| (may #3) everything is fucking great |
| | (#)Mar 31 Mai - 1:46 | |
| Il aurait aimé pouvoir dire qu’il a refermé le clapet de son téléphone avant de lever la tête en direction de May, mais il faut bien avouer une chose: plus personne n’a de téléphone à clapet depuis bien longtemps. Alors il a fait comme tout le monde, Rhett, il a enfoncé l’iPhone dans sa poche arrière de son pantalon, parfait touriste qu’il est à faciliter la vie aux voleurs qui arpentent les rues du genre. Tout le monde parle une langue qu'il ne comprend pas, ils pourraient l'aduler ou l'insulter qu'il continuerait toujours de marcher avec le même sourire en coin, la tête haute, le dos droit.
Hassan a décidé de se la jouer aventurier à escalader Dieu sait quelle montagne, la douleur liée à l'humidité du pays (et à son subconscient, rappelons-le) l'a rappelé à l'ordre et lui a plutôt proposé de sagement rester en ville. Au moins, il tente d'en profiter pour trouver des souvenirs à ramener à Margot et Ethel ; et peut-être même Ruben aussi, qui sait, même s'il est lui aussi venu en Indonésie. Autant de choses repoussées à plus tard, maintenant que May accapare son attention et qu'il tente tant bien que mal de la rejoindre au milieu des vélos, mobylettes, voitures, tuk tuk, vaches et chiens sauvages. La vie est animée, ici.
"Merde, Andrews, je pensais au moins être débarrassé de toi ici." Ses paroles sont en parfaite opposition avec ses gestes alors qu'il enlace déjà rapidement la blonde, reprenant presque aussi vite sa position initiale pour qu'ils continuent leur route de quelques mètres et s'écartent de la circulation. "Tu es là pour le boulot ? Pour les vacances ? Me dis pas que tu dors chez l'habitant toi aussi, je te croirais pas." Ruben c'est normal, il est l'archétype du parfait gendre et fils, mais May ? Oh non, certainement pas. Il l'aime beaucoup, ne vous y détrompez pas, mais il la connaît assez pour savoir qu'elle n'aurait jamais pensé sérieusement à une telle chose, même pour redorer son image de star déchue. Lui aussi a encore espoir qu'elle relance une émission, avec un thème qui lui permette de participer. |
| | | | (#)Ven 1 Juil - 10:21 | |
| Les vacances ne sont-elles pas censées être reposantes ? May en rêvait depuis des mois et des mois, de pouvoir se poser enfin, partir pour se vider la tête et ne plus être obligée de voir les rues grises de Brisbane. Elle avait comme sauté sur l’occasion en voyant ce voyage proposé par la ville. Elle qui, il y a quelques années n’aurait jamais pensé s’inscrire à un voyage en groupe, aujourd’hui, elle se moquait bien de qui l’accompagnerait, tant qu’elle pouvait profiter comme elle le voulait. Dormir chez l’habitant, ça, par contre, ce n’était pas ce qu’elle avait prévu. Elle n’avait pas bien fait attention en remplissant son bulletin d’inscription qu’il y avait plusieurs options possible. Alors, quand à son arrivée à l’aéroport, on lui avait dit qu’elle allait devoir suivre Jules et Wendy, elle n’avait pas tout de suite saisi. Elle pensait qu’on la déposerait dans un hôtel quatre étoiles avec piscine ou les pieds dans l’eau, pas qu’on l’emmènerait dans un appartement en plein centre-ville où elle allait devoir supporter les cris de bébé chaque nuit. Pour ça, elle avait le gamin de Rudy chez elle. Loin d’être vraiment dépaysée. Mais pour autant, May appréciait cette rupture et découvrait un peu plus chaque jour ce nouveau pays. Grande surprise quand Rhett lui envoya un message et qu’il semblait l’avoir dans son champ de vision. Elle n’aurait pas émis un seul soupçon si elle était à Brisbane, mais là, à Semarang, elle se permettait de doutait. Pour autant, pourquoi ferait-il une blague pareille ? "Merde, Andrews, je pensais au moins être débarrassé de toi ici." Donc, non, ce n’était pas une vanne. La blonde se retournait, alors qu’elle pivotait déjà sur elle-même depuis quelques secondes, à la recherche de son vieil ami. Sa voix raisonnait paisiblement en elle, c’était réconfortant. Une rapide accolade et le visage de la blonde s’illuminait. "Tu es là pour le boulot ? Pour les vacances ? Me dis pas que tu dors chez l'habitant toi aussi, je te croirais pas." Elle grimaçait, souriait puis pouffa ensuite, telle une coupable prise la main dans l’sac et qui était gênée par son geste. « T’es pas obligé d’me croire. » qu’elle répondit, comprenant que c’était bien surprenant. « en fait, j’ai fait une erreur en m’inscrivant. Crois-moi, j’aurai préféré l’hôtel et les cocktails au bord de la piscine ! » La blonde fit un pas en avant en voyant arriver à vive allure un vélo en leur direction, elle avait bien compris qu’ici, c’était chacun pour soi. « Alors, on profite autant l’un que l’autre du voyage organisé par la ville ? J’ai toujours pensé que c’était fait pour les pauvres qui savaient pas se gérer tout seuls… » Même pas honte de ses paroles, tiens. « Finalement, c’est bien pour tout l’monde. » même les vieux sportifs, les vieilles présentatrices télévisés ou plutôt, ceux qui sont au placard, les oubliés.
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| | | | (#)Mar 5 Juil - 14:45 | |
| C’est aussi étonné qu’amusé que l’ancien sportif vient à la rencontre de l’ancienne présentatrice (oh que c’est triste, de n’être qualifié que par le passé). Elle est sûrement la dernière personne en ce monde qu’il s’était attendu à voir dans un tel pays, dans une telle ville aussi. Non pas qu’il ait des préjugés sur May mais oui, si, bien sûr qu’il en a. A vrai dire, il la connait la voilà la différence importante qu’il peut se permettre de souligner désormais. Ainsi, il passe rapidement de la surprise à l’interrogatoire, plus curieux que jamais de connaître les raisons l’ayant mené jusqu’ici puisqu’il n’est pas lui-même capable de s’arrêter sur une seule avec certitude. Merde alors, May Andrews au milieu de tuktuk et de petits bateaux, il faut le voir pour le croire. « T’es pas obligé d’me croire. » Et même si elle est en train de le réprimander à sa façon, il est heureux de la voir sourire autant que d’entendre son rire. Son propre sourire grandit naturellement en parallèle, sans qu’il ne s’en rende même compte lui-même. “Maintenant que j’ai ton aval, tout va mieux dans ma vie.” Il pouffe à son tour, n’ayant jamais attendu l’accord de May pour dire quelque chose et encore moins pour le penser. Une telle idée est amusante, pourtant il n’est pas un de ses pantins de la télé. Ses ficelles à lui sont tirées par d’autres.
« En fait, j’ai fait une erreur en m’inscrivant. Crois-moi, j’aurai préféré l’hôtel et les cocktails au bord de la piscine ! » Elle énonce, évitant par la même occasion une mort soudaine causée par un vélo inconnu. Rhett a le même réflexe, habitude oblige sans doute. “Bizarrement, j’ai aucun mal à te croire là dessus.” Parce qu’il en est de même pour lui, en réalité, et qu’ils sont faits du même bois pour pouvoir ainsi se comprendre sans le moindre problème, jamais. « Alors, on profite autant l’un que l’autre du voyage organisé par la ville ? J’ai toujours pensé que c’était fait pour les pauvres qui savaient pas se gérer tout seuls… » Il fait fi de son commentaire, sans doute un peu trop habitué à la chose venant d’elle. “J’étais en vacances avec un ami, à la base.” Et c’était bien, ce plan initial. Quelques jours avec Hassan à siroter tous les cocktails du monde dans leur version virgin, c’est tout ce qu’il demandait. C’était simple, revigorant, apaisant. Et puis le reste est arrivé. “Et j’ai recroisé mon ex. Tu sais, Mabel ? On aime pas Mabel, beh, ex pas cool. Elle m’a parlé du programme, j’ai voulu tenter le truc.” Son visage se déforme lorsqu’il parle de Mabel, mettant pourtant l’emphase sur des mots qu’il ne pense pas réellement au sujet de son ex petit-ami. Il ne l’aime plus comme avant (il ne l’aime plus, tout court) mais ne peut pourtant dire aussi simplement et avec autant d’assurance qu’elle n’est plus rien ni personne à ses yeux. Ce serait trop simple, autant que mal le connaître. « Finalement, c’est bien pour tout l’monde. » Il hausse les épaules, ne voulant pas comprendre ce qu’elle sous-entend réellement avec ces quelques mots. Ils ne sont pas tout le monde, eux. Les gens les reconnaissent dans la rue, ils donnent des interviews, ils traversent les locaux d’ABC sans se soucier du moindre possible accès interdit. Ils ne sont pas tout le monde, et c’est justement le monde qui le regarde. Regardait. “Ça se passe pas si bien ton séjour, alors ?” Sans doute un peu soucieux, il la questionne rapidement à ce sujet, en profitant par la même occasion pour enrouler doucement sa main autour de son bras pour qu’ils se reculent tous deux de la cohue générale (et surtout des motards fous). |
| | | | (#)Mar 12 Juil - 13:58 | |
| “Bizarrement, j’ai aucun mal à te croire là dessus.” Tout était plus clair pour tout le monde et la vérité rétablie. Etonnant tout de même de la part de May qui sait pourtant bien que dans tout contrat ou tout formulaire, il y a des petites lignes à ne surtout pas louper avant de signer. Elle devait sans doute penser qu’en venant de la ville, il n’y aurait pas d’entourloupe mais maintenant, elle le savait plus que de raison : il ne fallait faire confiance à absolument personne. Pour autant, elle n’avait pas cherché à négocier ou à faire un scandale lorsqu’elle avait bien compris où elle passerait les prochaines nuits. May Andrews devenait un peu plus responsable et raisonnable en prenant de l’âge. Certains dirait qu’elle se bonifie comme le vin avec le temps, mais il serait bien trop prématuré de le certifier. May était imprévisible et elle ne surprendrait personne à faire un caprice dans les prochains jours pour exiger un hôtel dix étoiles, pieds dans l’eau, all inclusive jusqu’aux spiritueux, pour au moins profiter de sa dernière nuit. Nuits qui d’ailleurs étaient bien courtes jusqu’à présent, les cernes présentes sur son visage en étaient les premières témoins. “J’étais en vacances avec un ami, à la base.” A la base ? Des vacances programmées par le plus grand des hasard exactement en même temps que ce séjour organisé ou faisait-il lui aussi partie de la grande virée financée par le contribuable ? « Et j’ai recroisé mon ex. Tu sais, Mabel ? » Mabel, celle qu’on aime pas. « On aime pas Mabel, beh, ex pas cool. » elle grimace en même temps et agite la tête pour confirmer. « Elle m’a parlé du programme, j’ai voulu tenter le truc. » elle fronce les sourcils, la blonde, pas certaine d’avoir remis toutes les pièces au bon endroit. « Donc, t’es pas avec ton ami, mais t’es avec Mabel ? On aime pas Mabel… » alors pourquoi Mabel est-elle encore dans l’équation ? « Ça se passe pas si bien ton séjour, alors ? » elle inspire et soupire aussi longtemps que son souffle lui permet – pas très long ceci dit, elle est nulle en apnée, May. « Je suis tombée dans une famille avec trois enfants. » ca suffit à sa peine non ? « Dont un bébé, minuscule, mais qui a du coffre. » ça, c’est pour l’achever. « Je pense qu’ils sont chers payés et qu’ils se contentent de prendre l’argent qu’on leur donne, sans se demander si l’accueil est vraiment adapté. » la faute à qui alors ? Une famille qui a besoin de thune pour nourrir un nouveau-né qui emmerde tout le monde ou aux organisateurs qui se contente de fermer les yeux sur les conditions d’hébergement ? « Si non, je suis avec deux jeunes qui me rappellent chaque jour notre différence d’âge. Du bonheur. » pour autant, elle s’est prise d’affection pour ceux deux jeunes et aime leur montrer que l’âge, c’est dans la tête. Mais rien à y faire, elle fait toujours partie de cette autre génération qui ne comprend rien au monde moderne. Et pourtant. « J’en ai casté une pour une émission de télé réalité, d’ailleurs. » pas si inconnue que ça et de devoir partager sa chambre avec une ancienne candidate permet aussi de faire tomber des barrières. « Elle était impressionnée d’me voir au début, puis maintenant, t’en fais pas qu’elle fait plus la différence entre sa mère et moi. » ca la fait tout de même sourire. « t’as déjà visité le coin ? »
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| | | | (#)Jeu 14 Juil - 13:42 | |
| « On aime pas Mabel, beh, ex pas cool. » On aime pas Mabel, non, parce qu’elle est très douée pour donner de faux espoirs à Rhett pour mieux le laisser tomber ensuite. Le problème, c’est qu’individuellement et de façon indépendante, lui, il aime bien Mabel. Malgré leur passé, malgré son caractère qu’il ne comprend pas toujours. Peu enclin à débuter un débat avec May, il se contente de hausser les épaules en tentant ainsi de mettre fin à la moindre discussion au sujet de l’actrice. C’est grâce (à cause ?) d’elle qu’il est ici, c’est tout ce qu’il y a à retenir. « Donc, t’es pas avec ton ami, mais t’es avec Mabel ? On aime pas Mabel… » - “Hassan est rentré, j’ai prolongé un peu mon séjour. Et je suis pas avec Mabel, elle m’a juste donné l’idée de rester en Indonésie.” Il repose les choses à leur place, éclaircit la situation tout en ajoutant plus de questions que de réponses. Il n’est pas avec Mabel, dans aucun sens du terme, et ils ont encore moins passé la moindre nuit ensemble, ou ne serait-ce dans le même hôtel. Mabel, peu importe si elle l’aime ou non, s’est contentée de lui donner l’idée d’un autre type de séjour en vacances.
D’un geste de la main, il tente de mettre fin à cette partie de la discussion, préférant encore interroger May sur le pourquoi du comment: autant le dire, elle n’a pas du tout la tête de l’emploi pour ce type de séjour. « Je suis tombée dans une famille avec trois enfants. » Il pince les lèvres, gonfle les joues, se retient de pouffer de rire. “Merde.” Il annonce donc, dramatique et pourtant enclin à éclater de rire d’un moment à un autre. May partage son point de vue sur les enfants, il sait qu’elle au moins ne risque pas de s’outrer de sa réaction face à une telle annonce, qui aurait tout de normal pour beaucoup d’autres. Eux sont l’archétype des vieux cons, un peu trop enclins à profiter du calme et du silence de leur existence pour pouvoir apprécier des enfants surexcités ou pleurnichards. « Dont un bébé, minuscule, mais qui a du coffre. » Voilà. « Je pense qu’ils sont chers payés et qu’ils se contentent de prendre l’argent qu’on leur donne, sans se demander si l’accueil est vraiment adapté. » Bien qu’il ne puisse pas réfuter ce point de l’histoire, il ne sera pas non plus du genre à en vouloir aux familles, n’ayant aucun mal à comprendre à quel point le besoin de nourriture est justement un besoin. Ce n’est pas parce qu’il est lui à l’abri du besoin qu’il ne peut pas comprendre la vie d’autres. “Tu t’en plains ou tu prends des notes pour une possible télé-réalité ?” Il ne veut pas entrer dans des débats, encore moins larmoyer, alors il préfère prendre la tangente (une fois de plus) et s’amuser de sa situation avec un mince sourire en coin.
« Si non, je suis avec deux jeunes qui me rappellent chaque jour notre différence d’âge. Du bonheur. » - “Ils t’ont demandé si t’avais connu le monde en noir et blanc ?”
« J’en ai casté une pour une émission de télé réalité, d’ailleurs. » Cette fois-ci, il lève un sourcil étonné, peu certain de comprendre le sens de sa demande. “Quand ça ?” Il ne suit pas assidûment tout le travail de May, il doit bien l’avouer, mais il connaît au moins les grandes lignes de son cv et les plus grandes émissions qu’elle a organisées. Nul besoin de demander le prénom de la candidate en question, cependant: ses connaissances ne vont pas jusque là. « Elle était impressionnée d’me voir au début, puis maintenant, t’en fais pas qu’elle fait plus la différence entre sa mère et moi. » Il rit de bon coeur face à la capacité de May d’éternellement souligner sa différence d’âge avec le reste du monde - ce qui ne l’arrange pas, lui, si on prend en compte qu’ils ont le même âge ou presque. “T’as déjà eu la discussion au sujet des garçons ou t’attends ?” Il ajoute, moqueur.
« T’as déjà visité le coin ? » “La réponse est ouais, je suis d’avis d’aller visiter.”
Il a fait le tour de son hôtel, il a fait le tour du pâté de maison autour de chez Lionel, il a visité les environs avec Hassan et Ruben mais tout en sachant qu’il a encore beaucoup à voir. “Plus loin on sera de la ville et mieux ça sera.” Parce qu’ici, les klaxons hurlent et les freins grincent sur le sol caillouteux, rendant hasardeuse la conduite de tout un chacun et, avec, la trajectoire des différents moyens de locomotion. Autrement dit, il a encore peur de passer sous des putains de rue, le voilà son problème. “Honnêtement, je déteste chaque instant en centre ville, je comprends pas comment ils peuvent être aussi sereins.” Et elle sait, May, qu’il fait référence à son accident et que même des années après, il en garde encore un souvenir vivace et immuable. “C’est presque aussi pire que ta famille et ses 17 enfants.” Trois, dix-sept, c’est du pareil au même. Un est déjà de trop. |
| | | | (#)Mer 31 Aoû - 18:28 | |
| Sans doute une déformation professionnelle, ou alors c’était parce que May était de nature à être curieuse – sans forcément être intéressée – qu’elle avait tendance à poser des questions, prêcher le faux pour savoir le vrai, elle aimait avoir tous les morceaux du puzzle pour avoir un tableau complet. Morceaux qui étaient toujours plus ou moins difficiles à avoir avec Rhett, il était du genre à systématiquement paumer des pièces derrières des meubles ou sous des tapis, ces pièces qui disparaissent sans qu’on s’en aperçoive réellement du coup, y a toujours cette part de frustration, mais qui est naturellement balayé parce que May a tendance à souvent lui pardonner. Et puis un jour, la pièce réapparait comme par magie. « Hassan est rentré, j’ai prolongé un peu mon séjour. Et je suis pas avec Mabel, elle m’a juste donné l’idée de rester en Indonésie. » Là, c’était plus simple, elle comprenait mieux. Donc Rhett était tout seul dans ce pays loin du sien ? Aussi seul que May, visiblement. « Je te kidnappe auprès de personne alors, tant mieux. » s’il se demandait encore s’il allait passer la journée en compagnie de la blonde, la réponse était surement plus clair pour lui aussi à présent. C’était oui. Pas l’choix. Elle explique ses dernières frasques à son ami, qui, elle le voit bien, se retient de rire de son malheur. “Merde.” Elle roule des yeux, merde, c’est le mot et pour autant, elle entend aussi sa petite voix dans sa tête qui dit : j’aurai pas aimé être à ta place, mais que toi tu y sois, c’est quand même très drôle. « Te fous pas d’moi. » bien sûre qu’il le peut. “Tu t’en plains ou tu prends des notes pour une possible télé-réalité ?” c’est à son tour, à la blonde, de balayer la réponse d’un geste de la main en fronçant les sourcils. Mauvaise blague, la télé réalité, fini pour elle, on ne retourne jamais avec un ex – ah bon ? – hm. “Ils t’ont demandé si t’avais connu le monde en noir et blanc ?”- « pas loin. Ils m’ont demandé si je connaissais Spotify et TikTok ou si j’avais encore un walkman pour écouter ma musique… » ce qui en soit, restait plus flatteur que la vie en noir et blanc en terme de timing. « C’est d’bonne guerre. J’me souviens avoir été une petite conne avec mes ainés. Retour de bâton. » un de plus. Il doit bien savoir c’que c’est aussi, Rhett. « Enfin, les walkmans, tu connais aussi, hein, t’as pensé à prendre le tien ce soir ? » qu’elle balance en riant de bon cœur, fière de sa vanne piquée aux gosses. Alors qu’elle parle de Wendy, la réaction de Rhett la surpend. « Quand ça ? » puis, elle comprend que le sens de sa phrase peut laisser perplexe. « Pas ici. » qu’elle répond, comme si c’était logique. « Wendy… la jeune. Elle a participé à une émission dont j’ai dirigé le casting, à l’époque. » oh, c’était quand ça déjà ? Quelques années… plus de 3 ans. « T’as déjà eu la discussion au sujet des garçons ou t’attends ? » - « Une discussion que j’ai toujours pas abordé avec Theo, si tu veux tout savoir. » loin d’imaginer ce qui pourrait l’attendre à l’avenir, dans un avenir très proche, d’ailleurs. Puisque May avait décidé de s’imposer à Rhett pour le restant de la journée – faute à pas de chance d’être tombée sur elle en Indonésie, hm. – elle s’accroche au bras de Rhett, lui demandant s’il avait déjà fait le touriste ou s’ils allaient s’occuper à les faire ensemble. « La réponse est ouais, je suis d’avis d’aller visiter. » au moins, il se fait pas prier. Un sourire apparue sur le visage de la blonde, ravie de croiser ce visage familier et chaleureux. « Plus loin on sera de la ville et mieux ça sera. Honnêtement, je déteste chaque instant en centre ville, je comprends pas comment ils peuvent être aussi sereins. C’est presque aussi pire que ta famille et ses 17 enfants.» presque aussi pire oui. Elle hocha la tête, ne voulant pas le contrarier, elle savait que trop de circulation ne mettait pas à l’aise le numéro neuf. « Je t’embarque sur un tuktuk ? est-ce que tu me fais suffisament confiance pour monter avec moi sur un de ces trucs ? On s’éclipsera plus vite de tout ce boucan et de cette agitation. » elle se tourna vers l’un d’eux, ceux qui ressemblaient à des chars de fêtes foraines. Pas forcément très rassurant, mais en réalité, en quelques minutes, ils seraient déjà bien loin. « J’ai eu mon permis vélo en primaire. » fit-elle avec un œil brillant. Une pointe de malice qui se veut complice et presque rassurante. « Je ferai la course avec personne et je resterai prudente. » comme un ange gardien pour son Rhett.
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| | | | (#)Jeu 1 Sep - 13:23 | |
| « Je te kidnappe auprès de personne alors, tant mieux. » Une simple rencontre hasardeuse avec May se transforme donc en kidnapping, sans qu’il ne puisse finalement en être étonné le moins du monde. Avec elle, après tout, il sait qu’il doit s’attendre à tout et qu’il ne sera jamais capable d’anticiper ses actions. Il n’y a qu’elle pour caster des gens pour une émission de télé-réalité à l’autre bout du monde, par exemple, mais cela donne au moins matière à Rhett de poser un bon millier de questions, tel un véritable enfant. « Pas loin. Ils m’ont demandé si je connaissais Spotify et TikTok ou si j’avais encore un walkman pour écouter ma musique… » - “C’est vrai que t’es même pas passé au MP3 toi.” Elle a quelques années de plus que lui, alors il a le droit de se moquer, en témoigne l’année de naissance sur sa carte d’identité. « Enfin, les walkmans, tu connais aussi, hein, t’as pensé à prendre le tien ce soir ? » - “Walk - quoi ? Aucune idée de ce dont tu parles.” Il dit de bon cœur à son tour, jouant aisément à l’imbécile pour ne pas avoir à son tour à statuer une certaine vérité qui dérange.
Son bras autour de celui de son amie soudainement retrouvée au milieu de nulle part, Rhett propose à sa façon l’idée qu’ils fassent un tour de la ville ensemble, ou tout du moins un tour tout court. Il a envie de bouger, de faire quelque chose, de faire en sorte que ce voyage ne se résume pas à quelques nuits d’hotel et une attente interminable à la douane de l’aéroport. « Je t’embarque sur un tuktuk ? Est-ce que tu me fais suffisamment confiance pour monter avec moi sur un de ces trucs ? On s’éclipsera plus vite de tout ce boucan et de cette agitation. » L’australien ne peut qu’être d’accord avec ces propos, lui qui se sent défailler au moindre crissement de pneus, coup de klaxon, ou tuk tuk qui le double à quelques centaines de kilomètres par heure (rien de moins) sans aucune délicatesse. Brisbane et sa sécurité autant que sa sérénité lui manquent, c’est certain. Son chez lui lui manque. “Les paysages, c’est bien aussi.” Les montagnes, les plages, peu importe. Tout semble très joli à observer, qui plus est. C’est une phrase de quarantenaire, ça, pas vrai ? Merde. Pour voir les paysages, il faut monter dans ces foutus engins de mort. “Si tu nous tues tous les deux, je te tue à nouveau en Enfer.” Bien sûr que May irait en Enfer, ne prétendez pas être choqués de cette annonce. Rhett n’a qui plus est aucune envie de monter dans un de ces engins et il doit prendre sur lui pour le faire, en témoigne son regard tout sauf assuré. Il le fait parce que c’est May et parce qu’ils ont vécu bien des choses ensemble, à commencer par cet accident qui lui a tout coûté. « J’ai eu mon permis vélo en primaire. Je ferai la course avec personne et je resterai prudente. » - “Plus vite je monte et plus vite ce sera terminé. Roule.” Et lui, il va se contenter de prier, ce qui est déjà un bon début. Sûrement. |
| | | | | | | | (may #3) everything is fucking great |
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