| Bad boys, whatcha want Watcha want, whatcha gonna do? |
| | (#)Dim 22 Mai 2022 - 14:01 | |
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“Bad boys, whatcha want Watcha want, whatcha gonna do? When sheriff John Brown come for you Tell me whatcha wanna do, whatcha gonna do?” « Dawson, Suarez - je vous mets sur cette histoire de deal. » La voix du chef de la criminelle ne laisse pas place à la négociation et le regard noir qui se plante dans les prunelles claires de Dawson sert de confirmation. Les bras croisés, le dos appuyé contre le dossier de sa chaise, il hausse les épaules sans jeter le moindre regard à l’officier Suarez. Il la connait ou du moins, il connaît les rumeurs à son sujet. Une nana un peu trop jolie, au passé un peu trop ombragé. On ne la prend pas au sérieux ou plutôt les mecs au taux de testostérone élevé ne la prennent pas au sérieux. Oliver, lui, ne prend pas le temps de se faire un avis : il suit le mouvement, il rit aux blagues - soit disant blagues - débiles sans avoir conscience des dégâts que ces dernières peuvent causer. Le mec au ventre rond assis à ses côtés tend le cou vers lui pour lui dire : « T’aurais dû penser à te coiffer, Dawson … y’a moyen que tu t’retrouves dans un photoshooting sans que tu t’en rendes compte.» Le rire gras qui suit est plus que mal placé mais personne ne réagit. Tout le monde ignore. Oliver se contente de rouler des yeux, lui adressant un sourire néanmoins approbateur. Dans son esprit, il se contente d’ignorer mais dans le fond, il accepte de faire de Suarez leur victime préférée. Être une femme dans la police, dans une équipe comme celle-ci, c’est déjà un sacré merdier mais si en plus, vous avez une jolie bouille et un passé que ces creuvards jugent sulfureux, vous êtes foutues. Oliver lui conseillerait volontiers de changer de plan de carrière … Le reste du briefing se passe sans trop de connerie, sans trop de remarque. La troupe se lève. Oliver cherche du regard la Suarez … qui s’avère avoir été juste derrière eux. Ok, elle a donc entendu la moitié des commentaires de son collègue. Génial ! « Profite mon Olly. Je vous suis sur Snapchat » qu’il lance tout en mimant le fait de prendre quelques poses, tout en accompagnant ces remarques d’un rire gras et odieux.
Oliver pose finalement son attention sur Suarez. Enfin !
« Si ça te dérange pas, c’est moi qui conduit …» qu’il lance tout en levant le bras pour désigner les clefs qui pendent au bout de sa main. Ils vont passer leur temps dans les rues à la recherche de ces quelques dealers sur lesquels ils ont les yeux tournés pour pouvoir choper les plus gros poissons. Quitte à se faire chier autant qu’il puisse conduire. Pas le moindre sourire. Pas la moindre sympathie. Pas parce qu’elle est une femme, juste qu’il ne la connaît pas et n’est pas connu pour être le mec le plus sympathique de cette planète. Oliver met des distances avec la terre entière. Se lier d’amitié avec qui que ce soit, c’est se créer des emmerdes. Y’a qu’à penser à Hunter pour qu’il se souvienne de ce que cela peut engendrer comme conséquence. Et sans attendre la moindre réaction de sa part, il prend la direction du garage souterrain dans lequel se trouvent les différentes voitures de patrouille. La journée commence bien. Dans la joie et la bonne humeur.
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| | | | (#)Ven 3 Juin 2022 - 15:28 | |
| Adriana a pris place dans la salle de briefing et écoute attentivement le chef donner les directives. « Dawson, Suarez – je vous mets sur cette histoire de deal. » Elle se retient de lever les yeux au ciel. Elle sait qu’elle vient d’arriver dans ce service, n’y est d’ailleurs que pour quelques mois. Bientôt, elle sera transférée dans une autre brigade, les stups ou les mœurs, peut-être. Elle sait donc qu’elle n’a rien à dire, qu’elle est encore considérée comme une bleue, et pourtant, la manière de faire lui semble totalement absurde. Arrêter des petits dealers pour choper des gros poissons, à la limite, même si les petits dealers préfèreraient sans doute faire quelques mois de prison plutôt que de balancer leur chef et de risquer leur peau. Mais tourner autour de points de deal en voiture de patrouille, c’était donner l’occasion aux guetteurs d’avertir les revendeurs et faire fuir tout le monde. Elle n’était pas certaine qu’après toute la journée à sillonner les rues de Brisbane, ils auraient arrêté beaucoup de monde. Mais pendant le briefing, elle tiendrait sa langue. « T’aurais dû penser à te coiffer, Dawson … y’a moyen que tu t’retrouves dans un photoshooting sans que tu t’en rendes compte. » La brunette, cette fois-ci, ne peut s’empêcher de lever les yeux en ciel en entendant l’officier Moore, installé juste devant elle, balancer des idioties. Si leur chef n’était pas encore en train de donner les missions des uns et des autres pour la journée, elle serait rentrée dans le lard de Moore. C’est qu’elle n’a pas la langue dans sa poche, la Suarez, et qu’elle en a marre des remarques sexistes ou sur son passé de mannequin. Elle a fait les mêmes études qu’eux, a passé les mêmes examens, qu’elle a réussi haut la main, et fait de nombreuses heures supplémentaires, passionnée par son métier. Elle est appliquée, bosseuse, et donne satisfaction à sa hiérarchie. Alors qu’est-ce que ça peut bien leur faire, qu’elle ait posé pour du prêt-à-porter, ou même en lingerie, pour payer ses études ? Elle pose son regard sur la nuque du fameux Dawson, se demandant s’il va répondre, mais, lorsqu’il tourne la tête, elle peut voir qu’il se contente de sourire. C’est déjà trop, pour Adriana, mais ça aurait pu être pire. Le briefing est terminé, et tout le monde se lève. Son regard croise celui de Dawson avant de se reporter sur Moore, qui sort une nouvelle boutade. « Profite mon Olly. Je vous suis sur Snapchat. » « Parce que t’as appris à te servir d’un téléphone, ça y est ? Félicitations ! » Adriana n’est pas du genre se laisser faire, ni à modérer ses propos. Alors maintenant que leur chef a fini de parler, elle ne peut s’empêcher de dire ce qu’elle a à dire même si, pour une fois, elle reste polie. « Si ça te dérange pas, c’est moi qui conduit … » Mais bien sûr … Parce que conduire, c’est réservé aux hommes, et aux plus gradés. Elle aurait beaucoup de choses à dire, mais ne connaît pas vraiment son coéquipier pour la journée, alors elle se contente de hausser les épaules : elle ne veut pas se prendre le chou avec lui pour une histoire aussi stupide. Il s’éloigne déjà vers le garage, alors qu’elle part récupérer son sac avec ses affaires avant de le rejoindre. Après avoir déposé son sac dans le coffre, elle s’installe côté passager et laisse Oliver circuler dans les rues de Brisbane, alors qu’elle garde les yeux grands ouverts. Le trajet se passe en silence pendant de longues minutes, mais Ade n’est pas du genre à apprécier le silence. Elle est plutôt bavarde, et très sociable, et a besoin d’essayer de se faire des amis. Alors elle ne peut tenir sa langue très longtemps avant de demander. « Toi aussi, tu penses que la manière dont j’ai réussi à payer mes études remet en question mes capacités à faire mon job ? » Elle quitte un instant la rue des yeux pour observer la réaction d’Oliver, curieuse de savoir ce qu’il va répondre. Déjà deux heures qu’ils patrouillent, en vain. Adriana laisse échapper un soupire. « C’est complètement stupide … On perd notre temps en faisant fuir tous les petits dealers ayant des yeux fonctionnels … On pourrait pas rentrer se changer et prendre une voiture banalisée ? » Sans leurs uniformes, et sans voiture de patrouille, ils auraient plus de chance d’être efficaces. Et si Adriana est connue pour faire du bon travail, elle a toujours eu du mal avec les ordres, ayant souvent tendance à les contourner. Mais Dawson est plus gradé qu’elle, et affecté dans cette équipe. Peut-être qu’il a le pouvoir de prendre certaines décisions, plus que la brunette, en tout cas. Ou peut-être que, comme elle, il a tendance à suivre son instinct pour réussir à faire son job. |
| | | | (#)Sam 4 Juin 2022 - 15:54 | |
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“Bad boys, whatcha want Watcha want, whatcha gonna do? When sheriff John Brown come for you Tell me whatcha wanna do, whatcha gonna do?” Concentré sur la route, il essayait d’oublier la présence de celle qui était pour la journée sa partenaire. La mâchoire serrée, le regard fermé, le silence ne le dérangeait pas … bien au contraire, il l’appréciait. Oliver n’était pas un adepte des discussions légères et encore moins quand c’était sur son lieu de travail. Les collègues ne le connaissaient pas vraiment, ils connaissaient ce qu’il voulait bien laisser voir et paraitre. C’était son truc à lui : tracer des limites bien précises entre sa vie privée et sa vie professionnelle. Il n’y avait qu’à mentionner Mara pour prouver que cela était utile et qu’il ferait mieux de s’y accrocher à ce peu de règles qu’il suivait. Tournant dans la prochaine rue à droite, ce fut elle qui rompit le silence la première. « Toi aussi, tu penses que la manière dont j’ai réussi à payer mes études remet en question mes capacités à faire mon job ? » Les sourcils se froncèrent légèrement, pas par colère mais par surprise. La question était à ses yeux sortie tout droit de nulle part. Il esquissa un sourire amusé avant de tourner la tête vers elle pour échanger un bref regard. « J’pense que tu devrais en avoir rien à foutre de mon avis. » lui dit-il avec la plus grande franchise et en soi bienveillance. Car il y avait un peu de bienveillance derrière ses propos. Cela signifiait qu’elle ne devait pas se concentrer sur l’avis des autres et encore moins sur le sien. L’avis des autres ne déterminaient pas la personne qu’on est. Elle devrait le savoir, et si elle ne le savait pas encore, il allait falloir qu’elle l’imprime dans un coin de son esprit avant de devenir folle. Il ne marqua qu’une courte pause pour lui répondre : « J’m’en balance royalement de ce que tu as fait pour arriver jusqu’ici, Suarez. A mes yeux, ce qui compte, c’est la personne qui est assise à côté de moi … à ce moment précis. Le reste, je m’en balance. » et il prononça ces derniers mots en croisant son regard une seconde, puis il se reconcentra sur la route en se murant dans un silence des plus lourds.
Les minutes s’étaient écoulées autant que les heures. Et aucun délit ne se déroulait sous leurs yeux. Le quartier était tranquille. Ils se faisaient chier …. Vraiment chier. « C’est complètement stupide … On perd notre temps en faisant fuir tous les petits dealers ayant des yeux fonctionnels … On pourrait pas rentrer se changer et prendre une voiture banalisée ? » Il laissa échapper un éclat de rire à sa remarque. Au feu rouge, il tourna la tête vers elle pour expliquer son éclat de rires. « Bien sûr qu’on perd notre temps. On me donne ce boulot pour me tenir loin de l’action, loin des problèmes, loin des embrouilles. Il aurait pu me mettre à la circulation, ça aurait été pareil. » Le feu passa au vert et il reprit son chemin, cette fois-ci, il se dirigeait vers une rue commerçante. « Peut-être même qu’on t’a mise dans mes pattes, histoire de me surveiller … C’est pas aujourd’hui que tu vas arrêter les gros dealers de Brisbane. Aujourd’hui, on est vraiment une dépense inutile pour nos concitoyens. J’vais m’prendre un café, tu veux quelque chose ? » demande-t-il alors qu’il se garait et lui désigna d’un signe de tête une petite épicerie dans laquelle il achetait néanmoins toujours son café. Une épicerie dans un quartier jugé « craignos » de la ville - un moyen comme un autre de se rapprocher de l’adrénaline.
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| | | | (#)Mer 15 Juin 2022 - 17:03 | |
| Ils roulent en silence depuis un moment, et le calme et la sérénité ne sont pas les points forts d’Adriana. Elle a besoin d’agir, elle a besoin de parler, et la voilà qui interroge son partenaire du jour sur ce qu’il pense d’elle. « J’pense que tu devrais en avoir rien à foutre de mon avis. » Elle laisse échapper un rire consterné en haussant les sourcils. « Ouais … facile à dire quand c’est pas toi qui te prend des remarques au quotidien. » Elle a tout subi : les blagues, les moqueries, les railleries. Récemment, elle a même trouvé des photographies d’elle, en sous-vêtements, placardés partout dans les vestiaires. Et si, dans la vie de tous les jours, elle se fiche de l’avis des gens, c’est différent sur son lieu de travail. Parce que ces hommes se servent de son passé pour dénigrer son boulot, alors qu’elle a toujours fait son travail correctement. « J’m’en balance royalement de ce que tu as fait pour arriver jusqu’ici, Suarez. A mes yeux, ce qui compte, c’est la personne qui est assise à côté de moi … à ce moment précis. Le reste, je m’en balance. » C’est sans doute l’une des choses les plus gentilles et les plus censées qu’elle a entendu depuis son arrivée dans la maison. Elle se contente de soutenir le regard d’Oliver un instant avant d’esquisser un sourire et de reporter son attention sur l’extérieur. « C’est bon à savoir. » Son binôme de la journée n’est peut-être pas aussi limité que les autres collègues qui l’ont chambré ce matin, et le jour d’avant, et celui d’avant aussi. Elle le souhaite de tout cœur. Les heures s’enchainent, et l’inactivité a raison de la brunette qui peste cette fois-ci ouvertement contre des ordres qu’elle considère stupides et inefficaces pour lutter contre la délinquance. Mais lorsqu’elle partage son avis avec Oliver, celui-ci se contente de rire, avant de finalement expliquer. « Bien sûr qu’on perd notre temps. On me donne ce boulot pour me tenir loin de l’action, loin des problèmes, loin des embrouilles. Il aurait pu me mettre à la circulation, ça aurait été pareil. » Elle le dévisage, un instant sans voix, alors que ses lèvres s’entrouvent, sous le coup de la surprise. « T’as fait quoi ? » Parce que si on lui assigne les missions les plus inutiles, c’est qu’il a forcément dû merder quelque part, non ? « Peut-être même qu’on t’a mise dans mes pattes, histoire de me surveiller … » Cette fois-ci, c’est à son tour de rire. « Ca, ça m’étonnerait. Je suis loin d’être un modèle en ce qui concerne l’autorité, la hiérarchie, et je suis pas une balance. Et puis … » Et soudain, ça la percute, et son visage trahit tout l’angoisse qu’elle ressent à cet instant précis : ses yeux s’écarquillent, sa bouche s’ouvre en grand, et la voilà qui observe avec horreur son partenaire. « Ho mon dieu, qu’est-ce que j’ai fait ? » Parce que si Oliver est puni, visiblement, elle aussi. C’est donc qu’elle a dû faire une connerie. Elle tente de se remémorer ses dernières semaines de boulot, analyse toutes les fois où elle a pu faire preuve d’insubordination et se demande si ces quelques entorses à la hiérarchie peuvent lui valoir d’être déjà au placard, alors qu’elle n’est encore qu’une bleue. Elle pensait y avoir mis les formes, pourtant, les dernières fois où elle a désobéi à un ordre. « C’est pas aujourd’hui que tu vas arrêter les gros dealers de Brisbane. Aujourd’hui, on est vraiment une dépense inutile pour nos concitoyens. J’vais m’prendre un café, tu veux quelque chose ? » Elle laisse échapper un soupire d’exaspération lorsqu’il se gare et sort du véhicule, consternée à l’idée qu’il fasse en effet une pause. Elle ouvre sa fenêtre et dit. « Bien sûr, et prends toi un donut pendant qu’on y est. » Pour parfaire le cliché du flic qui ne fout rien dans sa voiture de patrouille, exactement ce qu’ils étaient en train de faire : rien. Rien du tout. Elle laisse aller sa tête contre le siège de la voiture, désespérée, fermant les yeux quelques secondes. Lorsqu’elle les rouvre, son attention se reporte sur la rue qu’elle scanne et, comme si ses prières avaient enfin été exhaussées, elle voit une vieille dame se faire voler son sac par un jeune homme qui prend la fuite. C’est laid de prier pour que des infractions se produisent, mais rien n’interdit de prier pour que, quitte à ce qu’elles se produisent, elles le fassent dans son champ de vision, si ? Immédiatement, Adriana saute hors du véhicule et hurle à destination d’Oliver depuis la porte ouverte du magasin. « Dawson ! » Et elle court déjà après le voleur. « Halte ! Police ! » S’efforçant d’accélérer, elle attrape sa radio pour communiquer sur sa course effrénée. « Ici l’agent Suarez, matricule 2826. Je poursuis un individu de type caucasien, 16-17 ans, T-shirt rouge, sur Kent Street, direction sud. » Et elle continue de courir, sans vérifier si son partenaire la suit bien et est prêt à assurer ses arrières, en cas de besoin. |
| | | | (#)Jeu 16 Juin 2022 - 14:22 | |
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“Bad boys, whatcha want Watcha want, whatcha gonna do? When sheriff John Brown come for you Tell me whatcha wanna do, whatcha gonna do?” « Ouais … facile à dire quand c’est pas toi qui te prend des remarques au quotidien. » « D’après ce que je vois, t’as l’air de plutôt bien encaissé. » et elle avait du répondant. Pour lui, dans son monde, cela suffisait pour ne pas s’en mêler. Elle était suffisamment grande pour se défendre et apparemment, elle avait suffisamment de mordant pour répliquer. A vrai dire, il ne se rendait pas compte que cela le rendait complice de cette putain de misogynie. Il avait ri à certaines remarques : qui ne dit mot, consent. C’était ce qu’on disait, ce qu’il disait lui-même quand il portait la casquette de flics. Oli était simplement aveugle des conséquences de son comportement, de leurs comportements. Il sous-estimait l’impact. Mais désormais, elle savait. Elle savait qu’il s’en branlait royalement de ce qu’elle avait pu faire ou dire avant. Seuls les actes comptaient, les actes en tant que flics, en tant que personne assise à ses côtés dans cette bagnole. Le reste, ce n’était que des détails dont il ne souhaitait pas s’alourdir. « T’as fait quoi ? Ca, ca m’étonnerait. Je suis loin d’été un modèle en ce qui concerne l’autorité, la hiérarchie, et je suis pas une balance. Et puis … ho mon dieu, qu’est-ce-que j’ai fait ?» Alors qu’elle écarquillait les yeux et devenait pale comme un linge, il ne pouvait pas s’empêcher d’éclater de rire. « Pas de panique, Suarez. T’es loin du blâme et au pire, tu leur sors la carte de la nana qui se fait harceler par les collègues - j’crois qu’ils fermeraient les yeux pour pas se faire emmerder par le syndicat. », dit-il avec désinvolture, tournant la tête de l’autre côté pour pouvoir prendre le virage à gauche. Sans s’en rendre compte, ses paroles pouvaient être blessantes. Car, elle avait en vérité tous les droits de se plaindre. Elle avait tous les droits de le faire maintenant.
A sa remarque sur le donut, il lui fit un clin d’oeil tout en précisant que c’était une excellente idée. Petite provocation supplémentaire de sa part pour la voir froncer les sourcils et rouler des yeux. Il aimait bien quand elle faisait ça.
Il était derrière la caisse quand il entendit sa coéquipière hurler son nom. Il fronça les sourcils et sursauta presque en la voyant se mettre à courir. « Putain ! » cracha-t-il avant de sortir en trombe du magasin pour se retrouver dans la rue. Du regard, il la chercha et la vit prendre en course la personne qui avait commis ce vol à l’arrachée. Un nouveau juron et il se mit à courir dans sa direction. Pourquoi est-ce-qu’il fallait qu’elle fasse son boulot ? Ne pouvait-elle pas rester plantée dans la voiture ? Il avait envie de hurler mais au lieu de cela, il arriva à sa hauteur pour lui faire comprendre qu’ils étaient désormais à deux et qu’ils pouvaient le courser. Le mec en question se faufilait d’ailleurs dans les ruelles, tournant à plusieurs reprises la tête pour vérifier que les flics étaient toujours derrière lui. Oli fit un signe de tête à sa partenaire de la journée pour qu’elle prenne un autre chemin et essaie de lui couper la route alors qu’il le coursait, se refusant de sortir son arme … pas le moment, pas le bon moment.
Il prit une ruelle à droite. Exactement là où ils voulaient l’avoir, exactement là où il espérait que sa partenaire serait … prête à lui faire face.
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| | | | (#)Mer 22 Juin 2022 - 14:51 | |
| Il prend à la légère ce qu’elle endure au quotidien, mais elle n’en est pas étonnée. Ce n’est pas lui la cible des moqueries, des railleries, et des remarques misogynes. « D’après ce que je vois, t’as l’air de plutôt bien encaissé. » Elle hausse les sourcils et laisse échapper un petit rire sans joie. Bien sûr qu’elle avait l’air de bien encaisser, que voulait-il qu’elle fasse ? Qu’elle se roule en boule et se mette à pleurer ? Qu’elle aille pleurnicher auprès de la hiérarchie ? Qu’elle démissionne ? « Ouais … Si j’veux pas qu’on me bouffe toute crue, je peux pas me laisser faire … » Si elle voulait éviter que la situation n’empire, elle devait forcément se défendre. Sinon, ses collègues se serviraient d’elle comme d’un paillasson. Finalement, alors qu’elle peste contre leur mission stupide qui risque seulement de leur faire leur journée, Oliver lui avoue que la hiérarchie a sans doute voulu le tenir loin de l’action. La brunette l’interroge, mais panique rapidement en se demandant ce qu’elle, elle a pu faire pour mériter une telle mise au placard. Mais semblant décidément tout prendre à la légère, son collègue éclate de rire. « Pas de panique, Suarez. T’es loin du blâme et au pire, tu leur sors la carte de la nana qui se fait harceler par les collègues – j’crois qu’ils fermeraient les yeux pour pas se faire emmerder par le syndicat. » Elle l’observe, un instant interdite, s’attendant à tout moment à ce qu’il éclate à nouveau de rire et lui dise que c’est une blague. Mais il ne le fait pas, et elle comprend qu’il pense ce qu’il dit. Outrée, elle est incapable de tenir sa langue et lance sur un ton cassant. « T’es sérieux là ? Ta solution c’est que je joue la nana faible, que j’aille chouiner dans leur bureau et qu’au besoin, je les menace d’appeler le syndicat ? Merveilleux ! C’est clair qu’avec ça, tout va s’arranger au boulot … » Crétin, qu’elle est à deux doigts de rajouter. Elle laisse échapper un soupire d’exaspération, et sa mauvaise humeur empire lorsqu’il se gare pour aller acheter du café. Elle s’agace davantage quand il prend une nouvelle fois à la rigolade sa remarque sur les donuts, ne pouvant s’empêcher de lever les yeux au ciel. Elle ferme les yeux quelques secondes, rien que quelques secondes, en appuyant son front sur la vitre froide de la voiture, espérant calmer sa colère. Et quand elle rouvre les yeux, elle assiste à un délit. Sans réfléchir davantage, elle agit : elle saute hors du véhicule et se met à la poursuite du voleur après avoir prévenu son partenaire. Elle court le plus vite qu’elle peut, sans vérifier que Dawson la suit. Elle n’a pas le temps de s’arrêter, et espère juste que son partenaire ne la laissera pas tomber. Finalement, il la rattrape et lui fait signe de couper par un autre chemin. Elle obéit immédiatement, et fait de son mieux pour accélérer la vitesse. Elle donne tout, malgré son mètre 57, malgré ses jambes pas très grandes, malgré l’équipement qui pèse une tonne. Elle court comme une dératée, n’a pas envie d’échouer. Et finalement, elle arrive pile à l’endroit où Oliver voulait qu’elle se trouve au moment où le suspect déboule. Sans cesser de courir, elle se jette sur lui et le plaque au sol, roulant un instant avec lui avant de l’immobiliser, à plat ventre, les mains dans le dos. « Police ! Vous êtes en état d’arrestation. » Elle tend la main vers Dawson pour qu’il lui tende ses menottes et qu’elle puisse lui lier les poignets. Ensuite, elle se remet debout, remet l’homme debout en usant de toutes ses forces, avant qu’ils ne rebroussent chemin pour retourner à leur voiture de patrouille : direction le poste. Lorsqu’ils arrivent dans les geôles du commissariat, plusieurs collègues les applaudissent. « Dawson, trop la classe ! T’as réussi à arrêter un gars malgré le handicap Suarez ? » Leur chef, lui, ne semble pas ravi. « Est-ce que c’est un petit dealer que vous aviez pour mission d’arrêter ? » Ils n’avaient pas suivi les ordres à la lettre, certes, mais ils ne pouvaient tout de même pas laisser un délit se commettre devant eux sans réagir, si ?! Adriana lève déjà les yeux au ciel, agacée par ce retour au poste particulièrement désagréable. |
| | | | (#)Mer 22 Juin 2022 - 15:46 | |
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“Bad boys, whatcha want Watcha want, whatcha gonna do? When sheriff John Brown come for you Tell me whatcha wanna do, whatcha gonna do?” « Ouais … Si j’veux pas qu’on me bouffe toute crue, je peux pas me laisser faire … » Il n’allait pas la contredire. Le monde de la police était basé sur les fondements du patriarcat. Bienvenue en Enfer, aurait pu être leur slogan de recrutement. « T’es sérieux là ? Ta solution c’est que je joue la nana faible, que j’aille chouiner dans leur bureau et qu’au besoin, je les menace d’appeler le syndicat ? Merveilleux ! C’est clair qu’avec ça, tout va s’arranger au boulot .. » Elle s’emportait et pour lui, c’était comme regarder un épisode de Scrubs à la télévision ; cela lui procurait un petit sourire amusé et provocateur au coin des lèvres. Il haussa les épaules quand elle soupira d’exaspération. « Je pense pas qu’aller parler de harcèlement, c’est jouer la carte de la faiblesse et chouiner. Tu sais que tu rends pas service à celles et ceux qui s’y rendent dans ces bureaux, ceux du syndicat si tu en parles comme ça. » Connard, il était à deux doigts de lui donner des leçons de féminisme maintenant. Ouais, c’était le roi des connards quand il le voulait. « Fais comme tu le sens. » Mais te plains pas, avait-il eu envie d’ajouter mais au lieu de cela, il s’était contenté de ne rien dire, se concentrant sur la route. Parfois, il apprenait à se la fermer … c’était rare mais ça rendait service quand ça arrivait.
« Police ! Vous êtes en état d’arrestation. » Constatant qu’elle avait la situation en main, ses doigts se détachèrent de son flingue et il se contenta de rester là, à portée de main, au cas où. Et ce fut ce qu’il accomplit : jouer les assistants, lui filer les menottes et jouer les chauffeurs pour les conduire au poste. Un regard dans le rétroviseur ; pas le genre de criminel qu’on leur avait demandé d’avoir à l'œil.
Oliver marchait derrière Suarez qui tenait le suspect, coupable. « Dawson, trop la classe ! T’as réussi à arrêter un gars malgré le handicap Suarez ? » Il avait eu envie de sourire mais s’était retenu pour lui balancer un regard noir qui signifiait : ferme ta putain de gueule, c’est pas vraiment le moment … et surtout, j’ai rien à voir avec cette histoire. «Est-ce que c’est un petit dealer que vous aviez pour mission d’arrêter ? » « Suarez a été témoin du délit ; elle n’allait quand même fermer les yeux … ça aurait été moyen pour la publicité, devant notre voiture. » un sourire candide étira ses lèvres alors qu’il désignait d’un signe de tête Suarez. «Sur que c’était pas ce qu’on était censé faire … mais un trou duc en moins, c’est toujours ça de pris. » qu’il ajouta de cette voix rauque alors que leur chef roule des yeux, agite la main pour leur faire comprendre de terminer cette histoire. Il tourna la tête vers les collègues pour mettre les choses au clair de cette voix rieuse et bon enfant : «Elle a peut-être des petites jambes la Suarez, mais je peux te garantir qu’elle galope plus vite que toi, Davis …va peut-être temps de t’attarder sur ta remise en forme avant de fe faire exploser par la nouvelle … »
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| | | | (#)Mar 5 Juil 2022 - 16:23 | |
| « Je pense pas qu’aller parler de harcèlement, c’est jouer la carte de la faiblesse et chouiner. Tu sais que tu rends pas service à celles et ceux qui s’y rendent dans ces bureaux, ceux su syndicat, si tu en parles comme ça. Fais comme tu le sens. » Elle le dévisage, la bouche entrouverte sous le signe de la surprise, et les mots franchissent ses lèvres sans qu’elle ne puisse les retenir. « Tu te fous de ma gueule ?! » Parce que ça ne pouvait être que ça, parce qu’il ne pouvait que blaguer, n’est-ce pas ? Croyait-il réellement qu’elle nuisait aux personnes qui dénonçaient les faits dont elles étaient victimes ? Elle les admirait, bien au contraire, et elle aurait peut-être aimé avoir leur courage. Mais elle craignait d’empirer la situation, tout simplement. Car elle doutait fortement que les collègues qui se prenaient une soufflante se comportaient ensuite de manière exemplaire. Elle pensait qu’au contraire, ils redoubleraient d’efforts pour lui faire payer sa dénonciation. C’est pour cela qu’elle ne disait rien à la hiérarchie, pour ça, et parce qu’elle s’était toujours défendue seule. Pour autant, elle ne dénigrerait jamais ceux qui faisaient ce choix courageux. « Tu crois que les collègues vont soudain cesser d’être des gros cons après que le chef leur ait expliqué le respect ? Moi, j’en doute … » Elle pesta encore dans sa barbe, jurant à voix basse alors que toute trace de bonne humeur l’avait quitté. Adriana n’était pas du genre polie, et la situation n’arrangeait en rien son défaut, accentué encore davantage quand son collègue s’arrête pour acheter un café. La suite s’enchaîne à une vitesse effrénée alors qu’après une course folle, ils réussissent à interpeler un suspect. Pas un de ceux qu’on leur avait demandé d’arrêter, mais un individu qui avait commis un délit juste sous leur nez. Une fois de retour au poste, leur chef ne semblait cependant pas ravi de cette interpellation. « Castillo a été témoin du délit ; elle n’allait quand même pas fermer les yeux … ça aurait été moyen pour la publicité, devant notre voiture. » La brunette écarquilla les yeux, surprise par tant d’audace, et détourna le regard. Un sourire illuminait son visage et elle se retenait de rire devant tant d’impertinence, tentant de masquer discrètement son état d’esprit en fixant un point au hasard sur le mur. « Sur que c’était pas ce qu’on était censé faire … mais un trou duc en moins, c’est toujours ça de pris. » Le chef les renvoie d’un signe de la main, leur indiquant le bureau pour enregistrer leur nouveau gardé à vue, avant de s’éloigner. C’est à ce moment-là qu’Oliver se tourne vers les autres collègues présents pour réagir à la pique lancée plus tôt. « Elle a peut-être des petites jambes la Castillo, mais je peux te garantir qu’elle galope plus vite que toi, Davis … va peut-être temps de t’attarder sur ta remise en forme avant de te faire exploser par la nouvelle … » Les lèvres de la brunette s’entrouvent sous le coup de la surprise, et elle suit Oliver pour enregistrer leur suspect. Quand ils se retrouvent enfin seuls, elle le fixe longuement, beaucoup plus longtemps que la bienséance ne l’autorise, avant de lancer. « T’es qui en fait ? Un gros connard ou un preux chevalier sur son destrier blanc ? » Parce qu’il alliait les deux : le gars qui rit aux remarques misogynes, et celui qui la défend. En une journée, ça faisait beaucoup de choses pour une seule personne, et Adriana venait à se demander s’il n’avait un côté schizophrène. En réalité, elle aimait pouvoir cerner les gens, et ne savait pas si elle appréciait son collègue ou s’il l’exaspérait. Les deux, peut-être ? « Bon, maintenant qu’on est là, et qu’on a déjà désobéi … on va s’habiller en civil et prendre une voiture banalisée ? » Et elle battit des cils, plongeant un regard innocent dans celui d’Oliver, avide de savoir jusqu’où il était prêt à aller. |
| | | | (#)Jeu 14 Juil 2022 - 9:46 | |
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“Bad boys, whatcha want Watcha want, whatcha gonna do? When sheriff John Brown come for you Tell me whatcha wanna do, whatcha gonna do?” « T’es qui en fait ? Un gros connard ou un preux chevalier sur son destrier blanc ? » Il se tourne vers elle, l’air renfrogné presque vexé mais avec un sourire amusé accroché à ses lèvres. C’est un bon résumé de sa personnalité en dents de scie : un gros connard qui a un cheval blanc et super élégant. Il jongle avec les émotions, Oli. Parfois, on a envie de l’étriper sur la place publique. Et d’autres fois, on se laisse surprendre par son empathie et son humanité. Il est humain. Il est un caméléon et on ne sait jamais sur quel pied danser avec lui. Son plus gros défaut. « Ah ouais carrément ?! Un gros connard ? Putain, ça vient du cœur cette remarque – ça s’entend même.», dit-il d’une voix amusée alors qu’ils viennent d’enregistrer le voleur à l’arrachée et laisse l’affaire à leurs collègues en uniforme. « Je pense que j’suis une sorte de gros connard qui parfois se balade sur son fidèle destrier. » Il prend un air pensif pendant quelques secondes à cette description et finit par hausser les épaules avec un air approbatif. Ouais, cela lui va plutôt bien comme image et il est presque sûr que Billie penserait la même chose.
« Bon, maintenant qu’on est là, et qu’on a déjà désobéi … on va s’habiller en civil et prendre une voiture banalisée ? » Il croise les bras tout en laissant échapper un sifflement faussement impressionné. « Tu veux dire que t’es du genre mauvaise élève ? A aller outre les règles, les ordres ? » Il lève un sourcil. « Non parce que tout à l’heure, c’était un coup du destin. Le mec qui nous tombe dessus, nous sort de notre transe pour un petit coup d’adrénaline … ça passe, on peut vite fait trouver une explication mais là, tu veux carrément dire que tu veux aller outre les ordres du boss. » Il en parle comme si elle lui demande de vendre un rein au marché noir. Oliver s’attire les emmerdes au boulot à ne pas respecter les règles ou plutôt à les frôler, toujours dans la zone grise, celle où on se dit : il n’a pas encore franchi la limite mais il est bien dessus avec un orteil qui dépasse. Pour cela qu’il ne se prend que des avertissements mais un jour ou l’autre l’attend la suspension. Tout le monde le sait. Les collègues prennent même les paris sur lui et sa fâcheuse tendance à cogner les suspectes qui l’ouvrent un peu trop, un peu trop longtemps, un peu trop vite. « De ton plein gré ? Volontairement ? » Il baisse le regard tout en faisant une drôle de bouche, il est pensif en fait. « Perso, je suis déjà dans le radar … je sais pas si c’est une si excellente idée que ça, Castillo. T’essaies de me tenter ? D’accélérer ma possible suspension ? Toi aussi, tu as parié pour que ça se passe dans les prochains mois ? » Il rit. « Faut me le dire tout de suite car j’essaie vraiment de m’assagir … sur mon destrier blanc. »
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| | | | (#)Mer 20 Juil 2022 - 14:57 | |
| Adriana déteste les étiquettes. Elle n’aime pas qu’on puisse mettre ce qu’elle partage avec telle ou telle personne dans une case, qu’on lui dise qu’elle est en couple, ou bien mère célibataire, ou encore qu’elle déconne carrément en ce moment. Par contre, elle aime pouvoir se faire une idée des gens qu’elle côtoie, que ce soit dans le cadre professionnel ou privé. Elle ne range pas les individus qu’elle fréquente dans des cases, non, et plusieurs adjectifs peuvent s’appliquer à une seule personne. Et pourtant, pour Oliver, elle ne sait pas sur quel pied dansé. Il n’est pas sympathique, clairement pas. Il n'est pas réellement amical. Il rit aux blagues misogynes mais, l’instant d’après, prend sa défense. Alors elle se lance, et lui pose directement la question qui lui brûle les lèvres : est-il un gros connard ou un preux chevalier sur son destrier blanc. Il la dévisage d’un drôle d’air, partagé entre l’agacement et l’amusement, et une nouvelle fois, elle trouve ça étrange. Est-il outré ou amusé ? Peut-on être les deux à la fois ? « Ah ouais carrément ?! Un gros connard ? Putain, ça vient du cœur cette remarque – ça s’entend même. » Elle lève les bras en signe d’apaisement et tente d’afficher un air innocent, mais un sourire taquin illumine son visage. « Je pense que j’suis une sorte de gros connard qui parfois se balade sur son fidèle destrier. » Elle le dévisage, un instant silencieuse, méditant sur cette réponse. Finalement, elle hausse les épaules, tourne le dos à Oliver et commence à marcher en direction de leur voiture. « Mouais. Un connard sur un cheval, ça reste un connard. » Autrement dit, sa réponse ne l’a pas convaincu, même si elle est toujours amusée par cette conversation. Les voilà arrivés près de leur véhicule, et la brunette n’a pas envie de retourner faire le job qu’on leur a demandé, tout simplement parce que l’ordre est stupide et qu’ils n’attraperont aucun délinquant comme ça. Alors elle suggère à son collègue qu’ils contournent les règles, et le voilà qui l’observe en laissant échapper un sifflement. « Tu veux dire que t’es du genre mauvaise élève ? A aller outre les règles, les ordres ? » Elle lève les yeux en hochant la tête, croisant les bras devant l’air consterné d’Oliver : ne l’en croit-il pas capable ? « Non parce que tout à l’heure, c’était un coup du destin. Le mec qui nous tombe dessus, nous sort de notre transe pour un petit coup d’adrénaline … ça passe, on peut vite fait trouver une explication mais là, tu veux carrément dire que tu veux aller outre les ordres du boss. » Elle soupire. « Je sais ! Mais tu dois bien avouer que l’ordre qu’on nous a donné est stupide. » Elle est agacée : agacée par son chef, agacée par la mission, agacée par cette journée, agacée par son partenaire. Rien ne va, et elle a hâte de s’en aller, ce qui est assez rare pour la brunette qui multiplie les heures supplémentaires. « De ton plein gré ? Volontairement ? » Elle souffle. « Perso, je suis déjà dans le radar … je sais pas si c’est une si excellente idée que ça, Castillo. T’essaies de me tenter ? D’accélérer ma possible suspension ? Toi aussi, tu as parié pour que ça se passe dans les prochains mois ? Faut me le dire tout de suite car j’essaie vraiment de m’assagir … sur mon destrier blanc. » Et elle grimace : zut, elle n’avait pas pensé à ça. Si elle l’entraine là-dedans et qu’il se fait suspendre, elle va se sentir coupable. Et Adriana est loin d’être une mauvaise personne, même si elle a parfois quelques petits problèmes avec l’autorité. Elle tente un trait d’humour, un sourire sur les lèvres. « Je suis démasquée ! Mais je te promets que si je gagne le pari, je t’invite prendre un verre. » Elle ment : elle n’a pas parié, ne parierait jamais sur ça. Mais elle retrouve son air sérieux et lève les mains en signe de reddition. « Allez, je veux pas être responsable de ta suspension. On repart en patrouille. » Mais elle s’appuie contre la portière avant de la voiture, le dos contre le véhicule, empêchant Oliver de reprendre la place du conducteur. Elle lui tend la main pour qu’il lui donne quelque chose. « Les clés ! Si je dois arriver au bout de cette journée pour toi, c’est moi qui conduis ! » |
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