«  the haunting of hill house»    addie shephard & tessa mulligan.

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A peine revenue sur Brisbane, qu’elle avait voulu repartir. Pour être honnête, cela ne l’aurait pas dérangé de retourner au Mexique, peut-être avait-elle encore tellement de choses à découvrir là-bas, de gens à aider. Elle ne se sentait plus utile ici. Plus personne ne l’attendait le soir, elle n’était à présent plus accompagnée à chacune de ses sorties. Son cousin lui faisait la gueule, et son frère lui rabâchait qu’il l’avait prévenue. Alors quand ses yeux s’étaient posés sur cette annonce de voyage, elle n’avait pas hésité. Voulant découvrir ce nouveau monde, ses paysages, ses personnes. Toujours à l’affût d’apprendre de nouvelles choses. Et c’est la raison pour laquelle, elle s’était rendu dans cette maison hantée : il n’y avait plus d’inscriptions possibles, toute les places avaient déjà étés prises et Addie avait donc décidé de s’y rendre de son propre chef ! Personne n’avait pu l’accompagner, ceux qui l’hébergent avaient déjà des choses de prévue, et visiblement, avec l’enterrement de Ash, elle avait sans doute besoin de se changer les idées, de se retrouver seule. Bien qu’elle ne le prétendra jamais. Addie n’y croit pas vraiment au surnaturel, elle adore pourtant ce petit monde, et se faire des frayeurs. Ca marche surtout avec Will, son cousin. Elle croise parfois quelques personnes, et ne s’attarde en réalité que rarement sur leurs formes. Elle ignore qu’il y a des gens qu’elle connaît dans cette maison, qui ont eu un peu la même idée qu’elle. Peut-être des âmes comme elle, un peu perdue. « Eh oh ! Y a quelqu’un ?! » Elle entend pourtant cette voix, elle entend pourtant ce sol qui grince, mais elle ne détourne pas à un seul instant ses yeux de cette fenêtre, comme si Addie n’était plus vraiment là, absorbée par l’extérieur, par ce qu’elle voit à l’extérieur. Comme si elle pouvait faire le point sur sa vie, comme si ça pourrait l’aider à s’apaiser, alors que les remords sur la mort de son frère se bataille en elle, à l’instant présent. Peut-être, tentait-elle de se rapprocher de lui, du mieux qu’elle le pouvait. « Bon sang ! » Qu’elle entend, avant de détourner un peu son regard sur la jeune femme. D’un air trop calme quand on sait où elle est. « Addie ? Si je pensais te croiser ici ! J'ai honte, je t'ai pris pour... Je sais pas une dame blanche ou je ne sais pas qui ! » « Tessa ?! » Elle reconnue bien davantage sa voix, et sa silhouette ne lui laissait plus aucun doute. « J’savais pas que ce genre d’endroit te plaisait… » Qu’elle avoue, en rigolant légèrement avant de se retourner entièrement vers elle. « T’es venue seule ? » Qu’elle demande, ne pouvant s’empêcher de se taire trop longtemps, « tu as raison de te méfier, j’ai entendu dire que la dame blanche est quelque part à l’étage au-dessus… » Qu’elle balance, en haussant les épaules, avec banalité alors qu’on le sait tous : Addie comme tout le monde n’aimerait pas croiser sa route ! On dit d’elle, qu’une fois qu’on la voit, il est déjà trop tard…

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C’était assez étrange pour qu’elle y croit sincèrement, Adèle, mais elle ne comprenait pas bien ce désir de s’isoler qui s’immiscer à présent dans sa vie. Est-ce parce qu’elle a été habitué pendant ses derniers mois à n’écouter qu’elle-même, à ne plus voir de têtes familiaux qu’aujourd’hui, elle a dû mal à se confronter aux autres ? Elle ne saurait pas bien dire, mais la mort d’Ash y joue forcément pour beaucoup, et elle se remet en perpétuel question, la Shephard. Suffisamment pour profiter de s’évader de nouveau alors qu’elle revient à peine et que normalement, elle devrait être la première ravie de revoir ses anciens amis. Elle avait croisé rapidement Levi juste avant de partir, il est le seul à ne pas lui en tenir rigueur, peut-être parce qu’il est à même de comprendre cette solitude. Lui aussi, s’évade souvent sur son voilier, il lui a promis de l’emmener loin, un de ses jours et Addie compte bien le lui rappeler. Pas forcément parce qu’elle a peur qu’il oublie et qu’il ne tienne pas promesse, mais surtout parce que c’est devenu vitale, comme si l’air de Brisbane l’étouffait à présent. C’est idiot, elle qui n’a jamais aimé se retrouver seule, qui a toujours été du genre à s’entourer des autres, son cancer l’isolait bien davantage, sans même qu’elle ne veuille l’admettre. « Je n’irai pas jusqu’à dire que c’est mon endroit de prédilection... » Aussi étrange que cette sensation, la présence d’une âme qu’elle connaissait assez pour se faire remarquer auprès d’elle, lui réchauffait toutefois son cœur fragile. La présence de Tessa lui plaisait, alors même qu’elle lui offrait un sourire apaisant et sincère. Elle regardait elle-même à travers la fenêtre mais en réalité, elle n’y voyait presque rien, Adèle, à travers. A se demander si ce n’était pas normal, qu’elle ne puisse rien voir. Ont-ils peur qu’ainsi les invités partent en courant, ou n’est-ce pas juste pour entretenir le mythe ?! Adèle n’y croit pas vraiment à tout ça, ça l’a même souvent fait rire. « J’espère bien pour toi… Il y a quand même des endroits un peu plus fun… » Que cette maison hantée, c’est certain que si Will serait venu avec elle, il aurait crié à chaque bruit de portes, mais ça c’était avant, avant qu’elle ne décide de ne plus lui donner signe de vie et que monsieur la boude. « Pas vraiment, j’étais avec un groupe de touristes, mais je ne sais pas pourquoi, je me suis arrêtée ici et le reste du groupe a continué. » S’enquit Tessa de répondre, alors qu’Addie hoche les épaules, « Merci du tuyau ! » Parler de dame blanche n’est peut-être pas la meilleure idée pour continuer la visite, n’est-ce pas Addie ?! « Ils ne doivent pas être très loin, tu veux qu’on essaye de les chercher ? » Ca fait pas depuis très longtemps que Tessa est dans les parages et en général dans ce genre de groupe, ils s’arrêtent fréquemment, le raisonnement de l’agente se tient. « Et puis, on a pas encore entendu crier, c’est que tout semble aller pour le mieux… » Et elle voit déjà Ash lever les yeux au ciel, si il avait été là. « Je m’attendais pas vraiment à tomber sur un visage connu en étant à des milliers de kilomètres de Brisbane. Je trouve que... le hasard est drôle. » Le hasard… Addie ne sait plus quoi en penser du hasard. Il se joue d’elle ses temps-ci, mais c’est vrai que la présence de Tessa lui plait suffisamment pour qu’elle réponde par un sourire. La mort de son frère les aura au moins rapprochés. Même si Adèle ne doute pas qu’elles se seraient bien entendu même si Ash aurait été encore de ce monde. « Je sais que l’endroit est pas idéal pour discuter, mais... comment vas-tu ? » Elle ne lui en tient pas rigueur pour l’enterrement, Adèle. Ca avait été dur pour elle aussi, et tout le monde a le droit de réagir différemment. « Ca va… » Qu’elle répond, presque machinalement avant de croiser le regard de l’ex petite amie de son frère et Adèle sait parfaitement de quoi elle parle, exactement, inutile de préciser, « c’est pas tous les jours évident, mais on fait aller, » et c’est sans aucun doute plus sincère de sa part que sa précédente réponse. Inutile qu’elle se force devant Tessa, inutile qu’elle veuille faire la grande fille quand son monde s’écroule toujours davantage. Il n’est plus là et ce n’est pas en s’isolant et en faisant comme si de rien que ça allait s’arranger. Mais c’est plus facile à dire qu’à faire. « Et toi, ça va ? Si t’as besoin, je suis là… » Ca n’a pas changé depuis la dernière fois, elle esquissait un petit sourire, alors qu’aucun bruit ne s’entendait du couloir, un peu trop silencieux pour Adèle.

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C’est un univers qui ne l’a jamais effrayé, bien au contraire, elle a toujours été poussée par sa curiosité pour vouloir découvrir les secrets des uns et des autres. Pour connaître ce qui anime ses anciens habitants, secrètement cet univers de méconnaissance, l’a également poussé à vouloir se renseigner, toujours davantage. A en connaître plus sur ce domaine et quand Addie à un sujet de prédilection, elle ne rien au hasard, elle fonce tête baissée sans rechigner. Parfois, même trop souvent, y passant beaucoup trop de temps, se laissant submerger par ses sentiments et son désir d’en venir à bout, de ne déclarer forfait sous aucun prétexte. Cette immense maison lui donne froid dans le dos et en même temps, elle a le don de lui faire rappeler cette réalité : il y a déjà eu des habitants ici, elle en reste persuadé. Observant les murs, la bâtisse parle pour elle, elle imagine avec trop d’aisance tous les coups durs qu’elle finira peut-être par savoir, parce qu’elle reste rarement de marbre Adèle. Elle pousse souvent sa quête au-delà de ce qu’elle devrait. Et tant pis pour son cœur fragile, sa quête de savoir finit toujours par remporter gain de cause. « Zut et moi qui envisageai d’en faire ma résidence secondaire ! Tu sous-entends que c’est pas accueillant c’est ça ?! » Face à Tessa, elle sourit, elle semble même apaisé alors qu’elle se pensait seule. Elle se pensait devoir faire tout le boulot dans sa solitude la plus totale, celle qui l’a aidé à surmonter la mort de ses parents, puis celle plus récente, de son propre frère. Elle aimerait dire que tout ça est loin derrière elle, qu’elle n’y songe plus, et qu’elle va vers l’avant, mais elle n’a plus grand monde à qui se raccrocher. Aujourd’hui, elle semble chercher n’importe quoi qui l’aiderait à maintenir à flot, mais la bouée est percée et elle se sent coulée, au fur et à mesure. Partir de Brisbane fût donc une évidence, cette ville lui rappelant encore trop bien de souffrance, elle est pourtant native de Brisbane et ne se voit pas vieillir ailleurs. « Un problème de voisinage peut-être... c’est vrai ! » Ca fait rire Adèle, « Je pense que niveau voisinage, tu n’auras guère de dispute. Quoi que je te vois bien avec ton balai face à une mygale ou un rat… » Qu’elle conclut avec banalité, un sourire en coin, jetant un bref coup d’œil à la réaction de la Mulligan. Est-elle du genre à aimer les bestioles ou au contraire, un peu comme la Shephard, à ne pas être à l’aise avec ses spécimens qui ne servent à rien… « Mais c’est toi qui voit… » Qu’elle avoue, en haussant les épaules. Si elle préférait la présence de ses bestioles à celle de la Shephard ou tout autre humain, normalement constitué. « C’est pas forcé, la type qui fait la visite est intéressant, mais bon je suis certaine qu’il en fait des caisses pour impressionner... ca m’étonnerait pas qu’il y ait des mécanismes cachés pour jouer sur le côté hanté du lieu. » Hum, c’est sans doute pas faux, et d’ailleurs, ni une ni deux, Adèle observa autour d’elle comme pour tenter de découvrir cette vérité. Est-ce qu’une supercherie tout ça ? Serait-ce possible ?! « Ash m’embarquait souvent à la foire... C’était son petit plaisir de m’emmener dans les manoirs hantés, il savait que ça me faisait sursauter à chaque fois. » Bizarrement si la mort de son frère avait endommagé plus que de raison son cœur et son raisonnement, Adèle ne put s’empêcher de sourire légèrement. Elle l’avait aimé, protégé, engueulé à bien des égards, mais il avait rendu sa vie si paisible, si douce, si protectrice. Elle avait été choyé à ses côtés et le vide qu’il lui laissait, lui paraissait insurmontable, pour autant, elle sourit à ses pensées. Parce que même de là-haut, en se rappelant de lui, elle s’apaise comme si il était devenu par la force des choses, un médicament, un traitement. « Il aimait particulièrement taquiner les gens qu’il appréciait… » Elle le savait, même si elle ne connaissait pas très bien Tessa, qu’elle avait compté pour lui. Qu’il était capable du pire par amour, et que d’une façon capable du pire pour la jeune femme face à elle. « Un peu pareil j’imagine. Tu sais, je tenais à m’excuser d’être partie au cimetière...» Elle lui sourit, mine de rien elle s’apaisait, et ça lui faisait du bien à Adèle, de discuter posément de la sorte, « tu ne devrais pas t’excuser, on ère tous à notre façon un deuil. » Elle se pensait plus forte mais la réalité est qu’Adèle refuse de se savoir vulnérable, et préfère se renfermer plutôt qu’avouer à demi voix ses craintes. Adèle a besoin d’affronter, quitte à s’effondrer plus tard, mais elle a besoin de se faire du mal pour avancer, pour se pardonner. Et refuse toute main tendue vers elle. « Je te retourne la chose... Je sais que toi et moi on n’a pas vraiment eu l’occasion de discuter très souvent... » Elle détourne un instant son regard vers la fenêtre, si la présence de Tessa lui procurait du bien, ça la rapprochait d’une certaine façon de son frère, une autre partie d’elle, refusait de savoir cette main qu’elle voulait lui tendre. « J’ai pas forcément osé t’appeler, je me disais que tu avais sûrement besoin de te retrouver avec ta famille. » Famille qui n’existe plus, depuis, anéantie et détruite par cette mort brutale. « Tu aurais pu, tu sais. En quelque sorte, tu fais partie de cette famille. » Elle sait que Ash aurait refusé qu’on mettre à l’écart Tessa, plus encore le concernant. « On va dire que la famille en a pris un coup… » Mais Adèle ne devrait rien lui apprendre, entre Cody l’aîné et Ash le petit dernier, ça avait toujours été compliqué. Voir une entente impossible, et aujourd’hui qu’il restait plus que Cody et Adèle, ils ne se voyaient peu, il lui en voulait clairement d’avoir disparu autant de temps sans donner signe de vie. Et elle refusait d’entendre son mal être, elle refusait de lui donner raison, lui et à Will leur cousin. Elle voulait se prouver que sans eux, elle se portait bien mieux ! « C’est toi qui a récupéré Shadow ? » Et il n’avait pas fallu plus pour apaiser l’Australienne que de parler d’animaux. « Il est chez Cody, mais il est bien là-bas. » Et c’est tout ce qui leur reste de leur frère finalement. Shadow et la petite Abby. Adèle se raccroche à cet enfant. « J’suis sûre que tu pourras venir le voir si tu veux… » Qu’elle lui accorde, un sourire en coin avant de se relever légèrement, voulant un peu changer de conversation, et laisser cette nostalgie loin derrière elle. « Ca te dit qu’on en découvre un peu plus sur les secrets et mystères de cette maison ? » Enjouée, qui pourrait réellement refuser ?

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La présence de Tessa rendait les choses plus simples, plus conviviales pour la jeune Shephard, elle s’était un peu coupée du monde extérieur, et ne comprenait pas vraiment ce besoin soudain, de vivre à l’écart. Mais elle avait l’impression qu’en perdant son frère, elle s’était un peu perdue elle-même. Elle aurait eu besoin de le revoir, de lui parler et que si elle en trouvait la force, elle se rendrait sur sa tombe, à son retour dans sa ville natale. Mais, bizarrement, Adèle manquait cruellement de courage quand il s’agissait de faire face à la mort, et s’en rendre compte, lui était davantage douloureux. « Si mon frère était là, il te dirait que je serai du genre à cohabiter avec la faune locale... Mais pour être honnête j’ai jamais été très friande des petites bêtes à huit pattes ! » Et ça fait rire la Shephard, qui pour l’heure n’aime pas du tout les insectes. Elle est pourtant connue pour être la Brigitte Bardot Australienne, s’occupant du refuge animalier comme si c’était sa seconde maison. Pour autant, si elle voue un amour inconditionnel pour les grosses bêtes, les toutes petites ne font pas partie de son vocabulaire. « A qui le dis-tu, elles ont pas besoin d’en avoir huit pour être affreuses ! » Il est bien connu que Adèle a une phobie particulière pour tout ce qui est araignée, serpent et tout ce qui s’en suit. Combien de fois, son aîné a dû la sauver de ses bébêtes dans sa chambre ? Même Ash, s’amusait à la taquiner avec de fausses au-dessus de son lit. Quel goujat ! « C’est vrai qu’il avait le don pour taper sur le système et pour prendre des décisions parfois un peu chaotique mais, dans le fond c’était quelqu’un de bien. » Ca la fait sourire, elle sait bien que son jeune frère n’est pas le Shephard le plus apprécié, n’est pas celui qui s’attire la sympathie en premier abord. Parfois, même elle a voulu l’étriper sur place, et puis elle s’est souvenue que c’était son frère. Il a toujours été là pour elle, à l’épauler. Quoi que ça lui en coûte. « Je suis fière qu’il est été mon frère… » Qu’elle confie, presque à voix basse parce que Adèle est pas celle qui se confie en général, mais elle avait besoin de parler de Ash, à cet instant précis, parce qu’elle n’a pas encore fait son deuil certainement. Parce qu’elle se retrouve à l’écart, seule. Et que cette solitude la pèse plus qu’elle ne voudrait l’accepter. « Disons que ça faisait beaucoup à gérer pour une personne au cœur en carton ! » Tessa sourit, tout comme Adèle, elles ont vécus des choses compliqués. Et pas si facile pour un si jeune âge. Adèle lui passe la main derrière son dos, comme pour lui signifier qu’elle était là, à ses côtés en cas de besoin. « Je n’hésiterai pas dans ce cas... Merci Adèle. » Et ça fait sourire Addie avant qu’elles ne parlent de Shadow, le chien qui appartenait à Ash quand il était encore de ce monde. « Hemingway s’ennuie de son pote de balade. On avait l’habitude de faire un petit détour pour l’embarquer. Qu’il n’hésite pas à me l’amener à la clinique, ça me fera plaisir de le voir. » Elle répon positivement d’un sine de tête et ne manquerait pas d’en parler à Cody quand elle le croiserait. Pas pour l’heure en tout cas, bien qu’elle veillait inconsciemment à garder contact pour prendre des nouvelles du chien. Que son frère lui en veuille, elle pouvait l’accepter, pas qu’il ne réponde pas pour Shadow. Elle finit par se lever, prête à vouloir en découdre avec le premier monstre. « Avec plaisir, tu savais qu’ils avaient tourné un film sur cet endroit ?! Adèle l’ignorait, et quand bien même, elle adorait le surnaturel, ce monde l’effrayait un peu. Alors... qu’est-ce qui te tente les sous-sols ou les étages ?! » Elle tourne le visage. « Evidemment, les sous… » Coupée dans son élan, elle ne finissait même pas son mot qu’un bruit sourd, accompagnant d’un grincement se fit entendre. Adèle se fige, « tu as entendu ça ? » Elle attrapa le bras de Tessa, retenant son souffle. « Je crois qu’on a de la visite. » Et dire qu’elle voulait se rendre dans les sous-sols, n’était-elle pas folle ?

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Si Adèle était connue pour être proche de la nature et surtout des animaux – de compagnie, surtout, cela ne l’empêchait pas d’avoir une peur sans demi-mesure pour les insectes. Tout ce qui est du genre à pouvoir se faufiler dans les coins et recoins, disparaissant à vitesse grand V de sa vue, l’effraie, bien plus que fantômes et hurlements fallait croire. Et de son point de vue personnel, un bon film de peur ne pouvait pas se passer de ses insectes affreux, araignées et compagnie. « Et leur façon de se faufiler partout aussi rapidement ! Tu clignes des yeux et elle a disparu, » elles se retrouvent sur ce même point et ça fait rire la Shephard alors que Tessa montre une mine dégoûtée. Adèle ne sait pas bien d’où peut venir cette mauvaise réputation à ses bestioles. Mais finalement, on ne lui laisse guère le choix d’y songer, que la conversation se dérive sur son frère, mort. Ash lui manque évidemment, et elle espère que le temps parviendra à l’aider à faire son deuil. C’était peut-être un peu plus facile pour le décès de ses parents, parce que justement, il avait été là. A faire l’idiot, pour pas qu’on entrevoit ses sentiments et sa douleur. Parfois un peu brute dans ses paroles, il avait le don d’agacer Cody, l’aîné, à toujours vouloir remettre son autorité en question. Mais Adèle n’en garde que de bons souvenirs, même quand elle devait jouer l’arbitre entre eux. Même quand elle se retrouvait assise entre deux chaises, et qu’elle sentait cette pente glissante.
Désormais en visite de la villa peu joyeuse, deux choix s’offraient à elles : descendre ou monter. Et si, Adèle ne tarda pas à répondre avec gaieté, elle n’allait certainement pas rester bien longtemps en elle, c’est certain. « Non, hors de question que j’aille par là ! » Tessa qui retient la main de son amie, et qui doit pour l’heure, prier pour qu’Addie obtempère. « On fait demi-tour, j’ai vu un escalier un peu plus loin, avec un peu de chance, là haut il n’y aura pas de clown tueur ! » Un pas en arrière, un second, et Adèle a à peine le temps de se retourner qu’elle ne voit déjà plus son amie. Bizarrement, elle a même l’impression que le clown a avancé lui aussi, vers elle. Il n’en faut pas plus pour l’entendre crier en accélérant la cadence pour rebrousser chemin, et repartir auprès de la Mulligan. « Je me rappelle pas avoir vu sur la brochure qu’il y avait des mises en scène ! » Elle peut enfin, reprendre son souffle, l’Australienne, en haut des marches, elle jette un regard furtif vers le bas, comme pour s’assurer de ne pas être suivie. Une petite pause lui fera le plus grand bien. « Ca doit être normal, non ? » Non ? Rassure Adèle, Tessa. Elle ne savait pas vraiment si elle devait douter de ça. « C’est peut-être Ash qui s’amuse… » Qu’elle ajoute, en haussant les épaules. A part lui, qui ferait ça ? Son regard se promène dans la grande salle, avant de voir que Tessa s’arrête pour regarder à travers une fenêtre. L’extérieur, c’est là qu’elles devraient aller. Finalement. Rien de mieux que sentir les rayons du soleil sur notre peau. Et de pouvoir respirer l’air frais. Mais un craquement des escaliers la rappelle à la réalité, et Adèle fait signe à Tessa, de venir, silencieusement. Elle se penche pour au-dessus des escaliers comme pour savoir si elles n’devraient pas plutôt trouver un plan B que visiter cette pièce. Elle prend un bâton qu’elle trouve en haut des escaliers, qui se trouve être en réalité un simple balais, mais ça fera peut-être son effet contre le clown tueur non ?

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Mulligan n’est pas du genre poule mouillée, elle est plutôt du genre téméraire, mais elle n’a clairement pas envie de taper le sprint de sa vie parce qu’un comédien ferait du zèle pour leur courir après. C’était sensé être une visite ‘calme’ un poil angoissante de par le lieu qu’elles visitaient, mais rien qui pourrait risquer de lui valoir un aller simple pour la mort par arrêt cardiaque ! Elle ne peut s’empêcher d’imaginer les gros yeux de son jumeau quand elle se revoit lui dire que ce sera des vacances tranquilles où elle pourra se reposer et se ressourcer. Elle espère donc qu’Adèle ne serait pas du genre à vouloir affronter le démon maquillé et c’est un soulagement amusé qui passe ses lèvres quand elle la voit rappliquer à ses côtés. « Contente que tu sois raisonnable. » Elle lâche un rire amusé, alors qu’elle regarde la pièce qui s’offre à elle. Ce lieu devait être sérieusement guindé fut un temps, mais il avait clairement perdu de sa splendeur d’antan ! « Ca doit être normal, non ? » La jeune femme ne peut s’empêcher de lever les épaules et de faire une mimique avec son visage. « Sûrement oui ! En tout cas c’est réaliste ! » Plus que réaliste en tout cas ! « C’est peut-être Ash qui s’amuse… » Elle lève les yeux au ciel et ne peut s’empêcher de balancer sa tête de droite à gauche. « Si c’est le cas... il mériterait une claque derrière la tête ! Comme la fois où il m’a fait croire qu’un type avec une tronçonneuse nous poursuivez dans la maison hantée de la foire... Ou une nouvelle douche froide. » Elle repense au moment où elle avait lancé le ballon et que par le plus grand des hasards elle avait atteint l’objectif le faisant tomber de sa chaise pour rejoindre la piscine bien trop froide. La brune sourit, un poil nostalgique alors qu’elle songe à la suite de la soirée... Le moment où tout avait basculé.

Un craquement, Tessa se retourne en direction d’Adèle, son pic de stress remontant en flèche. La brune s’est déjà armée d’un bâton et c’est peu sereine qu’elle s’avance pour constater qu’il ne s’agit que d’un groupe de visiteurs. Peut-être même que c’est le sien, la vétérinaire souffle avant de relâcher un peu la pression. « Je sais pas pour toi mais... Je vire parano, à la base je suis venue pour me détendre et profiter d’un changement d’air... Et je me retrouve dans une maison glauque à souhait... Y a mieux question détente ! » Elle jète de nouveau un oeil par dessus la rambarde. « On devrait aller profiter du soleil, boire un verre en terrasse et jouer les touristes ! Qu’est ce que tu en penses ?!  »

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Adèle revient sur ses pas, pour rejoindre son amie en remontant les marches. Très certainement que si, Tessa avait été à ses côtés, elle aurait peut-être trouvé le courage d’affronter cette chose – parce que pour elle c’était forcément un acteur, une personne lambda qui s’amusait à faire peur. Et que dans son fort intérieur, elle l’imaginait rire et se moquer de cette situation absurde. C’était pas possible autrement, rien ne pouvait expliquer la présence d’un méchant clown autrement que par un éventuel acteur qui joue la comédie. Mais il la joue bien, le bougre. « Contente que tu sois raisonnable. » Une moue apparaît sur son visage alors que ça fait sourire la jeune femme, « c’est juste pour pas que tu restes toute seule. » Mais oui voyons Adèle. Mais elle n’a pas le temps de chercher une autre excuse qui tiendrait davantage la route, qu’elles entendent un nouveau bruit dans les escaliers. « Sûrement oui ! En tout cas c’est réaliste ! » Elle hausse les épaules tentant d’écouter davantage les bruits, son visage discerne le lieu. Alors que Tessa s’arme d’un bâton. Ca fait rire Addie mais seulement intérieurement, parce qu’extérieurement elle est bien trop préoccupée pour le montrer. Mais elle a toujours eu l’habitude de voir ses frères l’embêter avec ce genre d’idiotie. Tout comme quand Ash mettait des araignées sur le bureau de sa chambre, elle hurlait en partant dans le salon familial, implorant n’importe qui d’aller vaincre la grosse bête. Oui, la petite allait manger la grosse, elle se doutait qu’on allait lui sortir à chaque fois, mais Ash ne cessait jamais ses âneries ! « Si c’est le cas... il mériterait une claque derrière la tête ! Comme la fois où il m’a fait croire qu’un type avec une tronçonneuse nous poursuivez dans la maison hantée de la foire... Ou une nouvelle douche froide. » Ca fait sourire Adèle, même si de nouveaux craquements et le silence juste après la remettait elle aussi, dans une état second. Comment allaient-elles faire pour rejoindre le bas, quand elles n’arrivaient même pas à rester seules dans une pièce sans bruit ? « Je sais pas pour toi mais... Je vire parano, à la base je suis venue pour me détendre et profiter d’un changement d’air... Et je me retrouve dans une maison glauque à souhait... Y a mieux question détente ! » Elle s’avance en même temps que Adèle, vers la rambarde, tenant son bâton, l’agent immobilière ignore si son amie serait capable de taper avec l’arme qu’elle possède dans les mains. Et finalement, elles soupirent de soulagement quand elles font face à un groupe de personnes qui chahutent dans la cage d’escalier. « On devrait aller profiter du soleil, boire un verre en terrasse et jouer les touristes ! Qu’est ce que tu en penses ?! » Un sourire apparaît au coin des lèvres de la Shephard, à choisir entre se faire tuer par un clown et se faire bronzer au soleil, évidemment que la seconde option est plus tentante. « Froussarde ! » Avant de choper la main de Tessa pour descendre les marches. « Allez viens je te paye un verre. » Qu’elle dit, avant qu’elles quittent cette maison, et qu’elles se retrouvent dans les rues de la ville avant d’apercevoir un bar au loin, laissant cette villa hantée pour les plus téméraires, aujourd’hui, ce sera sans elle.

FIN