C'est quand même incroyable le don que vous avez Leo et toi a vous évitez, alors que vous vivez tous les deux sur le même toit. T'es pas à l'appartement si souvent que ça, spécialement quand tu lui dois de l'argent, c'est-à-dire presque toujours. Mais tu apprécies malgré tout le fait d'avoir un semblant de stabilité là-bas. T'es toujours sûr d'avoir un toit pour la nuit. Et puis, curieusement, elle t'harcèle pas tant que ça pour que tu lui donnes ta partie du loyer. Ce matin, alors que tu rentres "chez toi", t'as bien compris pourquoi en découvrant ce premier avis d'expulsion affiché sur la porte. Et bah, charmante Eleonora ne paie pas plus le loyer que toi. Bien sûr qu'elle ne répond à aucun de tes messages. Les chances pour qu'elle rentre à l'appartement ce soir après ça sont quasi nuls. Pas de chance pour elle, tu tiens assez à cet appartement pour retourner la ville à l'envers à sa recherche. Tu te souviens plus de l'adresse de cette nana qu'elle se tape (c'est sûrement déjà de l'histoire ancienne de toute façon) mais tu te souviens très bien qu'elle t'a parlé de ce nouveau taf dans un vignoble. Elle doit être horriblement mal payé pour vous mettre autant dans la merde - parce que tout ça est juste de sa faute à elle et certainement pas de la tienne. Elle doit s'foutre sa paie dans le nez. Tu devrais te tenir loin des camés. Ils sont encore moins fiables que tu peux l'être. Mais bon, on n'est pas là pour parler du choix de ton entourage, mais pour retrouver une personne. Voilà donc pourquoi tu sautes dans le prochain bus direction Bayside. Les recherches commenceront par ce vignoble. Avec de la chance, tu pourras même repartir avec une bouteille ou deux sous le bras. Sans payer, bien sûr.

Le vignoble est assez gros. Bien trop luxueux pour qu'ils puissent engager dans la raclure comme Eleonora si on demande ton avis. Elle s'est sûrement foutu de ta gueule. Aucune chance pour qu'elle bosse ici. Tant qu'à avoir fait trop de minutes de bus jusqu'ici, tu vas quand même entrer. Tu vas quand même aller confirmer à quel point elle t'a mené en bateau. Y'a personne à l'accueil. Tu t'acharnes sur la sonnette dans l'entrée pour que quelqu'un vienne te répondre. Y'a personne ici ? Bah, au moins ça te permettra de te servir dans les bouteilles. T'étais sur le point de passer de l'autre côté du comptoir quand une petite tête brune apparaît enfin. Tes yeux s'arrondissent lorsque tu la reconnais, Noor - toujours un aussi joli p'tit cul en passant. C'est bien la seule chose qu'elle avait. Tu figes carrément devant elle. La surprise semble réciproque de son côté également. C'est pas vraiment une surprise agréable de ton côté. Ce l'est sûrement encore moins du sien. L'envie de juste faire demi-tour et de foutre le camp d'ici est très forte. Mais… « Qu'est-ce tu fous ici ? » que tu lances plutôt, bête comme tes deux pieds. Par ici, tu parles pas du vignoble, mais bien ici, en Australie. Elle te suis ou quoi ? Ouais bien sûr, elle a juste ça à faire de suivre un connard qui lui a fait vivre l'enfer.

@noor guerrero

« C'est mon amie Dani qui tient le vignoble. Tu te souviens d'elle ? » Nah, mais elle se fout complètement de ta gueule ? Ça t'intéresse absolument pas de savoir ce qu'elle fait ici dans ce vignoble, à qui il appartient encore moins. Comme si t'allais te rappeler d'une nana que t'as jamais vu de ta vie. T'as du mal à te rappeler de celles qui ont partagé ta couette, faut pas trop t'en demander. Ce que tu veux savoir par contre, c'est ce qu'elle fout ici, en Australie et sa date de retour au bercail ce serait pas mal non plus. « Pourquoi j'm'en souviendrais ? » Il y a encore une certaine époque où tu faisais semblant de l'écouter. Aujourd'hui ? C'est même pas la peine de le faire. T'as rien à gagner de le faire. Rien à foutre de sa pote. Pourquoi est-ce que t'as pas déjà dégager d'ici déjà, hm ? « Qu'est-ce que toi tu fais ici ? Tu penses qu'ils donnent des bouteilles gratuites ? » Même quand elle essaie de jouer les arrogantes ça ne fonctionne pas. Non, Noor, c'est une gentille fille. Elle fait pas de vague. Même pas besoin de s'excuser avec elle puisqu'elle va le faire à ta place. Encore étonnant qu'elle ne l'est pas fait d'ailleurs. Avec un peu de chance, sa relation avec toi lui a peut-être permis de s'affirmer un peu plus. Ça lui ferait pas de tort. « Tu crois que j'ai pas les moyens d'me payer une bouteille ici ? » Bien sûr que t'as pas les moyens d'acheter quoique ce soit ici. T'aimerais bien lui balancer un billet vert en pleine gueule juste pour lui prouver le contraire. Elle peut vraiment voir juste comme ça que t'as pris une sacré descente au niveau du portefeuille depuis la dernière fois ? On dirait bien oui. C'est agaçant. « Comment t'es arrivé là, Moriarty ? » Il faudra qu'elle soit plus claire la belle Noor, parce que tu peux très bien répondre à sa question au premier degré comme elle la fait avec la tienne. « J'ai pris le bus. » Quoi ? C'est pas ça qu'elle veut savoir ? Pour jouer au plus con, t'es particulièrement doué. « Ma mère et ma soeur vivent ici. Tu t'souviens ? » À sa précédente attaque, tu en ripostes un autre. Les chances pour qu'elle se souvienne que ta mère et ta soeur sont en Australie sont meilleures que celles que tu te souvienne de sa pote là… c'est quoi déjà son prénom ? Peu importe, c'est pas vraiment important. « Et toi alors ? T'es loin d'chez toi. » Elle est ici en vacances pour rendre visite à sa pote ? Elle repart bientôt ? Parce que ça t'plait pas trop de la savoir dans la même ville que toi. Peut-être bien qu'elle fait le tour de l'Australie et qu'elle sera vite dégagée. Ouais, ce serait un scénario parfait.

« Honnêtement, j'ai aucune idée du prix des bouteilles ici, mais tes fringues font tâche dans le décor. » Est-ce qu'elle aurait pris un semblant de confiance depuis la dernière fois que ton chemin a croisé le sien ? Peut-être bien qu'elle essaie simplement de pas perdre la face devant toi et qu'elle se chie littéralement dessus en ce moment. Ouais, c'est sûrement ça. Ça lui colle mal à la peau l'arrogance Noor. Elle devrait continuer de jouer les petites nanas gentilles. C'est tout ce qu'elle sait faire de toute façon. Tout ce qu'elle réussit à récolter, c'est un rire gras de ta part. « Et les fringues ça veut tout dire ? J't'ai connu moins superficielle. » L'avais-tu déjà simplement connu ? Pour de vrai ? Non, sûrement pas. Tu ne t'étais jamais assez intéressé à elle pour apprendre à la connaître, encore moins pour creuser sous la surface. Mais bon, c'était quand même facile de savoir que de vous deux, c'était toi le plus superficiel des deux. Ce que tu aimerais bien savoir par contre, c'est ce qu'elle fout en Australie. Mais elle ne répond pas à la question, la détourne plutôt vers toi. Elle est pas capable de faire des liens toute seule dans sa petite tête ? Faut croire que non. « Pas comme si tu parlais beaucoup de ta famille... Tu me parlais pas tout court » Ou alors c'est parce qu'il lui manque quelques informations pour pouvoir réellement comprendre. Hm, pas impossible que tu n'aies jamais parlé de la partie de ta famille qui avait déserté pour les terres australiennes. C'est pas vraiment intéressant de toute façon. Tu te contentes de rouler des yeux, agacés par ses reproches qui n'ont clairement plus leur place entre vous deux - qui ne l'ont jamais eu si on te demande ton avis. « Si j'avais su, j'aurai peut-être choisi de déménager dans un autre pays » - « Déménager ??? » que tu répètes aussitôt après elle. Non, non, non. Elle se fout carrément de ta gueule ?? C'est quoi leur problème aux personnes de ton passé à débarquer à l'improviste à Brisbane ? Putain, tu peux pas vivre en paix en sachant que tu pourrais croiser Noor à chaque coin de rue ! « Beaucoup de mes amis ont choisi de venir ici, et j'ai fini par les rejoindre. » Faut être vraiment taré pour tout foutre en l'air juste pour rejoindre des potes. Ouais, non, ça ne va pas le faire. Faut qu'elle dégage, parce que ça peut pas être toi - quel altruiste. « Et du coup, tu fais quoi dans un vignoble au dessus de tes moyens, géré par quelqu'un que tu ne connais pas ? » Elle commence à sérieusement t'agacer celle-là. « J'cherche Leo. Elle bosse ici. » T'es presque en train d'oublier la principale raison de ta venue ici. En vrai, tu réglera tes comptes avec elle une autre fois. Rien a foutre qu'elle soit là ou pas - même si elle n'est clairement pas là, cette garce se serait empressé de mettre son grain de sel dans ce bordel. « Toi tu bosses où ? » que tu demandes soudainement alors qu'il se fait des petits liens dans ta tête. Comment elle s'appelle déjà la boîte de p'tit con où bosse Vivian ? Hors de question que ces deux-là parlent de toi. Hors de question qu'elle se connaisse tout court. Elle se doute pas encore à quel point t'es encore pire qu'elle le pense Vivian. C'est pas nécessaire qu'elle le sache non plus. Elle va s'casser. Noor, elle a toutes ses informations là en poche. Avec de la chance, elle est bien trop fière pour avoir raconter votre histoire sous le vrai jour à qui que ce soit.

« Leo, c'est la petite nouvelle ? » Sûrement puisque y'a pas si longtemps, elle sentait autant la friture que toi. T'as mis des semaines à simplement te rendre compte qu'elle bossait plus au resto. Enfin, c'est un de vos collègues qui te l'a dit, sinon tu t'en serais surement jamais rendu compte par toi-même. « J'connais pas l'inventaire des employés. Elle est là ou pas ? » histoire que je puisse foutre le camp d'ici assez rapidement si elle est pas là ? Nouvelle ou pas, qu'est-ce que t'en sais. Mais de parler du boulot de Leo, ça te fait penser à celui de Noor. Il ne manque sûrement pas de cabinet d'architecture en ville. Brisbane est une grande ville, mais la vie est tellement chiante qu'on a parfois l'impression qu'elle est toute petite. Tout le monde connaît tout le monde. Et si Noor bossait pour la même boîte que Vivian ? Et si les deux femmes venaient à se rencontrer un jour ? Elles se connaissent déjà sûrement de prénom. Ce n'est pas si grand que ça l'architecture. Il faut savoir connaître ses amis, mais surtout ses ennemis. Tu les préfères encore ennemies qu'amies. Tant qu'elles n'en viennent pas à causer de leur vie privé, ça ira. « Je suis encore en train de passer des entretiens, je travaille pas encore » Hm, ce n'est ni une bonne ni une mauvaise nouvelle. Ça te confirme par la même occasion qu'elle n'a pas changé de domaine depuis le temps. Le contraire t'aurait surpris. Tu te souviens pas de grand chose à son sujet, mais tu te souviens au moins qu'elle n'a jamais été malheureuse dans son domaine - a défaut de l'être dans son couple - tu te souviens également qu'elle était douée. C'était pas chiant de devoir bosser avec elle. Au moins au terrain sur lequel vous arriviez à vous entendre sans que ça ne se termine en cris et en pleurs - tes cris, ses pleurs au cas où c'était pas clair. « Pourquoi ? J'ai des cabinets à éviter ? » Tu te rappelles même pas du nom de la boîte de Vivian pour tout dire. Tu pourrais lui indiquer où elle est, mais c'est tout. « Y'en a une au centre-ville. Il ferait qu'une bouchée d'toi. » Ou pas, franchement, qu'est-ce que t'en sais ? Tu veux juste pas qu'elle y taf. Et en lui demandant de surtout pas y aller, elle pourrait très bien faire le contraire. C'est sans doute ce que tu ferais à sa place simplement pour la contredire. Encore heureux qu'elle soit pas aussi conne (et orgueilleuse) que toi. « Tu peux juste dire à Leo que j'la cherche ? » que tu ajoutes, démontrant clairement ton envie de conclure cette discussion qui n'a rien d'agréable ni pour elle, et encore moins pour toi. Dire a Leo que tu l'as cherche et elle te fuira encore plus. C'est sûrement pas une bonne idée, mais avec Noor devant toi, c'est bien la dernière chose que tu as; des bonnes idées.

« La plupart des cabinets sont dans le centre » Effectivement, mais comme t'arrives même à oublier ton propre prénom parfois, c'est bien trop te demander de te souvenir d'une boîte où tu n'as mis les pieds qu'une seule fois. Et comme ce n'était pas la boîte en tant que telle qui t'importait, nah, aucune chance pour que tu te souviennes du nom. Peut-être que t'arriverais à la reconnaître si tu passerais devant. « Et pourquoi ils ne feraient qu'une bouchée de moi ? C'est un truc d'hommes blancs qui ne supportent pas les petits nanas trop colorées ? » Comme tu racontes n'importe quoi depuis tout à l'heure, tu ne peux pas répondre honnêtement à sa question. Tu n'as aucune foutu idée de l'ambiance de travail qui règne là-bas. L'architecture est un sujet bien trop chiant à aborder avec Vivian. Elle serait bien trop du genre à vouloir te repousser là-dedans alors que c'est complètement stupide. Sans papa dans ton dos, qui est-ce qui engager un petit con dans ton genre qui n'a rien dessiné depuis cinq ans et avec un petit dossier criminel ? Personne. « Va voir par toi-même. J'vais pas faire comme si j'me souciais de ton ambiance de travail. » C'est pourtant ce que tu viens de faire, non ? Non, absolument pas. Tes intentions sont purement égoïste comme toujours. Mais comme tu as surtout envie de dégager d'ici le plus rapidement possible, tu détournes rapidement le sujet que tu as toi-même aborder. « Je sais pas à quoi elle ressemble, ta Leo. Tu devrais aller voir toi-même, ou demander à quelqu'un qui travaille ici. » Comme si t'allais te donner autant de mal pour retrouver cette idiote. Surtout pas dans ces conditions. Leo serait bien venu montrer le bout de son nez pour se foutre de ta gueule si elle avait entendu le son de sa voix. Et comme tu fais pas dans la discrétion… c'est qu'elle n'est pas ici. « Laisse tomber, j'vais juste attendre qu'elle rentre. » Noor pensera sans doute que Leo est ta copine et elle te défoncera pour l'avoir simplement laisser croire ça. Rien à foutre. Elle sera pas la première à le penser. À croire que tu vaux pas mieux qu'une pauvre nana comme Leo. C'est vrai que Murphy n'est pas vraiment mieux… bah son cul est mieux foutu. « T'as pas vraiment changé, hein ?[/b] » Pourquoi changer une recette gagnante ? Non, t'as pas changé. T'essaies plus de faire semblant comme ça été le cas lorsque tu partageais ta vie avec la mexicaine. C'est sûrement l'une des raisons pour laquelle ça c'est aussi mal passé d'ailleurs. « C'est comme ça que t'es tombé désespérément amoureuse de moi. » C'est ce qu'elle était, désespérément. Tu l'as compris au bien trop nombreuses fois où elle s'est assuré que tu crèves pas étouffer dans ton propre vomit. « Je t'aurai bien souhaité de retrouver la paix, mais je commence à comprendre que t'as jamais su ce que c'était. » Non, sans doute pas. Mais la paix, t'en veux pas. Tu lui souhaiterais bien à elle, mais t'es bien trop orgueilleux pour le lui dire. Le penser, c'est déjà trop pénible pour ta petite conscience. « Tu peux garder tes souhaits pour toi. » Parce que ses souhaits et les tiens ne sont absolument pas les mêmes hen. « J'me suis jamais aussi bien porté depuis que j't'ai largué. » Ah la méchanceté gratuite. Est-ce vraiment largué quand t'as juste foutu le camp sans rien dire ? Nah, c'est sûrement pire. Est-ce la vérité ? Non plus. Tu n'as jamais été aussi enfoncé dans ta merde qu'aujourd'hui.