Faire une recherche sur Violet ça t'a d'abord permis de découvrir qu'elle s'appelle pas Violet, mais Vivian. Ah bon. Maintenant, il ne faut juste pas que tu l'oublies demain matin. C'est pas gagné d'avance, même si elle a occupé une grande partie de tes pensées ces derniers jours. C'est toujours sympa quand c'est un fantasme, ce l'est moins quand ça vient avec des remords. Ça doit faire deux jours que tu as l'adresse de sa boîte entre les mains avant de vraiment prendre la décision d'y aller. Ouais, ce serait sûrement moins compliqué de l'appeler, mais t'es pas certain qu'elle répondrait. Elle a beau s'être presque inquiétée sur le fait que t'allais bien rentrer sain et sauf, tu sais bien qu'elle est fâchée, qu'elle le sera sûrement encore pendant des semaines. C'est pas tant que tu veux qu'elle te pardonne, ce serait sûrement un bon moyen de la dégager en vrai, mais faudrait quand même pas que ton nom se retrouve dans la liste des prédateurs sexuels. T'as merdé. T'es aller trop loin. Tu sais pas trop pourquoi tu veux pas qu'elle pense que t'es une cause perdue. T'es sobre depuis vingt-quatre heures. Juste pour ça, elle devrait te féliciter. T'as dû fumer quatre paquets de clopes pour compenser, mais ce n'est qu'un léger petit détail de rien du tout. La cigarette, ça rend pas plus con contrairement à ta meilleure amie la bouteille. Elle te manque déjà. Vingt-quatre petites heures et les tremblements, les cauchemars et les sueurs sont au rendez-vous. Dommage que tu comprennes pas le red flag et que tu penses juste au verre que tu vas avaler d'un trait quand tu vas sortir de cette boîte de frais chier.

Tu écrases ta clope au sol avant d'entrer dans l'établissement et te diriges directement à la réception, annonce ton nom et celui de Violet-Vivian. « Vous n'avez pas rendez-vous. » Un moyen détourné de dire que c'est facilement remarquable que t'es pas client ici, que t'as pas les moyens de t'payer une architecte comme Vivian, que t'as pas de maison tout court. Elle s'imagine sûrement le pire et elle est pas loin de la vérité. « Je sais. » Connasse. Tu l'a gardé pour toi celle-là aussi. Nah mais, vraiment, ils sont où tes félicitations ? Tu fais des efforts là. Ton regard qui fixe le sien semble lui faire comprendre que tu comptes pas bouger d'ici. Elle te fait signe d'attendre sur la chaise la plus loin du couloir - pour pas faire peur aux autres clients sans doute. T'as la jambe qui trépigne d'impatience - ou c'est juste le sevrage ? - pendant les minutes interminables avant que la brune ne fasse son apparition au bout du couloir. « On peut parler ? » que tu demandes en te levant de ta chaise d'un bond pour foncer vers elle. Elle va dire non. Elle va t'engueuler de t'introduire sur son lieu de travail, que tu vas lui attirer des ennuis. « J'ai pas bu. » que tu ajoutes en argument ultime. T'es pas là pour foutre la merde, t'es pas là pour la traîter comme une merde. Tu veux juste que ce cancer de remords dégage sans même savoir si t'arriveras à le faire. Admettre tes fautes, c'est pas ta force.

@vivian irish
@jina crawley & @maisie moriarty les stalkeuses

« Qu'est-ce que tu fais là, Seth? » Ouais, Seth, qu'est-ce que tu fais là ? Maintenant que t'es face à elle, maintenant qu'elle te pose directement la question, c'est comme si t'en avais aucune foutue idée. À croire qu'avoir les idées trop claires était pire qu'avoir le cerveau dans la brume. Tu devrais te tirer d'ici. Ce n'est pas une bonne idée d'être ici. Qu'est-ce qu'elle en a a foutre de toi ou de tes semblants de remords qui arrivent sûrement trop tard ? Elle en à rien à foutre, comme tout le monde. « C'est un début. » Ouais, c'est un début de n'avoir rien consommé depuis presque vingt-quatre heures. Tu aurais pensé avoir droit à des applaudissements pour un tel exploit. Faut croire qu'elle ne peut pas comprendre à quel point ça te demande un effort surhumain d'être ici devant elle, sobre. Tu devrais juste arracher le pansement d'un seul coup, lui dire ce que tu as à dire de façon moyennement maladroite et t'en aller le plus rapidement possible pour pouvoir reprendre ta vie là où tu l'a laissé : au fond du gouffre. Vivian décide de tourner les talons, d'aller vers ce que tu supposes être son bureau. Même si elle ne l'a pas dit à voix haute, tu comprends qu'elle t'autorise à la suivre. Ce que tu fais sans broncher. Elle ne veut sûrement pas que personne assiste à la scène qu'elle pense que tu comptes faire. C'est pas dans les plans, mais ce serait mentir de dire que c'est impossible que ça se termine ainsi. Il suffit d'un seul mot de travers et tout peut partir en éclat. Vivian ouvre une porte au bout de quelques minutes. Tu y entres avant qu'elle ne referme derrière toi. Elle vient prendre appuie sur son bureau, alors que tu restes planté comme un con en plein milieu de la salle. C'est à donner la gerbe cette boîte d'architecte prétentieux - tu dirais pareil de n'importe quel autre boîte, surtout si elle est anglaise. « Je t'écoute, puisque tu voulais parler. » Ah, alors on saute droit au but ? Ouais, c'est ça le plan. Directe au but et aussitôt repartie. Plus facile à dire qu'à faire, hen. Ton regard se lève vers la brune. Ç'aurait été plus facile si elle avait commencé par t'insulter. Tu te serais déjà plus senti dans ton élément. « T'as un mec ? » Et il est du genre baraqué son mec ? Peut-être que son truc c'est les meufs aussi. Tu juges pas. On est en 2022. Tout le monde baise tout le monde. En 2022, les femmes crient à l'agression pour un oui ou pour un non aussi. Elles en font toujours trop ces connasses. Pas facile d'être un mec de nos jours. « J'voudrais bien l'savoir si je risque de m'faire casser la gueule tous les coins de rue. » Voilà la raison de cette question. Ça te fait ni chaud, ni froid, de savoir si elle est ou non en couple. Ça devient un problème si elle est allée se plaindre à son mec qu'un pauvre type comme toi lui a fait des attouchements non-désirées. Déjà que tu crains que Arthur finisse vraiment par te tuer à force de jouer les arrogants. Il ne manquerait plus que tu sois sur la dead list de quelqu'un d'autre à Brisbane.

« Pourquoi ça t'intéresse? Tu veux lui faire de la concurrence? » Voilà de quoi faire descendre un peu la pression. Ça réussit au moins à t'arracher un semblant de rire. T'es pas assez con pour penser que tu pourrais faire compétition à son mec. Ça doit être un vrai merdeux habillé comme un pingouin qui lui récite des poèmes tous les soirs. « Ça dépend. J'ai des chances ? » Non, t'en a pas. T'en veux pas non plus. Elle se fout de ta gueule. Tu te fous de la sienne. C'est plutôt ça oui. Ce n'était peut-être pas une si bonne idée de venir ici. C'est comme si ça menaçait de partir en couille à tout moment. Un texto, envoyé par quelqu'un d'autre depuis ton téléphone, c'est ce que tu aurais dû faire oui. Tu connais sûrement quelqu'un qui peut envoyer des excuses à ta place. Jina, tiens - elle risque d'être très fière de toi si tu lui racontes ça. Ouais, non, mauvaise idée. « C'est pas mon genre de chouiner pour si peu. » Pour si peu ? Donc, ce que t'as fait c'était pas grand chose ? Donc, elle en a rien à foutre ? Et tu te sens presque coupable pour rien ? « Et j'ai pas besoin que quelqu'un te casse la gueule à ma place. » De nouveau, c'est l'esquisse d'un sourire qui se glisse sur tes lèvres. Faut être bien attentif, parce qu'il n'y reste pas très longtemps. Un clignement de yeux et vous avez tout manqué. Ça t'fait rire de repenser au coup que tu t'es pris dans les couilles ? On dirait. Ouais, t'es taré. Rien de nouveau. « J'ai vu ça. » Tu tiens pas particulièrement à le revoir au cas où elle n'aurait pas bien compris. C'est à ce moment que tu te décides enfin à bouger, à aller prendre place sur la chaise juste en face d'elle. Tes bras se croisent sur ton torse alors que ton dos se cale bien confortablement contre le dossier de celle-ci. Vivian te surplombe. Tu dois lever les yeux pour la regarder. « J'ai personne. » qu'elle précise tout de même. Au moins ça. Qu'elle chouine ou pas, t'as pas un ennemie de plus en ville. Même si bon, un de plus, un de moins, ça ne changera pas grand chose à ta vie. Son regard bien fixé sur toi, Vivian semble attendre la suite, parce que tu ne peux pas t'être déplacé jusqu'ici juste pour vérifier si elle avait un mec. Pourtant, tu n'ajoutes rien d'autre. « C'est tout ce que t'avais à demander? T'aurais pu appeler, ça t'aurait évité le déplacement. » Ouais sans doute. Faut croire que même quand tu veux faire les choses bien, tu n'y arrives pas. T'as pas vraiment pris le temps de réfléchir à ce que t'allais lui dire. T'as juste l'air con. « J'ai dû fumer de la mauvaise came. » que tu finis par dire. Ah bah oui, c'est plus facile de pointer quelque chose d'autre du doigt pour tes imbécilités. Mais c'est quand même pas faux que le mixte d'alcool et de drogue t'as sûrement amener dans un état de psychose. « J'voulais pas être… » Tu prends quelques secondes pour trouver le bon mot. « Déplacé. » C'est bon ça, non ? C'est suffisant comme excuse ? Pourvu qu'elle s'en contente, parce qu'elle n'aura rien de mieux que ça.

« La simple idée que tu veuilles te mettre en couple me paraît étrange. » Pas faux. Ce n'est pas particulièrement dans tes plans, malgré la partie nébuleuse de ta vie ou tu formes peut-être un couple avec Murphy. C'est toujours aussi peu clair. Ce sera ta défaite quand elle commencera à te faire des reproches sur tes agissements. Elle risque de péter un plomb si elle apprend la grossesse de Theo. C'est pour ça qu'elle ne le saura jamais. « Je l'ai déjà été. » que tu lui précises juste pour la contredire. Mais, ouais, tu as été en couple qu'une seule fois dans ta vie. Ce n'est que très peu en vingt-neuf ans. Deux petites années de ta vie. C'est long deux ans. C'est même bien long pour simplement faire perdurer une amitié, alors une vie de couple… Voilà une personne que tu espères bien ne jamais recroiser de ta vie. À des milliers de kilomètres l'un de l'autre, ça ne risque pas d'arriver. Tu te disais la même chose d'Arthur, ouais. « Dans une autre vie, peut-être. » Dans celle-là, jamais, ça ne pourrait pas être plus clair. Qu'est-ce que ça peut te faire ? Ce n'était même pas une vraie question à la base, alors sa fausse réponse ne te fait ni chaud, ni froid. De toute façon, vous n'êtes pas là pour plaisanter - comme si c'était dans vos habitudes. Voyant que tu ne plongeais pas directement dans le sujet, Vivian te pousse carrément dedans. Tes paroles semblent la surprendre. C'est bien la première fois que tu n'es pas hostile envers elle. « T’es en train de t’excuser de m’avoir mis une main aux fesses? » Tu ne peux pas t'empêcher de lever les yeux au ciel. Elle doit vraiment mettre les vrais mots sur ta phrase ? Elle doit vraiment tout analyser pour arriver à une conclusion ? Les femmes sont chiantes. Tu ne vas pas t'excuser, pas avec les vrais mots que tu devrais dire. Faut bien savoir lire entre les lignes quand tu demandes pardon. Ton silence face à cette question veut dire oui, peu intéressé à savoir comment elle le prend. « C’était déplacé. » - « Je sais. » Tu le sais parfaitement. Tu n'auras jamais osé poser la main sur elle dans un autre état. C'est pas ton genre, même si elle doit être persuadé que c'est le cas. T'es pas encore assez désespéré pour agresser une fille qui n'est pas intéressé par toi. Tu comprends le message, habituellement. T'es bien loin d'être à ton dernier non dans ta vie. « Je t’en veux, Seth. » Le but de tout ça, c'était pas de s'excuser (ou tenter de) et de soulager ta conscience au passage ? Pourquoi elle en rajoute ? Pourquoi elle ne te laisse pas te débarrasser des remords ? Pourquoi tu te sens aussi con qu'elle t'en veuille encore ? « T’es toujours persuadé que je suis une connasse qui a tout manigancé avec Théo? Je suis toujours une putain d’allumeuse? » Non, un coup sevré de ces substances illicites, tu avais parfaitement conscience que tu étais entré dans un énorme délire. Tu étais prêt à envisager toutes les possibilités pour qu'il n'y ait pas un petit bout de toi qui grandit dans une femme. Tu n'étais plus lucide. Elle doit trouver que t'es complètement fou, bon à interner. Elle n'a peut-être pas tout à fait tort. « Non. » Après s'être égaré partout dans la pièce, ton regard se relève de nouveau vers Vivian en face de toi. Est-ce que tu te serais excusé pour avoir été odieux avec elle ? Non, absolument pas. C'est la main au cul qui a été de trop et qui t'a mené jusqu'ici. « J'ai merdé. » Et pas que. « J'fais toujours ça. » Faudra qu'elle s'y fasse vu qu'elle tient tellement à rester dans les parages pour une raison que tu ne comprends toujours pas. Elle a qu'à parler avec Maisie si elle te crois pas. Elle est là depuis assez longtemps pour constater les dégâts qui ne vont pas en s'améliorant.

« C'est bon. » qu'elle finit par lâcher après avoir fait les cents pas dans son bureau. C'est bon elle accepte tes excuses ? On dirait bien oui. Est-ce que tu t'attendais à ce que ce soit si facile ? Dans un sens oui, parce qu'elle est pire qu'une sangsue. Difficile de s'en défaire. De toute façon, qu'elle les accepte ou non, tu considérais avoir fait ce que tu avais à faire. T'allais quand même pas te jeter à ses genoux pour qu'elle te pardonne. Non, t'as dit ce que tu avais à dire, qu'importe la suite, c'est désormais entre ses mains à elle. « On en parle plus. » Tant mieux parce que tu ne comptais pas remettre l'incident sur le tapis de sitôt. À partir de maintenant, tu pourras continuer de vivre comme si ce n'était jamais arrivé. Tes mains ancrées sur les appuis de la chaise, bien préparer à les attraper pour te tirer de cette chaise, puis de ce bureau dans les secondes suivantes. Vivian vient plutôt reprendre sa position initiale contre son bureau en face de toi, comme si elle avait quelque chose à ajouter. C'est le moment de lui rappeler qu'elle vient tout juste de dire on en parle plus ? Bien sûr que toutes les femmes de ce monde qui ont prononcé cette phrase sont des menteuses. Quand elles font la gueule, il faut toujours qu'elles ramènent les conneries des quinze dernières années. Vraiment chiante, les femmes, pourtant ça vous empêche pas de leur courir après depuis des millénaires. « Peut-être que je m’excuse aussi. » Pardon ? Tu as sûrement les oreilles très très sales, parce qu'il est impossible qu'elle vienne présenter des excuses à son tour - des vraies de vraies excuses en plus. « Tu t'excuses ? » que tu répètes après elle, démontrant clairement que tu ne comprenais pas pourquoi elle le faisait. Elle n'avait aucune raison de le faire. Voilà l'occasion pour elle de reprendre ses mots qu'elle n'a sûrement jamais vraiment voulu dire. C'est n'importe quoi ce qui se passe en ce moment. « Je pense pas vraiment que tu sois une petite frappe sans aucun sens moral. » Vraiment ? Elle s'excuse pour ça ? C'est pas la peine. On t'a déjà dit bien pire et ça ne t'as jamais empêché de bien dormir le soir. Tu retrouves soudainement le confort de ta chaise pour quelques minutes supplémentaires. Tu comptes pas t'éterniser pendant des heures, même si on dirait presqu'elle cherche à te faire rester. « En tout cas, t'es pas que ça. » Ah donc, tu l'es quand même un peu ? Légèrement difficile à suivre cette conversation. Légèrement. Elle réussit tout de même à t'arracher un rire, moqueur ou amusé ? difficile à dire. Vraiment ? Des excuses ? C'est une journée à graver au fer rouge. « J'ai droit à des excuses ? C'est une grande première. » Personne ne te présente jamais d'excuse parce que tu récoltes ce que tu sèmes. L'altercation avec Vivian ne fait pas exception à la règle. C'est pas comme si tu ne méritais pas tous les mots - et les gestes - qui avaient été balancés ce soir-là. « On en parle plus. » Ses mots à elle que tu reprends, sachant très bien qu'elle finira par regretter un jour ou l'autre de s'être excusée pour des choses dont elle n'aura plus la même opinion demain matin. Il ne faut pas oublier que décevoir les gens, c'est ta spécialité.  C'est avec un petit élan que tu te retrouves sur tes deux pieds. Vaut mieux se tirer tout de suite avant que ça ne tourne mal. Alors que tu te tournes vers la porte pour l'ouvrir, tu te retournes de nouveau vers Vivian. « Tu l'as vue ? Theo ? » Parce que c'est bien plus facile de chercher des informations sur Theodora par Vivian que par la principale intéressée. Elle est encore enceinte ? Elle a changé d'avis ? C'est ça la véritable question.

« T'enflamme pas, je m'excuse pour pour les mots, pas pour le reste. » Ah, évidemment. À peine ses excuses sont-elles sorties de sa bouche qu'elle les reprend déjà à moitié. Pas trop étonnant. Elle doit déjà regretter vu la manière dont tu les reçois. Elle n'avait pas à s'excuser de toute façon. C'était débile qu'elle en ressente le besoin. Elle devrait apprendre à être un peu plus égoïste Vivian. Elle dormirait bien mieux sur ces deux oreilles. « Compte sur moi pour te faire redescendre sur terre, à coup de genou si besoin. » Le sourire amusé (ou provocateur peut-être bien) qui se glisse sur tes lèvres suite à cette phrase prouve sûrement d'à quel point tu as l'esprit dérangé. Et bien, Vivian n'est peut-être pas si inintéressante qu'elle semblait l'être au premier abord. Elle a du caractère. C'est toujours fascinant les femmes de caractère qui ne se laissent pas marcher sur les pieds. Il lui manque juste un truc à Vivian, ou plutôt, elle a un truc en trop : elle cadre trop bien dans le moule de la société. « T'y a pris ton pied hen. » Ce n'est pas une question, mais bien une affirmation. Qui ne prendrait pas plaisir à foutre au sol l'arrogant que tu es ? Personne. Peu importe, la conversation est officiellement terminée. Tu ne vas pas t'éterniser dans cette ambiance d'excuse et de pardon qui te donne envie de gerber. Vivian est contente. Toi t'es content. C'est le temps de partir avant que ça parte en couilles comme toujours. Il y a peut-être juste une petite chose que tu as envie de savoir : Theo, elle lui a parlé ? Qu'est-ce qu'elle raconte à ses supers copines ? La même version fatale qu'à toi ? « Elle m'a envoyé chier. » That's my girl, que tu aurais sûrement pu dire dans une autre vie, dans celle où elle ne tombe pas enceinte et qu'elle devient soudainement la personne que tu veux fuir le plus possible. Elle est belle et fougueuse Theo. Elle est le genre de meuf qui pourrait t'faire perdre la tête. Mais elle est bien trop fertile. Mieux vaut ne plus jamais s'en approcher. « J'vais aller la voir en fin de journée, elle a enfin daigné me dire où elle est. » Tu acquiesces d'un signe de tête. La seule raison pour laquelle tu as presque envie de lui demander ce sera où et quand, c'est pour être certain de ne pas te trouver à cet endroit là au même moment. Tu restera sûrement enfermé dans ton appartement pour le reste de la journée pour être certains de pas les voir. « Tu vas m'dire si elle avorte pas ? » Si jamais il lui prenait la folle idée de revenir sur cette décision. Si jamais elle avait une foutue instinct maternel qui lui arrivait de nul part. Foutu femme. Foutu hormone. Mais avant même que Vivian ne réponde à ta question, tu reviens sur celle-ci. Veux-tu vraiment ? « Non… non, oublie ça. J'veux pas savoir. » que tu t'empresses d'ajouter en ayant soudainement le besoin de te tirer d'ici le plus rapidement possible. Theo a dit qu'elle avortait, qu'elle aille se faire foutre si elle change d'idée. Tu ne veux pas savoir. Tu veux pas vivre avec ça sur la conscience. Ce bébé est déjà mort pour toi. « Seth. » La voix de la brune s'élève derrière toi, alors que la poignée tourne entre tes mains. Tu t'arrêtes tout de même pour écouter ce qu'elle a à ajouter. « Petit conseil pour l'avenir, y a pas que la baise comme moyen de réconciliation. » Sans doute, ouais. C'est beaucoup moins amusant par contre. « On essaiera ma méthode la prochaine fois. Après tu pourras m'dire c'est laquelle la meilleure. » Avant ça, elle ne peut pas se prononcer. La réponse est baiser, c'est évident. Parfois, les mots ne sont pas nécessaires pour exprimer quelque chose. Et comme t'es carrément à chier avec les mots, elle gagnerait sans doute mieux à comprendre par les caresses. Baiser, ça veut dire plus qu'elle peut le penser. Y'a une différence entre se taper une connasse et une fille qui a de l'importance. C'est pas pareil.