« Elle a 24 ans. Vous avez combien d’écart avec ta soeur ? » La blonde réfléchit une seconde pour être sûre et certaine de ne pas se tromper. « On a douze ans d’écart, et j’ai aussi deux frères plus âgés, mais je ne les connais pas vraiment. » Quelque chose comme dix-huit ans, à savoir une génération complète et l’américaine l’a toujours senti ce fossé entre eux. « C’est plus ma mère de substitution que ma sœur dans la réalité. » Sans aucun doute que c’est pour cette raison qu’elle est aussi frileuse quant à sa réaction, mais pour l’heure elle prend les conseils d’Asher comme ils viennent, un peu salvateur et réconfortant. Gabrielle sera ravie de la revoir, tout comme elle sera elle heureuse de pouvoir sentir ses bras rassurants autour de ses épaules.
« J’en ai déjà fait mais je sais rien faire que tenir cinq secondes. Je me demandais si j’allais pas m’y remettre. J’ai du temps et le sport me ferait pas de mal. » Elle sourit, pas par moquerie non, elle se rappelle très bien de ses débuts... « Quand j’ai débuté, je passais plus de temps dans l’eau que sur l’eau pour être franche... J’ai bu la tasse une bonne cinquantaine de fois... Au moins ! » Et maintenant elle adore ça. « Ta soeur est venue vivre ici parce que y’a le même temps qu’à San Diego ? » « Je crois qu’elle voulait retrouver ses frères et changer d’air j’imagine. » Elle dit « ses » au lieux de « nos », sans même faire attention à ce léger détail qui en dit long. Elle ignore la véritable raison de la fuite de Gabrielle. « Hm... si jamais, je peux te donner des cours de surf à l’occasion ! » Elle n’est pas une pro, mais elle a quelques tips pour qu’il puisse tenir debout un peu plus longtemps.
« Mesdames et messieurs l’appareil va commencer sa descente sur Brisbane, veuillez attachez vos ceintures… » Meryl lève les yeux vers les hauts parleurs, comme si la personne était en train de lui parler. Puis son regard plonge vers le hublot pour regarder l’océan sous eux, il est encore loin, mais c’est une petite boule de stress qu’elle ne peut s’empêcher de ressentir. « Comme si je l’avais détachée depuis qu’on a décollé ! » Elle vient plonger sa main dans ses skittles, signe qu’elle stresse un peu. « J’espère que je t’ai pas ennuyé avec mes histoires, j’ai tendance à beaucoup parler quand je suis stressée ! »
« On a douze ans d’écart, et j’ai aussi deux frères plus âgés, mais je ne les connais pas vraiment. » Douze ans d’écart c’est plutôt important. Tu ne serais pas surpris qu’elles aient une relation plus maternel que fraternel. « C’est plus ma mère de substitution que ma sœur dans la réalité. » Exactement ce qui t’es venu en tête et tu comprends aisément. Tu n’étais pas le père de substitution de Jenny mais tu étais immensément protecteur envers elle, même si elle n’avait pas besoin de toi pour se protéger. Elle savait très bien assurer ses arrières, mais c’était ton petit bébé quoi qu’il en soit.
Ca fait du bien de parler de Jenny et de penser à ça, mais c’est aussi agréable de pivoter de sujet pour ne pas en faire trop. Il fait bon de la faire vivre au travers de la conversation mais c’est également un gros mensonge que tu laisses s’étendre sans véritable sentiment de culpabilité. Tu ne vas peut être jamais recroiser Meryl de ta vie alors pourquoi se priver de ce moment de douceur à ta peine. « Quand j’ai débuté, je passais plus de temps dans l’eau que sur l’eau pour être franche... J’ai bu la tasse une bonne cinquantaine de fois... Au moins ! » C’est Jenny qui était très doué et tu te souviens la voir s’entrainer d’arrache pied et boire tout autant la tasse que Meryl vient de l’avouer. « Je crois qu’elle voulait retrouver ses frères et changer d’air j’imagine. » Tu captes donc qu’il y a bien plus d’attache ici que juste sa soeur. Tu pourrais dire que ça sonne comme une bonne chose mais tu n’en sais rien. Tu es très bien placé pour savoir que la famille n’est pas toujours synonyme de réconfort. « Hm... si jamais, je peux te donner des cours de surf à l’occasion ! » Ses mots là qui te sortent de ton petit moment dans tes pensées. Tu hoches la tête. « Ca peut être une bonne idée. » Que tu dis sans réellement penser qu’il y aura une suite à cette promesse en l’air.
L’avion va bientôt atterrir et tu regardes également par le hublot depuis ton siège. « Comme si je l’avais détachée depuis qu’on a décollé ! » Tu captes qu’elle parle de la ceinture car de même, tu ne l’as pas ôté de tout le temps que tu as passé assis. « J’espère que je t’ai pas ennuyé avec mes histoires, j’ai tendance à beaucoup parler quand je suis stressée ! » Tu fais non de la tête. « Pas le moins du monde. C’était juste ce qu’il me fallait. » Tu es sincère et tu échangeras ton numéro de téléphone ainsi que ton instagram avec elle au moment de récupérer vos bagages, pendant que vous attendez que le carousel se mette en route. Une pierre deux coups, si jamais elle est curieuse et découvrir ta musique au passage, il y a le lien vers la musique et le groupe. Toujours la tête dans ta réussite musicale à tous les instants.