ÂGE : trente huit ans (26.08.1986) SURNOM : chan par ses proches, souvent monsieur Walker ou Walker tout court STATUT : célibataire, il n'a rien d'autre à offrir que la chaleur de ses draps - et encore MÉTIER : héritier et président-directeur général du Walker Group, entreprise de renom dans le domaine de l'immobilier LOGEMENT : (ça arrive) POSTS : 2608 POINTS : 0
TW IN RP : cicatrices, coma GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : né à Brisbane, voyage aux quatre coins du monde pour le travail › riche héritier de l'empire immobilier le Walker Group › éloquent, droit et calme, il est d'une nature très observatrice › une jambe meurtrie par un accident de la route, il boite fréquemment › d'apparence assez impénétrable, il a en réalité un coeur trop grand pour son propre bien › propriétaire de trois chats › passionné de belles voitures et motardDISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #cc0000 RPs EN COURS :
WALKER › thought saw your face last night, hoping that could mean something. and i didn't know what to say, so i was saying nothing. now i'm drowing in the bottle that i couldn't wake and hoping that you'll come and save again.
“ Le choc est rude, l'impact d'une violence rare. Le nez d'une voiture s'enfonce sur le flan de sa cylindrée, prend au piège sa jambe entre les deux carrosseries avant de vriller sur le côté dans un crissement d'horreur. Le bruit de freins que l'on plante couvre le brouhaha de la circulation, le vrombissement régulier de sa sportive cesse dans une ultime protestation et le silence est assourdissant à l'intérieur de son casque. L'arrière de la moto se cabre, lui se détache du siège et se retrouve projeté par dessus le guidon, la séparation de corps aussi soudaine que brutale alors qu'il ne lui faut qu'un fragment de seconde pour s'écraser sur le macadam. Pour entendre résonner entre ses deux oreilles le bruit provoqué par le contact de sa combinaison sur le sol, de son casque qui y glisse, de son bras qui se plie dans une tentative désespérée de protéger ce qui peut l'être. ”
Depuis, c'est le noir le plus complet pour Channing. Il a été pris en charge au St Vincent's Hospital après son accident, son pronostic vital engagé, et a dû subir plusieurs opérations. Mais malgré le bon déroulement de ces dernières et la stabilisation de son état, l'héritier Walker ne se réveille pas. Il est intubé, plongé dans le coma et par conséquent sous assistance respiratoire.
Ce sujet est libre, sans ordre de réponse à respecter, et permet aux proches de Channing de marquer une visite dans sa chambre. Vous pouvez préciser le jour de leur venue, tout en tenant compte que l'accident prend place le 20 juin. Les visites commencent le 21, et se terminent le 27 (jour de son réveil). L'accident a été relayé par la presse, qui s'est saisie des faits pour faire circuler l'information. Votre personnage peut l'avoir appris de cette façon, ou auprès d'un tiers.
rainmaker
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tournée des tags pour avertir de la mise en place du sujet, aucune obligation quant au fait de poster si votre personnage peut justifier sa présence pour lui rendre visite, vous pouvez bien évidemment poster même si vous n'êtes pas tagué
why does my heart cry ☽ you fooled me from the star when you let me start to love you. its like a bunch of broken picture frames, but the photo still remains the same. and i, i thought it'd be easy to run but my legs are broken. all alone, all we know, its hauting me. making it harder to breathe
23 juin || L’américaine est encore une fois seule à la villa. Cette villa bien trop grande et surtout bien trop vide depuis que Channing a eu cet accident. Gabrielle n’a plus remis les pieds ici depuis ce soir-là et elle ? Elle perd pieds rongée par les remords et la culpabilité. Ca lui ravage les tripes de penser à lui, de savoir qu’il ne se réveillera peut-être pas et que les derniers mots qu’il aura eu d’elle étaient un tir à bout portant. Elle s’en veut d’avoir été aussi puérile, d’avoir agit sous le coup de la colère comme une gamine, car c’est ce qu’elle est au fond... une putain de gamine encore dirigée par ses émotions la plupart du temps... Elle n’aurait jamais dû lui envoyer ces messages, car ça ne la regardait pas le moins du monde, mais le mal était fait.
Trois jours que son état était stationnaire et que le mot Coma a été prononcé. Elle sait qu’après un tel trauma, le corps a besoin de temps pour se remettre, le cerveau a besoin de faire un break, de tout mettre en off pour se préserver. Trois jours qu’elle tourne, qu’elle fuit et qu’elle n’a qu’une envie fuir et oublier qu’elle n’est qu’une idiote. Meryl n’a pas remis un pied là-bas depuis ce soir de juin, contrairement à Gabrielle, elle est juste incapable de croiser le brun, de constater l’état dans lequel il est. Elle a repoussé autant que possible, mais il y a ce sac avec les affaires de Gabrielle sur le plan de travail de la cuisine... Celui-là même où elle a recroisé Channing pour la première fois depuis qu’elle avait foulé le sol australien. A cet pensée, la blonde chasse une larme de sa joue. Elle a pris soin de faire quelques douceurs à sa sœur sans vraiment y toucher car la simple vue de la nourriture lui donne envie de vomir. Une façon comme une autre d’occuper son temps. Elle les glisse dans une petite boite qu’elle cale dans le sac, Gabrielle n’y touchera sûrement pas, mais ça au moins le mérite de décharger un peu sa conscience, comme si c’était possible.
Une fois à l'hôpital, elle arpente les couloirs, elle se perd un peu, pas par défaut d’orientation, mais plus parce qu’elle repousse le moment où elle croisera le regard triste de Gabrielle. Elle a peur de croiser d’autres personnes à qui elle n’a nullement envie de parler. Elle n’est personne pour eux et elle n’est clairement pas à l’aise à l’idée de croiser sa famille, ses proches, leur tristesse, leur inquiétude plus que légitime. Lorsqu’elle passe devant la chambre, elle a déjà demandé aux infirmières du service s’il avait présentement de la visite. Elle connaît les rouages des hôpitaux pour les avoir arpentés à maintes reprises, pas celui-ci certes, mais elle a l'impression que ce sont tous les mêmes. Ce n’est que lorsqu’elle a l’assurance que personne n’est présent qu’elle ose pousser la porte de sa chambre. Le silence qui y règne lui noue la gorge et le tableau qui s’offre à elle la lui serre d’autant plus au point qu’elle peine à déglutir. Elle reste un instant bloquée dans l’entrebâillement de la porte, son regard se pose sur tout ce qui le maintient en vie. Sa poitrine qui se soulève au rythme de la machine, les multiples aiguilles qui percent sa peau, les plaies ici et là... Sa peau marquée par l’accident... pourtant elle en a vu des trauma, des blessures au cours de ses stages, mais ça n’avait rien à voir avec ça. Elle comprend pourquoi soigner un de ses proches est mission impossible.
Après une minute ou deux, la jeune femme finit par s’approcher du lit, elle arrive à peine à le regarder et ça lui fait un mal de chien de constater à quel point il est amoché... Parce qu’avec Gabrielle, il est ce qui ressemble le plus à une famille pour elle et la simple idée de le perdre lui fait l’effet d’un coup de lame émoussée dans sa poitrine. Elle n’ose pas le toucher, elle a peur de lui faire encore plus mal, elle estime qu’elle lui en a assez fait. « Si tu savais comme je suis désolée pour tout ce que j’ai pu te dire... j'suis qu'une idiote... » Elle murmure les mots, incapable de les prononcer sans que l’émotion ne vienne lui briser la voix. « J’ai besoin que tu reviennes... Pour Gabrielle, parce qu’elle s’en remettra pas... » Et moi non plus je ne sais pas si je pourrais supporter une nouvelle perte. Est-ce qu’il l’entend ? Est-ce qu’il a seulement envie de la savoir là ? Après ce qu’elle lui a balancé, elle ne serait pas étonnée qu’il ne veuille plus la voir. Elle baisse un peu plus le regard, sa culpabilité la bouffe autant que la tristesse qui l’habite. « Réveille-toi... S’il te plait... » Pardonne-moi... Un sanglot passe finalement sa gorge et la blonde sent que l’eau salée perle sur ses joues sans qu’elle ne puisse contrôler le flot. « J’suis désolée... » Elle guette un mouvement qui ne viendra pas et c’est plus qu’elle ne peut supporter. Alors quand elle entend la porte s’ouvrir derrière elle, la blonde dépose le sac sur le fauteuil où Gabrielle avait dû élire domicile depuis ce soir là... Elle ne regarde pas la personne qui entre, lâche un « pardon » lorsqu’elle la bouscule dans la précipitation de sa fuite. Il lui faut sortir, respirer, oublier juste un temps... faire taire cette voix qui résonne dans sa tête.
Il y a plusieurs heures, Gabrielle Strange l’a appelé pour lui annoncer que Channing avait eu un accident. La brunette a alors foncé à l’hôpital, appelant Elijah sur la route, et est arrivée en vie à l’établissement médical, par elle ne sait quel miracle. Elle aussi aurait pu avoir un accident, avec ses membres tremblants et les larmes brouillant sa vision. Peut-il y avoir deux miracles dans la même journée ? Elle a du mal à l’imaginer, et n’a d’ailleurs jamais été croyante mais, à cet instant précis, s’il existe une quelconque divinité prête à aider son frère, elle serait prête à prier n’importe quel dieu. Il y a plusieurs heures, le monde de Lexie s’est arrêté de tourner, quand Gabrielle lui a parlé de l’accident. Il n’a toujours pas repris sa course folle lorsque la brunette a rejoint la californienne à l’étage indiqué, écoutant l’avocate lui raconter les circonstances de l’accident. Puis elles n’ont pu que patienter, attendre, et encore attendre. Lexie s’est d’abord déchaînée, exigeant de voir Channing de suite. Se heurtant à un mur, elle a voulu savoir ce qu’il avait et comment il allait mais, une nouvelle fois, on a refusé de la tenir au courant : c’était trop tôt pour se prononcer. Trop tôt pour se prononcer. Les mots résonnent à l’intérieur de la brunette alors qu’elle reprend place sur le fauteuil inconfortable qu’elle occupe depuis de nombreuses heures.
Il y a plusieurs heures, le monde de Lexie s’est arrêté de tourner. Les médecins courent autour d’elle, tous s’agitent alors qu’elle demeure, impuissante, installée dans le même fauteuil. La patience n’est pas son fort et, ce soir, elle est mise à rude épreuve. Elle tremble, et elle ne sait pas si c’est à cause du froid et de ses vêtements trempés par la pluie, ou si c’est la peur qui la fait frissonner. La soirée se termine et les heures s’égrènent, laissant place à la nuit, une nuit sombre que rien ne semble pouvoir éclairer. Finalement, un médecin cesse de courir, et s’arrête face à eux, les proches, la famille. Lexie se redresse instantanément pour lui faire face, mais ses jambes tremblent déjà sous elle lorsqu’elle voit sa mine sombre. Il parle, les mots s’enchaînent, sortent de sa bouche à un débit beaucoup trop soutenu pour que la brunette puisse comprendre le jargon médical qu’il emploie. Elle saisit pourtant des bribes de son discours, retient les termes suivants : « pronostic vital engagé », suivi du mot « coma ».
Il y a plusieurs heures, Lexie a eu l’impression que son monde s’est arrêté de tourner. Pourtant, maintenant, il s’effondre. Elle a entendu le pire, mais ne peut l’imaginer. Ses jambes se dérobent finalement sous elle alors qu’elle heurte le sol de l’hôpital.
Elijah Walker
les mauvaises décisions
ÂGE : 39 ans (04/01/1985) SURNOM : eli, simple et efficace STATUT : cœur autrefois brisé, désormais jalousement gardé, mais dont l’armure ne cesse de se craqueler face à une adorable petite souris MÉTIER : architecte au sein du walker group, et chargé du cours de recherche en environnement et durabilité à la faculté d'architecture de l'université du queensland. LOGEMENT : un penthouse lumineux à spring hill, qu’il partage avec son chat siamois zelda et ses deux nouvelles recrues félines, safflina et drogon - ou plutôt dans lequel il est autorisé à rester tant qu’il n’oublie pas de remplir leur gamelle POSTS : 2694 POINTS : 20
TW IN RP : ex-toxicomanie GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : né à Brisbane, il a sillonné les plus belles régions du globe une fois sa majorité atteinte puis s’est installé à New York avant de revenir dans la ville qui l’a vu grandir fin 2021 ✵ aîné de la fratrie Walker ✵ architecte depuis plus de dix ans, il excelle dans son travail ✵ un passé riche d’excès en tous genres, le seul vice ayant persisté au travers des années étant la cigarette ✵ (trop) honnête, il préfère une vérité blessante à un mensonge confortable ✵ très sociable, doué avec les mots et le sourire facile, sa façade s’effondre lorsque l'interaction devient trop réelleCODE COULEUR : eli se pavane en #00B464 RPs EN COURS :
WALKER ✵ we don't talk much, not anymore. broken bottles and slammin' doors, but we still care about each other, say we care about each other. i know life took us far away, but I still dream 'bout the good old days. when we took care of each other, we were livin' for each other.
ELIORA ✵ gimme what you got - your talk is incredible, so, so, so unusual. you taste like surfing videos. i'm going to read your mind, who you hiding? you fake your shyness, i just wish that i could see through you... hot glue, vape juice, hit undo, how the hell are you so cool?
( 20 juin 2022 - St Vincent's Hospital ) Les dernières vingt-quatre heures de la vie d’Elijah Walker n’avaient été rien de moins qu’un cauchemar éveillé. Un cauchemar qui avait débuté avec cet appel de Lexie, qui bouleverserait le cours de son existence. Lorsqu’Eli décrocha son téléphone, rien n’aurait pu le préparer à la douche glaciale qui s’abattrait sur lui tandis que Lexie lui annonça, entre deux sanglots déchirants, que leur frère avait eu un accident. Eli eut à la fois l’impression d’être assommé, de sentir son cœur chuter dans le creux de son ventre, et ses entrailles se tordre douloureusement. Le souffle coupé, il n’avait su quoi répondre, quoi penser, tant un torrent de panique et de pensées catastrophistes vint submerger son esprit endolori par la terrible nouvelle. Et puis, par un miracle qu’il ne s’expliquera jamais, son rôle de grand frère reprit le dessus, lui permit de répondre à Lexie qu’il arrivait tout de suite, de cette voix calme et apaisante qu’il avait toujours prise quand ils étaient petits, lorsqu’elle venait le trouver en pleine nuit après un mauvais rêve et qu’il la berçait de paroles réconfortantes jusqu’à ce qu’elle retrouvât un sommeil plus paisible. Une voix calme qui ne reflétait en rien le chaos et la franche terreur qui régnaient à l’intérieur, mais qu’il se fit violence de réprimer afin de parvenir, avec l’énergie du désespoir, à remplir les tâches qui lui incombaient en ce sinistre soir du vingt juin.
Il ne s’expliquerait jamais non plus comment il parvint, tout de suite après, à appeler avec ce même prétendu calme leur mère, pour lui annoncer la nouvelle. La panique d’Eli, miraculeusement canalisée, ne l’empêcha pas de jouer de ses talents de pacificateur auprès de la matriarche Walker – Lexie n’aurait pas pu prendre de meilleure décision que de lui déléguer les interactions avec Mary, qui, au terme de quelques hurlements pour une fois totalement légitimes, avait fini par accepter les paroles rassurantes de son fils aîné, et sa proposition de le rejoindre à l’hôpital. Eli parvint à conclure l’appel alors que, les pneus crissant, il se rangea sur le parking du St Vincent’s Hospital.
C’est blanc comme un linge et le souffle court qu’il arriva dans le couloir où Lexie lui avait dit de la rejoindre, et il y trouva sa petite sœur dans un état pour le moins désastreux, aux côtés d’une femme qu’il ne connaissait pas, mais qui n’eut pas besoin de se présenter pour qu’il devinât qu’il s’agissait de Gabrielle. S’ensuivirent des heures, indubitablement les plus longues de sa vie, d’une attente fébrile et pesante. Une situation d’autant plus difficile à vivre pour Eli qu’il s’efforçait de canaliser sa propre angoisse pour ne pas aggraver celle de sa petite sœur, dont la souffrance lui brisait le cœur autant que l’idée que ce soir, ils pourraient bien perdre leur frère.
Lorsque finalement, les nouvelles tombent, Eli sent à nouveau ses entrailles se tordre et son souffle se bloquer dans sa gorge. Il n’a pas tout compris du laïus effréné du médecin qui se tenait face à eux – mais il en comprend assez pour conclure que, à ce stade, les nouvelles ne sont pas bonnes, et que l’avenir de Chan est pour le moins incertain. Dans un réflexe protecteur, avant de songer à répondre au médecin, Eli porte tout de suite son regard sur Lexie – et a à peine le temps de se précipiter vers elle alors qu’il la voit s’écrouler à terre. « Lexie !! Lexie, tu m’entends ? » Pour la première fois, toute la panique si efficacement réprimée depuis des heures derrière cette façade faussement sereine éclate, et Eli serre sa petite sœur dans ses bras, secouant son buste inanimé dans l’espoir de la voir se réveiller. « Lexie, reste avec moi… », la supplie-t-il, la vision brouillée par des larmes qu’il est incapable de retenir plus longtemps, tandis qu’il écarte ses longs cheveux auburn de son visage dans l’espoir vain d’y lire une réaction. Le monde entier s’arrête de tourner autour de lui – il n’entend pas sa mère se mettre à hurler, ni les médecins et infirmiers lui intimer de s’écarter, tandis qu’il s’accroche désespérément à sa cadette, lui murmurant des mots tantôt suppliants, tantôt encourageants, posant ses lèvres sur son front, exprimant pour la première fois depuis son retour tout l’amour qu’il éprouve pour elle, mais qu’il n’a pas osé lui témoigner. Et son cœur de se retourner lorsqu’il aperçoit une tache de sang grandir sur les vêtements de Lexie, qu’il tente de contrôler de manière illusoire en apposant une main tremblante sur son ventre, désemparé et impuissant. Quelques secondes s’écoulent avant que l’équipe médicale ne finisse par l’écarter de force pour emmener sa sœur, et Eli reste agenouillé au sol, tremblant de tout son corps, les mains et les vêtements maculés de sang, et hanté par la franche terreur de perdre définitivement ceux qu’il s’est tant évertué à retrouver après toutes ces années passées loin d’eux.
25 JUIN. Il n’a pas appris la nouvelle le jour-même, Rhett le sait. Ce simple fait suffit à lui créer une boule au ventre, parce que ça signifie qu’il ne prend pas assez de nouvelles de son ami, qu’il n’est pas assez proche de lui, qu’il est aussi minable qu’il l’a toujours été avec sa fratrie. Apprendre l’accident d’un homme qu’il a toujours connu uniquement par le biais de la presse a eu le don de le faire se sentir minable, bien plus que jamais, et il n’y a rien que l’ego de Garrett n’a su arriver à sauver dans cette entreprise. Channing aurait pu mourir, aussi simplement que ça, et il ne l’aurait su que trop tard. Il n’aurait pas pu être avec sa famille, il n’aurait pas su être là pour ses proches non plus. Il aurait été absent, une fois de plus, au cœur d’un des moments les plus importants de leur existence. Lorsqu’il l’a appris, et pendant de longues minutes ensuite, il s’est mordu la lèvre jusqu’au sang.
Ensuite, il a encore eu besoin de plusieurs jours pour encaisser la nouvelle, refuser de se présenter à ABC, et enfin mieux accepter l’idée de se rendre à l’hôpital pour lui rendre visite et lui tenir compagnie. C’est stupide que de vouloir tenir compagnie à un corps chaud mais inanimé, il est le premier à le dire, tout comme il est aussi le premier à ressentir le besoin de le faire, certain que si cela ne change rien pour sa personne, ça change au contraire beaucoup de choses pour Channing. Il va s’en sortir, maintenant il le sait. Les médecins n’en étaient pas certains et il a eu beau envoyer Ruben glaner des informations que cela n’a rien changé au discours donné, mais aujourd’hui son pronostic vitale semble un peu moins engagé.
Les fleurs et les mots de bon rétablissement ont eu le temps de s’accumuler dans la petite chambre, froide et sans vie (trop tôt ?). Channing ressemble à un gamin sage, trop sage, même s’il a une bien moins bonne mine qu’à son habitude. D’ordinaire, Rhett aurait été le premier à lui demander s’il a vu un fantôme, s’il n’avait pas déjà profité de l’occasion pour décréter qu’il était bien plus beau que lui en cet instant. Aujourd’hui, pourtant, seul le silence l’emporte dans l’immensité de l’hôpital surchargé, en constante ébullition. Il n’ose même pas prendre sa main contre la sienne pour la réchauffer, trop anxieux à l’idée de toucher un des câbles reliés à sa chair ou à ses veines. Il ne veut pas faire de mal et, surtout, il ne veut plus lui faire du mal.
C’est promis, il sera un meilleur ami désormais. Il fera au mieux, disons.
21 juin 2022.Les mots de Caelan résonnent encore dans son esprit alors qu’elle est en plein milieu d’un rendez-vous professionnel. accident, coma, grave et bien d’autres occupent toutes ses pensées alors qu’elle tente de faire bonne figure et de garder son professionnalisme devant ses futurs clients. Mais c’est à son meilleur ami qu’elle pense, l’impression de revivre ce cauchemar une deuxième fois quand, quelques années plus tôt, c’est Deklan qui se trouvait dans la même situation. Malgré toute sa bonne volonté, elle finit par écourter l’entrevue et s’excuse pour se rendre à l’hôpital, laissant prendre la relève à un de ses associés. Le trajet lui paraît long, extrêmement long alors qu’elle s’y rend en pleine heure de pointe et que le trafic est dense en ville. Ses jambes tremblent, elle ne cesse d’allumer et éteindre son téléphone pour voir si elle a pu louper un quelconque appel ou message lui donnant des nouvelles. Elle est morte d’inquiétude et lorsqu’enfin elle se retrouve à l’hôpital, la jeune femme se précipite à l’accueil pour demander le numéro de chambre de Channing.
C’est Gabrielle qu’elle croise devant sa chambre et qui lui explique un peu plus clairement ce qu’il s’est passé. Un coup de malchance, Channing se trouvant au mauvais endroit au mauvais moment, se faisant faucher par un chauffard ayant pris la fuite. Son état est grave et préoccupant, ses jours étant en danger, le jeune homme ayant été plongé dans le coma suite à ses blessures toutes plus préoccupantes les unes que les autres, et peut-être tout particulièrement celle de sa jambe gauche. Iris prend conscience de la gravité de la situation, bien plus qu’après l’appel de Caelan et elle a besoin de s'asseoir quelques secondes après le récit de l’américaine. Des larmes perlent sur ses joues, des questions fusent dans son esprit et pourtant c’est muette qu’elle reste quelques minutes, le regard dans le vide avant qu’elle n’ait l’autorisation de pénétrer dans la chambre pour le voir.
Et c’est en entrant que son cœur se serre davantage alors qu’elle découvre Channing relié à cette machine qui le maintient en vie, du moins tente de le faire. Sa main vient à se porter devant sa bouche, sûrement pour étouffer un sanglot qu’elle contient, alors qu’elle s’approche d’un pas lent vers le lit d’hôpital. Elle contourne celui-ci, sa main vient à trouver la sienne, celle qu’elle serre davantage alors qu’elle se penche au-dessus de lui pour lui déposer un baiser sur le front. Elle s’assoit alors sur le fauteuil à côté du lit et fixe quelques secondes son meilleur ami dans cette position. Ses yeux clos, il semble apaisé quand pourtant ses blessures, celles qui sont visibles, témoignent de la souffrance dans laquelle son corps se trouve. Elle éclate en sanglots cette fois, incapable de se retenir plus longtemps, sa tête venant se poser contre la main de Channing qu’elle ne lâche toujours pas. Quand elle parvient à reprendre un peu le dessus, Iris reste le regard dans le vide, ses pensées vagabondant à un souvenir plus léger…
“ Il t’arrive quoi aujourd’hui, Chan’? Tu es meilleur adversaire d’habitude.” Ils se livrent depuis quelques dizaines de minutes à un combat, un de ceux qu’ils mènent bien souvent entre les quatre murs du dojo, et c’est un Channing en petite forme qu’elle retrouve ce jour-là “Qu’est-ce qui te tracasse ? ” dit-t-elle en lui tendant une main, celle qu’elle lui offre généreusement pour l’aider à se relever mais qu’il refuse, jouant les bougons comme à son habitude, ce qui ne manque pas de la faire sourire “Rien, Castillo. Aller, concentre-toi” Elle pouffe alors “Et c’est à moi que tu dis ça?” Elle balance un premier coup, qu’il esquive, puis plusieurs autres avant qu’il ne riposte, sans pour autant atteindre la jeune femme. Ils tournent dans leur espace, et un sourire plutôt vainqueur s’affiche d’ores et déjà sur les lèvres d’Iris avant qu’elle ne vienne à lui mettre un coup puis vienne à le faire basculer, faisant perdre ainsi l’équilibre à Channing. “ Wake up, Chan! ’” et si le souvenir se ternit alors que c’est un rire qui émanait quelques secondes plus tôt de ses lèvres c’est parce qu’elle aimerait pouvoir lui crier la même chose à ce moment même et le supplier de se réveiller. Les larmes perlent toujours le long de ses joues et dans un murmure, elle lui adresse ces quelques mots “Je t’en supplie, Channing… Réveille-toi” Elle ne supporterait pas de le perdre, ne pourrait survivre à cette idée, pense à toutes ces personnes qui ont besoin de lui, elle la première. Il est celui qui a toujours été là pour elle, celui qui a su lui pardonner malgré la distance soudaine qu’elle a pu mettre entre eux après son divorce avec Caelan, celui qui a toujours les mots pour la réconforter, celui qu’elle considère comme un frère, celui qu’elle n’a jamais eu. Le voir ainsi la rend malade, l’air lui manquant au point qu’elle a besoin de quitter la chambre quelques minutes plus tard pour s’aérer, le teint livide, trouvant refuge dans les bras de Caelan qui est là, lui aussi.
Les jours suivants, Iris vient lui rendre visite quotidiennement, apportant à chaque fois un petit quelque chose : un objet symbolique de leur amitié, un ballon, un ours en peluche, une petite carte ou encore un film, celui qu’ils ont du voir un millier de fois ensemble et qu’elle lui promet qu’ils regarderont à nouveau un million de fois encore, refusant de se résigner à cette possibilité, celle qu’il ne se réveillera jamais.
I think the world has a way of choosing the worst day, to knock us down and drag us out. But every door that's closed opens a new window. Oh oh, no more bad days, it's clear from here, no more bad days.
23 juin | C'est un matin comme un autre au studio, en apparence seulement. Depuis sa reprise au théâtre il y a six mois Eddie trouve bien peu de temps à accorder aux répétitions du groupe alors il ne passera encore qu'en coup de vent aujourd'hui, tout en prétextant que la situation est temporaire alors que tous savent très bien que concilier leurs emplois du temps sera de moins en moins simple avec leurs vies qui avancent dans des directions différentes. C'est une réalité qu'ils ont longtemps cherché à nier au nom de la promesse qu'ils s'étaient faite dix ans plus tôt mais ils ne sont plus ces adolescents animés uniquement par leur passion commune, Eddie est même bien placé pour savoir qu'à leur âge certains projets peuvent voir le jour et qu'ils ne sont pas à l'abri d'être demain beaucoup moins disponibles les uns pour les autres. S'il devait parier sur celui qui s'établira le dernier dans une vie stable et rangée son choix s'orienterait tout naturellement vers Cole, qui se trouve d'ailleurs être le seul membre présent au studio à son arrivée. Le voir si matinal n'est pas fréquent mais il n'en est qu'à moitié surpris, supposant que son camarade a encore eu une nuit agitée et qu'il s'est rendu au studio pour combattre le manque de sommeil par une bonne dose de danse. C'est sur son téléphone qu'Eddie le trouve, sans imaginer un instant qu'il s'apprête à lui annoncer la nouvelle la plus déstabilisante qui soit. « Channing Walker, tiens ce serait pas le type qui t'a dégoté une baraque ? » Il vrille un regard curieux vers Cole dont la voix le tire aussitôt des ébauches de chorégraphies qu'il tentait de mettre sur papier. « Si pourquoi ? » « Il a eu un accident de moto, c'est dans les actu’ de la semaine. » Ces actualités auxquelles Eddie ne prête que rarement attention pour sa part, n'ayant jamais ressenti le besoin de s'informer sur l'état du monde en dehors de ce qu'il peut apprendre à travers les conversations entre collègues – au point de penser que si un cataclysme mondial devait advenir, il l'apprendrait par eux avant de le voir dans les médias. « T'es sérieux ? Et il.. il va comment ? » C'est bien la seule question qui compte à cet instant, les seuls mots qu'il soit même capable de formuler tant cette nouvelle affecte ses capacités de raisonnement. Il ne demande qu'à entendre que l'information n'est pas aussi sensationnelle qu'elle en a l'air et que l'héritier ne s'en sort qu'avec des égratignures car un autre scénario ne serait pas acceptable, aussi impressionnants et gravissimes puissent être les accidents de moto. Eddie parcourt lui-même la ville quotidiennement à bord d’un de ces engins mais il mentirait s'il disait qu'il pense aux risques tous les jours, et qu'avec le temps la route ne devient pas en quelque sorte un terrain de jeu que l'on pense parfaitement maitriser. « Il est dans le coma, c'est écrit un peu plus bas. La vache c'est du sérieux, il s'est bien viandé ton pote. » Parfois Eddie regrette sincèrement que son camarade ait hérité d'un tact encore plus inexistant que le sien car il y a des façons d'annoncer ce genre de choses, et il a indéniablement opté pour la pire. Non son pote ne s'est pas viandé comme il le dit, sans même connaître les circonstances de l'accident Eddie ne veut pas l'entendre car ce ne sont pas des termes pour parler d'un homme inconscient dont l'état semble particulièrement grave, qu’il soit question de Channing ou d’un autre. « La ferme Cole. » il peste en se ruant sur son propre téléphone pour vérifier que tout ça est bien réel, ce que ses yeux ont le malheur de constater à travers les différents articles consacrés au Walker. Trois jours, c'est le temps écoulé depuis l'accident dont Eddie ne prend connaissance qu'aujourd'hui. Il se demande d'abord comment il peut être passé à côté et puis il se rappelle qu'en plus de se tenir assez loin des actualités il n'est pas non plus en contact avec les proches de Channing, à l'exception peut-être de Gabrielle qui avait bien assez à gérer ces derniers jours pour penser à le prévenir, comme Eddie l'apprend bien vite à travers leurs échanges. C'est décidé après ça, ses projets du jour attendront car c'est à l'avocate qu'Eddie souhaite consacrer sa journée afin de s'assurer qu'elle ne reste pas trop seule. C'est aussi tout ce qu'il est en mesure de faire à sa petite échelle, en offrant son plein soutien à l'américaine comme Channing aurait sans doute apprécié qu'il le fasse.
Il n'a rien d'autre qu'une balade autour de l'hôpital à proposer à Gabrielle car il s'imagine bien qu'elle ne souhaite pas s'en éloigner, sa seule intention étant de lui changer les idées même si ça ne doit être qu'une petite heure car elle semble en avoir terriblement besoin. Et tandis qu'Eddie fait face à l'imposante bâtisse blanche en raccompagnant l'avocate à l'issue de leur sortie, un dilemme se pose à lui : rentrer simplement chez lui comme il l'avait initialement prévu après ça, ou convenir avec lui-même qu'il remettra les pieds dans cet hôpital chargé de mauvais souvenirs, exceptionnellement pour Channing. Ce même hôpital où Eddie espérait ne plus avoir à revenir de sitôt si ce n'est peut-être un jour dans l'unité maternité, son dernier passage aux urgences l'ayant vacciné de cet endroit de toutes les façons que l'on peut imaginer. Il sait combien les heures peuvent paraître longues quand l'angoisse de l'inconnu entre en jeu et que les nouvelles tardent désespérément à tomber, il est aussi passé par là il y a quelques mois et reconnait donc bien l’inquiétude sur les traits de Gabrielle et la peur dans sa voix. Lui-même renoue avec ces tourments pas si anciens en pensant au Walker, le savoir dans un état préoccupant secoue Eddie bien plus qu'il n'oserait l'avouer et c'est finalement ce qui décide le danseur à lui rendre visite. Pas longtemps, il se le promet car chaque minute passée dans cet hôpital sera une épreuve mais il s'en voudrait de laisser Gabrielle rejoindre ces portes seule, tout comme il s'en voudrait de ne pas glisser quelques mots à l'oreille de Channing dans l'hypothèse où il pourrait les entendre. Eddie préfère croire que le grand brun est encore parmi eux, les médecins sont plus réservés sur la question mais ils n'étaient pas très rassurants non plus au sujet de Diana avant que celle-ci se retrouve hors de danger. L’espoir est donc toujours permis pour le Walker, c'est ce qu'il a beaucoup répété à Gabrielle aujourd'hui en espérant que les prochaines heures ne le feront pas mentir. Parcourir ces longs couloirs blancs lui procure le plus désagréable des frissons avant d'être conduit d'un pas incertain jusqu’à la chambre de Channing, à l'extérieur de laquelle Eddie reste d’abord immobile sans parvenir à amorcer le moindre pas vers la porte tandis que Gabrielle s'est éloignée pour s'enquérir des dernières nouvelles auprès d'un médecin. Il hésite de longues secondes puis se décide à actionner la poignée d'une main fébrile sans se douter que le grand brun a déjà de la visite, une jeune femme se heurtant à lui et quittant précipitamment la pièce en s'excusant avant qu’il ne fasse de même. « Oh, excusez-moi. » Mais celle dont il a tout juste pu voir le visage est déjà partie, vraisemblablement bouleversée. Et il la comprend en posant à son tour les yeux sur Channing, inerte et rattaché à de nombreux fils et tuyaux dont il devine tristement la fonction. Jamais il n'aurait cru voir un jour ce grand gaillard dans cet état et affronter la réalité s'avère si difficile que le danseur éprouve toutes les difficultés du monde à mettre un pied devant l'autre pour se rapprocher du lit. Le silence des prochaines secondes n'est troublé que par le bip incessant des machines qui l'entourent, avant qu'Eddie ne laisse échapper quelques mots à l’attention du brun. « Accroche-toi Walker. » C'est presque plus un ordre qu'une demande parce qu'il doit s'en sortir, se cramponner à la vie et se battre de toutes ses forces pour donner tort aux médecins, peinant encore à se prononcer sur ses chances de survie. « Je veille sur Gaby en t'attendant. » il ajoute dans un sourire que le Walker ne pourra pas voir mais qu'il pourra peut-être entendre, comme pour lui promettre qu'il prendra soin d'elle jusqu'à ce qu'il puisse de nouveau le faire lui-même. Et il le pourra, ça ne fait pas l'ombre d'un doute dans l'esprit du danseur résolument optimiste, quand bien même cette vision de Channing lui retourne le ventre et lui rappelle que tout peut basculer très vite.
Pour une rare fois depuis sa sortie de prison en mars dernier, Caelan était sorti la veille dans un bar bien trop bruyant pour entendre la sonnerie de son téléphone retentir dans la poche arrière de son pantalon. Dans l’état qu’il se trouvait quand il rentra enfin à la maison aux petites heures du matin, recharger sa batterie qui était à plat était bien loin dans sa liste de priorités et c’est seulement le lendemain matin en se réveillant qu’il mit son téléphone sur le chargeur avant de quitter sa chambre pour aller prendre sa douche. À ce moment, il était loin de se douter que les nombreuses notifications qu’il entendait au loin étaient porteuses d’une mauvaise nouvelle. C’est seulement une fois assis sur son lit, téléphone à la main, qu’il comprit en prenant connaissance de tous les appels et les SMS qu’il avait manqué la veille. Avant même de les consulter, il savait que quelque chose de grave était arrivé, il ne restait plus qu’à savoir qui, quand et comment. C’est la boule au ventre et le cœur battant la chamade qu’il parcourut un à un ses nombreux messages non lus jusqu’à tomber sur sa conversation avec Gabrielle où elle lui demandait de la rappeler parce que quelque chose de grave était arrivé à Channing, ce qu’il fit sans tarder.
Et son monde s’écroula. À l’exception d’être aujourd’hui en territoire australien, le Leckie avait l’impression de revivre la même chose que deux ans plus tôt lorsque son frère Marcus l’avait appelé pour le mettre au courant de l’accident que venait d’avoir Norah sa sœur jumelle. Comme elle, Channing avait été percuté par un chauffard qui avait grillé un feu rouge et il se retrouvait aujourd’hui dans le coma avec des blessures multiples et un pronostic vital engagé. Et même s’il n’avait absolument rien à voir avec l’accident de celui qu’il considérait comme son propre frère depuis des années, Caelan ne pouvait s’empêcher de se sentir coupable étant donné le délit de fuite qu’il avait lui-même commis il y a un peu plus de trois ans. « Caelan? T’es toujours là? » Il déglutit difficilement tandis qu’il prenait ses clefs et son portefeuille. « Oui. Je… je m’en viens. » Il n’y avait nulle part ailleurs qu’au chevet de Channing où il voulait être actuellement. Les mains tremblantes, il composa le numéro d’une compagnie de taxi pour se rendre à l’hôpital, puis en attendant, il contacta Iris pour la mettre au courant de l’accident du Walker.
« Quel est le comble pour un marchand de fruits? » demanda Caelan en observant attentivement son meilleur ami dans l’espoir qu’il ait une réaction, aussi petite soit-elle, mais il n’en fut rien. « C’est de tomber dans les pommes. » Il sourit pendant une fraction de seconde avant que ses traits se rembrunissent. Le brun se pencha en accoudant ses bras contre ses cuisses pour saisir la main de l’héritier entre ses paumes. « Il faut que tu te réveilles, okay? Sinon avec qui est-ce que je vais pouvoir me casser la clavicule au tournant d’un couloir? Aller me faire faire un tatouage stupide sans me rappeler de la raison? » À chaque souvenir dont il se remémorait, sa voix tremblait un peu plus. Il ne pouvait imaginer un monde où Channing n’en ferait plus partie. « Je vais revenir demain, et après-demain, et tant que tu ne te réveilleras pas, tu devras souffrir en écoutant mes blagues pourries. » Derrière lui, il entendit des pas se rapprocher et lorsqu’il tourna la tête, c’est sur Iris que se posa son regard voilà. Du bout des doigts, il s’essuya les yeux en reniflant avant de se pencher par-dessus Channing pour l’embrasser sur la tempe. « Je t’aime Chan’, on t’aime tous et tu nous manques. » murmura-t-il. Il se releva ensuite et il s’éloigna pour laisser à la place à son ex-femme qu’il attendit dans le corridor un peu plus loin.