mes rêves sont des naufrages qui me traînent jusqu'au cauchemar

@sergio gutiérrez & maddy griffiths

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Le cauchemar tournait en boucle dans son esprit, et ce fut la fois de trop quand elle sentait une violente contraction s’emparer de son ventre. La douleur fut telle qu’elle poussa un cri réveillant Romy par la même occasion. Quelques secondes plus tard, Etna avait grimpé les escaliers et avait accouru dans la chambre de Maddy. La maman se redressa péniblement dans son lit posant une main sur son ventre. Sa respiration était saccadée, sa nuque était moite, elle avait les larmes aux yeux. Cette contraction lui avait rappelé trop de mauvais souvenirs qu’elle explosa en sanglots. Elle savait que sa grossesse était considérée à risque. Elle était surveillée de près par des rendez-vous hebdomadaires. Elle avait si peur, effrayée à l’idée que bébé papaye pointe son nez prématurément. Elle voulait le protéger aussi longtemps qu’elle en était capable, pourtant elle ne pouvait lutter contre la nature, contre son corps. Le septième mois de grossesse était pénible, Maddy était constamment fatiguée, ses nuits agitées n’arrangeaient rien à son humeur. Ses yeux étaient creusés par le manque de sommeil, même l’anti-cernes ne faisait plus aucun effet. Chaque de ses mouvements devaient de plus en plus compliqués à cause de son ventre prédominant. Une chose était sûre, bébé papaye était bien nourrir. Sergio veillait au grain. Maddy avait arrêté de monter sur la balance ignorant les kilos en trop.

La main de la Griffiths tata dans la pénombre, elle cherchait ses mouchoirs qui devaient trainer sur la table de chevet. Quand elle réussit à les atteindre, elle les fit accidentellement tomber au sol, ce qui contraria de plus belle la future maman. A tel point, qu’une nouvelle slave de sanglots raisonna dans la chambre. Ce qui inquiéta Etna qui se mit à japper, tandis que Romy s’éclipsa de la pièce telle une princesse à la recherche d’un endroit plus paisible. « Etna.. tu vas réveiller tout le monde. » qu’elle prononça d’une voix basse, elle n’avait pas la force d’hausser le ton. Elle murmura « Je vais bien… » Enfin je crois. Maddy était fatiguée, elle voulait juste arriver à dormir, ne serait-ce qu’une heure. Soixante petites minutes de paix. Quand ce n’était pas ses cauchemars, c’était le bébé qui donnait des coups sous son nombril. Elle mit sa tête en ses mains, expirant un bon coup, sauf qu’elle fut éprise d’une nouvelle contraction. Que se passait-il ? Était-ce grave ? Ou simplement passager ? Ses mains se mirent à trembler, elle avait peur de rester seule. Péniblement, elle se leva du lit. Une main agrippée à sa robe de chambre et l’autre sur son ventre, elle prit la direction de la chambre de Sergio d’un pas lent. Elle hésita un instant avant d’ouvrir la porte et lorsqu’elle voulut poser la main sur la poignée, cette dernière s’ouvrit. Elle resta interdite, ses yeux rouges fixant le mexicain avant de craquer une nouvelle fois. « J… j’arrive pas à dormir. » bafouilla-t-elle. « J’ai encore fait un cauchemar. » Le même, celui où elle perd son enfant, leur enfant. Elle essuya une larme sur sa joue avec la manche de son pyjama. « Et.. j’ai commencé à avoir des contractions. » Elle releva ses yeux inquiets vers le brun. « J’ai peur Sergio. » Peur de perdre le bébé.

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« Ce n’était qu’un cauchemar. Je suis sûr que tout va bien. » Un cauchemar qui hantait ses nuits, qui la suivait comme son ombre. Elle n’avait peut-être jamais digéré que son ex-compagnon ait quitté le navire, la laissant seule avec ses démons. Désormais, elle se trouvait dans une situation perturbante mais rassurante aux côtés de Sergio. Sa loyauté était sans faille, pour le meilleur comme pour le pire. Etrangement, elle commençait à s’habituer à sa présence dans son quotidien alors qu’une année auparavant, ils ne se supportaient pas plus d’une heure. Elle arrivait à reconnaître le bruit de ses pas lorsqu’il montait l’escalier. Elle savait pertinemment qu’il se levait plus tôt qu’elle pour gérer les affaires tant professionnelles que personnelles. Sergio lui avait déjà fait un exposé complet sur les meilleures crèches de Brisbane, tandis que la maman avait la tête ailleurs. Elle pensait plus à la décoration de la chambre de la petite, ou encore sa garde-robe. Maddy se demandait vraiment comment les choses allaient se passer après l’accouchement. Bébé papaye aura-t-elle deux chambres sur le long terme ? Serait-elle trimballée d’un parent à l’autre sans que cela la perturbe ? Tant de questions qui restaient inconnues pour les futurs parents, pourtant la cohabitation sera obligatoire pour le bien-être de leur enfant, leur petite fille. A qui ressemblait-t-elle le plus ? « Viens. » Maddy releva ses billes bleutées vers Sergio, elle fut surprise par son geste, tressaillis légèrement à son contact. Glissant une main autour de la taille féminine, elle se laissa guider même si elle avait l’impression que son corps pesait une tonne. Les semaines devenaient de plus en plus compliquées, elle regrettait presque le deuxième trimestre de sa grossesse. Bébé papaye devait bien avoir la taille d’une citrouille. Oui Maddy était très assidue avec son application de grossesse. Il fallait bien occuper ses journées.

« Je vais te chercher un verre d’eau. Essaye de respirer. » annonça-t-il d’une voix posée, Maddy ne broncha pas et s’assit sur le lit. Elle redoutait une prochaine contraction surprise. « Merci. » qu’elle murmura alors que le brun s’éclipsa temporairement de la chambre. Etna profita de l’absence de son maitre pour s’approcher de Maddy, disposant son museau sur le ventre de la blonde. « Bébé papaye et maman vont bien. » souffla-t-elle d’une voix doucement caressant la tête de la chienne, alors que sa respiration se calmait petit à petit. Etonnamment, Etna et Maddy s’étaient liées d’amitié, elles passaient le plus clair de leur temps ensemble tandis que le Gutiérrez était au travail.

Quelques minutes plus tard, le Gutierrez revint et s’installa auprès de la blonde, Etna se décala à contre-cœur. « Ces contractions, elles sont rapprochées ? » Elle attrapa le verre d’eau et but une grande gorgée. « Je crois, en tout cas je reconnais quand bébé papaye fait des folies ou non dans mon ventre… » répondit-elle en haussant les épaules.« Tu en es à 7 mois. C’est normal que ton corps commence à se préparer pour l’accouchement, mais ça ne veut pas dire que bébé papaye est décidé à être délogé. » A ces derniers mots, Sergio déposa délicatement sa main sur le ventre de la blonde. Elle sourit timidement dans la pénombre de la chambre. « Tu vois quand t’es là, elle ne fait plus de bêtise. » Sergio était le genre de personne qui faisait taire tout le monde sur son passage. Pourtant la petite semblait espiègle à s’amuser avec ses deux parents. Avait-elle déjà son petit caractère ? En tout cas, Maddy connaissait une Griffiths semblable, sa petite sœur. « Le cauchemar n’a pas dû aider. Si vraiment tu es inquiète, on part à l’hôpital maintenant. Mais je pense que tu devrais te recoucher, essayer de dormir un peu. » Au même moment, le regard de Sergio et Maddy se croisèrent. « Tu as sans doute raison. » Après tout, il était bien le père de sept enfants déjà, il devait avoir un minimum de notions, alors que la Griffiths découvrait tout juste les joies de la grossesse, ou avait eu un aperçu avec sa petite sœur. « Qu’est-ce que je peux faire pour aider ? » Maddy déposa son verre sur sa table de chevet, et elle aperçut l’heure sur son portable à la même occasion. 3 heures et demi du matin passée. Elle se pinça les lèvres avant de demander. « Est-ce que… » Elle hésita un bref instant. Était-ce une bonne idée ? Allait-il accepter ? « Tu peux rester dormir avec moi ? » Bien rapidement, elle se rendit compte que sa proposition pouvait être mal interprétée alors qu’elle avait juste besoin d’une présence à ses côtés. « Enfin en tout bien tout honneur. » Elle se sentait encore plus gênée d’avoir formuler ses mots. Pourquoi avait-elle pensé à cela ? Parce que la dernière fois qu’ils avaient partagé un lit.. vous connaissez la suite de l’histoire. Enfin bref. « En fait, j’ai juste peur de me rendormir seule, de ne pas trouver le sommeil. » Et de se réveiller seule après un énième cauchemars complètement désorientée. « Et j’ai juste besoin de me reposer. » Pour le bien du bébé.

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Pendant un instant, Maddy regretta ses mots. Elle avait parlé sans réfléchir. Elle était tellement fatiguée. Les dernières semaines de sa grossesse devenaient de plus en plus pesantes, sans mauvais jeu de mot. Elle sentait au fond d’elle que quelque chose de mauvais se préparer. Elle ne savait pas quand, ni comment, mais elle avait cette intuition, son instinct maternel lui envoyait des signaux d’alerte. Malgré l’heure tardive, Sergio resta attentif. Un an auparavant, la Griffiths n’aurait jamais imaginé un tel scénario. L’agent et l’actrice se parlaient, c’était une corvée pour eux de passer plus d’une heure dans la même pièce. A présent, la maman demanda au mexicain de dormir avec elle. Leur relation avait été compliquée, mais ils ne s’étaient jamais lâchés, pour le meilleur comme pour le pire. Maddy avait très mal vécu l’époque où son ex était parti du jour au lendemain de leur maison. La jeune femme s’était retrouvée seule, chaque recoin de leur demeure lui remémorait un souvenir, le plus souvent des disputes. Maddy n’avait plus réussi à dormir à nouveau dans le lit conjugal, elle avait passé un mois sur le canapé, avant de décider de quitter les lieux pour son voyage.

La demande féminine stoppa le Gutiérrez dans son élan. Le cœur de Maddy s’accéléra dans sa poitrine. C’était peut-être une mauvaise idée au final. Inévitablement, les souvenirs de leur soirée en Espagne prirent d’assaut l’esprit de la jeune femme. Elle eut une montée de chaleur mais elle préféra accuser les hormones de grossesse. « D’accord. Si ça peut t’aider à mieux dormir. » Etonnement, sa respiration se calma. Ce n’était peut-être pas l’idée du siècle, mais c’était la seule qu’elle avait eu pour trouver un sommeil quelque peu réparateur. Ils n’avaient jamais refait mention de cette fameuse nuit, et cela semblait leur convenir, jusqu’au moment où le fil ne tiendra plus. Il suffisait d’une dispute un peu trop virulente pour que l’équilibre vacille…

Délicatement, Sergio tira les draps, replaça les oreillers et invita Maddy à s’y installer. Maddy se glissa sous la couette. En silence, et presque intimidée, elle observa Sergio la border. Elle sourit faiblement en guise de remerciement. Alors que Sergio fit le tour du lit, la maman essaya de trouver une position confortable avec son coussin de grossesse qui prenait un peu de place. Maddy ferma les yeux, alors qu’elle sentit Sergio la rejoindre. Depuis quand n’avait-elle pas dormir avec quelqu’un ? Elle n’eut le temps de réfléchir, qu’elle sentit la main masculine se poser sur son ventre dans un geste protecteur et apaisant. Elle tressaillit légèrement, elle avait oublié à quel point Sergio était baraqué. Elle refusa de repenser à leurs ébats. Elle ferma fort les yeux, plissant son nez par la même occasion. « Dors. Tout va bien. » Elle sourit dans la pénombre de la pièce, rassurée. « Bonne nuit. » qu’elle murmura laissant le silence reprendre possession des lieux.

Maddy ne se souvint plus qui de Sergio, Etna, ou elle avait ouvert les yeux en premier. La maman grattait les dernières minutes de calme pour se reposer. Elle n’avait pas bougé du reste de la nuit, elle avait trouvé une position confortable du premier coup. Et c’était sans doute la présence de Sergio qui l’avait rendu agréable. Elle avait même eu l’impression qu’il s’était rapproché, car elle sentait sa respiration dans sa nuque. Mais elle préféra rester dans le déni.

Ce fut le bruit significatif de Romy qui rentra dans la maison après ses aventures nocturnes qui la réveilla. Elle roula sur le dos, peut-être un peu trop brusquement, et elle se retrouva nez à nez avec Sergio. « Bonjour. Tu as réussi à dormir ? » Wow, Sergio était vraiment bien foutu pour son âge, elle aimerait bien vieillir comme lui plus tard. Maddy s’étira légèrement avant de répondre. « Beaucoup mieux. » Un sourire esquissa son visage encore endormi. « Merci d’avoir terminé ta nuit ici. » qu’elle ajouta sincèrement. « Et toi tu as bien dormi ? » qu’elle questionna, piquée par une soudaine curiosité. « J’imagine que bébé papaye va réclamer un petit-déjeuner ? » Elle rigola doucement. « Actuellement c’est la maman qui a faim. »


Sergio et Maddy étaient dans la cuisine, en train de préparer le petit-déjeuner et nourrir leurs animaux de compagnie. La Griffiths faisait tout au ralenti, mais elle n’était pas pressée pour autant. « Sergio, ça te dit de prendre le petit-déjeuner dans le salon de jardin ? » Elle attrapa les tasses et quelques couverts pour les apporter à l’extérieur. Elle revint à la cuisine pour récupérer les toasts fumants et attrapa son énorme pot de Nutella. C’était devenue sa nouvelle addiction du mois. Cinq minutes plus tard, tout était installé dans le jardin. Sergio avait pris soin de descendre le store pour que Maddy soit à l’ombre, alors qu’Etna et Romy se chamaillaient dans le jardin. Maddy commença à tartiner son pain généreusement. « Je crois qu’elles ont hâte que leur petite sœur arrive. » commenta-t-elle en jetant un regard au mexicain avant de croquer dans sa tartine. « Sergio ? » Elle marqua une pause avant de demander. « On en a jamais vraiment parlé mais j’ai commencé à réfléchir à des prénoms maintenant qu’on connait le sexe du bébé. » A défaut de parler du reste, elle préférait parler du bébé. « J’ai quelques idées, mais je voulais ton avis car… bébé papaye reste notre enfant. » qu’elle prononça d’une voix un peu plus basse et timide. Ces mots sortant d’entre ses lèvres étaient vraiment particuliers, pourtant Sergio n’était plus campé au rang d’agent depuis longtemps. Ensemble, ils allaient former une famille, réunis par bébé papaye.

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D’un point de vue extérieur, Sergio et Maddy donnent l’impression de former une famille parfaite. Ils sont là, tranquillement installés dans leur salon de jardin. La maman semble avoir retrouver son sourire et de l’énergie après sa nuit. Elle est loin de se douter que cette première nuit à dormir ensemble serait le début d’une longue série. Etna et Romy se sont apprivoisées depuis le temps, tout comme leurs parents respectifs. Et ce n’était pas gagné d’avance, cependant il semblerait que cette grossesse miracle ait donné un nouveau souffle à leur relation. Maddy n’y comprend pas grand-chose pour être honnête, c’est un flou artistique total. Nombreux de leurs proches n’approuvent pas forcément l’arrivée de bébé papaye, mais les principaux semblent se réjouir de l’arrivée de leur enfant. Et c’est ce qui compte aux yeux de Maddy.

Ils sont dans leur bulle, la maman a retrouvé l’appétit. Elle remarque même le sourire amusé de Sergio qui l’observe en train de manger ses toasts généreusement garnis de pâte à tartiner. « Je suppose qu’Etna deviendra encore plus protectrice qu’elle ne l’est déjà. » répondit-elle accompagnée d’un sourire amusé. « Je l’aime bien. » avoue Maddy à Sergio. « Romy je ne sais pas trop. Je pense qu’il lui faudra un temps d’adaptation. » Maddy a toujours considéré le félin au pelage roux comme un membre intégrant de sa famille recomposée. Elle la considère comme une fille, elle lui parle comme un enfant alors qu’elle a déjà quatre ans. Elle est une dame désormais, si on estimait son âge de chat en âge humain, elle aurait trente-deux ans.

Finalement la blonde aborde le fameux sujet des prénoms. Le terme approche à grands pas. Aux mots masculins, un rire s’échappe des lèvres de Maddy. « Ne t’inquiète pas. » qu’elle assure avant d’apprendre que Sergio n’a jamais réellement choisi les prénoms de ses propres enfants. Pourtant, ce n’est pas les occasions qui ont manqué. Maddy se contente de répondre d’un simple hochement de tête. A sa grande surprise, le mexicain mentionne le prénom de son ainé. Elle en sait si peu sur sa famille, Sergio a toujours été très secret. « Ah oui je vois. » Elle essaye de contenir une petite grimace en vain. Durant ses insomnies, Maddy a eu le temps de se faire une petite liste de prénoms. « Chez les Griffiths, ils sont à cheval sur les traditions. T’as bien vu les prénoms dans ma famille. » Entre Marge sa grand-mère, Mark son père, Mabel et Marceline. « Mais j’ai envie de m’en défaire, ou du moins le M sera conservé pour le deuxième prénom. » Mark et Matilda risquent d’être furieux, mais elle n'a plus envie d’incarner Si-Parfaite-Maddy. Elle veut se défaire de ce rôle absurde. Entre le divorce de Mabel et la grossesse de Maddy, l’ainée a décidé de mener une vie beaucoup moins rangée qu’auparavant. Au cours de ses recherches et des nombreuses heures passées sur les sites de prénoms, trois d’entre eux ont retenu son attention. Elle souhaite faire un clin d’œil aux origines du Gutiérrez. « Parmi mes coups de cœur, j’aime les prénoms Alba et Paola, ou peut-être Paloma. » ajoute-t-elle d’une voix douce, curieuse et impatiente d’entendre l’avis de Sergio.

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Les futurs parents n’ont aucun souci à se faire avec Etna qui monte la garde à leurs côtés. Bébé Papaye a tout un tas de baby-sitters, entre Mabel, Joy, Swann, Cesar, Isaac et Penny. Elle en oublie sans doute, mais la Griffiths se rend compte qu’elle est vraiment bien entourée. Elle remarque également que Sergio tient toujours ses engagements. De jour en jour, elle se surprend à l’apprécier alors qu’à la même époque il y a un an, c’était un supplice de déjeuner ensemble. Les voilà dans le jardin de Maddy en train de discuter du futur prénom de leur fille. Elle caresse avec affection son ventre tandis qu’elle se jette à l’eau proposant une liste de prénoms.

« On va devoir faire exception à ta première tradition, je n’ai qu’un seul prénom. » Et cela est largement suffisant pour elle, la Griffiths n’a jamais porté dans son cœur le prénom Madeline. Par automatisme, elle se présente sous le surnom de Maddy. Matilda et Mark ont fait une petite fantaisie avec Mabel en choisissant Tracy comme deuxième prénom, même si Maddy sait pertinemment que sa cadette le déteste. Sa sœur ne supporte pas quand les journalistes vont piquer ses infos pour écrire des articles à scandale sur les Griffiths. « Par contre, j’aime bien l’idée que la petite porte nos deux noms. Je souhaitais te le proposer. Tu en dis quoi ? » Tôt ou tard, ils devront assumer leur histoire, Maddy fait le premier pas hésitante, même si elle redoute les jugements qui sera fait sur leur enfant. Elle préfère les ignorer, continuant à vivre dans son déni.

Le regard perdu dans le vide, Sergio approche sa tasse de café de ses lèvres avant de parler de vive voix. Maddy fait un petit o de la bouche lorsqu’elle découvre le prénom de l’une des filles du Gutiérrez. Alma et Alba sont trop proches, cette option est éliminée. La maman sourit lorsque Sergio énonce sa préférence sur Paola. « Pour être honnête, c’est mon prénom préféré aussi. » Choisir un prénom pour leur enfant semble bien plus facile pour eux que discuter d’un contrat. A croire que les tensions se sont tempérées avec le temps. Si toutes les choses peuvent être aussi simples entre eux pourtant leur relation reste dans le flou le plus total. Maddy n’y comprend rien et elle est pratiquement certaine que c’est aussi le cas pour le Gutiérrez, sauf qu’ils ont pris la fâcheuse habitude de ne jamais parler d’eux, de leur nuit en Espagne et de la nuit passée.

Le sourire amusé de Sergio n’échappe par aux iris bleutées de l’australienne. « Rigole pas ! C’est important dans la famille, il ne faudrait pas encore plus contrarier Mark. » Il s’est un peu calmé avec Sergio, cependant il a toujours un œil attentif sur l’agent de stars qui est désormais le père de sa deuxième petite-fille. Un scénario qu’il n’a certainement pas imaginé même dans ses délires les plus fous. « J’avais pensé à Moïra, Maeve, Mila ou… » Elle est coupé dans son élan sentant la petite bouger dans son ventre, comme si elle entendait et voulait participer à la conversation de leurs parents. Maddy s’arrête dans ses paroles, fixant son ventre avec curiosité. Elle se mit alors à parler à ce dernier, posant une main dessus. Elle a pris l’habitude de communiquer avec sa fille de cette façon. « Ou alors Mina. » Bébé papaye donne un coup de pied en guise de réponse, arrachant un sourire à sa maman. « Bébé papaye, est-ce que tu aimes les prénoms Paola et Mina ? » La petite s’agite de nouveau, percevant distinctement ses mouvements sous le ventre de Maddy. « T’as vu ça ? On dirait qu’elle nous entend, comme si elle approuvait. » Ou alors c’est Maddy qui fabule complètement, mais elle préfère sa première hypothèse qui est bien plus attendrissante. « On dirait que Paola fait moins sa timide ce matin. » qu’elle rigole doucement, jetant un regard complice à Sergio. Elle se sent vraiment heureuse et apaisée ce matin.

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Elle a ce petit sourire qui glisse sur son visage quand Sergio mentionne Mark. Il s’en charge et elle le laisse faire volontier. Maddy et Mabel ont arrêté depuis longtemps de communiquer avec leurs parents. Ils entendent ce qui les arrangent, omettant  tout ce qui peut entacher la réputation familiale des Griffiths. Mark est encore ronchon de savoir que Sergio, l’agent de sa fille, soit le père de Paola, heureusement que Matilda est là pour contrebalancer la situation. Maddy est persuadée que sa mère a déjà prévu tout un plan de carrière pour sa deuxième petite-fille adorée. Néanmoins, Sergio et Maddy feront tout pour s’y opposer. Doucement mais sûrement, les deux futurs parents arrivent à faire équipe. Qui l’aurait cru il y a un an de cela ? Paola fait des miracles et pas qu’avec le Gutiérrez. Les grossesses des deux sœurs les ont clairement rapprochées. Elles n’ont pas la même vision de la vie, sont bien différentes sur de nombreux points, cependant elles sont d’accord pour ne jamais reproduire l’éducation de leurs parents…

Le sujet de Mark s’éclipse rapidement quand la blonde énumère sa liste de prénoms. Elle y a longuement pensé, les nuits où elle ne trouvait pas le sommeil, les nuits où son petit bébé faisait la java dans son ventre. Elle trouve cette sensation incroyable que seule sa fille et elle peuvent vivre ensemble. Ce lien est unique et intime à la fois. Maddy sait qu’elle aimera Paola toute sa vie, et la petite s’agite quand elle entend le prénom “Mina”. Habituée à parler à son gros bidou, elle propose les prénoms à bébé papaye qui répond affirmatif selon elle. Les filles ont développé leur propre langage depuis quelques semaines. La blonde relève ses iris bleutés et découvre un Sergio amusé par la scène. Il rentre dans son jeu, affirmant que le bébé a son mot à dire. Le sourire de la blonde s’agrandit sur ses lippes sauf qu’elle se fait surprendre par le grand brun, il se lève et vient se caler derrière elle. Elle sent son torse contre ses omoplates, elle perçoit son souffle contre son oreille alors qu’il vient délicatement poser sa main sur son ventre pour sentir leur enfant. Elle sent le rouge lui monter aux joues, même s’ils ont dormi ensemble la nuit précédente, Maddy est bien plus éveillée et consciente de ses gestes ce matin. Elle se rend compte de leur proximité alors qu’elle ne devrait pas. Pourtant elle s’y perd, elle ne comprend rien à ce qu’ils se passent entre eux. Ils font tout comme une famille, mais ils ne sont pas ensemble. Le nouveau coup de pied de bébé se fait sentir, déformant doucement le ventre de la blonde. Elle rigole doucement aux mots de Sergio. ”Paola commence à s’affirmer.” prononce-t-elle en posant sa main sur celle de Sergio, oubliant le détail de leur proximité. Elle se perd dans ses pensées se demandant si elle aura l’audace de son père ou la douceur de sa mère. Elle se demande aussi à qui elle ressemblera. Tant de questions qui s'emmêlent dans sa tête. Sergio et Maddy ne mentionnent jamais leur relation, ils ne l’ont jamais fait depuis cette nuit en Espagne. Pourtant, que raconteront-ils à Paola quand elle sera en âge de comprendre ? Comment élèveront-ils leur fille pour la protéger des mauvaises âmes de ce monde ? Toutes ses questions brûlent les lèvres de la blonde, sans parler de l’odeur du Gutiérrez qui le rappelle des souvenirs. Fermant ses paupières, elle reprend sa respiration. “Sergio…” murmure-t-elle en ouvrant à nouveau ses yeux. “On racontera quoi à Paola sur nous ?” questionne-t-elle en tournant sa tête et dardant son regard dans celui du brun. “J’ai pas envie qu’on lui mente, pas à elle.” Elle mérite la vérité, elle veut que sa fille grandisse et évolue dans un environnement serein.

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En quelques mois seulement la relation entre Sergio et Maddy a radicalement changé. L’an dernier, déjeuner dans un restaurant avec son agent était un supplice, l’actrice est devenue exigeante avec les années sur ses projets, capricieuse dirait Sergio. Aujourd’hui, ils vivent sous le même toit, attendent un enfant et ont même dormi ensemble la nuit passée. Tout cela a le don de perturber la blonde, qui a trouvé réconfortante la présence masculine alors qu’avant elle ne supportait qu’il pose ses mains sur sa taille durant les événements médiatiques. Sergio n’a jamais eu de gestes déplacés envers la Griffiths, mais c’était physique entre eux, comme un vieux couple qui ne se supporte pas. Cette histoire de bébé semble être un renouveau dans leur relation.

La blonde sort de ses pensées lorsque le Gutiérrez se détache d’elle. Elle observe Sergio reprendre sa place autour de la table, alors que Maddy reste bêtement plantée sur place. Le temps d'assimiler tout ce qu’il se passe entre eux, tous ses rapprochements, elle joue nerveusement avec ses mains dans son dos. Maddy doit se raisonner, Maddy doit rester sage et responsable. Elle ne veut pas de nouveau vaciller, elle doit lutter contre ses hormones de grossesse qui lui donnent des drôles d’envies.. Ils vont être parents, pas amants, Maddy souhaite garder ses allures de Miss Parfaite, elle veut rester dans son déni.

Cependant, il y a un point sur lequel elle ne veut pas mentir. Elle désire que Paola connaisse la vérité sur ses parents lorsqu’elle sera en âge de comprendre. Maddy frissonne légèrement au mot “aventure”, elle ne peut pas rester insensible à ses souvenirs. Ils n'en parlent jamais mais ils savent pertinemment ce qu’il s’est produit entre eux. Maddy s’assoit de nouveau, prenant soin d'esquiver le regard de Sergio.

Elle hoche la tête à la version édulcorée du Gutiérrez, évitant soigneusement d’aborder la toxicité de leur relationt. Maddy grimace à la phrase suivante de brun. ”La notion de vie privée est un doux euphémisme de nos jours.” qu’elle ironise. Et surtout dans la situation actuelle, elle préfère en rire qu’en pleurer. La médiatisation de son métier lui a déjà fait verser bien trop de larmes.

”A vrai dire, j’ai juste envie que notre relation s’améliore.” qu’elle avoue, c’est si rare que Maddy baisse les armes devant Sergio. Elle est fatiguée de toutes ses magouilles, elle veut juste vivre sa grossesse dans un cadre serein. ”Je crois que j’ai eu ma dose de mauvais moments, de dramas médiatiques.” Elle ose enfin relever son regard vers Sergio. ”Et toi aussi, je pense.” Une petite référence à la dernière histoire avec Micah et les fausses accusations concernant la violence de Sergio envers Maddy. ”Je pense qu’on a mérité une pause.” Une espèce de trêve, même si elle ne sera pas éternelle, il y aura encore des hauts et des bas dans leur relation. La vie n’est pas un long fleuve tranquille. ”Je suis d’accord avec toi, on fera notre possible pour que Paola grandisse dans un environnement serein. On est une équipe, non ?” A ses mots, elle tend sa main vers Sergio avec un sourire sincère sur les lèvres. A son tour, il approche son bras et vient prendre la main de Maddy dans la sienne pour sceller ce pacte.