4 jours sont passé depuis que j'ai revu Kaecy dans ce parc où je me suis rétamé comme une merde. Nous avons vraiment bien discuté, ça m'a fait plaisir de revoir cette fille qui m'a pas mal aidé lors du concert pendant la fête de l'été. Depuis cette histoire dans le parc, j'ai fait de nouveau progrès en thérapie. J'ai dis à mon kiné que j'ai marché ou que j'étais au moins debout. Et évidement, il n'a pas voulu me croire. Le contraire m'aurait très sérieusement étonné. Donc je lui ai montré. Et il n'était pas le seul à être extrêmement étonné, voire carrément choqué. Bon, je n'ai pas tenu plus d'une minute debout, mais peu importe. Au moins, je lui ai montré que j'étais capable de beaucoup plus que ce qu'il ne pensait.
Et depuis, nous avons décidé de passer à un niveau supérieur : la balnéothérapie. Et c'est sans doute ce qui me fait le plus de bien depuis le début de la rééducation. J'ai l'impression de sentir les progrès enfin. Dans l'eau, je marche. Rien que le fait que de sentir le carrelage du bassin sous la plante de mes pieds me fait extrêmement de bien. Et c'est justement ce que je décide de continuer.
Le week-end, je ne suis pas en thérapie et c'est là que réside ma plus grande crainte : j'ai horriblement peur de me dire qu'en deux jours je perds tous les progrès que j'ai fait pendant une semaine. C'est donc pour ça que je décide qu'en ce samedi après midi, ma place sera à la piscine municipale. Je sais qu'ils ont un petit bassin où je peux sans problème avoir pieds. Et puis de toute manière, je sais nager, donc, sauf cas de force majeure, je ne risque pas de me noyer. Je me suis renseigné avant pour connaître les modalités, savoir comment les bassins étaient accessibles etc. Et quelle ne fut pas ma surprise lorsqu'en arrivant en début d'après midi, j'ai été accueillit à bras ouvert par deux maîtres nageurs. Ils m'ont tout bien expliqué et m'ont attendu à la sortie des vestiaires.
Comme des gardes du corps, ils ont marché à côté du fauteuil roulant de la piscine -je n'ai pas le droit de rouler avec le mien ici, ce qui est on ne peut plus logique- et m'ont accompagné jusqu'au bassin. Là, ils m'ont aidé aller dans l'eau et m'ont bien spécifié que si j'ai un quelconque soucis, il me suffirait de les appeler. Je les remercie chaleureusement, ignorant totalement le regard des autres gens sur moi. Je dois dire que depuis le temps je me suis pas mal habitué à être observer de cette manière, d'autant que bon, bientôt, lorsque je remarcherais réellement, je serais de nouveau banal pour eux.
J'attends que les maîtres nageurs soient parti, l'un d'eux reprenant sa place sur l'un des sièges, avant de me tourner. Adossé contre le bord, je fait quelques exercices pour bien me rendre comptes que mes jambes me répondent. Et comme d'habitude, un petit sourire s'affiche sur mes lèvres. Je ne peux toujours pas le croire, je dois dire.
La natation était bien plus qu'un simple sport pour moi : C'était mon métier, mon exutoire et surtout c'est ce qui m'avait donné la chance de pouvoir avoir une vie heureuse... En effet mon passe n'avait pas été très glorieux, j'étais passé par des épreuves qui m'avait fait grandir un peu trop vite et depuis que j'avais décidé de me lancer corps et âme dans cette discipline les ténèbres s'étaient peu à peu dissipées pour laisser place au soleil... Je ne regrettais rien du tout ! Mon passé faisait partit intégrante de ma vie et si je n'en avais pas autant bavé peut-être que je n'en serai pas là aujourd'hui !
Comme chaque jour depuis maintenant 5ans weekd-end et période de congés comprises, je venais à la grande piscine de Brisbane pour m'entrainer... Le centre nautique était composé de plusieurs piscines : Une pour les enfants, une pour l'amusement, une pour ceux qui souhaitent nager au calme et enfin un grand bassin divisé en deux parties qui lui était reservé aux professionnels et aux personnes qui souhaitent vaincre la phobie de l'eau mais également pour la rééducation.. Oui l'hibiscus sports était un complexe vraiment énorme tout comme la cotisation mensuelle...
Nous étions samedi et dehors il faisait un temps de chien ce qui avait peut-être refroidit les gens à l'idée de venir se baigner car le centre était presque désert... C'était assez bête car depuis début septembre l'eau était chauffée alors même s'il faisait mauvais on était très bien... De toute façon ce n'était pas pour me déplaire ! Je préférai m'entrainer dans le calme...
Après avoir enchainé les longueurs, j'avais décidé de faire une petite pause goûter et oui comme les enfants histoire de reprendre des forces avant de retourner dans l'eau.. Mais aujourd'hui ma curiosité légendaire se porta sur ce jeune homme qui venait d'arrivé en fauteuil roulant.. Nous devions avoir le même âge tout les deux et quelque chose me poussait à vouloir en savoir un peu plus à son sujet... J'allais surement me faire envoyé promener mais peu importe... Je m'approchais donc de lui.. ''Salut..'' Je descendais à mon tour dans le bassin afin d'être à son niveau.. ''Je sais qu'on se connait pas mais tu viens là pour de la rééducation ?''
Emi Burton
Dernière édition par Axel Grobotek le Ven 18 Sep 2015 - 7:57, édité 1 fois
Avant, je me serais senti gêner par toute cette attention dont font preuve les deux maître nageurs. Mais ça, c'était avant. Aujourd'hui, j'en suis content et je m'en fout très sérieusement du regard des autres. Car j'ai beau avoir accepté le fait de rester au fauteuil roulant pour le reste de ma vie, je suis d'avis qu'on ne se fait jamais totalement à cette situation. Mais maintenant je sais que le fauteuil ne sera bientôt -dans quelques mois, voire un an, je crois- plus qu'un souvenir. C'est pour cela que je ne crache pas sur l'aide que me fournissent les deux hommes.
Et lorsque je suis dans le bassin, je me sens presque revivre. J'ai toujours aimer l'eau et j'ai nagé régulièrement pendant plusieurs années. J'ai même fait parti de l'équipe de natation de mon lycée. Mais j'ai dût arrêter ce sport, comme beaucoup trop d'autre chose, après mon accident. Ça m'avait très sérieusement manqué et je suis plus qu'heureux d'enfin me retrouver à nouveau dans l'eau.
Adossé au bord, accroché à la rambarde, je fait doucement aller mes jambes. Voyant qu'elles me répondent plutôt bien, un sourire s'accroche sur mes lèvres. Certes, avec l'eau c'est beaucoup plus facile, mais il y a un mois de ça je n'aurais pas put plier les genoux, ou simplement bouger les doigts de pieds. Ça m'enchante donc d'autant plus que je sais que je ne vais pas m'arrêter à ce stade.
Je pensais être tranquille et faire quelques exercices pour moi, mais une voix retenti à mes côtés. Je tourne la tête vers la droite et mon regard tombe sur un jeune homme. Sans doute a-t-il mon âge. Il me souris gentiment, me salut puis me demande si je suis là pour ma rééducation. Avant, je l'aurais sans aucune doute envoyer promener de manière peu polie, mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui, je crois que rien ne peu entacher ma bonne humeur. C'est un sentiment tellement délivreur après avoir passer ces derniers mois à rouler dans le noir, être obligé de me rétracter sur moi-même, à supporter les accès de colères de Daniel. Ce sentiment d'incertitude et d’oppression sont juste horrible. Mais peu importe.
« Non » répondais-je « Enfin … pas vraiment en fait» reprenais-je en haussant les épaules « Je veux dire, je fait de la rééducation pendant la semaine à la piscine aussi, mais pas celle-ci » je souris « Mais aujourd'hui je suis venu de moi-même ici, personne ne m'y oblige ni rien » j'observe un instant le jeune homme « Et toi je suppose que t'es ici pour nager ?» j'observe un instant ses épaules carrées, souriant en coin «Enfin je veux dire, VRAIMENT nager, quoi. Du genre … intensif et ... » je fais un signe de la main « Bref, laisse tomber, j'me perds dans mes propos» déclarais-je finalement en rigolant nerveusement et en rougissant légèrement, avant de lui tendre ma main « Nathan » me présentais-je « Mais appelle moi Nath, je préfère »
Bizarrement, mon instinct me dit de faire confiance à cet homme. Il n'a vraiment pas l'air méchant, au contraire. S'il avait voulut me faire du mal, il l'aurait sans doute déjà fait. Ou attend-t-il un autre moment pour me couler, dans le sens propre comme figuré du terme ? Je décide de mettre ma paranoïa de côté et simplement apprécier l'instant présent. Je me suis pendant bien trop longtemps déjà projeté dans le futur et ça ne m'a vraiment pas réussi.
Je n'étais pas du tout timide et je n'avais pas peur des autres ! Le contact humains était d'ailleurs pour moi très important et il fallait bien avouer que j'avais cette aisance à aller vers des inconnus sans le moindre soucis... D'ailleurs c'était très souvent moi qui faisait le premier pas quand une personne me plaisait ! Vous savez dans mon enfance, j'avais été un peu obligé de me débrouiller par mes propres moyens alors forcément pour y parvenir jouer les timides n'était pas au programme.
De plus je partais du principe que toute rencontre peut être intéressante et qu'on peut toujours apprendre de l'autre. Oui j'étais un jeune homme très sociable et ce n'est pas parce que j'avais une certaine réputation dans le milieu de la natation que pour autant j'avais prit la grosse tête ! Encore une fois je n'oublias pas d'où je venais.
Ce jeune garçon commença à répondre à ma question sans la moindre gène ! Moi qui avait peur d'être renvoyé dans mes quartiers comme un mal propre j'étais très agréable étonné par cet élan de sympathie ! Et oui plus on avançait dans le temps et plus les gens devenaient des sauvages... Comme quoi il y avait encore quelques exceptions. ''Bonne pioche ! Je viens là pour m'entrainer... La natation c'est pas simplement un passe temps pour moi c'est mon métier...'' ajoutais-je le plus simplement du monde. Ce n'est pas parce que j'étais champion qu'il fallait le crier haut et fort.
''Axel, Enchanté'' me présentais-je à mon tour en lui serrant la main. Je ne m'étais donc pas trompé à son sujet ! Il faisait bien de la rééducation même si aujourd'hui il venait de son propre chef pour se détendre et faire les choses à son rythme ! Plutôt courageux de sa part, ça me plaisait ! ''C'est courageux de ta part... Mauvaise chute ? Accident ?'' Je savais que le fait d'agir comme si l'on se connaissait déjà pouvait surprendre mais c'était aussi une façon de mettre à l'aise mon interlocuteur en lui montrant que je n'étais pas là pour me foutre de lui ou pour lui jouer un mauvais tour. ''Faut pas m'en vouloir, j'aime bien venir discuter avec les gens d'ici pendant ma pause....''
Je ne m'attendais vraiment pas d'être abordé ici, dans la piscine. Il n'y a, à cette heure-ci, pas grand monde. Ou alors seulement des nageurs qui sont là pour se détendre. Chacun reste dans son coin et fait attention à ne pas embêter l'autre. Mais pas tous. Non. Il y a une seule personne qui vient me rejoindre sans tarder et commence à me parler de façon totalement naturelle comme si ont était potes de longue date. Je dois avouer que sur le coup, ça fait bizarre mais ça fait surtout vraiment plaisir.
Ce que je penses en entendant cet homme, qui se présente comme étant un certain Axel, parler ? Franchise. Il ne passe pas par quatre chemins et me demande directement si je suis là pour la rééducation. Je met mon étonnement de côté et le lui répond avec la même franchise puis lui retourne la question, lui demandant pourquoi il est là, lui. J'apprends de cette manière que j'ai affaire à un nageure professionnel ce qui a le don de m'étonné. Il n'a pas vraiment d'un nageur qui en a fait son métier. Mais bon, les apparences sont bien souvent trompeuses.
Sa prochaine question est directement plus personnelle. Il me dit que je suis courageux de venir ici de moi-même puis souhaite savoir ce qui m'est arrivé. Il y a quelque temps, je lui aurais dit, horriblement mal à l'aise, que ce n'est pas une chose qu'on demande à quelqu'un qu'on ne connait pas et je ne lui aurais surtout pas répondu. Je me serais senti mal , honteux et j'aurais trouvé une excuse pour partir sur le champs. Mais ça, c'était avant. Aujourd'hui, alors que je sais que je vais pouvoir remarcher, je n'ai plus de mal à parler de ce qui m'est arrivé. C'est en psychiatrie que j'ai apprit à m'ouvrir.
Et c'est ce que je fais. Je lui souris doucement et hausse les épaules « Mauvaise chute et accident, je dirais » souriais-je « y a deux ans quand j'habitais encore à Cambridge en Angleterre, notre maison à prit feux. Je n'ai pas été consumé par les flammes juste parce que le sol s'est ouvert sous moi.» je me pince légèrement les lèvres « J'ai chuté de 10 mètres, environs et je me suis littéralement explosé le dos sur le sol » je regarde Axel «deux mois de coma, traumatisme crânien, un rein en moins, fracture du bassin et … ouais voilà, lésion neurologiques à cause d'une fracture déplacée de la 12e vertèbre dorsale et la 1ère lambaire » je soupire un peu. J'ai beau avoir plus de facilité à en parler, il ne faut tout de même pas croire que ça ne me fasse rien, bien au contraire. « J'ai vu les radios dernièrement, et ce n'était vraiment pas beau à voir » je souris doucement à Axel « les médecins ont tous dit que je ne pourrais plus jamais marché, tout le monde a assez rapidement perdu espoirs donc moi aussi. Jusqu'à il y a 3 semaines » mon sourire s'agrandit un peu plus « J'ai commencé à avoir des sensations au niveau des jambes et … après pas mal de scanner, IRM, radios, échographies et tout le bazard, le médecin ici m'a assuré que je me pourrais remarcher un jour. Il ne sait pas quand mais … j'étais déjà debut ! Hier, j'ai pus faire un transfers de mon lit sur mon fauteuil en posant les pieds au sol et en m'appuyant dessus » mon sourire est maintenant très grand avant que je n'hausse les épaules « Enfin voilà. Axel, tu en sais beaucoup plus sur moi que bon nombre de gen dans ma vie » rigolais-je doucement pour conclure mes paroles.
C'est vrai que la piscine n'est pas l'endroit le plus approprié pour venir faire connaissance avec quelqu'un car à la base ce lieu est considéré comme un espace de détente où l'on aime venir prendre du bon temps en famille, entre amis où alors comme moi s'entrainer... Toutefois, je n'aimais pas respecter les ''codes'' ! Peut-être que ce Nathan aurait préféré être au calme mais tant pis le mal était déjà fait et de toute façon il avait pris le temps de me répondre alors c'est que ça ne devait pas le déranger tant que ça... Ce qui n'était pas le cas de tout le monde ! Par le passé, j'avais déjà procédé de cette manière et rare sont les personnes qui ne m'avaient pas envoyé promener voir même insulter... Et oui, les gens sont devenus des sauvages enfin ils ont surtout peur des autres... Normal avec tout ce que l'on peut voir dans les JT m'enfin là n'était pas la question vu qu'avec Nathan ça se passait bien.
Le fait que l'eau des bassins soit chauffée nous permettait de ne pas avoir froid même si nous n'étions pas en mouvement ce qui s'avérait plutôt agréable. Comme toute à l'heure, mon interlocuteur se livra corps & âme et plus il parlait plus mon visage changeait d'expression. Son histoire était à la fois horrible, tragique mais surtout très touchante ! Ce garçon revenait de loin ! De très loin ! Il avait échappé à la mort à la paralysie, ce n'était pas rien quand même..... ''Et ben... Je m'attendais pas à tout ça en venant de te voir...'' J'étais tellement étonné que je ne savais pas trop comment réagir ni trop quoi dire...
Au final nous avions lui & moi connu de terribles épreuves alors certes totalement différentes car mon histoire n'était en aucun cas comparable à la sienne mais on pouvait dire que notre passé ne nous avait pas fait de cadeaux... Alors forcément quelque chose comme ça ne peut que rapprocher deux être humains... Toutefois je n'allais pas lui raconter ma vie comme il venait de le faire... Du moins pas pour le moment. ''Tu reviens de très loin ! Et je trouve ça vraiment courageux de le raconter avec autant de facilité.. Désolé si je me répète mais chapeau bas mec...'' Oui je venais de lui dire que c'était courageux de venir seul dans les bassins et je le répétais à nouveau, il allait croire que je n'avais que ce mot là à la bouche mais que dire d'autre ? ''Tu sais on dit toujours qu'il est plus simple de se confier à inconnu... Faut croire que c'est vrai...'' ajoutais-je en souriant. ''Je suis pas médecin mais en tant que sportif je connais deux trois trucs et je te conseil ne surtout pas lâcher... La piscine peut vraiment faire du bien à tes jambes et si jamais t'as besoin d'aide.. Tu peux compter sur moi... Je suis là la plupart du temps alors entre deux entrainements...'' C'était une proposition comme ça mais quelque chose me poussait à vouloir aider ce jeune homme.
Facilité ? Non. Ce n'est pas le mot. Pas du tout. Raconter ça me demande un effort surhumain. Même si je ne le montre pas, je ne suis absolument pas à l'aise en contant mon histoire. Certes, je le fais plus facilement qu'avant, cela va de sois. Mais c'est seulement parce que je sais que tout ça sera bientôt définitivement du passé. Pourtant, je ne dirais pas que ce soit dit avec beaucoup de facilité, bien au contraire. Mais peu importe. S'il le pense, tant mieux, car c'est bel et bien l'impression que je veux donné : avoir le courage de passer au dessus de ça et ne pas apitoyer sur mon sort.
Lorsqu'Axel reprends la paroles, c'est pour me dire que je suis courageux car je reviens de très loin. Il n'a pas tort. Y a-t-il d'autre personne ici qui peuvent se tarir d'avoir échappé à la mort et à la paralysie deux ans plus tard ? Je crois bien que ça existe, ce n'est pas rare non plus. Mais pour le coup j'ai bien envie d'être égoïste. Le nageur me dit ensuite que je suis courageux de raconter tout ça aussi naturellement. Il me félicite à nouveau, ce à quoi je réponds en inclinant légèrement la tête vers l'avant tout en souriant. Au final, lorsqu'il me dit que je peux compter sur lui, que si j'ai un quelconque souci, je pourrais aller le voir, lui, et qu'il sera là pour m'aider si besoin, mon cœur s'enserre. Non de peine, mais bel et bien d'émotion.
Ce mec, je ne le connais pas. Je ne l'ai jamais vu et je ne sais pas à combien s'élèvent les chances que je le recroise, mais je sais qu'il est sincère dans ces paroles. Et ça, ça fait plaisir. Être aussi gentil et avenant me réchauffe de l'intérieur, et je ne suis même pas sûr qu'Axel se rendent réellement compte de la portée de ses paroles. Alors, je tente de trouver les mots. Je commence par afficher un sourire des plus sincères et me tourne vers lui, lâchant le bord d'une main.
« Se confier à un inconnu peu être facile. Mais pas toujours » commençais-je, repensant à Heidi que j'ai rencontré dans une église, trois jours avant ma tentative de suicide. « Mais là, en l’occurrence … ouais, t'as raison» souriais-je «Et pourtant, ne pense pas que te raconter tout ça soit vraiment facile, ok ? Je veux dire, si je t'ai raconté tout ça, c'est seulement parce que je sais que le fauteuil, la paralysie et tout ce qui s'en suit, ne sera bientôt plus que du passé. Si on s'était rencontré avant jamais, oh non JAMAIS, je ne t'aurais raconter tout ça. J'aurais sans doute simplement dit 'accident' sur un ton froid et distant et ce sera tout. Je ne t'aurais sans doute même pas adressé la parole et je t'aurais peut-être même traité de tous les noms pour être aussi intrusif » je lève une main « Mais ça, c'était avant, tu m'entends ? Avant. Maintenant tu as raison, je raconte ça un peu plus …. 'normalement', mais ne pense pas que ce soit très facile pour moi, ok ?» mon ton est doux, calme. Aucune pointe de sarcasme ou de froideur.
« Dans tous les cas, Axel, merci. Pour tout ce que tu as dis là. Tu ne peux pas savoir à quel point ça me fait plaisir et combien c'est bon d'entendre ça » je lui souris et me pousse du bord pour ma laisser porter par l'eau un peu plus loin « Bon, c'pas tout ça, mais on est à la piscine là. Je vais faire quelques longueurs, tu viens avec ? Ça risque par contre d'être ennuyeux pour toi, j'suis très lent » rayais-je de bon cœur.
Vous savez quand on a eu un passé quelque peu douloureux on a souvent tendance à s'attendrire pour une personne qui souffre ou qui a souffert.... Tout simplement parce qu'on est aussi passé par là et qu'on sait ce que ça fait de morfler ! En l'occurence Nathan avait perdu l'usage de ses membres inférieurs ! Moi mon père m'avait abandoné alors oui ce n'était pas pareil mais on connaissait tout les deux la galère... Alors si je pouvais l'aider un peu pourquoi pas ! J'aurai aimé que quelqu'un me tende la main moi aussi... ''Non mais je sais très bien ce que ça fait ! Par facilité c'est pas ce que je voulais dire...'' Je prenais pas mal son intervention et il avait raison de clarifier les choses ! Mais toujours est-il que par facilité je ne voulais pas parler de ce qui s'était passé dans sa vie mais vraiment de la façon dont il en parlait ! Qu'on ne se méprenne pas car je n'étais pas du tout le genre à sous-estimer le point d'une épreuve. ''T'as pas besoin de me remercier va !'' Il semblait donc emballé par l'idée qu'on continue cette petite journée ensemble... Tant mieux ! ''Non mais ça va ! Ca me permet de me reposer... T'inquietes pas pour moi...'' Nous commençions donc par quelques brasses ''Et au quotidien il y a quelqu'un qui t'aide ou pas ?''
Axel me dit qu'il me comprends totalement. Comment ? Pourquoi ? Est-il aussi passé par cette phase à un moment de sa ? A-t-il, lui aussi, eu le malheur de perdre l'usage de ses jambes et de sa mobilité pendant un certain temps ? Ce n'est aucunement à exclure. C'est même totalement possible. Il se pourrait qu'il ait eu un accident qui lui a valut quelques mois en fauteuil roulant quand il était enfant, par exemple. Ce n'est pas rare. Mais dans tous les cas, il s'en est vraiment bien remis. Il semble se déplacer avec une sacré facilité. Ou peut-être a-t-il un tout autre handicap ? Peut-être est-il malvoyant ? Peut-être ne peut-il pas utiliser un bras comme l'autre ? Je n'en sais rien et ça m'est égale. Quelque part j'aimerais bien savoir ce qui le pousse à me dire ça, mais d'un autre côté ce ne sont pas mes affaires. J'ai beau m'être confié assez facilement, je pense bien que ce ne soit pas le cas pour tous le monde. Je ne lui en tien donc aucunement rigueur lorsqu'il me répond. Il me dit que je n'ai pas à le remercier, que c'est quelque chose de normal ce qu'il vient de faire.
J'hausse doucement les épaules «Est-ce que ça t'étonne si je dis qu'il existe énormément de gens dans cette ville et dans le monde qui ne sont pas aussi gentil que toi ? Qui profitent totalement du fait que je sois en infériorité physique pour me dire des choses qu'ils n'auraient jamais oser dire si j'avais mes deux jambes ? » je souris doucement à Axel « Mais bon, il faut de tout pour faire un monde.» je roule des yeux « Le pire de tout ce que je me suis pris dans la gueule c'est un inconnu, qui devait avoir genre 20 ans et que je n'ai jamais vu, qui m'a demandé si je pouvais encore faire l'amour » j'hausse les épaules «Enfin, faire l'amour dans le sens …si je pouvais encore avoir une érection quoi » je secoue la tête «C'est le genre de remarque qu'on ne ferait jamais à un bipède, tu vois ? » Cette remarque, on me la fait assez régulièrement, au final. Les gens se montrent bien plus intrusif, curieux et beaucoup plus personnel depuis que je suis en fauteuil roulant. Enfin, peu importe.
Je fini par demander à Axel s'il veut venir faire quelques longueurs avec moi. Il accepte, disant que ça lui permettra de se reposer un peu. Je souris doucement et le suis, remarquant que, malgré tout, je dois quand même faire beaucoup plus d'effort que lui. Là où lui fait une brasse, moi j'en fait deux voire trois. Il reprend finalement la parole, me demandant si je suis aidé au quotidien. Je secoue doucement la tête. « Non, je suis totalement indépendant » lui assurais-je «J'habite chez un ami qui a amménagé son loft pour me faciliter l'accès à la salle de bain et tout, mais je suis venu ici, à Brisbane, seul. Je ne sollicite l'aide des autres qu'en cas d’extrême urgence. Mais souvent quand ils veulent m'aider ils savent pas comment s'y prendre donc c'est plus dur et presque plus dangereux que si je le fais tout seul » je souris et attrape le bord avant de me tourner « Tu fais que de la natation ou encore d'autre sport ? Moi je me suis découvert le tire à l'arc depuis quelques semaines et j'ai redécouvert le basket» je lui offre un large sourire « J'ai fait beaucoup de basket avant ça et j'ai du arrêté. Mais ça me manquait cruellement quand même et … voilà»
''Gentil ? Tu sais c'est un grand mot... Là en l'occurence ton histoire me laisse pas insensible mais dans la vie de tout les jours crois moi je suis loin d'être un ange... La gentilesse c'est bien mais c'est aussi la meilleure façon de se faire marcher sur les pieds...'' Je restais très calme dans mon explication mais il est clair qu'il ne fallait pas me voir comme le bon samaritain qui rend toujours service à son prochaine car ça ce n'était pas moi du tout... Mais en effet là avec ce mec je me montrais sous un beau jour mais simplement parce que son histoire me rappellait la mienne dans une moindre mesure... ''Mais je me doute bien que t'es certainement tombé sur deux ou trois connards qui profitaient de ton handicap...'' Et c'était dégueulasse ! Il n'y à rien de pire que de s'en prendre à plus faible que soit... Comme quoi les gens n'ont vraiment pas de couilles... Je rigolais en l'entendant parler de ce qui lui était arrivé... Un rire d'énervement.. ''Tu sais faut pas préter attention à ça... Il voulait surement faire marrer ses potes ou sa copine je sais pas mais dit toi bien que c'est clairement le type de mec qui à surement des problèmes pour bander... C"est toujours ceux qui en parlent le plus qui en font le moins...'' L'injustice me foutait vraiment en rogne d'autant plus que s'en prendre à un ''infirme'' ce n'était pas très malin... Quand on est jeunes on est cons parrait-il mais ce n'est pas une excuse pour se comporter comme le dernier des bâtards. Ses nouvelles confessions le rendaient encore plus touchant... Ca aurait été mon frère, j'aurai très certainement cassé la gueule à ceux qui s'étaient moqués de lui..
''Ouai je vois ce que tu veux dire les gens cherchent souvent à bien faire mais parfois on aime se débrouiller seul... Je sais très bien ce qu'on ressent dans ces moments là...'' ajoutais-je en soupirant légèrement tout en continuant d'avancer. ''Essentiellement de la natation vu que c'est mon job' mais pour me défouler je fais un peu de boxe... Ca fait beaucoup de bien.. Et je pourrai vraiment pas m'arreter du jour au lendemain... Si je devais perdre l'usage de mes jambes ou de mes bras je crois que je deviendrai totalement taré..'' Nous étions maintenant accoudés au bord du bassin et la conversation ressemblait vraiment à un dialogue de potes qui se connaissaient depuis plusieurs années.
Axel me dit qu'il n'est pas gentil, que dans la vraie vie il est bien loin d'être un ange car c'est la meilleure manière de se faire marcher sur les pieds. Je l'observe, léger sourire en coin. Je peux amplement imaginer ça, qu'Axe aura beau se montrer gentil au premier abord, si j’apprends à le connaître d'avantage, je pense qu'il osera dire plus de choses, qu'il sera plus direct. Mais ce n'est pas grave. Là, pour l'instant, il est adorable et c'est tout ce qui compte pour moi. J'hausse donc simplement les épaules « Je veux bien te croire» souriais-je, avant de lui expliquer quelques petites anecdotes de ce qui m'est déjà arrivé depuis que je suis en fauteuil roulant. Et je vois bien que l'histoire de l'érection a le don de choquer mon nouvel ami. Choquer ou énerver, je ne saurais le dire exactement. Je sais juste qu'il souhaite me rassurer, expliquant les paroles de ce type par le fait qu'il voulait simplement impressionné ses copains ou sa copine et que de toute manière c'est lui qui devait avoir des problèmes pour bander. J'éclate de rire à cette dernière remarque et hoche vivement la tête « Grave ! C'est exactement ce que je me suis dis» déclarais-je avec humour avant de me calmer légèrement « Mais bon, ouais faut pas prêter attention à ça, mais quand déjà à la base t'as perdu toute confiance en toi, voilà … ça te rabaisse encore d'avantage »
Au final, nous commençons par faire quelques brasses et Axel me demande si je suis aidé au quotidien. Le fait que je lui réponde que je suis totalement indépendant ne semble pas l'étonner. Et encore une fois, il me sort le 'je sais exactement ce que ça fait, ça'. Je fronce légèrement les sourcils et l'interroge du regard, mais préfère d'abord changer de sujet, lui demandant s'il fait d'autre sport. C'est ainsi que j'apprends qu'il fait encore de la boxe car ça le défoule bien. Hoche la tête, comprenant totalement. C'est alors qu'il fait la remarque que jamais il ne pourrait arrêter du jour au lendemain, qu'il deviendrait totalement taré s'il venait à perdre l'usage de ses jambes ou ses bras. Accrocher au rebord, tourner vers la piscine, j'observe les gens qui nagent tranquillement, avant de soupirer légèrement.
«Je me suis dit exactement la même chose. Quand j'étais au collège, j'avais un très ami qui s'est retrouvé en fauteuil roulant et je me suis toujours dit que si ça m'arrivait un jour je me suiciderais sans doute. » Je me tourne vers Axel et le regarde « Tu sais ce qu'il m'a répondu ?» j'affiche un léger sourire en coin «'toi, tu serais plus du genre à vouloir à tout prix faire le tour en monde pour prouver à tout le monde que l'handicap n'est pas une barrière' » je souris, nostalgique avant d'hausser les épaules « Je ne l'ai jamais fait, ce tour du monde » mais j'ai tenté de me suicider reprenais-je dans ma tête lorsque mon sourire se perd « C'est horrible de se retrouver privé de ses jambes, surtout si tu as connu la joie de la marche avant. Encore plus horrible quand les médecins piétinent tout espoir. Mais je n'ai pas l'impression que ma vie ne vaut pas la peine d'être vécue » je tourne mon regard vers Axel « Pendant au moins un an Jaime suis dit que je vivais presque plus heureux qu'un autre, car le fauteuil roulant nous fait relativiser énormément de chose. Et pourtant, je ne suis vraiment, mais alors vraiment pas mécontent de travailler pour pouvoir le quitter un jour » mon sourire s'agrandit un peu « Enfin voilà. Ça c’est mon avis, hein ? J'en ai connu des personnes à mobilité réduite qui se sont laissé allé, qui sont devenue aigries, pas aimable, complètement … ouais taré, comme tu dis. »
Avec ma petite-sœur, j'avais tendance à être très protecteur et quand j'appréciais quelqu'un et que cette personne avait des soucis ce rôle refaisait très souvent surface ! Disons plus simplement que j'aimais être là quand la situation l'exigeait...
J'avais aussi la chance d'avoir confiance en moi ce qui me permettait de ne pas me laisser faire quand quelqu'un venait me chercher mes les embrouilles ! Petit, j'avais très souvent entendus de la part d'autres gosses et même de certaines adultes que je terminerai alcoolique comme mon père voir même SDF et que de toute façon je n'étais qu'un sale petit parasite qui vivrait aux crochets de la société ! Bien évidemment, je ne m'étais jamais laissé mais savoir se défendre autant verbalement que physiquement n'est pas donné à tout le monde d'autant plus quand on est handicapé et que l'on se retrouvé cloué sur un fauteuil.
Plus la conversation défile et plus on se rend compte que nous avons de nombreux points communs comme le sport par exemple... Je l'écoute une nouvelle fois me parler de ses anecdotes et même si je ne rebondis pas sur ce qu'il dit son récit n'en demeure pas moins intéressant. ''Si tout le monde pensait comme toi c'est clair que le quotidien des malades seraient beaucoup plus simple à vivre mais c'est difficile de ne pas voir son handicap comme une fatalité... Mais t'as raison ! Ça fait surement relativiser sur plusieurs points... C'est une question de caractère je pense, ni plus, ni moins...'' C'est clair que quand on doit affronter une épreuve comme cela les petits soucis du quotidien deviennent complètement insignifiants car ce ne sont pas des choses graves ! Et ça, c'est une très bonne leçon de vie ! Personnellement, je n'étais pas du genre à plaindre pour n'importe quoi parce que je savais ce qu'était la vraie galère ! Nathan devait certainement adopter la même politique que moi... ''Faudrait qu'on essaye de se voir en dehors du coup ! Je pense que ça peut être sympa...'' Oui ! Pourquoi s'arrêter en si bon chemin vu que l'on s'entendait lui & moi ! Agrandir son cercle d'amis ne pouvait être que bénéfique alors ça ma paressait logique de poursuivre avec ce garçon que je trouvais intéressant...
Axel a l'air d'être doté d'une très grande confiance en lui. Ça se vois à sa façon de se déplacer dans l'eau mais aussi à sa manière de parler. Serait-il aussi du genre protecteur ? Sans aucun doute. Dans tous les cas, je pense qu'il vaille mieux l'avoir comme ami que pour ennemi.D'ailleurs, je pense qu'il ferait un ami remarquable. Avec lui, la discussion que nous avons est naturelle et tranquille. Les mots viennent et je n'ai pas besoin de réfléchir très longtemps pour les dire, bien au contraire. Je ne me retient pas et dit ce que je pense alors que nous nageons. Je me fatigue rapidement et je ne peux pas faire plus de deux allez retours étant donné que j'ai encore bien trop peu de force dans mes jambes, mais je m’entraîne.
Je lui parle ouvertement de ce que j'ai pensé en ayant apprit le diagnostique et ce que je pensais avant, appuyant bien le fait que mes pensées différaient réellement. Axel me regarde un instant et me répond que si tout le monde pensait comme ça, le quotidien des malades seraient beaucoup plus facile. Je rigole doucement et hoche la tête «Ouais, effectivement, t'as pas tort là-dessus » je me tourne vers lui «Et je ne sais pas si c'est vraiment une question de caractère. Enfin, en quelque sorte oui car celui qui n'a aucune confiance en lui il va se laisser abattre et se recroquevillera sur lui-même. Mais même moi qui avait quand même une confiance assez grande en mes capacités, je me suis retirer du monde pendant plusieurs mois. » j'hausse les épaules « Enfin peu importe » concluais-je, ne voulant pas m'éterniser pour ma période de dépression qui a duré assez longtemps et qui m'a aussi valut un suivi psychologique régulier. Et qui me le vaut toujours, à dire vrai.
C'est alors qu'Axel me dit qu'on devrait se revoir en dehors de la piscine. J'incline la tête sur le côté puis sourit et hoche la tête «Ce serait avec un très grand plaisir » assurais-je « Mais dit moi, tu m'a dis à plusieurs reprises, quand je parlais de mon handicap et tout, que tu me 'comprends totalement' et que tu sais 'ce que c'est'» commençais-je «Pourquoi ? Qu'est-ce qui s'est passé ? » la curiosité est un vilain défaut. Un très vilain défaut. Mais j'ai envie de savoir, tout en me disant que jamais je ne lui en voudrais s'il n'arrivait pas à se mettre à nu devant moi, lui.
Depuis toute à l'heure c'est essentiellement Nathan qui parlait de lui et qui se confiait à moi mais il fallait bien qu'à un moment donné la situation s'inverse et s'était maintenant.... Ça aurait été en effet beaucoup trop simple si j'étais rentré chez moi sans m'être expliqué sur mon passé...
''Ouai... J'ai pas eu d'accident en ce qui me concerne mais j'ai connu la galère sous une autre forme on va dire...''
Je n'avais rien a cacher de toute façon et on avait tous un passé.....
''En fait j'ai eu un père alcoolique et une mère absente... Du coup je me suis retrouvé très vite livré à moi même ! Enfin voilà c'est pas la fin du monde non plus. Je suis heureux, j'ai un boulot qui me plait... Y'a pire que moi...''
J'avais souvent tendance à être mal à l'aise quand je parlais de cela parce que je n'avais pas envie qu'on ait pitié de moi... Je me disais que dans la vie il y avait beaucoup plus grave donc je minimisais peut-être la situation. Bref ca ne servait à rien de continuer sur le sujet d'autant plus que je n'en avais pas plus envie que ça...
''Je vais pas trop tarder du coup... Comment est-ce qu'on peut se revoir ?''
Il est certain que je prenais quelque peu la fuite pour ne pas avoir à répondre à d'autres questions...
Pas d'accident ? Mais alors comment ? Comment peut-il dire qu'il sait ce que je ressens ? Tout simplemenet parce que son père est alcoolique et qu'avec une mère absente il a du bien rapidement apprendre à s'en sortir par lui-même. J'hoche doucement la tête. Ce n'est pas du tout comparable, mais nos deux histoire se valent. Lui à connu la galère psychique, moi la galère physique. Donc au final, ouais, il peut bien savoir ce que ça fait que d'avoir l'impression que la vie nous échappe.
«Ouais, donc au final … on s'en est quand même très bien sorti tout les deux » concluais-je avec un large sourire.
Peu de gens dans cette ville peuvent en dire autant et d'un côté, tant mieux. Je ne souhaite absolument à personne de connaître la galère que j'ai connu moi-même. Enfin. Nous retournons nager encore deux longueurs tout en discutant un peu, avant qu'Axel ne me dise qu'il ne va trop tarder. Il me demande aussi comment on peut se revoir. Je le regarde et hausse les épaules « Je pense que je vais encore passé régulièrement ici, à la piscine. Sinon … ben ...» je regarde Axel « T'as pas ton portable dans ton sac ? Je te file mon numéro et … ouais, on pourra se boir un coup une fois, si tu veux » je lui souris. Nous échangeons rapidement nos numéros et, après lui avoir promis que je le recontacterais, je l'observe s'en aller. Pour ma part, je continu tranquillement encore quelques longueurs.