| (chaddie #3) he loves you, you're a mess, i'm the vessel |
| | (#)Ven 8 Juil 2022 - 17:35 | |
| @eddie yang La ville s’agite depuis quelques jours déjà, les panneaux sont installés et les rues bloquées. Pas de doute, le marathon est fin prêt à démarrer et Charlie, elle, à en rester bien loin. Non pas que cela ne l’intéresse pas mais oui, absolument, cela ne l’intéresse pas le moins du monde. Tout ce qu’elle sait, c’est qu’une partie du parcours passe juste sous son balcon, assez près pour être visible depuis ce dernier. Oh, elle s’en moque toujours autant, mais lorsqu’elle l’a appris, cela a été à ses yeux la parfaite excuse pour de nouveau inviter Eddie chez elle, en lui précisant qu’il ne peut de toute façon plus refuser l’offre parce que si ce n’est pas lui qui vient à elle, alors c’est elle qui viendra à lui. Ainsi, il n’existe plus le moindre problème qui soit et elle est plus ravie que jamais à l’idée de le savoir dans son voisinage, à défaut qu’il en soit exactement de même pour sa petite-amie - laquelle elle craint de voir devenir fiancée sous peu, voire pire, à en juger par l’air éternellement bête qu’Eddie arbore dès qu’il parle d’elle. En somme, il est bien trop amoureux pour que cela ne soit pas dangereux. “Monsieur Yang!” Elle crie déjà depuis l’autre bout de la pièce, Charlie, la porte d’entrée encore fermée malgré la sonnerie qu’il (elle devine que c’est lui ; qui d’autre ?) a fait s’entendre. “Toujours deux bras ? Deux jambes ? Une tête bien vissée ? C’est bon alors tout va bien, en route.” Elle lève ses bras, se recule pour observer ses jambes, appuie un instant sur le sommet de son crâne au fur et à mesure qu’elle explique son mode opératoire, c’est-à-dire sa rapide vérification pour s’assurer qu’il va bien - méthode Charlie, dirons-nous. Il disait avoir quelque chose dont il devait lui parler mais puisque le sujet n’a été qu'effleuré, la blonde ne peut que se douter qu’il ne s’agit là rien de sérieux. Une envie de lui proposer une soirée avec Halston tout au pire ; rien qui ne l’enchante mais rien qu’elle ne refuserait, parce que cela signifierait au moins passer ces quelques précieuses heures de plus avec Eddie.
Le chien ne daigne même plus se lever, se contentant de lever la tête pour connaître la présence du nouvel individu chez lui. Eddie étant connu comme le loup blanc, il relâche aussitôt son attention, reposant sa gueule contre le sol frais. “Tu veux un cocktail ?” Ses années passées à travailler au Death Before Decaf’ ne sont pas oubliées, certainement pas lorsqu’il s’agit de savoir comment faire les différents cocktails intéressants de la carte. Et comme si elle venait de se souvenir qu’elle devait le saluer, ce n’est qu’enfin qu’elle dépose un baiser contre sa joue. La journée est belle, l’après-midi à peine entamée, et Charlie n’a tout simplement aucune raison d’afficher une autre expression que celle d’un pur bonheur. “Je pensais les encourager du haut du balcon. On les voit et on peut prendre à boire autant qu’on veut, comme ça.” Elle sourit de plus belle, l’air amusé. Par boire il n’est certainement pas question d’eau, elle est plutôt claire sur ce point. “Et je te surveillerai du balcon aussi au moment de rentrer chez toi, comme ça je prendrai aussi une vidéo pour te prouver que tu marches pas droit, vue que tu vas nier en bloc.” Des idées, elle en a à revendre, ayant tout prévu de la journée comme s’il s’agissait d’une fête d’anniversaire pendant laquelle il faut occuper les convives. Simplement, elle n’a pas assez donné de poids à l’annonce qu’Eddie souhaite lui faire ; preuve en est, elle ne soulève même pas le sujet. A ses yeux, il n’y a de toute façon rien de si important que ça qu’il pourrait lui annoncer. |
| | | | (#)Mar 12 Juil 2022 - 20:34 | |
| ☾ he loves you, you're a mess, i'm the vessel ‘Cause, baby, now we've got bad blood, You know it used to be mad love. So take a look what you've done, ‘Cause, baby, now we've got bad blood, hey! Now we've got problems And I don't think we can solve 'em. You made a really deep cut And, baby, now we've got bad blood. Cette année, plus qu'aucune autre année, le marathon se fera sans lui. Eddie n’aurait pas exclu d'y participer si son genou le lui avait permis car on l'autorise à danser mais pas à courir, et ça ne trouve pas vraiment de sens à ses yeux. Le sportif en lui est frustré de ne pas avoir le choix d'y prendre part ou non, la cause est noble et le temps idéal pour se dépasser mais il a juré d'être raisonnable et de ne plus jamais flirter avec les limites de son corps. Un engagement des plus ambitieux pour quelqu'un qui n'en a toujours fait qu'à sa tête mais jusqu'ici Eddie tient bon, sans qu'on ne sache s'il devient enfin mature ou s'il craint surtout de repasser un jour sur le billard. Plus les mois passent et plus le danseur semble se ranger, une sagesse inédite pour celui qui a longtemps brûlé la chandelle par les deux bouts. Il y a tout juste un an Eddie s'enfonçait encore dans ses mensonges, décevait sa famille et débutait une relation dont il ne savait pas vraiment quoi attendre, rien ne tenait vraiment droit quand il y repense et le calme à présent retrouvé dans tous les domaines de sa vie semble plus qu'inespéré, tant il revient de loin. S'il devait émettre un souhait pour les prochaines années Eddie choisirait de garder son entourage tel qu'il est aujourd'hui, car il pense avoir trouvé l'équilibre qui lui manquait à ce niveau et n'avoir jamais été aussi bien entouré. Un futur sans Charlie ne serait par exemple pas concevable, tant la jeune policière fait partie intégrante de sa vie et peut même se targuer de l'avoir connu bien avant les autres, quand il portait encore ses affreuses lunettes et prenait déjà tout ce qui ne concernait pas la danse par-dessus la jambe. Pour ça au moins Eddie est resté le même et ses réflexes n'ont eux aussi pas vraiment changé, chaque occasion étant bonne pour retrouver Charlie en toutes circonstances, depuis déjà seize ans. Il n'a jamais décliné la moindre de ses invitations et ne compte à vrai dire pas commencer, même si cette fois Eddie a peut-être bien initié le terrain en sous-entendant qu'il devrait lui parler. Pas de quelque chose de grave sur le papier, il n'a pas présenté les choses de cette façon mais la discussion à venir ne le rend pas entièrement serein pour autant. L'annonce qu'il souhaite lui faire n'échappera sans doute pas à pas mal d'improvisation, car s’il sait ce qu’il veut lui dire trouver comment est encore une autre paire de manches.
Oui, tiens, comment annonce-t-on à sa meilleure amie qu'on s'apprête à offrir un enfant à sa compagne de dix ans son ainée, pour qui le temps de conception est officiellement compté ? C'est très précisément la question qui le taraude à mesure que ses pas le rapprochent du domicile de la jeune policière, où Eddie se présente sans l'ombre d'une hésitation après ça. Une part de flou subsiste encore sur cet épais voile qu'il va devoir lever mais attendre n'est pas une option, à partir du moment où la machine est déjà en marche et où la petite graine est peut-être même déjà plantée. « Monsieur Yang! » La voix de sa meilleure amie le tire de ses pensées et c'est un large sourire que le danseur offre à celle-ci une fois la porte ouverte, Charlie ne manquant jamais de l'accueillir comme il se doit. « Toujours deux bras ? Deux jambes ? Une tête bien vissée ? C’est bon alors tout va bien, en route. » Eddie se laisse scruter jusqu'à tourner sur lui-même pour lui faire voir qu'effectivement, tout a le mérite d'être en place. « Toujours en un seul morceau oui, et en même temps il risquait pas de m’arriver grand-chose sur une si courte distance. » Une référence pas du tout voilée au fait qu'ils vivent à présent l'un à côté de l'autre, au point qu'Eddie peut même se rendre chez elle à pieds pour n'avoir plus qu'un quartier à traverser. Un vrai paradis pour les deux inséparables amis qui ont eu bien du mal à concilier leurs vies d'adultes et qui peuvent enfin se voir avec la même facilité qu’autrefois, cette nouvelle proximité leur offrant un millier de prétextes pour ça alors qu’ils n’en manquaient déjà pas. Eddie est donc sain et sauf mais peut-être plus pour très longtemps, son état futur dépendant de la tournure de la discussion du jour et de l'accueil que Charlie réservera à sa fameuse annonce. Car que pourrait-elle bien lui couper pour contrer ses projets d'enfant ? Un bras, une jambe ou- oh shit.
« Tu veux un cocktail ? » Il n'a pas dû faire plus de dix pas à l'intérieur du loft que la proposition tombe déjà, posée là sans le moindre détour car Charlie le connait bien, depuis le temps. Il n'a jamais été celui avec la meilleure descente mais il ne dit jamais non, quand ça vient d'elle. « Comment refuser ? » C'est elle la pro alors il la laisse concocter tout ce qui lui passera par la tête, tant que c’est buvable et qu'il parvient encore à mettre un pied devant l'autre à la fin de la journée il n’est pas très regardant. Si elle savait d'ailleurs ce qu'il a pu faire après un verre de trop l'an passé, Charlie surveillerait peut-être d'un peu plus près ses consommations au lieu de les favoriser. Eddie accueille le baiser sur sa joue dans un tendre sourire avant de se diriger machinalement vers la fenêtre, comme s'il pouvait anticiper les prochaines paroles de la jeune policière. « Je pensais les encourager du haut du balcon. On les voit et on peut prendre à boire autant qu’on veut, comme ça. » Il remarque qu'elle a pensé à tout et ça le rassure un peu de savoir qu'ils seront occupés et que cette visite ne se limitera pas – du moins, il l'espère – à une discussion dans le blanc des yeux. Eddie n'a pour ainsi dire aucune envie que son annonce éclipse tout le reste mais il sous-estime peut-être bien la réaction de sa meilleure amie, sur ce coup-là. « Programme validé. On n’aura qu’à boire à la santé des coureurs, ils méritent bien ça. » Ce sera leur modeste contribution, il ne faudra pas leur en demander beaucoup plus. « Tu connais quelqu’un qui participe au marathon d’ailleurs ? » qu'il questionne en imitant son sourire, conscient que les participants devraient être nombreux compte tenu du challenge que cette course représente et de l'enjeu caritatif encore moins négligeable. « Et je te surveillerai du balcon aussi au moment de rentrer chez toi, comme ça je prendrai aussi une vidéo pour te prouver que tu marches pas droit, vue que tu vas nier en bloc. » Cette fois Eddie ne peut s'empêcher de rire à gorge déployée, comme s'il était sérieusement celui qui se met le plus minable à chaque fois. Bon, il ne tient c'est vrai pas tellement l'alcool et c'est pour le coup une chance qu'il soit venu sans sa moto – bien plus qu'il ne peut même l'imaginer, à l'heure où certaines nouvelles ne sont pas encore parvenues jusqu'à lui. « Arrête, des vidéos compromettantes dans le genre j’en ai bien plus de toi que tu dois en avoir de moi. » Qu'elle ne l'oblige pas à fouiller parmi les pépites précieusement conservées dans son téléphone, Eddie n'étant certainement pas du genre à supprimer ces trésors aussi peu glorieux soient-ils. « J’habite tout près maintenant alors hein, j’ai une excuse pour défier ma faible tolérance. » Ce qu'il n'est pas peu fier de pouvoir revendiquer, comme en témoigne son buste bombé et sa tête relevée. Il ne lui faut pourtant pas plus de deux secondes pour retrouver subitement un air beaucoup plus sérieux, comme s'il venait de se rappeller du couperet au-dessus de sa tête. « Tu te souviens que je voulais te parler aussi, hm ? » Son regard en serait presque déjà soucieux alors qu'il espère toujours aborder rapidement le sujet pour pouvoir passer tout aussi vite à autre chose. « D’un truc qu’il vaut mieux que t’apprennes de ma bouche. Mais ne commence pas à paniquer, okay ? » Il tend son bras pour déposer une main sur l'épaule de Charlie par réflexe, sans vraiment savoir qui il cherche à rassurer dans cette histoire. « Enfin on peut voir ça plus tard si jamais, hum.. c’est pas le bon moment avec le marathon, tout ça, tu vois. » Sa nervosité se fait de plus en plus visible tandis que sa tentative pour gagner un peu de temps n'est sans doute pas la plus subtile du monde. Eddie sent son propre piège se refermer sur lui mais jusqu'au bout, il voudra croire que la pilule pourra passer. « Fais-toi plaisir sur le cocktail en tout cas, j’ai envie de quelque chose qui secoue bien. » Et ça, c'est probablement une façon détournée de lui demander de lui mettre la dose car de toute évidence, il va en avoir besoin.
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| | | | (#)Jeu 14 Juil 2022 - 14:53 | |
| « Comment refuser ? » “Bonne réponse.”
Eddie a toujours été dans les mêmes aventures qu’elle, des mauvaises aux pires encore, mais il est surtout très bien placé pour tester avant le reste du monde les expérimentations de Charlie en terme de cocktail - ou n’importe quelle autre mauvaise idée, aussi. Cette fois-ci, promis, elle ne prend pas le moindre risque et s’imagine déjà lui servir un cocktail dont elle connait la composition et la préparation sur le bout des doigts, sans le moindre doute à ce sujet. Ils n’ont de toute façon pas prévu de sortir de leur loft avant un temps certain, alors elle ne craint pas un possible surdosage en alcool de leurs boissons (est-ce que ça existe vraiment, de toute façon, de mettre trop d’alcool ?). « Programme validé. On n’aura qu’à boire à la santé des coureurs, ils méritent bien ça. » L’excuse est maintenant toute trouvée, elle hoche la tête pour valider et souligner les propos de son ami. Comme s’ils avaient de toute façon jamais eu besoin d’une raison pour boire. Aujourd’hui, pourtant, elle ne nie pas sa curiosité au sujet du marathon, à défaut que cela relève d’un véritable intérêt. « Tu connais quelqu’un qui participe au marathon d’ailleurs ? » - “Je crois pas ? Personne qui ne m’en ait parlé, du moins.” Elle hausse les épaules et s’octroie quelques secondes de réflexion supplémentaire, passant mentalement en revue ses amis susceptibles de participer à l’événement. Megan aurait été une bonne coureuse, sûrement, mais elle doit trop être occupée à fêter son mariage avec Damon pour penser à une telle chose - ah, l’amour. “Toi oui ?” Elle demande avec une curiosité sincère, prête à hurler le nom d’un proche d’Eddie si jamais il connaît effectivement un des coureurs. Après tout, les amis du coréen sont aussi les siens et ses petites-amies sont des ennemis à abattre. C’est la règle. Depuis toujours. Et pour toujours.
« Arrête, des vidéos compromettantes dans le genre j’en ai bien plus de toi que tu dois en avoir de moi. » - “Certes, mais vue le nombre qu’il en existe, je suis pas sûre qu’elles soient si précieuses que ça, au final.” Elle a eu des années plus ou moins glorieuses, Charlie. Sans doute bien de ‘moins’ que de ‘plus’, si jamais le doute existait encore. Loin d’être gênée par son passé, elle offre aujourd’hui un simple sourire à Eddie avant de hausser les épaules et retourner à la préparation de son cocktail, ajoutant du sucre sur les rebords du verre pour adoucir autant que possible la poisson et donner l’impression de boire un simple sirop. Il est vrai, pourtant, qu’Eddie est sûrement la personne en ce monde qui doit avoir la plus belle collection de ce genre de vidéos. Après tout, il était là dès les premiers moments et l’est encore aujourd’hui, partie intégrante de sa vie. « J’habite tout près maintenant alors hein, j’ai une excuse pour défier ma faible tolérance. » Il s’en vante comme s’il y avait réellement matière à, attitude qui fait rigoler Charlie un peu plus encore. Leur nouvelle proximité semble finalement être une excuse à toutes choses, sans que cela ne soit pour déranger la blonde le moins du monde, bien au contraire. Elle aime le savoir tout proche, même s’il n’habite pas seul. Pour le voir, elle serait prête à supporter sa petite-amie sans le moindre souci, toujours prête à l’ignorer sans que cela ne lui pose le moindre problème moral. « Tu te souviens que je voulais te parler aussi, hm ? » Quand les gens annoncent vouloir parler et qu’ils demandent un contexte particulier à cela, c’est toujours une mauvaise idée. Elle le sait par expérience, elle le sait parce qu’elle n’est pas complètement stupide non plus. Elle étouffe un hm, hm sans saveur, préférant se concentrer sur le dosage de la vodka dans les boissons plutôt que de déjà avoir une discussion difficile avec lui. Il est trop sérieux, trop anxieux. « D’un truc qu’il vaut mieux que t’apprennes de ma bouche. Mais ne commence pas à paniquer, okay ? » Et cette fois-ci, elle arrête tout ce qu’elle était en train de faire pour relever ses yeux clairs dans les siens, sourcils froncés, attitude perplexe que la main qu’il porte contre son épaule ne sait arranger. Si elle en tolère la présence, elle doute sincèrement que ce soit une bonne idée tant elle s’imagine déjà l’en déloger d’un coup d’épaule dès qu’il lui aura annoncé la nouvelle. “Qu’est-ce que tu veux me dire, Eddie ?” Il existe tant de sujets qu’il pourrait vouloir aborder qu’elle ne sait pas quelle hypothèse avancer, seulement soulagée qu’il ne lui annoncera pas déménager à l’autre bout du monde parce qu’il vient à peine d’arriver à Spring Hill, auprès d’elle.
« Enfin on peut voir ça plus tard si jamais, hum.. c’est pas le bon moment avec le marathon, tout ça, tu vois. » - “Accouche, Eddie.” Elle prend un peu moins de pincettes, accuse bien moins de patience aussi. Maintenant, elle n’a plus aucune envie d’observer les coureurs ni de dire coucou à son ancien camarade d’université ou Dieu sait quoi encore. Elle veut le fin mot de l’histoire, puisqu’il tient tant à lui rappeler qu’ils doivent discuter autant que parce qu’il a l’air de tout sauf de quelqu’un de serein. « Fais-toi plaisir sur le cocktail en tout cas, j’ai envie de quelque chose qui secoue bien. » Le dosage de la vodka, le dernier élément de leur cocktail, est donc abandonné. Elle abandonne son verre doseur pour laisser le liquide clair couler à même depuis la bouteille, jusqu’au bord du verre ou presque. Elle se contente de le mélanger grossièrement, sans aucune patience ni soin. “C’est assez corsé, là ? Parle maintenant, ça m’amuse déjà plus ton petit jeu.” Et de son côté, elle porte déjà son cocktail à ses lèvres, sourcillant à peine face à l’intensité de l’alcool ingéré. “Je vais pas aimer, pas vrai ?” Peu importe le sujet, au fond, elle n’a qu’une certitude. S’il prend autant de pincettes, c’est parce qu’il craint la réaction de Charlie et venant de l’une des personnes qui la connait le plus en ce monde, cela ne signifie rien qui vaille. L’autre question, celle qu’elle se garde bien de prononcer, se compose de quelques mots à peine: c’est encore elle, n’est-ce pas ? |
| | | | (#)Mer 20 Juil 2022 - 19:26 | |
| ☾ he loves you, you're a mess, i'm the vessel ‘Cause, baby, now we've got bad blood, You know it used to be mad love. So take a look what you've done, ‘Cause, baby, now we've got bad blood, hey! Now we've got problems And I don't think we can solve 'em. You made a really deep cut And, baby, now we've got bad blood. Boire un coup en l’honneur des coureurs sera leur façon de participer, à défaut de transpirer des litres de sueur ils n’auront qu’à descendre des litres de cocktail et voilà, tout le monde y trouvera son compte. Sauf peut-être Eddie qui finira étalé sur le canapé bien avant d’en arriver là mais autant le voir comme un symbole, et se dire que les participants auront aussi besoin de supporters, un rôle qu’ils comptent bien l’un et l’autre endosser sérieusement. Peut-être auront-ils même l’occasion de reconnaitre des silhouettes familières parmi le flot de marathoniens, des amis ou des collègues policiers ou danseurs, rien n’est impossible et rien ne dit non plus qu’ils le sauront forcément à l’avance. « Je crois pas ? Personne qui ne m’en ait parlé, du moins. » Eddie visualise rapidement le côté de l’entourage de Charlie qu’il peut considérer connaitre, sans tellement être capable de dire qui pourrait selon lui chausser ses baskets aujourd’hui. La seule chose de sûre étant que Cole passera son tour, probablement trop occupé à trouver un plan pour ce soir. « Toi oui ? » Il a évidemment commencé à réfléchir à la question de son côté et il lui semble bien avoir entendu parler de ce marathon il y a quelques semaines lors d’un déjeuner avec la troupe – car oui, Eddie se mêle enfin aux autres et ces derniers ont aussi cessé de le toiser à la moindre occasion, c’est donc vrai que l’ambiance à la Northlight s’améliore. « Je crois que deux gars du théâtre y seront, Luke et Sid. Ce serait sympa de les voir passer. » Deux gars connus pour avoir le cœur sur la main et pour être de sacrés compétiteurs, ça ne l’étonne donc pas du tout de savoir qu’ils donneront de leur personne pour un tel événement. « Si je peux je participerai peut-être l’année prochaine. » il glisse d’un air pensif et Charlie sait très bien ce que ce « si » signifie. D’ici là il n’aura pas intérêt à saboter son corps et sa santé en renouant avec son imprudence, car c’est un peu tout ce qui pourrait l’empêcher de courir en vérité. Eddie semble quand même sur la bonne voie pour ne plus laisser la danse l’avaler tout entier mais avec lui les bonnes résolutions ne sont jamais gravées dans le marbre, sa meilleure amie le sait mieux que quiconque.
L’occasion est trop belle après ça pour ne pas rappeler à Charlie qu’elle a longtemps été celle qui s’enivrait le plus facilement, ce que des tas de vidéos pourraient prouver. Des vidéos qu’elle assume il le sait bien et dont il n’a lui-même pas honte, le passé de sa meilleure amie ne le mettant aucunement mal à l’aise car s’il fallait établir la liste de leurs accidents de parcours, sincèrement, Eddie aurait lui aussi de quoi balayer devant sa porte. « Certes, mais vue le nombre qu’il en existe, je suis pas sûre qu’elles soient si précieuses que ça, au final. » Et c’est bien là qu’elle se trompe pourtant, car la raison pour laquelle Eddie a gardé chacune de ces vidéos n’est pas uniquement pour avoir de quoi la taquiner toute sa vie avec ça. Non, ces souvenirs sont aussi des petits bouts de Charlie qu’il ne veut surtout pas perdre. « Tu es dessus alors si, elles le sont forcément toutes. » Précieuses, il ne fait aucun doute qu’elles le sont à ses yeux comme tout ce qu’il a conservé d’elle depuis leur rencontre, quand leur truc était encore de se faire passer des petits mots en classe. Il observe le soin avec lequel la jeune policière s’adonne à la confection de leurs cocktails et en profite pour lui rappeler qu’ils sont presque voisins à présent, des fois que ça lui donne une bonne excuse pour mettre de côté le fait que l’alcool lui monte assez vite à la tête. Mais il comble surtout comme il peut Eddie, car derrière cet échange tout en légèreté se cache une nouvelle que le danseur s’est promis de partager avec elle aujourd’hui, quoi qu’il puisse advenir. C’est l’autre rappel qu’Eddie est un peu moins serein d’émettre car il n’est pas certain que Charlie y pense encore, sinon il suppose qu’elle l’aurait déjà relancé sur le sujet. Et ça l’inquiète dans un sens, il se dit qu’elle minimise peut-être ce qu’il peut vouloir lui dire – même si laisser entendre que l’heure est grave n’est pas tellement mieux, il s’en rend bien compte. En clair le voilà mal barré. « Qu’est-ce que tu veux me dire, Eddie ? » Il va y venir, qu’on lui donne simplement de quoi noyer ses lèvres une fois la bombe lâchée car il faudra bien ça pour amortir son saut sans parachute.
« Accouche, Eddie. » Charlie s’impatiente et son erreur a vraiment été de préciser qu’il vaudrait mieux que l’annonce vienne de lui, comme si quelqu’un d’autre risquait de la mettre au courant d’un bouleversement survenant dans la vie de son meilleur ami. C’est à lui de se mouiller, à lui d’assumer et s’il est vrai qu’en temps normal il y arrive sans problème aujourd’hui Eddie a la pression. La réaction de Charlie a évidemment son importance et plus il y pense, moins il a le sentiment que la nouvelle va tranquillement passer auprès de son éternelle alliée. « C’est assez corsé, là ? Parle maintenant, ça m’amuse déjà plus ton petit jeu. » Il soupire en récupérant son cocktail, auquel il goûte sans attendre pour aussitôt grimacer. Pas de doute elle a mis ce qu’il fallait et le but va être maintenant de garder les idées suffisamment claires pour la dangereuse discussion qui va suivre. « C’est pas un jeu Charlie. » il l’informe d’une voix calme, son regard raccroché au sien comme s’il lui demandait déjà d’être compréhensive et de ne pas juger ce qu’elle va entendre sans prendre le temps d’écouter tout ce qu’il dira. « Je vais pas aimer, pas vrai ? » C’est ce qu’il redoute de plus en plus et il aimerait pourtant se tromper, mais il ne voit pas dans quel monde Charlie pourrait se réjouir de son dernier grand projet en date car un point en particulier risque de bloquer, il s’y attend. « Je te demande juste de pas t’énerver direct, d’accord ? » Il préfère annoncer la couleur car il connait l’éventail de ses réactions et sait bien qu’il est en droit d’en redouter certaines. « Bon écoute. » Eddie se racle la gorge, s’octroie une dernière gorgée censée lui donner du courage et se lance, enfin. « Tu te souviens quand tu es venue voir la maison ? » Voilà déjà plusieurs semaines que le danseur et son américaine ont posé leurs cartons à deux rues d’ici et que Charlie a pu voir en exclusivité leur nouveau cocon, dont tous les secrets ne lui ont pourtant pas encore été dévoilés. Car c’est justement ça, la grande surprise. « Il y avait une pièce vide à côté de notre chambre et tu ne m’as même pas demandé à quoi elle servirait. Mais maintenant je peux te le dire. » Le cœur du danseur rate un battement tandis qu’il enchaine, la main tenant son verre se mettant à trembler légèrement. « Ce sera une chambre d’enfant, Charlie. » C’est dit. Elle sait. Et lui peut sûrement dire adieu au marathon car il se considère officiellement en sursis dès lors que le sujet est lâché entre elle et lui. « Avant que tu poses la question, non, Halston n’est pas enceinte. » Il ne sait pas si ça pourra la rassurer, surtout avec ce qu’il s’empresse d’ajouter. « Mais elle le sera peut-être bientôt. » Plus sûrement que peut-être à vrai dire, il n’ose juste pas le préciser avec ce qu’il lui apprend déjà. « Elle veut un enfant et j’ai accepté de lui en donner un. » Eddie n’a pas l’ombre d’une hésitation en le disant car il est sûr de lui, sûr de vouloir faire ce cadeau à la femme qu’il aime et sûr qu’Halston sera une mère formidable pour cet enfant. « C’est son rêve et il ne lui reste plus beaucoup de temps pour le réaliser, si jamais tu comptais dire que c’est beaucoup trop tôt. » Comprendre donc : le projet est plus que jamais d’actualité, et ses yeux guettent maintenant la moindre réaction chez sa meilleure amie alors qu’un pesant silence s’est emparé de la pièce. Charlie ne lui a pas encore sauté au cou pour l’étrangler et ne lui a pas non plus cassé son verre sur la tête, c’est donc positif n’est-ce pas ? Son regard lui par contre n’est pas pour le rassurer, Eddie la connait assez bien pour savoir que ce genre de regard ne sent pas bon du tout. Alors, quelle peut bien être son espérance de vie après une telle annonce ?
Dernière édition par Eddie Yang le Lun 1 Aoû 2022 - 19:37, édité 1 fois |
| | | | (#)Jeu 21 Juil 2022 - 13:33 | |
| Elle hoche la tête lorsqu’il énonce le prénom de ses collègues du théâtre, certaine d’avoir déjà entendu leur nom associé à une ou deux anecdotes. Rien de bien extravagant, sinon elle n’aurait jamais eu l’audace d’oublier le plus intéressant. Mais elle en garde quelques brefs souvenirs, parce qu’elle écoute toujours ce que Eddie a à lui dire, bien qu’elle n’en ait pas l’air. Si cela peut lui faire plaisir que de leur faire un salut, alors elle sera à ses côtés pour hurler leurs noms deux fois plus forts, comme la personne mesurée qu’elle n’est pas. « Si je peux je participerai peut-être l’année prochaine. » Elle esquisse un sourire désolé en sa direction, comprenant aujourd’hui plus que jamais ce qu’il sous-entend avec ces simples mots. Elle était absente pour sa convalescence, ce qui ne l’empêche pas de savoir à quel point certains jours peuvent être difficiles pour lui et raviver sa douleur ; quand, de toute façon, son corps est et restera ébranlé par l’opération quoi qu’il en soit. “Si tu participes, je viendrai avec toi.” Charlie reprend avec sérénité, ne voulant pas l’accabler de craintes qui n’ont pas lieu d’être pour l’heure. Il n’y a pas de raison pour qu’il n’aille pas mieux d’ici l’année prochaine, il n’y a pas de raisons pour qu’il soit aussi le seul à courir autant de kilomètres en s’ennuyant. Elle l’occupera autant qu’elle veillera sur lui, parce que c’est pour ça que sont faits les amis et qu’elle a jusque-là été plutôt mauvaise dans son rôle.
Dans un autre élan, la jeune femme évoque dans un rire toutes ses frasques adolescentes et les nombreuses vidéos que ses proches - et sans doute des inconnus - gardent encore précieusement dans leurs téléphones. Rien dont elle ait réellement honte, mais rien qu’elle ne souhaite voir arriver sur son bureau au poste de police pour autant. Tout date d’un temps ancien, voilà tout ce qu’elle en pense, et c’est aussi ce qu’elle partage à Eddie en précisant qu’il n’est pas le seul à avoir quelques dossiers sur elle. « Tu es dessus alors si, elles le sont forcément toutes. » Prise de court par cette réponse qu’elle trouve incontestablement adorable, elle forme un ‘o’ avec sa bouche d’où s’extirpe un son témoignant de son émotion soudaine. “C’est adorable.” Elle souffle, ses lèvres retroussées avec émotion. Parfois, quand ils ne se disputent pas et ne sont pas occupés à avoir le dernier mot sur l’autre, ils peuvent réellement être mignons, Eddie sans doute en tête de liste alors qu’elle retrouve ses yeux brillants. Plus que jamais, elle aurait été prête à payer cher pour que leur discussion s’arrête là et qu’ils puissent résumer leur journée ensemble à un si peu, à quelques anecdotes, à cette phrase d’Eddie, et surtout à absolument rien d’autre.
Pas de cocktail corsé, pas de Charlie s’impatientant, pas d’Eddie voulant absolument la mettre de la confidence alors qu’elle est certaine de déjà détester ses propos. « C’est pas un jeu Charlie. » Et ça, c’est bien le cadet de ses soucis. Elle n’a pas besoin qu’il la materne et lui répète ce que les choses sont ou ne sont pas, tout comme elle n’a pas besoin qu’il tente de la calmer avant même de lui raconter ce dont il en retourne: si elle veut exploser, aucun mot de sa part ne l’en empêchera, surtout pas alors qu’il occupe son temps à la materner et la pseudo-raisonner alors qu’elle ne cherche qu’à enfin entendre la vérité. Peu importe ce qu’il a à lui dire, elle peut l’entendre. Il en paiera les conséquences, certes, mais elle l’entendra. Silencieuse, elle le toise d’un regard aussi clair qu’il vire désormais au noir. « Je te demande juste de pas t’énerver direct, d’accord ? » N’est-ce pas là le meilleur moyen de s’assurer que la personne face à soi risque de s’énerver, ça ? Donner des ordres à Charlie n’est-il pas le meilleur moyen pour s’assurer qu’elle ne les suive pas et, au delà de ça, en fasse même tout le contraire ? Oh, si, absolument. Bien sûr que si.
« Bon écoute. Tu te souviens quand tu es venue voir la maison ? » Les dents encore serrées pour se forcer à ne rien commenter, elle hoche la tête en silence, froide sinon glaciale dans son attitude toute entière. “Ouais.” Elle grince, acerbe. Si seulement il pouvait lui dire que sous le coussin du canapé se cachait en réalité un cadavre, alors elle serait certaine qu’elle prendrait bien mieux la chose que tout ce qu’il s’apprête à lui dire. Il prend trop de pincettes, Eddie, et c’est bien plus inquiétant que rassurant, de loin. « Il y avait une pièce vide à côté de notre chambre et tu ne m’as même pas demandé à quoi elle servirait. Mais maintenant je peux te le dire. » Et maintenant, elle peut enfin anticiper, à quelques secondes du coup de grâce, ce qu’il s’apprête à lui annoncer: il avait raison, elle déteste déjà. « Ce sera une chambre d’enfant, Charlie. » Mais dans longtemps, n’est-ce pas ? Parce qu’Eddie ne veut pas d’enfant maintenant (est-ce qu’il en voulait tout court avant ce jour, en réalité ?), parce que sa vie ne correspond pas au schéma pour élever un bambin, parce qu’il est encore jeune et qu’ils ont beaucoup de choses à vivre avant qu’il ne se pose avec elle et élèvent leurs dix-sept enfants. “Pardon ?” Elle sait, elle sait à quel point l’arrivée d’un enfant change une vie et peut-être que les choses sont différentes entre un père et une mère, certes, mais pas au point où il pourra continuer à être un garçon insouciant. Elle a un jour émis l’idée que leurs enfants puissent être amis, c’est certain, mais dans cette idée ils avaient néanmoins bien plus d’écart d’âge que l’annonce d’Eddie le laisse présumer. Est-ce qu’elle est déjà enceinte, sa bonne femme ? A ce stade, elle n’en serait même plus si étonnée que ça. « Avant que tu poses la question, non, Halston n’est pas enceinte. » C’est un mouais enfantin qui remue ses lèvres. Elle n’y croit pas vraiment. Elle ne sait pas quoi en penser non plus. Elle n’est pas enceinte, mais ça ne saurait tarder ; c’est bien ce qu’il sous-entend, non ? « Mais elle le sera peut-être bientôt. » Voilà.
« Elle veut un enfant et j’ai accepté de lui en donner un. » “Pardon ?”
Cette fois-ci, elle ne tente même pas de retenir sa réaction ou de parler tout bas. La tournure de la phrase n’est pas celle qu’on offre généralement pour annoncer une grossesse, ni même une grossesse à venir, toujours pas l’envie de fonder une famille non plus. “Comment ça tu vas lui donner un enfant Eddie ?” Elle se doute bien qu’il ne va pas aller en voler un quelque part, certes, là n’est pas le sous entendu de la question. Ce qu’elle ne comprend certainement pas, c’est comment est-ce qu’il peut utiliser cette tournure de phrase aussi facilement, comme si de rien n’était, comme s’il s’agissait de donner un sourire à sa voisine pour qu’elle lui prépare sa tarte préférée en retour. « C’est son rêve et il ne lui reste plus beaucoup de temps pour le réaliser, si jamais tu comptais dire que c’est beaucoup trop tôt. » Elle fronce les sourcils, la surprise ayant largement fait place à l’inquiétude et sans doute même à la tristesse désormais. “Mais toi, t’as envie d’être père ?” Parce qu’elle s’en moque, d’Halston. De façon évidente, d’ailleurs, sans qu’elle cherche à le cacher d’une façon ou d’une autre. Elle se moque de cette femme qu’elle ne connaît de toute façon pas et elle se moque plus encore de son désir inachevé de devenir mère: elle aurait pu s’en douter avant, qu’à quarante piges ce serait une affaire bien plus ardue. “Je m’en fous, d’elle. Toi, t’as encore tout le temps du monde pour devenir père.” Et si ce n’est pas avec sa petite-amie actuelle, alors ce ne sera sans doute pas un mal pour un bien mais un bien pour un bien, d’ailleurs. Charlie n’est pas tant en colère contre l’idée en elle-même, mais bien contre la façon dont Eddie la lui présente et le fait qu’il n’ait que le prénom et les idéaux d’Halston à la bouche, jamais les siens. Elle veut ci, elle veut ça, elle ne le pourra bientôt plus. Et lui, dans tout ça ? Et sa carrière ? Et son insouciance, sa capacité à pouvoir partir en Irlande du jour au lendemain simplement parce qu’ils en ont envie ? Trop bien placée pour savoir à quel point des enfants peuvent changer une vie, elle ne le lui souhaite pas le moins du monde. "T'as envie, toi, d'être papa ?" Il est tonton, ça devrait le rendre bien assez heureux ainsi. |
| | | | (#)Lun 25 Juil 2022 - 21:20 | |
| ☾ he loves you, you're a mess, i'm the vessel ‘Cause, baby, now we've got bad blood, You know it used to be mad love. So take a look what you've done, ‘Cause, baby, now we've got bad blood, hey! Now we've got problems And I don't think we can solve 'em. You made a really deep cut And, baby, now we've got bad blood. Prétendre qu’il participera peut-être l’année prochaine ne l’engage à rien et d’ici là Eddie a le temps de changer d’avis ou même d’oublier, mais il pourrait le voir comme un bon challenge à se fixer pour garder le contrôle sur un corps qu’il a tant malmené par le passé. Rien ne dit qu’il ne sera pas pris par le travail ou retenu pour une autre raison lorsque le prochain marathon verra le jour car il ne peut pas anticiper les choses avec un an d’avance, ce qu’il sait par contre c’est que courir pour la bonne cause le motivera toujours, quelle que soit celle-ci. Il n’en serait pas à son premier engagement du genre après tout, le cœur y serait sans l’ombre d’un doute et le corps aussi avec la prudence nécessaire, sa condition de danseur lui garantissant une bonne endurance et une résistance à toutes épreuves – ou presque. Officiellement seul un conflit d’emploi du temps pourrait l’empêcher d’y prendre part mais officieusement le risque d’une nouvelle blessure existe lui aussi, et Eddie mentirait s’il disait qu’il ne craint pas de retomber dans ses excès un jour ou l’autre. Il mène toujours cette vie sans mesure consacrée à la danse, à la différence qu’il s’accorde enfin de vraies pauses et ne force plus comme il pouvait autrefois le faire quand son corps lui dit stop, mais on ne peut pas changer sa nature et le rendre parfaitement raisonnable quand un excès de fierté peut le guetter n’importe où, n’importe quand. Ce côté fougueux et sa plus grande passion n’ont jamais fait bon ménage, si aujourd’hui Eddie revendique un parcours à faire pâlir plus d’un danseur de son âge il sait aussi qu’il s’abîmera avant l’heure, car il ne pourra pas en être autrement avec son rythme de vie. « Si tu participes, je viendrai avec toi. » Charlie affirme en toute placidité tandis qu’il étire un large sourire pour approuver l’idée, quand bien même tout ça peut paraitre loin. « Tu me donnes une raison de plus de le faire. » Car ce sera doublement motivant de le faire avec Charlie, à l’image de n’importe quelle autre activité que le danseur pourrait entreprendre avec son alliée de toujours plutôt que seul. Ils ne battront probablement pas un record de vitesse ensemble mais sa présence le portera jusqu’à la ligne d’arrivée, Charlie n’ayant pas attendu qu’il soit question d’une course pour être l’un de ses moteurs. C’est le cas depuis que ces deux-là sont inséparables et Eddie ne se lassera jamais de créer avec elle de nouveaux souvenirs, immortalisés ou non par son téléphone mais indéniablement précieux dès qu’elle y figure. « C’est adorable. » Ça n’avait pas vocation à l’être pourtant mais Charlie parait touchée, et il sourit tendrement devant cette réaction qui l’éloigne momentanément de son appréhension du jour. Ils pourraient en rester là, rejoindre paisiblement le balcon pour y attendre les premiers coureurs et c’est à vrai dire ce qu’Eddie préférerait lui aussi, mais remettre à plus tard son annonce ne fera que la rendre plus indigeste encore. Car si Charlie doit détester ce qu’elle entendra ce n’est pas de s’y prendre un autre jour qui y changera quelque chose, il le sait bien.
C’est pourquoi Eddie s’efforce d’amener ce qui doit l’être, aussi peu serein soit-il en se heurtant une première fois au regard de Charlie. « Ouais. » Il n’est déjà pas trop fan de ce ton qui n’augure rien de bon mais il a peut-être tort de passer par quatre chemins en ne faisant que retarder l’inévitable vérité, et tout le fracas que celle-ci risque d’entrainer. Ce n’est simplement pas le genre de chose qui se balance sans un minimum de préparation, Eddie en serait en tout cas incapable et il est pourtant connu que la délicatesse n’a jamais été son fort. Seulement voilà, attendre de Charlie qu’elle ne s’énerve pas d’emblée en apprenant qu’une chambre d’enfant trônera prochainement chez lui devait être un peu trop optimiste de sa part. Il n’a pas encore précisé que le projet concerne un futur bien plus proche que lointain mais déjà, la jeune policière montre des signes d’irritation. « Pardon ? » Tu as bien entendu, se retient-il de lui répondre alors qu’un nœud de plus en plus douloureux lui dévore l’estomac. Eddie en a trop dit pour ne pas poursuivre, le plus dur était de se lancer mais il n’espère pas beaucoup la tranquilliser en lui disant qu’Halston ne porte pas encore la vie alors qu’il peut presque déjà promettre que ce sera le cas avant la fin de l’année. Ils font tout pour, l’américaine n’est plus sous contraception depuis des mois alors chaque jour qui passe est susceptible d’apporter les deux petites barres pouvant à tout jamais changer le cours de leurs deux vies. Mais le principal risque d’énerver sa meilleure amie Eddie le prend en se disant prêt à offrir à sa compagne l’enfant qu’elle a toujours profondément désiré. « Pardon ? » C’est bien ce dont il est question depuis qu’Halston lui a fait part de son souhait de fonder une famille, au même titre qu’elle avait été la première à effleurer l’idée d’habiter ensemble c’est également elle qui a osé remettre ce sujet pour le moins délicat sur la table. En prenant tous les risques du monde vis-à-vis de la jeunesse du danseur, à qui la perspective d’un tel rôle sur fond d’accident avait fait très peur un an plus tôt. « Comment ça tu vas lui donner un enfant Eddie ? » La formulation est malheureuse, Charlie n’a pas tort et il le réalise lui-même quand elle le souligne. « Je me suis mal exprimé mais bon tu as compris. » C’est pourtant bien un cadeau que le danseur s’est engagé à lui faire, lui qui ne reculerait devant rien pour rendre son américaine heureuse. Halston ne l’aurait pas confronté si tôt à ce désir d’enfant si le temps ne lui était pas compté pour réaliser ce rêve, et c’est une bien lourde responsabilité qui attend maintenant Eddie alors que ses derniers espoirs de devenir maman reposent entièrement sur lui. La mission qui est la sienne n’est pas de petite envergure mais il s’est promis de lui offrir ce qu’elle désire par-dessus tout, aussi bien parce qu’elle compte sur lui que parce qu’il ne supporterait pas d’échouer à faire d’Halston une femme comblée. Il est un peu sa dernière chance et en mesure bien le sens, le fait d’être prêt ou non pour une telle aventure n’entrant que très secondairement en compte.
« Mais toi, t’as envie d’être père ? » Il reste un instant silencieux, le temps d’appréhender cette question qu’il n’attendait pas et qui le secoue sans doute plus qu’elle ne le devrait. C’est qu’il ne sait pas forcément quoi répondre à cet instant Eddie, non pas parce qu’il peine à identifier ses envies mais bien parce qu’elle semble insinuer qu’il serait prêt à sacrifier son propre bonheur pour assurer celui d’Halston. Et c’est assez perturbant, aussi, d’avoir à étudier une question qu’il ne s’est au final pas vraiment posé depuis que ce projet a vu le jour. « Je m’en fous, d’elle. Toi, t’as encore tout le temps du monde pour devenir père. » C’était vrai il y a encore un an, à l’époque Eddie lui aurait donné raison sans problème parce qu’il tendait lui aussi à penser que devenir père ne pressait vraiment pas. « Justement non. » il souffle en croisant son regard car les échéances d’Halston sont également les siennes, à présent. Si le temps file contre elle alors il file aussi contre lui, dans la mesure où Eddie ne voudrait pas d’une autre mère pour ses futurs enfants. C’est elle à l’origine qui l’a choisi pour remplir ce rôle mais l’inverse est aussi vrai. « T'as envie, toi, d'être papa ? » Charlie revient à la charge et la question esquivée avant ça lui revient en pleine figure, sans qu’il ne puisse cette fois la contourner. « Je crois oui, je veux dire.. bien sûr. » Il y met toute la conviction qu’il peut, sans grand espoir pourtant de convaincre sa meilleure amie. La réponse n’est pas sortie aussi clairement qu’il l’aurait voulu et c’est la raison pour laquelle Eddie reprend, d’une voix nettement plus assurée. « Bien sûr que je veux être papa. Tu crois qu’elle me met le couteau sous la gorge pour ça ? » Pourquoi ne pas le dire sous influence à partir de là, il pourrait presque s’y attendre tant il se doute que la différence d’âge et le fait qu’Halston soit initialement son agente doivent en laisser plus d’un sceptique sur le rapport de force en vigueur dans leur couple. « Je l’avais pas forcément prévu si tôt, ça je l’admets, mais je sais que j’ai envie de tout ça avec elle aujourd’hui. » Il est peut-être encore plus séduit par l’idée de devenir le père des enfants d’Halston, mais voyons-le comme un détail. C’est en tout cas la première fois qu’il se projette de cette façon avec quelqu’un, le Eddie qui rechignait à se poser avec Alexis semble aujourd’hui bien loin car autrefois il n’avait été question ni d’enfant, ni même du moindre emménagement. « T’aurais préféré quoi, que je t’annonce mon mariage peut-être ? » il questionne sans le moindre trait d’humour, lui qui s’était pourtant permis une fois de plaisanter à ce sujet. « Charlie.. » Sa voix se teinte alors d’une douceur affligée pendant que son regard, lui, trahit une certaine désolation. « Ça me rassurerait d’entendre que tu m’aideras à appréhender ce nouveau rôle, en fait. » Et il se sent subitement bien bête de le dire, comme s’il doutait de pouvoir encore compter sur son soutien alors qu’il insinue peut-être bien que tout ça lui fait quand même un peu peur.
Dernière édition par Eddie Yang le Lun 1 Aoû 2022 - 19:37, édité 1 fois |
| | | | (#)Ven 29 Juil 2022 - 17:56 | |
| Elle s’en moque d’Halston, elle s’en moque de l’amour qu’il lui porte, elle s’en moque de ce fichu marathon et de la possibilité qu’ils y participent l’an prochain. Tout ce que Charlie veut savoir, c’est si oui ou non il a envie d’être père, d’élever un môme pour toutes les années qu’il lui reste à vivre et éternellement faire passer son bonheur avant le sien propre. Il y a tant de choses contre lesquelles elle voudrait le mettre en garde, malheureusement trop certaine que cette décision est précipitée et qu’il n’a pas le moins du monde pesé le pour et le contre. Il a pesé le pour et le pour, parce qu’il est aveuglé par son amour, voilà ce qu’elle en pense. Charlie n’est pas en colère, finalement, simplement un peu trop inquiète qu’il foute sa vie en l’air, comme elle l’a si bien fait de son côté déjà. « Je crois oui, je veux dire.. bien sûr. » Elle laisse sa tête se balancer de gauche à droite, trop peu convaincue par ses mots autant que le ton employé. “Me mens pas.” Qu’il raconte ce qu’il veut à qui il veut, qu’il bâtisse des chimères avec ses mots ; mais pas avec elle. Il n’a pas le droit de lui mentir en la regardant droit dans les yeux, pensant avancer les mots qu’elle veut entendre. Il y avait une bonne et une mauvaise réponse à sa question, c’est bien vrai, mais elle ne le blâmera pas pour statuer la vérité. « Bien sûr que je veux être papa. Tu crois qu’elle me met le couteau sous la gorge pour ça ? » Honnêtement ? Oui. Elle pense qu’elle est assez intelligente pour ne pas le lui faire comprendre de front, mais Charlie associe un peu trop bien cette petite amie au serpent de la Bible pour avoir la moindre confiance en elle. Eddie l’aime et elle le sait. Et par amour, il ferait tout et n’importe quoi. Surtout n’importe quoi. “Non mais peut-être qu’elle irait voir ailleurs si tu lui donnes pas ce qu’elle veut ?” La question n’en est pas une, en réalité. Il y a beaucoup de moyens de parvenir à ses fins sans que la personne face à soi comprenne être manipulée. C’est tout ce qu’elle en pense. Elle sait jouer à ce jeu là au besoin, elle aussi, alors il n’a pas intérêt à nier son existence. Même sans connaître sa petite-amie, elle ne peut pas avancer avec certitude qu’elle est une blanche colombe incapable de parvenir à ses fins par tous les moyens à sa disposition.
« Je l’avais pas forcément prévu si tôt, ça je l’admets, mais je sais que j’ai envie de tout ça avec elle aujourd’hui. » Il ne dit même pas qu’il veut des enfants. Il a envie de toute ça, et ça donne un rire mauvais à la blonde à ses côtés, elle qui aurait dû voir l’annonce venir à en juger par la vtiesse à laquelle les choses évoluent entre eux. « T’aurais préféré quoi, que je t’annonce mon mariage peut-être ? » - “Honnêtement ? Ouais.” Parce qu’un mariage, ça ne regarde qu’eux. C’est une cérémonie à laquelle Charlie se serait pointée avec une robe d’un blanc immaculé et avec un décolleté plongeant, Pippa Middleton australienne, et ça lui aurait coûté quelques sourires sans doute pas si surjoués que ça. C’est une décision qui n’aurait pas impliqué d’ajouter un nouvel être humain à l’équation, et peut-être même plusieurs. Ils se seraient échangés des anneaux, des voeux à la con, se seraient faits des promesses que personne ne tient et voilà. Le projet du couple est bien différent, bien plus compliqué à accepter aussi pour Charlie, déjà passée par là sans réellement l’avoir anticipé. “T’as prévu le moment où tu vas t’occuper d’un enfant pour le reste de tes jours ou t’es encore coincé sur le fait que ça te donne une excuse pour la baiser un peu plus souvent que d’habitude ?” Elle demande donc, aussi froidement que sérieusement, prête à l’infantiliser et à lui faire la liste de toutes les conséquences, bonnes comme mauvaises, qu’amènent dans sa vie l’arrivée d’un enfant. Ce sont des mots qu’elle ne mâche et assume pleinement, au contraire, son regard clair plongé dans le sien, accusateur. Après tout, cette dispute est uniquement sa faute. Charlie n’avait pas prévu de soulever le moindre point sensible, trop heureuse de simplement retrouver son ami de toujours le temps d’une après midi.
Eddie, tant bien que mal, tente d’enrayer le mécanisme de la dispute qu’il a lancé bien malgré lui ; et à pleine vitesse, qui plus est. « Charlie.. » Elle déglutit, bien plus affectée qu’elle ne voudrait l’avouer par des changements de ton tel que celui-ci. S’il abaisse les armes, alors elle en fait autant par mimétisme, pourtant prête à les brandir au moindre indice de reprise du conflit. « Ça me rassurerait d’entendre que tu m’aideras à appréhender ce nouveau rôle, en fait. » Elle souffle doucement, passe une main sur le sommet de son crâne pour dégager ses longues mèches blondes de son visage. De l’air, c’est effectivement ce dont elle a besoin. “Je comprends pas comment tu peux prendre la chose avec autant d’insouciance, Eddie.” C’est une confession, non une accusation. Il n’est pas question d’une dispute au sujet de la couleur et de la tenue qui lui convient le mieux pour sa représentation du soir, là. Il n’est pas question de quoi que ce soit qui n’aurait qu’une maigre importance dans sa vie, même. “Tu peux pas me demander d’être d’accord avec toi. Pas sur ce sujet. Pas alors que tu parles à quelqu’un qui sait déjà à quoi ressemble la vie que tu veux.” Elle souligne le ‘tu’, toujours aussi peu convaincue qu’il soit effectivement l’instigateur de cette idée à la con. “Je serai toujours là pour toi mais… je t’en supplie, ne fais pas ça.” Sa langue passe nerveusement sur ses dents pour l’occuper, déjà un peu trop consciente qu’il ne répondra pas par la positive à sa demande. |
| | | | (#)Lun 1 Aoû 2022 - 19:36 | |
| ☾ he loves you, you're a mess, i'm the vessel ‘Cause, baby, now we've got bad blood, You know it used to be mad love. So take a look what you've done, ‘Cause, baby, now we've got bad blood, hey! Now we've got problems And I don't think we can solve 'em. You made a really deep cut And, baby, now we've got bad blood. Il croit avoir envie d'être père, c'est la première réponse qu'il offre à Charlie et il a beau se reprendre aussitôt derrière ces mots sont bien les siens au départ. Ce n'est pas le moment de paraitre indécis, pas le moment non plus de lui offrir des raisons de douter de ses motivations dans un projet qui donne sûrement l'impression d'être beaucoup plus celui d'Halston que le sien. Il faut pourtant être deux pour faire un enfant, ce n'est pas à Charlie qu'il va l'apprendre et Eddie n'a jamais été du genre à se laisser entrainer à contre cœur dans quelque chose. Depuis toujours le danseur met un point d'honneur à poursuivre ses propres idéaux plutôt que ceux des autres mais se pourrait-il que cette fois, la tendance soit inversée ? Il prétendra que non, que ce désir d'enfant est autant le sien que celui de l'américaine parce que l'idée le séduit quand il y songe, lui qui ne voit pourtant pas plus loin que le moment présent et qui n'imagine pas à quel point sa vie pourrait être chamboulée par l'arrivée d'un nouveau membre dans la famille. Beaucoup de questions ne se sont pas encore posées car après tout Halston n'est pas encore enceinte et une grossesse dure neuf mois, il se souciera donc des conséquences plus tard. Peut-être bien qu'Eddie ne sait pas vraiment dans quoi il met les pieds, peut-être même qu'il déchantera le jour où ses nouvelles responsabilités lui feront rater des répétitions ou des représentations importantes mais ce rôle à venir l'enthousiasme, tant qu'il peut encore se persuader qu'il n'affectera ni sa carrière, ni ses projets futurs. « Me mens pas. » Charlie ne le croit pas et il laisse échapper un soupir, ne voyant pas quelle réponse lui fournir si celle-ci ne lui convient pas. Ce n'est pas comme s'il se sentait forcé à quoi que ce soit, de toute façon. Lorsque la question s'est posée il y a quelques mois c'est son accord qui a fait pencher la balance car Halston ne pouvait pas entreprendre ce projet seule, encore moins dans son dos. C'est en tout cas ce qu'il veut croire car Eddie ne saura jamais comment les choses auraient tourné s'il n'avait pas accepté la requête de l'américaine, qu'il n'imagine simplement pas capable de poursuivre un tel rêve sans lui au détriment de leur couple. « Non mais peut-être qu’elle irait voir ailleurs si tu lui donnes pas ce qu’elle veut ? » Cette remarque ne vise sans doute pas à être blessante mais elle l'est bien, d'une certaine façon. Le sujet est plus sensible que Charlie ne peut s'en douter parce qu'il ne lui a jamais parlé de Jenson, dont le nom résonne encore péniblement dans l'esprit du danseur et auquel il avait tout sauf envie de repenser. Il n'en faut alors pas plus pour faire renaitre en lui cette vieille inquiétude dont il ne montrera toutefois rien, Charlie ne demandant qu'à trouver la faille bel et bien existante de son couple et Eddie n'étant pas disposé à lui offrir celle-ci sur un plateau. « Elle ferait jamais ça. » il annonce d'une voix se voulant confiante alors qu'il cherche sans doute autant à s'en convaincre, sa dernière grande dispute avec l'américaine l’ayant justement amené à en douter. Bêtement sans doute, parce que le fait que sa compagne ait confié ses plus grands tourments à un autre homme que lui dont elle s'était de surcroit rapproché par le passé ne justifie pas sa méfiance, non, bien évidemment. « C’est moi qu’elle a choisi comme père de ses enfants, pas un autre. » Pas le premier type venu, qu’il soit blond, médecin ou autre chose. Eddie aurait pu avoir le désir inconscient d'assurer sa place en lui donnant ce qu'elle veut mais il ne verra jamais la conception d'un enfant comme un moyen de marquer son territoire, pas plus qu'il n'envisagerait de lui passer la bague au doigt pour ça. Se marier ne fait d'ailleurs toujours pas partie des plans du danseur et c'est au moins un point à propos duquel Charlie pourra se réjouir. À moins que...
« Honnêtement ? Ouais. » Elle aurait préféré l'annonce d'un mariage à celle d'une future grossesse et il ne sait pas vraiment comment appréhender cette information, en vérité. La dernière chose que Charlie souhaite est donc de le voir devenir père, sans qu'Eddie sache si le projet aurait été un poil plus acceptable à ses yeux avec une autre femme. Il note en tout cas qu'il ne pourra probablement pas trouver de pire annonce à lui faire, comme il lui sera difficile d'obtenir un jour une désapprobation aussi nette de sa part pour n'importe quel autre projet. Autant se dire que le pire sera derrière lui une fois cette discussion passée même si ne pas obtenir la validation de sa meilleure amie n'aura jamais été autant synonyme de frustration et d'amertume, pour celui qui a trop longtemps cherché à récolter celle-ci dans tout ce qu'il pouvait entreprendre. Il n'a jamais eu trop de mal à ranger Charlie de son côté mais pas cette fois, non, pas quand il devient question d'un enfant que le danseur n'imaginait pas avoir il y a encore un an. Il est le premier à l'admettre, fonder une famille ne figurait pas en première place sur la liste de ses priorités mais il en est pourtant bien là aujourd'hui, à mener une vie qu'il n'aurait jamais cru être pour lui avant de rencontrer Halston. Une vie nettement plus stable que celle qu'il contrôlait à peine durant son long célibat, lorsque chaque excuse était bonne pour plonger la tête la première dans la danse afin d'oublier le désastre de sa vie personnelle. Lorsqu'il faisait aussi n'importe quoi de son corps, prenait les plus mauvaises décisions concernant ses proches et récoltait le mépris de ses collègues au nom d'un opportunisme qui a trop souvent failli le griller dans le métier. Eddie préfère cette version de lui-même prête à s'engager même si c'est un peu à l'aveugle, mais Charlie n'accordera jamais à l'américaine le mérite de l'avoir rendu plus mature et plus responsable parce qu'il ne faudrait surtout pas lui trouver la moindre qualité, il en a bien conscience. « T’as prévu le moment où tu vas t’occuper d’un enfant pour le reste de tes jours ou t’es encore coincé sur le fait que ça te donne une excuse pour la baiser un peu plus souvent que d’habitude ? » L'allusion le fait grincer des dents tandis que Charlie lui donnerait presque l'impression de le comparer à l'un de leurs amis communs, connu pour sauter sur tout ce qui bouge. Il n’aime pas ce qu’il entend mais Eddie est piqué et comme chaque fois qu'il se sent provoqué, sa riposte ne se fait pas attendre. « C’est drôle que tu dises ça. » il débute, affichant un sourire qui ne laisse rien voir de son actuelle crispation. « Parce que j’ai pas besoin d’un projet d’enfant pour la "baiser" aussi souvent que je le veux, figure-toi. » Cette vulgarité ne lui ressemble pas, le fait de s’en vanter non plus mais qui a dit qu’ils déteignaient forcément d’une bonne façon l’un sur l’autre ? Il ne baise d’ailleurs pas son américaine à proprement parler mais il ne se fatiguera pas à souligner une nuance que Charlie contestera dans tous les cas, probablement décidée à voir son couple comme une simple histoire de fesses malgré tout ce qu’il pourra dire. « J’espère que t’es contente de savoir que ma vie sexuelle se porte à merveille. C'est aussi l'un des avantages à être avec une femme plus âgée, tu sais. » Pour l'apport d'expérience non négligeable, bien sûr, mais il ne lui fera pas un dessin. Au lieu de ça Eddie se contente de ne pas perdre son sourire, esquivant volontiers la première partie de sa question visant à savoir s'il a seulement pensé au fait de devoir s'occuper d'un enfant pour le restant de ses jours car aussi peu préparé soit-il, il se passera très bien d'une leçon de morale après ça.
Ce qu'il aimerait entendre, par contre, c'est que Charlie ne le laissera pas trébucher sur chaque obstacle qui se dressera devant lui à travers son futur rôle de père parce qu'elle est passée par là avant lui, et qu'il peut quand même concevoir que tout ne sera pas facile. Devenir parent, qui plus est à leur âge, n'est pas censé l'être et derrière l'assurance revendiquée de savoir ce qu'il veut Eddie n'est pas le plus rassuré du monde, il est vrai. Sa voix s'est considérablement adoucie au même titre que son regard, attendant à présent de savoir si sa meilleure amie compte le laisser tomber ou s'il pourra quand même compter sur sa présence et ses conseils, dont il risque inévitablement d'avoir besoin d'ici quelques mois. « Je comprends pas comment tu peux prendre la chose avec autant d’insouciance, Eddie. » Et lui ne comprend pas pourquoi elle le perçoit comme une si mauvaise chose, ne voulant certainement voir que les bons côtés de l'arrivée de Siobhan et Aaron dans la vie de la jeune policière tant qu'il n'y aura pas été confronté à son tour. C'est pour le fait d'être un bon père qu'Eddie s'inquiète et uniquement ça, le reste n'est pas encore assez concret pour qu'il puisse vraiment réaliser ce qui l'attend alors oui, tout porte à croire qu'il gardera son insouciance jusqu'à ce que la réalité le rattrape. « Tu peux pas me demander d’être d’accord avec toi. Pas sur ce sujet. Pas alors que tu parles à quelqu’un qui sait déjà à quoi ressemble la vie que tu veux. » De la vie qu'il entend surtout adopter pour assurer le bonheur d'Halston, mais le résultat sera le même à l'arrivée. « Je te demande pas d’approuver Charlie, ça me paraissait juste normal de te l’annoncer en priorité.. » Ce n'est pas un hasard si son regard s'attriste sur ces mots car le fait d'en avoir parlé à Charlie avant même ses parents ou sa sœur revêtait à ses yeux une symbolique immense. Elle est celle à qui Eddie a pour habitude d'annoncer en exclusivité les grands chambardements de sa vie, la première à avoir su pour l'obtention de son diplôme, pour sa rupture avec Alexis ou pour le spectacle qu'il devait entièrement monter de ses mains avant que son opération ne l'en empêche. Il lui semblait donc logique qu'elle soit aussi la première à savoir pour ce projet d'enfant, qu'il n'aurait jamais pu lui cacher quand bien même il redoutait sa réaction, et avait visiblement de bonnes raisons de s'en faire. « Je serai toujours là pour toi mais… je t’en supplie, ne fais pas ça. » L'entendre le supplier lui arrache une grimace, la plus prononcée depuis son entrée dans ce loft mais aussi la plus triste. Et son rôle de marraine dans tout ça ? Oh, Eddie n'ose à vrai dire plus y penser car bien sûr ce rôle lui reviendrait de droit, en admettant qu'elle l'accepte ce dont il serait plus que tout prêt à douter à cet instant. « Pourquoi tu me balances pas clairement que je vais gâcher ma vie ? » il l'interroge en confrontant son regard, à la recherche de réponses qui ne lui plairont sans doute pas. « Tu l’as gâchée la tienne en ayant les jumeaux ? C’est comme ça que tu perçois le fait d’avoir des enfants peut-être ? » Comme un gâchis, une erreur de parcours ? Car lui non. Il est heureux de vivre ça avec Halston, heureux de se poser avec la femme qu'il aime et qui l'aime tout autant à moins que ça aussi Charlie préfère en douter pour diaboliser un peu plus l’américaine partageant sa vie. Cet enfant n’aura pas non plus une grande différence d’âge avec ceux de Charlie et ça le rend tout aussi heureux d’y penser même s'il s'abstient de le préciser, sentant bien que cet argument n'a pas sa place ici. « Maintenant dis-moi franchement. » il demande cette fois plus durement, ses yeux toujours ancrés dans ceux de sa meilleure amie. « C’est le fait que je devienne père si tôt qui te dérange ou le fait que j’ai ce projet-là avec Halston ? » Est-ce que sa réaction aurait été différente s'il s'était engagé à faire ce cadeau à une autre femme ou est-ce qu'elle le considère juste trop jeune et trop peu préparé, c’est tout ce qu’il veut savoir même s'il croit déjà connaitre la réponse.
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| | | | (#)Mer 3 Aoû 2022 - 15:06 | |
| C’est une chose aussi terrible que difficile, finalement, d’aimer et apprécier autant une personne sans pour autant être capable de le lui dire aussi simplement, ou même de le lui faire comprendre. C’est parce que Charlie pense à lui avant toutes choses qu’elle est aussi dure et froide, mais l’expliquer aussi simplement et directement ne lui ressemblerait pas. En d’autres mots, elle en est tout simplement incapable, raison pour laquelle elle continue de s’agiter pour un rien, et de s’agiter encore plus dès lors que le sujet en vaut un minimum la peine. Attaquer Halston reste encore une solution à moindre coût, bien qu’elle connaisse tout aussi peu de résultat positif. « Elle ferait jamais ça. » Aller voir ailleurs s’il ne lui donne pas ce qu’il veut. La blonde voudrait croire son ami, mais c’est justement parce qu’elle le connaît un peu trop qu’elle n’arrive pas à y croire, la faute à sa voix tremblante et ses yeux distraits. Il voudrait croire ces mots, lui aussi, et elle est désolée d’appuyer sur un point qui fait aussi mal. « C’est moi qu’elle a choisi comme père de ses enfants, pas un autre. » - “Choisi. La chance.” Elle se contente de répondre une ultime fois, amère. Ce ne devrait pas être une question de choix, mais bien d’amour et d’envie de vivre cette avancée avec l’homme qu’elle aime. Et vice-versa, parce qu’elle n’accuse finalement pas que sa petite amie dans cette histoire. Lui aussi est en cause, par cette attitude qu’il a à tout accepter simplement pour s’assurer de toujours l’avoir près d’elle ; il a longtemps joué à ça avec Charlie aussi, elle doit bien l’avouer.
« C’est drôle que tu dises ça. Parce que j’ai pas besoin d’un projet d’enfant pour la "baiser" aussi souvent que je le veux, figure-toi. » La jeune femme souffle, marquant la négation avec son hochement de tête. Elle a beau avoir commencé cette discussion parallèle, aussi basse que vulgaire, elle est aussi la première à ne pas avoir envie de la continuer. Leur vie de couple ne la regarde pas, encore moins les différents tutoriels pour faire des bébés. Elle ne répondra pas à son sourire ; ou seulement par un roulement d’yeux. « J’espère que t’es contente de savoir que ma vie sexuelle se porte à merveille. C'est aussi l'un des avantages à être avec une femme plus âgée, tu sais. » Charlie se montre toujours autant incapable de répondre à son stupide sourire, ce qu’elle ne ferait pas même si elle avait envie de prouver son point. “C’est pas à moi que tu ferras un dessin sur le fait d’être avec des gars plus âgés.” C’est ironique, finalement, qu’elle lui reproche autant de choses qu’elle a déjà fait avant. Être avec des personnes bien plus âgées qu’elle, tomber enceinte ; à commencer par là, tout simplement. Sa liste d’erreurs est longue comme le bras malgré son jeune âge et tout ce qu’elle veut éviter à Eddie, c’est de faire les mêmes erreurs. Il aurait dû se marier, cela ne lui aurait coûté qu’un simple divorce, deux-trois papiers à signer et absolument rien de plus. « Je te demande pas d’approuver Charlie, ça me paraissait juste normal de te l’annoncer en priorité.. » Et elle est désolée que l’annonce ne se soit pas passée comme prévu. Elle aurait préféré être capable de simplement se réjouir pour lui et pour eux, tout comme elle aurait aimé être capable de profiter des sorties à trois comme s’il n’y avait rien de plus simple et logique. De toute évidence, cela ne risque pas d’être le cas avant bien longtemps, et ce même - surtout - si le chiffre se porte à quatre.
« Pourquoi tu me balances pas clairement que je vais gâcher ma vie ? » Charlie confronte son regard sans flancher, ne cherchant pas à nier ces quelques mots. C’est ce qu’elle pense, autant que c’est ce qu’elle essaye de lui dire entre deux mots, dans un sous entendu qui n’a rien de véritablement caché. « Tu l’as gâchée la tienne en ayant les jumeaux ? C’est comme ça que tu perçois le fait d’avoir des enfants peut-être ? » Elle souffle une fois de plus et se passe une main dans les cheveux, dégageant ses longues mèches blondes de son visage. “Tu sais que j’avais pas prévu d’avoir les jumeaux.” Pas même un seul enfant, pour commencer, et de facto encore moins deux pour le prix d’un. Il sait qu’elle a pensé à avorter, longuement, tout comme il sait qu’elle a finalement été la femme la plus heureuse du monde juste après son accouchement. Ce qu’il sait d’autant plus, c’est que sa vie est très loin d’être un long fleuve tranquille depuis deux ans et demi et qu’ils y sont toujours pour quelque chose, de près ou de loin, sans que bien sûr leur mère ne cherche à reposer la faute sur eux. Elle jette un regard en coin aux deux têtes blondes, Aaron se décomposant sous une moue trahissant ses larmes à venir, lui qui a toujours été très sensible. Avant de rajouter quoi que ce soit, l’inspectrice retrouve donc son fils pour le prendre dans ses bras et caresser ses mèches éparses d’une seule main, lui qui est encore si petit. “C’est rien mon ange.” Elle souffle donc doucement contre son oreille, d’un timbre de voix jurant avec celui qu’elle utilisait pour parler à Eddie, il y a à peine dix secondes encore. Ses lèvres se posent contre sa tempe dans un baiser silencieux, ses yeux ne quittant pas son ami. “Je me battrai pas contre toi Eddie. Tu sais ce que j’en pense maintenant au moins.” Et elle ne résistera même pas à l’idée de lui dire je te l’avais bien dit une fois le moment venu, ça elle peut le lui jurer. En attendant, elle continuera toujours d’être son amie même si elle n’approuve pas ses choix, parce qu’elle ne veut pas que cet enfant naisse dans un contexte chaotique, ou tout du moins négatif.
Aaron une fois calmé, elle le repose donc à nouveau au sol pour qu’il puisse reprendre sa vie et embêter sa sœur par la même occasion. « Maintenant dis-moi franchement. C’est le fait que je devienne père si tôt qui te dérange ou le fait que j’ai ce projet-là avec Halston ? » Charlie croise les bras pour lui faire face, se donnant une seconde de réflexion alors qu’elle connaît déjà la réponse. “J’ai rien contre Halston, peu importe ce que t’en penses. Je trouve ça tordu de sortir avec ton agente qui a dix piges de plus que toi, et c’est juste les faits.” Elle ne sait pas s’il est amoureux d’elle ou s’il aime l’idée d’être amoureux, tout simplement, et que cela est devenu plutôt arrangeant pour son agente. Et finalement, Charlie n’a aucune envie d’avoir la réponse à cette question. “Mais est-ce que t’aurais eu envie de cet enfant, si t’avais été avec quelqu’un d’autre ? Est-ce que t’aurais été à l’initiative de cette discussion ?” Elle a baissé d’un ton, fatiguée à l’idée de jouer la surenchère. Charlie veut simplement qu’il lui réponde avec son cœur, sans chercher à défendre son ego, son couple, cette future famille. Elle restera toujours là pour lui, peu importe ce qu’il advient, et peu importe à quel point il est doué pour la rendre folle. |
| | | | (#)Mar 9 Aoû 2022 - 20:40 | |
| ☾ he loves you, you're a mess, i'm the vessel ‘Cause, baby, now we've got bad blood, You know it used to be mad love. So take a look what you've done, ‘Cause, baby, now we've got bad blood, hey! Now we've got problems And I don't think we can solve 'em. You made a really deep cut And, baby, now we've got bad blood. Il déteste la facilité avec laquelle Charlie remue le couteau dans la plaie, à cet instant. Elle ne sait pas sur quoi elle met le doigt mais l’expression du danseur parle certainement à sa place, et en dit bien assez long sur les tourments que cette discussion réveille en lui. Eddie n’estime pas être plus à l’abri qu’un autre d’être un jour trompé, sa jeunesse ne le prémunit pas contre la concurrence mais aurait-il seulement douté de lui si un certain médecin ne s’était pas ajouté à l’équation il y a quelques mois ? Il partait peut-être trop confiant dès le départ du haut de sa petite vingtaine, lorsque rien n’annonçait encore la tempête qui a par la suite secoué son couple et mis à mal la confiance mutuelle qu’Halston et lui se portaient. Charlie est la première à penser que leur histoire n’est pas assez solide pour accueillir l’arrivée d’un enfant et Eddie aurait sans doute pensé la même chose le soir où les murs de son appartement ont tremblé, mais le blond est suffisamment loin aujourd’hui pour qu’il dorme sur ses deux oreilles. C’était tout du moins le cas avant que Charlie ne fasse ressurgir ses doutes, et en matière d’infidélité sa meilleure amie en connait un rayon il peut au moins lui reconnaitre ça. Léo était le roi quand il s’agissait d’aller voir ailleurs et Eddie n’a au fond de lui jamais compris pourquoi Charlie n’était pas partie au tout premier affront. C’est ce qu’il ferait si Halston devait le trahir, il ne lui faudrait pas plus d’une seconde pour faire ses valises et pour claquer la porte sans se retourner. En cela les deux meilleurs amis sont différents mais jamais Eddie ne s’est permis de la juger, aussi insupportable ait été la vision d’une Charlie blessée et bafouée par un homme qui ne l’a jamais méritée. Il ne parlera pas du canadien infidèle à moins d’y être obligé, il n’effectuera pas ce parallèle pourtant facile parce qu’il serait un piètre ami en ramenant ce sujet sur la table comme si pointer du doigt les failles des autres couples pouvait miraculeusement effacer celles du sien. Eddie n’a pas la prétention de vivre une histoire sans nuages avec son américaine, les choses vont simplement mieux depuis leurs grandes explications et leur réconciliation tout aussi animée. La puissance de ses sentiments pour Halston reste quant à elle inchangée, au même titre que le choix de celle-ci de faire de lui le père de ses enfants. C’était déjà le cas il y a un an quand la perspective d’une grossesse accidentelle s’était profilée, comme si ce rôle lui était destiné depuis le départ et n’attendait que le moment où Eddie accepterait de l’endosser. « Choisi. La chance. » C’est une Charlie amèrement moqueuse qui se manifeste, arrachant un bref soupir au danseur. Bien plus qu’une chance, c’est en fait l’une des plus belles preuves d’amour qu’Halston pouvait lui faire mais il ne se fatiguera pas à tenter de l’expliquer. À quoi bon, puisque Charlie continuera de penser qu’il va droit dans le mur. Il fallait être là le jour où cette demande lui a été faite, il fallait lire l’émotion dans le regard de l’américaine pour saisir qu’entreprendre ce projet avec lui était ce qu’elle désirait le plus au monde. Eddie l’a ressenti lui, il le ressent même encore en y repensant et c’est précisément pour ce regard et pour tout l’amour qu’il a pu y lire que le danseur ira jusqu’au bout. À son tour de s’illustrer dans la plus belle des preuves d’amour, aussi étourdissante et risquée soit-elle.
« C’est pas à moi que tu ferras un dessin sur le fait d’être avec des gars plus âgés. » Certes. Cette fois encore Charlie sait bien de quoi elle parle mais ce ne sera jamais une compétition, pas plus qu’Eddie ne désire exposer plus longtemps sa vie intime au beau milieu de ce salon. Il n’aurait jamais dû la suivre sur ce terrain-là, ça ne l’intéresse pas de comparer l’âge de leurs conquêtes ou de souligner à quel point Halston est une femme comblée par ses soins. Leurs discussions volent plus haut que ça d’ordinaire, Eddie n’est simplement pas de ceux que l’on provoque sans obtenir une riposte immédiate et cette impertinence le perdra peut-être bien un jour. Rien de tout cela ne l’amuse, en vérité. La désapprobation de Charlie porte même un sacré coup au moral et au cœur du danseur, qui s’attendait à récolter celle-ci mais qui avait peut-être bien espéré, malgré tout, que son annonce ne ferait pas tout ce bruit. Charlie n’a qu’à lui dire qu’il s’apprête à gâcher sa vie si c’est ce qu’elle pense, c’est bien ce qu’il croit lire dans ses yeux comme dans ses sous-entendus alors qu’elle se fasse plaisir, et lui balance un bon coup qu’il passera à côté de sa jeunesse avec un enfant sur les bras. C’est peut-être même ce qu’elle pense de son propre parcours et de l’arrivée des jumeaux dans sa vie à un âge où elle semblait prédestinés à tout, sauf à devenir mère. « Tu sais que j’avais pas prévu d’avoir les jumeaux. » Il ne peut pas l’ignorer alors qu’il était présent à l’époque pour amortir le choc à ses côtés. « Je sais, oui. » il souffle dans un léger hochement de tête, conscient que les choses n’ont pas été simples car contrairement à lui Charlie n’a rien demandé. Elle n’a pas choisi ce rôle qui lui a été attribué par la force des choses, elle n’a pas eu le temps de réellement s’y préparer mais il refuse de croire qu’elle a pour autant gâché sa vie avec ces deux merveilles tombées du ciel. L’une d’elles montre justement des signes de détresse et il n’en faut pas plus à Charlie pour retrouver son rôle de mère, sous le regard secrètement admiratif du danseur. « C’est rien mon ange. » Eddie espère avoir les mêmes bons réflexes quand viendra son tour, et ressentir en lui cet instinct paternel dont il craint peut-être bien d’être dépourvu si ces choses-là ne se font pas naturellement. Consoler son enfant en le prenant dans ses bras, lui souffler des mots tendres et l’apaiser d’un baiser, autant de gestes qu’Eddie s’imagine reproduire tout en prenant peur à l’idée de ne pas savoir y faire. Charlie pourrait l’aider à appréhender ce rôle, oui, mais Charlie n’acceptera peut-être jamais de voir en lui un père. « Je me battrai pas contre toi Eddie. Tu sais ce que j’en pense maintenant au moins. » Il baisse un instant les yeux et se racle la gorge, plus affecté par cet échange qu’il ne souhaite le montrer. Son regard s’attarde sur la frimousse d’Aaron toujours dans les bras de sa mère, auquel il adresse un faible sourire avant de revenir à la réalité du moment. Charlie désapprouvant son projet et son soutien dont il a l’impression d’être privé, pour la première fois de sa vie. « Je risque pas de l’oublier. » Elle a été bien assez claire pour qu’aucun doute ne puisse planer sur sa vision des choses, et Eddie ne bataillera pas non plus pour tenter de faire changer celle-ci.
Il voudrait pourtant savoir où se situe le vrai fond du problème, dans ce rôle qu’il n’est pas censé convoiter à son âge ou dans celle qui deviendra tôt ou tard la mère de ses enfants. « J’ai rien contre Halston, peu importe ce que t’en penses. Je trouve ça tordu de sortir avec ton agente qui a dix piges de plus que toi, et c’est juste les faits. » Des faits qu’Eddie accueille avec un froncement de sourcils et un très lourd soupir, plus fatigué que jamais d’en être éternellement ramené au même point. « Tu sais aussi ce qui est tordu ? » Exaspérant pourrait aussi convenir, comme en témoigne l’agacement à présent palpable du danseur. « Fréquenter une femme depuis plus d’un an et en être encore réduits à notre différence d’âge. » Leur couple n’entre pas dans les cases définies comme acceptables par la société et pour cette raison leur amour ne vaut apparemment rien, à une époque où l’homme a le droit d’être plus âgé que sa compagne mais où l’inverse semble encore profondément déranger. « On s’en fout Charlie. De son âge, du fait qu’elle soit mon agente.. » il énumère avec la désagréable impression de ne pas avoir avancé d’un pouce en un an. Les jugements autour d’eux sont toujours aussi présents et leur histoire toujours autant décriée, à l’image d’un Eddie toujours au garde-à-vous pour revendiquer son droit d’aimer en dépit d’une question d’âge ne signifiant strictement rien à ses yeux. « J’en ai vraiment rien à secouer de ces histoires de chiffres et il serait temps que tout le monde voit aussi plus loin que ça. » Mais il en demande trop il le sait bien, à Charlie comme à tous ceux se plaisant à le voir comme le vulgaire gigolo de son agente. C’est un soupir presque résigné qui lui échappe alors que Charlie le questionne à son tour. « Mais est-ce que t’aurais eu envie de cet enfant, si t’avais été avec quelqu’un d’autre ? Est-ce que t’aurais été à l’initiative de cette discussion ? » A-t-il seulement envie d’étudier la question ? Rien n’est moins sûr, mais pour elle il veut bien la considérer. « J’en sais rien, peut-être ou.. peut-être pas. » Il n’est pas tellement capable de présumer les choses mais il peut au moins se montrer honnête, sans chercher à nier l’évidence. « C’était pas d’actualité avant de la rencontrer, je me posais pas la question mais ça veut pas dire que j’y aurais pas songé un jour ou l’autre. » Il hausse les épaules, admettant volontiers que la question ne s’était pas posée avant ça car Charlie sait bien que ses projets avec Alexis étaient tous autres – pour le peu de projets qu’il pouvait en l’occurrence nourrir à ses côtés. « J’aurais pas forcément amené le sujet avant longtemps de mon côté et ça Halston le sait, c’est pas pour rien qu’elle était morte de trouille à l’idée de m’en parler. » Ce n’était pas de son initiative et ça ne l’aurait peut-être jamais été, c’est un point qu’il peut accorder à Charlie. Halston l’a devancé sur le sujet en craignant qu’il prenne ses jambes à son cou, ce que le Eddie d’il y a un an aurait peut-être fait mais pas l’actuel, bien trop amoureux pour la priver d’un tel bonheur. « Si je dois devenir père je sais juste que ce sera avec elle parce que c’est pas avec une autre que j’entrevois l’avenir. » Ni aujourd’hui, ni demain, ni dans un futur nettement plus lointain. « Mais tout ça, ça changera rien entre nous Charlie, tu le sais hein ? » il reprend en captant son regard clair, sans savoir qui il cherche précisément à rassurer. Elle ou bien lui. « Une meilleure amie j’en ai qu’une et c’est pas l’arrivée d’un enfant qui y changera quelque chose, j’espère que t’es au moins d’accord avec moi là-dessus. » La naissance de cet enfant s’accompagnera de grands changements dans le quotidien du danseur mais pas au niveau de leur relation, il veut en tout cas y croire parce qu’il sera toujours cet ami présent pour elle et la seconde moitié de leur binôme inséparable, même avec des cernes tombant jusqu’aux genoux lorsqu’il connaitra les nuits avortées par les réjouissances de son tout nouveau rôle. « J’imagine que t’as plus envie de regarder le marathon. » Il vrille cette fois un regard en direction de la fenêtre alors que leur mission supporters n’aura finalement pas fait long feu.
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| | | | (#)Mer 10 Aoû 2022 - 11:30 | |
| « Je risque pas de l’oublier. » Pour des raisons différentes, Charlie non plus n’oubliera pas cette discussion, surtout alors qu’elle sait que son avis ne fera jamais changer le leur et les projets d’avenir qu’ils ont mûri. Bientôt, tôt ou tard, Eddie sera père à son tour, et quelque chose lui dit que ce sera sûrement plus tôt que tard. Après tout, il le lui a dit lui-même: le temps joue contre eux. Si Halston veut effectivement un enfant, elle n’a pas beaucoup d’années devant elle pour y parvenir sans trop de problèmes. « Tu sais aussi ce qui est tordu ? » Non, mais il ne va pas tarder à le lui dire, parce qu’Eddie est tout aussi peu doué qu’elle pour garder ses pensées dans son esprit, peu importe qu’elles soient plaisantes à dire et entendre ou non. « Fréquenter une femme depuis plus d’un an et en être encore réduits à notre différence d’âge. » Charlie souffle longuement sans pour autant ajouter le moindre mot, sincèrement agacée que ce soit tout ce qu’il retienne de ses mots. Ce n’est pas tant leur différence d’âge le problème, c’est tout ce qui y est lié. Il y a un rapport de force malsain dans leur couple, et le fait que ce soit elle qui désire avoir un enfant ne semble que le lui rappeler un peu plus encore. « On s’en fout Charlie. De son âge, du fait qu’elle soit mon agente... J’en ai vraiment rien à secouer de ces histoires de chiffres et il serait temps que tout le monde voit aussi plus loin que ça. » Avec le temps, les gens oublieront et elle y compris. En attendant, elle ne peut pas se permettre de lui offrir le moindre espoir, consciente qu’elle est la première à toujours les voir sur la base de leurs différences. “C’est bon, c’est bon. On s’en fout.” Elle ne veut pas avoir une énième discussion à ce sujet, surtout alors qu’elle anticipe déjà que le ton montera et qu’aucun compromis ne sera trouvé, une fois de plus. Sa main levée lui indique qu’elle veut mettre fin à cette discussion.
Seulement, Charlie a encore une question. Elle veut savoir ce qu’il en aurait été si les choses avaient été différentes, si Halston s’était plutôt appelée Amy et qu’elle avait une dizaine de moins à son compteur, avec des rêves autres. Ce n’est pas un énième moyen pour elle d’accabler son agente, elle essaye au contraire de comprendre comment les choses fonctionnent entre eux, pour être aussi présente que possible pour son ami. Il le restera, même si elle n’aime pas les décisions qu’il prend. « J’en sais rien, peut-être ou.. peut-être pas. C’était pas d’actualité avant de la rencontrer, je me posais pas la question mais ça veut pas dire que j’y aurais pas songé un jour ou l’autre. » Chose que Charlie comprend, raison pour laquelle elle hoche la tête avec lenteur, pour lui prouver qu’elle écoute et que son silence ne signifie pas qu’elle cherche de nouveaux reproches à prononcer. Les rêves d’avenirs sont établis avec la personne à ses côtés, c’est normal, cela fait du sens, et elle est désolée de ne pas l’avoir compris avant. “Tu ferais un bon père, le moment venu.” Elle souffle donc, sérieuse. Peu importe à quand le moment venu correspond, cela ne la regarde plus. Eddie saurait balancer ses sentiments pour être un bon parent et bien qu’il serait sûrement du genre à faire monter le ton avant la fin de la session devoirs du soir, il serait toujours un bon père. « J’aurais pas forcément amené le sujet avant longtemps de mon côté et ça Halston le sait, c’est pas pour rien qu’elle était morte de trouille à l’idée de m’en parler. Si je dois devenir père je sais juste que ce sera avec elle parce que c’est pas avec une autre que j’entrevois l’avenir. » Elle ns’excusera pas. Non seulement parce que son ego l’en empêche, mais aussi parce qu’elle estime que certains de ses mots sont toujours d’actualité en cet instant et qu’elle n’est pas prête à les retirer, envieuse de connaître l’avenir et ce dont il sera fait pour son ami. Elle se souvient un peu trop bien de lui comme le gamin qu’elle a longtemps connu et l’idée qu’il devienne père, a son tour, a tout pour la dérouter. Mais si c’est cette vision du futur qui lui donne envie de se lever chaque matin, alors Charlie l’accepte. Son silence est d’or, plus que jamais, même alors qu’elle continue de doucement bercer Aaron contre elle, simplement pour le reposer au sol après quelques dizaines de secondes.
« Mais tout ça, ça changera rien entre nous Charlie, tu le sais hein ? » Il est doté de tout le sérieux du monde, Eddie, ce qui n’est pas le cas de son amie qui n’a aucun mal à attraper son regard. Elle rigole de bonne foi, amusée sans pour autant être moqueuse: il veut bien faire. “Je sais, oui, bien sûr.” En réalité, elle sait bien que des choses changeront, mais elle sait aussi qu’il n’existe rien qui puisse les éloigner, pas même le fait d’un jour s’échanger des anecdotes de parents. Ce serait déroutant et ô combien inattendu mais certainement pas le glas de fin de leur relation. « Une meilleure amie j’en ai qu’une et c’est pas l’arrivée d’un enfant qui y changera quelque chose, j’espère que t’es au moins d’accord avec moi là-dessus. » Peu importe ce qu’il pourrait advenir des lendemains, elle ne veut pas le perdre. Peu importe s’il prend des décisions stupides ou vraiment très stupides, elle restera toujours là pour lui, parce qu’il est inenvisageable qu’ils aient traversé deux décennies pour finalement se perdre de vue. Eddie est intrinsèque à son existence et le restera, peu importe si cela signifie qu’elle doit un jour l’attacher à un meuble chez elle. « J’imagine que t’as plus envie de regarder le marathon. » Il déloge son regard du sien, elle n’en fait pas de même et bien au contraire. Un sourire doux se loge sur ses traits alors qu’elle gomme la distance entre eux, uniquement pour trouver place à ses côtés contre le balcon et reposer sa tête contre son épaule après s’être laissée retomber le long du mur. “T’échapperas pas aussi facilement au spectacle du marathon.” Elle a besoin de faire redescendre la pression et qu’ils se quittent sans toute cette tension, raison pour laquelle elle a plus que jamais envie de regarder ces fichus coureurs fous parcourir la ville. Ses doigts retrouvent ceux d’Eddie, autant pour le rassurer que pour s’assurer qu’il ne s’enfuit pas du loft. “Siobhan sera une grande sœur terrible, je te préviens. Je la vois déjà jeter sa nourriture et tirer les cheveux de ton futur enfant.” Elle trouve que c’est toujours une aussi mauvaise idée, mais elle refuse de le laisser seul dans cette étape aussi importante. L’arrivée d’un enfant est importante dans une vie et sa maigre expérience sera sûrement la bienvenue ; et qui plus est, elle aura sans nul doute envie de rencontrer le petit bout le moment venu. "Je serai toujours là pour toi Eddie, peu importe les décisions que tu prends." Pour appuyer ses propos, elle dépose donc un baiser contre sa tempe, une seconde après avoir passé une main contre ses cheveux. Rien ni personne ne les séparera, elle y met un point d'honneur. La seule chose qui la fera s'éloigner de lui dans les minutes à venir, ce sont ces cocktails qu'elle doit vraiment préparer maintenant puisqu'ils en ont terriblement besoin. |
| | | | (#)Dim 14 Aoû 2022 - 21:13 | |
| ☾ he loves you, you're a mess, i'm the vessel ‘Cause, baby, now we've got bad blood, You know it used to be mad love. So take a look what you've done, ‘Cause, baby, now we've got bad blood, hey! Now we've got problems And I don't think we can solve 'em. You made a really deep cut And, baby, now we've got bad blood. Peut-être bien que Charlie récolte la frustration accumulée depuis des mois, peut-être aussi qu'Eddie n'attendait que ça pour rappeler que les différences de son couple ne rendent pas son histoire avec Halston moins sincère. Sa meilleure amie pense comme beaucoup que le fait de fréquenter son agente est malsain et il devine que son opinion ne peut qu'être confortée par l'annonce du jour, alors qu'il ne pourra pas nier que cet enfant est le rêve de l'américaine bien avant d'être le sien. Eddie voit d'ici de quoi tout ça a l'air et il ne pensait pas que les remarques soulignant combien leur relation est tordue pouvaient encore l'atteindre, après tout ce temps. C'est peut-être parce que ça vient d'elle que le danseur est incapable de passer outre, à moins qu'il ne sature juste de récolter jugement sur jugement au sujet d'une relation dont personne ne connait vraiment le fond. Il n'est pas qu'un petit jeune sortant avec une femme de dix ans son ainée, il n'est pas qu'un protégé tombé accidentellement amoureux de son agente, leur histoire est tellement plus que ça. Qu'il soit prêt à offrir un enfant à Halston à un âge où ses priorités sont censées être toutes autres fait sûrement de lui un inconscient ainsi qu'un compagnon beaucoup trop dévoué, mais par amour Eddie n'a pas de limites comme son dernier projet en date le montre bien. L’inquiétude de Charlie doit être fondée mais le supplier de revenir sur sa décision n'y changera rien, si cet enfant n'est pas encore conçu il le sera très vite et la prochaine grande annonce que le danseur fera à sa meilleure amie sera logiquement celle d'une grossesse. Il appréhendera moins cette seconde annonce parce qu'elle sera attendue (ou en l'occurrence redoutée) par sa meilleure amie mais il peut déjà prédire que le sujet ne sera jamais abordé sereinement entre elle et lui, sans doute sera-t-il même éternellement propice à la discorde comme finalement tout ce qui concerne son couple. « C’est bon, c’est bon. On s’en fout. » Ils en resteront là et Eddie apprécie en silence la surenchère que lui épargne Charlie, probablement aussi fatiguée que lui par le présent échange et le terrain d'entente qu'ils ne semblent pas près de trouver.
Il peut bien répondre à ses interrogations après ça même s'il ne garantit pas de pouvoir prendre le recul demandé. Eddie n'a jamais livré le fond de son cœur avec la plus grande aisance et lui demander de se projeter dans une dimension où il serait en couple avec une autre n'est pas tellement plus simple, bien qu'il doive ici reconnaitre à Charlie une envie de comprendre sa position en mettant de côté ce que son américaine peut désirer et attendre de lui. Elle s'intéresse aux envies et aux rêves qui l'animent comme une amie le ferait et Eddie s’emploie à être le plus honnête possible, autant envers elle qu'envers lui-même. Non, avoir un enfant ne faisait pas partie de ses projets avant qu'Halston ne surgisse dans sa vie et non, il n'y pensait pas davantage avant que le sujet ne s'invite dernièrement à leur table. Aucune femme n'avait avant ça formulé l'envie de fonder une famille avec lui et ne lui avait parallèlement transmis cette même envie, Eddie doit donc admettre que la question des enfants ne s'est immiscée dans son esprit que très récemment mais sera-t-il pour autant un plus mauvais père en ayant pendant longtemps eu des priorités très éloignées des actuelles ? Sera-t-il privé d'instinct paternel pour cette raison ou peut-il espérer avoir sa révélation le jour où cet enfant viendra au monde, si ce n'est même beaucoup plus tôt ? La façon dont il appréhendera la grossesse future de l'américaine en dira probablement long sur ses capacités à assumer un tel rôle, la perspective de devoir veiller sur un autre être humain pour le restant de ses jours l'angoissera certainement quand les choses seront plus concrètes mais une chose ne changera pas dans ce qu'il avait annoncé très tôt à Halston : il sera là pour elle et ils vivront cette aventure à deux parce qu'elle ne mérite pas un homme prenant ses jambes à son cou, aussi inexpérimenté soit-il. « Tu ferais un bon père, le moment venu. » Ces mots s'inscrivent dans la continuité des pensées du danseur et Eddie se laisse surprendre par la conviction qu'elle peut y mettre. Elle n'a pas l'air d'en douter un seul instant et il n'en espérait pas tant, sûrement lui-même beaucoup plus certain qu'Halston sera une mère formidable qu'il ne pourra être tout autant à la hauteur, de son côté. « Tu le penses vraiment ? » il questionne alors que le sérieux de Charlie ne saurait être remis en doute, à cet instant. Il la connait trop bien pour savoir quand elle a de grandes chances de lui mentir et ce n'est pas ce qu'il perçoit ici, dans l'intonation de sa voix comme à travers son regard. Les tensions jusque là palpables semblent doucement s’amenuir et Eddie étire un sourire tranquille, plus touché par les mots de sa meilleure amie que ce qu'il consent à montrer. « Merci Charlie. » De ne pas saisir la première occasion pour douter de lui, quand bien même cette décision ne lui plait pas. De croire surtout en lui, au fait qu'il saura correctement remplir son rôle et d'accepter tout simplement de le voir comme un père en devenir. Il n'y aurait pas cru juste une minute plus tôt mais Charlie le soutient bel et bien à sa manière, en décriant son projet mais pas le jeune papa qu'il pourra être.
« Je sais, oui, bien sûr. » Il se fourvoie peut-être un peu en considérant que l'arrivée d'un enfant ne pourra aucunement impacter leur relation, c'est tout son quotidien qui en sera chamboulé et Eddie a beau s'en convaincre aujourd'hui, rien ne dit qu'il sera toujours aussi disponible quand ses nouvelles responsabilités l'appelleront. Ils ne pourront peut-être plus improviser leurs sorties comme ils en ont l'habitude, pas plus qu'il ne pourra sans doute veiller aussi tard quand la fatigue des premiers mois lui fera regretter de ne pas avoir suffisamment profité de ses bonnes nuits avant ça, mais aucun être au monde ne pourrait réellement se mettre entre eux. Un enfant, un homme ou bien une femme, ils pourront s'ajouter à l'équation les uns après les autres que les deux meilleurs amis n'en seront pas moins insécables. Car Eddie le dit bien, il n'a qu'une femme comme Charlie dans sa vie et pour rien au monde il ne renoncerait à ce qui les lie. Le danseur serait même prêt à faire tous les arrangements possibles et imaginables pour leur permettre de rester aussi proches et soudés, il est le genre d'ami qui la suivrait au bout du monde et ça tombe bien, puisqu'ils ont un voyage de prévu tous les deux. Un projet qui ne souffrira pas non plus de ses nouvelles ambitions parce qu'il peut très bien prévoir la fondation d'une famille d’un côté et rêver de l’autre avec elle, les deux ne seront jamais incompatibles pas plus que son rôle de père ne fera concurrence à son rôle d'ami. Il sera les deux, la question ne se pose même pas et il lui suffit de croiser le regard de Charlie pour savoir qu'elle pense comme lui. Avec tout ça Eddie n'est plus certain que le marathon revêt encore une quelconque importance pour elle mais il se trompe, ce dont Charlie l'informe en glissant d'abord contre lui alors qu'il accueille sa tête sur son épaule dans un sourire nettement plus détendu. « T’échapperas pas aussi facilement au spectacle du marathon. » Un petit rire lui échappe car elle parviendrait presque à faire passer ça pour une corvée, comme si observer cet événement ou un autre avait la moindre chance de l'ennuyer. Pas quand c'est avec elle, pas quand il peut profiter de sa présence dans des moments simples n'appartenant qu'à eux. « Mon dieu quelle torture, achève-moi direct je t'en prie. » Eddie retrouve un ton léger, bien loin de celui qui animait encore sa voix tout à l'heure. La discussion du jour n'est pas oubliée mais il la laisse volontiers derrière lui, préférant entrevoir des prochaines minutes apaisées sur fond de course et de cocktails, dont il pourra là aussi enfin vraiment profiter. « Siobhan sera une grande sœur terrible, je te préviens. Je la vois déjà jeter sa nourriture et tirer les cheveux de ton futur enfant. » Et c'est de bon cœur qu'il rit à nouveau, aussi bien amusé par l'image se dessinant déjà dans son esprit qu'attendri par la façon dont Siobhan lui est présentée. Une grande sœur terrible, d'accord, mais une grande sœur avant tout. « Ce sera pas sans me rappeler sa mère, plus jeune. » il commente dans un pincement de lèvres, jamais bon dernier quand il s'agit de la taquiner alors que le sous-entendu parait évident : les chiens ne font pas des chats. Eddie resserre l'étreinte de ses doigts tandis que ses prochains mots sont formulés bien plus sérieusement. « Ça reste entre nous comme Halston ne le sait pas, mais je crois que j'aimerais bien avoir une fille. » Il se surprend lui-même à l'avouer alors qu'il n'est pas censé avoir réfléchi à tout ça en détails, même si la chose s'est bien vite imposée comme une évidence quand ce projet a vu le jour. Il ne saurait pas exactement dire pourquoi ce désir prédomine mais il le ressent, au plus profond de lui. « Je serai toujours là pour toi Eddie, peu importe les décisions que tu prends. » Charlie le ramène à la réalité et ponctue ses propos d'un baiser sur sa tempe, que le danseur rend aussitôt sur le dos de sa main. Elle sera toujours à ses côtés en dépit des erreurs qu'il pourra commettre et dieu sait qu'il en a déjà commis beaucoup, Eddie a beau le savoir l'entendre fait quand même le plus grand bien. « L'inverse est aussi vrai, je t'apprends rien. » Il n'aurait presque pas besoin de le dire car son regard à lui seul doit exprimer la réciprocité de ce soutien qu'il ne faillira jamais à lui apporter. Seize ans qu'ils se supportent et tellement d'autres encore à venir, ce n'est vraiment pas demain la veille que ces deux-là feront leur vie chacun de leur côté. « T'entends ? Je crois qu'on a bien choisi notre moment pour hisser le drapeau blanc. » Dehors l'agitation est à son comble, indiquant le début imminent du marathon dont les meilleurs amis n'auront au final rien raté. Eddie la maintient encore quelques instants contre lui avant de prêter enfin attention à l'évènement, toujours motivé à l'idée de jouer les supporters alcoolisés tant qu'ils le font loin, très loin des tensions de l'heure écoulée.
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| | | | | | | | (chaddie #3) he loves you, you're a mess, i'm the vessel |
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