Elle joue avec tes nerfs. Elle joue clairement avec tes nerfs. Et t'es bien loin d'être réputé pour ta patience. Quelle idée de merde de faire tout ce chemin jusqu'à Bayside. Ce sera un vrai calvaire d'attendre le prochain bus pour rentrer chez toi. Tu consultes l'heure pour la millième fois sur ton portable. T'aurais dû te douter qu'elle viendrait pas vu qu'elle n'était pas là et que t'étais déjà en retard. Quelle connasse. Tu boues de l'intérieur. D'autant plus qu'elle ne répond à aucun de tes messages, encore moins à tes appels. « Va t'faire foutre Murphy. » C'est le message que tu craches sur sa boîte vocale avant de te lever de ta chaise d'un geste brusque et te diriger en trombe vers la sortie. C'est évident simplement dans ta démarche que tu es contrarié. Et qu'est-ce qui te contrarie autant d'ailleurs ? Que Murphy t'ai posé un lapin ? Ou si t'es pas plutôt contrarié d'être contrarié qu'elle soit pas là ? Hmmm, ça devient légèrement compliqué tout ça. La bonne réponse ? La deuxième option, mais faisons semblant que c'est juste parce que ça t'emmerde d'avoir perdu ton précieux temps. Ton téléphone vibre au même moment où tu arrives à l'extérieur. Ça t'enrage encore plus d'être si pressé de le sortir de tes poches et d'espérer voir le prénom de Murphy s'y afficher. À peine as-tu le temps de prendre l'objet dans tes mains que tu percutes violemment une personne au même moment. T'es sortie bien trop rapidement, tu regardais pas devant toi et bang. La collision est si violente que la femme tombe au sol, et, évidemment, tu tombes avec elle. Par-dessus elle, pour être plus précis. Ton téléphone lui ? Bah il est éclaté au sol. Tu sauras jamais si c'était Murphy qui te donnait enfin signe de vie. « Non mais tu te fous de ma gueule? » Bah voyons qu'elle t'agresse comme ça ? Ouais, t'as très bien reconnu la voix malgré la pénombre. Ce que tu remarques aussi c'est son nez qui pisse le sang. What the fuck ? « J't'ai à peine toucher !! » que tu te défends automatiquement. Oui, ça a légèrement (beaucoup) sonné, mais au point qu'elle saigne ? Non définitivement pas. Reprenant toutefois tes esprits, tu te redresses sur tes pieds même si la vue aurait pu être agréable sans tout ce sang qui tâche son joli chemisier qui semble lui avoir coûté un bras et une jambe avec. Tu retires ta veste pendant que Vivian se relève à son tour. « Prends ça. » que tu lui dis en lui tendant ta veste. T'as rien d'autre sous le coude pour éponger tout ce sang qui coule de son visage. Ton regard a d'abord été attiré par tout ce sang. Franchement, c'est dur de regarder ailleurs. Aux yeux de tout le monde, t'as l'air de lui en coller une. C'est n'importe quoi. Pour une fois que t'es innocent. Avec de la chance, la meuf de l'accueil pourra approuvé ton plaidoyer si elle a tout vu. Par contre, ton regard est soudainement attiré par cette jupe qui semble… étrange ? Nahhh, elle est pas étrangement fait. C'est qu'elle est prise dans sa culotte. Depuis combien de temps ? Ça c'est marrant. Allez, un petit tour sur toi-même Vivian pour m'laisser regarder ? « C'pas que j'fais une fixette sur ton cul- » Même s'il est loin d'être désagréable à regarder. Tu tiens encore à tes couilles. « -Sympa l'violet. » Très sympa pour le peu que tu peux voir d'ici. L'mec derrière elle a l'air de trouver ça bien sympa lui aussi.

« Mais bien sûr! Et si on est tous les deux par terre c'est parce qu'il y avait un peu trop de vent? » Quelle connasse. C'est quoi son problème à jouer les hystériques ? Oui, tu l'as à peine touché. Pas de quoi lui péter le nez, ça c'est sûr. Si elle était tombée face la première, ça aurait pu expliquer la chose. Mais là ??? C'est du grand n'importe quoi. Réalisant probablement un peu tard que la lourdeur de ton poids sur elle l'empêchait possiblement de respirer, tu finis pas te redresser sans même que l'idée de l'aider à faire de même te passe par la tête une seule seconde. C'est sûrement à moitié pardonné quand tu viens sacrifier ta veste pour arrêter le sang d'immerger son visage. Quoi que même ça, ça n'a pas vraiment l'air de lui faire plaisir. Tellement exigeante les femmes, c'est pas comme si tu avais mieux à lui offrir en ce moment. T'es pas magicien. Tu ne vas pas faire apparaître une serviette dans tes poches. « ... Merci. » Elle prend tout de même ta veste à contre-cœur pour éponger le sang qui n'a toujours pas fini de couler. Ça va prendre plus que ça pour faire disparaître les marques rougeâtres de son visage. Ça prendrait au minimum une serviette humide. Mais alors que t'allais reprendre parole, c'est là que tu remarques qu'il y a quelque chose qui cloche avec la jupe qu'elle porte. Et t'es bien loin d'être le seul à l'avoir remarqué. T'as l'air du mec qui passe son temps à lui relooker le cul, alors que c'est absolument pas le cas. « T'es sûr? » Et elle en doute en plus. Ou c'est plutôt qu'elle est vexée que tu ne le fasses pas ? Dure à dire, les femmes sont si compliquées. Mais quand tu lui parles de la couleur de son sous-vêtement, elle comprend très vite où tu veux en venir. En moins d'une seconde, elle replace le vêtement au grand malheur de tous les mecs postés derrière elle. Tu ne peux  pas t'empêcher d'avoir un sourire en coin à voir son visage rougir au même moment.  « Ça va tu t'es bien rincé l'oeil? J'espère que t'as bien profité du spectacle. » Bah voyons !! Tes bras se lèvent d'exaspération. Elle se fout de ta gueule ? Elle aurait préféré que tu laisses toute la ville entière avoir la chance de regarder son joli petit cul ? Très bien. C'est bien noté. La prochaine fois, tu garderas ton commentaire (conseil) pour toi. « Rassure-toi princesse, t'es pas mon genre. » Quelle bonne blague. Comme si Seth Moriarty avait vraiment un genre qui n'était pas le sien. Il y a bien que toi pour dire l'inverse simplement pour la provoquer. Ouais, elles détestent toujours ça les nanas s'faire dire qu'elles plaisent pas. C'est au même moment que la demoiselle de l'accueil sort avec des serviettes en papier pour venir au secours de Vivian. Sûrement mieux que ta veste, ouais. « Vous allez bien? Vous voulez qu'on appelle quelqu'un? Les pompiers? Ou... » Oui, bien sûr. Appelons les pompiers pour un nez cassé. Très intelligent comme raisonnement. Ou… quoi ? Les flics ? Tu iras certainement pas passer une nuit derrière les barreaux pour un truc que t'as pas fait. Heureusement que Vivian reprend la parole avant que tu craches ton mécontentement à l'hôtesse. « Non, pas besoin. » - « Vous êtes sûre? Parce que bah... Euh... C'est sûrement cassé. » Tu lèves les yeux au ciel. Non, mais, vraiment, quelle conne celle-là. « Elle a dit pas besoin. T'es sourde ou quoi ? » Et le ton de ta voix particulièrement agressif lui donne sûrement encore plus envie d'appeler les flics pour sauver la demoiselle qu'elle est sûrement convaincu que t'as frappé. Rien à foutre, y'a bien quelqu'un ici qui pourra soutenir ta vision. Vivian, tiens. C'est pas une putain de menteuse. « C'était déjà cassé avant. » Tu te retournes soudainement vers la brune alors que la demoiselle retourne à l'intérieur. Déjà cassé. Ça explique pourquoi ce léger impact l'as fait autant saigné. Par qui ? « Tu me suis ou quoi? » Bah voyons! Dans quelle genre de monde elle vit ? Pour tout ceux qui te trouve égocentrique n'ont jamais rencontré Vivian qui se donne un peu trop d'importance.  « J'étais là avant toi. » Donc la logique veut que ce soit elle qui te suive et non l'inverse. « Qui est-ce qui t'a fait ça ? » que tu t'empresses plutôt de demander. Parce que c'est surtout ça qui t'intéresse en fait. Tu donnes pas cher de la peau du mec qu'elle va te dire. M'enfin, si elle te le dit.  « Tu devrais mettre de la glace. J'm'y connais bien en nez cassé. » que tu ajoutes en désignant le tien qui est toutefois sur la voie de la guérison. Bon, c'est pas faux que les mérites vont sûrement à la jolie rouquine qui t'a remplacé tout ça. C'pas tous les jours que t'as le luxe que ce soit un médecin (ou une apprentie) qui remet l'os à sa place. Tu cours pas les hôpitaux à chaque petite blessure. Tu les fuis plutôt.

« Ça tombe bien, t'es pas le mien non plus. Et m'appelle pas princesse. » Tu m'étonnes. L'orgueil de Vivian semble être piqué au vif, et, ouais, ça te fait plaisir. C'est quoi la partie qui la vexe le plus ? Que tu aies dit que tu la trouvais laide (bon, c'est à peine exagérer) ou si c'est plutôt le petit surnom affectueux qui la dérange ? Probablement un mixte des deux. « T'as plutôt l'air du genre à aimer comptable ouais. » Autrement dit, un mec ennuyeux qui lui fera le missionnaire une semaine sur deux. C'est ce que tu as pensé la première fois que tu l'as rencontré - et la deuxième et la troisième fois. Mais à force de la côtoyer, tu sais pas. Elle a un foutu caractère quand même. Y'a que toi qui a droit à cette partie d'elle. Ah oui, t'as bien envie de te sentir unique là dessus quand même bien c'est loin d'être un compliment de faire ressortir le mauvais en l'autre personne. Toi ça te plaît. De toute façon, le moment est interrompu par l'hôtesse du restaurant qui se croit tout permis et qui fait des suppositions de merde comme celle d'appeler les flics pour sauver la pauvre Vivian en détresse. Elle insiste autant que Vivian insiste sur le fait que tout va bien. Elle finit tout de même par rentrer dans le resto, mais t'es pas vraiment convaincue qu'elle va pas appeler les flics. Tu comptes pas t'éterniser ici assez longtemps pour voir s'il débarque ou non. « T'es sorti comme un dingue. Pourquoi t'étais dans cet état? Tu t'es engueulé avec un ravioli? » Un ravioli très arrogant et très absent ouais. Tu comptes certainement pas lui dire que tu t'es fait posé un lapin par une fille qui compte plus qu'elle ne le devrait. Nahhh, c'est mieux de détourner le sujet vers elle, vers le type qui lui a fait ça. Ça, ça t'intéresse. « Pourquoi ça t'intéresse? Tu veux aller me venger? Lui faire la même chose peut-être? » Tu serres les dents sous son arrogance. Ouais, tu veux aller casser la gueule à ce type qui lui a fait ça, mais le dire à voix haute, ce serait admettre qu'elle a un minimum d'importance. Donc, non, tu ne vas pas le faire. Tu ne le fais même pas avec ta propre soeur. C'est pas pour le faire avec une meuf que tu connais à peine. « Non. »  Deux personnes qui posent des questions et qui n'auront jamais leurs réponses. Pathétique hen ?  À peine. « Moi qui pensait pouvoir aller bosser un jour sans une poche de glace, quelle erreur... J'appliquerai ton conseil une fois chez moi. » Elle fera bien ce qu'elle veut, c'est pas ton problème si son nez est le double de son volume habituel. Ça doit bien être la seule chose au monde dans laquelle tu pourras la conseiller un jour. Suffit de voir l'état du tien pour voir que t'es un expert en la matière. Son sez semble toutefois sur un semblant de la bonne voie puisque ses serviettes s'imbibent de moins en moins de sang, jusqu'à s'arrêter complètement de saigner. Elle devrait survivre, mais elle devrait surtout aller se détacher le visage avec de l'eau ouais. « T'as froissé qui, cette fois? » À peine ses mains libérés des serviettes qu'elle vient attraper ton menton pour regarder l'étendue des dégâts. Elle arrive un peu tard là dessus. C'est presque histoire du passé. Presque. « J'ai pas mené d'enquête pour savoir son prénom. » que tu lui réponds en dégageant sa main de ton visage. Une bataille dans un bar, voilà la version officieuse que tu donnes à tout le monde. Tu vas quand même pas aller raconter que tu t'es fait cassé le nez par une gonzesse. « Seulement le nez? » C'est pas faux que la dernière fois qu'elle t'a ramassée, t'étais salement amoché. Ton sourcil se lève alors qu'un sourire espiègle s'affiche au coin de tes lèvres. « Tu veux que j'me déshabille pour un examen approfondi peut-être ? »  C'est maintenant qu'elle regrette d'avoir posé la question ? Ouais, sans doute. Heureusement que vous êtes de nouveau interrompu par la demoiselle de toute à l'heure. « Mademoiselle Irish, votre commande. » qu'elle annonce en donnant le sac de papier brun à la demoiselle en question. Putain, ça sent drôlement bon tout ça. À cause de cette connasse de Murphy, t'as toujours rien avalé. Et comme tu ne comptais pas payer de toute manière…. « Y'en a assez pour deux personnes ? » Comme si t'allais te gêner pour t'inviter. Après tout, vous avez un examen approfondi à faire, non ? Okay, non.

« Alors pas besoin d'en parler davantage. » Ça, c'est agaçant. C'est surtout agaçant de ne pas pouvoir (vouloir) riposter. Peu importe, elle finira bien par cracher le morceau un jour ou l'autre. De toute façon, ton non-verbal doit parler de lui-même. Ça crève les yeux que t'es pas content qu'elle partage pas l'information avec toi. C'est bien à ça qu'il faut s'attendre quand tu n'en partages aucune avec elle non plus. Et bien sûr, vu que tu t'intéresses à son nez, elle vient s'intéresser au tien. Dont tu es aussi peu friand qu'elle d'aborder le sujet. Sauf que de ton côté, ça passe beaucoup mieux. Y'a rien de surprenant à ce qu'un type que tu connais pas t'ai cassé le nez. C'est la routine. Tu entres rarement dans un bar sans avoir la gueule ou les jointures abîmées. Ouais, tu le fais exprès la plupart du temps. Vivian ne s'arrête toutefois pas seulement au nez. Elle s'interroge également sur le reste des blessures, celle qu'on ne voit pas. Ce sont souvent les pires. Parfois, le visage est presque intact, mais le reste est dans un très mauvais état. C'est pas le cas aujourd'hui. Tu as eu le droit qu'à une bonne droite bien placé et à une douche en pleine mer. La classe. « C'est une proposition? » Ton regard s'arrête soudainement dans le sien. À quoi est-ce qu'elle joue avec son petit air sérieux ? Ça ne fonctionne absolument pas. Tu ne l'a prend pas plus au sérieux. Elle veut que ça en soit une ? Elle s'embarque dans un jeu qu'elle ne devrait pas Vivian. « Me cherche pas trop Seth, tu pourrais être surpris. » Surpris de quoi ? De sa répartie ? C'est bien beau savoir parler, mais faut savoir agir en conséquence. Elle en est sûrement incapable. « Mais j'demande que ça Vivian. Surprend moi. »  Ah bah tiens hen, elle fait moins la maline quand t'as besoin de preuve. La vérité reste encore qu'elle te surprend un peu plus à chaque fois que tu la croises. De toute façon, votre petit jeu idiot est interrompu par la demoiselle que tout à l'heure, celle qui a possiblement appeler les flics ou qui hésite encore à le faire, qui revient pour aller porter la commande de Vivian. Ça sent drôlement bon ce sac. Y'en a assez pour deux personnes ? Parce qu'avec tout ça, t'as encore rien mangé et que les possibilités que tu sautes le repas du soir si la brune ne partage pas avec toi est quand même élevée. Voilà une bonne manière de la convaincre de t'inviter : par pitié comme toujours. « Ça dépend. Peut-être. Le ravioli t'a pas coupé l'appétit, au moins? » Tu lèves les yeux au ciel. Elle aimerait bien que tu lui en parles hen de ce fameux ravioli ? Dans ses rêves ouais. Ça l'intéresse pas vraiment. Autant que sa vie sentimentale t'intéresse pas - sauf si c'est le même type qui l'a frappé. « T'avais un rencard, et elle est pas venue, avoue. » Ce qu'elle est agaçante avec ses questions. Elle peut pas juste se la fermer ? « C'était pas un rencard. » Tu ne nies tout de même pas la partie où elle ne s'est pas pointée. Mais non, c'était pas un de ses rencards où on rencontre une nana et qui faut lui plaire à tout prix et tout ce ramassis de conneries. Non, Murphy, c'est… c'est Murphy, ça s'explique pas. « Y en a assez pour deux. Sauf si tu veux l'attendre encore? Moi, je rentre. » Voilà qu'elle commence sérieusement à t'agacer la brune. Heureusement qu'elle a de quoi manger sans quoi tu serais partie en boudant comme un gosse de trois ans. « C'pas toi que je choisirais entre vous deux qu'on soit bien claire. » si elle était là. Non, tu ne comptes pas attendre Murphy. Tu l'as déjà assez attendu comme ça. Qu'elle ne se donne pas trop d'importance Vivian. Tu la choisis parce que l'option que tu choisirais a sûrement sniffé une ligne de trop pour se rappeler de vos plans de la soirée. Vivian, c'est ton plan b. À force de le lui rappeler, elle risque de te laisser tout seul comme un con. Tu devrais te la fermer plutôt. Mais bon, c'est pas comme si t'étais son plan a non plus. « J'l'attends pas. » que tu ajoutes la mâchoire toujours aussi crispée en suivant le pas de la brune jusqu'à chez elle. C'est où déjà chez elle ? Tu t'souviens à peine. C'est a Bayside, c'est la seule chose que tu te rappelles depuis la dernière fois. C'est pas comme si tu passais tous tes vendredis soir ici hen. Même si tu diras jamais non au confort de sa baraque. Ça aussi tu te souviens.

« C'est censé me faire quelque chose? » Ouais, sans doute. Ça ferait quelque chose à n'importe qui de se faire dire ouvertement que s'il passe du temps avec lui, c'est parce qu'il n'a rien de mieux à faire. Ça fait mal à l'égo, même si la relation n'a rien de romantique ou peu importe comment on peut appeler ça. Ce serait suffisant pour bien des personnes de simplement reprendre leur invitation et te laisser tout seul comme un con. Ce serait mérité. Peut-être même que c'est ce que tu cherches à faire. À force de la repousser et de la dénigrer, elle finira par partir. Et tu pourras mettre ta détresse sur sa faute à elle, et sur tous les autres qui sont partis avant elle. Personne ne reste jamais. C'est la faute aux autres et certainement pas de la tienne. « J'voudrais pas que tu t'fasses des idées. » C'est sûre qu'elle s'en fait après que vous avez tous les deux statués ne pas être le genre de l'autre tel deux gamins immatures, ouais. « Je t'ai pas demandé de faire un choix entre nous deux. Si tu préfère l'attendre, fais donc. » Vraiment très très agaçante Vivian aujourd'hui. Elle a aucune foutue idée depuis combien de temps déjà tu attends Murphy. Ça sert à rien de l'attendre une seconde de plus, elle viendra pas. Tu le sais quand même bien elle n'a retourné aucun de tes messages et encore moins tes appels. Elle aura le bonheur d'entendre ta jolie voix sur sa boîte vocale quand elle sera de retour sur Terre. La chance, ouais. J'l'attends pas. C'est chiant même de l'avouer. Tu avais déjà terminé de l'attendre avant même que ton chemin ne croise celui de Vivian. Alors, non, tes plans n'ont pas changé là dessus. Ils ont peut-être changé sur la personne qui accompagnera ta soirée par contre. Pour combien de temps ? Sûrement pas très longtemps. T'es mieux de manger très vite si tu veux arriver à avoir le ventre plein avant qu'elle ne te foute à la porte à cause de ton impolitesse ou peu importe. C'est pas les raisons qui manquent. Pour l'heure, tu te contentes tout de même de la suivre jusqu'à sa voiture. Tu prends place du côté passager et quelques secondes après, elle se met en route. Tu en profites de nouveau pour jeter un coup d'oeil à l'écran de ton téléphone. Merde, il a prit un sacré coup dans votre chute. Déjà que l'écran était à moitié cassé avant ça… ces derniers jours sont comptés. T'arrives encore à voir que t'as toujours aucun message de Murphy même si t'es rendu à l'étape de te dire que c'est sûrement que ton téléphone ne fonctionne plus si bien que ça. Pathétique ? Oui, légèrement. Tu redresses la tête au moment où la voiture s'arrête. À la vue de sa maison, tu peux confirmer qu'elle travaille vraiment pour une bande de riches arrogants. Ça pue le fric ici, et t'es même pas encore rentré. T'as l'impression que c'est encore plus luxueux que dans tes souvenirs. Faut dire que tu étais défoncé 24/7 la dernière, et seule, fois que t'es venu ici. Tu n'en garde que très peu de souvenirs. Tu sais juste que c'est arrivé. « T'attends quoi, Moriarty? » Elle enlève ses escarpins de la parfaite bourgeoise connasse alors que tu fais de même avec tes vieilles pompes tout déchiré bonne à mettre aux ordures. Il est gros le clash entre elle et toi, en ce moment. Il l'était pas autant dans une autre vie. Vivian n'attend même pas que tu répondes où que tu bouges qu'elle file déjà ailleurs. C'est presque tentant de juste aller voler deux-trois trucs et se sauver comme le voleur que tu es. Mais non, tu finis par suivre le même chemin qu'elle au bout de quelques minutes. « Tu bois quelque chose? » qu'elle te demande tout en défaisant la commande sur le plan de travail. Tes deux mains se posent contre celui-ci alors que tu lui fais face, séparé par le comptoir. Comme si t'allais rien boire. T'es toujours trop sobre à ton goût. « La même chose que toi j'suppose. » Elle a pas intérêt à poser un verre d'eau en face de toi. Par chance que tu sois pas trop difficile niveau alcool, surtout quand c'est gratos, la brune doit être du genre à s'abreuver que de champagne et de vin à 50 piges minimum - ouais faudra qu'elle assume tous les stéréotypes que tu vas lui coller avec une maison pareille. Pas une princesse mon cul ouais. « C'est une grande maison pour une seule personne… » que tu avances en regardant à droite et à gauche. Pourquoi vivre dans aussi grand ? Elle avait un rêve d'avoir six mioches avec son mec et il s'est cassé en la laissant toute seule dans sa grande maison ? Ouais sans doute. « Tu va m'faire croire que t'es toute seule par choix ? » Tu y croiras jamais. Elle est sûrement désespéré à trouver l'amour de sa vie. Elles le sont toutes. « Ou on laisse les mensonges de côté et tu m'dis c'est quoi ton problème ? » Problème, défaut, du pareil au même. Pourquoi elle est célibataire ? Avec un si joli cul - et des sous-vêtements qui semblent être choisis avec goût - y'a pas de raison. Alors, c'est quoi le problème avec Vivian ? Elle materne tous les mecs qui passent dans sa vie ? Elle laisse personne l'approcher ? C'est une lesbienne refoulé ? C'est pas les suppositions qui manquent hen. T'es bien loin d'être à court d'imagination.

« Ce serait si difficile à croire? » Qu'elle soit célibataire par choix ? Oui et non. C'est facile à croire si on se dit qu'elle peut assurément mettre n'importe quel mec à ses pieds. Elle n'a sans doute pas besoin de mettre beaucoup d'efforts pour qu'une personne tombe sous son charme. C'est sûrement pas le choix qui lui manque. Mais ce serait pas difficile non plus de comprendre qu'au bout d'un certain temps les mecs charmés se font la malle quand ils découvrent son problème, son défaut. Parce que quand t'es aussi bien roulé qu'elle et que t'as personne dans ta vie, ça cache assurément une folle jalouse possessive. Hm, tu sais pas trop si c'est pour te déplaire en vrai. Rien de mieux qu'une charmante petite relation d'amour-haine pour te faire de l'effet. C'est pas pour rien que t'es à une gifle d'avoir de l'affection pour Murphy - ouais ils peuvent tous juger ta santé mentale, elle est horrible, pas besoin de personne pour le savoir. « Vous êtes toutes pareilles. » que tu finis par conclure. Elles, les femmes, toutes les mêmes, à vouloir une jolie robe blanche qui coûte un bras et une jambe, à vouloir des gosses et le petit-déjeuner au lit tous les matins. Elle ne fait pas exception à la règle Vivian, même si tu sais déjà qu'elle va prétendre le contraire. C'est pour ça que tu la devances dans ses propos. « Et celles qui disent être différentes sont les pires. » Celles qui racontent oui, oui, pas d'engagement, pas de sentiment, j'emmerde l'amour, ce sont les premières à vouloir vous couper la queue pour avoir simplement penser à une autre nana. Toutes des folles ouais. Mais allons directement au but, arrêtons de nous mentir, c'est quoi son véritable problème à Vivian ? Quel est la cause de son célibat ? « J'ai peut-être... Tendance à m'ennuyer facilement. » Tu m'étonnes. Elle réussit tout de même à t'arracher un sourire en coin. Tiens donc, peut-être bien que cette discussion sera plus intéressante que prévu. Ça veut dire quoi précisément ? Qu'elle enchaîne les mecs ? Qu'elle change de partenaire aussi souvent qu'elle change de sous-vêtement. Impossible, elle a l'air d'un ange descendu du ciel. Elle pue la stabilité. Pourtant, ses aveux expliquent sans doute au moins une chose : « Tu t'ennuies pas avec moi. » Et c'est la seule et unique raison du pourquoi qu'elle est toujours dans tes jambes. Parce que t'es une bonne source de distraction pour sa vie ennuyeuse. Tellement prévisible. C'est un sourire amusé qui élargit tes lèvres. Qu'elle ose prétendre le contraire. Peut-être bien qu'elle l'avait même pas encore compris elle-même. Même s'il n'y a pratiquement rien de positif qui ressort de votre relation (ou peu importe ce que c'est), elle s'emmerde pas. Elle prend son pied à ce que tu lui fasses vivre un tel enfer. Les deux coupes sont enfin pleines lorsqu'elle en glisse une vers toi. Bien sûr que c'est voulu le contact de tes doigts contre le sien au moment de la transaction. « Va falloir me faire boire plus qu'un verre si tu veux faire connaître mes secrets. » Ils en valent la peine ses secrets ? Sûrement pas. Qu'importe, t'as pas vraiment besoin d'une quelconque motivation pour t'enfiler la bouteille au complet et avoir encore de la place pour une deuxième. Elle a un expert de la bouteille en face d'elle. Aucune chance pour qu'elle puisse tenir le rythme face à toi. « J'avais pas l'intention de me contenter d'un seul verre. » Ce serait trop chiant de gaspiller cette bouteille de vin d'une centaine de dollars (aucune idée en vrai, tu racontes n'importe quoi). Quand on ouvre une bouteille, il faut la finir. C'est une loi non écrite. Après une gorgée de ce vin blanc qui est pas si mal, tu attrapes un premier plat pour voir ce qu'il y a dedans, fait de même avec le deuxième, pour finalement choisir le troisième sans véritablement te soucier duquel Vivian préférait avoir. De toute façon, tu comptes bien piger dans son assiette à elle aussi. « Tu comptais nourrir une armée ou quoi ? » C'est qu'il y en a beaucoup pour une seule personne. Les pauvres auront pas leur portion ce soir à cause de toi ? Trop dommage, parce que c'est foutrement bon. Aucune chance pour qu'il reste de la bouffe après ton passage. « On est loin des lasagnes surgelées de ma mère. » Oui Madelyn, tes lasagnes sont dégueulasses. Presque autant que son repas douteux du temps des fêtes. Et puis, chose promise, chose dû, après avoir violé la moitié de ton plat, tu étires ton bras pour aller piger dans celui de ta voisine d'en face.

« Je m'ennuie pas avec toi. Mais on est pas un couple, alors c'est pas le sujet. » Bah si c'est quand même ça le sujet. En couple ou pas, qu'est-ce que ça changerait ? Ce ne serait jamais routinier. Une vraie mauvaise surprise à tous les jours. C'est sûrement ce qui l'emmerde la routine, non ? C'est ton cas du moins. C'est pas comme si t'avais connu la vie de couple à plusieurs reprises dans ta vie. Tu ne l'as même jamais connu avec une personne que tu pouvais simplement apprécier. Tu te contentes toutefois de laisser le sourire amusé vagabonder sur ton visage en guise de réponse. Elle ne s'ennuie pas. C'est tout ce qu'il y a à retenir. T'avais raison depuis le début. Sa vie est chiante et c'est pour ça qu'elle reste encore dans le parage, pour que tu puisses la distraire. Pour l'heure, tu vas plutôt te servir à même le sac en papier à la recherche du plat qui sera le tient pour ce soir. T'es venu pour ça, pour l'aider à manger sa trop grosse commande. Bien trop pour une seule personne. À croire qu'elle t'espionne et qu'elle avait tout préparé son coup - dans tes rêves, ouais. « Y a pas de comparaison possible. » Entre ça et les plats de ta mère qui veut encore vous faire croire qu'elle a cuisiné toute la journée ? Non, effectivement, la comparaison n'est pas possible. Vivian n'a pourtant jamais eu la chance de goûter les plats de ta mère pour émettre un tel commentaire. Elle ne l'aura jamais non plus. Ce qu'elle doit être déçue. Ton plat bien entamé, tu étires ton bras pour aller piger dans celui de Vivian. Il faut bien aller faire un test de goût pour vérifier si t'as fait le bon choix. C'est lorsque t'apprête à piger dedans une deuxième fois qu'elle t'arrête d'une claque sur ta main. « N'abuse pas non plus. » Tu lèves les yeux au ciel. Bah voyons, c'est pas comme si c'était la pire chose que tu lui avais faite. On se rappelle de la main au cul sur la plage hm ? Tu te rappelle aussi comment ça a fini ducon ? « Test de qualité. Faudrait pas que tu t'empoisonnes. » Tu te ravises quand même en retournant à ton propre plat. Elle ne se gêne pas trop de te rendre l'appareil en venant piocher dans la tient à son tour. C'est là que tu dois aussi marquer ton territoire sur ton plat ? Tu pousses plutôt le plat un peu plus vers elle pour lui faciliter l'accès. « T'as eu une journée de merde ? » que tu lui demandes après l'avoir vu vider sa coupe très rapidement pour la remplir de nouveau aussitôt. C'est synonyme de mauvaise journée ça. À moins qu'elle soit vraiment pressée de te dévoiler tous ses secrets qui s'annoncent particulièrement ennuyeux. Qu'est-ce qu'elle pourrait bien avoir de si intéressant à raconter ? Rien. Tu la suis tout de même en vidant ta coupe à ton tour. Tu attrapes la bouteille pour la remplir, puisqu'elle ne semble pas vouloir jouer le rôle de la parfaite hôte. Vraiment dommage. T'es venu ici pour te faire servir après tout. Au moins, elle semble d'accord à partager le troisième et dernier plat avec toi alors que les deux autres ne sont même pas encore terminés. « T'as que le nez de cassé, cette fois? » Nah, mais ça l'obsède vraiment de savoir ce qui se cache là dessous ? Ou bien c'est qu'elle est traumatisée après avoir vu les dommages de la dernière fois ? « C'est l'signal pour que j'me déshabille ? » Bah ouais, si elle regarde avec ses yeux, elle pourra savoir la vérité et pas se demander si tu lui racontes un mensonge de plus. Et puis, ça changerait quoi que les dommages s'étendent ailleurs ? C'est pas comme si elle pouvait y faire quelque chose. Y'a rien à faire pour des côtes cassées, suffit d'attendre que ça se répare tout seul. Quand on en prend aussi peu soin que toi, c'est encore plus long à guérir. Vivian profite également du moment pour aller chercher une poche de glace qu'elle place contre son nez. Bon plan. « J'vais bien, c'était… qu'un seul coup. » Aussi bien lui donner sa réponse si ça la hante autant. Juste un coup, foutument bien visé ouais sans possibilité de lui rendre la pareille. Vraiment chiant. Foutue Theo. « Toi, tu vas bien ? » T'as répondu à sa question, qu'elle fasse de même avec la tienne. Celle d'avant tu veux dire. Le nom et l'adresse du type qui lui a fait ça, ce serait un bon début. Le reste ? Elle a pas besoin de savoir. « Il va revenir ? » finir ce qu'il a commencé. Oh ouais, elle a clairement l'air d'être une nana prise dans la violence conjugale. C'est ce que tout le monde a pensé au resto toute à l'heure, sauf que c'était pas toi le coupable. Pas cette fois. Pas encore.