| Round and round we go [Kieran] |
| | (#)Lun 18 Juil 2022 - 21:06 | |
| Il les avait vus ensemble une semaine plus tôt. Kieran et Autumn. Des prénoms qui ne devaient plus être prononcés dans la même phrase et des corps qui ne devraient plus se frôler ni volontairement, ni par mégarde. Raphael n’avait rien dit mais s’était montré plus distant à l’appartement. Il attendait que l’autre vienne l’interroger. Il s’était peut-être dit que Kieran lirait dans ses pensées mais il s’était ensuite rendu compte que personne n’a ce don. Si le danseur n’arrive pas à décoder ce qu’il se passe dans la tête de son ami, alors l’inverse est probablement valable aussi. Mêmes s’ils se connaissent depuis déjà quinze ans, ils sont des étrangers.
Il s’était fait la promesse de prendre soin de Kieran depuis l’accident du miroir. Il avait décidé de mettre ses intérêts de côté et de s’occuper de l’autre dans l’ombre ; un ange-gardien. Il faisait les courses et achetait parfois des aliments que seul Kieran consommait. Il ne lui demandait pas son avis. Il le faisait, c’est tout. C’était sans compter la salle de bains qu’il nettoyait une fois par semaine sans jamais laisser les traces de calcaire se former dans la douche. Et l’aspirateur qu’il passait dans la chambre de son ami quand il n’était pas là. Il remettait tout en place comme s’il n’était jamais passé. Et la cuisine, aussi. Elle brillait. Le nouveau cactus qu’il avait acheté se portait aussi bien que l’ancien, même il était un peu plus vert. Il brillait lui aussi.
Et, Raphael, lui ? Il allait un peu mieux. Il sortait. De temps en temps, Jessalyn lui envoyait un message, il répondait une fois sur deux et la rejoignait quelque part une fois sur quatre. Quand il faisait l’effort d’accepter, il colorait toujours son visage parce que son amie le complimentait à chaque fois. Et, lorsqu’il sortait de l’appartement, il s’assurait toujours de ne pas laisser Kieran l’apercevoir parce qu’il n’était pas prêt à voir sa réaction ou à l’entendre le complimenter à son tour, parce qu’il aurait l’impression que, de sa bouche, il s’agirait d’un mensonge. Après tout, depuis leur discussion après le baiser, il a bien compris que ce n’était pas tout à fait naturel pour lui. Il ne voulait pas avoir envie de l’embrasser. Il trouvait ça étrange. Il devrait regarder seulement les filles.
C’est bon : il a compris (nah).
Ce soir-là, Raphael chevauche son vélo pour rentrer à l’appartement. Il est onze heures et il n’a qu’une seule bière dans le sang. Il a tous ses esprits et sa route est droite. Il sait qu’il ne doit pas abuser parce que l’alcool l’affecte négativement. Elle ne le rend pas fêtard et euphorique : plutôt triste et dépressif. Lorsqu’il descend de son vélo et qu’il l’attache à la rambarde de l’escalier en métal, il jette un coup d’œil à l’étage et remarque que la lumière de la chambre de Kieran est allumée. Il est peut-être en train de peindre. Ce serait super, de le voir peindre à nouveau. Il faisait rarement aller son pinceau ces derniers jours. Sa tête était certainement ailleurs, comme toujours. Oh oui, ce serait pratique de lire dans ses pensées…
À l’entrée, il sursaute en voyant son reflet dans le miroir suspendu près de la patère. Il s’empresse de retirer ses chaussures et se dirige à la salle de bains en lançant un « salut » furtif quand il passe devant la chambre de l’autre garçon. Avec un coton imbibé de démaquillant, il efface toute trace d’ombre à paupière et d’eyeliner et il prend soin de bien dissimuler dans la poubelle et sous quelques mouchoirs les dernières preuves de ses nouvelles fantaisies. Il se rafraichit ensuite le visage avec de l’eau glacée. Quand il retourne voir Kieran, il le trouve installé sur son lit derrière son ordinateur. Il est peut-être en train de regarder un film. Il ne devrait pas le déranger mais… « Qu’est-ce que tu fais ? » Il demande, se posant contre le cadre de la porte. Et, du coin de l’œil, il remarque le téléphone de Kieran posé près de lui. Son écran s’illumine parce qu’il vient de recevoir un message. Raphael ne peut s’empêcher de penser à Autumn. Il se mord la lèvre inférieure et laisse son regard tracer son chemin sur toute la longueur du mur avant de lâcher un « Dis, je peux te parler ? » nonchalant et détaché. La discussion n’a pas besoin de virer au drame. Il peut rester calme et simplement montrer à Kieran qu’il veut se tenir informé de sa vie parce que c’est ce que font les amis, même ceux qui sont devenus des étrangers. « Promis, je veux pas te blâmer d’avoir laissé trainer ta vaisselle sur le comptoir ce matin… » C’est ce qu’il vient un peu de faire, non ? De toute façon, il n’est lui-même pas un bon exemple à suivre alors le commentaire peut bien passer à des kilomètres au-dessus de la tête de Kieran qu’il ne s’en vexerait pas. Il se doute, cependant, que le véritable sujet qu’il veut apporter est beaucoup plus glissant que quelques assiettes sales.
@Kieran Halstead |
| | | Kieran Halsteadles cicatrices de la mémoire ÂGE : trente-cinq (14.07). aïe. SURNOM : « kiki » (couché, grrrrhhhh). STATUT : c’est bien aussi la solitude, on s’y habitue (non, pas du tout #help). MÉTIER : illustrateur (fauché) en freelance et prof (dépité) d’arts visuels. LOGEMENT : #18 james street, fortitude valley, avec cesar (le coloc) et waterproof (le corgi). POSTS : 4054 POINTS : 200 TW IN RP : dépression, pensées suicidaires, tentative de suicide, relation toxique, maltraitance, abus physiques et psychologiques, harcèlement scolaire, dépréciation, troubles anxieux, distorsion corporelle, mention d'agression physique (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : placé en foyer, très proche de la dernière famille qui s’est occupée de lui ≈ souffre néanmoins de cette absence d’identité propre ≈ réservé, maladroit, optimiste, vit dans un monde imaginaire ≈ a quitté sa fiancée il y a deux ans, soulagé malgré sa phobie de la solitude ≈ essaie de reprendre confiance en lui, de renouer avec ses proches, de retrouver sa place ≈ préfère la compagnie des pop et des jeux vidéo aux humains ≈ du talent au bout des doigts, aucune motivation d’en faire quelque chose ≈ trop mou, trop paresseux, trop paumé ≈ a fait une tentative de suicide fin novembre 2022. CODE COULEUR : kieran bafouille en rosybrown. RPs EN COURS : halstay #12, #13 & ua #3 (parents) ⊹ i hope your ghost will haunt me, i hope i hear you calling my name at 3am. 'cause honey, i love you dearly and i cannot bear you leaving again, not again. oh, i hope your ghost will haunt me 'til the end.
spencer #5 ⊹ i've been begging, hope you're listening. i've done my wrongs but i'm someone different.
ally ⊹ oh, if i can take something to make me feel better than i'm feeling now and everything else will work itself out.
(13/06 - vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bon ou de mauvais compte. moi, si je devais résumer le rp aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres) › ginny (fb) › cecilia › shiloh › wild › alfly #17 (ua) › danaë › olive #2 › greta #2RPs EN ATTENTE : flora #3 RPs TERMINÉS :
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@RAPHAEL ELLY & KIERAN HALSTEAD ⊹⊹⊹ Oh, I can ease you of your pain, feel you give me love again, Round and round we go, each time I hear you say. (c) tortoisegifs&leave. (FORTITUDE VALLEY, LOGEMENTS). Si vous voulez mon avis, l’évolution n’est pas quelque chose de communément acquis et il s’agit bien d’un concept répandu de manière sélective parmi une brochette de privilégiés. Voyez, Kieran a manqué le coche à la loterie ce jour-là (qui ça étonne), ratant la distribution – sans quoi je n’arrive pas à expliquer comment des individus peuvent pousser les limites de leur corps à l’extrême quand lui, en deux heures, trente-six minutes et douze secondes, n’a bougé que la phalange distale de son index droit. Si le scrolling compulsif était une discipline olympique, il n’aurait aucune peine à obtenir la médaille d’or et à conserver son titre sur les vingt prochaines années. Depuis le milieu de l’après-midi, ni sa silhouette prostrée sur le matelas à même le sol qui lui sert de lit, ni le même mouvement continu de son doigt n’ont réussi à l’épuiser. On pourrait croire qu’il ne s’agit de rien d’autre que d’une flemme aigüe (discipline dans laquelle il excelle également), mais à sa décharge, Kieran avait un but quand, quelques heures plus tôt, il a allumé son ordinateur. Sa créativité en berne depuis quelques semaines, il comptait sur la source infinie de savoirs vers laquelle sa génération se tourne désormais ; et ce bon vieux Google n’a pas été son plus grand allié sur ce coup-là. Il a l’impression d’avoir épuisé les méandres du moteur de recherche, arrivé sur des sites aux langues qu’il n’arrivait même pas à identifier, sur d’autres aux adresses expirées et au contenu sensiblement différent de ce qu’il s’attendait à trouver. Comme toujours avec notre protagoniste, le chemin pour arriver jusqu’à son objectif est fait de détours et d’arrêt qui ne cessent de le mettre en retard – raison pour laquelle il s’est retrouvé à commander malgré lui de nouvelles Funko et peut-être même une centrifugeuse pour se faire des jus de fruits quand bien même il est incapable de se souvenir de la dernière fois où il en a vu un de ses propres yeux. À l’origine, pourtant, une idée somme toute raisonnable : booster cette foutue inspiration qui a décidé de prendre plusieurs mois de vacances à ses frais. Elle est partie vadrouiller et n’a pas donné de date de retour ; ce qui n’arrange pas vraiment les affaires de Kieran. Ni les miennes, alors qu’il devient difficile de valoriser des ambitions qui sont tuées un peu plus à chaque jour supplémentaire qu’il passe dans cette chambre qui lui sert d’atelier et où il ne crée pas. Le constat devient de plus en plus évident pour lui : il n’est pas fait pour être artiste, alors qu’il se retrouve à courir après sa créativité quand il aurait rêvé d’avoir à la restreindre.
Mais il n’existe pas de manuel sur la façon d’être à nouveau inspiré. La plupart des artistes le sont quand ils sont malheureux et en ce sens, Kieran devrait être à l’apogée de ses idées si l’on suit cette foutue logique. C’en est presque ironique, selon lui, de voir à quel point il arrive même à rater sa dépression. T’es sûr que ce n’est qu’une question de créativité, Kieran ? Il me jure que oui ; je lui ris au nez. L’espace dans la chambre n’est certes pas conséquent, raison de plus pour se l’approprier, mais Kieran est prostré sur un bon de matelas, les genoux contre son torse et son ordinateur tenant difficilement en équilibre sur ceux-ci. On dit que le langage corporel en dit long sur une personne et un regard à Kieran suffit à comprendre qu’il ne veut pas prendre plus de place qu’on ne l’y a autorisé. La vibration de son téléphone et l’apparition du prénom d’Autumn crée une tension dans tout son être, tandis que sa culpabilité à l’idée de ne pas avoir accepté son invitation de la veille l’a maintenu éveillé une bonne partie de la nuit. Toujours rien, Kieran ? Il se sent responsable des émotions qu’elle est probablement amenée à travers devant son silence des deux derniers jours alors qu’il réprime les siennes concernant sa présence dans sa vie. Vraiment pas, Halstead ?
Son estomac se dénoue enfin lorsqu’un claquement de porte le ramène sur terre – tu ne crois pas que ça en dit long, aussi, le fait de préférer la violence d’une porte qui claque aux tensions qui entourent le fait de penser à une personne ? À travers l’embrasure de sa porte, il perçoit le dos de Raphael qui se précipite vers la salle de bain et il fronce les sourcils face à cet empressement qui n’est pas inédit. Un instant, il est tenté de le rejoindre pour obtenir des réponses à ses interrogations, avant de se remémorer les désirs interdits qui ont été exprimés dans cette pièce ; et qui se doivent de rester prisonniers là-bas. « Qu’est-ce que tu fais ? » À nouveau concentré sur sa tâche il sursaute à l’apparition de Raphael, avant de hausser les épaules. « Rien d’important. » Comme toujours avec lui ; puisque partant du fait qu’il considère son existence comme non importante, évidemment que tout ce qu’il fait n’a pas lieu d’être verbalisé et expliqué. L’écran de son téléphone s’éclaire à nouveau, de nouveaux frissons parcourent son échine alors que ses yeux reviennent rapidement vers Raphael. « Dis, je peux te parler ? » Non. Kieran n’a pas envie de parler. Il n’a jamais envie de le faire, mais encore moins quand il sait qu’il existe beaucoup de non-dits avec Raphael qui doivent le rester. « Promis, je veux pas te blâmer d’avoir laissé trainer ta vaisselle sur le comptoir ce matin… » C’est un peu l’hôpital qui se fout de la charité, mais ça Kieran se garde bien de le dire, alors qu’il ne sait plus s’il est en mesure de plaisanter avec Raphael. La culpabilité n’est pas adressée qu’à Autumn, pas vrai ? « Euh, ouais, ouais, bien sûr. » Il ferme son ordinateur qu’il dépose par terre, sans pour autant se redresser et prendre possession de l’espace, ses mains désormais libres venant entourer ses genoux tandis que ses doigts s’agrippent au tissu de son pantalon. « Qu’est-ce qu’il se passe ? » Il finit par l’interroger, suspendu aux lèvres de Raphael, justifiant son regard qui glisse sur celles-ci par l’attente des mots qui doivent en sortir.
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Dernière édition par Kieran Halstead le Mar 17 Oct 2023 - 17:31, édité 1 fois |
| | | | (#)Sam 20 Aoû 2022 - 5:21 | |
| Ça devrait être facile après tout ce temps. Ils connaissent leurs tics, leurs habitudes, leurs mots préférés, leur routine. Kieran sait que son ami ne peut pas sortir sans s’être brossé les dents et, s’il se rend compte qu’il a oublié de le faire après avoir claqué la porte, il rebrousse chemin même si la décision mettra en lumière son manque de ponctualité. Avant de se coucher, il jette toujours un coup d’œil aux prévisions météorologiques pour savoir s’il devra emprunter l’autobus ou enfourcher son vélo le lendemain. Il ouvre la télévision sans se soucier de l’heure et, de toute façon, il la met en sourdine. Même quand il n’a pas l’intention de sortir, il vérifie la température. Et, après toutes ces années à se croire Mister Météo, il y a bien une chose qu’il a apprise : cette science-là est la moins fiable qui existe. Combien de fois a-t-il pris la décision de grimper à vélo pour finalement se faire surprendre par une terrible averse ?
Oh, ce n’est pas important. La météo, on s’en fou. Le ciel gronde, certes, mais le cœur de Raphael aussi depuis qu’il a aperçu le garçon qu’il aime aux côtés de celle qui l’a jadis brisé. Il n’aurait pas pu se méprendre parce que, cette tignasse rousse brillante, il pourrait la reconnaître parmi mille. Autumn ne se confondra jamais dans la foule. C’est à la fois une chance et une malédiction qu’elle traîne sur le dessus de son crâne.
Il éprouve beaucoup de difficulté à garder les yeux rivés vers Kieran lorsqu’il se pose dans le cadre de porte devant lui. Certes, les amis évitent religieusement les contacts visuels inutiles depuis qu’ils partagent cet appartement trop petit pour héberger deux pôles négatifs mais, là, c’est différent. Ils sont à jeun, lucides, la nuit n’est pas pressée de se rendormir et Raphael veut imposer une discussion que Kieran voudra éviter. Il voit la suite venir à des kilomètres. Il la sent dans l’air, cette appréhension dans le ton du garçon quand il affirme qu’ils peuvent parler tous les deux. Elle est d’ailleurs partagée puisque Raphael n’est pas serein non plus (et il ne le sera jamais, d’ailleurs, si Kieran continue de le traiter comme un élément radiatif à ne surtout pas toucher). Non, tu ne fondras pas si tu le frôles dans la cuisine et, non, ta peau ne sera pas couverte de petits boutons qui démangent si tu touches ses doigts quand il te tend une fourchette ou la télécommande de la télévision. Il n’est pas une espèce de grenouille toxique. Il est seulement un garçon inoffensif qui est tombé en amour avec la mauvaise personne. Mais on ne choisit pas ces choses-là. Elles nous tombent dessus comme la pluie qui n’avait pourtant pas été annoncée.
Tous les jours, il a envie de s’excuser de l’aimer mais, s’il se laisse aller à cette bêtise, il ne fera que confirmer qu’il n’arrive pas à se le retirer de la tête malgré tout ce qu’il fait pour la remplir de nouvelles choses. Il se découvre des intérêts, des passe-temps différents, mais ils se font colocataires de Kieran au fond de son cœur. Si seulement il pouvait lui retirer les clefs pour qu’il ne puisse plus jamais y accéder. « Qu’est-ce qu’il se passe ? » Oh, oui, il se passe quelque chose. Autumn. Elle pose problème. D’ailleurs, Raphael a la certitude que Kieran a conscience de l’indécence de ses choix puisqu’il ne lui est pas venu à l’idée d’en parler à son ami alors qu’il joue à ce petit jeu depuis plusieurs semaines déjà. Il sait qu’il ne doit pas la voir. Alors pourquoi se laisse-t-il tenter par sa chevelure rousse et le couteau qu’elle tient encore dans sa main ? « Eum… Tu… Eum… » Si seulement il avait encore cette assurance qui lui gonfle la poitrine et lui soulève le menton quand il porte un peu d’ombre à paupière. À peine quelques minutes plus tôt, il avait la démarche d’une star américaine et sa voix se faisait porter plus loin que le bout de ses orteils. Son regard s’arrête à la hauteur des mains de Kieran, qu’il enroule autour de ses genoux comme s’il souhaitait s’accrocher à quelque chose pour ne pas crever. Oui, Kieran, Raphael connait tes tics, tes habitudes, tes mots préférés et ta routine. Malgré tout cela, il ne sait pas comment te parler. Il aurait peut-être dû employer la technique du post-it ou des dessins sur les murs. Hélas, dans la situation actuelle, il ne peut plus se déloger de cette discussion qu’il a lui-même initiée. Il bataillera jusqu’à la fin ; il n’a plus le choix.
« Est-ce que tu… fréqu -… » Non, il ne faut surtout pas utiliser ce mot-là. Il ne doit rien assumer. « Est-ce que tu vois encore Autumn ? » Et la question pourrait paraître surprenante si Raphael n’ajoutait pas immédiatement : « Je t’ai vu avec elle au coin de la rue il y a quelques semaines, alors… » Il déglutit, relève enfin les yeux des genoux de son ami pour que leurs iris marin se déversent l’un dans l’autre et forment ensemble un plus grand océan dans lequel ils se noieront, ensemble aussi. « Je voulais m’assurer que… Tu te souvenais de ce que tu m’avais dit à propos d’elle et que… » Et que quoi ? Il n’est pas son psychologue, encore moins son père. Il peut bien faire ce qu’il veut, Kieran, même si ça consiste à se faire poignarder encore et encore. Peut-être qu’il apprécie de souffrir, peut-être que la douleur est devenue la routine dans laquelle il le sent le plus confortable. Et pourtant, Raphael croyait les connaître, ses tics, ses habitudes, ses mots préférés mais, surtout, sa routine.
@Kieran Halstead j'ai pas d'excuse viable |
| | | Kieran Halsteadles cicatrices de la mémoire ÂGE : trente-cinq (14.07). aïe. SURNOM : « kiki » (couché, grrrrhhhh). STATUT : c’est bien aussi la solitude, on s’y habitue (non, pas du tout #help). MÉTIER : illustrateur (fauché) en freelance et prof (dépité) d’arts visuels. LOGEMENT : #18 james street, fortitude valley, avec cesar (le coloc) et waterproof (le corgi). POSTS : 4054 POINTS : 200 TW IN RP : dépression, pensées suicidaires, tentative de suicide, relation toxique, maltraitance, abus physiques et psychologiques, harcèlement scolaire, dépréciation, troubles anxieux, distorsion corporelle, mention d'agression physique (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : placé en foyer, très proche de la dernière famille qui s’est occupée de lui ≈ souffre néanmoins de cette absence d’identité propre ≈ réservé, maladroit, optimiste, vit dans un monde imaginaire ≈ a quitté sa fiancée il y a deux ans, soulagé malgré sa phobie de la solitude ≈ essaie de reprendre confiance en lui, de renouer avec ses proches, de retrouver sa place ≈ préfère la compagnie des pop et des jeux vidéo aux humains ≈ du talent au bout des doigts, aucune motivation d’en faire quelque chose ≈ trop mou, trop paresseux, trop paumé ≈ a fait une tentative de suicide fin novembre 2022. CODE COULEUR : kieran bafouille en rosybrown. RPs EN COURS : halstay #12, #13 & ua #3 (parents) ⊹ i hope your ghost will haunt me, i hope i hear you calling my name at 3am. 'cause honey, i love you dearly and i cannot bear you leaving again, not again. oh, i hope your ghost will haunt me 'til the end.
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AVATAR : dan cutie pie smith. CRÉDITS : (ava) @harley ♡ (dessin) mapartche ♡ (sign) astra (gifs) @raquelsgifs, @harley, @hiddlestonss, @womenrph, @aboutstark, @marril96 (ub) @loonywaltz. DC : finnley coverdale (domhnall gleeson) & maisie moriarty (daisy edgar-jones). PSEUDO : leave. INSCRIT LE : 01/03/2020 | (#)Mer 7 Sep 2022 - 20:04 | |
| Raphael le connait suffisamment pour ne pas s’étonner de la réponse qu’il lui adresse ; il ne fait rien d’important parce qu’il n’aime de toute évidence pas partager plus que nécessaire avec les autres et que, de manière générale, cela traduit du peu d’estime qu’il a pour lui-même. Pourtant, l’occasion aurait pu être saisie de t’ouvrir un peu plus, Kieran, d’avouer que ton inspiration est en berne et que la situation te perturbe plus que tu ne veux bien le laisser croire. De tout l’entourage que tu as ta disposition, je pense que Raphael est le plus adapté pour comprendre et, peut-être, même t’aider. C’est un danseur ; ce n’est pas tout à fait la même discipline, mais il doit connaître, le manque d’inspiration, le syndrome de l’imposteur, la sensation de n’avoir aucune légitimité dans son domaine de prédilection, n’est-ce pas ? Bon, c’est sûr, si vous me demandez mon avis je suis un peu sceptique compte tenu du fait que Raphael ne donne plus de cours depuis longtemps ; mais peu importe, je suis certain que son oreille aurait été la plus attentive concernant la situation – et pas uniquement parce qu’ils sont tous les deux des artistes. Mais il me fatigue, Kieran, à s’enfoncer de la sorte dans son mutisme alors qu’il aurait tant à en dire sur cette situation qu’il ne maîtrise plus et qu’il aurait besoin de les laisser échapper, tous ces doutes qui s’entassent dans son esprit jusqu’à menacer de le faire exploser. Qu’est-ce qu’il est supposé devenir, s’il ne peut plus créer ? Il va devenir un véritable imposteur, cette fois-ci, ce ne sera pas juste un sentiment mais une réalité ; il ne peut pas vivre en se contentant de copier les autres et encore moins se prétendre artiste en apprenant à des gamins des bases si générales qu’elles sont accessibles à tout le monde. Alors non, Kieran, ce n’est pas sans importance ; et si tu m’écoutais un peu plus, si tu écoutais un peu plus Raphael, tu le saurais.
Et écouter Raphael, c’est bien ce qu’il doit faire à cet instant, alors que son ami a quémandé son attention et qu’il se doit de lui l’offrir après l’avoir tant fui depuis des semaines – des mois. Le malaise de Raphael est perceptible, mais il s’agit de toute évidence de l’état naturel de ce dernier, alors il est difficile de réellement mesurer le poids de ce qu’il porte et à besoin de partager. Mais Kieran a un mauvais pressentiment – on dit merci qui, espèce d’ingrat ? – et il est persuadé que cette discussion qu’il impose ne sera pas sans conséquences. « Eum… Tu… Eum… » Et Raphael bafouille. On aime pas quand Raphael bafouille, pas vrai, Kieran ? Ce n’est pas bon signe et son rythme cardiaque s’accélère peu-à-peu, rythme que je peux difficilement calmer puisque son foutu corps décide souvent de n’en faire qu’à sa tête, sans vraiment demander l’opinion de celle-ci avant de suréagir, ah ah. Et il fait durer le suspense, le danseur, alors que le malaise de Kieran rejoint bientôt le sien, toujours plus palpable à mesure qu’il n’arrive pas à formuler les choses. Il sait, il comprend que ce qu’il s’apprête à dire n’est pas anodin et, surtout, qu’il n’a probablement pas envie de l’entendre. Et il cherche déjà à fuir, regrettant que Raphael se soit placé contre le cadre de porte, l’empêchant de le bousculer pour déguerpir de cet appartement comme il l’aurait fait – lui, hein, ne me mêlez pas à cette façon de faire qui m’exaspère. Non pas parce qu’il ne le peut pas, mais parce qu’il ne le veut pas, pas alors que la proximité avec Raphael est dangereuse – il l’a expérimenté il y a quelques semaines. Dangereuse, vraiment ? C’est pas vraiment le mot que j’emploierais, compte tenu du fait que tu y penses régulièrement, Kieran, et que t’as pas franchement l’air de te sentir menacé quand c’est le cas, hm.
« Est-ce que tu… fréqu -… » Il fronce les sourcils à mesure qu’il cherche ses mots, lui suppliant silencieusement d’abréger. « Est-ce que tu vois encore Autumn ? » Et il change tout aussitôt d’avis ; il regrette désormais qu’il ait réussi à trouver ses mots, il aurait préféré qu’il les cherche des heures durant pour lui éviter cette question. Pour éviter d’avoir à y répondre, surtout, maintenant qu’il se sent pris au piège. Pourtant, c’est une bonne question, ça, Kieran, tu ne trouves pas ? Oh, bien sûr que non. Et pourquoi ça te dérange autant d’être mis devant le fait accompli, devant la réalité de la situation quant au fait que, oui, tu revois Autumn. Et puisque tu ne sembles pas vouloir me donner de réponse cohérente, peut-être que le fait que cela vienne de Raphael t’aidera à en fournir une. « Je t’ai vu avec elle au coin de la rue il y a quelques semaines, alors… » - « Non, non. » Le mensonge, réellement ? Je t’ai laissé passer bien des choses ces dernières semaines, Kieran, parce que je sais que tu avais besoin de temps, mais continuer de mentir à Raphael ? Après tout ce que cela vous a déjà coûté ? « Je veux dire, pas vraiment. » Ses doigts serrent un peu plus son pantalon, ses genoux finissent par compacter sa cage thoracique. « Pas comme tu le penses. » Il la revoit, oui, mais pas comme avant, pas comme quand ils étaient un couple ; ils n’en sont plus un et ça il l’a bien compris. T’es sûr, Kieran ? Parce que tu me donnes pas vraiment l’impression d’être passé à autre chose, en fait ; au contraire, je croyais que c’était le cas et tu n’as fait que me prouver que tu n’y arrivais pas. « Je voulais m’assurer que… Tu te souvenais de ce que tu m’avais dit à propos d’elle et que… » Que je retombe pas dans le piège. Si tu le penses, pourquoi tu ne le dis pas, Kieran ? Si tu en as conscience, pourquoi tu ne te protèges pas ? « Elle va mal. » Qu’il essaie péniblement de se justifier auprès de Raphael, auprès de moi aussi. « J’essaie de l’aider. » Oui, tu essaies, Kieran, mais tu essayais déjà il y a trois ans et tu vois à quoi cela vous a mené. Et je sais que ce n’est pas dans ta nature d’agir ainsi, mais tu sais, parfois les gens refusent d’être aidés et toute la bonne volonté du monde ne pourra rien faire pour le sauver – tout comme ma bonne volonté ne semble pas recueillir tes faveurs. Tu crois pas que tu devrais commencer par te sauver toi-même ? « Elle va mal, à cause de moi. » Il répète et il précise, avant d’achever : « Je lui dois bien ça après ce que j’ai fait. » Et c’est ça, le problème, Kieran. Que tu te considères encore comme le fautif, oui, mais, surtout, que ce soit une obligation envers elle.
@Raphael Elly
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| | | | (#)Dim 18 Sep 2022 - 20:40 | |
| Il n’a pas envie d’aborder le sujet mais il doit le faire. Cette discussion ne plaira ni à Kieran, ni à lui, mais elle doit avoir lieu avant que les choses ne dégénèrent – qu’il croit. Ô grand sauveur Raphael qui, à la toute fin, ne fait que bousiller tout ce qu’il touche parce qu’il ne sait rien manipuler. Il jongle lui-même avec ses émotions alors comment pourrait-il venir en aide à autrui ? « Non, non. » À peine le prénom d’Autumn prononcé, Kieran retombe dans ses vices. Sa négation serre les dents à Raphael qui ne supporterait pas de se faire mentir encore une fois. Il a déjà payé les frais d’une amitié malhonnête. « Je veux dire, pas vraiment. » Il hausse un sourcil, son attention aussitôt captée. Alors il va lui dire la vérité ? « Pas comme tu le penses. » En fait, Raphael ne sait pas quoi penser. Il les a vus ensemble, oui, mais ils ne se tenaient pas la main, maintenaient même une certaine distance entre eux, mais Dieu sait ce qu’ils ont bien pu faire quand il ne les observait pas à une centaine de mètres. Raphael connait une variable de l’équation mais trop lui sont inconnues pour qu’il ne trouve la réponse. Il espère en apprendre un peu plus ce soir et ainsi faire de l’ordre dans ce qu’il pense, et ce qu’il ne pense pas. « Tu ne sais pas ce que je pense. » Merde, la phrase s’est échappée un peu trop rapidement de sa bouche, sautant l’étape du triage sélectif. « Désolé, c’est sorti plus sévèrement que prévu, mon ton devait être un peu plus doux. » Il marmonne en baissant les yeux, craintif de faire un faux pas et de faire s’écrouler pour de bon cette amitié dont les fondations n’ont jamais été bien solides.
Puis, avant que ça ne concerne que lui et son impulsivité maladroite, il ramène Autumn au centre de la discussion parce que c’est elle le problème ; par Kieran et Raphael. Ils n’auraient jamais dû être un problème, tous les deux. « Elle va mal. » À la hauteur de ses hanches mais cachés derrière sa silhouette fine, ses poings se serrent. Toi aussi tu vas mal, Kieran. « J’essaie de l’aider. » Il regarde à nouveau le jeune homme, ses traits ramollis par une sorte de déception qu’il ne traduira pas à voix haute. « Elle va mal, à cause de moi. » S’il en était capable, il empêcherait ce soupir clair de voir le jour. Hélas, il semble avoir laissé tomber les bonnes manières parce que le comportement de Kieran l’agace. Il a encore des yeux en santé, pourquoi agit-il comme une personne aveugle ? « Je lui dois bien ça après ce que j’ai fait. » « Et tu crois qu’elle allait bien dans le passé, quand elle t’a poignardé ? » Il répond du tac au tac, ne prenant même pas la peine d’écouter cette dernière phrase prononcée. Encore des mots en trop qu’il n’essaie pas de faire pardonner cette fois. Il ne se rend pas compte qu’il enferme son ami dans un étau, l’emprisonnant dans sa chambre là où il ne pourra pas fuir comme toutes les autres fois. « Kieran, vous ne fonctionnez tout simplement pas. » Il continue, se prenant pour ce qu’il n’est pas. Il n’est pas lui qui devrait lui dire ça. C’est sa jalousie qui prend le dessus, peut-être, mais il ne l’admettra jamais. Il dira qu’il fait ça pour le bien de son ami mais, au fond, il ne sait rien de ce qu’il a besoin. « Si tu dis que tu lui as fait du mal, alors laisse-la tranquille. Je n’irais jamais chercher du réconfort chez mon bourreau alors pourquoi le faites-vous ?! » Parler sans savoir. Se prendre pour la solution à tous les maux ; il sait si bien le faire quand la colère lui monte aux tripes.
Puis, du coin de l’œil, il remarque l’écran du téléphone de Kieran qui s’allume une énième fois. Stupide personne qui le contacte sans arrêt dans le pire moment. Ils ne peuvent pas avoir une conversation tous les deux, tranquilles, pour une fois ?! Il est con, Raphael, très con lorsqu’il s’agit de ses sentiments, et il ne répond plus de lui quand il pénètre dans la chambre de Kieran sans lui demander son avis alors qu’il connait très bien l’importance qu’il accorde à son intimité. Il l’attrape, ce foutu téléphone qui vibre sans cesse, et évidemment qu’il y lit le prénom d’Autumn, sans toutefois avoir accès à leurs messages. « Ah ah ! » Il s’exclame comme un parent qui découvre enfin que son fils cachait de la drogue dans son tiroir à culottes. « Tu crois réellement qu’en lui parlant, tu régleras tes problèmes à toi ? C’est pas tout le monde qui éclate un miroir sous le coup de la colère, Kieran ! » Injuste, injuste, injuste. Il se jettera par la fenêtre plus tard, se cassera les jambes et s’en voudra éternellement d’avoir dit ça à son ami, coincé dans sa chaise roulante et dans ses regrets. « Arrête de penser aux autres en premier ! J’essaye de t’aider, mais t’es impossible à aider ! » Peut-être parce que tu t’y prends de la pire des façons, Raphael. Il n’a pas besoin de provisions dans son armoire ou d’une nouvelle bouteille de shampoing. C’est bien plus complexe que ça. Il se prend pour la victime, le bouclé, alors qu’il n’a jamais été dans cette position-là. Il insiste là où il ne doit pas insister, ça fait de lui un bourreau, tout comme Autumn.
Mais il ne faudrait pas l’en informer, il ne survivrait probablement pas à cette accusation.
@Kieran Halstead je m'excuse au nom du père, du fils et du saint-esprit. |
| | | Kieran Halsteadles cicatrices de la mémoire ÂGE : trente-cinq (14.07). aïe. SURNOM : « kiki » (couché, grrrrhhhh). STATUT : c’est bien aussi la solitude, on s’y habitue (non, pas du tout #help). MÉTIER : illustrateur (fauché) en freelance et prof (dépité) d’arts visuels. LOGEMENT : #18 james street, fortitude valley, avec cesar (le coloc) et waterproof (le corgi). POSTS : 4054 POINTS : 200 TW IN RP : dépression, pensées suicidaires, tentative de suicide, relation toxique, maltraitance, abus physiques et psychologiques, harcèlement scolaire, dépréciation, troubles anxieux, distorsion corporelle, mention d'agression physique (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : placé en foyer, très proche de la dernière famille qui s’est occupée de lui ≈ souffre néanmoins de cette absence d’identité propre ≈ réservé, maladroit, optimiste, vit dans un monde imaginaire ≈ a quitté sa fiancée il y a deux ans, soulagé malgré sa phobie de la solitude ≈ essaie de reprendre confiance en lui, de renouer avec ses proches, de retrouver sa place ≈ préfère la compagnie des pop et des jeux vidéo aux humains ≈ du talent au bout des doigts, aucune motivation d’en faire quelque chose ≈ trop mou, trop paresseux, trop paumé ≈ a fait une tentative de suicide fin novembre 2022. CODE COULEUR : kieran bafouille en rosybrown. RPs EN COURS : halstay #12, #13 & ua #3 (parents) ⊹ i hope your ghost will haunt me, i hope i hear you calling my name at 3am. 'cause honey, i love you dearly and i cannot bear you leaving again, not again. oh, i hope your ghost will haunt me 'til the end.
spencer #5 ⊹ i've been begging, hope you're listening. i've done my wrongs but i'm someone different.
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(13/06 - vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bon ou de mauvais compte. moi, si je devais résumer le rp aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres) › ginny (fb) › cecilia › shiloh › wild › alfly #17 (ua) › danaë › olive #2 › greta #2RPs EN ATTENTE : flora #3 RPs TERMINÉS :
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| « Tu ne sais pas ce que je pense. » La surprise qui se lit sur le visage de Kieran dissimule la colère liée à une affirmation qu’il conteste, quand bien même il n’est pas le principal concerné. S’il est vrai qu’il ne sait pas ce que Raphael peut penser, que certains diront que cela est évident puisqu’il n’est et ne sera jamais dans sa tête, quand le sujet touche à Autumn, il n’a aucune difficulté à savoir ce que pense son colocataire. Son avis sur la jeune femme n’a jamais été très positif et si Kieran ne peut pas nier qu’il y a un grand nombre de raisons pour lesquelles deux des personnes les plus importantes à ses yeux ne seront jamais amies, il n’apprécie pas le fait que Raphael prétendre subitement le contraire. Comme s’il allait lui annoncer qu’il s’intéresse à l’état de la rousse, comme s’il voulait simplement se tenir au courant de ceux qui composent son quotidien, alors même que la simple question posée quelques instants plus tôt est déjà rhétorique et implique une mise en garde de Raphael – Kieran le sait parce qu’il l’a attendue, en se demandant qui serait le premier à le confronter aux retrouvailles qui sont loin d’être aussi ponctuelles qu’elles ne le devraient (il en a conscience, c’est déjà ça). « Désolé, c’est sorti plus sévèrement que prévu, mon ton devait être un peu plus doux. » À ces mots, Kieran ne répond rien, se contentant de lever le menton dans un geste bref, notant la précision de Raphael sans lui accorder la moindre importance, désireux que cette conversation connaisse sa finalité au plus vite.
Car lorsqu’il s’agit d’Autumn, il ne peut en être autrement : c’est d’une condamnation dont il va écoper, ne reste qu’à déterminer la sentence proportionnelle à la gravité de l’acte. Raphael est le seul juge à décider du sort de l’accusé ; tandis que la défense ne peut guère plaider sa cause. Il essaie, pourtant, Kieran, justifiant le fait de côtoyer Autumn par une nécessité. Vraiment ? La vérité, c’est que tu n’en es toi-même pas sûr, Kieran, partagé entre des désirs que tu aurais préféré oublié et une réalité de plus en plus difficile à supporter. Dans le fond, je ne suis pas sûr que ce soit nécessaire pour Autumn ; mais peut-être bien pour lui. Il ne sait seulement pas encore pour quelle raison, s’il s’agit de son désir de liberté ou son besoin d’accéder au bonheur, qui s’opposent quand il s’agit d’Autumn. Et même si Autumn a minimisé sa responsabilité, le dessinateur ne parvient pas encore à atténuer celle-ci. Tu lui dois bien ça, oui ; et après ? Et après, on fait quoi, Kieran ? Quand elle ira mieux, si elle ira mieux ? On oublie et on recommence ? On l’abandonne et on recommence aussi ? « Et tu crois qu’elle allait bien dans le passé, quand elle t’a poignardé ? » Et elle fait mal, cette vérité balancée sans réfléchir, ce qui la rend d’autant plus violente – parce que Raphael le pense sincèrement, parce qu’il ne s’agit pas de maladresse de sa part. Et si j’aime qu’on lui ouvre les yeux, la manière de forte est trop brutale, elle l’est d’autant plus qu’il s’agit d’un épisode auquel Kieran refuse de penser – parce que ça le renvoie à cette fin heureuse qu’il n’aura jamais, et au goût de déjà vu expérimenté en novembre. Et Raphael sait à quel point cet événement a été difficile à endurer pour ne pas l’y renvoyer, même inconsciemment. « C’est pas aussi simple. » Elle voulait pas. Elle m’a même pas vraiment fait mal. Et il persiste à croire que la douleur et la gravité de l’acte ne sont pas proportionnelles au sang versé et la longueur des sutures, pour autant, laisse-moi t’informer d’une chose, Kieran : ça n’est pas un motif d’excuse pour autant. Et ça, Raphael l’a compris, même s’il ne l’exprime pas comme tu veux l’entendre, ni comme moi-même je veux l’entendre. Parce que c’est brutal ; parce qu’il n’a certainement pas besoin que son meilleur ami appuie sur une plaie qui ne s’est jamais vraiment fermée même si la cicatrice n’est plus que partiellement visible. « Kieran, vous ne fonctionnez tout simplement pas. » Il fronce les sourcils et je sais ce qu’il se dit ; de quoi est-ce qu’il se mêle ? Et tu as raison, Kieran. Ça ne le regarde pas si tu n’en parles pas toi-même, mais... rappelle-moi la dernière fois que tu as parlé ouvertement avec le danseur ? « Si tu dis que tu lui as fait du mal, alors laisse-la tranquille. Je n’irais jamais chercher du réconfort chez mon bourreau alors pourquoi le faites-vous ?! » Le ton de Raphael s’emporte à nouveau et cette fois-ci, c’est Kieran que je ne peux pas maîtriser quand il rétorque : « Tu sais pas de quoi tu parles, Raphael, alors arrête. » Je lui accorde le point, même j’apprécie les bonnes intentions de Raphael dissimulées derrière de mauvaises manières. Mais c’est vrai, il ne sait pas quoi il parle parce qu’il n’a jamais aimé personne, Raph – ou pas la bonne personne. Kieran aussi, dans un sens, sauf qu’il a su, à un moment, que cet amour était réciproque. Et que le constat actuel est ce qu’il est : cela fait plusieurs années qu’il n’est plus avec Autumn et tout autant d’années qu’il essuie les échecs avec les rares filles auxquelles il ose s’ouvrir, qui finissent par disparaître en lui laissant ramasser les morceaux de son cœur. Alors la réponse à cette question est simple ; parce qu’elle est la seule qui puisse l’aimer.
Son écran vibre une nouvelle fois et le temps qu’il dirige son regard sur celui-ci, Raphael a déjà percé la barrière de son intimité pour se saisir de l’appareil. « Ah ah ! » - « Putain mais arrête ça ! » Qu’il s’emporte en se levant à la hâte et en arrachant son téléphone de la main de Raphael. « Tu crois réellement qu’en lui parlant, tu régleras tes problèmes à toi ? C’est pas tout le monde qui éclate un miroir sous le coup de la colère, Kieran ! » - « C’est toi qui a un problème, là ! » Il ne niera pas qu’il en a, mais il se raccroche au fait qu’il s’agissait d’un accident isolé ce soir-là, qui faisait suite à des semaines très compliquées – personne ne peut lui en vouloir, surtout, personne ne peut utiliser ça contre lui. « Arrête de penser aux autres en premier ! J’essaye de t’aider, mais t’es impossible à aider ! » Et Kieran se fige. Pendant un instant, son cœur cesse de battre, son cerveau de réfléchir, trop perturbé par ce qu’il vient de se passer, par le fait que c’est son meilleur ami qui tient de tels propos, ceux-là même qu’il a toujours redouté, qu’il redoute depuis qu’Eve ne s’est pas gênée de lui dire qu’il était impossible à aimer ; il est aussi impossible à aider et tout semble prendre sens alors qu’il inspire bruyamment quand il réalise qu’il a oublié de respirer pendant de longues secondes. Et je sais ce que tu voudrais faire, Kieran. Partir comme la dernière fois ; et si je n’étais pas d’accord avec cette fuite en début d’année, à cet instant elle semble particulièrement adaptée pour que le danseur prenne la pleine mesure de ses propos. Mais Kieran ne serait pas Kieran s’il faisait comprendre son ressenti, s’il le verbalisait, s’il admettait être blessé et s’ouvrait sur toutes les raisons pour lesquelles ces quelques mots viennent de lui mettre un poignard au cœur. Non, il reste silencieux encore un instant, maîtrise les traits de son visage qui bouillonnent pourtant de colère et se contente de hausser les épaules. « Je demande pas à l’être. » Il souligne, avant de reprendre, l’amertume ne pouvant être totalement contenue : « Ce qui tombe bien, vu que je suis impossible à aider. » Il ajoute, sans la moindre émotion qui transparait sur son visage. « Vas-y, je suis sûr que c’est pas la seule chose que t’as à me dire. » Il l’invite à poursuivre, légèrement provocateur, les bras qui se croisent sur son torse après avoir glissé son téléphone dans sa poche. Après un court silence, il ajoute, sérieux : « J’ai besoin de savoir comment on en est arrivés là, peu importe si tu le comprends pas. » Personne ne comprend, Kieran. Mais moi oui, quand bien même la méthode ne me semble pas la plus adaptée ; j’ai trop peur que tu retombes dans tes travers, mais la vérité c’est que personne d’autre qu’Autumn ne pourra t’apporter les réponses que tu cherches.
@Raphael Elly
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| | | | (#)Lun 10 Oct 2022 - 1:03 | |
| De la poudre à canon, Raphael en est rempli. Il n’a laissé aucune flamme entrer en contact avec celle-ci au courant de sa colocation avec Kieran mais il semblerait qu’une étincelle se soit échappée d’une manière ou d’une autre. Dans son cerveau, ça boue, ça pétille comme des pétards, et il n’a tout simplement plus le courage de calmer son rythme cardiaque. Ce n’est pas lui. Les bons conseils, la sagesse, l’ouverture d’esprit, ce n’est pas lui. Il n’a jamais été un bon soutien émotionnel et, aujourd’hui, il n’essayera même plus.
Il en a tout simplement marre.
Et, ce téléphone qui vibre alors qu’il essaye d’avoir une conversation sérieuse avec son ami, il le tend jusqu’à la moelle. Peu importe qui il s’agit de l’autre côté du fils, il a envie de lui couper les doigts de la main pour qu’il arrête d’interrompre le moment à coup de vrrr vrrr. C’est cette impatience qui encourage Raphael à monter le ton et à ne plus faire dans la douceur, voulant confronter Kieran sur les conneries qu’il continue de faire alors qu’il a besoin de prendre soin de lui par-dessus tout. C’est le sujet d’Autumn qui se fait rapidement alimenter par des reproches et des excuses, mais Raphael n’est prêt à n’en entendre aucune. Son idée de la jeune femme est faite et aucune promesse ne le fera changer d’avis. Elle n’est pas bien pour Kieran et c’est tout. Il ne faut pas laisser un requin dans le même aquarium qu’un petit poisson ; la catastrophe arrivera tôt ou tard. « C’est pas aussi simple. » Non, et rien est simple avec Kieran puisqu’il contourne tous les sujets, embellit les propos, réduit la sévérité des coups qui lui sont portés parce qu’il refuse d’aller bien. Il est confortable dans son mal-être. « Tu dis toujours ça puis tu ne m’expliques jamais. » Un reproche soufflé alors qu’il croise ses bras sur sa poitrine, bloquant toujours la porte de sortie pour empêcher le garçon de fuir ses responsabilités pour la vingtième fois. Cette fois, Kieran, tu me parles.
Mais il en a marre d’attendre et de compter les jours. Les problèmes de Kieran empiètent sur les siens, son moral aussi, parce qu’il ne peut pas faire autrement. Il est amoureux de lui et il sent la moindre écharde lui entrer dans la plante du pied comme s’il était celui qui marchait sur un quai. Il ne se rend pas compte que sa voix prend du volume et s’aggrave tandis qu’il vomi la montagne de mots qui lui compressent la poitrine depuis deux ans déjà. « Tu sais pas de quoi tu parles, Raphael, alors arrête. » S’il pense s’en tirer aussi facilement, alors il se trompe. Ce soir, il ne pourra pas balayer le moment pour le transformer en un autre. Ils ne mangeront pas leur petit déjeuner en toute quiétude demain matin et ne feront pas la queue pour la douche non plus. Raphael a déjà envie de fuir loin d’ici mais il a avant tout besoin de terminer ce qu’il a commencé.
Et le téléphone vibre à nouveau, l’ultime fois qui fait péter la poudre à canon ; Raphael entre dans la chambre sans y être invité pour s’emparer de l’appareil du diable. Il pourrait faire semblant d’être surpris de voir le prénom d’Autumn s’afficher sur l’écran mais il n’a plus la force de jouer un rôle. « Putain mais arrête ça ! » Il n’essaye pas de se défendre quand Kieran vient lui arracher le téléphone des mains puisqu’il a déjà obtenu la seule information dont il avait besoin. Il est désormais certain que son ami se tire une balle dans le pied en relançant une relation (peu importe sa nature) avec celle qui lui a ruiné nombreuses années. « C’est toi qui a un problème, là ! » « Oh non, ne me renvoie pas le revers de la médaille Kieran, c’est de toi qui est question. » Lui, il s’en fiche bien d’empiéter sur un territoire qui n’est pas le sien et qui ne devrait jamais l’être : il en a marre de se soucier d’un garçon qui ne veut pas se soigner. À la toute fin, c’est lui qui perdra, et lui seul. C’est injuste. Il lui fait savoir ce qu’il a sur le cœur, utilise des mots qu’il n’a pas pris le temps de filtrer, mais il ne regrette pas et, même quand les traits de Kieran s’affaissent, même quand son visage prend une teinte blafard, il ne s’excuse pas. Il veut le secouer, le débarrasser de ses puces.
Alors non. Ce soudain changement dans le tempérament du garçon ne l’effraie pas. Il joue la carte du je m’en foutisme et tant pis pour lui. Il ne fait que repousser ses problèmes, encore et encore. « Je demande pas à l’être. » Sa gorge se coince et il a envie de lui faire payer d’avoir dit ça. S’il ne demande pas à être aidé, alors Raphael restait à ses côtés pour rien. Il s’est attaché à un homme qui, ultimement, se jettera en bas d’un pont sans se soucier des cœurs qu’il brisera durant sa chute. Les joues de Raphael deviennent aussi rouges que ses chaussures qu’il n’a pas pris la peine de retirer. « Ce qui tombe bien, vu que je suis impossible à aider. » « Tu fais exprès. » Il murmure entre ses dents serrées, un commentaire qui ne fait pas vraiment sens mais qui reflète plutôt sa vulnérabilité, son impuissance vis-à-vis de ce portrait trop vrai qui se dresse devant lui. Alors il aime une personne qui ne veut pas être aimée. « Vas-y, je suis sûr que c’est pas la seule chose que t’as à me dire. » Il les hait, ces larmes de colère qui montent à ses yeux. Il détourne la tête pour empêcher Kieran de les voir, bien qu’il puisse facilement les deviner à travers les tremblements dans ses mains prêtes à frapper quelque chose. Peu importe. Un cactus, un coussin, une porte… un miroir. « J’ai besoin de savoir comment on en est arrivés là, peu importe si tu le comprends pas. » Il secoue la tête à la négative. Il ne veut pas craquer. Il ne veut pas… cr… cra…. Craquer… « Tu me regardes souffrir et tu ne fais absolument rien pour l’en empêcher. » Regrets. « Tu m’as embrassé, tu as FAIT le pas vers moi. Je n’ai rien demandé. Tu m’as embrassé, puis tu as cru que j’allais tourner la page aussi facilement que toi. » Les larmes couvrent dorénavant ses joues jusqu’à son menton, s’effondrant en grosses gouttes sur le sol de la chambre de Kieran qu’il marque ainsi. « Ça fait presque un an que je reste près de toi, mais pas trop près, parce que tu ne supportes pas que je sois trop près, je reste là au cas où, j’attends, j’attends encore, que tu viennes me voir, parce qu’on est supposé être amis, mais tu ne me dis rien, puis un soir tu imploses, juste un soir, un soir durant lequel tu me laisses penser qu’il y a un espoir, un seul tout petit espoir, qu’on puisse aller mieux ensemble et que je cesserai enfin de souffrir en silence parce que j’aime un garçon qui refuse de laisser son passé derrière lui, un passé qui l’a fait mal, qui l’a détruit, et moi j’ai l’impression de te détruire autant, parce que tu ne vas pas mieux peu importe ce que je fais pour te remonter le moral, et tu te fermes, encore et encore, et ça me fait mal, Kieran. » Il inspire, ayant oublié de le faire en déversant cette phrase plus longue qu’une piscine olympique. « Autumn elle ne te voit pas comme je te vois tous les jours, elle peut bien s’en ficher de te faire du mal, parce qu’elle ne comprend pas comment ça t’impacte, mais moi oui, je te vois te cacher, je te vois rester muet, je te vois lentement crever juste devant mes yeux… et… » Il cache ce qu’il peut de son visage décomposé derrière sa main et sa dernière phrase s’échappe comme un coup de feu : « J’EN PEUX PLUS DE T’AIMER, JE TE DÉTESTE DE ME LAISSER T’AIMER, JE TE DÉTESTE DE ME LAISSER RESTER ICI ALORS QUE TU SAIS TRÈS BIEN QUE ÇA NE FERA QU’EMPIRER CE QUE JE RESSENS POUR TOI. » Pfiouh. Ça a fait mal à ses cordes vocales, et ça les a cassées à plusieurs endroits. C’est ensuite une sorte de gémissement de rage qu’il pousse avant de tourner des talons, ne pouvant s’empêcher de jeter son pied dans le bas du cadre de porte, s’explosant certainement l’orteil, mais il ne sent pas encore la douleur. « Eh puis fais bien ce que tu veux. J’ai terminé de perdre mon temps avec ton cas. Tu m’as épuisé. » Qu’il grogne en disparaissant dans le couloir pour aller rejoindre sa chambre et faire ses valises.
@Kieran Halstead si jamais tu vois quelques morceaux de mon cœur quelque part, je te prierais de les rassembler car il s'est brisé et j'ai besoin de le ravoir pour vivre |
| | | Kieran Halsteadles cicatrices de la mémoire ÂGE : trente-cinq (14.07). aïe. SURNOM : « kiki » (couché, grrrrhhhh). STATUT : c’est bien aussi la solitude, on s’y habitue (non, pas du tout #help). MÉTIER : illustrateur (fauché) en freelance et prof (dépité) d’arts visuels. LOGEMENT : #18 james street, fortitude valley, avec cesar (le coloc) et waterproof (le corgi). POSTS : 4054 POINTS : 200 TW IN RP : dépression, pensées suicidaires, tentative de suicide, relation toxique, maltraitance, abus physiques et psychologiques, harcèlement scolaire, dépréciation, troubles anxieux, distorsion corporelle, mention d'agression physique (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : placé en foyer, très proche de la dernière famille qui s’est occupée de lui ≈ souffre néanmoins de cette absence d’identité propre ≈ réservé, maladroit, optimiste, vit dans un monde imaginaire ≈ a quitté sa fiancée il y a deux ans, soulagé malgré sa phobie de la solitude ≈ essaie de reprendre confiance en lui, de renouer avec ses proches, de retrouver sa place ≈ préfère la compagnie des pop et des jeux vidéo aux humains ≈ du talent au bout des doigts, aucune motivation d’en faire quelque chose ≈ trop mou, trop paresseux, trop paumé ≈ a fait une tentative de suicide fin novembre 2022. CODE COULEUR : kieran bafouille en rosybrown. RPs EN COURS : halstay #12, #13 & ua #3 (parents) ⊹ i hope your ghost will haunt me, i hope i hear you calling my name at 3am. 'cause honey, i love you dearly and i cannot bear you leaving again, not again. oh, i hope your ghost will haunt me 'til the end.
spencer #5 ⊹ i've been begging, hope you're listening. i've done my wrongs but i'm someone different.
ally ⊹ oh, if i can take something to make me feel better than i'm feeling now and everything else will work itself out.
(13/06 - vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bon ou de mauvais compte. moi, si je devais résumer le rp aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres) › ginny (fb) › cecilia › shiloh › wild › alfly #17 (ua) › danaë › olive #2 › greta #2RPs EN ATTENTE : flora #3 RPs TERMINÉS :
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| tw : dépression
Il ne veut pas se disputer avec Raphael. Ça ne surprendra personne ; Kieran déteste le conflit et évite soigneusement toute forme de confrontation. Il se tient à l’écart dès que la tension monte, il reste muet quand le ton devient sec, il baisse les yeux quand les regards se veulent noirs. Il fuit chaque altercation avec minutie – c’est bien l’une des raisons pour lesquelles il s’abstient toujours de donner son opinion. Mais Raphael le tient en otage dans sa propre chambre, stratégiquement placé devant l’issue de secours que Kieran ne pourra pas emprunter, condamné à subir les vives brûlures infligées par le courroux de Raphael contenu depuis bien trop longtemps. Aujourd’hui est un jour d’explosion et il n’est qu’un dommage collatéral – ou celui qui a allumé la mèche, il ne sait pas encore son rôle exact. Pourtant, au fond de lui, il sait que cette confrontation, aussi détestable soit-elle, est nécessaire. Parce qu’ils ne communiquent plus – pas qu’ils l’aient réellement déjà fait. Mais Kieran s’est renfermé sur lui-même depuis plus d’une année déjà ; là où Raphael n’a jamais cessé d’être à ses côtés en attendant qu’il accepte de s’ouvrir à son rythme. Sauf que le rythme du dessinateur n’est pas celui des autres ; et que ce simple acte est une bataille de tous les jours. Raphael n’a plus la patience et il ne peut pas vraiment le blâmer, mais il n’a pas envie de l’être à sa place. Parce qu’il ne supportera pas cette dispute, parce qu’il sait que nécessaire ne veut pas dire sans conséquences. Il ne le dira pas en ces mots, mais je le verbalise pour lui : Kieran est trop faible pour ça. Son esprit n’est pas disposé à accepter plus de reproches qu’il ne s’en inflige déjà lui-même. Je ne suis pas disposé à en accepter plus sans qu’il ne réagisse ; sans qu’il éclate lui-aussi parce qu’il ne peut pas se contenir plus longtemps, parce que sa peur de la confrontation n’a d’égal que l’agressivité et la fureur qu’il se retient continuellement d’offrir à d’autres. Sauf qu’elle s’accumule. Sauf que je ne suis pas dupe, Kieran, et que derrière tous les « ça fait rien » que tu lances aux autres, il y a un « ça me blesse terriblement » que tu caches. Pour tous les « ne t’inquiète pas », il y a les « ça me détruit », pour tous les « pas de problème » il y a toujours un « c’en est pas un que je peux surmonter ».
Et il y a ce téléphone qui vibre. Il y a ce téléphone qui n’est pas un problème que pour Raphael, contrairement à ce qu’il a l’air de croire. Il y a tout ce que cache cette simple vibration. Il y a les doutes de la place qu’Autumn reprend dans son quotidien. Il y a les craintes du danger qu’elle représente pour lui. Il y a l’obligation de lui devoir ça pour lui avoir sauvé la vie après avoir ruiné la sienne. Il y a l’ambivalence qui caractérise sa relation avec la jeune femme et qui provoque un torrent d’émotions si contradictoires qu’elles sont impossibles à gérer tant elles se succèdent. Il y a cette honte d’être retombé dans un piège qu’il a lui-même créé. Il y a des sentiments jamais éteints qu’il voudrait raviver. Il y a tous les autres qu’il n’arrive pas à oublier. « Tu dis toujours ça puis tu ne m’expliques jamais. » - « Parce que je sais pas comment expliquer ce qu'il se passe dans ma tête. » Parce qu’il a passé tellement d’années à espérer qu’on l’écoute que maintenant qu’on lui tend une oreille, il ne sait pas comment s’en servir. Je ne peux pas le blâmer ; il a passé son temps à se rendre inexistant qu’il est persuadé d’être invisible, qu’il est persuadé que ses mots ne seront jamais écoutés et, pire encore, considérés pour ce qu’ils sont vraiment. Une véritable détresse plus que de simples états d’âme. Comment expliquer qu’il n’arrive lui-même pas à comprendre comment il peut tant vouloir le retour d’Autumn dans sa vie ? Comment expliquer qu’il a conscience du mal qu’elle lui a fait, qu’il la déteste pour ça, mais qu’il ne peut pas s’empêcher de l’aimer ? Comment expliquer qu’il a essayé de donner d’autres chances à l’amour, mais que le constat est sans appel ; elle est la seule qui puisse l’aimer. Parce que personne d’autre ne sait le faire, parce que personne d’autre ne peut l’accepter, parce que personne d’autre n’est surtout capable de le supporter comme il est. Il n’y arrive pas lui-même ; alors comment d’autres pourraient y parvenir ? Comment expliquer que la seule forme d’amour qu’il soit en mesure d’accepter est celle qui lui fait le plus mal parce que c’est ainsi qu’il a été aimé et qu’on lui a appris à le faire à son tour ? Comment expliquer que le bonheur lui fait peur, alors que le malheur lui offre une forme de réconfort puisqu’il n’a jamais connu que cela ? Kieran a raison sur un point. Raphael ne sait pas de quoi il parle – et il lui souhaite de ne jamais le savoir.
« Oh non, ne me renvoie pas le revers de la médaille Kieran, c’est de toi qui est question. » Il baisse les yeux au moindre regard noir, c’est pourtant celui qu’il offre à Raphael. « C’est toi qui te comporte comme un con. » Au jeu des accusations, il n’a pas beaucoup d’arguments, le dessinateur, conscient d’être l’accusé à la défense bien bancale, d’autant plus depuis que la preuve la plus accablante s’est affichée sur son téléphone quelques instants plus tôt. Mais la noirceur de ses prunelles bleues disparaît au profit d’un vide qu’aucune parole ne pourra combler. Raphael n’essaie même pas ; assume la sincérité de mots balancés sous la colère. Il est impossible à aider. Kieran a toujours envisagé cette hypothèse ; n’a jamais voulu l’admettre. En avoir conscience, c’est réduire à néant tous les efforts qu’il fait depuis des années, tous ceux qui sont un peu maladroits mais qui sont là. C’est toutes ces choses qu’il a mises en place, parfois bien peu longtemps, mais qui ont eu le mérite d’exister pour essayer de l’aider. C’est toutes ces choses qu’il envisage sans avoir le courage, de maigres bribes d’espoir qu’il ne peut se résoudre à voir disparaître. Sans elles, alors il n’a plus rien. Sans elles, alors Raphael a raison. Sans elles, alors Kieran n’a plus aucune raison d’être. Et ça le terrifie. Ça le terrifie que son existence soit réduite à ce seul mot ; rien. Qu’il ne soit rien, qu’il ne puisse plus rien faire, qu’il n’y ait plus rien pour l’aider. « Tu fais exprès. » Non, il ne fait pas exprès, Raphael. Il est en colère. Il est blessé. Il est au pied du mur, maintenant que tu viens de dire haut et fort ce qu’il arrivait encore à se cacher. « Tu me regardes souffrir et tu ne fais absolument rien pour l’en empêcher. » Mais qu’est-ce qu’il doit faire, au juste ? Continuer de s’infliger des souffrances pour épargner celles des autres ? Kieran l’a fait toute sa vie. Sa souffrance ne disparaît jamais, ni celle des autres. Mais au milieu de la sienne, il y a parfois des moments éphémères de bonheur après lesquels il doit courir. Ce sont les seuls qui existent, il doit s’en saisir, peu importe s’ils détruisent tout le reste, s’il le détruise un peu plus à chaque fois. « Tu m’as embrassé, tu as FAIT le pas vers moi. Je n’ai rien demandé. Tu m’as embrassé, puis tu as cru que j’allais tourner la page aussi facilement que toi. » - « J’ai pas tourné la page. » Il voudrait retirer ces mots, cette pensée qui prend désormais la forme d’une affirmation. Il n’a pas tourné la page. Il ne veut pas l’admettre ; parce que ce n’est pas lui. Ça ne peut pas être lui. Il ne peut pas être comme ça, il ne peut pas se découvrir ainsi après autant d’années. Il ne peut pas l’assumer – parce qu’il n’a jamais su assumer ses envies. Les larmes de Raphael contrastent avec les yeux secs d’un Kieran qui ne vrille pas, qui reste droit et malgré une âme et un cœur en lambeaux, n’arrive jamais à coordonner ce qu’il se passe au fond de lui et ce qui se voit à l’extérieur. « Ça fait presque un an que je reste près de toi, mais pas trop près, parce que tu ne supportes pas que je sois trop près, je reste là au cas où, j’attends, j’attends encore, que tu viennes me voir, parce qu’on est supposé être amis, mais tu ne me dis rien, puis un soir tu imploses, juste un soir, un soir durant lequel tu me laisses penser qu’il y a un espoir, un seul tout petit espoir, qu’on puisse aller mieux ensemble et que je cesserai enfin de souffrir en silence parce que j’aime un garçon qui refuse de laisser son passé derrière lui, un passé qui l’a fait mal, qui l’a détruit, et moi j’ai l’impression de te détruire autant, parce que tu ne vas pas mieux peu importe ce que je fais pour te remonter le moral, et tu te fermes, encore et encore, et ça me fait mal, Kieran. » Et ça lui fait mal à lui aussi, Raphael. Ça lui fait mal d’être incapable de s’ouvrir, d’être incapable d’aller mieux. De ne pas comprendre comment il peut se complaire dans cette souffrance alors qu’il s’épuise à vouloir en sortir. À ne pas comprendre comment vivre sans elle, et à en être terrifié chaque fois qu’il aperçoit un monde où elle ne serait pas là, et à retourner se jeter dans ses bras par habitude, par sécurité, aussi. Le monde lui fait peur. Il est d’autant plus menaçant quand on y a pas sa place. « Autumn elle ne te voit pas comme je te vois tous les jours, elle peut bien s’en ficher de te faire du mal, parce qu’elle ne comprend pas comment ça t’impacte, mais moi oui, je te vois te cacher, je te vois rester muet, je te vois lentement crever juste devant mes yeux… et… » Et il ne sait pas faire autrement, Kieran. Il ne sait pas aller bien. Il a accepté la fatalité ; il ne cesse jamais de vouloir en sortir. Il ne sait pas ce qu’il veut. Il ne sait pas non plus ce qu’il ne veut pas. Il ne sait pas qui il est. Il ne sait pas qu’il veut devenir. Il ne sait rien et il n’a pas envie de le savoir – il s’épuise à trouver des réponses, pourtant. « J’EN PEUX PLUS DE T’AIMER, JE TE DÉTESTE DE ME LAISSER T’AIMER, JE TE DÉTESTE DE ME LAISSER RESTER ICI ALORS QUE TU SAIS TRÈS BIEN QUE ÇA NE FERA QU’EMPIRER CE QUE JE RESSENS POUR TOI. » Mais il ne peut pas le mettre à la rue. Pas plus qu’il ne peut s’obliger à l’aimer. Il l’a fait pour Eve. Il a perdu les derniers morceaux de lui-même qui le composaient. Il ne peut pas réagir non plus, malgré les hurlements, les larmes et les gestes de Raphael. « Eh puis fais bien ce que tu veux. J’ai terminé de perdre mon temps avec ton cas. Tu m’as épuisé. » Ces mots-là sont peut-être les plus blessants de tous. Parce qu’ils se répètent. Parce qu’il épuise toujours tout le monde. Parce qu’il a épuisé ses parents. Ses professeurs. Ses familles d’accueil. Ses amis. Ses copines. Il épuise tout le monde autour de lui ; et il ne peut que les regarder jeter l’éponge quand il a aspiré toute bribe de l’énergie qu’ils acceptaient de lui offrir jusqu’à ce qu’ils n’en peuvent plus. Il a épuisé Raphael. Comme il continuera d’épuiser tous les autres. Et lorsque son ami quitte sa chambre, il ne va pas à sa poursuite. Il reste seul ; ça aussi, ça se répète. Les mots durs, les reproches et l’inévitable solitude qui s’ensuit quand il a réussi à repousser les autres malgré lui est une scène qu’il répète depuis si longtemps qu’il la connait par cœur. Il connaît la brûlure aux niveaux de ses yeux qu’il force à rester secs. Il connaît la nausée dans sa gorge qui refuse d’avaler toutes les critiques indigestes. Il sent le soulagement dans l’ensemble de son corps qui fait très vite place à une fatigue insurmontable – et le vide qui contraste avec la lourdeur de son esprit. Il connaît les pensées qui rejouent l’acte en espérant une meilleure fin qui ne viendra jamais. Il connaît la voix qui s’empare de son esprit pour lui répéter des formules qu’il connaît là-aussi par cœur. Il connaît ses insultes qu’il s’adresse à lui-même, ses injonctions à libérer le monde du fardeau qu’il représente. Il connaît ce sentiment de désolation, quand il prend conscience qu’il a réussi les autres à abandonner pour mieux se plaindre de constamment l’être par la suite. Raphael a si bien verbalisé les choses ; il fait perdre son temps aux autres. Il est un cas. Il n’est même plus une personne, il n’est plus qu’une foutue représentation de tout ce qui ne va pas chez l’humain.
« J’ai jamais voulu te faire souffrir. » Il ne saurait même pas dire comment il s’est retrouvé jusqu’à la porte de la chambre de Raphael, ni même comment il arrive à parler alors qu’il ne sait plus comment réfléchir. « J’ai jamais voulu faire souffrir personne, mais je crois que je sais pas comment m’y prendre autrement. » Parce qu’il y a toujours un dénominateur commun aux gens qui l’abandonnent ; il y a cette lassitude, il y a cette faute sur ses épaules. « Je t’ai embrassé parce que j’en avais envie. » Il ferme les yeux un instant, ravale sa salive comme dans une vaine tentative de s’empêcher de dire les mots qui suivent : « J’en ai encore envie, parfois. » Et il ne s’agit que d’un murmure. Que d’une envie qui, comme toutes les autres, est vite réprimée parce qu’il considère qu’il n’a pas le droit de les exprimer. « Je crois pas que je pourrais aller mieux. » J’aimerais. J’y arrive pas. Je sais pas comment m’y prendre. Pourquoi il existe des réponses pour tout mais jamais pour cette question ? Pourquoi je peux pas la trouver ? J’essaie, Raphael. J’essaie depuis que je suis né. Mais je crois qu’il y a certaines personnes qui sont condamnées à aller mal pour aider les autres à se réjouir d’aller mieux. « Je sais pas qui pourrait m’aimer à part elle. » Autumn. Mais elle n’est pas la seule. « Tu te trompes. Elle m’a vue comme tu me vois. Et c’est parce que je sais l’effet que ça a eu sur elle que je peux pas l’imposer à quelqu’un d’autre. Surtout pas à toi. » À personne, en réalité. Il ne peut pas imposer le fardeau qu’il est. Il doit cesser de courir après un idéal qui n’existe pas pour lui. Parce que son idéal causera inévitablement la souffrance de quelqu’un. Parce qu’il ne peut pas être lui-même sans détruire ce qu’il touche. Parce qu’il a assez détruit autour de lui. Parce que Raphael ne mérite pas d’en faire les frais. « Je peux pas me forcer à t’aimer. » Ce n’est pas un rejet de Raphael, non. C’est un rejet de tout le monde. « J’arrive déjà pas à me forcer avec moi-même. » Il ne s’aime pas. Ce n’est pas un euphémisme : il n’y a personne qu’il supporte moins sur cette terre que lui-même. Personne qu’il critique autant, personne qui lui provoque une rage si profonde qu’il ne rêve que de détruire le responsable. Il rêve de se détruire – il y arrive plutôt bien. « Je suis désolé de t’avoir épuisé. » Qu’il conclut en baissant les yeux. Il ne veut pas que Raphael change d’avis par pitié de ce qu’il lira dans son regard mouillé. Il ne veut pas que Raphael change d’idée maintenant qu’il a compris qu’il devait se sauver, s’éloigner de la bombe à retardement qu’il est – et qui a pourtant déjà explosée, emportant son colocataire avec elle. Mais il a encore une chance de ne pas succomber suite à ses nombreuses blessures. Pour Kieran, c’est déjà trop tard ; il a succombé il y a bien longtemps.
@Raphael Elly
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| | | | (#)Ven 25 Nov 2022 - 19:24 | |
| Le monde de Raphael s’écroule. Il a laissé ses pieds tremper dans l’eau, n’a pas vu le tsunami fendre la berge, s’est fait renverser puis emporter au milieu d’une mer hostile dans laquelle il ne survivra que quelques heures à peine. Il est mal équipé pour se débattre. Il est même complètement désarmé, seulement muni de ses poings qu’il pourra balancer autant qu’il le veut autour de lui sans jamais provoquer le moindre dégât. Minuscule Raphael au cœur gonflé d’amour mais aussi d’une rage qui l’a toujours habité. Les émotions qui l’ont toujours fait danser.
Kieran. Kieran est un problème, Kieran est un fardeau, un boulet qu’il traîne à ses pieds. Kieran ne réalise pas, Kieran continue à s’enterrer même si son ami tente en vain de l’extirper de la terre avec une pelle. Kieran est injuste envers lui-même dans les choix qu’il fait et, en tant qu’acteur de sa mauvaise comédie dramatique, il n’a pas les yeux du spectateur. Raphael le voit tourner en rond, courir après sa queue comme un chien fou qui n’atteindra jamais son objectif avant de tomber raide mort d’épuisement. « Parce que je sais pas comment expliquer ce qu'il se passe dans ma tête. » Et c’est bien le problème : il ne sait rien. Il ne comprend pas. Il est la marionnette d’Autumn, qui le manipule comme elle le désire. Depuis combien de temps s’échangent-ils des messages ? Se rencontrent-ils encore, se parlent-ils dans le blanc des yeux, ressassent-il le passé pour tenter de l’effacer ? La cicatrice sur son flanc est indélébile, tout comme l’amour toxique que ressent Raphael envers son ami. Mais il ne cherche pas à se faire aider, Kieran, et s’il admet ne pas savoir expliquer ce qu’il se passe dans sa tête, il ne fait rien pour régler le problème à sa source. Il plonge tête première dans la gueule du lion au pelage roux comme les ramures automnales. « C’est toi qui te comporte comme un con. » Et la répartie bien basse arrache un rire cassé à Raphael, qui se contente de lui envoyer son majeur en tournant sur lui-même pour s’éloigner de celui qui, de toute façon, n’a jamais voulu être approché. Il peut se comporter comme un con, oui. Ça lui arrive. Maintenant que c’est dit, autant embrasser ce trait de sa personnalité et en profiter pour déverser tous les mots qui encagent son cœur depuis le premier baiser qui n’aurait jamais dû être.
« J’ai pas tourné la page. » Oh. Oh oh oh. OH ! Va bien te faire foutre Kieran.
Maintenant que les larmes ont coulé, c’est la noyade émotive. Incapable de rester plus longtemps prisonnier de cette chambre, mais aussi prisonnier des sentiments qu’il éprouve injustement envers son ami, Raphael disparaît non sans se briser le petit orteil dans le cadre de la porte, histoire de bien la marquer. C’est de manière frénétique qu’il récupère sa valise qu’il remplit à la va-vite de ses effets personnels, en commençant par son imposante collection de chemises qu’il plie soigneusement – parce que, même dans la frustration, il accorde une importance de fer à ses vêtements. Il a l’impression de se regarder réagir ainsi parce qu’il a perdu le contrôle de ses mains, qui s’attellent à le libérer de cet appartement dans lequel il s’est tout aussi senti bien que mal pendant plus d’un an. « J’ai jamais voulu te faire souffrir. » Les mots le stoppent dans son élan, il se fige, dos à la voix de Kieran, ses paumes écrasant sa valise qu’il peine à fermer. « J’ai jamais voulu faire souffrir personne, mais je crois que je sais pas comment m’y prendre autrement. » Ses joues accueillent de nouvelles larmes silencieuses. « Je t’ai embrassé parce que j’en avais envie. » Ses poings se serrent. Ses dents aussi. Il a n’a plus l’impression de nager dans la mer, mais bien dans du magma en fusion. « J’en ai encore envie, parfois. » Le sol sous ses pieds se dérobe. Ses pleurs se font à nouveau bruyants. Il écrase ses paupières closes avec ses pouces pour les faire s’arrêter. Il se fait trahir par sa propre tristesse. Il a envie de se tourner et d’envoyer son poing dans le visage de celui qui n’a visiblement pas compris le problème. Il a mal parce qu’il l’aime. Il a mal parce que Kieran n’a pas le cran de rayer la possibilité, minuscule soit-elle, de l’aimer en retour. Dans sa vaine tentative de s’expliquer, il nourrit d’espoir celui qui préférait mourir de faim. « Je crois pas que je pourrais aller mieux. » Celui qui ne croit pas sera impossible à aider. « Je sais pas qui pourrait m’aimer à part elle. » Les larmes cessent pour céder la place à un visage aussi inexpressif que celui d’un épouvantail.
Va bien te faire foutre, Kieran.
« Tu te trompes. Elle m’a vue comme tu me vois. Et c’est parce que je sais l’effet que ça a eu sur elle que je peux pas l’imposer à quelqu’un d’autre. Surtout pas à toi. » Raphael se redresse, passe en flèche devant l’autre garçon pour récupérer la boîte sur sa commode. Il n’a plus envie de l’écouter. « Super. Enfoncez-vous dans votre spirale amoureuse toxique. » Il fredonne du bout des lèvres d’une voix ironique, rangeant ses derniers effets personnels dans un sac en papier qui trainait dans le coin de la chambre. « Je peux pas me forcer à t’aimer. » Nouveau serrement de dents qui lui brûle la mâchoire. Il est visiblement trop idiot pour comprendre ce que Raphael lui demande. « J’arrive déjà pas à me forcer avec moi-même. » Il n’arrive simplement pas à ressentir de l’empathie. Il s’est cassé comme un vase. Il la connait, la chanson. Kieran ne s’aime pas depuis qu’il est né. « Je suis désolé de t’avoir épuisé. » La valise à roulettes à ses pieds, le sac dans sa main, il compte jusqu’à trois avant de refaire face à Kieran. Il le regarde de ses yeux complètement vides, expire pour gonfler sa poitrine d’un air qu’il avait oublié de puiser jusque-là, et s’arrête juste devant le garçon parce que, lui, il n’a pas peur de l’approcher, de le frôler, de le toucher, même, s’il doit sortir de cette chambre de laquelle il n’est pas prisonnier. « Je ne t’ai pas demandé de m’aimer. » Il commence, le ton neutre. « Tu devais prendre une décision. Fermer la porte à clefs, ou l’ouvrir. Tu as préféré ne rien faire et me laisser deviner tes intentions. » Il glousse lâchement. « Mais tu en as pas, d’intentions. Tu es le chaud et le froid, tu changes d’avis constamment parce que tu ne sais pas te respecter. Tu préfères tout remettre au lendemain, jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus. » Il le regarde de bas en haut et, d’un ton qui ne lui ressemble pas, il grogne : « Pousse-toi. Je vais aller me rendre fou ailleurs. » Et il le contourne quand il lui cède le passage, peu importe si son épaule le bouscule un peu ou pas ; dans tous les cas, il faut bien le secouer, celui-là. Un cours passage à la salle de bains lui permet de récupérer sa brosse à dents, son rasoir, son shampoing et, le reste, Kieran peut bien le garder pour se l’enfoncer dans le cul si ça lui chante. Comme ça, il ressentira enfin quelque chose. « Salut, Kieran. Je te souhaite d’arriver à prendre soin de toi avant qu’il ne soit trop tard. » Il annonce à la porte d’entrée, abandonnant son doublon de clef sur le canapé sur lequel il a passé mille et une nuits piquantes, puis disparaît sans jeter de dernier regard à celui qui aura réussi à lui briser le cœur une bonne fois pour toute. @Kieran Halstead |
| | | Kieran Halsteadles cicatrices de la mémoire ÂGE : trente-cinq (14.07). aïe. SURNOM : « kiki » (couché, grrrrhhhh). STATUT : c’est bien aussi la solitude, on s’y habitue (non, pas du tout #help). MÉTIER : illustrateur (fauché) en freelance et prof (dépité) d’arts visuels. LOGEMENT : #18 james street, fortitude valley, avec cesar (le coloc) et waterproof (le corgi). POSTS : 4054 POINTS : 200 TW IN RP : dépression, pensées suicidaires, tentative de suicide, relation toxique, maltraitance, abus physiques et psychologiques, harcèlement scolaire, dépréciation, troubles anxieux, distorsion corporelle, mention d'agression physique (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : placé en foyer, très proche de la dernière famille qui s’est occupée de lui ≈ souffre néanmoins de cette absence d’identité propre ≈ réservé, maladroit, optimiste, vit dans un monde imaginaire ≈ a quitté sa fiancée il y a deux ans, soulagé malgré sa phobie de la solitude ≈ essaie de reprendre confiance en lui, de renouer avec ses proches, de retrouver sa place ≈ préfère la compagnie des pop et des jeux vidéo aux humains ≈ du talent au bout des doigts, aucune motivation d’en faire quelque chose ≈ trop mou, trop paresseux, trop paumé ≈ a fait une tentative de suicide fin novembre 2022. CODE COULEUR : kieran bafouille en rosybrown. RPs EN COURS : halstay #12, #13 & ua #3 (parents) ⊹ i hope your ghost will haunt me, i hope i hear you calling my name at 3am. 'cause honey, i love you dearly and i cannot bear you leaving again, not again. oh, i hope your ghost will haunt me 'til the end.
spencer #5 ⊹ i've been begging, hope you're listening. i've done my wrongs but i'm someone different.
ally ⊹ oh, if i can take something to make me feel better than i'm feeling now and everything else will work itself out.
(13/06 - vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bon ou de mauvais compte. moi, si je devais résumer le rp aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres) › ginny (fb) › cecilia › shiloh › wild › alfly #17 (ua) › danaë › olive #2 › greta #2RPs EN ATTENTE : flora #3 RPs TERMINÉS :
kieyer ⊹ close your eyes and think of me and soon i will be there to brighten up even your darkest night. you just call out my name and you know wherever i am i'll come running, to see you again.
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| Admettre qu’il ne sait pas expliquer ce qu’il se passe dans sa tête est ce qui se rapproche le plus d’une justification de la part de Kieran. D’ordinaire, il reste silencieux, évite soigneusement le sujet, fait de son mieux pour dériver celui-ci vers une direction qu’il est plus susceptible de maîtriser. Il n’est pas sans ignorer que son âge n’est plus une excuse derrière laquelle il peut se cacher pour justifier de la méconnaissance de son propre psyché. Le monde semble s’accorder sur le fait qu’étant adulte, il est supposé avoir trouvé toutes les réponses qu’il recherchait durant son enfance, en oubliant des détails qui n’ont rien d’anodin quant aux problèmes qui entourent sa situation : les personnes qui sont la source de ses questionnements et les seules susceptibles de lui offrir des réponses l’ont laissé derrière eux sans lui accorder ce cadeau d’adieu. Tout ce qu’ils ont laissé sont des traumatismes qui ont façonné l’enfant, puis l’adolescent et enfin l’adulte qu’il est devenu. Kieran est incapable d’être lui-même et de s’épancher sur ses sentiments, opinions ou désirs car à chaque fois qu’il se l’autorisait quand il était plus jeune, il était aussitôt rabaissé. Alors il a appris à se cacher pour mieux se protéger, par instinct de survie, au point où c’en est devenu une habitude qu’il n’a jamais réellement pu ou voulu changer. Son mutisme et son incapacité à remettre en question l’éducation qui l’a façonnée n’était pas autant un frein à son quotidien quand il était adolescent. Au contraire, cela justifiait son comportement ; et dès lors qu’il a atteint la majorité, ça n’en était plus. Rapidement livré à lui-même, comme si la date limite pour qu’il apprenne à prendre soin de lui était son dix-huitième anniversaire, Kieran a été trop naïf pour croire que le système – et surtout lui-même – saurait prendre le temps de l’aider à aller mieux, de l’aider à apprendre à s’ouvrir, l’aider à se comprendre. Il n’a jamais eu l’opportunité d’apprendre les choses les plus élémentaires de son quotidien, à commencer par des notions supposément acquises par tous les enfants ; le langage, l’hygiène, l’alimentation, les contacts sociaux, toutes ces choses qui auraient dû s’apprendre avant qu’il ne débarque en foyer. Il en avait eu des notions, mais pas suffisamment pour échapper aux moqueries de ses camarades quant à ses évidentes lacunes, alors ça ne devrait surprendre personne qu’il soit incapable d’une quelconque forme de partage, puisqu’à chaque fois qu’il s’y est essayé, il l’a très vite regretté. Au-delà de ça, il ne sait même pas comment expliquer sa situation, bien conscient que rares sont ceux qui peuvent la comprendre. Car sans pouvoir l’expliquer, il reconnaît les conséquences que celle-ci a sur lui aujourd’hui. De celles qui ont toujours été motif à le délaisser, l’ignorer, l’insulter, le moquer. Et pourtant, il sait que Raphael n’est pas de ces gens-là. Que son amitié pour lui est sincère, qu’il a toujours respecté ses limites autant que sa personnalité qui exaspère le commun des mortels, mais pas Raphael. Raphael a toujours été là, malgré les difficultés, malgré les tempêtes, il n’a jamais fui contrairement à d’autres.
Jusqu’à aujourd’hui. Jusqu’à ce qu’il l’insupporte assez pour que sa patience touche à ses limites, que leurs années d’amitié soit un critère suffisant pour continuer à supporter sa personnalité. Il ne peut pas blâmer Raphael, d’autres ont abandonné bien avant lui et plutôt que de lui en vouloir de se détourner de la sorte, il devrait le remercier d’avoir essayé là où d’autres ont échoué. C’est peut-être le plus désolant dans le fond, la façon dont Kieran n’en veut même pas à Raphael de lui balancer ses vérités de cette façon, d’utiliser des mots aussi durs : parce qu’il savait que ce jour arriverait. Que jamais personne n’arrive à rester auprès de lui, qu’il finit toujours par les faire fuir d’une manière ou d’une autre. Et il a naïvement pris Raphael pour acquis, partant du principe que celui-ci arriverait à tout supporter à son égard, sans prendre en compte ses propres besoins. Il ne devrait pas réagir. Il devrait le laisser s’en aller, lui rendre la liberté qu’il lui a volée pendant trop longtemps. Il ne devrait certainement pas choisir ce moment pour lui révéler ce qu’il se passe dans sa tête quand ça le concerne ; et la façon dont ce baiser est autant regretté qu’apprécié. Il n’était pas en mesure de l’admettre auprès de lui-même – et à vrai dire ce n’est toujours pas le cas – alors le reconnaître auprès de Raphael est quelque chose qu’il n’était pas en mesure de faire jusqu’à aujourd’hui. Jusqu’à sa tentative désespérée de partager un peu de ce qu’il se passe dans son esprit, autant que d’une volonté – égoïste – de le retenir de la pire des façons. De la même manière, il essaie d’expliquer ce qui l’unit à Autumn, bien qu’il sache pertinemment que jamais personne ne pourra comprendre la spirale dans laquelle il s’est volontairement enfermé. « Super. Enfoncez-vous dans votre spirale amoureuse toxique. » Il le sait, que c’est toxique, Kieran. Du moins, il croit le savoir. Il en prend parfois conscience, l’ignore la minute d’après. C’est plus facile de fermer les yeux que d’admettre qu’il existe un problème supplémentaire qui dicte son quotidien. Il n’est pas sûr de vouloir affronter celui-ci, pas alors que l’amour qui l’unissait à Autumn est, paradoxalement, responsable de ses plus belles années de bonheur, suffisamment pour qu’il en oublie le malheur qui entache désormais cette relation. Et si lui-même ne comprend pas toujours ce qu’il se passe avec Autumn, Raphael n’a jamais vraiment essayé non plus de se mettre à sa place. C’est beaucoup plus simple de critiquer son fonctionnement que de chercher à identifier les raisons de celui-ci. Mais, encore une fois, il ne peut pas lui en vouloir : Kieran lui-même ne cherche plus les raisons en question.
La valise remplie, il comprend que son ami ne fera pas marche arrière et un instant, il se demande s’il va réellement le regretter. Ce n’est pas que son amitié lui est indifférente, au contraire. Son cœur se brise à mesure que les gestes de Raphael se veulent plus brusques, plus secs, plus définitifs. Mais une part de lui le remercie de ne plus lui imposer la tentation qu’il représentait au quotidien, et tous les questionnements qui allaient de pair avec celui-ci. Une autre se félicite qu’il ait décidé de reprendre sa liberté, et de renoncer au fardeau qu’il était pour lui : il ne souhaite cela à personne et il a bien trop d’estime pour le Elly pour accepter la position délicate dans laquelle il l’a mis. « Je ne t’ai pas demandé de m’aimer. » Non, mais il lui en a voulu de ne pas savoir le faire. « Tu devais prendre une décision. Fermer la porte à clefs, ou l’ouvrir. Tu as préféré ne rien faire et me laisser deviner tes intentions. » Il peut l’entendre, il peut aussi accepter que c’est ce qu’il a fait. Même si la distance qu’il a mis entre eux lui semblait être une réponse assez claire sans qu’il ne se risque à en formuler une. « Mais tu en as pas, d’intentions. Tu es le chaud et le froid, tu changes d’avis constamment parce que tu ne sais pas te respecter. Tu préfères tout remettre au lendemain, jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus. » Kieran a envie de lui hurler qu’il a compris la leçon, le message, peu importe ce qu’il voulait lui infliger. Il sait que l’opinion de Raphael sur lui est aussi basse que celle qu’il a lui-même sur sa personne ; mais il n’a pas besoin qu’il insiste de cette façon. « Pousse-toi. Je vais aller me rendre fou ailleurs. » Il ne l’a pas seulement épuisé. Il l’a rendu fou. Et les propos de Raphael résonnent en lui alors qu’il réalise, une fois encore, le nuisible qu’il est pour le reste du monde. Si Raphael a raison dans une partie de son discours, c’est qu’il désire qu’il n’y ait plus de lendemain. Et lorsqu’il lui passe à côté en bousculant son épaule, Kieran n’essaie même plus de le suivre cette fois-ci, bien conscient que la décision est irrévocable. « Salut, Kieran. Je te souhaite d’arriver à prendre soin de toi avant qu’il ne soit trop tard. » Le double des clés est jeté sur le canapé avant que la porte ne claque, le laissant seul dans le silence déjà pesant de cet appartement. Son quatrième colocataire vient de casser le contrat ; sauf que celui-ci était également son meilleur ami et qu’il a également donné sa démission compte tenu du travail que cela nécessitant et pour lequel il n’était pas armé. Et il est seul. Une fois encore. Il ne devrait pas s’en étonner : il finit toujours par l’être. Mais aujourd’hui, plus que jamais, cette solitude lui est insupportable et Raphael ne se rend pas compte qu’il est déjà trop tard, en réalité.
@Raphael Elly
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| | | | | | | | Round and round we go [Kieran] |
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