher, il faut croire. Colin, lui, n'était pas là pour bosser deux fois plus que le propriétaire des lieux et il n'avait pas non plus franchement envie de passer les trente prochaines minutes à fixer une salle vide. Personne ne viendrait, de toute façon, c'était comme ça presque tous les soirs et à ce rythme, on les ficherait dehors avant la fin de l'année. Raison de plus pour déroger à quelques règles, ni vu ni connu. « J'ai vu que t'étais pas trop dans ton assiette ces derniers temps, alors j'avais envie de t'emmener quelque part. Mais 'va falloir que tu me suives et que tu me fasses confiance. » Cette fois c'est un demi-sourire qui fendit ses lèvres. Il lui avait déjà parlé plusieurs fois de son projet de photos, et de cette envie qu'il avait de faire d'elle son modèle. Parce qu'elle était photogénique, Stacey, il n'avait qu'à poser les yeux sur elle pour le savoir. Pour contempler la façon dont la lumière flattait les traits de son visage. Seulement ils ne se connaissaient sans doute pas assez pour qu'elle se soit jusque là risquée à accepter. Ce qui ne l'avait jamais empêché de revenir à la charge, comme ce soir. « Je suis beaucoup plus fiable que j'en ai l'air, je te jure. » Il assura en levant les deux mains devant lui, comme une manière de dire qu'elle ne risquerait rien à lui faire confiance. Il venait de proposer de quitter leur travail en douce, c'est vrai, mais uniquement parce que l'endroit qu'il comptait lui montrer se laisserait plus volontiers admirer avant que le soleil ne se couche.
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Message(#)(stacey) you're just in time. EmptyLun 30 Mai 2022 - 15:36

you're just in time  - ft   @Colin Brenner #1

mai 2015. Ce n’est franchement pas le meilleur endroit qu’elle ait trouvé pour travailler. D’ailleurs, au lieu de regarder les mouches volées, il est possible que Stacey se soit emparée du journal du jour, laissé sur le comptoir par son patron qui a mystérieusement disparu depuis une bonne vingtaine de minutes, pour regarder les offres d’emploi disponibles. Il y en a quelques-unes intéressantes dont elle relève le numéro pour les joindre dès le lendemain. Ce sera toujours mieux que ce restaurant qui laisse à désirer, où les clients ne se bousculent pas pour avoir une table. C’est limite si le patron n’utilise pas parfois la petite blonde pour aller chercher les clients qui passent devant le restaurant en les convaincant du délice de son plat du jour… qui est en réalité, immonde. Clairement, elle ne s’épanouit pas Stacey, subit plutôt ce job qu’elle a trouvé un peu en catastrophe pour compléter son emploi qu’elle a déjà à l’hôpital St Vincent, en tant que secrétaire aux services des urgences. L’obligation de cumuler deux emplois est nécessaire, si elle souhaite que sa petite sœur et elle puissent au moins survivre quand leur père semble avoir baissé les bras depuis le décès de sa femme l’hiver dernier. Il y a donc bien des tracas dans l’esprit de la jeune femme de vingt et un ans, des tracas qu’elle tente de dissimuler mais un peu en vain quand s’ajoute à cela une peine de cœur qui n’a fait qu’accentuer davantage sa peine déjà existante. Et, en s’ennuyant comme ce soir, alors qu’il n’y a plus aucun client dans le restaurant, sa mine déconfite est difficile à camoufler, puisqu’elle n’a que ça à penser.  « Y'a pas un rat ce soir, ça te dit qu'on finisse notre service plus tôt ? » Colin l’extirpe d’ailleurs de ses pensées en la rejoignant dans la salle. Elle est assisse sur une table, le journal en main que son regard délaisse pour se reporter sur le jeune homme, la mine grimaçante « Le patron s'est absenté, il en saura rien. ». Il marque un point et la Gallagher doit lui concéder, sa tête se penchant sur le côté alors qu’elle hoche celle-ci doucement. Pour autant, elle est hésitante parce que… « ça ne l’empêche pas de revenir à tout moment. Et même s’il ignore encore mon prénom depuis des mois que je travaille ici, j’aimerai au moins éviter de me faire virer avant d’avoir trouvé un autre job ». Et puis, ce n’est pas son genre de jouer les mauvais élèves, Stacey. Au contraire, elle a toujours été celle qui respecte les règles, ne s’est jamais rebellée face à un professeur et encore moins séchée un cours. Les mêmes principes s’appliquent dans le travail, elle qui est finalement nouvelle dans le domaine. Elle n’a jusqu’à présent jamais travaillé et même si son premier job est plutôt merdique, elle préfère s’en contenter que de mettre tout en l’air, surtout quand elle sait trop bien ce que cela impliquerait.   « Mais si tu veux y aller, Colin, vas-y. Je te couvrirai » oui, parce que ça aussi il fallait bien le reconnaitre à Stacey c’est sa gentillesse. Cette façon qu’elle a de toujours penser aux autres, avant elle, même à ceux qu’elle ne connait pas si bien que ça. Colin par exemple, qu’elle connait que depuis deux, trois mois grand maximum, ne déroge pas à cette règle non plus. « J'ai vu que t'étais pas trop dans ton assiette ces derniers temps, alors j'avais envie de t'emmener quelque part. Mais ‘va falloir que tu me suives et que tu me fasses confiance. »Et voilà qu’il recommence et Stacey abandonne sa place sur la table pour retomber sur ses pieds, laissant échapper un léger soupir, se mouvant dans la salle.  « Je suis beaucoup plus fiable que j'en ai l'air, je te jure. ». Elle arrange deux, trois tables au passage avant de se diriger vers le comptoir pour y délaisser dans un coin le journal qu’elle avait dans ses mains jusqu’à présent « Je vais bien Colin. Et même si on ferme plus tôt, je préfère rentrer et passer du temps avec ma petite sœur qui m’attend » . Mila, celle âgée d’à peine douze ans, qui est actuellement entre des bonnes mains avec Lawrence, son frère ainé, qui s’est porté volontaire pour veiller sur elle toute la soirée et même rester avec Stacey une fois que celle-ci serait rentrée du boulot. Parce qu’il sait lui, pourquoi ça ne va pas. Il sait qu’elle a cette peine de cœur à cause de ce cher Freddy Mulligan alors qu’elle arrive à peine à se relever du décès de sa mère… « C’est pas que je ne te fais pas confiance, Colin bon, si peut-être qu’il y a une part d’elle qui reste sur ses gardes, alors qu’elle adopte cet air désolé en s’excusant de la sorte c’est juste que…. Je ne comprends pas pourquoi tu tiens autant à ce que je sois ta "muse" et elle mime les guillemets pour tes photos. D’ailleurs, c’est peut-être cette partie là qui est un peu creepy Brenner » parce qu’il ne lâche pas le morceau, et ça depuis le début.

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Message(#)(stacey) you're just in time. EmptyLun 13 Juin 2022 - 16:08

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Si Colin avait du estimer ses chances de réussite en soumettant son idée à Stacey, probablement qu'il n'aurait tablé que sur un maigre 30%. Il commençait à bien la connaître, depuis des mois qu'ils bossaient ensemble, et il n'y avait personne de plus consciencieux qu'elle à des kilomètres. Stacey n'aimait probablement pas plus cet endroit que lui, pas plus que de travailler pour un homme qui ne faisait presque jamais acte de présence dans son propre bar mais se permettait quand même de leur verser un salaire de misère. Non, sans doute que ça n'avait rien d'une passion pour elle non plus, mais s'il y avait bien une chose que Colin avait appris en l'observant, c'est qu'elle avait elle aussi cruellement besoin de ce boulot. Il ne prétendait pas savoir pourquoi, ni à quel point sa situation était compliquée, mais il avait toutes les raisons de penser qu'elle jugerait son idée stupide et inutilement risquée. Qu'en d'autres termes, elle ne se laisserait pas facilement convaincre de fermer plus tôt. Ça ne l'avait pourtant jamais empêché de tenter sa chance, jusqu'ici. Peut être parce qu'il n'avait toujours que de mauvaises idées pour lui traverser l'esprit aux pires moments qui soient. « Ça ne l’empêche pas de revenir à tout moment. Et même s’il ignore encore mon prénom depuis des mois que je travaille ici, j’aimerai au moins éviter de me faire virer avant d’avoir trouvé un autre job. » Colin s'attendait à ce qu'elle oppose de la résistance, et il ne pouvait pas prétendre que son plan n'avait pas l'air mauvais quand, précisément, il n'avait rien de bon. Sur ce coup, il n'était pas la voix de la sagesse et ce qu'il proposait n'avait rien d'étique, mais ici les conséquences que ça pourrait avoir l'inquiétaient moins que de ne pas parvenir à la convaincre de tenter le coup. « T'es toujours aussi optimiste ? » Il demanda dans un sourire railleur. Stacey s'imaginait tout de suite les pires scénarios et quand bien même ils avaient effectivement de fortes chances de se produire, Colin les jugeait bien trop déprimants. « S'il connaît toujours pas ton prénom, c'est parce qu'il est constamment à l'ouest et qu'il saurait même pas trouver les bières dans son propre bar. » Ils savaient l'un comme l'autre que c'était vrai et que ce type ne serait rien sans eux : c'est eux qui après tout faisaient tourner cet endroit. Mais sans clients et sans patron sur le dos, ils seraient masochistes de vouloir rester. « Il passe toujours qu'en coup de vent, je suis presque sûr que ça lui prendrait une heure rien que de remarquer qu'on a filé. En admettant qu'il sache au moins à quoi on ressemble. » Ils pourraient engager deux figurants pour les remplacer qu'il n'y verrait que du feu.

« Mais si tu veux y aller, Colin, vas-y. Je te couvrirai. » Il se pinça les lèvres sans la quitter du regard, incapable de dire s'il trouvait cette dévotion naturelle adorable ou terriblement frustrante. Stacey était incontestablement une fille bien, mais un peu trop sage si on lui demandait son avis. « Si tu dois prendre le risque de t'attirer des ennuis parce que tu m'auras couvert, autant que tu viennes non ? » Un sourire au coin des lèvres, il essayait peut être bien de l'avoir à l'usure. Mais qu'elle reste ici à assurer ses arrières ou qu'elle décide de le suivre, il y avait fort à parier pour qu'elle prenne les mêmes risques. Alors il ne pouvait pas s'empêcher de se dire que ce serait dommage, qu'elle reste sagement derrière le bar à attendre des clients qui ne viendraient sûrement pas. Ce qu'il lui proposerait serait nettement plus amusant et il avait comme l'intuition que Stacey avait besoin de rire en ce moment. Qu'en tout cas quelque chose la minait suffisamment pour qu'elle paraisse éteinte et semble contenir une tristesse qui transparaissait dans sa façon de sourire, comme si elle se forçait toujours. Peut être bien qu'alors, il percevait son mal-être parce que le sien lui rendait la vie impossible. Parce que lui aussi, de son coté, ne savait pas faire autrement que de ressasser les mêmes pensées, en boucle, depuis déjà sept ans. Les années avaient beau eu passer depuis son emménagement à Brisbane, c'était encore comme si le fantôme de son père était partout, à chaque carrefour comme dans chaque recoin de son esprit. Comme s'il continuait de s’y immiscer, quoi qu'il fasse. La photo faisait partie de ces choses qui la plupart du temps l'aidaient à s'échapper de sa propre tête. « Je vais bien Colin. Et même si on ferme plus tôt, je préfère rentrer et passer du temps avec ma petite sœur qui m’attend. » Soudain, les confessions de la jeune femme captèrent son attention. Stacey ne se confiait pas beaucoup, à l'instar de lui, il mesurait donc la valeur de cet aveu. « Elle a quel âge ? La mienne a six ans. » Flora était à cet âge où elle se considérait déjà bien trop grande pour être accompagnée à l'école ou confiée aux bons soins d'une babysitter, mais il faut dire qu'elle avait toujours fait preuve d'une grande maturité. « Ce sera pas long. Je te montre un truc, et ensuite si tu veux je te ramène chez toi. » Seulement dans le cas où elle serait à l'aise à l'idée de lui donner son adresse, ce qui n'était pas gagné d'avance là non plus.

Parce qu'il le voyait bien, qu'elle n'était pas tellement à l'aise avec lui. Qu'elle se crispait chaque fois qu'il remettait cette histoire de photos sur le tapis – est-ce qu'il le faisait à outrance ? Peut être bien, mais Colin n'avait jamais été du genre à en démordre quand il avait une idée en tête. « C’est pas que je ne te fais pas confiance, Colin. » Vraiment, Stacey ? « T'as pas besoin de le dire pour que je le vois. » Et ça ne fait rien, il avait l'habitude de paraître suspicieux, les types qui ne disaient quasiment rien sur eux mais qui redoublaient d'énergie pour proposer toutes sortes de plans foireux faisaient généralement cet effet là. A ceci près que cette fois, il ne voyait pas ce qui pourrait mal tourner. « C’est juste que…. Je ne comprends pas pourquoi tu tiens autant à ce que je sois ta "muse" pour tes photos. D’ailleurs, c’est peut-être cette partie là qui est un peu creepy Brenner. » Colin ne put cette fois retenir un léger rire, pourtant plus spontané que nerveux. En y réfléchissant, il y a bien des choses qu'il pourrait lui dire qui lui paraîtraient certainement creepy et ne manqueraient probablement pas de lui donner envie de prendre ses jambes à son cou, mais c'est précisément parce qu'il en était conscient que la conversation tournait le plus souvent autour de ses photos. C'était la meilleure partie de lui qu'il pouvait lui offrir, elle n'en avait simplement pas conscience. « Parce que j'ai eu le coup de foudre la première fois que je t'ai vu et que depuis tu hantes mes rêves ? » Oh, Stacey était incontestablement ravissante, mais le large sourire accroché à ses lèvres lui indiquerait qu'il n'était pas sérieux. Dans d'autres circonstances il aurait peut être pu tenter sa chance, mais ils bossaient au même endroit et tout risquerait de devenir très bizarre. En plus, il ne la sentait pas du tout réceptive, et c'était pas son genre de jouer les types lourdingues. Pas pour arriver à ses fins, en tout cas. « Détends-toi, c'est pas un plan drague pourri. La vérité, c'est que je te trouve plutôt sympa quand tu te détends un peu, et que t'es quand même plus mignonne que Fred le cuistot. » Fred avait bien des qualités, mais il avait le double de son âge et la tête de quelqu'un qui avait probablement torturé un ou deux animaux au cours de sa vie. On ne jugeait pas un livre à sa couverture et il avait déjà développé des crushs sur des types qui n'étaient pas non plus des enfants de chœurs, mais depuis ce qui s'était passé avec son père il ne parvenait que rarement à garder sa méfiance endormie. « Ce serait juste pour poser quelques fois, si tu trouves ça chiant t'auras qu'à arrêter. T'es pas sous contrat ni rien. » Tout ce qu'elle avait à faire, c'est essayer. Prendre un risque, ce qui n'avait pas l'air d'être sa spécialité. Ça avait pourtant parfois du bon, et peut être qu'elle s'apercevrait qu'il était plutôt sympa, lui aussi, quand on creusait un peu. « Au pire, on lui laisse un mot ? » « On se faisait chier alors on est partis plus tôt », oui, c'est vrai que ça passerait tout de suite mieux.
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Message(#)(stacey) you're just in time. EmptyDim 26 Juin 2022 - 6:38

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mai 2015. Stacey est consciencieuse et surtout sérieuse. Peut-être trop. C’est ce qui lui a valu plus d’une fois ce titre d’intello au collège ou encore au lycée, ou même de lèche-botte parce qu’elle restait toujours droite dans ses baskets et ne transgressait jamais une quelconque règle établie. Et avec le temps, la jeune femme n’a pas réellement changé, n’ayant jamais manqué une seule heure de cours à la fac, malgré une éventuelle grosse soirée la veille – quoi que, grosse soirée pour elle signifiait une heure du matin grand maximum – et depuis qu’elle travaille, jamais elle n’a manqué une seule journée. Encore que, pour ce point, cela soi taussi pour d’autres raisons, il faut savoir que Stacey n’est pas du genre à se rebeller et surtout réfléchit beaucoup trop aux conséquences potentielles de ses actes et surtout ce que cela pourrait lui coûter. Alors, pour être sûre de ne pas perdre sa place, elle ne se permet pas des folies, comme celles que vient de lui proposer Colin, d’où ses objections à quitter le poste plus tôt que prévu « T'es toujours aussi optimiste ? » Stacey grimace et en réalité, il touche un point sensible quand effectivement, elle a pu être plus optimiste par le passé. Mais là n’est pas la question, il s’agit surtout de garder sa place ici car elle a cruellement besoin d’argent pour subvenir à ses besoins et surtout à ceux de sa famille. « S'il connaît toujours pas ton prénom, c'est parce qu'il est constamment à l'ouest et qu'il saurait même pas trouver les bières dans son propre bar. » Colin marque un point, ce qui vaut ce petit haussement d’épaules de la part de la Gallagher qui reste toutefois silencieuse face à un Colin qui déballe sa plaidoirie.  « Il passe toujours qu'en coup de vent, je suis presque sûr que ça lui prendrait une heure rien que de remarquer qu'on a filé. En admettant qu'il sache au moins à quoi on ressemble. » Un petit rire s’échappe peut-être des lèvres de Stacey suite à ses derniers mots. Il n’a pas tort, leur patron étant tellement à l’ouest, elle est même persuadée qu’elle pourrait mettre sa petite sœur à sa place – elle ne le fera pas rassurez-vous – qu’il ne verrait que du feu « C’est pas faux… » concède-t-elle sans toutefois accepter son invitation.

Non d’ailleurs, elle invite même Colin à partir s’il le souhaite, prête à le couvrir – elle n’aura pas du mal à trouver une excuse du genre il ne se sentait pas bien, il a dû rentrer chez lui « Si tu dois prendre le risque de t'attirer des ennuis parce que tu m'auras couvert, autant que tu viennes non ? » « Si je lui dis que tu étais atrocement malade, au point que tu as régurgiter ton dîner en plein milieu de la salle, je ne pense pas m’attirer d’ennui dit-t-elle avec un petit sourire quelque peu amusé je serai toujours là quoi qu’il en soit, donc je ne risque rien. Que si je pars…il n’y aura plus personne pour nous couvrir » Après tout, même si leur patron n’est pas si lucide que ça, qui dit qu’il ne se rendra pas réellement compte de leur absence ? Et qui dit qu’il ne décidera pas de les virer tous les deux dès le lendemain quand ils reviendront à leurs postes ? Elle pense toujours au pire Stacey, c’est pour cette raison qu’elle est incapable de transgresser la règle et accepter la folie – à ses yeux – que lui propose de faire Colin ce soir. Et quand bien même elle venait à accepter, la blonde préfèrerait alors rejoindre sa petite sœur plutôt que de traîner elle ne sait où avec Colin. Pas forcément parce qu’elle n’a pas confiance en lui – même si elle ne le connait que depuis quelques semaines – mais plus parce qu’elle culpabilise déjà assez de laisser sa petite sœur seule plusieurs fois par semaine et qu’à partir plus tôt, elle préfère en profiter pour la voir… même si elle dort possiblement à cette heure-ci. « Elle a quel âge ? La mienne a six ans. » Stacey apprend que Colin aussi à une petite sœur, mais Mila est plus âgée que la sienne « Elle a 12 ans » et même si elle est complètement apte à se garder toute seule – et que ce soir, en plus, Mila n’est pas seule puisque Lawrence a été lui tenir compagnie – Stacey culpabilise, surtout depuis la perte de leur mère. Mila est encore fragilisée par rapport à ce décès soudain, survenu même pas encore un an plus tôt et Stace’ essaye au mieux d’être là pour elle. Elle lui a promis de ne pas la laisser tomber, elle lui a promis qu’elle se serrerait les coudes, c’est la promesse qu’elle lui a faite et ne souhaite pas faillir, contrairement à leur paternel… « Ce sera pas long. Je te montre un truc, et ensuite si tu veux je te ramène chez toi. » Il insiste, ne démord pas et souhaite absolument entraîner Stacey dans son idée. Et peut-être qu’à l’usure, il parviendra à obtenir gain de cause « Je ne sais pas, Colin… » On sent l’hésitation dans sa voix et sûrement que ce je ne sais pas finira dans quelques minutes par se transformer en un ok qui réjouira le Brenner.

« T'as pas besoin de le dire pour que je le vois. » Stacey a ce mouvement de recul de la tête alors qu’il l’interrompt et cela ne manque pas de la faire sourire une fois que ses épaules se relâchent. Elle lui explique alors qu’elle trouve son insistance au sujet de ses photos qu’il veut prendre d’elle assez bizarre et que c’est pour cette raison qu’elle est autant réticente à son égard « Parce que j'ai eu le coup de foudre la première fois que je t'ai vu et que depuis tu hantes mes rêves ? » Elle le fixe quelques secondes durant lesquelles elle ne sait pas trop si elle doit le prendre au sérieux ou non puis pouffe légèrement avant de tourner la tête de droite à gauche « Tu vois creepy c’est ce que je disais » dit-t-elle en le désignant de son index, sans cet air amusé sur ses traits. « Détends-toi, c'est pas un plan drague pourri. La vérité, c'est que je te trouve plutôt sympa quand tu te détends un peu, et que t'es quand même plus mignonne que Fred le cuistot. » « Je suppose que je dois le prendre comme un compliment cette comparaison avec Fred le cuistot, qui fichait un peu la chair de poule à Stacey d’ailleurs, même si elle ne l’avouera pas. « Ce serait juste pour poser quelques fois, si tu trouves ça chiant t'auras qu'à arrêter. T'es pas sous contrat ni rien. » La Gallagher réfléchit de plus en plus à cette éventualité, après tout, elle ne risque rien à s’y tenter et peut-être aussi que cette séance photo improvisée pourrait l’aider à se changer les idées. Mila est entre de bonnes mains, Lawrence savait de toute façon qu’elle rentrerait tardivement et ne l’attendait pas spécifiquement à une heure précise. « Au pire, on lui laisse un mot ? » « Mauvaise idée » répond immédiatement Stacey qui sort de sa rêverie. « Bon… d’accord dit-t-elle d’une voix tout de même hésitante je veux bien te suivre » Elle guette la réaction de Colin qui ne tarde pas à se manifester et quelques secondes après, les voilà tout deux en train de s’activer pour plier boutique au plus vite.

Ils sont désormais installés dans la voiture de Colin, Stacey bouclant sa ceinture de sécurité « J’ai au moins le droit de connaitre la destination ou tu comptes me dire c’est une surprise ? » Elle emprunte un ton de voix qui se veut similaire à celui de Colin, non sans un sourire moqueur. Il y a peut-être un sentiment de culpabilité qui la traverse alors qu’ils s’éloignent du restaurant dans lequel ils devraient se trouver encore mais aussi ce sentiment de légèreté où elle a l’impression que ce moment avec le jeune homme lui fera certainement du bien, quand elle ne prend plus le temps de vivre telle une jeune adulte de son âge « Ca fait longtemps que tu fais de la photo ? Comment t’es venu cette passion ? » s’intéresse-t-elle alors que les lumières des bâtiments de la ville défilent sous leurs yeux.


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Message(#)(stacey) you're just in time. EmptyVen 8 Juil 2022 - 14:12

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Que Stacey puisse avoir peur pour son boulot, Colin le comprenait. Tout comme il pouvait comprendre qu'elle hésite à le suivre alors que ses idées avaient toujours l'air au mieux improbables, au pire mauvaises. Après tout elle ne le connaissait pas assez pour vraiment lui faire confiance. Ce qu'il trouvait dommage, par contre, c'est qu'elle parte du principe qu'elle aurait forcément à le regretter si elle se laissait allée rien qu'une fois à le suivre dans son périple. Transgresser les règles avait parfois du bon, mais Stacey s'inquiétait des conséquences de ses actes avant même de penser à ce qu'elle pourrait peut être découvrir sur elle-même en osant seulement se lâcher un peu. Colin en était convaincu, elle pourrait être beaucoup plus fun qu'elle ne le montrait jusque là, et il n'était pas entrain de lui proposer d'aller braquer une banque : ils ne feraient rien de mal, si ce n'est quitter leur travail avant l'heure. « Si je lui dis que tu étais atrocement malade, au point que tu as régurgiter ton dîner en plein milieu de la salle, je ne pense pas m’attirer d’ennui. » Colin étira une longue grimace amusée, voyant bien qu'il n'arriverait pas facilement à la convaincre de le suivre sur la voie de la déraison. « Ou il va penser que j'ai pillé la réserve du bar et que je tiens pas l'alcool, ce qui serait presque moins humiliant que la version où je vomis mon dîner quand j'y pense. » Au moins il passerait pour un vrai rebelle, à ceci près que ça pourrait aussi lui valoir pas mal d'ennuis. Perdre son job, à cette allure-là, serait bientôt le cadet de ses soucis. « Je serai toujours là quoi qu’il en soit, donc je ne risque rien. Que si je pars…il n’y aura plus personne pour nous couvrir. » Stacey avait réponse à tout, mais Colin ne se démontait pas. Il l'aurait à l'usure, s'il n'arrivait pas à la convaincre grâce à ses arguments. « Si on suit ta logique, y'a aucune raison pour que je te demande d'assurer mes arrières pendant que tu seras toute seule à t'ennuyer au bar. Si tu viens, tu prends le risque qu'il remarque notre absence mais surtout de t'amuser. » Et à son humble avis, le jeu en vaudrait la chandelle si elle réalisait qu'elle avait finalement passé une bien meilleure soirée avec lui qu'en étant restée seule au bar. « S'amuser, tu sais, c'est quand on passe un bon moment. » Cette fois c'est dans un sourire un brin moqueur qu'il la taquina, simplement parce que Stacey semblait avoir besoin qu'on l'aide à se détendre un peu. Elle était charmante, certainement l'une des personnes les plus fiables avec qui il ait bossé, mais il lui manquait ce petit grain de folie qui pourrait faire d'elle une comparse vraiment géniale.

S'il y a une chose que Colin pouvait pourtant concevoir, c'est qu'elle ait certaines responsabilités familiales qui l'empêchent de s'amuser comme la plupart des jeunes femmes de son âge. Stacey semblait bien trop jeune pour assumer ce genre de rôles, mais il s'était lui-même retrouvé dans une situation semblable lorsque son père avait été incarcéré et qu'il était devenu l'homme de la famille, celui sur qui Flora devrait toujours pouvoir compter. Colin ne connaissait pas l'histoire de Stacey, mais il croyait comprendre que les choses n'étaient peut être pas évidentes pour elle non plus. « Elle a 12 ans » Il secoua la tête, comprenant que leur différence d'âge était moins importante et leur relation peut être d'autant plus fusionnelle grâce à ça. « Vous semblez proches. » Ou en tout cas, rien ne semblait compter plus à ses yeux que de passer du temps avec sa petite-soeur dès qu'elle avait un moment de libre. Il le comprenait sans doute mieux que personne, mais Stacey semblait aussi avoir besoin de se vider la tête. Et c'est peut être bien là qu'il pouvait intervenir. « Je ne sais pas, Colin… » « Tu le regretteras pas. » Il lui assura, ses lèvres s'étirant à mesure qu'il croyait sentir le début d'un lâcher-prise chez la jeune femme. Elle n'était pas encore convaincue, mais elle semblait baisser sa garde et c'était déjà une première victoire.

Car jamais il n'était arrivé à un résultat aussi encourageant malgré ses nombreuses tentatives pour faire d'elle son nouveau modèle photo. A bien y réfléchir, elle n'avait peut être pas tort quand elle disait que cette insistance en était presque louche, mais Colin avait toujours été un peu trop buté pour son propre bien. « Tu vois creepy c’est ce que je disais. » D'accord, il y était décidément allé un peu fort avec cette histoire de coup de foudre, mais il n'aurait sans doute pas été le premier à tomber amoureux d'elle en un regard. Stacey ne semblait pas en avoir conscience, mais elle devait beaucoup plaire aux garçons. « Tu dis ça parce que t'as pas encore rencontré mon coté gendre idéal. Il se révèle généralement quand on me connaît un peu mieux. » Il lui souffla sur le ton de la confidence, allant même jusqu'à parfaire son jeu en balayant la salle du regard à la recherche d'oreilles indiscrètes. « Je te jure, les mères m'adorent. Je dois leur rappeler leur premier petit-copain. » Avec son goût pour la rébellion et ses vingt mauvaises idées à la minute. Amusé, il se garda bien de préciser que le peu de fois où il s'était frotté aux histoires de cœur, quelqu'un avait fini par en souffrir. Il n'avait pas l'âge de penser sérieusement à se caser, de toute manière, ce qui réglait la question. « Je suppose que je dois le prendre comme un compliment. « C'en était un. Enfin, pas pour Fred. » Ce qui, dans son langage, signifiait qu'il la trouvait effectivement beaucoup plus jolie que n'importe quel cuistot à l'air sévère et lugubre. Non pas que la comparaison se tienne un seul instant : Stacey était nettement au-dessus du lot, peu importe qui on pouvait bien mettre en face. « Mauvaise idée. » De toute évidence, elle n'aimait pas sa proposition de glisser un mot à leur patron avant de se faire la malle. « T'as raison, s'il revient bourré il aura plus les yeux en face des trous. » Parce qu'avouer que c'était simplement une idée stupide, une autre de ses idées vraiment mauvaises, était décidément trop lui demander. Colin prenait généralement conscience de ses conneries une fois qu'elles n'étaient plus réparables. « Bon… d’accord. » Dans un sursaut de surprise, il tourna son visage vers le sien comme pour s'assurer qu'il avait bien entendu. Se pourrait-il... ? « Je veux bien te suivre. » Oui, elle venait bien d'accepter de s'embarquer avec lui dans cette histoire, et c'est un large sourire réjoui que le brun afficha aussitôt. « Hallelujah. Stacey Gallagher, vous êtes une vraie rebelle. » Il lui glissa dans un sourire complice, ne perdant pas une minute pour récupérer ses affaires et débarrasser le plancher. Si on les demandait, ils ne travaillaient pas ici.

Sa voiture n'était pas immense, mais elle ferait amplement l'affaire pour les conduire là où il avait prévu d'aller. « J’ai au moins le droit de connaître la destination ou tu comptes me dire c’est une surprise ? » Garder la surprise était effectivement tentant, mais Colin avait plutôt dans l'idée de la jouer à la loyale. « Et si on faisait un jeu ? Deux vérités et un mensonge, tu connais ? » En général il aimait plutôt y jouer autour d'un feu de camps sur la plage, mais il fallait parfois déroger à ses habitudes et Stacey avait peut être bien les qualités d'une redoutable joueuse, qui sait. « Je te donne trois propositions, si tu trouves la fausse t'obtiens le droit de connaître notre destination. Mais si tu te trompes, tu me donnes trois propositions et ce sera motus jusqu'à ce qu'on arrive. » Plutôt réglo, comme arrangement. Et ça n'est pas comme s'ils avaient eu tant d'occasions d'apprendre à se connaître vraiment au cours des derniers mois, alors elle pourrait toujours y voir un moyen de se renseigner sur son compte. De savoir si elle pouvait vraiment se fier à lui. « Ça fait longtemps que tu fais de la photo ? Comment t’es venu cette passion ? » Colin hocha la tête, les yeux fixés sur la route devant eux. « Quelques années, oui. J'ai commencé un peu par hasard, en économisant pour m'acheter mon premier appareil. Je cherchais surtout à occuper mes dix doigts au début, mais c'est vite devenu plus qu'une passion. » Et son appareil, lui, avait laissé la place à un modèle un peu plus abouti. Il tatillonnait pas mal, loin de pouvoir prétendre que ses photos sortaient du lot, mais ça lui suffisait. « Un monde à part entière dans lequel je me sens bien. » Et c'était un sentiment qu'il n'avait plus éprouvé depuis assez longtemps pour que la photo ait rapidement pris cette place importante dans sa vie. Avec son appareil, c'est sa vision du monde qu'il donnait à voir, et les imperfections de sa propre existence qu'il pouvait gommer. Braquer l'attention sur les autres pour ignorer ses problèmes, ça avait toujours été la solution à tout. « Y'a quelque chose qui te fait te sentir comme ça ? » Il demanda à son tour, profitant de s'arrêter à un feu de circulation pour croiser son regard. « Toi, qu'est-ce qui te branche dans la vie ? A part respecter les règles. » Il ne se moquait pas cette fois, ou pas vraiment, comme son léger sourire le lui indiquerait.
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Message(#)(stacey) you're just in time. EmptyDim 24 Juil 2022 - 6:26

you're just in time  - ft   @Colin Brenner #1

mai 2015. « Ou il va penser que j'ai pillé la réserve du bar et que je tiens pas l'alcool, ce qui serait presque moins humiliant que la version où je vomis mon dîner quand j'y pense. » Stacey penche légèrement la tête sur le côté pour approuver cette probabilité où Colin passerait possiblement pour un voleur d’alcool, surtout auprès d’un patron très regardant sur son stock précieux. Effectivement, avec cet argument, elle se sauverait possiblement elle, car elle serait toujours présente à son poste, mais elle ne ferait qu’enfoncer davantage le Brenner qui, même s’il s’en plaint, préfère sûrement garder sa place aussi.   « Si on suit ta logique, y'a aucune raison pour que je te demande d'assurer mes arrières pendant que tu seras toute seule à t'ennuyer au bar. Si tu viens, tu prends le risque qu'il remarque notre absence mais surtout de t'amuser. » Et là encore, Colin laisse une Stacey quelque peu songeuse face à cette éventualité, celle où elle accepterait son invitation à le suivre pour s’amuser. Bien sûr qu’elle en a besoin, terriblement besoin et elle doit reconnaitre que, depuis qu’elle côtoie Colin, il est tout à fait le genre de personne avec qui elle est certaine qu’elle pourrait lâcher prise, le côtoyant quotidiennement et s’étant rendue compte du boute-en-train qu’il pouvait être. « S'amuser, tu sais, c'est quand on passe un bon moment. » « Merci, je sais encore ce que ça veut dire, Colin » même si ça ne parait pas. Et ce constat l’attriste elle-même, quand elle se demande à quand remonte sa dernière folie, celle où elle s’est laissée porter, celle où elle a laissé échapper un éclat de rire d’entre ses lèvres, celle où elle a été tout simplement une jeune femme de vingt et un ans.

Ils ont tant à découvrir l’un sur l’autre. Colin ignore tellement de choses sur Stacey surtout lorsqu’il dit « Vous semblez proches. » en parlant de sa sœur et elle, il est très loin d’être conscient à quel point elles le sont. Comment pourrait-t-il le savoir quand il ignore ce qu’il s’est passé un an plus tôt dans sa vie, quand il ignore cette promesse qu’elle a faite à sa petite sœur, celle de ne jamais ô grand jamais la laisser tomber ? Comment pourrait-t-il quand il ignore jusqu’où Stacey serait capable d’aller pour elle ? Elle pourrait lui en parler, elle pourrait lui dire à cet instant tout ça mais elle ne le fera pas. Elle ne le fera pas parce qu’elle n’est pas à l’aise pour en parler, parce que le sujet la touche bien trop encore et qu’elle tente, comme toujours, de faire bonne figure et de ne laisser rien transparaitre. Alors, sa réponse se contente d’être silencieuse alors qu’elle hoche simplement la tête. « Tu le regretteras pas. » Il s’engouffre dans la brèche, celle que Stacey crée en laissant échapper un je sais pas qui montre qu’elle est sur le point de se laisser entraîner dans cet interdit gentillet auquel il l’invite.

« Tu dis ça parce que t'as pas encore rencontré mon coté gendre idéal. Il se révèle généralement quand on me connaît un peu mieux. » Cherche-t-il à la séduire ? Stacey arque un sourcil, non sans un sourire amusé qui se forme au bout de ses lèvres en le regardant un peu de haut « J’avoue avoir peine à y croire pour le moment surtout quand tu me proposes de partir en plein milieu de notre service » pas sûre que ce soit la définition même du gendre idéal qui pousse à braver des interdits  « Je te jure, les mères m'adorent. Je dois leur rappeler leur premier petit-copain. » Stacey laisse échapper un petit rire tournant la tête de gauche à droite pour désapprouver ses dires et montrer son exaspération « Ca va les chevilles ? ». Malgré tout, son sourire finit par s’estomper quand elle repense au mot mère qu’il a évoqué, lui rappelant que la sienne ne fait plus partie de ce monde et qu’elle n’aura plus son mot à dire sur ses futurs petits-amis, quand pourtant Stacey avait la chance d’avoir une mère aussi attentive que la sienne, toujours prête à l’écouter, la conseiller et la rassurer à ce sujet. « C'en était un. Enfin, pas pour Fred. »Elle lève les yeux au ciel même si un fin sourire s’affiche sur ses lèvres, peut-être une manière indirecte de le remercier pour le compliment qu’il vient de lui faire. Colin propose de laisser un mot à leur patron pour justifier de leur absence et la réponse est immédiate de la part de Stacey, qui trouve l’idée très mauvaise  « T'as raison, s'il revient bourré il aura plus les yeux en face des trous. » « Ce serait une preuve surtout ! » une preuve de leur délit – oui elle en est là -, la preuve qu’ils se sont enfuis et l’ont laissé en plan, et donc une preuve qu’il pourrait utiliser comme motif de licenciement. Elle n’y tient pas. Elle n’y tient pas, et pourtant, elle finit par changer d’avis et accepte donc la proposition de suivre Colin, qui exalte « Hallelujah. Stacey Gallagher, vous êtes une vraie rebelle. » De nouveau, ses yeux font un tour gratuit dans ses orbites « Fais gaffe, tu vas me faire changer d’avis ». Elle se lève alors et voilà qu’ils s’activent tous les deux pour plier boutique et prendre la poudre d’escampette.

Ils sont désormais installés dans la voiture de Colin et la jeune femme tente de savoir où il compte l’amener, même si elle se doute, et elle le formule à voix haute, qu’il serait capable de lui dire qu’il veut garder la surprise. « Et si on faisait un jeu ? Deux vérités et un mensonge, tu connais ? » Elle tourne la tête de gauche à droite pour lui signifier que non. « Je te donne trois propositions, si tu trouves la fausse t'obtiens le droit de connaître notre destination. Mais si tu te trompes, tu me donnes trois propositions et ce sera motus jusqu'à ce qu'on arrive. » « Ai-je vraiment le choix de toute façon ? demande-t-elle alors qu’elle pose son regard dans le sien, quelque peu amusée « Mais d’accord, je t’écoute, fais-moi tes trois propositions ». Elle n’est pas contre se livrer à ce jeu qu’il lui propose, espérant évidemment gagner pour connaitre la destination vers laquelle ils se dirigent.

« Quelques années, oui. J'ai commencé un peu par hasard, en économisant pour m'acheter mon premier appareil. Je cherchais surtout à occuper mes dix doigts au début, mais c'est vite devenu plus qu'une passion. » Stacey cherche à savoir comment est née cette passion pour la photographie chez Colin et l’écoute alors attentivement sans l’interrompre « Un monde à part entière dans lequel je me sens bien. » Sûrement un refuge pour lui, un dont on a tous besoin pour oublier les tracas du quotidien « Tu ne songes pas en faire ton métier ? après tout, allier sa passion à sa carrière professionnel est un plan idéal. Peut-être l’a-t-il envisagé ou peut-être compte-t-il s’y diriger petit à petit Tu ne m’as jamais montré ce que tu faisais d’ailleurs » Parce que oui il a insisté des dizaines et des dizaines de fois pour qu’elle devienne sa modèle, mais il n’a jamais pris la peine de la convaincre avec quelques exemples de clichés qu’il pouvait réaliser. « Y'a quelque chose qui te fait te sentir comme ça ? (…)  Toi, qu'est-ce qui te branche dans la vie ? A part respecter les règles. » A cette dernière affirmation, Stacey vient à le bousculer de sa main – pas de panique ils sont à l’arrêt, autrement, elle ne l’aurait pas fait. « Le piano… sort-t-elle alors assez spontanément. j’ai suivi des cours très jeune et ça pendant des années. Je n’en suit plus désormais mais un piano trône à l’entrée de notre maison et il m’arrive de jouer quelques notes quand j’en ressens le besoin » à vrai dire, elle n’y a pas touché depuis le décès de sa mère. « Enfin, il m’arrivait… » laisse-t-elle alors échapper, son regard allant trouver le paysage au dehors, alors que Colin redémarre.


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Message(#)(stacey) you're just in time. EmptyVen 19 Aoû 2022 - 15:34

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« Merci, je sais encore ce que ça veut dire, Colin. » Le brun agita ses deux mains devant lui, un sourire mutin accroché aux lèvres. Stacey lui donnait plutôt l'impression d'avoir à cœur de respecter les règles, mais son petit coté rabat-joie avait aussi son charme et peut être bien qu'au final, c'est lui qui gagnerait à se responsabiliser un peu à son contact. Ou peut être qu'ils avaient beaucoup à s'apporter, l'un et l'autre, en ayant deux approches de la vie visiblement à l'opposé l'une de l'autre. « Le doute était quand même permis. » Il souligna pour la taquiner, persuadé qu'il finirait par apercevoir des cotés plus amusants de sa personnalité à force de creuser un peu. Elle était de bonne compagnie, Stacey, elle gagnerait juste à se lâcher davantage. Et ça tombe bien, c'était la spécialité de Colin, en tout cas quand il parvenait à distancer ses problèmes – mais il y arrivait plutôt bien quand il avait une motivation à la clé. Et ici, il voyait bien que Stacey avait besoin qu'on lui change un peu les idées.

Comprenant qu'elle partageait elle aussi une relation privilégiée avec sa petite sœur, Colin perçut surtout qu'elle ne tenait pas à s'étendre sur le sujet avec lui. Après tout ils ne se connaissaient encore que peu, et elle dirait sans doute que ce qu'elle avait aperçu de lui ne lui inspirait qu'à moitié confiance. Alors il ne pouvait pas lui reprocher d'avoir des réserves, ou de ne pas vouloir lui raconter toute sa vie. Ils auraient de nombreuses occasions d'apprendre à se connaître mieux, s'ils ne se faisaient pas virer après cette soirée. « J’avoue avoir peine à y croire pour le moment surtout quand tu me proposes de partir en plein milieu de notre service. » Elle marquait un point, et il le savait. Le sérieux et la rigueur n'avaient jamais été parmi ses qualités principales, lui qui s'ennuyait déjà sur les bancs de l'école – et ce, malgré un cursus qui aurait certainement pu lui ouvrir quelques portes, si seulement il n'avait pas décidé que les études n'étaient pas faites pour lui. Croire en ses capacités, Colin en avait souvent été incapable, parce qu'il y avait toujours eu Henley pour briller. C'était elle, la prodige. « Mais si le gendre idéal avait pas aussi un grain de folie, il serait un peu ennuyeux non ? » Son ton, bien trop léger pour avoir quoi que ce soit de sérieux, prouvait malgré tout qu'il se considérait lui-même bien trop loin de ce genre de standards pour être autre chose que l'outsider sur qui personne ne parierait. « Ça va les chevilles ? » D'abord manifestement amusée, Colin remarqua après une seconde que le sourire de la jeune femme avait laissé place à une expression beaucoup plus morose. Tout ce qu'il espérait, c'est que ça n'était pas à cause de lui. Il pouvait sortir pas mal d'âneries à la minute, mais il appréciait assez la compagnie de la blonde pour vouloir apprendre à se taire, certaines fois. « J'espère que t'es pas entrain de te dire qu'on t'a collé avec un sacré sociopathe. » Il tenta, dans un léger rire nerveux, songeant qu'auquel cas elle saisirait sans doute la première occasion pour le semer. « Ce serait une preuve surtout ! » « Bon, alors on oublie l'idée du post it. Je voudrais pas que ça te dissuade d'accepter. » Ce que Stacey finit par faire au bout de plusieurs minutes, sans que Colin sache si c'était par curiosité ou parce qu'elle avait eu un peu pitié de lui. Dans un cas comme dans l'autre, il exultait qu'elle accepte de le suivre. « Fais gaffe, tu vas me faire changer d’avis » Alors il ne dirait pas un mot de plus, passant ses doigts sur ses lèvres pour mimer son silence.

A présent en route pour une destination pour le moment secrète, Colin suggéra qu'ils fassent un jeu. Juste de quoi les occuper pendant le trajet et rajouter un enjeu pour que Stacey n'obtienne pas trop facilement la réponse à ses questions. Ai-je vraiment le choix de toute façon ? »[/color] C'est par un grand sourire joueur qu'il répliqua, jugeant que le marché était plutôt honnête. Si elle trouvait la fausse information parmi celles qu'il énoncerait, elle gagnerait le droit de savoir où il l'emmenait. « Tu préfères que je mette la radio ? Attention, tu pourrais découvrir que mes goûts musicaux aussi sont pas à ton goût. » Parce qu'il était conscient que jusqu'ici, c'était leurs différences et non leurs points communs qui sautaient probablement le plus aux yeux. Stacey était consciencieuse et lui désinvolte, comme cette soirée l'avait encore prouvé. « Mais d’accord, je t’écoute, fais-moi tes trois propositions » « Okay, alors. » Il se creusa les méninges quelques secondes, réfléchit à rendre ses trois propositions crédibles pour ne pas trop lui faciliter la tâche. « Je suis déjà entré chez mes voisins en passant par la fenêtre parce que j'étais enfermé sur mon balcon. Je suis déjà tombé sur une ancienne prof' à moi en swipant sur tinder et j'ai proposé de nous rencontrer pour voir si elle me reconnaîtrait. Et j'ai déjà fini complètement bourré à une soirée alors que j'étais celui qui était censé rester sobre pour raccompagner tout le monde. » Quiconque le connaissait savait que ces trois propositions étaient plausibles, et il était curieux de ce que Stacey jugerait réaliste ou non en s'étant fait une première opinion à son sujet.

« Tu ne songes pas en faire ton métier ? La photographie, c'était une passion depuis son plus jeune âge mais pas nécessairement une chose qu'il se verrait faire pour gagner sa vie. Peut être bien qu'une part de lui le voudrait, mais une autre préférait ne pas fonder trop d'espoirs en des clichés qu'il prenait avant toute chose sur son temps libre et parce qu'il aimait ça. « J'ai pas ce qu'il faut pour ça. Je veux dire, je suis qu'un amateur aux yeux de ces types qui exposent de vrais photographes. Je le fais pour le plaisir, mais c'est pas ça qui pourrait me nourrir. » On lui avait souvent dit qu'il avait du talent, et une technique qui gagnerait à être perfectionnée pour lui permettre de faire quelque chose de sa passion. Mais ça n'avait justement jamais été plus que ça à ses yeux, un exutoire, un refuge dans lequel oublier que son passé venait régulièrement frapper à sa porte pour lui rappeler qu'il était toujours là, tapis dans l'ombre, à influer sur chaque jour de sa vie. « Tu ne m’as jamais montré ce que tu faisais d’ailleurs » « J'en aurai l'occasion ce soir, si tu poses pour mon objectif. » Il lui glissa un regard amusé, sachant que le fait qu'elle accepte de l'accompagner ne signifiait pas encore qu'elle accepterait de lui servir de modèle. Elle serait parfaite dans ce rôle, Stacey, mais elle ne semblait pas en avoir conscience. Et maintenant c'est lui qui se demandait si elle n'avait pas elle aussi quelque chose pour la faire vibrer, une passion dans laquelle s'échapper lorsque trop de choses lui pesaient sur le cœur. « Le piano… j’ai suivi des cours très jeune et ça pendant des années. Je n’en suit plus désormais mais un piano trône à l’entrée de notre maison et il m’arrive de jouer quelques notes quand j’en ressens le besoin. » Sincèrement curieux, il prêta particulièrement attention à la précision qu'elle apporta. « Enfin, il m’arrivait… » Et il comprit, à la tristesse qu'il perçut dans sa voix, que le sujet était sensible. Qu'en tout cas, il la ramenait potentiellement à des souvenirs compliqués. « Pourquoi avoir arrêté ? Tu voulais passer à autre chose ou... ? » Tu y as été contrainte ? « J'aimerais bien t'entendre jouer. Je suis sûr que ces choses-là, c'est comme le vélo, ça s'oublie pas. » Ce n'était peut être pas la chose à dire, si c'est le cas il ne le réaliserait sans doute que trop tard, comme d'habitude. Mais l'imaginer jouer du piano avait quelque chose de fascinant, surtout alors que cette histoire semblait cacher une part d'ombre. Comme la sienne. « C'était quand, la dernière fois que t'as touché les notes d'un piano ? » Elle ne lui dirait peut être pas ce qui s'était passé, ni pourquoi elle avait arrêté, mais il avait maintenant bien trop de questions.
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