When twins get separated, their spirits fly away to look for the other -- @Tessa Mulligan

Des fois je me demande si Tessa n’est pas dans le déni quant à la condition de son cœur. Elle en fait trop, beaucoup trop, et j’ai peur qu’un jour son cœur ne le supporte plus. Bien qu’elle ne se plaigne jamais de notre colocation, je commence à me dire qu’elle doit parfois le regretter tellement je ne la lâche pas d’une semelle, mais je ne peux pas faire autrement. Rien que de penser que je pourrais la perdre suffit à m’angoisser et me motive à tout faire ce que je peux pour alléger au maximum ses tâches dans la villa. C’est d’ailleurs en faisant du ménage que je suis tombé sur des papiers lui appartenant. Semble-t-il qu’elle planifie un autre séjour en mer et ça me surprend un peu parce qu’elle ne m’en a pas parlé jusqu’à maintenant. Est-ce parce qu’elle ne veut pas que je tente de l’en dissuader et qu’elle attend donc que tout soit fait et qu’il ne soit plus possible de faire marche arrière? Ou est-ce parce que je suis trop envahissant, qu’elle a besoin d’air et qu’elle n’ose pas me le dire? Je ne sais pas trop comment le prendre ni comment aborder le sujet avec elle alors depuis deux jours que je fais comme si de rien n’était malgré que je n’arrive pas à penser à autre chose. J’en aurais bien parlé à Freddy afin que nous soyons deux pour dire à notre sœur de prendre la vie un peu plus relaxe après ce qu’elle vient de vivre, mais il est à Sydney depuis quelques semaines et disons que ce n’est pas tellement notre genre de nous appeler pour prendre de nos nouvelles. Nos parents? On oublie, je n’ai pas envie de les inquiéter davantage, je crois que leurs émotions ont suffisamment été mises à rude épreuve cette année. C’est donc seul que j’affronterai ce soir ma sœur jumelle en espérant la convaincre d’abandonner ce projet pour l’instant.

« Attends de voir où on va, tu vas adorer je suis sûr! » Elle est impatiente, Tessa, et même si je suis occupé à conduire, je lance un regard furtif dans sa direction de temps en temps pour m’assurer qu’elle ne triche pas en essayant de regarder sous le bandeau que j’ai placé sur ses yeux. Chaque fois qu’on croise des piétons qui remarquent le bandeau qu’elle a sur les yeux, je me sens comme un hors-la-loi et je me mords les lèvres pour ne pas rire. « Tu ne veux pas essayer de deviner où je t’emmène? » demandé-je, le regard espiègle, convaincu qu’elle ne devinera jamais. Tandis que ma sœur croit probablement que nous sommes en route pour son restaurant préféré, nous tournons en rond dans le quartier depuis dix minutes et je me trouve très drôle. « On arrive, on arrive! » Je garre ma voiture au même endroit d’où nous sommes partis quelques minutes plus tôt, puis je contourne mon véhicule pour venir ouvrir la portière à ma sœur que j’aide à sortir en l’agrippant par le bras. « Attention à la marche. » Le sourire aux lèvres, je la guide jusqu’à la porte de notre villa que j’ai fait semblant de verrouiller tantôt pour ne pas avoir à utiliser ma clef en rentrant. J’ouvre la porte et je la guide jusqu’au salon où j’ai posé sur la table son chocolat favori. À moitié fondu, mais détail, c’est l’intention qui compte. « TADAM! » dis-je en retirant le bandeau de sur ses yeux. « Ce soir, on ne fait rien. » Enfin presque, on mange comme s’il n’y avait pas de lendemain en écoutant quelque chose sur Netlix. « J’ai commandé du chinois, il ne te reste plus qu’à choisir ce qu’on écoute. » Devant son air surpris, je me laisse tomber sur le canapé où je m’enroule dans une grosse couverture. « Quoi? Ce n’est pas ce que tu espérais? » Oups. Je ris en levant la couverture pour l’inviter à me rejoindre.

When twins get separated, their spirits fly away to look for the other -- @Tessa Mulligan

« Je n’en doute pas... Je suis juste curieuse. Est-ce qu’on fête quelque chose de particulier ?! » Je hausse les épaules en arborant ce petit air innocent que Tessa connait tant même si elle ne peut évidemment pas le voir puisqu’elle a les yeux bandés. « Je ne sais pas, est-ce qu’on devrait? As-tu quelque chose à me dire? » Sans quitter les yeux de la route, je me penche légèrement vers elle pour pouvoir lui demander d’une voix plus basse « As-tu quelqu’un à me présenter? » Dès l’instant où la question franchie mes lèvres, je me redresse en grimaçant, réalisant peut-être la maladresse de ma question alors qu’elle a récemment perdu Ash, même si je n’ai jamais eu l’impression qu’il se passait quelque chose de très sérieux entre lui et elle. Je me doute qu’elle n’a pas tellement la tête à ça ces derniers temps entre la mort de notre ami et la perte des jumeaux, mais j’ai hâte qu’elle rencontre quelqu’un qui lui redonnera le sourire comme elle le mérite. « Est-ce que c’est ce nouveau restaurant qui a ouvert à la bordure de la ville ? Ou alors c’est une fête surprise ? Pour notre anniversaire ? » De mémoire, c’est bien la première fois que nous ne célébrons pas notre anniversaire, mais je ne blâme pas ma jumelle car je sais que c’était une période très difficile pour elle et, de toute manière, je n’avais pas spécialement la tête à ça moi non plus. On peut bien dire que notre fête a été calme comparé à l’année passée… « Quel intérêt de te bander les yeux si c’est pour te dire où on s’en va? Ça ne serait plus une surprise. » Patienceeeeeeeee, sœurette, tu le sauras bien assez tôt! « Oh me dit pas que c’est une des soirées organisées par Freddy. On va à la Marina ? » Peut-être que Freddy et moi sommes maintenant en mesure d’avoir une discussion civilisée, il ne faut pas exagérer quand même, ce n’est pas aujourd’hui que lui et moi allons manigancer ensemble. « Désolé de te décevoir, mais il faudra te contenter de moi ce soir. » Je ris nerveusement en lançant un regard furtif en direction de ma sœur. Je sais au fond de moi qu’elle ne sera pas déçue qu’on passe une soirée que tous les deux ensemble, mais mes insécurités entretiennent le doute dans chaque chose que j’entreprends. « Dit moiiii ! » Tessa s’impatiente et, heureusement pour elle, nous arrivons enfin, ou devrais-je dire revenons à la maison. Haha. « Qu’est-ce que tu me prépares Link. » Sans lâcher son bras, je ris. « Tu le sauras bien assez vite, sois patiente! » Je lui dis ça, mais en même temps je la comprends parce que je déteste moi-même les surprises car ça m’angoisse.

Histoire de ne pas la faire attendre plus longtemps, je me dépêche de la guider jusqu’à l’intérieur de la maison, puis je retire le bandeau de ses yeux sans la quitter du regard une seule seconde afin de ne rien manquer de sa réaction. « Toute cette mise en scène... » « Rien. » réponds-je en posant mon poing sur ma bouche pour cacher l’immense sourire que je suis incapable de réprimer. Pendant que ma sœur enregistre ce qui vient de se passer, j’en profite pour aller m’installer sur le canapé avant de l’inviter à m’y rejoindre. « Pourquoi faut-il toujours que tu saches exactement ce dont j’ai besoin ? » Je tapote sur ma tempe avec mon index à quelques reprises. Tout comme elle, je suis en mesure de la comprendre sans qu’elle n’ouvre la bouche ou même qu’elle ne soit à proximité si je vais suffisamment bien pour que toute mon attention soit portée sur elle. « Parce que quelque part tu fais un peu partie de moi? Depuis le temps, je pense que je te connais tout comme tu me connais toi aussi. » Une relation particulière dont je serais aujourd’hui incapable de me passer alors que la fuite a toujours été mon choix de prédilection plutôt que de me confier dès le début. Tessa arrive toujours – ou presque – à me ramener les deux pieds sur Terre et à me tirer les vers du nez. « J’ai si faim... Chinois c’est un excellent choix, tu as pensé aux Crevettes sautées aux noix de cajou ? » Je claque ma langue contre mon palais en levant les yeux au ciel. « Évidemment, pour qui me prends-tu? » Cette soirée, je l’ai organisée pour elle et j’aurais bien traversé la ville au complet pour avoir son sauté de crevettes aux noix de cajou si j’avais dû. « Tout ça... C’est pour me faire passer un message ou nos soirées Netflix & Chill te manquaient ? » Je coince mes mains entre mes cuisses tout en lui souriant sincèrement en haussant les épaules. « Un peu des deux. » D’un mouvement de tête, je désigne le comptoir où j’ai trouvé les fameux papiers sur son expédition en mer. « T’es sûre que c’est une bonne idée? Les derniers mois ont été intenses, il ne faut pas te surmener… » lui demandé-je le regard plein d’inquiétude. Je ne veux surtout pas qu’il lui arrive quelque chose et, égoïstement, j’avoue que je n’ai pas envie de me retrouver seul à l’appartement avec personne à qui parler. Depuis que mes deux meilleurs amis ont coupé les ponts avec moi, on ne peut pas dire que ma liste de contact soit très grande. « Hm... Le chocolat a eu un petit coup de surchauffe ? Laisse-moi deviner... il a voulu profiter du soleil ? » Tandis qu’elle me sert dans ses bras, je me frappe le front avec la paume d’une de mes mains. « Je l’ai oublié dans mon auto toute la journée pendant que je travaillais et je n’ai pas eu le temps d’aller en acheter un autre… » expliqué-je la voix pleine de déception. « Merci, t’es le meilleur. » Ses paroles me font sourire et ça me rassure qu’elle n’est pas trop déçue de l’état du chocolat. « Non c’est toi la meilleure. » Je prends la télécommande pour ouvrir Netflix sur la télévision. « Qu’est-ce qu’on écoute ce soir? » Sans attendre sa réponse, je dépose la télécommande à côté moi. « Enfin… je dis ça, mais si t’as besoin de parler, je suis là hein? » Je n’ai jamais voulu lui mettre la pression en lui demandant vingt fois par jour comment elle va, mais je ne veux pas qu’elle s’empêche de vivre ses émotions devant moi car, je ne suis pas dupe, je me doute que ça va moyen en ce moment.

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« Y aurait peut-être quelqu’un oui, figure toi qu’il y a une boule de poils qui m’a tapé dans l’œil au refuge et j’ai l’impression que le courant passe bien entre nous. » Est-ce que ça me surprend vraiment de Tessa qui adore les animaux? Pas vraiment, mais je la vois déjà me demander de m’occuper de cet animal en plus quand elle s’absentera pendant des semaines en mer comme elle semble le prévoir une fois de plus. Pas que ça me dérangeait à l’époque de m’occupe des animaux d’Adriel quand il s’absentait, mais je me sens déjà assez mal de savoir Hemingway seul à la maison quand je travaille le soir en plus de mes cours dans le jour, je ne vois pas comment on pourrait ajouter un autre animal au mixte, à moins qu’il ne s’agisse d’un chat pantouflard. « Dis-moi que cette boule de poils n’est pas déjà cachée dans ta chambre? » demandé-je en fronçant les sourcils, l’air suspicieux. « Et on parle de quel genre de boule de poils, madame Mulligan? » J’assume qu’il s’agit d’un chat ou d’un chien, mais si ça se trouve c’est un cochon d’inde du nom de Georgette. « Ca me va très bien ! Donc c’est bien toi et moi ! Ca me fait un indice ! » Ouais bon, selon moi ça ne fait que dire que ce n’est pas une fête où tout le quartier a été invité, ce qui n’aurait pas été vraiment mon genre de toute manière. « Et cet indice t’inspire quoi? Allez, j’attends tes hypothèses. Un point en moins pour chaque erreur. » Ne me demandez pas à quoi servent ces points, je n’en sais strictement rien. « Bien, je te fais confiance dans ce cas ! » Je pouffe de rire en levant les yeux au ciel. « Dans ce cas? Parce que tu ne me ferais pas confiance autrement? Moi qui pensais que tu me faisais toujours confiance. » Je fais mine d’être vexé, je sais clairement que je n’ai pas à m’inquiéter avec elle.

Maintenant que ma « surprise » n’en est plus une, nous pouvons aborder mes inquiétudes au sujet des brochures que j’ai trouvées un peu plus tôt. « Je ne faisais que me renseigner... » J’incline légèrement la tête vers l’avant en haussant les sourcils, ne croyant pas un mot de ce que ma jumelle me dit. Je la connais assez bien pour savoir que si elle se renseigne sur quelque chose, c’est parce que son idée est en partie faite et que ça l’intéresse pour vrai. « Hm hm. » Les lèvres pincées, je hoche lentement la tête. « Enfin non, ça me fait vraiment envie, mais je ne pense pas que j’aurai pu le faire de toute façon... je ne suis pas certaine que mon médecin m’y autoriserait. » Je sens un poids s’enlever de mes épaules lorsqu’elle confirme qu’elle ne compte pas vraiment y aller, du moins qu’elle n’y serait pas autorisée. « Et tu fais bien de l’écouter. Ça ne serait vraiment pas le moment qu’il t’arrive quelque chose alors que tu te retrouves au large sans accès rapide à un hôpital… » Elle a un problème cardiaque, pas un simple feu sauvage, elle doit donc pouvoir avoir accès à des soins rapidement si son cœur en a besoin. « Je l’aime bien, il a une bonne tête, même si... je ne sais pas exactement ce que c’est censé être ! » À dire vrai, je ne m’en souviens même pas. Je me penche donc un peu pour refermer la boîte et ainsi pouvoir lire l’étiquette collée sur le côté de la boîte. « Semble-t-il que c’était un chien. » Je ris, ça aurait pu être écrit grenouille qu’on n’aurait pas remarqué de différence. « Tu penses que j’en fais trop ?! » Ma tête dodeline d’un côté et l’autre. « Je suis désolée de vous causer autant de souci. J’aimerai tellement que tout soit comme avant tu sais. » Je presse mon épaule contre la sienne en lui souriant tristement. « Je sais bien… moi aussi j’aimerais tant que tu puisses faire ce que tu veux sans devoir te limiter. » Mais la vie en avait décidé autrement. « Je sais que tu t’inquiètes beaucoup pour moi depuis le début de l’année et, je suis vraiment chanceuse de t’avoir ici... je sais pas comment j’aurai pu remonter à la surface si tu n’avais pas autant pris soin de moi. » « Je serai toujours là pour toi, peu importe l’heure ou ce dont tu as besoin. » Et je sais que c’est réciproque, elle a été présente pour moi si souvent au fil des années. « Tu penses vraiment que c’est une mauvaise idée de faire cette expédition cet hiver ? » Je baisse les yeux sur mes mains qui triturent un bout de couverture. « C’est juste… ça a été une grosse année pour toi, non? Physiquement, mentalement… je pense que tu devrais prendre soin de toi, te reposer avant de repartir en mer. » Ou ne pas repartir du tout, mais je ne lui empêcherai jamais de faire ce qu’elle aime. « Il n’y a pas autre chose que tu aimerais faire? De moins risqué? On pourrait faire quelque chose ensemble, je ne sais pas. » Et non, je ne pense pas ici à l’adoption de Georgette le cochon d’inde…

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« Tu me connais si bien... je ne savais pas comment te le dire... En fait, il a préféré le confort de ton lit je dois avouer... sûrement une question d’orientation... La vue, je sais pas, mais... il a trouvé ton oreiller à son goût ! Pas faute de lui avoir proposé un autre endroit. J’espère qu’il n’aura pas trop bavé... c’est là son seul défaut... Je suis sûre que tu vas l’adorer !» Plus elle me parle de cette boule de poils qu’elle a apparemment dans l’œil, plus la grimace de dégoût que je laisse échapper s’étire sur mon visage, surtout lorsqu’elle mentionne la bave qui me fait tout de suite penser à Beethoven qui envoie de la bave sur tous les meubles en secouant son immense tête de molosse. Rien que d’y penser, j’ai presque un haut-le-cœur. « Il, donc. Plus tu m’en parles et moins je l’imagine mignonne ta boule de poils. Note à moi-même : fermer la porte de ma chambre en tout temps. » Je secoue mes épaules pour faire mine d’avoir un frisson de dégoût. « Rassure-toi, ça n’est qu’un chaton de 2 mois environ... il a un petit côté ragdoll. » J’ouvre la bouche sans rien dire en hochant un coup la tête, cachant difficilement le soulagement que je ressens. Pas que je n’aime pas les chiens, mais ça demande beaucoup de travail et je ne suis pas souvent à la maison alors je préfère ne pas avoir une aussi grosse charge de plus au cas où Tessa s’absenterait. « C’est mieux… J’imagine que pour que tu veuilles craquer comme ça il doit avoir une histoire touchante? C’est quelqu’un qui l’a apporté à la clinique? » Je connais ma sœur, je sais qu’il ne lui en veut pas beaucoup pour craquer face à une bouille aussi mignonne. La vérité, c’est que je fais peut-être celui qui a l’air fort, mais je craquerais probablement tout autant, il ne faut seulement pas lui dire… « Je ne te savais pas aussi dur en affaire ! Hm, alors peut-être un cinéma, ou alors un restaurant ? » Je secoue négativement la tête plus par réflexe que d’autre chose considérant qu’elle ne peut pas me voir avant de répondre « NOPE » et puis de faire avec ma bouche un gros bruit comme ils font dans les quizz télés quand le participant donne la mauvaise réponse. « Je vais énoncer une évidence mais... Je suis actuellement attachée dans une voiture, les yeux bandés... Ça ressemble fortement à un kidnapping ! » Je ris, puis je pince les lèvres en haussant les épaules. « T’es montée de ton plein gré, ce n’est pas un kidnapping. Et n’exagère pas, ta ceinture est bouclée, tu n’es pas vraiment attachée… Rien ne t’empêche de te détacher et de sauter en bas si tu y tiens tant que ça. Sache que ça risque de faire mal par contre. » Quelle surprise.

Je sais que Tessa déteste qu’on s’inquiète pour elle, mais elle est bien placée pour nous comprendre considérant qu’elle s’inquiète elle aussi pour nous, je le sais bien. Je préfèrerais largement pouvoir lui laisser davantage d’espace, qu’elle puisse se lancer dans tous les projets qui l’intéressent, mais elle ne peut pas. Peut-être que certaines personnes ne sont pas si proches de leurs frères et sœurs, mais Tessa est la personne la plus importante pour moi et je serais incapable de vivre sans elle, elle fait partie de moi depuis toujours. Alors même si je suis débordé avec l’école, le travail et Byron que je fréquente officiellement depuis quelques semaines à peine, je serai là pour veiller au grain qu’elle le veuille ou non, je trouverai toujours du temps dans mon horaire pour elle, c’est non négociable. « Link tu fais déjà tellement pour moi. J’ai pas envie que tu te sentes obligé de t’occuper de moi. » Je secoue vivement la tête pour la rassurer. « Je ne me sens pas obligé… » Enfin si, mais pas comme on se sent obligé de faire la vaisselle, ce n’est pas une corvée pour moi d’être là pour elle. « Je le fais parce que j’en ai envie et t’es la première à t’occuper de moi quand ça ne va pas alors il faudra t’y faire! » Je n’irai nulle part à moins qu’elle me mette dehors à coup de coups de pieds au cul et qu’elle fasse changer les serrures dans mon dos. « Je vais prendre du temps pour moi, c’est promis... » Je lui souris en tapotant mon lobe d’oreille du bout de l’index. « Ça ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd. » Je ne serai pas bien loin pour m’assurer qu’elle respecte ce qu’elle a dit, comptez sur moi. « J’ai pas vraiment de projets en ce moment, mais toi tu n’as pas envie de retrouver ta liberté ? J’ai l’impression de te garder pour moi toute seule. » Je n’ai jamais été du genre à sortir tous les soirs, au contraire, j’ai toujours préféré les soirées calmes à jouer à des jeux sur console avec Adriel ou encore à des jeux vidéo sur l’ordinateur, enfin ça c’était avant que Andy saccage tout… « Je travaille et je vais à l’école, s’il y a quelque chose qui m’enlève de la liberté, ce n’est pas toi crois-moi. » réponds-je en riant. « Et puis j’ai le temps de voir Byron aussi, je n’ai pas besoin de plus de temps libre, pas besoin de t’inquiéter pour moi. » tenté-je de la rassurer en posant une main sur son épaule. « Je ne veux pas que tu mettes ta vie entre parenthèse à cause de moi. » Je soupire bruyamment en inclinant la tête pour l’observer d’un regard réprobateur. S’il y a bien quelque chose qui ferait en sorte que ma vie serait mise entre parenthèse, ce serait de la perdre. « Je travaille, j’étudie et je fréquente quelqu’un, qu’est-ce que tu veux de plus? Que je me mette au tricot? » Je n’ai pas le temps pour ça, ni l’intérêt. « Ma vie a été sur pause pendant plus de dix ans, ce n’est plus le cas. Arrête de t’inquiéter. » C’est à ce moment que la sonnette retentit et que mon estomac bien affamé me motive à me lever d’un bon pour aller chercher le repas à la porte que je pose ensuite sur la table de salon devant Tessa. « Madame est servie! »