ÂGE : 39 ans (04/01/1985) SURNOM : eli, simple et efficace STATUT : cœur autrefois brisé, désormais jalousement gardé, mais dont l’armure ne cesse de se craqueler face à une adorable petite souris MÉTIER : architecte au sein du walker group, et chargé du cours de recherche en environnement et durabilité à la faculté d'architecture de l'université du queensland. LOGEMENT : un penthouse lumineux à spring hill, qu’il partage avec son chat siamois zelda et ses deux nouvelles recrues félines, safflina et drogon - ou plutôt dans lequel il est autorisé à rester tant qu’il n’oublie pas de remplir leur gamelle POSTS : 2694 POINTS : 20
TW IN RP : ex-toxicomanie GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : né à Brisbane, il a sillonné les plus belles régions du globe une fois sa majorité atteinte puis s’est installé à New York avant de revenir dans la ville qui l’a vu grandir fin 2021 ✵ aîné de la fratrie Walker ✵ architecte depuis plus de dix ans, il excelle dans son travail ✵ un passé riche d’excès en tous genres, le seul vice ayant persisté au travers des années étant la cigarette ✵ (trop) honnête, il préfère une vérité blessante à un mensonge confortable ✵ très sociable, doué avec les mots et le sourire facile, sa façade s’effondre lorsque l'interaction devient trop réelleCODE COULEUR : eli se pavane en #00B464 RPs EN COURS :
WALKER ✵ we don't talk much, not anymore. broken bottles and slammin' doors, but we still care about each other, say we care about each other. i know life took us far away, but I still dream 'bout the good old days. when we took care of each other, we were livin' for each other.
ELIORA ✵ gimme what you got - your talk is incredible, so, so, so unusual. you taste like surfing videos. i'm going to read your mind, who you hiding? you fake your shyness, i just wish that i could see through you... hot glue, vape juice, hit undo, how the hell are you so cool?
( 1er juillet 2022 – Gala d'hiver du Walker Group, Museum of Brisbane ) L’hiver était arrivé à Brisbane et avait apporté avec lui le gala saisonnier du Walker Group. Il était de coutume pour l’empire immobilier de marque le coup d’envol de la saison hivernale avec l’une de ses grandioses réceptions, qui avaient toujours pour caractéristique d’associer un luxe presque décadent à une démarche caritative, en mettant en valeur l’une ou l’autre ONG pour l’occasion. Eli s’était toujours plu à souligner que le simple fait d’économiser un peu sur la fortune qui partait dans l’organisation de la soirée aurait permis de doubler le budget annuel des ONG en question, mais à cela, Mary Walker lui avait toujours rétorqué sèchement qu’il ne comprenait décidément rien aux codes de la vie mondaine.
Eli avait toujours eu en parfaite horreur ladite vie mondaine à laquelle son statut d’héritier de l’empire des Walker l’avait toujours promis, et ne s’était jamais privé de le faire sentir dès son plus jeune âge. Il avait, par la suite, eu l’opportunité d’y échapper pendant les vingt longues années qu’il avait passées loin de son pays natal, et ç’aurait été mentir que de prétendre qu’il était content de renouer avec ces traditions maintenant qu’il était de retour au bercail. Les galas pompeux ne l’avaient jamais intéressé – pas quand il avait quinze ans, et pas plus maintenant qu’il en avait trente-sept. Qui plus est, ce traditionnel gala de début du mois de juillet n’aurait pu plus mal tomber, alors que son frère était hospitalisé suite au terrible accident de moto qu’il avait subi à la fin du mois de juin, et tout juste sorti du coma dont ils avaient cru qu’il ne se réveillerait jamais. Eli avait donc tout naturellement annoncé à sa mère qu’il préférait ne pas assister au gala afin de pouvoir passer la soirée au chevet de son frère, comme il avait pris l’habitude de le faire ces derniers jours. Il avait naïvement pensé que Mary Walker comprendrait, et fermerait ses yeux sur son absence – qui, finalement, n’aurait fait que se prolonger un peu plus, après vingt ans d’absentéisme systématique aux événements organisés par le Walker Group. Que nenni ; en réponse au sms qu’il lui avait envoyé pour lui faire part de ses projets, elle le submergea de coups de fil et de messages vocaux où elle s’époumonait afin de s’assurer qu’il comprenne qu’il n’était pas question qu’il fasse faux bond au gala de charité. Son raisonnement était le suivant – c’était justement parce que Channing, en tant que PDG de la boîte, n’était pas en mesure d’être présent, qu’Eli se devait de le remplacer dans sa fonction publique, surtout maintenant qu’il avait réintégré la société familiale. Ainsi, malgré toutes les parades qu’il put imaginer pour échapper à cette corvée encore plus désagréable que prévue, le plan d’Eli finit par échouer lamentablement, et il n’eut d’autre choix que de répondre présent, précisément comme l’avait exigé sa mère, qui ne s’était, une fois de plus, pas privée de montrer combien ses intérêts financiers et sociaux primaient sur le bien-être de sa propre descendance. Égoïste comme il pouvait régulièrement l’être, Eli aurait habituellement tout simplement envoyé paître sa mère pour faire comme bon lui semblait – encore qu’ici, l’égoïsme n’aurait même pas été le motif définissant le mieux une telle décision. Mais Channing avait été catégorique – en son absence, qui risquait de se prolonger encore quelques temps, il tenait à ce que son frère aîné reprenne les rênes de l’empire Walker ; alors, pour le bien de l’image du Walker Group, et surtout par respect pour son petit frère, Eli décida pour une fois de mettre ses propres priorités de côté et de faire ce qu’on attendait de lui.
La soirée n’était pas désagréable en soi, même si elle correspondait à tout ce qu’Eli avait tant détesté pendant sa jeunesse. L’événement était somptueux, sublimant les locaux du Museum of Brisbane qui avait été privatisé pour l’occasion. Si Eli n’avait pas dû passer deux heures consécutives à faire des pirouettes assorties d’un sourire douloureusement avenant aux dizaines d’investisseurs qui se succédèrent face à lui, après avoir dû tenir un discours durant lequel il s’était senti aussi imposteur que ridicule, il aurait certainement même passé un agréable moment, accoudé au bar où les alcools hors de prix pleuvaient à volonté. Après avoir caressé, bien trop longtemps à son goût, dans le sens du poil une antiquité siégeant au conseil d’administration du Walker Group en vue de soulever une généreuse donation, Eli s’accorda quelques instants de repos loin du regard perçant de sa satanée mère, qui butinait d’un groupe à l’autre comme elle savait si bien le faire, et il se dirigea vers l’open bar pour y commander un verre.
Alors qu’Eli portait son verre bien mérité à ses lèvres, son regard azur parcourut distraitement les environs, à la recherche vaine d’un visage familier qui ne lui inspirerait pas l’envie de partir en courant. Brièvement, son regard croisa alors celui, visiblement désemparé, d’une inconnue qui semblait s’ennuyer aussi profondément que lui, contrainte d’écouter la conversation menée par les quatre septuagénaires aux côtés desquels elle se tenait pour une raison qui échappait à Eli. Elle reporta ensuite son attention sur ses interlocuteurs, qui ne semblaient pourtant pas lui prêter la moindre attention, si ce n’était pour jeter de temps à autre un regard lubrique à sa plastique avantageuse. Un sourire amusé étira les lèvres d’Eli, qui, du coin de l’œil, remarqua qu’elle jeta à quelques reprises de brefs regards dans sa direction, visiblement sur le point de mourir d’ennui. Eli ne dut pas peser longuement le pour et le contre avant de décider qu’il serait tout à fait brillant de faire irruption dans le petit groupe. Jouant la carte du bluff, il fit en sorte de faire face à l’inconnue, affichant un air naturel et confiant. « Vous voilà ! Il y a quelqu’un que je voulais absolument vous présenter », lança-t-il sans l’ombre d’une hésitation, indifférent aux regards surpris des hommes les entourant, à qui il adressa un sourire charmant et bien plus scrupuleux que ce qu’il n’était en réalité. « Veuillez m’excuser de faire irruption de la sorte – je ne serai pas long », leur dit-il poliment sans rencontrer la moindre résistance, avant de faire un petit geste à l’inconnue comme pour l’inviter à le suivre.
Il attendit d’être hors de portée de vue et d’oreille de ceux à qui ils venaient de fausser compagnie, avant de faire face à sa nouvelle interlocutrice. « En réalité, vous aviez surtout l’air de vous ennuyer ferme – je n’ai personne à vous présenter, à part moi. Enfin, je pourrais techniquement vous présenter la moitié de la salle, mais je doute que ce soit très palpitant. » Il lui adressa un petit sourire coupable, espérant qu’elle ne soit pas la fille de l’un des PDG qu’il venait de qualifier de pas très palpitants. « Elijah Walker », glissa-t-il en lui tendant une main assurée, espérant que son petit numéro ne fût pas malvenu, bien qu’il la devinât déjà considérablement moins ennuyée que deux minutes auparavant, à en juger son expression.
rainmaker
Dernière édition par Elijah Walker le Mer 9 Nov 2022 - 14:27, édité 2 fois
Il n’était pas rare que Naomi serve de faire-valoir à ses clients, lorsqu’ils devraient briller à un événement quelconque. Il s’agissait parfois d’une réception officielle, parfois d'un repas d’affaires, parfois d’une réunion familiale. Au cours de ses nombreuses années de pratique, l’escort-girl avait eu le temps d’être confrontée à des situations plus ou mois complexes, plus ou moins agréables. Cependant, professionnelle jusqu’au bout des ongles, l’Australienne avait toujours gardé la tête haute et veillé à accomplir ce pour quoi elle avait été (généreusement) payé. Ce soir, elle ne dérogerait pas aux règles fixées et ne manquerait pas à son devoir. Son client, un homme d’un âge mûr qui avait fait carrière dans l’industrie, lui avait laissé carte blanche, tout en lui précisant d’être « remarquable ». Le prenant au pied de la lettre, Naomi avait arpenté les boutiques les plus prestigieuses de la ville. Après des essais plus ou moins fructueux, l’Australienne avait opté pour une robe fendue au décolleté plongeant, et au dos nu qui mettait en valeur son corps aux courbes généreuses. Ce soir, elle allait faire tourner des têtes — et ça tombait bien ; c’était l’effet escompté.
Elle s’ennuyait. À vrai dire, elle s’ennuyait à crever. Son regard accrocha finalement celui d’un homme et, loin d’être timide, l’Australienne ne le lâcha pas un seul instant. Si elle se sentait mal à l’aise d’avoir été ainsi surprise en flagrant délit de matage ? Absolument pas ; après tout, si le brun s’en était aperçu, c’était que lui aussi n’était pas irréprochable. Elle porta sa coupe de champagne presque vide à ses lèvres, et se retourna légèrement vers son client — la pire des choses aurait été qu’il se rende compte de son attitude libérée, alors qu’elle était en sa compagnie et grassement payée pour le faire se sentir fier. Elle gratifia le groupe d’un sourire charmeur, qui sembla contenter ces messieurs, et vida cette fois-ci sa coupe. Elle aurait pu jouer son jeu à la perfection tout au long de la soirée, si seulement un élément perturbateur n’était pas venu la sortir de sa torpeur. « Vraiment ? » Dit-elle en fronçant légèrement les sourcils. Une fois l’effet de surprise passé, Naomi consentit finalement à suivre ce parfait inconnu, qui avait le mérite de lui offrir une porte de sortie bienvenue. Au milieu de ce cercle de vieux briscards, elle s’ennuyait à mourir ; leurs conversations n’étaient ni stimulantes, ni drôles, ni particulièrement intéressantes. « Votre galanterie est louable. » Fit remarquer l’escort-girl en esquissant un léger sourire. L’homme qui lui faisait face semblait tout à fait charmant, et avait l’air d’avoir un brin de répondant. Amusée, l’escort-girl choisit de tester ce nouvel interlocuteur — au moins, il avait le mérite de lui offrir une parenthèse divertissante. « Il est dans vos habitudes de voler au secours des demoiselles en détresse ? » Demanda la brune en arquant un sourcil. Elle aurait volontiers prolongé cette petite joute verbale, si l’Australien n’avait pas eu la bonne idée de se présenter, et de lui dévoiler son identité. Naomi savait que la famille Walker appartenait à la haute société de Brisbane, voire même de l’Australie. Il n’était pas rare que les magazines fassent l’éloge de l’empire familial, vantant les mérites des enfants — dignes successeurs, apparemment, de leurs aînés. Elle se sentit ridicule de ne pas avoir reconnu l’héritier, elle qui avait mis un point d’honneur, depuis toujours, à identifier les grosses fortunes de la ville. Elle botta donc en touche, flattant son interlocuteur. « C’est donc l’hôte de cette superbe soirée qui me libère momentanément de mes fers ? Je suis honorée. » Commenta-t-elle avec un sourire malicieux. Il n’était donc pas seulement beau — mais aussi charmant, et prévoyant. Elle frissonna de plaisir face aux bonnes manières du jeune homme, et s’engagea volontiers sur une pente qui pourrait s’avérer glissante. Mais elle s’ennuyait, et il lui offrait une porte de sortie fabuleuse — au moins pendant quelques temps. « Naomi Carlson. » Répondit-elle, serrant avec délicatesse la main que l’homme lui tendait. « Vous êtes toujours aussi prévoyant avec vos hôtes, cher Elijah ? »
ÂGE : 39 ans (04/01/1985) SURNOM : eli, simple et efficace STATUT : cœur autrefois brisé, désormais jalousement gardé, mais dont l’armure ne cesse de se craqueler face à une adorable petite souris MÉTIER : architecte au sein du walker group, et chargé du cours de recherche en environnement et durabilité à la faculté d'architecture de l'université du queensland. LOGEMENT : un penthouse lumineux à spring hill, qu’il partage avec son chat siamois zelda et ses deux nouvelles recrues félines, safflina et drogon - ou plutôt dans lequel il est autorisé à rester tant qu’il n’oublie pas de remplir leur gamelle POSTS : 2694 POINTS : 20
TW IN RP : ex-toxicomanie GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : né à Brisbane, il a sillonné les plus belles régions du globe une fois sa majorité atteinte puis s’est installé à New York avant de revenir dans la ville qui l’a vu grandir fin 2021 ✵ aîné de la fratrie Walker ✵ architecte depuis plus de dix ans, il excelle dans son travail ✵ un passé riche d’excès en tous genres, le seul vice ayant persisté au travers des années étant la cigarette ✵ (trop) honnête, il préfère une vérité blessante à un mensonge confortable ✵ très sociable, doué avec les mots et le sourire facile, sa façade s’effondre lorsque l'interaction devient trop réelleCODE COULEUR : eli se pavane en #00B464 RPs EN COURS :
WALKER ✵ we don't talk much, not anymore. broken bottles and slammin' doors, but we still care about each other, say we care about each other. i know life took us far away, but I still dream 'bout the good old days. when we took care of each other, we were livin' for each other.
ELIORA ✵ gimme what you got - your talk is incredible, so, so, so unusual. you taste like surfing videos. i'm going to read your mind, who you hiding? you fake your shyness, i just wish that i could see through you... hot glue, vape juice, hit undo, how the hell are you so cool?
( 1er juillet 2022 – Gala d'hiver du Walker Group, Museum of Brisbane ) Le culot avait toujours fait partie du tempérament bien trempé de l’aîné des Walker, qui n’aurait certainement pas accompli le tiers de ce qu’il avait réalisé au cours de sa vie s’il n’avait pas été doté de l’audace qui le caractérisait. Le profond dédain qu’il avait toujours manifesté à l’égard des règles et des conséquences de ses actes l’avait guidé dans la vie bien plus que son sens des responsabilités, et c’était là sans doute la seule explication logique au fait qu’il venait de dérober, de la moins subtile des façons, la cavalière de l’un des investisseurs les plus fortunés et respectés du Walker Group. Poussé par son instinct imprudent, Eli n’avait pas même songé au possible manque de crédibilité du prétexte qu’il avait utilisé pour aborder la belle inconnue qui se tenait désormais à ses côtés, et qui arborait un air certes surpris, mais remarquablement imperturbable dans l’ensemble. Ainsi, il ne s’était pas arrêté sur la possibilité qu’il puisse paraître étrange aux yeux de groupe d’investisseurs qu’il ait reconnu cette mystérieuse jeune femme, dont il ignorait absolument tout – à commencer par le métier qu’elle exerçait, et qui rendait caduque la petite parade du Walker. Ce dernier, dont l’ignorance rimait pour le moment avec la félicité, se contenta de se féliciter du tour de maître qu’il avait l’impression d’avoir accompli, et s’affairait désormais à concentrer toute son attention sur sa nouvelle interlocutrice.
La première chose qu’il remarqua chez elle, outre sa somptueuse robe dorée qui scintillait de mille feux sous l’éclairage du musée, fut le répondant dont elle fit preuve sans l’ombre d’un effort dès le premier instant de leur conversation. Un constat qui vint étirer davantage les coins de la bouche de l’héritier, qui se réjouissait à l’idée d’avoir enfin trouvé l’opportunité de mener une discussion plus stimulante dans cette soirée qui, jusqu’à présent, avait rimé avec le plus mortel des ennuis. Un rictus amusé vint creuser ses fossettes tandis qu’il lui répondit, du tac au tac et avec un flegme qu’il n’aurait plu simuler : « Oh que non, je suis extrêmement paresseux, mais il y a des fois où la détresse est si flagrante que je ne peux pas l’ignorer. » Un clin d’œil à peine perceptible vint ponctuer sa réponse, tandis qu’il l’emmena plus à l’abri des regards du groupe de vieillards qu’il s’agissait désormais d’éviter. Les flatteries glissées par la belle inconnue, ponctuées d’une pointe de malice venant entamer leur crédibilité, amusèrent davantage Elijah, qui rit de bon cœur à ses courbettes. « Je suis ravi que vous soyez honorée – vous auriez aussi pu être agacée de vous retrouver coincée à ma superbe soirée », plaisanta-t-il en exagérant les intonations sur les deux derniers mots, laissant entendre que lui-même commençait à désespérer de l’événement en question, dont il aurait préféré avoir eu l’occasion de s’absenter. Alors qu'ils échangeaient avec autant de malice que de complicité, il arrêta un serveur affublé d'un plateau de flûtes de champagne, dont il en subtilisa deux, tendant l'un des verres à celle qui se présenta à son tour, permettant ainsi à Eli de mettre un nom sur le séduisant visage. « C'est un plaisir de faire votre connaissance, Naomi », assura-t-il avec sincérité, son sourire immaculé ne quittant plus son visage. Ils trinquèrent et Eli prit une gorgée de sa flûte, ses yeux toujours plongés dans ceux de la jeune femme.
Et l'homme de s'amuser à nouveau du charme à la délicieuse impertinence de la surprenante Naomi. Il raffolait de la façon qu'elle avait de le flatter tout en le narguant, de la plus charmante des manières. « Uniquement les plus chanceux. Vous savez, ma compagnie est extrêmement convoitée », lui souffla-t-il sur le ton de la confidence, ses yeux rieurs venant -partiellement- démentir l'arrogance de ses propos. « Si je peux me permettre - que nous vaut l'honneur de vous avoir ici ce soir ? », demanda-t-il avec une curiosité piètrement dissimulée, continuant de détailler ses traits comme s'il cherchait furieusement à la replacer. « Je vous assure que ce n'est pas une tentative minable de faire la conversation - mais je suis persuadé de déjà vous avoir vue quelque part, pourtant, je n'arrive pas à vous resituer », confia-t-il, un poil embarrassé mais pas tant que ça. À vrai dire, il en fallait davantage pour déstabiliser l'arrogant et confiant héritier Walker.
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❝oh my lungs are begging me to beg for you❞ all of these highs and all of these lows don't keep me company. i've been breathing you in and drinking you down, you're the only remedy. say you're gonna hold my head up, say you're gonna break my fall ; say you're gonna stay forever, baby, this is all i want. cause all my bones are begging me to beg for you, begging me to beg for your love.
Dernière édition par Elijah Walker le Mer 9 Nov 2022 - 14:28, édité 2 fois
« Paresseux ? » Répéta-t-elle en jetant un rapide coup d’oeil sur le profil de son interlocuteur. Tout, dans son apparence, prouvait qu’il n’était vraisemblablement pas paresseux, contrairement à ce qu’il prétendait. « C’est absolument… Charmant. » Commenta la brune, alors qu’il confessait qu’il n’avait pas pu la laisser dans sa solitude et sa détresse. Son ennui avait-il été à ce point visible, à ce point évident ? Elle avait pourtant essayé de faire des efforts, essayé de raccrocher les wagons avec son client. S’intéresser, faire semblant… Mais Elijah venait de lui prouver qu’il y avait peut-être une issue plus enchanteresse que prévue, à cette soirée. « Superbe soirée ? Le champagne est bon, mais l’ambiance est morne. » Inutile de prétendre l’inverse ; après tout, l’hôte était lui-même venu la tirer d’un ennui mortel. « Avez-vous prévu des cracheurs de feu, ou un chippendale pour éviter que nous sombrions ? » Elle plaisantait, évidemment — mais ne serait pas contre une distraction quelconque. Par chance, le fils Walker semblait prêt à tout mettre en oeuvre pour éviter que cette soirée ne se transforme (au moins pour elle) en cauchemar. « Plaisir partagé. » Confirma la brune en souriant, ravie par cette joute verbale. Quelqu’un de jeune, avec un peu d’esprit et une gueule d’ange : voilà qui suffisait à l’égayer, Naomi.
« Je devrais donc me sentir extrêmement chanceuse, et extrêmement privilégiée je suppose ? » Demanda la brune, alors que ses lippes s’étirèrent en un sourire malicieux. Naomi adorait ce qui était en train de se passer, entre elle et son interlocuteur. Un jeu faussement innocent, à la fois espiègle et bourré de sous-entendus, qui plaisait énormément à l’escort-girl. Pour une fois qu’elle tombait sur un homme charmant et plein d’esprit… ça la changeait des hommes qui n’en avaient qu’après ses courbes, qui louchaient en regardant dans son décolleté ou qui bavaient d’envie en contemplant sa chute de reins. « Mais dites-moi… Est-ce que tout est extrême, chez vous ? » Elle arqua un sourcil, curieuse de voir comment le brun allait réagir. Allait-il accepter d’entrer dans son jeu ? Ou au contraire, allait-il l’arrêter dans son élan ? Quand il l’interrogea sur les raisons de sa présence ici, Naomi préféra rester vague. Pas question pour elle de dévoiler son jeu — en tout cas, pas d’emblée. Elle préférait entretenir le mystère, et continuer de s’amuser avec cet être encore innocent. « Une connaissance, heureuse de m’introduire auprès du grand monde. » Répondit-elle, faussement ingénue. Sa prétendue naïveté était feinte, et ne servait qu’à séduire son interlocuteur ; il y avait bien longtemps que Naomi connaissait les bassesses et travers de ce genre de soirée. « Il croit que je peux réussir de grandes choses. » Précisa-t-elle, alors qu’un sourire amusé étirait ses lèvres. Et surtout, il savait que ses finances lui permettraient d’obtenir ses délicieuses faveurs… A moins qu’un élément perturbateur ne vienne remettre en cause l’issue de cette soirée. « Qu’en dites-vous ? » Demanda-t-elle en croisant le regard clair d’Elijah. Parce qu’il était poli et bien élevé, elle était convaincue qu’il entrerait dans son jeu et la flatterait.
Elle posa une main sur son coeur, faussement vexée. « Oseriez-vous prétendre que mon souvenir n’est pas mémorable ? » Demanda-t-elle. Outrée ? Elle ne l’était pas ; si elle avait déjà croisé le chemin de l’héritier, elle s’en souviendrait forcément — et lui aussi, d’ailleurs. En bien ou en mal, Naomi marquait les esprits, et laissait souvent un souvenir impérissable. Qu’on l’aime ou qu’on la déteste, elle ne laissait pas indifférente. « Vous me brisez le coeur. » Commenta-t-elle en fermant les yeux une fraction de seconde. Quand elle les rouvrit, elle reprit : « Ne vous en faites pas, cher Elijah : il ne s’agit probablement qu’une impression de déjà-vu. » Elle posa sa main manucurée sur l’avant-bras du brun, et confessa : « Mais cela m’inquiète ; je ne voudrais pas qu’une autre brune vienne me faire de la concurrence. » Elle retira sa main, et détourna momentanément les yeux. Le temps, simplement, de vérifier que son client n’avait pas posé un regard inquisiteur sur elle. Contente de voir qu’il n’en était rien, elle poursuivit : « A défaut de me présenter l’assemblée, me feriez-vous visiter les lieux ? » Demanda-t-elle, curieuse de découvrir l’envers du décor. Elle avait envie de voir ce qu’il y avait en backstage, derrière les tentures magnifiques et les lumières aveuglantes. Elle avait envie de s’extirper, au moins momentanément, de cette soirée qui n’avait rien eu de passionnante — en tout cas, jusqu’à l’arrivée de l’héritier Walker.
ÂGE : 39 ans (04/01/1985) SURNOM : eli, simple et efficace STATUT : cœur autrefois brisé, désormais jalousement gardé, mais dont l’armure ne cesse de se craqueler face à une adorable petite souris MÉTIER : architecte au sein du walker group, et chargé du cours de recherche en environnement et durabilité à la faculté d'architecture de l'université du queensland. LOGEMENT : un penthouse lumineux à spring hill, qu’il partage avec son chat siamois zelda et ses deux nouvelles recrues félines, safflina et drogon - ou plutôt dans lequel il est autorisé à rester tant qu’il n’oublie pas de remplir leur gamelle POSTS : 2694 POINTS : 20
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WALKER ✵ we don't talk much, not anymore. broken bottles and slammin' doors, but we still care about each other, say we care about each other. i know life took us far away, but I still dream 'bout the good old days. when we took care of each other, we were livin' for each other.
ELIORA ✵ gimme what you got - your talk is incredible, so, so, so unusual. you taste like surfing videos. i'm going to read your mind, who you hiding? you fake your shyness, i just wish that i could see through you... hot glue, vape juice, hit undo, how the hell are you so cool?
( 1er juillet 2022 – Gala d'hiver du Walker Group, Museum of Brisbane ) L'air à la fois narquois et charmeur de l'intrigante Naomi ne laissa décidément pas indifférent Eli, qui se régalait déjà du répondant de la jeune femme alors même qu'ils n'avaient échangé que trois mots. Quel plaisir que de se sentir tenu en haleine, après des heures passées à essuyer les propos sirupeux des investisseurs tous plus ennuyeux les uns que les autres, auxquels lui-même se voyait contraint de servir les mêmes flatteries vides de sens. Son cerveau orgueilleux et avide de défi ne demandait pas mieux que de se voir stimulé par une interlocutrice qui lui donnait enfin du fil à retordre, tout en lui assurant une compagnie plus qu'agréable. Il fut séduit par la façon dont elle lui répondait du tac au tac, sans même sembler réfléchir tant ses répliques lui venaient naturellement. Cette façon qu'elle avait de le garder pendu à ses lèvres sans effort était tout simplement remarquable, et sans aucune modestie —une qualité pour laquelle il n'était de toute façon pas réputé—, Eli pouvait affirmer qu'hormis sa propre personne, il ne connaissait pas grand monde qui fût doté de ce type de charisme. Quoi de mieux donc, pour un homme au narcissisme bien rodé dans son genre, que de passer un agréable moment en présence de quelqu'un qui semblait dotée des qualités dont lui-même était le plus fier ?
Ainsi, Eli se délecta tant des échanges prononcés d'un ton faussement léger que des regards appuyés échangés avec Naomi. La franchise de cette dernière quant à l'ennui suscité par la soirée de gala dont il était, bien malgré lui, l'ambassadeur ne manqua pas de lui soutirer un sourire amusé. « Dans ce cas, je ne manquerai pas de féliciter mon sommelier », plaisanta-t-il sans se démonter le moins du monde, loin d'être offensé par l'affirmation qu'il savait pleine de justesse de Naomi. « Ça m'étonnerait que ce genre d'animations ait été approuvé par ma mère — il faut croire que la lourde tâche de vous divertir va me retomber sur les épaules », glissa-t-il, assortissant son affirmation d'un clin d'œil furtif.
La mystérieuse brune sembla ne pas en avoir terminé avec son impertinence déguisée derrière une impeccable politesse, et la pointe de sarcasme dans sa voix fit naître un nouveau sourire entendu sur les lèvres de l'héritier, qui répondit à sa question par un simple hochement de tête, tout en prenant une nouvelle gorgée de champagne. Son sourire s'élargit légèrement alors que les sous-entendus masqués par juste ce qu'il faut de subtilité continuaient d'affluer à sa rencontre. « Je suis d'avis que rien n'est plus ennuyeux que la demi-mesure, vous ne pensez pas ? », la questionna-t-il à son tour, la malice venant illuminer son regard turquoise. Malice à laquelle se mélangea une franche curiosité franchement trop peu assouvie par la réponse que Naomi, toute énigmatique qu’elle était, lui proposa en guise d’explication à sa présence à la soirée. « Eh bien, qui qu’elle soit, je lui suis infiniment reconnaissant d’avoir pris cette initiative », déclara-t-il, faussement solennel, mais plutôt sincère - l’engouement d’avoir eu l’occasion de faire connaissance avec Naomi était réel. Il arqua légèrement un sourcil en entendant les motifs pour lesquels ladite connaissance avait décidé d’emmener Naomi, sans se départir de son sourire affable. « J’en dis qu’avec votre franc-parler, vous conquérir autant d’interlocuteurs que vous allez vous attirer d’ennuis - les vieux hommes riches qui gouvernent le monde n’aiment pas être poussés dans leurs retranchements par plus maligne qu’eux », renchérit-il, taquin.
Si le Walker ne doutait en rien des nombreux talents que recelait Naomi, sa propension à la théâtralité sautait aux yeux, savamment maniée par la captivante inconnue qui s'adonnait à la démonstration d'un faux courroux sous le regard amusé de son interlocuteur. « Je me disais aussi que vous laissiez une trop forte impression pour laisser planer un tel doute », sourit-il avec complicité, bien que restant assez sceptique. S'il s'agissait effectivement d'un déjà-vu, celui-ci était d'une intensité remarquable, car même après avoir été assuré du contraire par Naomi, il conservait la féroce impression d'avoir déjà vu son visage sculptural, sans avoir la moindre idée du lieu ni du moment où cela aurait été le cas. « J'aimerais bien la voir essayer », la flatta-t-il lorsqu'elle fit mine de s'inquiéter d'avoir une rivale à sa hauteur, tressaillant légèrement en sentant le contact de sa main nonchalamment posée sur son avant-bras. Il suivit le regard qu'elle lança aux alentours, avant d'acquiescer à sa proposition. « Rejoignez-moi devant les vestiaires dans quelques minutes, le temps de me procurer une de ces bouteilles que vous appréciez tant », proposa-t-il à son tour en lui adressant un nouveau clin d'œil avant de se volatiliser, s'assurant ainsi à la fois de leur discrétion et de leur apport bibitif.
Un crochet par le bar plus tard, il se dirigea vers la sortie de la salle de réception, une bouteille de champagne hors de prix à la main, esquivant habilement les figures influentes sur son chemin. Ses commissures vint s'ourler en voyant Naomi se tenir nonchalamment à proximité d'une œuvre d'art, apparemment plongée dans sa contemplation à l'écart des quelques personnes présentes dans le couloir. Il la rejoignit et lui souffla : « Je vous en ressers une flûte ? » avant de joindre le geste à la parole et de remplir leurs verres vides. Il lui tendit ensuite son bras, l'invitant à s'en saisir pour l'emmener vers les recoins plus intéressants de l'immeuble. « Je crains que les salles d'exposition ne soient inaccessibles - mais on devrait trouver notre bonheur ailleurs », lui assura-t-il avant de la guider vers la salle, gardée par deux hommes à l'air austère, où attendaient les œuvres sélectionnées pour la vente aux enchères caritative prévue en fin de soirée. À la vue d'Elijah, les gardes lui adressèrent un bref geste du menton avant de leur céder le passage. Sous leurs yeux se matérialisèrent des trésors d'art juchés sur des chevalets ou exposés dans des vitrines. Portant son verre à ses lèvres, Eli commenta en passant devant un collier serti de pierres précieuses : « Incroyable, ce que les riches sont prêts à débourser pour des caprices dont ils se disent que c'est pour la bonne cause, pour se donner bonne conscience. » Il esquissa un rictus empreint d'une bonne dose de sarcasme, conscient qu’il faisait partie intégrante de cette catégorie de personnes qu’il décriait éhontément.
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❝oh my lungs are begging me to beg for you❞ all of these highs and all of these lows don't keep me company. i've been breathing you in and drinking you down, you're the only remedy. say you're gonna hold my head up, say you're gonna break my fall ; say you're gonna stay forever, baby, this is all i want. cause all my bones are begging me to beg for you, begging me to beg for your love.
Naomi s’amusait. Aussi improbable et impensable cela puisse-t-il paraître, c’était pourtant la stricte vérité. Elle s’amusait, et une petite voix lui soufflait que cet échange allait devenir bien plus intéressant au fur et à mesure que la conversation se poursuivrait. Comme elle, Elijah Walker semblait réceptif et ravi par leur conversation, qui devait probablement dénoter de celles qu’il avait pu précédemment avoir avec ses invités. Et pour cause : la présence de Naomi en ces lieux devait lui sembler aussi inattendue que rafraîchissante. Surtout, elle n’était source d’aucun stress, d’aucune prétention, d’aucun entretien ; contrairement à la majorité des convives, elle n’était pas ici pour parler d’un quelconque contrat, pour faire fructifier les affaires, ou pour simplement lécher les bottes de la famille Walker. Étaient-ils chacun une bouffée d’air frais pour l’autre dans cette soirée oppressante ? Peut-être bien que oui, à la réflexion. « Faites. » Déclara la brune en inclinant la tête. « C’est largement mérité. » Avant que son chemin ne croise par hasard celui du brun, Naomi avait jeté son dévolu sur l’alcool. À défaut d’une soirée amusante et d’une compagnie stimulante, elle pourrait toujours s’enivrer pour oublier — un mal pour un bien, selon elle. Mais la présence charismatique d’Elijah, si elle venait à perdurer, pourrait tout à fait remettre en question ses projets initiaux. Elle l’interrogea sur la suite des festivités, manifestant clairement son manque d’entrain par ce qui avait été proposé jusqu’à maintenant — et pour cause : elle n’avait pas sa place, ici. Elle n’était là que pour les apparences, pour le paraître, pour servir de faire-valoir. Les féministes des temps modernes trouveraient largement à y redire, mais Naomi n’en avait cure : ses services étaient gracieusement rémunérés. « Quel dommage. » Confessa Naomi en faisant la moue. Elle aurait été plus impressionnée par les cracheurs de feu que par des chippendales bodybuildés, mais se garda bien de le préciser à son hôte. « Peut-être serait-il temps que vous preniez sa suite, ne pensez-vous pas ? » Le large sourire qu’elle adressa à l’héritier n’avait rien de moqueur, et ne masquait même pas le fond de son audacieuse pensée. « Je suis persuadée que vous parviendriez à dépoussiérer tout ça en un claquement de doigts. » Si elle flattait son égo, elle ne mentait pas pour autant ; plus jeune et plus dynamique que sa mère, le fils serait peut-être même en mesure d’attirer d’autres têtes, d’autres alliés potentiels. Bien sûr, les plus anciens seraient momentanément déstabilisés — mais bon gré mal gré, ils s’adapteraient à cette nouvelle génération, plus audacieuse et plus impatiente. « En attendant que vous preniez sa place sur le trône, j’accepte de vous servir de cobaye. » Et elle ne manquerait pas de lui distribuer un bon point, s’il parvenait à rendre sa soirée un temps soit peu originale et divertissante. Elle baissa légèrement la tête en apercevant son clin d’oeil, faussement impressionnée. Jouer les jeunes naïves n’était pas pour lui déplaire, surtout quand le reste de son discours était jonché de sous-entendus plus ou moins subtils.
L’escort-girl avait toujours aimé les personnes entières, qui n’étaient pas timorées. La vie était courte et valait la peine d’être vécue ; fonceuse, la brune l’était. Mais elle n’allait pas dévoiler l’ensemble de son jeu à un inconnu, aussi espiègle puisse-t-il être. « Un point pour vous. » Concéda la brune, malicieuse. Décidément, cette soirée promettait d’être de moins en moins barbante. A cet instant précis, l’escort-girl en viendrait presque à espérer qu’Elijah ne soit pas trop vite rappelé à ses obligations professionnelles. « Votre politesse et vos bonnes manières vous honorent. » Déclara Naomi avant de prendre une gorgée de champagne. Elle marqua un temps d’arrêt, et reprit, taquine : « Mais par pitié, n’en faites pas trop. » Si elle était sensible à la flatterie ? Bien sûr que oui. La jeune et naïve Carlson se serait noyée dans les yeux clairs de son interlocuteur, succombant aux charmes évidents de l’héritier. L’expérimentée Naomi avait appris à se méfier, et à ne pas vaciller devant une gueule angélique, qui par-dessus le marché maniait le verbe comme personne. Gentleman jusqu’au bout des ongles, le fils Walker entreprit de la mettre en garde sur ses aspirations et fréquentations. « J’ai toujours espéré qu’un prince charmant sur son cheval blanc vienne me délivrer. » Dit-elle en haussant les épaules. Mais les situations plus ou moins risquées s’étaient multipliées, et Naomi n’avait jamais pu compter sur quelqu’un d’autre qu’elle-même. Un sourire amusé glissa sur ses lèvres, et elle demanda : « Et si je m’attaquais à un plus jeune, la donne serait-elle différente à votre avis ? » Il pouvait le prendre pour lui ; l’escort-girl était clairement en train de le provoquer. La pente était glissante, mais terriblement divertissante. Aussi loin que ses souvenirs remontaient, elle ne se souvenait pas d’avoir croisé le chemin de l’héritier, bien que ce dernier ne semblait pas être aussi convaincu qu’elle. Qu’importe ; elle préférait plaisanter sur l’existence d’une rivale. « Prévenez-moi, si elle essaye. » Déclara Naomi, en parlant de sa supposée concurrence. « Je sortirai les griffes. » Avec douceur, elle posa sa main sur l’avant-bras d’Elijah, lui laissant le temps de constater que ses ongles manucurés pourraient faire des dégâts sur la peau d’une quelconque idiote qui chercherait à se mesurer à elle. Consciente que ce geste pouvait être mal venu si son client la zieutait, elle vérifia que ce n’était pas le cas — et constata, non sans une certaine satisfaction, qu’il semblait toujours absorbé par sa conversation avec un groupe d’hommes qui auraient mérité d’être en retraite. L’escort-girl préféra s’accrocher à la jeunesse et la vivacité d’esprit de son hôte, et réclama bientôt une visite des environs. « Une escapade nocturne en charmante compagnie, avec une bouteille de champagne ? » Elle sourit, amusée, et fit un pas pour reculer. « Vous me surprenez. » Admit-elle. Jamais elle n’aurait cru qu’il s’absenterait de sa propre soirée, alors qu’il devait avoir une liste d’obligations longue comme son bras. « Continuez, vous êtes sur la bonne voie. » Confessa Naomi, avant de se détourner pour fendre la foule. Il ne fallait pas lui répéter deux fois ; elle était plus que ravie de cette opportunité, offerte sur un plateau d’argent, de s’extirper (au moins momentanément) de cette soirée à l’ambiance morne.
Légèrement à l’écart des quelques personnes qui avaient rejoint le couloir pour avoir une discussion apparemment plus sensible, la brune s’était perdue dans la contemplation d’une oeuvre exposée. Indifférente au monde qui l’entourait, elle sursauta en entendant la voie de velours d’Elijah lui proposer de la servir en champagne. « Avec plaisir. » Répondit Naomi en tendant sa flûte vide en direction de l’héritier. « Vous êtes un hôte particulièrement attentif au bien-être de ses invités. » Constata la brune, alors que son interlocuteur s’appliquait dans sa tâche. Apparemment rompu à l’exercice, il s’arrêta à temps et se servit à son tour. Elle glissa son bras dans le sien, et se laissa guider par le maître des lieux. « Tant que nous avons l’opportunité de trinquer, il n’y a rien de grave. » Plaisanta la brune, alors qu’Elijah faisait jouer son affiliation pour que des portes gardées s’ouvrent sur leur passage. La porte était à peine poussée que, déjà, les oeuvres d’art qui seraient vendues aux enchères faisaient briller les yeux de Naomi. Elle était sincèrement touchée par leur beauté, et mesurait la chance qu’elle avait d’être là, seule et avant les autres. « En votre honneur. » Murmura Naomi en croisant le regard du brun, avant de porter sa flûte à ses lèvres. Ils s’arrêtèrent devant un collier magnifique, qui fit baver d’envie l’escort-girl. Elle eut une pensée pour Otto, qui aurait lui aussi adoré ces pierres précieuses. L’objet aurait été facile à subtiliser, et encore plus facile à revendre — en l’état, ou en pièces détachées. « Vous n’avez pas l’air convaincu. » Fit remarquer Naomi, qui observait toujours attentivement le collier devant lequel ils s’étaient momentanément arrêtés. Elle soupira ; cette merveille, si elle avait été passée autour de son cou gracile, l’aurait forcément sublimée. Nul doute que sa peau hâlée aurait fait ressortir les pierres colorées, et mis en avant son généreux décolleté. Elle se redressa, et confessa : « J’épouserai volontiers le premier homme qui le passera autour de mon cou. » Ironie, pas ironie ? Vérité, ou gros mensonge ? Elle laissa volontairement planer le doute. Elle tourna son regard vers Elijah, et plongea dans le bleu océan de ses yeux. Risqué, mais en même temps, terriblement tentant. « Que faites-vous pour vous donner bonne conscience, Elijah ? » Elle n’était pas dupe ; il ne devait pas être bien différent des autres, qu’il décriait pourtant avec ardeur.
ÂGE : 39 ans (04/01/1985) SURNOM : eli, simple et efficace STATUT : cœur autrefois brisé, désormais jalousement gardé, mais dont l’armure ne cesse de se craqueler face à une adorable petite souris MÉTIER : architecte au sein du walker group, et chargé du cours de recherche en environnement et durabilité à la faculté d'architecture de l'université du queensland. LOGEMENT : un penthouse lumineux à spring hill, qu’il partage avec son chat siamois zelda et ses deux nouvelles recrues félines, safflina et drogon - ou plutôt dans lequel il est autorisé à rester tant qu’il n’oublie pas de remplir leur gamelle POSTS : 2694 POINTS : 20
TW IN RP : ex-toxicomanie GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : né à Brisbane, il a sillonné les plus belles régions du globe une fois sa majorité atteinte puis s’est installé à New York avant de revenir dans la ville qui l’a vu grandir fin 2021 ✵ aîné de la fratrie Walker ✵ architecte depuis plus de dix ans, il excelle dans son travail ✵ un passé riche d’excès en tous genres, le seul vice ayant persisté au travers des années étant la cigarette ✵ (trop) honnête, il préfère une vérité blessante à un mensonge confortable ✵ très sociable, doué avec les mots et le sourire facile, sa façade s’effondre lorsque l'interaction devient trop réelleCODE COULEUR : eli se pavane en #00B464 RPs EN COURS :
WALKER ✵ we don't talk much, not anymore. broken bottles and slammin' doors, but we still care about each other, say we care about each other. i know life took us far away, but I still dream 'bout the good old days. when we took care of each other, we were livin' for each other.
ELIORA ✵ gimme what you got - your talk is incredible, so, so, so unusual. you taste like surfing videos. i'm going to read your mind, who you hiding? you fake your shyness, i just wish that i could see through you... hot glue, vape juice, hit undo, how the hell are you so cool?
( 1er juillet 2022 – Gala d'hiver du Walker Group, Museum of Brisbane ) Eli avait l'habitude d'être celui dont les yeux invitaient à s'y perdre, et celui qui se délectait de voir les autres suspendus à ses lèvres. Il avait l'habitude de captiver, de déstabiliser, de marquer les esprits. Ce n'était pas sans raison que son égo était aussi conséquent et avait les reins aussi solides - l'orgueil d'Eli avait été bâti à grands coups de renfort positif, d'abord de la part de sa famille qui l'avait traité comme s'il faisait partie de la royauté, puis, plus de trente ans durant, par tous ceux qu'il était parvenu à charmer et à convaincre intimement que de faire sa rencontre avait été l'une des meilleures choses qui avait pu leur arriver. Il fallait bien admettre qu’Eli avait plus d’une corde à son arc lorsqu’il s’agissait de séduire et de conquérir, et qu’il devenait presque difficile de résister à son exquise répartie, son charme certain et sa culture qui transparaissait naturellement sans jamais s’étaler de manière présomptueuse. Outre ceci, il restait un aspect évident à prendre en compte : cette gueule d’ange et ces yeux bleus perçants qui étaient fort probablement la cause principale de toutes ces têtes qui se tournaient sur son passage. Ainsi, pour chacune de ces raisons, et bien d’autres encore, Eli était habitué à toute l’attention qu’il suscitait par sa simple présence, avant même d’ouvrir la bouche, et qu’il parvenait à maintenir avec une aisance dérisoire dès qu’il entamait une conversation.
Ce dont il n’avait en revanche nullement l’habitude, c’était de se retrouver de l’autre côté de ces interactions magnétiques et captivantes – d’en être le destinataire plutôt que l’expéditeur, de se retrouver lui-même dans cet état pratiquement transi face à l’autre, de sentir le monde autour de lui disparaître tant il se laissait volontiers happer. Rares étaient ceux et celles qui parvenaient à exercer ce genre de pouvoir sur un Elijah d’ordinaire peu impressionnable, et Naomi semblait faire partie de ce petit groupe d’individus dotés de cette capacité. La façon dont elle le dardait du regard, effleurait son avant-bras en soufflant ses traits d’esprit, souriait avec cet air aussi farouche qu’espiègle, et parvenait à faire passer quantité de messages simplement dans son langage non-verbal avait quelque chose de proprement hypnotisant. Eli était aussi perplexe qu’il n’était déstabilisé face à cette rencontre, mais se complaisait volontiers dans la façon dont elle parvenait à le tenir en haleine, chacun de ses sens en alerte dans l’attente de savoir ce qu’il allait se passer ensuite.
La suite était visiblement une succession de flatteries auxquelles Eli, homme fier et arrogant qu’il était, ne resta évidemment pas insensible. Il garda d’abord le silence face au tableau qu’entreprit de dépeindre Naomi en l’imaginant prendre la tête de l’empire Walker, et à la façon dont elle le regardait, il eut presque envie de s’imaginer à cette place également. Mais il ne perdit pas la réalité des yeux – celle où il abhorrait le poste qui lui avait été promis depuis sa plus tendre enfance, celle où il avait tout sacrifié dans son effort d’échapper au destin qui avait été dessiné pour lui, et où c’était Channing qui avait endossé le costume de l’héritier de l’entreprise familiale. Certes, c’était bel et bien Eli qui était monté sur l’estrade un peu plus tôt pour tenir un discours au nom du Walker Group, mais c’était uniquement parce que l’état de santé de son frère, toujours hospitalisé après son accident, l’y avait contraint : en temps normal, Eli se tenait aussi loin que possible des occasions comme celle-ci, et s’il ne laissait rien transparaître de son malaise, il n’en détestait pas moins tout ce qui avait trait, de près ou de loin, à la fonction qu’il avait toujours refusé d’occuper au sein de l’entreprise. « Malheureusement, vous tenez le mauvais frère Walker, je ne fais que remplacer mon frère – qui aurait certainement proposé quelque chose de moins poussiéreux, s’il avait été présent… Cela dit, ça ne me déplairait pas d’expérimenter en votre compagnie », sourit-il avec malice, rebondissant sur le vocabulaire employé par la jeune femme dans sa proposition.
Et même si, d’ici quelques semaines, il raccrocherait définitivement la casquette de PDG de l’entreprise lorsque Channing reviendrait aux commandes, Elijah n’en restait pas moins un excellent parti à l’influence certaine, et c’était probablement ce sur quoi venait jouer Naomi lorsqu’elle le taquina en réponse aux conseils qu’il avait prodigués avec prudence à sa demande. Eli haussa les sourcils, un sourire en coin dessiné sur ses lèvres alors qu’il se sentait étrangement concerné par la question qui lui fut posée. Comme il le faisait toujours lorsqu’on commençait à s’intéresser à son avis personnel, il prit soin de fournir une réponse plus générale, redirigeant ainsi la conversation loin de ce que lui-même pouvait penser ou ressentir. « Le plus jeune serait tout aussi sensible à vos charmes, mais tout aussi facilement attaqué dans sa masculinité et son désir de garder le contrôle – vous savez comment sont les hommes, je pense qu’ils n’ont malheureusement pas changé tant que ça, surtout dans ce milieu », conclut-il avec un cynisme et une authenticité surprenantes, particulièrement lorsqu’on notait qu’il était, après tout, l’hôte de cette soirée dont il décriait la plupart des invités en une simple réflexion. Elijah douta toutefois que sa franchise ne déplaise à Naomi, qu’il imaginait difficilement s’offusquer à ses paroles.
La joute verbale au milieu des invités ne tarda toutefois pas à toucher à sa fin au profit d’une intimité à laquelle tous deux semblaient désespérément aspirer. C’est avec un clin d’œil dépourvu de tout commentaire en réponse aux commentaires appréciateurs de Naomi qu’Eli s’éclipsa pour s’emparer de quoi boire, avant de la rejoindre à l’abri des regards les plus perçants. Tout en remplissant la flûte de Naomi, il releva les yeux vers elle avec un air mutin, et susurra : « Que voulez-vous, je tiens à mes invités se sentent bien accueillis et ne manquent de rien » Il trinqua et prit une gorgée pour ponctuer les propos qu’il venait de tenir, aberrants tant ils faisaient fi des centaines d’invités auxquels il avait délibérément tourné le dos afin de se concentrer sur la convive qui l’intéressait le plus ce soir. Quelques minutes plus tard, ils se retrouvèrent à arpenter la pièce remplie des trésors qui iraient aux plus offrants plus tard dans la soirée, et Eli remarqua avec un sourire l’émerveillement dans les yeux de Naomi, sans doute plus authentique que la plupart des émotions qu’elle lui avait communiquées jusque-là. Son sourire ne s’estompa pas lorsqu’elle releva son scepticisme, ni même lorsqu’il lui répondit avec sa franchise caractéristique, qui lui aurait valu bien des ennuis s’il avait continué trop longtemps à évoluer dans ce corps de métier. « Moyennement, je dois dire. C’est un univers de requins et de coquilles creuses – je ne suis pas si mécontent qu’on leur ait faussé compagnie », confia-t-il avec une légèreté amusée supposée édulcorer la violence de ses propos à l’égard du milieu dont il était lui-même issu, et qui lui offrait un confort dont il profitait volontiers. Il suivit le regard de Naomi, posé sur le collier à côté duquel ils se tenaient, et se fendit d’un petit rire lorsqu’elle lui fit part de ses ambitions. « Il vous faudra tomber sur quelqu’un de très riche – ou bien, de très, très amoureux », souffla-t-il en pensant à la somme astronomique que devrait débourser ce prétendant sans visage pour voir la chance de voir Naomi à son bras. Il porta son verre à ses lèvres, et attendit plus que de raison avant de l’en éloigner à nouveau, pris de court par la question qu’elle lui posa ensuite. Une longue gorgée plus tard, il ouvrit finalement la bouche, mais la réponse tarda quelques secondes supplémentaires avant de venir. Lorsqu’elle finit par franchir ses lèvres, ce fut avec cette franchise irrévérencieuse qui lui était si caractéristique, mais sans la pudeur dont il faisait habituellement preuve dès qu’une question devenait trop personnelle – et pour être personnelle, celle-ci l’était indubitablement. « Tout ceci », finit-il par articuler en désignant les alentours d’un vague geste du bras. « J’ai longtemps tourné le dos à cette entreprise, et à ma famille. Si je n’avais rien eu à me reprocher, je ne me serais probablement pas senti obligé d’être ici, à remplacer mon frère. » C’était une vérité difficile à admettre, parce qu’elle n’était pas belle, et qu’elle ne le l’éclairait certainement pas sous son meilleur jour. Si Eli aimait à croire qu’il avait accepté sans hésiter la demande de Channing de le remplacer temporairement à la tête de l’entreprise par pure bonté de cœur, la réalité était sans nul doute qu’il le faisait en grande partie parce qu’il se sentait redevable d’avoir été un frère absent pendant deux décennies. Après tout, malgré sa gentillesse et sa loyauté, il demeurait un être foncièrement égoïste, et peut-être que cette prise de responsabilité sur le tard relevait finalement d’une tentative de soulager sa mauvaise conscience.
Après ses confessions improvisées, Eli vida sa flûte d’une traite et s’empara de la bouteille de champagne pour les resservir tous les deux. Ce faisant, il laissa son regard parcourir attentivement les traits de Naomi, dont la familiarité restait profondément perturbante. « Je suis désolé de revenir avec ça, mais vous êtes vraiment sûre qu’on ne s’est jamais croisés ? J’ai vraiment l’impression de vous connaître, et – » ses yeux s’écarquillèrent soudain, légèrement, tandis que sa voix s’éteignit sous le poids de la réalisation lorsqu’enfin, il comprit pourquoi ses traits lui semblaient si familiers. Non pas suite à une rencontre antérieure, car c’était sur un écran qu’il l’avait vue, à plusieurs reprises, et bien moins vêtue qu’elle ne l’était actuellement. « Oh », finit-il par murmurer, une pointe d’embarras dans la voix, sans pour autant paraître mal à l’aise. Au contraire, il se sentit aussi amusé qu’il ne se sentait idiot.
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« Un Walker peut donc en cacher un autre… » Souffla la brune en souriant, amusée. Ainsi, Elijah n’était donc pas le seul et unique héritier de cet empire ; ça n’avait rien de surprenant, quand on savait que les nobles familles mettaient du coeur à l’ouvrage dès l’instant où il s’agissait de se reproduire pour que le nom ne se perde pas. « A-t-il lui aussi un regard envoûtant ? » Demanda l’escort-girl, flattant allègrement l’égo de son interlocuteur. Il pouvait bien l’en accuser, elle ne chercherait pas à se cacher ; après tout, elle n’avait fait qu’énoncer une vérité, qu’il avait déjà dû entendre à maintes reprises. Il était beau, c’était un fait : les têtes devaient se retourner sur son passage et, avec le temps, il avait dû s'y faire. « Présentez-le moi, à l’occasion. Cela me permettra de me faire mon propre avis. » Était-elle subitement en train de mettre les deux frangins en concurrence, sur un plan strictement physique ? Peut-être bien que oui. À vrai dire, elle cherchait surtout à comprendre quels étaient les liens — les véritables liens, pas ceux dictés par leurs parents — qui unissaient les deux héritiers. S’entendaient-ils vraiment, ou n’était-ce qu’une apparence pour choyer et rassurer leurs investisseurs ? Non pas que Naomi soit spécialement intéressée — seulement, les cancans étaient l’une de ses seules sources de divertissement, lors de ce genre d’événements mondains. Elle restait toujours à sa place, Naomi ; en tout cas devant témoins. Lorsqu’elle était seule avec un homme, elle pouvait s’autoriser à légèrement lever le voile sur son véritable état d’esprit. Comme elle le faisait en ce moment-même, en compagnie d’Elijah. « Invitez-moi à la prochaine… Sauterie organisée par votre frère ; nous pourrons constater ensemble s’il sait véritablement faire le ménage et… Expérimenter ce qui mérite de l’être. » Elle lui offrit son plus beau sourire, pleinement consciente de dépasser les bornes à bien des égards. En deux petites phrases ridicules, elle suggérait tout un tas de choses aussi tendancieuses qu’indicibles à voix-haute, en bonne société. Cette garce osait tout… Et ça lui faisait un bien fou.
Les lippes charnues de Naomi s’étirèrent en un sourire malicieux, alors que l’Australien lui donnait son avis sur la nouvelle génération de la gent masculine, plus jeune mais tout aussi coriace et fière que l’ancienne. Il n’y avait rien de nouveau sous le soleil ; elle le savait déjà. « Quel dommage. » Commenta-t-elle en faisant la moue. Évoluer dans l’ombre ne la gênait aucunement ; elle savait où était sa place, et quel était son rôle. Comme de nombreuses femmes de sa génération, Naomi était ambitieuse et déterminée ; par chance, son besoin de reconnaissance était limité. Tant qu’elle, elle savait, c’était l’essentiel. « Pourtant, le dicton ne suggère-t-il pas que derrière chaque grand somme, il y a une femme ? » Combien de fois avait-elle eu envie d’ironiser en disant qu’en réalité, c’était « sous chaque grand homme, il y a une femme » qui aurait été plus correct ? Elle était mieux placée que quiconque pour le savoir. Mieux placée que les femmes qui restaient chez elles, attendant que leurs infidèles maris rentrent. Mieux placée que les hommes, qui pensaient tout contrôler alors qu’ils ignoraient tout de leur faiblesse et de leur asservissement. « Que notre revanche féminine soit prise ou non, ça n’a pas beaucoup d’importance à mes yeux. » Avoua l’escort-girl en haussant les épaules. Elle était un loup solitaire, et avait arrêté d’attendre que les hommes lui tendent la main pour s’extirper de mauvais pas, ou de situations rocambolesques. La jeune Naomi, recrutée par le Club, n’était plus. « Je n’attends pas après ça pour poursuivre mon chemin. Et si ça déplait… Et bien c’est pareil. » Caractérielle et pleine d’assurance ? Naomi l’était, sans aucun doute. Le fait qu’elle soit parvenue à se faire une place de choix, et à y rester, dans son univers nocturne où l’illicite tenait une place prépondérante ne faisait que le prouver.
Fière de son libre-arbitre et de son inébranlable certitude, c’est avec un sourire complice qu’elle suivit le fils Walker dans les lieux, tandis qu’ils s’éloignaient d’un pas décidé de la foule. « Ce qui fait de vous un hôte franchement exceptionnel. » Admit-elle en inclinant légèrement la tête. Une chance pour lui que la brune n’ait pas eu des envies improbables ; il aurait bien été en peine de les satisfaire. À moins que… Elle gloussa, amusée. Ils burent une gorgée de champagne, et Naomi détourna momentanément son regard de celui d’Elijah. Ses yeux tombèrent naturellement sur un collier magnifique, qui serait mis aux enchères plus tard dans la soirée. « Vous êtes dur avec vos semblables. » Constata la brune en haussant les épaules, presque perplexe devant tant d’abnégation. Avait-il à ce point perdu la foi en son propre milieu ? « Et pourtant, vous êtes dans le même camp. N’existe-t-il pas un code secret précisant que vous êtes supposés tous vous soutenir entre vous ? » Elle se permettait de poser des questions directes, inédites, et particulièrement précises. Il n’y avait rien de plus que de la curiosité ; elle cherchait simplement à comprendre le monde dans lequel Elijah avait toujours baigné. Un monde qui lui était inconnu, mais qui l’intriguait à bien des égards. « Si ça pouvait être les deux, ce serait franchement génial. » Fit remarquer la brune en souriant, se détournant de ce bijou pour reporter son attention sur son interlocuteur. Dont les propos avaient le mérite d’être de plus en plus intéressants, en même temps qu’ils devenaient de plus en plus flous. « Sous votre apparence parfaite, vous auriez donc quelques défauts ? » Elle fit mine de s’en offusquer, mais elle ne l’était aucunement. À l’inverse, apprendre que cet homme n’était peut-être pas aussi lisse et charmant qu’il ne voulait bien le faire croire ne lui déplaisait pas. « Vous êtes un homme complexe, Elijah. » Murmura-t-elle, son regard plongé dans le sien. Elle n’attendait pas de confirmation de sa part ; elle savait qu’elle était dans le vrai.
« Non. Sincèrement, je ne pense pas que nos chemins se soient croisés avant aujourd’hui. » Confia l’Australienne en secouant la tête. Un faciès pareil, et un tel sourire enjôleur ? Ça ne s’oubliait pas, certainement pas. S’il lui était déjà arrivé de feuilleter les magasines économiques que ses clients laissaient parfois traîner négligemment sur la table basse de la suite qu’ils avaient réservé, elle ne parvenait pourtant pas à se souvenir des traits angéliques de l’héritier Walker. « Et ? » Répéta-t-elle en relevant les yeux vers l’Australien, attendant impatiemment une suite qui ne venait pas. Ce dernier avait les yeux écarquillés, sans qu’elle ne sache pourquoi. Était-ce de surprise et d’étonnement, comme elle semblait le croire ? Ou était-ce pour une toute autre raison ? Curieuse, la brune ne comptait pas le laisser s’en tirer à si bon compte ; elle comptait bien creuser, pour savoir dans quelles circonstances ils s’étaient vus — à défaut de s’être rencontrés et d’avoir été présentés. Parce que ça ne pouvait être que ça, n’est-ce pas ? « Votre silence me laisse… Dubitative. » Fit-elle remarquer, alors qu’une énième gorgée de champagne glissait le long de son oesophage. Jusqu’à maintenant, l’héritier s’était montré plutôt loquace, et n’avait joyeusement alimenté leur petite conversation. « Aurais-je fait quelque chose de mal ? » Demanda l’escort-girl, espérant secrètement que ce ne serait pas le cas. Elle s’ennuyait à cette maudite soirée, et seul Elijah avait été capable de lui offrir un brin d’esprit et de divertissement. Elle pesterait de devoir retourner au milieu des fortunés dès maintenant, sans avoir eu l’occasion d’en découvrir davantage sur leur charmant hôte. « Par pitié, ne me dites pas que vous devez si vite me fausser compagnie pour retourner auprès du club du troisième âge. » Elle esquissa un pas vers lui et, après s’être assurée d’être suffisamment proche, murmura : « Vos obligations ne peuvent-elles pas attendre un peu ? » Elle n’hésiterait pas à battre des cils, si cela pouvait le convaincre de rester avec elle. Flirter avec les hommes, tester leurs limites pour ensuite les repousser — c’était un jeu dont elle ne se lassait pas. Elle aimait voir le doute naître dans leurs yeux. Ensuite, l’hésitation s’installait ; l’ange et le démon qui habitaient en eux entraient alors en guerre. Une lutte fratricide, dont il n’en resterait qu’un. Et si Naomi constatait que l’ange prenait trop d’ampleur et parvenait à chasser le démon, alors elle mettait le coup de grâce. « Vous ne m’avez même pas fait danser. » Fit-elle remarquer, le lui reprochant presque ce manque d’égard. À vrai dire, elle n’en était pas offusquée le moins du monde ; Elijah était bien libre de faire ce qu’il désirait. Mais elle le titillait, et creusait pour voir où se situaient ses limites. Elle lui tendit une main manucurée, s’offrant à son étreinte. « Allez, que risquez-vous ? Je ne vais pas vous manger. » Si elle avait su les raisons pour lesquelles elle avait été reconnue, elle se serait probablement abstenue de faire une telle remarque. Mais pour le moment, elle restait dans l’ignorance la plus totale. « Les hommes de votre trempe sont initiés à la danse dès le plus jeune âge par leur famille. Vrai ou faux ? » Demanda-t-elle, son regard croisant les yeux clairs de l’héritier. Pour la deuxième fois de la soirée, elle constata qu’elle se baignerait volontiers dans l’océan de ses yeux clairs. On avait pas idée, d’avoir la carrure et le charme d’un dieu grec. « Allez-vous enfin consentir à me dire pourquoi je vous parais si familière ? » À moins que ce ne soit trop honteux, ce dont elle doutait franchement.
ÂGE : 39 ans (04/01/1985) SURNOM : eli, simple et efficace STATUT : cœur autrefois brisé, désormais jalousement gardé, mais dont l’armure ne cesse de se craqueler face à une adorable petite souris MÉTIER : architecte au sein du walker group, et chargé du cours de recherche en environnement et durabilité à la faculté d'architecture de l'université du queensland. LOGEMENT : un penthouse lumineux à spring hill, qu’il partage avec son chat siamois zelda et ses deux nouvelles recrues félines, safflina et drogon - ou plutôt dans lequel il est autorisé à rester tant qu’il n’oublie pas de remplir leur gamelle POSTS : 2694 POINTS : 20
TW IN RP : ex-toxicomanie GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : né à Brisbane, il a sillonné les plus belles régions du globe une fois sa majorité atteinte puis s’est installé à New York avant de revenir dans la ville qui l’a vu grandir fin 2021 ✵ aîné de la fratrie Walker ✵ architecte depuis plus de dix ans, il excelle dans son travail ✵ un passé riche d’excès en tous genres, le seul vice ayant persisté au travers des années étant la cigarette ✵ (trop) honnête, il préfère une vérité blessante à un mensonge confortable ✵ très sociable, doué avec les mots et le sourire facile, sa façade s’effondre lorsque l'interaction devient trop réelleCODE COULEUR : eli se pavane en #00B464 RPs EN COURS :
WALKER ✵ we don't talk much, not anymore. broken bottles and slammin' doors, but we still care about each other, say we care about each other. i know life took us far away, but I still dream 'bout the good old days. when we took care of each other, we were livin' for each other.
ELIORA ✵ gimme what you got - your talk is incredible, so, so, so unusual. you taste like surfing videos. i'm going to read your mind, who you hiding? you fake your shyness, i just wish that i could see through you... hot glue, vape juice, hit undo, how the hell are you so cool?
( 1er juillet 2022 – Gala d'hiver du Walker Group, Museum of Brisbane ) Un vague air de surprise teinta les prunelles azur d'Eli lorsque les flatteries de Naomi gagnèrent une vitesse supérieure, non seulement dans leur contenu mais surtout dans la façon dont elle les lui souffla, papillonnant des cils, la voix basse et sensuelle. Naomi était fort visiblement en train de s'adonner à un jeu dont elle semblait raffoler, et Eli le lui rendit bien, son sourire témoignant de combien il appréciait ces petites manigances. « J'aimerais prétendre qu'il n'est qu'une pâle imitation de l'original, mais je n'ai pas pour habitude de mentir », répondit-il au sujet des charmes de son frère qui semblait avoir piqué la curiosité de la belle Naomi. Loin de faire naître la moindre jalousie, les questions que lui posa la jeune femme et le culot qu'elle avait de les formuler l'amusaient, et son expression en fut témoin. À la requête effrontée qui suivit, il décida d'inverser les rôles, se prêtant volontiers au jeu qu'elle avait initié. « Si ça vous fait revenir égayer mes soirées caritatives, je vous présenterai même toutes les personnes que je connais », susurra-t-il, le regard complice. Mais Naomi était visiblement imbattable sur son terrain, et poussa ses propos encore plus loin, truffant sa réponse de sous-entendus qui ne le laissèrent visiblement pas indifférent. Il s'efforça de ne pas laisser transparaître le moindre émoi, restant imperturbable à l'exception de son éternel sourire. « Comptez sur moi », renchérit-il, quelques minutes avant de l'emmener à l'abri des regards indiscrets susceptible de leur reprocher d'avoir faussé compagnie à leurs obligations respectives.
Peu après qu'Eli et Naomi se furent éloignés de la foule, les flatteries cédèrent progressivement leur place à des sujets bien plus réels, à la grande surprise d'Eli dont l'habitude était pourtant de dévier toutes les conversations qui menaçaient de s'intéresser à lui d'un peu trop près. Il sélectionnait toujours soigneusement les informations qu'il était sûr de bien vouloir partager, soucieux de conserver son abord chaleureux et affable sans se risquer à laisser quiconque l'approcher de trop près. Ainsi, Eli était une source intarissable de conversation si celle-ci tournait autour de sujets d'actualité, de ses centres d'intérêt ou des éléments qui rythmaient son quotidien, tout comme il s'intéressait volontiers à tout ce qu'avaient à lui partager ses interlocuteurs, mais se refermait aussi sec dès qu'on venait s'intéresser de trop près à ses émotions ou des opinions sur des sujets épineux qui risqueraient d'en révéler trop sur ce qu'il estimait relever de son intimité. Les personnes qui faisaient exception à cette règle d'or se comptaient sur les doigts de la main, et il n'était certainement pas dans ses habitudes d'étendre le linge sale de ses états d'âme auprès d'une parfaite inconnue, quand bien même l'entente était-elle au rendez-vous et une complicité particulière semblait-elle germer après quelques minutes seulement passées en sa présence. Mais d'une manière tout à fait surprenante, Eli se montrait particulièrement bavard ce soir sur des sujets qu'il s'abstenait d'ordinaire de commenter avec le premier venu, et surtout dans un contexte où le bâtiment était rempli de ceux qu'il ne se privait pas de critiquer. S'il ne releva pas l'observation de Naomi concernant la sévérité de ses mots, il s'autorisa un sourire cynique lorsqu'elle mit le doigt sur les incohérences manifestes qu'elle avait décelées dans son attitude. « Vous avez raison, les riches se protègent, même s'ils se détestent », souffla-t-il avec cette spontanéité interpellante, accompagnant sa réponse d'un vague haussement d'épaules avant de poursuivre : « Je n'ai jamais raffolé de cet environnement et de cette mentalité. Bien que je me plaigne confortablement perché au sommet de ma tour d'ivoire, avec ma cuillère en or bien calée dans la bouche. » Il était parfaitement conscient de l'hypocrisie dont il faisait preuve en crachant sur le milieu auquel il devait tout – certes, il n'avait pas besoin de la fortune colossale rattachée à son nom de famille pour vivre confortablement, et était parvenu à se forger sa propre réputation à New York, loin de l'empire Walker et de la portée de ce dernier. Mais il n'était pas de mauvaise foi au point de prétendre qu'il serait arrivé là où il était désormais s'il n'avait pas bénéficié de tous les avantages qui incombaient à son statut d'héritier, tout comme il n'avait pas le culot de prétendre que son luxueux train de vie n'excédait pas de manière outrancière celui confortable que son seul salaire aurait été en mesure de lui assurer. Alors, à quoi bon ne pas l'admettre de front, plutôt que de laisser à l'autre l'opportunité de souligner les failles grossières dans son raisonnement prétendument révolté ?
L’attention de Naomi ne tarda toutefois pas à être distraite des opinions politiques de l’héritier pour se reporter sur un magnifique collier, et la belle eut tôt fait de formuler son souhait de trouver un acquéreur qui serait prêt à le lui offrir. À nouveau, les deux interlocuteurs usèrent de l’humour pour tenir un discours à double lecture, où il devenait difficile de distinguer ce qui relevait de la plaisanterie de ce qui était prononcé avec sincérité. « C’est tout le mal que je vous souhaite, Naomi », susurra Eli au sujet de ce preux chevalier hypothétique, peu avant de boire une copieuse rasade de champagne lorsqu’elle l’interrogea à nouveau sur un sujet personnel. La réaction de la jeune femme à sa confession soufflée presque avec timidité arracha un sourire au Walker, qui fit mine d’être démasqué. « Plus que ce que j’aimerais admettre devant une femme aussi charmante », admit-il avec un sourire coupable. « Ça m’aurait bien plu de continuer à vous sembler parfait », plaisanta-t-il, avant d’esquisser un sourire empreint de mystère lorsqu’elle le qualifia de complexe.
À nouveau, la conversation dévia sur cette fameuse question de l’étrange impression de familiarité que lui donnait Naomi, avant de s’arrêter net du côté d’Eli lorsque son franc finit par tomber et qu’il resitua enfin le visage -et plus- de l’intrigante jeune femme. Cette dernière sembla intriguée à son tour, manifestement perturbée par le silence soudain dans lequel était plongé le Walker qui semblait peiner à trouver ses mots, fait rare pour celui qui était habituellement un vrai moulin à paroles. Il n’était pas particulièrement gêné par sa découverte, mais ignorait tout de la réaction qu’aurait Naomi s’il venait à lui en parler, et ne désirait pas prononcer la moindre parole susceptible de la mettre mal à l’aise, quand bien même semblait-elle loin d’être farouche. En quête d’informations, elle prit la parole sans rencontrer de réaction dans un premier temps, et ce ne fut que lorsqu’elle s’inquiéta d’avoir commis un impair qu’il réagit, secouant vigoureusement la tête mais semblant toujours avoir perdu sa langue, ce qui ne fit rien pour rassurer sa comparse dont le débit de parole sembla accélérer de plus en plus au fur et à mesure qu’Eli restait silencieux. Lorsqu’elle l’interrogea à nouveau, Eli sembla sortir de sa transe, manquant de s’emmêler dans toutes les réponses qu’il avait à fournir après s’être tu si longuement. « Tant que je suis avec vous, je n’ai aucune autre obligation – et rassurez-vous, vous n’avez certainement, absolument rien fait de mal », répondit-il enfin, regagnant le sourire avant de laisser échapper un petit gloussement lorsque vint à Naomi l’envie de danser. « Je ne pouvais pas risquer de faire des jaloux devant tout le monde », se justifia-t-il, s’emparant avec douceur de sa main tendue pour y poser un baisemain aérien. « Vous avez tout à fait raison, et je dois dire, en toute modestie, que je me débrouille plutôt bien », murmura-t-il avec un sourire complice en l’attirant à lui, avant de s’écarter d’elle sans la lâcher pour la faire virevolter. Lorsqu’il la rapprocha à nouveau de lui, il logea sa main dans la chute des reins de Naomi, bougeant parmi les bibelots hors de prix au rythme d’une musique imaginaire, non pas que cela semblait poser le moindre problème aux deux partenaires de danse. Eli prit rapidement goût à l’exercice – la danse avait certes été un élément à caractère obligatoire dans son éducation, comme l’avait si justement souligné Naomi, mais elle faisait partie des quelques contraintes qu’il n’avait jamais vécues comme telles, et il n’avait ainsi jamais fait partie de ceux qui restaient assis lors des soirées dansantes. Cette parenthèse dans leur conversation parvint à lui faire oublier le sujet qu’il avait lui-même abordé quelques instants plus tôt, jusqu’au moment où Naomi le ramena sur le tapis – cette fois-ci, Eli se montra enfin plus réactif, et il prit aussitôt la parole avec une expression amusée et teintée d'une pointe de culpabilité. « Eh bien – et à moins de me tromper, je ne vous avais effectivement jamais rencontrée… mais je suis à peu près sûr de vous avoir vue, sous un pseudonyme », amorça-t-il, choisissant l’euphémisme comme mode de communication tout en continuant à danser avec Naomi. « Si j’ai vu juste, ça fait de moi l’un de vos admirateurs », admit-il, renonçant à toute forme d’embarras, probablement bien aidé par le champagne ingurgité jusqu’à présent qui venait délier davantage sa langue déjà peu farouche. En quelques mots, il s’était inclus dans cette équation en rappelant que, si elle était apparue dans une posture compromettante, elle n’avait été identifiable parce que lui-même avait profité de ses contenus. Le sujet était certes sensible, pourtant, maintenant que la surprise initiale était passée, Eli fut à même de l’aborder avec une légèreté et une nonchalance dont il espérait qu’elles tueraient dans l’œuf tout potentiel malaise lié à la situation. Il la fit tourner sur elle-même, avant de lui faire face à nouveau, séparé d’elle par quelques centimètres seulement. « En tout cas, je suis honoré de partager cette danse avec vous », murmura-t-il avec un sourire mutin.
rainmaker
❝oh my lungs are begging me to beg for you❞ all of these highs and all of these lows don't keep me company. i've been breathing you in and drinking you down, you're the only remedy. say you're gonna hold my head up, say you're gonna break my fall ; say you're gonna stay forever, baby, this is all i want. cause all my bones are begging me to beg for you, begging me to beg for your love.
Les lèvres de Naomi s’étirèrent en un sourire malicieux, qui se transforma en un léger rire. « Lequel de vous-deux admire plus l’autre ? » Demanda-t-elle en arquant un sourcil, curieuse d’entendre la réponse que l’héritier Walker lui fournirait. Elle ne savait pas s’ils s’entendaient bien, mais il y avait au moins du respect entre eux. Audacieusement, et un brin provocatrice, elle suggéra à son interlocuteur de lui présenter, à l’occasion, ce frère qui n’avait pas pu être là ce soir. Elle secoua la tête lorsqu’Elijah, sans se départir de son air complice, flatta son égo. « Inutile. » Répondit-elle, avant de poursuivre : « Je n’aime rencontrer que les personnes intéressantes. » L’escort-girl était nettement moins mesurée et bien plus honnête que la plupart du temps. Mais l’hôte de la soirée avait su la mettre à l’aise, à la faire se sentir comme chez elle. Elle dévoilait donc son jeu, plus ou moins subtilement. Risquant aussi, indirectement, d’être mal vue ou d’être prise à son propre piège. Et pourtant, elle se laissa porter. Elle savait pertinemment que ce qu’elle était en train de faire n’était pas bien. Qu’elle n’aurait pas dû s’éloigner de son client et, pire encore, accepter d’être seule et isolée en compagnie d’un autre homme — et tant pis s’il s’agissait de l’hôte et organisateur de la soirée. Pourtant, elle ne fit rien, bien au contraire, pour tenter de dissuader Elijah Walker de l’entraîner vers des espaces rendus inaccessibles à la grande majorité des convives. Sa curiosité piquée, elle trépignait presque de satisfaction d’être considérée comme suffisamment spéciale pour avoir l’occasion de découvrir en avant-premières les jolies pièces qui seraient vendues aux enchères ce soir.
Elle avait observé avec attention quelques unes des pièces prestigieuses et onéreuses qui seraient vendues ce soir. Une fois de plus, elle avait constaté que ce monde, qu’elle touchait du bout des doigts en fréquentant des hommes aisés, ne ressemblait en rien au sien. Et pourtant… pourtant, elle aurait tellement aimé se faire une place au soleil. Avoir la chance de pouvoir vivre sans compter, sans se restreindre, sans aucune préoccupation financière. Oh, bien sûr, elle n’était pas malheureuse : son train de vie était bien plus élevé que la moyenne, grâce à ses clients généreux. Mais quand même. « Ne vous en faites pas, il ne s’agit pas d’un jugement de valeur. » Déclara-t-elle simplement en haussant les épaules, alors que son interlocuteur reconnaissait volontiers une connivence entre deux personnes ayant un statut similaire. Deux êtres, qu’ils s’aiment ou se détestent, pouvaient trouver un terrain d’entente s’ils appartenaient au même monde, ou étaient en quête des mêmes buts. Jusqu’au jour où l’un finissait forcément par dépasser et/ou écraser l’autre. Naomi avait eu l’occasion de s’en rendre compte à de nombreuses reprises, au cours de ses années passées au Club. Une hiérarchie claire, précise et pyramidale avait été établie ; et gare à celui qui ne la respectait pas. L’escort-girl avait vu certaines têtes, pourtant familières, soudainement disparaître du paysage. Parfois momentanément, parfois éternellement ; les milieux illégaux n’étaient pas spécialement friands des cadeaux et autres secondes chances. Naomi, elle-même, se considérait en sursis. « C’est humain. » Concéda l’escort-girl, amusée par les propos d’Elijah. Elle le trouvait très lucide, très franc vis-à-vis de lui-même, et ce n’était pas pour lui déplaire. D’ordinaire, et notamment dans ce genre de soirée où tout n’était que représentation et apparence, personne ne se dévoilait aussi clairement. Elijah, lui, se montrait clair et limpide, sans fioriture. « Peu importe ce que nous avons, nous n’en sommes jamais pleinement satisfait. Il nous en faudrait toujours plus. » Et ceci expliquait partiellement pourquoi la terre était peuplée d’égoïstes et d’envieux. De personnes qui n’étaient pas forcément heureuses et épanouies, et qui ne le seraient probablement jamais — cette quête de plus étant, au fond, assez vide de sens. Et c’était là tout l’antagonisme de Naomi. Elle gloussa lorsqu’elle l’entendit évoquer son manque d’attrait pour le monde auquel il appartenait, et déclara : « Vous voyez, penser ainsi, c’est un luxe. » Même s’il n’en avait pas conscience. Vivre dans l’abondance, et pouvoir se permettre de tout remettre en cause, était une chance. Un luxe que seuls ceux qui étaient définitivement à l’abri du besoin pouvait se permettre. « Profitez-en ; vous ne savez pas la chance que vous avez. » Confessa-t-elle avec un sourire énigmatique. Il en déduirait ce qu’il voudrait.
Dans quelle mesure les paroles d’un inconnu reflétaient-elles la vérité, et le fond de sa pensée ? En apparence, Elijah était un homme charmant, délicat, et particulièrement beau-parleur. Mais qui était-il, en réalité ? Pensait-il ce qu’il disait, jouait-il un rôle ? L’escort-girl n’en avait pas la moindre idée, et ne le connaissait pas suffisamment pour se faire un avis sur sa personne. Sans compter que, derrière son sourire enjôleur, elle croyait effleurer une personnalité profonde et bien plus complexe que ce qu’il ne voulait bien laisser transparaître — en tout cas ce soir, en sa compagnie. « Je peine à y croire. » Confessa la brune en arquant un sourcil, flattant clairement l’égo de son interlocuteur. Personne n’était parfait — pas même son interlocuteur, qui se présentait pourtant sous son meilleur angle. Gueule d’ange, de bonnes manières, et un sens aigu de la formule : cet homme avait tout pour réussir. Il devait faire tourner les têtes, chavirer les coeurs, séduire les plus réfractaires — et pas seulement sentimentalement parlant. Elle déposa sa main manucurée sur son avant-bras, établissant un énième contact entre eux. « Si jamais vous veniez à égratigner votre image, je vous promets de fermer les yeux pour que l’illusion subsiste. » Plaisanta l’escort-girl, avant de partir dans un rire léger. N’importe quel témoin de cette scène aurait pu dire que tous deux jouaient la carte de la séduction, du flirt. Ça ne lui déplaisait pas, à Naomi : être courtisée par un homme de son âge était gratifiant, et plaisant.
L’atmosphère changea brusquement, et le silence se fit. Désarçonnée, l’escort-girl restait vigilante, presque sur ses gardes : avait-elle commis un impair, sans s’en rendre compte ? Une parole trop audacieuse, un regard trop appuyé, une maladresse quelconque ? Plutôt que de rester davantage dans l’inconnu, elle préféra s’en enquérir — mais Elijah la rassura immédiatement. « Même pas de discours pour remercier votre parterre d’invités et généreux donateurs ? » Demanda-t-elle en arquant un sourcil, s’attendant à être abandonnée à tout moment. Elle ne lui en voudrait pas — c’était le jeu, dans ce genre de soirée. Il s’avancerait derrière son pupitre, la tête haute, tandis qu’elle retournerait dans la foule d’invités, auprès de son client. Mais en attendant, c’était tous les deux qu’ils étaient — seuls, et sans témoin pour constater qu’ils jouaient à un jeu dangereux. « Vous n’aimeriez pas faire des envieux avec une compagne dont la beauté subjuguerait l’assemblée ? » Demanda Naomi en arquant un sourcil, presque surprise. Ces soirées n’étaient-elles pas l’occasion, parfois, de combats de coqs ? « Vous savez, une jolie tapisserie dont le mantra serait sois belle et tais-toi. » Ricana Naomi, moqueuse à l’égard des potiches dont certains hommes étaient friands. Elles étaient belles, bien que sans intérêt et souvent pas bien futées. Mais Naomi n’était-elle pas en train d’adopter les codes de ces idiotes, en laissant l’héritier embrasser sa main avant de s’en emparer pour la faire virevolter ? « Montrez-moi. » Réclama-t-elle, alors que leurs bustes s’effleuraient pour entamer une danse aux milieux des bijoux et autres pièces d’exception qui étaient disposés dans cette pièce. Guidée par un partenaire rompu à l’exercice, elle s’abandonna complètement à son savoir-faire et profita pleinement de ces instants suspendus. « Sous un pseudonyme ? » Répéta l’escort-girl en fronçant les sourcils, complètement perdue. Elle se laissait toujours guider par les pas de danse experts du brun alors que, pendant ce temps, elle passait en revue les différents endroits où il aurait pu la voir. Ça ne pouvait pas être la presse — aussi étrange que cela puisse paraître, Naomi fuyait les cliquetis des photographes dès qu’elle les entendait, préférant rester dans l’ombre. Ça ne pouvait pas non plus être dans un bar ou à l’occasion d’une soirée — Elijah lui aurait clairement dit les choses. « Instagram ? » Supposa-t-elle en fronçant légèrement les sourcils, pas franchement convaincue par cette supposition. C’était presque trop simple, trop évident, trop… Lisse. Et alors, soudainement, elle comprit. Il ne l’avait pas rencontrée, il l’avait vue. Et ça faisait toute la différence. Elle baissa les yeux, momentanément incapable de soutenir le regard clair de son interlocuteur. Ses mains, pour l’une était posée sur l’épaule du brun tandis que l’autre était élégamment tenue par le danseur, se firent plus fermes. Elle aurait tout donné pour disparaître instantanément, tout en sachant pertinemment que ce n’était pas possible. « Ce n’est pas Instagram. » Déclara-t-elle simplement, alors qu’elle regardait leurs pieds se suivre dans des mouvements assurés et légers. En acceptant de le suivre, elle avait déjà fait une première erreur. N’aurait-elle pas dû profiter de ce faux-pas pour s’extirper définitivement du bourbier dans lequel elle s’était toute seule mise ? Elle releva la tête, prête à en découdre avec Elijah. Cependant, elle croisa un regard plein de malice, et un sourire narquois qui achevèrent de la perdre. « Vous n’êtes pas… » Commença la brune, complètement désarçonnée par l’attitude badine de l’héritier. Il continuait de les faire danser, comme si rien ne s’était produit. Comme s’il ne s’était pas soudainement souvenu qu’il l’avait vue nettement plus dénudée, et sous tous les angles possibles et imaginables. Comme s’il n’avait pas indirectement confié fréquenter des sites bien connus, mais que personne sur lesquels personne n’osait admettre être allé. « Dégoûté ? » Demanda Naomi, fuyant les prunelles bleutées de son partenaire de danse. Par chance, il lui offrit quelques instants de répit en la faisant tournoyer sur elle-même. Et puis, une fraction de seconde plus tard, sa main ferme et chaude retrouva sa place naturelle dans le bas de son dos. « Honoré. » Répéta-t-elle en ricanant. Elle avait le plus grand mal du monde à y croire, tant la situation lui paraissait aberrante. « Ça me paraît un peu fort, non ? » Puis elle enchaîna : « L’honneur n’est pas la première de mes qualités. » Fit-elle remarquer en secouant la tête. Au point où elle en était, elle pouvait se montrer réaliste et critique à son propre égard. « Mais ça n’a pas dû vous échapper. » Ce peu d’honneur, elle n’avait pas hésité à le piétiner pour s’illustrer dans quelques vidéos peu reluisantes, quelques années auparavant, avant même qu’elle n’intègre le Club. Ça n’avait rien d’une vocation ou d’une carrière ; ça avait simplement été un moyen de se faire de l’argent rapidement, quand elle en avait eu besoin. « Est-ce que je pourrais vous demander un service ? » Foutue pour foutue… Autant tenter l’impossible. « Ce serait de garder cette information pour vous. Je ne pense pas que quelqu’un sache, ici… » Et par ici, elle entendait dans la salle d’à côté.
Elijah Walker
les mauvaises décisions
ÂGE : 39 ans (04/01/1985) SURNOM : eli, simple et efficace STATUT : cœur autrefois brisé, désormais jalousement gardé, mais dont l’armure ne cesse de se craqueler face à une adorable petite souris MÉTIER : architecte au sein du walker group, et chargé du cours de recherche en environnement et durabilité à la faculté d'architecture de l'université du queensland. LOGEMENT : un penthouse lumineux à spring hill, qu’il partage avec son chat siamois zelda et ses deux nouvelles recrues félines, safflina et drogon - ou plutôt dans lequel il est autorisé à rester tant qu’il n’oublie pas de remplir leur gamelle POSTS : 2694 POINTS : 20
TW IN RP : ex-toxicomanie GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : né à Brisbane, il a sillonné les plus belles régions du globe une fois sa majorité atteinte puis s’est installé à New York avant de revenir dans la ville qui l’a vu grandir fin 2021 ✵ aîné de la fratrie Walker ✵ architecte depuis plus de dix ans, il excelle dans son travail ✵ un passé riche d’excès en tous genres, le seul vice ayant persisté au travers des années étant la cigarette ✵ (trop) honnête, il préfère une vérité blessante à un mensonge confortable ✵ très sociable, doué avec les mots et le sourire facile, sa façade s’effondre lorsque l'interaction devient trop réelleCODE COULEUR : eli se pavane en #00B464 RPs EN COURS :
WALKER ✵ we don't talk much, not anymore. broken bottles and slammin' doors, but we still care about each other, say we care about each other. i know life took us far away, but I still dream 'bout the good old days. when we took care of each other, we were livin' for each other.
ELIORA ✵ gimme what you got - your talk is incredible, so, so, so unusual. you taste like surfing videos. i'm going to read your mind, who you hiding? you fake your shyness, i just wish that i could see through you... hot glue, vape juice, hit undo, how the hell are you so cool?
( 1er juillet 2022 – Gala d'hiver du Walker Group, Museum of Brisbane ) « Oh, ça ne fait aucun doute que Channing me voue une admiration sans pareille », affirma éhontément l’héritier en assortissant sa réplique d’un sourire facétieux. Libre à Naomi d’en conclure ce qu’il voulait, mais l’expression goguenarde de l’architecte indiquait clairement que ses paroles étaient à prendre avec des pincettes. Pour la première fois depuis le début de la soirée, il s’amusait et passait un moment de qualité, où il avait l’occasion de laisser libre cours à sa langue bien pendue et son humour particulier, que la jeune femme semblait partager en tous points avec lui. Elle maniait mieux que lui encore l’art de flirter avec l’inacceptable, posant des mots sur ce que la plupart des gens n’auraient osé dire, sans s’encombrer de filtres au nom de la bienséance, mais sans jamais manquer des bonnes manières qui seyaient à ce genre d’évènements. Il se régalait de lui parler, et le regard rempli d’un intérêt sincère en témoignait clairement. Un petit rire, qui associait amusement et stupéfaction, s’échappa de ses lèvres à la réplique suivante de Naomi, et Eli lui laissa très clairement comprendre combien il se délectait de ses interventions irrévérencieuses.
Lorsqu’ils furent à l’écart dans un climat qui permettait davantage à leurs langues déjà bien pendues de se délier davantage, la franchise fut de mise, et Eli ne put s’empêcher de se sentir déstabilisé par la facilité avec laquelle elle parvenait à lui soutirer des confessions qu’il se serait bien gardé de partager en temps ordinaire. Peut-être le champagne jouait-il un rôle dans la façon dont Eli se faisait de plus en plus bavard, ou peut-être s’agissait-il de ce délicieux goût d’interdit, de transgression des codes qui flottait autour de Naomi, et qui semblait l’inviter à y croquer à pleines dents. Eli se surprit ainsi à confier à Naomi des vérités au caractère plus que confidentiel, condamnant sans langue de bois le milieu qui l’avait façonné avec une franchise qui le surprit lui-même. Il vit tout de suite qu’elle ne semblait que peu impressionnée par ses propos, fût-ce de manière positive ou négative. Si un vague air de surprise semblait lui avoir traversé le visage en entendant l’héritier tenir un discours radicalement différent de celui de la plupart de ses congénères, elle semblait davantage amusée qu’abasourdie par les confessions du Walker, qui jaugea avec intérêt les réactions de la mystérieuse jeune femme. Il s’était attendu à ce qu’elle rebondisse avec une couche supplémentaire d’humour, pourtant, ses réflexions se firent étonnamment franches et pertinentes, comme en écho de l’attitude que lui venait d’adopter. Avec une curiosité évidente, Eli écouta les commentaires de Naomi, un sourire en coin venant étirer ses lèvres tandis qu’il remplit à nouveau leurs flûtes respectives. Sans intervenir avant qu’elle n’ait fini de s’exprimer, Eli la darda de son regard azur, hochant parfois imperceptiblement la tête, laissant deviner l’une ou l’autre émotion derrière son expression globalement impassible. Elle n’était pas particulièrement tendre avec lui – elle n’avait d’ailleurs aucune raison de l’être, et ne lui devait absolument rien, mais elle n’était ni sévère, ni critique pour autant. Intrigué, il l’écouta lui faire preuve de sa propre lecture du vécu de l’héritier, et il ne put qu’en conclure qu’elle était fascinante et pleine de surprises. Rares étaient celles et ceux qui se permettaient de lui refléter de but en blanc qu’il était privilégié, bien que l’information coulât de source ; Naomi n’avait pas rougi en le lui annonçant, et aucune impertinence n’était venue teinter sa voix lorsqu’elle l’avait fait. Il adorait la façon dont elle s’autorisait à faire preuve d’une franchise qui manquait cruellement au quotidien d’Eli, qui avait grandi en ayant l’habitude que les autres prennent des pincettes pour lui parler, de crainte de représailles quelconques qui incombaient au rang social du Walker. Naomi, elle, semblait se désintéresser complètement des conventions auxquelles on pouvait s’attendre de sa part ; et Eli trouvait cela délicieux. « J’adore discuter avec vous. C’est passionnant, et rafraîchissant », se contenta d’observer Elijah à l’issue de l’intervention de Naomi, qui était parvenue à la conclusion que l’essence même de ses plaintes relevaient du privilège avec lequel il avait grandi. Il eut conscience qu’elle avait raison sur toute la ligne, et ne vit d’ailleurs pas l’intérêt de relever – son regard à lui seul donnait raison à Naomi, et il jugea plus utile de consacrer son propre temps de parole à ce compliment qu’il estimait amplement mérité.
Brusquement, leur complicité sembla mise à mal, en dépit de l’atmosphère taquine qui n’avait fait que croître au fil des sous-entendus plus ou moins subtils échangés entre les deux protagonistes. La communication sembla soudain perdre en fluidité, et le contraste fut d’autant plus frappant que jusque-là, la conversation n’avait pas connu un instant de répit tant ils avaient tous deux pris plaisir à cette joute verbale délicieusement stimulante. Il n'y eut pourtant aucune tension, aucune animosité, le seul déclencheur de ce retournement de situation étant manifestement la perplexité du Walker qui était parvenu à des conclusions qu'il ignorait comment partager. Aidé de Naomi qui ne semblait jamais à court de mots, il se raccrocha rapidement à la conversation en prononçant quelques paroles afin de la rassurer, et leur façon particulière d'échanger reprit aussitôt. « J'ai déjà tenu mon discours – vous ne l'avez pas entendu ? Il était passionnant », sourit malicieusement l'héritier. « C'est ma mère qui se chargera des derniers mots de la soirée. Je suis donc libéré de mes obligations, si je le veux. » Il était techniquement censé passer le reste de la soirée à charmer investisseurs et clients, mais il avait trouvé un passe-temps bien plus intéressant. Un rire franc s'échappa alors de ses lèvres, et son regard retrouva de sa complicité. « Je préfère être accompagné de femmes plus bavardes. Et j'aurais adoré partager cette expérience avec vous, mais il me semblait que nous tentions d'échapper au regard de l'homme qui était à vos côtés juste avant moi », rétorqua-t-il malicieusement, avant de s'emparer de sa main pour la faire danser.
En dépit de la proximité physique instaurée entre les deux interlocuteurs, dont les corps ne tardèrent pas à se mouvoir harmonieusement, l'atmosphère revêtait un caractère étrange tandis que Naomi s'efforçait de comprendre pour quelle raison Eli l'avait reconnue. Ce dernier était resté assez évasif dans ses explications, fût-ce en raison de ses bonnes manières ou afin de ne pas courir le risque de la froisser dans l'optique peu probable où il se serait trompé, le quiproquo étant alors particulièrement malvenu. Eli garda le silence lorsqu'elle hasarda une première hypothèse, ses yeux brillant de ce même mélange d'amusement coupable, avant de secouer lentement la tête lorsque Naomi comprit où il avait voulu en venir et démentit sa propre théorie, donnant ainsi raison à l'impression de déjà vu de l'héritier. « Non, en effet, ce n'est pas Instagram », confirma l'héritier, sans se départir de son air canaille tandis qu'une tension palpable se fit sentir chez sa cavalière. Eli sentit sa poigne se resserrer contre sa propre paume, son dos se contracter et, pour la première fois depuis le début de leur conversation, son regard quitter le sien. Derrière son regard malicieux et son indétrônable sourire, le cœur d'Eli se serra légèrement de voir le malaise pourtant prévisible gagner Naomi. Il n'avait certainement pas voulu l'humilier, encore moins gâcher sa soirée. Il avait tenté d'amorcer la nouvelle avec autant de bienveillance que de légèreté, mais il apparaissait clairement qu'il aurait été plus adéquat de simplement s'abstenir d'aborder le sujet dès le début, et de ne pas attiser la curiosité de Naomi, car il était évident que cette dernière n'aurait pas abandonné avant d'être parvenue à lui tirer les vers du nez. Eli garda le silence pendant quelques instants, soucieux de ne pas brusquer davantage la brune, et se contenta de continuer à les faire tournoyer, le contact de ses mains contre son corps ne perdant rien de sa fermeté. L'héritier arborait toujours la même expression espiègle lorsque Naomi consentit finalement à retrouver son regard, et son sourire s'élargit légèrement tandis qu'un sourcil s'arqua au-dessus de son regard pétillant. « Dégoûté ? », répéta-t-il avec une pointe de surprise, prenant la mesure de l'ampleur de l'embarras qu'il avait suscité chez Naomi. Il secoua vigoureusement la tête et s'empressa de la rassurer. « Non. Je suis un certain nombre de choses – gêné de vous avoir mise à mal, assez surpris, un poil amusé, peut-être… mais certainement pas dégoûté. Je n'ai aucune raison de l'être », assura-t-il d'un ton calme et factuel, de ceux qui n'appellent pas à répliquer. Ses paroles ne durent toutefois pas convaincre la jeune femme, qui ne se départit pas de sa moue sceptique. « Non », répondit-il simplement lorsqu'elle remit en cause l'honneur qu'il venait d'évoquer. « Je ne pense pas qu'il y ait quoi que ce soit de déshonorable dans le travail du sexe. Ce n'est pas donné à tout le monde d'être à même de faire du désir et du fantasme son gagne-pain. J'y trouve du savoir-faire, et j'estime que tout savoir-faire se respecte », sourit paisiblement le Walker, son visage regagnant progressivement l'air imperturbable qui lui était si caractéristique. « La société est drôlement hypocrite avec celles que tous désirent, mais refusent d'estimer », conclut-il, sans perdre de sa concentration sur leur chorégraphie. À nouveau, il fit virevolter Naomi entre ses bras, et lorsque leurs visages se firent face à nouveau, leur proximité à même de perturber les plus farouches, toute trace d'espièglerie avait disparu des traits d'Eli, où se devinaient désormais l'intégrité et l'honneur pour lesquels il était réputé. « Cela va sans dire, Naomi », souffla-t-il doucement, avant de préciser en toutes lettres, soucieux de la rassurer : « Votre secret est bien gardé, vous en avez ma parole. »
rainmaker
❝oh my lungs are begging me to beg for you❞ all of these highs and all of these lows don't keep me company. i've been breathing you in and drinking you down, you're the only remedy. say you're gonna hold my head up, say you're gonna break my fall ; say you're gonna stay forever, baby, this is all i want. cause all my bones are begging me to beg for you, begging me to beg for your love.
Elle aimait être flattée, Naomi. Et elle aimait d’autant plus ça quand il n’était pas uniquement question de son physique. Évidemment, elle n’était pas naïve ; elle savait pertinemment que ses courbes étaient les premières choses que l’on remarquait chez elle. À vrai dire, elle ne faisait rien pour essayer de réfréner ceci — au contraire, même : elle n’hésitait jamais à mettre ses atouts, tels qu’ils soient, en valeur. Ce qui expliquait aussi pourquoi elle était d’autant plus satisfaite quand une tierce personne cherchait à voir au-delà des apparences, et de ses atouts physiques. « S’il l’avait véritablement été, j’en aurais probablement gardé un souvenir mémorable. » Fit remarquer la brune avec un léger sourire en coin. Elle se moquait clairement de lui, et du discours qu’il avait apparemment prononcé — mais dont elle n’avait même pas eu connaissance. La raison ? Son client était arrivé en retard, et les huiles s’étaient déjà succédées au pupitre pour remercier l’ensemble des participants, mais aussi la brillante organisation de la fondation Walker. Ils étaient arrivés à l’instant précis où les convives s’étaient rués vers le buffet, marquant l’ouverture des véritables festivités. « Vous voulez bien m’en faire un rapide résumé ? » Demanda-t-elle, offrant à l’héritier une occasion en or de se mettre en scène, et de fanfaronner devant elle. Elle ne savait pas s’il entrerait dans ce jeu, qui n’avait pourtant rien de dangereux. « Je tâcherai de me rattraper, et d’être de retour au bon moment pour écouter les mots de votre mère. » Confessa-t-elle en en souriant. En avait-elle quelque chose à faire ? Non, naturellement. Mais elle n’allait pas l’avouer de but en blanc, surtout face à l’un des principaux organisateurs de cette soirée. « Je ne voudrais pas faire mauvaise impression. » A vrai dire, il s’agissait surtout de trouver une excuse pour rejoindre le lieu principal des festivités, avant que leur absence ne devienne criante. Elle n’était pas ici par hasard, et n’était pas venue seule ; tôt ou tard, elle devrait retourner auprès de son client. « Ni me griller pour l’avenir. » Ajouta-t-elle, osant même un clin d’oeil appuyé à son interlocuteur. Son costume de séductrice lui allait comme un gant, et elle s’en délectait. « Vous aimez donc souffrir. » Plaisanta Naomi, alors qu’Elijah reconnaissait préférer la compagnie de femmes plus bavardes. Décidément, il ne ressemblait en rien aux hommes qu’il devait régulièrement côtoyer et aux côtés desquels il avait sans nul doute grandi. Ce point pouvait vouloir dire deux choses : la première, l’Australien avait pris le contre-pied pour s’émanciper à tout prix de cette éducation qui lui avait été donnée. La seconde, c’était qu’il avait suffisamment de force d’esprit et de caractère pour s’extraire de ce monde de faux-semblant et d’apparence. Et dans les deux cas, Naomi considérait que ça forçait le respect. « Je ne voudrais pas éveiller la colère de Madame Walker. » Déclara l’escort-girl en souriant, alors que sa main se posait adroitement sur l’avant-bras de son interlocuteur. Elle mentait, évidemment ; elle se fichait royalement de blesser l’épouse, la fiancée, la compagne ou la proie qui rythmait la vie sentimentale d’Elijah. Si une telle personne existait, naturellement. Mais vu le caractère et le charme de l’aîné de la famille, Naomi devinait que les prétendantes n’avaient jamais manqué. « Et nous avons réussi. » Fit-elle remarquer en jetant un coup d’oeil autour d’eux pour s’assurer qu’ils n’avaient pas été suivis. « Mais il serait incongru d’y voir une quelconque manoeuvre de notre part. » La pente était glissante, mais l’envie trop tentante : une fois n’est pas coutume, l’escort-girl avait choisi de jouer avec le feu pour s’assurer d’être divertie. « Après tout, vous ne remplissez que votre devoir d’hôte, en me faisant visiter les lieux. » Officiellement, et aux yeux de tous, ils étaient dans le droit chemin. Officieusement, les sous-entendus prononcés et les regards perçants qu’ils avaient échangé racontaient une toute autre histoire. Ils n’étaient pas innocents. Ils étaient coupables, bien qu’aucune preuve matérielle ne puisse être dénichée. « N’est-ce pas ? » Demanda-t-elle en souriant, plongeant son regard dans celui d’Elijah. Ses lippes s’étirèrent davantage lorsque cette conversation à la double lecture s’achevait pour laisser place à une danse.
L’atmosphère était douce et apaisée, et elle aurait pu longtemps le rester. Le son mélodieux de la musique, qui leur parvenait étouffé, leur permettait de danser avec grâce et harmonie. La situation aurait pu perdurer, longtemps — c’était en tout cas l’impression qu’avait Naomi, si seulement Elijah n’avait pas subitement retrouvé la mémoire. La séductrice s’effaça soudainement, revêtant un masque qui se voulait neutre et distant. Il savait, et elle savait qu’il savait. Pas le moindre doute, pas la moindre hésitation. Du statut de femme fatale, elle venait de rétrograder à une place peu envieuse. Elle n’avait plus de quoi garder la tête haute, plus de quoi être fière ; désormais, elle n’était qu’une petite chose ridicule entre les bras musclés du brun. Il aurait pu la broyer, s’il l’avait voulu. Ses talons vertigineux lui faisaient gagner quelques précieux centimètres, et pourtant : ça ne suffisait pas à la mettre sur un pied d’égalité avec l’héritier Walker. Son front atteignait à peine son menton et, entre ses bras, elle se sentait frêle et vulnérable. C’était fou, comme les impressions pouvaient changer en un claquement de doigts ; il suffisait que votre interlocuteur vous avoue être au courant de vos secrets bien gardés pour que, soudainement, la vapeur se renverse. Pourtant, inlassablement, il continuait de la faire danser avec le même entêtement, avec la même grâce. Elle gloussa lorsqu’il lui fit remarquer qu’il n’avait aucune raison d’être dégouté, ne croyant pas un seul instant à ce qu’il énonçait. Comment aurait-il pu en être autrement ? Il venait d’une famille riche, aux moeurs honorables et aux pratiques distinguées. Ils étaient aux antipodes l’un de l’autre, et n’avaient probablement pas grand-chose en commun. Mais Naomi aurait-elle pour autant pu affirmer que leur rencontre fortuite resterait une parenthèse lors d’une soirée unique ? Non. Et encore moins s’il continuait à mettre des mots presque… Rassurants et réconfortants sur ce qu’il pouvait ressentir. L’escort-girl était complètement déroutée, complètement désorientée. « Vous devez avoir beaucoup de comptes à régler avec votre éducation, Elijah. » Fit remarquer la brune, les yeux obstinément baissés vers le sol. Parce que sinon, pourquoi s’obstinerait-il à demeurer à ses côtés, et à prendre le risque de voir sa réputation être entachée par une femme qu’il ne connaissait pas ? « Du savoir-faire, laissez-moi rire. » Elle n’avait pourtant pas le sourire aux lèvres, Naomi. Elle ne trouvait pas ça drôle, mais plutôt franchement triste. « Vous vous méprenez. La recette est simple : trouver la faiblesse, revêtir le bon déguisement, et commencer à jouer. » Il n’y avait rien de plus simple, aux yeux de Naomi ; il fallait simplement être attentif et malin. Elle virevolta une énième fois dans les bras de l’héritier, et se retrouva propulsée contre son torse puissant. Elle profita de cette proximité retrouvée pour formuler une requête, qu’Elijah s’empressa d’accepter. Étrange. « Et vous n’essayez même pas d’en profiter. » Constata la brune, avant de relever les yeux vers l’Australien. Elle osait se confronter à lui, face à face, pour la première fois depuis qu’il avait fait ressurgir son passé. « Est-ce que ça fait de vous quelqu’un de profondément intègre, ou de parfaitement idiot ? » Elle ne le connaissait pas suffisamment pour trancher, et préférait donc lui laisser le bénéfice du doute. Alors qu’elle voyait les lippes du brun se mouvoir, elle déposa son index sur sa bouche. Pour le faire taire, pour ne pas qu’il en dise davantage, pour ne pas qu’il se dévoile. Elle ne parvenait pas à le cerner, et ça la désarçonnait autant que ça lui plaisait. Jouer avec le danger ? C’était comme une seconde nature, pour Naomi. « Ne dites rien, Elijah. » Elle fit traîner son doigt une seconde de trop sur sa bouche, avant de le faire glisser le long de sa mâchoire. Chassez le naturel, il revient au galop. « Je préfère me faire mon propre avis. » Ça lui prendrait du temps, et cette soirée ne suffirait probablement pas. Mais l’escort-girl pouvait se montrer patiente, quand le jeu en valait la chandelle.
ÂGE : 39 ans (04/01/1985) SURNOM : eli, simple et efficace STATUT : cœur autrefois brisé, désormais jalousement gardé, mais dont l’armure ne cesse de se craqueler face à une adorable petite souris MÉTIER : architecte au sein du walker group, et chargé du cours de recherche en environnement et durabilité à la faculté d'architecture de l'université du queensland. LOGEMENT : un penthouse lumineux à spring hill, qu’il partage avec son chat siamois zelda et ses deux nouvelles recrues félines, safflina et drogon - ou plutôt dans lequel il est autorisé à rester tant qu’il n’oublie pas de remplir leur gamelle POSTS : 2694 POINTS : 20
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WALKER ✵ we don't talk much, not anymore. broken bottles and slammin' doors, but we still care about each other, say we care about each other. i know life took us far away, but I still dream 'bout the good old days. when we took care of each other, we were livin' for each other.
ELIORA ✵ gimme what you got - your talk is incredible, so, so, so unusual. you taste like surfing videos. i'm going to read your mind, who you hiding? you fake your shyness, i just wish that i could see through you... hot glue, vape juice, hit undo, how the hell are you so cool?
( 1er juillet 2022 – Gala d'hiver du Walker Group, Museum of Brisbane ) En dépit des nombreuses flatteries qu’elle avait déjà pu lui adresser depuis le début de la soirée, Naomi ne se faisait pas particulièrement tendre avec Eli. Elle ne semblait pas hésiter à le cribler de piques savamment formulées, de taquineries impitoyables en dépit d’une politesse impeccable. Loin de se formaliser, l’héritier s’en amusait et semblait ravi d’avoir trouvé compagnie auprès de quelqu’un qui ne focalisait pas tous ses efforts sur la meilleure façon de le caresser dans le sens du poil. Ainsi, lorsque Naomi le railla au sujet du discours qu’elle avait visiblement raté mais qu’elle n’hésitait pas à attaquer à demi-mot, Eli se fendit d’un sourire léger, sans faire de commentaire jusqu’au moment où elle lui demanda d’en résumer le contenu. À cette requête, il ricana, et gonfla pompeusement le torse, exagérant l’air formel qu’il avait emprunté quelques temps plus tôt pour adresser son discours aux convives venus assister à la soirée caritatives. En dépit de la grande et théâtrale inspiration qu’il prit avant de parler, sa voix fut étonnamment indifférente, sans doute un poil moqueuse, lorsqu’il récita des bribes éparses du discours qui lui avait valu un tonnerre d’applaudissements. « Depuis plus de soixante ans, le Walker Group s’est donné pour mission de faire briller notre belle ville… Le paysage de Brisbane n’a cessé d’évoluer au cours des dernières décennies, et nous sommes fiers d’avoir joué un rôle notable dans cette croissance extraordinaire… Le Walker Group s’est toujours mis au service de notre ville, mais aussi de sa population et de ceux qui en ont le plus besoin – avec votre aide, nous aspirons à continuer de rendre cette ville meilleure, un havre de paix pour tous ceux qui y habitent… Merci pour votre générosité… Je vous dis, c’était poignant », conclut-il, rieur, troquant ses talents d’orateur contre le sarcasme auquel il préférait, de loin, recourir. La brune, elle, n’usait pas de sarcasme de manière aussi flagrante que lui, y préférant les phrases lourdes de sous-entendus mais en apparence tout ce qu’il y avait de plus correctes qu’elle lui envoyait d’un ton malicieux. Difficile de savoir si elle pensait ce qu’elle disait, ou si une ironie subtile se cachait derrière ses paroles – la seule façon de départager était de parier sur l’une ou l’autre de ces deux options, ce qu’Eli trouvait de toute façon bien moins drôle que de jouer le jeu des double-sens jusqu’au bout. « Rassurez-vous, vous faites très bonne impression. Et je m’assurerai personnellement qu’aucune de vos chances ne soit grillée – il paraît que j’ai une certaine influence, dans le milieu », conclut-il en lui réciproquant son clin d’œil, à la fois faussement modeste en minimisant l’envergure de ladite influence, et suffisamment arrogant que pour la mentionner. Il était pourtant difficile de lui en tenir rigueur, de cette arrogance qui lui allait comme un gant et dont il parvenait à se servir sans en devenir détestable pour autant. À l’arrogance succéda une certaine douceur non dénuée de malice lorsque fut abordé le sujet des cavalières qu’il avait l’habitude d’avoir à son bras à l’occasion des soirées comme celle-ci. Eli arqua un sourcil lorsque Naomi lui supposa des tendances masochistes, surpris des conclusions qu’elle tira de son propos mais non moins amusé. « Souffrir ? Je vous ai à mes côtés ce soir, et c’est loin d’être un supplice… je pense qu’on se serait moins amusés si vous aviez été plus taiseuse, pas vous ? », demanda-t-il rhétoriquement, un sourire mutin floqué sur les lèvres. Et Naomi de pousser la provocation d'un cran supplémentaire en évoquant une potentielle compagne susceptible d'être jalouse de les voir ensemble – une hypothèse qu'elle sembla formuler avec le plus grand cynisme au vu de sa main qui vint se loger sensuellement sur l'avant-bras d'Eli, qui n'y vit évidemment aucun inconvénient, particulièrement satisfait à cet instant-là d'être célibataire et de ne pas devoir interrompre leur petit jeu. « Il n'y a pas de Madame Walker, rassurez-vous – pas que vous ayez l'air particulièrement inquiète », taquina-t-il, la laissant complaisamment lui tripoter l'avant-bras et venant négligemment poser sa main par-dessus celle de Naomi, le regard tentateur et son sourire s'étirant lorsqu'elle les dédouana en formulant quelques mensonges éhontés au sujet de leurs intentions à tous les deux. « Absolument », renchérit-il sur le même ton complice et lourd de sous-entendus. Ce n'était pas vraiment mentir s'ils connaissaient tous deux la vérité, n'est-ce pas ?
Leur jeu fait de tentation et de provocation toucha toutefois à sa fin lorsque, maladroitement, Eli suscita un vif embrassement chez Naomi dont le regard si direct se fit aussitôt fuyant, évitant résolument celui d'Eli qui se voulut rassurant. Ses paroles servirent le même dessein mais ne la convainquirent visiblement pas, ne soutirant à Naomi qu'un ricanement désabusé. La réponse de la jeune femme fut chargée de cynisme, et Eli comprit rapidement que quelques paroles rassurantes ne suffiraient pas à soulager son embarras. Malgré le sourire en coin témoin de la surprise suscitée par la remarque de Naomi, il ne se départit pas pour autant de sa mine sérieuse, ni de la douceur de ses traits qui accompagnait ses propos. « Ça fait longtemps que je m'en suis affranchi – autant que faire se peut sans que ça ne me coûte ce qu'il me reste de liens avec ma famille », répondit-il simplement, non sans une pointe de mélancolie en évoquant à demi-mot les décisions et les comportements qui lui avaient coûté sa place d'enfant prodige de la famille Walker. Des décisions qui l'avaient tenu à l'écart des siens pendant près de vingt ans, durant lesquels il ne les avait plus revus et ne les avait contactés qu'une poignée de fois. Depuis son retour, l'ambiance restait tendue avec le reste des Walker, bien que la situation eût pu être bien pire – c'est qu'Eli se gardait bien de faire des remous susceptibles de carier davantage leurs liens, disposé à ces fins à faire bien plus de compromis qu'il n'en avait été capable lorsqu'il était cet adolescent prêt à tout pour fuir le carcan familial auquel il avait toujours été promis.
La belle brune qu'il continuait, imperturbablement, de faire tournoyer sur un rythme nullement affecté par leur conversation, semblait résolue à ne plus croiser son regard, se contentant de le contredire non sans amertume. Elle sembla hermétique à la remarquable indifférence d'Eli devant la découverte insolite qu'il venait de faire, bien plus honteuse que lui n'était perturbé. L'héritier crut bien faire en tentant de lui assurer sa bienveillance, mais l'impact de ses paroles sembla minime, pour ne pas dire inexistant. Naomi rétorquait avec une franchise qui contrastait avec le ton enjôleur employé juste avant, et Eli renonça à la contredire en voyant combien son avis semblait tranché. « Je ne vais pas prétendre connaître mieux que vous un milieu dont je ne sais que ce que j'en imagine », murmura-t-il plus humblement qu'il n'en avait l'habitude, lui reconnaissant des arguments plus solides que les siens. « Sachez juste que cela n'enlève rien au respect que je vous porte. » En témoigna la façon dont il accepta, sans l'ombre d'une hésitation tant cela lui sembla évident, sa demande de garder pour lui ce qu'il venait d'apprendre. Une garantie qui décida enfin Naomi à recroiser son regard qui, quant à lui, ne l'avait jamais quittée, et Eli sourit en retrouvant les prunelles de la demoiselle. Le regard de l'héritier se teinta d'une touche de surprise devant la réaction de Naomi, et il n'eut pas le temps de rétorquer qu'elle l'interrogea sur les raisons derrière sa coopération. Il laissa échapper un petit rire amusé, baissant brièvement le regard mais, à nouveau, elle le devança en lui intimant de ne pas répondre, joignant le geste à la parole lorsqu'elle posa un index doux mais ferme sur ses lèvres pleines pour l'intimer au silence. Ses yeux bleus s'agrandirent légèrement mais il obtempéra et ne dit rien, esquissant un sourire en coin appréciateur face au retour de la témérité de Naomi. Il hocha légèrement la tête et frissonna légèrement sous le contact aérien de son doigt qu'elle laissa courir le long de son visage. Lorsqu'elle rompit le contact, il approcha son visage du sien, ne laissant qu'une paire de centimètres séparer leurs lèvres en lui murmurant : « Il me tarde de connaître vos conclusions à mon sujet. » Ses yeux brillèrent malicieusement tandis que la main logée au creux de sa taille raffermit, presque imperceptiblement, sa prise sur ses courbes. Il prolongea d'une poignée de secondes le silence entre eux avant de reprendre, presque inaudible et manquant d'effleurer ses lèvres tant il était proche d'elle, tout en se refusant de combler l'infime distance qui les séparait encore. « Que pensez-vous, devrions-nous retourner à nos obligations respectives ou s'attarderait-on quelques instants supplémentaires ? » La tentation seyait mieux que jamais à son beau visage, dont l’expression avait repris de sa malice.
rainmaker
❝oh my lungs are begging me to beg for you❞ all of these highs and all of these lows don't keep me company. i've been breathing you in and drinking you down, you're the only remedy. say you're gonna hold my head up, say you're gonna break my fall ; say you're gonna stay forever, baby, this is all i want. cause all my bones are begging me to beg for you, begging me to beg for your love.
Souffler le chaud et le froid était un rôle dont Naomi raffolait. Ses lippes s’étirèrent en un sourire malicieux lorsqu’elle vit Elijah reprendre avec sérieux son rôle d’orateur. Les changements étaient légers : il s’était légèrement redressé, son air s’était fait plus sérieux, son front s’était plissé. Même sa gestuelle avait été modifiée — comme s’il avait, à nouveau, un auditoire à séduire. Mais Naomi était et demeurait seule en sa compagnie, et le ton indifférent qu’il employa lui fit éclater de rire. Pas un rire forcé, pas un rire calculé : un rire pur et sincère, qu’elle eut toutes les peines du monde à tarir. Il jouait la comédie, et elle s’en délectait. Elle passa son index sous ses yeux pour récolter les larmes qui menaçaient de s’en échapper, inspira et expira profondément à quelques reprises avant de croiser le regard rieur de son interlocuteur. « Je suis conquise. » Confessa-t-elle, alors que son rythme cardiaque retrouvait une cadence plus normale. Elle comprenait que l’aîné des Walker puisse plaire et séduire une grande majorité des gens. Hommes et femmes, vieux et jeunes, expérimentés ou novices : n’importe qui pouvait se laisser prendre au jeu d’Elijah, elle en était persuadé. Elle y comprit, d’ailleurs : elle se perdrait volontiers dans l’océan de ses yeux, s’il mettait un peu d’entrain dans ses propos. Il avait un don (à moins que cette aisance ne soit le résultat d’une éducation savamment orchestrée), et ça le rendait dangereux. « Une influence, même auprès de votre mère ? » Demanda Naomi en arquant un sourcil, presque surprise par ses propos. Bien sûr, après la prestation qu’Elijah venait de livrer, elle ne doutait plus un seul instant de ses capacités à charmer son auditoire. Quelques mots bien pensés, un sourire enjôleur, et une gestuelle travaillée : la grande majorité se laisserait prendre au jeu, ravie d’être placée sur un prétendu piédestal par un homme tel que le fils Walker. « Si vous pouvez me libérer de mes fers et faire de moi votre égale à l’occasion d’une soirée future, alors je considérerai que vous avez de l’influence. » C’était une provocation, ni plus ni moins. Une façon pour elle de lui suggérer — ou plutôt, de lui faire clairement comprendre — qu’elle souhaitait être invitée à l’occasion d’une de leurs prochaines soirées mondaines, sans être liée à une tierce personne qui aurait eu besoin d’une brune plantureuse à ses côtés pour briller. « Et nous n’aurions plus besoin de nous éclipser pour échanger en toute liberté. » Obligation ou commodité ? Ils auraient tout aussi bien pu rester dans la salle principale, où tous les autres convives profitaient des largesses offertes par la famille Walker. « A moins, naturellement, que vous ayez quelques trésors à me montrer. » Une collection d’art quelconque, le tableau d’un grand maître, une bibliothèque majestueuse regorgeant d’ouvrages anciens… Ou une chambre bien rangée, par exemple. « Ou quelques secrets à me susurrer. » Suggéra-t-elle avec un clin d’oeil malicieux. Loin d’être offusqué par les propos de la brune, Elijah confirma à voix-haute et de manière on ne peut plus claire qu’il passait un agréable moment en sa compagnie. « La vie est trop courte pour garder le silence. » Parfois, pourtant, elle s’était tue. Elle avait opté pour le silence, pour se préserver — elle, mais aussi les autres. Toutes les vérités n’étaient pas bonnes à dire ; Naomi l’avait compris relativement tôt. Sa main sur l’avant-bras de l’héritier, et sans la moindre once de subtilité, la brune s’inquiéta du son statut marital de son interlocuteur. Était-il célibataire, marié, fiancé ? Le suspense ne dura pas ; bien vite, il balaya d’un revers de main toute forme d’engagement. « C’est vrai ; ce n’est que de la curiosité mal placée. » Confessa l’Australienne en haussant les épaules. Qu’il y ait une femme ou non dans la vie d’Elijah ne l’empêcherait pas de continuer à flirter ouvertement avec l’héritier. Aucune barrière n’avait été franchie, aucune tromperie n’avait été commise. Alors, tant qu’ils s’en tenaient à un jeu faussement innocent, ils restaient irréprochables. Aux yeux de tous, en tout cas. Et quand il s’agissait de maintenir les apparences, les deux Australiens semblaient exceller.
« Désolée. » Déclara simplement la brune, alors que les propos d’Elijah laissaient sous-entendre que les liens familiaux qui l’unissait à ses pairs étaient plus complexes que ce que la famille Walker voulait faire croire. Derrière les paillettes et les sourires, se cachait une vérité plus sombre, plus délicate. Naomi déposa une main réconfortante et chaleureuse sur la joue de l’hériter, et confessa : « Je ne voulais pas me montrer intrusive ou indélicate. » Sa main reprit sa place initiale, soit sur l’épaule d’Elijah. Ils continuaient de danser, suivant le rythme imposé par la musique lointaine qui leur parvenait quelque peu étouffée. Seuls dans leur bulle, Naomi avait l’impression de vivre un moment hors du temps. Déconnectée de toute l’agitation qui régnait à quelques mètres à peine d’eux, Naomi se retrouvait confrontée à ses actes passés. Des actes qui auraient pu lui porter préjudice, si elle était tombée sur un homme moins délicat que son hôte de ce soir. « Vous voulez que je vous initie ? » Demanda la brune à voix basse, confrontant son regard azur avec celui de son interlocuteur. La proposition était osée, dangereuse, audacieuse. Elle était l’équivalent d’une plongée dans un abîme, une expérience dont ils ne ressortiraient probablement pas indemnes. Si, depuis le temps qu’elle se confrontait à l’illégal et l’illicite, Naomi avait eu le temps d’intégrer les codes, Elijah y était complètement étranger. Un esprit sain méritait-il d’être souillé, par pure curiosité ? « Oubliez. » Souffla-t-elle après une seconde de silence, alors que ses lèvres s’étiraient en un sourire sincère. Elle s’était oubliée dans ces paradis créés de toute pièce parce qu’elle avait cru y voir une sortie de secours. Une chance de s’extirper de son monde de misère, de sa basse condition sociale. Elijah, bien né, n’avait pas eu les mêmes problématiques. Et elle ne souhaitait pas qu’il s’engouffre dans un monde sale, dépouillé de règle et de sens moral. « Vous ne méritez pas ça. » Dit-elle, se laissant bercer par l’héritier Walker. Elijah avait réussi à éveiller l’intérêt de Naomi, et ça n’était pas rien : elle le trouvait élégant, charmant, intriguant. Sous ses airs d’ange, elle s’interrogeait : est-ce que la tempête grondait, menaçait, s’élevait ? Ou était-il un homme calme, aux manières soignées et à l’éducation irréprochable ? Elle avait envie d’en découvrir davantage, tout en sachant pertinemment que le temps leur était compté ; bientôt, chacun devrait retourner à ses obligations. L’escort-girl osa franchir une barrière, faisant fi de la bienséance : elle fit voyager son doigt sur la peau douce de l’héritier, dessinant ses traits, s’attardant une seconde de trop sur ses lippes. Avait-elle conscience du danger que ce simple geste représentait ? Naturellement ; mais la tentation était trop forte. Elle frissonna en sentant le souffle chaud d’Elijah s’écraser sur sa peau, tandis qu’un rapprochement physique ne les laissa qu’à quelques malheureux centimètres l’un de l’autre. « Il faudra être patient. » Murmura la brune, avant de se justifier : « Je ne me fie jamais à mes premières impressions. » Il aurait été si facile, pour elle, de combler la maigre distance qui les séparait. Ça l’aurait soulagée : elle n’aurait plus eu à lutter contre la chaleur qui se propageait dans le fond de ses entrailles, plus eu à s’interroger sur la façon dont le brun embrassait. Oh, elle finirait sans doute par lui donner ce qu’il voulait — elle-même avait envie de croquer dans ce fruit défendu. « La réalité peut bien attendre quelques minutes supplémentaires. » Elle n’avait pas envie de retourner auprès de son client — s’il n’était pas désagréable, il était surtout profondément ennuyeux. Et ses connaissances n’étaient pas exaltantes non plus ; tout juste pourrait-elle échanger avec les compagnes des amis de son client, sur des sujets futiles et pas franchement dignes d’intérêt. « On peut s’attarder, puisqu’on ne fait rien de mal. » Murmura-t-elle à voix-basse, tout en sachant qu’elle profitait d’un moment éphémère. Alors qu’elle prononçait ses mots, Naomi fit un léger mouvement vers l’avant, en direction d’Elijah, pour se lover dans ses bras. Elle nicha sa tête dans son cou, son nez s’imprégnant de l’odeur masculine du danseur. Elle ferma les yeux pendant quelques précieux instants, se laissant happer par cette parenthèse enchantée. Son bras droit quitta le milieu du dos du danseur, et remonta jusqu’à entourer la nuque d’Elijah. Téméraire, Naomi fit glisser son autre main le long du torse de son interlocuteur, et éloigna légèrement son buste du sien. Au loin, la musique perdait en rythme, signe que le morceau touchait à sa fin. Elle prit une profonde inspiration, et déclara : « Il semblerait que nous soyons rappelés à l’ordre. » Chacun dans son monde, chacun avec ses obligations. Ils se décroiseraient peut-être au cours de cette soirée ; mais tous deux feraient comme si de rien était. « Je vous laisse le choix d’une ultime faveur. » Déclara la brune avec un sourire malicieux. Une seule ; c’était beaucoup, et si peu à la fois. « Je serais une mauvaise invité, si je ne vous remerciais pas dignement pour cette soirée. »
ÂGE : 39 ans (04/01/1985) SURNOM : eli, simple et efficace STATUT : cœur autrefois brisé, désormais jalousement gardé, mais dont l’armure ne cesse de se craqueler face à une adorable petite souris MÉTIER : architecte au sein du walker group, et chargé du cours de recherche en environnement et durabilité à la faculté d'architecture de l'université du queensland. LOGEMENT : un penthouse lumineux à spring hill, qu’il partage avec son chat siamois zelda et ses deux nouvelles recrues félines, safflina et drogon - ou plutôt dans lequel il est autorisé à rester tant qu’il n’oublie pas de remplir leur gamelle POSTS : 2694 POINTS : 20
TW IN RP : ex-toxicomanie GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : né à Brisbane, il a sillonné les plus belles régions du globe une fois sa majorité atteinte puis s’est installé à New York avant de revenir dans la ville qui l’a vu grandir fin 2021 ✵ aîné de la fratrie Walker ✵ architecte depuis plus de dix ans, il excelle dans son travail ✵ un passé riche d’excès en tous genres, le seul vice ayant persisté au travers des années étant la cigarette ✵ (trop) honnête, il préfère une vérité blessante à un mensonge confortable ✵ très sociable, doué avec les mots et le sourire facile, sa façade s’effondre lorsque l'interaction devient trop réelleCODE COULEUR : eli se pavane en #00B464 RPs EN COURS :
WALKER ✵ we don't talk much, not anymore. broken bottles and slammin' doors, but we still care about each other, say we care about each other. i know life took us far away, but I still dream 'bout the good old days. when we took care of each other, we were livin' for each other.
ELIORA ✵ gimme what you got - your talk is incredible, so, so, so unusual. you taste like surfing videos. i'm going to read your mind, who you hiding? you fake your shyness, i just wish that i could see through you... hot glue, vape juice, hit undo, how the hell are you so cool?
( 1er juillet 2022 – Gala d'hiver du Walker Group, Museum of Brisbane ) Elijah aurait voulu que ces quelques instants hors du temps ne connaissent pas de fin. La compagnie de Naomi était infiniment plus stimulante que toutes les discussions mondaines d’un ennui sans fin qui l’attendraient sitôt qu’ils franchiraient la porte de cet espace privilégié qu’avait été la pièce dans laquelle ils s’étaient réfugiés à l’abri des regards. Elle avait fait une incursion aussi inattendue qu’elle n’était la bienvenue dans la morne soirée de l’héritier, qui se régalait de son répondant piquant et de son attitude surprenante. Eli flirtait volontiers avec les femmes visiblement sensibles à son charme, et les jeux de séduction faisaient partie des quelques petits plaisirs coupables qu’il s’autorisait encore après avoir tiré un trait sur la majorité des vices dont il avait tendance à abuser, naturellement peu adepte de la mesure et du sens des responsabilités. Mais malgré son appétence pour les jeux de regards appuyés et les échanges de sous-entendus plus ou moins subtils, le Walker ne s’adonnait en réalité que peu souvent à ce passe-temps qui avait, à une certaine époque, rythmé son quotidien avec une régularité effarante qui lui avait valu une réputation de coureurs de jupons dont la notoriété le précédait dans à peu près l’entièreté des cercles qu’il avait l’habitude de fréquenter à Manhattan. Alors, l’aîné des Walker s’était-il assagi depuis son retour au bercail, ou d’autres facteurs expliquaient-ils cette raréfaction de ces comportements séducteurs dont il avait le secret ? La réponse n’était sans doute nullement du côté d’une prise en maturité ni d’une remise en question chez celui qui abhorrait le simple concept d’introspection, et sans doute le revirement de situation était-il davantage dû à l’agenda surchargé et aux préoccupations diverses d’Eli, qui ne créait plus les opportunités grâce auxquelles il avait autrefois pu s’adonner aussi fréquemment à ces petits jeux dont il raffolait tant. Voilà ce qui arrivait lorsqu’on troquait, bon gré mal gré, les soirées arrosées presque quotidiennes contre les réunions à n’en plus finir et les conflits familiaux dont la complexité tuait dans l’œuf toute envie de faire la fête. Lorsqu’il prenait un moment pour y penser, Eli regrettait le temps de l’insouciance et de l’irresponsabilité qu’avait été sa vie à New York, époque où sa carrière florissante n’avait jamais empêché l’héritier de se retourner le cerveau à un rythme si effréné que personne n’aurait parié un centime sur sa survie au-delà de la cinquantaine. Il avait beau savoir que ce train de vie et la façon dont il n’avait pas ralenti depuis la fin de son adolescence dissimulait un mal-être enfoui plus profondément, maladroitement pansé par les diversions auxquelles il se consacrait volontiers, cela n’empêchait Eli de considérer que ce mode de vie lui avait convenu à la perfection, et de se montrer nostalgique maintenant que sa vie revêtait des teintes plus mornes.
Mais le naturel avait tendance à revenir au galop, et Elijah ne faisait nullement exception en la matière. Quelques minutes d’un échange à la fluidité délicieuse lui avaient suffi à le ramener à ses anciennes habitudes, celles qui lui faisaient susurrer des paroles en apparence anodines tout en assortissant à ces dernières un regard qui en disait bien plus long sur ses intentions véritables. L’aplomb avec lequel Naomi lui réciproquait ses attentions ne faisait qu’exacerber le plaisir que prenait Eli à pousser plus loin la provocation, assuré que cette dernière n’était pas malvenue par la témérité nettement supérieure à la sienne de l’envoûtante jeune femme. Le charme de cette dernière sembla décupler lorsqu’elle éclata d’un rire nettement plus franc que tous les comportements séducteurs qui l’avaient précédé, et l’accès d’hilarité de Naomi trouva écho chez le Walker qui esquissa à son tour un large sourire amusé. « Si j’avais su qu’il suffisait d’un discours barbant pour vous conquérir, j’aurais fait ça plus tôt », plaisanta-t-il avec une pointe de malice. Malice qui persista lorsqu’elle questionna l’influence qu’il pouvait exercer sur sa propre mère. « Surtout auprès de ma mère. Ne le dites à personne, mais je suis son préféré », livra-t-il sur le ton de la confidence, en apparence plaisantin mais énonçant en réalité une vérité établie : si Mary Walker ne semblait réellement aimer aucun de ses enfants, son aîné n’en demeurait pas moins son favori, celui auquel elle ne refusait rien et qu’elle avait toujours regardé à travers des lunettes teintées qui filtraient tous les mauvais côtés de l’intéressé. « Considérez que c’est chose faite. J’aimerais beaucoup vous avoir à mon bras à ma prochaine soirée mondaine, si vous êtes disponible », accepta-t-il sans hésiter, souriant de plus belle lorsqu’elle dressa un portrait de la soirée qu’ils auraient l’occasion de partager. « J’ai des tonnes de secrets. Des tas de choses à montrer. En tout cas, suffisamment pour avoir de quoi vous divertir pendant quelques heures », susurra-t-il avec un sourire en coin, alliant à nouveau la malice aux mots en apparence innocents, leur conférant ainsi un tout autre caractère.
« Ne vous excusez pas », la rassura-t-il lorsqu’elle s’inquiéta d’avoir été trop envahissante. Bien qu’il fût d’un naturel discret dès que la conversation portait sur sa vie personnelle, Eli se sentait inexplicablement à l’aise avec Naomi, et ne lui avait confié que ce qu’il était à l’aise de partager, sans avoir été mis à mal par les questions de la jeune femme. Il fallait dire qu’il n’était, des deux, certainement pas celui dont l’intimité avait le plus été compromise, et peut-être cela jouait-il également un rôle dans la familiarité singulière dont il se permettait de faire preuve avec celle dont il ne connaissait finalement pratiquement rien, si ce n’est quelques détails cocasses dont il n’était pas censé être au courant. « M’initier ? », l’interrogea-t-il à son tour lorsque Naomi évoqua à demi-mot le monde dont elle était issue, et dont il ignorait tout. Il arqua un sourcil intrigué, une moue amusée se dessinant sur ses traits et gagnant en ampleur lorsqu’elle se rétracta après quelques instants sans avoir attendu sa réponse. Était-ce la façon dont il avait répété la fin de sa question, ou ses propres pensées qui l’avaient poussée à se raviser ? Il n’obtiendrait probablement jamais la réponse à cette question, et ne chercha pas non plus à la poser. Avec un air canaille, il lui répondit à voix basse, déjà considérablement plus proche de son visage qu’il ne l’avait été jusque-là : « Lorsqu’on sera amenés à se revoir, vous pourrez me reposer la question. J’ai un passif chargé de choix irresponsables à chaque opportunité dangereuse qui se présente à moi. » Un clin d’œil vint ponctuer cette affirmation dont Naomi ne se doutait probablement pas combien elle était vraie. Eli avait connu son lot de mauvaises décisions et son parcours était jalonné des conséquences parfois désastreuses qu’elles avaient pu engendrer.
Les paupières d’Eli papillonnèrent brièvement en sentant les doigts de Naomi dessiner un tracé invisible le long de sa peau rasée de près, et le contact le fit frissonner avant de provoquer un accès de témérité chez l’héritier qui manqua de combler l’espace qui séparait leurs lèvres respectives. Il pouvait sentir le parfum enivrant de la belle brune emplir ses narines, et les battements de son propre cœur accélérer légèrement. « La patience n’a jamais été ma plus grande qualité, mais je ferai un effort pour vous », souffla-t-il avec autant de sérieux que de sensualité, sans la quitter des yeux un instant. « Vos désirs sont des ordres », murmura Eli lorsque Naomi déclara vouloir leur accorder quelques instants supplémentaires. Le petit jeu auquel ils s’adonnaient devenait presque insoutenable, mais cela ne faisait qu’ajouter à son charme, et l’expérience était grisante. Le parfum capiteux de Naomi le frappa avec plus d’intensité encore lorsqu’elle logea son visage dans le creux de son cou, et Eli laissa échapper un léger soupir, électrisé par leur étreinte. Une main remonta le long du dos de Naomi pour se perdre dans ses cheveux, tandis que l’autre se raffermit contre sa taille. Il apprécia le contact de ses courbes enchanteresses contre la pulpe de ses doigts, aussi agréables au toucher qu’elles n’étaient à la vue – c’est du moins ce qu’il supposa à partir du contact à la chasteté frustrante auquel il se restreignit, alors que son esprit noyé d’endorphines n’aspirait qu’à capturer ses lèvres dans un baiser passionnel. Mais Eli n’en fit rien – il se voulait gentleman, certes, mais il semblait surtout complètement conquis par la dynamique addictive sur laquelle ils semblaient implicitement s’être accordés en faisant durer le plaisir et grimper la tension. Un nouveau frisson, toujours aussi léger, parcourut la peau d’Elijah lorsque, alors que la musique lointaine s’arrêta à la fin du morceau, il sentit une main se poser délicatement contre son torse. Ses prunelles retrouvèrent celles de la brune, et il lui réciproqua son sourire, sans chercher à cacher le regret qui se devinait dans son regard. « Il semblerait, oui », chuchota-t-il en écho à ses paroles, venant replacer une mèche de cheveux derrière l’oreille de Naomi. Au regret dans ses yeux succéda une agréable surprise lorsque, une nouvelle fois, elle le prit au dépourvu en lui offrant une faveur. L’héritier se mordit la lèvre, tout en faisant, à nouveau, se rapprocher leurs visages à tous les deux. « Vous avez été une invitée exemplaire », rebondit-il naturellement avec un sourire franc, « mais, puisque c’est si généreusement proposé… prenez mon numéro, voulez-vous ? Ensuite, libre à vous d’en faire ce que vous voudrez. » Avec un ultime clin d’œil, il relâcha à regret la jeune femme et esquissa par la même occasion un pas en arrière, s’apprêtant à retourner à ses obligations qui ne lui avaient jamais paru aussi ternes.
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❝oh my lungs are begging me to beg for you❞ all of these highs and all of these lows don't keep me company. i've been breathing you in and drinking you down, you're the only remedy. say you're gonna hold my head up, say you're gonna break my fall ; say you're gonna stay forever, baby, this is all i want. cause all my bones are begging me to beg for you, begging me to beg for your love.