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 Il manque un temps à ma vie [Elijah]

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Message(#)Il manque un temps à ma vie [Elijah] EmptyDim 10 Juil - 22:38

@Elijah Walker - Mila Valentini

21 juin 2022

Chan n’est pas rentré de la nuit. Mila ne peut pas dire si ça lui ressemble ou pas, et après tout, ils ne sont pas en couple, ni réellement amis. Il est son boss, et il ne fait que l’héberger temporairement, après qu’elle ait perdu son père et quitté la demeure du clan Sisco, sans savoir où aller. Peut-être était-il resté dormir chez un ami après une soirée arrosée ? Peut-être était-il allé dormir chez cette fameuse Gabrielle après avoir réussi à rattraper les choses ? Peut-être avait-il eu envie d’éviter Mila après qu’elle ait joué les garces la veille, lorsque Gabrielle avait décidé de faire une petite visite surprise à l’héritier, surprenant la brunette en train d’embrasser son patron ?
Chan n’est pas rentré de la nuit, et si Mila ne peut pas dire si ça lui ressemble ou pas, elle pense pouvoir dire qu’il aurait prévenu, ou serait au moins repassé par la villa avant d’aller au boulot. Pourtant, pas de Channing à l’horizon, et personne non plus dans son bureau. C’est en se rendant dans la petite cuisine de l’étage pour préparer du café que l’italienne apprend la nouvelle du terrible accident de moto.
Sa vue se brouille et sa tasse menace de lui échapper. Elle a du mal à respirer. Les similitudes avec l’accident de son père, décédé 11 jours plus tôt dans un accident de moto, la heurtent de plein fouet. Elle sent ses jambes menacer de se dérober sous elle et se retient au plan de travail, alors que le sang a quitté son visage.
Quelques minutes plus tard, elle est dans sa voiture, direction la villa de Chan. Elle n’a prévenu personne qu’elle s’absentait, n’a personne à prévenir alors que celui pour qui elle, son patron, est actuellement à l’hôpital, sans qu’elle n’ait d’information complémentaire sur son état.
Arrivée dans la demeure du Walker, la brunette fouille pour trouver un grand sac et y fourre en vrac des vêtements, des sous-vêtements, et des affaires de toilettes. Elle se remet en route rapidement, direction l’hôpital.

Les talons hauts de Mila claquent dans le hall de l’hôpital, après qu’elle ait demandé son chemin à l’accueil. Le bruit de ses pas résonnent dans différents couloirs, alors qu’elle se perd dans ce qui ressemble à s’y méprendre à un labyrinthe. Le nez levé vers des panneaux indiquant s’il faut tourner à droite ou à gauche selon le numéro de chambre, elle ne prête pas attention à son entourage immédiat et fonce dans quelqu’un.

« Ho, désolée ! »

Elle s’excuse spontanément, puis son regard bleuté croise celui d’Elijah, et celui de la brunette s’emplit de larmes. Elle détourne les yeux, toussotant nerveusement pour tenter de se redonner une contenance.

« Elijah ! Je viens d’apprendre … Comment est-ce qu’il va ? »

Elle laisse tomber le gros sac qu’elle portait sur son épaule à ses pieds dans un bruit sourd, manquant clairement de délicatesse et indiquant ainsi qu’il pèse une tonne. Elle semble mal à l’aise, danse d’un pied sur l’autre et se mordille la lèvre inférieure.

« Je … je lui ai ramené des affaires, des vêtements, d’autres trucs que j’ai pu trouver chez lui. Hum … Est-ce que je peux le voir pour les lui donner ? »

Elle est à mille lieues de se douter qu’à quelques mètres d’elle, Chan se bat entre la vie et la mort, plongé dans un profond coma, et qu’aucune des affaires qu’elle a pu amener ne lui sera d’aucune aide ni d’aucun secours.



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Elijah Walker
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ÂGE : 39 ans (04/01/1985)
SURNOM : eli, simple et efficace
STATUT : cœur autrefois brisé, désormais jalousement gardé, mais dont l’armure ne cesse de se craqueler face à une adorable petite souris
MÉTIER : architecte au sein du walker group, et chargé du cours de recherche en environnement et durabilité à la faculté d'architecture de l'université du queensland.
LOGEMENT : un penthouse lumineux à spring hill, qu’il partage avec son chat siamois zelda et ses deux nouvelles recrues félines, safflina et drogon - ou plutôt dans lequel il est autorisé à rester tant qu’il n’oublie pas de remplir leur gamelle
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GENRE : Je suis un homme
ORIENTATION : J'aime les jolies filles.
PETIT PLUS : né à Brisbane, il a sillonné les plus belles régions du globe une fois sa majorité atteinte puis s’est installé à New York avant de revenir dans la ville qui l’a vu grandir fin 2021 ✵ aîné de la fratrie Walker ✵ architecte depuis plus de dix ans, il excelle dans son travail ✵ un passé riche d’excès en tous genres, le seul vice ayant persisté au travers des années étant la cigarette ✵ (trop) honnête, il préfère une vérité blessante à un mensonge confortable ✵ très sociable, doué avec les mots et le sourire facile, sa façade s’effondre lorsque l'interaction devient trop réelle
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WALKER ✵ we don't talk much, not anymore. broken bottles and slammin' doors, but we still care about each other, say we care about each other. i know life took us far away, but I still dream 'bout the good old days. when we took care of each other, we were livin' for each other.

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ELIORA ✵ gimme what you got - your talk is incredible, so, so, so unusual. you taste like surfing videos. i'm going to read your mind, who you hiding? you fake your shyness, i just wish that i could see through you... hot glue, vape juice, hit undo, how the hell are you so cool?

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CRÉDITS : dramaclubsandwich (avatar), henrycavilledits (gif signature), gunnarstahl (gif profil), mon reuf (le reste)
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Message(#)Il manque un temps à ma vie [Elijah] EmptySam 6 Aoû - 11:09


Il manque un temps à ma vie

@Mila Valentini & Elijah Walker



La nuit avait été interminable, et l'énergie n'était pas au rendez-vous en ce lendemain matin. Eli n'avait pas dormi de la nuit, si l'on excepte les quelques instants où ses yeux avaient fini par se clore en échappant à tout contrôle, alors qu'il était inconfortablement installé dans l'un des fauteuils qui trônaient dans la chambre d'hôpital de son frère. Il se réveillait systématiquement en sursaut après quelques minutes d'un sommeil agité et désagréable, convaincu l'espace d'une fraction de seconde que tout ceci n'avait été qu'un cauchemar du plus mauvais goût, avant de prendre conscience, pour la énième fois, que le calvaire était bien réel, dès lors que son regard tombait sur Channing, qui gisait, désespérément inconscient, entre les appareils auxquels il était relié. Oh, la nuit avait été longue, mais Eli avait refusé de quitter les lieux dans l'espoir que Chan ne finisse par ouvrir les yeux avant l'arrivée de l'aurore. Un espoir qui s’avérera finalement vain, lorsqu’arrivèrent les premières lueurs du jour et avec elles le constat que Chan était toujours profondément endormi. Lorsque, chatouillé par les rayons du soleil qui perçaient à travers la fenêtre de la chambre d’hôpital, Eli émergea des quinze minutes de sommeil auxquelles il était parvenu à succomber, il sentit son cœur se serrer en comprenant que le cauchemar de la veille semblait voué à se prolonger au moins un jour supplémentaire. Eli poussa à soupir à fendre le cœur en posant son regard meurtri sur le corps de son frère, inanimé à l’exception des faibles mouvements respiratoires qui demeuraient le seul témoin de la vie qui continuait à se battre derrière ses paupières closes.

Il n’était pas encore sept heures du matin qu’Eli sortit de la chambre de Chan, effectuant un nouveau trajet entre celle-ci et l’étage où se trouvait le service de gynécologie, où il n’avait pas encore eu le droit de rendre visite à Lexie. Tout en se doutant qu’il ne s’agissait certainement pas d’une heure où les visites seraient accueillies à bras ouverts par l’équipe, il ne put s’empêcher de se présenter devant la double porte close à l’entrée du service où était hospitalisée Lexie, et dont on ne lui avait rien dit de plus que ses jours n’étaient plus en danger. La double porte s’ouvrit brutalement et une infirmière, à qui il avait déjà eu affaire à quelques reprises au cours de la nuit et qui semblait sur le point de terminer son service, lui adressa un sourire bienveillant lorsqu’elle l’aperçut, fidèle au poste, désespérément en attente de voir sa petite sœur. Elle lui glissa quelques mots d’information et de réconfort, ‘informant que, d’ici quelques heures, il pourrait lui rendre visite. Puis elle lui conseilla d’aller se reposer – visiblement, il n’était pas difficile de deviner qu’Eli n’avait pas fermé l’œil de la nuit, et un simple coup d’œil à ses traits tirés par les émotions éprouvantes de la veille avait suffi à le remarquer. Eli lui adressa un sourire aussi fatigué que reconnaissant, puis descendit à l’accueil de l’hôpital, s’y procura le premier d’une longue série d’espressos de la journée. Il n’avait pas le cœur à quitter l’institution pour rentrer chez lui, alors il acheta de quoi retrouver un aspect un peu plus humain – un déodorant, une brosse à dents, un tube de dentifrice, une barre de savon qui sentait autre chose que le désinfectant pour mains à disposition dans les distributeurs de l’hôpital. Dans les toilettes de l’hôpital, il se débarbouilla le visage, se brossa les dents, grimaça en apercevant son reflet dans le miroir. Une chose était sûre – il avait déjà été largement, largement plus à son avantage qu’en ce matin du 21 juin.

Eli tenta de se changer quelque peu les idées, ce qui était de toute façon peine perdue dans la mesure où il ne se voyait pas quitter l’établissement hospitalier, dont chaque recoin lui rappelait les horreurs de la veille. Assis dans le vaste hall de l'immeuble, il pianota d'un air absent sur l'écran de son téléphone, l'esprit ailleurs. Toute distraction était bonne à prendre pour passer quelques instants à l'extérieur de cette chambre dont l'atmosphère se faisait étouffante - pourtant, Eli ne tint pas bien longtemps avant de reprendre la route en sens inverse, poussant un soupir à rendre le cœur alors qu'il gravit les escaliers jusqu'à l'étage où séjournait son frère.

Arrivé dans ce couloir aux connotations déprimantes, Eli sentit son téléphone vibrer dans sa poche et l'en extirpa, concentré sur la notification pourtant peu intéressante lorsqu'il sentit quelqu'un le heurter de plein fouet. Faute d'avoir des gabarits similaires, ce fut l'autre personne qui se retrouva la plus déstabilisée par l'impact, et Eli tendit le bras dans un réflexe protecteur pour l'aider à retrouver l'équilibre. Ce n'est qu'après qu'il la reconnaît, et son expression morose s'éclaircit alors péniblement d'un sourire fatigué.  « Salut, Mila - c'est gentil d'être venue », lui dit-il, recomposant laborieusement l'air optimiste et rassurant qui incombait à son rôle d'aîné de la famille, omettant dans un premier temps de répondre à sa question, distrait par le bruit sourd que fit le sac qu'elle portait jusque-là, et qui finit par dégringoler de son épaule. Il reporta ensuite sur elle son regard, où devait se lire une certaine perplexité car elle lui expliqua aussitôt la présence du sac en question. « Oh, c'est super gentil, Mila… Oui, bien sûr que tu peux venir le voir, mais… » Le visage d'Eli se voilà d'une tristesse contenue. « Il faut que tu saches qu'il ne s'est pas encore réveillé, depuis l'accident », précisa-t-il, l'air désolé, un nouveau pincement au cœur en réalisant à nouveau combien l'avenir de son frère restait incertain.
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Message(#)Il manque un temps à ma vie [Elijah] EmptyMer 10 Aoû - 22:22

@Elijah Walker - Mila Valentini


Perdue dans les couloirs dans l’hôpital, le nez en l’air à essayer de décrypter les panneaux pour tenter de trouver son chemin, la brunette heurte Elijah. Prévenant, il la retient pour lui éviter de chuter. Mais ce qui frappe Mila, ce sont ses traits tirés, son visage fatigué, marqué par l’inquiétude, et le sourire qu’il esquisse n’arrive pas à faire disparaitre tous les signes d’une nuit plus que courte.

« Salut, Mila – c’est gentil d’être venue. »

Elle lui sourit faiblement en retour, alors qu’une boule se forme déjà dans sa gorge. Son air triste n’a rien de rassurant, ni même le fait qu’il n’ait pas répondu à sa question initiale, pourtant simple : comment vas Channing.

« Oh, c’est super gentil, Mila… Oui, bien sûr que tu peux venir le voir mais … »

Son cœur se serre davantage, alors qu’elle redoute le pire, suspendu aux lèvres d’Elijah.

« Il faut que tu saches qu’il ne s’est pas encore réveillé, depuis l’accident. »

La brunette recule d’un pas sous le choc et vacille, se retenant au mur alors que ses jambes menacent de se dérober sous elle. Son père est mort il y a 11 jours dans un accident de la route, alors qu’il conduisait une moto. Et voilà que son boss se retrouve dans le coma après un accident de moto.

« Oh Dio ! », jure-t-elle en mettant la main devant sa bouche.

« Quand … quand est-ce qu’il va se réveiller ? »

La question est peut-être stupide, mais Mila nage en plein cauchemar. Elle ne sait rien de l’état de son boss, à part les deux phrases que viennent de lâcher Elijah, et elle espère sincèrement que lui, en saura davantage et pourra la renseigner. Elle observe Gabrielle au loin, la femme qui avait fait irruption chez Channing la veille ou l’avant-veille, et se décale d’un pas pour que le Walker la cache à la vue de la jeune femme, qu’elle n’a pas envie de voir. Soudain, elle ne se sent pas légitime ici, au milieu des proches de Chan. Elle recule à nouveau d’un pas.

« Je … je dois aller récupérer mes affaires qui sont chez Channing … Il … il m’a hébergé quelques jours, petit souci de logement. »

Elle toussote, visiblement mal à l’aise.

« Hum, je viendrais te rendre ses clés après, si tu veux. Et … je te laisse lui ramener le sac, je … je ne veux pas m’imposer, je ne suis pas de la famille. »

Elle grimace et recule à nouveau d’un pas.

« Est-ce que je peux faire quelque chose, Elijah ? Je me sens … totalement inutile. Et au boulot … Dis moi ce que je peux faire. »

Mila dévisage l’aîné des Walker de la tête aux pieds. Elle avise son air fatigué, sa légère repousse de barbe, ses cheveux en bataille, ses vêtements froissés. Finalement, elle tend la main vers Elijah en laissant échapper un soupire, comme si elle était vaincue. Elle esquisse cependant un sourire triste qui se veut rassurant.

« Donne moi tes clés. Je vais te chercher des vêtements et des affaires de toilette. Tu en as visiblement besoin, et je te ferai pas l’affront de te dire de rentrer dormir chez toi … »

Parce qu’elle le connait un peu, depuis les quelques mois qu’ils bossent ensemble et échangent quelques mots dans les couloirs, flirtent dans le bureau de l’un ou de l’autre : elle se doute qu’il ne partira pas à un tel moment.


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Message(#)Il manque un temps à ma vie [Elijah] EmptyJeu 25 Aoû - 19:37


Il manque un temps à ma vie

@Mila Valentini & Elijah Walker



Depuis la veille, Eli avait déjà été chargé d’annoncer plus d’une demi-douzaine de fois la terrible nouvelle de l’accident de Chan, et le moins que l’on puisse dire, c’était qu’il ne s’habituait en rien aux réactions que suscitait cette sinistre information. Que ce soit au téléphone ou de vive voix, il s’était à chaque fois vu confronté à des réactions où perçaient autant d’émoi que d’incrédulité, et devait alors endosser le rôle de consolateur par-dessus son propre chagrin dont l’envergure était tout simplement inqualifiable. Pourtant, le d’ordinaire égoïste Eli n’avait même plus l’énergie de se lamenter sur ce rôle ingrat, et il s’adonnait sans même y réfléchir à l’accueil de la souffrance des autres, les mots lui manquant souvent, mais la douceur et l’empathie toujours présentes.

Face à Mila, qui sembla tomber de haut en apprenant que Chan allait mal au point de ne pas encore avoir ouvert les yeux depuis l’accident, ce fut donc, une fois de plus, la même rengaine, qui ne manqua pas d’arracher un profond pincement au cœur de l’aîné Walker. Il posa avec douceur une main sur l’épaule de l’italienne, dans un élan de soutien tant psychologique que physique, car la façon dont elle avait vacillé ne faisait rien pour le rassurer. Il hocha tristement la tête en réponse à l’exclamation de Mila, puis haussa les épaules lorsqu’elle lui posa cette question qui trottait dans leurs têtes à tous. « Personne ne sait… les médecins ont dit que la seule chose à faire maintenant, c’est attendre », répondit-il d’une voix calme en dépit de l’émotion qui y perçait nettement.

La jeune femme dressée devant lui commença alors à irradier un malaise palpable dont Eli ne s’expliqua pas la raison, faute de connaître les événements récents qui avaient pris place entre elle, Channing et Gabrielle. Le regard d’Eli se fit perplexe tandis qu’elle annonça être hébergée chez son patron, mais il ne fit pas de commentaire, désireux de ne pas s’immiscer dans sa vie privée. Ses sourcils se froncèrent un peu, témoin de son incompréhension lorsque Mila sembla tout à coup très pressée de partir, prétextant ne pas faire partie de la famille, prête à lui donner le sac qu’elle s’était donnée tant de mal à porter jusqu’ici. Tout s’enchaîne si vite que les mots manquent à Elijah, dont le regard sondeur ne quitte pas le visage de la belle brune qu’il peine presque à reconnaître sans la confiance dont elle rayonnait habituellement.

Il finit par laisser échapper un bref rire pourtant dénué de joie lorsqu’elle lui demanda ce qu’elle pouvait faire pour l’aider, secouant faiblement la tête. « Honnêtement, je ne sais même pas quoi te demander… Le boulot, j’y ai même pas pensé – je vais prendre ma semaine, et on verra après, je suppose », marmonna-t-il, l’air presque absent, mais l’air visiblement touché en dépit de son expression perdue. Il sembla finalement se réveiller, comme pris d’un déclic lorsque la voix de Mila se fit plus ferme, et, sans chercher à masquer tant sa surprise que sa reconnaissance, fouilla brièvement dans la poche de son pantalon pour en ressortir son trousseau de clés. « Merci », souffla-t-il, jetant un regard critique à sa chemise encore maculée du sang de la veille, esquissant un maigre sourire. « Tu peux y laisser tes affaires lorsque tu passeras prendre les miennes, si tu veux. Il y a un double des clés dans le tiroir de gauche de la grande commode dans le hall. 214, Edward Street, au rez-de-chaussée », l’informa-t-il, retrouvant un semblant d’assurance tandis qu’il avait enfin rassemblé ses idées. Mila avait déjà fait volte-face lorsqu’il la héla, après quelques secondes d’hésitation : « Mila ? » Son assurance habituelle reprenait progressivement le dessus, malgré une incontestable vulnérabilité qui transparaissait tant dans sa voix que sur ses traits fatigués. « Est-ce qu’avant d’y aller, tu voudrais qu’on aille boire un café en bas, tous les deux ? », demanda-t-il, peut-être pour lui tenir compagnie à elle, mais certainement en demande de compagnie lui-même.
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Message(#)Il manque un temps à ma vie [Elijah] EmptyLun 5 Sep - 21:56

@Elijah Walker - Mila Valentini


Le choc. C’est la première chose qu’elle ressent quand Elijah lui annonce que Channing ne s’est pas réveillé. Elle ne sait pas à quoi elle s’attendait, mais pas à ça. Pas alors que son père est décédé il y a onze jours dans un accident de moto. Elle pose la question qui lui brûle les lèvres, celle qui semble stupide et en même temps la suite logique du questionnement : quand va-t-il se réveiller ? Mais Elijah hausse les épaules, visiblement dépassé.

« Personne ne sait … les médecins ont dit que la seule chose à faire maintenant, c’est attendre. »

La gorge de Mila se serre et la voilà qui détourne pudiquement le regard en entendant l’émotion percer dans la voix du Walker. Elle n’est pas à l’aise avec la tristesse d’autrui, alors qu’elle a déjà du mal à gérer la sienne, surtout en ce moment. Pourtant, les larmes restent loin de ses beaux yeux bleus. Rapidement, l’inconfort prend le pas sur le chagrin, et la brunette ne se sent pas à sa place ici, au milieu de la famille et des proches. Cette sensation s’amplifie lorsqu’elle aperçoit, un peu plus loin, Gabrielle. Mila n’est que l’assistante de Chan. Elle ne peut même pas se targuer d’être son amie. Elle n’a rien à faire ici, et a soudainement envie de partir.
Par acquis de conscience, elle l’interroge sur le boulot.

« Honnêtement, je ne sais même pas quoi te demander … Le boulot, j’y ai même pas pensé – je vais prendre ma semaine, et on verra après, je suppose. »

Elle grimace légèrement : elle, elle y a pensé, parce que Chan ne sera pas là lorsqu’elle retourna au bureau. Son job consiste à épauler le patron, mais le patron sera aux abonnés absents. Pourtant, elle doit retourner au boulot. Elle n’est pas payée à déambuler dans les couloirs de l’hôpital. Elle s’apprête à partir lorsque quelque chose la retient. Un simple regard à Elijah, ses yeux tristes, sa mine fatiguée, ses vêtements tâchés de sang, lui permet de constater qu’il a cruellement besoin d’aide. Mila n’est pas gentille. Mila n’a pas vocation à aider les autres. Mila a simplement envie de réussir dans la vie. Pourtant, la situation de l’aîné des Walker la touche. Sans doute parce qu’elle aurait aimé qu’on l’aide lorsque son père avait eu un accident. Alors la voilà qui soupire et propose à Elijah de lui ramener des vêtements propres, et de quoi faire un brin de toilette. Le Walker ne maque pas sa surprise mais lui tend finalement ses clés.

« Merci. Tu peux y laisser tes affaires lorsque tu passeras prendre les miennes, si tu veux. Il y a un double des clés dans le tiroir de gauche de la grande commode dans le hall. 214, Edward Street, au rez-de-chaussée. »

C’est au tour de la brunette d’être surprise, et la voilà qui écarquille grand les yeux. Elle reste un instant sans voix, à fixer Elijah, attrapant avec une lenteur excessive le trousseau qu’il lui tend. Ses yeux bleutés passent des clés au visage de l’architecte, alors qu’elle hésite sur la réaction à adopter. Elle n’a nulle part où aller, c’est vrai, alors elle n’est pas vraiment en mesure de faire la fine bouche. Et puis, elle apprécie Elijah, d’après les échanges qu’ils ont eu au boulot, et les plaisanteries échangées dans les couloirs et les quelques mots dans la salle de pause. Pour autant, elle n’est pas certaine que ce soit une bonne idée d’emménager chez lui. Pas parce qu’il est son boss, après tout, elle vivait bien chez Chan jusqu’à ce matin. Mais parce qu’il est le frère de Channing, et que Channing se bat actuellement entre la vie et la mort. Et si elle a envie d’être tenue informée de l’évolution de son état, elle ne désire pas se confronter quotidiennement à la douleur de ses proches. Pourtant, le ton d’Elijah est sans appel, et la brunette hoche la tête doucement.

« Merci. »

Elle range le trousseau dans son sac à mains, alors que les pensées se bousculent dans sa tête : c’est temporaire, pour quelques nuits. Ensuite, elle trouvera autre chose, et se contentera du briefing occasionnel d’un des managers. Elle tourne déjà les talons, prête à retourner chez Chan, puis chez Elijah, lorsque ce dernier l’interpelle.

« Mila ? Est-ce qu’avant d’y aller, tu voudrais qu’on aille boire un café en bas, tous les deux ? »

La jeune femme esquisse enfin un sourire, même si celui-ci ne gagne pas ses yeux, trop affectée par la situation malgré tout ce qu’elle pourrait dire. Elle accepte d’un hochement de tête et suit Elijah à la cafétaria où elle lui parle de la plage et de son impatience à retourner surfer, et de ses voitures dont elle doit faire la révision : de tout, sauf du boulot et de Channing, afin de s’aérer un peu l’esprit.

Lorsqu’elle quitte l’hôpital, Mila se rend chez Channing afin de récupérer ses affaires. Elle roule ensuite jusqu’à chez Elijah. Elle dépose en vrac ses sacs dans le salon, et part à la découverte de l’appartement de l’aîné des Walker. Un peu mal à l’aise, elle fouille dans sa salle-de-bains et son armoire pour lui dégoter de quoi tenir encore quelques heures dans les couloirs de la clinique. Elle retourne finalement à l’hôpital déposer un sac pour Elijah quelques temps plus tard, avant de rejoindre enfin le bureau. La journée est déjà bien entamée, et la brunette a du mal à se concentrer. Elle annule la plupart des rendez-vous de la semaine : ceux qui ne sont ni importants, ni urgents. Pour les autres, elle se contente de faire les points avec différents cadres du groupe pour leur demander d’honorer les réunions qui devaient être tenues par Channing.
Finalement, avec tout le boulot causé par l’absence de Chan, la journée passe à une vitesse folle, et il est déjà tard lorsque Mila quitte les locaux du WG pour rejoindre l’appartement d’Elijah. Elle reprend le tour du propriétaire qu’elle avait effectué rapidement le matin, et s’installe dans une pièce qui semble faire office de chambre d’amis. Elle rejoint ensuite la cuisine après avoir jeté un coup d’œil à son portable : pas de nouvelles d’Elijah, mais elle n’en attendait pas spécialement. Elle espère simplement qu’il rentrera cette nuit : il avait l’air tellement fatigué ce matin. Une nuit de sommeil dans son lit, aussi agité le sommeil pourrait-il être, ne pourrait que lui faire du bien. Elle entreprend de préparer le dîner, parce qu’il devra bien se nourrir, et elle aussi, d’ailleurs. En quelques minutes, elle s’approprie les lieux, fouille dans les placards et dans le frigo, et prépare des tagliatelles aux légumes avec une sauce à la crème. La crème est encore en train de chauffer lorsqu’Elijah pénètre dans l’appartement, trouvant une Mila pieds nus dans sa cuisine, en jean et débardeur blanc, les cheveux relevés dans un chignon lâche dont plusieurs mèches s’échappent. Elle se tourne vers lui, légèrement mal à l’aise, souriant pour tenter de cacher sa gêne.

« Bienvenue chez toi ! »

Sa gorge se serre à nouveau alors qu’elle ose demander.

« Du nouveau ? »

Hésitante, elle termine rapidement le repas, dresse les assiettes et amène le tout à table. Elle ne se sent pas vraiment plus à sa place ici qu’à l’hôpital, dans un logement qui n’est pas le sien mais qu’elle essaie de s’approprier, à tenter d’essayer d’en nourrir le propriétaire. Mais elle a besoin de s’occuper les mains et l’esprit, et d’agir comme si la situation était normale.

« Tu as besoin de manger. »

Son ton est doux mais ferme, et ne laisse pas place à la négociation. Il a sans doute un nœud dans l’estomac, mais il va devoir faire un effort pour ne pas se laisser dépérir.

« Tu nous sers un truc à boire ? »

Du vin pour le repas, ou directement quelque chose de plus fort, pour anesthésier la peine et endormir les esprits.


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Elijah Walker
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les mauvaises décisions
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ÂGE : 39 ans (04/01/1985)
SURNOM : eli, simple et efficace
STATUT : cœur autrefois brisé, désormais jalousement gardé, mais dont l’armure ne cesse de se craqueler face à une adorable petite souris
MÉTIER : architecte au sein du walker group, et chargé du cours de recherche en environnement et durabilité à la faculté d'architecture de l'université du queensland.
LOGEMENT : un penthouse lumineux à spring hill, qu’il partage avec son chat siamois zelda et ses deux nouvelles recrues félines, safflina et drogon - ou plutôt dans lequel il est autorisé à rester tant qu’il n’oublie pas de remplir leur gamelle
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GENRE : Je suis un homme
ORIENTATION : J'aime les jolies filles.
PETIT PLUS : né à Brisbane, il a sillonné les plus belles régions du globe une fois sa majorité atteinte puis s’est installé à New York avant de revenir dans la ville qui l’a vu grandir fin 2021 ✵ aîné de la fratrie Walker ✵ architecte depuis plus de dix ans, il excelle dans son travail ✵ un passé riche d’excès en tous genres, le seul vice ayant persisté au travers des années étant la cigarette ✵ (trop) honnête, il préfère une vérité blessante à un mensonge confortable ✵ très sociable, doué avec les mots et le sourire facile, sa façade s’effondre lorsque l'interaction devient trop réelle
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WALKER ✵ we don't talk much, not anymore. broken bottles and slammin' doors, but we still care about each other, say we care about each other. i know life took us far away, but I still dream 'bout the good old days. when we took care of each other, we were livin' for each other.

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ELIORA ✵ gimme what you got - your talk is incredible, so, so, so unusual. you taste like surfing videos. i'm going to read your mind, who you hiding? you fake your shyness, i just wish that i could see through you... hot glue, vape juice, hit undo, how the hell are you so cool?

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Message(#)Il manque un temps à ma vie [Elijah] EmptySam 1 Oct - 18:51


Il manque un temps à ma vie

@Mila Valentini & Elijah Walker



À l'instant où les mots franchirent ses lèvres, Eli se demanda, brièvement, s'il était sûr de vouloir ce qu'il venait de proposer à Mila. Car l'aîné des Walker demeurait un être plutôt solitaire, en dépit de l'aisance et le plaisir avec lesquels il papillonnait d'un interlocuteur à l'autre à chaque occasion où la sociabilité était de mise. Aimable et avenant, Eli n'avait rien d'un ermite ni d'un misanthrope, et il tirait une partie de son épanouissement du contact avec les autres. Pour autant, son intimité et sa solitude lui étaient sacrées dans les moments où son baromètre social atteignait un trop-plein, et où le silence devenait une ressource indispensable. Ainsi, Eli s'était toujours refusé de partager son logement avec une deuxième personne - outre le fait qu'il n'en avait jamais eu besoin d'un point de vue financier, la présence et la compagnie d'un tiers dans sa sacro-sainte intimité lui avait paru insupportable.

Difficile de comprendre, donc, ce qui lui avait traversé l'esprit lorsque, tout naturellement, il avait invité Mila d'un ton sans réplique à poser bagage dans sa caverne d'homme solitaire. Il ne faisait nul doute que sa situation le touchait, et que lui venir en aide pouvait ainsi sembler tout naturel. Pourtant, Eli n'avait jamais été réputé pour son altruisme, il était même plutôt d'un naturel égocentrique et le secours à son prochain n'avait jamais figuré parmi ses plus grandes qualités. Tout semblait donc contre-intuitif dans cette décision impulsive d'offrir un toit à Mila - et la vérité était probablement qu'on n'y trouverait jamais d'explication rationnelle. Par conséquent, il sembla évident que l'héritier s'interroge sur le bien-fondé de sa proposition, d'autant plus qu'il était loin de connaître suffisamment Mila pour pouvoir prédire, outre ses défauts à lui qui venaient compliquer les choses d'entrée de jeu, si le tempérament de la jeune femme présageait plutôt une cohabitation paisible ou un total fiasco. Mais, si toutes ces interrogations lui traversèrent bel et bien l'esprit, aucune d'entre elles ne suffit à l'inquiéter réellement - et c'est avec son optimisme caractéristique et sa sérénité à toute épreuve qu'Eli ponctua finalement sa proposition d'un sourire engageant. Pour la première fois de sa vie, il se dit même qu'au vu des circonstances, ne pas être seul avec ses pensées ce soir pourrait lui être bénéfique - quant à ce qu'il en penserait demain, ce serait un problème dont il se soucierait plus tard.

Les heures qui suivirent le café partagé par les deux nouveaux et improbables colocataires dans le hall de l'hôpital furent aussi pénibles qu'interminables. L'inaction qui marqua la journée manqua de rendre fou Eli, qui ne tenait habituellement pas en place et qui aimait mettre à profit chaque minute de ses journées. Le voilà bien loin du compte, à attendre que les heures ne défilent et n'apportent avec elles la moindre nouvelle, fût-elle bonne ou mauvaise. Mais le silence succéda au silence, et sa frustration ne désemplit pas tandis qu'il finit par drainer la batterie de son téléphone dont il ne cessa d'éteindre puis de rallumer l'écran, en quête d'un quelque chose qu'il n'aurait su définir. Les pauses à sa solitude vinrent rythmer quelque peu la journée, et il croisa Gabrielle, Mary et d'autres visiteurs à l'air inconsolable. Leur compagnie ne lui était toutefois pas vraiment moins pénible que sa solitude, car elle requérait de la part d'Eli d'endosser ce masque rassurant et apaisant, qui ne reflétait en rien le ressenti non loin de la panique qu'il éprouvait réellement. Celui qui ne mentait jamais se retrouvait alors à devoir faire preuve des plus grands trésors d'ingéniosité pour ne pas laisser transparaître son désarroi sans pour autant se montrer alarmiste, dans un souci de préserver les autres et leur apporter le réconfort dont ils avaient besoin. Un exercice pour le moins éprouvant qui nécessitait de mobiliser les dernières bribes d'énergie qui venaient à manquer cruellement tant à son corps qu'à son esprit mis à rude épreuve. Il était épuisé, lessivé, et tout ce qu'il traversait depuis l'accident ne venait y améliorer quoi que ce soit.

Rien, et certainement pas la dernière entrevue qui vint clôturer cette harassante journée à l'hôpital. Car c’est sur une conversation déchirante avec sa sœur qu’Eli termina cette succession de moments difficiles, au chevet de leur frère toujours désespérément inconscient. Après des mois de méfiance et de rejet, Lexie s’était finalement ouverte à Eli – mais l’état dans lequel il avait trouvé sa petite sœur lui était encore plus douloureux que les interactions plus hostiles qu’elle lui avait offertes auparavant. La voir aussi vulnérable, perdue et meurtrie était insupportable,  et avait été le coup de grâce pour Eli, qui, en quittant l’hôpital ce soir-là, se sentit exténué et à bout de forces. C’est le cœur lourd qu’il prit la route du retour. Il en était presque venu à oublier que son loft ne serait pas vide à son arrivée – la présence de Mila ne lui revint à l’esprit que lorsqu’il aperçut la lumière à travers les baies vitrées de son salon.

Eli chercha à recomposer une certaine contenance en poussant la porte d’entrée, mais sa mine n’en demeura pas moins visiblement fatiguée. Un maigre sourire vint étirer ses lèvres lorsque Mila lui souhaita la bienvenue. « Merci, Mila… ça sent bon, ici », commenta-t-il en percevant le fumet du plat qui frémissait sur le feu, sans pour autant ressentir ne fût-ce qu’une once d’appétit. Il secoua ensuite doucement la tête en réponse à la question qu’elle lui posa d’un ton hésitant, un nouveau sourire faiblard et sourire accompagnant ses paroles. « Toujours rien… Gabrielle m’a dit qu’elle m’avertirait s’il y a quoi que ce soit. » Il soupira avant d’ôter ses chaussures et ses chaussettes et de ranger le tout, s’abstenant de se mettre davantage à l’aise en présence de la jeune femme. Lorsqu’il revint auprès d’elle, Mila avait déjà dressé la table, et coupa l’herbe sous le pied aux protestations qu’il s’apprêta à s’exclamer, en lui intimant de manger. Un petit silence accueillit les ordres de l’italienne, au terme duquel Eli finit par se contenter de hocher la tête, trop fatigué pour contre-argumenter et bien conscient qu’elle avait raison – après tout, il n’avait rien d’autre dans l’estomac que les multiples cafés qu’il avait avalés depuis ce matin. « J’ai de l’amarone, tu m’en diras des nouvelles », proposa-t-il avant de s’éloigner en direction de la cave à vins et de revenir, quelques instants plus tard, la bouteille de vin italien et deux verres ballon à la main. Pendant qu’il s’affairait à en extirper le bouchon, son regard se posa distraitement sur sa nouvelle colocataire. C’était la première fois qu’il voyait Mila aussi décontractée, elle qui était toujours tirée à quatre épingles au bureau, visiblement propriétaire d’une infinité de tenues élégantes. Pour autant, cette tenue-ci était toute aussi flatteuse, et le regard d’Eli ne fut clairement pas insensible au charme inhérent à cette facette inédite de l’italienne. Il reporta son regard sur la bouteille de vin au moment où Mila lui fit à nouveau face, et leur versa deux verres plus que généreux. « Merci d’avoir fait à manger, il ne fallait pas… », dit-il avec une reconnaissance sincère, avant de prendre place en face d’elle, et de lever son verre dans sa direction pour trinquer. Il porta ensuite son verre à ses lèvres pour en boire une gorgée un peu plus conséquente que ce que prévoyait les règles de bienséance.

« Je viens de voir Lexie… elle a fait une fausse couche, hier, à cause de ce qui est arrivé à Chan… » Les mots s’échappèrent de sa bouche avant même qu’il ait eu conscience de les prononcer. Il n’avait pas particulièrement envie d’aborder le sujet, tout pudique qu’il était par rapport à ses sentiments, et par ailleurs peu désireux d’importuner Mila avec ses états d’âme alors qu’ils n’étaient pas proches. Pourtant, le simple fait d’avoir prononcé ces quelques mots le soulagea curieusement ; force était de constater qu’il se sentait étrangement à l’aise avec Mila, dont la simple présence avait quelque chose de réconfortant et d’apaisant dans ces circonstances où tout le reste n’était que douleur et violence. Eli baissa les yeux, se concentrant sur son assiette pour prendre une bouchée de pâtes. Une mine agréablement surprise se dessina sur ses traits fatigués, et il hocha la tête d’un air appréciateur. « Mmh.. tu regorges de talents cachés, elles sont incroyables », s’exclama-t-il en lui adressant un sourire complice. Il hésita ensuite brièvement, prit une nouvelle gorgée de vin avant de s’autoriser à poser la question qui était venue piquer sa curiosité depuis ce matin : « Dis-moi, Mila… enfin, si c’est pas trop indiscret – comment ça se fait que tu logeais chez Chan ces derniers temps ? » Son ton était doux et poli, laissant clairement l’opportunité à Mila de garder le silence si jamais elle n’avait pas envie de se confier à ce sujet.
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❝oh my lungs are begging me to beg for you❞ all of these highs and all of these lows don't keep me company. i've been breathing you in and drinking you down, you're the only remedy. say you're gonna hold my head up, say you're gonna break my fall ; say you're gonna stay forever, baby, this is all i want. cause all my bones are begging me to beg for you, begging me to beg for your love.

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Message(#)Il manque un temps à ma vie [Elijah] EmptyMer 9 Nov - 10:11

@Elijah Walker - Mila Valentini


Rien ne devait se passer ainsi. Chan ne devait pas avoir d’accident de moto, il ne devait pas être plongé dans le coma, et Mila ne devait pas perdre son logement de repli. Cette journée n’a rien d’ordinaire, et elle devient encore plus bizarre quand Elijah lui propose d’emménager chez lui. L’hésitation de la brunette est légitime, et l’aîné des Walker ne peut passer à côté. Mais peut-on en vouloir à la jeune femme de s’interroger sur une telle colocation ? Les questions trottent toujours dans sa tête alors qu’elle se retrouve en débardeur et en jean, pieds nus, dans la cuisine d’Elijah, à lui préparer le repas et à espérer qu’il rentre dîner. Si elle a accepté, c’est parce qu’elle n’envisageait aucune autre solution immédiate pour se reloger. Mais elle se promet que cette situation ne sera que temporaire. Ce n’est sans doute pas une bonne idée d’être aux premières loges, de voir Elijah se décomposer de jour en jour si le coma de Channing devait se prolonger. Mila n’est pas une jeune femme pleine d’empathie. Elle ne sait pas gérer la souffrance des autres, alors même qu’elle a du mal à contenir la sienne. Elle ne sait pas trouver les mots, ceux qui réconfortent et qui apaisent la peine. Mila est une jeune femme maladroite. Elle est celle qui enchaîne les bourdes, qui prononce les mauvaises paroles, qui accentue le malaise.
Et pourtant, la voilà, après avoir réagi à chaud, par peur de devoir dormir dans sa voiture, en train d’égoutter des pâtes dans la cuisine d’Elijah. Le dîner n’est pas encore tout à fait prêt que le propriétaire des lieux pénètre dans l’appartement. Légèrement gênée de s’être ainsi appropriée lele loft, la brunette l’accueille du mieux qu’elle peut en lui souhaitant la bienvenue. Elle ne peut que remarquer ses traits fatigués, sa mine défaite, et pourtant, elle se doit de poser la question qui lui brûle les lèvres : Channing s’est-il réveillé ?

« Toujours rien, Gabrielle m’a dit qu’elle m’avertirait s’il y a quoi que ce soit. »

La gorge nouée, Mila se contente de hocher la tête, se retenant de grimacer à l’évocation de l’avocate. Ainsi, la copine de Channing va le veiller, et rester avec lui cette nuit. Cela semble parfaitement normal et logique et pourtant, la brunette ne peut expliquer pourquoi cette information fait se serrer son cœur encore davantage. Troublée, elle s’active pour terminer le repas, coupe le feu sous la sauce alors que la crème frémit et dresse les assiettes. Elle anticipe tout refus d’Elijah en dressant la table : il a besoin de manger, même s’il n’en a pas envie. L’hésitation du Walker est bien présente, et pourtant, il finit par hocher la tête. La brunette écarquille les yeux, un instant surprise de ne pas avoir à argumenter davantage, mais elle ne rajoute rien, et se contente de le regarder se diriger vers la cave à vins.

« J’ai de l’amarone, tu m’en diras des nouvelles. »

Mila ne peut s’empêcher d’esquisser un sourire.

« Un vin italien ? Je suis déjà conquise. »

La jeune femme était une amatrice des bonnes choses, et les boissons alcoolisées en faisaient partie. Vu l’état émotionnel dans lequel Elijah et elle se trouvaient, elle ne donnait cependant pas cher de la bouteille, qui ne ferait sans doute pas long feu. D’ailleurs, après l’avoir remercié d’avoir préparé le repas, le voilà qui avale plus de vin que les standards de bienséance ne le permettent. Et pourtant … Et pourtant, la brunette doit se retenir de l’imiter, se contentant d’une gorgée classique, ses bonnes manières prenant le dessus.

« Il est exquis. »

Elle esquisse un sourire triste qui ne gagne pas ses yeux, incapable d’oublier tout ce qu’ils ont vécu pendant ces dernières heures.

« Et c’est la moindre des choses pour le dîner. Merci … de m’avoir proposé de rester. Je te promets de trouver rapidement une autre solution. »

Non, elle ne souhaite pas s’imposer, pas alors que la vie elle-même lui impose de surmonter les épreuves les plus terribles que l’on puisse imaginer.

« Je viens de voir Lexie … elle a fait une fausse couche, hier, à cause de ce qui est arrivé à Chan … »

Mila avale de travers sa nouvelle gorgée de vin, toussotant pour faire passer le liquide et recouvrer ses esprits. Elle savait qu’elle ne pourrait pas rester longtemps digne sans commettre de maladresse, et la voilà à deux doigts de recracher du bon vin sur le dîner, alors qu’Elijah se confie à elle. La brunette réussit cependant à rapidement reprendre le contrôle d’elle-même, et c’est une main compatissante qu’elle pose sur celle de l’aîné des Walker. Elle plonge alors son regard bleuté, empli de tristesse, dans celui d’Elijah, se mordillant légèrement la lèvre inférieure, signe de son malaise.

« Je suis sincèrement désolée, Elijah. Je … »

Elle ne savait pas quoi dire : que pouvait-on dire à quelqu’un qui vivait des heures aussi catastrophiques ? Une personne normalement constituée aurait déjà du mal à formuler une pensée claire, et Mila semble se noyer un instant dans le silence qui l’enveloppe.

« Je suis navrée de toutes les épreuves que tu as à surmonter … Comment va-t-elle ? »

Mila ne connaissait pas réellement Lexie. Les deux femmes s’étaient déjà croisées à deux nombreuses reprises au Walker Group, lorsque la plus jeune des Walker venait voir Channing. Mais leurs échanges avaient été basiques, cordiaux, presque professionnels. Pour autant, s’enquérir de l’état de Lexie, auprès d’un frère semblant bouleversé, semblait être la chose logique à faire.
La brunette exerce une légère pression sur la main d’Elijah avant d’ôter la sienne et de reporter son attention sur son assiette, goûtant les tagliatelles aux légumes qu’elle avait cuisiné. Eli aussi mangeait, et la jeune femme sentait le soulagement la gagner : elle aura au moins été quelque peu utile aujourd’hui.

« Mmh, tu regorges de talents cachés, elles sont incroyables. »

Mila ne peut s’empêcher de rire à cette remarque, et répond spontanément, sans prendre le temps de réfléchir.

« J’ai bien d’autres talents cachés qu’il me plairait de te dévoiler. »

Immédiatement, elle se fige, rougissant. Elle se mordille la lèvre inférieure, gênée, et tente de se reprendre.

« Mince, je suis désolée, je … la perche était trop tentante pour ne pas être saisie, c’était un réflexe … »

Elle détourne son regard bleuté du visage d’Elijah pour plonger le nez dans son assiette et se concentrer sur ses pâtes, rêvant que le maître des lieux oublierait bien vite cette remarque déplacée, vu les circonstances. S’ils avaient été au bureau, à flirter dans la salle de pause comme à leur habitude, les paroles de la brunette n’auraient été qu’un moyen supplémentaire de charmer Elijah. Mais ce soir, après tous les événements vécus par ce dernier, ils n’avaient pas leur place autour de cette table.

« Dis-moi, Mila … enfin, si c’est pas trop indiscret – comment ça se fait que tu logeais chez Chan ces derniers temps ? »

La brunette relève les yeux immédiatement, et il est évident que cette question la perturbe. Elle semble un instant déstabilisée, alors qu’un éclair de tristesse lui traverse le visage. Pourtant, Mila est une bonne actrice, et excellente menteuse. Elle se redonne rapidement une constance et répond avec un petit sourire.

« Ho, comme je te l’ai dit ce matin, un souci de logement. Un dégât des eaux. Je pense que ça devrait être rapidement réparé mais … »

Elle s’interrompt, se mordille la lèvre inférieure, hésitante. Finalement, elle laisse échapper un soupire résigné. Elle secoue la tête avant même de reprendre la parole, comme si elle-même ne pouvait pas croire qu’elle allait se confier à Elijah. Pourtant, il s’est lui-même ouvert à la jeune femme, et au regard des circonstances, des similitudes entre la situation du Walker et celle du père de Mila, la vérité semble s’imposer.

« Non, je suis désolée, c’est faux. Hum … »

Un nouveau soupire lui permet de prendre quelques instants pour organiser ses idées, peser le pour et le contre, et savoir ce qu’elle va révéler.

« Je vivais avec mon père et des membres … éloignés de sa famille, mais … »

Les mots ont du mal à sortir, et pourtant, la brunette se force à relever la tête pour plonger ses yeux bleus tourmentés dans ceux d’Elijah.

« Il a eu un accident de moto, il y a onze jours. Je ne me voyais pas rester dans la maison avec les autres. Channing a appris que je cherchais un endroit, et lui et moi on se connaissait déjà avant le Walker Group … »

Elle a l’impression de s’embrouiller, que rien n’est clair.

« Bref, il a proposé de m’héberger temporairement. »

La brunette déglutit difficilement : la vérité est finalement bien plus dure à dire qu’un mensonge. Un mensonge est arrangeant, il coule de source, il soulage et apaise, il embellit. La vérité fait mal, encore plus quand elle est en train d’avouer à demi-mot à Elijah que son père est décédé récemment dans un accident de moto, alors que son frère se bat actuellement entre la vie et la mort suite à un accident similaire.
Mila finit rapidement son verre de vin – au diable la bienséance – et pose sa main, une nouvelle fois, sur celle d’Elijah, plongeant dans son regard ses yeux bleus troublés, mais emplis d’aplomb.

« Les circonstances étaient totalement différentes, pour mon père … Ca n’a rien à voir avec l’accident de Chan … »

Et pourtant …


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Elijah Walker
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Il manque un temps à ma vie [Elijah] Y9oy77A
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Message(#)Il manque un temps à ma vie [Elijah] EmptyVen 25 Nov - 18:32


Il manque un temps à ma vie

@Mila Valentini & Elijah Walker



La situation semblait presque surréaliste : si l'idée de partager un dîner intime avec Mila ne paraissait pas si choquante aux yeux d'Eli (bien que l'initiative eût certainement manqué d'un professionnalisme qui, de toute façon, semblait régulièrement aux abonnés absents entre les deux collègues friands de sous-entendus lourds de sens), le contexte dans lequel s'inscrivait ce moment de partage était plus qu'incongru. Entre cette cohabitation naissante qui n'était rien d'autre que le fruit de leur impulsivité à chacun, et l'atmosphère presque timide et maladroite qui régnait entre ces deux qui n'avaient jamais partagé d'interaction réellement authentique au-delà de leurs séances de flirt ponctuées d'humour, ce moment en tête-à-tête ne ressemblait en rien à ce qu'Eli aurait pu en imaginer. Pourtant, il ne fut frappé d'aucun malaise au contact de l'italienne, s'étonnant au contraire de la facilité avec laquelle il pouvait lui parler, et il se surprendrait ainsi à lui confier ses états d'âme quelques instants plus tard.

Mila, elle, semblait bien plus embarrassée par la situation que l'aîné Walker — et pour cause, il n'était pas évident d'accepter de se retrouver tributaire de la générosité d'autrui. C'est donc avec bien plus de timidité qu'à l'accoutumée qu'elle remercia Eli, lui assurant aussitôt qu'elle ne ferait pas s'éterniser leur arrangement. L'intéressé se contenta d'un sourire empreint de douceur. « Ne t'en fais pas pour ça. Tu es la bienvenue aussi longtemps que tu veux », lui assura-t-il aussitôt avec sincérité.

La douceur et la bienveillance ne tardèrent pas à changer de camp, révélant Mila sous un jour qu'Eli ne lui avait pas connu jusqu'à présent. Celle qu'il avait toujours connue séduisante mais calculatrice, amicale mais semblant toujours avoir une idée derrière la tête et derrière ses interventions chargées de sous-entendus, lui témoigna soudain d'une empathie qu'il ne lui avait jamais soupçonnée. La prévenance avec laquelle elle posa sa main sur la sienne contrasta avec la sensualité qu'avait comportée ce même geste les autres fois où elle avait pu l'effectuer, alors faussement innocente. Eli reporta son regard sur Mila, et lui sourit tristement. « Merci », se contenta-t-il de souffler, apaisé par le contact de sa main sur la sienne. « Elle n'en mène pas large… j'espère juste qu'elle me laissera l'épauler, elle a du mal à s'ouvrir à moi. » Eli, qui était d'ordinaire si pudique quant à ses états d'âme, s'étonna à nouveau de la spontanéité avec laquelle ces confessions supplémentaires lui venaient, là où, habituellement, il se serait contenté d'une réponse vague et laconique. Sans doute avait-il bien plus besoin de parler qu'il ne voulait l'admettre, toujours cantonné avec obstination au rôle de pilier inébranlable de ses proches en souffrance. Mais, aussitôt ces paroles prononcées, il regretta de s'être laissé aller à cet épanchement. Le malaise de Mila ne lui échappa pas, et il s'en voulut d'avoir abordé le sujet, tout en lui étant reconnaissant de la gentillesse de sa réaction. « Mais ça va s'arranger. On va tout faire pour », ajouta-t-il avec toute la conviction dont il disposait, cherchant ainsi à clôturer le sujet.

Ainsi, il se reporta sur son assiette, et les compliments lui vinrent spontanément lorsqu'il goûta le repas préparé avec savoir-faire par Mila. La réponse de cette dernière ne se fit pas attendre et, si elle correspondait en tous points à Mila, elle n'en fut pas moins surprenante et inattendue dans ce contexte si particulier. Les yeux de l'héritier s'écarquillèrent brièvement dans un élan de surprise mal contenue, et il manqua d'avaler de travers la gorgée de vin qu'il était en train de boire. S'étranglant à mi-chemin entre une quinte de toux et un accès de rire, il tenta de reprendre contenance, et y parvint au prix d'un effort considérable, les yeux rieurs. Ce moment d'émoi ne dura qu'une ou deux secondes, au terme desquelles Eli retrouva son expression impassible, mais l'amusement resta lisible dans son regard. Loin de se formaliser, il fut presque reconnaissant à Mila de lui offrir cette brève bouffée d'oxygène dans cette journée où tout était lourd et oppressant. L'italienne semblait toutefois plus embarrassée qu'il ne l'avait jamais connue, balbutiant des excuses et fuyant le regard du Walker.  « Eh bien, Mila, j'ai hâte de découvrir tes talents pendant notre cohabitation », finit-il par déclarer, exactement de la même façon que lorsqu'ils flirtaient au bureau - aux sous-entendus de Mila, il avait l'habitude d'offrir des réponses anodines en apparence, tout en laissant percevoir sans l'ombre d'un doute qu'il avait parfaitement compris quel était le sujet réel de la conversation. Et il avait beau avoir la tête ailleurs, auprès de sa famille meurtrie et de la souffrance qu'ils partageaient tous, faire preuve d'insouciance l'espace de quelques instants en retrouvant l'amusante routine qu'il partageait avec Mila lui fit le plus grand bien.

La légèreté fut toutefois de courte durée, car la conversation prit un nouveau tournant chargé en émotions difficiles lorsque furent abordées les raisons derrière le déménagement de Mila. Tout en sachant que sa question pouvait être intrusive, Eli ne s'était pas attendu à l'impact nettement perceptible qu'eut son interrogation sur Mila. Il se demanda d'abord pourquoi des dégâts des eaux semblaient avoir un tel impact sur le moral de la jeune femme, dont le retard s'était clairement voilé de tristesse l'espace d'un instant. Sa perplexité ne tarda toutefois pas à se résoudre lorsque, spontanément, Mila démentit son propre récit, évoquant alors des événements bien plus tragiques. Pris de court, Eli trahit sa surprise à l'entente de la nouvelle, restant silencieux en attendant que Mila finisse de parler. Elle conclut son récit difficile en évoquant la proposition de Chan de l'héberger, et Eli eut du mal à trouver les mots tant il fut ébranlé d'entendre la souffrance que vivait secrètement l'italienne. « Mila, je suis navré… il va s'en sortir ? » Mais le regard qu'elle arborait lui suffit pour réponse, sans même qu'elle n'eût à prononcer le moindre mot. Le regard du Walker se chargea de tristesse et il murmura, désolé, un simple « Oh… », peinant à trouver les paroles susceptible de la réconforter dans cette tragédie. Il voulut esquisser un geste de compassion, mais elle le devança pour poser à nouveau sa main sur la sienne, et Eli en profita pour étreindre sa paume, caressant du pouce le dos de sa main. Il soupira à son tour, tandis qu'elle évoqua à nouveau Chan. « Et pourtant, je pense qu'on traverse la même misère, toi et moi », dit-il doucement, leurs regards extraordinairement similaires se ressemblant plus que jamais par la peine qu'ils reflétaient.

Leurs mains finirent par se relâcher, et Eli les resservit généreusement de vin, vidant la bouteille d'amarone qui ne serait que la première d'une longue série de boissons pour la soirée. Ils ne tardèrent pas à finir leurs assiettes dans un silence relatif, ponctué de quelques échanges heureusement moins chargés en émotions difficiles. Eli ne tarda pas à trouver un état d'apaisement tout relatif, aidé par les rasades de vin qui se succédèrent de plus en plus vite. La deuxième bouteille d'amarone ne tarda pas à être ouverte et entamée, et, après avoir débarrassé la table, chargé le lave-vaisselle et nettoyé rapidement les plans de travail, Eli reporta son regard sur Mila. « Tu veux qu'on regarde un film, pour se changer les idées ? Quelque chose de pas trop sinistre, de préférence », plaisanta-t-il en ouvrant la voie vers le salon et le vaste canapé qui faisait face à l'écran de télévision. Tandis que Mila s'installait, Eli retourna attraper leurs verres et la bouteille de vin, mais constata que cette dernière était vide. « Tu veux continuer au vin ou tu préfères autre chose ? », demanda-t-il à l'attention de la jeune femme, avant de proposer, avec une pointe d'humour : « Je peux nous préparer une énorme cruche de margarita pour nous aider à noyer notre chagrin, si ça te tente. À New York, j'avais la réputation de les faire comme personne. »

Quelques instants plus tard, il rejoignit Mila dans le salon, avec de quoi les abreuver pour le reste de la soirée — quoiqu'à la façon dont ils étaient venus à bout des deux premières bouteilles, cette estimation serait sûrement à revoir à la baisse. Il lui sourit avec bienveillance, avant d'attraper le plaid plié sur l'accoudoir et de l'étendre sur elle. Il s'installa ensuite à ses côtés, rabattant un pan du plaid sur ses genoux, attrapa la télécommande pour allumer la télévision accrochée au mur en face d'eux et la tendit à Mila, l'invitant à faire son choix parmi l'éventail de possibilités qui s'offrait entre eux. Quelques secondes plus tard, Zelda, son fidèle siamois, s'étira paresseusement dans son fauteuil attitré, avant de sauter au sol avec sa grâce caractéristique, et de rejoindre les deux compagnons de sa démarche chaloupée, effectuant un nouveau bond pour s'installer dans le canapé de l'autre côté d'Eli. Le Walker gratta distraitement le chat derrière les oreilles, suscitant un concert de ronronnements. Il se pencha ensuite en avant, attrapa les deux verres posés sur la table basse et en tendit un à Mila. « À ta santé », annonça-t-il avant de faire s'entrechoquer leurs verres, et de prendre une nouvelle gorgée d'un volume indécent. Son esprit commençait, doucement mais sûrement, à s'embrumer sous l'effet de tout ce qu'il avait ingurgité et continuait à consommer sans limites.
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❝oh my lungs are begging me to beg for you❞ all of these highs and all of these lows don't keep me company. i've been breathing you in and drinking you down, you're the only remedy. say you're gonna hold my head up, say you're gonna break my fall ; say you're gonna stay forever, baby, this is all i want. cause all my bones are begging me to beg for you, begging me to beg for your love.

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Message(#)Il manque un temps à ma vie [Elijah] EmptyJeu 8 Déc - 21:01

@Elijah Walker - Mila Valentini


Elijah se confie à Mila, lui révélant l’état de sa sœur, impactée par l’accident de moto de Chan. Et la brunette se sent particulièrement mal à l’aise. Elle n’est pas une amie à qui l’on s’ouvre sur ses problèmes, qui trouve les mots justes pour conseiller et apaiser. Elle est la jeune femme maladroite qui met les pieds dans le plat. Et si ce trait de caractère de la brunette peut faire sourire en des circonstances moins dramatiques, l’ampleur de la situation actuelle est telle que Mila a l’impression de marcher sur des œufs, réfléchissant longuement à ce qu’elle pourrait dire.

« Merci. Elle n’en mène pas large … j’espère juste qu’elle me laissera l’épauler, elle a du mal à s’ouvrir à moi. »

Mila lui adresse un sourire triste, exerçant une légère pression sur la main d’Elijah, qu’elle a recouverte de la sienne. Lexie et elle avaient peut-être plus de points communs qu’elle ne l’aurait imaginé, si la brunette aussi avait du mal à se confier.

« Je te le souhaite. Sincèrement. »

Elle retire sa main puis hésite un instant, finissant par ajouter.

« Persévère, même si elle ne te laisse pas de suite entrer. »

Parce que Mila sait à quel point on peut en avoir besoin, et à quel point elle-même avait eu besoin d’aide au décès de son père. Elle l’avait caché à tout le monde. D’ailleurs, rares étaient ceux qui connaissaient son histoire, son passé, et qui savaient qu’elle avait emménagé chez lui alors qu’elle était sans le sou. Mila était une menteuse, une jeune femme qui aimait sauver les apparences, et paraître sous son meilleur jour. La plupart de ses connaissances l’imaginaient dans un loft de luxe avec vue sur l’océan, à vivre la grande vie. Rares étaient ceux qui avaient creusé, qui avaient insisté, et leur en était reconnaissante. Grâce à ces personnes, comme Chan, elle avait pu bénéficier de soutien pendant cette période difficile, dont elle n’était pas encore sortie. Et elle regrettait déjà l’absence de son ancien colocataire.

Elijah clôt finalement le sujet et amène la discussion sur le repas, complimentant Mila pour ses talents culinaires. Par automatisme, par habitude, par confort de leur relation étrange, construite sur le jeu et les sous-entendus, elle le drague ouvertement avant de se reprendre, gênée par cette irruption déplacée dans une journée lourde en émotions.

« Eh bien, Mila, j’ai hâte de découvrir tes talents pendant notre cohabitation. »

Et l’espace d’un instant, la brunette se retrouve au bureau, dans le confort de leur routine, à jouer avec son collègue et flirter outrageusement. Elle rougit légèrement, reconnaissante qu’il soit entré dans son jeu et n’ait pas rajouté une couche au malaise qu’elle ressentait déjà il y a quelques secondes. Elle plonge ses yeux bleutés dans ceux du Walker, l’observant longuement, la tête légèrement penchée sur le côté. Elle tente de lire en lui, d’analyser ses paroles, de réentendre le ton qu’il a employé, alors qu’ils n’ont jamais été dans un endroit plus propice à un quelconque dérapage. Finalement, un sourire coquin étire les lèvres de la brunette.

« Ne me tente pas plus que je ne le suis déjà. »

La conversation est légère, le temps de quelques précieuses secondes, une parenthèse agréable à laquelle Elijah met trop rapidement fin en interrogeant la brunette sur les raisons de son emménagement chez Chan. Et si, par automatisme, Mila ment, elle se reprend rapidement et lui raconte la triste vérité. Elle n’a pas l’habitude de se confier et de s’ouvrir ainsi. Peut-être le fait elle parce qu’Elijah lui-même lui a parlé de l’état de sa sœur. Ou bien peut-être est-ce parce qu’elle se sent abandonnée par Chan, celui qui savait toute la vérité mais qui l’a laissé seule pour affronter cette période difficile. Ou peut-être est-ce encore parce qu’ils vont vivre ensemble quelques temps, et qu’il est compliqué de mentir quotidiennement aux personnes avec lesquelles on vit et qui nous voient dans les meilleurs comme dans les pires moments. Toujours est-il que pour la première fois, depuis leur rencontre dans les locaux du Walker Group, Elijah et Mila ont une réelle discussion. Pour la première fois, la brunette laisse tomber le masque et se confie.

« Mila, je suis navré … il va s’en sortir ? »

Imperceptiblement, elle secoue la tête, son regard bleuté plongé dans celui d’Elijah s’emplissant de larmes. Ses yeux ressemblent à un océan en pleine tempête, aux couleurs foncés, submergés par les émotions comme les bateaux sont dépassés par les vagues.

« Oh … »

Finalement, Elijah non plus n’a pas les mots pour la réconforter, et cela rassure légèrement la brunette. Elle n’est pas une exception. Et cette situation lui fait également prendre conscience qu’il n’y a pas de mots qui pourraient apaiser sa peine. Rien de ce que l’aîné des Walker pourrait dire ne pourrait la réconforter. Elle s’empresse à son tour de le rassurer : la situation de son père était différente de celle Chan, elle en était certaine. Elle ne voulait pas l’affoler, ne voulait pas qu’il redoute davantage le pire.

« Et pourtant, je pense qu’on traverse la même misère, toi et moi. »

Elle secoue doucement la tête pour le contredire. Certes, ils connaissaient tous les deux la tristesse. Mais leurs situations étaient très différentes. A Mila, l’on avait annoncé immédiatement le décès de son père. Il n’y avait eu aucun espoir, aucun retour à la normale possible. La sentence avait été instantanée et irrévocable. Et si elle ne voulait pas dénigrer la peine d’Elijah, lui bénéficiait toujours de cette perspective d’amélioration qu’elle n’avait jamais eu.

« L’attente dans laquelle tu es est horrible, mais il y a de l’espoir, et j’y crois. Il va se réveiller. »

Il ne pouvait pas en être autrement.
Le repas terminé, Eli propose un programme pour la suite de la soirée.

« Tu veux qu’on regarde un film, pour se changer les idées ? Quelque chose de pas trop sinistre, de préférence. »

Elle sourit puis l’observe un instant, avant d’éclater de rire. Elle se reprend, balbutiant de rapides excuses.

« Désolée, mais … tu as vu ta tête, récemment, dans un miroir ? »

Elle rit à nouveau, secouant la tête.

« Tu devrais sérieusement penser à aller te coucher. Tu n’as pas dormi depuis combien de temps ? »

Son regard se fait compatissant et, après laissé échapper un soupire, elle s’installe dans le canapé, capitulant. Elle comprenait son envie de ne pas aller dormir, elle non plus n’en avait pas envie. La nuit allait apporter son long d’inquiétudes, les réminiscences de la journée. Décompresser leur ferait du bien.

« Ok, tu veux regarder quoi ? Pas un truc romantique et gnangnan, par pitié ! »

Eli est reparti chercher à boire, et si la brunette hausse les sourcils, certaine que leur état ne sera pas terrible d’ici une heure ou deux, elle sait qu’ils en ont autant besoin qu’ils ont besoin de la parenthèse du film.  

« Tu veux continuer au vin ou tu préfères autre chose ? Je peux nous préparer une énorme cruche de margarita pour nous aider à noyer notre chagrin, si ça te tente. A New York, j’avais la réputation de les faire comme personne. »

Mila sourit. Elle aime les mots qu’elle entend : margarita et New York. Ils sonnent agréablement à ses oreilles, sont évocateurs de bons moments dont elle se souvient avec plaisir dans ces instants tragiques.

« Tu as vécu à New York ? J’adore cette ville ! Et va pour une énooorme cruche de margarita. »

Lorsqu’Elijah la rejoint quelques instants plus tard, il déplie un plaid sur ses genoux et ceux de Mila, et la jeune femme le dévisage, un instant silencieuse, scrutant son profil. Elle n’a pas l’habitude de tels gestes de tendresse, et la voilà prise au dépourvu, à s’interroger sur son sens. Mais lorsque le Walker allume la télévision et lui tend la télécommande, elle cesse de se poser des questions et opte pour une comédie pour laquelle leurs neurones n’auront pas besoin de faire un travail remarquable pour comprendre le film.

« A ta santé. »

Elle trinque avec Eli avant de vider son verre, cul sec.

« Ho ! Et si on choisissait un mot, et quand l’un des personnages le prononce, on boit ! »

Ce n’était pas comme s’ils avaient besoin d’une excuse supplémentaire pour se saouler, mais au moins, cela rythmerait un peu le film. La brunette repose son verre sur la table basse et s’adosse dans le canapé, glissant ses mains sous le plaid pour le remonter davantage sur elle. Elle frôle par inadvertance la jambe du Walker, mais décide de se saisir de la situation. Ses doigts caressent alors délicatement la cuisse d’Elijah, remontant de son genou jusqu’à sa hanche. Mila garde pourtant son attention focalisée sur la télévision, avant de récupérer son verre et de reprendre une nouvelle gorgée de margarita.



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Elijah Walker
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les mauvaises décisions
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ÂGE : 39 ans (04/01/1985)
SURNOM : eli, simple et efficace
STATUT : cœur autrefois brisé, désormais jalousement gardé, mais dont l’armure ne cesse de se craqueler face à une adorable petite souris
MÉTIER : architecte au sein du walker group, et chargé du cours de recherche en environnement et durabilité à la faculté d'architecture de l'université du queensland.
LOGEMENT : un penthouse lumineux à spring hill, qu’il partage avec son chat siamois zelda et ses deux nouvelles recrues félines, safflina et drogon - ou plutôt dans lequel il est autorisé à rester tant qu’il n’oublie pas de remplir leur gamelle
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PETIT PLUS : né à Brisbane, il a sillonné les plus belles régions du globe une fois sa majorité atteinte puis s’est installé à New York avant de revenir dans la ville qui l’a vu grandir fin 2021 ✵ aîné de la fratrie Walker ✵ architecte depuis plus de dix ans, il excelle dans son travail ✵ un passé riche d’excès en tous genres, le seul vice ayant persisté au travers des années étant la cigarette ✵ (trop) honnête, il préfère une vérité blessante à un mensonge confortable ✵ très sociable, doué avec les mots et le sourire facile, sa façade s’effondre lorsque l'interaction devient trop réelle
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WALKER ✵ we don't talk much, not anymore. broken bottles and slammin' doors, but we still care about each other, say we care about each other. i know life took us far away, but I still dream 'bout the good old days. when we took care of each other, we were livin' for each other.

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Message(#)Il manque un temps à ma vie [Elijah] EmptySam 31 Déc - 3:57


Il manque un temps à ma vie

@Mila Valentini & Elijah Walker



L’atmosphère autour de la table sembla suivre des montagnes russes, oscillant d’un instant à l’autre entre une timide bienveillance et l’humour potache qui leur était habituel. Et pour cause, ni Mila, ni Eli ne semblaient à l’aise avec leurs propres sentiments, encore moins ceux des autres, et malgré un intérêt sincère, les tentatives de réconfort étaient caractérisées par une indéniable maladresse. Peut-être était-ce là la raison pour laquelle, à l’issue des paroles d’une rare gentillesse formulées par Mila au sujet de Lexie, auxquelles Eli répondit par un sourire reconnaissant, la conversation prit une tournure imprévue vers un petit jeu avec lequel tous deux se sentaient sans doute bien plus à l’aise, n’ayant jamais rien connu d’autre dans leurs interactions partagées jusqu’à présent, mais non moins inadéquat au contexte pour autant. Et tous deux s’en rendirent aussitôt compte, du caractère plus irrévérencieux que jamais de l’accès de séduction initié par une Mila vite horrifiée par ses propres mots. Pourtant, Eli accueillit plutôt favorablement ce retour à la normalité dont il avait l’habitude avec Mila, et ne se formalisa pas davantage lorsqu’elle rebondit, un léger rougissement plus tard, sur le lourd sous-entendu qu’il lui avait formulé à son tour. Il soutint sans ciller le regard sondeur qu’elle lui adressa, un léger sourire en coin visible sur ses lèvres pleines faisant écho au sourire canaille de l’italienne. « Que veux-tu, c’est dans ma nature – plus fort que moi », susurra-t-il avec un furtif clin d’œil, le ton de sa voix anodin venant contraster tant avec les mots qu’il avait choisis qu’avec son langage non-verbal.

Ce bref retour aux sources, prodigueur d’un sentiment de familiarité bien nécessaire dans cette période où plus rien n’avait de sens, prit toutefois rapidement fin lorsque les montagnes russes de leur échange les amenèrent à nouveau vers un sujet douloureux. Ce fut au tour d’Eli de chercher les mots pour réconforter une Mila dont la peine était inconsolable, et la maladresse qui semblait ne pas les quitter dès qu’ils sortaient de leurs jeux de séduction habituels refit aussitôt surface. Le Walker, qui avait la réputation de manier le verbe avec talent, se trouva brutalement délaissé par l’ensemble de ses capacités, et à peine eut-il fini de parler qu’il fut pris d’une envie de se cogner la tête contre un mur tant sa propre réaction lui parut hors de propos. À quoi avait-il au juste pensé en comparant son propre chagrin avec celui de Mila, dont on ne pouvait relativiser le deuil encore frais ? Eli s’apprêta à reprendre la parole pour s’excuser de sa maladresse, désireux de rectifier le tir et redoutant d’avoir heurté davantage une Mila qui n’avait certainement pas besoin qu’il rajoute une couche à sa détresse – mais la jeune femme le précéda, lui coupant l’herbe sous le pied en choisissant des mots bien plus adaptés que tous ceux auxquels il aurait pu penser lui-même. Du peu qu’il savait de Mila, elle n’était pas réputée pour son empathie, ni pour son altruisme, et optait volontiers pour des mesquineries plutôt que pour des attitudes plus nobles. Pourtant, elle fit preuve d’autant de douceur que d’abnégation, prenant le parti de réconforter davantage l’héritier plutôt que de lui faire remarquer son faux pas. Eli hocha la tête avec douceur, et répondit à voix basse : « Tu as raison. Merci, Mila. »

Eli était désireux de trouver n’importe quel moyen pour se changer les idées, et son désespoir dans sa quête d’un échappatoire ne sembla pas échapper à Mila, dont la réaction ne se fit pas attendre lorsqu’il suggéra, une fois le repas fini, de regarder un film ensemble. D’abord perplexe, Eli arqua un sourcil en la regardant s’esclaffer pour une raison qu’il ignorait, mais sa moue se fit amusée lorsqu’elle lui fit part de ses impressions concernant sa mine épouvantable. « Ce matin, ouais, et je me suis dit qu’il valait mieux ne plus réitérer l’expérience pour le moment », confia-t-il avec un léger sourire, surpris de sa capacité à faire preuve de légèreté en dépit des circonstances. Une légèreté qui céda rapidement face à l’interrogation de Mila, à laquelle Eli répondit avec une transparence dont il s’étonna lui-même. « Je sais pas… mais je pense pas que me coucher m’apportera le moindre répit », admit-il en faisant allusion à l’angoisse et aux ruminations qui risqueraient indubitablement de le garder éveillé toute la nuit malgré son éreintement. Tant qu’il restait des distractions auxquelles s’adonner, il pouvait espérer se changer les idées ; il savait toutefois que dès qu’il serait seul avec ses pensées, celles-ci l’envahiraient impitoyablement. Son expression se fait légèrement victorieuse en voyant Mila céder après avoir poussé un soupir théâtral, tandis qu’à l’intérieur, son cœur se réchauffe face à la réaction prévenante de l’italienne dont le changement d’avis relevait certainement davantage de la compassion que de l’envie de regarder un navet pendant les deux heures à venir. « Je te laisse la lourde responsabilité de choisir ce que tu veux regarder », lança-t-il en s’éloignant vers la cuisine pour leur préparer à boire. Il commença à couper les citrons verts pour les presser tout en poursuivant la conversation avec Mila, restée installée sur le canapé en attendant qu’il finisse ses préparatifs. « Pendant seize ans, ouais », répondit-il en poursuivant la concoction du cocktail. « J’ai fui le Walker Group à dix-huit ans, voyagé pendant trois ans comme le font les gosses de riches, puis j’ai passé toute ma vie à New York, jusqu’à l’année passée – tout ça pour quand même finir par bosser pour l’entreprise familiale », résuma-t-il avec légèreté, avant de rejoindre Mila, deux verres et une cruche bien chargée à la main.

Lorsqu’il s’installa à ses côtés, il ne remarqua d’abord rien du regard appuyé qu’elle lui lança, avant de croiser ses yeux par hasard et de lui sourire avec gentillesse, attendant ensuite qu’elle sélectionne un film à visionner. Il sirotait son verre, dont une partie du contenu avait déjà disparu. Un air mutin se dessina sur ses traits lorsque Mila lui proposa un jeu à boire, et il hocha aussitôt la tête. Il jeta un coup d’œil à l’écran, où le protagoniste s’exprimait de la plus ringarde des façons. « Je propose le mot dément, j’ai jamais entendu personne l’utiliser dans la vie courante, et il l’a déjà dit dix fois depuis le début du film », suggéra-t-il, ponctuant d’une gorgée sa phrase lorsque le personnage en question réitéra le fameux mot, arrachant un petit rire à l’héritier. Quelques instants s’écoulent lors desquels les deux nouveaux colocataires semblèrent absorbés par le film, jusqu’au moment où Eli eut le sentiment d’être parcouru d’une décharge électrique en sentant un contact léger, presque aérien, remonter le long de sa cuisse. De manière presque imperceptible, il prit une inspiration un peu plus brutale qu’à l’accoutumée, sans pour autant détacher son regard de l’écran ni trahir la moindre émotion sur son visage remarquablement impassible, tandis que les battements de son cœur s’accélérèrent nettement. Il ne fit rien pour encourager Mila, mais en fit encore moins pour la dissuader, et se contenta de boire et remplir leurs verres respectifs.

Quelques minutes supplémentaires s’égrenèrent en silence, rythmées par les dialogues à l’écran et les gorgées qui se succédèrent nonchalamment. D’un air absent, Eli passa un bras autour de Mila pour la rapprocher de lui, traçant des arabesques sur la peau nue de son épaule. Progressivement, les effleurements du bout des doigts de l’héritier tracèrent un chemin le long du côté de la jeune femme, jusqu’à ce que sa main ne vienne se loger sur la courbe de sa hanche. Le débardeur de Mila était légèrement remonté, et Eli frôla la peau douce de sa taille, continuant à dessiner des motifs invisibles avec tant de légèreté que le contact en devenait presque imperceptible. Le contact de sa peau contre la sienne avait quelque chose de grisant, et il ne put réprimer un léger frisson en dépit de son air toujours imperturbable. Eli avait l’impression d’avoir conscience de chaque atome de son corps en contact avec celui de Mila, et la sensation était électrisante. Lorsqu’il finit par tourner la tête et baisser les yeux vers Mila, dont la tête reposait paresseusement contre son torse, créant un contact physique supplémentaire vecteur d'autant de chair de poule que les précédents, il croisa son regard bleu, pris brièvement d’une sensation vertigineuse, et il entrouvrit les lèvres, comme s’il cherchait ses mots, sans qu’aucun son ne s’en échappe. Et son cœur de battre la chamade lorsque, dans un élan extraordinairement stupide, il approcha progressivement son visage du sien jusqu’à venir capturer les lèvres de Mila dans un baiser aussi impulsif qu’il n’était doux. Ce faisant, la pulpe des doigts d’Eli vinrent s’enfoncer dans la peau contre laquelle ils étaient logés, cherchant à approfondir le contact physique dont l’intensité était montée crescendo au fil de leur visionnage. Quelques instants durant, Eli se perdit dans ce baiser avec l’énergie du désespoir, avant d’être brutalement rattrapé par la réalité – celle où Mila était sa collègue en plus d’être sa nouvelle colocataire, où Chan était entre la vie et la mort, et où Eli lui-même avait perdu la tête entre le chagrin, l’angoisse et l’ivresse qu’il connaissait. Il recula soudain son visage, rompant le baiser dans lequel il s’était pourtant perdu corps et âme l’espace de quelques temps, sans pour autant déloger la main qui étreignait le corps de Mila. Confus, il balbutia : « E-excuse-moi, Mila… Je sais pas ce qui m’a pris. J’aurais pas dû… »

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❝oh my lungs are begging me to beg for you❞ all of these highs and all of these lows don't keep me company. i've been breathing you in and drinking you down, you're the only remedy. say you're gonna hold my head up, say you're gonna break my fall ; say you're gonna stay forever, baby, this is all i want. cause all my bones are begging me to beg for you, begging me to beg for your love.

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Message(#)Il manque un temps à ma vie [Elijah] EmptyVen 6 Jan - 22:10

@Elijah Walker - Mila Valentini


Le repas touche à sa fin, après avoir apporté son lot d’émotions contradictoires. L’angoisse, la maladresse, la tristesse, le désir, se sont succédés aléatoirement, créant de la gêne à de nombreux moments, et l’italienne n’est pas fâchée quand le dîner se termine. Elle est fatiguée, éreintée. Les émotions de la journée l’ont vidé. L’accident de Chan et son coma l’ont achevé. Et pourtant, quand Elijah propose de regarder un film, elle ne peut que capituler : pour lui, parce qu’elle comprend sa situation, et qu’elle sait que la nuit ne sera pas de tout repos ; mais aussi pour elle, parce qu’elle sait qu’elle n’échappera pas à l’inquiétude, la tristesse et le deuil.

« Je sais pas … mais je pense pas que me coucher m’apportera le moindre répit. »

Elle hoche la tête et murmure :

« Je sais. »

Parce que ses nuits étaient encore troublées par le chagrin et les regrets, ceux de n’avoir pas assez profité de son père, de ne pas lui avoir pardonné de son vivant. Ce qu’elle taisait pourtant à Elijah, c’était le lot de tristesse qui accompagnait le réveil. S’il avait la chance de fermer les yeux quelques instants et de s’abandonner aux bras de Morphée, il aurait environ cinq secondes de répit lorsqu’il se réveillerait. Cinq secondes pendant lesquelles il aurait tout oublié : l’accident, le coma, l’accouchement prématuré. Pendant cinq secondes, il serait heureux, et profiterait d’un instant de bonheur. Mais ce moment serait particulièrement bref et, très rapidement, la bulle éclaterait. Les souvenirs l’assailliraient instantanément, et la tristesse reviendrait le hanter de plein fouet. La claque serait intense, le chagrin, incommensurable.
Installée sur le canapé, Mila essaie de ne pas penser à son prochain réveil, celui qui la fera souffrir encore un peu plus. Elle oublie en cherchant une comédie stupide à regarder, tout en faisant la conversation à Elijah.

« Pendant seize ans, ouais. J’ai fui le Walker Group à dix-huit ans, voyagé pendant trois ans comme le font les gosses de riche, puis j’ai passé toute ma vie à New York, jusqu’à l’année passée – tout ça pour quand même finir par bosser pour l’entreprise familiale. »

Elle lui sourit.

« Je sais. »

Elle rougit légèrement.

« Je veux dire, clairement, c’est facile d’avoir des informations sur ta famille, et je connais Channing depuis plusieurs années. Je ne savais pas tout ça, mais je savais que tu étais parti, longtemps … Tu lui as manqué. »

Zut, l’instant est à nouveau lourd, et ce n’est pas le résultat souhaité quand on opte pour une soirée télé avec une comédie pourrie.

« Et puis, tous les gosses de riches ne voyagent pas ! Enfin … perso, j’ai voyagé, mais que pendant les vacances universitaires. J’ai fait des études, moi, Monsieur ! »

Elle le taquine, tente de rendre sa légèreté antérieure à l’instant. Parler de tout et de rien, c’est sans doute ce qui les sauvera ce soir. De tout, sauf d’accident ou de décès. Ca, et se décider à suivre du coin de l’œil le film tout en lançant un jeu à boire qui signera la fin de leur santé mentale pour la soirée.

« Je propose le mot dément, j’ai jamais entendu personne l’utiliser dans la vie courante, et il l’a déjà dit dix fois depuis le début du film. »

En riant, Mila acquiesce et boit une nouvelle gorgée. Elle est ravie qu’il ait accepté cette nouvelle distraction. L’italienne adorait les jeux et les défis, et se changer ainsi les idées leur ferait le plus grand bien, même s’ils récolteraient sans doute une gueule de bois carabinée.
Installée sous le plaid, à côté d’Elijah, la brunette frôle par inadvertance la cuisse du Walker. Elle se saisit pourtant de cette opportunité pour laisser remonter ses doigts le long de sa jambe, l’allumant ouvertement, tout en lui laissant le choix de la suite des événements. Les circonstances actuelles ne freineraient pas Mila. Son chagrin non plus. Elle avait au contraire besoin de déconnecter, d’éteindre son cerveau, et quoi de mieux que de s’abandonner ainsi aux plaisirs de la chair ?
Pendant plusieurs minutes, Elijah n’esquisse pas le moindre mouvement, son attention focalisée sur le film. Mila regretterait presque son geste, sans doute déplacé pour le Walker en de telles circonstances. Mais après plus gorgées d’alcool supplémentaires, le rapprochement débuta, progressivement. Eli passa son bras autour de la brunette, lui touchant délicatement l’épaule, avant de descendre vers sa taille. Mila frissonna à ce contact, sentant sa peau la brûler là où les doigts du Walker l’avaient effleuré. La brunette posa sa tête contre le torse d’Eli, ne prêtant plus aucune attention aux images qui défilaient devant ses yeux. Son esprit vagabondait, perdu entre les sensations des caresses d’Elijah, faites du bout des doigts, et ce sentiment étrange d’être revenu au collège, lors de ses premiers flirts. Il était doux, il prenait son temps, et elle aimait ça autant qu’elle se sentait frustrée. Elle aimait sentir son cœur battre la chamade, elle aimait sentir sa respiration s’accélérer, elle aimait que son corps tout entier brûle de désir à un simple frôlement sur sa peau nue. Elle sentait le plaisir la parcourir et se diffuser partout. Mais elle n’avait pas l’habitude de cette manière de procéder. Le sexe était pour elle une distraction, un plaisir, un besoin. Ses parties de jambes en l’air ne débutaient pas par une longue séance de séduction et par des caresses du bout des doigts. Ses moments à elle étaient soudain, intenses, dévorants. Ils étaient nécessaires, irrésistibles. Et ce soir, Elijah la prenait au dépourvu, entre ses tendres caresses et sa sollicitude quelques minutes plus tôt, lorsqu’il avait veillé à ce qu’elle n’ait pas froid en la couvrant d’un plaid.
Lorsqu’il baissa les yeux vers elle, le regard bleuté de Mila brûlait de désir. Elle avait l’impression qu’elle allait s’enflammer sur place, tout ça après quelques effleurements. Les yeux de l’italienne avaient déjà quitté le regard du Walker pour ses lèvres lorsqu’il entrouvrit la bouche pour parler. Et quand aucun son n’en sortit, la brunette se mordilla la lèvre inférieure, rêvant de l’embrasser. Et pourtant, peu importe à quel point elle en avait envie, elle n’initierait pas le contact, pas avec tout ce qui se passait dans le monde qui les entourait, dans un hôpital non loin de là. Elle n’était pas sans cœur, et elle ne forcerait Elijah à rien.
Mais Mila n’a pas le temps de réfléchir trop longtemps. Elle n’a pas non plus à résister trop longtemps, car les lèvres d’Elijah viennent se poser sur les siennes dans un doux baiser. Et si elle espérait ce baiser depuis plusieurs minutes, elle ne s’attendait pas, une nouvelle fois, à tant de douceur. Les papillons qui dansent dans son ventre l’affolent, Eli la fait revenir sur terre en brisant le contact.

« E-excuse-moi, Mila … Je sais pas ce qui m’a pris. J’aurais pas dû … »

Elle secoue la tête, un instant perdue, et murmure :

« Non. »

Non … quoi ? Non, il n’aurait pas dû ? Non, ce n’est rien.

« Non. »

Elle se contente de répéter ce petit mot, doucement, avant de se mordiller à nouveau la lèvre inférieure. Elle n’a pas envie que ça s’arrête. Elle en a besoin. Elle veut tout oublier, elle doit tout oublier si elle veut continuer à supporter les épreuves. Ses yeux bleutés brûlant de désirs se plongent dans ceux d’Elijah et, après un instant d’hésitation, elle ôte son débardeur, révélant son soutien-gorge blanc. Elle vient ensuite attraper le bas du T-shirt du Walker et le lui passer par-dessus la tête, avant de l’attirer à elle. Ses doigts viennent agripper sa nuque, ses lèvres trouvant celles d’Elijah dans un baiser qui se veut cette fois-ci passionné. Sa main droite descend doucement le long de son torse qu’elle caresse du bout des doigts, alors que ses lèvres se pressent sauvagement contre les siennes. Ce baiser n’a rien de doux ou de tendre. Dans cette étreinte, Mila met toute sa peine, tout son chagrin, toutes ses angoisses, mais aussi tout son désir. Elle se laisse envahir par le plaisir et s’abandonne dans les bras du brun. Demain est un autre jour.


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