Lexie est installée inconfortablement dans le fauteuil qui trône à côté du lit de Chan, dans sa grande chambre d’hôpital aux murs d’un blanc aussi pâle que le visage des deux Walker. Les traits tirés, la brunette ramène ses genoux contre sa poitrine, une position protectrice qu’elle n’avait plus pu adopter ces derniers mois. Elle grimace à l’exercice, mais ne bougera pas, et elle se penche pour attraper la main de son frère. Elle l’observe longuement, silencieuse, ne quittant pas son visage des yeux, espérant le voir bouger à chaque instant. Les minutes s’égrènent, l’héritier n’esquisse pas le moindre mouvement, et les larmes de la brunette se mettent à rouler sur ses joues sans qu’elle ne puisse les retenir.
« Je t’en supplie, réveille-toi. »
Elle l’implore, la voix tremblante, sa main serrant celle de son frère.
« Tu peux pas me faire ça ! J’ai besoin de toi … »
Sa voix se brise alors que les sanglots secouent son corps. Il ne peut pas l’abandonner. Il est son phare, sa lumière, celui qui la ramène dans le droit chemin, celui qui la rassure, celui qui la console. Il est la personne qu’elle aime le plus au monde, et elle ne peut imaginer sa vie sans lui. Elle reste assise un long moment, dans cette même position, sa main ne quittant pas celle de Chan, ses yeux refusant de se détourner de son visage. Elle sursaute alors que la porte s’ouvre soudain, essuyant rageusement les larmes qui strient son visage. Ce n’est pourtant pas un médecin ou un infirmier à sa recherche, un de ceux qui lui ont interdit de quitter sa chambre, un peu plus tôt dans la journée. C’est Elijah, son autre frère, le seul membre de sa famille sur qui elle peut présentement compter. Et pourtant, lorsque son regard empli de larmes croise celui de son aîné, la brunette détourne ses yeux bleus, les souvenirs de la veille l’assaillant de plein fouet. Dans la voiture pour l’hôpital, après le coup de fil de Gabriel, Lexie avait appelé Elijah. Quand son frère avait décroché, elle avait tenté de réunir toutes ses forces pour lui annoncer ce qu’elle avait à lui dire, mais les mots étaient restés bloqués dans sa gorge, et la seule chose qu’il avait pu entendre, c’étaient des sanglots. Elle avait eu conscience d’inquiéter son frère, mais avait besoin de plusieurs secondes pour réussir à articuler quelques mots.
« Chan a eu un accident … »
Elle savait qu’elle devait en dire plus, tenter de le rassurer, mais elle n’en avait pas été capable, alors qu’elle-même n’avait aucun élément rassurant auquel se raccrocher.
« Je ne sais pas ce qu’il a mais, je t’en supplie, rejoins-moi à l’hôpital. »
Dans un ultime moment de lucidité, elle avait ajouté avant de raccrocher.
« Je te laisse gérer Mary. »
Ils s’étaient ensuite rapidement retrouvés à l’hôpital et avaient passé de longues heures à attendre qu’un médecin vienne leur annoncer que le pronostic vital de leur frère était engagé, et qu’il était actuellement dans le coma. A ces mots, la brunette avait fait un malaise. Il y a quelques heures à peine, Lexie avait finalement perdu son bébé. Nuit funeste pour les Walker.
La jeune femme secoue la tête alors que sa gorge se serre, les larmes menaçant à nouveau de couler.
« Toujours rien. »
Lexie relève son regard vers celui de son frère, et est une fois de plus surprise par leurs similitudes. Quand elle l’observe, elle voit un membre de sa famille, l’un des siens, un coéquipier avec qui elle doit accepter de baisser ses barrières. Elle lui a suffisamment fait payer son absence, elle s’est protégée assez longtemps après son retour, craignant un nouveau départ. Pourtant, il est là depuis plusieurs mois, à multiplier les efforts. Et surtout, il est le seul à être là, lequel sur qui elle peut encore compter. Pourtant, elle se souvient aussi que c’est dans ce même hôpital que Chan et elle ont accompagné leur père, qui est finalement décédé d’un cancer du poumon. Elle était alors âgée de seize ans et elle n’a pas oublié l’absence d’Elijah, installé à l’autre bout du monde. Elle se souvient qu’il n’était pas là à l’époque mais aujourd’hui, il est là. Et c’est tout ce qui compte à cet instant précis. Alors, sans crier gare, la brunette se redresse et s’élance dans les bras d’Elijah, se blottissant contre son torse, les larmes coulant librement. Lexie n’est pas tactile, Lexie n’apprécie pas d’être touchée : sauf si elle a confiance en la personne. Et Elijah semble avoir enfin récupéré un droit qu’il avait perdu il y a vingt ans.
« Je peux pas … »
Sa voix se brise, alors qu’elle est secouée par les sanglots.
« J’ai besoin de lui … »
Elijah Walker
les mauvaises décisions
ÂGE : 39 ans (04/01/1985) SURNOM : eli, simple et efficace STATUT : cœur autrefois brisé, désormais jalousement gardé, mais dont l’armure ne cesse de se craqueler face à une adorable petite souris MÉTIER : architecte au sein du walker group, et chargé du cours de recherche en environnement et durabilité à la faculté d'architecture de l'université du queensland. LOGEMENT : un penthouse lumineux à spring hill, qu’il partage avec son chat siamois zelda et ses deux nouvelles recrues félines, safflina et drogon - ou plutôt dans lequel il est autorisé à rester tant qu’il n’oublie pas de remplir leur gamelle POSTS : 2694 POINTS : 20
TW IN RP : ex-toxicomanie GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : né à Brisbane, il a sillonné les plus belles régions du globe une fois sa majorité atteinte puis s’est installé à New York avant de revenir dans la ville qui l’a vu grandir fin 2021 ✵ aîné de la fratrie Walker ✵ architecte depuis plus de dix ans, il excelle dans son travail ✵ un passé riche d’excès en tous genres, le seul vice ayant persisté au travers des années étant la cigarette ✵ (trop) honnête, il préfère une vérité blessante à un mensonge confortable ✵ très sociable, doué avec les mots et le sourire facile, sa façade s’effondre lorsque l'interaction devient trop réelleCODE COULEUR : eli se pavane en #00B464 RPs EN COURS :
WALKER ✵ we don't talk much, not anymore. broken bottles and slammin' doors, but we still care about each other, say we care about each other. i know life took us far away, but I still dream 'bout the good old days. when we took care of each other, we were livin' for each other.
ELIORA ✵ gimme what you got - your talk is incredible, so, so, so unusual. you taste like surfing videos. i'm going to read your mind, who you hiding? you fake your shyness, i just wish that i could see through you... hot glue, vape juice, hit undo, how the hell are you so cool?
( 21 juin 2022 – St Vincent's Hospital ) La nuit dernière s’était déroulée sous le signe du chaos et de la catastrophe, en ayant vu deux des enfants Walker vaciller entre la vie et la mort sous le regard impuissant du troisième. Désormais, c’était l’accalmie qui succédait à la tempête destructrice de la veille, et qui n’avait laissé dans son sillage que de la désolation. Une éclaircie, et pas des moindres, perçait à l’horizon – Lexie avait, au prix des efforts soutenus de l’équipe médicale du St Vincent’s Hospital, pu être stabilisée et tirée de la situation critique dans laquelle l’avait plongée l’annonce de la sévérité de l’état de Channing. Mais même cette bonne nouvelle s’accompagnait d’une tragique contrepartie, à savoir la perte de l’enfant qu’elle portait. Et quand bien même cette issue avait été en quelque sorte prévisible dès le moment où Lexie avait perdu connaissance en sa présence, rien n’aurait pu préparer Eli à l’annonce d’une telle nouvelle. Lexie était, du moins physiquement, tirée d’affaires, certes – mais son grand frère ne pouvait même commencer à s’imaginer la souffrance que traversait la jeune femme, qui, en plus du deuil qu’elle se voyait forcée à faire si brutalement, subissait également le crainte de voir s’y rajouter un deuxième. Car en ce qui concernait Channing, les nouvelles n’étaient pas bonnes – elles étaient d’ailleurs inexistantes, et la seule avancée par rapport à la veille était qu’ils avaient désormais eu le droit de lui rendre visite, et de constater par eux-mêmes son état. Le visage tuméfié, relié par des câbles et des tubes à des machines qui étaient désormais les seuls témoins d’une quelconque activité persistant dans son corps.
Ainsi, malgré le soulagement de savoir que sa petite sœur était, tout relativement, hors de danger, Eli ne pouvait se départir de l’inquiétude qui lui pinçait le cœur et lui serrait les entrailles dès qu’il pensait au sort de son frère, qui continuait d’osciller entre la vie et la mort dans un combat désespérément silencieux. Et cette pensée le taraudait continuellement, le plongeant dans un état d’angoisse persistante dont il ignorait absolument comment le gérer. L’avenir n’avait encore jamais été aussi incertain, et cette incertitude n’avait encore jamais été aussi tragique. Eli avait le sentiment que sa vie entière avait été placée entre parenthèses, et que, selon l’issue de la situation actuelle, elle était sur le point de basculer à tout jamais vers une voie qu’il se refusait à imaginer. Depuis son retour, sa relation avec Channing avait été aussi complexe qu’elle n’était intense, et la pensée qu’elle puisse se terminer sur une énième dispute non résolue le rendait malade. Alors, il s’efforçait, plus que jamais, de faire comme il le faisait toujours lorsqu’il se retrouvait confronté à une situation délicate – prétendre que tout irait bien, jusqu’au moment où la réalité se conformerait à son petit jeu. Il en avait apaisé, des situations, avec cette méthode à laquelle il était difficile de résister bien longtemps. Plus que jamais, il avait besoin que cela fonctionne – mais d’un autre côté, faire preuve d’optimisme, d’un moral d’acier et d’un sourire à toute épreuve n’avait jamais été aussi difficile.
Impossiblement difficile, certes, mais il se tenait à son plan, et particulièrement maintenant qu’il s’apprêtait à pousser la porte de la chambre d’hôpital de Channing, où il était convaincu de trouver Lexie, qui avait fugué de sa propre chambre au grand dam de l’équipe soignante du service de gynécologie. S’il avait dû être fort uniquement pour lui-même, Eli n’aurait pas été sûr d’y arriver – ni même de parvenir à essayer. Mais, à la façon d’un parent dont les priorités changent définitivement lorsque vient au monde son premier enfant, Eli avait conscience qu’il n’avait tout simplement pas le choix, qu’il était obligé d’être fort pour deux s’il ne voulait pas que sa petite sœur perde pied tant le chagrin risquait de la submerger. Elle était tout ce qui comptait à l’instant présent, en attendant que leur frère n’ouvre les yeux et vienne compléter à nouveau leur fratrie meurtrie. Eli en avait pris conscience lorsqu’il s’était précipité vers elle la veille au moment où elle s’était écroulée, et il en prenait à nouveau conscience, plus que jamais, maintenant qu’il poussa la porte de cette chambre d’hôpital et qu’il l’aperçut, à côté de Chan, recroquevillée à la façon d’une enfant qui devait endurer bien plus que ce que pouvaient supporter ses frêles épaules.
Leurs regards se croisèrent en silence, celui d’Eli ne quittant pas sa sœur tandis que Lexie détourna le sien, sans doute dans un élan de pudeur. Eli referma doucement la porte derrière lui, s’avançant de quelques pas dans la direction de Lexie, soucieux de ne pas la brusquer et cherchant à savoir ce qu’elle pourrait attendre de lui. Il n’eut pas à chercher longtemps – Lexie, toute farouche qu’elle avait été depuis le retour de son aîné à Brisbane, initia cette fois-ci le contact avec lui et il n’hésita pas un instant avant de refermer avec douceur ses bras autour de sa silhouette tremblante. D’abord maladroitement, puis retrouvant assez vite des réflexes âgés de plus de vingt ans, ses doigts vinrent caresser les cheveux de sa cadette, tandis qu’il la serrait fort contre lui, cherchant à lui transmettre tout le réconfort qu’il aurait voulu pouvoir lui donner. « Je sais, Lex, je sais… », murmura-t-il, luttant lui-même contre des émotions qui menaçaient de le submerger, mais qu’il voulait à tout prix garder à distance – il avait le sentiment que, là tout de suite, Lexie avait besoin de la stabilité qui manquait cruellement à cette situation tragique. Il posa avec douceur un baiser sur le sommet de son crâne. « Mais tu connais Chan… il a jamais baissé les bras, et c’est pas maintenant que ça va changer » , souffla-t-il, de sa voix caractéristiquement douce et réconfortante. « Il sait qu’on l’attend, et je suis convaincu qu’il fait tout pour revenir à nos côtés – et qu’il va y arriver. » Les paroles étaient prononcées avec sincérité – il ne cherchait pas qu’à convaincre Lexie en les prononçant, mais lui-même également. Il se recula légèrement d’elle lorsqu’il sentit l’étreinte s’estomper un peu, essuyant du pouce quelques-unes des larmes qui zébraient le visage de Lexie, avant de lui adresser ce sourire de grand frère dont il avait toujours eu le secret, mais qu’il ne s’était plus autorisé à esquisser depuis trop longtemps.
rainmaker
Dernière édition par Elijah Walker le Lun 28 Nov 2022 - 23:10, édité 3 fois
En une soirée, tout avait changé. Chan avait eu un accident alors qu’il était à moto, se faisant violemment percuter par une voiture, et il était depuis dans le coma, luttant entre la vie et la mort, se battant sans aucun doute de toutes ses forces pour leur revenir. Lexie, quant à elle, inquiète de l’état de son frère, sous le choc des révélations faites par le personnel soignant, avait perdu pied. Lorsqu’on lui avait annoncé que le pronostic vital de Channing était engagé, ses jambes s’étaient dérobées sous elle, et à six mois et demi de grossesse, elle avait perdu son bébé. Depuis, elle ne cessait de pleurer, et pour être honnête, elle ne savait même pas qu’elle était la cause de ces pleurs : l’état de Chan ? Sans aucun doute ! La fin de sa grossesse ? Peut-être. Sans doute un peu. Mais une partie d’elle commençait également à se frayer un chemin vers la surface, la mauvaise partie, celle qui n’avait jamais voulu de cet enfant, celle qui aimait les fêtes, l’alcool et la cocaïne, et qui rêvait de pouvoir replonger pour affronter cette réalité, bien plus dure que tout ce qu’elle avait jamais eu à endurer. Lorsque les infirmières eurent le dos tourné, la brunette s’éclipsa, quittant sa chambre pour rejoindre celle de Chan. Là, elle s’était installée à ses côtés et l’avait supplié d’ouvrir les yeux : en vain. Et lorsque la porte s’était ouverte, elle avait sursauté, soupçonné un membre du personnel venu la chercher pour la raccompagner dans sa chambre. Mais c’était Elijah et, sans réellement hésiter, Lexie s’était blottie dans ses bras et avait laissé ses larmes couler. Elle l’avait trop longtemps repoussé, elle lui avait trop longtemps fait payer son absence, et les raisons de son départ. Elle l’avait trop longtemps tenu à l’écart, convaincu qu’il risquait de repartir, désireuse de ne pas se faire une nouvelle briser le cœur. Aujourd’hui, elle avait besoin de lui. Il était finalement la seule personne sur qui elle pouvait encore compter. Richard était mort il y a des années. Mary n’avait jamais été une maman aimante. Chan était dans le coma. Et Noah avait déserté l’hôpital depuis plusieurs heures, en proie à son propre chagrin. Elijah était là, prêt à jouer son rôle d’aîné depuis son retour à Brisbane, et il était temps que Lexie le laisse occuper la place qui lui revenait de droit.
« Je sais, Lex, je sais … Mais tu connais Chan … il a jamais baissé les bras, et c’est pas maintenant que ça va changer. Il sait qu’on l’attend, et je suis convaincu qu’il fait tout pour revenir à nos côtés – et qu’il va y arriver. »
Leur étreinte toucha à leur fin et, alors qu’Elijah essuya doucement les larmes qui striaient le visage de la brunette, celle-ci hocha faiblement la tête, comme pour marquer le fait qu’elle était d’accord. Pourtant, au fond d’elle, elle ne l’était pas. Elle se sentait comme une enfant de quatre ans à qui les adultes tentaient de faire croire des choses auxquelles eux-mêmes ne savaient rien. Au fond, elle ne savait pas si Elijah voulait la convaincre elle, ou se convaincre lui-même. Mais elle ne voyait pas l’intérêt de soulever ça, alors elle se contenta d’hocher la tête et de se rasseoir dans le fauteuil en grimaçant. Son corps lui rappelait sans aucun ménagement la nuit éprouvante qu’il avait passé, mais elle ne voulait guère y prêter attention. Elle prit la main de Chan entre les siennes, une main à laquelle était reliée le tuyau d’une perfusion, enroulant doucement ses doigts entre ceux de son frère.
« Je l’avais jamais vu comme ça, si … faible. »
Il semblait si fragile, allongé dans son lit d’hôpital, l’air livide, branché à des tonnes de tuyaux.
« Est-ce que … est-ce que tu crois qu’il nous entend ? »
Elle se sentait un peu gêné de poser la question, alors qu’elle lui avait déjà parlé il y a quelques minutes. Mais il semblait si inatteignable, les paupières closes, immobile. Son corps était là, mais son esprit semblait à des années lumières. Et la brunette avait réellement besoin de croire qu’il les entendait, qu’il se savait soutenu, entouré et aimé.
Elijah Walker
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ÂGE : 39 ans (04/01/1985) SURNOM : eli, simple et efficace STATUT : cœur autrefois brisé, désormais jalousement gardé, mais dont l’armure ne cesse de se craqueler face à une adorable petite souris MÉTIER : architecte au sein du walker group, et chargé du cours de recherche en environnement et durabilité à la faculté d'architecture de l'université du queensland. LOGEMENT : un penthouse lumineux à spring hill, qu’il partage avec son chat siamois zelda et ses deux nouvelles recrues félines, safflina et drogon - ou plutôt dans lequel il est autorisé à rester tant qu’il n’oublie pas de remplir leur gamelle POSTS : 2694 POINTS : 20
TW IN RP : ex-toxicomanie GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : né à Brisbane, il a sillonné les plus belles régions du globe une fois sa majorité atteinte puis s’est installé à New York avant de revenir dans la ville qui l’a vu grandir fin 2021 ✵ aîné de la fratrie Walker ✵ architecte depuis plus de dix ans, il excelle dans son travail ✵ un passé riche d’excès en tous genres, le seul vice ayant persisté au travers des années étant la cigarette ✵ (trop) honnête, il préfère une vérité blessante à un mensonge confortable ✵ très sociable, doué avec les mots et le sourire facile, sa façade s’effondre lorsque l'interaction devient trop réelleCODE COULEUR : eli se pavane en #00B464 RPs EN COURS :
WALKER ✵ we don't talk much, not anymore. broken bottles and slammin' doors, but we still care about each other, say we care about each other. i know life took us far away, but I still dream 'bout the good old days. when we took care of each other, we were livin' for each other.
ELIORA ✵ gimme what you got - your talk is incredible, so, so, so unusual. you taste like surfing videos. i'm going to read your mind, who you hiding? you fake your shyness, i just wish that i could see through you... hot glue, vape juice, hit undo, how the hell are you so cool?
( 21 juin 2022 – St Vincent's Hospital ) C’était un moment étrange que celui qu’ils partageaient dans cette sinistre chambre d’hôpital. Un instant que, dans n’importe quelles autres circonstances, Eli aurait apprécié et qui lui aurait mis du baume au cœur, après toutes ces années de distance et ces derniers mois où, malgré la proximité géographique, sa sœur ne l’avait que d’autant plus tenu à bout de bras, aussi méfiante qu’elle n’était rancunière. Comme il était doux-amer de partager cette toute première étreinte en vingt ans au chevet de leur frère dont la vie ne tenait qu’à un fil, et précisément en raison de l’absence de ce dernier. Pour autant, Eli laissa de côté ces considérations, et versa tout son amour dans cet instant de tendresse aussi bienvenu qu’il n'était inattendu. Non pas parce que lui voulait profiter de ce moment qu’il attendait depuis si longtemps, quoiqu’en disent ceux qui connaissaient ses tendances égoïstes, mais avant tout parce qu’il voulait s’assurer de donner à Lexie ce dont elle avait besoin. Et là tout de suite, ce dont avait besoin sa petite sœur, c’était visiblement d’être rassurée par une présence bienveillante, de retrouver un brin de stabilité dans cette période où le chaos régnait en maître, de se savoir entourée et soutenue alors que son principal point de repère dans la vie avait momentanément disparu. Il la sentait s’agripper à lui avec l’énergie du désespoir, et renoncer à toutes les barrières qu’elle avait fermement dressées à son retour à Brisbane, jamais avec hostilité mais toujours avec la plus grande réticence à le laisser lui donner l’occasion de la décevoir à nouveau. Il la sentait, au milieu de sa détresse, chercher à tout prix le réconfort que pouvait prodiguer un grand frère, et, en l’absence de celui qui avait toujours été là pour elle, se résoudre à trouver ce dont elle avait besoin auprès de celui qui pourtant lui avait infligé tant de peine par son absence. Mais maintenant, Eli était là, prêt plus que jamais à donner à sa petite sœur tout ce qu’il avait à offrir, mais qu’elle s’était, de manière compréhensible, refusée à accepter de sa part depuis de longs mois – jusqu’à aujourd’hui, jusqu’à ce moment et cette étreinte, partagée douloureusement faute de savoir ce qui allait advenir du troisième membre de leur fratrie déchirée. Eli aurait voulu que ce premier moment de tendresse retrouvée avec Lexie l’ait été entre deux éclats de rire, dans un élan de tendresse suscitée par le bien-être de s’être enfin retrouvés. Il aurait même préféré essuyer plus longtemps la colère justifiée de sa petite sœur, si cela avait signifié que son courroux envers Elijah avait été le principal problème à l’ordre du jour, plutôt que de savoir leur frère coincé entre la vie et la mort. Mais il ne disposait évidemment pas du luxe de pouvoir choisir les circonstances dans lesquelles survenaient ces événements de vie, et il ne lui restait plus qu’à faire de son mieux maintenant qu’il s’y retrouvait confronté.
Sans savoir s’il était parvenu à la réconforter et à la rassurer, pour une fois que sa cadette se retint de lui communiquer le fond de sa pensée, il l’observa ensuite se rasseoir au chevet de Channing, et prit à son tour une chaise qu’il rapprocha d’eux, pour prendre place à côté de Lexie qu’il observa en silence. Son visage se voila de tristesse tandis que Lexie souligna combien leur frère avait l’air affaibli, et il hocha la tête en guise d’approbation, sans faire de commentaire, le chagrin se lisant clairement sur ses traits habituellement réputés pour leur sérénité. Un faible soupir, témoin de son impuissance, s’échappa de ses lèvres tandis qu’il réfléchit à la question qu’elle lui posa. « À vrai dire, je ne sais pas… J’ai envie de te répondre que oui, parce qu’il paraît que c’est le cas, que les personnes dans le coma entendraient tout mais ne se souviendraient de rien à leur réveil… et parce que j’ai envie d’y croire, comme ça, moi aussi je peux encore lui parler – mais la vérité, c’est que j’en ai aucune idée », finit-il par répondre honnêtement, le regard brièvement perdu au loin, avant de se reporter sur Lexie. A la vue de son visage, il ne put réprimer la question qui le hantait depuis son arrivée dans la pièce – il s’était déjà contenu à grand-peine en voyant l’inconfort déformer les traits de sa petite sœur lorsque cette dernière s’était assise, quelques instants plus tôt, mais prétendre plus longtemps qu’il n’avait pas remarqué son état relevait de l’impossible. « Comment vont tes douleurs ? », formula-t-il avec douceur, posant une main sur son épaule. « Tu veux parler de ce qui s’est passé ? Ou tu ne préfères pas ? » L’intensité de l’inquiétude d’Eli transparaissait clairement tant dans sa voix que sur son visage, dont la mine préoccupée n’aurait pu être masquée même s’il l’avait voulu – ce qui n’était, pour une fois, pas le cas.
rainmaker
❝oh my lungs are begging me to beg for you❞ all of these highs and all of these lows don't keep me company. i've been breathing you in and drinking you down, you're the only remedy. say you're gonna hold my head up, say you're gonna break my fall ; say you're gonna stay forever, baby, this is all i want. cause all my bones are begging me to beg for you, begging me to beg for your love.
Dernière édition par Elijah Walker le Lun 28 Nov 2022 - 23:11, édité 3 fois
Depuis le retour d’Elijah, Lexie n’espérait qu’une chose : la vérité. La vérité sur les raisons de son départ, la vérité sur les raisons de son retour, la vérité, quand il promettait qu’il ne repartirait pas. Elle l’avait réclamé tant de fois, cette honnêteté, et pourtant, aujourd’hui, elle n’en voulait pas.
« A vrai dire, je ne sais pas … J’ai envie de te répondre que oui, parce qu’il paraît que c’est le cas, que les personnes dans le coma entendraient tout mais ne se souviendraient de rien à leur réveil … et parce que j’ai envie d’y croire, comme ça, moi aussi je peux encore lui parler – mais la vérité, c’est que j’en ai aucune idée. »
Elle aurait tant aimé que, rien que pour cette fois, il lui mente. Elijah était connu pour son honnêteté, mais ce n’était pas de cela dont elle avait besoin aujourd’hui. Elle avait besoin de croire que Chan les entendait, que les mots qu’ils lui murmuraient l’aideraient à se battre et à revenir. Elle avait besoin qu’il lui dise que tout irait bien, que Channing allait se réveiller. Pourtant, elle ne lui en voulait pas. Elle savait qu’il était ainsi et que lui aussi souffrait, et lui aussi était perdu face à cette situation désastreuse. Et son étreinte lui apportait déjà un semblant de réconfort. Ce n’était pas assez, mais c’était tout ce qui était en son pouvoir, et c’était donc parfait. Lexie fit la moue et lui adressa un sourire triste.
« Rien qu’une fois dans ta vie, j’aurais aimé que tu mentes … Je t’aurais peut-être pas cru, parce que je n’ai plus dix ans, mais j’aurais salué l’effort … »
Elle glissa sa main dans celle d’Elijah pour lui faire comprendre que malgré ses mots, prononcés doucement, sans aucune amertume, elle ne lui en voulait aucunement. Elle voulait aussi lui signifier que, elle aussi, elle était là pour tenter de le réconforter, comme elle le pourrait.
« Comment vont tes douleurs ? »
Lexie, qui était déjà très pâle, devint encore plus blanche. Elle laissa un instant le silence s’installer, jusqu’à ce qu’Elijah reprenne la parole, sa main se posant doucement sur l’épaule de sa sœur.
« Tu veux parler de ce qui s’est passé ? Ou tu ne préfères pas ? »
Elle déglutit difficilement, tant sa gorge était serrée. Des larmes firent briller ses yeux alors qu’elle détourna un instant le regard, se pinçant les lèvres en hochant doucement la tête. Elle prit son temps pour se redonner une contenance et empêcher les larmes de couler, tentant de respirer calmement.
« Je ne sais même pas quoi te dire, Elijah … »
Son regard bleuté, d’une tristesse insoutenable, se plongea dans les yeux de son frère.
« Est-ce que tu vois Noah quelque part ? »
Elle haussa les épaules, sa question n’attendait aucune réponse de la part de l’aîné des Walker : la réponse était évidente. Il n’était même pas venu cette nuit quand on l’avait appelé pour lui annoncer que Lexie avait perdu le bébé. Il était aux abonnés absents, injoignable, inatteignable. Noah avait été la première personne avec qui elle avait formé un couple, même si ça avait pris du temps à la brunette pour admettre la nature de leur relation. Et finalement, elle se disait qu’elle avait eu raison de repousser tous les autres jusqu’à maintenant : l’abandon était trop dur à supporter, et Lexie avait l’impression qu’on lui avait littéralement planté des poignards dans le cœur, tant la douleur était intense.
« On dirait qu’il s’est envolé, et … »
Lexie hésita, se mordilla la lèvre inférieure.
« Pour être honnête, Eli, je ne sais pas. Je n’étais pas certaine de vouloir ce bébé, alors je ne suis même pas sûre de savoir pourquoi je me sens si mal. Est-ce que c’est parce qu’il n’y a plus de bébé ? Ou est-ce que c’est parce qu’il n’y a plus de Noah ? »
La Nature avait choisi pour Lexie : il n’y aurait pas d’enfant. Elle s’inquiétait tellement de devenir une mauvaise mère, craignait de ne pas aimer l’enfant, de ne pas l’élever correctement : tous ces soucis avaient disparu en une nuit. Elle ne serait plus une maman. Elle ne serait plus responsable d’un petit être. Sa vie entière ne serait pas chamboulée par l’arrivée d’un bébé. Elle pouvait reprendre sa vie d’avant, avant la grossesse. Seule. Désespérément seule.
Elijah Walker
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ÂGE : 39 ans (04/01/1985) SURNOM : eli, simple et efficace STATUT : cœur autrefois brisé, désormais jalousement gardé, mais dont l’armure ne cesse de se craqueler face à une adorable petite souris MÉTIER : architecte au sein du walker group, et chargé du cours de recherche en environnement et durabilité à la faculté d'architecture de l'université du queensland. LOGEMENT : un penthouse lumineux à spring hill, qu’il partage avec son chat siamois zelda et ses deux nouvelles recrues félines, safflina et drogon - ou plutôt dans lequel il est autorisé à rester tant qu’il n’oublie pas de remplir leur gamelle POSTS : 2694 POINTS : 20
TW IN RP : ex-toxicomanie GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : né à Brisbane, il a sillonné les plus belles régions du globe une fois sa majorité atteinte puis s’est installé à New York avant de revenir dans la ville qui l’a vu grandir fin 2021 ✵ aîné de la fratrie Walker ✵ architecte depuis plus de dix ans, il excelle dans son travail ✵ un passé riche d’excès en tous genres, le seul vice ayant persisté au travers des années étant la cigarette ✵ (trop) honnête, il préfère une vérité blessante à un mensonge confortable ✵ très sociable, doué avec les mots et le sourire facile, sa façade s’effondre lorsque l'interaction devient trop réelleCODE COULEUR : eli se pavane en #00B464 RPs EN COURS :
WALKER ✵ we don't talk much, not anymore. broken bottles and slammin' doors, but we still care about each other, say we care about each other. i know life took us far away, but I still dream 'bout the good old days. when we took care of each other, we were livin' for each other.
ELIORA ✵ gimme what you got - your talk is incredible, so, so, so unusual. you taste like surfing videos. i'm going to read your mind, who you hiding? you fake your shyness, i just wish that i could see through you... hot glue, vape juice, hit undo, how the hell are you so cool?
( 21 juin 2022 – St Vincent's Hospital ) Prudemment mais sans une once d'hésitation, Eli s'était emparé de la main métaphorique que Lexie s'était enfin risquée à lui tendre, après des mois d'une méfiance qui avait la dent sacrément dure. Les deux Walker, rapprochés par le chagrin qu'avait suscité la tragédie qui avait frappé leur famille, redécouvraient ainsi, non sans une certaine étrangeté le lien qui les avait autrefois liés avec tant de force, mais qui revêtait tristement l'aspect d'un élastique usé et distendu par les deux dernières décennies. Eli retrouvait le rôle qu'il avait endossé avec perfection pendant la première partie de sa vie, et qu'il avait si longtemps délaissé ensuite. Ce faisant, il était frappé par une sensation simultanée de familiarité et d'inconnu, celle-là même qui frappe de plein fouet ceux qui se retrouvent à jouer une partition oubliée depuis longtemps, mais dont les doigts semblent se souvenir au bout de quelques ratés. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que cette mélodie-ci lui revenait avec un naturel dont lui-même se surprit. Toutes ses interactions avec Lexie depuis son retour n'avaient été qu'une succession de fausses notes, des moments pénibles et laborieux, où leurs différends avaient accaparé toute la place sans laisser l'occasion à l'amour qu'ils continuaient à se porter de jouer son rôle. Ils avaient eu un mal fou à s'accorder, et Eli semblait s'être découvert un talent hors du commun pour systématiquement trouver les mauvais mots et les gestes de travers qui n'avaient fait que compliquer davantage leurs retrouvailles. Ce qui était, après tout, plutôt logique - il n'avait, pour le guider, que les souvenirs vieux de vingt ans de ses interactions avec une Lexie alors encore enfant, dont il avait ensuite raté les années les plus formatrices. En vingt ans, elle avait eu le temps de devenir une inconnue ; pire encore, elle avait eu le temps de devenir une inconnue qui nourrissait de la rancœur à son égard, et il n'existait de recette plus compliquée pour le tissage d'un lien de confiance.
Mais désormais, cette inconnue dont il partageait le sang avait laissé s'ouvrir une brèche, et il n'en fallut pas plus à Eli pour s'y engouffrer avec toute la volonté dont il était doté. Et il sentait qu'elle aussi mobilisait ses ressources pour passer outre ses nombreuses réserves et aller à sa rencontre. Eli esquissa un petit sourire à la boutade de Lexie, les yeux se teintant d'amusement et de nostalgie. « Même quand t'avais dix ans, j'aurais été incapable de te faire gober un mensonge », répondit-il comme pour s'excuser de son éternelle franchise, un sourire en coin coupable aux lèvres.
Son sourire ne tarda toutefois pas à s'évanouir lorsque la conversation s'orienta sur l'état de Lexie, dont les yeux se remplirent de larmes. Eli se tut, respectant la pudeur de sa sœur qui se détourna pour reprendre contenance. Il sentit son cœur se briser en voyant le chagrin qui l'accablait, et qui ne se limitait pas à la perte du bébé. La gorge nouée à son tour, il ne lui répondit pas, se contentant de secouer la tête par la négative lorsqu'elle lui posa une question à laquelle elle connaissait déjà la réponse. Pendant cette journée passée à transiter entre les soins intensifs et le service de gynécologie, Eli avait vu défiler de nombreux visages venus soutenir les Walker, mais Noah n'en avait pas fait partie. Le regard d'Eli, identique à celui de sa cadette, se voila de chagrin en l'entendant se confier à lui avec plus d'ouverture que jamais depuis son retour. Sans rien dire, il la laissa poser des mots sur la souffrance et les doutes qui l'accablaient, et quelques instants de silence vinrent ponctuer les propos de Lexie. Eli entrouvrit finalement les lèvres, cherchant visiblement les mots justes, sans savoir s’ils existaient réellement. « Que tu aies ou non voulu avoir ce bébé, je pense que ce qui est le plus horrible, c’est que tu n’aies pas pu choisir, et que tout ça t’ait été arraché sans que tu aies eu ton mot à dire… Le bébé, mais aussi l’idée de la famille que vous alliez former avec Noah », dit-il avec autant de douceur que de tristesse, énonçant prudemment les mots de peur de se tromper complètement dans sa lecture. « Et je peux même pas imaginer ce que tu traverses, Lexie - mais je pense que c’est l’une des pires choses qui soient, et que personne ne devrait avoir à traverser ça. » Il poussa un léger soupir, hésita à nouveau, avant de poursuivre. « Et surtout, personne ne devrait avoir à traverser ça seul. Et j’espère que tu sais que tu n’es pas seule - je sais que je ne suis ni Noah, ni même Chan, mais je suis là, si tu veux de moi. À n’importe quelle heure du jour ou de la nuit - je serai toujours là pour toi. » C’était la première fois qu’il formulait cette garantie, quand bien même Lexie lui avait-elle déjà posé la question, plus de six mois plus tôt. À l’époque, lâchement, il n’était pas parvenu à lui répondre ce qu’elle avait désespérément besoin d’entendre. Désormais, ces mots lui parurent l’évidence même : il était exactement là où il avait besoin d’être, aux côtés des siens, et était bien décidé à le rester.
rainmaker
❝oh my lungs are begging me to beg for you❞ all of these highs and all of these lows don't keep me company. i've been breathing you in and drinking you down, you're the only remedy. say you're gonna hold my head up, say you're gonna break my fall ; say you're gonna stay forever, baby, this is all i want. cause all my bones are begging me to beg for you, begging me to beg for your love.