| (weatherburry #2) gonna have to find new ways to get by. |
| | (#)Dim 22 Mai 2022 - 22:04 | |
| gonna have to find new ways to get by. (début mai.) C'était une visite prévue depuis plusieurs jours, une visite que James avait particulièrement à cœur d'honorer. Birdie l'attendait chez elle à défaut de pouvoir tellement le retrouver ailleurs, sa béquille empêchant la jeune femme de se mouvoir avec facilité. Un épisode qui n'était pas sans rappeler quelques souvenirs désagréables à James, mais qui lui remémorait aussi la dévotion dont Birdie avait justement fait preuve avec lui au cours des derniers mois, tout particulièrement après son agression et son séjour à l'hôpital. S'il avait détesté apparaître aussi diminué devant ses proches, l'énergie que Birdie avait déployé pour lui faire oublier sa condition avait comme souvent fait des miracles, et James ne nierait pas qu'elle avait surtout fait la différence à l'époque. Alors aujourd'hui, c'était à son tour d'être là pour elle. A son tour aussi de faire de cette visite une priorité, non sans qu'il s'amuse intérieurement de l'idée qu'il pourrait bien croiser Jordan au détour d'un couloir, aujourd'hui, n'étant pas sans savoir qu'iel partageait la vie de la blonde depuis plusieurs mois. Il l'avait appris en arpentant par hasard la page instagram de Birdie, preuve qu'il ferait peut être bien de dénigrer un peu moins les réseaux sociaux ou de s'intéresser plus directement à la vie sentimentale de ses amis. Dans un cas comme dans l'autre, il avait scrupuleusement évité d'effleurer le sujet avant de trouver le bon moment pour le faire, et celui-ci était peut être bien arrivé. En tout cas, l'idée de les savoir ensemble était plutôt pour lui plaire. « Ça alors, ils ont réussi à te faire garder ta béquille. J'étais certain qu'elle finirait au fond d'une benne à ordures. » Une entrée en matière qui ne surprendrait pas Birdie, habituée depuis des années à son sarcasme, pourtant toujours animé de bonnes intentions quand il était question d'elle. C'était comme ça qu'ils avaient toujours fonctionné, et James se plaisait plutôt bien dans le rôle de celui qui ronchonnait gratuitement et se plaignait toujours de tout. On ne l'invitait généralement pas pour mettre une bonne ambiance, mais Birdie savait en revanche qu'elle pouvait compter sur lui. Qu'aussi occupé soit-il toujours, il répondait présent quand c'était nécessaire ou s'assurait au moins de se faire moins désirer la fois d'après. En somme il faisait des efforts, même si ça n'était pas toujours extrêmement flagrant.
Maintenant à sa hauteur, il l'observa d'un peu plus près, sans doute rassuré au fond de lui qu'elle donne l'impression de s'être plutôt bien remise de son mystérieux accident. Mais celui qui viendrait à bout de l'énergie et de l'entrain de Birdie n'était sans doute pas né : même clouée à un lit, elle trouverait encore le moyen de déambuler sur ses deux jambes, sans tenir en place. « T'as bonne mine, pour une éclopée. » Sourire au coin des lèvres, James ne put s'empêcher de glisser un mot moqueur, simplement parce qu'ils savaient l'un comme l'autre qu'il se trouvait quasiment dans la même situation quelques mois en arrière. Après sa sortie de l'hôpital, lorsque sa convalescence s'était voulue longue et particulièrement gênante. Dieu sait qu'il se déplaçait avec bien moins de grâce qu'elle pouvait le faire aujourd'hui. « Tu sais que j'attends toujours que tu m'expliques ce qui t'est arrivé. » James savait que les explications viendraient en temps et en heure, raison pour laquelle il n'avait pas insisté pour que Birdie lui raconte tout par téléphone. Sans doute était-ce aussi un moyen pour l'un comme pour l'autre de s'assurer qu'ainsi ils ne pourraient pas faire autrement que se voir en personne, pour la première fois depuis ce qui lui avait semblé un temps bien trop long. Les dernières semaines avaient été plutôt rythmées du coté de James, qui se cachait deux fois plus derrière le boulot depuis le cambriolage survenu à Weatherton. Aujourd'hui, pourtant, c'est ce même boulot qu'il avait mis de coté pour quelques heures afin de rendre visite à son amie. Elle semblait certes aller plutôt bien, à la voir comme ça, mais il ne voulait plus seulement se contenter de prendre de ses nouvelles par téléphone. Il voulait la voir et s'assurer qu'elle se portait mieux. « Je comprends que t'aies préféré tout me raconter de vive voix mais je risque d'être déçu si tu me dis que t'as simplement trébuché sur ton chat. » De ça, par contre, elle lui en avait parlé. Et aussi curieux soit-il de rencontrer l'animal – n'ayant jamais caché sa préférence pour les félins – ce ne serait définitivement pas à la hauteur de la folie et de l'excentricité de Birdie, lesquelles James avait appris à réellement apprécier au fil des années. Mais la connaissant, il y avait sans doute une histoire un peu plus loufoque derrière cette blessure, et il lui tardait à vrai dire de l'entendre.
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| | | | (#)Sam 28 Mai 2022 - 17:37 | |
| « Ça alors, ils ont réussi à te faire garder ta béquille. J'étais certain qu'elle finirait au fond d'une benne à ordures. » “Tu rigoles ? Regarde moi cette œuvre d’art. On imagine pas le temps qu’il faut pour décorer une béquille.” Tu brandis ladite béquille que tu as customisé et personnalisé à l’extrême avec de la peinture et des perles. James sera très bien placé pour comprendre que la créativité ne s’arrête jamais et que tu as su trouver une façon positive à ta malheureuse situation. “T’aurais dû voir mon plâtre, il était magnifique. Il devrait y avoir des plâtres plus funs que ceux qu’ils mettent. Un peu de paillette n’a jamais tué personne.” Tu déploies tout ton talent pour la parole. C’est une preuve d’excitation de voir James, d’autant que c’est la première fois que tu l’invites chez toi - et ça, c’est uniquement parce que tu n’es qu’un pauvre petit oiseau à la patte brisée qui se remet difficilement. Tu apprécies de voir ton ami sur ses deux jambes, et avec le sourire. Et qui fait même de l’humour sarcastique, ce qui est un véritable bon signe à ton sens. Tu prends James dans ton bras disponible pour le serrer contre toi alors qu’il est à peine arrivé au palier de la maison.
« T'as bonne mine, pour une éclopée. » “T’as bonne mine pour un vampire.” James sait qu’il te trouvera s’il te cherche et c’est pour cela qu’il aime bien te titiller, n’est-ce pas ? Il sait qu’il peut être lui-même avec toi alors tu es plus que ravie de voir quand son masque de directeur artistique d’une grande maison de couture s’abaisse pour laisser voir ton Dracula préféré avec son mordant et sa répartie bien huilée. Et puis surtout, ces derniers mois ont été compliqués pour lui, tu es bien placée pour le savoir, alors le voir aussi avenant te réchauffe le cœur. « Tu sais que j'attends toujours que tu m'expliques ce qui t'est arrivé. » Tu souris en le tirant vers l’intérieur de la maison. “Reste pas trop dehors ou tu vas cramer.” Que tu lui réponds en guise de non réponse à sa requête silencieuse. Est-ce que tu vas raconter une histoire incroyable au lieu de l’idiotie qui t’est arrivée ? Oh, il y a des chances. « Je comprends que t'aies préféré tout me raconter de vive voix mais je risque d'être déçu si tu me dis que t'as simplement trébuché sur ton chat. » Tu le regardes en poker face forcé avant de lui foutre ton poing dans son bras. “Tu préfères sûrement savoir que c’est la faute d’un mauvais sort d’une vilaine fée ? Parce que c’est totalement le cas.” Evidemment que oui. C’est quand même plus classe de se prendre pour une princesse d’un Disney que d’accepter que tu as juste trébuché en ayant bu.
“Tiens, d’ailleurs, tu peux venir la voir. Le chat, pas la fée. Elle se fait discrète, celle-là.” Tu grimpes les escaliers pour l’entraîner vers la pièce à vivre, avec Milady et sa queue en l’air fidèle au rendez-vous. “Milady, James. James, Milady.” Cette dernière s’approche du grand blond le museau en avant pour renifler ses habits qui doivent sentir le propre chat sombre de James avant de se frotter à ses jambes en ronronnant. “Elle est moins sauvage que le tien, ma fille.” Tu soulignes, amusée, en souriant. Là encore, tu te dis que la nature est parfois bien foutue. Shady est autant à l’image de James que Milady l’est à la tienne. “Tu veux quelque chose à boire ? Est-ce que je pourrai profiter de ta grandeur d’âme et surtout de ta capacité à pouvoir conduire pour aller à Redcliffe ? J’ai un truc à voir.” Tu es un peu embêtée de lui demander ça - non pas de te conduire mais de l’amener avec toi. Tu aurais préféré faire ça seule mais… Tu as l’impression que la présence de quelqu’un pour t’aider à te dire que c’est une bonne chose ce que tu veux faire. Ce projet qui est dans ta cabosse depuis quelques mois, une idée de Jordan qui a fini par germer dans ta petite tête et qui comblerait la Potterhead en toi plus que de raison. James est à la tête d’un empire mais il pourrait très bien comprendre et t’aider dans la visite d’un local, n’est-ce pas ? |
| | | | (#)Mar 14 Juin 2022 - 20:40 | |
| gonna have to find new ways to get by. Retrouver une Birdie fidèle à elle-même, pas dépourvue de sa joie de vivre, c'était sans doute la preuve la plus évidente que la jeune femme allait bien. Et ça rassurait James, quoi qu'il en dise, et parce qu'elle faisait incontestablement partie des quelques personnes en ce monde pour qui il lui était facile de s'inquiéter. “Tu rigoles ? Regarde moi cette œuvre d’art. On imagine pas le temps qu’il faut pour décorer une béquille.” Sans surprise, la jeune femme était parvenue à voir un bon coté à toute cette situation et cette béquille toute en couleurs était de nouveau la preuve que rien ne pouvait venir à bout de son enthousiasme débordant. « Tu vas presque me faire regretter de pas t'avoir demandé de m'en customiser une l'année dernière. » Près d'un an plus tôt, lorsqu'il avait lui-même terminé à l'hôpital pour ce qui n'était officiellement qu'un accident idiot, tout au plus une chute aux lourdes conséquences. Les vraies raisons de son hospitalisation, peu de personnes les connaissaient. Birdie faisait partie de ces personnes, quand bien même il avait longuement insisté sur le fait qu'il ne voulait plus en parler. « J'ai dit presque. » Il répéta, ses lèvres étirées dans un sourire entendu. Birdie le connaissait, il n'était pas vraiment le genre à se balader avec des béquilles édulcorées et à répandre la joie de vivre partout sur son passage. Cette béquille était entre de meilleures mains avec elle, et c'était une réussite digne du talent et de l'imagination sans limite de la jeune femme. “T’aurais dû voir mon plâtre, il était magnifique. Il devrait y avoir des plâtres plus funs que ceux qu’ils mettent. Un peu de paillette n’a jamais tué personne.” Oh il ne doutait pas qu'elle avait du leur soumettre l'idée, pour la connaître par cœur. « Peut être qu'ils se sont dit que ça donnerait envie à certaines personnes de revenir un peu trop souvent. » Il lui glissa un regard en coin, l’œil amusé, convaincu qu'il n'avait pas besoin d'en dire plus pour qu'elle comprenne à qui il faisait précisément allusion.
“T’as bonne mine pour un vampire.” « Touché. » Il l'avait cherché, disons-le, et ça n'était en plus de ça pas si éloigné de la vérité. James n'était peut être pas un buveur de sang pourvu de pouvoirs surnaturels, mais il imitait incontestablement leur mode de vie en passant le plus clair de ses journées enfermé dans son atelier et à ne mettre le nez dehors qu'à la tombée de la nuit. Il était né au Canada, là où le climat était souvent beaucoup moins clément, on pouvait dire qu'il ne s'était jamais totalement acclimaté à celui de son pays d'accueil. Vous ne le verriez pas enfiler un short de bain et piquer une tête dans la mer même par 40 degrés. “Reste pas trop dehors ou tu vas cramer.” Loin de lui l'envie de rester sur le pallier, ça tombe bien. Il n'avait quasiment jamais l'occasion de rendre visite à Birdie dans son environnement naturel et il comptait bien en profiter pour creuser toute cette histoire de blessure. Il n'avait eu droit qu'à de brefs détails, jusqu'ici, mais maintenant qu'il avait fait le déplacement jusqu'à chez elle son amie se montrerait peut être un peu plus bavarde. “Tu préfères sûrement savoir que c’est la faute d’un mauvais sort d’une vilaine fée ? Parce que c’est totalement le cas.” Bien sûr, il avait failli oublier que Birdie évoluait dans un monde bien plus fantaisiste que le sien, ce qui avait toujours eu le don de créer un certain contraste entre elle et lui. Un contraste pourtant loin d'être insurmontable, à en juger par cette amitié longue de plusieurs années qui les unissait. Une princesse et un vampire pouvaient finalement se trouver d'étonnants atomes crochus. « Alors je peux m'estimer heureux qu'elle t'ait pas enfermé dans une tour ou dans un lointain cachot. Ça aurait été compliqué pour te rendre visite. »
Compliqué aussi pour rencontrer son chat, nouvelle arrivante à laquelle James n'avait pas manqué de s'intéresser lorsqu'il avait appris que Birdie avait reccueilli un animal de compagnie. “Tiens, d’ailleurs, tu peux venir la voir. Le chat, pas la fée. Elle se fait discrète, celle-là.” Et puisque Birdie n'était pas sans savoir que sa préférence allait justement aux chats plutôt qu'aux fées, c'était parfait ainsi. « J'admets que c'est aussi l'une des raisons de ma venue. » Pas la principale, étant donné que Birdie était forcée de se déplacer avec une béquille et que ça sous-entendait que sa chute n'était pas tout à fait bénigne, mais l'idée de cette rencontre avec le chat de la jeune femme tenait une solide place en deuxième position. “Milady, James. James, Milady.” Les yeux du créateur se posèrent sur la silhouette longiligne de l'animal, dont le pelage attira son œil naturellement sensible aux belles choses. « Elle est magnifique. Je comprends ce qui t'a fait craquer. » Il n'était pas d'hier qu'il aimait les chats, bien plus qu'il n'aimait même la plupart des représentants de l'espèce humaine, ainsi il n'était généralement pas bien difficile de réveiller la part de douceur qui sommeillait en lui lorsqu'on était un félin ronronnant. James aventura lentement sa main vers la frimousse de l'animal, caressant le dessus de sa tête. “Elle est moins sauvage que le tien, ma fille.” « Shady va me faire la tête pendant deux jours quand il sentira que je lui ai fait des infidélités. Tu sais à quel point il est partageur. » A quel point son chat ne l'était pas du tout, donc. James savait qu'il était bien inutile d'essayer de duper l'animal, qui verrait clair dans son jeu. Shady n'avait simplement pas l'habitude de partager l'attention de son maître : James avait depuis bien longtemps abandonné l'idée d'avoir un autre chat, aussi parce qu'il n'était pas assez souvent chez lui pour gérer tout ce que ça impliquerait. « Qui sait, peut être qu'elle arriverait à le dérider. J'en connais chez qui ça a fait ses preuves. » Bien sûr qu'il voulait parler d'elle, et de lui. Birdie ne l'avait pas à proprement parlé transformé, mais elle avait percé une partie de sa carapace et prouvé, en l'apprivoisant, qu'il n'était pas qu'un cœur de pierre dans un corps de glace.
“Tu veux quelque chose à boire ? Est-ce que je pourrai profiter de ta grandeur d’âme et surtout de ta capacité à pouvoir conduire pour aller à Redcliffe ? J’ai un truc à voir.” James reporta son attention sur Birdie, puis secoua la tête. « Je veux bien un café. Bien noir, comme d'habitude. » C'était une précision accessoire, tant elle savait depuis le temps comment il prenait son café. Mais c'est surtout sa deuxième question qui avait attiré son attention, et si l'on aurait pu croire que la perspective de lui servir de chauffeur l'aurait dérangé, ce n'était pas exactement le cas. Précisément parce que Birdie n'était pas en état de conduire et que d'une certaine manière, et depuis tout ce temps où la jeune femme supportait ses sautes d'humeur sans broncher, il lui devait probablement bien ça. « Et si tu veux, oui. J'ai rien prévu de spécial cette après-midi, il faut juste que je repasse à l'atelier ce soir mais ça nous laisse plusieurs heures. » Plusieurs heures durant lesquelles elle pourrait disposer de sa voiture comme bon lui semble, elle qui n'avait pas tant de kilomètres au compteur ni l'habitude de déroger à ses trajets habituels. « Qu'est-ce que tu vas faire à Redcliffe ? » Il demanda distraitement. « Répondre à ce petit interrogatoire, c'est le prix à payer pour profiter de ma voiture et gagner le droit de changer ma station de radio parce que la mienne est trop ennuyeuse. » Car bien sûr que c'est ce qu'elle ferait. Et à vrai dire, ça lui faisait même plaisir de l'accompagner, où qu'elle ait l'intention de se rendre. Birdie était l'une des rares personnes à savoir lui arracher un sourire aussi facilement qu'on lui inspirait généralement des insultes, et pour cette raison il accepterait d'être l'homme de la situation si ça pouvait lui rendre service. La connaissant, elle avait sans doute une idée bien précise en tête et ils ne risquaient pas de s'ennuyer. Et peut être bien qu'il avait précisément besoin de ça, et de voir autre chose que les murs de son atelier. Il ne penserait pas au boulot pendant plusieurs heures, une première chez lui.
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| | | | (#)Sam 18 Juin 2022 - 8:42 | |
| « Tu vas presque me faire regretter de pas t'avoir demandé de m'en customiser une l'année dernière. » Ca t’arrache un sourire même si le souvenir n’est pas le meilleur qui soit. Ta fracture est le résultat d’une connerie de soirée ; James a été victime d’une attaque violente pour des motifs au-delà de l’absurdité. Y repenser te révolte une nouvelle fois ; ça a beau s’être passé y’a un an, tu ne comprends toujours pas comment l’humain peut être pourri et manquer à ce point d’empathie pour se montrer aussi sauvage avec ses compères. Tu as détesté voir James diminué, fatigué, abattu. Même s’il a le buste et la tenue d’un vrai comte vampirique, James reste humain et tu arrives à le faire sourire, rire et parler malgré tout. D’autant qu’il a été clair que plus jamais il ne voulait en entendre parler - et pourtant, il est le premier à le faire, c’est une sacré ironie. Au moins, c’est presque plaisant de l’entendre évoquer cette période de sa vie de façon plus légère. « J'ai dit presque. » Tu souris. “La tienne aurait été moins colorée, c’est certain.” Parce que James est élégant mais vous n’avez certainement pas les mêmes vues sur beaucoup de choses. C’est ce qui rend l’art aussi intéressant, surtout dans la mode. Il suffit de vous voir côte à côte pour se demander qu’est-ce que vous foutez ensemble. C’est exactement ce que tu adores. Et James est un des rares à pouvoir te comprendre et apporter une saveur différente. Tu n’es pas réfractaire à la nouveauté, loin de là, et le talent du Weatherton n’a jamais été remis en question. « Peut être qu'ils se sont dit que ça donnerait envie à certaines personnes de revenir un peu trop souvent. » Tu lui tires la langue car t’as très bien compris son sous entendu qui est arrivé avec de gros sabots tout poussiéreux. “Je veux plus jamais de plâtre, encore moins aux jambes. J’ai pas pu me déplacer comme je voulais pendant un mois, James, un mois !“ Okay, ton ami est sûrement au courant de l’effet que ça fait puisqu’il est passé par là. Mais toi, t’as la bougeotte et t’es sûre que tu l’as plus que lui. Lui peut rester des heures dans son atelier - comme Jordan avec sa batcave ; toi, non. Autant dire que tu souris là mais il y a eu des moments très compliqués. Assez pour que tu te sois enfin décidée à aller voir une thérapeute.
« Touché. » Pas encore coulé mais ce n’est pas le but recherché. Que James soit sorti de son antre pour venir te voir personnellement, ça te comble en plus que ça te fait sentir terriblement privilégiée - encore une fois. Tu es trop bien entourée, il faut dire. « Alors je peux m'estimer heureux qu'elle t'ait pas enfermé dans une tour ou dans un lointain cachot. Ça aurait été compliqué pour te rendre visite. » “Mais tu l’aurais fait quand même, pas vrai ? T’aurais affronté le danger comme… Le prince Philippe devant un dragon!” Tu t’exclames avant de rire. “Nan, j’aurai trouvé un moyen de sortir avant, j’en suis sûre. Encore mieux, même, je serai le dragon.” Oh oui, dans ton monde, tu es beaucoup de choses et c’est là la beauté de l’imagination.
« J'admets que c'est aussi l'une des raisons de ma venue. » Un détail qui ne te surprend pas. Il faut dire que Milady est une petite merveille de la nature, une belle fierté que tu as à l’exhiber à tout le monde passant le seuil de la porte. De toute façon, elle vient naturellement accueillir et sentir les visiteurs, finissant souvent par s’allonger au sol, les pattes en l’air, pour qu’on la remarque et qu’on lui donne des caresses. C’est vraiment toi si tu étais un chat, à vrai dire. « Elle est magnifique. Je comprends ce qui t'a fait craquer. » “C’est Jordan qui a été charmé en premier puisque j’étais à LA. Mais on a pas attendu longtemps avant de se décider. En plus, c’est elle qui nous a choisi.” Comme les baguettes magiques. Et la preuve que ça fonctionne, la petite créature est parfaitement à son aise avec vous. Et elle a l’air de bien apprécier les attentions de James à son égard. « Shady va me faire la tête pendant deux jours quand il sentira que je lui ai fait des infidélités. Tu sais à quel point il est partageur. » Tu éclates de rire. “Il va me bouder totalement alors la prochaine fois que je passe chez toi.” Shady est clairement différent de Milady. « Qui sait, peut être qu'elle arriverait à le dérider. J'en connais chez qui ça a fait ses preuves. » “Je suis sûre qu’il serait charmé aussi en la voyant.” C’est impossible de ne pas être charmé par Milady - tu dis ça en toute objectivité, bien sûr.
« Je veux bien un café. Bien noir, comme d'habitude. » Tu râles en levant les yeux au ciel mais en te dirigeant quand même vers la machine à café. “Tu ne te trouves pas assez noir comme ça, James Weatherton ? Tu pourrais au moins ajouter un peu de crème pour adoucir l’amertume.” C’est ce que tu fais - sauf pour ton premier café de la journée. Mais James étant James, tu sais que c’est perdu d’avance. Mais ça ne tente rien d’essayer une nouvelle fois à le convaincre d’adoucir un peu son âme. Tu te demandes du coup ce que ça donnerait s’il fumait un joint. Tu serais curieuse de voir James dans un état second. On en apprend beaucoup, dans ces moments-là. « Et si tu veux, oui. J'ai rien prévu de spécial cette après-midi, il faut juste que je repasse à l'atelier ce soir mais ça nous laisse plusieurs heures. » La machine s’active et tu vas à côté de l’îlot pour mieux l’entendre. “On pourra aussi passer à l’atelier. Ça fait longtemps que je suis pas venue, après tout.” Tu mords ta lèvre, hésitant un moment, avant de finir par te décoincer. “T’as remis la main sur ce qu’on t’a volé ? Y’a eu une enquête, quelque chose ?” Parce que vos vies ont été assez occupées dernièrement, tu n’es pas vraiment au courant de ce qui a pu se passer récemment à ce niveau. Autant dire que James en a essayé, comme bavures, depuis un an. Au final, ce n’est pas si étonnant qu’il s’enferme dans ton atelier. Même si là, avec ce vol, ça remet toute la sécurité et le confort en question.
« Qu'est-ce que tu vas faire à Redcliffe ? » La machine bip et tu retournes vers elle pour aller chercher le café. « Répondre à ce petit interrogatoire, c'est le prix à payer pour profiter de ma voiture et gagner le droit de changer ma station de radio parce que la mienne est trop ennuyeuse. » Tu as un sourire de coin en vidant la machine pour ne pas laisser le fond moisir. “Sucre ?” Tu lui apportes sa tasse et un sucre, au cas où, avant de t’adosser au bord de l’îlot en croisant les bras. “Bien, j’accepte les conditions. Mais seulement parce que je peux pas faire autrement.” Oh si, tu pourrais, mais hey, la compagnie d’un ami est plus agréable que celle d’un chauffeur lambda. “J’ai un local à visiter. Pour acheter. Peut-être. J’en suis pas encore là.” C’est bizarre d’en parler à voix haute comme ça. Tu as très peu évoqué le sujet, même avec Jordan. Tu as même songé à mentir à James mais… Peut-être qu’il peut être de bons conseils ou au contraire, te dire que tu fais une erreur ? Pourquoi est-ce que tu as presque envie que ce soit la deuxième option ? |
| | | | (#)Sam 2 Juil 2022 - 21:04 | |
| gonna have to find new ways to get by. “La tienne aurait été moins colorée, c’est certain.” Et un fin sourire étira les lèvres de James tandis qu'il s'autorisa à effleurer le souvenir de son séjour à l'hôpital, plusieurs mois auparavant, avec une certaine légèreté. Il était hors de question que le sujet prête à quoi que ce soit d'autre, ses proches sachant qu'il avait mis cette histoire d'agression derrière lui précisément pour ne pas qu'on s'apitoie sur son sort. Il allait bien, après tout, et quand bien même ça restait une période sombre à laquelle il pensait toujours avec une féroce frustration au fond du ventre, passer à autre chose était aussi sa manière de ne pas concéder à ses agresseurs une victoire supplémentaire. “Je veux plus jamais de plâtre, encore moins aux jambes. J’ai pas pu me déplacer comme je voulais pendant un mois, James, un mois !“ Oh, il connaissait trop bien Birdie pour savoir qu'elle n'était pas prête à se laisser à nouveau convaincre d'enfiler ce genre de choses, elle qui devait voir les plâtres comme des prisons mobiles qui vous privaient de votre liberté de mouvement. Et à vrai dire, c'est aussi comme ça que James l'avait ressenti, quand bien même il tenait beaucoup plus facilement en place que son amie. Asseyez-le sur une chaise, le nez au-dessus d'un croquis, et il pouvait rester ainsi des heures à simplement parfaire son trait de crayon. Birdie, elle, s'agacerait de ne pas pouvoir bouger en à peine quelques minutes. « Mais tu as tenu le coup. Parce qu'au fond de toi tu savais que c'était dans ton intérêt. » Et aussi vrai qu'à l'époque lui aussi détestait appliquer les recommandations des médecins, surtout lorsqu'elles entravaient sa liberté, il était au moins rassuré de voir que Birdie allait mieux. Qu'elle avait fait le plus dur désormais. « J'espère que tu forces pas trop, en attendant d'être complètement rétablie. J'ai déjà failli être à court de sms réconfortants. » Rictus au coin des lèvres, il lui glissa un regard amusé. Il ne faudrait pas qu'elle soit tentée d'empirer son état maintenant que le plâtre était de l'histoire ancienne, elle savait trop bien qu'il était loin d'être à l'aise pour apporter du réconfort dans ce genre de situations.
Rassuré de voir qu'elle n'avait rien perdu de son énergie à toute épreuve, James constata que son imagination débordante était intacte elle aussi. Une chance lorsqu'un esprit aussi créatif et indomptable que Birdie était déjà rare. “Mais tu l’aurais fait quand même, pas vrai ? T’aurais affronté le danger comme… Le prince Philippe devant un dragon!” Pour un peu, son rire serait presque communicatif et James, lui, à deux doigts de se dérider. Il faut dire qu'elle avait toujours eu le don de compenser son sérieux avant une folie que le créateur appréciait bien plus qu'il n'irait le crier tout haut. « Je parie que c'est encore une de tes références de contes de fée. » Parce qu'elle ne parlait probablement pas de feu le Prince consort du Royaume Uni, ou bien il y avait des épisodes de la vie de la Famille Royale que James ignorait. “Nan, j’aurai trouvé un moyen de sortir avant, j’en suis sûre. Encore mieux, même, je serai le dragon.” Bien sûr, cette histoire n'avait pas besoin d'un antagoniste quand Birdie pouvait se charger de tenir ce rôle. Après tout, elle n'était pas le genre à se laisser faire et encore moins à se laisser enfermer dans une tourelle sans rien dire. « Laisse-moi deviner, un dragon recouvert de paillettes ? Tout à fait redoutable. » Il la taquina pour la forme, et parce qu'il savait bien qu'elle ne saurait sûrement pas se contenter de sobriété même dans ces circonstances. Birdie était birdie, la couleur et tout ce qui brillait faisait partie d'elle.
Inutile de lui cacher que sa visite était aussi en partie due à son envie de rencontrer le chat de la jeune femme, sur lequel ses yeux se posèrent aussitôt. Le coup de foudre fut presque immédiat, Birdie n'ayant pas choisi le félin le moins charismatique du lot. Parce que Millady était mignonne, certes, mais elle avait aussi beaucoup d'allure. “C’est Jordan qui a été charmé en premier puisque j’étais à LA. Mais on a pas attendu longtemps avant de se décider. En plus, c’est elle qui nous a choisi.” Son regard croisa celui de la jeune femme alors qu'il resta silencieux quelques secondes, ses doigts continuant d'offrir des caresses à l'animal. Bien sûr qu'il savait pour Jordan et elle, mais il s'était dit qu'il attendrait de la voir pour creuser le sujet et se faire une idée de l'avancée de cette relation. A présent, il croyait comprendre que les choses étaient au beau fixe. « On dit que c'est jamais anodin d'adopter un animal avec son conjoint. Je crois comprendre que les choses marchent plutôt très bien entre vous. » Libre à elle de lui en parler ou non, il n'était clairement pas un spécialiste en la matière et il saurait se satisfaire d'une réponse évasive. C'était juste sa manière de lui montrer qu'il s'intéressait à sa vie et à ce qui pouvait la rendre heureuse. “Il va me bouder totalement alors la prochaine fois que je passe chez toi.” « A ta place je me pointerais pas sans une combinaison de sécurité. » Au cas où son chat sortirait les griffes, bien décidé à lui faire payer à elle aussi cette trahison. Après tout il n'y avait pas qu'avec son maître que Shady savait être territorial, et il avait toujours particulièrement apprécié les attentions de Birdie. Savoir qu'une autre en bénéficiait pourrait réveiller sa jalousie. “Je suis sûre qu’il serait charmé aussi en la voyant.” « On peut toujours jouer les entremetteurs, pour voir. Enfin toi, surtout. Tu seras plus crédible. » Et elle se donnerait sans doute à fond dans son rôle, là où James déclarerait forfait en prétextant avoir mieux à faire. Deux chats comme les leurs pourraient donner une portée intéressante, à condition qu'on ne compte pas sur James pour s'occuper des petits.
“Tu ne te trouves pas assez noir comme ça, James Weatherton ? Tu pourrais au moins ajouter un peu de crème pour adoucir l’amertume.” Il aurait du se douter que sa façon de lui demander un café ferait l'objet de ce genre de remarque, le blond se contentant de l'accueillir avec une moue amusée. « J'aime la crème dans mon café comme j'aime l'imprimé camouflage. Et tu sais combien je déteste l'imprimé camouflage. » C'était ni plus ni moins une faute de goût à ses yeux. Alors oui il aimait son café très amer et avec peu de fioritures, ce qui ne l'empêchait pas d'en engloutir des litres au quotidien. Conduire Birdie jusqu'à Redcliffe piqua la curiosité du styliste, qui songea qu'ils n'étaient pas partis en vadrouille depuis longtemps. “On pourra aussi passer à l’atelier. Ça fait longtemps que je suis pas venue, après tout.” « Ça fait surtout trop longtemps que tu t'es pas égarée dans notre fabrique à tissus, avoue. » Oh allez, ils savaient tous les deux que c'était un passage obligé pour Birdie chaque fois qu'elle se rendait sur place, simplement parce qu'ils y rangeaient des centaines de rouleaux de différentes matières, de différentes couleurs. Le paradis pour une jeune femme qui expérimentait continuellement, voulait créer de mille façons différentes. “T’as remis la main sur ce qu’on t’a volé ? Y’a eu une enquête, quelque chose ?” Ah, un autre des sujets fâcheux que James n'abordait jamais avec le sourire. Mais parce que c'était Birdie, il n'éviterait pas la question. « Non, y'a rien de nouveau. J'ai insisté auprès de mon père pour qu'on règle cette affaire entre nous, histoire que la nouvelle ne se répande pas que Weatherton se visite comme un moulin. » Et il savait que ce n'était pas une bonne idée aux yeux de tout le monde, que cette décision avait même fait coulé un peu d'encre en interne. Seulement il voulait éviter un scandale, c'était là sa priorité. « J'engagerai sans doute un privé pour mettre la main sur les voleurs. Ils ont forcément fait des erreurs. » Après tout ils auraient pu s'en tirer avec bien plus que ce qu'ils avaient pris, alors même qu'ils avaient fichu le camp avec un butin déjà important.
“Sucre ?” « Très peu, merci. » Là encore, il allait à l'essentiel, appréciant bien trop son café noir pour vouloir en altérer le goût. Rien qui puisse encore surprendre Birdie, depuis le temps, il le savait. Et parce qu'il ne pouvait pas simplement la conduire en voiture sans tenter d'en savoir plus, c'est un marché qu'il lui proposa et que son amie accepta. “Bien, j’accepte les conditions. Mais seulement parce que je peux pas faire autrement.” Oh, il était prêt à parier qu'à elle aussi ce genre de moments lui avaient manqué, depuis que leurs emplois du temps étaient très chargés ils manquaient d'occasions de se voir à l'extérieur. James était quelqu'un de plutôt casanier, et Birdie était limitée dans ses mouvements depuis son accident. Mais aujourd'hui, il se pourrait qu'ils trompent leur routine. “J’ai un local à visiter. Pour acheter. Peut-être. J’en suis pas encore là.” Soudain, James reposa sur elle un regard empli de surprise. « Tu as bien dit pour acheter ? » Bien sûr ça expliquait qu'elle veuille se rendre sur place pour visiter les lieux, mais il ne s'attendait pas nécessairement à ça. L'annonce était loin d'être anodine, pourtant Birdie en parlerait presque avec détachement. Sans doute parce que visiter un local rendait ça beaucoup plus concret et qu'une partie d'elle devait appréhender ce que ça signifiait. « Un nouveau projet dont tu m'aurais pas parlé ? Tu sais que maintenant je vais vouloir tout savoir. » Connaissant Birdie, elle n'aurait pas attendu beaucoup bien longtemps pour le mettre dans la confidence, même si n'importe qui serait un peu superstitieux avant de lancer dans ce genre d'aventure. Elle avait employé le mot peut être, mais James n'avait entendu que acheter. « Tu savais que le jour où j'ai pris mes fonction à l'atelier, j'ai exigé de réaménager tout l'espace ? Mon prédécesseur travaillait dans un chantier perpétuel, tout le monde se marchait dessus et rien n'avait de place prédéfinie. » Un foutoir dans lequel James aurait été incapable de créer, lui pour qui son environnement importait énormément. « En général je juge facilement du potentiel d'un lieu, si tu as besoin d'une paire d'yeux supplémentaire pour se faire un avis. » Il était directeur artistique depuis des années, et ce genre de visite nécessitait souvent un deuxième avis, surtout compte tenu des enjeux.
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| | | | (#)Mar 12 Juil 2022 - 16:58 | |
| « Mais tu as tenu le coup. Parce qu'au fond de toi tu savais que c'était dans ton intérêt. » tu grimaces, le nez qui se retrousse, rejetant complètement l’idée de féliciter cette période noire et sombre (comme James aimerait entendre ça) comme quelque chose de bénéfique pour toi. Oui, forcément que ça l’était, mais ton égo t’empêche de l’affirmer à voix haute. Le fait d’avoir été privée de tout déplacement autonome que tu aimes, de courir, de sautiller, de danser comme tu apprécies faire, c’est comme être prisonnier de son propre corps. Avoir les membres, la capacité, la volonté mais pas le corps. Cela n’est pas étonnant que tu redoutes de te voir vieille ; tu es plus proche de perdre tes capacités que d’en gagner. Tu ne préfères pas y penser pour l’instant. Tu n’es pas vieille non plus. « J'espère que tu forces pas trop, en attendant d'être complètement rétablie. J'ai déjà failli être à court de sms réconfortants. » tu lui tires la langue. “Tu vas pas t’y mettre aussi.” évidemment que si. James est un ami, il s’inquiète, il se soucie, et il se moque aussi un peu alors que son rictus n’échappe pas à ton regard clair. Dans un sens, il n’a pas tort ; mais encore une fois, il faudra te passer sur le corps pour te l’entendre dire à voix haute. Tu sais que James n’est pas franchement de ceux qui réconfortent ou qui donnent de doux conseils de bien-être ; il fait quand même l’effort pour toi et ça te touche profondément, exactement comme à chaque attention que tu peux recevoir de tes proches. Comme si tu t'attendais au pire à chaque fois avant de réaliser que non, ils t’apprécient autant que tu les apprécie eux-mêmes. C’est un peu triste quand même de croire qu’ils vont finir par te lâcher un moment ou un autre.
« Je parie que c'est encore une de tes références de contes de fée. » tu mets ta main sur ta poitrine en poussant une exclamation. “La Belle au Bois Dormant! James, tu ne connais pas tes classiques ?!” bon, d’accord, il faut bien avouer que les prénoms des princes est rarement la première chose que l’on retient d’un conte de fée mais pour une fois qu’ils avaient compris que c’était la femme qui avait le rôle premier - ou plutôt, c’est la femme qui se tape toutes les emmerdes et ces messieurs qui arrivent comme un preu chevalier sur son destrier pour la sortir de là avec un baiser et une danse. C’est ridicule mais tu ne préfères pas penser à cet aspect là non plus. Tu rêvasses surtout des couronnes, des fées, des robes et de la magie - qui est surpris ? « Laisse-moi deviner, un dragon recouvert de paillettes ? Tout à fait redoutable. » “Et qui crache des arc-en-ciel saveur barbe à papa, évidemment.” tu es redoutable mais ça ne se voit jamais au premier coup d'œil. C’est mieux comme ça, pour toi en tout cas. Cela te rappelle les croquis et les dessins que tu dessinais avec Will quand vous étiez gosses où vous vous étiez mis en tête de mettre en forme votre monde imaginaire. Evidemment qu’il y avait des dragons.
« On dit que c'est jamais anodin d'adopter un animal avec son conjoint. Je crois comprendre que les choses marchent plutôt très bien entre vous. » tu te marres brièvement. “Son conjoint. Ça fait très pompeux et sérieux, dit comme ça.” mais c’est sérieux, non ? Oui, évidemment, puisque tu as emménagé chez lui et que vous avez adopté la plus belle des créatures du monde ensemble. "Ça marche très bien, en effet. Je serai pas ici, sinon.” que tu dis d’une petite voix soft - Birdie Cadburry est pudique en sentiments, ne l’oublions pas. Il n’y a pas besoin de te connaître depuis longtemps pour savoir que si ça ne te plaît, tu t’en vas, tout simplement. Tu n’as pas d’attache, à part d’amitié, de fraternité et d’amour mais si quelque chose ne te convient, tu n’as pas beaucoup de scrupule à tout arrêter. Exactement comme ta relation avec Dan à l’époque. « A ta place je me pointerais pas sans une combinaison de sécurité. » revoilà ton rire - même si tu penses sincèrement que Shady pourrait te faire la tronche la prochaine fois que tu le verras et ça te rend déjà toute triste. « On peut toujours jouer les entremetteurs, pour voir. Enfin toi, surtout. Tu seras plus crédible. » tu lui fais un clin d’oeil. “T’imagines la portée qu’ils pourraient faire.” nooooooon, Birdie. Imagine toi avec des petits chatons à devoir laisser aller dans d’autres familles, tu ne veux pas ce genre de déchirement. “Enfin, je dis ça mais Milady a été stérilisée donc ça ne peut pas arriver.” exactement comme son maître, détail que tu retiens pour toi d’un coup de dent sur la lippe car la pensée te fait rire. Le monde entier n’a pas besoin de savoir que ton partenaire a fait sa part du boulot pour t’éviter une grossesse surprise - et ô combien non désirée. Enfin, avant de la sortir, tu la laisses prendre tes marques ; et quand tout le monde sera plus à l’aise, t’iras faire une visite surprise à James et son chat digne d’une sorcière de Salem. Il y a un être ancien chez Shady, tu l’as toujours dit.
« J'aime la crème dans mon café comme j'aime l'imprimé camouflage. Et tu sais combien je déteste l'imprimé camouflage. » “Gnagnagna, je sais.” tu porte parfois du camouflage - plus le violet ou le jaune - et quand ça arrive aux yeux de James, tu as bien vu son air dépité. Mais tu le lui fais, son café tout noir, tout sombre, tout amer. « Ça fait surtout trop longtemps que tu t'es pas égarée dans notre fabrique à tissus, avoue. » tu souris alors que tu attends que son café coule, préparant ta tasse Raiponce en même temps. “Je ne dirai pas non si t’as des babioles en rab. Et c’est encore mieux si t’as des nouveautés à me montrer.” tu es vraiment comme une enfant qui va dans l’atelier du Père Noël quand tu vas dans les locaux du styliste. Il faut dire que même si tu as en horreur le prêt-à-porter et qeu tu n’apprécies guère toute la politique autour du mannequinat et des effets de la mode sur les autres, tu aimes beaucoup voir la conception, le montage, les croquis, les tissus, les décorations, les perles. Le processus de création est fascinant et c’est bien ce qui t’intéresse le plus - ce n’est pas pour rien que tu as les yeux qui brillent alors que tu ramènes la tasse de café à James. « Non, y'a rien de nouveau. J'ai insisté auprès de mon père pour qu'on règle cette affaire entre nous, histoire que la nouvelle ne se répande pas que Weatherton se visite comme un moulin. » tu fais la moue parce que tu n’es pas certaine que ce soit une bonne idée de vouloir étouffer l’affaire - c’est clairement ce que James fait à ton sens - mais c’est lui le patron et c’est presque un nouveau défi que de faire de nouvelles créations encore plus belles que celles d’avant. Mais le sentiment d’insécurité doit être terrible dans un endroit que l’on considère comme son cocon. « J'engagerai sans doute un privé pour mettre la main sur les voleurs. Ils ont forcément fait des erreurs. » ah. “C’est pas une mauvaise idée. Je peux comprendre que tu ne veux pas que ça s’ébruite mais ça serait quand même mieux d’avoir le fin mot de l’histoire. Même sans avoir les pièces volées, une explication serait un bon début.” en tout cas, toi, t’aimerai savoir. “Comment se sent tout le monde ? Ça doit pas être facile de se dire que des gens ont réussi à forcer là-bas.” forcer et voler. Tu n’as jamais connu ça, à part dans un sordide appartement miteux où t’as atterri un jour et ça a suffi pour te faire déguerpir direct alors que ce n’était même pas tes affaires qui étaient concernées. “Si jamais t’as besoin d’aide pour rattraper du retard, mes deux mains sont à ta disposition.” mais James le sait, n’est-ce pas ?
« Très peu, merci. » qu’est-ce que ça veut dire, très peu ? Bon, tu te contentes de prendre un petite pincée de sucre et d’en mettre dans son breuvage telle une sorcière préparant sa potion dans son chaudron. « Tu as bien dit pour acheter ? » tu lèves le doigt vers lui. “Peut-être et j’en suis pas encore là, j’ai rajouté.” tu n’as pas envie d’en faire tout un étalage. Dans le fond, c’est quelque chose qui te panique un peu, Miss “je n’aime pas les responsabilités”. Acheter n’a jamais été dans tes cordes ni dans tes envies. Ce n’est pas pour rien que tu n’as jamais eu de chez toi alors que tu pourrai, t’en es persuadée. Enfin, tu as vu les chiffres pour acheter et il est clair que tu t’es mangée une sacré belle surprise (à lire avec ironie). Tu ne désespères pas mais tu ne te fais pas non plus trop d’espoir. Tu n’es pas la personne qui peut trancher le plus rapidement, et encore moins être sûre de soi pour un tel projet. Tu serai capable de t’investir des mois puis te rendre compte que ça ne te plait pas au bout du compte. Ce n’est pas tant l’aspect financier qui te dérangerait, mais celui de l’énergie. Du temps que tu vas devoir consacrer à peut-être devoir comprendre les chiffres, les papiers, les documents à signer, les règles. L’administration, en clair. Si tu comptes mettre de ton temps pour quelque chose qui ne te ferait pas plaisir au final, à quoi bon ? « Un nouveau projet dont tu m'aurais pas parlé ? Tu sais que maintenant je vais vouloir tout savoir. » oui et c’est pour ça que tu fixes ta machine à café qui prépare ton long café à toi avec deux sucrettes et une touche de cannelle pour le goût. « Tu savais que le jour où j'ai pris mes fonctions à l'atelier, j'ai exigé de réaménager tout l'espace ? Mon prédécesseur travaillait dans un chantier perpétuel, tout le monde se marchait dessus et rien n'avait de place prédéfinie. » voilà une anecdote que tu ne connaissais pas et qui te fait sourire en relevant les yeux vers James. “Il faudrait pas que tu vois mon espace, alors. Jordan m’a gentiment laissé sa chambre d’amis pour en faire mon petit atelier. Je crois que tu tournerai de l’oeil si tu voyais l’état.” après tout, James n’a jamais vu l’état de tes chambres puisque t’étais plus souvent fourrée chez lui ou à son atelier que l’inverse. C’est plus souvent dérangé et éparpillé aux quatre coins mais c’est un bordel organisé et tu as horreur qu’on vienne ne serait-ce que te soumettre l’idée de ranger. « En général je juge facilement du potentiel d'un lieu, si tu as besoin d'une paire d'yeux supplémentaire pour se faire un avis. » tu prends ton mug rempli pour te diriger vers l’îlot où tu t’y accoudes en avant en soupirant, remuant le café dans le breuvage. “C’est un plus non négligeable. Mais y’a pas grand chose à savoir pour l’instant. J’aimerai bien… On était dans un magasin d’Harry Potter à Londres et pour rire, Jordan a dit que je laisserai jamais partir les clients avec leurs biens si j’avais une boutique similaire.” tu fais un signe de la main à côté de ta tête qui remue, un signe qui veut clairement dire que ça te travaille l’esprit depuis. “Bref, voilà pour l’instant l’idée… Mais entre la théorie et la pratique, y’a un océan. Je suis pas une fille de paperasse ni de responsabilité.” tu tournes autour du pot mais la réalité est que même si l’idée te plait beaucoup, ça te terrifie aussi pas mal. C’est clairement hors de ta zone de confort. Mais ce n’est pas ce que tu recherches perpétuellement dans la vie ? |
| | | | (#)Ven 29 Juil 2022 - 22:32 | |
| gonna have to find new ways to get by. “Tu vas pas t’y mettre aussi.” Un rictus au coin des lèvres, James abdiqua face à la grimace de la jeune femme. « Je sais, je serais mal placé pour te faire la morale. » James n'en ayant parfois fait qu'à sa tête lui aussi lorsqu'il était censé se reposer après son accident ou tout du moins, éviter de trop en faire. Lever le pied n'avait jamais été dans ses habitudes, y compris lorsque son corps lui avait parfois fait comprendre qu'il ne supporterait pas le rythme qu'il s'imposait éternellement. Quelques heures de sommeil par nuit, des litres de café pour chasser la fatigue, des journées dont on ne savait même plus quand elles commençaient et quand elles se finissaient. Birdie savait tout ça, alors elle savait qu'il n'en rajouterait pas une couche supplémentaire, supposant qu'elle avait déjà eu son compte avec toutes les recommandations des médecins. Les gens comme eux n'écoutaient que leur instinct et dans le cas de la blonde, rester sagement assise en attendant de se rétablir complètement n'était pas une option. “La Belle au Bois Dormant! James, tu ne connais pas tes classiques ?!” Ah, c'était donc de ça qu'il s'agissait. Comment avait-il bien pu ne pas y penser ? On se le demandait. « Tu sais bien que j'ai toujours privilégié d'autres types de lectures. » Mais n'importe qui s'en douterait sans doute rien qu'à le voir, que ça n'était pas les gentils contes de fées qui l'avaient bercé lorsqu'il était enfant. Sans avoir jamais donné dans les histoires d'horreur à vous faire faire des cauchemars, il avait toujours montré de l'intérêt pour des œuvres plus dramatiques, remplis de personnages torturés. Ceci explique cela, diraient sans doute certains de ses proches. “Et qui crache des arc-en-ciel saveur barbe à papa, évidemment.” Cette fois, le sourire sur les lèvres de James se voulut un peu moins moqueur. « Pour écœurer tes adversaires ? C'est malin, je dois admettre. » L'imagination débordante de Birdie avait encore frappé, et il ne s'en plaindrait pas. Elle semblait avoir repris du poil de la bête, si tant est que cette blessure ait pu venir à bout du tourbillon qu'était Birdie. James savait que ce n'était pas le cas, et qu'elle avait sûrement fait tourner quelques médecins en bourrique faute de pouvoir tenir en place. L'important, c'est que rien n'ait changé.
“Son conjoint. Ça fait très pompeux et sérieux, dit comme ça.” Certes, Jordan et Birdie étaient sans doute un peu trop jeunes pour se poser ce genre d'étiquettes. « Je suis de la vieille école, que veux-tu. » Il prétendit en arquant un sourcil entendu. Pas tant que ça, en vérité, mais c'était peut être une manière pour lui faire de faire comprendre à son amie qu'il percevait le sérieux derrière cette relation. Qu'en tout cas il la voyait s'épanouir, manifestement, depuis que Jordan faisait partie de sa vie. Et c'était loin d'être un détail aux yeux du créateur, qui veillait farouchement sur les quelques personnes qui lui inspiraient une réelle affection. "Ça marche très bien, en effet. Je serai pas ici, sinon.” Il était bien placé pour le savoir, après tout, ayant failli emménager avec Alessandro à l'époque où les choses allaient pour le mieux entre l'italien et lui. Il n'en aura finalement jamais eu le temps. « Je suis content de l'entendre. » Et c'était sincère, il n'avait certainement pas besoin de le lui préciser. Birdie savait qu'il ne montrait pas facilement ses émotions mais qu'en revanche, il pensait chacun de ces mots et ne pouvait que lui souhaiter que les choses fonctionnent entre eux à long terme. « Vous vous projetez, ensemble ? » Libre à elle d'interpréter sa question comme bon lui semble, il ne parlait pas nécessairement d'un engagement – ou pire, de fonder une famille, chose qu'il imaginait être le dernier de ses souhaits – mais plus généralement de projets qu'un couple était amené à faire à deux. Birdie avait le temps de se poser durablement – ou de ne pas le faire, au bout du compte – il avait simplement l'impression que c'est une chose à laquelle elle pourrait songer, à terme, avec Jordan. Leurs chats, eux aussi, feraient probablement un bien joli couple si Milady venait à rencontrer Shady – à condition que le bombay ne sorte pas les griffes au premier regard échangé. “T’imagines la portée qu’ils pourraient faire. Enfin, je dis ça mais Milady a été stérilisée donc ça ne peut pas arriver.” « Dommage, ils auraient fait des manteaux magnifiques. » Maintenant une expression sérieuse quelques secondes, la ligne de ses lèvres finit par s'étirer légèrement lorsqu'il perçut le regard noir que ne tarda pas à lui lancer Birdie. Okay, la blague à la Cruella De Vil était peut être de trop, même venant de lui. « Je plaisante, Birdie, je plaisante. » Elle connaissait sa passion pour les chats, qui plus est, et savait sans doute mieux que personne qu'il serait incapable de faire du mal à ces bêtes ronronnantes. Incapable à vrai dire de s'en prendre à un animal, ses pulsions colériques étant plutôt généralement destinées aux humains. Une race en perdition aux yeux du créateur, et gouvernée par des politiques sans cervelle et des influenceurs tout puissants – à moins que ce ne soit l'inverse ? Les animaux étaient plus dignes d'intérêt à ses yeux, quand bien même un seul félin lui suffisait quand il avait le tempérament d'un Shady. Sauvage et pas partageur pour un sou, c'est certain.
“Gnagnagna, je sais.” Oh oui, ses passions comme ses aversions en matière de mode étaient connues depuis bien longtemps par la jeune femme, qui chaque fois qu'ils sortaient en ville avait l'habitude de l'entendre juger des accoutrements des passants autour d'eux. Un jeu dans lequel James s'investissait bien trop sérieusement pour que ce ne soit justement qu'un jeu. “Je ne dirai pas non si t’as des babioles en rab. Et c’est encore mieux si t’as des nouveautés à me montrer.” Il la reconnaissait bien là, Birdie sachant qu'il lui octroyait certains privilèges du fait de leur amitié et de la confiance implacable qu'il lui portait. « Ça devrait pouvoir se faire, oui. On ira ensemble, un soir où il n'y aura plus personne. Je te montrerai nos derniers arrivages, et peut être un ou deux de nos nouveaux prototypes si je me sens d'humeur. » S'il n'avait pas passé une trop mauvaise journée, à pester contre Auden et contre lui-même parce que leur collaboration prenait du retard, quand bien même beaucoup trouveraient sans doute qu'ils avaient déjà accompli des prouesses en exfiltrant de leur imagination des concepts aussi audacieux. Des concepts qu'il protégerait farouchement du moindre risque de fuite, maintenant que l'atelier avait été cambriolé une première fois. Un événement qui avait laissé des traces, tant au sein de l'atelier que dans l'amour propre de James. “C’est pas une mauvaise idée. Je peux comprendre que tu ne veux pas que ça s’ébruite mais ça serait quand même mieux d’avoir le fin mot de l’histoire. Même sans avoir les pièces volées, une explication serait un bon début.” James ne faisait en vérité que suivre les conseils de son attachée de presse, l'une des quelques personnes à qui il se fiait entièrement au quotidien et plus particulièrement dans les situations de crise. « J'ai songé au fait que ça pourrait être l’œuvre de concurrents, mais je les imagine mal s'abaisser à nous cambrioler. C'était pas l’œuvre de professionnels, d'après ce qu'on m'a dit. » Et c'est la raison pour laquelle il avait tendance à pencher vers la piste de voyous attirés par l'appât du gain. Il n'était pas bien difficile de savoir où trouver leurs bureaux et un peu de jugeote suffirait à des cambrioleurs plutôt débrouillards pour se frayer un chemin jusqu'à l'atelier. C'était du moins le cas jusqu'à ce que leur système de sécurité soit entièrement repensé. “Comment se sent tout le monde ? Ça doit pas être facile de se dire que des gens ont réussi à forcer là-bas.” « Tout le monde fait bonne figure, tu sais comment ça marche. Mais on est tous à cran, au point que certains en deviennent suspicieux. Beaucoup se tiraient déjà dans les pattes avant ça, mais c'est pire depuis. » Certains allaient jusqu'à se convaincre qu'une taupe avait aidé les cambrioleurs à entrer, une thèse que James réfutait de son coté. Ce n'est pas qu'il avait une confiance aveugle en ses employés, c'est qu'il ne voulait pas croire que quelqu'un puisse être assez bête pour prendre de tels risques. Ce serait s'attirer son courroux, et personne ne souhaitait ça. “Si jamais t’as besoin d’aide pour rattraper du retard, mes deux mains sont à ta disposition.” « Merci. » Il souffla, sincère, ne voyant aucune raison de lui cacher l'ampleur de la situation. « On s'est retroussés les manches pour rattraper une bonne partie de notre retard, mais il reste beaucoup à faire. Et tu sais que je préférerais m'en remettre à toi plutôt que d'embaucher plus d'apprentis. » Parce qu'il faudrait les former, que ça coûterait plus d'argent, plus de temps. Il ne lui demanderait pas d'assumer une charge de travail aussi importante que ses employés, mais si Birdie se sentait de l'aider dans certaines finitions spécifiques, il ne refuserait pas non plus. Il avait confiance, et il connaissait son talent.
La suite valut à James de faire une découverte de taille : Birdie comptait visiter un local parce qu'elle songeait à acheter. Songeait étant visiblement le maître mot, mais pas celui que James avait retenu en priorité. “Peut-être et j’en suis pas encore là, j’ai rajouté.” Oh, comme si elle ne le connaissait pas trop bien pour savoir que ça ne calmerait pas sa curiosité. Cette histoire d'achat était loin d'être une information anodine, qui plus est pour James qui voyait là une initiative à encourager par tous les moyens. « C'est que j'ai pas du prêter attention à cette partie. » Il prétexta en balayant la pièce du regard, convaincu que si elle avait déjà poussé la réflexion jusque là, elle n'était sûrement plus très loin de se lancer. Mais étonnamment, et si Birdie était connue pour son impulsivité, la jeune femme semblait plutôt vouloir avancer prudemment. Une attitude sage et compréhensible qui laissait penser à James que ce projet devait lui tenir à cœur, pour qu'elle ne veuille rien brusquer. “Il faudrait pas que tu vois mon espace, alors. Jordan m’a gentiment laissé sa chambre d’amis pour en faire mon petit atelier. Je crois que tu tournerai de l’œil si tu voyais l’état.” Il eut un léger rire, persuadé que ce n'était même pas un euphémisme. Birdie et l'ordre n'avaient jamais tellement fait la paire après tout. « Être bordélique, c'est le propre des meilleurs. On ne fait rien de bien sans créer du désordre autour de soi. » Il suffisait de le voir à l’œuvre durant ses pics d'inspiration, donnant parfois l'impression qu'une tornade s'était invitée dans son atelier. James était un homme ordonné d'ordinaire, mais quand il créait rien ne résistait à son passage. « Tu autorises Jordan à entrer dans ton antre ou c'est défense d'entrer même pour ellui ? » L'idée qu'elle puisse garder son repaire secret l'amusait, mais il imaginait aussi que le couple devait partager beaucoup de choses, surtout si Jordan la soutenait dans ses passions. Une bonne chose, de son point de vue. Birdie donnait l'impression de n'avoir besoin de personne, mais il se doutait que ça comptait pour elle. “C’est un plus non négligeable. Mais y’a pas grand chose à savoir pour l’instant. J’aimerai bien… On était dans un magasin d’Harry Potter à Londres et pour rire, Jordan a dit que je laisserai jamais partir les clients avec leurs biens si j’avais une boutique similaire.” Sourcil arqué, James secoua la tête. Cet univers lui parlait subitement bien plus, sans qu'il soit pourtant un mordu de pop culture. « Une boutique, donc. Je dois dire que je t'y imaginerais plutôt bien. » Il confia, sans qu'elle ait pourtant sollicité son avis. « Tu es faite pour le contact humain, et assez persuasive pour vendre même un peigne à un chauve, alors... » Oui, son humour était toujours aussi affûté. « C'est une bonne idée, je trouve. » Ce qui, dans le langage de James, signifiait qu'il trouvait ça très intéressant. C'était un projet d'envergure, mais à la hauteur de Birdie. Et un projet qui lui ressemblait, ce qui était le plus important. “Bref, voilà pour l’instant l’idée… Mais entre la théorie et la pratique, y’a un océan. Je suis pas une fille de paperasse ni de responsabilité.” « C'est l'unique raison qui te fait hésiter ? » Est-ce qu'elle craignait de se noyer dans les formalités, ou est-ce qu'elle se cherchait aussi des excuses pour ne pas se lancer ? « Si demain tu avais le local, l'argent et quelqu'un pour traiter la paperasse à ta place, tu te lancerais ? » Parce qu'elle aurait forcément à embaucher, à s'entourer de personnes plus familiarisées avec la comptabilité et les contrats. James détestait toutes ces choses, mais tout le reste en valait la peine. Il était convaincu que pour Birdie, ce serait la même chose.
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| | | | (#)Mar 9 Aoû 2022 - 6:56 | |
| « Je sais, je serais mal placé pour te faire la morale. » tu hausses les sourcils en souriant, l’air de dire “tu m’étonnes”. James sait ce que c’est d’être en convalescence, malheureusement, et lui a subi bien plus que toi. Alors tu n’accepteras aucune remontrance de sa part, car tu fais ce que tu veux et que t’as déjà tes soeurs et tes proches qui te soulent assez avec tout ça. Et puis ton moral, aussi, il se suffit à lui-même pour que tu sois complètement blasée. « Tu sais bien que j'ai toujours privilégié d'autres types de lectures. » tu fais la moue. “Tu rates des trucs, alors. Imagine, tu pourrais faire une collection spéciale Disney revisitée à la Weatherton.” puis tu réfléchis deux minutes en tapotant ton doigt sur ton menton. “Ou à la Cadburn, tiens… J’y avais déjà pensé, en plus, mais j’avais oublié apparemment. Je dois avoir des croquis.” les personnages Disney ont été tes premiers dessins, après tout, ça ne serait pas surprenant s’ils ont été aussi les pionniers de ton imagination artistique qui rôde dans un coin de ta tête de façon perpétuelle. « Pour écœurer tes adversaires ? C'est malin, je dois admettre. » “Ecoeurer ou adoucir. Il ne faut jamais sous-estimer le pouvoir des sucreries.” il n’y a que toi pour dire une chose pareille, Birdie Cadburry.
« Je suis de la vieille école, que veux-tu. » tu te marres en secouant la tête. “On dirait qu’on est mariés quand tu dis ça. Alors que je le suis déjà. Mais pas avec Jordan.” James le sait, tu lui as montré ta bague en forme de couronne mille fois déjà tout en lui racontant avec excitation ton mariage avec ton meilleur ami. Un mariage platonique, James, cesse de froncer des sourcils, ce n’est pas compliqué à comprendre! Tous les sujets étaient bons à aborder pour le distraire de sa condition après son agression. La vieille école face à la nouvelle que tu représentes, alors qu’ironiquement c’est James le plus jeune de vous deux. Mais il y a une âme ancienne chez ton ami, ce n’est pas nouveau - une âme qui a du piquant malgré tout car ses créations sont loin d’être vieilles. « Je suis content de l'entendre. » tu lui fais un sourire sincère car toi aussi, tu es toujours aussi épatée de le dire. De le réaliser. « Vous vous projetez, ensemble ? » tu éclates de rire tout en t’asseyant du mieux que tu peux sur une des chaises hautes. “J’habite chez lui et on a un chat, c’est pas suffisant ?” tu secoues la tête tout en haussant les épaules. “On a un voyage de prévu en Argentine, septembre prochain.” t’ignores si c’est le type de projets auquels James peut penser mais c’est tout ce que tu peux lui donner. Jordan a fait une vasectomie le mois dernier et tu ne comptes toujours pas divorcer de Will donc… Pour la vieille école, ça fait mal. “J’ai même son code de carte dorée!” que tu dis fièrement. Ce n’est pas un projet, certes, mais c’est un signe de la confiance qu’iel a envers toi. Tout comme l’inverse est réel aussi. « Dommage, ils auraient fait des manteaux magnifiques. » alors là… Si un regard aurait pu tuer, James serait réduit en cendre. « Je plaisante, Birdie, je plaisante. » il l’a senti direct et c’est tant mieux pour lui. “J’ai failli te taper avec ma béquille.” le jour où James utilisera de la vraie fourrure, tu viendras lui faire un scandale toi-même sur son lieu de travail. De toute façon, Milady a les poils courts donc ce n’est même pas certain qu’il y ait de quoi pour faire un habit - stop it!
« Ça devrait pouvoir se faire, oui. On ira ensemble, un soir où il n'y aura plus personne. Je te montrerai nos derniers arrivages, et peut être un ou deux de nos nouveaux prototypes si je me sens d'humeur. » tu bois ton café en l’écoutant avant de sourire sur la fin. “Ca, ça veut dire que je vais devoir me montrer toute mignonne, c’est ça ?” le brosser dans le sens du poil, tout ça tout ça… Comme si t’en avais besoin. « J'ai songé au fait que ça pourrait être l’œuvre de concurrents, mais je les imagine mal s'abaisser à nous cambrioler. C'était pas l’œuvre de professionnels, d'après ce qu'on m'a dit. » tu fronces des sourcils. Ca ne te paraît pas très logique, comme théorie. “Et puis, tes concurrents ne sont pas assez idiots pour faire ça ? Après tout, ils seraient les premiers dans les suspects, c’est comme se tirer une balle dans le pied.” tu regardes trop de documentaires crimes, Birdie, on te l’a déjà dit ? « Tout le monde fait bonne figure, tu sais comment ça marche. Mais on est tous à cran, au point que certains en deviennent suspicieux. Beaucoup se tiraient déjà dans les pattes avant ça, mais c'est pire depuis. » tu grimaces. “J’espère que tout le monde va retrouver sa paix le plus vite possible. Ça ne doit pas être agréable de travailler dans ces conditions.” tu as eu de la chance de n’avoir jamais eu à faire partie d’une telle équipe, tu es souvent en solitaire dans tes postes, mais tu peux aisément imaginer à quel point l’ambiance doit en prendre un coup. « Merci. » naturellement que tu proposes ton aide car tu as les compétences pour et que t’en es largement capable. « On s'est retroussés les manches pour rattraper une bonne partie de notre retard, mais il reste beaucoup à faire. Et tu sais que je préférerais m'en remettre à toi plutôt que d'embaucher plus d'apprentis. » tu souris sincèrement. “Tu m’appelles et je rapplique. Tu verras que je peux être sérieuse. Parfois.” que t’ajoute en pinçant ta joue, le regard brillant. Il suffit que tu sois dans ton coin et on peut ne pas t’entendre pendant plusieurs heures - c’est assez rare pour le souligner.
« C'est que j'ai pas dû prêter attention à cette partie. » tu fais la moue car ce sont les mots les plus importants, à vrai dire. Il y a toute ton inquiétude et ton recul dans ces mots. Ils ne sont pas à prendre à la légère. « Être bordélique, c'est le propre des meilleurs. On ne fait rien de bien sans créer du désordre autour de soi. » “AH! Merci! Je lui dirai la prochaine fois.” quand Mx décide qu’il est tant de ranger un peu. « Tu autorises Jordan à entrer dans ton antre ou c'est défense d'entrer même pour ellui ? » tu te marres en buvant de nouvelles gorgées de ton café. “Jordan a un pass spécial. Iel peut rentrer si je le veux bien.” mais Jordan n’est pas du genre à venir fouiner dans ta pièce, tout comme tu ne vas pas non plus fouiner dans son studio en bas. Et puis maintenant, la porte est toujours fermée car il y a Milady et il ne faudrait pas que ta princesse se fasse mal d’une façon ou d’une autre avec ce qui peut traîner là-bas - ou qu’elle fasse du mal à tes créations. « Une boutique, donc. Je dois dire que je t'y imaginerais plutôt bien. » ah ? Parce que toi, plus t’y penses, moins tu t’imagines. « Tu es faite pour le contact humain, et assez persuasive pour vendre même un peigne à un chauve, alors... » tu lâches un bref rire en secouant la tête. James raconte des bêtises - ou pas, d’ailleurs. « C'est une bonne idée, je trouve. » “Mmh.” « C'est l'unique raison qui te fait hésiter ? » tu grattes la racine de tes cheveux à la nuque en regardant devant toi. De la bouche de James, on a l’impression que tes hésitations ne sont que des futilités. Tu ne dois pas être assez mature dans la vie pour pouvoir comprendre que ce n’est pas si compliqué que ça. « Si demain tu avais le local, l'argent et quelqu'un pour traiter la paperasse à ta place, tu te lancerais ? » vu comme ça… “Sûrement ? Je sais pas. J’ai jamais eu d’ambition professionnelle. J’ai toujours trouvé ça chiant et ennuyant de vivre pour son travail - sans offense.” tu peux offenser tous les James, Jordan, Heather et Malachi à dire une telle chose. Tu soupires. “Enfin sérieusement, James… Tu me vois derrière un comptoir toute la journée ? Ou gérer un stock ? Des employés ? Et je sais pas faire une étude de marché!” alors pourquoi tu veux voir ce local ? Peut-être pour me booster un peu plus ? Nous voilà bien partis. Tu finis par boire le fond de ta tasse cul sec. “Bon, on peut aller le voir maintenant ? Plus tôt ça sera fait, plus tôt on pourra faire un détour par chez toi. Et après à ton travail. Quand ça sera vide de monde. Ouuuuh.” que tu fais mine d’être un fantôme en souriant tout en te mettant sur tes jambes et ta béquille. |
| | | | (#)Lun 5 Sep 2022 - 20:14 | |
| gonna have to find new ways to get by. “Tu rates des trucs, alors. Imagine, tu pourrais faire une collection spéciale Disney revisitée à la Weatherton.” Une idée qui parvint à lui tirer un sourire franc, tant il ne devrait pas être surpris que ce genre de pensées aient pu passer par la tête de Birdie. Elle œuvrerait probablement à la création de dessins animés, si elle n'avait pas déjà d'autres talents artistiques. « Si c'était le cas je penserais évidemment à toi pour jouer les modèles. Tu serais parfaitement dans ton élément. » Et il était même certain qu'elle lui arracherait les yeux s'il osait seulement penser à quelqu'un d'autre pour monter sur le podium à sa place. “Ou à la Cadburn, tiens… J’y avais déjà pensé, en plus, mais j’avais oublié apparemment. Je dois avoir des croquis.” « Montre-les moi, à l'occasion. Je pourrais te donner mon avis. » Oh Birdie n'en avait jamais eu besoin pour donner vie à ce qu'il considérait comme des créations très prometteuses, mais il savait aussi quel respect ils avaient l'un pour l'autre et qu'elle ne prendrait pas ses conseils comme des critiques. James n'avait jamais cherché à la convaincre d'intégrer l'atelier parce qu'il savait que la rigueur qui y régnait briderait la liberté dont elle avait besoin pour s'épanouir, mais il croyait en son talent depuis toujours. “Ecoeurer ou adoucir. Il ne faut jamais sous-estimer le pouvoir des sucreries.” Pas étonnant que Birdie ait déjà soumis l'idée de faire un arrêt à la confiserie, lorsqu'elle espérait sans doute venir à bout de son caractère intraitable. « En ce qui me concerne, j'ai bien peur d'être plus difficile à corrompre que ça. » Mais elle le savait déjà, raison pour laquelle il le précisa dans un rictus mutin.
“On dirait qu’on est mariés quand tu dis ça. Alors que je le suis déjà. Mais pas avec Jordan.” Un détail que James ne risquait pas d'oublier, lui qui se souvenait avoir d'abord eu un peu de mal à comprendre que Birdie ait pu choisir d'épouser son meilleur ami, un garçon probablement charmant mais pour qui elle ne semblait pas même éprouver la plus petite attirance. Si l'amour n'était pas un ingrédient essentiel à un mariage et que le sien en était également la preuve, James avait fait le pari inverse en épousant une femme qui n'avait jamais le moindre mal à arriver à bout de sa patience. On ne peut pas vraiment dire qu'ils étaient amis, avant de s'unir devant l'autel. « J'ai toujours pensé que mon mariage était peu conventionnel, mais toi tu me bats à plates coutures. » Parce qu'elle était amoureuse et visiblement épanouie avec un autre et que ça ne semblait pas poser le moindre problème à son époux, ce qui n'était certainement pas beaucoup plus étrange que de vivre un mariage ouvert avec une femme qui certains jours le détestait de tout son être. Birdie le savait, il n'y avait pas de place pour le jugement dans l'argumentaire du créateur : il avait lui-même fait des choix qu'on pouvait considérer anti-traditionnels et la seule différence, c'est que son cœur ne battait pour personne en dehors de son boulot. “J’habite chez lui et on a un chat, c’est pas suffisant ?” « Ça l'est si ça vous convient. » Et puisqu'il pouvait voir dans son regard et à sa façon d'en parler que c'était le cas, le reste n'avait pas la moindre importance. “On a un voyage de prévu en Argentine, septembre prochain.” Birdie semblait tout à coup éprouver le besoin de lui prouver combien sa relation avec Jordan était déjà sérieuse, ce dont James ne doutait pourtant pas. Précisément parce qu'elle lui apparaissait transformée. “J’ai même son code de carte dorée!” Une précision à laquelle il hocha vigoureusement la tête, l'air solennel. « Pas de doute, c'est du sérieux. » Et si son ton se voulait volontairement taquin, il pouvait effectivement constater que les choses prenaient la direction d'une relation sérieuse entre Birdie et son partenaire. Il lui souhaitait que ça dure, aussi cynique devenait-il en général dès qu'il était question d'amour. Birdie comptait sur lui, les choses se voulaient donc un peu différentes. « J'ai jamais pensé qu'il y avait de modèle à suivre en la matière. Si c'est quelqu'un avec qui tu te sens bien, j'imagine que c'est tout ce qui compte. » Ce qui, dans le langage de James, s'apparentait probablement à un « Je vous souhaite d'être longtemps heureux ensemble. » Nul doute que Birdie saurait traduire. “J’ai failli te taper avec ma béquille.” « Oui, je l'ai senti. » Mais elle le savait, les animaux étaient toujours épargnés par ses excès de colère, lesquels il réservait généralement à ses collaborateurs les moins dégourdis.
“Ça, ça veut dire que je vais devoir me montrer toute mignonne, c’est ça ?” Birdie le savait depuis le temps, les humeurs du créateur étaient très changeantes et un rien pouvait ruiner son mood pour le reste de la journée. Une chance qu'elle ait toujours fait partie des quelques privilégiés à savoir approximativement lire le manuel avec lequel l'anglais était fourni. « Tout dépend à quel point tu veux pouvoir jeter un œil à notre réserve. » Il souffla d'un ton qui s'apparentait certainement à un défi, soutenant son regard avec malice tandis qu'il ajouta. « Pense à tous ces rouleaux de tissus qui n'attendent que toi. » Birdie pouvait certainement se les imaginer, pour avoir foulé les lieux plusieurs fois et constaté qu'il n'y avait aucune limite à l'imagination dès lors que vous vous retrouviez entouré de milliers de feuilles de tissus, toutes plus irrésistibles les unes que les autres. Seules avaient changé les règles en vigueur en matière de sécurité, depuis le cambriolage. Il leur fallait à tous s'adapter pour que ce genre d'incidents ne se reproduisent plus : James ne saurait le tolérer une seconde fois. “Et puis, tes concurrents ne sont pas assez idiots pour faire ça ? Après tout, ils seraient les premiers dans les suspects, c’est comme se tirer une balle dans le pied.” Oh, pour un peu Birdie surestimerait presque ses concurrents les plus directs, mais on allait encore dire qu'il manquait d'objectivité. « S'il y a une chose que j'ai apprise, c'est que dans ce milieu tout le monde ne s'encombre pas de subtilité. Même si c'avait du être eux, on aurait eu du mal à le prouver. » Parce qu'ils auraient fait disparaître de potentielles preuves et se seraient ensuite entourés des meilleurs avocats pour étouffer l'affaire. L'unique chose lui faisant dire que ce n'était pas leur œuvre était que ce cambriolage semblait avoir été commis par des voleurs amateurs. “J’espère que tout le monde va retrouver sa paix le plus vite possible. Ça ne doit pas être agréable de travailler dans ces conditions.” Le climat au sein de l'atelier avait inévitablement changé et il le constatait encore jour après jour, quand bien même le boulot ne manquait jamais et les esprits étaient fort heureusement trop occupés pour ressasser trop longtemps cette histoire. « J'ai bon espoir que les défilés à venir occupent l'esprit de tout le monde, le temps que cette histoire se tasse. » Ce serait le cas tôt ou tard, parce qu'ils n'avaient jamais le temps de s’apitoyer sur quoi que ce soit. La saison des fashion weeks et des allers-retours en Europe était proche : ils auraient tous d'autres choses à penser. “Tu m’appelles et je rapplique. Tu verras que je peux être sérieuse. Parfois.” « Parfois. » James souligna, dans une moue mutine, et uniquement pour l'embêter.
“AH! Merci! Je lui dirai la prochaine fois.” Pour un peu, James compatirait presque avec Jordan, qui à l'instar de Cristina savait ce que c'était de partager la vie d'un artiste et de subir ses tornades d'inspiration. Avoir l'équivalent d'un atelier pour s'éparpiller lorsqu'ils étaient chez eux était primordial, et nécessaire pour éviter des scènes de ménage – déjà récurrente, dans le cas de James. “Jordan a un pass spécial. Iel peut rentrer si je le veux bien.” « Ce serait presque mignon. » Il commenta, sans que son manque de sentimentalisme n'étonne tellement Birdie, mais malgré tout admiratif de la dynamique qui s'était installée au sein du couple. Leur relation semblait épanouissante, et Birdie particulièrement bien dans sa peau. L'enthousiasme de la jeune femme pour ce tout nouveau projet professionnel en était à ses yeux la preuve, et James ne voyait aucune raison de la dissuader de suivre son instinct. Son idée avait du potentiel, quand bien même entreprendre n'était pas sans risque et Birdie légèrement dispersée, il est vrai. Ça ne ressemblait pourtant pas à un coup de tête, et ça semblait même lui tenir à cœur. Alors James, qui était bien connu lui-même pour aimer prendre des risques, était d'avis qu'elle ferait bien de tenter le coup. “Mmh.” Birdie ne serait pas totalement sans filet de sécurité, elle avait toujours été très entourée et il ne doutait pas qu'il y avait plus d'une personne autour d'elle qui voudrait l'accompagner dans cette aventure. “Sûrement ? Je sais pas. J’ai jamais eu d’ambition professionnelle. J’ai toujours trouvé ça chiant et ennuyant de vivre pour son travail - sans offense.” La remarque lui tira un bref sourire rieur. Offensé, il en faudrait plus pour qu'il le soit réellement. « Ça va sûrement t'étonner, mais je suis jamais parti du principe que tout le monde devait forcément entretenir un rapport aussi étroit avec son boulot que moi. » Si certains poursuivaient probablement des rêves bien différents de celui de réussir à tout prix dans son travail, il existait des gens pour qui s'accomplir professionnellement était la clé de tout, comme c'était son cas. Son travail l'avait sauvé de beaucoup de choses, à différentes périodes de sa vie, pourtant aujourd'hui ils seraient nombreux à dire qu'il n'y avait rien de sain à vivre à travers lui. “Enfin sérieusement, James… Tu me vois derrière un comptoir toute la journée ? Ou gérer un stock ? Des employés ? Et je sais pas faire une étude de marché!” Birdie doutait de ses capacités, pourtant elle y avait forcément cru au point de demander à visiter ce local. Et pour James, c'était la preuve qu'une part d'elle s'y projetait déjà. « Est-ce que je te pense qualifiée pour tenir tous ces rôles ? Non. Mais est-ce que je te pense capable d'apprendre ? Bien sûr que oui. » Peu de gens lançaient leur affaire en ayant toutes les clés en mains, et James avait toujours pensé que se confronter au réel, au concret, valait mieux que n'importe quel enseignement théorique. Il était un impulsif et un créatif qui croyait à la pratique, après tout. « Je forme toute la journée des gens qui n'ont pas le quart de l'expérience requise pour espérer réussir dans mon milieu, et pourtant certains feront d'excellents créateurs, un jour. » Parce que le talent, ça, ça ne s'apprenait pas. Et que des gens techniquement doués mais incapables de pondre un concept qui tienne la route, il en avait aussi croisé assez pour savoir que ceux-là, par contre, se planteraient à tous les coups. « Tout s'apprend. Tu es têtue et persévérante, si tu te lances là-dedans je sais que ce sera pas à moitié. Ce qu'il te faut, c'est te laisser le temps d'acquérir les connaissances que tu n'as pas. » Ça pouvait foutre la trouille, parce que c'était aussi se confronter à une sacrée part d'inconnu. Mais elle ne saurait vraiment si elle était faite pour ça qu'en essayant. “Bon, on peut aller le voir maintenant ? Plus tôt ça sera fait, plus tôt on pourra faire un détour par chez toi. Et après à ton travail. Quand ça sera vide de monde. Ouuuuh.” Oh, il avait bien compris que son autre source de motivation se trouvait là, raison pour laquelle il prit avec elle la direction de l'extérieur. « T'as gagné, on y va. Mais attache ta ceinture, je suis pas sûr que tes médecins aient envie de te revoir de si tôt. » Non pas que Birdie avait du leur laisser un souvenir impérissable, mais... si, c'était un peu l'idée.
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