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@SWANN BUCHANAN & RORY

Il ne saurait plus dire combien de maisons ils avaient bien pu visiter, ni combien de regards complices il avait échangé avec Swann pendant qu'on leur présentait des jardins trop petits, des chambres au nombre insuffisant, ou une vue en vis-à-vis sur les voisins d'en face. Ils n'étaient pas des êtres particulièrement difficiles, n'ayant après tout besoin que de peu de choses pour être heureux maintenant que leurs fiançailles avaient fait le tour de leur cercle proche et qu'ils n'avaient jamais eu autant de raisons de se réjouir. Mais parce que cette maison était un autre de leurs rêves les plus chers, une autre étape vers ce futur pour lequel ils n'étaient plus prêts à faire la moindre concession, le couple ne pouvait pas arrêter leurs recherches avant d'avoir trouvé un bien qui leur correspondrait parfaitement. Comme pour leur mariage, qu'ils imaginaient déjà d'une façon bien précise en ayant à peine commencé à mettre leurs souhaits et idées en commun, leur maison ne pourrait pas être autrement que fidèle à ce dont ils rêvaient. Et quand bien même un jardin où leur chien pourrait jouer ou un salon suffisamment spacieux pour accueillir leurs amis ne changeraient rien à leur bonheur, ils avaient vraiment envie que tout soit parfait. C'est pour ça qu'ils avaient choisi ce quartier proche de l'océan, pour ça qu'ils s'imaginaient vivre à deux pas de la plage et admirer le coucher de soleil sur l'eau chaque fois qu'ils s'installeraient sur leur terrasse. Parce que c'est ainsi qu'ils voulaient passer le restant de leurs jours, que c'était en quelques sortes un cadeau qu'ils s'autorisaient après avoir connu leur lot d'épreuves et de contre-temps. Leur histoire n'avait pas vraiment été un long fleuve tranquille, quand bien même leur amour était resté parfaitement intact, et aujourd'hui ils pouvaient enfin mettre tout ça derrière eux pour écrire cette nouvelle page de leur vie tel qu'ils en avaient toujours rêvé.

“Le quartier est parfait.” Le sourire de Swann trouva naturellement écho dans celui de l'acteur, dont les yeux s'émerveillaient un peu plus à mesure qu'ils poursuivaient cette visite. L'heure n'était plus à chipoter sur le moindre détail, désormais, tant tout ce qui leur était donné à voir les faisait rêver. La maison était non seulement splendide, spacieuse autant que lumineuse et décorée avec goût, mais il s'en dégageait un charme unique et que le couple n'avait trouvé chez aucun autre bien avant ça. Et ce quartier, oui, était définitivement l'un des atouts de cette demeure dont Rory voudrait déjà ne plus repartir. Le coup de cœur était bien réel, et il lui suffisait d'échanger un regard avec son fiancé pour comprendre qu'il était partagé. « Les commerces aux alentours seraient facilement accessibles à pied. Je vois d'ici les balades incroyables qu'on pourrait faire avec Brownie. » Et le tout, dans un cadre absolument unique où ils n'avaient déjà qu'à mettre le nez dehors pour entendre le bruit des vagues s'échouer contre les rochers. Aucun autre endroit en ville n'offrait un tel luxe, et Rory aimait croire qu'ils pouvaient aujourd'hui y prétendre. Que s'ils n'avaient en aucun cas besoin d'une villa gigantesque et moderne, ils ne sauraient se passer d'une aussi jolie vue. « Oh, je crois qu'il valide aussi. » Il s'amusa face aux petits aboiements de leur chiot, probablement plus enthousiaste à l'idée de rejoindre l'extérieur que réellement conscient que ses balades prendraient une toute autre saveur s'ils emménageaient dans ce quartier. Aller se promener au parc situé en bas du loft avait déjà tout pour rendre l'animal et ses maîtres heureux, mais Rory ne pouvait qu'imaginer la joie que l'air marin suffirait à provoquer chez Brownie. Tout autant que s'ils s'essayaient tous les trois au lancer de bâton sur la plage. Tout pourrait être tellement différent, ici, que Rory en avait les yeux brillants rien que d'y songer. “La maison a son propre ponton jusqu’à l’océan, avec un accès privatif.” Cette fois l'acteur eut besoin de quelques secondes pour s'assurer qu'il ne rêvait pas. « Oh bon sang. » S'il n'aurait jamais cru que l'existence d'un ponton deviendrait subitement aussi nécessaire à son bonheur, c'est parce qu'il ne pensait simplement pas ça possible. Ils se seraient déjà estimés plus qu'heureux si toutes leurs exigences avaient été respectées, mais force est de constater que cette maison faisait bien mieux encore. Que leur rêve prenait bel et bien vie, rendant impossible de ne pas s'y projeter. “On peut faire un tour seuls ?” Son regard se reposa tendrement dans celui de son fiancé, qui avait lu dans ses pensées avant même que Rory n'ait à solliciter un moment seul avec lui. Si rien ne pourrait déjà le rendre plus heureux d'ordinaire, il avait à cet instant bien moins besoin des explications de l'agent immobilier que de solliciter l'avis de l'homme qu'il aimait.

“Mon amour, je … qu’est-ce que tu en penses ? Le quartier est bien, on a les chambres, l’accès à l’océan, …” Ce qu'il en pensait, Rory n'avait sans doute qu'à peine besoin de le dire quand son immense sourire parlait déjà pour lui. Et bien sûr que Swann en était probablement conscient depuis déjà plusieurs minutes, leurs deux mines radieuses les trahissant depuis l'instant où ils avaient compris que cette maison leur correspondait parfaitement. Qu'elle était une vraie petite aubaine, un parfait coup de cœur après de trop nombreuses visites qui les avaient laissé sur leur faim. « Cette maison est vraiment parfaite, voilà ce que j'en pense. » Et ils en avaient écarté suffisamment jusque là pour que ces mots n'aient absolument rien d'exagérés : tout ici prêtait véritablement à rêver. « J'avais peur que la vue détourne notre attention du reste de la visite, mais regarde... cet endroit a vraiment tout ce qu'on recherche. » Et son cœur, lui, battait plus fort rien à l'idée que cette maison pourrait potentiellement devenir la leur, celle où ils pourraient être heureux et fonder le foyer qu'ils désiraient plus que tout. « Tu nous imagines, partir surfer de bon matin et n'avoir ensuite que quelques mètres à faire pour retourner à l'intérieur ? » Il souffla tandis que les doigts de sa main jouaient avec ceux de son fiancé, incapable de ne pas s'imaginer la scène chaque fois que son regard se portait vers la vue. « Parce que moi je nous y vois très bien. » Et il serait le plus heureux de pouvoir honorer sa promesse de lui apprendre à surfer sans même avoir à s'éloigner de leur domicile. Les choses n'en seraient que plus agréables encore, et ce n'était qu'une projection parmi tant d'autres. Il y avait de nombreuses autres choses qu'il pouvait s'imaginer faire avec lui, entre ces murs. Lire un livre dans le salon pendant que son fiancé se serait endormi sur ses genoux, lui enseigner l'entretien de certaines plantes ou courir d'un bout à l'autre de leur maison avec leurs neveux respectifs, qui sans nul doute seraient heureux eux aussi de pouvoir gambader dans autant d'espace. « Et puis... j'ai toujours voulu posséder un bateau. Rien de très grand, juste de quoi nous balader sur la rive. Tu crois que ce serait... trop ? » Il demanda d'un ton plus incertain, ne voulant pas que Swann imagine qu'il comptait vivre au-dessus de leurs moyens, quand bien même leurs moyens n'étaient pas un problème. Rory avait simplement ce rêve dans un coin de sa tête depuis toujours, en bon amoureux de l'océan. L'idée d'une balade en mer avec son fiancé ne pouvait que faire fondre son cœur un peu plus, mais il n'en ferait pas un caprice ni quelque chose d'essentiel à son bonheur.

La caresse de ses doigts contre sa joue ramena Rory à la réalité, lui qui si facilement pouvait se perdre dans ses rêveries maintenant que cette maison lui apparaissait comme la chance de leur vie. Son sourire, lui, n'avait pas faibli et se voulait même plus amoureux que jamais. “On peut refaire un tour avant de dire quoi que ce soit.” L'australien secoua doucement la tête. “Et si on aime pas, y’aura d’autres visites. Et si on aime, ça n’engage à rien non plus pour le moment.” Swann se montrait prudent, de peur sans doute que son enthousiasme pousse son fiancé à lui donner raison dans le seul but de lui faire plaisir. S'il serait effectivement prêt à tout pour voir un sourire illuminer son visage, il n'avait pas à se forcer le moins du monde pour trouver cette maison fabuleuse. Elle l'était à ses yeux. « Swann. » Il glissa ainsi à son oreille, dans un petit sourire. « Je l'adore, cet endroit. Les autres maisons manquaient toutes d'un petit quelque chose, mais celle-ci est vraiment telle que je m'imaginais notre futur chez nous. » Leur cocon, leur foyer, l'endroit où ils pourraient construire une famille et élever leurs futurs enfants. Rory le voulait plus que tout, et jamais il n'avait regardé une maison avec la certitude qu'ils pourraient y être vraiment heureux. « Je suis d'accord pour refaire un tour. On pourrait peut être retourner voir l'étage ? » Sa main toujours glissée dans la sienne, il ne mit qu'une seconde à l'attirer à sa suite tandis qu'il prit la direction des escaliers. « Viens. » Son sourire devenu mutin, il monta les marches deux par deux comme un adolescent un peu trop pressé d'échapper à la surveillance de ses parents. C'est qu'il n'avait déjà plus le moindre mal à se sentir chez lui. « Les chambres sont vraiment toutes bien, mais celle-ci... » Il aligna quelques pas jusqu'à une porte restée entre-ouverte, qu'il poussa de la paume de sa main. « Oui, celle-ci je crois que ça pourrait être la notre. » La pièce était encore meublée et, à en juger par l'agencement des meubles et la décoration sur les murs, il s'agissait probablement de la suite parentale. La chambre était un peu plus grande que les autres, un peu plus lumineuse aussi, et Rory n'avait qu'à poser les yeux sur le lit pour s'imaginer s'y allonger avec son fiancé de longues heures durant. « Elle a sa propre salle de bain, et je me dis que celle d'en face pourrait faire une jolie chambre d'enfant, un jour. » Doucement, il profita de leur proximité pour enrouler un bras autour de la taille de Swann et jouer avec ses mèches de cheveux à l'aide de son autre main. Un jour signifiait que rien ne les obligeait à remettre le sujet sur la table aujourd'hui, simplement qu'il y pensait depuis qu'ils avaient passé la porte d'entrée, cette maison ayant tout d'un foyer où élever des enfants. Leurs enfants. « On aurait qu'à traverser le couloir, ce serait idéal. » Idéal lorsqu'un bébé réclamerait un biberon au milieu de la nuit ou simplement d'être tenu dans leurs bras. Idéal lorsqu'ils auraient concrétisé leurs rêves de famille. Oui, là aussi ils les y voyaient déjà parfaitement.

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La maison de leurs rêves, c'est ce qu'elle était ni plus ni moins à ses yeux. Et Rory ne se fiait pourtant ni à sa décoration épurée ni à son jardin fleuri pour décréter que cet endroit avait tout pour faire leur bonheur, précisément parce qu'il n'y voyait pas seulement une énième demeure joliment agencée. C'était plus que ça, plus qu'une charmante maison, une jolie clôture ou une grande terrasse, parce que c'était avant tout un foyer qu'il avait découvert en poussant cette porte. Un endroit qui réunissait absolument tout ce dont ils avaient osé rêver et une infinité d'autres choses, encore, qu'ils n'avaient fantasmé que dans un coin de leur tête. Oui, ici tout était parfait, mais ce qu'il avait éprouvé au premier coup d’œil pour cette maison ne pouvait pas même se résumer en quelques mots. Il s'y sentait juste profondément bien, nourrissant d'ors et déjà l'impression que rien de mal ne pourrait leur arriver ici. S'ils décidaient d'en faire leur maison, celle qui verrait se réunir leurs amis, mais aussi et surtout grandir leurs enfants. Celle qu'ils transformeraient à leur image, qui les verrait écrire de nombreux chapitres de leur vie et qui les accompagnerait dans toutes ces étapes importantes. Rory le sentait, cette maison était différente des autres et quelque chose chez lui s'y sentait déjà à sa place, aux cotés de l'homme qu'il aimait et habité de la promesse qu'ils y seraient heureux. “Je nous imagine très bien, oui.” Des rêves, il leur était si facile d'en faire face à cette vue semblable à aucune autre, pourtant dieu sait combien ils étaient autrefois attachés à celle que leur offrait le balcon du loft. Les choses étaient vouées à changer, pour le meilleur, et Rory n'avait pas le moindre regret. S'imaginer surfer avec son fiancé n'était qu'une des nombreuses pensées qui suffisaient à cet instant à lui inspirer le plus doux des sourires. Parce qu'ils pourraient aussi vivre tant d'autres choses, et s'aimer de tant d'autres manières, que l'avenir ne lui avait jamais paru plus beau. Rien que sur la table trônant à quelques mètres d'eux, il n'avait pas le moindre mal à s'imaginer discuter des préparatifs de leur mariage, ou déballer les boules de Noël qu'ils accrocheraient ensuite à leur sapin. Et ça, c'était uniquement s'il évitait de trop penser au jour où ils entreprendraient toutes les démarches pour fonder la famille dont ils rêvaient, simplement parce qu'il n'avait pas besoin d'être plus impatient à cette idée qu'il ne l'était déjà. Après tout, s'il écoutait son cœur, ils ne perdraient pas une seule seconde pour ça non plus.

La présence d'un ponton et d'un accès privé à l'océan n'avait pas de quoi changer la donne, pourtant l'acteur ne put cacher son enthousiasme en songeant à tous les souvenirs qu'ils pourraient aussi se créer de cette manière, tous les deux. L'idée d'acquérir un jour un bateau serait sans doute restée dans un coin de sa tête si les choses ne lui apparaissaient pas maintenant aussi accessibles : et s'ils osaient ? Et s'ils décidaient que ce n'était pas trop, du moment que ça les rendait heureux ? “Ce que j’en dis c’est que si t’as envie d’un bateau, prends un bateau.” Son sourire répondit aux paroles de son fiancé, rassuré au fond de lui que Swann n'y voit rien de déraisonnable. Il connaissait son amour de l'océan autant que sa passion pour l'aventure – et celle-ci ne devrait heureusement pas lui valoir de terminer avec une jambe plâtrée, cette fois. « Je peux toujours commencer à me renseigner sur la question, ça nous engage à rien. » Et ça ne voulait pas dire qu'ils auraient nécessairement à acheter un bateau si tôt après avoir emménagé – s'ils finissaient bel et bien par poser leurs valises ici, une idée qui de minute en minute semblait il est vrai de plus en plus évidente. “J’aimerais beaucoup qu’on en profite tous les deux.” Et Rory le voulait tout autant, ce projet n'ayant une nouvelle fois vraiment de sens que parce qu'il pourrait le partager avec lui. Seul sur un bateau, le paysage ne lui apparaîtrait définitivement pas aussi beau, tout comme il ne saurait pas apprécier le cadre de la même manière. Avec Swann, cependant, il y avait aussi fort à parier pour que le cadre ne soit pas la seule chose qui attire son attention. "On avancera un peu dans l'océan, où personne ne nous verra." Un rire doux s'échappa d'entre ses lèvres lorsqu'il comprit qu'ils pensaient probablement à la même chose, sans que ça n'ait rien de très étonnant quand on avait comme eux appris à s'aimer en secret durant des années. Ici, la seule idée que l'agent immobilier puisse potentiellement les entendre ne l'inquiétait pas le moins du monde – quand bien même cette partie de la conversation mériterait de demeurer privée. « Pourquoi j'ai l'impression que c'est pas seulement l'idée d'admirer l'océan avec moi qui te donne envie de profiter d'un bateau ? » Il glissa à son oreille, dans un sourire cette fois un peu trop innocent pour paraître crédible. Oh, il y a de nombreuses choses qu'ils pourraient faire à bord d'un bateau et oui, bien sûr, faire l'amour en faisait forcément partie. Sans que ce ne soit bien sûr l'unique raison à ce désir profond d'en acquérir un, savoir qu'ils pourraient s'y aimer de longues heures sans être dérangés le moins du monde avait forcément de quoi le faire rêver. Il n'était pas un incorrigible sentimental pour rien : un bateau, n'était-ce pas un endroit romantique par excellence ? « J'ai l'impression que le coin est plutôt calme pour ça aussi. Par contre, je peux pas promettre que Brownie acceptera de nous attendre sagement sur la terre ferme pendant notre balade. » Il glissa en lançant un regard amusé au jeune chiot, définitivement bien trop joueur pour ne pas s'inviter s'ils venaient bel et bien à acquérir un bateau.

Pour l'heure, c'est cette maison qui occupait toutes les pensées du couple et des yeux décidément conquis qu'ils posaient l'un et l'autre sur les lieux. Bien sûr que Rory aimait cet endroit, il l'avait pour ainsi dire adopté dès qu'ils y avaient posé un pied et ne parvenait déjà plus à le regarder comme une simple maison qu'ils visitaient. “Chez nous.” Un écho qui étira le plus tendre des sourires sur les lèvres de l'acteur, à la manière du nombre incalculables de fois où ils s'étaient déjà gratifiés d'un mon fiancé, toujours pour le plus grand plaisir de Rory. « Ça sonne vraiment bien, non ? » Et ça n'aurait enfin plus rien d'abstrait, tout comme il savait que ça ferait une vraie différence pour Swann, au moins symboliquement. Cette maison, c'est ensemble qu'ils l'auraient choisie, aménagée et décorée. C'est ensemble qu'ils auraient décidé de repeindre certains murs, de planter certaines fleurs, d'accrocher certains tableaux. Ce qui pouvait n'être que des détails pour beaucoup n'en seraient pas à leurs yeux, parce qu'ils n'allaient plus seulement vivre ensemble, mais bien emménager dans leur future maison, celle dans laquelle ils osaient encore à peine se projeter des années en arrière. Aujourd'hui cette réalité n'avait jamais paru plus proche, et cette visite ne faisait que les conforter dans leurs certitudes : la vie ne leur aurait jamais paru plus belle que le premier matin où ils se réveilleraient dans leur toute nouvelle chambre et pourraient prendre leur premier petit-déjeuner sur leur balcon, avec cette vue imprenable sur l'océan. “On laissera la fenêtre ouverte pour avoir le bruit des vagues.” « Tu lis dans mes pensées. » Et ça ne le rendait qu'un peu plus heureux encore, qu'ils soient autant capables l'un que l'autre de se projeter jusque là, malgré tous les souvenirs qu'ils avaient écrits ensemble au loft. Il resterait éternellement un endroit que le couple chérirait et dont Rory se séparerait avec un pincement au cœur, mais la suite n'en serait que plus belle et ça suffisait amplement à ce que la joie prenne le pas sur la nostalgie. Leur histoire avait débuté à Spring Hill mais leur future vie maritale, tout autant que la famille qu'ils fonderaient ensemble, s'écriraient quant à elles dans leur future maison. “J’ai tellement hâte, Rory.” Et plus encore que d'entendre ces mots, c'est véritablement l'émotion et la sincérité qu'il perçut dans le regard de son fiancé qui le bouleversèrent. Rory était heureux, si heureux qu'on pourrait presque se demander s'il n'avait pas déjà arpenté cette maison des dizaines de fois pour déjà l'aimer à ce point. La vérité était pourtant toute autre mais son coup de cœur, lui, s'était confirmé à chaque minute qu'ils avaient passé ici. “J’ai aucun mal à me projeter ici. Avec toi.” Et de tels faits ne pourraient pas être plus vrais en retour, Rory ne prenant pourtant pas le risque de l'interrompre en énonçant l'évidence. “Avec Brownie.” Son sourire s'étira avec tendresse, la présence de l'animal dans l'équation rimant là encore avec bonheur pour le couple. Ils formaient déjà comme une petite famille, à eux trois, quand bien même ils ne sauraient s'en contenter indéfiniment. “Avec nos enfants.” Cette fois son cœur se remplit d'émotion et son regard se fit un peu plus brillant, un peu plus heureux encore. Bien sûr qu'ils auraient des enfants, la discussion avait été effleurée assez de fois pour qu'ils en soient parfaitement sûrs ; oui, parfaitement sûrs de vouloir là aussi la même chose. Fonder une famille ensemble, et remplir un jour cet endroit des rires de bambins aux joues et aux mains potelées. “J’ai peut-être déjà cherché s’il y avait une école pas très loin.” « Oh, Swann. » Si cette initiative lui ressemblait en tous points et n'étonnait pas Rory le moins du monde, elle ne faisait que lui rappeler une fois de plus combien ils étaient sur la même longueur d'ondes. Ils n'étaient peut être pas encore pères, mais ce serait le cas un jour et il n'y a rien qu'ils soient prêts à laisser au hasard. Profitant de le serrer tout contre lui, Rory déposa un baiser amoureux sur le haut de son crâne. “Et la réponse est oui.” Et c'est forcément un Rory heureux et soulagé qui accueillit ces mots : il aurait pourtant été prêt à faire plusieurs minutes de voiture tous les matins pour conduire leurs enfants à l'école, mais ne pouvait nier que cette solution-là lui plaisait bien plus. « Tu réalises que je vais officiellement plus vouloir quitter cette maison sans qu'on l'ait achetée, maintenant ? » Il souffla dans un rire comblé, comme si ce seul détail pouvait encore faire pencher la balance quand il était probablement sûr de lui depuis plusieurs minutes, au fond de son cœur. Ça n'en était pourtant pas moins une raison pour laquelle cet endroit avait tout pour les combler. “Ça n’engage à rien pour le moment, je dis juste que quand on sera prêt, on aurait accès à tout ce dont on a besoin, ici…” Rory secoua doucement la tête. « Bien sûr, oui. On s'assure juste d'avoir tout à disposition quand on se sentira prêts à sauter le pas. » Et ça ne voulait pas dire qu'ils le feraient dès demain, ou que le temps pressait d'une quelconque manière. Bien sûr ils avaient profondément hâte de voir leur vie se remplir d'encore plus de joie et d'amour, mais ils iraient aussi à leur rythme. Ils prendraient le temps de bien faire les choses, de profiter de chaque étape pour préparer sereinement la suivante. Ils s'aimaient et nourrissaient les mêmes rêves, la suite n'avait pas la moindre raison de les inquiéter. « Une école, un vétérinaire... ça fait partie des choses indispensables et ce quartier a encore tellement plus à offrir. » Ainsi si cette maison à elle-seule lui apparaissait déjà parfaite pour se poser et concrétiser de nombreux projets, c'était aussi ce cadre tout entier qui prêtait à rêver. « Moi non plus, j'ai aucun mal à me projeter ici. Quand on a commencé les visites, j'avais peur qu'on soit trop difficiles et qu'aucune maison ne trouve grâce à nos yeux, mais en fait... » Il confia dans un sourire apaisé, qui démontrait mieux que n'importe quoi d'autre combien ces doutes s'étaient justement dissipés. « En fait j'ai réalisé qu'on savait juste exactement ce qu'on voulait. » Et maintenant qu'ils contemplaient cette maison, il apparaissait d'autant plus évident qu'elle avait tout pour les combler. Que leurs attentes n'avaient rien de démesurées, qu'ils étaient simplement impatients de trouver l'endroit fait pour eux.

“J’ai vraiment envie de vivre ici, Rory. J’ai l’impression qu’on y sera vraiment heureux.” C'est dans le regard de son fiancé qu'il replongea le sien et sans surprise, Rory y lut les mêmes certitudes que celles qui faisaient vibrer son cœur depuis déjà plusieurs minutes. Cette maison n'était pas seulement la plus à même de satisfaire toutes leurs attentes, elle était aussi celle où tout lui semblait possible. Il s'y imaginait déjà, avec Swann, faire de nombreux projets et y être les plus heureux. « J'espérais tellement que tu dirais ça. » Il avoua dans un sourire bien trop radieux pour comporter le moindre doute, incapable de ne pas céder à l'envie de voir en cette visite l'évidence qu'ils attendaient. « Je nous imagine pas vivre ailleurs que dans cette maison, même si ça peut sembler rapide et qu'on a d'autres visites de prévues. J'ai juste peur... qu'on passe à coté de l'endroit fait pour nous si on devait hésiter. » Des hésitations, il n'en avait justement pas lorsque ses yeux voyaient mille raisons pour lesquelles cet endroit avait tout du foyer idéal à leurs yeux, du cadre paisible et chaleureux où élever des enfants. Rory n'avait qu'à regarder tout autour d'eux pour sentir son cœur se remplir d'impatience, la question n'étant déjà plus de savoir s'ils choisiraient cette maison, mais quand. « Sur une échelle de 1 à 10, à quel point ce serait précipité de se lancer ? » Il questionna dans un petit sourire amusé, ses doigts occupés à serrer les siens et ses pouces à caresser la peau de son fiancé. Rory avait souvent fonctionné au coup de cœur dans sa vie, mais il savait aussi que Swann était souvent plus tempéré et que pour lui les choses méritaient parfois d'être réfléchies avant d'être pleinement considérées. C'est pour ça qu'il ne partait pas du principe que tout se déciderait dans la minute : ils prendraient de toute façon la décision à deux. « J'ai fait et refait plusieurs fois la liste dans ma tête, et je vois beaucoup de pour et aucun contre. Ça veut dire que ça peut pas être si déraisonnable, si ? » Peut être bien qu'une partie de lui avait surtout besoin de se rassurer, de se dire qu'acheter une maison de laquelle on était véritablement tombé amoureux n'aurait jamais rien d'une mauvaise idée, peu importe qu'ils aient à peine terminé leur visite des lieux. Certaines choses ne se contrôlaient pas, et savoir que Swann et lui partageaient un même avis sur cet endroit avait tout pour le rassurer. « Mais si ça va trop vite et que tu veux qu'on se laisse plus de temps pour réfléchir, on le peut sans problème. Les choses se sont enchaînées depuis que tu as quitté la coloc' et je comprendrais que tu t'inquiètes de ce qu'en penseraient Maisie et Sofia. » Quand bien même il était convaincu que les deux jeunes femmes seraient heureuses pour eux, il ne prétendait pas les connaître aussi bien que Swann et ne voulait pas créer un malaise entre ses anciennes colocataires et lui. Les choses s'étaient faites rapidement, son fiancé pourrait vouloir attendre avant d'avoir à nouveau à leur faire part d'un déménagement. « Sans oublier Arthur, aussi. » Cette fois, Rory se pinça les lèvres, son regard retrouvant distraitement le sol. S'il pourrait se moquer de ce que pensait le jeune homme, il n'en était rien quand il était l'une des personnes les plus importantes de la vie de Swann. Pourtant l'idée qu'il puisse voir ce déménagement d'un mauvais œil le terrifiait, n'imaginant que trop bien qu'il serait loin d'être ravi de les voir acheter une maison ensemble. Rory n'en avoua rien, pourtant, désirant moins que tout le reste que son fiancé perçoive ses craintes. Il avait à cœur que Swann conserve un lien étroit avec ses amis et ça signifiait aussi qu'il se ferait à l'idée qu'Arthur serait souvent dans les parages, à désapprouver chaque décision qui le concernerait, et quand bien même ça lui serrerait chaque fois le cœur.

Rory n’est pas de ces riches acteurs qui dépensent à outrance uniquement parce qu’ils le peuvent. Il mène une vie dans laquelle il ne manque de rien, c’est un fait, mais si on pourrait peut-être leur reprocher d’abuser des soirées aux restaurants, c’est sans doute là le seul excès qui les caractérise. La maison dans laquelle ils s’imaginent déjà est belle, idéalement située, mais ne comporte aucun cinéma au sous-sol ni piste d’atterrissage pour hélicoptère sur le toit ou dans le jardin ; pas même dix-sept chambres. Alors oui, s’il veut un bateau pour pouvoir pleinement profiter de leur proximité avec l’océan et de sa passion pour ce dernier, Swann estime que ça a tout d’une bonne idée. La première raison à cela étant que cela rend Rory heureux. La deuxième, c’est qu’ils pourraient sans mal en profiter à deux et observer le coucher de soleil au-dessus du doux remous de vagues. « Je peux toujours commencer à me renseigner sur la question, ça nous engage à rien. » Et au fond, Swann sait déjà qu’il ne fera que se renseigner sur quelle marque de bateau prendre, non les pour et les contre de la question. Peu importe, il le lui a dit et il le pense: il n’a rien contre cette idée d’achat. Rien ne presse, il pourra prendre le temps de choisir celui qui lui plaît, quand il en aura le plus envie. « Pourquoi j'ai l'impression que c'est pas seulement l'idée d'admirer l'océan avec moi qui te donne envie de profiter d'un bateau ? » Les mots sont murmurés, signe qu’aucun des deux hommes n’a envie qu’ils soient entendus par l’agent immobilier non loin. Au sourire du brun répond celui du blond, comme toujours. “Sans doute parce que c’est pas qu’une impression.” L’anglais ne cherche pas à mentir quant à ses intentions, quand bien même effectivement ce soit la simple idée de passer du temps auprès de Rory qui suffise à le faire sourire. Sur leur bateau, ils ne craindront aucun regard, pas même celui des paparazzis qu’il leur arrive de croiser. Ils pourront observer levers et couchers de soleil à outrance, sans jamais s’en lasser, ce qui pourrait peut-être remplacer leur parfaite vue sur la skyline de Brisbane, autrefois leurs. « J'ai l'impression que le coin est plutôt calme pour ça aussi. Par contre, je peux pas promettre que Brownie acceptera de nous attendre sagement sur la terre ferme pendant notre balade. » Leurs regards se tournent en chœur vers le principal intéressé, dont le prénom revient souvent dans leurs discussions, même les plus improbables. “Alors on devrait sûrement l’emmener avec nous.” Et prier pour qu’il n’ait pas le mal de mer, parce que cela le priverait de très belles sorties où il pourrait aboyer autant qu’il le voudrait sur les poissons qu’il croiserait.

Rapidement, pourtant, le sujet en revient à leur maison, à ces quatre murs et un peu plus qui suffisent à Swann pour rêver d’y vivre avec Rory. La demeure est bien assez grande pour y accueillir tous leurs rêves, ceux qu’ils ont déjà et les autres auxquels ils n’ont pas encore pensé. Il pense déjà à tous ces gestes du quotidien qu’ils auraient ici, aux fenêtres qu’ils laisseront toujours ouvertes, à leur terrasse qu’ils aménageront de toutes les plantes en craignant pas trop la chaleur australienne, à leur cuisine qui sera un véritable potager plus que tout autre chose. A leurs photos, récentes ou non, qui décoreront certains meubles, sans jamais trop en faire. A Brownie, qui retrouvera son coussin dans le salon, même s’il préférera bien sûr passer son temps sur le canapé. Swann se confie en quelques mots à peine mais l’émotion est déjà présente. Après tout, il ne cherche rien à cacher face à Rory, son fiancé qu’il serre doucement tout contre lui, recevant avec amour le baiser qu’il dépose sur le haut de son crâne. Il est sa personne, incontestablement. « Tu réalises que je vais officiellement plus vouloir quitter cette maison sans qu'on l'ait achetée, maintenant ? » Son rire est doux, agréable. Ses reproches sont absents, bien sûr, autant que l’est la culpabilité dans le cœur de Swann, lequel pense de toute façon la même chose: il n’a pas le moins du monde envie de quitter cette maison dans laquelle leurs pieds s’ancrent déjà. Ils n’y habitent même pas et il en garde déjà de si bons souvenirs. “Alors on va avoir un problème, parce que c’est la même chose pour moi.” Il confie à son tour dans un rire qu’il finit par étouffer contre le t-shirt de son fiancé, laissant son visage s’y blottir à nouveau. Il ne lui apprend rien, son discours tendant déjà largement en ce sens depuis de longues minutes déjà. « Une école, un vétérinaire... ça fait partie des choses indispensables et ce quartier a encore tellement plus à offrir. » Un quartier plus calme ne sera pas de refus pour la vie à laquelle ils aspirent et le simple fait de rester à Brisbane assure à Rory de pouvoir aisément rejoindre l’agence, ou même l’aéroport pour ses différentes destinations de tournage. Ils ont tout à y gagner, ici, et maintenant la seule peur qui l’habite est celle que la maison leur passe sous le nez. “Et encore, t’as pas vu le restaurant japonais devant lequel on est passés.” Les priorités vont au vétérinaire et à l’école, de façon évidente, mais Swann restera toujours Swann et égale à lui-même.

« Moi non plus, j'ai aucun mal à me projeter ici. Quand on a commencé les visites, j'avais peur qu'on soit trop difficiles et qu'aucune maison ne trouve grâce à nos yeux, mais en fait... » Son silence marque sa réflexion, lui qui pensait exactement la même chose sans jamais oser faire part de ses doutes à Rory. Il avait peur qu’ils ne trouvent jamais, autant qu’il avait peur que finalement aucune demeure ne le rende aussi heureux que celle qui était la leur, à Spring Hill. Ses doigts se resserrent doucement autour de ceux de l’acteur, comme pour le rassurer, même s’il n’a plus besoin de lui depuis bien longtemps. « En fait j'ai réalisé qu'on savait juste exactement ce qu'on voulait. » Et il hoche la tête, persuadée que ce qu’ils veulent est exactement autour d’eux, sans qu’ils n’aient à faire la moindre concession sur la maison. “J’avais peur qu’en déménageant, on perde ce qu’on avait. Le loft est peut-être pas parfait mais on y a tellement de bons souvenirs.” Il parle comme s’ils avaient déjà déménagé ici, il parle comme si quoi que ce soit avait déjà été signé. Le loft a été le témoin de leur plus grande et déchirante dispute, mais c’est aussi le loft qui a accueilli leur premier baiser, leur première fois, leurs premiers je t’aime. C’est là-bas qu’ils se sont échappés du reste du monde pendant des heures et des jours entiers, leurs téléphones en sourdine et le reste de l’humanité en pause. Mais là-bas, c’est toujours resté chez Rory ; c’est toujours resté cet appartement qu’il a décidé de louer en étant seul, uniquement pour accueillir ses amis de temps à autre. Cette maison, achetée à deux, verra bien d’autres histoires s’écrire, sans que rien de leur passé ne soit oublié pour autant. C’est dans cette maison qu’ils seront pleinement et véritablement heureux, il en est convaincu et Rory semble tout autant le penser. « J'espérais tellement que tu dirais ça. » Leurs regards se croisent, chacun plus brillant que l’autre. « Je nous imagine pas vivre ailleurs que dans cette maison, même si ça peut sembler rapide et qu'on a d'autres visites de prévues. J'ai juste peur... qu'on passe à côté de l'endroit fait pour nous si on devait hésiter. » - “J’ai… j’ai pas envie d’attendre les autres visites, honnêtement. On a envie d’être ici, tout nous correspond. Je me dis qu’on devrait s’écouter, pour une fois.” Il a peur du changement, il a peur de faire des choix, il n’aime pas l’idée de changer ses habitudes et pourtant tout ce qui l’intéresse, maintenant, c’est de savoir les démarches qu’ils devraient entamer pour s’assurer les clés de cette maison. “On trouvera jamais meilleur.” Et il n’a pas envie de trouver meilleur, justement. Ils ont accumulé bien trop de faux espoirs pour que cette maison en soit justement un de plus, uniquement parce qu’ils auraient été avides. « Sur une échelle de 1 à 10, à quel point ce serait précipité de se lancer ? » Le sourire de Rory est amusé, celui de Swann simplement en demi-teinte, pourtant très largement rassuré par les caresses de son fiancé contre sa peau. L’idée d’acheter lui fait peur, mais au fond il est persuadé que c’est une bonne peur, le genre qui ne serait pas capable de le paralyser et bien au contraire. “Dix, sans doute. Mais c’est vraiment important ?” Il parle tout bas, son sourire un peu plus rassuré désormais, surtout alors qu’il rapproche son visage du sien pour l’embrasser tendrement. Pour se donner un peu de courage, pour en passer à son fiancé aussi. Pour lui rappeler à quel point il l’aime, aussi, comme s’il pouvait de toute façon oublier une telle évidence.

La décision semble être prise, maintenant. Elle l’est dans son cœur, tout du moins, et il ne doute pas un seul instant que Rory puisse penser différemment. Après tout, ils rêvent du même avenir. « Mais si ça va trop vite et que tu veux qu'on se laisse plus de temps pour réfléchir, on le peut sans problème. Les choses se sont enchaînées depuis que tu as quitté la coloc' et je comprendrais que tu t'inquiètes de ce qu'en penseraient Maisie et Sofia. » Le revirement de situation pousse Swann à relever son regard en sa direction, plus compréhensif que jamais, son sourire visant déjà à le rassurer alors que sa main se place un instant contre sa joue. Il est doux, avenant, et il fait toujours passer le bien-être de Swann avant le sien, autant que l’inverse est véridique. « Sans oublier Arthur, aussi. » L’énoncée de son prénom lui serre un instant la gorge mais il n’en dit rien, ne laisse rien paraître non plus. Une chose à la fois. Les doigts de l’anglais glissent un instant contre sa joue et sa mâchoire sans que jamais son sourire ne se tarisse. “Tu sais où est-ce qu’on devrait réfléchir ?” Il est bien trop heureux pour que ses paroles ne s’apprêtent à demander davantage le temps de la réflexion, en témoignent de sa main libre se nouant à la sienne pour l’entraîner à quelques mètres de là, dans la plus grande des chambres qu’ils ont déjà décidée de faire leur. Il retire rapidement ses chaussures, uniquement pour se laisser tomber sur le lit et ancrer son corps à celui de son fiancé, leur laissant à tous les deux la vue dégagée sur l’océan agité. Les bras de l’anglais couvrent les épaules de son petit-ami, lesquelles il embrasse quand ses lèvres ne sont pas déjà posées contre sa nuque. “Je sens qu’on risque de prendre beaucoup de décisions dans cette pièce.” Il a un sourire amusé, un brin malicieux aussi. Déjà, en plus de ne plus vouloir repartir de la maison, c’est de ce lit qu’il ne veut plus se décoller, et encore moins du corps de son fiancé. “Imagine si on pouvait se réveiller avec cette vue tous les matins.” La sienne est cachée par l’arrière du visage de Rory sans qu’il ne lui en veuille un seul instant, et bien au contraire. Son visage est aussi une vue avec laquelle il rêve de se réveiller pour les années à venir. “Sofia et Maisie me reprocheraient uniquement de ne pas avoir sauté le pas plus tôt.” Parce qu’elles veulent qu’il soit heureux, c’est évident, et qu’elles n’ont jamais représenté le moindre obstacle à son bonheur avec Rory, bien au contraire. “Mais hey, mon amour.” De son timbre de voix s’échappe désormais la lueur amusée alors qu’il reprend son sérieux, une main jouant avec les mèches à l’arrière de son crâne. “Regarde-moi.” Il demande, doucement, son visage lui aussi posé contre un des deux immenses oreillers, comme s’ils étaient déjà chez eux. “Ca ne va pas trop vite, et j’ai encore moins besoin de temps pour savoir que je veux vivre avec toi.” Il le rassure et lui affirme ces quelques mots les yeux dans les yeux. “Qu’est-ce qu’il s’est passé avec Arthur ?” Cette fois-ci, c’est bien plus doucement qu’il en fait la demande, ne voulant pas le forcer à tout lui dire s’il estime que c’est une mauvaise idée, ou simplement s’il n’en a pas envie. Simplement, Swann veut qu’il sache qu’il peut toujours le faire, peu importe la personne dont il est question. “Il m’a dit que vous aviez discuté. J’ai vite compris que c’était pas vraiment quelque chose de positif.” Mais il n’a rien dit pendant longtemps, s’étant lui-même persuadé que ce ne devait pas être important si Rory ne lui en parlait pas. Aujourd’hui, à en juger par la façon dont il prononce son prénom, Swann prend la décision pour eux deux: ils doivent en parler. “Je me moque de ce que pense Arthur, d’accord ? Il est mon ami mais je prends mes décisions seul.” Il peut tout lui dire, absolument tout, et jamais l’issue finale ne changera: il choisira toujours Rory avant toutes choses, avant tout le monde. Il se rapproche un peu plus de lui encore, passe une main contre son cou pour la déposer dans sa nuque et chasser des nœuds invisibles. Ses yeux l’observent calmement, patients, prêts à lire en lui comme dans un livre ouvert.

you are the sun and i am just the planets.

@SWANN BUCHANAN & RORY

Acquérir un bateau était un vieux rêve que Rory s'était longtemps contenté de nourrir dans un coin de son esprit, en bon amoureux de l'océan. Un rêve auquel il se verrait pourtant donner vie maintenant que l'existence de ce ponton lui rappelait combien il avait toujours voulu se rapprocher de l'eau. Ce n'était encore qu'une idée comme ça, qu'ils n'étaient pas obligés de considérer sérieusement, mais que Swann le soutienne dans son envie d'en faire autre chose qu'une simple rêverie avait forcément tout pour le rendre heureux. Il voudrait tant partager ça avec lui, décider de partir sillonner les environs sur un coup de tête, découvrir des endroits méconnus où personne n'allait presque jamais. Il voudrait tant s'octroyer ce plaisir, quand bien même il n'en avait pas vraiment besoin et n'avait jamais été le genre de personne à céder à ce genre de caprices. Ce n'en était probablement pas vraiment un si ça lui tenait à cœur, et il n'avait de toute façon pas la moindre intention de voir trop grand. Un bateau avec une cabine, juste assez grand pour accueillir quelques amis, ce serait bien suffisant. “Sans doute parce que c’est pas qu’une impression.” Ses joues prirent une teinte un peu plus rosée tandis que son sourire se fit plus malicieux. Il est certain qu'ils sauraient trouver beaucoup d'avantages au fait d'être seuls en mer, loin du moindre regard. « Peut être bien que ça fait aussi partie de la liste de mes fantasmes. » Il glissa à son oreille, pour s'assurer que celles de l'agent immobilier ne traînaient pas quelque part, susceptibles d'entendre cette partie de la conversation. Son regard brillait d'un éclat bien moins innocent qu'il y a quelques secondes, pour autant Rory n'en oubliait pas le but de cette visite. Ni à quel point cette maison leur avait déjà tapé dans l’œil, parfaite en tous points. “Alors on devrait sûrement l’emmener avec nous.” Une option que Brownie validerait sans le moindre doute. « On lui achètera un gilet de sauvetage. Il sera tout heureux de pouvoir observer les vagues et ça nous rassurera. » Ils veilleraient à ce qu'il ne lui arrive rien, mais ils ne prendraient pas le moindre risque et feraient preuve d'autant de vigilance qu'avec un enfant – et il va sans dire qu'il lui tardait déjà de voir venir le jour où ils auraient réellement à prendre soin d'un bambin curieux et impatient de voir l'océan de près lui aussi. Tel que le montrait déjà le sourire sur ses lèvres.

Si cette maison semblait décidément réunir de quoi satisfaire tous leurs critères, chaque nouvelle découverte semblait leur offrir une raison supplémentaire de s'y projeter – à moins qu'ils ne cherchent précisément toute excuse susceptible de confirmer leur coup de cœur. La présence d'une école ne faisait bien évidemment pas exception à la règle, et le cœur de Rory se remplissait de joie à l'idée qu'ils aient un jour tout à disposition pour décider de se lancer dans un projet tout aussi cher à leur cœur : celui de fonder leur famille. Qu'importe le moyen qu'ils choisiraient ou le temps que ça pourrait bien prendre, cet endroit ferait à ses yeux le parfait foyer où concrétiser ce rêve avec Swann. “Alors on va avoir un problème, parce que c’est la même chose pour moi.” Sans surprise, c'est son sourire qui s'étira de plus belle et ses bras qu'il resserra autour du buste de son fiancé lorsque celui-ci vint s'y blottir. Ils étaient sur la même longueur d'ondes depuis l'instant où ils avaient découvert cette maison et tout ce qu'elle avait à offrir, et Rory en était plus qu'heureux. « Tu penses qu'on devrait faire part de ce problème à l'agent immobilier ? Il aura peut être une solution à nous proposer, qui sait. » Il suggéra, les yeux brillant de malice. Une solution qui, à tout hasard, impliquerait peut être de procéder à l'achat de cette maison. Ainsi ce problème – qui n'en avait décidément que le nom – n'en serait plus un. Et mieux encore, ils pourraient être heureux dans un endroit qui leur correspondait déjà parfaitement, en plus de réunir une longue liste essentiels à leur épanouissement dans ce quartier. L'école était la première étape et certainement la plus importante à bien des niveaux, mais ils auraient encore tant de choses à découvrir rien qu'en s'aventurant dans les alentours. “Et encore, t’as pas vu le restaurant japonais devant lequel on est passés.” Et pour preuve qu'il n'en fallait parfois pas plus pour faire son bonheur, Rory se redressa de façon à ce que son regard impatient retrouve celui de son fiancé. « Il y a un restaurant japonais et tu me l'as pas dit plus tôt ? » Son ton, bien trop amusé, ne contenait pas le moindre reproche. Bien loin de là, songer que Swann avait probablement gardé ce genre de détails pour être absolument sûr qu'il tomberait amoureux de cette maison l'attendrissait au plus haut point. « Maintenant tu sais que je rêve déjà plus que d'un date autour d'un plateau de sushis. » Il confessa dans un rire tendre, souriant contre la peau de son fiancé qu'il parsema de quelques baisers. Parce qu'il était plus qu'évident qu'être fiancés ne leur ferait pas renoncer au concept de dates, pas plus que n'importe quoi d'autre au monde. Quand bien même ils n'en étaient plus à rougir derrière leur menu en attendant de percevoir un signe que leurs sentiments l'un pour l'autre étaient peut être bien réciproques, ils restaient un jeune couple follement amoureux qui avait manqué de trop d'occasions de partager ce genre de soirées et voudraient profiter de chaque occasion de se tenir la main en public. La seule idée que leur avenir puisse aussi ressembler à ça avait déjà tout pour faire son bonheur, en réalité.

“J’avais peur qu’en déménageant, on perde ce qu’on avait. Le loft est peut-être pas parfait mais on y a tellement de bons souvenirs.” Accueillant cet aveu avec un sourire doux, Rory laissa ses doigts s'égarer contre la nuque de l'anglais et jusqu'à la naissance de ses cheveux. « Mon cœur. » Il savait bien que ces doutes-là, Swann ne les avait plus vraiment aujourd'hui. Mais savoir qu'ils avaient pu l'habiter autrefois lui donnait à ses yeux une raison suffisante pour le rassurer, rien qu'au cas où. « C'est vrai qu'on a beaucoup de très bons souvenirs au loft, mais ils vont pas s'effacer simplement parce qu'on va aller vivre ailleurs. Ça fera toujours partie de nous, et ici... c'est tout un tas de nouveaux souvenirs qu'on écrira ensemble. Heureux, eux aussi. » Et même bien plus encore, il en était persuadé. Et non, bien sûr qu'il n'usait déjà plus du conditionnel pour parler de cet endroit où tous les deux s'imaginaient bien trop s'installer. Ils pourraient prétendre que dans leur cœur la décision n'était pas déjà prise, mais un regard leur suffisait à souligner l'évidence : ils se sentaient parfaitement bien, ici. « J'attendrai un peu avant de mettre le loft en vente, au cas où on souhaiterait y retourner quelques fois. Et ensuite, on trouvera d'autres points de vue pour observer la skyline si elle nous manque. » Qu'ils puissent aujourd'hui rêver à observer une vue différente ne changeait rien au fait qu'ils s'étaient habitués au fait de surplomber Brisbane et d'observer la ville à la tombée de la nuit. Ils le pourraient toujours, depuis d'autres endroits, à d'autres occasions. Ainsi ils emporteraient un peu du loft avec eux, le cœur léger en pensant à l'avenir. “J’ai… j’ai pas envie d’attendre les autres visites, honnêtement. On a envie d’être ici, tout nous correspond. Je me dis qu’on devrait s’écouter, pour une fois.” A nouveau, son cœur s'emballa non pas parce qu'il était surpris un seul instant que Swann et lui puissent en penser la même chose, mais parce que les choses n'en étaient maintenant que plus concrètes. C'était cette maison, bien sûr que c'était elle. “On trouvera jamais meilleur.” Et Rory savait combien son fiancé redoutait habituellement le moindre changement, ça n'en était donc que plus précieux et attendrissant encore, de le voir si sûr de lui. « Je me dis la même chose. J'ai pas envie de visiter d'autres maisons, moi non plus. » Il n'en voyait plus l'intérêt dès lors qu'ils étaient tous les deux tombés amoureux de celle-ci, au point d'en parler déjà comme de leur futur chez eux. « Si on est tombés sous le charme de cet endroit, je me dis que d'autres le pourraient aussi. C'est un risque que j'ai pas envie de prendre avec une maison qu'on aime autant tous les deux. » Alors peut être que ça avait quelque chose de déraisonnable, de vouloir se lancer sans attendre, mais ils ne pourraient pas se le pardonner si cette maison revenait finalement à quelqu'un d'autre. Ils le savaient l'un comme l'autre. “Dix, sans doute. Mais c’est vraiment important ?” Son sourire immense mourut contre les lèvres de son fiancé, Rory ne perdant pas une seconde pour prolonger un baiser au goût d'évidence, lui aussi. Ce ne serait pas le seul qu'ils échangeraient sous ce toit, et ce pas uniquement parce qu'ils en partageraient sans doute de nombreux autres d'ici la fin de cette visite. Pour ça comme pour tant d'autres choses, ils étaient certainement le parfait cliché des futurs mariés planant sur leur petit nuage. D'autres diraient cependant qu'ils n'avaient pas attendu d'être fiancés pour ça, ayant après tout bien trop d'années à rattraper pour ça aussi. « Non, pas le moins du monde. » Alors au diable la raison, il était peut être temps pour eux de prendre une décision impulsive, sachant par avance qu'il n'y avait pas de raison qu'ils la regrettent un jour.

Ce ne sont donc pas des hésitations que formula Rory au moment de reprendre la parole, mais simplement le besoin de s'assurer que les choses n'allaient pas trop vite, tant pour Swann que pour les personnes chères à son cœur. Si l'australien voulait plus que tout acheter cette maison et y bâtir leur avenir, ce ne serait pas au détriment du bien-être de son fiancé. Son regard tendre l'exprimait déjà, il ne lui en voudrait pas un seul instant d'avoir besoin de ralentir. “Tu sais où est-ce qu’on devrait réfléchir ?” Ses grands yeux curieux interrogèrent les siens en silence, sans que l’inquiétude ne l'habite pourtant un seul instant – en témoignait la douceur de son sourire. Ainsi c'est sans opposer la moindre résistance qu'il noua ses doigts aux siens et laissa Swann l'attirer à quelques mètres de là, dans cette chambre qu'il ne voyait déjà plus que comme la leur, peu importe qu'ils n'aient encore signé aucun papier ni même pour le moment retrouvé l'agent immobilier qui devait errer quelques part dans la spacieuse demeure. Rory était bien loin de s'attacher à ces détails, bien trop ancré dans l'instant. Et l'instant ne pourrait justement pas être plus beau maintenant qu'ils avaient retiré leurs chaussures et s'étaient blottis l'un contre l'autre sur ce lit qui leur offrait la plus paisible des vues sur l'océan. Sa respiration se cala à la sienne, ses bras s'enroulant autour de ceux de son petit-ami pour le garder toujours plus près. Il était si bien qu'il voudrait ne plus jamais bouger. “Je sens qu’on risque de prendre beaucoup de décisions dans cette pièce.” Et Rory n'avait pas même à apercevoir le visage de son fiancé pour deviner qu'un sourire illuminait son visage. Tout comme le sien laissait transparaître le bonheur et la sérénité qui enveloppaient son cœur. « Et je sens que je vais aimer rester de longues heures, ici, avec toi. » Et cette fois, il le jurait, ce n'était pas juste le sous-entendu d'un homme forcément impatient de partager toutes sortes d'activité avec son fiancé entre les murs de leur chambre. Ils partageraient aussi tant de discussions, tant d'étreintes qu'ils éterniseraient rien que pour le plaisir de s'allonger l'un près de l'autre en silence, à ne rien faire d'autre que se laisser bercer par le bruit des vagues. “Imagine si on pouvait se réveiller avec cette vue tous les matins.” « Ce serait le paradis. » Et il n'avait pas le moindre mal à se l'imaginer, en vérité, déjà émerveillé de profiter d'un tel paysage aujourd'hui. Ça pourrait être ainsi tous les jours, et il réalisait d'autant plus combien ils pourraient être heureux ici. Combien la vie serait douce, évidente. Dans cet écrin duquel ils veilleraient pourtant pas à ne pas exclure leurs proches, ayant bien trop besoin d'être entourés de ceux qu'ils aimaient pour être pleinement heureux. “Sofia et Maisie me reprocheraient uniquement de ne pas avoir sauté le pas plus tôt.” Rory secoua doucement la tête, réalisant qu'il s'inquiétait probablement pour rien et que si deux personnes étaient susceptibles de se réjouir pour ce déménagement, c'était les amies et anciennes colocataires de Swann. « Tu as sûrement raison. Elles ont toujours été tellement accueillantes et gentilles avec moi. » Toutes les deux l'avaient mis à l'aise en si peu de temps que Rory s'était tout de suite senti comme chez lui à la coloc'. Il n'y vivait pourtant que quelques soirs par semaine, pour retrouver Swann quand ils n'investissaient par le loft, mais c'était tout comme à ses yeux. “Mais hey, mon amour. Regarde-moi.” Tournant doucement son buste vers lui, Rory retrouva le regard de son fiancé. “Ça ne va pas trop vite, et j’ai encore moins besoin de temps pour savoir que je veux vivre avec toi.” L'éclat dans son regard, alors plus amoureux que jamais, trouva son écho dans sa façon de lui sourire. « Je veux juste qu'on aille à ton rythme. » C'est tout ce qui lui importait, que Swann n'ait pas l'impression de devoir accélérer les choses pour lui faire plaisir. Il n'en avait aucunement besoin et c'était sa manière de le lui rappeler. « Mais si tu es sûr de toi, alors ne perdons pas une minute. J'ai tellement envie de vivre avec toi, dans une maison à nous. Rien ne pourrait me rendre plus heureux. » Pour l'heure, il aurait tout ce qu'il pouvait désirer et cette nouvelle vie avec lui le comblerait à chaque instant. Par la suite, bien sûr, son cœur se remplirait aussi d'impatience à l'idée d'agrandir leur famille, mais c'était une autre étape pour laquelle ils n'avaient pas envie de se précipiter. « Et puis, je crois que pour la maison, la question ne se pose plus vraiment. » Il souffla dans un sourire amusé, ne pouvant trouver meilleure preuve à cette idée que leur position sur ce lit, blottis comme s'ils étaient déjà chez eux. On ne pourrait pas leur reprocher de ne pas s'être projetés dès le premier instant, tout dans cet endroit leur laissant penser qu'ils y seraient les plus heureux.

“Qu’est-ce qu’il s’est passé avec Arthur ?” Cette fois la question le prit de court et c'est un regard plus hésitant qu'il reposa dans celui de l'homme qu'il aimait, la gorge serrée. “Il m’a dit que vous aviez discuté. J’ai vite compris que c’était pas vraiment quelque chose de positif.” Rory serait bien incapable de lui mentir, la seule raison pour laquelle il ne lui avait rien dit jusque là étant qu'il souhaitait lui épargner le récit de ladite discussion. Précisément parce qu'elle n'avait rien de très joyeuse, rien de très plaisante non plus. « C'était pas grand chose, en réalité. J'étais juste... passé récupérer un livre que j'avais oublié à la coloc', quelques jours après que les choses aient dégénéré avec Murphy. » Et ainsi, il comprendrait sans doute combien la situation était tendue quelques mois en arrière, lorsqu'il avait croisé la route d'Arthur, alors en possession d'informations qui avaient inévitablement joué sur l'accueil qu'il avait réservé à l'acteur. « Il était très remonté parce qu'il se faisait beaucoup de souci pour toi, ce que je comprends parfaitement. Mais il avait besoin d'un coupable et... disons que j'en faisais un tout désigné à ses yeux. » Rory avoua du bout des lèvres, sans chercher à faire peser la responsabilité de cet échange sur Arthur. L'ami de Swann ne s'était montré ni accueillant ni amical, mais il avait découvert Swann dans un état plus que préoccupant et ça avait forcément joué dans sa réaction, ça Rory le savait. Il ne pouvait même que trop comprendre que ça l'ait profondément remué : lui aussi en avait perdu le sommeil pendant plusieurs jours. « Ça fait rien, d'accord ? Je t'en ai pas parlé avant pour pas t'inquiéter inutilement et parce que je voulais pas que tu te retrouves au milieu de tout ça. » Doucement, sa main glissa contre sa joue dans une caresse qui avait vocation à le rassurer. L'échange avait été houleux, mais il ne gardait pas de rancœur et ça n'avait pas affecté son bonheur auprès de Swann, ce qui était de loin le plus important. “Je me moque de ce que pense Arthur, d’accord ? Il est mon ami mais je prends mes décisions seul.” Un sourire ému étira doucement la ligne de ses lèvres, Rory profitant de leur proximité pour blottir son visage contre son cou un instant. « Je le sais, Swann. Mais je savais aussi que ça te ferait de la peine qu'il puisse avoir certains aprioris sur notre couple et je voulais à tout prix t'éviter ça. » Arthur ne voyait pas sa présence dans la vie de Swann d'un très bon œil depuis cette soirée, Rory voulait simplement éviter de mettre de l'huile sur le feu et ne pas créer de tensions inutiles entre les deux amis. « Je lui ai dit que je serai pas celui qui compliquerai les choses, et je le pensais. Il compte pour toi et ça veut dire qu'il aura toujours sa place à tes cotés, y compris sous ce toit. » Bien sûr qu'Arthur serait le bienvenu chez eux, au même titre que le reste de leurs amis. Rory était acteur et il avait grandi au sein d'un foyer bercé par les faux sourires : aussi triste que ce soit, il saurait faire semblant que tout allait bien même si Arthur devait se montrer hostile. Ce ne serait qu'un petit prix à payer pour voir Swann heureux. « J'aurais juste une requête. Et je t'en voudrais pas si tu pouvais pas me l'accorder. » Il reprit tout bas, appréhendant peut être légèrement de formuler la crainte qu'il ne pouvait pas s'empêcher d'éprouver. « Tu pourrais prendre la température avec lui, d'ici le mariage ? Je trouverais parfaitement normal qu'il soit présent, mais je crois que ça me briserait si ça devait mal se passer. » Si la situation venait à s'envenimer un jour aussi important pour eux, ou qu'Arthur choisissait de faire entendre sa désapprobation au pire moment. Rory ne l'en croyait pas réellement capable, éternellement tenté d'accorder le bénéfice du doute autour de lui, mais cette idée le terrifiait malgré tout suffisamment pour qu'il ne veuille prendre aucun risque.

Leur discussion autour du bateau devient un peu plus intéressante à chaque seconde écoulée, surtout alors que Swann a souligné qu’il serait toujours d’avis pour que Rory suive son envie d’en acquérir un. Il est d’autant plus intéressé par cette idée puisqu’elle rime avec escapades à deux, baignades dans l’océan et moments de bronzage dans leurs plus simples appareils. Entre autres. « Peut-être bien que ça fait aussi partie de la liste de mes fantasmes. » Son oreille accueille les mots murmurés de Rory, il sourit en retour comme un adolescent. “Il est de mon devoir de t’aider à cocher cette liste.” Ses bras s’enroulent autour du bas de son dos alors qu’il se laisse quelque peu tomber en avant, sa nuque vrillée en arrière uniquement pour garder son regard amusé ancré dans celui de Rory. Maintenant, il ne doute plus de cet achat à venir, et il est même prêt à parier que son fiancé ne mettra pas bien longtemps avant de se décider sur un modèle en particulier. En attendant, c’est avec malice qu’il retrouve brièvement ses lèvres par deux fois. Ce n’est pas ce dont il s’était attendu à parler avec lui mais force est de constater qu’il est heureux que son petit-ami n’ait pas hésité à lui faire part de ses doutes et questionnements.

Du reste, et comme bien souvent, ils n’ont aucun mal à tomber d’accord, en témoigne leur envie respective de faire de cette maison la leur. Ils en sont tombés amoureux et elle correspond à chacun de leurs critères, même ceux qu’ils ont gardés dans leur cœur sans oser en parler davantage à l’agent immobilier. Le quartier est calme mais doté de tout ce dont ils pourraient avoir besoin, aujourd’hui comme demain. « Tu penses qu'on devrait faire part de ce problème à l'agent immobilier ? Il aura peut-être une solution à nous proposer, qui sait. » Une main posée contre son torse, il balaie l’espace du regard, simplement pour confirmer ses pensées une fois de plus. Il est heureux à la simple idée que Rory le soit déjà, lui dont le regard brille autant que son sourire. Dans cette maison, ils auront toutes les raisons du monde d’entretenir ce sourire et ce bonheur. “Je pense qu’on aura pas de mal à s’entendre, lui et nous.” Surtout alors que leurs questions se résumeront à savoir quand est-ce qu’ils peuvent emménager et quels fichus papiers ils doivent signer pour cela. Ils ont tout pour être heureux, ici, et ne prendront jamais le risque que ce bonheur leur passe sous le nez pour une raison ou une autre. C’est ici qu’il veut vivre avec l’homme qu’il aime et un jour voir grandir leurs enfants, tout comme c’est ici qu’il veut pouvoir accueillir tous leurs amis et passer de belles soirées avec eux, à parler de la pluie et du beau temps. « Il y a un restaurant japonais et tu me l'as pas dit plus tôt ? Maintenant tu sais que je rêve déjà plus que d'un date autour d'un plateau de sushis. » Il rigole une fois de plus, nullement inquiété par l’aspect dramatico-dramatique des mots de l’australien. Swann passe une main dans ses cheveux pour jouer avec ses mèches, se souvenant avec une certaine nostalgie de leurs premiers date qui n’en avaient pas le nom et de ces regards qu’il osait à peine lui dédier, un peu trop perdu. “On ira ce soir, juste pour être vraiment vraiment certains que le quartier en vaut la peine.” Mais il espère déjà qu’une fois le soir venu, ils auront signé ces papiers et entamé les procédures, sans doute bien longues, pour obtenir les clés de la demeure. Son sourire demeure intact lorsque Rory ponctue ses paroles en l’embrassant sur tous les grains de sa peau à proximité de ses lèvres.

Son sourire se mue peu à peu en une certaine tristesse lorsque Swann confesse les peurs qui étaient les siennes jusqu’alors, à savoir qu’ils quittent une demeure dans laquelle ils se sentaient bien pour un endroit où cela ne sera peut-être jamais le cas. Et si désormais il se rend compte qu’ils seront parfaitement heureux ici, il a longtemps douté bien malgré lui du bien fondé de l’idée de déménager et estime que Rory mérite de le savoir. « Mon cœur. » Il prend une lente inspiration, tentant par la même occasion de prouver à Rory que tout va bien maintenant, lui le premier, et qu’il est sensible à tous les efforts qu’il fait pour le rassurer, à commencer par ces doigts qu’il perd contre sa nuque. « C'est vrai qu'on a beaucoup de très bons souvenirs au loft, mais ils vont pas s'effacer simplement parce qu'on va aller vivre ailleurs. Ça fera toujours partie de nous, et ici... c'est tout un tas de nouveaux souvenirs qu'on écrira ensemble. Heureux, eux aussi. » Aujourd’hui plus que jamais, il sait que son petit-ami a raison et qu’il a encore un peu trop l’âme d’un enfant matérialiste, à ainsi s’accrocher plus que de raison aux objets et à éternellement croire que rien ne sera meilleur ailleurs. C’est pourtant en osant avancer vers l’inconnu qu’il a pu accepter sa relation avec Rory, à commencer par là, et c’est ce qui fait de lui un homme profondément comblé désormais. « J'attendrai un peu avant de mettre le loft en vente, au cas où on souhaiterait y retourner quelques fois. Et ensuite, on trouvera d'autres points de vue pour observer la skyline si elle nous manque. » L’anglais lui offre un sourire rassuré, heureux qu’il ait déjà pensé à tout. Même si, par un miracle impossible, ils pouvaient avoir cette maison dès demain, Swann sait déjà qu’il serait bien loin d’être contre l’idée de repasser un soir, ou deux, ou trois au loft. Pour s’assurer qu’ils n’ont rien oublié sur place, pour profiter une dernière fois (ou presque) de la lumière du matin, pour bien sûr se poser sur leur balcon et ne jamais rentrer, simplement parce que de là-haut la vie est simple et sans problème, surtout quand il peut se contenter de serrer Rory contre lui en silence, aucun mot n’étant requis. Ils auront de nouvelles habitudes, ici, il le sait ; mais il sait aussi qu’il aimait beaucoup les anciennes. “On demandera à Donna pour la skyline. Elle a toujours réponse à tout.” Il ne revient pas sur le reste, rassuré par leur visite autant que par les mots seuls de Rory, mais se permet au moins d’impliquer une fois de plus l’amie de Rory dans toute cette histoire, elle qui les a déjà tant aidés à beaucoup d’égards. “Peut-être qu’on pourrait s’aménager un accès au toit, ici. Pour voir l’océan.” Il tente, Swann. Il fait de son mieux pour penser au futur plutôt qu’au passé, surtout alors qu’il n’est pas en train d’inventer: il serait sincèrement heureux de voir l’océan, ne serait-ce que parce que cela passionne Rory. Il ne fait déjà plus aucun doute qu’ils seront infiniment heureux entre ces murs qu’ils décoreront à leur goût, avec beaucoup de souvenirs de l’Angleterre et autant de plantes.

Lorsqu’il sent le ton de la discussion basculer à nouveau, Swann prend le temps d’amener son fiancé à sa suite dans leur future chambre et de l’enlacer dans le lit. Il embrasse la nuque de l’homme qu’il aime lorsqu’il n’est pas occupé à le rassurer par les mots, ses propres bras réchauffés par l’étreinte de l’australien. « Et je sens que je vais aimer rester de longues heures, ici, avec toi. » Et Swann serait bien le dernier à réfuter ces quelques mots, se sentant déjà un peu trop à l’aise dans cette demeure dans laquelle ils n’ont pourtant aucun souvenir pour l’heure. Ils se les créeront très bientôt, en attendant c’est une bulle de mal être qu’il est bien décidé à percer entre eux plutôt que de la laisser grandir. Doucement, il demande donc à Rory de se retourner pour qu’il puisse lui parler les yeux dans les yeux. Il ne relâche pas son étreinte, ne brise jamais son sourire non plus. « Je veux juste qu'on aille à ton rythme. » - “On va à mon rythme.” Il répond aussitôt avec le même sourire, sans avoir à y réfléchir à deux fois. Il ne se sent pas pressé, ni par le temps, ni par Rory, ni par Dieu sait quelle obligation sociétale. Il emménage avec lui uniquement parce qu’il en crève d’envie et qu’il en a enfin le courage. Après des années, il ne pourrait pas dire que les choses vont trop vite. « Mais si tu es sûr de toi, alors ne perdons pas une minute. J'ai tellement envie de vivre avec toi, dans une maison à nous. Rien ne pourrait me rendre plus heureux. » Et la seule raison pour laquelle il se retient de l’embrasser, c’est parce qu’il est à peu près persuadé qu’il ne saurait plus s’arrêter et que son désir pour Rory grandirait un peu trop rapidement, quitte à en oublier qu’ils ne sont pas encore chez eux. Ainsi, il se contente de hocher la tête avec un sourire immense, impatient à l’idée d’annoncer à l’homme qui les accompagne qu’ils veulent acquérir cette villa. “J’ai tellement hâte. De ça, du bateau, de la vie qu’on aura ici.” De leur petit chien qui sera heureux d’avoir un jardin, de ces enfants auxquels ils pourront penser un peu plus sereinement en se sachant enfin chez eux et peu enclins à l’idée de déménager à nouveau un jour. « Et puis, je crois que pour la maison, la question ne se pose plus vraiment. » Swann rigole doucement à son tour, ne pouvant effectivement pas aller contre cette idée. Il n’en a de toute façon aucune envie. Leur décision est prise, aussi simplement que cela.

Et c’est justement parce qu’ils sont aussi simplement heureux que l’anglais est désolé de poser la question qui fâche, à savoir ce qu’il s’est réellement passé entre Arthur et lui, il y a de ça plusieurs mois déjà. Comme il s’y attendait, cette seule question suffit à faire mourir la lueur brillant dans le regard de son petit-ami autant qu’à tirer les traits de son visage. L’anglais pose sa main contre sa joue, comme s’il tentait d’animer de nouveau la mécanique de son bonheur. « C'était pas grand chose, en réalité. J'étais juste... passé récupérer un livre que j'avais oublié à la coloc', quelques jours après que les choses aient dégénéré avec Murphy. » Bien sûr que c’est pas grand chose, il se doute qu’il ne voudra jamais l’inquiéter ou créer la moindre tension entre lui et son ami de toujours. Bien sûr que Rory minimise les faits, comme à son habitude, et ce n’est pas quelque chose que son compagnon ira lui reprocher. Il accueille ses mots avec douceur, conscient qu’il fait tous ces efforts pour lui et qu’il est prêt à faire face à cette peine seul uniquement pour en épargner Swann, surtout qu’au moment des faits il était déjà largement préoccupé et chamboulé. Simplement parce qu’il est question de cet épisode, il jette un regard à la paume de sa main, à jamais marquée de la cicatrice de ses points de suture. Lui aussi a tenté d’épargner Rory des détails de cet incident. « Il était très remonté parce qu'il se faisait beaucoup de souci pour toi, ce que je comprends parfaitement. Mais il avait besoin d'un coupable et... disons que j'en faisais un tout désigné à ses yeux. »  - “Oh, Rory…” Il souffle doucement, désolé alors qu’il imagine déjà tous les mots qu’Arthur a pu avoir à son égard, tous plus injustifiés les uns que les autres. Jamais il ne se serait douté que son ami irait jusqu’à reprocher directement à Rory tout ce qu’il avait déjà pu dire face à Swann. Il recommence à caresser doucement sa joue, soucieux de lui prouver que les mots d’Arthur ne reflètent en rien ses propres pensées. “T’es pas coupable de quoi que ce soit, ok ? T’aurais pas pu anticiper la situation et moi non plus, y’a rien qu’on pourrait objectivement te reprocher.” Mais Arthur n’en a rien à faire, de l’objectivité. Il n’en a jamais rien eu à faire de quoi que ce soit, son ami, et si jusque là cela n’avait jamais posé davantage de problèmes à Swann, maintenant la donne est différente. Il n’était pas supposé s’en prendre à Rory ; il n’aurait pas dû le faire non plus. « Ça fait rien, d'accord ? Je t'en ai pas parlé avant pour pas t'inquiéter inutilement et parce que je voulais pas que tu te retrouves au milieu de tout ça. » Il désamorce, caresse à son tour le visage de son petit-ami, lui dont les lèvres encerclent la lèvre qu’il mord avec culpabilité. Il se rend coupable de ne rien avoir su de cet échange, tout comme il se rend coupable de ne rien avoir pu deviner dans l’attitude de Rory non plus, pourtant assuré qu’il pouvait lire en lui comme dans un livre ouvert. “Mais je suis au milieu de tout ça.” Il souffle en guise d’axe de défense, sa vie étant intrinsèque à celle de Rory, surtout s’il est aussi question de son ami anglais à côté de ça. Il ne veut pas que quoi que ce soit pèse sur le cœur de l’homme qu’il aime, encore moins si tout est de sa faute, même uniquement par extension. « Je le sais, Swann. Mais je savais aussi que ça te ferait de la peine qu'il puisse avoir certains aprioris sur notre couple et je voulais à tout prix t'éviter ça. » Il affiche un sourire coupable, ne pouvant nier que toute cette histoire le touche et lui en coûte, tout comme il n’y a rien qu’il ne puisse pas supporter lorsqu’il est question de son fiancé et futur mari. Il a du mal à encaisser les choses lorsqu’il s’agit de sa propre personne mais pour Rory, et pour tous ceux qu’il aime, tout est différent. « Je lui ai dit que je serai pas celui qui compliquerai les choses, et je le pensais. Il compte pour toi et ça veut dire qu'il aura toujours sa place à tes cotés, y compris sous ce toit. » Il compte toujours pour Swann, c’est un fait, mais il n’est pas immuable. Cela ne peut pas pardonner toutes ses frasques ou être une circonstance assez atténuante face à son comportement destructeur, surtout si cela en vient à toucher à Rory. “Il parle avant de réfléchir. Je veux juste que tu saches que peu importe ce qu’il a pu te dire, ce n’est pas ce que je pense, moi.” Ce ne sont pas des mots qu’il aurait pu confier à Arthur, à commencer parce que Swann n’a de toute façon jamais rien confié de négatif à propos de son petit-ami à qui que ce soit. Et quand bien même, si un jour cela s’avérait être le cas, il connaît un peu trop Arthur pour voir en lui une oreille attentive et une bouche cousue. “Je suis pas en train de l’excuser, surtout pas. Je lui parlerai. Je… Je pensais sincèrement qu’il s’était contenté de me prévenir à ton sujet mais pas qu’il t’avait pris à partie.” Ce n’est pas un secret, que son ami anglais ne porte pas son petit ami dans son coeur, mais il avait eu l’espoir aussi doux que fou que cela n’ait pas impacté ce dernier. Tout ce qu’il espère, maintenant, c’est qu’il n’a pas eu de mots aussi crus et injustes à son égard qu’il en avait déjà parlés à Swann.

« J'aurais juste une requête. Et je t'en voudrais pas si tu pouvais pas me l'accorder. » Swann se redresse uniquement pour s’asseoir face à lui, ses deux mains dans les siennes, occupées à caresser l’anneau qu’il fait tourner autour de son doigt. Il accédera à sa requête, quelle qu’elle soit ; il le sait déjà. Sa tête bouge doucement, marque la positive, souligne qu’il l’écoute avec attention. « Tu pourrais prendre la température avec lui, d'ici le mariage ? Je trouverais parfaitement normal qu'il soit présent, mais je crois que ça me briserait si ça devait mal se passer. » Et ça briserait le blond tout autant, si leur mariage devait être autre chose que parfait et, surtout, s’il devait être ponctué par un tel spectacle. En guise de première réponse, il s’abaisse tout contre lui pour retrouver ses lèvres et s’appliquer à l’embrasser avec tendresse et passion, s’arrêtant uniquement lorsqu’il commence à perdre le fil de ses pensées. Dans un ultime baiser plus rassurant, plus protecteur aussi, c’est sa tempe qu’il embrasse avant de se redresser. “Je l’inviterai pas si j’ai le moindre doute quant à son attitude le jour du mariage.” Il statue donc sans aucune retenue, sans avoir à y penser à deux fois non plus. Son amitié avec le nouveau trentenaire a beau être importante à ses yeux, elle ne l’est pas autant que le bonheur de son futur mari. Il a l’habitude des frasques d’Arthur mais ne souhaite pas que cela devienne le quotidien de Rory. "Tu es l'amour de ma vie, j'en doute pas une seule seconde et si Arthur ne veut pas y croire, c'est tant pis pour lui. On a toujours eu une relation un peu compliquée et je sais qu'il est pas quelqu'un de facile à cerner mais... je suis désolé, je pensais pas que ça te toucherait." Il a toujours été son problème, à dire vrai. Jamais il n'aurait su anticiper qu'il impacte négativement la vie de ses proches. Il ne pensait pas que le caractère difficile de son ami impacterait un jour le quotidien de son petit-ami. "Je lui pardonnerai pas d'avoir fait ça." Alors, pour l'heure, autant dire que son prénom n'est certainement pas à ajouter à la liste des invités au mariage. "Je t'aime Rory." Il ajoute finalement, tristement, soucieux de toujours le lui rappeler, malgré ce qui peut exister à côté et parfois compliquer leur quotidien. "Je te choisirai toujours." Il lui est bien trop précieux pour qu'il veuille prendre le moindre risque de le voir s'éloigner à nouveau de lui.

you are the sun and i am just the planets.

@SWANN BUCHANAN & RORY

Si l'idée d'acheter un bateau sur lequel découvrir les environs avec son fiancé avait tout pour réjouir Rory, c'était aussi le cas de leur conversation maintenant que celle-ci prenait une tournure plus agréable encore. “Il est de mon devoir de t’aider à cocher cette liste.” Le rire de l'acteur résonna au creux de l'oreille de son fiancé, tandis que ses doigts grimpèrent lentement le long de son dos. « Tu connais la bonne nouvelle ? On a de très, très longues années devant nous pour le faire. » Et nul doute qu'ils auraient effectivement l'occasion de se pencher d'un peu plus près sur ladite liste, qui n'existait bien évidemment que dans un coin de sa tête et se résumait en réalité à un souhait beaucoup plus général : celui de pouvoir toujours goûter à la même passion avec l'homme qu'il aimait, lorsqu'ils seraient mariés et que leur vie se trouverait aussi remplie de beaucoup d'autres bonheurs. Il n'était pas inquiet le moins du monde, sachant à l'avance que son besoin de le sentir au plus près de lui ne s'évanouirait jamais, pas plus que la malice avec laquelle Swann et lui pouvaient se dévorer du regard lorsqu'ils se retrouvaient seuls comme à cet instant. Ces moments-là seraient toujours à eux, et il n'avait pas besoin de cocher une liste pour le savoir.

“Je pense qu’on aura pas de mal à s’entendre, lui et nous.” Et Rory n'avait pas le moindre mal à partager son avis, face à l'enthousiasme que son fiancé et lui éprouvaient depuis qu'ils avaient posé un pied à l'intérieur de cette maison, incontestablement parfaite pour le couple. Si l'agent immobilier avait déjà du répondre à beaucoup de leurs questions, il se ferait certainement aussi un plaisir de leur faire signer des documents officiels lorsqu'ils émettraient l'envie d'acheter. Parce que c'est ce qui arriverait d'ici une poignée de minutes, ils en étaient à présent bien conscients l'un et l'autre et ça jouait pour beaucoup dans le sourire radieux que l'acteur arborait. Quand bien même il était aussi et surtout heureux de se retrouver seul avec son fiancé, qui plus est dans cet endroit qui lui paraissait fait pour eux. “On ira ce soir, juste pour être vraiment vraiment certains que le quartier en vaut la peine.” Et le restaurant japonais, lui, n'était au final que la cerise sur un gâteau déjà garni de nombreuses douceurs, tant ce quartier avait déjà tout pour les combler. Ils n'auraient sans doute jamais pensé qu'ils s'y sentiraient aussi vite comme chez eux, mais force est de constater qu'ils s'y voyaient déjà – aussi bien dîner dans ce restaurant que passer le reste de leurs soirées sur leur terrasse ou confortablement installés au fond de leur canapé, à admirer la lune se refléter sur l'océan. « Parce qu'on a encore tellement de doutes qu'il vaut mieux les balayer, pas vrai ? » Il souffla dans un sourire amusé, usant volontiers d'ironie quand la situation ne pourrait pas être plus claire, au contraire. Swann et lui étaient tombés amoureux de cet endroit au premier coup d’œil et ils étaient ensuite allés de découverte en découverte pour en arriver au constat suivant : ils seraient fous d'hésiter une seule seconde de plus. Ils avaient déjà tout pour être heureux sous ce toit et ils n'avaient même pas encore fait la moindre offre.

Rassurer Swann était comme toujours sa priorité, qui plus est dans un moment aussi important. Rory le savait, son fiancé était terrifié par l'inconnu autant que par l'idée que leur vie puisse changer d'une manière ou d'une autre, et l'achat d'une maison impliquerait forcément de nombreux changements. A leur quotidien, à leurs repères, à tout ce à quoi ils s'étaient habitués ces dernières années et à quoi il leur faudrait parfois renoncer pour prendre ce nouveau départ ensemble, dans leur future maison. Pour beaucoup ça ressemblait à des détails, à une simple question de vue à admirer depuis un balcon ou d’itinéraire à emprunter pour aller faire des courses, mais il en allait différemment pour eux parce qu'il en allait différemment pour Swann. C'est pourquoi Rory comptait tout faire pour que la transition soit la plus douce possible. Ainsi tout irait pour le mieux, à l'instar de leur couple qui aujourd'hui ne pourrait pas être plus heureux, eux qui quelques années plus tôt étaient loin de pouvoir se projeter avec autant d'insouciance. Les choses avaient changé et quand bien même ça avait pris du temps, ça en avait surtout valu la peine. “On demandera à Donna pour la skyline. Elle a toujours réponse à tout.” Rory secoua doucement la tête, heureux et soulagé que les inquiétudes que Swann semblent doucement se dissiper, lui qui faisait déjà tant d'efforts et depuis si longtemps pour combattre sa peur du changement. Pour ça comme pour tant d'autres choses, Rory était fier de lui. Infiniment heureux de vivre tout ça avec aucun autre que lui, aussi. « Je sais déjà qu'elle se fera un plaisir de nous aider. » Et il ne lui avait pas encore parlé de cette maison, n'ayant pas le moindre doute que Donna se réjouirait pour eux. Elle connaissait son attachement pour son loft, mais elle savait aussi combien il rêvait d'autre chose, et d'un endroit où vraiment se poser avec Swann, pour profiter d'un cadre de vie plus calme et fonder une famille. “Peut-être qu’on pourrait s’aménager un accès au toit, ici. Pour voir l’océan.” « J'adore cette idée. On pourrait demander à l'agent si ça lui semble faisable, coté travaux. » Il souffla, le regard brillant, impatient de faire de cet endroit leur cocon. Ils pourraient y faire tous les aménagements qu'ils souhaiteraient pour qu'il soit réellement à leur image, et pour que Swann s'y sente comme chez lui. C'était la priorité de Rory, qui comptait s'employer à faire que son fiancé n'ait bientôt plus la moindre nostalgie au fond du cœur, en pensant au passé. « On aurait le plus beau point de vue qui soit sur le coucher du soleil. » Et inutile de préciser qu'ils en seraient encore un peu plus heureux, dans cette maison qui n'avait déjà pas son pareil pour les faire rêver.

Pousser la porte de cette chambre à coucher que le couple s'imaginait déjà devenir leur chambre, eut finalement tout pour apaiser un Rory soucieux d'aller trop vite. Non pas parce qu'il pourrait éprouver la plus petite hésitation quant à cet avenir à deux qu'il lui tardait d'écrire avec Swann, mais parce que son fiancé pourrait vouloir ne pas brûler les étapes. L'acteur serait bien incapable de lui en vouloir, même s'il lui disait avoir besoin de plus de temps, même s'il lui disait avoir besoin de réfléchir. Mais à présent blotti entre les bras de l'anglais, sa respiration calquée sur la sienne et ses bras enroulés autour des siens, le doute ne semblait plus permis. Et bien sûr que ça allégeait son cœur ; plus que tout en réalité. “On va à mon rythme.” Et c'est tout ce que Rory souhaitait, que Swann ne se sente obligé de rien et surtout pas de le suivre dans toutes ses envies s'il éprouvait à un quelconque moment le besoin de ralentir. Ils le pourraient toujours, à chaque instant, sans que ça ne remette jamais en question leur envie de vivre ensemble. “J’ai tellement hâte. De ça, du bateau, de la vie qu’on aura ici.” « Moi aussi, mon cœur. Moi aussi j'ai tellement hâte. » C'était la vie qu'il désirait plus que tout pour eux, et il serait déjà immensément heureux de seulement pouvoir emménager sous ce toit avec lui – le reste, ce serait un bonus qu'il chérirait à chaque instant, peinant encore par moments à réaliser qu'il leur était aujourd'hui permis de prétendre à tout ça. Après des années à s'aimer en secret, après des mois à vivre séparés l'un de l'autre et à en souffrir terriblement, c'est ensemble, fiancés et heureux qu'ils abordaient cette nouvelle vie. « Je me sens tellement bien, dans tes bras. » A cet instant, mais aussi chaque jour depuis plusieurs semaines où la réalité se confondrait presque avec un rêve. Il ne rêvait pas, pourtant, la bague à son doigt en était la preuve et cette chambre tout autant. « La chambre est parfaite, bien sûr, tout comme cette maison. Mais c'est près de toi que je suis le plus heureux et je sais que ça changera jamais. » Quand bien même il ne s'imaginait déjà plus vivre ailleurs qu'ici, c'est encore en présence de son fiancé que Rory se trouvait comblé sans le moindre effort. Même cette maison, dans toute sa splendeur, ne saurait éclipser l'homme dont il était éperdument amoureux.

Et c'est parce qu'il se sentait plus en sécurité que n'importe où ailleurs, dans ses bras, qu'il osa se confier sur un sujet qu'il avait pourtant gardé pour lui durant des mois. Pour ne pas tracasser Swann et parce que ça concernait l'une des personnes les plus importantes de sa vie ; Arthur, que Rory n'avait pas voulu accabler. Il ne le voulait toujours pas, et souhaitait moins que n'importe quoi d'autre que l'amitié entre les deux hommes souffre de l'incident survenu ce soir-là. Il refusait pourtant de le cacher plus longtemps à Swann, le cœur déjà lourd de ne rien lui avoir dit plus tôt. “Oh, Rory… T’es pas coupable de quoi que ce soit, ok ? T’aurais pas pu anticiper la situation et moi non plus, y’a rien qu’on pourrait objectivement te reprocher.” Si seulement c'était aussi simple pour lui de se répéter ces mots, aussi simple de se convaincre qu'il n'était pas responsable de l'état dans lequel l'homme qu'il aimait avait terminé, ce fameux soir. Rory était présent, mais il était arrivé trop tard pour empêcher à la situation de dégénérer. Et il se l'était reproché sans cesse, depuis. « J'ai jamais cessé de m'en vouloir, après cette soirée. Je sais que c'est idiot et que j'aurais sûrement pas pu éviter que les choses tournent de cette manière, mais... quand Arthur m'a fait ses reproches, une part de moi était forcée d'être d'accord avec lui. » Même s'il n'aurait peut être pas pu éviter quoi que ce soit, au fond, peu importe à quel point il l'aurait voulu. Même si le mal était fait et que Swann avait même pris la peine de minimiser son état devant lui, sans doute conscient que l'acteur était déjà à deux doigts de perdre pied. Peu importe, il était question de Swann et il prendrait tous les blâmes pour ne pas avoir su le protéger. « Je t'aime et je pourrais jamais me le pardonner s'il t'arrivait quoi que ce soit. » Il s'était promis de faire son bonheur et de veiller à ce qu'il n'éprouve plus jamais l'envie de se faire le moindre mal, mais c'était bien différent lorsqu'un tiers était impliqué et que Rory réalisait qu'il ne pouvait pas toujours tout contrôler. Il le voudrait tant, mais ça n'était pas si simple. Et il aurait du prédire que Swann se reprocherait de la même manière de ne pas avoir perçu combien les choses étaient compliquées entre Arthur et lui, depuis cet échange. Il était pourtant la dernière personne qui doive se le reprocher, les choses ayant dégénéré uniquement parce qu'Arthur et lui avaient à cœur de le savoir heureux. Même si le meilleur ami de Swann préférait considérer qu'ils ne jouaient pas dans la même équipe. “Mais je suis au milieu de tout ça.” Rory se pinça les lèvres, coupable et désolé de le placer dans cette situation quand c'était tout ce qu'il voulait éviter. Arthur était son ami, et c'est une chose contre laquelle Rory n'irait jamais, peu importe le mépris que pourrait bien lui porter le jeune homme. Il ne placerait jamais Swann devant un choix impossible. “Il parle avant de réfléchir. Je veux juste que tu saches que peu importe ce qu’il a pu te dire, ce n’est pas ce que je pense, moi.” Ses lèvres s'étirèrent cette fois avec douceur, dans un sourire empli de soulagement. Il ne doutait pas un seul instant que Swann ne partageait pas les pensées de son ami, mais ces mots lui faisaient un bien fou après qu'il se soit torturé avec tout ça pendant des semaines. « Je le sais, oui. Et tu sais que je t'en voudrais pas un seul instant de t'être confié à lui. Tu aurais eu tous les droits de le faire, et pas juste parce qu'il est ton ami. » Aussi parce que cette soirée au loft avait été cauchemardesque. Rory avait terriblement mal vécu que son petit-ami aille passer la nuit ailleurs, mais de le savoir avec ses colocataires l'avait profondément rassuré. Tout comme de savoir qu'il avait probablement bénéficié d'une oreille attentive, après cette soirée. “Je suis pas en train de l’excuser, surtout pas. Je lui parlerai. Je… Je pensais sincèrement qu’il s’était contenté de me prévenir à ton sujet mais pas qu’il t’avait pris à partie.” « Swann... Swann. Tout va bien, d'accord ? Maintenant, tout va bien. » Il susurra doucement, nourrissant plus que jamais le besoin d'apaiser les craintes de son fiancé. « Je crois qu'il aurait préféré que tu lui présentes n'importe qui plutôt que moi. Mais ça fait rien, tu sais. J'aurais préféré que les choses se passent autrement, mais je peux pas l'obliger à me porter dans son cœur. » Quand bien même Rory tenterait d'apaiser les choses, parce que c'était dans sa nature et qu'il était éternellement disposé à accorder des secondes chances autour de lui.

Leur mariage, lui, était à présent au cœur de ses préoccupations. L'animosité montrée par Arthur lui faisant maintenant craindre que les choses puissent à terme se répercuter sur son bonheur avec Swann. Et ce grand jour, oui, qu'il voulait plus que tout préserver de tout ça. Une peur pourtant bien vite apaisée par le baiser que son fiancé lui offrit et qui suffit à balayer la vague de tristesse qui un instant avait recouvert son regard. “Je l’inviterai pas si j’ai le moindre doute quant à son attitude le jour du mariage.” Ses lèvres encore toutes proches des siennes, son souffle encore mêlé au sien, Rory mit plusieurs secondes à se raccrocher à la réalité et à se rappeler, surtout, qu'ils étaient encore dans cette chambre, à l'étage de cette maison qu'ils n'avaient pas encore officiellement achetée et dans laquelle il serait donc particulièrement malvenu de laisser cette soudaine vague de chaleur lui monter à la tête. Souriant contre les lèvres de son fiancé, il souffla doucement. « On n'en est pas là, d'accord ? Les choses peuvent encore s'arranger. » Il voulait y croire, peu importe qu'Arthur ait semblé plutôt catégorique à son sujet au cours de leur dernier échange, houleux il est vrai. Il voulait y croire, pour Swann, qui méritait d'être entouré de tous ses amis lors du plus beau jour de leur vie. « Je m'en voudrais qu'il soit absent un jour aussi important pour toi. Je sais que tu as gardé peu de contacts en Angleterre et que ça représenterait beaucoup qu'il soit à tes cotés. » Il savait tout ça Rory, parce qu'il l'avait écouté se confier de longues heures sur cette période de sa vie, quand bien même il y avait encore de nombreux détails que son fiancé avait préféré passé sous silence – sans que l'acteur ne le lui reproche un seul instant. Il savait probablement tout ce qu'il y avait à savoir au sujet d'Arthur, ainsi il mesurait combien sa présence importerait pour Swann, le jour de leur mariage. "Tu es l'amour de ma vie, j'en doute pas une seule seconde et si Arthur ne veut pas y croire, c'est tant pis pour lui. On a toujours eu une relation un peu compliquée et je sais qu'il est pas quelqu'un de facile à cerner mais... je suis désolé, je pensais pas que ça te toucherait." Cette fois c'est un regard baigné d'émotion qu'il replongea dans le sien, et un petit sourire tendre qui fendit ses lèvres en une ligne un peu plus enjouée. « Tu es l'amour de ma vie, toi aussi. Et je peux t'assurer que je laisserai personne en douter moi non plus. » Il voulait arranger les choses, régler le moindre problème parce que c'est une habitude qu'il avait prise en grandissant dans une famille comme la sienne, où il avait souvent joué le rôle de médiateur malgré lui. Mais ça ne changeait rien : il aimait Swann plus que sa propre vie et il l'épouserait, quoi qu'il se passe. « Et je veux pas que tu t'en veuilles, parce que je sais que tu croyais sincèrement que les choses se passeraient bien ou qu'au moins, on limiterait la casse. Tu as fait ce que tu pouvais pour que tout le monde s'entende, alors tu n'as rien à te reprocher. Et je te le répéterai aussi souvent que ce sera nécessaire. » Il avait été parfait, aussi bien en acceptant d'accueillir Arthur à la coloc' que lorsqu'il avait mis ses colocataires dans la confidence de leur relation, lorsque les deux hommes avaient commencé à officialiser les choses auprès de leurs proches. Rory gardait d'excellents souvenirs de ces moments passés avec eux, et ça ne changerait pas. "Je lui pardonnerai pas d'avoir fait ça." Son cœur se serra au fond de sa poitrine, éprouvé de savoir que cette histoire lui causait autant de souci. Il voulait tellement l'éviter et en même temps, il jugeait indispensable que Swann ait toutes les cartes en main pour comprendre la situation. Parce qu'il était concerné, il avait le droit de savoir. "Je t'aime Rory." Et si de tels mots avaient toujours fait chavirer son cœur, la tristesse qu'il entendit y raisonner le lui brisa, au contraire. "Je te choisirai toujours." « Oh, Swann... » Doucement, l'acteur resserra leur étreinte sur le lit et enfoui son visage au plus près de sa peau, ses lèvres s'y perdant rien que quelques secondes pour l'embrasser, avec douceur. « Moi aussi. Moi aussi, je t'aime et je te choisirai, quoi qu'il puisse arriver. » Et s'il n'avait pas la moindre envie de penser au pire, moins encore quand ils n'avaient au contraire jamais eu autant de raisons de savourer ce bonheur qu'ils avaient longtemps attendu, de tels mots n'en étaient pas moins nécessaires. A cet instant, Swann méritait de les entendre lui aussi, aussi évidents puissent-ils être. « Ça veut pas dire que je ferai pas ce qui est en mon pouvoir pour que jamais tu te retrouves dans cette position. J'espère que tu le sais. » Qu'il veillerait à ce qu'il n'ait jamais à faire un choix douloureux, pas même pour lui. « Tu me connais, d'ici quelques jours je te harcèlerai sûrement de questions pour savoir comment marquer des points auprès d'Arthur. Parce qu'il est hors de question que tout ça te mine. » Et ses lèvres se fendirent d'une esquisse plus tendre, tandis que sa main retrouva le chemin du visage de son fiancé, y apposant autant de caresses qu'il rêvait de lui offrir de baisers. Il commença par un, tout d'abord, ses lèvres retrouvant les siennes sans plus attendre et s'attardant à les embrasser durant de longues et agréables secondes. « On a bien trop de raisons de se réjouir. Et je dirais que cette maison est en tête de liste, maintenant qu'on a plus ou moins acté qu'on ressortirait pas d'ici sans l'avoir acheté. » Oh, sans doute que même l'agent avait déjà commencé à préparer les papiers lorsqu'il les avait vu s'éclipser à l'étage comme deux adolescents épris. « On y sera heureux, tellement heureux tu verras. » C'était une promesse, et pas uniquement parce qu'il l'avait senti au plus profond de son être lorsqu'ils en avaient passé la porte.