| (catherine) say the word and there is light |
| | (#)Mar 7 Juin 2022 - 21:02 | |
| ☾ say the word and there is light Meet me at the corner I'll be waiting for you. I can take the weight off of your shoulder. I don't care what hour if it's rain or shower. Whatever you ask of me you don't have to worry. gif by (c) harley Comment le temps peut-il s'écouler aussi vite et aussi lentement à la fois, ça l'étonnera toujours. Carl dirait qu'il a largement senti passer les deux années écoulées depuis sa regrettable participation à l'émission qui l'a fait connaitre, mais à côté il n'a pas l'impression d'être aussi dans sa deuxième année passée comme serveur au café parce qu'il se souvient de son arrivée dans l'équipe comme si c'était hier. À l'époque le Death Before Decaf n'était pas peuplé comme il peut l'être aujourd'hui, le bar-café n'a même jamais cessé d'accueillir de nouvelles recrues depuis que Carl y travaille alors le garçon peut se vanter d'avoir assisté à l'arrivée de la plupart de ses collègues actuels. Stacey tout d'abord, puis Wendy à qui il avait lui-même conseillé de tenter sa chance, avant que Wolfie, Meryl ou encore Narcisse ne viennent à leur tour gonfler les rangs du DBD. Une joyeuse petite troupe également rejointe par une jeune hollandaise en début d'année, avec laquelle Carl a aussitôt tenté de se lier parce qu'elle paraissait timide, pas forcément à l'aise et qu'il s'est mis en tête de lui tendre la main comme Matt et Lily l'ont fait avec lui à ses débuts. Ce n'est peut-être pas son rôle et Catherine semble malgré tout doucement prendre ses marques, mais il espère sûrement que son ancienneté inspirera confiance à sa collègue, sans trop savoir s'il désire s'en faire une amie ou s'il pourra se contenter de bons rapports. On lui a toujours dit de ne pas mélanger la vie privée et le travail (un nid à emmerdes selon son oncle) et Carl estime avoir respecté ce conseil à la lettre jusqu'ici en copinant un minimum avec les autres et en fuyant chaque sortie que ses collègues pouvaient proposer après le service. Il sait qu'on le perçoit étrangement dans ce café et il ne prétend pas bien le vivre ni arranger les choses en restant dans son coin, c'est juste mieux ainsi parce que le bonhomme ne tient pas à mêler qui que ce soit à ses dérives, pas alors que son intensité se manifeste déjà bien trop dans son travail. Ses collègues ne le disent pas mais ses réactions pas toujours mesurées doivent les refroidir, seule Wendy s'en accommode vraiment parce qu'elle le connait d'avant, et l'a déjà vu se mettre dans des états bien pires que ce qu'il peut aujourd'hui montrer. Il comprendrait que sa façon d'être puisse déranger ici, après tout elle dérange bien ailleurs et il ne serait pas non plus étonné d'apprendre que les commérages vont bon train à son sujet quand il a le dos tourné. Carl est même convaincu que sa réputation est parvenue aux oreilles de tous ses collègues, exceptée Catherine qui ne doit pas encore savoir que le garçon est connu pour parfois très mal supporter la pression du boulot ou les remarques des clients, parce qu'il prend les choses « trop à cœur » d'après Lily. Et ça, dans le fond, c'est juste une façon un peu détournée de dire que quelque chose ne tourne pas rond chez lui.
Il aimerait juste avoir une chance d'être apprécié avant que ses réactions n'influencent une personne de plus entre ces murs, alors c'est bien l'affection et l'estime de Catherine que le bonhomme tente d'obtenir en étant aux petits soins pour elle. C'est d'autant plus vrai avec l'enfant qu'elle porte, faisant d'elle quelqu'un à protéger à tout prix aux yeux de Carl au risque même d'en faire beaucoup trop dans ce sens. Il n'arrête pas depuis que Catherine a officialisé sa grossesse, tout est bon pour lui faire gagner du temps et de l'énergie comme si sa collègue était soudainement devenue la chose la plus fragile au monde. Elle n'est pas en sucre mais à observer Carl en sa présence on pourrait presque le croire, alors aujourd'hui n'est finalement qu'un jour de plus durant lequel le bonhomme redouble d'attention et s'assure du bien-être de l'hollandaise à peu près toutes les heures. C'est certainement trop mais il ne serait pas tranquille s'il ne venait pas régulièrement aux nouvelles, sa proximité avec le bar lui permettant d'y marquer autant d'arrêts qu'il le souhaite entre deux clients servis. « Tout va bien Kitty ? » Ça allait tout à l'heure, mais il envisage la possibilité que Catherine puisse s'être sentie fatiguée, ou bien encore nauséeuse entre temps. Il n'y a pas grand-chose qu'il pourrait faire dans un cas comme dans l'autre, mais il connait quand même de bons remontants qui ont déjà fait leurs preuves les fois où il était lui-même mal en point. Car en plus d'être envahissant et excessif Carl est aussi une petite nature et un migraineux sévère, vous aurez donc plus vite fait de lister ce qui ne cloche pas avec lui. « Tu as besoin de quelque chose ? À boire.. oh ! Ou à manger peut-être ? Je t’apporte tout ce que tu veux. » Il passe derrière le bar et aligne des pas énergiques de part et d'autre de celui-ci, profitant du faible afflux de clients à cette heure pour intervenir à un autre poste que le sien – c'est en tout cas l'idée. « D’ailleurs assieds-toi, je te remplace ! » Ce n'est pas encore la pause mais peu importe, sur ces mots il saisit même la main de Catherine pour l'entrainer jusqu'à une chaise préalablement rapprochée par ses soins parce qu'il est convaincu que ce n'est ni bon pour elle, ni bon pour le bébé de rester debout trop longtemps. En vérité Carl n'en sait trop rien, il ne veut juste courir aucun risque et il préfère encore prendre trop de précautions plutôt que pas assez. « Je sais que je suis que serveur mais ça doit pas être trop compliqué de tenir un bar, hein ? » Facile à dire quand ça n'est pas du tout son métier, et bien qu'il l'ait vue faire un paquet de fois. Il ne faudrait pas que leur manager débarque au même moment car le bonhomme n'échapperait sans doute pas à de vives réprimandes, malgré les bonnes intentions qui sont les siennes lorsqu’il est prêt à se dédoubler pour permettre à sa collègue de s'économiser. « Il faut que tu te reposes, c’est important. » il ajoute dans un fin sourire, alors que dans tout ça Catherine a eu à peine le temps d'en placer une. Eh bien Carl, qu'est-ce que ce sera quand elle entrera dans son troisième trimestre ?
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| | | | (#)Mer 15 Juin 2022 - 15:47 | |
| Le 8 mars, Catherine avait commencé à travailler au Dead Before Decaf’. Bien entendu, elle savait qu’elle était enceinte à ce moment-là mais n’avait pas jugé bon d’en informer sa patronne – au risque de ne pas être embauchée, tout simplement. Elle ne connaissait que trop bien les différentes discriminations à l’emploi, pour avoir notamment vu son ancien patron refuser des gens pour rien de moins qu’une sale gueule. Elle avait gardé cette information pour elle aussi longtemps que possible, jusqu’à ce qu’il devienne impossible de le cacher. Fort heureusement, Lily avait balayé les craintes de la jeune hollandaise et s’était montrée extrêmement compréhensive, lui permettant de continuer à travailler si elle en était capable. Elle-même était enceinte, ce qui expliquait peut-être qu’elle ne se soit pas formalisée que Kitty ne lui en ait pas parlé plus tôt. Il faut dire que l’accouchement était prévu pour fin septembre. La blonde n’avait pas hâte du tout, si elle devait être honnête avec elle-même.
Depuis son arrivée, le personnel était majoritairement sympathique avec elle. Catherine s’était même plus ou moins liée d’amitié avec Wendy. Il n’y avait que Wolfie qu’elle n’aimait pas, ayant eu une mauvaise expérience avec elle lors de son arrivée à Brisbane. Elle avait brièvement squatté son canapé via une application de Couch Surfing, et avait cherché à le fuir aussi vite que possible. Depuis, leurs relations restaient tendues. Concernant la gente masculine, Carl en particulier s’était fait un devoir de bien l’accueillir lorsqu’elle était arrivée. Il s’était toujours montré agréable, et Kitty était contente d’être sa collègue. Elle n’avait pas la moindre idée des rumeurs qui circulaient sur son compte, ni même de sa participation à une émission de télé-réalité. N’étant pas du tout du coin, et refusant systématiquement les sorties entre collègues – tout comme Carl, d’ailleurs –, la blonde ne connaissait de lui que ce qu’elle avait pu constater de ses propres yeux. Depuis qu’il la savait enceinte, le brun était encore plus prévenant avec elle que lorsqu’il l’ignorait. Par moments, il en devenait même étouffant – mais jamais la blonde ne se formalisait, trop heureuse d’avoir dans son entourage une personne qui se souciait d’elle un tant soit peu. Non pas que ses colocataires ne soient pas aux petits soins, mais l’environnement de travail était très différent de celui de son appartement.
Aujourd’hui encore, le jeune homme faisait des allers et retours entre la salle et le bar pour s’assurer que tout allait bien pour sa collègue, ce qui la faisait sourire. « Oui, oui, tout va bien » confirma-t-elle à un Carl bien décidé à prendre soin d’elle, qui enchaîna directement en lui demandant si elle avait besoin de quelque chose. Elle secoua la tête négativement, n’ayant pas le temps de répondre : le jeune homme lui avait déjà attrapé la main pour l’entraîner vers une chaise qu’il avait rapprochée au préalable. La blonde s’y laissa tomber quelques secondes en soupirant – pas mécontente de faire une petite pause, en réalité. Bien entendu, elle disait toujours que tout allait bien, mais entre ses trop nombreux allers-retours vers les toilettes et ses pieds qui gonflaient… ce n’était pas toujours facile. Fort heureusement, elle n’avait plus fait de vertige depuis plusieurs semaines. Elle observa le jeune homme prendre sa place derrière le bar et s’interroger sur le niveau de difficulté du rôle de barman. La hollandaise leva les yeux au ciel, amusée. La pause avait assez duré ! Elle se releva et traîna son imposant ventre jusqu’à Carl, qui lui asséna qu’elle devait se reposer. La jeune femme soupira et attendit d’être suffisamment proche de lui pour lui répondre sans en faire profiter tout le bar : « Je peux continuer à travailler tant que j’en suis capable, et j’ai vraiment besoin d’argent ». Elle pensait pouvoir faire suffisamment confiance au serveur que pour s’ouvrir à lui quelque peu. « Je me reposerai quand le bébé sera né… ou quand je n’aurai plus du tout le choix ». La blonde était bien décidée à ne pas se laisser impressionner par tous les inconvénients de la grossesse, et à continuer autant que possible à tenir son poste. « Allez, zou ! File de l’autre côté avant que quelqu’un te voit », elle n’avait pas non plus envie qu’il se fasse réprimander pour avoir quitté son poste, surtout si c’était dans le but de lui filer un coup de main. La blonde attendit – espérant qu’il allait s’exécuter – et préféra changer de sujet. « Et toi, comment tu vas ? » Ce n’était pas parce qu’elle était enceinte que les autres ne comptaient plus, Kitty n’était pas le genre de femme à se prendre pour le centre du monde. Peu importe la situation.
@Carl Flanagan
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| | | | (#)Ven 24 Juin 2022 - 20:36 | |
| ☾ say the word and there is light Meet me at the corner I'll be waiting for you. I can take the weight off of your shoulder. I don't care what hour if it's rain or shower. Whatever you ask of me you don't have to worry. gif by (c) harley Carl pourrait se servir des heures creuses comme excuse pour justifier l’abandon de son poste dans le but de rejoindre Catherine au bar, mais le bonhomme n'a en réalité pas besoin du moindre prétexte pour accourir vers elle – ici pour la quatrième fois de la journée, déjà. Les jours se suivent et se ressemblent au café depuis que la jeune hollandaise a partagé la nouvelle de sa grossesse avec l'équipe, et c'est quand on croit que le bonhomme ne pourrait pas être plus collant et envahissant qu'il surprend finalement tout le monde. Il n'est jamais là où on a besoin de lui Carl, il est même plus souvent là où on se passerait bien de sa présence mais s'il peut trouver la moindre utilité auprès de sa collègue alors il veut bien tout tenter dans cette optique. Même si elle ne lui demande rien, et qu'il ne serait sans doute pas la première personne entre ces murs vers laquelle Catherine se tournerait si elle avait besoin d'aide – ou pas encore du moins, car le garçon ne désespère pas de devenir cette personne sur qui elle aurait le réflexe de se reposer. Être indispensable au moins une fois dans sa vie, il en rêve Carl et son égo aurait bien besoin d'un coup de boost de ce genre. Seulement tout ça se travaille, on ne devient pas la béquille attitrée de quelqu'un du jour au lendemain et ça le bonhomme n'en a pas forcément conscience, lui qui aimerait brûler les étapes et gagner un maximum de points d'un coup. Catherine ne lui a pas encore expressément demandé de la laisser respirer mais la jeune femme ne sait plus vraiment comment décliner ses petites attentions, là où d'autres auraient arrêté de prendre des pincettes depuis déjà bien longtemps. « Oui, oui, tout va bien. » Il est censé le croire si elle le dit mais c'est un regard passablement inquiet que le garçon pose sur Catherine lorsque celle-ci se laisse tomber sur la chaise rapprochée par ses soins, avant de décider sur un coup de tête qu'il prendra sa place au niveau du bar. Lui, le simple serveur, dont l'unique expérience consiste à observer parfois ses collègues comme s'il pouvait sérieusement s'improviser barman en quelques secondes. C'est tout juste s'il sait se servir des machines devant lui mais il faut bien que le café tourne pendant que Catherine se repose, en admettant que celle-ci estime en avoir besoin et que Carl ne soit pas à deux doigts de lui imposer une pause. « Je peux continuer à travailler tant que j’en suis capable, et j’ai vraiment besoin d’argent. » Parfois Carl oublie ce que ce boulot représente pour les autres, n'étant lui-même plus vraiment dans le besoin et ne l'ayant en fait jamais tellement été. Il continuerait de servir des cafés même s'il n'était pas payé un centime pour ça, c'est dire à quel point il est attaché à ce lieu et à ses propriétaires mais il comprend que Catherine ne puisse pas se permettre de travailler à moitié, y compris dans son état. Ça l'attriste même, en vérité. « Oui d’accord mais.. » « Je me reposerai quand le bébé sera né… ou quand je n’aurai plus du tout le choix. » Il ne sait pas quand son accouchement est prévu mais elle doit avoir encore pas mal de mois devant elle, autant de mois durant lesquels Carl veillera sur sa collègue avec plus ou moins d'insistance parce qu'il s'imagine terminer cette grossesse à ses côtés maintenant. Il ne sait pas trop quel rôle il peut espérer tenir dans tout ça mais il prendra ce qu'on lui refilera, tant qu'on lui donne un peu d'importance Carl ne fait pas trop le difficile. « Tu penses quand même à faire des pauses, hein ? Et au moindre souci faut pas que t’hésites à m’appeler surtout, je suis jamais très loin. » Littéralement pour le coup, le bonhomme n'a que quelques pas à faire pour atteindre le bar et il n'hésite pas à sacrifier ses propres pauses pour s'assurer d'être pleinement disponible en cas d'urgence. Il ne se pardonnerait pas d'être sorti fumer à un moment où Catherine aurait besoin d'aide, et tout ça a au moins le mérite de lui faire réduire sa consommation de cigarettes. « Tu cries juste Carl et je rapplique comme une fusée. » qu'il ajoute dans un grand sourire, véritablement prêt à déferler dans le café à la moindre sollicitation de sa part. Elle peut même claquer des doigts ou le siffler comme un chien, il ne désertera pas moins vite son poste. « Allez, zou ! File de l’autre côté avant que quelqu’un te voit. » Il n'y met pas vraiment de la bonne volonté Carl, c'est même d'un pas trainant que le bonhomme contourne le bar mais il a plutôt intérêt à filer droit par ici, en faisant notamment ce pour quoi il est payé et en évitant de s'attribuer des tâches qui ne sont pas les siennes.
Il a bien saisi que Catherine n'avait pas besoin qu'on la remplace mais il continue quand même de lui tourner autour, comme s'il pouvait à tout instant repasser derrière le bar pour prendre la relève. Carl ne retourne pas totalement à son poste et la présence d’un couple examinant la carte de l’établissement à l'extérieur n'y change rien. Le garçon devrait être prêt à accueillir ces potentiels clients mais il n'arrive pas à décrocher son regard de Catherine, qui ne prend pourtant pas beaucoup de risques debout derrière ce bar. « Et toi, comment tu vas ? » C'est avec étonnement que Carl l'observe à présent alors qu'un court silence s'immisce entre eux, le temps qu'il comprenne que les choses peuvent aller dans les deux sens et qu'il peut être aussi question de lui, parfois. « Oh, moi.. ? » il questionne, peu habitué à ce qu'on s'intéresse sincèrement à comment il peut aller. Et ce n'est pas grave dans le fond, il veut bien croire que ça n'a rien de palpitant et que les gens ont généralement d'autres chats à fouetter que de s'attarder sur sa misérable petite vie. Mais puisqu'on lui demande, Carl n'est pas mécontent de pouvoir répondre. « Ça va. Une gentille cliente m’a laissé un pourboire ce matin, je vais pouvoir m’acheter des bonbons après le boulot alors je suis content. » Il n’est pas peu fier de le dire mais on ne peut véritablement saisir l’importance que ces bonbons ont pour lui qu’en prenant connaissance de son enfance, durant laquelle Carl n'avait pas droit à la moindre sucrerie car son beau-père, non content d'être une brute, était aussi un dentiste doublé d'un tyran. Aujourd'hui le garçon peut s'acheter tous les bonbons qu'il souhaite et ne compte sûrement pas sur ses maigres pourboires pour ça, il ne crie simplement pas sur tous les toits qu'il a pas mal d'argent de côté depuis sa participation contestée à un programme télévisé car ce n'est pas le genre de choses que Catherine doit apprendre le concernant, le plus tard sera même le mieux pour ça. Le bonhomme s'agite toujours autour du bar et finit par poser un regard scrutateur sur sa collègue. « Ça me surprend toujours que tu sois si grande. Les gens sont tous immenses dans ton pays ? » Il n'a jamais mis les pieds aux Pays-Bas alors il peut très bien supposer de travers, Carl. Et il n'est certes pas bien grand mais ce n'est quand même pas fréquent que des femmes le dépassent de presque une tête, au point de le faire se sentir minuscule. « Et tu te plais ici ? » il reprend avec une curiosité sincère, car le moment lui semble bien choisi pour faire le bilan de ces premiers mois passés en terre australienne. Le couple dehors semble quant à lui de plus en plus proche d'entrer mais Carl ne risque pas de le savoir, en se tenant ainsi dos à la porte. « À Brisbane je veux dire, même si j’espère que t’aimes aussi travailler avec nous. » Il serait pour tout dire profondément peiné du contraire car il tente de rendre son environnement de travail le plus agréable possible à sa petite échelle – avec plus ou moins de réussite et une bonne dose de lourdeur, mais ses bonnes intentions sont là malgré tout. « Ça doit te changer de Haarlem, non ? » Une ville dont il prononce sûrement très mal le nom, même si ça n'est pas le souci ici. Catherine ne lui a jamais dit qu'elle en était originaire, cette information-là Carl ne l'a pas obtenue d'une façon très glorieuse et il ne pourrait pas se trahir plus bêtement qu'à cet instant. « J'ai regardé des photos sur internet d'ailleurs, ça a l'air incroyable. » Ne réalisant pas sa gaffe le garçon poursuit sur sa lancée, en se remémorant les recherches entreprises après un petit tour sur la page instagram de sa collègue. Que Catherine ne lui a là encore jamais communiqué, mais c’est un détail quand on fouille en permanence la vie des autres.
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| | | | (#)Ven 8 Juil 2022 - 22:42 | |
| Comment pouvait-elle croire qu’elle se reposerait quand le bébé serait né ? En ayant jamais été mère, évidemment. Ou en ayant jamais vraiment côtoyé de jeune maman, si ce n’est la sienne – et alors à ce moment-là, elle était évidemment incapable de réaliser à quel point la maternité peut être épuisante… bien plus que la grossesse. De son entourage, Catherine était la première à tomber enceinte. Pas une victoire, à ses yeux… mais maintenant qu’elle avait dépassé le délai légal pour avorter à force d’indécision, elle aurait la « médaille » quoi qu’il arrive. La hollandaise l’avait caché à toutes ses amies et à sa famille, en fuyant à Brisbane à la recherche du géniteur. Plus le temps passait, et moins elle savait comment elle pourrait un jour leur avouer la vérité. De ce fait, la jeune femme se sentait de plus en plus coincée à Brisbane, et ce n’était plus que pour une question d’argent. Elle ne se voyait pas rentrer au pays avec un bébé sous le bras et annoncer à ses parents qu’ils étaient grands-parents, surpriiise. Parfois, elle se mettait à pleurer dans l’intimité de sa chambre, en ayant l’impression qu’elle ne les reverrait peut-être jamais – ce qui était idiot. Son père et sa mère avaient tellement rêvés d’être parents, sans doute seraient-ils ravis d’être grands-parents. Mais la blonde n’en était pas sûre. Elle avait peur, elle se sentait seule.
Carl était une présente rassurante pour elle, au bar. Au même titre que Maxwell, Eden et Nicole. Ils n’étaient pourtant pas très proches, mais la jolie hollandaise avait l’impression de pouvoir compter sur lui en cas de problème. Ce qui n’était, fort heureusement, jamais arrivé. Elle ne lui avait pas non plus avoué que sa présence et ses attentions constantes depuis l’annonce de sa grossesse lui faisaient le plus grand bien. Et heureusement aussi, peut-être… après tout, elle ne connaissait pas encore totalement le bonhomme. C’est peut-être pourquoi elle se contentait de le penser en secret. Elle sourit quand il lui rappela qu’il n’était jamais très loin. « Promis » confirma-t-elle, en levant les yeux au ciel d’un air amusé. Elle ne se voyait pas crier son prénom dans le bar, mais était sûre qu’il remarquerait même un signe discret de sa part en cas de besoin. Il faut dire qu’il était particulièrement attentif, avec elle… en oubliant parfois même son propre travail, ce que la blonde avait bien entendu remarqué, observatrice. La barmaid n’hésita pas à chasser son collègue pour reprendre sa place derrière le bar, n’ayant pas envie qu’il se fasse punir non plus alors qu’il cherchait juste à être gentil avec elle. Carl contourna le bar, mais resta dans les parages immédiats. Elle en profita donc pour lui demander comment il allait, lui – ce qui semblait la question la plus élémentaire à la jeune femme… et pourtant ! Un léger silence suivi, elle lut la surprise sur son visage et sentit immédiatement sa gorge se serrer. Les hormones la travaillaient, Kitty avait parfois envie de pleurer sans aucune raison vraiment valable et ce fut le cas lorsqu’elle constata qu’il n’avait pas l’air habitué à la question la plus basique du monde. Elle se détourna et fit semblant d’essuyer un verre, tandis qu’il semblait réfléchir à son propre état. Carl finit par répondre qu’une cliente lui avait laissé un pourboire, et qu’il irait s’acheter des bonbons. Catherine ne cacha pas sa surprise, à son tour. « Oh, c’est… c’est chouette ! Tu vas prendre quels bonbons, dis-moi ? » fit-elle, en souriant. Son ton avait légèrement changé, Catherine eut l’impression qu’elle s’adressait à un enfant tant la remarque de Carl l’avait transformé en tout petit gamin. C’était presque attendrissant, en vérité. Sur le coup, elle ne trouva pas sa réplique étrange – ce que d’autres auraient peut-être fait, à sa place.
« Ça me surprend toujours que tu sois si grande. Les gens sont tous immenses dans ton pays ? » demanda tout à coup le serveur, ce qui fit rire sa collègue sans retenue. « En fait, oui ! Nous, les néerlandais, sommes le peuple le plus grand sur Terre, selon les études récentes » répondit-elle avec son accent à couper au couteau, bizarrement heureuse de pouvoir parler de son pays et de ses habitants en ces termes. Qu’est-ce que ça pouvait bien changer ? Rien du tout, mais ils détenaient en quelques sortes… un record. Fierté nationale oblige, la blonde sourit à Carl, qui était de fait plus petit qu’elle – comme beaucoup d’autres australiens. Le brun lui demanda ensuite si elle se plaisait, ici. Elle allait répondre, pensant qu’il parlait du café… mais il enchaîna, en précisant qu’il voulait parler de Brisbane, qui devait la changer de Haarlem – dont il avait regardé des photos sur internet, précisant que la ville avait l’air incroyable. La jeune femme commença à répondre, sans réfléchir. « C’est vrai que c’est différent, déjà c’est beaucoup plus grand puis il n’y a clairement pas le même charme qu’à Haarlem, et… », elle se stoppa net en réalisant qu’elle n’avait jamais dit à personne ici – pas même à Wendy, avec qui elle s’entendait plutôt bien – qu’elle provenait de cette petite ville aux rues pavées. Elle parlait d’Amsterdam aux gens, où elle vivait avant de quitter les Pays-Bas. Mais jamais elle n’avait fait mention de sa ville de naissance. Elle fronça les sourcils, et releva les yeux pour croiser le regard de Carl. « Mais… attends, comment est-ce que tu sais pour Haarlem ? Je n’en ai jamais parlé à personne, à Brisbane » demanda-t-elle, suspicieuse. Elle ne songea pas immédiatement que c’était inscrit sur son profil Instagram, tout simplement parce qu’elle ne l’avait pas non plus partagé avec Carl. Ou du moins, elle ne l’avait pas fait volontairement – c’est pourquoi elle n’y pensa pas. Il s’agissait de son second profil, qu’elle n’avait pas partagé avec ses amis et sa famille aux Pays-Bas mais uniquement avec quelques personnes ici en Australie, puisqu’y figuraient des photos d’elle enceinte. Elle avait toutefois fait l’erreur de le laisser public, ne se doutant pas qu’on pouvait tomber dessus simplement en faisant quelques recherches – ce qu’avait fait Carl, évidemment. Comme elle alimentait toujours son autre compte, en parallèle… la blonde était persuadée que jamais ses amis et sa famille ne trouveraient celui-là, puisqu’ils n’avaient aucune raison de chercher. Sur le coup, elle pensa que son collègue avait peut-être fouillé son sac et regardé sa carte d’identité. La blonde croisa les bras sur sa poitrine dans un geste qui se voulait protecteur envers elle-même, et ajouta finalement : « Il y a un couple dehors qui attend qu’on prenne sa commande ». Elle était un peu plus froide que ce qu’elle aurait voulu, mais le fait que Carl ait pu fouiller ses affaires la perturbait plus que ce qu’elle ne voulait l’admettre.
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| | | | (#)Mer 20 Juil 2022 - 20:15 | |
| ☾ say the word and there is light Meet me at the corner I'll be waiting for you. I can take the weight off of your shoulder. I don't care what hour if it's rain or shower. Whatever you ask of me you don't have to worry. gif by (c) harley Catherine promet de l’appeler au moindre problème et le bonhomme sourit grandement en retour, heureux d’entendre que le rôle qu’il convoite sera peut-être à sa portée pour une fois. Car c’est quand même rarement lui que les gens sollicitent lorsqu’ils ont besoin de quelqu’un alors que Carl apporterait son aide partout autour de lui s’il le pouvait, tant qu’il peut espérer trouver une utilité dans ce monde et grappiller un peu d’attention en prime. Quand son entourage a besoin d’argent ils savent où le trouver mais pour le reste Carl a l’impression d’être le dernier gars susceptible de leur apporter des solutions, comme si on lui demandait indirectement de régler ses problèmes avant de vouloir résoudre ceux des autres. Et comment leur donner tort, quand ce besoin excessif d’assister sa collègue et cette implication dans sa grossesse semblent nettement indiquer un vide à combler quelque part. Carl se sent investi d’une mission auprès de Catherine, une mission qu’il s’est lui-même confié et qu’il prend forcément très à cœur. Il y a deux ans c’est lui qui débarquait dans ce pays sans tellement de repères, lui qui devait trouver ses marques et s’adapter. C’est aussi parce qu’il sait combien bâtir une nouvelle vie loin de chez soi peut être difficile que le garçon se veut aussi protecteur, et s’inquiète facilement d’un rien. Carl revoit ses débuts compliqués sur le sol australien car au départ, il faut bien le dire, il ne pouvait compter que sur lui-même pour assimiler ces changements dans son quotidien et la séparation brutale avec sa famille. S’il avait été un peu plus entouré à son arrivée il n’aurait peut-être pas fini dans ce maudit jeu après tout, à se donner en spectacle pour tenter d’exister aux yeux de son père comme le fils désespéré qu’il était et sera toujours. Il ne voudrait pas que Catherine se sente seule et prenne comme lui de mauvaises décisions, et il est d’autant plus conforté dans son élan de protection lorsqu’elle s’intéresse à comment il va. On ne lui pose habituellement pas la question et il ne s’est même jamais dit que sa vie méritait d’être étalée sur son lieu de travail, en dehors de ses précieuses discussions avec Lily. Alors pour une fois qu’il peut partager avec quelqu’un la joie de récolter des pourboires Carl ne se retient pas, allant même jusqu’à préciser l’usage qu’il compte faire de ces quelques pièces. « Oh, c’est… c’est chouette ! Tu vas prendre quels bonbons, dis-moi ? » D’autres auraient rapidement rétorqué qu’il n’a plus l’âge pour ces choses-là mais pas Catherine, et le temps d’un instant Carl se sentirait presque normal d’avoir gardé cet esprit enfantin car ça n’a pas l’air de poser problème, au moins, avec elle. « Des petites bouteilles de cola acidulées je pense ! Ou alors des minties, j'ai pas encore choisi. » Son sourire en dit long sur la hâte qui l’anime à l’idée de s’offrir quelques sucreries car des petits plaisirs le garçon ne s’en accorde pas beaucoup. Tant pis pour ses dents, Carl rattrape le temps perdu maintenant qu'il peut fuir les dentistes comme la peste et que le pire d'entre eux ne peut plus contrôler ce qu'il ingurgite. On l’a longtemps privé de ces saveurs que la plupart des enfants ont bien connu alors de simples bonbons peuvent parfois lui offrir le plus grand des réconforts, même si c’est avec quinze ans de retard.
Sa curiosité ne s’est quant à elle jamais perdue dans le tourbillon des années et le pousse aujourd’hui encore à questionner Catherine sur son pays d’origine dont il n’est pas censé connaitre autre chose que le nom – et censé, seulement. Le garçon menace d'ailleurs déjà de s’égarer en s’attardant sur la taille de sa collègue, sans penser qu’elle lui donnera raison sur la grandeur réputée de ses compatriotes car en temps normal Carl n'a pas le moindre flair. « En fait, oui ! Nous, les néerlandais, sommes le peuple le plus grand sur Terre, selon les études récentes » Ses mains sont vides à ce moment-là et heureusement, car il aurait été capable d’en faire tomber son plateau tant cette information lui parait énorme. « Le plus grand sur TERRE ? » Si des études l’ont prouvé alors il n’est pas permis d’en douter, n’est-ce pas ? Ce qui signifie qu’il peut officiellement se vanter de connaitre l’une des habitantes du pays des géants – ainsi renommé dans sa tête. « C'est trop dingue ! L'homme le plus grand du monde il vient de chez vous aussi ? » Ça, pour le coup, ce serait encore plus dingue et autrefois Carl aurait su répondre à cette question, lui qui a connu un temps une véritable fascination pour les livres des records. Chaque année le garçon partait en quête du dernier Guinness et puis un jour, à l’image de toutes les autres, la tradition s’est perdue et sa lubie avec. « C’est vrai que c’est différent, déjà c’est beaucoup plus grand puis il n’y a clairement pas le même charme qu’à Haarlem, et… » Oh. Cette pause que Catherine marque tout d’un coup ne sent pas très bon pour lui. Carl ne réalise pas tout de suite qu’il en a trop dit, il pense même bêtement que sa collègue a senti le bébé bouger pour s’interrompre de cette façon. « Et ? » Et tu t’es lamentablement trahi Carl, bravo à toi. Le regard de Catherine ne contient plus grand-chose de rassurant et le bonhomme se crispe en comprenant enfin sa bêtise, et cette information divulguée qu’il n’aurait jamais dû avoir en sa possession. « Mais… attends, comment est-ce que tu sais pour Haarlem ? Je n’en ai jamais parlé à personne, à Brisbane » Ah oui, comment, ça c’est une bonne question. « Oh euh.. bah en fait.. » il balbutie en s’agitant devant le bar, portant un regard affolé tout autour de lui comme s’il pouvait encore se sauver. « J'ai peut-être un peu regardé sur ta page instagram, mais pour ma défense c'était vraiment pas difficile de la trouver ! » Une excuse qui ne devrait pas grandement plaider sa cause car épier les autres sur les réseaux porte un nom que Carl connait bien, depuis le temps. C’est évidemment facile pour lui, ces petites pratiques sont devenues une habitude avec le temps et elles l’ont même rendu tristement célèbre dans ce pays. « Est-ce.. j'ai eu tort de te chercher ? Je l'ai pas fait avec de mauvaises pensées tu sais, c'est juste que je suis curieux quand quelqu'un de nouveau arrive dans l'équipe. » Et là-dessus au moins Carl est honnête, il suffit qu’une nouvelle personne apparaisse dans sa vie pour lui donner envie de fouiller. Stalker ses collègues est bien plus répandu que les gens ne voudraient l’admettre, tous ne le font simplement pas avec le même automatisme et la plupart savent aussi s’arrêter, contrairement à lui. « Il y a un couple dehors qui attend qu’on prenne sa commande » C’est apparemment le signal qui manquait pour le faire réagir, Carl jette alors un regard derrière lui et se rappelle qu’il n’est quand même pas payé à ne rien faire. « Oui hum.. attends-moi une seconde d'accord ? » Sur ces mots le garçon lui offre un regard désolé et s’éclipse en direction de la porte pour accueillir le couple, qui se trouve encore en pleine réflexion à son arrivée. Pas de commande donc pour le moment, Carl les laisse réfléchir et retourne aussitôt auprès de Catherine dont la froideur l'inquiète à présent beaucoup. « Ils ont pas encore décidé ce qu'ils voulaient. » Et ça l’arrange évidemment bien de ne pas devoir quitter cet échange sur ce tournant critique, l’atmosphère s’étant considérablement alourdie autour du bar. « Kitty je.. je suis désolé, j'en ai parlé à personne si jamais tu veux savoir. » Il tente de capter son regard pour lui faire sentir qu’il ne ment pas, aussi bien sur le fait d’être désolé que sur le fait de n’avoir rien fait fuiter. « Même pas à Wendy, et j'ai pas non plus partagé ta page avec les autres. » C’est sa trouvaille après tout et personne n’a exprimé devant lui l’envie d’en apprendre davantage sur Catherine car ça, il semblerait que ce soit surtout sa grande préoccupation. « Ça change rien entre nous, hein, pas vrai ? » il ose finalement demander car le voilà soucieux de perdre les points qu'il s'était efforcé de gagner avec elle, en revenant à la case départ et en disant adieu au peu de confiance que Catherine avait jusque là fondé en lui.
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