Juin 2022. Son regard le fixe continuellement, passant de son visage à ses mains dans l’espoir d’entrapercevoir un mouvement. Même un minime, suffisant pour lui redonner l’espoir, celui de son réveil, celui de le savoir vivant. Les jours passent lentement, se ressemblent tristement, accompagnés de cette mélodie déplaisante et incessante. Celle régulière qui pourrait se vouloir réconfortante si c’était réellement les battements de son cœur qu’elle entendrait en ayant sa tête posée contre son torse. Elle aimerait, elle aimerait retrouver la chaleur de ses bras, elle aimerait retrouver son regard, son sourire, elle aimerait retrouver l’apaisement, celle de leur relation avant cette terrible dispute à laquelle elle ne cesse de penser, quand ses pensées ne se remémorent pas les images terribles de l’accident. Si pour une fois dans sa vie l’occasion lui était donné de retourner en arrière, elle le ferait pour lui. Pour lui, pour eux aussi, pour ces mots qu’il a prononcés avant de perdre connaissance, ces mots qui l’ont frappé en plein cœur et qu’elle aurait aimé qu’il entende de ses lèvres à elle aussi, quand elle est désormais certaine que ses sentiments sont à nouveau réels. Elle aimerait qu’il se réveille pour pouvoir lui dire en retour, à défaut de pouvoir revenir dans le passé, où les et si n’ont, de toute évidence, plus d’importance. C’est le présent qui compte désormais, le futur aussi, celui où elle espère un peu plus chaque jour qu’il fera partie. Parce qu’elle ne peut se résoudre à cette idée de l’avoir perdu définitivement, elle ne peut se résoudre à se dire qu’il ne saura jamais à quel point elle l’a aimé et à quel point elle l’aime encore et jamais elle ne pourra elle-même s’en relever. Les regrets sont présents, autant du fait de leurs sentiments inavoués, que tout ce temps perdu entre eux et cette énième dispute stupide qu’ils ont eu avant son accident.
Elle est meurtrie Gabrielle, elle est incapable de le quitter du regard, tout comme elle est incapable de quitter son chevet, perpétuellement assisse sur ce vieux fauteuil usé. Beaucoup viennent lui rendre visite, les seuls instants où elle se permet de quitter la chambre, avec un certain pincement au cœur dû à la culpabilité de le laisser quelques minutes. Elle veut être là quand il se réveillera, se raccrochant à cet espoir, celui que ce moment arrivera. L’américaine est exténuée, ne parvient pas à trouver le sommeil, la tristesse n’a jamais été aussi grande en elle. Ses traits sont tirés, les dessous de ses yeux violacés, ses yeux bouffis du fait des nombreuses larmes qui ne cessent de perler à longueur de journée. Elle n’est pas croyante et pourtant elle prie fortement pour qu’il lui revienne, espérant que son souhait finisse par être entendu. Son regard est à nouveau porté sur son visage, une main vient à caresser ses cheveux délicatement alors que son autre main ne parvient à se défaire de la sienne. En entrant dans cette chambre, personne ne pourrait se douter qu’elle a menti en prétendant être sa fiancée tant le regard qu’elle lui porte est attendri et amoureux. Elle ferait tout pour lui, le montre en étant présente sans interruption depuis l’accident, et se fait la promesse de rester à ses côtés jusqu’à son réveil et au-delà, hormis s’il lui demande de partir…
Soudainement, un grincement se fait entendre, celui de la porte de la chambre de l’héritier, ce bruit qu’elle connaît par cœur aussi. Son regard quitte le visage endormi de Channing pour venir se poser sur celui qui vient de pénétrer dans la chambre. Un mince très mince sourire se dessine sur le coin de ses lèvres « Elijah ». Le frère de Channing, l'aîné des Walker, celui dont elle a entendu parler à maintes reprises et avec qui elle a échangé quelques mots et quelques gestes silencieux de réconfort, quand ils sont tout autant meurtris l’un que l’autre de le voir dans cet état. Par automatisme, une de ses mains vient à chasser les dernières larmes encore visibles, un geste inutile tant on lit la tristesse sur ses traits. « Je pensais que tu étais parti il est tard, la nuit est déjà tombée depuis longtemps tu peux rentrer, je vais rester avec lui cette nuit » Il le sait très bien quand il a vu que la jeune femme n’a pas quitté le chevet de son frère depuis son hospitalisation mais c’est aussi une façon pour elle de lui dire je ne bougerai pas. « Je t’appelle s’il y a du nouveau » dit-t-elle d’une voix bienveillante, se rendant compte, derrière cette carapace qui est la sienne et qu’il utilise au quotidien en ne laissant rien transparaître, qu’il est aussi mort d’inquiétude qu’elle à propos de son frère cadet.
ÂGE : 39 ans (04/01/1985) SURNOM : eli, simple et efficace STATUT : cœur autrefois brisé, désormais jalousement gardé, mais dont l’armure ne cesse de se craqueler face à une adorable petite souris MÉTIER : architecte au sein du walker group, et chargé du cours de recherche en environnement et durabilité à la faculté d'architecture de l'université du queensland. LOGEMENT : un penthouse lumineux à spring hill, qu’il partage avec son chat siamois zelda et ses deux nouvelles recrues félines, safflina et drogon - ou plutôt dans lequel il est autorisé à rester tant qu’il n’oublie pas de remplir leur gamelle POSTS : 2694 POINTS : 20
TW IN RP : ex-toxicomanie GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : né à Brisbane, il a sillonné les plus belles régions du globe une fois sa majorité atteinte puis s’est installé à New York avant de revenir dans la ville qui l’a vu grandir fin 2021 ✵ aîné de la fratrie Walker ✵ architecte depuis plus de dix ans, il excelle dans son travail ✵ un passé riche d’excès en tous genres, le seul vice ayant persisté au travers des années étant la cigarette ✵ (trop) honnête, il préfère une vérité blessante à un mensonge confortable ✵ très sociable, doué avec les mots et le sourire facile, sa façade s’effondre lorsque l'interaction devient trop réelleCODE COULEUR : eli se pavane en #00B464 RPs EN COURS :
WALKER ✵ we don't talk much, not anymore. broken bottles and slammin' doors, but we still care about each other, say we care about each other. i know life took us far away, but I still dream 'bout the good old days. when we took care of each other, we were livin' for each other.
ELIORA ✵ gimme what you got - your talk is incredible, so, so, so unusual. you taste like surfing videos. i'm going to read your mind, who you hiding? you fake your shyness, i just wish that i could see through you... hot glue, vape juice, hit undo, how the hell are you so cool?
Les derniers jours n'avaient été qu'une succession de montagnes russes, l'espoir succédant à la terreur avant de laisser place au découragement, puis, le cycle se renouvelait, inlassablement et impitoyablement. Eli ne mangeait plus, tant l'appréhension lui tenait les tripes ; il ne dormait plus, tant l'angoisse d'être réveillé par une mauvaise nouvelle le gardait éveillé ; il ne pensait plus, tant les ruminations monopolisaient l'entièreté de son esprit. Il peinait à garder la notion du temps, et pourtant, il avait conscience de chaque minute qui s'égrenait depuis l'admission de son frère à l'hôpital. Il redoutait de perdre la raison d'un instant à l'autre ; pourtant, il parvenait miraculeusement à conserver une extraordinaire contenance dans un effort surhumain, mais venu de manière étrangement naturelle, de préserver les autres qui, en l'absence de Chan, s'étaient plus ou moins consciemment tournés vers lui.
Lexie était en tête de cette liste ; et si Eli n'avait auparavant jamais été autoritaire à son égard, y compris lorsqu'elle n'était qu'une gamine qui buvait ses paroles comme un paroissien devant le plus convaincant des prédicateurs, il s'était surpris à outrepasser les simples instincts protecteurs qu'il nourrissait depuis toujours à son égard pour la guider d'une main plus ferme, soucieux de préserver le peu d'équilibre que sa sœur parvenait encore à maintenir dans ces circonstances tragiques. Fait d'autant plus surprenant que, depuis qu'il avait fait son retour à Brisbane, Lexie lui avait réservé un accueil glacial et lui avait fait comprendre sans équivoque qu'il était hors de question qu'il prétende à son rôle de grand frère, dont il avait été déchu depuis bien longtemps déjà. Mais, privée de celui qui avait l'habitude de la prendre par la main dans le chaos que pouvait être la vie, elle avait fini par lui ouvrir la porte, et Eli était lui-même surpris du naturel avec lequel il avait endossé la casquette de grand frère protecteur depuis.
L'autre prétendante à ce curieux retournement de situation était, jusqu'à il y a quelques jours seulement, une parfaite inconnue. Eli connaissait l'existence de Gabrielle depuis quelques temps déjà – pourtant, il n’eut l’occasion de la rencontrer avant que leurs chemins ne se croisent à l’hôpital, rassemblés par leur amour respectif pour l’héritier des Walker. Au fil des derniers jours, ils n’avaient guère échangé davantage que des sourires bienveillants, des regards inquiets, et quelques paroles d’encouragement, et, le reste du temps, chacun avait silencieusement assisté à la détresse de l’autre. Eli ne s’était pas permis de commentaires, mais il avait remarqué à quel point Gabrielle était absolument omniprésente depuis l’arrivée de Channing à l’hôpital, la façon dont elle veillait religieusement sur lui, absolument impossible à déloger de là – de toute façon, personne n’avait été assez fou pour essayer. Eli s’était surpris à observer la façon dont elle interagissait avec son petit frère profondément endormi, et à s’attendrir devant l’infinie prévenance dont elle faisait preuve à chaque instant qu’elle passait aux côtés de l’élu de son cœur. La façon dont elle effleurait ses joues, replaçait ses cheveux ou lui prenait la main ne lui avaient pas échappé, et l’avaient empli d’une chaleur réconfortante face à la douceur qu’elle dégageait, autant que d’un profond chagrin à l’idée que Channing ne puisse peut-être plus jamais lui réciproquer ces petits gestes d’amour. Il sentait s’émaner d’elle une immense solitude, un air perdu absolument déchirant, comme si elle ne savait plus sur quoi s’appuyer en l’absence de certitude de retrouver un jour l’homme qu’elle aimait visiblement de tout son cœur. En sa qualité de parfait inconnu, Eli n’avait jamais laissé transparaître quoi que ce soit de ces observations, se contentant de constater, à distance, combien elle semblait avoir besoin que l’on veillât sur elle.
En arrivant pour la énième fois devant la chambre d’hôpital de son petit frère, Eli marqua un temps d’arrêt avant de s’engouffrer dans la pièce devenue tristement familière, s’attendant à raison d’y trouver, comme d’habitude, Gabrielle au chevet de Channing. À travers la vitre de la porte, il observa avec un pincement au cœur les doux gestes qu’elle lui prodigua, la tendresse mais aussi le désespoir qui émanaient de son regard. Il donna quelques coups discrets sur la porte avant de la pousser et de s’engouffrer doucement dans la pièce, le peu de bruit qu’il fit attirant l’attention de la jeune femme. Il lui esquissa un sourire plein de douceur. « Salut, Gabrielle », lui répondit-il de ce ton enjoué qu’il s’efforçait de continuer à adopter au fil de ces journées éprouvantes. Il ne releva pas son invitation à la laisser seule au chevet de Chan, comme elle en avait pris l’habitude à chaque fois que tombait la nuit et que les autres proches de Chan reprenaient la route vers leurs domiciles respectifs, la laissant seule avec pour seule option un sommeil extrêmement inconfortable. Plutôt que d’y répondre, il souleva avec un nouveau sourire le sac plastique qu’il tenait à la main droite. « Je t’ai apporté un petit truc à manger. Je savais pas trop ce que tu aimes… donc j’ai pris un peu de tout », annonça-t-il en l’approchant. Anticipant les protestations qu’il était à peu près sûr d’entendre en retour, il s’empressa d’ajouter : « Je sais, t’as pas faim, et moi non plus. On va se forcer à manger tous les deux, ça va ? » Il lui adressa un petit clin d’œil et s’installa à ses côtés, commençant à déballer sushis, pâtes, cheeseburgers, bonbons, sodas et même quelques légumes et fruits qui faisaient tache dans cet amas de cochonneries.
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❝oh my lungs are begging me to beg for you❞ all of these highs and all of these lows don't keep me company. i've been breathing you in and drinking you down, you're the only remedy. say you're gonna hold my head up, say you're gonna break my fall ; say you're gonna stay forever, baby, this is all i want. cause all my bones are begging me to beg for you, begging me to beg for your love.
Dernière édition par Elijah Walker le Mer 09 Nov 2022, 14:48, édité 1 fois
Juin 2022. Elle n’a jamais autant rencontré de proches de l’héritier que lors de ces derniers jours. Pas étonnant quand leur relation est inexistante aux yeux de tous et que beaucoup ont découvert celle qui s’apparentait être une inconnue au chevet de leur connaissance commune. Pourtant, très vite, ces mêmes personnes se sont rendus compte qu’elle n’était pas qu’une simple conquête de passage pour lui, une qui laissait des larmes s’échapper au pied de son lit uniquement parce qu’elle avait peur de se retrouver seule du jour au lendemain et surtout sans un homme avec de l’argent pour subvenir à ses besoins. Gabrielle est loin d’être ce genre de personnes et bien qu’elle se contrefiche de ce que certains pourront penser d’elle, elle espère au moins qu’ils lisent à travers son regard toute la sincérité de son inquiétude et de ses sentiments envers Channing. Parce qu’elle ne fait pas semblant, Gabrielle, et est vraiment malheureuse de le voir plonger dans le coma à attendre son potentiel réveil. Elle le supplie de revenir, elle le supplie de ne pas l’abandonner quand cette fois l’abandon serait définitif. Elle ne s’en remettrait pas, tout comme ses proches et encore plus son frère ainé, celui dont elle n’a jamais eu l’occasion de croiser avant l’accident. Celui dont le retour lui a été spécifié par le cadet et disons que ce dernier n’a pas nécessairement tarit d’éloges pour son ainé.
Elle se souvient de leur discussion au sujet d’Elijah, celle que Channing évitait bien souvent parce qu’il n’était pas à l’aise avec le sujet. Pour autant, Gaby a très vite compris tout ce que l’héritier pouvait reprocher à son ainé, tant il a eu la sensation d’être abandonné lâchement par celui-ci, cet abandon venant alors à venir tracer l’avenir de Channing sans même qu’il ait eu son mot à dire. Elle se souvient de ce soir où elle a tenté de savoir s’il avait déjà envisagé faire autre chose qu’être à la tête du Walker Group et la réponse de l’héritier l’avait particulièrement frappé tant il s’interdisait de le faire, parce à ses yeux, il n’y avait pas d’intérêt. Pas d’intérêt quand son destin était tout tracé, ce même destin qui a eu finalement raison de leur couple aussi, obligeant Channing à retourner à Brisbane. Alors, pour Gabrielle, Elijah a toujours paru être ce grand frère égoïste qui a délaissé les siens pour fuir ce qui pourtant lui incombait. Celui qui n’a laissé le choix à son frère que de porter le poids de toute une entreprise familiale sans même lui avoir demandé son avis. Peut-être celui qu’elle n’a jamais voulu rencontrer, surtout suite à leur rupture, tant elle aurait sûrement jeté toute sa colère sur lui, injustement peut-être, pour les avoir séparé. Bien sûr, Elijah n'est pas coupable de tous les maux de leur relation, ni de ceux de l’héritier, mais aux yeux de Gabrielle, jusqu’à ce qu’elle le rencontre il y a de ça quelques jours, Elijah Walker n’était qu’un homme égoïste et lâche à ses yeux.
Pourtant son opinion à son sujet a quelque peu changé ces derniers jours. Elle a pu voir une autre facette de lui, malgré les apparences, celles dont il use en paraissant être calme face à la situation. Une facette, celle du grand frère inquiet, capable de tout pour son cadet, restant présent à son chevet tout autant qu’elle peut le faire. Il a ses petites attentions pour lui, comme ces petites vidéos qu’il tourne au quotidien, dont Gabrielle a pu entendre quelques bribes en étant derrière la porte. Même si elle en ignore finalement le contenu, et même si elle voit très bien les sourires qu’utilisent Elijah au quotidien face à tous, elle a pu lire aussi à maintes reprises l’inquiétude et la culpabilité dans son regard. Des instants où, elle aussi, avant de pénétrer dans la chambre, a pu voir ce grand frère chamboulé, celui dont elle s’est approchée prudemment en venant poser une main sur son épaule en silence. Petit à petit, Gabrielle, qui pourrait apparenter Elijah à ses propres frères dans leurs attitudes égoïstes de l’avoir laissé dans l’ignorance et à l’écart de leur vie pendant des années, s’est attendrit et accoutumé à la présence d’Elijah et accepte d’être vulnérable devant lui, surtout quand ils sont finalement, tous deux, dans le même bateau. « Salut, Gabrielle » Il y a cet échange de sourire, celui qui se veut réconfortant pour l’un et pour l’autre, alors que le regard suivant se porte sur le corps inanimé de Channing, venant ainsi éteindre cette esquisse sur leurs lèvres.
« Je t’ai apporté un petit truc à manger. Je savais pas trop ce que tu aimes… donc j’ai pris un peu de tout » Gabrielle comprend à cet instant qu’Elijah n’est pas décidé à la laisser seule avec son frère, et qu’il compte lui tenir compagnie, ne serait ce que quelques heures. Il secoue ce sachet dans les airs, évidemment, l’appétit de l’américaine est loin d’être présent et sûrement son expression sur son visage rechigne à la place des mots « Je sais, t’as pas faim, et moi non plus. On va se forcer à manger tous les deux, ça va ? » Elle le regarde sortir toutes sortes de nourritures de son sac et acquiesce mollement de la tête alors qu’elle se redresse « On va essayer » Parce que l’appétit est absent et qu’en se forçant, rien ne passe. Son regard s’attarde davantage sur les mets qu’il entrepose et un sourire vient à se dessiner dans le coin de ses lèvres « Je suis végétarienne… » lance-t-elle alors qu’elle voit les hamburgers devant elle et que sa remarque fait écho à ce qu’il a pu dire un peu plus tôt en soulignant qu’il ne savait pas ce qu’elle aimait. Le choix est riche et pourtant, rien ne la tente, bien qu’elle vienne à se saisir d’une boite de nouilles dont elle remue le contenu à l’aide de baguettes, sans pour autant s’en saisir d’une bouchée « Peut-être qu’une bouteille de vin aurait pu aider » dit-t-elle sur le ton de la plaisanterie, quand pourtant son regard est éteint, ses traits inexpressifs et qu’elle délaisse finalement les baguettes dans la boite. Elle déglutit difficilement, reportant son regard cette fois sur Channing. « Il mangerait sûrement tout ce que tu viens d’apporter, s’il le pouvait… » un mince sourire apparait à nouveau, sa main venant trouver celle de Channing qu’elle caresse doucement de son pouce. Elle se laisse submerger par les souvenirs, ceux de l’homme qu’il est, celui qu’elle aime et qu’elle souhaite retrouver au plus vite et une larme à nouveau est incapable d’être retenue, aussitôt balayée d’un revers de main. « Désolée » dit-t-elle en se raclant la gorge, tentant de retrouver contenance. Il est tard, la fatigue est présente et ça depuis plusieurs jours, les nerfs sont à vif et il est difficile pour elle de ne laisser rien transparaitre.
ÂGE : 39 ans (04/01/1985) SURNOM : eli, simple et efficace STATUT : cœur autrefois brisé, désormais jalousement gardé, mais dont l’armure ne cesse de se craqueler face à une adorable petite souris MÉTIER : architecte au sein du walker group, et chargé du cours de recherche en environnement et durabilité à la faculté d'architecture de l'université du queensland. LOGEMENT : un penthouse lumineux à spring hill, qu’il partage avec son chat siamois zelda et ses deux nouvelles recrues félines, safflina et drogon - ou plutôt dans lequel il est autorisé à rester tant qu’il n’oublie pas de remplir leur gamelle POSTS : 2694 POINTS : 20
TW IN RP : ex-toxicomanie GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : né à Brisbane, il a sillonné les plus belles régions du globe une fois sa majorité atteinte puis s’est installé à New York avant de revenir dans la ville qui l’a vu grandir fin 2021 ✵ aîné de la fratrie Walker ✵ architecte depuis plus de dix ans, il excelle dans son travail ✵ un passé riche d’excès en tous genres, le seul vice ayant persisté au travers des années étant la cigarette ✵ (trop) honnête, il préfère une vérité blessante à un mensonge confortable ✵ très sociable, doué avec les mots et le sourire facile, sa façade s’effondre lorsque l'interaction devient trop réelleCODE COULEUR : eli se pavane en #00B464 RPs EN COURS :
WALKER ✵ we don't talk much, not anymore. broken bottles and slammin' doors, but we still care about each other, say we care about each other. i know life took us far away, but I still dream 'bout the good old days. when we took care of each other, we were livin' for each other.
ELIORA ✵ gimme what you got - your talk is incredible, so, so, so unusual. you taste like surfing videos. i'm going to read your mind, who you hiding? you fake your shyness, i just wish that i could see through you... hot glue, vape juice, hit undo, how the hell are you so cool?
C’était une situation toute particulière que de partager des moments aussi intimes et privilégiés avec quelqu’un que l’on ne connaît pratiquement pas. Après tout, Gabrielle demeurait une inconnue aux yeux de l’aîné des Walker – il avait certes découvert son existence assez rapidement après son retour à Brisbane, au détour des conversations qu’il avait eues avec son frère et les autres personnes de l’entourage de Channing, qui lui avaient permis de constituer un canevas grossier et incomplet de la situation entre son petit frère et l’avocate. Mais il ignorait tout d’elle, si ce n’est qu’elle occupait une place particulière dans la vie de Channing, et que la situation était pour le moins complexe entre eux. Une complexité qui avait d’ailleurs précipité le dernier conflit en date entre les deux frères Walker, dont le cadet avait accueilli pour le moins défavorablement les réflexions du plus âgé, qui s’était permis de lui signifier combien il lui semblait absurde de continuer à tourner autour du pot au risque de perdre cette femme dont il semblait clairement épris. Channing lui avait fait part de son mécontentement, de façon assez violente, face au culot d’Elijah d’y aller de son grain de sel au sujet de sa vie sentimentale, et s’en était suivie une dispute d’une intensité inouïe. Les mots qui avaient été échangés entre les frères avaient été d’une dureté hors du commun – tous les filtres avaient fini par tomber entre eux, le ton était monté, et Channing, au prix d’une dernière remarque qui tint lieu de coup de grâce, était parvenu à faire perdre son calme réputé à Eli. Ils ne s’étaient plus reparlés depuis – et pour cause, cette dispute avait pris place le matin du terrible accident de Channing, qui ne s’était toujours pas réveillé depuis.
Particulier, donc, de rencontrer dans ces circonstances la personne dont l’évocation avait suffi à illuminer le brasier qu’avait été la colère des deux frères dont la relation demeurait tendue depuis le premier jour du retour d’Eli. Eli avait ressenti une curieuse sensation en croisant pour la première fois le regard de Gabrielle, dont la présence à l’hôpital venait, quelque part, conforter Eli dans les remarques qu’il avait faites à son frère – au grand déplaisir de ce dernier, Eli lui avait en effet conseillé, avec le peu de tact qui le caractérisait, de ne pas s’égarer plus longtemps et de chérir celle qui, manifestement, était faite pour lui mais qu’il allait perdre s’il ne saisissait pas sa chance à temps. Voir Gabrielle à l’hôpital, seule parmi tous les Walker qui s’agitaient autour de l’un des leurs, et pourtant si parfaitement à sa place, concentrée sur l’homme qu’elle aimait comme si le monde autour d’eux n’existait pas, avait soutiré à Eli autant de tendresse que de pincements au cœur.
Leur rencontre ne remontait qu’à moins d’une semaine, et en l’espace de ces quelques jours, ils n’avaient pas énormément échangé, si ce n’est quelques paroles bienveillantes et de réconfort, qui malgré leur sincérité restaient d’une incontestable banalité. C’est qu’il n’était pas facile d’échanger au sujet d’émotions intimes comme la peur et le deuil lorsqu’on n’est que deux inconnus qui ignorent tout l’un de l’autre. Et, comme l’humeur n’était pas aux conversations de comptoir, ils n’avaient finalement pas non plus profité des derniers jours pour en apprendre davantage l’un sur l’autre. Pourtant, les heures et jours passés au chevet de Channing avaient vu naître un lien tout particulier entre Gabrielle et Elijah – une affection implicite, une compréhension tacite, un réconfort de se savoir présents. Les mains posées à la volée sur l’épaule de l’autre, les mouchoirs tendus sans un mot, les petites attentions formulées à voix basse ou actées spontanément – malgré l’absence de conversations fournies, ils avaient pu alimenter de mille façons le lien naissant qui avait commencé à se former entre eux. Le sac de nourriture ridiculement grand apporté par Eli faisait, lui aussi, partie de ces petites attentions – il ne s’était, bien entendu, pas permis d’en faire la réflexion à cette femme qu’il connaissait à peine, mais il avait bien remarqué qu’il ne l’avait jamais vue manger, ni n’avait vu de nourriture ou de restes dans les parages lorsque Gabrielle était au chevet de Channing, c’est-à-dire pratiquement à tout instant de la journée et de la nuit. À la façon d’un grand frère, il avait alors entrepris de s’assurer personnellement de ce que Gabrielle ingurgite au moins de quoi ne pas s’évanouir dans les heures à venir. Il lui adressa un sourire encourageant lorsqu’elle consentit, manifestement à contrecœur, à essayer d’avaler quelque chose, et guetta sa réaction tandis qu’il déballait progressivement le butin qu’il avait apporté. Il hocha de la tête lorsqu’elle lui fit part de son végétarisme, sa main hésitant quelques instants avant d’attraper l’aliment suivant alors qu’il cherchait les emballages qui convenaient au régime alimentaire de Gabrielle. « Je t’ai dit, dans le doute, j’ai pris de tout – je suis sûr qu’on va trouver quelque chose qui te plaira », répondit-il paisiblement en extirpant du sac du guacamole, des rouleaux de printemps, des nouilles, et autres soupes et salades. Toujours avec cet air protecteur et encourageant, il l’observa prendre avec hésitation la boîte de nouilles, sans pour autant y toucher. Un sourire compatissant vint se dessiner sur ses lèvres en réponse à la plaisanterie de Gabrielle, dont il pouvait percevoir que le cœur n’y était pas. « Tu ne me connais pas encore, mais tu vas assez vite savoir que je n’apporte jamais à manger sans apporter à boire », confia-t-il avec un air malicieux, tirant une bouteille de rouge d’un autre sac qui regorgeait, lui aussi, de sucreries et autres en-cas aux valeurs nutritionnelles douteuses. « Mais il faut d’abord qu’on ait quelque chose dans l’estomac, sinon je peux déjà te dire qu’on va finir la bouteille en pleurant dans les bras l’un de l’autre, et personne n’a envie de voir ça, pas vrai ? », plaisanta-t-il, s’affairant à ouvrir la bouteille en parlant.
Gabrielle semblait toutefois déjà avoir reporté son attention sur Chan, dont le visage endormi traduisait une paisibilité certainement trompeuse. Le sourire s’évanouit des lèvres d’Eli et un air peiné vint voiler ses prunelles tandis qu’il assistait à la détresse de la jeune femme. « Sans aucun doute – c’est à se demander comment ce garçon n’est jamais devenu obèse », souffla-t-il, un nouveau sourire, plus maigre, venant étirer paresseusement ses lèvres tandis qu’il pensait aux kilogrammes de nourriture qu’ils avaient autrefois eu l’habitude d’engloutir ensemble. Il la rejoignit dans son silence, chacun aux prises avec la nostalgie de ses propres souvenirs. À la pensée, terrifiante et inacceptable, que les souvenirs ne soient peut-être tout ce qu’il lui resterait de son frère, Eli sentit sa gorge se serrer, tout comme ses poings dans un effort de garder contenance. Gabrielle, elle, était déjà en train d’essuyer une larme, un air embarrassé sur le visage, et le simple désolé qu’elle formula à son encontre eut raison des dernières barrières qu’Eli était parvenu à tenir jusqu’à présent. Elle ne le regardait déjà plus, pourtant, il lui sembla crucial de lui répondre, sans savoir si c’était pour elle ou pour lui qu’il le faisait. Sans doute pour eux deux. Il posa avec une infinie douceur une main sur l’épaule de la jeune femme assise à côté de lui. « Tu n’as pas à t’excuser. C’est épuisant de faire semblant de tenir le coup. Je suis bien placé pour le savoir… » Ses prunelles, jusqu’ici fixement accrochées à Gabrielle, se déportèrent sur le corps inanimé de son frère et il soupira. Sa main quitta l’épaule de Gabrielle pour remplir deux gobelets en plastique de vin, avant d’en tendre un à la jeune femme. « Je ne mens jamais – et les autres le savent, et ça les a toujours rassurés, depuis qu’on est gosses. Alors, si je fais comme si tout allait bien se passer, parce que j’y crois moi-même, forcément, on va me croire… tu vois ? Mais quand je le vois dans cet état, j’ai envie de hurler, de tout casser. Et je continue à y croire dur comme fer, qu’il va se réveiller, parce que le contraire est impossible… mais parfois, j’en viens à me demander si je ne suis pas en train de me mentir à moi-même, pour ne pas avoir à mentir aux autres. » Ses yeux à lui restèrent secs, mais l’émotion était manifeste tandis que, brièvement, le masque de grand frère confiant était tombé. Il secoua alors la tête et esquissa un sourire triste, et trinqua avec Gabrielle. « À Chan », souffla-t-il avant de boire une gorgée. « Mais ne crois pas que j’ai oublié les conditions. On va être obligés de manger, d’accord ? », lui dit-il avec un nouveau clin d’œil, attrapant en guise d’exemple une boîte de sushis avant d’en enfourner un, une absence d’enthousiasme totale sur le visage. « Peut-être que si je ferme très fort les yeux, j’arriverai à me convaincre que je suis affamé », plaisanta-t-il en se forçant à porter un deuxième sushi en bouche.
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❝oh my lungs are begging me to beg for you❞ all of these highs and all of these lows don't keep me company. i've been breathing you in and drinking you down, you're the only remedy. say you're gonna hold my head up, say you're gonna break my fall ; say you're gonna stay forever, baby, this is all i want. cause all my bones are begging me to beg for you, begging me to beg for your love.
Dernière édition par Elijah Walker le Mer 09 Nov 2022, 14:47, édité 1 fois
Juin 2022.« Je t’ai dit, dans le doute, j’ai pris de tout – je suis sûr qu’on va trouver quelque chose qui te plaira » Et même s’il n’y a rien dans ce sac qui ne lui plait, cela serait complètement égal à Gabrielle, tant l’appétit est aux abonnés absents depuis plusieurs jours. Il l’était déjà, la veille de l’accident, quand elle a eu cette grosse dispute avec Channing, celle où ils ont réussi à s’entailler davantage leurs blessures similaires, celles qu’ils se sont causés réciproquement par leur stupidité. Cette trahison de plus qu’il a ajouté à son palmarès des déceptions à l’égard de la californienne, celle où il l’a trouvé en présence d’une nana sûrement sans cervelle, en petite tenue avec qui il a échangé un baiser sous ses yeux. Ce qui a marqué le glas, celui qui l’a poussé à tirer définitivement un trait sur l’héritier, se jurant de ne plus jamais l’approcher, de ne plus jamais entrer en contact avec lui, de ne plus l’entrapercevoir un millième de secondes. Elle ne voulait plus jamais avoir à faire à lui et pourtant, dès l’instant où elle a vu sa silhouette passer par-dessus sa cylindrée, la jeune femme a accouru. La gravité de la situation, c’est certain, mais le retour de cette sensation, celle qu’elle a pu ressentir lorsqu’ils se sont quittés la veille, cette sensation qui l’a mise dans tous ses états pour le reste de la journée tant elle avait l’impression d’avoir fait une grave erreur en s’éloignant de lui. Cette sensation est revenue, celle apparente à la perte d’un être cher, pour toujours, et celle-ci est encore omniprésente en elle, actuellement alors que son corps est toujours inanimé sur ce lit d’hôpital. Elle déglutit difficilement à cette vue, délaissant alors ses baguettes dans la boite de nouilles dont elle s’est saisie, réclamant quelque chose de fort à boire à Elijah « Tu ne me connais pas encore, mais tu vas assez vite savoir que je n’apporte jamais à manger sans apporter à boire » Et c’est là qu’il sort une bouteille de vin rouge d’un autre sac et soudainement, le sourire de la jeune femme se fait un peu plus franc « et tu a fait un très bon choix » parce que la grande amatrice de vin qu’elle peut être apprécie quand son sac aurait pu contenir des bières, boisson qu’elle n’apprécie pas particulièrement. « Mais il faut d’abord qu’on ait quelque chose dans l’estomac, sinon je peux déjà te dire qu’on va finir la bouteille en pleurant dans les bras l’un de l’autre, et personne n’a envie de voir ça, pas vrai ? » Elle incline doucement la tête sur le côté, doit reconnaitre qu’il marque un point, surtout quand les larmes ne sont jamais bien loin, même sans l’alcool. Elle acquiesce alors, tristement « Ce ne serait pas beau à voir, en effet » mais après tout, qui pourrait bien les voir dans cet état ? Ils sont seuls dans cette chambre et Channing est profondément endormi pour pouvoir lui-même se rendre compte de leur état. Les entend-t-il d’ailleurs à cet instant ? Est-t-il capable de discerner des bribes de leur conversation, de ressentir les émotions qui les habitent et surtout cette tristesse qu’ils tentent très maladroitement de camoufler derrière leurs yeux embués ?
Gaby est incapable de défaire son regard de Channing, comme si elle craignait quand, tout moment, il pouvait disparaitre. Elle en a la crainte, de plus en plus, minutes après minutes, heures après heures, jours après jours. Le temps est long, terriblement long et son seul souhait est de recroiser à un moment ou à un autre son regard noisette… et sa gourmandise, celle qu’ils partagent indéniablement « Sans aucun doute – c’est à se demander comment ce garçon n’est jamais devenu obèse » Il y a un léger sourire qui vient à nouveau étirer ses lèvres car, elle se l’ai demandé elle-même à maintes reprises, surtout quand ils se sont plus d’une fois retrouvés tout deux à s’empiffrer sur le canapé, à engloutir autant de sucreries et de vin que possible, les deux ne s’étant jamais sentie aussi vivant que durant ces moments partagés. C’est le cas de Gabrielle, revisualisant parfaitement cette scène, celle où elle était blottie dans ses bras, à Los Angeles dans sa villa, emmitouflée dans ce pull qu’il aimait prétendre lui détester, se disputant le dernier carreau de chocolat ou partageant le dernier biscuit salé, leur regard se mêlant durant leur dégustation tels deux ados épris. Ce sont ses souvenirs, ceux apaisés qu’ils ont pu partager, ce passé qu’elle aimerait retrouver à ses côtés, cette légèreté et cette insouciance qui semblaient les habiter alors qui la font flancher, bien qu’elle tente de dissimuler la larme qui s’échappe sur ses joues « Tu n’as pas à t’excuser. C’est épuisant de faire semblant de tenir le coup. Je suis bien placé pour le savoir… » Elle sent la main d’Elijah sur son épaule, quelque peu réconfortante, mais pas suffisante pour l’apaiser. Peut-être même que les mots de l’ainé des Walker contribuent davantage à laisser ses barrières s’abaisser, tant elle aussi, est épuisée de prétendre. « Je ne mens jamais – et les autres le savent, et ça les a toujours rassurés, depuis qu’on est gosses. Alors, si je fais comme si tout allait bien se passer, parce que j’y crois moi-même, forcément, on va me croire… tu vois ? Mais quand je le vois dans cet état, j’ai envie de hurler, de tout casser. Et je continue à y croire dur comme fer, qu’il va se réveiller, parce que le contraire est impossible… mais parfois, j’en viens à me demander si je ne suis pas en train de me mentir à moi-même, pour ne pas avoir à mentir aux autres. » Gaby a trouvé le regard d’Elijah, l’écoute attentivement sans l’interrompre et cette fois, c’est elle qui vient à poser sa main sur son bras « Tu n’as pas à prétendre ici… pas avec moi pourrait-t-elle ajouter On doit se raccrocher à cette idée… On a raison de le faire, parce qu’il va se réveiller sa voix est hésitante, entrecoupée par des sanglots qu’elle tente de contenir alors qu’elle tourne son regard sur Chan’, son autre main venant à se glisser dans celle, glaciale, de son ex-amant parce qu’il ne peut pas… mourir le mot bien trop difficile pour elle à prononcer, car cela viendrait à concrétiser la chose à ses yeux et il en est hors de question. Son regard croise alors le sien, ses larmes désormais bien apparentes, sa détresse présente sur ses traits, sincère, alors qu’elle délaisse le bras d’Elijah pour venir s’essuyer les yeux. « Tu es son grand frère, mais tu n’es pas invulnérable, tu as le droit d’avoir … peur toi aussi » comme tout ceux qui sont proches de l’héritier, comme elle et ça de manière permanente depuis le jour de l’accident. Elle cherche davantage son regard, s’essuyant à nouveau une larme d’un revers de main, comme pour l’y convaincre davantage à le faire.
L’alcool n’est en rien responsable de leur chagrin, ils n’ont pas besoin de ça pour être déjà dans un état lamentable. Ils trinquent alors « À Chan » et si seulement le bruit de leur gobelet en plastique pouvait être suffisant pour le réveiller, ils n’hésiteraient pas à réitérer toute la soirée – c’est sûrement ce qu’ils vont faire. « Mais ne crois pas que j’ai oublié les conditions. On va être obligés de manger, d’accord ? » Gabrielle doit reconnaitre qu’il a raison et c’est pour cela qu’elle abandonne son gobelet pour se saisir à nouveau de sa boite de nouilles, prenant alors une première bouchée « Peut-être que si je ferme très fort les yeux, j’arriverai à me convaincre que je suis affamé » La remarque fait sourire Gaby « Tu peux toujours essayer ». Elle tourne légèrement la tête de droite à gauche, mâchant toujours difficilement sa première bouchée avant… d’abandonner à nouveau. Et puis, son regard se veut curieux envers le sachet qui contenait la fameuse bouteille de vin « Tu n’aurais pas du chocolat par hasard ? ». Elle a espoir que cette gourmandise dont elle peine à se défaire puisse passer un peu plus facilement. L’avocate se saisit de son verre à nouveau pour en prendre une gorgée, ainsi que du chocolat que finit par lui saisir Elijah « Merci ». Le temps qu’elle se défasse de l’emballage, un silence s’installe et lorsqu’elle finit par couper un carreau et se recroqueville davantage dans le fauteuil dans lequel elle est assisse, son regard se porte sur l’ainé « Est-ce que… est-ce que les choses se sont arrangées avec Chan’, depuis ton retour ? se permet-t-elle alors de demander prudemment Il m’a parlé de toi, surtout quand on était à Los Angeles, et plus récemment quand tu es revenu… Brièvement. Et je sais qu’il y a beaucoup de rancœur de son côté… mais il n’est pas très bavard sur le sujet donc… » c’est pour cette raison qu’elle se permet de lui demander à lui, même si elle ne veut pas paraitre trop curieuse. Mais elle a sa petite idée sur la réponse à sa question, se disant que, si les choses se seraient effectivement arrangées entre les deux frères, Channing lui en aurait fait peut-être part, récemment, ou, du moins, au détour de conversation, elle aurait pu entendre le nom d’Elijah, ce grand frère connu pour avoir été aux abonnés absents durant de longues années. Mais il n’en était rien.
ÂGE : 39 ans (04/01/1985) SURNOM : eli, simple et efficace STATUT : cœur autrefois brisé, désormais jalousement gardé, mais dont l’armure ne cesse de se craqueler face à une adorable petite souris MÉTIER : architecte au sein du walker group, et chargé du cours de recherche en environnement et durabilité à la faculté d'architecture de l'université du queensland. LOGEMENT : un penthouse lumineux à spring hill, qu’il partage avec son chat siamois zelda et ses deux nouvelles recrues félines, safflina et drogon - ou plutôt dans lequel il est autorisé à rester tant qu’il n’oublie pas de remplir leur gamelle POSTS : 2694 POINTS : 20
TW IN RP : ex-toxicomanie GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : né à Brisbane, il a sillonné les plus belles régions du globe une fois sa majorité atteinte puis s’est installé à New York avant de revenir dans la ville qui l’a vu grandir fin 2021 ✵ aîné de la fratrie Walker ✵ architecte depuis plus de dix ans, il excelle dans son travail ✵ un passé riche d’excès en tous genres, le seul vice ayant persisté au travers des années étant la cigarette ✵ (trop) honnête, il préfère une vérité blessante à un mensonge confortable ✵ très sociable, doué avec les mots et le sourire facile, sa façade s’effondre lorsque l'interaction devient trop réelleCODE COULEUR : eli se pavane en #00B464 RPs EN COURS :
WALKER ✵ we don't talk much, not anymore. broken bottles and slammin' doors, but we still care about each other, say we care about each other. i know life took us far away, but I still dream 'bout the good old days. when we took care of each other, we were livin' for each other.
ELIORA ✵ gimme what you got - your talk is incredible, so, so, so unusual. you taste like surfing videos. i'm going to read your mind, who you hiding? you fake your shyness, i just wish that i could see through you... hot glue, vape juice, hit undo, how the hell are you so cool?
Doucement, Eli commençait à s’habituer à l’étrange sensation qui naissait en lui au contact de Gabrielle. Il ne pouvait s’empêcher d’être frappé par l’improbabilité de la situation, d’être assis aux côtés de cette femme avec qui il partageait tout et rien à la fois – et qui plus est, de se sentir aussi à l’aise avec cette parfaite inconnue. Doucement et prudemment, les deux compères qui ignoraient tout l’un de l’autre s’apprivoisaient dans leurs chagrins respectifs et leur chagrin partagé, formulant des mots de réconfort, esquissant des gestes de compassion. Eli avait posé une main timide sur l’épaule de l’avocate, qui, quelques instants plus tard, avait vu l’occasion de lui réciproquer le geste tandis qu’il s’était livré avec une sincérité peu commune – si la vérité était toujours de mise avec Eli, en général, il gardait jalousement ses états d’âme et évitait de s’épancher, précisément parce qu’à force de toujours dire vrai, il n’avait pas d’autre solution que d’être pudique quant à ses sentiments s’il ne voulait pas se transformer en un véritable livre ouvert. Mais aujourd’hui semblait faire exception à cette règle de discrétion à toute épreuve, et quelques minutes seulement après avoir pris place aux côtés de Gabrielle, le voilà déjà en train de lui livrer des éléments le concernant qu’il aurait d’ordinaire gardés pour lui. Et le plus étrange dans tout cela, c’est que cela lui fit un bien fou. Après tout ce temps passé à afficher une apparence sereine et toujours dans le contrôle de la situation, il était rafraîchissant de pouvoir baisser sa garde, et de pouvoir admettre qu’en réalité, il ne contrôlait absolument rien et était tout aussi terrifié que ceux dont les états d’âme étaient moins bien masqués que les siens. Ainsi, s’il s’était lui-même surpris à être aussi bavard, il ne regretta en rien ce bref épanchement, savourant la faible mais non négligeable sensation de soulagement qu’il lui procura. Qu’il était bon de ne pas avoir à faire semblant – et qu’il était bon d’être conforté là-dedans par les paroles que vint lui souffler doucement Gaby, d’une voix tremblante et étranglée, mais pas moins convaincue pour autant. Les yeux d’Eli vinrent trouver ceux de Gabrielle, et à cet instant-là, la gratitude s’y lisait nettement. Un nouveau sourire, faible mais sincère, accompagna cet échange de regards, qui fut rompu par l’avocate lorsque cette dernière posa les yeux sur Channing en réfrénant péniblement les sanglots que l’évocation de sa mort était venue susciter. Il ne dit rien, peu désireux de l’interrompre, mais également parce qu’il n’avait pas la moindre idée de ce qu’il pouvait bien répondre à l’affirmation de Gabrielle comme quoi il était inconcevable que Chan ne se réveille pas. Il déglutit péniblement, la lèvre tremblante, acquiesçant doucement de la tête. Il sentit son cœur se serrer davantage en voyant les yeux désormais baignés de larmes de Gaby. Son instinct lui souffla qu’il devait mettre ses propres émotions de côté, se montrer fort pour la soutenir elle, la rassurer, la réconforter comme il l’avait fait avec tout le monde depuis l’accident. Pourtant, il s’en trouva incapable – et Gaby ne venait-elle pas de lui intimer de ne pas continuer à jouer ce rôle qui l’éreintait et dans lequel il ne se retrouvait plus ? Maintenant que le cercle vicieux de déni de ses propres sentiments au profit de ceux des autres avait été brisé, Eli ne parvenait plus à revenir en arrière, et n’était d’ailleurs pas sûr de vouloir y arriver. L’heure était à la sincérité, même si la vérité était atrocement douloureuse à affronter, et pénible à énoncer.
« La vérité, c’est que je suis… terrifié, Gabrielle », murmura-t-il de manière à peine audible, sa voix ferme malgré sa lèvre qui s’était mise à trembler tandis que son regard soutenait celui de la californienne. La tristesse et la détresse étaient nettement lisibles sur son visage, et son corps aussi exprimait sa peine au travers de sensations plus désagréables les unes que les autres – le cœur serré, l’estomac retourné, l’angoisse qui compressait sa cage thoracique à la façon d’un étau. Il soupira doucement, comme pour se redonner une certaine contenance, et trouva tant bien que mal un moyen de leur changer les idées, même de manière rudimentaire. Il les servit de vin, trinquant à la santé de celui qui leur manquait tant, et goûta à son verre avec bien plus d’appétit que le repas dont il se forçait à prendre quelques bouchées à contrecœur. Les quelques paroles échangées avec une touche d’humour vinrent alléger quelque peu l’ambiance, pour le plus grand bonheur d’Eli qui ne supportait que difficilement l’accablement qui allait de paire avec la situation épouvantable qu’ils traversaient. Un sourire plus franc se dessina sur ses lèvres lorsque Gaby lui demanda du chocolat en lieu du repas qu’elle ne parvenait pas à avaler, et il obtempéra aussitôt en lui tendant plusieurs tablettes qu’il avait sélectionnées avant de venir. « Aussi gourmande que Chan, à ce que je vois – je comprends pourquoi vous vous entendez si bien », plaisanta-t-il avec une légèreté retrouvée, s’autorisant quelques gorgées de vin maintenant qu’il avait ingurgité une quantité acceptable de riz et de poisson cru. Il ne tarda pas à finir son premier verre, et il les resservit tous les deux, la brune l’ayant suivi à la trace sur sa consommation, faisant fi des futiles mises en garde de l’architecte quant aux effets de l’alcool sur un estomac trop vide. Ce faisant, elle reprit la parole, et prit au dépourvu le Walker qui retrouva son regard en se réinstallant dans son fauteuil. La surprise était nettement perceptible sur le visage d’Eli, sans pour autant être particulièrement prononcée, ni revêtir un caractère désagréable – il n’avait tout simplement pas vu venir la question, et ignorait d’ailleurs par où commencer pour y répondre. Un nouveau soupir, léger mais bien audible, s’échappa de ses lèvres et il prit une nouvelle gorgée, l’air pensif. « C’est dur à dire, en fait », commença-t-il par déclarer, cherchant ses mots. « D’un côté, oui – dans le sens où on a pu aborder les choses, les mettre à plat. Je sais pas si Chan t’avait dit qu’on avait un demi-frère ? », demanda-t-il prudemment, bien que la question eût dans tous les cas été mal venue si jamais la réponse avait été négative. Il poursuivit ensuite, contemplant son verre de vin, un geste parlant pour lui qui avait l’habitude de ne jamais détourner le regard de son interlocuteur. « Un fils illégitime que notre père a eu avec une maîtresse. Je l’ai découvert il y a vingt ans, et, pour faire court, c’est après ça que je suis parti de Brisbane. Sauf que je n’avais évidemment pas le droit d’en parler à Chan, ni à Lexie – qui ont cru que je les avais simplement abandonnés. » Eli reporta son regard sur Gabrielle, esquissant un sourire triste. « Bien sûr, Chan a compris quand je lui ai enfin expliqué la vérité, il y a quelques mois… Mais ça n’enlève rien à la peine qu’il a vécue pendant tout ce temps, par ma faute. Et, honnêtement… je pense qu’il n’est pas prêt à me pardonner. J’ai l’impression qu’il essaie, mais que malgré ça, la colère et la rancœur reprennent le dessus. » Eli le comprenait, n’en voulait pas à son cadet dont les sentiments complexes et contradictoires rendaient les réactions explosives et parfois blessantes. Comment lui en tenir rigueur, alors qu’il en était le premier responsable et ne faisait que récolter ce qu’il avait semé, quand bien même n’en avait-il jamais eu l’intention ? « Pour tout te dire, la dernière fois qu’on s’est disputés, c’était le matin de l’accident… et là, quand je vois comment ça a fini, je me sens bien con », soupira-t-il, résigné. Il adressa un nouveau sourire triste à son interlocutrice. « On est dans le même pétrin, toi et moi, pas vrai ? À se flageller à l’idée que les derniers mots qu’on lui a dits, c’était des mots de colère. Je me répète sans cesse que j’aurais pas pu savoir ce qui allait se passer après, mais ça ne rend pas les choses plus simples. » Sa voix n’était plus qu’un murmure abattu tant sa gorge était nouée.
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Juin 2022.Ils sont tous deux dans le même bateau, mort d’inquiétude au sujet de l’héritier. Et si Gabrielle apprécie les mots et les gestes de réconfort qu’Elijah lui offre ce soir, tout comme ceux qu’il a pu lui offrir depuis le soir de l’accident, elle ne veut se reposer sur lui et surtout sur ce masque qu’il revêt. Parce qu’elle sent bien que l’architecte est tout autant mort d’inquiétude qu’elle, qu’il ignore tout autant que les médecins eux même si Channing va finir par se réveiller et malgré toute sa volonté de se raccrocher à cette idée, il est tout autant à deux doigts de s’effondrer du fait de cette incertitude. Si le pire venait à se produire, il serait tout autant dévasté que n’importe quel proche de son cadet et au bout d’un moment, à vouloir trop garder la face, on se perd. Elle sait de quoi elle parle, elle qui a toujours su se montrer forte, ou voulu le faire, quand pourtant elle aurait dû s’autoriser à se laisser aller. Que ce soit face à la peur, que ce soit face à la colère ou que ce soit face à des sentiments inavoués, il semblerait que, plus le temps passe, plus Gabrielle se rende compte de l’importance de ne plus faire semblant. Alors, elle pousse Elijah à se montrer vulnérable, à se l’autoriser tout du moins, si cela peut le libérer un tant soit peu. « La vérité, c’est que je suis… terrifié, Gabrielle » Et l’affirmation ne l’étonne pas mais qu’il le prononce à voix haute est aussi une manière pour lui de se libérer de cette peur qu’il garde bien trop enfouie en lui. Elle acquiesce alors qu’elle retrouve son regard et qu’au-delà des mots, c’est son corps tout entier qui lui partage cette terreur qu’il l’habite face à la situation de son frère. Cette fois alors, ils inversent les rôles, Gabrielle tentant de retrouver contenance en essuyant les larmes qui perlaient encore de ça quelques secondes sur ses joues d’un revers de manche et vient à se saisir des deux mains de l’ainé des Walker. « Je sais prononce-t-elle dans un murmure similaire au sien et c’est normal, Elijah . Elle ne peut rien lui garantir, ne le fera pas quand elle ignore si Channing va s’en sortir. Elle prend une profonde inspiration pour s’enlever cette image, celle du pire qui pourrait arriver, voulant être celle qui est là pour lui et qui le rassure ce soir. Ce rôle n’est pas évident à tenir, elle admire d’ailleurs Elijah d’y parvenir depuis le début, quand, elle, se rend compte qu’elle en est bien incapable. Alors, peut-être parce qu’aucune parole ne pourra être suffisamment réconfortante, elle se penche un peu plus vers lui pour l’éteindre quelques secondes, certaine qu’il est toujours celui qui adopte ce geste pour réconforter mais qu’il n’a jamais droit à l’inverse. Peut-être est-ce aussi une manière pour elle de camoufler ce masque qu’elle ne parvient définitivement pas à tenir et si celle-ci ne dure qu’un instant, elle est suffisante pour leur permettre à tous les deux de se sentir soutenu face à cette épreuve.
« Aussi gourmande que Chan, à ce que je vois – je comprends pourquoi vous vous entendez si bien » la remarque ne manque pas de faire sourire Gabrielle qui ne peut s’empêcher d’avoir un regard pour Chan au même moment. Elle acquiesce et se remémore en même temps bien des souvenirs d’eux deux, que ce soit à Los Angeles ou lorsqu’ils se sont autorisés plus récemment à se retrouver, occasionnellement, et qu’ils ont retrouvé cette complicité grâce à cette gourmandise qu’ils partagent. Le dernier carreau de chocolat partagé ou alors ce même carreau dérobé en catimini par l’un ou par l’autre, adoptant un air tout sauf innocent lorsque l’autre s’en rendait compte, tout comme cette façon particulière de savourer ce dernier carreau avec plus de tendresse et de malice. Tous ces souvenirs remontent à la surface, paraissent être bien loin et Gabrielle sent sa gorge se nouer, inlassablement. Alors, plutôt que de craquer une énième fois, elle reporte son attention sur les tablettes, nombreuses, qu’Elijah lui tend, rendant son choix pas si évident que cela, même si elle sait qu’elle goutera sûrement à toute « Ca pouvait être sujet à dispute, tu sais » lance-t-elle avec légèreté et avec humour avant de porter un premier carré de chocolat à ses lèvres.
Et parce qu’ils sont là tous les deux à veiller sur Channing et que c’est sûrement aussi un moment propice aux confidences, Gabrielle se permet d’interroger Elijah à propos de sa relation avec son cadet. Elle connait celle-ci tendue depuis des années, ignore si celle-ci s’est améliorée depuis son retour qui date d’il y a quelques mois, surtout parce que Chan’ n’est pas très bavard à ce sujet « C’est dur à dire, en fait » elle ne cherche pas à le mettre mal à l’aise et comprendrait parfaitement s’il ne souhaitait pas en discuter avec elle. Mais malgré ce moment de latence et cette prise au dépourvue, Elijah semble cependant prêt à en parler avec elle. « D’un côté, oui – dans le sens où on a pu aborder les choses, les mettre à plat. Je sais pas si Chan t’avait dit qu’on avait un demi-frère ? » Gaby acquiesce mollement « Brièvement. Il me l’a évoqué et n’a pas souhaité entrer dans les détails ». Et elle ne lui en tient pas rigueur, comprenant que la nouvelle ait pu le chambouler suffisamment pour ne pas vouloir s’y attarder dessus. Du moins, pas dans l’immédiat. « Un fils illégitime que notre père a eu avec une maîtresse. Je l’ai découvert il y a vingt ans, et, pour faire court, c’est après ça que je suis parti de Brisbane. Sauf que je n’avais évidemment pas le droit d’en parler à Chan, ni à Lexie – qui ont cru que je les avais simplement abandonnés. » Et si Channing ne lui a pas raconté tout cela, Elijah le fait et elle comprend mieux la situation. Elle comprend mieux surtout que cela rende les choses plus complexes et que, encore une fois, c’est un secret qui a poussé une fratrie à se déchirer. Même si la situation est différente, Gabrielle se reconnait dans ce récit, pensant à ses frères qui l’ont gardé éloigner de leurs véritables vies pendant des années. Un secret appris qui n’a guère arrangé les choses, au contraire, et elle se doute que la conséquence est la même pour les Walker. « Tu as été contraint à partir ? Ou tu y as vu là l’opportunité pour toi de tout quitter ? » elle lui demande, pensant surtout à cette responsabilité qui aurait dû être la sienne de reprendre le flambeau de cet empire légué par leur père, et elle se doute là que c’est un arrangement que père et fils ont dû trouver, laissant donc la lourde tâche à Channing d’être l’héritier direct – et par défaut. « Bien sûr, Chan a compris quand je lui ai enfin expliqué la vérité, il y a quelques mois… Mais ça n’enlève rien à la peine qu’il a vécue pendant tout ce temps, par ma faute. Et, honnêtement… je pense qu’il n’est pas prêt à me pardonner. J’ai l’impression qu’il essaie, mais que malgré ça, la colère et la rancœur reprennent le dessus. » Et là encore, elle ne peut que comprendre Channing face à cette situation, d’où le soupir qu’elle laisse échapper, son regard retrouvant quelques instants le corps inerte de l’héritier avant de le reporter sur Elijah « Je le comprends… J’ai été dans une situation similaire avec un de mes frères ainés et même encore aujourd’hui, il est dur pour moi de lui faire confiance après tout ce que j’ai appris sur sa personne mais là encore, il y a une différence de taille, quand le secret gardé par Elijah concerné leur père, alors que le secret bien conservé par son frère Mitch le concernait directement lui et plus précisément les activités criminelles, nombreuses, qu’il a pu mener Laisse lui le temps. Il y aura des hauts et des bas, il restera très certainement toujours blessé vis-à-vis de cette histoire, mais je suis persuadée que vous finirez par retrouver votre complicité d’avant ». Et c’est un sourire qui se veut bienveillant qui accompagne ses paroles, comme pour rassurer le grand gaillard qui, ce soir, à accepter de montrer ses failles « Pour tout te dire, la dernière fois qu’on s’est disputés, c’était le matin de l’accident… et là, quand je vois comment ça a fini, je me sens bien con » Ils sont deux là encore, d’où le fait qu’elle acquiesce tristement bien qu’elle laisse échapper un « tu ne pouvais pas savoir » qu’elle prononce aussi pour elle, comme pour se réconforter. Elle s’en veut pourtant, même si elle avait ses raisons de réagir comme elle l’a fait, d’avoir dit que plus jamais elle ne voulait le revoir ou recroiser son chemin. Ironie du sort, c’est tout ce qu’elle veut maintenant. Le retrouver. « On est dans le même pétrin, toi et moi, pas vrai ? À se flageller à l’idée que les derniers mots qu’on lui a dits, c’était des mots de colère. Je me répète sans cesse que j’aurais pas pu savoir ce qui allait se passer après, mais ça ne rend pas les choses plus simples. » Gabrielle marque alors un temps d’arrêt, clignant deux fois d’affilé des yeux « Attends… comment… comment tu le sais ? demande-t-elle alors qu’elle retrouve son regard il t’en a parlé ? » de cette dispute qu’ils ont eu donc la veille, parce qu’elle ne se souvient pas avoir dit à Elijah avoir eu une dispute avec Channing avant l’accident. En réalité, qu’il lui en est parlé ou non, n’a pas vraiment d’importance et elle n’est pas certaine de vouloir en connaitre les détails si c’est réellement le cas « Mais oui, je m’en veux tout autant… surtout que j’ai cette impression que de nous retrouver sur cette route au même moment ait pu le perturber avant qu’il ne redémarre et… » que le crash ait lieu. Comme si elle s’accusait de quelque chose quand Channing a redémarré pourtant lorsque le feu est passé au vert, et pourtant, elle n'a de cesse de se dire qu’elle a sa part de responsabilité là-dedans. Peut-être aurait-t-il eu le temps de voir cette voiture qui a grillé ce feu rouge, peut-être aurait-t-il pu l’éviter à temps… elle l’ignore, ils ne le seront même jamais mais cette pensée reste ancrée malgré tout en elle. « Les images ne cessent de me revenir dès que je ferme les yeux… celle de l’accident et surtout de l’après, Channing dans ses bras en train de progressivement perdre connaissance Ses derniers mots sonnaient comme des adieux, Elijah… et immanquablement, les larmes regagnent ses yeux. je ne me le pardonnerai jamais » si ceux-ci l’étaient vraiment, les derniers mots qu’elle ait pu entendre de sa part, cette impossibilité pour lui d’entendre ces mêmes mots en retour, parti en pensant que jamais elle ne l’a aimé.