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 the secrets we keep ∞ lexidy

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Message(#)the secrets we keep ∞ lexidy EmptySam 11 Juin 2022 - 6:56



the secrets we keep
(are the ones slowly killing us)

Vendredi 10 Juin 2022.

S'il y a deux choses incombant à mon métier qui me sortent par les yeux, ce sont bien la paperasse administrative et les planques. La première, parce que je déteste perdre mon temps à remplir des pages et des pages de rapport qui seront à peine survolés par la hiérarchie. Quant aux secondes, disons que passer des heures le fessier dans une bagnole immobile, les sens aux aguets, est loin de m'enchanter. Même si je reste consciente que parfois, ces fastidieuses surveillances peuvent finir par payer et faire avancer une affaire en cours, l'attente et l'inactivité ne sont pas mon fort du tout. J'ai donc toutes les raisons du monde de faire la gueule en cet instant précis, après deux heures - seulement - à planquer au cœur des bas-fonds de Brisbane. Installées dans une berline noire banalisée appartenant à nos forces et passe-partout au possible, ma partenaire et moi attendons de voir si notre cible sort de son trou, ou si on doit se préparer à un fiasco et rentrer bredouilles. D'ordinaire, quand on s'adonne à une telle tâche, Cass arrive toujours à me faire oublier le temps qui s'égrène lentement et à m'insuffler un peu de sa patience naturelle pour que mon humeur s'améliore.

Mais pas ce matin.

Ce matin, je suis à côté de mes pompes. Je suis si épuisée qu'au lieu de m'apparaître comme une torture, je vois en cette fameuse planque une pure bénédiction. En tout état de cause, je ne pense pas que j'aurais été en mesure de gérer une journée d'enquête normale. J'aurais pu passer à côté d'un élément primordial ou d'une piste importante. Parce que la réalité, c'est que je n'ai pas fermé l'œil de la nuit, trop perturbée, trop occupée à essayer de savoir qui, pourquoi, comment, et à repousser les pires scénarios que mon cerveau a fomenté sans mon accord préalable. Des scénarios se finissant dans le sang, la douleur et la mort. Oui, à ce point-là. Et maintenant, à la lueur du jour, une unique question demeure : dois-je faire machine arrière avant qu'il ne soit trop tard ? Dois-je abandonner sous prétexte qu'on me met des bâtons dans les roues ? Est-ce celle que je veux être ? Une lâche ?

J'attrape le thermos entre nos deux sièges et bois une franche rasade. J'essaie de donner le change mais Cass n'est pas dupe. Elle fait partie des rares personnes de mon entourage capables de lire entre les lignes, capables de voir au-delà du masque d'impassibilité que j'affiche avec détermination. La poker face, j'en use et j'en abuse : c'est mon arme principale. Jusqu'à une certaine limite, qui n'est autre que la poignée de proches me connaissant le mieux, et dont l'inspectrice Lowell ici présente fait désormais partie. « Ça te gêne si j'essaie de dormir un peu ? » Je capitule finalement, les paupières déjà à moitié closes en dépit du bon litre de café ingurgité. « J'ai pas super bien dormi, » je tente en guise de justification. L'euphémisme de l'année qui mériterait un award. Je repense à ce que Benson m'a balancé de son ton le plus railleur en débarquant dans l'open-space, en début de service, alors que j'étais déjà en débriefing avec Cass : « Ouuuh, t'as une sale gueule, Monroe. T'as dû bien t'éclater avec celle de cette nuit, hein ? » « La ferme, » a été ma seule réponse. J'ai tellement manqué de mordant sur ce coup-là qu'il n'a pas insisté, comme s'il avait senti que c'était pas le moment.

Cent vint minutes plus tard, en tête-à-tête avec Cass et dans d'autres circonstances, j'aurais cherché à démentir la présomption de notre collègue - l'air de rien. Surtout que ça ne m'est, en fait, pas arrivé ne serait-ce qu'une fois. Je suis assez grande et responsable pour ne pas laisser mes quelques aventures interférer avec mon travail. Si je passe une nuit blanche à vénérer le corps d'une femme à l'extrême, c'est parce que je ne bosse pas le lendemain, point. C'est une règle à laquelle je ne déroge pas. Donc en effet, si la situation avait été différente, j'aurais mis un point d'honneur à réfuter cette théorie fumeuse. Là, pourtant, je garde le silence. Je préfère que Cass s'imagine ça plutôt qu'elle apprenne la vérité.

Elle ne doit jamais apprendre la vérité.


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Message(#)the secrets we keep ∞ lexidy EmptyLun 13 Juin 2022 - 6:48



10 juin 2022.

Les séries télévisées vous mentent : mener l'enquête n'a rien de glamour. Pas de lunettes de soleil sur les scènes de crime, mais une affreuse combinaison blanche, personne ne se risque à une course-poursuite en talon aiguilles (vraiment, à part se fouler une cheville, quel intérêt ?) et une fois un suspect identifié il ne se présente pas de son propre chef au commissariat et il est bien plus difficile qu'il n'y paraît de le retrouver (régulièrement le suspect n'habite plus à l'adresse indiquée lors de sa dernière interpellation). Le plus frustrant, peut-être, est de regarder ces policiers fictionnels résoudre chaque affaire en moins de 50 min. Cass aimerait parfois pouvoir traiter ses affaires en 50 min, elle serait plus souvent rentrée à l'heure le soir pour passer du temps avec ses enfants. Malheureusement, la "vraie vie" et la fiction sont deux choses différentes. La réalité s'accompagne de désillusions, de paperasse à gogo (le directeur doit avoir un problème avec les arbres pour leur demander d'écrire autant!) et de longues heures de recherche, que ce soit de l'analyse ou de la planque. Parmi les qualités mises en avance pour être un bon policier, la patience est rarement citée. Pourtant, quand il faut rester cachés dans un véhicule banalisé ou perché sur un toit avec un appareil photo et un grand zoom, ne pas perdre patience était la première victoire.

Parmi les activités favorites de Cassidy, la planque arrive deuxième... en partant de la fin, juste après les gardes d'hôpital (qu'elle ne fait heureusement plus depuis qu'elle est inspectrice). En fonction des affaires, les planques pouvaient durer des heures, des jours mêmes, sans résultats. De plus, afin de rester concentré sur ce qu'il se passe à l'extérieur, il est bien sûr impossible d'essayer de se divertir - la seule chose qui peut améliorer une longue planque était une compagnie agréable. Et la compagnie de sa partenaire était toujours appréciée par Cass. Certes, Lex est régulièrement d'humeur désastreuse pendant les planques, mais Cass arrivait toujours à lui arracher un sourire ou deux et à améliorer, ne serait qu'un peu, son état d'esprit.

Et en parlant d'humeur désastreuse... Ce matin, Lex avait l'air particulièrement fatiguée, comme si elle n'avait pas dormi de la nuit. Priorisant le briefing pour la mission du jour, Cass note d'essayer de savoir ce qui ne va pas lorsqu'elle seraient seules ensemble.
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nothing haunts us like the things we don't say
Sauf si, sauf si Benson avait raison et que le manque de sommeil n'était dû qu'à une nuit agitée auprès d'une énième partenaire. Cass doit-elle se ridiculiser à s'inquiéter pour une partenaire qui a juste voulu profiter d'un coup d'un soir ? Pourquoi était-elle si agacée alors qu'elle a même fait partie de ces filles ? Une remarque à la con, d'un collègue à la con. Alexa n'est pas du genre à laisser sa vie personnelle déborder sur le boulot, plutôt l'inverse. Tout le monde a des jours avec et des jours sans, mais elle connaît suffisamment Lex et ce n'est pas le genre à laisser ses aventures interférer avec le boulot.  « Ça te gêne si j'essaie de dormir un peu ? » Le regard fatiguée de sa partenaire, l'idée même qu'elle propose de dormir pendant une mission... Cela ne lui ressemble pas. Elle n'oserait pas mettre en danger une enquête si elle n'avait pas atteint ses limites. Et le fait qu'elle ne s'explique pas trouble Cassidy. « J'ai pas super bien dormi, » Non, sans blague ? Un zombie a plus d'allure qu'Alexa aujourd'hui, alors qu'elle a presque terminé tout le café du thermos qui devait leur permettre de tenir la matinée. « Fais-toi plaisir, je pense qu'on en a pour un moment » Elle se saisit à son tour du thermos de café et en boit une longue gorgée. Si elle est la seule à rester éveillée, elle en aura besoin.

Les débuts entre les deux partenaires avaient été un peu tendus : leurs méthodes trop contradictoires leur avaient causés plusieurs conflits, Lex accusant Cass d'être trop procédurière et Cass attaquant le manque de respect des règles de sa partenaire. Mais au fil du temps, elles avaient appris que leurs différences les rendaient complémentaires et meilleures sur le terrain et elles s'étaient liées d'amitié, se confiant progressivement l'une à l'autre. Du moins, avant. Depuis quelque temps, Cassidy a l'impression que sa partenaire lui cache quelque chose. Et depuis son voyage, ses doutes se sont amplifiés. « Tu sais que tu peux compter sur moi, n'est-ce pas ? » Ne pas la brusquer, ne pas la braquer. S'il y a une chance que Cassidy sait sur sa partenaire, c'est que la forcer ne fonctionnera pas et qu'elle ne lui parlera seulement si elle le souhaite. Cass l'avait appris des quatre années passées à travailler ensemble.

Mais elle ne peut pas s'empêcher de lancer : « Et tu me raconteras Marseille à ton réveil, je n'ai jamais été dans le Sud de la France, il paraît que c'est vraiment joli ! » Le ton se veut léger, curieux, comme si le choix de sujet était totalement innocent. Après tout, qui ne raconte pas ses vacances à son retour à ses collègues ? Mais alors que les mots quittent sa bouche, ce n'est pas aux criques et à l'accent chantant, aux expressions de la région ou à la bouillabaisse que la blonde pense.
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Message(#)the secrets we keep ∞ lexidy EmptyDim 19 Juin 2022 - 3:59

Je me dis que je dois être vraiment épuisée pour en arriver là. Pour en arriver à vouloir dormir pendant une planque, et laisser Cass être l'unique responsable de surveiller notre environnement, de s'assurer que notre cible ne nous échappe pas. Ce n'est pas correct vis-à-vis d'elle et j'en ai parfaitement conscience. Je suis une partenaire merdique, aujourd'hui. La pire de toutes. J'aurais dû appeler le commissariat ce matin et poser un jour de congé maladie au lieu de prendre mon service comme si de rien n'était. J'ai manqué de discernement, et je le regrette. Mais il est trop tard. Maintenant, face au confort du siège passager dans lequel je me trouve, face à l'interminable attente et notre tout aussi insupportable immobilité, je sens mes paupières se fermer sans pouvoir les en empêcher. J'ai eu beau boire un nombre indécent de mugs remplis de café depuis l'aube, ça n'aura servi à rien. Absolument rien. C'est dire combien le poids de cette nuit blanche me pèse. Je soupçonne que ce ne soit pas seulement le manque de sommeil. Je crois que ce qui m'a achevée, c'est surtout d'avoir retourné la situation dans tous les sens possibles, d'avoir ressassé des heures durant, à la recherche d'une solution qui n'existe pas. Parce qu'au bout du compte, je n'ai que deux choix qui ne pourraient être plus éloignés : me protéger, ce qui requiert que j'abandonne face à la menace, que je sois faible et lâche, ou aller jusqu'au bout dans ma découverte de la vérité, en sachant que je pourrais y laisser ma vie. Littéralement. Ils ont été clairs, limpides dans leur message. La grande question, c'est de savoir si je vais le suivre ou l'ignorer. Difficile de prendre une décision quand votre tête et votre instinct ne sont pas d'accord, quand votre raison vous souffle l'opposé de ce que vous dicte votre coeur. À la fin, je suis trop exténuée pour m'engager sur un chemin plutôt que l'autre.

Alors oui, exceptionnellement, je m'incline et accepte d'être une horrible coéquipière en demandant à Cass si je peux m'accorder une sieste. « Fais-toi plaisir, je pense qu'on en a pour un moment. » Elle se saisit du thermos, buvant une gorgée à son tour, et je pousse un soupir en songeant qu'il est déjà presque vide. « Désolée, Cass. » Pas besoin de préciser la raison - les raisons, à ce stade. Désolée de pas être à la hauteur ce matin. Désolée de m'être accaparée, inutilement en plus, ce qui devait être notre café. Et surtout, même si t'en as aucune idée, et même si ce n'est que par omission : désolée de te mentir. « Et merci. » Merci d'accepter. De pas être vache avec moi. Je remue un peu les épaules pour me caler, trouver la meilleure position possible, et enfin, m'autoriser à ne plus lutter contre l'envie de dormir. L'intérieur de la voiture, la rue et les maisons au-delà du pare-brise, ma collègue, tout disparait derrière un voile que j'aurais voulu plus sombre. Je cale mon bras sur mon visage afin de pallier ce problème. L'obscurité s'épaissit. Parfait. J'ai toujours eu du mal à pioncer en pleine journée. Les siestes, c'est pas mon truc. Là, étrangement, je n'ai aucun doute sur le fait que d'ici une petite poignée de secondes, le monde pourrait s'écrouler autour de moi : je n'en saurais rien. « Tu sais que tu peux compter sur moi, n'est-ce pas ? » Je déplace mon coude, découvrant à nouveau mon visage que je tourne vers Cass, les yeux bien ouverts. Je me force à lui adresser un sourire rassurant. « Je sais. » Je plisse le nez, esquissant une grimace gênée. « J'ai juste mal géré, hier. Ça ne se reproduira pas. » Je viens de donner raison à ce connard de Benson, à demi-mots. Et putain ce que ça fait mal. Mais toujours moins que lui révéler la vérité.

Je me replace, pensant que cette fois, ce sera la bonne. C'est sans compter la belle blonde qui n'en a manifestement pas terminé avec moi. « Et tu me raconteras Marseille à ton réveil, je n'ai jamais été dans le Sud de la France, il paraît que c'est vraiment joli ! » Marseille ? Sérieusement ? Pourquoi ramène-t-elle ce sujet sur le tapis maintenant ? Son ton se veut léger, innocent, sauf que j'ai appris à la connaître, à lire entre les lignes. Et puis, ça fera bientôt trois mois que je suis partie en France. Quand elle m'a demandé comment ça s'était passé, j'ai été évasive, certes. Rien qui ne sorte de l'ordinaire pour quelqu'un qui me connaît. Si ça ne lui avait pas suffi, si elle avait vraiment voulu connaître les détails de ce séjour loin de Brisbane, elle me les aurait demandés bien plus tôt, non ? N'est-ce pas sa propre technique visant à me faire comprendre qu'elle a senti l'embrouille à propos de ma soi-disant fatigue, autant qu'elle l'a sentie à propos de mon voyage en France ? Je sais pas. Peut-être que je m'en fais pour rien. Ça sonne… étrange, et ça suffit à me donner le coup de fouet nécessaire pour rester éveillée. En une seule phrase, ma partenaire a fait fuir Morphée. Je me redresse, les sourcils froncés. Mes yeux trouvent les siens. La fuir du regard ne serait pas la meilleure des approches : elle saurait alors que je lui cache quelque chose. J'use de ma poker face habituelle en espérant qu'elle ne voie pas au travers. « Qu'est-ce qu'il y a, Cass ? » D'abord, elle me rappelle que je peux compter sur elle alors que je suis sensée avoir mal dormi simplement à cause d'une aventure d'un soir, et ensuite, elle dépoussière le dossier Marseille, supposé clos depuis des semaines. Il y a baleine sous gravillon, et je déteste ça. Si elle croit - à juste titre - que je lui cache un élément important, autant qu'elle y aille franco, qu'elle me le dise ouvertement.

Que je puisse lui mentir un peu plus encore, et classer l'affaire pour de bon.
Quel bordel.


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Message(#)the secrets we keep ∞ lexidy EmptyMar 21 Juin 2022 - 15:51

« Désolée, Cass. Et merci. » Cass sait. Elle sait qu'il y a autre chose que la fatigue, autre chose qu'une mauvaise nuit - quelque chose qu'elle ne lui dit pas et ne pas savoir ronge Cassidy de l'intérieur. Elle sait qu'il y a plus derrière ces excuses que son incapacité à rester éveillée ce matin. Son esprit divague alors qu'elle essaie de trouver une raison de ce qui peut troubler sa partenaire mais elle a beau repasser leurs conversations des dernières semaines, elle ne trouve pas. S'il existe un souci dans la vie de Lex, elle ne l'a pas mentionné. Dans ce genre de moment, elle repense aux débuts de leur partenariat, quand elles ne se connaissaient pas et que la brune ne lui accordait aucune confiance. Elles étaient collègues, et jamais Lex n'avait manqué à son devoir de flic mais elle laissait aussi sa partenaire parler sans lui offrir en retour. Lex était explosive, abrasive - mais elles avaient dépassé cette époque, elles avaient dépassé le stade des faux prétextes et des excuses. Elle pose sa main sur le bras de sa partenaire.  Au fil et à mesure de leur partenariat, elle avait commencé à être plus tactile avec Alexa, souvent sans vraiment s'en rendre compte. Juste une certaine proximité physique fugace, une présence. Je suis là pour toi.« Vraiment ? Pas avec moi, Lex, me remercie pas. » Alors que Lex se positionne pour s'endormir du mieux qu'elle peut dans la voiture, Cass hésite à la redéposer au commissariat ou à son appartement, elle serait mieux et ce n'est pas comme si la brune était utile ici. Elle peut gérer la surveillance toute seule, leur source est au mieux partiellement fiable et elle n'espère pas beaucoup de cette surveillance... L'espace d'un instant elle considère la redéposer et prendre quelqu'un d'autre pour lui tenir compagnie - elle pourrait probablement convaincre un des nouveaux avec des promesses d'enquêtes extraordinaires et de courses poursuites après de dangereux criminels, elle a été jeune aussi, et elle est tombée dans ces pièges, se laissant avoir avec la partie la plus importante de l'affaire, qui s'était avérée être une retranscription d'écoutes que personne ne voulait faire. Oui, elle pourrait redéposer Lex et prendre un autre partenaire. Mais la brune est sa partenaire et elles travaillent en binôme et elle n'a pas envie de changer ça.

« Tu sais que tu peux compter sur moi, n'est-ce pas ? » Parle-moi. Fais-moi confiance. « J'ai juste mal géré, hier. Ça ne se reproduira pas. » Mal géré, hm ? C'est comme ça que ça s'appelle quand on ne dort pas de la nuit au point de ne pas pouvoir garder les yeux ouverts pour quelques minutes ? Mal géré ? Directement elle repense à la remarque de Benson. Lex n'a jamais caché qu'elle avait des aventures d'un soir et honnêtement, entre adultes consentants, chacun fait ce qu'il lui plait. Mais ce n'est pas ça. Ce n'est pas une aventure qui a trop duré qui empêche la brune de rester éveillée. Cass ne peut le croire.

Quand on travaille dans la police, on entend toutes sortes d'excuses. Elles débutent souvent pareil « C'est pas moi » ou « J'ai rien fait », et vite, elles se diversifient. La drogue n'appartient jamais à personne, un conducteur n'a jamais dépassé la limite de vitesse ou bu plus d'un verre ou deux, jamais. Ce n'est jamais la faute de personne. D'ailleurs, tous les meurtres sont des accidents. Souvent, le suspect s'embrouille en détaillant trop et se perd en explication : le plus simple est toujours de placer peu de mots et de laisser son interlocuteur comprendre ce qu'il veut - le laisser faire les connexions et imaginer la situation. J'ai juste mal géré hier. Laisser son interlocuteur interpréter des signaux. Elle hésite à lui laisser croire qu'elle mord à l'hameçon mais se reprend, à quoi bon ? Elle n'a rien à gagner à mentir à Alexa.

Au contraire, elle ne peut s'empêcher de lancer une pique à propos de Marseille. « Et tu me raconteras Marseille à ton réveil, je n'ai jamais été dans le Sud de la France, il paraît que c'est vraiment joli ! »  C'est l'un des moments louches, l'un de ses mensonges, l'une des excuses bidons. Bien sûr, Lex la connaît et elle se rend rapidement compte que la question n'a rien de tout à fait innocent et immédiatement elle se redresse. Cass se sent rapidement coupable de l'avoir empêchée de se reposer - elle n'avait pas l'intention de lancer une conversation immédiatement. Honnêtement, elle ne sait pas vraiment ce qu'elle essaye de faire. Elle sait ce qu'elle veut mais elle ne sait pas comment faire pour qu'Alexa s'ouvre à elle. « Qu'est-ce qu'il y a, Cass ? » Une pause. Cass fixe à nouveau droit devant, concentrée sur la surveillance. Elle ne veut pas se laisser distraire par une embrouille, mais en même temps, elle refuse de laisser sa partenaire lui mentir aussi ouvertement. « Je ne sais pas Lex, dis-moi, à ton avis qu'est-ce qu'il y a ? Je pensais qu'on avait passé cette époque. » Celle où tu me prends pour une conne, où tu penses pouvoir m'avoir avec cette poker face que je t'ai vu utiliser trop de fois. « Qu'est-ce qu'il y a ?» Elle renvoie la question à sa partenaire.
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Message(#)the secrets we keep ∞ lexidy EmptyMer 29 Juin 2022 - 15:53

Sa paume vient se poser sur mon bras avec douceur alors qu'elle me demande de ne pas la remercier. Pas de ça avec moi, pas de ça entre nous, est ce qu'elle dit vraiment. J'ai besoin d'une sieste après une nuit blanche ? Aucun problème. Elle me laisse fermer les yeux, me reposer, sans aucune question ni aucun reproche. Depuis le temps, elle sait que me défiler de cette manière n'est pas dans mes habitudes et que je ne me le serais jamais permis si ça n'était pas absolument nécessaire. Alors, elle me passe cette exception, tout en me rappelant que je peux compter sur elle en cas de besoin. Ce n'est pas pour me pousser à lui parler, ou à lui donner une explication justifiant mon état de fatigue intense. Cass n'est pas comme ça. Elle ne s'invite pas dans l'intimité des autres. Elle se contente de leur souffler qu'elle est là, et que le jour où ils auront besoin d'une oreille attentive, d'un conseil avisé ou d'une aide quelconque, elle répondra présente. Je me souviens que c'est la première chose que j'ai aimé chez elle. Sa patience, sa bienveillance, notamment vis-à-vis de moi. Je connaissais déjà l'intégralité de son parcours dans la police et une myriade de détails sur sa vie personnelle, qu'elle n'avait pas encore réussi à m'arracher la moindre info à mon sujet. Pourtant, jamais elle n'a montré la moindre irritation face à cet échange à sens unique, jamais elle n'a insisté. Elle a simplement attendu que je sois prête. Prête à réaliser que je pouvais lui faire confiance. Prête à m'ouvrir, enfin.

Mais même la plus douce des âmes a ses limites, et je viens de me heurter à celles de Cass. J'ai pourtant essayé de ne pas lui mentir, en restant vague dans ma déclaration. J'ai mal géré. C'est vaste, ça veut tout dire et ne rien dire à la fois. Dans ma tête, j'espérais que Cass fasse le rapprochement avec la supposition de Benson et qu'elle la considère comme valide. On serait passées à autre chose. Dossier clos. Sauf que manifestement, ma partenaire me connait bien mieux que je ne l'imagine. Elle sent l'embrouille et me le fait comprendre en revenant sur mon voyage à Marseille. Un séjour sur lequel je suis restée assez peu loquace. Son sous-entendu est clair : elle sait que je lui cache quelque chose à propos de la France, et elle sait que je lui cache aussi quelque chose à propos de cette nuit. Non, ce n'était pas un simple voyage visant à me sortir un peu de Brisbane, de mon quotidien, et à m'aérer l'esprit. Non, je ne suis pas harassée parce que je me suis trop envoyée en l'air avec une inconnue alors que j'aurais dû me reposer. Cassidy en est convaincue, et elle n'en démordra pas. Quand elle flaire une piste, elle la suit jusqu'au bout, peu importe les obstacles se dressant sur son chemin. C'est, parmi bien d'autres raisons, ce qui fait d'elle une flic hors pair.

Si elle me reproche de ne pas être honnête à cent pour cent avec elle, je veux l'entendre me le dire. Je veux l'entendre à voix haute. Savoir ce qui l'interroge exactement, savoir où j'ai merdé, dans le but de réparer mes erreurs du mieux possible. Ainsi, je ne tourne pas autour du pot - d'autant que de manière générale, je ne sais pas comment faire. Je plonge mon regard dans le sien avant de lui demander ce qu'il y a, gardant une voix neutre, voire légèrement surprise. Cass se détourne, focalisant son attention sur le logement qu'on est sensées surveiller. Elle a raison. Je n'ai pas envie de foirer la planque. Après tout, on est au boulot, on ne devrait pas se laisser distraire. Je secoue la tête et à mon tour, observe la baraque à moitié en ruines de l'autre côté de la route, songeant que Cass et moi discuterons de ça à un moment plus approprié. Je m'apprête à refermer les yeux, histoire de les reposer une poignée de minutes à défaut de pouvoir m'endormir vraiment, quand la voix de ma coéquipière résonne de nouveau dans l'habitacle. « Je ne sais pas Lex, dis-moi, à ton avis qu'est-ce qu'il y a ? Je pensais qu'on avait passé cette époque. » Celle où je ne lui disais rien, sûrement. Celle où le professionnel était tout ce dont on parlait, pour le peu de mots auxquels elle avait droit de ma part. Celle où elle ne me connaissait pas. « Qu'est-ce qu'il y a ? » Elle me renvoie ma question en pleine face, tel un ultimatum.

Si je continue à lui mentir - quoi que par omission, je la perds. Il n'y aura pas de retour en arrière possible. Cass est compatissante et compréhensive mais elle n'est pas naïve pour autant, et j'ai vu bien des collègues se rétamer en essayant d'abuser de sa douceur. Seulement, lui dire la vérité est hors de question. Ça m'obligerait à lui parler de l'enquête que je mène sans autorisation préalable et  des innombrables lois que je brise rien qu'en fouillant dans les vieux dossiers poussiéreux des archives. Ça m'obligerait à lui raconter les terribles révélations d'un ancien flic relocalisé en France afin de sauver sa peau, et l'avertissement qu'on m'a ordonné de suivre si je tiens à sauver la mienne. Je ne sais pas jusqu'où tout ça remonte. Je risquerais de la mettre en danger. De mettre sa famille en danger. Je préfère mourir. « Écoute, Cass… » Je soupire avec force, les yeux rivés en face de moi, à travers le pare-brise. Elle doit sentir combien c'est difficile, sans savoir pourquoi. Le silence nous enveloppe quelques secondes encore, puis je prends ma décision. Je me tourne vers elle, verrouille mes iris aux siens. « J'ai peut-être volontairement retenu certaines infos me concernant ces derniers temps, mais je t'ai jamais menti, Cass, » je lui précise d'abord, au cas où elle aurait le moindre doute. Pas ouvertement. Pas de cette façon éhontée qu'elle semble me prêter. « La France, c'était pas que du tourisme. Et hier soir, j'étais seule. Mais j'avais trop de choses en tête et j'ai pas réussi à fermer l'œil. » Je voudrais aller plus loin. C'est impossible. Pour elle. Pour sa propre protection. « Je suis désolée, je peux rien te dire de plus. » J'ai bien choisi mon mot : il y a une énorme différence entre ne pas vouloir, et ne pas pouvoir. Elle saisira la nuance. Cette dernière sera-t-elle suffisante pour que Cass abandonne le sujet ?


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Message(#)the secrets we keep ∞ lexidy EmptyJeu 30 Juin 2022 - 15:59

Cassidy n’a pas toujours fait partie des services d’enquête, mais quand elle les a rejoint, elle a été associée au plus ancien du service. Son premier partenaire était donc un vieux policier bourru, du genre qu’on pense ne trouver que dans les films – acariâtre et misogyne – qui évoque l’ancien temps où on pouvait « fracasser la tête de tous les connards » avec une malsaine nostalgie et un racisme non dissimulé. Mais, contrairement aux héros des séries télévisées, il ne compensait pas son caractère ingérable par un flair infaillible. Ses succès remontaient à des années déjà, rattrapé par la bouteille et cette certitude que les règles ne s’appliquaient qu’aux autres. Il lui répétait chaque jour que la police n’aurait jamais dû accepter les femmes, trop faibles, mais quand il s’agissait de partir à la courette derrière un suspect, il l’attendait toujours à la voiture.  Il lui avait appris que les clichés sur la police ne sont pas tous faux et qu’en tant que femme elle devait se battre deux fois plus pour se faire sa place. Son départ à la retraite était une libération. Son remplaçant était un jeune premier, toujours propre sur lui, dont Thomas c’est toujours méfié (« Tu es trop proche de lui ! » - « C’est mon partenaire, Tom, je lui confie ma vie chaque jour ») – et qui était adoré par ses frères rien que pour ça. Les blagues et les plaisanteries faisaient l’objet du quotidien dans la famille, et savoir que son mari jalousait son partenaire était du bien béni pour toute sa fratrie, qui cherchait toujours de nouveaux sujets pour le taquiner. Avec ce collègue-là, tout marchait bien mieux, ils se retrouvaient dans leur rigueur et le respect des règles – il est parti pour prendre un grade à Sydney, et elle est passé de partenaire en partenaire, jusqu’à atteindre le grade d’inspectrice.

Arrivée à Brisbane, elle était devenue la partenaire d’Alexa. Et si lui avait fallu du temps pour obtenir la confiance de sa partenaire, elle chérissait chaque jour leur relation et leur complémentarité sur leurs affaires gérées ensemble. Elle n’avait pas envie de retourner à leur dynamique du départ, avec une Alexa fermée qui ne laissait rien paraître. Sa fameuse poker face. « Je ne sais pas Lex, dis-moi, à ton avis qu'est-ce qu'il y a ? Je pensais qu'on avait passé cette époque. Qu'est-ce qu'il y a ?» Cass n’a pas pour habitude de chercher la confrontation, au contraire – si elle ne laisse jamais marcher sur les pieds, elle évite les conflits si elle le peut. Elle sait quand pousser et quand battre en retrait, quand camper sur ses positions et quand insister sur un sujet, ses années d’expérience en service d’enquête lui ont beaucoup enseigné sur la psychologie humaine. Ses années aux côtés de d’Alexa lui ont aussi permis de mieux comprendre la brune, de manière générale, du moins. Si sa partenaire avait toujours sa part de secret, elle l’avait laissé entrer dans son cercle proche et la blonde ne pouvait que se réjouir chaque jour de leur complicité. Et aujourd’hui elle ne voulait pas la laisser se cacher à nouveau. « Écoute, Cass… » C’est maintenant ou jamais. Une nouvelle excuse ou la vérité. Quand sa partenaire se tourne vers elle, et malgré la tentation de garder son regard fixé droit devant (pour l’enquête, bien sûr, mais aussi, pour ne pas que Lex puisse lire trop facilement dans son regard, aussi), Cassidy se tourne en retour.  . « J'ai peut-être volontairement retenu certaines infos me concernant ces derniers temps » La vérité, donc. Elle n’avait pas tort d’imaginer anguille sous roche : c’était presque un soulagement, finalement, de se dire qu’elle n’était pas devenue parano parce que la brune ne lui avait pas envoyé de carte postale du sud de la France. L’instinct de flic c’est difficile de l’éteindre – même en dehors des missions professionnelles.

« mais je t'ai jamais menti, Cass » L’entendre est rassurant. La conversation est visiblement difficile pour Lex, qui aurait probablement préféré éviter tous ses échanges, mais elle fait l’effort. Et rien que pour ça, elle la croit. Naturellement, elle repose sa main sur le bras d’Alexa, elle veut lui assurer qu’elle le sait (c’est faux, elle en doutait une minute plus tôt) mais elle n’est pas sûre que sa partenaire aura le courage de continuer si elle l’interrompt.

« La France, c'était pas que du tourisme. Et hier soir, j'étais seule. » Elle préfère ne pas s’attarder sur le réconfort de savoir que ce connard de Benson avait tort. Dans sa gueule. (Alexa peut coucher avec qui elle veut. Cass s’en fout. Elle peut se faire la terre entière si elle le souhaite.) « Mais j'avais trop de choses en tête et j'ai pas réussi à fermer l'œil. » L’inquiétude chasse rapidement le sentiment premier de curiosité. « Je suis désolée, je peux rien te dire de plus. » Et le fait qu’Alexa préfère garder toutes ses angoisses pour elle, quitte à ne pas en dormir, et refuse d’en dire plus renforce sa suspicion. Mais dans quoi est-ce que tu t’es fourrée Lex ? Elle prend note du mot utilisé : je ne peux pas. Pouvoir. Qu’est-ce qui peut bien se passer de si secret ? Pourquoi ne pourrait-elle pas le dire ? Elle hésite à continuer le questionnement plus loin mais elle a suffisamment poussé la brune dans ses retranchements pour aujourd’hui. Elle veut aider, même si elle est consciente qu’elle n’aura pas la réponse à toutes ses interrogations aujourd’hui. Ni demain. Ou bientôt. Mais elle a tout son temps pour mériter sa confiance, elle est patiente. Elle l’a toujours été avec sa binôme. «Je te tiens compagnie ce soir ? » Elle précise « On n’a pas besoin de parler. Un entraînement, un resto, un film, dis-moi et je me rends disponible. Tu sais que je peux être une très bonne distraction. » Si tu le veux. Si tu ne veux pas rester seule avec tes pensées. Elle ouvre une porte, sans pression – elle ne se vexera pas, ne poussera pas face à un refus. Elle veut être là pour elle, même si elle n’a pas tous les tenants et les aboutissants, même si elle ne peut pas connaître la raison de ses troubles. Elle ne comprend pas ce qu’elle lui cache, elle en comprend pas pourquoi elle ne peut pas lui parler mais sa priorité est Alexa.

« Et en attendant, ferme tes yeux. Je gère. »

@Alexa Monroe
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Message(#)the secrets we keep ∞ lexidy EmptyLun 11 Juil 2022 - 13:12

Étant donné que ma décision est prise, inutile de tourner autour du pot ni de perdre la moindre seconde supplémentaire. Je révèle donc à Cass ce dont elle se doutait déjà depuis plusieurs semaines : mon séjour en France n'avait aucunement un but touristique, et la véritable raison derrière mon départ n'est pas une soudaine envie de passer des vacances loin de mon quotidien ici, à Brisbane. J'aurais dû me douter qu'elle sentirait l'embrouille. D'une, parce que j'honore rarement mes congés de moi-même : j'attends que mon boss m'ordonne d'en solder un peu histoire que les responsables RH ne viennent pas lui réclamer des comptes. De deux, parce que quand j'en pose, sous la contrainte donc, je les passe systématiquement dans le coin. La preuve ? Avant le mois de mars dernier, je n'avais jamais mis un pied en-dehors de l'Australie. Jamais. Et enfin, parce que j'ai mis un point d'honneur à répondre aux questions de ma partenaire à propos de ce fameux voyage à Marseille avec le moins de mots possibles. Je ne l'ai pas fait de gaieté de cœur, au contraire. Mais je n'avais pas le choix. Il valait mieux me taire plutôt que de lui raconter n'importe quoi - lui mentir est une limite que je refuse de franchir, d'autant que ce n'est pas dans ma nature. Sauf que même si Cass a l'habitude de mon côté peu loquace, comme elle l'a si justement souligné, elle et moi avons dépassé ce stade désormais. Par conséquent, elle était en droit de s'attendre à mieux de ma part. Non, décidément, elle ne manquait pas de raisons de croire que je lui dissimulais quelque chose de sérieux, et là, tout de suite, je me demande comment j'ai fait pour ne pas le réaliser plus tôt.

Aussi étrange que cela puisse paraître, je suis aussi et surtout soulagée de lui dire que j'étais seule la nuit dernière. Ce n'est pas tant le fait de passer régulièrement des nuits dans le lit de charmantes inconnues - mon attrait pour les aventures d'un soir plutôt que pour une vie de couple bien rangée n'est pas un secret, loin de là, mais je n'avais pas envie de ternir mon image auprès de Cass. Je ne suis peut-être pas la meilleure des coéquipières au monde et j'en ai conscience, il n'en reste pas moins que je la respecte beaucoup trop - et je respecte beaucoup trop mon boulot - pour me pointer au commissariat épuisée par une 'simple' partie de jambes en l'air. Les conséquences pourraient être énormes, irréparables. C'est, par ailleurs et en majorité, ce qui m'a valu de me fâcher violemment avec Olivia il y a quelques temps. Si la voir débarquer au poste, jour après jour, avec son aura alcoolisée de la veille était déjà douloureux en tant que belle-sœur, c'était tout bonnement inadmissible en tant que collègue. Et je sais que Cass partage cet avis. Alors oui, même si elle ne me l'aurait pas forcément mis dans les dents, elle n'aurait pas approuvé que je veuille faire une sieste pendant une planque sans une raison valable. La raison, elle ne l'a pas vraiment : je ne peux pas aller plus loin dans les explications et ça non plus, je ne le lui cache pas. Mais je laisse notre confiance mutuelle faire le reste, avec l'espoir que ce soit suffisant.

Lorsque je me tais enfin, elle m'observe avec intensité. Je la sens en proie à un dilemme intérieur que je devine sans peine : doit-elle insister ou laisser tomber ? « Je te tiens compagnie ce soir ? » Un sourire étire mes lèvres sans que je ne m'en rende compte. Elle abandonne. Du moins, pour l'instant. Là où bien d'autres auraient persisté, elle, elle balaie le sujet d'un revers de la main. Sûrement parce qu'elle sait que me cuisiner davantage aurait été inutile, voire contre-productif. Elle me connaît tellement bien que ça m'effraie, parfois. « On n’a pas besoin de parler. » Oh oui, tellement bien. « Un entraînement, un resto, un film, dis-moi et je me rends disponible. » J'ai envie de lui dire que j'ai pas envie de choisir. Que je suis partante pour les trois, et pour toutes les autres idées qu'elle pourrait avoir. « Tu sais que je peux être une très bonne distraction. » Mais merde, Cass. De tels mots de sa part devraient être interdits. Si elle avait la moindre idée de la distraction qu'elle est déjà sans effort de sa part… J'échappe un rire et secoue la tête. Je préfère le prendre sur le ton de l'humour, ça évitera qu'elle ne devine mes réelles pensées. Finalement, je reporte mon attention sur elle. « Merci, Cass. » Je suis d'autant plus touchée par sa proposition que venant d'elle, ce ne sont pas des paroles en l'air. Ce que je ne lui raconte pas l'inquiète, et malgré ça, être en mesure de me changer les idées est mille fois plus primordial à ses yeux que d'être mise au courant. « Mais je t'arracherai pas à ta famille un début de week-end. » Pas alors qu'on est sensées finir notre service tôt cet après-midi - si tout se passe bien. J'ai beau ne pas avoir de progéniture, je sais les sacrifices que notre travail demande, avec ses plannings aléatoires tant en journées qu'en horaires, ainsi que ses permanences constantes. Aujourd'hui, ma binôme a une belle occasion de profiter de ses enfants, et je ne veux pas être celle qui l'en empêchera.

« Et en attendant, ferme tes yeux. Je gère. » La fatigue m'a rattrapée maintenant que l'orage entre elle et moi est passé ou, plus précisément, qu'il a été contenu, et j'imagine que ça doit se voir sur mes traits tirés. J'acquiesce, la remerciant en silence, et m'exécute. Une poignée de secondes plus tard, je me ravise et plonge à nouveau mon regard sur elle. Elle a tourné la tête, scrutant notre objectif à travers la fenêtre du conducteur. Pourtant, je n'en ai pas tout à fait fini. Je refuse de lui laisser le moindre goût amer après cette demi-vérité. Je ne veux rien de tel entre nous. « Cass, » je l'appelle doucement. Quand ses iris rencontrent les miens, je poursuis. « Ça va aller. » J'aurais préféré lui dire que je vais bien, qu'elle n'a pas à s'en faire. Sauf que ce serait lui mentir. « Ça ira, » je répète, plus résolue. Je ferai tout pour que ce soit le cas. « J'espère que tu sais que ce n'est pas une question de confiance. » Parce que tu l'as. Je te suivrai n'importe où les yeux fermés, Cass. N'importe où. « Un jour, je t'en parlerai. » Quand je serais prête. Quand il n'y aura plus de danger. Puis, comme à chaque fois que le moment devient un peu trop lourd pour moi, je tente de revenir à une atmosphère plus respirable. En l'occurrence, je commence par un rictus malicieux suivi d'une boutade dans la même veine avec supplément ironie. « Ne me laisse pas rater tout le fun de cette merveilleuse planque, Lowell, d'accord ? » Sous-entendu : réveille-moi s'il se passe le moindre truc intéressant. La procédure ne lui laissera pas le choix, de toute façon : on doit être au moins deux pour agir. Ça me rassure, sinon, elle aurait été capable de s'occuper de notre loustic toute seule dans l'unique but de préserver mon repos…


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Message(#)the secrets we keep ∞ lexidy EmptyLun 18 Juil 2022 - 15:50

Continuer ou laisser tomber ? Au début de sa relation avec Alexa, elle a longtemps marché sur cette corde raide : savoir quand abandonner. La brune n'avait pas rendu les choses, elle n'offrait que peu de répondant quand il s'agissait de sa vie personnelle et restait strictement professionnelle. Cassidy, qui avait l'habitude d'avoir une relation proche avec ses partenaires (l'un de ses anciens partenaires était son témoin de mariage, après tout ! Il avait fait le voyage jusqu'à son village irlandais) et elle avait eu du mal avec la froideur apparente de sa nouvelle partenaire. Finalement, leur relation s'est doucement, mais sûrement réchauffée, au fur et à mesure qu'elles apprenaient à se connaître et à se faire confiance. Avec un nouveau partenaire, on commence par se confier sa vie : faire confiance sur le terrain est la condition de base - savoir que son partenaire est là pour vous soutenir et vous protéger, le cas échéant. Pouvoir tuer pour protéger. Une étrange attente à avoir d'un inconnu, quelqu'un dont on ne connait rien - puis, au fur à mesure, on prend des habitudes. On apprend les forces de l'autre et ses faiblesses aussi. Ses failles. Ce qui le fait sourire, ou ce qui le rend triste. Ce qui l'énerve plus que tout au monde, ou au contraire, ce à quoi il pense pour apaiser son esprit. Et en quatre ans côte à côte, Alexa lui avait permis de la découvrir et d'apprendre, justement à fonctionner à ses côtés. Leur duo était formidable et flagrant de complémentarité. Et surtout, elles se comprenaient maintenant sans rien dire. Continuer ou laisser tomber ? Elle hésite un instant seulement avant de lâcher l'affaire : elle ne gagne rien à la pousser dans ses retranchements, plutôt détendre l'atmosphère : « Je te tiens compagnie ce soir ? » Et le changement fait mouche, déjà un sourire s'affiche sur les lèvres de sa partenaire, une victoire étant donné l'état de fatigue de la brune. Certes, elle sait qu'une partie de cette réaction est due au soulagement de voir céder l'interrogatoire, mais Cassidy veut aussi croire que sa présence ferait plaisir à sa partenaire. (Elle ne s'admettra pas à quel point cette idée la réjouit. Elle ne veut pas y réfléchir. Elle ne réfléchira pas non plus au fait qu'elle abandonnerait tout ou n'importe quel plan qu'elle pouvait avoir ce soir pour être aux côtés d'Alexa - sans hésitation. C'est sa partenaire. C'est normal... N'est-ce pas ?). Elle continue sa proposition en mettant à plat les conditions : pas d'embuscade, elle ne cherche pas à piéger la brune et à l'entraîner dans une autre séance d'interrogatoire. Et le programme ? Au choix, quitte à se rendre disponible, elle préfère laisser le choix de sa soirée à la brune - elle-même n'a pas réfléchi à se qui pouvait se passer après.

Elle veut juste s'assurer du bien d'être d'Alexa (parce que c'est sa partenaire. C'est normal.) « Merci, Cass. Mais je t'arracherai pas à ta famille un début de week-end. » La vie de famille en travaillant dans la police est toujours difficile. Les heures supplémentaires sont fréquentes et imprévues : on ne sait jamais quand une enquête va s'emballer, quand il sera nécessaire de creuser une piste, quand une simple perquisition de routine révèle un bourbier impossible dans lequel il faut remettre de l'ordre - des heures de recherches parce qu'une porte dérobée est découverte dans une cave, des soirées entières à compter des objets découverts, à les décrire, les conditionner et les sceller, des semaines de planque, de surveillance, d'écoutes téléphoniques. Oui, il est impossible de savoir quand la journée va se terminer, ou dans quelles conditions. Pour les enfants de policiers ou de policières ; ou leurs conjoints, c'est l'incertitude : parfois, il est impossible de récupérer les enfants à l'école, comme promis, ou on manque un récital de danse ou on oublie un anniversaire de mariage, après une semaine de plus de soixante heures quand on tombe de sommeil. Elle regrette souvent les moments manqués auprès de ses deux enfants : elle sait qu'il y a des choses qu'elle ne pourra pas rattraper, des occasions manquées mais elle ne regrette pas son engagement dans la police. Elle a la chance d'avoir un mari qui, à défaut de comprendre sa vocation, la soutient, la valide dans ses choix professionnels et lui permet de continuer à exercer le métier de ses rêves pendant que lui prend les appels de l'école quand leur fils est malade ou va aux réunions parents-professeurs ou accompagne les sorties scolaires. Sa mère lui a, à de nombreuses reprises, signifié qu'elle devait passer plus de temps avec ses enfants, qu'elle s'épanouirait plus en les voyant grandir qu'en s'embourbant dans "ce métier d'hommes", mais la vérité est que Cass n'imagine pas sa vie sans l'adrénaline et les imprévus liés à son job. Et si elle passe chaque instant libre auprès de ses petits chéris, qu'elle aime plus que tout au monde, elle n'abandonnerait pas son travail pour autant. « Tu rigoles ? Tom est beaucoup plus coulant que moi, les vendredi soirs sans maman c'est pizza et un film qui commence à leur heure de coucher habituel » Un rire. « Tu leur rendrais service, vraiment. » Elle qui essayait de préparer plein de petits plats pour ses deux petits ne rivalisaient pas avec l'appel et l'attrait du fast food que Tom leur proposait quand elle devait rentrer tard. C'était un cadeau de consolation, en soit, une manière de rendre ses absences plus supportables, voire "fun". C'était pizza et pop-corn et même glace parfois, et des enfants surexcités à coucher à la fin de son service (et un mari un peu penaud qui a tout essayé mais "ils voulaient t'attendre, tu sais").

Elle ne poussera pas Alexa à accepter si elle persiste. Elle propose, elle n'impose pas. De plus, elles ont une autre tâche en cours : une surveillance probablement inutile mais obligatoire néanmoins : « Et en attendant, ferme tes yeux. Je gère. » Mais Lex ne saute pas sur l'occasion immédiatement. Au contraire, elle continue à la rassurer. Une belle paire qu'elle font, à essayer toutes les deux de faire passer les besoins de l'autre avant les siens. « Cass, ça va aller. » La blonde n'en est pas convaincue, et, tant qu'elle ne comprendra pas la situation (et pourquoi Lex semble si secrète sur le sujet) elle doute que son inquiétude s'estompera, mais elle hoche la tête néanmoins face aux réassurances de sa partenaire. « Ça ira, » Essaye-t-elle de la convaincre ou de se convaincre elle-même ? A-t-elle besoin de se convaincre elle-même ? A quel point cette situation est-elle imprévisible ? Une question, toujours la même : putain Lex, dans quoi tu t'es foutue ?. « Bien sûr. » avance-t-elle avec plus d'assurance qu'elle ne pense : « Ça ira. »J'ai confiance en toi. J'ai confiance en ce que tu peux faire. Et alors qu'elle a sur le bout des lèvres un soutien, un "mais je suis là si ça ne va pas", Lex continue ses propos : « J'espère que tu sais que ce n'est pas une question de confiance. » La confiance est difficile à gagner et facile à perdre et avec ses histoires de voyages et de Marseille et ces cachoteries sur ces allers et venues et ses nuits mouvementées, Cassidy sait qu'elle peut douter de cette confiance, douter de la véracité de leur lien - mais pourquoi Alexa prendrait-elle tant de peine à lui assurer de sa confiance ? Elle n'avait rien à y gagner, sauf à réellement vouloir protéger leur relation. « Un jour, je t'en parlerai. » Elle sait qu'Alexa ne lui doit pas la vérité absolue, qu'elle n'a aucune obligation à partager ses plus grands secrets - elle ne lui doit rien, finalement, mais le fait qu'elle lui propose plus ou moins de son propre chef (même si elle a dû lui tirer, un peu, les vers du nez) est suffisant. Pour l'instant.  « Fais attention, je me rappellerais que tu m'as dit ça !  » Une boutade assumée, de quoi essayer de détendre l'atmosphère. C'est d'ailleurs sur ce ton que sa partenaire embraye et les voilà parties sur une conversation bien plus légère, moins sérieuse - « Ne me laisse pas rater tout le fun de cette merveilleuse planque, Lowell, d'accord ? » La blonde ne peut retenir son rire : « Et merde ! Moi qui voulait tout gérer toute seule et m'attribuer les lauriers !  » Elle secoue la tête, toujours le sourire aux lèvres : « Je plaisante. Tout est plus fun avec toi, tu le sais. » Et c'est seulement en prononçant ces mots qu'elle se rend compte à quel point elle les pense.

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Message(#)the secrets we keep ∞ lexidy EmptySam 13 Aoû 2022 - 4:58

Beaucoup de choses nous rapprochent, Cass et moi, mais ce qui nous éloigne le plus est sans aucun doute nos deux trains de vie. Car ils ne se contentent pas d'être différents, non : ils sont radicalement opposés. Elle, mariée, deux jeunes enfants, autant de chiens, une maison pleine de vie avec jardin à entretenir jour après jour. Moi, célibataire endurcie, sans progéniture ni animal de compagnie, un appart où je suis seule et qui me voit rarement, que je sois en congés ou non. En tout état de cause, elle a des responsabilités que je ne connaîtrais jamais. Des comptes à rendre que je ne rendrais jamais. Je me demande d'ailleurs souvent par quel moyen elle arriver à gérer - et surtout concilier - un quotidien personnel déjà bien rempli et un métier aussi exigeant que celui qui est le nôtre. Pourtant, elle le fait. Avec brio. Et si aujourd'hui je la connais assez pour savoir que ce n'est pas sans sacrifices, d'un point de vue extérieur, elle rend même ça facile, comme si ce petit miracle était à la portée de n'importe qui. La vérité est que ça ne l'est pas. Derrière la douceur apparente de Cassidy Lowell se cache en réalité une force que peu lui soupçonnent. Une force que je n'ai cessé d'admirer depuis que j'ai découvert son existence.

Et cette force est d'autant plus exceptionnelle qu'en complément de sa famille et son boulot, Cass prend soin des autres avant de s'occuper d'elle-même. Elle prend soin de ses collègues, qu'elle écoute quand il leur faut une oreille attentive, qu'elle conseille quand ils sont perdus face à une situation problématique. Et elle prend soin de sa partenaire, pour qui elle est prête à sacrifier une soirée tranquille parce qu'elle sent que ce n'est pas la forme. J'ai beau être touchée par sa proposition, j'ai beau vouloir lui dire oui, oui, oui avec toutes les fibres de mon corps, je refuse catégoriquement qu'elle manque à son fils et à sa fille par ma faute. « Tu rigoles ? Tom est beaucoup plus coulant que moi, les vendredi soirs sans maman c'est pizza et un film qui commence à leur heure de coucher habituel. » Elle rit et moi, j'esquisse un petit sourire, parce que je sais que c'est vrai, que Thomas compense l'absence de Cass auprès de leurs enfants à grand renfort de leur nourriture préférée et d'horaires de coucher tardifs. Ils veulent l'attendre, et quoi de plus normal ? « Tu leur rendrais service, vraiment. » Je pèse le pour et le contre. Et je finis par acquiescer. « Un verre alors, et seulement si on ne termine pas trop tard. » Je laisse passer une demi-seconde de silence avant d'ajouter, un rictus de connivence aux lèvres. « Juste assez pour qu'ils pensent que tu ne seras pas là. » Et donc juste assez pour que Thomas commande leur dîner au Domino's du coin avant que Cassidy ne rentre par surprise. « Comme ça, tes loulous auront les pizzas, la glace en dessert, le dessin animé, et leur vendredi soir sera un million de fois plus génial parce que leur mère sera avec eux pour profiter de tout ça. » Et moi, j'aurais accepté son offre, et j'aurais un peu profité de sa présence sans me couvrir de culpabilité. Je trouve que c'est un bon compromis.

En attendant, j'essaie de chasser le sommeil qui me submerge une poignée de secondes supplémentaire afin de rassurer Cass sur ce qui m'arrive. Elle hoche la tête. « Bien sûr. Ça ira. » Elle semble pleine de conviction, avec la voix de celle qui y croit réellement. J'ai des doutes. Je dirais plutôt qu'elle a choisi de dissimuler son inquiétude, au même titre que j'ai choisi de dissimuler la mienne. Au fil du temps, Cass et moi nous sommes assez rapprochées au point que désormais, il nous arrive de nous comprendre sans avoir besoin de dire quoi que ce soit. Un simple regard suffit. Et là, nos yeux expriment l'inverse de nos mots. On en a conscience, l'une et l'autre. Elle s'en fait pour moi, elle a peur de ce que je ne lui dis pas. Je m'en fais pour elle, j'ai peur de ce qui pourrait lui arriver si je lui racontais tout. Je m'arrange pour un entre-deux : un jour, elle saura. Un jour, oui. Mais pas maintenant. « Fais attention, je me rappellerais que tu m'as dit ça ! » Je ne suis pas dupe : son ton léger reste empreint de sérieux. Elle ne me laissera pas oublier. « Je sais. » Quand je serais certaine qu'il n'y a plus de danger, je trouverais le moyen d'honorer ma parole.

Juste avant de baisser les paupières pour de bon, je lui demande de me prévenir s'il se passe quelque chose. Je doute que la planque nous donne le moindre résultat, mais sait-on jamais. La chance nous sourira peut-être. « Et merde ! Moi qui voulait tout gérer toute seule et m'attribuer les lauriers ! » Elle m'arrache mon premier vrai rire depuis de nombreuses heures. « Je plaisante. Tout est plus fun avec toi, tu le sais. » Ah oui, vraiment tout ?, je songe alors que mes souvenirs me ramènent brusquement à une soirée que je devrais plutôt oublier - si je veux éviter qu'elle finisse par me rendre dingue. Mais je n'en fais rien. Je n'en fais rien parce que le sous-entendu risquerait de tout gâcher entre elle et moi. Je n'en fais rien parce que c'était juste un moment de faiblesse, rien d'autre, et qu'il faut que j'arrête d'interpréter la moindre de ses paroles comme si ça ne l'était pas. En lieu et place, je me fais violence dans le but d'ignorer la douleur au creux de ma poitrine au profit d'un certain humour. « Évidemment. Personne n'est plus fun que moi. » Je suis trop épuisée pour trouver un truc avec plus de niaque. Et je m'endors en me passant en boucle le même mantra que celui qui tourne dans ma tête depuis que mes lèvres ont parcouru la moindre parcelle de sa peau, ce soir-là. Ou plutôt, depuis le semblant de conversation qui a suivi, le lendemain matin.

Elle est mariée. Elle a des enfants. Une famille. Tu ne l'auras jamais, et tu n'as même pas le droit de la vouloir. Elle est ta partenaire et amie, point.
Le reste, tu l'oublies, même si ça doit te tuer à petit feu.



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Message(#)the secrets we keep ∞ lexidy EmptyMer 14 Sep 2022 - 5:36

Leur passion pour le travail les a toujours rapprochées : elles sont policières à chaque heure du jour et de la nuit, peu importe les efforts que leur demande leur travail. Peu comprennent cette capacité de tout donner pour "un job", ne pas refuser les heures supplémentaires, les affaires qui trottent dans la tête toute la nuit et les nouvelles pistes à étudier - même s'il est deux heures du matin, même si l'on avait prévu d'aller au cinéma ou réservé le restaurant. Thomas comprenait - en général. Il comprenait ses absences, il comprenait qu'elle était impliquée - il ne comprenait pas le sentiment. Il l'acceptait, parce qu'il l'aimait, parce qu'il le devait (peut-être aussi, parce qu'il savait que si elle avait un choix à faire, il ne serait pas une évidence). Thomas l'avait toujours soutenue, même quand il comprenait pas. Alexa comprenait. Elle comprenait mieux que quiconque, c'était ça qui faisaient d'elles de très bonnes partenaires. La différence entre les deux était que malgré les contraintes du métier, malgré leurs horaires interminables, quand Cass rentrait chez elle, elle avait son mari. Elle avait ses enfants, elle avait sa famille. Elle avait tout un système qui la maintenait, la soutenait, l'entraînait, parfois de force, et l'empêchait de ressasser trop longtemps une affaire difficile ou une journée de merde. (Et, elle, elle voulait être là pour Alexa. Elle voulait avoir ce rôle, être une présence sans faille dans la vie de la brune. Sa partenaire.)

« Un verre alors, et seulement si on ne termine pas trop tard. » Elle ne peut retenir le sourire qui s'élargit sur son visage. Lex a cédé. « Juste assez pour qu'ils pensent que tu ne seras pas là. » La boutade vient quasiment immédiatement, suffisamment rapidement pour que le sourire de la blonde se fondent dans un rire de connivence. « Comme ça, tes loulous auront les pizzas, la glace en dessert, le dessin animé, et leur vendredi soir sera un million de fois plus génial parce que leur mère sera avec eux pour profiter de tout ça. » L'idée lui plaisait beaucoup. Elle n'avait pas eu l'occasion de profiter d'une vraie soirée "fun" avec ses enfants depuis un moment. Et avec les vacances qui approchent et Tom qui les emmène en Irlande, sans elle, elle sait qu'elle doit profiter de ses moments là avec eux. Elle veut profiter d'eux, être proches de ses petites têtes d'anges. « Là c'est un programme formidable pour ma soirée ! » Une soirée avec toutes ses personnes préférées. Elle ne sait plus quand Alexa a rejoint cette liste, quand elle a commencé à la compter parmi ceux qui comptaient vraiment à ses yeux, mais elle est désormais bien ancrée en haut de la liste.

Mais cela voulait dire aussi qu'elle s'inquiétait pour elle. L'habitude de lancer des "comment ça va?" en guide de bonjour est facile, fréquente, souvent même sans arrière pensée, on passe dans un couloir au boulot, on entre dans l'ascenseur en même temps qu'un voisin et on ouvre une conversation : quelques mots sur le temps et le fameux "comment ça va?" auquel une seule et unique réponse est attendue. Peu attendent la vérité comme suite de conversation : un rapide échange de banalités ne peut être perturbé par des troubles importants et  de réelles confidences. Sauf pour les vrais amis, la famille, les proches. Ceux pour qui rien n'est qu'une parole en l'air. « Fais attention, je me rappellerais que tu m'as dit ça ! » Tu comptes pour moi. Fais-moi confiance. Je suis là. « Je sais. »

Et juste avant que la brune ne ferme les yeux : « Évidemment. Personne n'est plus fun que moi. » Si seulement elle savait à quel point. Cassidy ne relance pas, la laisse partir au pays des songes, préférant se reconcentrer sur leur surveillance en cours. C'est facile de se replonger dans son rôle : flic, avant tout. Elle peut passer des heures concentrée sur la rédaction de procès-verbaux sans laisser son esprit divaguer : elle ne peut se permettre de se laisser distraire par sa partenaire. Elle récupère le thermos de café, laissant sa main traîner une seconde de trop entre elle et Alexa - si elle décalait sa main juste un peu, elle... Stop. Elle porte la bouteille à ses lèvres : le thermos est vide. Génial. Elle fixe son regard devant elle, projetant tout son espoir pour qu'enfin, enfin, quelque chose se passe.

***

Pendant un long moment, son souhait n'est pas exaucé. Aucun mouvement n'est visible dans le logement qu'elles surveillent - si les surveillances sont de manière générales, assez chiantes ; celles qui durent des heures sans résultats sont les pires. Une perte de temps. Sauf... Une ombre. Elle est convaincue d'avoir aperçu quelque chose. Quelqu'un. Elle récupère l'appareil photo, utilisant le zoom pour avoir une meilleure vue dans la distance. Clic. Clic. Elle réalise plusieurs clichés avant de vérifier si les visages sont suffisamment visibles. Elle ajoute plusieurs clichés, par sécurité, alors qu'elle secoue doucement le bras de sa partenaire. « Lex ! Réveille-toi » L'appareil photo est replacé sans ménagement (elle devrait y faire plus attention) sur la banquette arrière et, avec l'aisance qui ne vient que de l'habitude, elle vérifie l'arme à sa ceinture et repositionne son gilet par balle. « On a du mouvement. Tu viens ? »

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