| (cassidy) you're trying to lift off the ground on those old two wheels |
| | (#)Jeu 23 Juin 2022 - 18:21 | |
| @Cassidy Lowell Rester professionnelle. C’est la recommandation qu’on lui fait le plus souvent et, aussi, l’ordre qu’elle a le plus de mal à tenir en ce fichu monde. Parce que Charlie ne sait pas mentir, parce que Charlie n’a même aucune idée d’être autre chose que parfaitement elle-même et franche. Pourtant, lorsqu’il s’agit de travailler avec une personne qu’elle a oublié comment apprécier, tout est bien plus difficile. Parce que ses propres sentiments ne peuvent pas avoir d'importance, parce qu’elle ne peut pas faire passer son propre petit ego avant le bon déroulement d’une affaire et surtout sa résolution, non pas pour elle-même et pour sa carrière mais bien pour les personnes pour qui elle travaille et fait ce métier.
Cassidy. Cassidy sera sa partenaire pour cette affaire. Cassidy sera la personne avec qui elle risque de passer les prochaines heures, à attendre devant un putain d’aéroport en espérant que leur suspect se pointe en portant un signe à son nom, histoire de faciliter sa reconnaissance au milieu de la foule. Au moins, et puisque la nouvelle journée commence à peine (comprenez: qu’il est une heure du matin), les lieux ne sont pas bondés par des Australiens ayant hâte de fuir le pays et des étrangers ayant survécu aux douanes musclées. Personne à l’horizon, pas même un seul oiseau pour chanter à la lune, sans doute encore trop effrayés par les va et vient des différentes compagnies aériennes. Rien, personne pour leur tenir compagnie si ce n’est le silence pesant de l’habitacle, la blonde au volant de leur voiture banalisée et ennuyante à souhait, le noir se fondant parfaitement avec le coin sombre dans lequel elle s’est garée. Toutes lumières éteintes, c’est tapies dans l’ombre qu’elles comptent la moindre seconde s’écouler, ayant sans doute tout aussi hâte l’une que l’autre que d’autres collègues viennent prendre la relève, d’ici de nombreuses heures. Huit heures, c’est ce qu’ils ont dit ? Peut-être que d’ici là leur suspect aura pointé le bout de son nez et qu’elles auront eu l’occasion de l’arrêter, ce qui non seulement permettrait de rapidement clôturer ce dossier mais aussi de ne plus avoir à supporter cette ambiance pesante ni même la moindre collaboration avec l’une de ses rares collègues féminines qui a eu l’audace de croire qu’elle pouvait la prendre de haut avec ses conseils sur la grossesse et même la maternité. Et puis quoi encore. “John passe dans le coin, il demande si on veut des cafés.” Elle annonce d’un ton plat lorsqu’elle ouvre son téléphone pour découvrir le message, ayant tapé son code de déverrouillage juste au dessus du visage de ses enfants lui servant de fond d’écran. Ce n’est sans doute pas la meilleure chose à faire alors qu’elles sont supposées être les plus discrètes possible mais osez demander à Charlie si elle en a quelque chose à chier au point de refuser un café bienvenue. “On nous a mis sur le coup parce que tout le monde sait qu’il se pointera jamais entre minuit et six heures, alors dis oui.” Pitié, qu’elle ne l’embête pas avec le protocole, les règles, la bienséance, le fait que prendre du café ne soit pas bon pour la santé et bla bla bla. |
| | | | (#)Lun 27 Juin 2022 - 17:33 | |
| Les horaires de flics n’ont jamais été faciles. Les longues nuits en planque ou à rédiger des procédures, les appels au milieu de la nuit, les heures supplémentaires, encore et encore, et les vacances qu’elle n’a pas pris – au cours de sa carrière, elle a pris l’habitude de ces contraintes ingrates du métier. Plus jeune, elle ne s’en souciait même pas : elle ne comptait pas les soirées où elle n’est rentrée qu’au petit matin, où les jours où elle passait en coup de vent pour une douche et une heure ou deux de repos alors que son mari se préparait déjà pour rejoindre son travail. Thomas, par ailleurs, avait aussi rapidement compris qu’il n’avait aucun intérêt à faire la moindre remarque : les horaires faisaient partie du métier, et Cassidy a toujours été passionnée par son métier. Puis sont nés leurs enfants. Et les réveils pour une ouverture de porte à 6h sont bien plus difficile quand le bébé s’est enfin (ENFIN) endormi juste 2h plus tôt, les soirées tardives coûtent un bras en baby-sitting ou lui valent un accueil glacial par son homme, qui a dû quitter une réunion importante et merde quoi, c’était son tour à elle de gérer (Thomas a toujours pardonné facilement). En plus des contraintes strictement opérationnels, elle a souvent l’impression de manquer des moments importants de la vie de ses deux petits – elle n’était pas là pour leurs premiers pas, a raté plusieurs récitals de dance et, oui, elle est de ces mères indignes dont les marmots sont à l’accueil de l’école matin et soir. Elle ne peut pas faire autrement, c’est le job qui veut ça.
Mais, pour éviter de rater plus d’évènements que nécessaire, elle a pris l’habitude de se positionner sur les renforts les plus matinaux possibles – en plus, elle est du matin ! – pour rentrer tôt et emmener les petits au parc ou à la piscine. Et là, c’est une surveillance aéroport qui l’attend. 1h, aéroport de Brisbane dans une voiture banalisé, à essayer d’interpeller un suspect – rien de sorcier en soi, elle l’a fait des milliers de fois. Sauf que. Sauf que, sa partenaire du moment n’est pas Alexa mais Charlie. S’il avait pu choisir, elle prendrait plus volontiers une centaines de matinées avec la brune (malgré son humeur exécrable quand elle se lève trop tôt) qu’une seule avec Charlie. Sauf qu’elle ne pouvait pas choisir. Ce serait Charlie.
Cassidy n’a généralement pas de difficulté pour s’entendre avec tout le monde – elle discute volontiers avec chacun de ces collègues, dépassant souvent le strict cadre professionnel et parlant résultats du dernier match de footy avec l’un, de son dernier voyage avec une autre. Elle n’a jamais eu de (sérieux) problèmes avec ses partenaires ou collègues, et, même quand il existe des désaccords entre elle et un autre policier, les choses s’arrangent généralement rapidement. Généralement. S’il y a bien une collègue avec qui le courant ne passe pas, c’est bien Charlie – leur relation n’avait pourtant pas forcément mal démarré, même si elles travaillaient rarement sur les mêmes dossier : quelques mots échangés ci et là, des conversations de temps en temps en groupe. Et Charlie était tombée enceinte, et Cassidy avait voulu aider. Grand mal lui a pris ! Ses conseils, aussi bien intentionnés qu’ils aient été, n’avaient pas été bien reçus et quelques interactions avaient mis fin à toute sympathie entre les deux et le mur qui s’était formé entre les deux, non, pas un mur, une montagne, même, semblait désormais aussi infranchissable que la cordillère des Andes.
Ce qui entraîne le silence gênant qui comble l’habitacle. 8 heures. Génial. Le temps va être long.
L’horaire même rend la tâche plus rébarbative encore : il ne se passe rien ou presque, peu d’animation pour se distraire le regard. Enfin, sauf, la proposition de café. Un café semble un cadeau du ciel – même si le protocole l’interdirait. Elle vérifie le planning des vols, il ne se passe pas grand-chose entre minuit et 6h (vraiment, c’est une tâche de merde qui leur a été confiée) : « Honnêtement ? Je tuerais pour un café là tout de suite. S’il est à côté et qu’il peut passer… » ça nous permettra de ne pas mourir d’ennui, ça me permettra de parler à un autre être humain ? Elle ne sait pas comment elle avait l’intention de terminer sa phrase donc elle enchaîne d’un simple : « … ça serait sans refus »
Plus que 8h. Elle allait avoir besoin du café.
@Charlie Villanelle
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| | | | (#)Mar 28 Juin 2022 - 18:37 | |
| Un café comme offrande pour apaiser les âmes, voilà tout ce que Charlie a à proposer et c’est aussi la seule chose qu’elle la prie d’accepter, son accord lui étant nécessaire pour confirmer à leur collègue qu’il peut effectivement les rejoindre et légèrement enfreindre le protocole tous les trois. Leur enquête n’en pâtira pas, c’est évident, mais ils ont tout à y gagner à ce que la nouvelle n’arrive jamais aux oreilles de la direction. « Honnêtement ? Je tuerais pour un café là tout de suite. S’il est à côté et qu’il peut passer… » Sans un bruit, Charlie se contente de souffler, satisfaite de la réponse. Elle ferme un instant les yeux pour appuyer la scène, n’ayant de toute façon personne à qui partager son soulagement, et certainement pas Cassidy elle-même. Ego oblige. « … ça serait sans refus. » Est-ce vraiment là toute la relance dont elle est capable pour leur discussion ? Bien malgré elle, la blonde se garde de tout reproche, jugeant qu’ils seraient de façon plus évidente une mauvaise idée à partager. “Je lui envoie un message.” Au moins, l’arrivée de leur collègue-livreur est une distraction digne de ce nom, laquelle permet même à terme de leur apporter un peu de caféine pour tenir la nuit - ce qui signifie autant “ne pas s’endormir” que “ne pas tuer sa collègue”. Alors, c’est finalement bien malgré elle que Charlie se dévoue pour tenter d’arranger les choses entre elles, certaine que trop réfléchir de la laisserait faire que tout le contraire. “Ma première mission, avant d’être officiellement affectée, c’était une surveillance de nuit.” Avec Olivia et son iconique regard rassurant (non). Autant dire qu’à l’époque, Charlie faisait bien moins la fière et ne transpirait certainement pas d’assurance. “J’espère que ça va pas me coller pendant toute ma carrière parce que j’ai quand même d’autres choses à faire.” Ça fait partie du travail, oui, elle sait bien. Mais il existe encore bien d’autres choses qui font partie du travail et n’impliquent pas de piquer du nez toutes les deux minutes parce qu’il se passe littéralement rien, rien du tout. Les avions à cette heure de la nuit sont très rares et les chances de voir arriver leur homme la bouche en cœur l’est tout autant.
Le seul qu’elle attend arriver la bouche en cœur, justement, n’est que John et ses mains qu’elle espère remplies du nectar divin qu’est un parfait café brûlant. Au moins, elles pourraient utiliser l’excuse d’être en train de boire pour ne pas avoir à faire la discussion, Charlie ne pouvant que constater à quel point ses tentatives pour briser la glace (à nouveau) semblent infructueuses. Ce n’est de toute façon pas comme si elle souhaitait aller où que ce soit non plus avec une telle discussion de surface, il faut bien l’avouer. "Il arrive dans dix minutes." Thanks God. |
| | | | (#)Mer 29 Juin 2022 - 11:14 | |
| Dire qu’elle est surprise quand Charlie relance la conversation serait un euphémisme – Cassidy s’était résignée à l’idée d’un silence gêné pour les prochaines huit heures et pour l’absence d’une relation ne serait-ce que cordiale avec sa collègue. Elle a eu tort, visiblement. Elle semble se tromper régulièrement quand il s’agit de Charlie. “Ma première mission, avant d’être officiellement affectée, c’était une surveillance de nuit.” Ah, les tâches ingrates étaient souvent reléguées aux petits nouveaux : il faut se faire la main, dit-on, pour justifier qu’un inspecteur plus ancien ne perde son temps à attendre l’impossible. Elle-même en avait fait les frais, à son arrivée – une sorte de bizutage non assumé, en soit, tu travailles à Noël, tu fais les surveillances de nuit, tu es dans tous les ports de plis et tu prends les plaintes les plus longues juste à la fin de ton service quand tu vois tous tes collègues se barrer pour boire un verre ensemble. Elle avait apprécié chaque année depuis sa formation, même elle appréciait parfois de pouvoir refuser les missions de merde. Parfois. « Avec mon binôme à Melbourne, sur notre première surv’ de nuit, on s’est endormis » répond-t-elle avec un air secret et un rire. « On a été réveillés par un type qui cherchait à forcer notre voiture pour partir avec. » Pas le moment dont elle était le plus fière : ils avaient failli manquer une interpellation à cause de leur négligence et devaient leur salut à la bénédiction que sont les des vitres teintées et l’intervention d’un voleur de voiture de pacotille. Brusquement réveillés, ils avait terminé la nuit par plusieurs interpellations. Elle avait eu tellement de chance ce jour – non seulement personne n’avait eu à évoquer leur petit somme en mission mais aussi les arrestations s’étaient réalisées sans heurts. Le capitaine leur avait présenté des félicitations et elle avait eu de mal à ne pas virer au rouge écrevisse quand il a parlé de leur professionnalisme et dévouement pour l’enquête. Son partenaire, un vieux de la vieille, comme on dit, lui avait répété de profiter de la victoire, que leur travail était trop peu reconnu pour refuser des louanges – même peu pas méritée. Elle avait depuis toujours fait en sorte d’être irréprochable, quitte à suivre les consignes peut-être de manière un peu trop rigoureuse.
Mais, surtout, elle essayait au maximum d’être bien reposée avant une surveillance de nuit. “J’espère que ça va pas me coller pendant toute ma carrière parce que j’ai quand même d’autres choses à faire.” – une partie d’elle veut essayer de défendre l’activité et son intérêt, ils ont besoin de surveillance pour faire avancer leurs enquêtes, une autre partie d’elle, tout aussi saoulée que sa collègue, aurait aimé ne pas avoir à jouer le jeu, du tout « Au moins après celle-là, on ne devrait pas être désignées volontaires pour les suivantes » Une maigre consolation, mais une consolation tout de même. Bon. Il est où ce putain de café ? Elles avaient réellement besoin de quelque chose, quoi que ce soit, pour les sortir de l’atmosphère pesante. Pourquoi était-ce si difficile d’avoir une simple conversation ? Plus que 8h, qu’est-ce que c’est 8 heures, finalement dans une vie ? Quelle putain de blague, elles allaient mourir d’ennui sur place. Elles n’avaient qu’à attendre le café. Comme si elle lisait dans ses pensées, Charlie précisa qu’il arrivait, dans 10 min. Parfait. « Merci. Je crois que j’ai jamais autant eu envie de voir John. » lança-t-elle, une faible tentative de plaisanterie.
Plus que huit heures.
@Charlie Villanelle |
| | | | (#)Mar 5 Juil 2022 - 15:47 | |
| A reculons, Charlie prend la peine de se confier sur ses débuts, sur les tâches qui étaient naturellement les siennes à l’époque parce qu’elles sont considérées comme ingrates et sont de facto assignées aux plus jeunes. Elle l’avait très bien compris, ce qui ne l’a pas empêché de s’en plaindre et encore aujourd’hui, elle continue de le faire, comme si cela allait pouvoir lui faire changer son passé par un quelconque miracle. « Avec mon binôme à Melbourne, sur notre première surv’ de nuit, on s’est endormis » Charlie lui décoche un regard amusé et esquisse un bref rire qui se veut tout autant sincère. Celle-là, elle ne l’avait certainement pas vu venir, en effet. Elle se serait encore moins attendue à ce que Cassidy lui confie ce genre de bourde, même si bien trop d’eau a coulé sous les ponts pour que cela lui soit aujourd’hui reproché. « On a été réveillés par un type qui cherchait à forcer notre voiture pour partir avec. » - “Le gars a fait le pire choix possible.” Elle pouffe un peu plus encore, tout bas, préférant souligner la faute de l’inconnu plutôt que celle de Cassidy. Cela n’excuse pas leurs disputes et autres différends mais la blonde est adepte des seconde, troisième, quatrième chances. “C’était le gars que vous cherchiez ?” Elle demande finalement, curieuse, cherchant à en savoir autant que possible sur cette anecdote saugrenue qui a au moins pour mérite de la tenir éveillée. "Ça s'est su ? Que vous vous étiez endormis ?” D’un ton un peu plus sérieux, elle pose la seconde question lui venant à l’esprit, bien que la réponse qu’elle pourra lui donner ne dictera en aucun cas la réaction de Charlie: ce n’est pas elle qui irait se plaindre à la direction des années après les faits. Ce n’est pas elle qui irait se plaindre à la direction tout court à vrai dire, bien trop peur adepte de l’idée même de balance. Dans la police, surtout, personne n’aime ça. Il n’y a aucun acte qui mérite un tel traitement dans ce qu’elle lui raconte là.
Ce dont elle est adepte, cependant, c’est l’idée même de se plaindre. Ici, à ne rien faire si ce n’est utiliser ses petits yeux pour regarder à droite et à gauche, elle a bien trop l’impression de perdre son temps plutôt que d’être utile à la communauté. « Au moins après celle-là, on ne devrait pas être désignées volontaires pour les suivantes » - “J’espère bien, ouais.” qu’elle se contente finalement de souffler, prête à faire un scandale si jamais elle est à nouveau désignée volontaire pour la prochaine surveillance de nuit. Elle sait qu’elle ne peut pas toujours travailler sur les affaires de terrain qui l’intéressent mais merde, putain, un minimum. « Merci. Je crois que j’ai jamais autant eu envie de voir John. » A défaut d’en rire, Charlie en sourit tendrement, jetant un coup d'œil à son téléphone dont le fond d’écran illumine brièvement l’habitacle, ses enfants en tête d’affiche. Neuf minutes, huit peut-être. Il sera bientôt là ; elle le met à nouveau en veille. “Tu t’entends pas avec lui ?” C’est peut-être un sous-entendu qu’elle extrapole, ne connaissant pas vraiment John et encore moins Cassidy, mais sa nature curieuse la pousse à poser la question de toute façon. Elle ne risque pas grand-chose, elle qui fera face à un silence pesant dans le pire des cas. Peut-être qu’elle arrivera à s’excuser de son comportement passé alors que Cassidy ne voulait que faire le bien autour d’elle mais pour le moment encore, cette seule idée suffit à lui nouer la gorge. |
| | | | (#)Sam 9 Juil 2022 - 22:56 | |
| Parfois, une relation peut virer au drame pour un malentendu, une embrouille pour une broutille, une incompréhension - de la même manière, il faut savoir apprécier les efforts de la personne en face : bien étonnée que Charlie essaie même de faire la conversation, Cassidy décide de s'ouvrir en retour... Même si ce n'est pas très glorieux et ses confidences sont accueillies par un bref rire. Une petite victoire dans le cadre de leur relation, mais une victoire cependant. “Le gars a fait le pire choix possible.” En effet, il avait vu sa carrière de criminelle se terminer assez vite, prenant pour cible une voiture avec des occupants à l’intérieur, de plus, occupée par des fonctionnaires de police. Parfois, certains choix sont de ceux qui façonne une vie – la liberté ou la prison peuvent se jouer au choix de la voiture sur un parking devant un bâtiment désaffecté. « Tu imagines ? De toutes les voitures qu’il aurait pu essayer de voler, il choisit celle de la police. A ce niveau-là, c’est plus un mauvais karma, je ne sais pas ce que c’est » réplique-t-elle en riant. Mais sa connerie leur avait au moins permit de se sauver la mise, elle avait eu presque de la peine pour ce malheureux voleur de voiture : « Même pas ! On l’a interpellé et il a fini par participer à la surveillance avec nous, menotté sur la plage arrière » Toute la situation était absolument loufoque – et si on lui avait posé la question cette nuit-là, elle n’aurait jamais imaginé que tout pouvait bien se terminer. « Il a passé plus de trois heures avec nous à attendre que notre cible se pointe. » Elle se rappelait de ses longues heures pendant lesquelles elle devait faire attention à ce qu’elle disait, ne pas dévoiler des informations concernant une affaire en cours ou passé ou même n’importe quelle information relative au commissariat. Mais surtout, surtout, à ne pas s’endormir à nouveau : elle n’aurait probablement pas survécu à la mortification de s’endormir dans une surveillance de nuit AVEC un mis en cause dans la voiture. Sa carrière n’aurait pas résisté à un tel scandale, un tel manquement et une telle absence de professionnalisme. Elle qui désormais était connue pour sa rigueur et son sérieux dans ses procédures, aurait bien aimé effacé cet évènement de son passé, mais en y réfléchissant, la nuit c’était plutôt très bien terminée : « On l’a ramené au commissariat avec notre cible et son contact. Carton plein. » Voiture pleine aussi, alors que leurs deux suspects et leur voleur de voiture malchanceux. Elle rit en repensant à ce pauvre type qui aura fini aux côté d’importateurs internationaux de stupéfiants et qui finalement, n’en menait pas large sur le siège central. Elle ne sait pas vraiment pourquoi elle raconte ça à Charlie : peut-être pour casser cette image de première de la classe ? Peut-être parce qu’il est facile de se lier quand on fait preuve d’autodérision ? Quoi qu’il en soit, Charlie entre dans le vif du sujet : . "Ça s'est su ? Que vous vous étiez endormis ?” – « Absolument jamais. » Son partenaire de l’époque en avait fait son affaire – il était convaincu que le résultat était la seule chose qui était importante, peu importe les méthodes. Il était adepte du proverbe la fin justifie les moyens, quels que soient les moyens : la menace, les pressions, les négociations avec les suspects ; il se revendiquait d’une police à l’ancienne qui ne devait pas rentre de compte à personne, loin des idéaux de Cassidy, de servir et protéger la population.
Même si parfois, pour servir, justement, il fallait se coltiner des missions ingrates : comme les surveillances d’aéroport, de nuit. Mais le faire maintenant les sauvait sûrement d’une autre mission merdique, plus tard dans l’année. Peut-être. Et elles avaient la chance d’être bientôt ravitaillées en café, en plus. « C’est même pas ça, c’est surtout que le café là tout de suite serait une bénédiction qui le propulserait rapidement parmi mes personnes préférées. » |
| | | | (#)Mer 13 Juil 2022 - 8:34 | |
| Parler de cet inconnu qui a de grandes chances d’avoir été inventé de A à Z apparaît être la meilleure chose à faire en cet instant, parce qu’il leur permet au moins de briser la glace sans pour autant déjà de nouveau se casser les dents sur l’état de leur propre relation. Charlie sait avoir sa part de tort dans l’histoire et autant dire que cela ne l’arrange pas le moins du monde que de l’admettre. « Tu imagines ? De toutes les voitures qu’il aurait pu essayer de voler, il choisit celle de la police. A ce niveau-là, c’est plus un mauvais karma, je ne sais pas ce que c’est » Cassidy en rigole doucement, Charlie en fait de même, autant par automatisme que parce qu’une part d’elle le pense réellement. De tous les pires choix du monde, il a effectivement choisi celui qui pouvait le moins aider à sa cause, et cela a tout d’ironique. Parfois, elle se demande comment qui que ce soit peut sciemment choisir la voie de l’illégalité et d’autres, elle se souvient que le monde tel qu’elle l’imagine n’est pas ce qu’il est réellement. Finalement, elle laisse échapper un bref soupire pour mieux se renfoncer dans son siège. « Même pas ! On l’a interpellé et il a fini par participer à la surveillance avec nous, menotté sur la plage arrière » C’est à n’y faire aucun sens, raison pour laquelle Charlie tourne finalement la tête en direction de son homologue blonde, comme pour s’assurer qu’elle n’est effectivement pas en train d’imaginer tout ce qu’elle lui dit, cette histoire rocambolesque qui ne semble pas en finir. « Il a passé plus de trois heures avec nous à attendre que notre cible se pointe. » Sûrement les trois plus longues heures de sa vie, à n’en pas douter. “Et j’imagine qu’il a même plus osé piper un mot ?” A en juger par la situation, la jeune inspectrice ne prend pas de risque en proposant une telle hypothèse: le gars devait sûrement être un peu trop mortifié pour vouloir faire la conversation.
« Absolument jamais. » L’affaire ne s’est jamais ébruitée, ou tout du moins pas la partie où Cassidy s’est endormie au beau milieu d’une opération. Silencieuse, Charlie l’observe avec attention, ne comprenant pas pourquoi elle lui partage un tel secret alors que le reste du monde l’ignore encore. Elles ne sont pas proches et elles se font encore moins confiance, en témoigne les derniers mois placés sous le signe de regards noirs et tout autant de silences. “Pourquoi est-ce que tu me fais confiance sur ça alors ?” Honnête, comme à son habitude, la jeune mère va directement au bout des choses et de ses idées, n’ayant aucune envie de passer par quatre chemins et ainsi faire perdre de son temps à tout le monde. Elle veut savoir pourquoi elle apparaît aujourd’hui être différente du reste du monde, et surtout comment cela peut finalement être de façon positive. Alors, elle demande. Aussi simplement que cela. « C’est même pas ça, c’est surtout que le café là tout de suite serait une bénédiction qui le propulserait rapidement parmi mes personnes préférées. » Un rire plus tard, Charlie ajoute quelques mots. “Toutes les relations dans la police sont plus ou moins liées au café.” Renversez le café de votre collègue et c’est la mort assurée ; prenez le temps de faire un détour pour lui en apporter et c’est une éternelle reconnaissance que cela vous apportera. Parfois, les choses peuvent se résumer aussi simplement, comme à l’époque de la cour de récréation. D’autres facteurs entrent inévitablement en compte mais Charlie passe outre, trop peu intéressée par l’analyse de la chose. “Tu regrettes, parfois ? De devoir donner autant pour ton travail ?” Autant de son temps et de son énergie, certes, mais aussi et surtout de sa vie privée et personnelle, de tout ce qu’elle donne pour son travail qui ne pourra jamais être accordé à ses proches et ceux qu’elle aime. Est-ce qu’elle regrette, parfois, de devoir payer alors qu’elle n’essaye que de bien faire, encore et toujours ? |
| | | | (#)Dim 24 Juil 2022 - 16:07 | |
| Pour briser la glace avec un inconnu, la méthode est facile : on parle de la météo ("oh il fait trop chaud", "il a plu beaucoup récemment"), on interroge et on s'émerveille sur son métier, sur ses enfants, sur ses projets ("J'ignorais qu'il existait des compétitions de tir à la sarbacane, dites m'en plus !"). Il est assez aisé de passé des heures à découvrir quelqu'un et, sans même se trouver des points communs, la conversation peut se dérouler facilement et sur la durée. Mais comment faire pour faire passer le temps avec quelqu'un qui n'est pas un inconnu, mais pas suffisamment un ami ? Une vague connaissance auprès de qui les questions de bases ont déjà été posées, mais aucun lien ne s'est créé, au contraire, la relation est déjà tumultueuses. Que faire, dans ces situations là ? Alors que Charlie avait pris la peine d'entamer une conversation - Cassidy avait lancé un sujet sur une erreur de débutante , disons. Les conneries étaient souvent un bon moyen de parler sans entrer dans des sujets difficiles. Les voilà donc à discuter de ce qui aurait pu être l'un des plus gros fiasco de la carrière de la blonde - “Et j’imagine qu’il a même plus osé piper un mot ?” - « En effet. Il n'a pas moufté du tout. » Il devait peut-être craindre d'aggraver sa situation déjà peu avantageuse. Le pauvre. Finalement, ces heures en garde rapprochées étaient peut-être une punition suffisante pour sa tentative de vol. Quand à de potentielles conséquences pour les deux policiers endormis, il n'y en avait jamais eu, parce que personne n'avait jamais été mis au courant. “Pourquoi est-ce que tu me fais confiance sur ça alors ?” Une bonne question - Cassidy n'a rien à gagner à raconter ce genre d'histoire, au contraire, au vu de sa relation euh... disons, difficile, parfois, avec Charlie, elle pourrait même "perdre" si ce secret venait à s'ébruiter. Mais elle ne s'en faisait pas trop : « Je ne pense pas que tu le répéteras - et, même si tu le fais, je ne suis pas sûre que tout le monde te croira. » Elle lève un sourcil. Cassidy était connue, ici à Brisbane, justement pour son respect des règles et sa rigueur. « Et puis, pourquoi je ne ferais pas confiance ? On est dans le même bateau ce soir. » Dans la même merde, pense-t-elle plutôt, un regard à leurs environs. Putain de surv' de nuit. La seule chose qui pourrait la rendre plus agréable serait du café et Cassidy est enthousiaste par rapport à l'arrivée de John, qui les ravitaille. “Toutes les relations dans la police sont plus ou moins liées au café.” Cass acquiesce d'un hochement de tête. C'est plutôt vrai - une connerie est plus vite oubliée si le lendemain, on arrive avec le petit-déjeuner et le café pour toute la brigade, pareil, tisser des liens se fait autour d'un breuvage chaud - une pause c'est "tu veux un café ?" (il y aussi ceux qui sortent fumer une clope, mais c'est autre chose). Cassidy ne sait pas comment elle aurait pu surmonter leurs horaires de travail et toutes les contraintes sans le sacro-saint café. En parlant de contraintes : “Tu regrettes, parfois ? De devoir donner autant pour ton travail ?” Oui. Et non. La réponse n'est pas évidente à formuler. « Je regrette les évènements que j'ai manqué parfois » Les premiers pas de son fils. L'entrée à l'école de sa fille, qu'elle avait promis de ne pas manquer - prenant même un cycle de nuit pour être présente pour l'emmener en début d'après-midi... L'affaire s'était embourbée, elle avait finalement enchaîné près de 16h de travail et n'avait pas pu emmener son aînée à la maternelle. Elle avait manqué de s anniversaires aussi - de ses neveux et nièces, notamment. Des soirées en famille, des dîners entre amis où elle arrivait toujours en retard. « Je jalouse parfois le temps libre de ceux qui peuvent se permettre de quitter dès que leur horaire de fin est atteinte chaque jour. » Le nombre d'activités qu'elle aurait voulu faire ! « Ou dormir des nuits complètes ! » Entre le boulot et ses deux petits, elle comptait sur le doigt d'une main les nuits où elle avait vraiment pu profiter et faire une grasse matinée. « Mais quand on conclut une affaire, je me dis que ça vaut tout de même la peine. » Une pause, elle regarde sa collègue : « Tu regrettes, toi ? »
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| | | | (#)Jeu 28 Juil 2022 - 21:13 | |
| Pourquoi est-ce que tu me fais confiance sur ça alors ? La question revient à se tirer une balle dans le pied, sans doute, mais elle obsède bien trop Charlie pour que cette dernière puisse passer outre, comme si de rien n’était et surtout comme si cela ne l’intéressait pas réellement. « Je ne pense pas que tu le répéteras - et, même si tu le fais, je ne suis pas sûre que tout le monde te croira. » Le sourire qu’elle lui présente est en demi-teinte, sûrement parce que ses paroles sont un peu trop véridiques pour ne pas la toucher. Oui, effectivement, personne ne la croirait si elle en venait à raconter une telle histoire, surtout alors que leurs collègues savent que l’amour n’est pas au beau fixe entre les deux femmes. De toute façon, Charlie doit aussi avouer une chose d’elle même: elle n’est pas du genre à faire fuiter les secrets qu’on lui confie, justement parce qu’elle estime que si elle a un jour été assez bien placé dans le coeur de la personne face à elle pour recevoir ses confessions, alors elle se doit de ne pas les trahir. Peu importe ce qu’il se passe ensuite. En silence, elle se contente donc d’hocher la tête, son ego encore important. « Et puis, pourquoi je ne ferais pas confiance ? On est dans le même bateau ce soir. » Pour ce soir, oui. Mais pour ce soir seulement. Charlie ne sera jamais pessimiste, mais au fond d’elle même elle rétablit la vérité avec précision. Demain, les choses seront sans doute différentes.
Cependant, rien ne l’arrête pour entrer dans une discussion sur le ton de la confession, en témoigne le ton plus bas et calme qu’elle partage avec Cassidy, en plus de sa question: a-t-elle des regrets, parfois ? Parce que Charlie en a de plus en plus, oui. « Je regrette les événements que j'ai manqué parfois » Les anniversaires, les petits moments de vie. Tout, rien. Des instants volés qu’elles ne retrouveront jamais, le temps n’allant qu’en avant, jamais en arrière. « Je jalouse parfois le temps libre de ceux qui peuvent se permettre de quitter dès que leur horaire de fin est atteinte chaque jour. » Ceux qui ont un travail qui ne demande pas de temps supplémentaire, pas d’urgences, pas des horaires impossibles à suivre. Des horaires qui ne nécessitent pas de travailler les jours fériés, à Noël, au nouvel an. Elles se comprennent sans que Charlie ait besoin de rajouter son point de vue sur la situation, en réalité. Sans doute aurait-elle préféré que son avis aille contre le sien ; ça aurait pu la rassurer. « Ou dormir des nuits complètes ! » - “Ah ça.” Elle rigole de bon cœur, n’ayant effectivement pas connu un tel luxe depuis longtemps. Au moins n’a-t-elle pas à s’occuper de ses enfants la majeure partie du temps, et c’est seulement sur ce point là qu’elle en est parfois soulagée. Le reste du temps, ils lui manquent terriblement. « Mais quand on conclut une affaire, je me dis que ça vaut tout de même la peine. Tu regrettes, toi ? » Elle balance sa tête en arrière, sa contemplation du toit de la voiture uniquement mise à mal par l’arrivée de leur collègue qui leur tend les cafés par la vitre de la voiture et repart après quelques mots, une brève discussion et des encouragements. Tout en tenant le gobelet du bout des doigts, elle le tend donc à sa collègue, déjà revigorée par la vapeur odorante. “Les pour contrebalancent les contre, c’est ce que je me dis.” Parfois, l’insouciance de sa vie d’avant lui manque, mais d’autres facteurs ont contribué à ce changement ; bien trop pour que la seule faute puisse être rejetée sur son métier qui lui en demande beaucoup. “Mais c’est en effet difficilement compatible avec une vie de famille.” Avec un partenaire, avec ses enfants, avec des horaires normales. Elle hausse les épaules et trempe ses lèvres dans le café brûlant, décidée à ne pas s’appesantir sur le sujet davantage. “Ça sera plus facile pour attendre, maintenant.” Elle annonce enfin dans un maigre rire, soulagée que leur collègue soit passé leur donner ces cafés bienvenues.
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Pas de soucis Je pense qu'on part sur une conclusion, dis moi ce qu'il en est de ton côté.
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| | | | (#)Mer 3 Aoû 2022 - 19:09 | |
| Cassidy n'aurait pas imaginé que la conversation avec sa collègue laisserait place aux confidences, mais elle préfère ne pas se perdre dans des faux semblants et répond honnêtement à la question de Charlie. Contrairement à certains de ces collègues, elle n'a voulu rejoindre la police dès son plus jeune âge, et, même si l'idée lui a trotté dans la tête de nombreuses années, elle ne savait pas bien ce qu'elle voulait faire de sa vie quand elle est partie d'Irlande pour l'Australie. Son rêve était de découvrir ce pays, ses grands espaces, son univers sans limites, ses plages et son côté sauvage - le "qu'est-ce que je vais faire une fois arrivée" était une pensée secondaire, quelque chose qu'elle était sûre qu'elle réussirait à débrouiller, une fois le jour venu. Pourtant, même si elle n'avait pas, comme d'autres, une vocation dès le plus jeune âge, elle avait su sans aucun doute qu'elle avait sa place dans la police quand elle les a rejoint. Elle a essuyé les plâtres, elle a subi les tâches ingrates offertes aux nouveaux (un bizutage, bien sûr, une tradition, une manière de remettre chacun à sa place, peut-être, faire en sorte que les nouveaux respectent la hiérarchie et les supérieurs) mais elle y a survécu et elle a confirmé que oui, c'est qu'elle voulait faire de sa vie : « Mais quand on conclut une affaire, je me dis que ça vaut tout de même la peine.»
Elle retourne la question à sa collègue - qui semble avoir l'occasion de pouvoir se dérober avec l'arrivée des cafés. Enfin. La chaleur de la boisson lui donne une nouvelle vigueur : un peu de force pour pouvoir passer la nuit. Le café est un outil indispensable pour leur métier, la recette miracle pour passer de longues heures du jour et de la nuit éveillés sans souffrir (trop) du manque de sommeil, ou du moins, en le dissimulant, la tête bien plongée dans la sable. Elle remercie John pour la livraison à domicile et elle se recentre sur la surveillance - c'est là que Charlie répond : “Les pour contrebalancent les contre, c’est ce que je me dis.” Elles ont plus en commun qu'elles ne veulent se l'admettre, les deux collègues. “Mais c’est en effet difficilement compatible avec une vie de famille.” Elle a une chance folle d'avoir un partenaire comme Thomas, qui est présent quand elle ne peut pas l'être, qui est compréhensif, par rapport à ses horaires, les contraintes de son boulot, les journées où elle rentre rincée et qu'elle n'a pas envie de parler. Cass adore ses enfants, plus que tout au monde. Ils sont sa vie. Mais, de longues heures par semaine, elle est loin d'eux. Elle s'apprête à répondre quand sa compère continue avec un haussement d'épaule et une gorgée de café : “Ça sera plus facile pour attendre, maintenant.” La phase de confession est terminée. Cass ne pousse pas, elle n'a pas eu de grands succès précédemment à essayer de parler vie de famille avec Charlie. En soit, cette début de surveillance était bien plus agréable et apaisé qu'elle n'aurait pu se l'imaginer. Petit à petit. Elle lève son gobelet comme pour trinquer et le porter également à ses lèvres. Elle en aura besoin pour tenir sur les prochaines heures d'une surveillance qui s'annonce des plus calme.
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| | | | | | | | (cassidy) you're trying to lift off the ground on those old two wheels |
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