| Let's watch the world burn [Maisie] |
| | (#)Ven 22 Juil 2022 - 1:17 | |
| Janvier 2022.
La pluie est torrentielle. Elle arrache la peau du visage de Raphael qui fend le rideau qu’elle forme à bord de son vélo. Il n’avait pas prévu cette averse. S’il avait su, il aurait pris l’autobus pour se rendre chez Maisie. Trop tard.
Il oublie qu’il porte ses chaussures préférées et que l’eau va complètement les ruiner. Il oublie aussi ses cheveux à plat, lui qui chérit ses bouclettes et les entretient comme si elles valaient quelque chose de plus que lui. Il oublie la crème qu’il vient d’enduire sur ses poignets et qui s’écoule maintenant en grosses gouttes avec la pluie. Il passe sa langue sur ses lèvres, goute une saveur subtile et remercie cette dernière de couvrir celle qu’avait laissée la bouche de Kieran hier pendant la nuit. Cependant, la chaleur qui irradie de son cou au creux de ses mains, il s’en souviendra encore et encore même s’il serre les doigts autour de son guidon en espérant se faire assez mal. Avec un peu de chance, il perdra le contrôle de son vélo, se fera renverser par une voiture qui roulera ensuite sur ses mains et broiera ses phalanges.
Il ne devrait pas espérer le malheur parce que, sans le savoir, il l’invoque. À sa droite, un conducteur d’autobus de ville ne semble pas le voir à travers l’averse. Raphael non plus ne le remarque pas parce que, un instant plus tard, il dévie un peu de sa trajectoire pour éviter un trou dans le béton et sa jambe happe l’autobus qui ne s’arrête pas. Son instinct le pousse à se laisser tomber à l’opposé et c’est ce qu’il fait. Heureusement, il possède les réflexes d’un sportif alors la chute n’est pas douloureuse : il roule à peine de quelques centimètres et se redresse rapidement pour voir son vélo se faire écraser par la roue arrière du gros véhicule. « PUTAIN ! » Qu’il lâche dans les intempéries, et son insulte aplatie par la pluie ne rejoint aucune oreille témoin. Le chauffeur du bus continue sa course sans jamais remarquer l’incident. « Merde… Merde… » Bredouille ensuite Raphael en faisant signe à la prochaine voiture de ralentir. Il va chercher son épave au milieu de la route et se hisse à nouveau sur le trottoir pour mieux examiner les dégâts. Nope. Ce truc-là ne roulera plus jamais. Il crache un autre juron puis observe autour de lui. Il s’est rapproché de chez Maisie et arrivera chez elle en une vingtaine de minutes à pied. Il aurait pu opter pour la seconde option mais… elle vient de rouler sur sa première. C’est à ce moment-là que l’averse décide de s’endormir pour laisser un éclairci illuminer le ciel de bleu et de jaune. Génial. Plus de gens pourront le voir déambuler sur le trottoir comme un mendiant.
Il déteste cette journée. Il déteste son vélo. Il déteste cet autobus et le conducteur, aussi. Il déteste Kieran. Il déteste sa misérable vie. Il déteste son incapacité à enchaîner deux mots sans trébucher. Il déteste son corps qui s’enlaidit à cause de sa dépression. Il déteste sa dépression. Il déteste son acné qui revient de temps en temps par vagues pour le ridiculiser. Il déteste sa cheville qui n’arrive pas à guérir malgré toutes ces années. Il déteste l’absence de papillons dans son ventre quand il regarde un film pornographique. Il déteste sa peur de faire face à son identité. Il déteste les étiquettes. Il se déteste. Et surtout, il déteste ce besoin qu’il a de parler de ce qu’il déteste à une personne qui n’a certainement rien demandé.
« Je le hais, Maisie. » Il annonce lorsque la porte de l’appartement s’ouvre pour dévoiler le visage de son amie. « Comment il peut me faire ça ? Il a pas de cerveau ou quoi ? Ou il ne sait pas l’utiliser !? » Il s’exclame à nouveau, laissant tomber son défunt vélo au sol avec aucune douceur avant d’entrer. « NoN Je Ne T’AImE PaS DésOlÉ, MaIs Je PRéFèRe Te LAIsSeR SeUl À l’aUtRe BoUt De L’aUsTrALie PlUtÔt quE De Te LE DIrE. » Il mimique d’une voix enfantine, visiblement… soupe au lait. Comme si, pour la première fois depuis deux ans, il extériorisait l’injustice qu’il a ressentie lors de ce road trip qui s’est terminé en drame. « Ah, et au fait, t’es mon ami mais je te mens constamment ! HAHA !!! C’EST MARRANT DE MENTIR À SES AMIS ! TROP MARRANT OUI !!!!! » Il ne pense pas correctement. Il ne faut pas lui en vouloir d’oublier que, par-dessus tout, Kieran ne va pas bien. Mais… « Et comment il me remercie de veiller sur lui après son accident ?!!???! EN RENTRANT EN PLEIN MILIEU DE LA NUIT, COMPLÈTEMENT BOURRÉ !! Je vais le tuer, Maisie, et je compte sur toi pour ne rien dire à la police. » Il ironise en faisant les cent-pas, incapable d’arrêter de parler. Tourner, tourner, tourner comme la toupie qui ne s’arrête plus jamais.
@Maisie Moriarty |
| | | ÂGE : vingt-trois ans (10.02.2001). STATUT : elle aime angus ; elle l'a donc largué, en toute logique (non). MÉTIER : employée polyvalente dans un cinéma de quartier, arrondi les fins de mois avec son compte onlyfans (@onlyfeet) où elle vend ses sous-vêtements sales et envoie des photos de ses pieds. LOGEMENT : #29 hardgrave road (west end), avec mateo et elena. elle croise les doigts pour que ça dure plus d'un an, cette fois. POSTS : 1299 POINTS : 40 TW IN RP : troubles alimentaires, mention de nourriture, perception erronnée du corps, parentification, langage cru (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : mère récemment décédée, père expatrié, un frère emprisonné, l’autre en foyer ; elle manque sérieusement de repères familiaux ≈ mouton noir de la famille, tombée dans les troubles du comportement alimentaire, elle a vraiment cru qu’elle s’en était sortie pour de bon jusqu’à ce qu’elle replonge en janvier 2024 ≈ vierge et paniquée par tout ce qui touche à l’intimité, ce n’était pas un problème jusqu’à ce qu’elle tombe amoureuse d’angus ≈ impulsive, immature, elle vit sa crise d’adolescence avec un peu de retard ≈ arrogante, peste, bourrée d’insécurités, douce : un vrai paradoxe. CODE COULEUR : maisie nargue le monde en tomato et en peru. RPs EN COURS :
llewyn ⊹ there’s no other love like the love for a brother. there’s no other love like the love from a brother.
angus ⊹ in any universe you are my dark star. i want you to want me, why don't we rely on chemistry? why don't we collide the spaces that divide us? i want you to want me.
seth ⊹ there is a little boy inside the man who is my brother. oh, how i hated that little boy. and how i loved him too.
aiden ⊹ if you'd never looked my way i would've stayed on my knees and i damn sure never would've danced with the devil at nineteen, and the god's honest truth is that the pain was heaven and now that i'm grown, i'm scared of ghosts, memories feel like weapons.
morigan #4 ⊹ every single day, yeah, i dig a grave, then i sit inside it, wondering if i'll behave. it's a game i play, and i hate to say, you're the worst thing and the best thing that's happened to me. i don't know what to do, you don't know what to say, the scars on my mind are on replay.
(07/06 - c'est presque ça) › sara #1 › emery #1 › russell #1 › mateo #1 › samuel #1RPs TERMINÉS : (2016) jake #1 (2019) megan #1 (2020) megan #2 (2021) angus #2 (fb) › swann #1 › angus #1 › › raphael #1 › seth #1 › mila › rory #1 › swann #2 › angus #3 › carl #1 › nino #1 › theo #1 (2022) raphael #2 › amaya › muiredach › aiden #1 › seth #3 › angus #5 › arthur › angus #4 & seth #2 › angus #6 › angus #7 › carl #2 › laila #1 › angus #8 › vivian › carl #3 › seth #4 › swann #3 › damon › jo #1 (2023) cesar #1 › carl #4 › angus #9 › angus #10 › molly › jo #2 › olivia #1 › carl #5 › megan #3 › raphael #3
(ab.) nicky (2019) › quincy (2019) › red › kyle › tobias › aiden › sofia › › muiredach #2 › rudy › halston (fb) › murphy › oxtorm › clément (db) › seth #5 › bonnie #1 › angus #11 › angus #12 › seth #6 › jo #3 › cameron #1 › logan #1 › aide #2 › carl #6 › twelve #1 › anwar #1 › vivian #2 › maxine #1 › dan #1
(dimension gothique) › eve › greta › cesar #2 AVATAR : daisy edgar-jones. CRÉDITS : (ava) @drippingalchemy (sign) astra (gifs) @noahjupelove, @hawkinsindiana, @alicemxkesthings, @wonderlandofresources, @kiernwalker, @harley (ub) @loonywaltz. DC : finnley coverdale (domhnall gleeson) & kieran halstead (dan smith). PSEUDO : leave. INSCRIT LE : 01/07/2021 | (#)Ven 19 Aoû 2022 - 23:01 | |
|
@RAPHAEL ELLY & MAISIE MORIARTY ⊹⊹⊹ when it's Forrest Gump, one-sided news, My head's a cloud, My ego bruised And drunken dreams, am I deluded? I'm paranoid, hung up on you. (c) tortoisegifs&katesgifsrp (TOOWONG, LOGEMENTS). J’ai vraiment l’impression que cette maison devient un foyer d’hébergement d’urgence, à en croire le nombre d’individus qu’elle abrite – et dont les 80% n’ont pas leur nom sur le bail. Certes, j’imagine que la présence de Raphael n’est que l’histoire d’une soirée, une nuit en fonction de l’état dans lequel il se trouve et qui saura justifier de ne pas le laisser repartir, mais j’ai quand même l’impression d’avoir à le faire entrer en douce pour ne pas susciter les interrogations (ou la colère) de Sofia et Swann. Pourtant, ça fait partie des règles de la colocation que de laisser les uns et les autres vivre leur vie comme ils l’entendent du moment que ça ne dérange pas celle des autres, et connaissant Raphael, je doute que sa présence puisse s’avérer compliquée à gérer. Non, j’ai aucune difficulté à l’imaginer se prostrer dans un coin de la pièce, m’assurant qu’il n’a besoin de rien entre deux excuses de m’avoir dérangée. Quand bien même ses messages traduisaient de sa panique au point que même un aveugle aurait pu le sentir, je ne l’imagine pas hurler et faire de grande scène au milieu de mon salon. À vrai dire, je me suis même assurée que le congélateur contient le nécessaire en glace pour surmonter ce qui s’apparente à un cœur brisé. Et j’espère qu’il aime la glace, Raphael, parce que s’il cherche du réconfort, va falloir qu’il en bouffe – c’est certainement pas moi qui vais trouver les mots pour l’apaiser. Ce n’est même pas que je veux pas, c’est juste que je ne sais pas. Je ne sais pas comment gérer ce genre de situation car je n’ai jamais été amoureuse et, par conséquent, j’ai jamais eu le cœur brisé. J’ai eu un semblant de malaise quand j’ai compris qu’il était intéressé par cette personne que je croyais être une fille, mais ça ne m’a pas déchiré les entrailles comme cela semble être un prérequis pour être considéré comme une peine de cœur. Depuis, j’ai ravalé mon attirance, j’ai compris qu’elle était probablement faussée par mon besoin de ressentir quelque chose et que je me suis accrochée aux premiers sentiments qui sortaient de l’ordinaire et qui étaient adressés à Raphael. Parce qu’il est beau et intéressant ; et mon opinion sur lui n’a pas changé en ce sens, mais le côtoyer ne m’a pas seulement appris à le connaître, mais à me connaître moi-aussi. Je dirais pas que je suis totalement insensible en sa présence, mais j’ai compris qu’il ne s’agissait pas de quelque chose vouée à aller plus loin, même s’il l’avait voulu. Un peu comme lui et son ami, je crois, qui ne sont pas voués à être plus que ça, justement, mais je vais avoir tout le loisir de réviser mon jugement dès lors qu’il sera arrivé.
« Je le hais, Maisie. » Et il ne perd pas de temps alors que je n’ai même pas encore ouvert la porte en grand qu’il s’engouffre déjà dans la maison, dépose son vélo au sol (qu’est-ce qu’il a foutu, bon sang ?) et qu’il reprend déjà sa tirade. « Comment il peut me faire ça ? Il a pas de cerveau ou quoi ? Ou il ne sait pas l’utiliser !? » Ah. Nous sommes donc sur une révolte plus qu’un désespoir, bien, c’est pas tout à fait ce que j’avais prévu, mais ça m’arrange – j’ai pas assez de mouchoirs pour éponger une mer de tristesse. « NoN Je Ne T’AImE PaS DésOlÉ, MaIs Je PRéFèRe Te LAIsSeR SeUl À l’aUtRe BoUt De L’aUsTrALie PlUtÔt quE De Te LE DIrE. » Pour le calme, ceci dit, on repassera et je jette un coup d’œil à l’étage en espérant qu’il ne rameute pas toute la maisonnée. « Ah, et au fait, t’es mon ami mais je te mens constamment ! HAHA !!! C’EST MARRANT DE MENTIR À SES AMIS ! TROP MARRANT OUI !!!!! » Je lui dirais bien de se calmer, mais entre les fêtes a pas d’heure d’Arthur et les concerts irréguliers de Sofia, je crois que mes colocataires n’ont pas le droit de se plaindre – même s’il est certain que la voix de Raphael est moins mélodieuse que les notes jouées par Sofia. « Et comment il me remercie de veiller sur lui après son accident ?!!???! EN RENTRANT EN PLEIN MILIEU DE LA NUIT, COMPLÈTEMENT BOURRÉ !! Je vais le tuer, Maisie, et je compte sur toi pour ne rien dire à la police. » J’attends qu’il termine et après quelques instants de silence, je comprends que c’est le cas. « Tu vas tuer personne Raph parce que t’es trop fragile pour finir en prison. » C’est pas méchant, c’est juste un constat : il tiendra pas deux jours en cellule avant que son co-détenu décidé de s’en faire une housse de lit. « Et tu vas me dire ce que tu veux boire de chaud avant de mourir de froid, déjà. » Parce qu’il est trempé et que même si je suis intéressée par son récit, je suis encore plus intéressée par sa survie. « Je dois avoir pouvoir trouver des habits à te prêter, aussi, si tu veux. » Si je lave ses vêtements avant qu’il ne remarque leur disparition, Swann ne pourra pas prouver que je les ai empruntés. Et je suis quasiment sûre d’avoir un pull à Angus qui traîne dans ma chambre – me demandez pas pourquoi, vous n’aurez aucune réponse à cette question. « Et du coup, dans ton histoire, le baiser c’est à quel moment ? » C’est quand même la raison pour laquelle il est là en premier lieu. « Et aussi, pour quelle raison tu continues de le considérer comme ton pote ? Parce que tu m’en fais pas un bon portrait pour l’instant. » Ouais, désolée pour le fameux pote, mais je le connais pas, moi, et je m’en fous bien de lui, alors j’ai aucun souci à poser d’entrée les questions qui fâchent.
Dernière édition par Maisie Moriarty le Mer 16 Aoû 2023 - 20:58, édité 1 fois |
| | | | (#)Lun 12 Sep 2022 - 19:07 | |
| Ça brûle, ça brûle plus fort, ça boue, ça fait fondre ses tripes et les transforme en ragoût. Il devrait s’en réjouir : l’homme dont il est amoureux l’a embrassé ! C’est lui qui a fait le pas en sa direction après avoir contemplé la question plusieurs secondes. Il a fait le choix de se tourner, de faire s’embrasser leurs yeux puis leurs lèvres, et pourtant Raphael en tremble, et ça brûle, ça brûle plus fort, et ça le tue enfin.
Ce n’est pas seulement le miroir que Kieran a fracassé la nuit passée. Ce n’était pas de l’amour. Ce n’était qu’une sorte d’examen, une tentative pour se changer les idées, et dès l’instant où Kieran a retrouvé ses esprits, il s’est éloigné. Il regrette. C’est certain. En commettant l’acte interdit, il a détruit tout ce que construisait Raphael depuis déjà plus d’un an. Il voulait retrouver leur amitié car c’était celle-là dont il s’ennuyait réellement. Il l’a embrassé… Il l’a embrassé… Mais où est le problème ? Il a redonné espoir au jeune amoureux qui, aujourd’hui, se retrouve dans la même situation. La boucle est bouclée. Il est coincé dans un cercle vicieux. Il n’ira plus jamais bien. Son monde tourne autour de quelqu’un qui ne peut pas lui offrir ce qu’il désire au plus profond de lui.
Désolé pour l’intrusion, Maisie.
C’est à elle qu’il a pensé en premier quand il a fait l’effort de sortir de sa chambre après y avoir passé la plus noire des nuits. La colère fait l’effet de l’alcool sur lui et lui retire toute gêne ; il n’a pas la moindre pensée pour les colocataires de son ami qui doivent certainement eux aussi assister à cette scène dramatique. Avec un peu de chance, ça les amusera et du positif sera tiré de cette affaire. Souffle coupé, mots vomis, cardio dans le tapis, il fixe Maisie de ses deux gros yeux ronds alors qu’il la fait complice de ses crimes imaginaires. « Tu vas tuer personne Raph parce que t’es trop fragile pour finir en prison. » En effet. Il aurait aimé rire, parce que le commentaire est drôle, mais aucune autre émotion n’arrive à percer son ciel furax. « Et tu vas me dire ce que tu veux boire de chaud avant de mourir de froid, déjà. » Il lève le doigt, prêt à insulter Kieran une nouvelle fois mais il s’arrête en plein mouvement, réalisant la texture collante et glaciale de sa chemise sur ses bras. Un frisson lui parcourt l’échine ; ah bon, il a froid ? Il a déjà oublié qu’il a traversé une averse pour venir se déverser à son tour ici. « Eum… Eum… » Qu’il hésite, hébété, lèvres entrouvertes et coincées ainsi alors qu’il retombe lentement sur une Terre qu’il déteste et qui le déteste autant. « Un chocolat chaud ? » Il grimace en haussant les épaules. Le temps semble s’être arrêté et son rythme cardiaque aussi. S’il était lucide, il demanderait des marshmallows sur le dessus de sa boisson chaude mais il a beau réfléchir, il n’y a que la soirée d’hier qui joue en boucle dans sa cervelle empoisonnée. Les lèvres de Kieran étaient chaudes comme un chocolat chaud… « Je dois avoir pouvoir trouver des habits à te prêter, aussi, si tu veux. » Cette proposition-là, il ne l’entend que d’une oreille, semblable à un murmure soufflé dans la barbe à papa. Pour répondre du mieux qu’il le peut, il opine du chef en laissant ses yeux s’étaler sur le sol. On aurait dit qu’il a été happé par la foudre. Il entend sa respiration faire trembler ses tympans, il déglutit, relève la tête et croire sévèrement le regard de Maisie quand elle le relance. « Oh, oui. » Le baiser. Mon Dieu, que se passe-t-il ? « Et aussi, pour quelle raison tu continues de le considérer comme ton pote ? Parce que tu m’en fais pas un bon portrait pour l’instant. » Il vaut mieux qu’il s’assoit avant de percuter le sol. Le doigt mou, il pointe le canapé afin de faire part de son intention de s’y poser, déplaçant à peine quelques objets qui trainent dessus. Au contact de ses fesses contre le coussin, il frissonne à nouveau. Tiens donc, ce n’est pas seulement sa chemise qui est trempée.
Désolé pour tes meubles, Maisie.
« C’était hier soir. Enfin, hier dans la nuit autour de… de… quatre heures, je crois… » Le coup de fatigue l’oblige à prendre sa tête dans ses mains. Il se sent écrasé par le poids de mille et un regrets et du manque de sommeil. Les larmes montent à nouveau à ses yeux, elles qui l’avaient abandonné depuis qu’il avait pris la décision de pédaler jusqu’à Maisie dans le but de peindre un portrait monstrueux de Kieran. Elle ne le connait pas. Il peut dire tout ce qu’il veut, elle ne fera qu’acquiescer. Mais a-t-il le courage d’être le méchant de l’histoire ? « On se connait depuis l’éternité… On fréquentait la même école et il était l’un des seuls à ne pas me jeter des regards chelous. » Il balaie l’air du revers de la main. « On était perdu tous les deux, et ça nous faisait un point en commun. Je pensais que c’était suffisant. » Puis la colère remonte, il se relève, comme si on avait appuyé sur son bouton de démarrage. « Je suis certain qu’il s’est brossé les dents après m’avoir embrassé ! AH ! Quel idiot… Quel idiot. » Ses pauvres cheveux se font ramener vers l’arrière trois fois, quatre fois, vingt fois alors qu’il s’arrête derrière le canapé pour planter ses ongles dans son dossier.
Et il se stoppe à nouveau, illumination soudaine. Son visage se décompose et ses yeux deviennent aussi creux que le vide. « Il n’a même pas eu mal quand il… Quand il… Quand il a fracassé le miroir. » Il regarde Maisie comme si elle aurait la réponse à ses interrogations. « Il ne va pas bien du tout… Et c’est moi qui me plains… C’est… C’est moi l’idiot en fait. » Oh, qu’est-ce qu’il aimerait arracher la peau de son visage et disparaître. Plutôt que de tenter la folie, il attrape un coussin pour s’y blottir la face et son cri est étouffé par les plusieurs couches de tissu.
Désolé pour tout, Maisie.
@Maisie Moriarty |
| | | ÂGE : vingt-trois ans (10.02.2001). STATUT : elle aime angus ; elle l'a donc largué, en toute logique (non). MÉTIER : employée polyvalente dans un cinéma de quartier, arrondi les fins de mois avec son compte onlyfans (@onlyfeet) où elle vend ses sous-vêtements sales et envoie des photos de ses pieds. LOGEMENT : #29 hardgrave road (west end), avec mateo et elena. elle croise les doigts pour que ça dure plus d'un an, cette fois. POSTS : 1299 POINTS : 40 TW IN RP : troubles alimentaires, mention de nourriture, perception erronnée du corps, parentification, langage cru (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : mère récemment décédée, père expatrié, un frère emprisonné, l’autre en foyer ; elle manque sérieusement de repères familiaux ≈ mouton noir de la famille, tombée dans les troubles du comportement alimentaire, elle a vraiment cru qu’elle s’en était sortie pour de bon jusqu’à ce qu’elle replonge en janvier 2024 ≈ vierge et paniquée par tout ce qui touche à l’intimité, ce n’était pas un problème jusqu’à ce qu’elle tombe amoureuse d’angus ≈ impulsive, immature, elle vit sa crise d’adolescence avec un peu de retard ≈ arrogante, peste, bourrée d’insécurités, douce : un vrai paradoxe. CODE COULEUR : maisie nargue le monde en tomato et en peru. RPs EN COURS :
llewyn ⊹ there’s no other love like the love for a brother. there’s no other love like the love from a brother.
angus ⊹ in any universe you are my dark star. i want you to want me, why don't we rely on chemistry? why don't we collide the spaces that divide us? i want you to want me.
seth ⊹ there is a little boy inside the man who is my brother. oh, how i hated that little boy. and how i loved him too.
aiden ⊹ if you'd never looked my way i would've stayed on my knees and i damn sure never would've danced with the devil at nineteen, and the god's honest truth is that the pain was heaven and now that i'm grown, i'm scared of ghosts, memories feel like weapons.
morigan #4 ⊹ every single day, yeah, i dig a grave, then i sit inside it, wondering if i'll behave. it's a game i play, and i hate to say, you're the worst thing and the best thing that's happened to me. i don't know what to do, you don't know what to say, the scars on my mind are on replay.
(07/06 - c'est presque ça) › sara #1 › emery #1 › russell #1 › mateo #1 › samuel #1RPs TERMINÉS : (2016) jake #1 (2019) megan #1 (2020) megan #2 (2021) angus #2 (fb) › swann #1 › angus #1 › › raphael #1 › seth #1 › mila › rory #1 › swann #2 › angus #3 › carl #1 › nino #1 › theo #1 (2022) raphael #2 › amaya › muiredach › aiden #1 › seth #3 › angus #5 › arthur › angus #4 & seth #2 › angus #6 › angus #7 › carl #2 › laila #1 › angus #8 › vivian › carl #3 › seth #4 › swann #3 › damon › jo #1 (2023) cesar #1 › carl #4 › angus #9 › angus #10 › molly › jo #2 › olivia #1 › carl #5 › megan #3 › raphael #3
(ab.) nicky (2019) › quincy (2019) › red › kyle › tobias › aiden › sofia › › muiredach #2 › rudy › halston (fb) › murphy › oxtorm › clément (db) › seth #5 › bonnie #1 › angus #11 › angus #12 › seth #6 › jo #3 › cameron #1 › logan #1 › aide #2 › carl #6 › twelve #1 › anwar #1 › vivian #2 › maxine #1 › dan #1
(dimension gothique) › eve › greta › cesar #2 AVATAR : daisy edgar-jones. CRÉDITS : (ava) @drippingalchemy (sign) astra (gifs) @noahjupelove, @hawkinsindiana, @alicemxkesthings, @wonderlandofresources, @kiernwalker, @harley (ub) @loonywaltz. DC : finnley coverdale (domhnall gleeson) & kieran halstead (dan smith). PSEUDO : leave. INSCRIT LE : 01/07/2021 | (#)Jeu 22 Sep 2022 - 15:54 | |
| Je l’ai jamais vu comme ça, Elly. Ça s’explique autant par le fait qu’on se côtoie pas assez pour ça que le fait qu’il a atteint un évident point de non-retour dans sa détresse, sa colère ou toute autre émotion qui l’empêche de réfléchir. Il est bouleversé, c’est évident et j’en viens presque à regretter de l’avoir invité à venir jusqu’ici – parce que je ne m’attendais certainement pas à ce qu’il soit dans un tel état et que je n’ai jamais été particulièrement douée pour gérer la peine des autres. J’arrive déjà à peine à m’occuper de la mienne, alors je ne suis clairement pas la personne vers laquelle on a envie de se tourner, j’en ai conscience. Néanmoins, je joue mon rôle, celle d’une amie, qui sera peut-être maladroite, mais qu’on ne pourra pas blâmer d’essayer. De toute évidence, il a plus l’air d’avoir besoin de vider son sac que de réellement obtenir des conseils – surtout que sur le plan sentimental, il sait désormais à quel point je suis aussi larguée que lui. Pour l’heure, sa colère est déjà susceptible de lui causer un arrêt cardiaque sans qu’une hypothermie s’ajoute à son état de détresse, raison pour laquelle je lui offre d’abord de se réchauffer avant de péter son câble – il aura toute la nuit pour hurler son mal-être. « Eum… Eum… » Oh, non, non, non, me fait pas ça Elly, ne perd pas l’usage de la parole parce qu’à choisir, je préfère encore que tu hurles que d’avoir à te tendre des mouchoirs. Quoi que, j’en sais rien, j’imagine que les larmes sont plus faciles à gérer que les mots. « Un chocolat chaud ? » Amen. Je pince les lèvres, tente de lui offrir un sourire qui se veut timide, mais réconfortant, adapté à la situation en d’autres mots et je me déplace jusqu’à la cuisine d’où je garde un œil sur lui. J’ai pas envie qu’il s’effondre dans mon salon ou qu’il brise le premier vase qui lui passe sous la main ; je sais que je peux être imprévisible quand je suis en colère et j’ai aucune peine à imaginer que cela puisse être le cas d’autres, même de ceux qu’on soupçonnerait le moins (lui, par exemple). « Oh, oui. » Il a pas l’air convaincu, mais il ignore qu’il n’a pas vraiment le choix ; il aura au moins le droit à un pull et s’il faut, je lui le glisserai de force sur les épaules. Je mets du lait à chauffer dans deux tasses au micro-onde (je suis flemmarde), attendant une bonne minute avant de les sortir et de verser de la poudre chocolatée avant de glisser deux cuillères et de revenir vers lui, lui tendant sa tasse.
Je grimace quand il mouille les meubles, n’osant pas pour autant aller lui chercher les vêtements tout de suite, en prenant en compte le fait que j’ai demandé plus d’informations et que je ne peux décemment pas partir, même quelques secondes, à ce moment-là. Pour comprendre l’histoire, j’ai besoin de plus de détails même si j’ai déjà pris mon parti au motif de mon affection pour lui. « C’était hier soir. Enfin, hier dans la nuit autour de… de… quatre heures, je crois… » Outch. En général, à des heures aussi tardives (ou matinales, ça dépend du point de vue) on prend rarement des décisions réfléchies et surtout pas en étant en pleine possession de ses fonctions cognitives. Je le vois qui se referme, littéralement, dans le silence autant qu’il se recroqueville sur lui-même et du regard, je cherche un paquet de mouchoirs que je ne trouve pas. Pour ma défense, j’avais pas prévu que ce salon se transforme en cabinet de consultation, bon. « On se connait depuis l’éternité… On fréquentait la même école et il était l’un des seuls à ne pas me jeter des regards chelous. » Je reste silencieuse, trempant mes lèvres dans ma tasse en attendant la suite. « On était perdu tous les deux, et ça nous faisait un point en commun. Je pensais que c’était suffisant. » Ce n’est jamais positif de se lier autour d’une difficulté, à mon avis, c’est même tout l’inverse, mais je viens de le dire : on est pas dans un cabinet alors je garde mon avis pour moi. Il se relève et j’observe un instant la marque humide qu’il a laissée derrière lui avant de reporter mon attention sur lui. « Je suis certain qu’il s’est brossé les dents après m’avoir embrassé ! AH ! Quel idiot… Quel idiot. » Si ça lui fait du bien de le dire, il peut le répéter autant de fois qu’il le souhaite. Je sens que je ne suis pas encore invitée à intervenir alors je reste en retrait. « Il n’a même pas eu mal quand il… Quand il… Quand il a fracassé le miroir. » Fracassé le miroir ? Pardon ? Puis je remets les éléments dans l’ordre ; il était bourré, il a fracassé le miroir, bien. « Il ne va pas bien du tout… Et c’est moi qui me plains… C’est… C’est moi l’idiot en fait. » Je secoue la tête par la négative alors qu’il est un peu trop théâtral à hurler dans le coussin, mais si ça lui fait du bien, qu’il se fasse plaisir. « Essaie pas de relativiser. » Je lui ordonne avant de préciser : « je veux dire, c’est pas parce qu’il va mal que t’as pas le droit de te plaindre. Et pour ce que ça vaut, t’as pas l’air d’aller particulièrement bien. » Donc il est légitime à râler, et qu’il ne se mette pas en tête de comparer leurs situations pour savoir s’il a le droit ou non de se plaindre. « Tu lui as demandé pourquoi il l’a fait ? Pourquoi il t’a embrassé ? » Que j’interroge en songeant à ses propos ; il pense qu’il s’est brossé les dents et ça me fait croire qu’ils n’ont pas vraiment discuté de ce qu’il s’était passé. « C’est pas parce qu’il va pas bien que ça doit lui servir d’excuse universelle. » Je me permets ensuite, parce que le mal-être de son ami n’est certainement pas une excuse pour son attitude. « Et c’est pas parce qu’il va pas bien que tu dois ignorer ce que tu ressens. » Que j’ajoute, ne voulant pas qu’il ignore ses émotions, c’est pas la chose à faire. « Bouge pas. » Que je lui ordonne par la suite, posant ma tasse sur la table basse, filant dans le couloir et dans la chambre de Swann d’où je ressors avec un pull et un pantalon, découvrant par la même occasion qu’il squatte sûrement chez Rory ce soir, ce qui fait mes affaires. « La salle de bain est au bout du couloir. » Que je l’informe en posant les vêtements sur le dossier du canapé. Il peut l’utiliser s’il le souhaite, ou ignorer son état de santé physique au détriment du psychologique, s’il a encore des choses à cracher – et quelque chose me dit que nous venons seulement de commencer.
@Raphael Elly
|
| | | | (#)Dim 9 Oct 2022 - 20:53 | |
| La tête cachée au creux du coussin, il laisse sa colère se fracasser contre lui tel l’ouragan, il y enfonce les ongles à s’en faire mal, et le trempe de larmes pour faire d’une pierre deux coups. « Essaie pas de relativiser. » Étrange comme conseil. La plupart des gens proposent le contraire. Elle ne lui dit pas de voir le bon côté des choses et il n’a pas besoin de lui dire que la médaille n’a qu’une seule face dans cette situation. « je veux dire, c’est pas parce qu’il va mal que t’as pas le droit de te plaindre. Et pour ce que ça vaut, t’as pas l’air d’aller particulièrement bien. » Il ne faut pas le regarder trop longtemps pour deviner qu’il ne vit pas de fleurs et de paillettes, en effet. Il s’était interdit de montrer sa détresse à Kieran pour qu’il puisse se fier à lui et sa solidité. Il l’a parfois vu craquer, c’est certain, mais Raphael ne serait pas Raphael sans une petite crise de panique hebdomadaire. « Tu lui as demandé pourquoi il l’a fait ? Pourquoi il t’a embrassé ? » Il se calme un peu afin de mieux réfléchir à sa question. Non, il ne lui a pas demandé. Non, il n’aurait pas eu le temps de le faire. Et non, il… « Il ne m’aurait jamais dit la vérité. Il aurait tissé un mensonge, comme toujours. » Il extirpe sa tête du coussin pour jeter un coup d’œil humide à Maisie. « Il dira qu’il était bourré et qu’il ne savait pas ce qu’il faisait. » Il marque une pause, lâche un faux gloussement et marmonne pour lui-même : « C’est ça qu’il me dira. J’en mettrais ma main à couper. » Et, ainsi, il n’obtiendra jamais les réponses qui les aideront à réparer leur amitié. Il assume, Raphael, mais il a appris à s’attendre au pire avec son ami. Les bons moments sont trop bons et les mauvaises passes sont les pires explosions. C’est parce qu’il est amoureux de lui, il n’y a pas meilleure explication. Il ressent plus en sa présence.
« C’est pas parce qu’il va pas bien que ça doit lui servir d’excuse universelle. » Il préfère regarder sa tasse de chocolat chaud, qu’il a posée sur la table basse avant même d’y tremper les lèvres une première fois. Ce sera toujours mieux de chercher les marshmallows inexistants que de penser à Kieran. « Et c’est pas parce qu’il va pas bien que tu dois ignorer ce que tu ressens. » Ses poumons se gonflent d’un air qu’il rejette lourdement, le coussin coincé dans une accolade presque agressive. Heureusement, il ne s’agit pas de Waterproof parce qu’il l’aurait étranglé. « Je me force à sourire quand il me regarde. Je ne veux pas qu’il s’occupe de moi parce que je vois bien qu’il a besoin de s’occuper de lui avant tout. » Il admet, chuchotant la moitié des mots, n’appréciant pas particulièrement de révéler sa stratégie autodestructrice. Il avait toujours été un garçon explosif qui laisse savoir quand quelque chose cloche mais sa personnalité est muselée depuis que le destin a voulu rassembler les deux garçons à nouveau. Sa santé mentale est tabouée. Possiblement, il miroite le comportement de Kieran qui parle encore moins de ses émotions. Leur appartement est devenue la taverne des non-dits.
Maisie disparaît en un éclair, lui intimant de ne pas bouger – il n’a plus l’intention de se mouvoir maintenant que la fatigue s’est effondrée sur ses épaules comme un glissement de terrain. La chair de poule sur ses bras leur donne une allure de no man’s land, miné, troué par les balles. Ses lèvres ont adopté une teinte violacée. Il se redresse seulement quand son amie revient avec des fringues terriblement moroses et gris. Il les regarde du coin de l’œil comme s’ils étaient dangereux. « Qui te les a prêtés ? » Il demande, craintif de déranger leur propriétaire. Il n’aime pas s’imposer, Raphael, encore moins à des inconnus. « La salle de bain est au bout du couloir. » Il opine du chef, hésite trois secondes avant de se hisser sur ses longs arbres (ses jambes). Il remercie Maisie à voix basse, s’empare du pantalon et du pull qu’il hume discrètement en prenant direction vers la dite salle de bains. C’est un parfum qu’il ne reconnait pas du tout et, s’il n’était pas sur le point de s’effondrer d’épuisement, il aurait changé d’idée, inconfortable à la simple pensée de se vêtir de ce qui ne lui appartient pas. La vérité, c’est qu’il ne pourrait même pas emprunter une veste à Kieran même si ça ne lui empêche pas de parfois prendre dans ses mains celles qu’il laisse traîner de temps en temps dans le salon. C’est sa seule manière de toucher l’homme dont il est amoureux. Il s’en veut à chaque fois qu’il en porte une à son nez afin de se rappeler de cette odeur interdite. Urgh. Ce n’est pas de l’amour, c’est une maladie.
Il revient une dizaine de minutes plus tard, révélant à Maisie une silhouette complètement différente, noire et grise, une photo prise dans les années 50 alors que Raphael préfère nettement les années 80 et leurs couleurs pétillantes. Avec la démarche d’un zombie, il s’écrase à nouveau sur le sofa, se permettant enfin de prendre une gorgée de son chocolat ch…. Tiède-limite-froid. « Tu crois qu’il existe une opération qui consiste à te retirer un morceau de cerveau qui correspond à une personne ? » Son visage tantôt sec, il se retrouve à nouveau mouillé de larmes plus calmes, cette fois. Elles ne ruissellent plus comme des fleuves sur ses joues, tombent seulement goutte à goutte. « J’ai peur, Maisie. J’ai peur de souffrir davantage. S’il lui arrive une emmerde, ou s’il fait une co… » Non, Kieran ne va pas mal à ce point. « Rien. Non, il ne fera rien. » Il secoue la tête, se la prend à nouveau entre les mains. « J’en ai marre d’être amoureux, ça ne finit jamais comme dans les films. Comment on fait pour oublier quelqu’un ? » Les yeux qu’il pose sur son amie sont suppliants, et il a conscience de lui poser une question qui n’a pas de réponse. Le temps. C’est seulement le temps qui viendra à son secours.
@Maisie Moriarty |
| | | ÂGE : vingt-trois ans (10.02.2001). STATUT : elle aime angus ; elle l'a donc largué, en toute logique (non). MÉTIER : employée polyvalente dans un cinéma de quartier, arrondi les fins de mois avec son compte onlyfans (@onlyfeet) où elle vend ses sous-vêtements sales et envoie des photos de ses pieds. LOGEMENT : #29 hardgrave road (west end), avec mateo et elena. elle croise les doigts pour que ça dure plus d'un an, cette fois. POSTS : 1299 POINTS : 40 TW IN RP : troubles alimentaires, mention de nourriture, perception erronnée du corps, parentification, langage cru (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : mère récemment décédée, père expatrié, un frère emprisonné, l’autre en foyer ; elle manque sérieusement de repères familiaux ≈ mouton noir de la famille, tombée dans les troubles du comportement alimentaire, elle a vraiment cru qu’elle s’en était sortie pour de bon jusqu’à ce qu’elle replonge en janvier 2024 ≈ vierge et paniquée par tout ce qui touche à l’intimité, ce n’était pas un problème jusqu’à ce qu’elle tombe amoureuse d’angus ≈ impulsive, immature, elle vit sa crise d’adolescence avec un peu de retard ≈ arrogante, peste, bourrée d’insécurités, douce : un vrai paradoxe. CODE COULEUR : maisie nargue le monde en tomato et en peru. RPs EN COURS :
llewyn ⊹ there’s no other love like the love for a brother. there’s no other love like the love from a brother.
angus ⊹ in any universe you are my dark star. i want you to want me, why don't we rely on chemistry? why don't we collide the spaces that divide us? i want you to want me.
seth ⊹ there is a little boy inside the man who is my brother. oh, how i hated that little boy. and how i loved him too.
aiden ⊹ if you'd never looked my way i would've stayed on my knees and i damn sure never would've danced with the devil at nineteen, and the god's honest truth is that the pain was heaven and now that i'm grown, i'm scared of ghosts, memories feel like weapons.
morigan #4 ⊹ every single day, yeah, i dig a grave, then i sit inside it, wondering if i'll behave. it's a game i play, and i hate to say, you're the worst thing and the best thing that's happened to me. i don't know what to do, you don't know what to say, the scars on my mind are on replay.
(07/06 - c'est presque ça) › sara #1 › emery #1 › russell #1 › mateo #1 › samuel #1RPs TERMINÉS : (2016) jake #1 (2019) megan #1 (2020) megan #2 (2021) angus #2 (fb) › swann #1 › angus #1 › › raphael #1 › seth #1 › mila › rory #1 › swann #2 › angus #3 › carl #1 › nino #1 › theo #1 (2022) raphael #2 › amaya › muiredach › aiden #1 › seth #3 › angus #5 › arthur › angus #4 & seth #2 › angus #6 › angus #7 › carl #2 › laila #1 › angus #8 › vivian › carl #3 › seth #4 › swann #3 › damon › jo #1 (2023) cesar #1 › carl #4 › angus #9 › angus #10 › molly › jo #2 › olivia #1 › carl #5 › megan #3 › raphael #3
(ab.) nicky (2019) › quincy (2019) › red › kyle › tobias › aiden › sofia › › muiredach #2 › rudy › halston (fb) › murphy › oxtorm › clément (db) › seth #5 › bonnie #1 › angus #11 › angus #12 › seth #6 › jo #3 › cameron #1 › logan #1 › aide #2 › carl #6 › twelve #1 › anwar #1 › vivian #2 › maxine #1 › dan #1
(dimension gothique) › eve › greta › cesar #2 AVATAR : daisy edgar-jones. CRÉDITS : (ava) @drippingalchemy (sign) astra (gifs) @noahjupelove, @hawkinsindiana, @alicemxkesthings, @wonderlandofresources, @kiernwalker, @harley (ub) @loonywaltz. DC : finnley coverdale (domhnall gleeson) & kieran halstead (dan smith). PSEUDO : leave. INSCRIT LE : 01/07/2021 | (#)Dim 6 Nov 2022 - 21:28 | |
| Qu’il n’essaie pas de relativiser ; le conseil ne semble pas pertinent, c’est pourtant le meilleur que je peux lui donner. Parce qu’on m’en a fait bouffer, de celui-là, en thérapie, et qu’il n’a jamais eu aucun impact. Relativiser sur quoi, au juste ? C’est comme demander à un aveugle de se satisfaire de son ouïe ; mais ce n’est pas parce qu’il y a toujours pire que notre situation se porte au mieux. Je ne lui demande pas de s’enfoncer dans son malheur, de s’enfermer dans un cercle vicieux où ses pensées prendront toujours le dessus sur sa raison ; seulement de se donner le droit à aller mal sans subir cette pression d’aller mieux. Je n’ai jamais compris cette nécessité de relativiser, parce qu’elle implique aussi et surtout de se comparer aux autres ; de mettre en avant que sa propre situation n’est pas si dramatique par rapport à celle du voisin et c’est une façon de dénigrer ce que l’on ressent dont le seul effet est d’accentuer une culpabilité quant à cette état d’esprit transitoire que l’on vit. J’aime penser que ça n’est que ça, d’ailleurs, seulement un moment de transition qui finira par disparaître, mais qu’on a le droit de vivre comme il se présente ; et peu importe si ça implique d’imposer sa morosité et sa détresse aux autres – il faut bien qu’elle s’exprime et ce n’est pas en relativisant qu’elle pourra l’être. Alors Raphael est un bon endroit pour dire tout ce qu’il a sur le cœur sans que je n’essaie de me la jouer thérapeute à essayer de décortiquer la situation dans les moindres détails. Je lui pose des questions, oui, mais pour mieux la comprendre. « Il ne m’aurait jamais dit la vérité. Il aurait tissé un mensonge, comme toujours. » Je pince les lèvres, interdite, ne sachant que répondre à cette information ; je suis moi-même passée maîtresse dans l’art du mensonge alors j’imagine que son ami a ses raisons. Mais je suis du côté de Raphael et en ce sens, jamais je ne pourrais valoriser, même indirectement, l’attitude de ce Kieran. Le coup d’œil humide que Raphael m’adresse me sert le cœur alors qu’il poursuit. « Il dira qu’il était bourré et qu’il ne savait pas ce qu’il faisait. » Ouais, l’excuse de l’alcool, elle a bon dos. « C’est ça qu’il me dira. J’en mettrais ma main à couper. » - « T’auras qu’à l’envoyer chier. » Quoi, pardon, c’est pas le bon conseil ? « Je veux dire, s’il te ment, s’il justifie son comportement par l’alcool... envoie-le balader. Il le mérite. » Et un regard sur un Raphael aux yeux mouillés me fait ajouter une précision qui a son importance : « Ou dis-lui au moins ce que tu ressens et ce qui t’énerve. » Parce que j’ai de la peine à imaginer un Raphael aussi tranchant qu’un couteau bien aiguisé, mais parler avec la même honnêteté dont il fait preuve avec moi peut déjà être un bon début.
Parce que son ami n’a pas le monopole du mal-être quand je vois l’état dans lequel se trouve Raphael aujourd’hui ; et qu’il est hors de question qu’il mette celui-ci de côté seulement pour ne pas rajouter de soucis supplémentaires à Kieran. « Je me force à sourire quand il me regarde. Je ne veux pas qu’il s’occupe de moi parce que je vois bien qu’il a besoin de s’occuper de lui avant tout. » Il ne fait que confirmer ce que je pensais déjà et je pince les lèvres parce que ça me rend triste pour lui, qu’il se mette dans un tel état. C’est assez drôle, car quelques mois plus tôt c’est bien la jalousie qui m’aurait dévorée de l’intérieur à l’idée qu’il me parle de ses relations sans que je sois l’une de celle-ci, et le crush que j’ai pu avoir sur lui me fait légèrement sourire aujourd’hui. « Il a pas forcément besoin de s’occuper de toi, mais au moins d’entendre ce que toi, tu ressens par rapport à tout ça. » Je réitère et même si l’idée n’est pas de l’obliger à se confronter à Kieran, j’ai surtout envie qu’il comprenne qu’il a le droit de ressentir les choses ; qu’il a le droit d’être perturbé et d’aller mal sans avoir à prétendre que tout va bien. « Et tu sais, parfois c’est en réalisant ce qu’on fait subir aux autres qu’on arrive à s’occuper de soi-même. » Je parle d’expérience ; et je ne connais pas cet autre type, mais peut-être qu’avoir conscience de ce qu’il inflige malgré lui à Raphael sera un bon début pour s’occuper de lui et arrêter de jouer au con – c’est ce que je retiens, en tout cas.
Je le quitte avec un dernier regard pour m’assurer qu’il ne profitera pas de se noyer dans l’évier lors de mon absence, partant fouiller la chambre de Swann à la recherche de quelques fringues pour le squatteur du jour, ne me souciant pas d’avoir l’autorisation de mon colocataire. Je connais suffisamment Swann pour savoir qu’il aurait été d’accord et, de toute évidence, il n’a pas à le savoir, hm. « Qui te les a prêtés ? » C’est important ? J’ai presque envie de dire Sofia pour voir sa tête, mais je me ravise. « Mon colocataire. T’inquiète pas, s’il avait été là, il aurait été le premier à te proposer son aide. Limite, il aurait même insisté pour que tu choisisses toi-même. » Est-ce que ça peut le rassurer ? Je lui indique la salle de bain avant de le laisser à nouveau seul, toujours après avoir porté un regard légèrement insistant sur lui pour m’assurer qu’il ne va pas tenter, cette fois-ci, de se noyer dans la cuvette des toilettes. Je reste debout, attentive à la porte en venant régulièrement jeter un coup d’œil à celle-ci depuis le couloir, revenant dans le salon en me rongeant les ongles, jusqu’à ce, qu’enfin, Raphael revienne vers moi. Il s’écrase sur le canapé et je m’installe à ses côtés, ma tasse dans la main, alors que je le laisse reprendre la parole. « Tu crois qu’il existe une opération qui consiste à te retirer un morceau de cerveau qui correspond à une personne ? » - « La lobotomie ? » Que je propose avant de rapidement me rétracter. « Mais j’conseille pas. » Donc oublie l’idée Raphael, et pour le coup je serais pas étonnée qu’il l’envisage sérieusement vu la gueule qu’il tire. Je rapproche un paquet de mouchoir de la table basse au canapé, des fois qu’il en aurait besoin. Je sens qu’il va en avoir besoin. « J’ai peur, Maisie. J’ai peur de souffrir davantage. S’il lui arrive une emmerde, ou s’il fait une co… » On glisse sur un terrain que je maîtrise pas du tout et pour l’heure je me complais dans le silence, qui a le mérite de m’éviter toute maladresse. « Rien. Non, il ne fera rien. » Je peux pas lui le confirmer, ni lui l’infirmer. « J’en ai marre d’être amoureux, ça ne finit jamais comme dans les films. Comment on fait pour oublier quelqu’un ? » La lobotomie, j’te dis. Son regard insistant et suppliant me fait rester silencieuse quelques instants alors qu’il faut que je trouve la réponse adéquate, celle qui saura l’apaiser et non pas le perturber davantage. « Quoi qu’il advienne, tu n’es pas responsable de lui, d’accord ? » Que je lui demande, plantant mes prunelles dans les siennes pour qu’il intègre ce discours. « Toi, tu fais du mieux que tu peux avec ce que t’as comme outils pour l’aider. Et de ce que j’entends, il te facilite pas la tâche et t’en fais déjà pas mal. » Perso, j’aurais abandonné depuis longtemps plutôt que de me confronter à quelqu’un que j’aime, alors pour ça, il a toute mon admiration. « Il y a pas de bouton miracle pour ne plus être amoureux, mais j’crois bien que prendre tes distances avec lui serait déjà un bon début, tu crois pas ? » Que je demande, ne voulant pas paraitre trop directive. C’est d’autant plus ironique que j’ai jamais été amoureuse alors j’ai aucune foutue idée de ce que je dis. « Parce qu’en vivant avec lui, tu t’obliges à toujours le voir, et j’imagine que ça aide pas ni pour tes sentiments, ni pour ta souffrance. » Mais c’est qu’une hypothèse (en laquelle je crois fortement). « Demande-toi pourquoi t’es toujours amoureux de lui, aussi. Parce qu’à t’entendre, il y a beaucoup plus de choses qui te font le détester que l’inverse. » J’ose, inquiète de la manière dont il pourrait réagir à ces mots. Mais il est vrai qu’il ne dresse pas un bon portrait de son ami ; et que peut-être, se concentrer sur l’inégalité des raisons pour lesquelles il l’aime en comparaison de celles pour lesquelles il le déteste l’aidera à prendre du recul.
@Raphael Elly
|
| | | | (#)Sam 10 Déc 2022 - 21:23 | |
| « T’auras qu’à l’envoyer chier. » La franchise de ce commentaire le prend par surprise et il ne peut empêcher le mélange de rire et d’offuscation qui explose hors de ses narines en un grand coup d’air chaud. Heureusement il n’avait pas de chocolat chaud dans la bouche parce qu’il l’aurait recraché et aurait souillé le canapé et le tapis. Il n’a pas l’habitude des amis, encore moins des amis directs qui disent exactement ce qu’ils pensent, qui ne maquillent pas leurs propos pour les rendre plus acceptables. Dans tous les cas, même s’il a failli s’étouffer, c’est toujours mieux de lutter contre ses poumons que contre sa tristesse. « Je veux dire, s’il te ment, s’il justifie son comportement par l’alcool... envoie-le balader. Il le mérite. » Raphael a le droit d’insulter Kieran. Ça lui paraît même tout naturel. Mais, quand la rancœur est formulée par quelqu’un d’autre, ça le trouble. Certes, c’est lui qui peint un horrible portrait du garçon maudit, mais il ne s’habituera jamais à entendre du mal de son ami alors qu’il est le premier à le faire actuellement, pris sous le coup des émotions. Il n’a pas l’impression qu’il pourrait arriver à l’envoyer balader. Il se sentirait traître, et il y en a déjà un, de traître, dans l’histoire. « Ou dis-lui au moins ce que tu ressens et ce qui t’énerve. » Inconsolable. Il s’invente des excuses dans la tête.
Si je lui dis ce que je ressens, il prendra peur.
Si je dis ce que je ressens, nous ne serons plus amis.
Si je dis ce que je ressens, je vais le perdre.
« Peut-être, oui… » qu’il ment donc, n’ayant absolument pas l’intention de le faire. Le nez enfoncé dans sa tasse de chocolat chaud, il marmonne : « Je vais essayer. » Un autre mensonge qui doit être prononcé, parce que Maisie essaye de prendre soin de lui, et parce que Maisie ne mérite pas de se faire pauvrement traiter.
La vapeur de la boisson chaude réconforte ses yeux brûlants et irrités de larmes. Il reste ainsi, immobile, à se faire submerger d’une substance sucrée qui le plonge dans une ambiance presque surnaturelle, avec la pluie qui se remet à tomber, à lécher les vitres, et le frisson qui traverse son corps de haut en bas comme si on avait glissé un glaçon dans chemise. La voix de la jeune femme est brouillée, filtrée par toutes les couches de la carapace de Raphael, qui peine encore à contenir ses pleurs. Elle arrive à atteindre ses oreilles engourdies. « Il a pas forcément besoin de s’occuper de toi, mais au moins d’entendre ce que toi, tu ressens par rapport à tout ça. » Nouveau hochement de tête sans volonté, plutôt un mécanisme de défense pour ne pas affronter la réalité qui s’ouvre à lui en prenant la forme d’un avis externe. « Et tu sais, parfois c’est en réalisant ce qu’on fait subir aux autres qu’on arrive à s’occuper de soi-même. » Seulement cette fois, son conseil capte son attention, de A à N, et il redresse ses yeux gonflés et rouges. Il s’agit de s’occuper de Kieran ; c’est devenu sa routine, de le regarder de loin, de s’assurer qu’il dort toutes les nuits, qu’il mange au moins deux repas par jour. « Tu crois ? » Il bredouille. « Ça me paraît contre intuitif. » Il admet derrière un ricanement sans joie ni lumière, alors qu’il s’explique : « Kieran, c’est un tendre. Il ne veut froisser personne et s’empêche trop souvent de dire certaines choses pour, justement, éviter de froisser. » Frissonnement. Légère toux. « J’aurais peur qu’il s’en veuille trop s’il réalisait ce qu’il me fait et… Dans ce cas-là… Je ne sais pas comment il réagirait. » Et c’est bien vrai. Il n’a jamais connu les limites de Kieran. Il encaisse et encaisse depuis qu’il le connait, et le vase n’avait jamais débordé avant cette nuit. Et, il doit l’admettre, cette scène à laquelle il a assisté l’a terrorisé. Pas une fois il a craint de recevoir un poing dans le nez ou des éclats de miroir dans les yeux, ni des insultes, parce que Kieran a la bouche remplie de savon à la saveur de fleurs. Non, il n’a pas eu peur pour lui, seulement pour l’homme dont il est amoureux, et le seul homme sur cette planète qui pourrait le ruiner. Ce serait pire que de perdre la vue. « Et… À la fin, je crois que je ne supporterais pas de le perdre même si je le déteste tellement. » Qu’il disparaisse du jour au lendemain, qu’il fasse ses valises et disparaisse, le laissant, lui, derrière, comme un raton-laveur qu’il aurait happé en roulant trop vite sur l’autoroute. Sans jamais se retourner.
Les vêtements de rechange ne sont pas de refus. Il fait rapidement, Raphael, pour ne pas inquiéter Maisie, ne s’éternisant pas longtemps devant son reflet dégoutant dans le miroir. Le pantalon est un petit, le haut plus correct, mais il ne s’en plaindra pas. Maintenant qu’il ne frissonne plus, il sent ses muscles ensommeillés se faire submerger par une vague réconfortante. Il reprend place sur le canapé, se décale en sentant l’eau sous ses fesses, et s’excuse d’un regard à Maisie pour avoir endommagé son meuble. Puis il se sent assez curieux pour connaître le nom derrière le donateur ce donateur de fringues improvisé. « Mon colocataire. T’inquiète pas, s’il avait été là, il aurait été le premier à te proposer son aide. Limite, il aurait même insisté pour que tu choisisses toi-même. » Il lâche un nouveau gloussement sans vie en acquiesçant. Il pourra remercier ce colocataire plus tard, ou jamais, en fait, c’est très bien jamais, parce que ça lui évitera de socialiser avec un énième inconnu.
Une idée ridicule lui traverse l’esprit. Elle lui provient d’un film, un classique, Eternal Sunshine of the Spotless Mind, une histoire qui prend un nouveau sens dans sa tête maintenant qu’il se trouve à la place du personnage principal. « La lobotomie ? » Le sourire qu’il sourit est plus réel. « Mais j’conseille pas. » Alors la science ne le sauvera pas. Il devra se battre contre ses pensées, reprendre cette bataille qui n’a jamais élu de vainqueur malgré toutes les années durant laquelle elle a fait rage. Ça l’effraie. Plus que de se battre contre Kieran. Contre le garçon, il pourrait gagner en la jouant déloyal. Mais, contre son cerveau, il n’a aucune chance. « Quoi qu’il advienne, tu n’es pas responsable de lui, d’accord ? » Il ne peut pas le croire. Tête de mule. IIII AAAHN. « Toi, tu fais du mieux que tu peux avec ce que t’as comme outils pour l’aider. Et de ce que j’entends, il te facilite pas la tâche et t’en fais déjà pas mal. Il y a pas de bouton miracle pour ne plus être amoureux, mais j’crois bien que prendre tes distances avec lui serait déjà un bon début, tu crois pas ? » L’idiot qu’il était a pensé que l’invitation de Kieran à le rejoindre à son appartement après le roadtrip manqué était une ouverture vers une relation plus qu’amicale. « [… ] Demande-toi pourquoi t’es toujours amoureux de lui, aussi. Parce qu’à t’entendre, il y a beaucoup plus de choses qui te font le détester que l’inverse. » Le silence qui suit lui permet de réfléchir à ces mots qui font plus écho que les autres. C’est vrai, ça.
Pourquoi l’aime-t-il encore ?
« J’en sais rien. » Il avoue autant à Maisie qu’à lui-même. Il a toujours été comme ça. Il s’attache aux mauvaises personnes jusqu’à ce que ça le tue. Et, seulement mort, il se relève et se rattache à quelqu’un d’autre qui ne lui apportera que d’autres malheurs. Ainsi de suite ; éternelle boucle qui l’emprisonne dans l’antre de ses démons. Quand Kieran le regarde, il se sent plus aimé que toute la Terre, et les émotions positives s’entrechoquent si fort qu’elles démolissent toutes les négatives. Quand il l’ignore, il s’isole dans son cercueil et attend que les asticots fassent leur boulot. Tout est trop chaud, tout est trop froid, les montagnes russes les plus dangereuses qui soit. Et il ne porte pas de ceinture de sécurité. « J’ai pas choisi de tomber amoureux du mec le moins accessible. C’est juste arrivé comme ça. Et j’attends que ça reparte, comme ça aussi. » Il boit une gorgée de chocolat chaud, la laisse réconforter ses cordes vocales endolories. « Merci Maisie. Pour le chocolat chaud et les… les conseils. » Qu’il mettra à exécution… ou pas. Il est borné. IIII AAAHN.
@Maisie Moriarty J'ai gentiment dirigé ça vers la conclusion si ça te va ? |
| | | | | | | | Let's watch the world burn [Maisie] |
|
| |