Adorján et Isaac s'organisent une soirée entre voisins pour prendre le temps de se retrouver et de passer un bon moment. L'occasion pour eux de partager les derniers bouleversements de leurs vie et pour leurs enfants de jouer ensemble.
Depuis plusieurs jours, Timothy avait du mal à tenir en place. Il était impatient de voir son parrain et son voisin Jude, qui avait à peu près le même âge. Tous les jours, n'importe quel prétexte s'avérait idéal pour qu'il raconte la multitude de projets qu'il comptait mener à bien avec son voisin. Et évidemment, cela parlait de cabanes, de super-héros, de football, de jeux vidéos... Tout ce qu'un enfant aimait faire, en somme : jouer. Un tel état d'excitation présentait des inconvénients. Tim remplissait la tête d'Adorján à grand renfort d'hyperboles et d'exagérations innocentes. Son imagination, elle tournait à plein régime ! Et son débit de parole pouvait être proportionnel à son emballement général. Bref, une vraie pile électrique. Mais du coup, l'avantage, c'est que pour le papa, ça devenait beaucoup plus facile de lui faire faire ses devoirs. Adorján utilisait très rarement la punition comme arme. Il n'aimait pas l'idée de tendre une carotte ou un bâton. Il trouvait que le chantage avait des impacts terribles sur la société, parce qu'il était normalisé dès le plus jeune âge. Il préférait sa méthode plus éducative, plus pédagogique. Il expliquait à Timothy combien c'était important de bien travailler à l'école, qu'il aurait toujours la possibilité de s'amuser, mais que plus il faisait les choses barbantes rapidement et efficacement, plus il pouvait tourner la page et avancer vers d'autres thématiques plus funs. Et cela fonctionnait plutôt bien. Adorján lui disait qu'en travaillant bien, il pourrait le raconter à son parrain et que ce dernier serait fier de lui. Le garçon, habitué au positif tâchait donc de faire de son mieux et son père ne lui en demandait jamais plus.
La patience du présentateur restait très appréciable dans le contexte qui était le leur. Parce qu'il devait tout gérer tout seul, penser à tout un tas de choses, sacrifier quelques plaisirs simples au profit de son fils. A aucun moment, il ne le regrettait. Il ne se posait même pas la question. Et puis, il savait s'entourer pour avoir de l'aide. Isaac était devenu leur voisin et franchement, il le dépannait beaucoup quand il devait s'absenter tard, quelquefois. Et l'inverse était aussi vrai. L'avantage d'habiter pratiquement en face de l'autre, c'est que ça simplifiait beaucoup de choses au quotidien. Les deux adultes avaient prévu de faire une soirée chez Isaac. Adorján ne viendrait pas accompagné par une autre personne que son fiston. Tout simplement parce qu'en ce moment, ses relations étaient un peu chaotiques. Bon, comme toujours en fait... combien de personnes Isaac avait-il vu quitter la villa de Cardwell et ne pas y revenir ? Il pouvait bien faire ce qu'il voulait de sa vie sentimentale, ça ne regardait que lui, mais c'était un secret de polichinelle qu'il avait une vie privée un peu instable sur le plan des sentiments. Depuis que Debbie l'avait quitté du jour au lendemain, il ne connaissait plus que des histoires sans lendemain, ou des amitiés améliorées, avec des hommes comme avec des femmes. Et généralement, il tâchait de préserver Timothy de tout cela, en s'arrangeant pour que le petit garçon ne saisisse pas la portée des relations qu'il entretenait. Il ne voulait pas lui mentir mais le préserver. Après tout, il grandissait sans sa mère...
Adorján et Timothy arrivèrent devant la porte d'entrée d'Isaac vers 19 heures, soit une demie heure en retard par rapport à l'horaire convenu. C'était habituel, le temps qu'il prépare son garçon, qu'il s'occupe un peu de lui, ça pouvait vite déraper ! Tim avait un petit ensemble jean/t-shirt Captain America. Il tenait un panier de muffins qu'il avait fait avec son père. Côte à côte, la différence de taille s'avérait impressionnante ! Et pourtant, Tim était grand pour son âge ! Le pédiatre ne cessait de dire qu'il dépasserait son géant de père une fois adulte ! Tant qu'il s'épargnait sa pointure, ça lui allait ! Parce qu'autrement ça serait l'enfer pour se chausser ! Adorján, de son côté, avait mis un pantalon de costume noir et une chemise, bien rangée dans son pantalon, les deux premiers boutons ouverts sur le haut de sa poitrine musclée. Il sonna et attendit patiemment que la porte ne s'ouvre. Timothy, lui ne tenait pas en place, il se dandinait comme si cette danse rituelle loufoque lui permettrait d'ouvrir la porte. Aussitôt que celle-ci bougea, il se rua dans les bras d'Isaac :
- Tonton !!!
Oui, bon, tonton, parrain, finalement ça revenait au même pour lui ! Il était tellement joyeux qu'il lui fait un gros câlin affectueux. Adorján eut un regard pour Isaac et un sourire qui en disait long. Ils n'avaient pas besoin de mots pour se faire comprendre à quel point le gamin attendait cet instant réjouissant.
- Bonsoir, Isaac ! Timothy cherchait un moyen de te démontrer à quel point tu lui as manqué depuis la semaine dernière ! Désolé pour le retard ! Nous avons eu un petit incident dans la salle de bains.
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Isaac Jensen
le coeur au bout des doigts
ÂGE : 34 ans (13.05.90) SURNOM : Isy STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur (06.07.2021) MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023) LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour POSTS : 28708 POINTS : 0
TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnosticCODE COULEUR : Isy s'exprime en #9966ff ou slateblue RPs EN COURS :
Il s'agissait du troisième séjour de Jude à Brisbane depuis que j'avais appris par le plus grand des hasards son existence. Dès les premiers mois, ma petite amie Penny et moi-même avions tout déployé pour que le garçonnet se familiarise à nous, notamment en nous rendant très régulièrement à Torquay où résidait l'enfant avec sa mère. De la sorte, nous pouvions créer et solidifier des liens pendant que j'effectuais les démarches nécessaires à ce que Jude soit reconnu comme mon fils au nom de la loi. Dès sa rencontre, il m'avait paru d'une évidence indétrônable que je souhaitais faire partie de la vie de mon fils et une amertume sans nom, doublée d'une colère et d'une confusion, m'avaient envahi sans vergogne à l'idée que Lucy, mon ex, m'ait évincé ainsi de l'histoire de notre progéniture. J'étais indéniablement chagriné d'avoir manqué trois ans de la vie de Jude, d'avoir été absent durant tant d'étapes, tant de souvenirs. Mais plutôt que de me terrer dans le passé, je m'évertuais à me concentrer sur l'avenir, et Penny composait un soutien indéfectible dans cette tâche. Ma compagne avait été d'une force et d'une tendresse remarquables pour me permettre de fonder ces liens avec Jude et je lui vouais une admiration ainsi qu'une reconnaissance incommensurables pour cela.
A partir du mois de mars, il nous était apparu possible que Jude se rende à Brisbane. Si les premiers séjours avaient été brefs, le petit s'était acclimaté assez rapidement pour que nous les allongions progressivement. Ainsi, cela faisait la deuxième semaine consécutive que l'enfant était à la maison et sa présence me réjouissait totalement. Je savais pertinemment que je ressentirais un déchirement, comme à l'accoutumée, quand je devrais le confier de nouveau à sa mère, mais je chérissais chaque moment que je pouvais partager avec lui.
La présence d'Adorján et Timothy avaient facilité l'adaptation de Jude à Brisbane. Avoir un enfant de son âge comme voisin avait composé un atout considérable pour ravir le garçonnet. Bien vite, les deux garçonnets avaient formé un duo et j'étais personnellement très heureux que mon fils s'entendent si bien avec celui du Cardwell. Nous avions prévu nous retrouver ce soir, afin de passer une soirée entre amis pendant que nos descendances joueraient ensemble. Jude s'impatientait de l'arrivée de son nouvel ami, me demandant régulièrement l'heure qu'il était, ayant du mal à assimiler le retard des deux garçons. Je le confortais en lui précisant qu'il pouvait en profiter pour penser aux activités qu'il pourrait faire avec Tim et assurément, vu la quantité de jouets qu'il avait sorti, je ne redoutais pas que les deux garçons s'ennuient ce soir.
Quand la sonnette de la maison retentit, je m'orientais vers la porte d'entrée. "Tonton !!!" s'exclama une petite voix qui se rua vers moi. J'attrapais l'enfant pour le hisser dans mes bras et déposais un baiser sur sa joue. "Coucou mon grand. Dis donc, j'ai bien cru qu'il s'agissait de Captain America à ma porte !" Je soumettais en faisant référence au t-shirt de mon interlocuteur qui rit en retour. "Bonsoir, Isaac ! Timothy cherchait un moyen de te démontrer à quel point tu lui as manqué depuis la semaine dernière ! Désolé pour le retard ! Nous avons eu un petit incident dans la salle de bains." Je souris à mon ami puis à son fils, avant de prétendre : "Alors, t'as rétablit l'ordre et la justice dans ta salle de bain?" Je reposais doucement le garçonnet au sol, Jude arrivant au pas de course parmi nous. "Tiiiiim!" Il sautillait sur place. "Tu dis bonjour à Adorján, mon cœur ?" Je lui faisais en invitant mon voisin à entrer. "Bonjouuur," fit-il avec enthousiasme en s'approchant de l'adulte.
"J'ai fait une cabane dans le salon !" annonça-t-il à Timothy et bien vite, les deux enfants filèrent vers la dite construction de fortune. Je ris doucement en reportant mon attention entière sur mon ami, avec lequel j'étais bien heureux de passer la soirée. "Comment tu vas ? J'te sers une bière ?" J'offrais en me dirigeant vers le frigidaire. Une fois les boissons servies, je m'asseyais à côté d'Adorján.
Adorján et Isaac s'organisent une soirée entre voisins pour prendre le temps de se retrouver et de passer un bon moment. L'occasion pour eux de partager les derniers bouleversements de leurs vie et pour leurs enfants de jouer ensemble.
Devenir père, ça n'était pas comme on l'expliquait dans certains livres sur la paternité. Adorján en avait lu pas mal et rares étaient ceux qui l'aidaient. A vrai dire, son expérience d'aîné, auprès de ses sœurs lui fut bien plus utile. Avec Tim, il retrouvait un plaisir coupable, celui de pouvoir jouer au coiffeur. La chevelure du petit garçon passait régulièrement entre ses mains pour y être entretenue. Sa coupe, ce soir, était parfaite. Au début, il eut un peu de peine car il existait une différence fondamentale entre la coiffure d'un gars et celle d'une fille : la longueur. Même s'il espérait que son ange veuille, plus tard, avoir les cheveux longs, pour le moment, il était obligé de faire court. Quand Isaac demanda à son fils s'il avait rétabli l'ordre et la justice dans la salle de bains, celui-ci hocha fièrement la tête. Adorján ne put s'empêcher de secouer la tête avec un moue perplexe. S'ils étaient en retard, cela s'expliquait par le fait que Tim, surexcité, avait rendu la douche particulièrement compliquée. A tel point qu'Adorján glissa et fut complètement trempé... Bon heureusement qu'il prévoyait toujours une tenue de rechange. Il eut toute les peines du monde à le canaliser. Et une fois que son fiston fut prêt, il dut éponger toute l'eau... Timothy, lui, ne se rendit même pas compte que son attitude lui créait du tracas. Il était trop jeune pour le comprendre et en avoir conscience. Et de toute façon, puisqu'il ne pensait qu'à Jude et à leur super-soirée entre voisins, il ne pourrait pas le lui expliquer, ça aurait été totalement inutile. A son tour, Adorján se pencha pour prendre Jude dans les bras et partager une bise.
- Bonjour, bonhomme ! Tu as l'air en pleine forme ! Je suis content de te revoir, tu sais ! Tu grandis vite, c'est impressionnant !
Après quelques instants à sourire de son petit air gêné, Adorján le relâcha en le déposant à terre. Aussitôt, Jude parla d'une cabane dans le salon. Il n'eut même pas le temps de dire à Tim qu'il devait rester sage, que les deux enfants s'échappèrent en courant vers le salon, laissant les deux adultes entre eux. Il se redressa et ne put retenir un sourire amusé en croisant le regard d'Isaac. Leurs fils s'entendaient comme deux larrons en foire ! Ils auraient tout intérêt à se méfier pour plus tard, car à ce rythme, ils pourraient bien retrouver tous leurs meubles déplacés ou ouverts pour créer une gigantesque aire de jeu. En tout cas, ils seraient tranquilles pour un bon paquet de temps, maintenant ! Cela n'excluait certainement pas une surveillance rapprochée non plus. Adorján suivit Isaac dans la cuisine, le temps qu'il prenne les boissons. Il voulait répondre à sa question et lui parler des évènements récents, à l'abri de l'oreille de Tim. Quand bien même celui-ci était occupé par son jeu, il ne voulait pas qu'il puisse écouter ce qu'il allait dire sur sa mère.
- Yep, une bière ça sera parfait, merci ! Ecoute... je crois que ça va... il s'est passé quelque chose l'autre jour et depuis ça me trotte dans la tête... Deborah est venue chez moi...
Deborah. Ce prénom avait été à l'origine de beaucoup d'émotions de la part d'Adorján. A commencer par la tristesse... Isaac ne comptait probablement plus le nombre de fois où son ami se demandait pourquoi elle l'avait quitté sans rien dire. Cardwell ne donnait pas vraiment l'image d'être quelqu'un de sentimental. Quand on le voyait à la télévision, interviewer des gens, sans ménagement, piquer là où ça faisait mal, tout le monde en concluait qu'il possédait un cœur de pierre. Une impression renforcée par sa carrure et ses traits qui le rendaient dur. Et ça, c'était sans parler de ses yeux bleus, surlignés par d'épais sourcils qui lui donnaient un air froid. Et pourtant, sous cette apparence, se trouvait un homme comme les autres, avec le cœur brisé. A chaque fois qu'il parlait de Debbie, Isaac assistait à un concerto émotionnel. La tristesse se mélangeait à la tendresse, à l'attirance manifeste qu'il éprouvait encore aujourd'hui. Et puis venait la colère, toujours... Parce qu'en plus de lui avoir détruit l'âme, la belle la lui avait piétiné. Adorján se mettait très rarement en rage. Mais il suffisait d'aborder la naissance de son petit garçon pour déclencher en lui un orage violent. Il ne manquait pas de mots durs, à l'encontre de son ex. Parfois, il lui portait des coups verbaux complètement gratuits, à la hauteur de la passion et de la haine qu'il ressentait pour elle. Le temps eut néanmoins un rôle crucial dans l'histoire. Au fur et à mesure des mois, des années, le grand blond avait réussi à s'apaiser. Aujourd'hui, la colère s'était mue en cynisme, en amertume. Cependant, la visite de Deborah à son domicile changeait beaucoup de choses. Il avait obtenu certaines réponses... tardivement, certes... mais il voulait en parler avec Isaac. Le regard un peu perdu, il s'assit, bière en main et il commença :
- Elle n'a pas changé... elle est toujours aussi belle, tu sais... Quand je l'ai vue, mon coeur s'est accéléré, comme quand nous retrouvions en Irlande... Je suis un idiot...
Par rapport aux fois précédentes, quelque chose avait changé. Adorján semblait plus paisible et plus serein. Cette visite ne fut pas que courtoise, ils s'étaient expliqués. Il ne savait par où commencer, et espérait qu'Isaac l'aide un peu à mettre de l'ordre dans son esprit pour que ça ne soit pas trop confus. Il but une gorgée de sa bière. Est-ce qu'il était sage d'en parler, finalement ? Voilà qu'il hésitait, ne voulant pas plomber cette soirée entre potes...
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Isaac Jensen
le coeur au bout des doigts
ÂGE : 34 ans (13.05.90) SURNOM : Isy STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur (06.07.2021) MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023) LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour POSTS : 28708 POINTS : 0
TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnosticCODE COULEUR : Isy s'exprime en #9966ff ou slateblue RPs EN COURS :
Je souris avec tendresse en observant l'interaction entre Adorján et mon fils. Cela faisait plusieurs années maintenant que je connaissais et fréquentais l'australien, plusieurs années durant lesquelles nous avions solidifié ces liens amicaux qui nous unissaient et jamais une seule seconde n'avais-je douté que le Cardwell faisait un excellent père. Lui aussi avait eu des premiers pas dans la paternité plutôt atypiques, considérant la position qu'il avait eue dans la naissance de son fils puis les démarches qu'il avait dû entreprendre pour en obtenir l'autorité parentale, ce premier né sous X. J'étais heureux, dans un sens, que Lucy et moi avions été la famille d'accueil qui avait pris soin de Timothy le temps qu'il retrouve son père et que ce dernier soit logé à quelques maisons de mon domicile, ce qui nous permettait de conserver une proximité. Le duo possédait une place de choix dans mon histoire et j'étais ravi que Jude puisse grandir avec Timothy en ami.
Les deux enfants se ruèrent vers le salon où mon fils avait érigé une cabane de coussins et de couvertures. J'offrais un rafraîchissement à Adorján et l'invitais à me suivre dans la cuisine, où nous pourrions nous installer pour parler plus librement, tout en restant proches des deux garçonnets qui pouvaient se montrer très farceurs en unissant leurs forces. L'amitié entre eux étaient née aussi rapidement que celle entre le Cardwell et moi-même, comme quoi, les chiens ne faisaient probablement pas des chats.
"Yep, une bière ça sera parfait, merci ! Ecoute... Je crois que ça va... Il s'est passé quelque chose l'autre jour et depuis ça me trotte dans la tête... Deborah est venue chez moi..." Je m'arrêtais brièvement dans mon mouvement de décapsuler une des bouteilles de bières en apprenant que Deborah avait sonné à la porte de mon interlocuteur. La surprise se lisait dans mon regard, mon cœur se serrait légèrement en compassion avec le présentateur. Je n'avais jamais eu l'occasion de discuter avec l'irlandaise, ce que je savais d'elle se limitait à ce qu'Adorján avait pu m'en confier et les quelques bribes que j'avais apprises lorsque nous avions accueilli Timothy peu après sa naissance. Je tendais une bière à mon ami, l'étudiant silencieusement quelques instants. Deborah n'était pas un sujet réellement tabou entre nous et je savais à quel point elle avait fait souffrir le trentenaire : elle lui avait brisé le cœur et je soupçonnais qu'Adorján voue toujours des sentiments pour la mère de son fils malgré tout. "Elle n'a pas changé... Elle est toujours aussi belle, tu sais... Quand je l'ai vue, mon cœur s'est accéléré, comme quand nous retrouvions en Irlande... Je suis un idiot..." Je grimaçais légèrement, l'invitant d'un geste à s'asseoir et je prenais place en face de lui à table, où j'avais disposé quelques amuse-gueules avant son arrivée pour qu'on puisse prendre un petit apéro entre hommes. Vu ses premiers commentaires sur le retour de Deborah dans sa vie, mes soupçons qu'Adorján l'aime encore, et qu'il puisse même lui pardonner et envisager de se mettre en couple avec elle, se confirmaient. "Non, tu n'es pas idiot. Deborah n'est pas n'importe qui pour toi et tu n'es pas un robot. C'est tout à fait compréhensible que tu te sois senti ainsi." Je faisais sur une voix rassurante. Le Cardwell m'avait raconté leur histoire et de ce que je connaissais de lui depuis qu'il élevait Timothy, je me doutais qu'aucune femme n'était arrivée à la cheville de Deborah dans son cœur. "Est-ce qu'elle t'a dit ce qu'elle recherchait en venant chez toi ?" Je demandais, intéressé. Deborah voulait-elle avoir un rôle dans la vie de son fils ? Souhaitait-elle une nouvelle chance avec Adorján ? "Tim l'a rencontrée ?" Je poursuivais, tout aussi soucieux du bien-être du père que de celui du fils, même si je savais que le Cardwell veillait continuellement au bonheur de son enfant. Je soupirais doucement, ne pouvant qu'imaginer comment mon interlocuteur s'était senti en ouvrant la porte sur Deborah. "Ca a dû tellement te surprendre de la revoir..." Je conjecturais, compatissant et encore sous le choc de cette nouvelle.
Adorján et Isaac s'organisent une soirée entre voisins pour prendre le temps de se retrouver et de passer un bon moment. L'occasion pour eux de partager les derniers bouleversements de leurs vie et pour leurs enfants de jouer ensemble.
- Elle venait pour s'excuser... d'être partie sans rien dire. Elle m'a expliqué pourquoi elle avait fui. Elle a eu peur des sentiments qu'elle commençait à éprouver pour moi, que tout se soit précipité entre nous. Et puis il y a eu sa grossesse... elle comptait se faire avorter mais n'en a pas eu le courage. C'est sa psy qui lui a conseillé de venir me voir pour l'aider à vaincre sa dépression.
Le trouble d'Adorján était perceptible, à la fois dans sa voix et dans sa façon d'être. Il était moins sûr de lui, hésitant par moments. Il évitait le regard d'Isaac de peur d'être jugé, alors qu'il savait que son ami serait bien la dernière personne à faire cela dans cette ville ! Bien que cela remonte à quelques jours, il devait encore faire le tri dans sa tête et repenser à tout cela de façon plus posée. Sauf qu'à chaque fois que le visage de la belle lui revenait en tête, il sentait des sensations s'emparer de lui. Les souvenirs d'Irlande ne quittaient pas sa mémoire. Ils avaient été des amants ardents, passionnels et passionnés. D'ailleurs, Tim avait été conçu très probablement lors de leur plus grand soirée endiablée. Ce fameux soit où ils s'étaient retrouvés, épuisés par leur journée de travail, à fleur de peau et où un simple baiser avait tout faire déraper. Dommage qu'ils n'aient pas gardé leur nid douillet, là-bas, la table du salon avec ses deux pieds cassés aurait été là pour témoigner de l'enthousiasme de ce moment. Il s'était juré de la sortir de son esprit pour toujours. Et pourtant, quand il l'avait revue, son coeur d'homme conquis battit de la même façon qu'autrefois ! Ses explications étaient venues apaiser la colère noire avec laquelle il vivait depuis de nombreuses années. De là à dire qu'il lui pardonnait, le travail nécessiterait encore du temps. La blessure de leur séparation, de sa disparition, de sa trahison restait encore fraîche, même si en voie de guérison. Sentant qu'il devait d'autres explications à Isaac, il lui dit, toujours dans le regarder, ayant posé ses yeux bleus sur ses propres pieds. Oui, ses pieds, ceux que personne ne pouvait rater et qui lui valaient des blagues douteuses régulièrement.
- C'était bizarre... et en même temps... logique, quand j'y repense, la manière dont ça s'est passé. Je l'ai écoutée me dire ce que j'attendais depuis tant d'années. Je suis toujours en colère, mais je suis aussi soulagé... C'est paradoxal...
Pour lui, pas de doute sur sa sincérité. Il avait beau avoir été victime de ses mensonges par le passé, il considérait qu'elle disait la vérité. Quel intérêt aurait-elle eu à mentir sur tout ça ? Jusqu'à ce qu'il lui apprenne qu'il avait la garde de Timothy, elle considérait que celui-ci avait été adopté par une autre famille. Et puis, à l'exception des personnes toxiques, qui cherchaient à jouer sur la corde de la sensibilité, rares étaient les personnes qui indiquaient clairement vivre un dépression. Socialement parlant, ça n'était pas vraiment un atout de le clamer. Déjà parce que personne ne comprenait de quoi il s'agissait et parce que le raccourci entre ça et la tendance aux idées suicidaires vivait malheureusement de belles heures. Dans tout ce qu'elle lui avait dit, il considérait qu'elle donnait la vraie version des faits. Après, comme il s'avérait encore amoureux, pouvait-il vraiment se faire confiance et suivre son instinct ? Mine de rien, l'avis d'Isaac était intéressant, s'il pensait nécessaire de le formuler. Dans ce genre de situation, il préférait ne pas le mettre à l'aise, sachant qu'en plus, il n'aurait probablement pas été d'accord avec lui si son avis s'opposait au sien. Quand son ami évoqua Tim, Adorján jeta un oeil autour d'eux pour s'assurer que le petit garçon n'était pas présent à proximité. Il dit, tout bas :
- Non, Tim ne l'a pas rencontrée, ma soeur s'occupait de lui car je faisais des travaux dans la maison. Pour le moment, je maintiens ma version des faits... Sa mère et moi avons eu une dispute quand il est né et c'est de ma faute si elle est partie. Je préfère toujours mille fois passer pour le coupable que de lui dire qu'il a été abandonné... Tim ne comprendrait pas, à son âge, c'est trop tôt...
Adorján avait tendance à se montrer borné. Et sur la version officielle qu'il avait donné à son fils, il reçut bien des conseils et des tentatives de son entourage pour ne pas persister dans son mensonge. Il ne put s'y résoudre, parce que cela lui fendait l'âme et le coeur d'admettre à son petit garçon que sa maman l'avait laissé tomber, sans aucune raison quelconque... Au moment où il avait du répondre à ses questions, il ignorait encore la vérité et les causes de ce geste. Isaac évoqua la surprise qui avait été la sienne lors de cette visite impromptue. Il hocha doucement la tête, avant d'ajouter :
- J'étais... partagé... Avec le recul, j'ai peut-être été aveugle sur certaines choses... Je n'ai pas vu les signes qu'elle pouvait m'envoyer... ça m'a fait du bien de la revoir, même si c'est sur un conseil de son thérapeute. Et... à un moment, elle m'a pris la main pour y mettre son numéro... sa peau est toujours aussi douce.
Il caressa inconsciemment l'endroit où elle avait écrit, trahissant sans s'en rendre compte, ce qu'il avait éprouvé lors de ce bref contact. Il continua dans ses explications :
- Nous avons discuté, je lui ai dit que peut-être, un jour, j'accepterais qu'elle rencontre Tim et qu'elle reprenne son rôle de mère... Elle a été honnête et m'a dit que pour l'instant, ça ne la dérangeait pas de rencontrer Tim mais qu'elle ne se sentait pas prête pour être sa maman...
Dans une sens, si elle avait prétendu le contraire, Adorján aurait très probablement coupé court et refusé catégoriquement qu'elle revienne dans leur vie. La lucidité dont Debbie faisait preuve, le rassurait et lui permettait de lui faire confiance, au moins en ce qui concernait son auto-critique. Nerveux, le blond passa ses deux mains sur ses joues et souffla, inquiet, perdu :
- Tu penses que je fais une bêtise en laissant la porte ouverte ? C'est que... je me vois mal interdire à Tim de la rencontrer... s'il le souhaite. C'est sa mère... elle l'a portée pendant plusieurs mois, lui a donné la vie... et même si elle l'a abandonnée parce qu'elle ne se sentait pas capable de l'assumer... je n'ai pas le droit d'exprimer ma colère au détriment de Timothy... Et... je ne suis pas sûr de ce que je ressens vraiment maintenant. Je crois que je l'aime encore, Isaac... non, ne fait, ça j'en suis sûr... Au fond de moi, c'est la tempête... tout se mélange depuis des jours... et je ne peux le confier qu'à toi... est-ce que je ne suis pas en train de me faire avoir ?
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Isaac Jensen
le coeur au bout des doigts
ÂGE : 34 ans (13.05.90) SURNOM : Isy STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur (06.07.2021) MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023) LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour POSTS : 28708 POINTS : 0
TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnosticCODE COULEUR : Isy s'exprime en #9966ff ou slateblue RPs EN COURS :
Tandis que je décapsulais nos bières fraîches en vue de notre soirées entre hommes, les rires de nos fils qui jouaient au salon me parvenant, Adorján m'apprenait avoir eu la visite surprise de son ex et de la mère de Timothy, Deborah. Surpris, je considérais quelques instants mon ami, silencieux. Je connaissais cette femme par ce que m'avait révélé mon voisin sur son compte et par conséquent le fait qu'elle avait accouché sous X de Timothy, cause de l'hébergement du nourrisson au sein de la famille d'accueil que je composais à l'époque avec mon ex-fiancée, Lucy. J'avais retenu à quel point Adorján avait été attaché à l'irlandaise qu'il avait aimé passionnément et je comprenais entièrement que la revoir ne le l'ait pas laissé indifférent, ce que je tenais à normaliser à voix haute. Curieux, je le questionnais ensuite sur l'éventuelle réaction de Tim, incertain si le garçonnet avait été présent durant une partie de cet échange, tout en compatissant avec le brun dont le choc avait dû être conséquent.
Les premières paroles d'Adorján m'indiquèrent que le contexte entourant Deborah n'était pas des plus aisés. Elle avait fuit son couple, les sentiments et éléments de leur relation prenant promptement de l'ampleur à l'en effarer, puis souffrait désormais de dépression. Mon cœur se serrait et je déglutissais, ressentant le trouble qui malmenait mon ami dont le regard n'osait plus croiser le mien. "Tu as enfin la vérité de sa part," je commentais sur une voix neutre et calme, assimilant le sentiment de soulagement qu'avait ressenti Adorján en l'expliquant par ce premier pas commis par Deborah pour lui offrir des explications ainsi que des excuses. Je songeais que cette démarche entreprise par l'irlandaise permettait enfin à mon ami de tourner un page sur des années de silence, tout en validant le scénario qu'il avait dû construire en recueillant les morceaux d'histoire à gauche et à droite, son ex ayant alors disparue de son histoire et ne pouvant les lui remettre elle-même.
J'offrais un rictus compréhensif lorsque le Cardwell m'indiquait que Tim n'avait pas rencontré sa mère et que la version des faits pour laquelle avait optée Adorján, celle qui l'incriminait quant à l'absence de la mère de l'enfant, demeurait en vigueur. J'avais toujours estimé ce choix hardi de la part de mon ami. Assumer entièrement l'absence d'un membre si important de la famille de l'enfant était un rôle qui pouvait rapidement devenir lourd à porter, une culpabilité qui n'était de surcroît pas sienne et dénotait un mensonge, mais je savais que mon voisin n'avait à cœur que le bien-être de son fils dans ces choix. J'inspirais profondément et abordais le choc qu'avait pu ressentir le présentateur en découvrant Deborah après tant d'années.
Je remarquais à quel point Adorján avait analysé cette rencontre sur plusieurs angles lorsqu'il me relatait ses doutes, des bribes de leur conversation, l'honnêteté dont son ex avait fait preuve avec lui. Il était difficile de juger quelqu'un que je ne connaissais pas personnellement, mais Deborah semblait m'avoir joué franc-jeu avec mon ami, quand bien même celui-ci pouvait avoir le regard quelque peu altéré par l'amour qu'il vouait encore à l'irlandaise. Ce qui expliquait sans doute la nervosité qui le terrassait en se projetant sur les prochaines décisions concernant Deborah dans sa vie et celle de Tim, et tout l'impact que celle-ci aurait indéniablement. "Je pense que Tim réclamera à rencontrer sa mère un jour ou l'autre," je prononçais doucement. N'était-ce pas l'occasion de profiter que Deborah était dans les parages pour le faire ? De plus que la mère avait indiqué être en accord pour rencontrer son fils, sans pour autant être en mesure d'assumer un rôle de mère. Néanmoins, ce paramètre pourrait peut-être créer de la confusion dans la tête de l'enfant : comment lui expliquer que sa mère ne puisse pas en être une vis-à-vis de lui pour le moment ? "Est-ce que tu fais confiance en Deborah ? Est-ce que tu penses qu'elle apportera du bien à Tim ?" Poser ces questions était douloureux pour moi-même car je ne pouvais m'empêcher de penser à ce choix qu'avait fait Lucy, un peu plus de trois ans plus tôt, de me tenir à l'écart de la vie de Jude. Je ne pouvais pardonner mon ex de m'avoir évincé de la vie de mon fils et bien sûr, je ne voulais pas que Deborah connaisse la même souffrance que moi, même si le contexte était différent. "Elle a l'air lucide et honnête, consciente de ses capacités, dans une démarche pour aller mieux. Elle n'a pas l'air d'être ton ennemie ni de vouloir vous nuire. Mais je juge que sur ce que tu m'as raconté." Je valorisais. "Est-ce que tenir Deborah à l'écart équivaut à protéger Tim ?" Je questionnais. "Ou est-ce que ce serait plus une réaction de colère ou une manière de te protéger toi de la peine qu'elle pourrait te faire ?" Adorján ne serait assurément pas le premier parent à vouloir faire le mieux pour ses enfants en se basant sur ses propres sentiments en oubliant de mettre tout le tableau en perspective. Je savais qu'il était un père entièrement dévoué au bien-être de son garçon. "Si Deborah entre dans la vie de Tim, il faudra que tu penses à lui expliquer qu'elle y est différemment que les autres mamans, même si les enfants s'adaptent très rapidement lorsqu'on trouve les bons mots et qu'on reste à l'écoute, ce que je ne doute pas tu sauras faire." Je marquais une pause, soutenant le regard de mon interlocuteur. "Tu pourras toujours compter sur moi dans tous les cas, peu importe ce que tu décides. On est aussi dans un contexte atypique avec Jude, ça peut peut-être aider." Que ce soit en partage d'expérience ou même pour l'amitié de deux enfants qui évoluent dans des milieux familiaux peu traditionnels. "Je ne pense pas que tu fasses une erreur en laissant la porte ouverte à Deborah," je déclarais. J'étais peut-être biaisé de part mon histoire avec Jude, mais même sans ce chapitre de ma vie, j'avais toujours vu les travailleurs sociaux tentaient de tout faire pour conserver les liens familiaux. "Peu importe ce qui se passe entre elle et toi, elle reste la mère de Tim. Laisser la porte ouverte montre que tu fais tout pour que ton fils puisse s'épanouir. Néanmoins, il te revient pour le moment de juger quand elle peut en franchir le seuil et dans quelle mesure, si Tim accepte de la rencontrer, pour que cela se fasse sans que ça soit dommageable pour lui." Je soumettais et je posais une main amicale, gage de mon soutien, sur l'épaule du Cardwell. "C'est normal que ce soit la pagaille dans ta tête, elle a déjà bouleversé ton monde et tu es resté amoureux d'elle." Un amour aux nuances d'invincibilité qui m'impressionnait. "Je pense qu'il n'y a rien qui presse pour ces sujets-là et que c'est bien d'avancer petit à petit pour être sûr de chaque pas, comme tu fais avec tes analyses et mises en question," je conseillais. "T'es bien conscient du danger, preuve qu'il te sera difficile de te faire avoir," je rassurais avec un sourire encourageant. "Est-ce que tu as envie de donner une deuxième chance à Deborah, côté cœur, même si tu l'aimes encore ? Est-ce que tu penses qu'il y a encore quelque chose entre vous ?" Avait-elle donné son numéro de téléphone uniquement pour Tim, ou pour Adorján et leur fils ? Une chose était sûre, cette visite, même sous les conseils de sa thérapeute, n'était pas anodine. "Tu peux aussi toujours voir pour tâter le terrain avec elle pour être sûr de ce qui est mieux pour la suite. Tu pourras toujours changer de cap si tu vois que ça ne convient pas."
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Dernière édition par Isaac Jensen le Sam 26 Nov 2022 - 18:07, édité 5 fois
Adorján et Isaac s'organisent une soirée entre voisins pour prendre le temps de se retrouver et de passer un bon moment. L'occasion pour eux de partager les derniers bouleversements de leurs vie et pour leurs enfants de jouer ensemble.
- Je sais... pour le moment Tim ne sait rien de tout ça mais je ne m'imagine pas le lui cacher très longtemps...
Isaac avait raison et ne faisait que confirmer ce qu'Adorján avait compris en échangeant avec Deborah. Elle allait devoir jouer un rôle essentiel dans leurs vies, dès l'instant où Tim commencerait à poser davantage de questions. Il ne se voyait pas lui mentir encore très longtemps. Il souhaitait juste préserver son innocence encore un peu, lui donner une raison de vivre sereinement sans avoir un sentiment d'abandon qui le poursuivrait jusqu'à sa vie adulte et le rendrait malheureux. Avec son fils, le présentateur s'avérait bien plus protecteur qu'envers n'importe qui. Une attitude renforcée par le fait qu'il avait bien failli ne pas pouvoir s'en occuper. Il parlait beaucoup des conséquences de cet abandon sur son enfant mais restait très pudique sur ce que lui vivait. Mine de rien, jusqu'à ce que Debbie ne recroise sa route, il avait été plaqué sans un mot... tenu loin de sa potentielle paternité et au moment de l'accouchement... oublié... spolié... traité pire qu'un déchet. Ca lui avait fait mal. Terriblement mal. Le temps faisait son office et l'aidait à avancer, mais la plaie restait quand même présente. Deborah avait posé les premiers bandages pour la soigner. Indiscutablement, ce qu'elle prit le temps de lui avouer lors de leur échange, lui faisait du bien. Après tant d'années passées à se demander ce qu'il avait pu lui faire pour susciter tant que rejet, il possédait les clés pour mieux comprendre. Cela ne règlerait rien en dix minutes, bien entendu, mais au moins il pouvait continuer d'avancer... un peu... A l'heure actuelle, il ne sentait pas capable de répondre à la question de la confiance. Il était beaucoup trop tôt, surtout pour quelqu'un comme lui qui détestait la trahison par dessus tout.
- Je crois que je ne suis pas le mieux placé pour lui faire confiance, en vérité. J'ai encore... du ressentiment en moi... je suis conscient que cela peut m'aveugler. Mais j'ai toujours priorisé le bien-être de Timothy, tu le sais mieux que personne. Alors... je crois qu'elle peut lui faire beaucoup de bien... l'aider à ne plus être différent des autres enfants, à avoir ses deux parents... et une figure maternelle... Elle pourrait lui apporter tant de choses que je peux pas lui donner...
Même avec toutes les questions intérieures qui le taraudaient, Adorján restait conscient qu'il ne pouvait pas tout donner à Timothy. Il avait appris à être père sur le tas et c'était déjà éreintant... Alors endosser le rôle de mère... c'était bien au dessus de ses capacités. Il prenait soin de son fils, il l'instruisait, il jouait, il le cajolait, parfois avec déraison. Le petit, c'était la prunelle de ses yeux ! Il se comportait en vrai papa poule, allant même jusqu'à casser la gueule de tout paparazzi qui tentait de s'approcher de sa progéniture. Il était gentil, mais il ne fallait pas toucher à sa vie privée ou à sa famille. Modestement, en tout cas, il remplissait ses devoirs de père, se sentant démuni par moments, comme quand Tim désignait les parents qu'un copain et qu'il mettait des mots sur ce qu'il ressentait, du style "Tu as vu ! La maman de Teddy lui tient la main !". Ca lui fendait le coeur à chaque fois... Il réagissait en prenant la main de son bonhomme et en glissant quelques mots de tendresse. Pourtant, le manque lui, n'était pas comblé. S'il ne devait réfléchir que sur le plan de son fils, alors Debbie était indispensable. S'il s'ajoutait dans l'équation... tout se compliquait...
- Tu me connais bien, Isaac... la vérité c'est que je cherche plutôt à me protéger moi. J'ai un mélange de colère et peur en moi. Je ne peux m'empêcher de me dire que nous avons tout ce gâchis sur les bras... et d'un autre côté, je me demande si je suis capable de supporter qu'elle m'abandonne une nouvelle fois... J'avais réussi à avancer sans elle, voilà qu'elle revient dans ma vie et que je me rends compte que non seulement elle me manque terriblement... mais qu'en plus, j'ai toujours des sentiments pour elle.
Comment aurait-il pu en être autrement puisqu'il avait cherché Debbie pendant 3 mois, surveillé pendant 6... durant sa grossesse ? Et que finalement, il avait nourri une colère à son égard pendant des années ? Ce qu'il éprouvait pour elle n'était pas du vent, de simples mots qui flottaient comme ça, l'air de rien. Au délà de ça, il fondait toujours autant devant son regard, si tempétueux et mystérieux. Il n'avait pas le droit de priver Tim de sa mère, surtout si elle faisait amende honorable et qu'elle se reconstruisait. Il ne pourrait jamais accepter le fait d'être responsable du malheur des deux personnes qui comptaient le plus dans sa vie. Alors que faire ? En parler à Tim ? Il était trop tôt... il n'allait clairement pas jouer avec son gosse alors que lui-même n'était sûr de rien. Il baissa la voix, même si avec le tumulte qu'ils entendaient, leurs enfants jouaient avec insouciance.
- Je suis terrifié par l'idée de dire la vérité à Tim. Je n'ai pas envie de bousiller sa vie... Il n'est qu'un enfant... il ne mérite tellement pas tout ce qui est arrivé... Je ne pourrais jamais me pardonner si je le rendais malheureux...
Sa voix était brisée par l'émotion. Jusqu'à maintenant, il acceptait l'idée de passer pour le méchant, plus tard. Quand Tim commencerait à devenir adolescent et à remettre en cause ses choix, il lui jetterait en pleine figure qu'il n'avait pas le droit de le priver de sa mère pour une querelle futile. Il s'était préparé à ça... en se disant qu'il serrerait les dents mais qu'au moins, l'abandon ne serait guère présent. Lui dire la vérité, là, maintenant... il ne savait même pas s'il en serait capable. Parce qu'il pouvait justifier une dispute, une séparation, mais pas un abandon. Et ça n'était pas à lui à lui expliquer, mais à Debbie. Et si Tim réagissait mal ? S'il leur en voulait à tous les deux ? A lui pour avoir menti et à elle pour être partie ? Il aurait peut-être du le lui dire dès le début... mais il en fut incapable et c'était compréhensible, finalement.
- Merci d'être là... tu ne te rends pas compte de l'importance que ton soutien a pour moi, depuis tant d'années. J'espère que ça ne te remue pas trop, par rapport à Jude... Je vais suivre ton conseil et lui laisser sa chance. Je ne sais pas trop comment nous allons faire mais je veux que nous y allions en douceur. Je n'ai pas envie que Tim soit une victime de nos imprudences.
La présence et le soutien d'Isaac dans sa vie comptaient beaucoup. Ils entretenaient un lien de confidents attentifs et assidus. Ils se soutenaient mutuellement. Et avec lui, Adorján n'avait pas peur d'ouvrir son coeur et de parler. C'est ainsi qu'il confirma qu'il était toujours amoureux... comme au premier jour, ou presque.
- Je l'aime... c'est ça qui m'a fait souffrir quand elle est partie... qui m'a anéanti quand elle a abandonné Tim... et qui me lacère aujourd'hui en repensant à tout ce qu'elle m'a dit. Ca me ronge de la savoir malheureuse... dépressive... Avant de la recroiser, je t'aurais dit que je ne voulais plus entendre parler d'elle, que tout était fini... Aujourd'hui, je suis perdu... tout se bouscule dans ma tête, je sens mon coeur s'emballer quand je revois mentalement son visage. Je ne devrais pas car elle a du avancer dans sa vie et a surement tourné la page... Désolé... je plombe un peu l'ambiance...
Il soupira en baissant la tête. Il se considérait comme fou de penser que peut-être dans quelques mois, Debbie et lui vivraient ensemble, à s'occuper de leur fils comme une famille, à peut-être réfléchir à lui offrir un petit frère ou une petite soeur ? Il se surprenait à en avoir envie. Puis son pragmatisme et la réalité le rattrapaient. Un air triste passa sur son visage. Cela expliquait tellement de choses ! Comme notamment son incapacité à tisser une relation amoureuse. Isaac était au courant qu'il multipliait les relations éphémères. Adorján comblait le vide comme il le pouvait... avec des personnes attachantes et importantes comme Felix, mais aussi avec des femmes et des hommes qui se contentaient d'un instant purement charnel. "Pour l'hygiène", disait-on... Les chagrins d'amour ne passent jamais vraiment. Il avait eu beau tenter d'enfouir le sien, ça n'avait servi à rien. La question qui suivit fut criante d'authenticité et d'espoir, en dépit de tout ce qu'il avait dit précédemment de façon rationnelle :
- Tu crois que... elle et moi... ça peut revenir ?
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Isaac Jensen
le coeur au bout des doigts
ÂGE : 34 ans (13.05.90) SURNOM : Isy STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur (06.07.2021) MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023) LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour POSTS : 28708 POINTS : 0
TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnosticCODE COULEUR : Isy s'exprime en #9966ff ou slateblue RPs EN COURS :
Ma bière entre mes doigts, j'écoutais attentivement les confidences d'Adorján, animé par une volonté sincère de le soutenir dans la secousse que venait de créer son ex en réapparaissant au seuil de sa porte. Je lisais la confusion, la tristesse mais aussi la colère dans le regard de mon ami. Je respectais et assimilais entièrement ce cocktail d'émotions qui remuait en lui mais dont il faisait admirablement fi afin d'assurer formidablement son rôle de père auprès de Timothy. Le garçonnet avait beaucoup de chance d'avoir un parent aimant, attentionné et entièrement dévoué à sa progéniture ; le présentateur était prêt à tout pour rendre heureux son enfant, et pour cette simple raison, j'étais intimement convaincu que le Cardwell saurait affronter ce changement drastique dans leur vie au mieux pour lui et pour son fils.
Je hochais doucement la tête lorsque le brun m'indiquait que Timothy n'était pas informé de la présence de sa mère en ville mais qu'il ne pourrait pas demeurer dans cette ignorance très longtemps. Je lorgnais vers nos deux garçons qui s'esclaffaient dans le salon, considérant leur histoire déjà atypique et comment la vie pouvait basculer du jour au lendemain. Les deux enfants étaient heureux, entraient dans le moule de tout garçonnet de leur âge, en dépit des épreuves qu'ils avaient eu à traverser et des contextes singuliers de leur histoire respective. Ceci était sans nul doute grâce aux démarches entreprises par leurs parents pour façonner et préserver leur bien-être. Indubitablement, être témoin de la joie spontanée de Tim et Jude agissait telle la plus belle récompense pour les nuits blanches et les sacrifices que nous avions pu essuyer pour assurer la plénitude de ces petits.
Lorsque je demandais à mon interlocuteur s'il estimait pouvoir faire confiance à Deborah, celui-ci me répliquait que son jugement pouvait être biaisé, avec raison, par les sentiments qu'il nourrissait à l'égard de l'irlandaise. J'acquiesçais quand Adorján formulait qu'il priorisait Timothy, ce qui n'était que vérité, et je comprenais son point de vue lorsqu'il décrivait ce que pouvait apporter Deborah dans la vie de son fils et dont il n'avait lui-même les capacités. Même armé de toute la bonne volonté du monde, un père ne peut remplacer une mère. Mon cœur se serrait face à ce constat, jugeant secrètement injuste que nos enfants aient été privés, malgré eux et malgré nous, d'un parent. J'avais conscience que cette trame avait ses raisons, je me consolais en me répétant que rien n'arrive pour rien, mais je regrettais que la vie ne soit pas plus simple, surtout pour deux bonhommes innocents. "Personne ne peut justement mettre en cause le fait que tu es un père formidable pour Tim. Tu fais tout pour qu'il soit épanoui et clairement, il l'est," je confirmais avec un sourire. "Si tu penses que Deborah apportera des bénéfices qui dépasseront les éventuels maux à Tim, tu as ta réponse," je fais doucement, posément, sans jugement aucun. L'arrivée de sa mère dans la vie de l'enfant le chamboulera assurément mais si la jeune femme est digne de confiance et est munie de bonnes intentions face à son enfant, cela ne peut être que bénéfique. J'avais été, dans des circonstances différentes, à la place de Deborah et peut-être étais-je partial sur ce sujet, mais j'assumais entièrement le fait d'avoir secoué le monde de Jude pour m'y intégrer. J'étais persuadé que j'apportais du bien à l'enfant, même s'il avait du perdre ses repères pour en construire de nouveaux en m'y intégrant.
Adorján me confessait son orientation pour se protéger également lui-même, comme je l'avais supposé plus tôt. Il me relatait la colère et les regrets qu'il ressentait vis-à-vis des choix de l'irlandaise, sa peur d'avoir de nouveau le cœur brisé par cette femme qu'il aimait passionnément. Accepter Deborah dans sa vie rimait à prendre de gros risques et si je comprenais tout le ressentiment qu'abritait le trentenaire pour nourrir moi-même une amertume sévère envers Lucy, je ne pouvais qu'imaginer la complexité de la situation quand le cœur de mon ami battait encore pour cette européenne qui lui avait fait tant de mal. "C'est normal que tu sois furieux, c'est naturel que tu aies toute cette désolation et même cette peur vis-à-vis du retour de Deborah dans votre vie. Ce qui serait inquiétant c'est que toi ne le sois pas," je déclarais doucement, avec compréhension. "C'est prendre un risque, c'est mettre en péril les fondations que tu as bâties sans garanti de ce qui pourrait se passer avec elle, sans avoir le contrôle sur ses réactions ni sur ses décisions." D'une certaine façon, c'était aussi tout le pari que nous prenions tous lorsque nous offrons notre amour à une personne. On ne sait jamais ce qu'il ou elle fera de tout ce sensible pouvoir ; mais cette mise en péril en vaut parfois largement la chandelle. "C'est difficile à faire, sans confiance," je reconnaissais calmement. "Mais tu l'aimes encore et elle est venue jusqu'à toi pour te parler à cœur ouvert. Si elle a entrepris cette démarche auprès de toi, c'est que vous avez aussi toute votre place dans sa vie, Tim et toi. C'est que vous êtes importants pour elle, que vous avez une place dans son cœur. Dans quelle mesure, je ne saurais le dire, mais vous n'êtes certainement pas insignifiants." Je ne saurais dire si Deborah ressentait des sentiments amoureux pour Adorján, ni même si cela était judicieux actuellement considérant son état de santé. Elle disait se reconstruire et parfois, cela nécessitait aussi d'être seul.
Lorsque l'australien me révélait être terrifié de causer du tort à Tim, je venais poser amicalement ma main sur son épaule, garantissant par ce geste tout mon soutien. "Tu ne bousilleras pas sa vie, tu ne le rendras pas malheureux. Tu fais tout pour qu'il aille bien, pour qu'il soit heureux. Tu décrocherais la lune pour Tim. La vie n'est pas toujours rose, mais tu ne détruiras jamais sa vie. Tu n'en es pas capable, tu es beaucoup trop attentionné pour ça." Je rassurais avec assurance. "Il faut que tu prennes soin de toi aussi," je rappelais, ne souhaitant pas voir mon ami souffrir, soupçonnant le poids conséquent qui reposait sur ses épaules et sur son cœur. "Je vais me répéter mais rien ne presse. Tu peux y aller pas à pas. Prends le temps de bien étudier la situation avec Deborah et Tim et suis ton instinct : il ne t'a jamais trompé jusqu'ici. Suis le chemin qui te semble le meilleur pour vous et n'oublie pas qu'un chemin est souvent sinueux et que faire marche arrière peut en faire partie également." Je tapotais l'épaule du Cardwell en toute amitié. "Ca va aller. Et t'es pas seul." Adorján pourra effectivement, entre autres, compter sur moi en tout temps.
Je souris doucement lorsque le journaliste me remercia pour mon écoute et ma présence, tout en espérant que les bouleversements dans sa vie ne m'atteignent pas personnellement en raison des similitudes avec mon histoire personnelle. "Ne t'en fais pas pour moi et c'est normal. On est ami," je formulais avec complicité. Adorján m'expliqua qu'il allait opter pour faire confiance en son ex tout en adoptant la prudence. "Ca va aller. Tu vas trouver, tu vas gérer, comme d'habitude," j'encourageais en souriant. Le brun était quelqu'un de réfléchi, doté d'un grand cœur. J'avais confiance en son jugement et ses actions, même si son cœur se trouvait également dans la balance.
L'amour pur que ressentait mon ami envers la mère de son fils et ce qu'il avait engendré comme douleur me peinait néanmoins grandement. J'aurais tant désiré que la situation soit plus simple pour le Cardwell, surtout qu'il méritait indiscutablement d'être heureux. Cela avait quelque chose de cruel à mes yeux d'aimer si profondément quelqu'un et d'en souffrir ainsi, même si je m'entêtais à penser que Deborah devait également vouer des sentiments envers son ex pour avoir toqué à sa porte. Je ne saurais dire si elle l'aimait encore, si les deux adultes pourraient former de nouveau un couple, mais je croyais à au moins un duo bienveillant de parents pour Tim. "Ne t'excuse pas pour ça. C'est important d'en parler, tu peux en parler," je soulignais. "Tu verras avec elle comment elle se sent vis-à-vis de toi. Elle n'a pas tourné la page si elle est venue te voir, tu fais partie de son histoire, tout comme Tim." Lorsqu'Adorján me demandait si je pensais que si entre eux, cela pouvait de nouveau fonctionner, je me mordillais légèrement la lèvre, songeur. Malheureusement, je ne pouvais pas lire l'avenir. Je ne pouvais qu'espérer le meilleur. "Je pense qu'il faut que tu sois prudent aussi sur ce volet-là," je prononçais doucement, souhaitant mettre en garde mon ami, priant pour ne pas le voir anéanti par l'amour si fort, généreux et sincère qu'il dédie à Deborah. "Je pense que t'as une place dans son cœur à elle aussi mais je ne sais pas si elle est similaire à celle que tu as dans ton cœur à toi à son attention," je présentais en choisissant méticuleusement mes mots. "Si je peux te donner un conseil, je te dirais de rester ouvert à cette possibilité, sans en attendre pour autant." Je ne désirais pas que mon ami perde espoir, qu'il se bâillonne dans le pessimisme d'une histoire avec cette femme qui possédait son affection s'il y avait peut-être possibilité que son rêve se réalise. Néanmoins, je voulais aussi qu'il garde en tête qu'il ne pouvait pas se priver d'être heureux, refuser l'amour d'une autre personne, sous prétexte que Deborah était présente et sans savoir si elle l'aimait encore en retour. Une démarche en somme bien plus facile à présenter qu'à exécuter. "Tu verras avec elle," je soumettais avec optimisme. "N'oublie pas de penser à toi. N'oublie pas de penser à ton bonheur. Il faut que tu défendes ton bien-être aussi et ce sera pas égoïste que tu fasses des choses pour te rendre heureux également," je rappelais. Adorján faisait partie des personnes les plus altruistes que je connaissais. Dans son discours, il me semblait parler davantage de la félicité de Timothy et Deborah que de la sienne alors qu'elle était tout aussi importante. Je ne voulais pas qu'il se perde dans le processus en se relayant au dernier rang. Je tenais à ce qu'il se batte aussi pour son bien-être.
Adorján et Isaac s'organisent une soirée entre voisins pour prendre le temps de se retrouver et de passer un bon moment. L'occasion pour eux de partager les derniers bouleversements de leurs vie et pour leurs enfants de jouer ensemble.
Adorján avait toujours eu du mal avec les compliments. Aussi surprenant que cela puisse paraitre, il n'aimait pas qu'on lui en fasse. D'un naturel humble et prompt à aider son entourage, il avait tendance à s'oublier. La preuve, avec Timothy, il agissait toujours en ayant en tête le bien-être de son fils. Qu'il ne manque pas d'amour, de repères, qu'il puisse toujours compter sur son père. Dans son travail, cela se traduisait par une capacité à aider ses collègues à penser d'abord à eux quand il se passait quelque chose en plateau. La marque de fabrique de son émission, c'était les remerciements réguliers qu'il faisaient aux équipes techniques, aux gens de l'ombre, que le téléspectateur ne voyait jamais mais qui étaient indispensables au bon fonctionnement de son quotidien. Une reconnaissance qui parfois dépassait complètement le cadre du simple hommage. Il nouait de belles amitiés avec des gens simples, qui partageaient les mêmes valeurs que lui. Il ne changeait pas d'attitude entre la sphère publique et la sphère privée. Sa personnalité restait la même, constante, tant dans son calme, sa patience que son ouverture d'esprit et sa solidarité. S'entendre qualifié de père formidable par Isaac, ça ne l'aurait pas fait rougir si les mots n'émanaient pas du parrain civil de son fils. De celui qui l'avait accueilli, le temps que le long mois de procédure administrative aboutisse enfin à ce qu'il en ait la garde. Il ne s'attendait pas à recevoir ce compliment-là. Par chance, son ami eut l'initiative de ne pas en rajouter et de détourner le sujet sur Deborah. Clairement, la présence d'une mère dans la vie de Tim serait idéale, ne serait-ce que parce qu'elle avait un point de vue différent du sien. Ils étaient encore loin de former une famille et il ne savait même pas si ça faisait partie du champ des possibles. En tout cas, oui, quand il pesait le pour et le contre, la balance penchait favorablement du côté de Debbie. Maintenant, il espérait ne pas se planter complètement sur elle. Si cela venait à avoir des répercussions sur Tim, il ne se le pardonnerait jamais.
Il engageait un pas dans l'inconnu, prudent mais hélas incertain que ça n'aurait pas d'impact majeur par la suite. Laisser la porte ouverte, Adorján l'avait toujours fait. L'exploit était d'autant plus à saluer qu'il avait copieusement souffert de la "trahison" de Debbie. Son coeur en avait pris un coup, mais ça ne l'empêchait pas de partir au triple galop quand il repensait à elle. Ni de le sentir tambouriner de façon anarchique quand il l'avait revu après toutes ces années... Isaac marquait un point et pas des moindres. Oui, si Deborah était revenue vers eux, cela signifiait qu'elle leur accordait de l'importance, de l'intérêt. Elle ne se serait pas infligé le risque d'un échec cuisant si elle n'avait pas eu envie, au moins inconsciemment de renouer le contact, de construire le lien avec le fruit de ses entrailles. Son ami était décidément plein de sagesse, au point que cela le laissa intérieurement admiratif. Il comprenait, il écoutait, il trouvait les mots pour apaiser la tempête qui habitait son voisin. Que ça soit sur Debbie, sur Tim ou sur lui, il tapait juste, à chaque fois. Le contact de sa main sur son épaule lui fit prendre conscience à quel point il avait de la chance d'avoir croisé sa route et de l'avoir choisi comme parrain pour sa progéniture. Il hocha la tête et lui adressa un regard plein de reconnaissance :
- Oui, tu as raison... mon instinct ne m'a jamais trompé et je fais tout pour Tim. Je sais que je le fais à mon détriment, je sais que quoiqu'il arrive, je fais toujours passer les autres avant. C'est plus fort que moi. Mon bonheur, c'est avant tout celui des autres. Ca l'a toujours été. Je veillerais sur Tim jusqu'à mon dernier souffle, en faisant toujours tout pour le rendre heureux, dans les bons comme dans les mauvais moments, puisse-t-il y en avoir le moins possible.
Quant à ce qu'éprouvait Deborah pour lui, Adorján ne pouvait l'affirmer. Lui, il était un peu aveuglé par cette passion toujours présente, qu'il pensait complètement disparue. Il la mettait encore sur un piédestal, dans un certain sens et ce, malgré toute la souffrance éprouvée auparavant... Comment expliquer que la haine et la colère se soient évaporées ? L'invitation à la prudence d'Isaac était sa corde de rappel, la petite voix qui freinait des quatre fers au fond de lui. Pour le moment, elle était audible. Mais pour combien de temps ? Il suffisait d'un mot, d'un geste de Debbie pour qu'il ne replonge dans le tumulte de ce qu'ils avaient vécu. Et dire qu'il s'était juré de ne plus jamais se risquer à ce genre d'histoires ! Comme quoi, il ne fallait jamais dire jamais. Isaac avait toutes les raisons du monde s'inquiéter pour lui. Parce qu'Adorján ne savait pas faire les choses à moitié. Il était beaucoup trop amoureux pour ça. Il hocha la tête, cette fois davantage par réflexe que par conviction. Penser à lui... voilà quelque chose qui lui était difficile. Sa vie, ses actes, ses engagements, tout tournait autour des autres. C'était son équilibre, sa raison de se lever tous les matins.
- Je vais essayer... promis, je vais vraiment essayer.
Il tiendrait parole. Mais rien ne disait qu'il réussirait à penser à lui dans l'équation. Il y eut un silence, qu'il brisa :
- Nous devrions peut-être aller voir ce que nos deux aventuriers sont en train de faire, non ? Je trouve que c'est étrangement calme ?
Et il n'avait pas tort. Les enfants ne chahutaient plus. Ce qui en général était le signe annonciateur d'une bêtise réalisée à deux. Adorján ajouta :
- Je parle beaucoup... et toi, comment tu vas ?
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Isaac Jensen
le coeur au bout des doigts
ÂGE : 34 ans (13.05.90) SURNOM : Isy STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur (06.07.2021) MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023) LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour POSTS : 28708 POINTS : 0
TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnosticCODE COULEUR : Isy s'exprime en #9966ff ou slateblue RPs EN COURS :
Je ne pouvais qu'imaginer les tourments greffés de chagrin, amour, trahison et doute que pouvait inoculer le retour inopiné de Deborah dans la vie d'Adorján. Je mesurais la façon avec laquelle l'irlandaise faisait battre le coeur de mon ami, à tel point il serait capable d'en gommer les torts et fautes du passé, à tel point il en vient à étudier la possibilité d'exposer ce qu'il a de plus précieux dans sa vie, son fils, à celle qui l'a abandonné quelque temps après sa naissance. Jamais je ne me permettrais de juger cette femme que je ne connais que par le filtre affectueux que lui dédie mon interlocuteur, de plus, je dispose d'assez de recul et d'expériences de vie pour considérer que le geste de la jeune femme puisse être justifié, que confier son enfant aux expertises du gouvernement n'est pas un geste rimant forcément avec égoïsme ou lâcheté ; bien au contraire, il démontre parfois un remarquable courage et don de soi.
Deux qualités qui ne manquaient assurément pas à mon ami et voisin, que je qualifiais aisément de père formidable pour Timothy. Je m'étais lié rapidement d'amitié avec la personnalité publique et je l'admirais pour l'homme qu'il composait : son altruisme, son sang-froid, son intelligence, sa vaillance. Il m'avait rapidement paru naturel de l'épauler, j'en avais ressenti la volonté spontanée, comme deux amis qui se soutiennent du mieux qu'ils peuvent, ayant à coeur le bien-être de l'autre. Pesant chacun de mes termes, portant une réflexion attentive à la situation que me décrivait Adorján ainsi que les dilemmes auxquels il était confronté, je m'évertuais à lui confier mon point de vue tout comme lui prodiguer les meilleurs conseils les leçons de ma vie m'avaient inculqués. J'avais confiance en l'instinct du trentenaire et si je voulais croire qu'il y avait une chance de relation avec celle qui invoque encore une chamade dans sa cage thoracique, je lui intimais d'être prudent. Le Cardwell avait durement souffert dans le passé de la disparition de son amie de coeur, je ne désirais pas qu'il ait à essuyer un second chagrin à avoir offert de nouveau si généreusement ses sentiments à cette femme dont les intentions paraissaient timorées. Heureusement, Deborah agissait manifestement armée de précautions également, ce qui était réconfortant et rassurant.
Adorján me rappelait de nouveau son naturel à être tourné vers le bien-être d'Autrui. Je souriais doucement, compréhensif et admiratif. Il était là une qualité de disposer d'une telle bonté, néanmoins, je savais qu'elle pouvait être à double tranchant. "C'est tout à ton honneur. Tim est choyé à tes côtés." Si le garçonnet grandissait sans père, il ne manquait ni d'amour, ni d'attention, ni de cadre. Son père lui avait bâti un foyer aimant, à l'écoute, serein, propice à son épanouissement. Néanmoins, je priais le Cardwell de prendre soin de lui également, de ne pas s'oublier, ce qu'il me promettait. "Parfois, la meilleure façon de prendre soin de ceux qui nous sont chers est de prendre soin de soi. On ne peut pas remplir la coupe de l'autre quand la sienne est vide," je présentais avec compassion. J'espérais simplement que mon ami saurait trouver l'équilibre à travers les méandres de l'existence, qu'il agirait toujours aux battements de son coeur d'or mais ne se le briserait pas à s'oublier, son attention imperturbablement rivée vers les autres.
Je terminais ma bière lorsque le jeune père remarquait le silence inhabituel dans la pièce à côté. Je me redressais, un léger rire se faufilant entre mes lèvres. "En effet," j'agréais avant de m'orienter vers le salon. "Jude ? Tim ?" J'appelais, entendant des rires complices émanant de sous la tente improvisée de plaids, couvertures et coussins. Azrael, le chat roux, trônait sur le rebord de la fenêtre, veillant sur le duo. J'échangeais un regard complice avec Adorján. "Vous voulez boire quelque chose ? Qu'est-ce que vous faites ?" J'appâtais avant que mon fils ne sorte de sa taverne, les bras coloriés de feutre. Timothy lui emboîta le pas, la peau également marquée de plusieurs couleurs. "On s'est fait des tatouages ! Comme le Monsieur à la télé !" exhiba fièrement mon fils et j'attrapais les feutres utilisés, expliquant à l'attention d'Adorján : "Ils sont lavables facilement à l'eau savonneuse." Plus d'une fois, j'avais dû effacer les traces sur les mains de Jude qui exprimait sa créativité. Je servais deux verres de jus de fruits aux enfants alors que le présentateur de télévision me questionnait sur comment je me portais. Je réfléchis quelques instants, entreprenant de nous décapsuler deux nouvelles bières fraîches. "Ca va. Ca se passe de plus en plus sereinement pour Jude et je pense que Tim et toi y êtes pour beaucoup. Il est toujours impatient de revoir son "copain de Brisbane"" je relatais avec un sourire complice aux lèvres. "On a quasiment terminé la chambre pour le bébé, elle ne devrait pas tarder à nous rejoindre, maintenant," j'expliquais avec un enthousiasme nuancé de trac. La naissance de Maia promettait de secouer nos quotidiens et induire quelques défis logistiques et organisationnels. Aussi, j'espérais que Jude accepterait aussi aisément que possible la présence du nouveau-né et ce qu'il invoque, même s'il se montrait déjà très attentif et affectueux vis-à-vis du ventre rond de Penny au sein duquel il reconnaissait que sa cadette reposait. "Tu veux voir ?" j'invitais en désignant l'étage. D'une manière assez comique, cette pièce était celle dans laquelle Timothy avait eu sa chambre lors de son séjour séparant sa sortie de l'hôpital et l'obtention de sa garde par son père, quatre ans plus tôt.
Adorján et Isaac s'organisent une soirée entre voisins pour prendre le temps de se retrouver et de passer un bon moment. L'occasion pour eux de partager les derniers bouleversements de leurs vie et pour leurs enfants de jouer ensemble.
Les mots d'Isaac étaient tous criants de vérité. Adorján en avait conscience, ce qui était déjà un grand pas. Il ne pouvait pas prétendre donner de l'énergie aux autres s'il n'en avait plus lui-même. Pas plus qu'il ne gagnerait à s'effacer au profit de son fils ou de qui que ce soit d'autre. S'il voulait être efficace et réussir, il se devait de veiller à ce qu'il aille bien et à ce qu'il soit d'attaque. Il hocha silencieusement la tête en entendant ces mots qui lui réchauffaient le coeur. Mine de rien, ces phrases l'aidaient à remettre de l'ordre dans son esprit. En tant que père célibataire, il donnait 90% de son temps libre à son garçon. Il le faisait sans réchigner, avec la générosité qui le caractérisait tant. Et pourtant, au delà de cette attitude noble, il se rendait bien compte qu'il se privait aussi de quelques instants de repos. Lui qui aimait bien faire une sieste dans l'après-midi, zappait ce moment pour veiller sur Tim, qui la plupart du temps dormait pour deux. Son quotidien était fait de plein de petites choses dans ce genre qui, mises bout à bout, expliquait l'abnégation quasi complète du grand blond. Alors qu'Isaac appelle Tim et Jude, Adorján se demande qu'est-ce qu'il pourrait faire pour prendre un peu de temps pour lui et se ressourcer. C'est alors que l'idée germe dans son esprit. Tim est invité à un anniversaire le week-end prochain. Pendant son absence, il pourrait peut-être sortir, pourquoi pas aller faire du surf ? Cela faisait des années qu'il ne s'y était pas mis. Ce serait l'occasion de renouer un peu avec ce sport et de pratiquer. Ou alors, il se rendrait au centre équestre pour faire une promenade à cheval. Ce plan aussi était séduisant. Cela lui épargnerait de tourner en rond chez lui, à faire du ménage alors que tout était propre et à réparer des bêtises juste pour s'occuper. Il observa le désastre relatif des deux enfants et réprima une envie soudaine de rire. Leurs "tatouages" étaient clairement loin de ce que tout adulte sensé voudrait avoir sur sa peau. Il ébourrifa les cheveux de Tim, après que celui-ci ait posé son jus de fruits gentiment servi par Isaac.
- Le tien est original, Tim. C'est quoi ?
- C'est un vaisseau spatial !
- Oh... je vois... quand tu seras plus grand, peut-être que tu pourras t'en faire un de ce genre. Un vrai.
- Oh oui ! Comme ceux que tu as sur le derrière !!!
Avant qu'Adorján ait pu lui intimer de se taire, Tim se tourna vers Jude et Isaac, pour leur expliquer :
- Papa a un marteau et un fossile tatoués sur chaque fesse !
Les joues de son père rosirent légèrement. Il ne s'attendait pas à être affiché de la sorte par son rejeton mais devant l'air interrogatif de son auditoire, il précisa :
- C'est une faucille, pas un fossile... C'est un symbole de... enfin, vous comprendrez ça plus tard.
- Jude, viens, je vais te tatouer la "faux-cilles"...
Adorján les regarda partir aussi vite qu'ils étaient venus. Il but une gorgée de bière. Il ne trouvait rien de choquant à l'idée de parler de tatouages avec Tim. Au contraire, il estimait que si son fils voulait en faire un, un jour, c'était son droit. Son corps lui appartenait après tout. C'était détonnant... de voir quelqu'un d'aussi "rigoureux" en temps normal, se montrer autant libertaire. Il avait cette capacité à désarçonner autrui par ses prises de position, et ce sans jamais se trahir lui-même. Un calme apparent étant revenu dans la pièce, il écouta Isaac parler de lui et de Jude. Il donna une tape amicale sur son épaule.
- Hé, ils sont copains comme cochon nos deux gamins. Mais Jude ne vient pas que pour Tim. Il est aussi heureux de te retrouver, cela se sent et se voit sur son visage. Il avait besoin d'un de temps, de trouver quelques repères. Et maintenant qu'il les a, il est beaucoup plus à l'aise. Tout ça grâce à ta patience et à ton attention, Tim et moi, nous avons juste aidé à ce que ça aille plus vite.
Une façon pour lui de renvoyer l'ascenseur à Isaac et de lui montrer qu'il n'avait pas parlé dans le vent tout à l'heure, en lui disant de ne pas se réduire à un rôle plus important que celui qu'il occupait. Quand Isaac proposa de lui montrer la chambre de son futur bébé, il hocha la tête avec enthousiasme :
- Un peu que je veux voir ! La dernière expérience que j'ai eu avec une chambre de bébé, elle n'a pas été très bonne... et je me rappelle que tu es venu m'aider... Quand je repense au résultat avant et après ton aide, bien sûr que je veux la voir ! Je sais déjà qu'elle va être magnifique ! Si un jour tu veux changer de métier, tu pourrais faire carrière dans la conception de chambre pour enfants, clairement. D'ailleurs si ça venait à se faire, je serais un de tes clients... enfin... faudrait que je fasse d'autres enfants pour ça... que Debbie veuille... non je veux dire, que je trouve quelqu'un... je crois que la bière me monte un peu à la tête. Allons-y.
Un sacré lapsus révélateur, non ?
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Isaac Jensen
le coeur au bout des doigts
ÂGE : 34 ans (13.05.90) SURNOM : Isy STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur (06.07.2021) MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023) LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour POSTS : 28708 POINTS : 0
TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnosticCODE COULEUR : Isy s'exprime en #9966ff ou slateblue RPs EN COURS :
Je ne pus m'empêcher de rire légèrement face à la candeur de Tim qui révélait sans retenue les tatouages de son père, suscitant les rectifications de ce dernier sur ce qui était réellement représenté sur son fessier. Pour ma part, je me contentais du fait que Jude n'enchérissait pas sur mon propre tatouage qui pouvait certes disposer d'une signification abstraite pour nombreuses personnes sauf celles ayant connu la dépression et le suicide. J'observais avec un sourire tendre les deux garçonnets trotter gaiement dans leur fort improvisé de coussins et de couvertures érigé dans le salon, puis j'offrais une nouvelle bière fraîche à mon ami tout en me réjouissant de leur présence. A mes yeux, Tim et Adorján jouaient un rôle crucial dans l'épanouissement de mon enfant à Brisbane. Ils composaient non seulement des figures qu'il appréciait énormément, mais aussi des piliers dans ce nouveau monde qu'il apprivoisé, après multiples rebondissements dans sa vie.
J'offrais un sourire empli de gratitude à mon interlocuteur qui valorisait également mon rôle et mon comportement auprès de Jude. Les mots du jeune père m'allèrent droit au coeur et m'inspirèrent vaillance et courage pour poursuivre sur cette route, parfois bien obscure et stressante. Nous souhaitions tous deux le meilleur pour notre progéniture, sans pour autant disposer de la conviction d'agir comme il le fallait. Faire de son mieux était le mot d'ordre, avec les aléas et les surprises que l'avenir générait. "Je vous en suis reconnaissant. Ca n'a vraiment pas de prix de le voir heureux comme ça à la maison." Je confessais, soulagé et satisfait. Les rires francs de Jude constituaient une mélodie inestimable. "J'essaie vraiment de tout faire pour qu'il se sente aussi bien possible malgré ces remue-ménages. Ce n'est pas facile tous les jours, mais on apprend également ce qui fonctionne le mieux et le temps aide également à arrondir les angles." Je présentais, optimiste.
Je prenais une gorgée de ma bière avant de proposer à Adorján de visiter la chambre de ma fille. Cette dernière ne devrait pas tarder à naître, un grand événement qui j'espérais serait accueilli aussi paisiblement que possible. Je souris largement en me rappelant de la propre chambre d'enfant de Tim pour laquelle j'avais prêté main forte au présentateur puis je me mordais la lèvre inférieure d'un air entendu lorsque le trentenaire évoquait une future nouvelle paternité avec Deborah. Le Cardwell avait tellement l'irlandaise dans la peau, il était difficile de concevoir qu'ils n'aient pas le droit à une fin heureuse tous les deux. "Je te souhaite d'avoir d'autres enfants avec la femme de ta vie si c'est que ce vous désirez," je formulais sincèrement, guidant mon ami à l'étage. "C'est vraiment gentil ! Tu pourras compter sur moi pour te donner un coup de main à concevoir les chambres de tes futurs enfants," j'assurais en ouvrant la porte vers la nurserie de Maia. "C'était vraiment un chouette souvenir de faire celle de Tim," je rappelais, me ressassant ces après-midis complices à préparer le nid douillet du petit garçon.
La chambre du futur bébé étaient peinte de couleurs douces et exprimait pour l'instant une sobriété. "Penny a choisi les couleurs et le style, j'ai fait les meubles", j'expliquais. J'avais tenu à les construire, cette activité représentant d'une part une thérapie et me dédiant d'autre part la sensation de transmettre quelque chose de personnel à mes enfants et, éventuellement, à les leurs lorsqu'ils déménageraient et pourraient récupérer ces meubles. "Pinterest a aidé en termes d'inspiration, mais on a voulu rester sobre en se disant qu'on s'adapterait selon ce qu'elle préférerait plus tard," j'expliquais. "Les premières nuits elle dormir avec nous, ce sera beaucoup plus pratique vu que Penny compte allaiter." Un lit cododo avait ainsi été installé dans la chambre parentale. "Et du coup... J'ai ajouté des dinosaures dans la chambre de Jude," j'annonçais en ouvrant la porte à côté, soulignant la passion du bambin. Le lit pour enfant disposait d'une barrière sécurisée pour empêcher le petit de glisser dans la nuit, ainsi qu'un petit toit avec une veilleuse. La murale de dinosaure relevait de stickers dénichés par Penny sur Internet, tout comme l'inspiration pour les peintures de la pièce. Ensuite, quelques étagères formaient un dinosaure sur lesquelles reposaient une partie des jouets de l'enfant. "Tu aimerais te faire d'autres tatouages ?" Je demandais curieusement, pensant à cette faucille et à ce marteau et intrigué par l'histoire derrière ceux-ci. Je pensais pour ma part graver ma peau de symboles représentant mes enfants.
Adorján et Isaac s'organisent une soirée entre voisins pour prendre le temps de se retrouver et de passer un bon moment. L'occasion pour eux de partager les derniers bouleversements de leurs vie et pour leurs enfants de jouer ensemble.
Adorján appréciait vraiment qu’Isaac ne relève pas davantage son lapsus au sujet de Deborah. Quand son coeur voulait parler, il le faisait, d’une façon ou d’une autre. Dans ce genre de situation, il fallait composer avec certains lapsus. Ils se connaissaient depuis longtemps maintenant. Et leur amitié restait soigneusement entretenue par ce genre de moments agréables et complices. Tim les avait liés et depuis, ils s’épaulaient dans les bons comme dans les mauvais moments. Une amitié qui comptait énormément pour le blond. Cela allait au delà de la simple courtoisie entre voisins. Il attachait beaucoup d’importance à être présent pour lui et pour Jude aussi. Le coeur empli de curiosité, il suivit le propriétaire des lieux pour voir la chambre du futur bébé. Sans même l’avoir vue, il savait qu’elle serait très belle. Isaac avait davantage de goûts et de talents que lui en ce qui concernait l’esthétisme et la décoration. Le résultat fut à la hauteur de ses supputations. Il ne savait pas comment il faisait pour réussir ainsi tous les travaux manuels qu’il entreprenait. Cela le laissait songeur.
- Elle est magnifique ! J’adore le choix de Penny pour les teintes. Bon je suis incapable de te dire de quelle couleur il s’agit, mais c’est… sucré… c’est très agréable ! Et tout est harmonieux, j’adore ! Si je n’étais pas trop grand pour le lit, je crois que je te supplierais pour venir dormir ici !
Bien que daltonien, Adorján parvenait quand même à visualiser certains pigments colorés et à ressentir l’ambiance générale. Une petite lueur d’admiration se reflétait dans le bleu de ses yeux. Il passa doucement sa main sur l’un des meubles comme pour s’imprégner du travail accompli. Il bricolait mais pas aussi bien, en témoignait l’un de ses ongles, légèrement cabossé et noirci par un récent coup de marteau. Bien qu’il ait réussi à planter le clou, il ne pouvait pas dire que l’instant fut dénué de douleur. Ni de jurons… ce qui avait fortement amusé Tim. En revanche, cela ne l’empêchait pas d’essayer et de prôner le « do it yourself ». Rien de très étonnant quand on connaissait ses valeurs. Ainsi, il préférait transmettre à son fils ce qu’il savait faire plutôt que de lui offrir un truc acheté en magasin et tout prêt. Et quand il ne savait pas faire, il demandais à un artisan local. Une façon aussi d’adopter une posture écologique responsable, bien nécessaire à leur époque. Adorján tâchait d’instruire son garçon pour qu’il ait de bonnes pratiques plus tard. Sans espérer qu’il épouse son point de vue, il trouvait important de lui enseigner ce que lui-même avait appris pour le faire perdurer. Il restait un papa très responsable et impliqué. Très admiratif du travail accompli, Il ajouta :
- Félicitations à tous les deux ! Cette petite princesse va avoir tout l’amour et le confort de ses parents. J’ai hâte de voir sa petite bouille. Ils sont tellement mignons quand ils viennent au monde… Tu sais, j’aurais aimé pouvoir allaiter Tim. Je sais, biologiquement ce n’est pas possible. Mais si j’avais eu la possibilité, j’aurais bien voulu être une femme juste pour porter mon enfant et le nourrir. Je trouve ça tellement magique…
Loin de lui l’idée de faire une transition de genre. En tant qu’homme cisgenre, il sentait bien dans sa peau. En revanches, par moments, il lui arrivait d’envier le lien naturel entre une mère et son enfant. Certes, l’exemple de Debbie n’était pas le bon. Même si, elle aurait pu faire une bonne maman, si elle s’en était senti les épaules. Un gâchis… qui ferait partie de son histoire. Mais qui ne présageait pas de l’avenir. Il le refusait. Jamais ça ne conditionnerait l’équilibre et la vie de son fiston. Le bonhomme avait de toute façon hérité de l’optimisme de son père. Après la visite de la chambre du futur bébé, il ne fut pas au bout de ses surprises puisqu’Isaac ouvrit la chambre de Jude pour lui montrer les derniers ajouts. Des dinosaures… partout… immédiatement un sourire émerveillé illumina son visage. Des souvenirs d’enfance lui revinrent en tête. Sa propre chambre avait été remplie de livres sur ces reptiles aujourd’hui disparus. Mais elle n’avait jamais égalée celle de Jude. Scrutant chaque recoin avec cette expression enfantine sur le visage, il lâcha :
- C’est génial ! J’adore le diplodocus ! Et le sticker du stégosaure est beau ! Si Tim voit ça, il va vouloir que je lui fasse pareil. J’aurais rêvé de cette chambre quand j’étais gosse ! Vous avez bien bossé ! Vous voulez pas m’adopter ?
Il eut un rire amusé, fasciné par ce qu’il voyait. Il lui fallut un peu de temps pour revenir dans le monde réel, quand Isaac évoqua ses tatouages. Il avait bien quelques idées mais peu de moments libres pour bien y réfléchir. Et comme ça revêtait un caractère définitif…
- Pourquoi pas ? Je vais peut-être mettre la date de naissance de Tim sur mon bras… mais peut-être qu’il me faudrait plus original… je manque un peu de temps pour bien y réfléchir. Et toi ?
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Isaac Jensen
le coeur au bout des doigts
ÂGE : 34 ans (13.05.90) SURNOM : Isy STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur (06.07.2021) MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023) LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour POSTS : 28708 POINTS : 0
TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnosticCODE COULEUR : Isy s'exprime en #9966ff ou slateblue RPs EN COURS :
Un rire réjoui franchit la barrière de mes lèvres lorsqu'Adorján constata les travaux que j'avais menés dans la chambre destinée à accueillir ma future fille. "Je ne pourrais pas te dire non plus comment sont nommées ces couleurs, surtout que parfois les appelations sont assez superflues, mais je suis d'accord avec toi. Je trouve ça doux et que ça colle bien pour une petite fille," je reconnaissais, complimentant sans scrupule l'excellent goût de ma conjointe qui avait décidé des teintes de la nurserie. "Merci beaucoup," je formulais à l'attention de mon ami, comblé que le résultat lui plaise et me promettant de transmettre ces félicitations à mon amoureuse. Bricoler constituait une véritable thérapie. Depuis mon enfance, je me plaisais à construire des éléments et au fil des années, mes compétences s'étaient développées. Le rare temps libre que je passais sur Internet se terminait souvent sur des vidéos youtube de travaux divers et variés que j'ambitionnais ensuite de reproduire à ma sauce, dans le garage aménagé avec mes outils. Aussi, je ressentais une certaine fierté de voir mes enfants grandir parmi des mobiliers et autres bibelots que j'avais mis tout mon coeur à concevoir. "J'ai hâte de voir le bébé dedans," je reconnaissais, me plaisant à imaginer le nourrisson dans son lit lorsqu'elle sera plus âgée, faire ses premiers pas sur le parquet clair, gazouiller dans le fauteuil et arborer les différentes tenues magasinées par sa maman ou offertes voire conceptionnées par nos proches.
Un sourire tendre se dessina sur mes lèvres lorsque le Cardwell prouva de nouveau à quel point il avait la fibre parentale. "C'est vrai que c'est un lien réellement unique," je qualifiais le lien indicible unissant une mère à son enfant. Par ma carrière hospitalière, j'avais rencontré des centaines de duos et il persistait généralement cet instinct, les mois de gestation ayant manifestement généré ce repère immuable pour le bébé dès sa naissance. Bien heureusement, les pères finissaient toujours par se faire une place et apporter eux aussi à la vie de leur progéniture mais cette relation n'était pas comparable à la maternelle. Les parents élevaient leurs parents de manière différente.
Je ris de nouveau devant l'entrain du présentateur en découvrant la chambre de Jude. Je n'avais pas compté mes heures pour faire sentir le petit garçon autant chez lui que possible et qu'il puisse s'approprier cette pièce qui avait évolué au fil des semaines et de notre relation. Bâtir un lien avec Jude après trois ans de vie avait composé tout un défi. Les regrets et l'amertume que je ressentais face au fait d'avoir été privé de mon enfant durant ces années ne s'effaçait pas, toutefois, je consacrais cette énergie à me rapprocher de l'enfant, apprendre à le connaître et le soutenir dans ses passions et ambitions. "Tu seras toujours le bienvenue ici !" Je faisais à mon voisin avec sincérité et amitié. "Il nous reste encore une pièce vacante," j'informais en plaisantant. Cette dernière était par ailleurs assez petite, tant que si Penny et moi décidions d'agrandir la famille après ce premier bébé, il nous faudrait probablement réfléchir sérieusement à déménager dans une maison plus grande. "Je suis content que ça te plaise," je confiais avec franchise. "J'ai vraiment à coeur que Jude se sente dans son petit cocon dans sa chambre, qu'elle soit à son image," j'avouais à mon interlocuteur. Le bonheur de Jude m'était inestimable et je mettais tout en œuvre pour être le meilleur père possible pour lui.
Refermant la porte de la chambre et pendant qu'Adorján et moi nous orientâmes de nouveau vers la cuisine, je lui demandais s'il avait de nouveaux projets de tatouage. "Pourquoi pas ? Je vais peut-être mettre la date de naissance de Tim sur mon bras… mais peut-être qu’il me faudrait plus original… je manque un peu de temps pour bien y réfléchir. Et toi ?" Un sourire en coin aux lèvres, j'acquiesçais. "J'aimerais beaucoup me faire des tatouages qui représentent mes enfants aussi," je rejoignais le père. "Leur prénom ou leurs initiales avec leur date de naissance et un symbole qui pourrait les réunir. Je ne suis pas encore tombé sur l'idée coup de coeur." Je relatais. Graver ma peau en l'honneur de mes enfants que j'aimais inconditionnellement m'était indéniable mais je désirais réellement le faire de la façon qui me semblait la plus adaptée et personnelle à notre histoire. J'avais confiance que je finirais par avoir le dessin idéal en tête. Comme le disait l'adage : tout venait à point.