broken pieces of the life i've had before (walkers)
Elijah Walker
les mauvaises décisions
ÂGE : 39 ans (04/01/1985) SURNOM : eli, simple et efficace STATUT : cœur autrefois brisé, désormais jalousement gardé, mais dont l’armure ne cesse de se craqueler face à une adorable petite souris MÉTIER : architecte au sein du walker group, et chargé du cours de recherche en environnement et durabilité à la faculté d'architecture de l'université du queensland. LOGEMENT : un penthouse lumineux à spring hill, qu’il partage avec son chat siamois zelda et ses deux nouvelles recrues félines, safflina et drogon - ou plutôt dans lequel il est autorisé à rester tant qu’il n’oublie pas de remplir leur gamelle POSTS : 2694 POINTS : 20
TW IN RP : ex-toxicomanie GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : né à Brisbane, il a sillonné les plus belles régions du globe une fois sa majorité atteinte puis s’est installé à New York avant de revenir dans la ville qui l’a vu grandir fin 2021 ✵ aîné de la fratrie Walker ✵ architecte depuis plus de dix ans, il excelle dans son travail ✵ un passé riche d’excès en tous genres, le seul vice ayant persisté au travers des années étant la cigarette ✵ (trop) honnête, il préfère une vérité blessante à un mensonge confortable ✵ très sociable, doué avec les mots et le sourire facile, sa façade s’effondre lorsque l'interaction devient trop réelleCODE COULEUR : eli se pavane en #00B464 RPs EN COURS :
WALKER ✵ we don't talk much, not anymore. broken bottles and slammin' doors, but we still care about each other, say we care about each other. i know life took us far away, but I still dream 'bout the good old days. when we took care of each other, we were livin' for each other.
ELIORA ✵ gimme what you got - your talk is incredible, so, so, so unusual. you taste like surfing videos. i'm going to read your mind, who you hiding? you fake your shyness, i just wish that i could see through you... hot glue, vape juice, hit undo, how the hell are you so cool?
( 3 janvier 2022 – loft d'elijah, spring hill ) Après le récent fiasco du dîner de Noël chez la matriarche Walker, le quotidien d’Eli s’était vu encore plus plombé par les tensions familiales que durant les premières semaines consécutives à son retour sur le sol australien. Son frère et sa sœur ne s’étaient jusque-là pas privés de lui signifier leur colère, leur rancœur, leur méfiance et leurs nombreuses interrogations à son égard, mais ce repas de Noël en famille – faute d’un meilleur terme, car celui-ci était en réalité bien loin de décrire la dynamique qui unissaient les quatre membres restants du clan Walker – avait achevé de lui faire sentir à quel point il n’avait plus sa place dans leur fratrie éclatée par ses soins. Jamais le front uni présenté par Channing et Lexie n’avait été aussi explicitement dressé face à Eli qui, tout en ayant parfaitement conscience qu’il était plus que prévisible qu’en vingt ans d’absence, ses cadets aient recomposé leur propre fratrie, celle où l’aîné ne faisait plus partie de l’équation, n’avait que difficilement accusé le coup en voyant de ses propres yeux combien son absence avait causé de dégâts. Ce n’était pas faute de les comprendre ; oh, il les comprenait parfaitement, et supposait qu’il aurait réagi de la même manière, sinon plus violemment, si les rôles avaient été inversés. Eli prenait toutefois plus que jamais conscience qu’il se trouvait à un carrefour décisif de sa vie, et qu’il devait rapidement faire un choix entre les deux chemins qui s’offraient à lui. Le premier était de faire définitivement le deuil de sa relation avec ses cadets, et de tourner ainsi la page sur tous les précieux souvenirs, âgés d’au moins vingt ans, qu’il avait construits à leurs côtés et qui avaient été sa seule consolation durant les décennies qu’il avait passées loin de Lexie et Chan, séparés d’eux par des milliers de kilomètres. L’alternative était de tout prendre en main, et vite, pour réparer les torts colossaux qu’il leur avait infligés, et cela passait inévitablement par un passage aux aveux, par la révélation du secret qu’il gardait jalousement depuis vingt ans, privant son frère et sa sœur d’une vérité qu’ils ne cessaient de réclamer depuis son retour et plus longtemps encore. Cela faisait si longtemps qu’il leur avait menti, fût-ce par omission, qu’il n’avait plus la moindre idée de comment procéder pour défaire les mystères trop nombreux qui entouraient son départ précipité à l’autre bout de la planète. Ainsi, des semaines s’étaient écoulées depuis son retour au bercail sans qu’il pût trouver le courage d’accéder à la seule requête qu’avaient formulée Channing et Lexie en le revoyant : leur expliquer, enfin, pourquoi il les avait abandonnés sans une explication, du jour au lendemain, alors que tout semblait se passer pour le mieux entre eux. À chacune des fois où l’un des plus jeunes Walker avait demandé à, enfin, tirer au clair les raisons qui avaient sous-tendu son départ, il s’était, bien malgré ce qu’il s’était promis en quittant New York, lâchement défilé, prétextant la nécessité d’être réunis tous les trois mais ne faisant jamais le nécessaire pour organiser ladite réunion.
Il n’était donc en rien étonnant qu’après les déceptions supplémentaires qu’il leur avait infligées, Lexie et Chan n’aient plus eu rien d’autre à lui témoigner qu’une déception et un manque de confiance flagrante. Non content de précipiter l’échec cuisant qu’était vouée à devenir la soirée de Noël, Eli avait en outre infligé le coup de grâce à une Lexie plus que jamais désabusée lorsqu’il lui avait rendu visite le lendemain de Noël, avec l’intention de s’excuser pour au final ne faire que la décevoir davantage. À l’issue de cette entrevue, Eli avait littéralement senti peser sur lui l’épée de Damoclès suspendue au-dessus de sa tête, et compris qu’il n’était plus question de reculer, ni même de ralentir, devant ce fameux carrefour qui se dessinait devant lui.
Ainsi, il fit enfin ce qu’il aurait dû faire depuis bien trop longtemps, et il avait fixé rendez-vous à son frère et à sa sœur, conscient que s’il laissait traîner davantage la situation, il n’aurait plus jamais l’occasion de les considérer comme tels. Le contrat sur lequel il concentrait actuellement toute son attention avait requis un déplacement à Sydney, où il avait passé un réveillon du Nouvel An au moins un peu moins morose que ne l’avait été celui de Noël, mais qui ne lui avait pas permis d’échapper à ses habituels démons. Sitôt remis de sa soirée, en fin de matinée du premier jour de l’année, Eli avait envoyé par message à Lexie et Chan ses meilleurs vœux et une invitation à venir chez lui le surlendemain, juste après son retour à Brisbane,
Quelques réunions et un avion plus tard, Eli se retrouva chez lui, seul comme à son habitude depuis son départ de New York. Le rendez-vous avait été fixé à vingt heures, et il était désormais vingt heures et quart. Pourtant, il n’y avait toujours personne d’autre dans le vaste loft qu’Eli et Zelda, son fidèle siamois qui semblait bien être la seule créature à ne jamais lui faire faux bond. Une certaine appréhension commença à lui tordre les entrailles tandis que, avachi dans son canapé, il grattait d’un air distrait son chat derrière les oreilles tout en consultant fébrilement son téléphone, à la recherche d’un message de Lexie ou de Chan lui expliquant leur absence. Et si, après tout ce temps, ils en avaient eu marre de l’attendre et avaient finalement décidé que tout ceci ne valait plus la peine de venir ?
Il est déjà un peu plus de 20H lorsque la voiture de Chan se gare devant le domicile d’Elijah. La faute a Lexie, qui a vomi juste avant leur départ, une conséquence magique de cette grossesse indésirée. Si on l’interroge, elle rejettera cependant volontiers la faute sur Elijah et cette rencontre qu’elle redoute, autant qu’elle l’attend, depuis maintenant plusieurs jours. Ils sont déjà en retard et pourtant, lorsque Chan entrouvre sa portière, s’apprêtant à quitter le véhicule, Lexie le retient par la main, en suppliant.
« Attends ! »
La peur transparait clairement dans sa voix. Et quand Chan se retourne vers elle, il peut observer son air inquiet et entendre sa respiration qui s’est accélérée. Elle redoute ce qu’ils ont à entendre, et craint également ce qu’ils ont à révéler à Elijah.
« On lui dit ce soir, n’est-ce pas ? Il doit savoir, pas vrai ? »
Chan sait évidemment à quoi elle fait référence : au secret dévoilé par Freddy Mulligan il y a quelques jours à peine, lors du gala du nouvel an dans la demeure familiale des Walker, la maison qui les avait vu grandir. L’acteur s’était fait surprendre par Chan dans le bureau de Richard, et avait fini par avouer fouiner pour en apprendre plus sur le patriarche, qui n’était autre, selon lui, que son père. Lexie avait refusé d’y croire, le refusait toujours, et avait accueilli les mensonges de Freddy en le gratifiant d’une gifle magistrale. Cela ne pouvait être vrai. Lexie avait toujours idéalisé son père, mais il était facile de vénérer le patriarche à côté d’une telle mère. Richard n’était peut-être pas le père le plus présent et disponible pour ses enfants. Mais il était aimant, et quand il passait du temps auprès des siens, c’étaient toujours des moments de qualité et de joie. Mary, elle, était physiquement présente, mais ne s’occupait pas de ses enfants, dont elle n’avait jamais voulu, laissant leur éducation à des précepteurs divers et variés. Si elle les avait mis au monde, c’était pour plaire à Richard, pouvoir demeurer à ses côtés et profiter du nom, de la fortune et de la célébrité des Walker. La matriarche préférait cependant jouir des privilèges liés à ce nom que de s’occuper de ses trois enfants, qui l’indifféraient au plus haut point. Alors quand Freddy avait fait ses révélations, et menacé de détruire le fragile équilibre qui unissait les Walker, Lexie avait nié. Il ne pouvait décemment renverser tout ce en quoi elle croyait. Il ne pouvait pas lui retirer son père parfait et amant, et en faire un infidèle qui avait eu un enfant avec une autre femme et l’avait abandonné. Alors Lexie avait réclamé un test pour vérifier leur lien de parenté, mais les résultats ne leur étaient évidemment pas parvenus avant leur rendez-vous avec Elijah. Et pourtant … Et pourtant, malgré ses doutes, Lexie vénérant son père, l’idéalisant, et ne jugeant pas concevable qu’il ait pu avoir une autre famille, la brunette refusait de laisser l’aîné dans le brouillard : lui aussi devait savoir, qu’il s’agisse mensonges éhontés d’un homme en quête d’un scoop pour relancer sa carrière, ou de l’effroyable vérité. Elle tient à le lui dire, ne veut pas lui mentir, et pourtant, à quelques minutes de tout avouer, la voilà qui doute, et qui cherche à être rassurée par son frère, celui qui a toujours été là, celui qui a toujours veillé sur elle, celui qui l’a toujours apaisé.
Après qu’ils aient échangé quelques paroles réconfortantes, Lexie laisse Chan la précéder et toquer à la porte d’Elijah pour annoncer leur arrivée. Après qu’on leur ait ouvert la porte, la jeune femme pénètre dans le logement en laissant sa curiosité prendre le dessus : son regard se perd sur la pièce, observe la décoration, analyse chaque petit indice qui pourrait l’aider à comprendre son frère, cet adulte devenu un inconnu après vingt ans d’absence.
« Bonne année ! », lance Lexie, visiblement mal à l’aise. Son regard se plonge finalement dans celui d’Elijah et, malgré son hésitation, la brunette se lance : elle a attendu vingt ans les réponses à ses questions, elle n’est plus capable d’attendre une minute de plus. Elle lève la main pour énumérer les choses qu’elle doit dire, semblant répondre aux questions que son aîné n’a même pas encore posé, évacuant les banalités, désireuse d’accélérer les choses.
« C’est joli, chez toi. Un thé, à la menthe, sans sucre. Pourquoi tu es parti ? »
Elle se laisse choir dans un canapé qui lui semble bien moelleux, sans même attendre l’invitation d’Elijah, et entendrai presque Mary la sermonner sur ses mauvaises manières. Son regard déterminé se plante dans celui de l’aîné, comme pour le défier d’oser reculer et refuser de leur répondre, encore une fois.
ÂGE : trente huit ans (26.08.1986) SURNOM : chan par ses proches, souvent monsieur Walker ou Walker tout court STATUT : célibataire, il n'a rien d'autre à offrir que la chaleur de ses draps - et encore MÉTIER : héritier et président-directeur général du Walker Group, entreprise de renom dans le domaine de l'immobilier LOGEMENT : (ça arrive) POSTS : 2608 POINTS : 0
TW IN RP : cicatrices, coma GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : né à Brisbane, voyage aux quatre coins du monde pour le travail › riche héritier de l'empire immobilier le Walker Group › éloquent, droit et calme, il est d'une nature très observatrice › une jambe meurtrie par un accident de la route, il boite fréquemment › d'apparence assez impénétrable, il a en réalité un coeur trop grand pour son propre bien › propriétaire de trois chats › passionné de belles voitures et motardDISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #cc0000 RPs EN COURS :
WALKER › thought saw your face last night, hoping that could mean something. and i didn't know what to say, so i was saying nothing. now i'm drowing in the bottle that i couldn't wake and hoping that you'll come and save again.
« Je n'ai plus tenu les cheveux de quelqu'un penché sur des toilettes depuis un bon bout de temps. Tu me rendrais presque nostalgique de mes soirées d'excès, même si Caelan n'a jamais eu les cheveux aussi longs que les tiens. » souffle t'il d'une voix rieuse, tenant les cheveux de la brunette qu'il a réuni en une queue de cheval basse. Sa main libre caresse une seconde le haut de sa tête avant qu'il ne se penche sur le côté pour la regarder avec un sourire, peu dégoûté mais bel et bien très amusé par le regard incendiaire qu'elle lui adresse. Channing lui envoie un baiser volant avant de se redresser avec elle, puis de la laisser seule pour vivre ce qui reste de ce moment peu glamour. Il lui a promis, le jour où elle lui a fait part de sa grossesse, d'être là pour elle à tout moment. et l'héritier a l'intention d'honorer cette promesse, cette dernière passant par le fait d'être à ses côtés lorsque son estomac se tord tout autant que celui de trouver les mots justes pour la rassurer lorsqu'elle perd pied. Le brun retourne l'attendre dans la pièce à vivre après un ultime sourire, disparaissant avant que Lexie ne lui envoie une serviette ou n'importe quel projectile lui tombant sous la main au visage, non sans parvenir à refouler un rire. Lorsque sa petite soeur le rejoint une poignée de minutes plus tard, il est patiemment assis sur le dossier du sofa en faisant tourner ses clés autour de son doigt. Clés dont il interrompt le mouvement en se levant, et le duo n'a d'autre choix que de partir pour l'appartement de leur aîné. La course dans les toilettes de Lexie leur a permis de gagner du temps, mais l'issue à cette soirée est inévitable et l'envie de revoir Elijah le repousse autant qu'elle l'attire. Channing est nerveux, ignore comment vont se dérouler les prochaines heures, et son sourire guilleret a disparu pour laisser place à un de façade à l'allure rassurante. « En route petite soeur. »
Lorsqu'ils arrivent à Spring Hill, il est vingt heures passé et le silence tombe dans l'habitacle alors que le bruit de moteur s'effondre petit à petit. Here they are. Ils n'ont jamais été aussi proches de pouvoir connaître la vérité sur le départ d'Elijah et pourtant, le cadet n'est soudainement pus certain de vouloir la connaître. Est-ce qu'une raison, quelle qu'elle soit, peut suffire à justifier un abandon de vingt ans ? Peu importe ce que va leur révéler le fils préféré de Mary, est-ce que cela les aidera à mieux dormir ? Channing en doute. Il inspire posément, pose sa main sur la poignée de la sportive pour en sortir au moment où Lexie lui agrippe le poignet. « Attends ! » Il tourne la tête vers elle, fronce légèrement les sourcils en lisant la peur sur ses traits et en l'entendant dans son ton de voix. Lui aussi a peur, bien plus qu'il ne le montre, mais voir la brunette se mettre dans un tel état le fait sourire d'un air se voulant compatissant. « On lui dit ce soir, n’est-ce pas ? Il doit savoir, pas vrai ? » Freddy. Les paroles du Mulligan résonnent encore dans son esprit, et il est évidemment qu'ils doivent faire part de cet aveu à leur grand frère. Ils ont un demi-frère et Elijah mérite de le savoir tout autant qu'eux. Richard a eu une liaison avec une autre femme et un fils qui n'est pas celui de leur mère, et si l'acteur ne cherche pas à créer un scandale et leur a bien dit la vérité alors la moindre des choses est de le mettre au courant. Surpris entrain de fouiner dans le bureau de leur père, le brun aux yeux du même bleu que Elijah et Lexie avaient pris de court les deux enfants qui l'avaient confronté à son audace et impolitesse de fouiller les tiroirs. Lexie avait alors exigé un test de paternité, preuve logique face aux avances de celui dont ils ignoraient tout, et les résultats ne leur étaient pas encore parvenus. « Oui, bien sûr... eh, Lex. » Il pose sa main libre sur celle de la demoiselle, la serrant délicatement au creux des siennes, et plonge son regard dans le sien. « Tout va bien se passer. Je suis avec toi, et si jamais tu souhaites partir on peut s'accorder sur un genre de code. » Il hause les épaules, fait une petite moue avec ses lèvres tout en réfléchissant. « Je ne sais pas... demande un verre de jus de raisin et je nous trouverais une excuse pour écourter la soirée. D'accord ? » Hors contexte et à en juger par leurs mines mi-déconfites mi-terrifiées, ils étaient sur le point de partir au combat. Quelle fratrie pouvait bien s'accorder sur un safe word avant de revoir leur grand frère ? Un léger rire s'échappe de ses lèvres avant qu'il ne bisoute chastement les doigts de sa soeur avant de lui rendre sa main. « Mais tout ira bien, je suis certain que nous sommes dramatiques. »
Ou peut-être qu'Elijah l'était encore plus qu'eux, dramatique. Ils montent jusqu'à sa porte, et Channing est celui qui prend les devants pour toquer. Il se pose bien assez de questions sans avoir besoin de s'en poser d'autres une fois sur le seuil, et ses phalanges rencontrent le bois sans marquer de temps d'hésitation. Si elles en avaient marqué ne serait-ce un infime, il aurait été incapable d'aller au bout. Deux coups, un bref silence alors qu'il entre un fragment de seconde en apnée, et l'aîné se découpe sur son appartement. « Bonsoir Elijah. » Un désolé pour le retard ne lui écorche pas les lèvres, ce dernier probablement bien trop ironique pour être prononcé. Si une personne doit s'excuser pour son retard ce soir, c'est bien leur hôte. Le duo pénètre dans l'appartement, et l'héritier le redécouvre cette fois-ci sans des piles de cartons. Les sofas du salon n'ont pas bougé, ni l'évier de la cuisine dans lequel il a remis une bouteille entière de whisky, mais tout le reste est méconnaissable. et il doit admettre que Elijah ne fait pas exception à la règle : la beauté de l'endroit n'a pas été peaufinée par un oeil amateur. Le goût pour l'aménagement, qu'il soit de quartiers entiers ou d'un logement, coule dans les veines de leur famille. « Bonne année ! » Il pense à tellement de choses que cela lui était déjà sorti de la tête. « Oh, oui. Bonne année. » souffle t'il en se reportant sur l'aîné, cet homme qu'il a tellement aimé et dont il a désormais du mal à soutenir le regard tant les cicatrices de l'abandon s'y reflètent. Channing s'avance avec curiosité dans le nid douillet du brun, ses yeux rencontrant divers bibelots dans lesquels il cherche toute trace de la personne qu'il est devenu. « C’est joli, chez toi. Un thé, à la menthe, sans sucre. Pourquoi tu es parti ? » Il tourne la tête, regarde Lexie qui s'installe confortablement dans le même canapé où il s'est endormi quelques semaines plus tôt, puis se reporte sur l'aîné. Son tact est infaillible, mais il est heureux qu'elle soit la première à se lancer. Après tout, pourquoi perde davantage de temps mh ? Il sourit avec innocence - quoiqu'un brin de malaise à son frère sans prendre la peine de s'asseoir. Pas encore. Il dépose la bouteille amenée en tant que présent sur le comptoir de la cuisine, s'y appuie distraitement par la suite avant de poser ses mains en arrière de chaque côté de sa personne. Ils sont tous les trois réunis, après vingt longues années. Le tableau est à peine croyable. « et si on sortait des apéritifs pour rendre tout ça plus convivial ? » lance t'il d'un ton qui se veut encourageant, sourire aux lèvres, quoique le manque de véritable enthousiaste le rende assez plat. Il aimerait, dans l'idéal, éviter d'avoir la main trop lourde sur la boisson et un bol de cacahuètes lui semble la meilleure solution pour noyer la nervosité de ses mains qui le brûlent sous l'immobilité dont elles font preuve depuis quelques secondes.
rainmaker
why does my heart cry ☽ you fooled me from the star when you let me start to love you. its like a bunch of broken picture frames, but the photo still remains the same. and i, i thought it'd be easy to run but my legs are broken. all alone, all we know, its hauting me. making it harder to breathe
Elijah Walker
les mauvaises décisions
ÂGE : 39 ans (04/01/1985) SURNOM : eli, simple et efficace STATUT : cœur autrefois brisé, désormais jalousement gardé, mais dont l’armure ne cesse de se craqueler face à une adorable petite souris MÉTIER : architecte au sein du walker group, et chargé du cours de recherche en environnement et durabilité à la faculté d'architecture de l'université du queensland. LOGEMENT : un penthouse lumineux à spring hill, qu’il partage avec son chat siamois zelda et ses deux nouvelles recrues félines, safflina et drogon - ou plutôt dans lequel il est autorisé à rester tant qu’il n’oublie pas de remplir leur gamelle POSTS : 2694 POINTS : 20
TW IN RP : ex-toxicomanie GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : né à Brisbane, il a sillonné les plus belles régions du globe une fois sa majorité atteinte puis s’est installé à New York avant de revenir dans la ville qui l’a vu grandir fin 2021 ✵ aîné de la fratrie Walker ✵ architecte depuis plus de dix ans, il excelle dans son travail ✵ un passé riche d’excès en tous genres, le seul vice ayant persisté au travers des années étant la cigarette ✵ (trop) honnête, il préfère une vérité blessante à un mensonge confortable ✵ très sociable, doué avec les mots et le sourire facile, sa façade s’effondre lorsque l'interaction devient trop réelleCODE COULEUR : eli se pavane en #00B464 RPs EN COURS :
WALKER ✵ we don't talk much, not anymore. broken bottles and slammin' doors, but we still care about each other, say we care about each other. i know life took us far away, but I still dream 'bout the good old days. when we took care of each other, we were livin' for each other.
ELIORA ✵ gimme what you got - your talk is incredible, so, so, so unusual. you taste like surfing videos. i'm going to read your mind, who you hiding? you fake your shyness, i just wish that i could see through you... hot glue, vape juice, hit undo, how the hell are you so cool?
( 3 janvier 2022 – loft d'elijah, spring hill ) Au fur et à mesure que s’écoulèrent les minutes, l’anxiété d’Eli atteignit son paroxysme que même le ronronnement régulier de Zelda ne parvint plus à apaiser. Dans un élan qui n’était pas sans rappeler ses anciennes et mauvaises habitudes, il songea brièvement à se verser un verre d’alcool pour se donner un peu plus de courage, de prendre la fuite face à ses démons en noyant ces derniers dans un était second – mais il se ressaisit aussitôt, désireux d’être en pleine possession de ses moyens alors qu’avait enfin sonné l’heure qu’il attendait, plein d’appréhension, depuis ses dix-huit ans. Tapant nerveusement du pied, il consulta à nouveau son téléphone tout en sachant pertinemment qu’il n’y trouverait aucune notification depuis la dernière fois qu’il avait allumé l’écran, il y avait moins d’une minute.
Résonnèrent ensuite, brisant le silence écrasant qui régnait dans le loft, deux brefs coups à la porte d’entrée. Eli se redressa aussitôt, comme parcouru d’une décharge électrique. Il sentit sa bouche s’assécher et ses paumes devenir moites, tandis que dans sa poitrine, son cœur s’était mis à tambouriner, mu par une panique dont il avait jusque-là sous-estimé l’importance. Eli inspira profondément, comptant quelques secondes tandis qu’il s’exhortait au calme, avant de se lever, provoquant un grognement courroucé chez son siamois mécontent d’être délogé de sa place attitrée. La mort dans l’âme, il parcourut la distance qui le séparait de la porte d’entrée, le corps soudain comme déconnecté de ses émotions. À cet instant précis, il ne sembla plus que l’ombre de lui-même – ses traits sculpturaux tirés par la fatigue du voyage, à laquelle venait se superposer le manque de sommeil de la nuit dernière où ses ruminations l’avaient tourmenté jusqu’au petit matin ; le teint plus blême que d’habitude ; des cernes violacés soulignant impitoyablement ses prunelles turquoise, où ne pétillait pas la lueur facétieuse qui le caractérisait d’ordinaire. Eli prit une nouvelle inspiration afin de s’exhorter au calme, et ouvrit la porte, retenant un soupir de soulagement en voyant se dessiner sur le pas de la porte Lexie et Channing. Ils étaient venus, finalement. Un sourire vint illuminer son visage fatigué, et il s’effaça pour les laisser entrer, se retenant pudiquement d’initier l’étreinte que son instinct lui soufflait de leur prodiguer, mais dont sa raison craignait, à juste titre, qu’elle ne fût malvenue auprès des principaux intéressés. Ses prunelles se firent chaleureuses tandis qu’il croisa le regard de ses cadets, dont les visages trahissaient une prudence mêlée à une appréhension. En dépit des liens indélébiles qui les unissaient, un certain malaise, tout bien masqué qu’il fût derrière une impeccable courtoisie, était palpable, comme s’ils ne savaient ni à quoi s’attendre, ni comment s’apprivoiser après tant d’années passées sans se voir. Eli tenta l’approche qui lui avait toujours si bien réussi jusqu’à présent, à savoir pousser la légèreté et l’aisance jusqu’au moment où celles-ci deviendraient réelles. C’est pourquoi, à mille lieues de l’angoisse presque paralysante qui l’avait submergé lorsqu’il attendait encore les autres membres du clan Walker, son visage affichait de manière convaincante la mine avenante et enjouée qu’il avait l’habitude d’arborer, qui vint adoucir quelque peu la fatigue qui déformait ses traits.
« Bonne année à vous aussi. J’espère que le début de 2022 sera moins horrible que la fin de 2021 », souffla-t-il avec un sourire en coin, loin de se douter combien sa phrase était criante de vérité, et à quel point la fin de l’année dernière avait été éprouvante pour Lexie et Chan depuis le repas de Noël. Un nouveau sourire, doux et apaisant, vint se loger sur son visage tandis que Lexie lui témoigna son impatience sans prendre de détour. « Je vais te faire ça, et on va parler », lui assura-t-il, de ce ton posé qui avait autrefois toujours eu le don de faire s’abattre une vague de calme sur ses cadets. En quelques enjambées, il rejoignit Chan qui, adossé au comptoir de la cuisine, ne dégageait pas la même détermination que leur sœur, affichant plutôt un air incertain en dépit du sourire engageant qu’il lui adressa. Son regard tomba sur la bouteille posée par son frère sur le comptoir, et un bref coup d’œil à l’étiquette suffit à peindre une expression surprise sur le visage d’Eli. « Oh, wow – il fallait pas, merci beaucoup, les gars », s’exclama-t-il, visiblement réjoui par le choix de la bouteille, en amateur de vin assidu qu’il était. « Je nous en sers un verre ? », demanda-t-il à son frère, avant d’ajouter avec un sourire mutin : « Sinon, il doit me rester du whisky, si tu préfères. » Eli assortit sa remarque, aussi neutre en apparence qu’elle n’était en réalité chargée de sous-entendus, de l’un de ses clins d’œil signature. « J’ai plein de trucs à grignoter, là-bas, sur la table basse, sinon, vous pouvez prendre ce que vous voulez dans ce placard », proposa-t-il, désignant du menton les bols en verre disposés sur la table du salon, remplis de fruits secs, biscuits salés et sucrés, et autres chocolats, puis indiquant d’un autre signe de temps le placard à côté d’eux, qui regorgeait d’autres en-cas tous plus gras les uns que les autres.
Lorsqu’ils furent servis, Eli vint s’installer dans le salon, déposant devant Lexie une tasse de thé infusé de menthe fraîche, puis prit place dans le fauteuil qui formait le coin entre les deux canapés. Quelques instants plus tard, Zelda bondit sur le dossier du fauteuil, assénant quelques vigoureux coups de tête à la joue d’Eli avant de sauter gracieusement sur ses genoux, où elle fit quelques demi-tours pour finalement s’y installer confortablement. « Coucou, Zelda », chantonna-t-il en la grattant affectueusement entre les oreilles, avant de poser le regard sur Lexie, dont l’expression trahissait de manière évidente une impatience grandissante. « Bon, j’imagine qu’il me reste plus qu’à rentrer dans le vif du sujet, pas vrai ? », commença-t-il avec un sourire coupable, perdant quelque peu de sa superbe maintenant qu’il se retrouvait au pied du mur. Son corps s’était crispé et son rythme cardiaque accéléra sensiblement. Eli sentit sa gorge se serrer quelque peu alors qu’il se forçait à soutenir le regard, si merveilleusement identique au sien, de sa petite sœur. « Pour être totalement franc, je sais même pas par où commencer – et ça risque d’être vraiment long. » Il s’interrompit, à la fois pensif et appréhensif, l’hésitation marquée sur son visage – la nervosité, également. « Pour répondre à la première question, Lexie… Je suis parti parce que j’ai découvert un secret que j’étais pas censé découvrir – c’était juste avant la fin du lycée, précisément à la période où on se disputait beaucoup, avec papa et maman. » Eli prit une profonde inspiration, soucieux de ne pas laisser trembler sa voix. Il baissa les yeux quelques secondes, cherchant à amasser un courage qui l’avait délaissé bien trop longtemps. Le moment était venu de se jeter à l’eau. « Quelques semaines avant la remise de diplômes, j’étais parti avec des potes à Sydney, et là-bas, je suis tombé sur papa, qui était censé être en voyage d’affaires, mais qui était avec une femme que je ne connaissais pas. » Au fur et à mesure qu’il proférait ces paroles dont les dégâts seraient indélébiles, il scruta le visage de Lexie, terrifié à l’idée de détruire l’image idéaliste qu’elle s’était toujours faite de leur père, qu’il se forçait à appeler comme tel au lieu de l’évoquer par son prénom comme il avait pris l’habitude de le faire depuis vingt ans, uniquement pour la préserver. Un effort tout ce qu’il y avait de plus dérisoire compte tenu de ce qu’il s’apprêtait à leur annoncer. « Je – sans rentrer dans les détails, j’ai compris qu’il se tramait quelque chose, alors, quand je suis rentré… l’un dans l’autre, j’ai fini par trouver, dans son bureau au Walker Group, un document. Un test de paternité – pour une quatrième personne, un garçon plus jeune que nous. » Il s’interrompit, gagné tant par une sensation d’être débarrassé du poids écrasant qu’il avait porté pendant tant d’années, que par une sensation d’oppression insoutenable alors qu’il guettait les réactions de Lexie et Chan, aux yeux desquels il venait de saccager définitivement et de manière irréversible l’image si immaculée de Richard Walker.
Ils sont déjà en retard au rendez-vous que leur a fixé Elijah, mais Lexie, pourtant si déterminée à connaître la vérité sur le départ de leur frère, a un temps d’hésitation. Elle a peur, craint ce qu’ils doivent lui annoncer, et ce que lui peut leur révéler, et l’exprime comme elle peut, face à un Chan qui se veut, comme toujours, rassurant.
« Oui, bien sûr … eh, Lex. Tout va bien se passer. Je suis avec toi, et si jamais tu souhaites partir on peut s’accorder sur un genre de code. »
Lexie hausse un sourcil, pas certaine de comprendre.
« Je ne sais pas … demande un verre de jus de raisin et je nous trouverais une excuse pour écourter la soirée. D’accord ? »
Maintenant, ce sont ses deux sourcils qui sont levés et qui trahissent sa surprise et sa consternation. Elle bat des cils à plusieurs reprises, mais acquiesce, à moitié tranquillisée par les propos de Chan. Oui, avoir un safe word la rassure, mais le fait de devoir en prévoir un l’inquiète au plus haut point. Après tout, ils ne vont que rendre une petite visite à leur frère. L’espace d’un instant, elle essaie d’imaginer ce que serait leur vie si Eli n’était pas parti, si Richard n’était pas mort et si Mary n’était pas si indifférente. Mais l’exercice demande un tel effort utopiste qu’elle renonce rapidement à tenter de visualiser la famille parfaite, dans laquelle elle serait simplement ravie de retrouver son frère.
Les voilà dans l’appartement d’Elijah, et le regard de la brunette s’égard un instant sur la décoration, tentant de trouver des indices sur un homme qu’elle devrait parfaitement connaître.
Pas d’embrassade, pas d’accolade, pas de câlin, et Lexie lui est reconnaissante de ne pas chercher un contact physique qu’elle n’est pas prête à lui donner. La brunette n’apprécie pas qu’on la touche, sauf lorsqu’elle accorde toute sa confiance à son interlocuteur. Et si l’aîné des Walker devrait posséder ce droit inné d’être tactile avec sa sœur, il l’a perdu il y a vingt ans, lorsqu’il les a abandonnés.
« J’espère que le début de 2022 sera moins horrible que la fin de 2021. »
La mâchoire de la brunette se décroche alors que sa bouche forme un joli « o » trahissant sa surprise. Elle ne sait s’il a beaucoup d’auto-dérision, et fait référence à leur repas de Noël catastrophique, ou s’il sait. D’ailleurs, la voilà qui se tourne vers Chan et l’interroge du regard, tentant de faire usage de ses pouvoirs de télépathie qu’elle espère avoir réussi à faire fonctionner avec son grand frère, au fil des années. Ses sourcils se haussent et sa tête de penche légèrement sur le côté alors que ses yeux bleus, plongés dans ceux de Channing, crient : « il sait ». Cet aparté ne suffit cependant pas à distraire Lexie du but de sa venue, et son impatience se matérialise quand elle entre directement dans le vif du sujet, interrogeant l’aîné des Walker sur les raisons de son départ, alors qu’elle se laisser choir dans un canapé à l’allure confortable.
« Je vais te faire ça, et on va parler. »
Zut, elle regretterait presque d’avoir demandé un truc à boire, si ça a pour conséquence de retarder de quelques minutes les révélations d’Elijah. Ce dernier rejoint Chan, accoudé nonchalamment au comptoir de la cuisine et qui, pour sa part, semble moins pressé que sa petite sœur d’en apprendre plus.
« Et si on sortait des apéritifs pour rendre tout ça plus convivial ? »
Une nouvelle fois, la mâchoire de Lexie se décroche alors qu’elle regarde son frère d’un air consterné, l’observant poser la bouteille qu’il a amené sur le plan de travail.
« Oh, wow – il fallait pas, merci beaucoup, les gars. »
Lexie lève les yeux au ciel : décidément, ils font la paire, tous les deux.
« Je nous en sers un verre ? Sinon, il doit me rester du whiskey, si tu préfères. J’ai plein de trucs à grignoter, là-bas, sur la table basse, sinon, vous pouvez prendre ce que vous voulez dans ce placard. »
La brunette laisse échapper un soupire, incapable de cacher davantage son agacement, alors que ses doigts tambourinent sur le canapé.
« Ca va ?! Je vous dérange pas ?! »
Ses yeux qui passent de l’un à l’autre de ses frères lancent des éclairs.
« Non, tu ne lui sers pas un verre, c’est un cadeau pour montrer qu’il est poli, merci Mary pour l’éducation. »
Comme si c’était elle qui les avait éduqués et pourtant, elle leur avait tout de même appris plusieurs règles de bienséance, afin que ses enfants ne ternissent pas son image en société.
« Et il est absolument hors de question que vous soyez les seuls à pouvoir boire de l’alcool pour affronter la discussion qu’on s’apprête à avoir, alors que ce sera moi qui aurai tous les symptômes d’une gueule de bois, sans avoir bu aucune goutte ! Me suis-je bien fait comprendre ? »
Son ton est sans appel, et lorsqu’Eli a fini de remplir ses devoirs d’hôte, elle lui est reconnaissant de le voir s’installer sur le fauteuil à côté du canapé qu’elle occupe. Son chat vient immédiatement réclamer une place qui semble lui être due, mais Lexie s’agace d’un nouvel aparté en laissant échapper un énième soupire et en levant les yeux au ciel.
« Bon, j’imagine qu’il me reste plus qu’à rentrer dans le vif du sujet, pas vrai ? »
Lexie lui en est reconnaissante, et pourtant, elle ne peut s’empêcher de pincer les lèvres en lui lançant un regard signifiant « noooon, tu crois ?! ». Elle se redresse toutefois dans le canapé qu’elle s’est appropriée et regarde Chan s’installer à côté d’elle avec soulagement. Elle reporte finalement son attention sur Elijah, et sent la nervosité le gagner. Elle ne connait peut-être pas l’homme qui est installé en face d’elle, mais elle reconnaît les signaux qu’il renvoie, et constate que l’appréhension qui l’envahit est communicative, alors que la jeune femme se tend à son tour.
« Pour être totalement franc, je sais même pas par où commencer – et ça risque d’être vraiment long. »
La brunette lui adresse un sourire triste et hoche doucement la tête, pour l’encourager à poursuivre, et le rassurer, si elle en a le pouvoir : elle l’écoutera attentivement, suspendue à ses lèvres, peu importe le temps que cela prendra. Elle a conscience de la difficulté qu’il doit ressentir à devoir justifier vingt ans d’absence et, maintenant qu’il est enfin lancé, elle ne le pressera plus.
« Pour répondre à la première question, Lexie… Je suis parti parce que j’ai découvert un secret que j’étais pas censé découvrir – c’était juste avant la fin du lycée, précisément à la période où on se disputait beaucoup, avec papa et maman. »
Les sourcils de la brunette se froncent pour marquer son incompréhension : elle ne sait pas à quoi elle s’attendait, mais sans doute pas à l’histoire d’un secret qui concernerait leurs parents. En quoi cela pouvait-il avoir un lien avec Elijah quittant le pays ?
« Quelques semaines avant la remise de diplômes, j’étais parti avec des potes à Sydney, et là-bas, je suis tombé sur papa, qui était censé être en voyage d’affaires, mais qui était avec une femme que je ne connaissais pas. »
Le cœur de Lexie lui tombe dans l’estomac, alors que la nausée semble à nouveau la gagner. A tâtons, sans lâcher Elijah du regard, la brunette cherche la main de son frère assis à côté d’elle sur le canapé et enroule ses doigts dans les siens pour tenter de se rassurer. Elle ôte ses chaussures d’un coup rapide de la jambe, pose ses pieds sur le canapé et ramène ses genoux contre sa poitrine, position qu’elle a l’habitude d’adopter pour tenter de se protéger. Son bras libre s’enroule autour de ses jambes alors qu’elle secoue la tête, presque imperceptiblement. Elle supplie du regard Elijah de ne pas poursuivre, alors qu’elle avait tant eu envie de savoir. Et pourtant, elle sait qu’il doit aller au bout de son explication.
« Je – sans rentrer dans les détails, j’ai compris qu’il se tramait quelque chose, alors, quand je suis rentré… l’un dans l’autre, j’ai fini par trouver, dans son bureau au Walker Group, un document. Un test de paternité – pour une quatrième personne, un garçon plus jeune que nous. »
La brunette ferme maintenant les yeux et secoue franchement la tête. Elle a mal au cœur, physiquement, et souvient soudain qu’on peut ressentir une réelle souffrance lorsqu’une tristesse intense nous envahit. Elle a l’impression de sentir son cœur se briser en mille morceaux, dans une explosion douloureuse. Les larmes roulent sur ses joues alors qu’elle rouvre les yeux, plongeant son regard dans celui de Chan, incapable de se rendre compte qu’elle lui broie les doigts depuis plusieurs secondes.
« Freddy ? », souffle-t-elle dans un murmure.
Les pièces du puzzle s’assemblent, et pourtant, elle n’est pas certaine de vouloir y croire. Quelques jours plus tôt, l’acteur venait leur annoncer être le fils de Richard, ébréchant l’image idéalisée que la brunette avait de son père. Et aujourd’hui, leur aîné venait confirmer ces prétentions insensées, auxquelles Lexie avait refusé de croire. Aujourd’hui, Elijah venait détruire définitivement l’idée selon laquelle un de leurs deux parents au moins était fonctionnel. Les paroles de l’aîné des Walker étaient difficiles à croire, et sans l’intervention du Mulligan, quelques jours plus tôt, Lexie se serait sans doute levée en riant, lui crachant au visage qu’il mentait, et exigeant de Chan qu’ils rentrent immédiatement. Mais après les révélations de Freddy, cela faisait trop de coïncidences pour que la possibilité qui trottait dans sa tête depuis quelques jours ne se révèle pas véridique : ils avaient un frère, Freddy, que Richard avait conçu avec une autre femme et abandonné. Il avait trompé Mary, il les avait trahis, eux, et avait délaissé un enfant, peut-être parce qu’il n’était pas désiré et qu’il aurait terni son image. Et pour la brunette, qui souffre de la peur de l’abandon, c’est difficile à encaisser. Elle lâche la main de Channing pour enrouler ses deux bras autour de ses jambes et serrer fort, comme un câlin qu’elle se ferait à elle-même, comme un bouclier protecteur qu’elle tente d’ériger autour d’elle. Son regard bleuté brillant de larmes se plonge dans celui d’Elijah.
« Je t’en supplie, dis-moi que c’est pas vrai. »
Elle est bloquée sur cette information, ne voit pour l’instant pas plus loin, incapable de faire le lien entre ces révélations et la question initiale : les raisons du départ d’Elijah.
ÂGE : trente huit ans (26.08.1986) SURNOM : chan par ses proches, souvent monsieur Walker ou Walker tout court STATUT : célibataire, il n'a rien d'autre à offrir que la chaleur de ses draps - et encore MÉTIER : héritier et président-directeur général du Walker Group, entreprise de renom dans le domaine de l'immobilier LOGEMENT : (ça arrive) POSTS : 2608 POINTS : 0
TW IN RP : cicatrices, coma GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : né à Brisbane, voyage aux quatre coins du monde pour le travail › riche héritier de l'empire immobilier le Walker Group › éloquent, droit et calme, il est d'une nature très observatrice › une jambe meurtrie par un accident de la route, il boite fréquemment › d'apparence assez impénétrable, il a en réalité un coeur trop grand pour son propre bien › propriétaire de trois chats › passionné de belles voitures et motardDISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #cc0000 RPs EN COURS :
WALKER › thought saw your face last night, hoping that could mean something. and i didn't know what to say, so i was saying nothing. now i'm drowing in the bottle that i couldn't wake and hoping that you'll come and save again.
« Bonne année à vous aussi. J’espère que le début de 2022 sera moins horrible que la fin de 2021 » uh oh. Naturellement, son regard vient à trouver celui de sa soeur qui le fixe déjà. Il ignore si Elijah sous-entend quelque chose ou s'il s'agit simplement d'une tournure de phrase hasardeuse, mais à en juger par l'air consterné de Lexie : il n'est pas à le seul à y avoir pensé. Il soutient le regard azur de sa soeur qui lui fait des appels de phares, se contente d'hausser presque imperceptiblement les épaules en secouant de la même manière la tête de gauche à droite. Ce je ne sais pas silencieux est transmis à la plus jeune de la fratrie, alors qu'il ne voit pas comment leur frère pourrait être au courant de cette histoire. Eux viennent de l'apprendre, et aux dernières nouvelles Freddy est installé sur le sol australien depuis un petit moment. Comment l'aîné aurait-il pu les devancer ? « Je vais te faire ça, et on va parler » L'héritier jette un oeil au maître des lieux qui entreprend de préparer sa boisson à Lexie, déposant par la même occasion la bouteille de vin sur le comptoir sans pour autant accompagner la parole au geste. Ils ont perdu bien assez de temps sans avoir besoin de s'encombrer avec des phrases de bienséance, même si cette dernière n'est jamais bien loin à en juger par cette bouteille dont la présence n'avait rien d'obligatoire. « Oh, wow – il fallait pas, merci beaucoup, les gars » Le coin de sa bouche s'étire en un sourire timide alors qu'il le laisse prendre connaissance de la qualité du vin qu'il a apporté, la satisfaction d'Elijah ayant pour effet de l'apaiser peut-être un tantinet. Jamais bien longtemps toutefois. « Je nous en sers un verre ? Sinon, il doit me rester du whisky, si tu préfères. » et si, jusque lors, son attitude avait été assez effacée pour ne pas encombrer leurs retrouvailles ni jeter de l'huile sur le feu, le sourire mutin que son frère lui adresse fait s'arrondir ses yeux. this b!tch. « Elijah. » souffle t'il à voix basse en le réprimandant d'un regard, craignant que Lexie ne demande des explications face à ce sous-entendu. Explications qu'il n'a pas la moindre envie de fournir, ne tenant pas à étaler son ivresse et sa sensibilité à la brunette ni à décrire le flegme avec lequel il avait été rendre son estomac dans l'évier près duquel ils se tiennent. « J’ai plein de trucs à grignoter, là-bas, sur la table basse, sinon, vous pouvez prendre ce que vous voulez dans ce placard » Heureusement pour lui, l'aîné poursuit dans sa lancée et change aussitôt de sujet, sans pour autant se défaire de sa malice. et Channing aimerait que cela les sauve, que son éternel optimiste et culot soient suffisants pour faire oublier vingt ans d'abandon. si seulement. Son regard s'attarde sur son visage, et il repense un fragment de secondes durant à la façon dont Elijah l'appuyait sur le haut de son crâne lorsqu'ils se câlinaient en étant plus jeunes. Vingt ans. « Ca va ?! Je vous dérange pas ?! » Les deux bruns se tournent d'un même mouvement vers la plus jeune, renvoyant une seconde durant l'image qu'ils ont longtemps dégagé, l'impatience et l'agacement de sa voix ramenant bien assez vite le cadet dans l'instant présent. « Non, tu ne lui sers pas un verre, c’est un cadeau pour montrer qu’il est poli, merci Mary pour l’éducation. » L'un de ses sourcils se hausse lentement face à son ton sans appel, et si l'angoisse qui nouait son estomac n'était pas, il aurait probablement charrié la demoiselle en moquant son sérieux. Mais rien de tout cela n'était une plaisanterie, ni à prendre à la légère. « Et il est absolument hors de question que vous soyez les seuls à pouvoir boire de l’alcool pour affronter la discussion qu’on s’apprête à avoir, alors que ce sera moi qui aurai tous les symptômes d’une gueule de bois, sans avoir bu aucune goutte ! Me suis-je bien fait comprendre ? » clear as crystal, dearest.
L'instant suivant, chacun a trouvé sa place dans un sofa, et Channing rejoint sa soeur dans celui sur lequel elle a jeté son dévolu. Même la dénommée Zelda, la siamoise aux yeux aussi bleus que le reste de la fratrie - à son exception, a trouvé un endroit où s'installer confortablement après avoir quémander de l'attention à son propriétaire. « Bon, j’imagine qu’il me reste plus qu’à rentrer dans le vif du sujet, pas vrai ? » Ses yeux quittent l'animal pour se reporter sur son frère, et il ne peut s'empêcher de frissonner désagréablement en constatant la façon dont le visage d'Elijah s'est transformé maintenant qu'aucun retour en arrière n'est possible. Son regard passe de l'aîné à sa soeur, et Lexie semble elle-aussi être victime de la tension qui rend brusquement l'air de la pièce lourd et irrespirable. Le silence qui s'en suit est tout aussi menaçant, et il retient son souffle une seconde. « Pour être totalement franc, je sais même pas par où commencer – et ça risque d’être vraiment long. » Channing aimerait volontiers se cacher derrière un verre d'alcool sur le point de déborder, mais c'est les mains vides qu'il soutient le regard bleu de son frère en posant délicatement une main sur la jambe de sa soeur. Un soutient dont elle risque d'avoir besoin, dont ils risquent tout deux d'avoir besoin. « Pour répondre à la première question, Lexie… Je suis parti parce que j’ai découvert un secret que j’étais pas censé découvrir – c’était juste avant la fin du lycée, précisément à la période où on se disputait beaucoup, avec papa et maman. » Il suit l'échange qui ne lui est pas directement destiné, même si les questions que Lexie et lui se posent sont les mêmes. Elijah a bien compris que, d'eux deux, celle qui lui prendrait le plus de temps à réapprivoiser serait la brune et il a raison de la regarder ainsi en répondant à sa question. Mais son départ du pays n'est pas à sa place aussi tôt dans leur échange, et l'héritier fronce un peu les sourcils. « Quelques semaines avant la remise de diplômes, j’étais parti avec des potes à Sydney, et là-bas, je suis tombé sur papa, qui était censé être en voyage d’affaires, mais qui était avec une femme que je ne connaissais pas. » et à cette nouvelle, se regard plonge dans le flou. Ses pensées se heurtent, son dos se raidit sous la nervosité, et Channing se refuse à croire ce qu'il entend : cela ne peut pas être. Elijah est sur le point, d'un instant à l'autre, de prononcer le prénom de l'acteur américain et tout ce qu'il avait bien pu imaginé concernant son départ s'effrite sous ses yeux impuissants. Lexie vient à chercher sa main, le mouvement qu'elle esquisse attire brièvement son attention, et Channing s'en saisit avant de la serrer sans bouger la tête d'un iota. « Je – sans rentrer dans les détails, j’ai compris qu’il se tramait quelque chose, alors, quand je suis rentré… l’un dans l’autre, j’ai fini par trouver, dans son bureau au Walker Group, un document. Un test de paternité – pour une quatrième personne, un garçon plus jeune que nous. » Cette fois, ses yeux se ferment d'un air vaincu et sa tête se penche lentement vers l'avant, l'abattement le secouant. Freddy n'avait pas menti, il avait même cité toute la vérité sans la déformer d'une quelconque façon que ce soit, et maintenant qu'un test de paternité couronnait le tout : il n'y avait plus de place au doute. Ils avaient un frère, un gamin illégitime que Richard avait eu avec une autre femme, et qu'il avait abandonné en revenant l'air de rien auprès d'eux et en leur clamant haut et fort son amour. Alors comme ça, leur famille n'avait rien de fonctionnel. Leur père avait trompé leur mère, leur mère l'était uniquement grâce aux liens de sang, Elijah avait fuit, Lexie avait sombré dans la drogue et lui dans l'adrénaline des courses. Aucun d'entre eux n'avait tenu le navire. Il redresse la tête, réouvre les yeux pour attendre le regard de sa petite soeur, et est heurté de plein fouet par la douleur de ses yeux bleus. Ses lèvres, incapables de trouver quoi dire, se plissent en une moue profondément désolée alors que ses doigts caressent les siens. « Freddy ? » souffle t'elle en se reportant sur Elijah, et Channing suit son regard. et lui, leur frère, que devait-il être entrain de comprendre ? « Je t’en supplie, dis-moi que c’est pas vrai. » La brune lâche sa main, enroule ses bras autour de sa personne, et lui laisse son dos s'enfoncer dans le dossier du canapé en chassant le regard une seconde. Leur famille n'avait jamais été un exemple ou un modèle à suivre, mais cette révélation en salissait plus encore l'image déjà bien abîmée. et la pilule était difficile à avaler pour celui qui avait consacré sa vie à arrondir les angles et sauver les meubles sous prétexte que son père méritait qu'il le fasse. Il avait repris le Walker Group en son honneur, mais Richard s'en était déjà débarrassé bien avant son décès. « On a appris l'existence de Freddy il y a quelques jours à peine... on l'a surpris entrain de fouiller dans le bureau de Richard à la maison familiale. On voulait te l'avouer aujourd'hui. » explique t'il d'une voix tordue par la lassitude, l'agacement, la tristesse et la résignation. Il secoue la tête, se passe une main sur le visage pour essayer de clarifier ses idées. et après un instant de latence, son regard noisette vient à se plonger à nouveau dans celui de leur frère. « Mais je ne comprends pas... Qu'est-ce que ton départ a à voir avec Freddy ? » demande t'il d'une voix perdue, alors qu'il a l'impression de ne pas avoir entendu la version complète de l'histoire. « Poursuis, Elijah. Pourquoi est-ce que tu es parti ? » et la réponse à cette question n'avait jamais été si proche. et, peut-être pour s'assurer que Lexie tende bien l'oreille, sa main vient à retrouver celle de la demoiselle qu'il enveloppe d'une manière protectrice au creux de la sienne.
rainmaker
why does my heart cry ☽ you fooled me from the star when you let me start to love you. its like a bunch of broken picture frames, but the photo still remains the same. and i, i thought it'd be easy to run but my legs are broken. all alone, all we know, its hauting me. making it harder to breathe
Elijah Walker
les mauvaises décisions
ÂGE : 39 ans (04/01/1985) SURNOM : eli, simple et efficace STATUT : cœur autrefois brisé, désormais jalousement gardé, mais dont l’armure ne cesse de se craqueler face à une adorable petite souris MÉTIER : architecte au sein du walker group, et chargé du cours de recherche en environnement et durabilité à la faculté d'architecture de l'université du queensland. LOGEMENT : un penthouse lumineux à spring hill, qu’il partage avec son chat siamois zelda et ses deux nouvelles recrues félines, safflina et drogon - ou plutôt dans lequel il est autorisé à rester tant qu’il n’oublie pas de remplir leur gamelle POSTS : 2694 POINTS : 20
TW IN RP : ex-toxicomanie GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : né à Brisbane, il a sillonné les plus belles régions du globe une fois sa majorité atteinte puis s’est installé à New York avant de revenir dans la ville qui l’a vu grandir fin 2021 ✵ aîné de la fratrie Walker ✵ architecte depuis plus de dix ans, il excelle dans son travail ✵ un passé riche d’excès en tous genres, le seul vice ayant persisté au travers des années étant la cigarette ✵ (trop) honnête, il préfère une vérité blessante à un mensonge confortable ✵ très sociable, doué avec les mots et le sourire facile, sa façade s’effondre lorsque l'interaction devient trop réelleCODE COULEUR : eli se pavane en #00B464 RPs EN COURS :
WALKER ✵ we don't talk much, not anymore. broken bottles and slammin' doors, but we still care about each other, say we care about each other. i know life took us far away, but I still dream 'bout the good old days. when we took care of each other, we were livin' for each other.
ELIORA ✵ gimme what you got - your talk is incredible, so, so, so unusual. you taste like surfing videos. i'm going to read your mind, who you hiding? you fake your shyness, i just wish that i could see through you... hot glue, vape juice, hit undo, how the hell are you so cool?
( 3 janvier 2022 – loft d'elijah, spring hill ) Il ne fallut pas longtemps après le début de son récit pour qu'Eli ne remarque, se dessinant sur leurs visages à la façon d'une tache d'huile, apparaître des émotions déchirantes chez Channing et Lexie. Il n'avait même pas eu le temps d'entrer dans le vif du sujet qu'il devina une tension et une appréhension insoutenables derrière leurs traits, qui venaient faire écho à ses propres états d'âme. Lorsqu'Eli s'était représenté, des années durant, les soirées qu'il aurait un jour l'occasion de passer à nouveau avec ses cadets, il n'avait certainement jamais espéré les voir anxieux, et encore moins par sa faute. Pourtant, tout obtus et doté de capacités d'introspection minables qu'il était, Eli ne put que constater que c'était sa présence et les informations qu'il s'apprêtait à révéler qui étaient seules responsables de l'état subfébrile des deux autres. Et encore, se dit-il avec horreur, il n'avait même pas encore commencé à entrer dans le vif du sujet. Il n’osait pas imaginer combien il allait être insoutenable d’assister à leur désillusion, leur douleur et leur colère lorsqu’éclaterait enfin cette vérité qu’il n’avait jamais eu le cœur à leur avouer.
Eli aurait voulu appuyer sur le bouton pause, rebrousser chemin au fur et à mesure qu’il avançait dans ses explications, mais s’en trouva incapable – comme spectateur de ses propres paroles, il alla au bout de son explication, de manière irrévocable, à la façon d’un train qui déraillait au ralenti, dont on ne pouvait détacher un regard horrifié en attendant de le voir partir inexorablement en flammes.
Et son cœur de se serrer en voyant la bienveillance de Lexie céder à l'horreur, à la peine et aux larmes commençant à perler aux coins des yeux. La vision de la souffrance de sa sœur lui était insoutenable, pourtant, il ne put se résoudre à rebrousser chemin, malgré que son cœur le suppliât d'arrêter. Il la vit adopter cette position caractéristique qu'il lui avait déjà connue lorsqu'ils étaient gosses, et qu'elle tentait de se réconforter après l'un ou l'autre mot cruel de leur mère. À l'époque, il avait l'habitude de l'étreindre et de lui murmurer des mots réconfortants jusqu'à sentir son corps frêle se détendre, signe qu'elle ne se sentait plus autant en danger. Désormais, il n'était plus dans une posture où ce type de gestes de bienveillance étaient encore la bienvenue, et il dut se contenter d'assister, dans une impuissance totale, à la souffrance qu'il venait de lui infliger avec ses mots, ceux-là même qu'il avait craint d'énoncer pendant si longtemps.
Et son cœur de se serrer un peu plus en voyant changer les émotions de Channing, de manière certes moins bruyante que leur cadette, mais pas moins flagrante pour autant. Ils n'étaient pas frères pour rien, et même si leur relation n'était pas ressortie indemne après ces vingt ans durant lesquelles ils étaient pratiquement devenus des inconnus, certains codes avaient la dent dure. Il décela aisément la même appréhension que celle de Lexie - une tension aussi physique qu'elle n'était psychologique, qui se lisait dans les muscles de son visage, de son cou, de son tronc, dont la raideur n'avait rien de naturel. Une raideur qui ne fit que s'accroître au fil des explications d'Eli - et le même constat de s'imposer : si seulement il avait pu faire autrement que d'avoir à leur imposer cette terrible vérité. Si seulement il avait pu ne pas être à l'origine de la résignation et de l'abattement de son petit frère, dont le regard perdu se fit invisible lorsqu'il laissa tomber la tête, comme si le poids du secret que venait de lui partager l'aîné des Walker lui était littéralement trop lourd à supporter.
Et son cœur de se serrer jusqu'à sentir une sensation de tournis le gagner tout entier, lorsqu'il réalisa pleinement qu'il était celui qui avait infligé toute cette douleur aux siens. Certes, Richard était le principal responsable de tous les pots cassés qu'ils se retrouvaient à ramasser tous les trois, mais il n'était pas là pour assumer les conséquences de ses choix médiocres - il ne l'avait d'ailleurs jamais été, et c'est bien pour cela qu'Eli s'était vu contraint à mener la vie d'exil qu'il avait connue vingt ans durant, une vie à l'arrière goût bien plus amer que la liberté à laquelle il avait toujours si ardemment aspiré. Mais le moment était mal venu pour pointer les absents du doigt - loin de lui d'ailleurs cette idée, car à l'instant présent, fait pour le moins inhabituel chez l'homme aux tendances égoïstes qu'il pouvait être, Eli s'attribuait la pleine responsabilité de la souffrance de Channing et Lexie. Richard n'était pas là pour assumer, comme il ne l'avait finalement jamais été, et comme depuis vingt ans, c'est à Eli qu'incombait la désagréable tâche de porter le fardeau des mensonges de son paternel, et de toute la peine qui accompagnaient ces derniers.
Mais il s'était attendu à tout cela, il s'y était d'ailleurs préparé comme l'on pouvait s'y préparer - le cœur serré, la culpabilité, le chagrin. Il s'était attendu à leur briser le cœur, et, si cela ne rendait pas vraiment les choses plus simples maintenant que le scénario se déroulait en temps réel, cela avait au moins permis de contenir l'élément de surprise des émotions qui s'abattaient sur lui. Du moins, c'est là le maigre espoir qu'il s'était permis de nourrir concernant cette soirée promise au désastre. Ce qu'il n'avait pas vu venir, toutefois, fut la réponse que Lexie articula une fois l'usage de la parole recouvert. L'air abattu d'Eli, qui avait fini par baisser la tête à la fin de son laïus déprimant, laissa place à des yeux écarquillés où se lisait sans peine une franche stupeur. De toutes les réactions qu'il avait imaginées, en voilà une à laquelle il ne s'attendait certainement pas - entendre de la bouche de sa sœur le prénom que lui-même avait si péniblement tu pendant deux décennies. Sa lèvre inférieure se mit à trembler violemment tandis que, contrastant avec son cerveau embrumé uqi peinait à établir des liens cohérents, son estomac retourné avait déjà parfaitement compris ce qui était en train de se tramer : elle savait. Lorsqu'elle le supplia de contester la conclusion évidente qu'elle avait déjà tirée, les mots lui manquèrent et il ne put que soutenir son regard, hochant faiblement la tête, la désolation nettement lisible sur ses traits. Il s'était attendu à toute la douleur qu'il serait susceptible de lui infliger ce soir - mais pas celle-ci.
Les explications de Channing vinrent confirmer ce qu'il pensait déjà avoir compris, et cette fois-ci, Eli crut sentir une brique dégringoler le long de ses entrailles tandis que son cœur s'emballa de plus belle. Il ne pouvait pas y croire - pourtant, il savait que son frère disait vrai, et que seul le déni l'empêchait de pleinement réaliser la portée de cette information. Ils savaient. Ce secret qu'il avait porté tant d'années, au prix de la vie qu'il aurait voulu mener, il l'avait gardé en vain. Ce moment qu'il avait péniblement organisé après avoir tant (et trop) hésité, le temps qu'il avait passé à réfléchir à la façon la moins violente de leur annoncer l'inavouable, n'avait servi à rien - car de la violence, il avait dû y en avoir, ne fût-ce que parce qu'ils avaient appris la vérité de la bouche de quelqu'un d'autre, qui plus est de celui dont la vie de famille avait été volée par l'égoïsme de leur géniteur. Eli en avait essuyé, des échecs, des déceptions et des moments de honte ; mais celui-ci venait détrôner chacun d'entre eux. La culpabilité se fit écrasante à tel point qu'elle en devint physiquement douloureuse, et Eli ne put s'empêcher de courber l'échine sous son poids. Le sentiment d'avoir failli à son devoir en tout point s'abattit sur lui par vagues, lancinant et insoutenable.
Eli s'était attendu à sentir son cœur se briser un peu ce soir - mais pas comme ça. Il avait espéré le maigre réconfort d'avoir enfin pris la bonne décision, après toutes ces années passées à fuir ses responsabilités. Il s'était préparé à la colère et la désillusion susceptible de lui être renvoyée. Mais le voilà contraint à assimiler de surcroît qu'il était arrivé trop tard - et son cœur de se briser parce que, une fois de plus, il n'avait pas su être là à temps pour ceux qu'il aimait pourtant plus que tout au monde.
Son esprit assommé par cette nouvelle claque en plein visage enregistra péniblement les explications formulées, d'un ton où perçait la lassitude, par son frère, et s'il n'avait pas été aussi abattu, Eli aurait laissé échapper un rire contrit face à l'ironie de la situation - vingt ans à attendre, pour finalement se voir devancé de quelques jours. Mais rire lui était impossible - sa propension naturelle à relativiser les plus horribles des situations ne semblait plus qu'un lointain souvenir. Eli avait perdu de sa superbe : de fait, il ne semblait plus que l'ombre de lui-même, tandis que s'effondrait le peu de contenance qu'il était parvenu à préserver, en rassemblant les dernières parcelles de courage pour faire face à cette terrifiante soirée. Le fier et confiant aîné des Walker n'était plus rien de tout cela - son effondrement psychologique se réfléchit sur l'ensemble de son corps, dont la carrure imposante sembla étrangement diminuée. Le choc et l'horreur se lisaient dans ses prunelles azur, tandis que son regard incrédule soutenait difficilement celui de son frère cadet. Quelques secondes, à moins que ce ne fût quelques siècles, plus rien n'était clair, s'egrénèrent avant qu'il ne murmure, à peine plus fort qu'un souffle où perçait le désespoir : « Putain… » Et sa lèvre inférieure de se mettre à trembler de plus en plus violemment, et ses yeux de briller puis de s'embuer, tandis qu'il peinait à prendre des inspirations les plus profondes possibles dans l'espoir illusoire de retrouver un semblant de calme. Il sentait se fissurer la façade déjà considérablement fragilisée qu'il peinait tant à maintenir, mais dont l'écroulement était désormais devenu inévitable. Incapable de se contenir plus longtemps, il laissa tomber la tête en avant, la laissant reposer dans ses mains accoudées à ses genoux qui, eux aussi, tremblaient de manière incontrôlable. Un nouveau murmure s'échappa d'entre ses paumes moites : « C'est pas vrai… » À cet instant précis, il s'effondra pour de bon, rompant avec l'image de grand frère inébranlable à laquelle il avait toujours été si attaché, tandis que son corps massif, qui paraissait si insignifiant dans cette posture, fut parcouru d'un long sanglot. Quelques secondes s'écoulèrent ainsi, où le silence ne fut brisé que par les sons du chagrin d'Elijah. Il essuya ses larmes d'un geste rageur mais elles furent aussitôt remplacées par d'autres qui déferlèrent le long de ses joues mal rasées. « Même ça, j'ai pas pu le faire correctement », marmonna-t-il dans sa barbe, plus à sa propre intention que celle de Channing et Lexie, auprès desquels il ignorait même par où commencer pour s'excuser de leur avoir fait défaut une énième fois.
Quelques instants supplémentaires passèrent, au terme desquels, au prix d'une nouvelle profonde inspiration, il finit par lever ses yeux rougis pour affronter le regard de ses cadets, essuyant lassement ses yeux et ses joues, serrant à quelques reprises les paupières pour tarir l'afflux de larmes qu'il peinait à contrôler. Il soupira, regagnant péniblement un semblant de contenance. Il était d'autant plus pressé d'être à nouveau en état d'articuler des phrases intelligibles que Chan le pressait de continuer ses explications - le moment n'était donc pas aux lamentations pour Eli, qui aurait probablement le loisir de contempler, seul pour le restant de sa vie, les dégâts colossaux qu'il avait infligés à sa famille. Il se racla la gorge, espérant avoir retrouvé sa voix assurée, mais ne parvenant à produire qu'un timbre rauque et faiblard. « Quand j'ai trouvé ce test, j'ai voulu vous avertir tout de suite - puis, je me suis dit qu'il devait y avoir une autre explication, alors, je suis d'abord allé lui parler. Je voulais tellement qu'il me rassure… mais il a paniqué, c'est… c'est comme s'il était devenu fou. Il m'a interdit d'en parler à qui que ce soit. Puis, je sais pas, il est revenu à lui, calme comme il l'était toujours. Il m'a demandé un peu de temps. Pour vous l'annoncer lui-même. M'a parlé de loyauté, de préserver la famille. Mais c'était pas possible pour moi de faire comme si de rien n'était, et je lui ai dit que j'allais être incapable de vous regarder dans les yeux sans tout vous dire… » Il secoua la tête, pris par le même sentiment de frustration et d'impuissance que celui qu'il avait ressenti du haut de ses dix-huit ans. « Sauf qu'au lieu de prendre ça comme une urgence à dire la vérité, il l'a pris comme une invitation à éviter que j'aie à vous regarder dans les yeux. » Il esquissa un maigre et triste sourire, incapable pour autant de s'amuser de l'ironie de la situation. « La vérité, c'est qu'il m'a retourné le cerveau. Il m'a proposé de faire ce voyage à propos duquel je les tannais depuis des années, au lieu de faire le stage au WG qu'eux voulaient me forcer à faire pendant l'été. Prendre des distances, qu'il disait. Et à mon retour, il vous aurait tout dit, de la bonne façon, soi-disant. Et on pourrait reprendre notre vie de famille parfaite. » Il soupira, s'arrachant les peaux des ongles dans un geste de nervosité mal contenue. « Je sais pas si c'est plus parce que j'étais con et naïf ou égoïste, mais je l'ai cru. Il m'a fait promettre de ne rien vous dire, je lui ai dit que je serais incapable de vous mentir, si vous me demandiez pourquoi j’étais parti. Alors, il m’a suggéré de tout simplement prendre des distances, juste le temps qu’il vous en parle. Qu’il valait mieux ne pas vous parler du tout, plutôt que d’anéantir la famille. Qu’il fallait parfois pouvoir faire des sacrifices pour le bien des nôtres, que c’était ça, d’être un chef de famille. Que, de toute façon, ça n’allait pas durer longtemps, que je n’avais qu’à profiter de ce voyage dont je rêvais depuis si longtemps, et qu’après, je pourrais même choisir de travailler ailleurs qu’au WG. Alors, je lui ai promis, croyant être loyal, croyant réellement qu’il allait sauver la famille, là où je risquais juste de la faire imploser. Et puis, qu’est-ce que j’en rêvais, de ce voyage qu’il me promettait… » Il se mordit la lèvre, un nouveau sourire encore plus triste que le précédent venant s'y loger. « Il a bien vérifié que j’avais compris les conditions - que je ne dirais rien, que je ne détruirais pas notre famille. ça m’a terrifié, l’idée de tout gâcher, et il le savait. Il savait qu’il n’avait pas besoin de me rappeler les conséquences, qu’à partir du moment où je lui avais fait une promesse, j'aurais jamais osé la briser. » Richard s'était servi de son honneur et de son honnêteté jusque-là immaculées, ces qualités qui avaient toujours fait la plus grande fierté de son aîné, et les avait allègrement piétinées pour servir ses propres intérêts. Y repenser était toujours aussi douloureux - car, à ce jour, ce mensonge demeurait le seul et l'unique de sa vie.
Eli se leva brusquement, incapable de faire plus longtemps face aux regards pénétrants de Lexie et Chan, dont il peinait à imaginer l'étendue de la déception à son sujet. L'envie de se servir un verre d'alcool le démangeait, mais, gardant à l'esprit l'interdiction formelle formulée quelques minutes plus tôt par Lexie, il se contenta d'attraper son paquet de cigarettes posé sur le comptoir de la cuisine et d'en allumer une, ses mains tremblantes lui compliquant considérablement la tâche. Il tira longuement dessus, désespérément à la recherche d'un apaisement qui ne viendrait pas. Il souffla paresseusement la fumée puis reporta péniblement son regard sur son frère et sa sœur. « Du coup, il m'a pris un billet pour le lendemain - mais pas de billet retour. À partir de là, je l'ai appelé toutes les semaines, et la réponse était toujours la même. Bientôt, promis, encore un peu de patience, et on sera tous réunis comme avant. Il me disait qu’il avait hâte que je revienne et que tout soit comme avant. Parfois, il me rappelait à l’ordre - le jour où je t'ai souhaité ton anniversaire, Chan, il m’a appelé pour me rappeler que le silence valait mieux qu’une vérité qui blesse. » Il haussa les épaules, avec lassitude. « Au bout d’un moment, j’ai compris qu’il n’avait absolument pas l’intention de vous en parler. Mais je lui avais fait cette promesse, et j’avais envie d’y croire. Et puis, qu’est-ce que c’était facile de croire que les autres vont prendre leurs responsabilités alors qu’on est soi-même en train de vivre la vie dont on avait toujours rêvée, et qu’on pensait ne jamais pouvoir vivre… Je vais pas vous mentir, j’en profitais, de ces voyages, de Columbia, de la vie à Manhattan, sans avoir à porter le poids du WG. » Des trois, Eli avait toujours été celui dont l’égoïsme était le plus remarquable, en dépit de ses nombreuses qualités - mais d’en faire l’aveu, quand bien même l’immaturité liée à son âge d’alors pouvait en partie expliquer ses décisions, n’était pas facile pour autant et la honte vint teinter sa dernière déclaration. « Au bout d’un moment, moi-même, j’ai fini par arrêter d’y croire. Il n’y avait aucune explication rationnelle qui pouvait justifier deux ans de silence malgré des rappels incessants. J’ai continué à le relancer, mais sans plus y croire une seule seconde. Là, je me suis senti tellement con de m’être laissé berner -d’avoir accepté de le laisser me berner- aussi longtemps… Je suppose qu'il savait déjà qu'il était malade. Qu'il attendait juste d'être sûr à 100% qu'il aurait jamais à subir les répercussions de ce qu'il a fait. » Il écrasa sa cigarette et reprit place dans le fauteuil, gagné par une étrange sensation d'épuisement. « Puis, quand il est mort… à vrai dire, je pense qu’à ce moment-là, j’avais déjà arrêté d’honorer cette foutue promesse, et que je continuais à me taire uniquement parce que j'avais trop honte du temps que j'avais déjà laissé passer », admit-il faiblement, plus vulnérable que jamais.
( Pando )
❝oh my lungs are begging me to beg for you❞ all of these highs and all of these lows don't keep me company. i've been breathing you in and drinking you down, you're the only remedy. say you're gonna hold my head up, say you're gonna break my fall ; say you're gonna stay forever, baby, this is all i want. cause all my bones are begging me to beg for you, begging me to beg for your love.
Elijah a ouvert les vannes, et le voilà lancé dans de longues explications. Lexie l’écoute attentivement, se crispant davantage au fur et à mesure de ses propos. Elle a oublié sa question initiale, les raisons du départ de son aîné, obnubilée par son récit, concentrée sur les pièces du puzzle qui s’assemblent malheureusement trop facilement après les révélations de Freddy quelques jours plus tôt. Elle supplie son frère de revenir en arrière, de leur dire que c’est un mensonge, une blague, n’importe quoi d’autre, mais Elijah se contente de secouer faiblement la tête. La brunette détourne le regard pour tenter de cacher les larmes qui roulent sur ses joues, et écoute Chan reprendre ses esprits plus facilement qu’elle, comme toujours.
« On a appris l’existence de Freddy il y a quelques jours à peine … on l’a surpris en train de fouiller dans le bureau de Richard à la maison familiale. On voulait te l’avouer aujourd’hui. » « Putain … »
Les sourcils de Lexie se froncent et elle tourne à nouveau le regard vers Elijah, pour voir sa lèvre trembler, et constater son abattement.
« C’est pas vrai … »
Elle observe son frère se décomposer devant elle, alors que l’horreur se lit sur son visage à elle. Lexie essuie rageusement les larmes qui perlaient au coin de ses yeux quelques secondes plus tôt, et se redresse dans le canapé. Elle ne supporte pas les pleurs, a déjà du mal à assumer les siens, mais ne peut en aucun cas tolérer ceux des autres. C’est une faiblesse qu’elle n’arrive pas à accepter, qui la met mal à l’aise et hors d’elle. Et pourtant, voilà Elijah qui pleure face à elle, et les seules émotions que Lexie peut montrer à cet instant précis, ce sont le dédain et le dégoût. Oubliés le chagrin et le choc des révélations de l’aîné, oublié Freddy, face à cette situation qui l’insupporte au plus haut point.
« Même ça, j’ai pas pu le faire correctement. »
Et voilà qu’il se fustige, maintenant, alors que c’est lui qui a gardé pendant vingt ans un secret qu’il aurait dû leur révéler. Lexie a reposé ses jambes sur le sol et c’est avec un masque froid et impassible qu’elle observe son frère se flageller, sans pouvoir montrer la moindre compassion. Sa bouche est pincée, son air est sévère, et elle aimerait lui demander de se comporter dignement, et d’assumer sans chouiner les conséquences de ses choix. Car les pièces commencent doucement à s’assembler, et si elle a toujours oublié le but initial de leur visite, elle a bien compris qu’Elijah était au courant de l’existence d’un autre enfant Walker depuis vingt ans. Channing se charge de recentrer la conversation, et le voilà qui interroge l’aîné.
« Mais je ne comprends pas … Qu’est-ce que ton départ a à voir avec Freddy ? Poursuis, Elijah. Pourquoi est-ce que tu es parti ? »
Lexie détourne un instant le regard de l’aîné, incapable de supporter davantage de voir son corps secoué par les sanglots. Pourtant, lorsqu’il reprend la parole, elle fixe à nouveau ses yeux bleus sur Elijah, désireuse elle aussi de comprendre. Elle sent Chan récupérer la main dont elle avait entouré auparavant ses jambes, comme un bouclier, une manière de se protéger, et se laisse faire volontiers, sans quitter Elijah du regard. Et elle écoute, en quelques minutes, l’aîné détruire l’image parfaite de Robert qu’elle s’était forgée.
« Quand j’ai trouvé ce test, j’ai voulu vous avertir tout de suite – puis, je me suis dit qu’il devait y avoir une autre explication, alors je suis d’abord allé lui parler. Je voulais tellement qu’il me rassure … mais il a paniqué, c’est … c’est comme s’il était devenu fou. Il m’a interdit d’en parler à qui que ce soit. »
Et plus Elijah parle, plus Lexie se crispe. Impossible de rester liée à Channing, qu’elle ne sent pas forcément dans le même clan qu’elle -car elle sent des clans, elle les sent divisés, et elle se sent particulièrement seule, elle récupère sa main un peu trop brusquement. Sa mâchoire se serre au fur et à mesure qu’Elijah dresse un profil négatif de leur père : celui d’un menteur, qui a trompé leur mère, qui a eu un fils illégitime qu’il a caché à tous, et qui a demandé à l’aîné de cacher ses erreurs. Eli va même plus loin, en dépeignant un père manipulateur, qui organise son départ pour le bout du monde, un père qui lui « a retourné le cerveau ». Ainsi, Richard a envoyé Elijah à l’étranger pour ne pas que son secret soit éventé, puis il l’a tenu à l’écart, lui promettant sans cesse que la vérité serait bientôt révélée. Et Lexie ne peut pas y croire. Elle ne peut supporter d’entendre les histoires d’Elijah, qui leur parle d’un homme qui n’est, de toute évidence, pas leur père. Car Richard a peut-être fauté, peut-être qu’il a eu un enfant qu’il a abandonné, ce que Lexie considère déjà comme impardonnable. Mais il ne peut être cet homme manipulateur, qui a volontairement éloigné ses enfants les uns des autres, et qui a acheté l’aîné pour obtenir son silence. Il ne peut être cet homme qui empêchait ses enfants de se parler, il ne peut être celui qui a demandé à Elijah de couper les ponts. Quand son frère se lève pour s’allumer une cigarette, Lexie ne peut que le suivre, ravie d’une distraction. Elle attrape le paquet, place la cigarette entre ses lèvres, approche le briquet et … jette le tout rageusement sur le plan de travail en jurant.
« Putain ! »
A cause de cette stupide grossesse, elle ne peut même pas obtenir l’aide de la nicotine ou de l’alcool pour supporter les révélations de l’aîné. Elle revient s’installer sur le canapé, ramenant à nouveau ses jambes contre elle, rongeant ses ongles. Elle a envie d’un rail de coke, là, tout de suite, immédiatement. Non, elle n’en a pas envie, elle en a besoin. La cocaïne a toujours été son échappatoire, depuis la mort de Richard. La drogue a été son moyen d’affronter la réalité, de la rendre plus supportable, ou du moins d’en atténuer les contours pendant quelques heures. Et avec ce bébé qui grandit sous son nombril, elle se sent finalement bien vulnérable, sans aucun bouclier pour l’aider à endurer les révélations d’Elijah.
« Je suppose qu’il savait déjà qu’il était malade. Qu’il attendait juste d’être sûr à 100 % qu’il aurait jamais à subir les répercussions de ce qu’il a fait. »
C’en est trop pour Lexie, qui sent des larmes de colère perler au coin de ses yeux. Pourtant, elle n’a pas envie de pleurer, elle a envie de hurler, quand elle entend Elijah dépeindre un père calculateur, qui se savait malade et voulait échapper à ses responsabilités.
« Puis, quand il est mort … à vrai dire, je pense qu’à ce moment-là, j’avais déjà arrêté d’honorer cette foutue promesse, et que je continuais à me taire uniquement parce que j’avais trop honte du temps que j’avais déjà laissé passer. »
Et il a l’air abattu, vulnérable, faible, et Lexie ne le supporte pas. Pas après tout ce qu’il a dit, pas après tout ce qu’il a fait. Il ne manquerait plus qu’il se remette à pleurer pour parachever le tout. La brunette se lève, et ses yeux lancent des éclairs.
« Menteur ! », qu’elle crache au visage d’Elijah.
Elle se rapproche de son frère, débordante de colère, et ses mains le repoussent violemment au niveau de ses épaules, de façon à ce qu’il s’enfonce encore un peu plus dans son fauteuil.
« Menteur ! Menteur ! Menteur ! »
Et chacun de ses mots est accompagné d’un coup de poing désespéré dans le torse de l’aîné. Les larmes ont recommencé à couler sans même qu’elle ne s’en rende compte, et la voilà qui s’éloigne, faisant les cent pas dans le salon d’Elijah, telle une furie.
« Je te crois pas ! Tu as acheté ta liberté en exploitant un secret de papa, et maintenant qu’il est mort et que tu as enfin eu l’envie de revenir, tu essaies de tout lui mettre sur le dos. »
Elle s’arrête un instant, faisant face à Elijah, son doigt rageur le menaçant à quelques mètres de lui.
« Papa n’était pas un manipulateur, et je te laisserai pas salir sa mémoire et l’image que j’ai de lui ! »
Enfin, elle se tourne vers Channing, comme si elle se remémorait soudain sa présence, et était choquée qu’il n’ait pas pris la défense de leur père, qu’il n’ait pas pris sa défense, à elle. Comment pouvait-il ne pas réagir avec autant de véhémence qu’elle et rejeter comme sa sœur en bloc les mensonges de leur aîné ? Parce que c’étaient des mensonges, pas vrai ?
« Comment tu peux le laisser dire ça ?! Je veux m’en aller ! »
Pas besoin de safe word, finalement, il suffisait de le dire clairement, haut et fort.
« Je peux pas rester là, je peux pas écouter ça … »
Mais la colère semble peu à peu disparaître de ses paroles, alors que la possibilité que les propos de l’aîné soient vrais se fraie un chemin à travers ses pensées embrouillées. La rage s’évapore, laissant place à une tristesse et détresse intense, en même temps que l’image d’un père parfait et fonctionnel s’efface petit à petit. Les jambes de Lexie se dérobent sous elle et la voilà qui sanglote sur le sol du salon d’Elijah.
ÂGE : trente huit ans (26.08.1986) SURNOM : chan par ses proches, souvent monsieur Walker ou Walker tout court STATUT : célibataire, il n'a rien d'autre à offrir que la chaleur de ses draps - et encore MÉTIER : héritier et président-directeur général du Walker Group, entreprise de renom dans le domaine de l'immobilier LOGEMENT : (ça arrive) POSTS : 2608 POINTS : 0
TW IN RP : cicatrices, coma GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : né à Brisbane, voyage aux quatre coins du monde pour le travail › riche héritier de l'empire immobilier le Walker Group › éloquent, droit et calme, il est d'une nature très observatrice › une jambe meurtrie par un accident de la route, il boite fréquemment › d'apparence assez impénétrable, il a en réalité un coeur trop grand pour son propre bien › propriétaire de trois chats › passionné de belles voitures et motardDISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #cc0000 RPs EN COURS :
WALKER › thought saw your face last night, hoping that could mean something. and i didn't know what to say, so i was saying nothing. now i'm drowing in the bottle that i couldn't wake and hoping that you'll come and save again.
Ils voulaient des explications. Comprendre ce qui avait poussé Elijah à quitter le pays, l'avait forcé à garder le silence vingt ans durant, ce qui avait bien pu l'encourager à les abandonner sans même une lettre ou un mot d'excuse. et voilà qu'ils les obtenaient, plus vraiment sûrs à l'idée de vouloir les entendre, même s'il était à présent trop tard pour faire demi-tour. L'aîné entame sa plaidoirie et Channing se plonge dans un silence inébranlable, ses yeux noisette divaguant dans le flou et ses oreilles analysant les moindres propos résonnant dans le salon. En l'espace de vingt ans, le cadet avait eu tout le temps du temps pour imaginer mille scénarios, mille excuses derrière lesquelles Elijah aurait pu se cacher pour justifier ses actes. Mais de tous les kidnappings, élans d'égoïsme ou beaux yeux d'une demoiselle, celui où son propre père était une ordure ne figurait pas sur sa liste. Richard, la seule vague figure familiale à laquelle la fratrie s'était toujours accrochée, n'était rien de plus qu'un manipulateur ? Un sombre personnage ayant ruiné une partie de la vie de son premier fils avec pour seul but d'adoucir la fin de la sienne, conscient de l'issue inévitable qu'elle allait connaître ? Conscient qu'il avait un fils illégitime, un dont il ne voulait mettre personne au courant, trop lâche pour admettre avoir trompé sa femme plusieurs années en arrière ? Qu'avait-il cherché à sauver, si ce n'est son honneur qui ne s'en retrouvait que plus sali aujourd'hui ? Channing n'esquisse pas le moindre geste, véritable statue au milieu de la pièce à vivre, ne manquant pour autant aucun mot du discours de son frère dont la voix se faisant tremblante lui déchirait le coeur bien plus qu'il ne le reconnaitrait jamais. Elijah avait des défauts, ils en avaient tous, mais jouer les victimes et tirer sur la corde sensible des sentiments avec pour seul but de s'attirer la pitié n'était pas l'un d'eux. Il était de loin l'homme le plus honnête qu'il n'ait jamais connu, et Richard le savait également. Jamais Elijah n'aurait brisé sa promesse. Et même si son sens de l'honneur avait été trop loin, même si Channing lui en voulait, l'entendre pleurer le chamboulait bien plus que son visage à peine expressif le laissait paraître. Puis, brusquement, Lexie dégage sa main de la sienne et ses paupières battent un instant alors qu'il jette un regard en coin à la brunette. Ils ressentent les choses de façons différentes, l'extériorisent de manières l'étant tout autant, et il n'est pas surpris que son contact lui devienne insupportable au point qu'elle rejette sa main pour s'en défaire. Ses coudes s'appuient sur ses cuisses et ses mains se réunissent devant sa bouche, se fermant sur elles-mêmes alors qu'il demeure le plus immobile du trio. Les deux autres se lèvent, Elijah allume une cigarette et Lexie s'apprête à en faire de même avant de se débarrasser du paquet qu'elle jette rageusement sur le plan de travail. L'odeur de tabac ne tarde pas à se répandre dans la pièce, et son nez se fronce dans une grimace au même moment où ses yeux se ferment.
Richard les avait séparé. Consciemment, de son plein grès, tout en sachant pertinemment que ses enfants en souffriraient. Il avait été horrible, et si la colère de sa petite soeur laissait deviner qu'elle peinait à croire cette vérité, lui savait que plus aucun mensonge ne s'immiscerait entre eux à présent que cet aveu avait été fait. Cela ne rendait pas les choses plus faciles pour autant, loin de là, mais il croyait sans une once d'hésitation les mots qui s'échappaient d'entre les lippes de son aîné. Sa tête lui tourne brusquement et Channing se force à rouvrir les yeux, se levant du canapé pour s'avancer vers l'immense baie vitrée et s'arrêter face à cette dernière, tendant l'oreille toujours en se murant dans le silence. La voix fragile d'Elijah suffit à humidifier son regard, et il ne tient pas à ce que Lexie le remarque. « Menteur ! Menteur ! Menteur ! » Mais loin d'obtenir la moindre attention de la brune, il l'entend se mettre à vociférer à plusieurs reprises le même mot et soupire tristement. Il n'a pas besoin de se tourner vers eux pour savoir qu'elle martèle le torse du brun de sa tristesse, la colère surpassant sa peine. Channing se tourne vers eux par principe, ses yeux voilés mais les larmes ne les menaçant plus, lui-même se surprenant d'un tel self-control face aux deux personnes qu'il aime le plus sur ce maudit continent. Il ne voit pas le visage de son frère mais celui de Lexie est creusé par des sillons de larmes, et ses sourcils s'affaissent. « Lexie... » murmure-t-il d'une manière tout à fait inutile, alors que la demoiselle reprend de plus belle. « Je te crois pas ! Tu as acheté ta liberté en exploitant un secret de papa, et maintenant qu’il est mort et que tu as enfin eu l’envie de revenir, tu essaies de tout lui mettre sur le dos. » Elle sait que ce n'est pas vrai. Ils le savent tous les trois, et le cadet sent sa gorge se nouer un peu plus tandis que Lexie défend farouchement l'honneur de leur père - à tort. Richard est mort, Elijah est vivant, et Lexie ne peut le blâmer avec autant de colère alors qu'il est une victime au même titre qu'eux dans cette histoire - avec sa part de mauvais choix, cela va sans dire. « Papa n’était pas un manipulateur, et je te laisserai pas salir sa mémoire et l’image que j’ai de lui ! » Il baisse lentement les yeux, la scène se jouant devant lui lui étant profondément douloureuse. Lorsqu'il les redresse, c'est uniquement pour affronter le regard accusateur que sa soeur lui dirige. « Comment tu peux le laisser dire ça ?! Je veux m’en aller ! » Sa mâchoire se contracte nerveusement et il laisse quelques secondes supplémentaires à la brune pour reprendre son souffle, réaliser, et sans surprise sa façade agressive s'effrite sous son regard impuissant. Cela lui fait mal, tellement mal, de les voir comme ça. Tous les deux. « Je peux pas rester là, je peux pas écouter ça … » Il esquisse un sourire profondément malheureux, ses yeux brillant du même éclat, et avant qu'il n'ait le temps de réagir Lexie se laisse glisser à même le sol. « Lex... » « Je peux pas … » Il brise la distance en deux pas et s'agenouille à ses côtés, posant une main dans son dos et l'attirant contre lui avec l'autre. Ils n'auraient jamais dû avoir à traverser une telle épreuve, n'auraient jamais dû avoir à vivre une telle révélation. Le peu d'amour dont ils avaient été gratifié en étant enfants se transformait en banale illusion, et son regard retrouve avec une tristesse mal dissimulée celui de son frère à proximité. Il ne prononce pas le moindre mot en plongeant dans ses yeux azur, mais ces quelques secondes font bien plus de sens qu'aucune longue déclaration n'en ferait jamais. Il se reporte l'instant suivant sur Lexie, essuyant ses larmes avec son pouce avant de l'aider à se relever, l'encourageant en pressant un baiser sur sa tempe. « On va rentrer... on rentre, Lex. » murmure-t-il avant d'adresser un regard à son frère, ses yeux glissant brièvement sur sa personne. C'est bon de te savoir de retour à la maison, Eli.
Après que la brune ait repris possession de ses jambes - Channing l'aurait bien porté mais n'a pas coeur à se faire repousser, les deux plus jeunes Walker regagnent la voiture de l'héritier sur le parking et montent à l'intérieur. Les aurevoirs se sont faits en silence, et probablement auront-ils besoin de temps pour remettre les choses à plat. Ils en ont déjà perdu énormément et pourtant, Channing sait qu'il leur en faudra encore un peu davantage pour prétendre à des étreintes et des soirées. Lui-même sait qu'il va avoir besoin de temps et de longues conversations avec son aîné pour envisager, un jour, de le serrer dans ses bras.
rainmaker
why does my heart cry ☽ you fooled me from the star when you let me start to love you. its like a bunch of broken picture frames, but the photo still remains the same. and i, i thought it'd be easy to run but my legs are broken. all alone, all we know, its hauting me. making it harder to breathe