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 middle of the night -- noor

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Message(#)middle of the night -- noor EmptyLun 25 Juil 2022 - 22:01

middle of the night
Depuis son retour, il y a de cela une poignée de jours, Reese vogue entre les appartements. Officiellement sans domicile fixe, avec dorénavant pour adresse la plus fréquente celle de Hugo, ou plus précisément son canapé, il finit son premier jour de boulot assez tôt, ce soir là. Alors, plutôt que de rentrer directement chez le français, il passe par l’appartement de Winston sur le retour. Il y prépare le dîner, comme s’il s’agissait de son gosse, avant d’éplucher les annonces immobilières dans le coin avec lui. Idéalement, Reese aimerait emménager dans le quartier de Fortitude Valley. Seulement, le marché actuel ne lui sourit pas pour le moment. C’est donc après plusieurs heures, et quelques bières sifflées, qu’il reprend la route vers l’appartement de Hugo, cette fois-ci. Une poignée de minutes lui suffisent, puisque du même quartier. Une fois garé, il se permet un arrêt à la supérette du coin, dans le but de réapprovisionner un tant soit peu les placards qu’ils sont finalement trois à vider. Il remplit ainsi un sac de courses, plus pour dépanner que pour réellement ravitailler pour des semaines. C’est donc son sac pendu à ses phalanges qu’il se redirige vers l’immeuble, jusqu’à atteindre le palier voulu. Une fois devant la porte, il constate bien vite qu’elle a été laissée déverrouillée. Il ne se donne pas la peine de toquer ou de faire savoir sa présence (le simple bruit de la porte se refermant derrière lui doit suffire), et rentre à l’intérieur aussitôt, retirant ses chaussures de la pointe de ses pieds, dans l’entrée. Il entend vaguement des voix venir de la chambre de Hugo, et suppose donc que lui comme Noor sont rentrés avant lui. Il s’étire, longuement, avant de traîner les pieds vers la cuisine pour ranger ses quelques courses. Ça ne lui prend pas plus d’une minute, et sans plus attendre, il vient s’affaler sur son lit de fortune, aussi appelé canapé (très confortable, cela dit), rabattant le plaid sur ses jambes. Mais à peine Reese a-t-il lancé sa série sur son portable, ses écouteurs dans ses oreilles, qu'il parvient dans les secondes suivantes à distinguer un bruit provenant du couloir. Son pouce s’abat sur son écran pour interrompre son visionnage, et il retire l’un de ses écouteurs, son crâne encore niché contre son avant-bras, sur l’accoudoir. « Ça va ? » qu’il lance instinctivement, alors qu’il penche la tête en arrière pour apercevoir qui de Hugo ou de Noor est sorti. Et lorsqu’il constate cette dernière — à l’envers, de son point de vue — avec un oreiller dans une main, il fronce les sourcils, interloqué. Il se redresse aussitôt sur son coude, pour l’aviser correctement, cette fois. « Qu’est-ce que tu fais ? » Il se demande, un bref instant, s’il y a eu une quelconque dispute entre les deux meilleurs amis qui pousserait la brune à découcher. Seulement, un bruit suspect provenant de la chambre lui fait changer d’idée très rapidement. Ses prunelles s’y dirigent brièvement, avant de se replanter presque aussitôt sur la trentenaire, son regard trahissant son doute. Il aimerait se tromper, mais la mine déconfite qu’elle arbore lui prouve tout le contraire. « Oh non. » qu’il souffle, dans une légère grimace. Malheureusement pour eux, Hugo ne semble pas seul dans sa chambre, et ce n'est visiblement pas pour faire les présentations.
(C) PATR.ONUS


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Message(#)middle of the night -- noor EmptyMer 27 Juil 2022 - 20:23

Middle of the night
Les journées étaient longues. Noor avait envoyé ses CV sur Brisbane et les villes proches, et avait bien été convoquée à quelques entretiens, mais à part actualiser sa recherche d'emploi en se levant en fin de matinée, elle passait surtout beaucoup de temps à attendre. Elle avait de l'espoir puisque plusieurs cabinets l'avaient déjà reçue sur plusieurs entretiens, mais le processus de recrutement avait ralenti, comme si la ville était entrée en hibernation.

Elle en profitait donc pour renouer avec ses amis et découvrir la ville, s'imprégnant des paysages australiens pour modifier son book et s'actualiser au niveau de l'architecture du pays. Et elle cuisinait, au grand dam d'Hugo. Quoi qu'elle avait fini par suivre l'exemple du reste de sa bande d'amis, et de cuisiner des portions pour enfants, très peu épicées, pour respecter l'estomac fragile de son meilleur ami. (Elle ne comprenait définitivement pas comment on pouvait manger du maroilles ou de la cancoillotte mais ne pas supporter un peu de piment !)

Et puis, il y avait les soirs où elle regrettait ses efforts culinaires et ses plats adaptés. Comme ce soir-là, où elle s'était déjà posée sur le lit à regarder la dernière saison de Queer Eye, quand Hugo était rentré avec sa dernière conquête. Déjà qu'elle détestait que son meilleur ami ne soit pas capable de communiquer avec Dani, mais devoir virer de son cocon chaleureux pour une fille éphémère était frustrant. Le canapé n'était pas des plus confortables, et ces derniers jours, il était aussi et surtout occupé par Reese, un ami d'Hugo qu'elle ne connaissait pas.

« J'espère qu'elle en vaut le coup, mais elle ne remplacera pas Danette » glissa-t-elle à Hugo en français, avant de sortir de la chambre sous le regard surpris de la blonde dont elle n'avait pas retenu le nom.

Son oreiller sous le bras et son portable à la main, Netflix tout juste mis en pause, elle se dirigea en traînant des pieds vers le salon, espérant pouvoir se caler sur un petit bout de canapé sans trop déranger.

« Ouais, on a de la compagnie... » souffla-t-elle en réponse au regard interrogateur du jeune homme. « Ca te dérange pas que je vienne squatter ? »

Pas comme si Reese avait le choix... A part le lit et le canapé, il n'y avait pas tellement de couchage dans l'appartement de Hugo. Et Noor avait plus de vingt-cinq ans, et un dos qui ne supporterait plus de dormir à même le sol ! Vieillir, c'était définitivement une très mauvaise idée.

Elle se laissa tomber sur le canapé, se glissant sous la couette et s'installant le plus confortablement possible sur son oreiller, prévoyant déjà mentalement de laver les draps dès son réveil le lendemain matin. Il y avait des choses sur lesquelles elle pouvait fermer les yeux, mais certainement pas le fait de dormir dans des draps ayant servi à un autre couple.

« Tu regardes quoi toi ? » demanda-t-elle, pointant l'ordinateur de Reese du doigt.
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Message(#)middle of the night -- noor EmptyJeu 11 Aoû 2022 - 23:30

middle of the night
Il aurait certainement dû se douter qu’un jour, ce cas de figure se présenterait. L’âme charitable de Hugo a ses limites, et la chasteté en est une. Difficile de le blâmer pour cette raison (il aurait clairement fait la même chose à sa place), mais difficile également de s’en réjouir. Entendre le français dans ce contexte est une expérience dont il se serait bien passé. « Ouais, on a de la compagnie... » Ses prunelles demeurent fixées aux siennes dans une moue, avec fatalisme. Les voilà comme les deux squatteurs qu’ils sont, se confrontant à la contrepartie d’un logement gratuit. « T’as pas tenté le coup de la copine bafouée ? » Ça n’aurait jamais fonctionné, mais ça aurait eu le mérite d’avoir été testé — et surtout, ça aurait été d’un grand divertissement, mais ça, c'est un détail. C’est donc dans un léger soupire qu’il abdique finalement, se redressant déjà sur le canapé. Pas besoin d’être un génie pour anticiper la suite : le sofa ne sera pas son lit cette nuit mais le leur. « Ca te dérange pas que je vienne squatter ? » Il lui jette un bref coup d’oeil, alors qu’il replace son oreiller sur l’accoudoir. « Non, vas-y. » Pour accompagner sa réponse, il soulève le plaid pour la laisser se faire une place, à son tour. Evidemment, ça n’a au premier abord rien de confortable de s’entasser à deux sur un sofa, surtout pour dormir — quoiqu’au vu du peu de temps qu’il passe dans les bras de Morphée, il ne perdra finalement pas grand chose. Mais premièrement, Noor a été la première squatteuse entre eux, et lui a en soit déjà cédé le canapé, donc difficile de le lui refuser. Et deuxièmement, la compagnie de la brune ne le dérange pas. Il l’apprécie même plutôt bien, la Guerrero, du peu qu’il la connaît pour le moment. Alors qu’elle se glisse de l’autre côté du canapé, il replace l’un de ses écouteurs, ses jambes cherchant à se frayer un chemin sans percuter celles de Noor. Par réflexe, il vient les placer de part et d’autre de cette dernière. « Tu regardes quoi toi ? » Il s’interrompt avant de mettre le second, relevant ses prunelles sur elle. « Stranger Things. » Il n’a regardé qu’un bout du premier épisode de la quatrième saison pour le moment, et se bénit dans ces moments-là de ne pas avoir instagram pour éviter tous les spoilers y pullulant. Mais son regard est bien vite happé par l’écran de la brune, visiblement en pause comme le sien. « Et toi ? » qu’il finit par demander, désignant vaguement son portable du menton. Tant qu’à partager le même sort, autant faire la discussion. Il remue légèrement dans le canapé, cherchant la position la plus confortable, alors qu’un sourire narquois vient doucement étirer ses lèvres. « Rassure moi, t’as pris des écouteurs ? » Et ce n’est pas par peur qu’elle le dérange avec sa série qu’il pose la question. Plutôt parce que, dans le cas contraire, la soirée risque d’être très longue si elle doit être bercée par les ébats du français sans quelconque moyen de les étouffer — et il doit bien avouer que la perspective d’un potentiel oubli de sa part l’amuse beaucoup. Pour le moment, ils sont encore épargnés, mais ça ne saurait tarder. Les murs sont trop fins pour espérer une nuit silencieuse. « Ça doit pas être la première fois qu’il te fait le coup. » Il serait étonné du contraire. Elle est à l’appartement depuis plus longtemps que lui, et Hugo n’est pas du genre à se restreindre. « Y a encore des draps dans lesquels t’arrives à dormir l’esprit tranquille ? » Et ça le fait ricaner, comme s’il pouvait se permettre d’en rire alors que sans sa présence, elle n’aurait pas à partager le lit du Blanchard.
(C) PATR.ONUS


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Message(#)middle of the night -- noor EmptyMar 16 Aoû 2022 - 23:03

Middle of the night
La copine bafouée, elle connaissait un peu trop ce rôle, pour l'avoir déjà été en vrai. Et Noor n'avait pas spécialement apprécié, se disant même qu'elle aurait préféré ne pas expérimenter si personnellement la chose...

« Je le faisais parfois, quand on était en coloc à l'époque de la fac » dit-elle quand même, haussant les épaules pour souligner combien elle en était blasée. « C'est drôle les premières fois, mais se faire crier dessus alors que dans ce scénario, ce serait Hugo l'infidèle... Merci mais non merci ! »

Comme si c'était de sa faute, que Hugo ramène des filles dans l'appartement qu'il partageait avec Noor ! Elle s'en serait bien passée, des bruits suspects au milieu de la nuit, et des petits déjeuners en compagnie d'inconnues au maquillage coulant sur les joues. Certaines avaient été agréables, tentant de faire la conversation ou disparaissant sans dire un mot. Mais la plupart étaient plutôt insipides, de l'avis de Noor.

Elle s'installa comme elle put sur le sofa, trop petit pour deux corps. Mais Reese comme elle ne diraient rien, déjà ravis de ne pas avoir à payer un véritable loyer - elle aurait pu arriver à Brisbane et se prendre un appartement, vu ses économies, mais le temps passait sans qu'elle ne trouve un emploi, et ça aurait été bête d'avoir tout cramé dans le prix d'un appartement ! Le lit d'Hugo était confortable, et elle n'avait qu'à faire les courses, le ménage et un peu de cuisine - le Français ne mettait définitivement pas assez d'épices et beaucoup trop de fromage dans ses plats.

« Je regardais Queer Eye, mais je me tâte à relancer Brooklyn Nine-Nine. Je me dis que si je suis en train de rire, ça veut dire que je ne les entends pas ! »

Elle maudissait un peu les murs fins de l'appartement, mais encore plus Hugo qui n'était pas capable d'aller dans les chambres des filles plutôt que de les ramener chez lui. (Alors qu'en tant que femme, elle essayait généralement dans ces situations d'aller chez le mec, plutôt que de lui laisser savoir où elle vivait...)

« Je laisse mes écouteurs dans mon sac, dans l'entrée. Histoire de pas me retrouver coincée à regarder la porte de la chambre... J'ai fini par être parée à toute éventualité ! »

Encore que depuis l'arrivée de Reese dans l'appartement, elle devait aussi penser à prendre son oreiller, vu qu'il avait les coussins du canapé. Quoi que c'était sans doute une habitude qu'elle aurait dû prendre avant, ne voulant pas que le truc sur lequel elle posait la tête toute la nuit serve pour elle ne voulait pas savoir quoi...

Après, des années de colocation l'avaient bien formée, même si elle avait eu un peu de répit du temps de sa relation avec Dani. La seule relation d'Hugo ayant vraiment trouvée grâce aux yeux de Noor, sans doute parce que les deux femmes étaient déjà amies avant que Dani et Hugo ne commencent à sortir ensemble.

« Y a des draps que j'ai jeté, et je veux même pas avoir à te les décrire. Mais sinon, je vais surtout laver tout l'appart demain, histoire de pouvoir dormir tranquille. Sauf s'il ramène quelqu'un d'autre demain soir. »

Si encore il prévenait, qu'elle ait le temps de ranger ses draps tous propres avant qu'il ne débarque accompagné... Mais non, c'était toujours par surprise, et il repartait ensuite se balader dans la ville ou travailler sans nettoyer derrière lui. A se demander comment il avait survécu seul si longtemps dans un tel nid à microbes !

« Je suis désolée de m'incruster sur ton espace à toi » reprit-elle, un peu gênée. « C'est pas très cool pour toi... »

Hugo était trop généreux, disant oui à tout pour ne pas laisser quelqu'un à la rue. Mais Noor et Reese ne se connaissaient pas tant que ça, leurs horaires pas toujours compatibles ne leur permettant pas de passer leurs journées ensemble, à apprendre à se connaître. Noor se contenait juste de trouver ridicule que Hugo veuille la protéger des hommes et des histoires d'amour toxiques qu'elle se traînait tout en la catapultant littéralement dans le lit d'un inconnu.

« Promis, je ronfle pas, et je bouge pas trop ! »

Une fois blottie dans sa couette, elle ne devrait pas trop le gêner. Elle aurait toujours pu dire qu'elle ne serait pas la plus bruyante durant la nuit, mais elle craignait que ce soit un peu trop déplacé - et voulait surtout oublier ce qu'il se passait derrière la porte fermé de la chambre de l'habitant officiel des lieux.
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Message(#)middle of the night -- noor EmptyVen 19 Aoû 2022 - 23:09

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Si Noor et lui partagent le même appartement depuis quelques temps dorénavant (et maintenant le canapé), ce n’est pas pour autant qu’il peut affirmer très bien connaître la brune. Ils se croisent, échangent juste suffisamment pour qu’il parvienne à se faire une idée sur elle, jusque là plutôt positive. Cet écart, il s’en rend d'autant plus compte en ne la voyant pas des plus confortable à l’idée de passer la nuit avec lui. Alors il tâche de se montrer amical, histoire de ne pas la mettre mal à l'aise. Après tout, il est parfaitement capable de dormir avec une femme (loin d'être repoussante, certes, il n'en est pas au point de ne pas l'avoir relevé non plus) sans arrière-pensée. Et puis, en y réfléchissant, cette situation risque fortement de se répéter, tant qu’aucun d’eux n’aura quitté le nid. Autant s'en servir pour se connaître un peu mieux. « Je le faisais parfois, quand on était en coloc à l'époque de la fac. » Un sourire amusé étire ses lèvres, en imaginant la brune déballer son meilleur jeu d’actrice. Il est presque déçu de ne pas avoir pu y assister ce soir. « C'est drôle les premières fois, mais se faire crier dessus alors que dans ce scénario, ce serait Hugo l'infidèle... Merci mais non merci ! » Il fronce les sourcils, tandis qu’un rire incrédule lui échappe. Il se serait plutôt imaginé un démenti de Hugo, mais certainement pas les foudres de ses conquêtes, encore moins si elles la pensaient vraiment être la copine du français, à ce moment-là. « Donc si j’comprends bien, certaines t’en voulaient d’être trompée avec elles ? » Un scénario lunaire, s’il doit donner son avis. Il plisse légèrement les yeux, avant de hausser les sourcils, traduisant parfaitement sa perplexité face au culot de certaines. Et il s'y connaît en la matière. « C’est bon à savoir, si un jour j’en retrouve une accrochée à tes cheveux en rentrant. » Il ne serait pas étonné qu’elles s’attaquent physiquement à elle, au point où on en est. Lui qui s’est déjà retrouvé dans le rôle de l’amant (volontairement ou non, d'ailleurs), il a du mal à s’imaginer agresser les mecs de ces filles en plus de ça. C'est plutôt lui qui a hérité de beaux cocards, quand il avait la (mal)chance de les rencontrer. « Je regardais Queer Eye, mais je me tâte à relancer Brooklyn Nine-Nine. Je me dis que si je suis en train de rire, ça veut dire que je ne les entends pas ! » Il hoche la tête, dans une moue approbatrice. Il ne connaît pas la première série citée, la seconde en revanche, très bien. « Bon choix. » Au-delà du fait que Brooklyn Nine-Nine fait probablement parti de ses séries favorites, la stratégie d’une série comique est plutôt bien pensée, et il faudrait peut-être qu’il songe sérieusement à adopter la même. « Je laisse mes écouteurs dans mon sac, dans l'entrée. Histoire de pas me retrouver coincée à regarder la porte de la chambre... J'ai fini par être parée à toute éventualité ! » Il pouffe de rire, avant d’arborer une mine épatée. S’il avait encore le moindre doute sur la fréquence des rapports sexuels de Hugo, voilà qui était réglé. « Y a des draps que j'ai jeté, et je veux même pas avoir à te les décrire. » Il arque les sourcils, avisant la brune sans se dépêtrer de son sourire. « Ok, j’voudrais pas éveiller ce traumatisme. » « Mais sinon, je vais surtout laver tout l'appart demain, histoire de pouvoir dormir tranquille. Sauf s'il ramène quelqu'un d'autre demain soir. » Cette décision drastique le fait ciller quelques instants. Bon, peut-être qu’il n’exagérait pas tant que ça au final en qualifiant ça de traumatisme. « Tout l’appart ? T’as peur qu’ils attendent qu’on dorme pour se foutre sur la table de la cuisine ? » Il se moque, gentiment. Il n’imagine pas combien de fois l’appartement a dû être récuré depuis que Noor vit ici, si chaque visite dans la chambre de Hugo s’est conclue par un ménage de printemps. Il ne s’en plaindra pas, ceci dit. « Je t’aiderai. » qu’il conclut finalement, sans ironie quelconque cette fois. Reese a de nombreux défauts, mais être bordélique n’en fait heureusement pas parti. Il ne compte plus le nombre de fois où il est passé derrière Albane, ou celles où il s’est mis à faire le ménage chez Winston ou chez Leo, alors qu’il avait encore la gueule de bois — sans oublier de leur pester dessus au passage. De ce fait, aider aux tâches ménagères dans cet appartement-ci lui semble tout naturel. Au moins, à défaut d’avoir son intimité, Hugo a dorénavant deux squatteurs qui s'apparenteraient presque à des domestiques. « Je suis désolée de m'incruster sur ton espace à toi. C’est pas très cool pour toi... » Il fronce les sourcils, dans une moue étonnée. Noor n’a, à son sens, aucune excuses à lui fournir. Elle ne l’a même pas choisi. « Tu me déranges vraiment pas, Noor. » qu’il tente de la rassurer. Il n’a jamais été trop exigeant sur le confort, contrairement à ce que pourrait laisser supposer le milieu social d’où il vient. Il a déjà dormi plus d’une fois à même le sol, durant ses années étudiantes — du peu qu'il se souvienne, en tout cas, vu la quantité d'alcool ingurgité dans ces moments-là. Ce n’est pas un canapé à deux qui devrait le tuer. « Promis, je ronfle pas, et je bouge pas trop ! » Un léger sourire se glisse au coin de ses lèvres. Autant d’égard vis-à-vis de son sommeil, il en serait presque touché. En réalité, il n’est pas à l’abri de n’en avoir aucun, dans tous les cas. Ses insomnies sont de plus en plus fréquentes et marquées. « Me voilà rassuré. » qu'il souffle, amusé. Seulement, à peine l’a-t-il prononcé qu’il croit distinguer un soupire à travers la porte de la chambre. Il y jette un bref regard, avant de le reporter sur la Guerrero. Ils savent tous les deux ce que ça signifie. Ce n’est que le premier d’une longue suite. « Même si c’est pas les ronflements qui m’inquiètent le plus. » Plutôt la fille avec Hugo qui, soit n’est pas au courant qu’il y a deux personnes sur le canapé qui l’entendent très distinctement, soit s’en tape juste complètement au vu du gémissement plus que sonore qu’elle vient de pousser. « Elle a l’air expressive. » qu'il se contente de commenter dans une petite moue, avant de finalement se relever. Profitant du fait que ce soit encore supportable, il se dirige vers le frigo de la cuisine. « Tu veux un truc à boire ? » A peu de choses près, on pourrait presque croire qu’il ne se passe absolument rien dans la pièce juste à côté, tant il le lui demande tout naturellement. Pourtant, difficile de l’oublier.
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Message(#)middle of the night -- noor EmptyMar 23 Aoû 2022 - 22:15

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Noor se mordit la lèvre, amusée de l'air indigné de Reese. Elle aussi avait été surprise, la première fois. Puis ça lui était arrivé une deuxième et une troisième fois... Et elle avait juste arrêté d'essayer de comprendre les conquêtes de son meilleur ami, les considérant généralement comme ayant peu d'intérêt et ne s'attardant plus à leur parler.

« Visiblement, à leurs yeux, c'était de ma faute s'il allait voir ailleurs, et elles essayaient de paraître mieux que moi pour me le voler » reprit-elle, un sourire désabusé sur ses lèvres fines. « Faut avouer qu'il ramenait des filles rencontrées en saoirée, genre mini robe, talons et maquillage. Les soirs où je restais réviser, j'étais en vieux pull piqué à Hugo, un paquet de gâteaux à la main. Je comprends presque qu'elles se soient senties supérieures ! »

Sa dégaine de révisions de partiel n'avait rien d'attirant, elle ne pouvait le nier. Pour autant, elle n'aurait pas accepter que ce soit pour Hugo une raison d'aller voir ailleurs, s'ils avaient vraiment été ensemble ! Mais c'était le schéma habituel de la victime d'adultère se faisant attaquer par le nouveau compagnon voulant marquer son territoire... (Sauf que Noor se contentait juste de regarder les conquêtes éphémères d'un œil curieux ou amusé, sachant qu'elles disparaîtraient le lendemain.)

« Rigole pas, certaines ont des parfums qui s'incrustent partout ! »

Elle le dit en fronçant le nez. Elle était sensible aux odeurs, et les parfums à base de musc ou de patchouli la dégoûtaient, trop forts pour elle même quand elle n'était pas celle qui les portait. Il lui restait dans le nez, et elle passait la journée à éternuer.

« T'es pas obligé d'aider pour le ménage. J'ai juste tendance à être un peu maniaque et à avoir besoin de faire quelque chose en attendant qu'on réponde à mes envois de CV ! »

Quoi que Reese semblait un peu plus organisé et rangé que Hugo. Pas que ce dernier soit sale, mais le ménage était généralement la dernière chose qu'il faisait chez lui, quand il n'avait vraiment plus que ça à faire. Alors que Noor n'aimait pas que les choses ne soient pas en place. A eux deux, ils trouvaient un certain équilibre.

Elle se demandait un peu ce que ça allait donner avec Reese en plus. Le jeune homme semblait gentil et agréable, mais il n'en restait pas moins qu'ils vivaient à trois dans un appartement minuscule. Le meilleur moyen pour se marcher dessus et se disputer à propos d'un rien, frustrés par le manque d'espace ou d'intimité.

« Je ne peux rien sur l'autre source de bruits de l'appartement » avoua-t-elle, ne pouvant retenir un sourire. « A moins de faire pire qu'eux, ou de mettre un fond sonore qui soient plus fort qu'eux. »

Qu'elle, d'ailleurs, puisque comme Reese venait de le relever, la jeune femme n'était pas des plus discrète. Noor n'était pas très pudique, mais elle devait avouer qu'elle aurait eu du mal à gémir si fort en sachant qu'il y avait des inconnus derrière la porte pouvant l'entendre...

« Je veux bien un coca, s'il en reste. »

Avec un brin de caféine qui allait la garder éveillée un moment, mais de toute façon, ce n'était pas comme si elle allait pouvoir dormir confortablement, tassée dans un canapé pas fait pour que deux adultes y dorment, avec des bruits gênants venant de la pièce d'à côté.

« Alors, tu regrettes pas trop d'avoir accepté l'offre d'Hugo ? » demanda-t-elle à Reese. « Tu devais pas t'attendre à ça. Ou alors Hugo est un putain de commercial, qui pourrait vendre n'importe quoi avec juste assez de baratin pour faire oublier tous les défauts d'une situation ! »

Elle n'était pas sûre que le pauvre jeune homme ait su dans quoi il s'engageait en acceptant ce bout de canapé. Enfin elle l'espérait, parce que sinon, il était clairement désespéré.

« Enfin, j'imagine que l'important c'est d'avoir un toit sur la tête. Et de quoi faire de bons petits plats. »

La cuisine, c'est le love language de Noor. Elle ne dit pas forcément les mots, mais elle nourrit ses amis - elle fait même des recettes spéciales pour Hugo, avec terriblement moins d'épices, sachant combien il les tolère mal. C'est comme ça que ses amis ont fini par la surnommer mama, alors qu'elle voulait juste s'assurer que tout le monde prenne le temps de manger et de se reposer, entre deux partiels stressants.
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Noor Guerrero & @Reese Grigson
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Message(#)middle of the night -- noor EmptyLun 29 Aoû 2022 - 23:14

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« Visiblement, à leurs yeux, c'était de ma faute s'il allait voir ailleurs, et elles essayaient de paraître mieux que moi pour me le voler. » Il papillonne des yeux, un peu plus perplexe à chaque détail ajouté. Pas très subtile, voire un tantinet désespérée comme façon d’avoir l’attention du français, de quoi attiser une pointe de jugement dans ses prunelles. « Faut avouer qu'il ramenait des filles rencontrées en soirée, genre mini robe, talons et maquillage. Les soirs où je restais réviser, j'étais en vieux pull piqué à Hugo, un paquet de gâteaux à la main. Je comprends presque qu'elles se soient senties supérieures ! » Il arque un sourcil, un sourire amusé venant doucement étirer ses lèvres. « Un pull et des gâteaux ? » Il fait mine de s’indigner face à ce qui est, à son sens, la chose la plus ordinaire qui soit. « Inacceptable. » qu'il tranche finalement, avec un théâtralisme ne voilant qu'à peine son ironie. Peut-être que le Grigson a trop confiance en lui, pour avoir autant de mal à concevoir qu’une simple tenue puisse avoir un tel poids sur l’estime qu’on peut avoir de soi. Il n’a jamais été particulièrement fier dans un costume trois pièces, tout comme il ne s’est jamais senti rabaissé dans un jogging. « Rigole pas, certaines ont des parfums qui s'incrustent partout ! » Il pouffe de rire de plus belle, avant d’esquisser une moue convaincue. « Ok, ok. » qu’il capitule, relevant légèrement les mains. En réalité, il se demande surtout si la Guerrero n’a pas un odorat surdéveloppé pour relever le parfum jusque dans le séjour, qu’il soupçonne de n’avoir été que très brièvement visité par l’invitée. « T'es pas obligé d'aider pour le ménage. J'ai juste tendance à être un peu maniaque et à avoir besoin de faire quelque chose en attendant qu'on réponde à mes envois de CV ! » Il se contente de hausser les épaules. Il n’a jamais eu la sensation de l’être, mais Reese tend à être maniaque également. « Ça me dérange pas. » Pour ne pas simplement dire qu’il en a envie — et c’est une bien meilleure motivation pour lui qu’un sentiment d’obligation. « T’as reçu aucune réponse pour le moment ? » De ce qu’il a compris, la brune cherche du boulot depuis déjà quelques mois. Lui peut s’estimer heureux d’en avoir trouvé rapidement, saisissant l’opportunité d’un poste libre dans le bar où travaille Hugo. Finalement, si l’une semble freinée par le marché du travail australien, lui n’est plus freiné que par l’immobilier. « Je ne peux rien sur l'autre source de bruits de l'appartement. » Il fronce le nez, dans une moue faussement déçue. Ils n’y peuvent pas grand chose l’un comme l’autre, il en a bien conscience. « A moins de faire pire qu'eux, ou de mettre un fond sonore qui soient plus fort qu'eux. » Il fronce les sourcils, alors qu’il se pince les lèvres pour tenter de contenir le sourire espiègle s’y glissant. Difficile pour son esprit mal placé de ne pas se manifester. « De faire pire qu’eux ? » qu’il répète, un sourcil arqué. Oh, il se doute que Noor n’est pas en train de lui proposer de mimer leurs comparses sur ce canapé dans un concours de décibels douteux, mais il ne peut pas s’empêcher de relever l’ambiguïté perçue. Il finit par se relever du sofa, se dirigeant vers le frigidaire pour aussitôt inspecter ce qu’il peut y trouver. « Je veux bien un coca, s'il en reste. » Il en sort une bouteille sur le comptoir, bien vite suivie d’une bière. Il ne se rend même plus compte que la bière qu’il consomme à outrance contient de l’alcool, elle aussi. Il la boit comme on boirait un jus ou un thé. « Alors, tu regrettes pas trop d'avoir accepté l'offre d'Hugo ? » Il s’affaire à la décapsuler, tournant le dos à la brune les premiers instants, avant de sortir un verre du placard. « Si, énormément. » qu’il souffle, alors qu’un rictus pointe sur ses lèvres. Il sert le coca, qu’il range ensuite dans le frigo, et s’avance vers leur lit de fortune pour tendre le verre destiné à Noor. « Tu devais pas t'attendre à ça. Ou alors Hugo est un putain de commercial, qui pourrait vendre n'importe quoi avec juste assez de baratin pour faire oublier tous les défauts d'une situation ! » Il s’adosse au comptoir de la cuisine, buvant quelques gorgées de sa bière au goulot. « Même si j'doute pas des talents de Hugo dans le commerce, j’ai surtout absolument pas pensé à sa libido au moment de dire oui. » Jusque là compréhensible, mais visiblement avec le Blanchard, ça ne pardonne pas. « Une erreur de débutant, je sais. » qu’il concède dans une petite grimace, comme si demander la fréquence des rapports sexuels de son hébergeur à son domicile était monnaie courante. Les phalanges nouées autour de sa bière, il se permet de nouvelles gorgées, distraitement. « Enfin, j'imagine que l'important c'est d'avoir un toit sur la tête. Et de quoi faire de bons petits plats. » Il hausse les épaules, un sourire au coin des lèvres. C’est tout ce dont il avait besoin, au final. « Ouais. J’aurais pu tomber sur pire. » Dans sa bouche peinant à formuler des éloges, c’est un compliment. Seulement, il est bien vite coupé dans son élan par l’intensification des bruits à côté, de quoi remettre en doute sa réponse. Tenir une discussion avec ce fond sonore commence à devenir un poil gênant. « Rappelle moi depuis combien de temps t’es là ? » qu’il finit par demander, prunelles et lèvres plissées, peinant à imaginer combien de conquêtes elle a pu voir passer de cette même façon. Il boit de nouveau quelques gorgées de sa bière, déjà bien entamée en l’espace de quelques minutes, avant de la reposer sur le comptoir. « J'crois que je vais aller fumer une clope dehors. » Un virage dans ce qu’il avait prévu (c’est-à-dire finir sa bière et essayer vainement de fermer l’oeil dans le canapé ensuite), mais il ne va clairement pas réussir à dormir de toute manière, ni parvenir à écouter sa série sans qu’elle ne soit ruinée au passage. Il empoigne sa veste, avant de jeter un regard à la brune. « Tu veux venir ? » Il n'est pas bien certain qu'elle fume, Noor, mais tout prétexte est bon à prendre pour s'éclipser.
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Message(#)middle of the night -- noor EmptySam 3 Sep 2022 - 18:51

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« A priori, elles attendaient mieux de l'éventuelle copine de Hugo. Alors que lui piquer ses fringues et le faire râler parce que je vais les abîmer, c'est bien plus drôle ! »

Mais il n'y avait jamais eu le moindre flirt entre eux. Dès leur rencontre, ils avaient été les meilleurs amis du monde, se racontant leurs vies et se faisant confiance. Un fait que certains avaient du mal à comprendre et accepter, ce que Noor ne comprenait pas vraiment. Certes, Hugo était mignon et avait du succès, elle en avait conscience. Mais elle était juste incapable de le voir comme ça.

Elle préférait rester sur le canapé à se moquer de celles qui voulaient le cœur de Hugo pour plus d'une nuit. Parce qu'elle savait bien qu'il n'y avait que Dani pour avoir ce privilège, même s'il ne l'acceptait pas encore. Et puis, ça l'occupait entre deux recherches d'emplois - et c'était plus amusant que d'attendre un mail qui ne venait pas, même juste pour signifier un refus.

« J'ai eu quelques dates pour des entretiens. J'ai juste à peaufiner mes précédents dossiers, et bien donner mes lettres de recommandations. J'imagine que le fait d'avoir un diplôme étranger et de l'expérience dans plusieurs pays, c'est un bon bonus, mais ça complexifie les choses quand ils veulent s'assurer de la qualité de mon travail. »

L'architecture restait un domaine pointu, et elle avait beau avoir fait l'équivalence de diplôme et avoir de l'expérience... Il fallait quand même qu'elle se fasse un nom à Brisbane, bien qu'elle n'y connaisse personne. Le fait d'être une femme dans un monde assez masculin n'aidait pas beaucoup, même si elle avait fini par trouver un plus petit cabinet géré par une femme venant de la même ville mexicaine qu'elle - elle attendait son entretien là-bas avec impatience !

Un problème qu'elle ne partageait visiblement pas avec Reese - et tant mieux pour lui. Par contre, ils se retrouvaient quand même tous les deux coincés dans l'appartement sous les bruits s'échappant de la chambre, aussi peu à l'aise l'un que l'autre. Le fait de se retrouver si proches l'un de l'autre alors qu'ils ne se connaissaient pas n'aidait sans doute pas.

Elle le regarda se lever et aller leur chercher des boissons, tout en lui demandant s'il ne regrettait pas un peu d'être là. La réponse la fit rire - elle, elle savait à quoi s'attendre pour avoir déjà vécu en colocation avec Hugo, même si à l'époque ils avaient chacun une chambre et un lit. Mais Reese ne connaissait pas l'homme qui lui avait offert un toit. Et n'avait sans doute pas connu Hugo depuis plus de quelques jours quand il avait accepté l'offre.

« Ce serait passé crème avec n'importe qui. Hugo... Passe sans doute trop de temps à vouloir oublier celle qu'il aime vraiment » avoua-t-elle en grimaçant. « Je suis désolée que tu te retrouves au milieu de tout ça. T'as commencé à regarder pour un appart à toi ? »

Elle en était réellement curieuse, Noor. Elle ne savait pas si le salaire de barmaid et le fait qu'il ait tout juste trouvé le job étaient de bons atouts dans un dossier de locataire, mais elle se demandait si Reese cherchait déjà. Pas qu'elle puisse lui en vouloir si c'était le cas : les invitées d'Hugo auraient poussé n'importe qui à fuir vite.

« Je suis arrivée début avril. Donc depuis trois mois » répondit-elle.

Et donc nombre de conquêtes d'Hugo en plus... Mais aussi de soirées avec son meilleur ami, et parfois même avec Dani, quand elle arrivait à les convaincre tous les deux. Il n'y avait pas que de mauvais côtés à partager un espace avec son meilleur ami, même si elle était pleine de nostalgie à repenser à leur colocation. Elle était à deux doigts d'essayer de retrouver les autres habitants de leur appartement de l'époque.

Elle se redressa en voyant Reese prendre sa veste, et se dépêcha d'aller piquer celle de Hugo, plus chaude que la sienne, avant de le rejoindre sur le balcon. Une fois la baie vitrée poussée, ils n'entendaient plus ce qu'il se passait dans l'appartement, une pause bienvenue. Avec un peu de chance, Hugo et son invitée dormiraient le temps que Reese ne finisse sa cigarette.

« T'as toujours vécu ici, toi, non ? C'est quoi ton endroit préféré ? »

Elle regardait les lumières de la rue sous leurs yeux, le fait qu'ils étaient apparemment les seuls réveillés si elle se fiait aux fenêtres fermées et noires tout autour d'eux. Elle aurait bien aimé pouvoir dormir elle, et s'il avait fait plus chaud dehors, elle aurait bien pu s'installer sur un matelas de fortune au clair de lune.

Pour lutter contre la fatigue, elle préférait poser des questions à Reese. Elle était curieuse, reconnaissant vaguement son accent local et se demandant s'il n'avait pas d'amis et de famille moins bruyants que Hugo, ou avec une vraie chambre d'invités. La question lui brûlait les lèvres, mais elle se retint de la poser, ne sachant pas comment il pourrait réagir. Et peut-être un peu méfiante de la façon dont il avait bu si rapidement sa bière, qui lui rappelait un peu trop la facilité avec laquelle Seth pouvait enfiler les verres avant de finir ivre mort - et violent.

Quoi que Reese n'avait pas l'air de ce type-là, à fumer tranquillement dans le calme de la nuit. Noor n'appréciait pas l'odeur du tabac, mais le petit vent nocturne lui permettait de ne pas trop le sentir, et de juste profiter de la rue vide, à part un chat sauvage essayant de rentrer dans une poubelle, certainement à la recherche d'un peu de nourriture.
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Message(#)middle of the night -- noor EmptyMar 6 Sep 2022 - 13:38

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Si le récit de Noor le laisse des plus perplexes, il a au moins le mérite d’attirer son attention — suffisamment pour lui faire oublier pourquoi ils tiennent cette même conversation, durant une poignée de secondes passées à se passionner pour l’absurdité avec laquelle agissent certaines des conquêtes de Hugo. « A priori, elles attendaient mieux de l'éventuelle copine de Hugo. Alors que lui piquer ses fringues et le faire râler parce que je vais les abîmer, c'est bien plus drôle ! » Un sourire amusé vient étirer ses lèvres. Il n’imaginait pas forcément Hugo si soucieux de ses affaires. Il a toujours du mal à saisir comment le simple fait de ne pas porter une robe et des talons en continu pouvait donner l’image d’une copine bas de gamme à Noor, mais soit. Il ne cherche plus à donner un sens à ce raisonnement qu’il juge complètement bancal. « J'ai eu quelques dates pour des entretiens. J'ai juste à peaufiner mes précédents dossiers, et bien donner mes lettres de recommandations. J'imagine que le fait d'avoir un diplôme étranger et de l'expérience dans plusieurs pays, c'est un bon bonus, mais ça complexifie les choses quand ils veulent s'assurer de la qualité de mon travail. » Il hoche vaguement la tête. « Ok. » Pas terrible, comme réponse. Ce n’est pourtant pas par manque d’intérêt. Il ne sait juste pas quoi répondre face à l’ambition d’ores et déjà perceptible de Noor, qui fait contraste avec la sienne, inexistante. Lui n’a pas de diplôme à l’étranger et une réelle expérience dans un domaine précis dont il pourrait se vanter. Le fait qu’il soit titulaire d’un diplôme en droit relève déjà du miracle, puisque cinq années dédiées à un même secteur semblent aujourd’hui une montagne qu’il ne serait plus prêt à gravir. Il n’a pas le souvenir d’avoir exercé un même job plus de deux années d’affilée depuis. Il se lasse bien trop vite, Reese. « Ce serait passé crème avec n'importe qui. Hugo... Passe sans doute trop de temps à vouloir oublier celle qu'il aime vraiment. » Il fronce les sourcils, goulot contre ses lèvres. Voilà une information à laquelle il ne s’attendait pas. « Celle qu’il aime vraiment ? C’est qui ? » qu’il ne peut s’empêcher de demander, avec une pointe de curiosité, même s’il ne connaît probablement pas la personne en question. Il en découvre un peu plus sur le français au fil de la discussion, s’étonne de ce genre de découvertes qu’il n’aurait pas soupçonné si Noor ne les lui avait pas confié. « Je suis désolée que tu te retrouves au milieu de tout ça. T'as commencé à regarder pour un appart à toi ? » « C’est pas si grave. » qu’il souffle, pour rassurer la brune malgré tout. Il ne vit pas un calvaire non plus, il estime même être plutôt bien tombé, en soit. « J’ai commencé à regarder des annonces ouais. J’attends juste d’avoir ma première paye pour programmer des visites. » Il se doute qu’avec son profil actuel, il ne risque pas de concrétiser quoique ce soit. Les appartements pouvant l’intéresser ne sont pas des plus nombreux, non plus. Malgré tout, il reste optimiste ; après tout, ce n’est pas la première fois qu’il recherche un appartement à Brisbane, loin de là. Il n’y a pas que dans le monde professionnel qu’il ne sait pas tenir en place. « Je suis arrivée début avril. Donc depuis trois mois. » Il arque légèrement les sourcils, surpris qu’elle soit arrivée dans la même période que lui, est parti. Avant ça, il avait cru comprendre que sa présence se comptait en mois, sans savoir y poser un chiffre précis. Ça explique qu’il ne l’ait jamais croisé dans l’immeuble, quand il vivait encore avec Albane, juste en face. « T’as tenu les comptes depuis ? » qu’il raille, gentiment. Il n’imagine pas le nombre de fois qu’elle a dû passer sur ce canapé, comme spectatrice, et s’amuse à croire qu’elle pourrait avoir un nombre précis en tête des filles passées dans le lit de son colocataire. Au total, possiblement plus que lui, alors que dans son cas, c’est toutes ses nuits qu’il passe dans le salon. Il finit par attraper sa veste qu’il enfile dans la foulée, tirant un paquet de clopes et un briquet de sa poche. En voyant Noor se relever à son tour, du coin de l’oeil, il laisse la baie vitrée ouverte derrière lui, une fois sur le balcon. Elle le rejoint rapidement, alors qu’il embrase une cigarette d’un geste bien trop mécanique. Depuis quelques temps, son statut de fumeur occasionnel qu’il reniait déjà ne semble même plus suffire pour sa consommation de plus en plus fréquente. Il n’a jamais vraiment su arrêter pour de bon, le Grigson. Quelques mois, tout au plus, pour finalement craquer de temps à autre. Aujourd’hui, ce qui était épisodique redevient un poison récurrent dans sa trachée, sans qu’il ne veuille pleinement se l’avouer. « T'as toujours vécu ici, toi, non ? C'est quoi ton endroit préféré ? » Il fronce les sourcils, surpris qu’elle le sache. Il n’a pas le souvenir de l’avoir mentionné un jour. « Qu’est-ce qui te fait penser ça ? » Elle a vu juste, en l'occurrence, mais il est curieux de savoir quels indices il lui a inconsciemment laissé. La seconde question, en revanche, le laisse tout d’abord silencieux. Il n’a jamais vraiment réfléchi à ça. Accoudé à la rambarde, il porte pensivement sa cigarette contre ses lèvres, ses opales se perdant sur la ruelle en bas. « J’en sais rien. Peut-être la forêt de mangroves, à Bayside. » Même s’il n’aime pas particulièrement Bayside, pour y avoir vécu ses dix-huit premières années, il a eu largement le temps d’explorer les environs. Cette forêt, il y allait régulièrement, quand il était plus jeune. Il a toujours préféré ce genre de coins, plutôt que les beaux quartiers. Dans un vieux réflexe qui perdure, il tend son paquet de clopes vers Noor, au cas où elle en voudrait une. « T’y es déjà allée ? » Il imagine que Hugo s’est déjà chargé de lui faire visiter une partie de la ville, depuis son arrivée, ou qu’elle s’est chargée elle-même de découvrir les lieux. « C’est quoi toi, pour le moment ? » Elle doit certainement en avoir un, pour lui poser la question. Ayant grandi à Brisbane, il ne voit cette ville que comme un foyer, l’admiration dans les yeux des touristes s’étant éteint depuis bien longtemps dans les siens. La perception que peut en avoir une nouvelle arrivante attise sa curiosité. « Tu connaissais d’autres personnes que Hugo, ici, avant d’arriver ? » qu’il interroge, tandis que la fumée de sa cigarette vient s’échouer sur le balcon sous-jacent. Il n’a connu cette sensation de plonger dans l’inconnu que quelques mois auparavant, lorsqu’il est arrivé à Sydney. Avant ça, il avait toujours été confortablement installé dans sa ville natale, entouré par des personnes qu’il connaît depuis pratiquement toujours. Une expérience incomparable à celle de Noor, sans aucun doute.
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Message(#)middle of the night -- noor EmptySam 10 Sep 2022 - 12:27

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La curiosité de Reese l'amusa. Visiblement, Hugo ne parlait pas beaucoup de Dani, malgré l'impression qu'elle avait laissé dans sa vie et le fait que jusqu'à récemment, elle était la seule des Five à vivre elle aussi en Australie. Et pourtant, Noor savait qu'ils se voyaient un peu, même si c'était encore compliqué - ni l'un, ni l'autre n'était particulièrement doué pour la communication.

« Dani, une petite coréenne qui bosse dans un vignoble » répondit-elle quand même, essayant de voir si la description disait quelque chose à Reese.

Elle aurait été étonnée que Hugo en parle de lui-même, mais on pouvait toujours être surpris. Peut-être s'était-il confié à Reese entre deux clients à servir ? Quoi que le bar, les clients alcoolisés et la musique forte n'aidaient pas vraiment à avoir de vraies discussions... Ce qui était sans doute la raison de l'arrivée de Reese dans leur colocation improvisée sans avoir toutes les clés en main sur les activités nocturnes d'Hugo. Ça, ou juste le fait que Hugo était généreux et ait pu proposer le canapé sans penser un seul instant qu'il s'agissait déjà du refuge de Noor.

Ils s'installèrent sur le balcon, les lumières de la rue dansant sous leurs yeux. Une fois la baie vitrée repoussée, le bruit provenant de la chambre d'Hugo se retrouvait bien atténué, remplacé par quelques klaxons au loin.

« T'as l'accent des gens du coin. J'ai pensé que c'était parce que tu avais grandi ici, et pas juste que tu avais fini par l'intégrer. »

C'était à moitié un coup de chance. Mais Noor avait toujours été sensible aux accents, elle qui complexait parfois sur le sien. Entre son Mexique natal, ses années en France et son premier travail à Londres, elle n'était même pas sûre que ses origines soient encore reconnaissables dans son accent, même si l'espagnol lui brûlait encore les lèvres quand elle était soumises à de fortes émotions.

Elle nota l'endroit que Reese lui citait, se promettant d'y passer. Elle avait lu quelques informations en ligne mais n'y avait pas encore mis les pieds, ses promenades la tirant plutôt vers Spring Hill, où elle essayait de repérer des cabinets d'architecture ou des entreprises concernant l'immobilier.

Elle refusa d'un geste la cigarette qu'il lui offrait. Sa tare, c'était plutôt l'alcool, notamment la tequila. Mais elle n'avait pas dû fumé depuis la fac, quelques taffes volées en soirées, qui la faisait tousser comme une perdue et l'essoufflait facilement - elle s'était vite cantonnée à sa bouteille d'alcool, bien moins traître à ses yeux !

« J'ai pas trop visité Bayside pour le moment. J'ai que les transports en commun pour le moment, et ça a l'air long d'y aller sans voiture ! »

Noor avait passé son permis sitôt qu'elle avait été majeure, et elle avait surtout conduit en Californie parce que le système de bus était vraiment infernal. Mais elle n'aimait pas particulièrement conduire - les vacances avec les Five l'avaient formée à devenir une copilote hors pair, et ce rôle lui convenait parfaitement.

« J'aime bien Oates Park, à Logan City. Y avait beaucoup d'enfants quand j'y suis allée, et l'atmosphère familiale était chouette. Et sinon, on m'a invitée au Sixteen Antlers. Le prix des boissons est hallucinant, mais la vue... C'était magnifique ! »

Elle avait toujours aimé les endroits en hauteur, donnant une jolie vue sur l'horizon, et le Sixteen Antlers ne l'avait pas déçue sur ce point-là. (Payer un cocktail presque trente dollars australiens, en revanche, elle estimait que c'était de l'arnaque pure et dure.) Mais jusqu'ici, elle avait surtout marché dans la ville pour s'imprégner des décors et des gens, s'arrêtant dans les parcs ou les petits marchés locaux, mais refusant de faire les activités payantes. Elle gardait ça pour quand elle aurait un salaire à dépenser, plutôt que de piocher dans ses économies pour des loisirs dont elle pouvait se passer.

« Y a Dani qui vit aussi ici. Je me souviens plus depuis combien de temps, parce qu'on se voyait surtout à l'étranger. On visitait des vignobles, pour que ça lui donne des idées pour le sien. Mais leur façon de parler de Brisbane... Ils adorent vivre ici, et j'avais l'opportunité de venir les rejoindre, alors j'en ai profité ! »

Elle avait aimé la vie à la Sillicon Valley, mais n'avait pour autant pas considéré l'endroit comme étant sa maison, et elle l'avait quitté sans regret. Le seul endroit où elle s'était sentie vraiment chez elle, ça avait été à Paris avec les Five - mais maintenant qu'ils étaient tous partis de France, y retourner n'aurait pas été logique, tout aurait été trop différent sans ses amis à proximité.

« Mais j'ai pas forcément besoin de connaître quelqu'un pour bouger quelque part. Je me dis que si je peux le faire, autant y aller ! Au pire, je gagne de nouvelles expériences ! »

Si elle n'avait pas eu ce côté aventureux, elle ne serait certainement pas venu étudier en France à à peine dix-sept ans. Elle avait quitté le Mexique, triste de laisser sa famille derrière, mais excitée à l'idée de tout ce qui l'attendait de l'autre côté de l'océan. Et aujourd'hui, elle était contente de toutes les opportunités qu'elle avait pu avoir. Pour autant, elle n'avait jamais remis un pied à Guadalajara, un peu anxieuse de ce qui pouvait l'attendre là-bas, et ne se reconnaissant plus vraiment dans les valeurs de sa propre famille.

« Quelque part, les gens qui restent toute leur vie dans un pays m'impressionnent. Je sais pas faire autre chose que bouger ! »

C'était parfois plus une fuite en avant qu'un vrai projet de vie, mais elle n'était pas encore prête à l'avouer à haute voix à un quasi inconnu...
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Message(#)middle of the night -- noor EmptyMar 27 Sep 2022 - 0:33

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Il ne peut s’empêcher d’être curieux, Reese. Même s’il se doute que le monde est suffisamment vaste pour qu’il ne connaisse pas la personne dont Hugo serait présumément encore amoureux, il préfère demander son identité. Par intérêt, en grande partie, mais aussi pour s’en souvenir s’il doit un jour la rencontrer par hasard. Si le Grigson cumule de nombreux défauts, en amitié compris, il peut au moins se targuer de faire attention à ne pas marcher sur les plates-bandes de ses potes. « Dani, une petite coréenne qui bosse dans un vignoble. » Il hoche la tête, dans une légère moue. Définitivement une inconnue au bataillon pour lui, mais il note malgré tout l’information. « Ok. » Une fois sur le balcon, la nuit semble tout-à-coup bien plus calme, son silence n’étant entrecoupé que par quelques klaxons ou volets abaissés. « T'as l'accent des gens du coin. J'ai pensé que c'était parce que tu avais grandi ici, et pas juste que tu avais fini par l'intégrer. » Il l’observe longuement, surpris qu’elle se soit seulement basée sur son accent qui aurait, en effet, pu être acquis — et qu’il oublie parfois. Il ne le pensait pas si marqué pour l'attribuer à une ville et pas seulement à l'Australie. Malgré tout, il esquisse une moue approbatrice. « Bien vu. » qu’il finit par concéder, alors qu’il reporte son attention sur la rue, à peine éclairée sous les fenêtres des chambres voisines encore allumées. « T'étais où avant de venir ici, toi ? » Il peine à reconnaître son accent, et n’est pas certain de vouloir tenter de deviner d'où il provient. Son paquet de clopes tendu en direction de la brune, il le range dans sa poche sitôt le refus de cette dernière exprimé, sans sourciller. S’il doit être honnête, ça l’arrange assez. Sa consommation a rarement été si régulière, lui rappelant douloureusement le coût d’un paquet. « J'ai pas trop visité Bayside pour le moment. J'ai que les transports en commun pour le moment, et ça a l'air long d'y aller sans voiture ! » Il fronce les sourcils, lui jetant un regard du coin de l’oeil. « Hugo a une voiture. » Jusque là, il ne lui apprend pas grand chose, mais c’est une façon d’exprimer sa confusion. Il imagine qu’elle a le permis et qu’elle pourrait la lui emprunter, si elle précise qu’elle n’a les transports que pour le moment. Et dans le cas où elle ne l’aurait pas, il aurait pensé que Hugo aurait pu l’y conduire. « Après s’il a peur pour ses fringues, j’peux concevoir qu’il veuille pas te filer sa bagnole. » qu’il souffle, dans un sourire taquin. Abîmer un pull est une chose, une voiture, c’en est une autre. « T’as qu’à me dire, si tu veux y aller un jour. » Si Reese n’y est pratiquement pas retourné depuis son retour à Brisbane, il a conscience qu’il devra bien le faire un jour, ne serait-ce que pour son frère. Y conduire Noor peut être une autre façon de l’y pousser. Il ne pourra pas éternellement fuir le quartier, après tout. « J'aime bien Oates Park, à Logan City. Y avait beaucoup d'enfants quand j'y suis allée, et l'atmosphère familiale était chouette. » Il arque les sourcils, ravalant difficilement l’amusement dans son sourire. Beaucoup d’enfants et une ambiance familiale, tout ce qu’il déteste, en somme. Leurs différences sont marquées, et ça le divertit plus que ça ne le dérange. « Et sinon, on m'a invitée au Sixteen Antlers. Le prix des boissons est hallucinant, mais la vue... C'était magnifique ! » Il laisse échapper un rire un peu plus franc cette fois-ci, alors qu’il reprend une bouffée de sa cigarette. Une raison pour laquelle il ne s’y est pas souvent aventuré. C’est bien à faire une fois — plusieurs pour ceux qui ont de l’argent à claquer. Cette vue a un prix, inévitablement. « Y a Dani qui vit aussi ici. Je me souviens plus depuis combien de temps, parce qu'on se voyait surtout à l'étranger. On visitait des vignobles, pour que ça lui donne des idées pour le sien. Mais leur façon de parler de Brisbane... Ils adorent vivre ici, et j'avais l'opportunité de venir les rejoindre, alors j'en ai profité ! » Il hoche doucement la tête, l’observant d’un regard en biais. « Et tu regrettes pas pour le moment, ça va ? » Malgré les difficultés pour trouver un job, malgré l’obligation de squatter chez Hugo depuis des mois. Ça pourrait en décourager plus d’un. « Mais j'ai pas forcément besoin de connaître quelqu'un pour bouger quelque part. Je me dis que si je peux le faire, autant y aller ! Au pire, je gagne de nouvelles expériences ! » « Mh. C’est sûr. » Il demeure pensif, quelques secondes, son regard perdu dans le vague. Il n’a jamais redouté l’inconnu, Reese. Il a toujours eu un tempérament indépendant, ne s’accrochant que rarement aux autres. Il a beau considérer certaines personnes comme des amis, ce n’est pas pour autant qu’elles lui manquent en cas d’absence. Il se contente d’apprécier leur compagnie quand il les voit. Malgré tout, certains sont devenus des piliers dans sa vie, auxquels il n’est pas réellement prêt à renoncer. Le contraire serait plus simple. « J’sais pas si ça me plairait d’emménager dans un autre pays. A long terme, je veux dire. » Il ne sait pas vraiment pourquoi il le lui confie. Il a beau ne se fermer aucune porte, il peine à s’imaginer tourner définitivement le dos à Brisbane — et plus particulièrement aux personnes qui lui sont le plus proches y vivant. Et ça l’intrigue, de constater la facilité avec laquelle Noor change d’environnement. « Quelque part, les gens qui restent toute leur vie dans un pays m'impressionnent. Je sais pas faire autre chose que bouger ! » Il se redresse, l’une de ses mains demeurant nouée à la rambarde. D’un souffle, il expire la fumée de sa cigarette, en prenant soin de ne pas la recracher au visage de la brune. « Rester à Brisbane c'est pas envisageable pour toi ? » Il a tout à apprendre sur elle. Il n’a aucune idée d’où elle vient, d’où elle a été, et où elle compte aller encore. Il n’a pas autant la bougeotte qu’elle, en revanche, peut laisser transparaître. Il lui a fallu presque trente ans pour finalement étouffer dans sa ville natale, sans compter ses voyages, puisqu'à durées déterminées.
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Message(#)middle of the night -- noor EmptyJeu 29 Sep 2022 - 23:39

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La description de Dani ne sembla pas réveiller quelque chose en Reese, à la grande tristesse de Noor. Parce qu'elle connaissait assez Hugo pour savoir qu'il avait encore des sentiments pour la jeune femme. Mais peut-être préférait-il ne pas en parler, surtout à quelqu'un avec qui, certes, il travaillait, mais dont il n'était pas aussi proche que son groupe d'amis de la fac, les kilomètres entre eux n'ayant jamais diminué leur amitié.

Mais ce n'était pas à elle de tout révéler de la relation de Dani et Hugo, surtout à quelqu'un qui n'en savait rien. Elle laissa donc le sujet changer, posant des questions à Reese pour essayer de mieux le connaître. Il l'intriguait, peut-être parce qu'elle passait désormais autant de nuits avec lui qu'avec Hugo. Sans doute aussi parce qu'elle se disait que s'ils se connaissaient un peu mieux, ce serait moins bizarre de partager le canapé inconfortable.

« Je suis Mexicaine. Mais j'ai vécu en France, à Londres puis en Californie » expliqua-t-elle rapidement.

Son accent était un mélange de tout ça, parce qu'elle avait essayé au mieux de s'intégrer mais que sa façon d'accentuer les mots plutôt sur la dernière syllabes lui était restée. Elle n'était pourtant pas revenue à Guadalajara depuis plus de dix ans, mais elle n'avait jamais vraiment pu effacer son accent originel. Quoiqu'à vivre en Californie, elle s'était efforcée de faire son meilleur accent londonien, trop angoissée d'être traitée comme une sud-américaine après avoir entendu les propos de certains de ses collègues, ou des clients du cabinet d'architecture. C'était une bonne chose qu'elle soit finalement partie de là pour rejoindre l'Australie...

Il ne lui restait plus qu'à découvrir un peu son nouveau pays, histoire de s'y sentir un peu à l'aise. Elle était déjà familière des rues de Fortitude Valley ou du centre-ville, mais n'était pas encore allée bien loin, malgré le fait qu'elle était là depuis plusieurs semaines. Elle était surtout limitée par les transports, et l'étonnement de Reese à cette nouvelle la fit sourire.

« J'ai eu mon permis aux Etats-Unis, il y a quelques années. Mais ici, vous conduisez à l'inverse, et ça me perturbe beaucoup ! »

Déjà que choisir le bon côté de la route pour monter dans un bus avait été complexe au début... Alors conduire à l'envers, prendre les ronds-points à gauche ou même se retrouver sur la voix de gauche lui semblait trop étrange. A Londres, elle marchait beaucoup, utilisant assez peu le bus, mais elle avait eu la même impression d'étrangeté qui ne l'avait pas lâché pendant les deux ans où elle avait vécu là-bas. Et puis, elle n'avait jamais été une grande conductrice, pas très à l'aise côté conducteur - surtout dans les grandes voitures américaines qui lui semblaient immense. Pour le moment, elle n'avait donc pas essayé de conduire à Brisbane, même si elle prévoyait de prendre quelques heures dans une auto-école dès qu'elle aurait un travail.

Pour le moment, Reese n'avait pas tout à fait tort sur le fait que la voiture de Hugo était sans doute en danger entre ses mains. Elle n'aurait pas été à l'aise sur la route, perturbée de ne pas être du bon côté, ou des panneaux un peu étrange qu'elle avait pu apercevoir en se promenant dans la ville. Autant attendre donc, avant de conduire quoi que ce soit sur le sol australien, c'était plus sécurisant pour tout le monde !

Elle savait que se sentir à l'aise dans un pays étranger ne venait pas en un claquement de doigt, et elle acceptait le fait de se sentir encore touriste dans les rues de Brisbane. Le sentiment s'atténuerait quand elle aurait un travail, ou son propre logement, mais en attendant, elle essayait de trouver des repères dans la ville, de s'habituer à l'anglais local, et de sentir un peu moins à l'étranger.

« J'aime bien déménager dans un nouveau coin et apprendre à m'y faire une place. Et jusqu'ici, j'aime plutôt bien ce que je découvre de Brisbane ! Et puis, c'est toujours agréable d'avoir des amis quelque part. Ça aide à s'intégrer. »

Quoi qu'entre le vignoble de l'une et le bar de l'autre, ça l'aidait surtout à avoir des points de chute pour découvrir les alcools locaux. Mais ça, elle n'allait sans doute pas le dire à voix haute.

Elle comprenait pourtant un peu les doutes de Reese, les questions qu'il pouvait se poser. Parce qu'elle avait les mêmes, quand elle s'apprêtait à partir d'un endroit dans lequel elle se sentait enfin à l'aise, pour faire un saut dans l'inconnu.

« Je dirai que ce qu'y m'a aidé, c'est de devoir le faire jeune, pour aller à l'université. Tu te poses moins de questions à cet âge-là, et t'as moins de choses qui te retiennent. »

Certes, sa famille était toujours au Mexique. Mais elle n'était pas mariée, avec des enfants et un crédit pour la maison et les voitures, comme ses collègues à Londres ou à la Silicon Valley. C'était plus simple de choisir de partir loin quand on était seul, et surtout quand ce n'était pas la première fois. Partir à Paris avait été un choc - la ville lui semblait si grise et humide, les gens moins accueillants que chez elle. Mais depuis cette première fois, les autres avaient toujours semblé plus simple, sans doute aussi parce qu'elle faisait plus de recherches et savait un peu mieux à quoi s'attendre.

« Je sais pas si je resterai ici ou pas, et combien de temps » avoua-t-elle, pensive, levant les yeux vers les étoiles au-dessus d'eux. « Pour l'instant, j'aime bien et je m'y sens bien, et j'ai pas de raisons de partir. Je me dis que j'ai le temps de découvrir le pays. Et peut-être d'y trouver une raison de rester pour la vie ? »

Noor n'allait pas lui dire que généralement, elle partait sur un coup de tête à cause des hommes. Elle n'avait jamais su les choisir, mais elle finissait toujours par fuir, pour aller panser ses plaies ailleurs. Elle détestait déjà évoquer le sujet avec ses amis, elle ne se sentait certainement pas de le faire avec un inconnu.

« Qu'est-ce qui t'empêche, toi, de partir ailleurs ? » demanda-t-elle.

Elle avait abandonné son observation du ciel pour regarder Reese. Pourquoi ne se voyait-il pas partir ailleurs, sur du long terme ? Un attachement à sa famille et son pays, peut-être. C'était en tout cas la principale raison évoquée par les collègues de Noor quand ils voyaient les pays dans lesquels elle avait vécu. Elle était curieuse de ce que Reese pouvait lui en dire.
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Message(#)middle of the night -- noor EmptyMar 18 Oct 2022 - 21:37

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Les bras croisés sur la rambarde, la clope fumante entre son index et son majeur, il tire la manche de sa veste du bout de son pouce, le regard perdu dans le vague. Il a les cheveux désordonnés, le teint un peu plus pâle qu’à l’accoutumée. La fraîcheur de la nuit lui mord les joues, mais il se sent bien, malgré tout. Le palpitant apaisé par la nicotine et l’alcool coulant dans ses veines, il focalise ses pensées sur les mots échangés avec Noor. Reese se fait curieux, l’intérêt éveillé par la brune dont il découvre des pans de personnalité insoupçonnés au fil de leur conversation. « Je suis Mexicaine. Mais j'ai vécu en France, à Londres puis en Californie » Il arque les sourcils, lui décochant un regard surpris. La liste file des lèvres de Noor comme une banalité énoncée. Elle lui semble pourtant bien longue, à lui, pour son âge. Ce ne sont pas de simples vacances qu’elle lui énumère, mais bien des pays de résidence. « Rien que ça. » qu’il souffle, impressionné. Et il est partagé, Reese, entre ses envies d’ailleurs et ses pensées qui finissent toujours par se rediriger vers tout ce qu’il pourrait manquer à Brisbane. Ça l’intrigue, de constater que Noor ne semble pas aussi happée par le passé. « J'ai eu mon permis aux Etats-Unis, il y a quelques années. Mais ici, vous conduisez à l'inverse, et ça me perturbe beaucoup ! » Un sourire amusé vient barrer ses lèvres. « Ça s’apprend. » Pour avoir lui-même conduit à l’étranger, il ne peut pas prétendre que l’adaptation est simple. Il roulait bien en dessous des restrictions les premières fois, sous les plaintes de tous les conducteurs ayant eu le malheur de croiser sa route — ce n’est pas pour autant qu’il manquait de les klaxonner en retour. « J'aime bien déménager dans un nouveau coin et apprendre à m'y faire une place. Et jusqu'ici, j'aime plutôt bien ce que je découvre de Brisbane ! Et puis, c'est toujours agréable d'avoir des amis quelque part. Ça aide à s'intégrer. » Il hoche la tête, cigarette pincée entre ses lèvres. « Pas faux. » qu’il répond simplement. Il ne peut qu’approuver. Même avec un tempérament sociable, des repères sont toujours bons à prendre. En l’occurence, les siens lui paraissent difficilement remplaçables. « Je dirai que ce qu'y m'a aidé, c'est de devoir le faire jeune, pour aller à l'université. Tu te poses moins de questions à cet âge-là, et t'as moins de choses qui te retiennent. » Dans un léger rictus, il laisse ses prunelles voguer sur la ruelle surplombée par les balcons de l’immeuble. Le simple fait d’entreprendre des études de droit lui avait valu les reproches de Leo, malgré la proximité de l’université. Il n’imagine pas les répercussions s’il avait décidé de partir étudier à l’étranger — quoiqu’un peu mieux depuis Sydney. Il ne le réalisait probablement pas, mais il est en réalité depuis longtemps rattaché à cette ville, plus qu’il ne voudrait l’admettre. « Je sais pas si je resterai ici ou pas, et combien de temps. » Il a visiblement trouvé une adversaire redoutable en terme d’instabilité et d’incertitudes. Ce n’est pas forcément ce qu’il aurait imaginé d’elle, au premier abord, mais la surprise n’est pas pour le déranger. « Pour l'instant, j'aime bien et je m'y sens bien, et j'ai pas de raisons de partir. Je me dis que j'ai le temps de découvrir le pays. Et peut-être d'y trouver une raison de rester pour la vie ? » Ni sa famille ni ses amis ne semblent suffisants pour retenir la brune. Et ça l’interpelle, Reese, cet apparent détachement. « Coup dur pour Hugo. » qu’il plaisante. Il ne peut s’empêcher de projeter ses propres amitiés sur celle liant Noor et le français. Pourtant, elles n’ont rien à voir ensemble. Il a côtoyé ses deux meilleurs amis la majorité de sa vie, et les liens entre eux sont probablement bien moins sains pour ainsi se restreindre dans leurs choix. « Qu’est-ce qui te ferait rester ? » Peut-être un mec. Peut-être un job. Ça ne le regarde certainement pas, mais dans ce cas-là, il se dit que rien ne l’oblige à lui fournir une réponse. « Qu'est-ce qui t'empêche, toi, de partir ailleurs ? » Le retour de flamme lui arrache un sourire. Il n’est pourtant pas à l’aise avec ce genre de confidences, et ça doit se ressentir à sa façon de légèrement froncer le nez. Même s’il a conscience au fond de lui que c’est stupide, il se sent ridicule d’avouer à demi-mots ne pas être capable de quitter définitivement le pays. « Les gens, plus que Brisbane en soit. » Il n’est pas particulièrement attaché à la ville, même s’il apprécie y vivre. N’importe quel paysage lui conviendrait, en réalité. « Mon frère, ma soeur, mes meilleurs potes... J’pense. Sans parler de manque, y en a peut-être un dans le lot qui me séquestrerait. » Mais ils lui manqueraient, surtout, sans aucun doute — c’est sa façon de le signifier, parce que les termes sont parfois trop difficiles à prononcer. S’il peut s’absenter des mois, sans même donner de nouvelles, partir définitivement lui semble impossible. « J’ai pas envie de me fermer de porte, donc j’sais pas. Peut-être que je changerai d’avis. » Il en change trop souvent, évoluant au gré de ses indécisions. Pourtant, celui-ci, parmi tous ceux qu’il peut avoir, semble être le plus solide. « Ou peut-être que t’es juste plus courageuse que moi. » qu'il souffle finalement, dans un regard en biais en direction de Noor, un léger sourire espiègle aux lèvres. Il le dit sur le ton de la plaisanterie, mais il le pense. Si elle a le cran de repartir à zéro sans un regard en arrière, lui n'en est pas si sûr.
(C) PATR.ONUS


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Message(#)middle of the night -- noor EmptyDim 23 Oct 2022 - 22:06

Middle of the night
Elle sourit poliment à Reese. Elle savait qu'elle avait aligné les pays - même si elle comptait à peine son Mexique natal, et qu'il n'y avait eu que deux ans à Londres, teintés de la trahison de Seth. Elle vivait à un endroit, s'imprégnait de l'architecture et de la vie nocturne, puis repartait avec plus ou moins de regrets, mais sans regarder en arrière. Elle gardait contact avec d'anciens collègues ou des amis rencontrés là-bas, mais elle était toujours ravie de repartir ailleurs, de tout reconstruire.

Et de découvrir les particularités de ces nouveaux endroits. Comme le fait qu'en Australie, ils conduisaient à gauche quand elle avait appris à rouler à droite en passant son permis. Certes, elle avait déjà eu l'expérience de la conduite à gauche à Londres, mais à l'époque, elle était passager ou prenait les transports en communs, bien plus pratiques. En arrivant à San Francisco, elle avait vite compris que tout était étudié pour être fait en voiture et s'était résolu à décrocher le papier lui permettant de pouvoir faire ses trajets sans trop dépendre de ses collègues...

« Je pense quand même qu'il faudrait que je prenne quelques cours avant de me lancer toute seule sur la route. C'est peut-être rien, mais je sais pas, je fais un blocage idiot » avoua-t-elle, haussant les épaules avec un air désolé.

A sa décharge, elle n'avait jamais été très à l'aise au volant d'une voiture. Les transports en commun lui allaient généralement mieux, même s'ils limitaient un peu les endroits où elle pouvait aller sans trop perdre de temps sur le trajet. Ou ans trop profiter d'Hugo pour se faire tracter partout - surtout qu'ils avaient beau vivre ensemble, ils n'avaient pas du tout les mêmes horaires !

« C'est la première fois qu'on revit ensemble depuis la fac ! On est habitué à s'envoyer des messages toute l'année et à se voir pendant nos vacances, quand on arrive à les synchroniser. »

Ces dernières années, mis à part Kai qui vivait dans la même ville qu'elle, elle était surtout partie en vacances avec Dani, dans une découverte des vignobles à travers le monde. Ce qui n'avait en rien entaché ses relations avec le reste du groupe, entre week-end improvisés à mi-chemin de leurs pays respectifs quand c'était possible, et conversations quasi quotidiennes sur les réseaux.

« Je sais pas vraiment... Je pourrais rester pour ma famille ? Et encore, on peut déménager même avec de jeunes enfants. Le boulot parfait peut-être ? Le truc où tu as des patrons arrangeants et des clients agréables et exigeants mais pas au moins d'être relous ? »

Elle n'en avait aucune idée, puisque jusque là, elle n'avait jamais trouvé une raison de s'installer définitivement quelque part. Le jour où elle avait pris l'avion pour Paris, elle avait déjà décidé de ne pas revenir au Mexique. Et à mesure des rencontres qu'elle avait faites, de ses nouvelles expériences, elle s'était rendue compte qu'elle ne se fondrait plus vraiment dans la mentalité de son pays natal. Mais pour autant, elle n'avait pas trouvé l'endroit parfait où elle s'imaginait vieillir.

« Ma mère va être jalouse de tes parents... Je crois qu'elle espère toujours que je rentre à Guadalajara, même si je lui ai toujours dit que ça n'arriverait pas ! »

Elle était venue à Brisbane parce que deux de ses amis y vivaient, mais elle ne resterait pas forcément pour eux, si une nouvelle opportunité se présentait à elle. Même si elle pouvait comprendre la volonté de Reese de rester à proximité de ses proches, ce n'était pas quelque chose qu'elle envisageait pour elle-même.

« Faut jamais dire jamais. Peut-être que je finirai par vieillir ici et que c'est toi qui partira ailleurs ! »

Peu probable, mais on ne savait jamais vraiment de quoi la vie était faite, après tout. Les voies du seigneur étaient impénétrables, comme lui avait dit la grand-mère de Hugo la première fois qu'elle l'avait vue - elle n'avait jamais su si c'était un compliment ou un jugement, et avait raisonnablement choisi de ne pas poser la question.

« Je sais pas si c'est du courage, ou une fuite en avant niveau expert » reprit-elle, relevant la tête pour regarder les étoiles au-dessus d'eux.

Après tout, elle avait toujours eu quelque chose à fuir... L'ombre de son père au Mexique, sa rupture désastreuse avec Seth à Londres, celle tout aussi horrible avec Thomas en Californie. Finalement, peut-être devrait-elle tenir sa promesse à Hugo et entrer au couvent pour arrêter de fréquenter des hommes - ça ne se finissait jamais bien pour elle.

« Je suis juste contente d'avoir un diplôme qui me permet de le faire facilement. Souvent mon portfolio me permet d'avoir l'équivalence, et de montrer ce que je sais faire aux recruteurs. Ce serait plus compliquée si j'étais infirmière ou je ne sais quoi... »

Noor n'avait pas choisi l'architecture pour ça, mais ça rendait effectivement ses changements de pays plutôt aisés, surtout qu'après quelques années post-diplôme, l'expérience comptait presque plus que le papier en question. Avec de bonnes notes à l'université mais ne faire que des projets basiques après rendait difficile d'argumenter son expérience - elle, elle avait les bonnes notes que plus personne ne regardait, mais aussi des expériences variées et qu'elle savait défendre.

« T'as jamais eu envie de tout plaquer et de te barrer... Je sais pas... Genre élever des chèvres sur la Cordillère des Andes ? »

Elle projetait peut-être un peu trop ses besoins de mouvements sur Reese, mais elle aurait eu du mal à s'imaginer rester dans la ville dans laquelle elle était née, sans jamais partir ailleurs. Pourtant, le reste de sa famille n'avait pas bougé, vivant toujours dans le quartier autour de la maison du patriarche de la famille. Elle était la seule à avoir eu des envies d'ailleurs - à part son père, qui était lui aussi allé étudier à l'étranger avant de revenir, mais elle n'avait jamais eu l'occasion de lui en parler...
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Dernière édition par Noor Guerrero le Lun 21 Nov 2022 - 18:46, édité 1 fois
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Message(#)middle of the night -- noor EmptyLun 21 Nov 2022 - 18:16

middle of the night
Quelques instants, il en oublie la raison de leur présence sur le balcon. Il en oublie qu’ils passent le temps, espérant profiter du silence au moment de s’étendre sur un sofa dont les dimensions n’ont rien d’arrangeantes pour y ranger leurs deux carcasses. Il est pris dans la discussion qui au fil des minutes, se démêle. Doucement, les banalités muent en un échange bien plus révélateur, ses traits se marquant dorénavant d’une attention toute portée sur les mots de la mexicaine. « Je pense quand même qu'il faudrait que je prenne quelques cours avant de me lancer toute seule sur la route. C'est peut-être rien, mais je sais pas, je fais un blocage idiot. » Il hausse les épaules. « Tu peux, si ça te rassure. » Ça n’a probablement rien d’idiot — un blocage que beaucoup ont réglé, pour les plus raisonnables, en quelques cours, et directement sur le terrain en solitaire pour les plus irréfléchis. Il a fait parti de la seconde catégorie, probablement par impatience, peu soucieux à l’idée de faire subir aux autres ses apprentissages. « C'est la première fois qu'on revit ensemble depuis la fac ! On est habitué à s'envoyer des messages toute l'année et à se voir pendant nos vacances, quand on arrive à les synchroniser. » Il l’avise quelques instants, silencieux. Il est presque admiratif de constater qu’elle et Hugo sont parvenus à garder un contact régulier par messages durant un temps aussi prolongé. Il a pu constater à de nombreuses reprises que lui, en revanche, en était incapable. Ce n’est jamais assez, pour lui. Il déteste les conversations à rallonge tenues sur un cellulaire, coupant rapidement court pour poursuivre l’échange en face à face. Des mots tapés sur un écran ne remplacent jamais la présence de l’autre, alors dans une logique qui échappe à beaucoup, il finit toujours par s’infliger le néant plutôt qu’un lien virtuel. « Et ça te suffit ? » Visiblement, puisqu’elle ne semble pas réticente à l’idée de remettre cette même distance entre elle et le français en s’en allant plus tard. « Je sais pas vraiment... Je pourrais rester pour ma famille ? Et encore, on peut déménager même avec de jeunes enfants. Le boulot parfait peut-être ? Le truc où tu as des patrons arrangeants et des clients agréables et exigeants mais pas au moins d'être relous ? » Les prunelles du Grigson demeurent fixées au visage de Noor, un sourcil relevé traduisant son incrédulité. Il n’est pas plus convaincu qu’elle même en a l’air. Peut-être qu’elle n’arrêtera jamais de bouger. Ou peut-être qu’un jour, elle l’aura simplement décidé, sans une raison spécifique — par lassitude, ou dans une plénitude soudaine et inexpliquée. « Ma mère va être jalouse de tes parents... Je crois qu'elle espère toujours que je rentre à Guadalajara, même si je lui ai toujours dit que ça n'arriverait pas ! » Dans cette vie d’incertitudes, ça le surprend quelque peu qu’elle puisse potentiellement rayer une ville de son champs des possibles, sans retour en arrière possible. Il ne s’attarde pas sur les raisons, malgré tout, marqué par la mention de ses parents. Un rire jaune lui échappe, alors qu’il lui glisse un bref regard en biais. « Pourtant je les ai pas cité dans les raisons qui me poussent à rester. » Un constat qui ne ferait en réalité probablement jalouser aucun parent. Il avait beau être proche en terme de géographie, il ne l’était jamais vraiment, ne donnant pratiquement aucune nouvelle. Fils ingrat, reposé sur ses lauriers parce que trop conscient qu’on lui ouvrira toujours la porte malgré ses absences, malgré les reproches. Il les a pris pour acquis, sans jamais leur offrir les mêmes certitudes en retour. Il aurait dû savoir qu’il existe toujours un revers de la médaille. « Faut jamais dire jamais. Peut-être que je finirai par vieillir ici et que c'est toi qui partira ailleurs ! » Un sourire amusé vient ourler le coin de ses lèvres, alors que ses opales détaillent le ciel coincé entre les toitures des immeubles longeant la rue. « Peut-être. » Il en doute, mais ne pourra jamais en être certain. Il a déjà fait de nombreuses choses qu’il ne pensait auparavant pas faire un jour, même si ses actions pouvaient mettre en péril certaines convictions, ou certaines promesses. Il ne se connaît peut-être pas tant que ça lui-même, finalement. « Je sais pas si c'est du courage, ou une fuite en avant niveau expert. » Il fronce les sourcils, surpris. « Comment ça une fuite ? » Noor remet tout-à-coup son récit en perspective, et la curiosité du Grigson est piquée au vif. Le tableau qu’il commençait déjà à dépeindre de l’architecte est brutalement éclaboussé par des imperfections qu’il n’aurait pas pu si vite soupçonner. « Je suis juste contente d'avoir un diplôme qui me permet de le faire facilement. Souvent mon portfolio me permet d'avoir l'équivalence, et de montrer ce que je sais faire aux recruteurs. Ce serait plus compliquée si j'étais infirmière ou je ne sais quoi... » Il hoche simplement la tête, alors qu’il porte une dernière fois sa clope à ses lèvres. « T'as jamais eu envie de tout plaquer et de te barrer... Je sais pas... Genre élever des chèvres sur la Cordillère des Andes ? » Il fronce légèrement les sourcils, surpris, avant de souffler du nez. « Hyper spécifique. » qu’il commente, dans un bref regard amusé, avant de venir écraser sa cigarette dans le cendrier. « Si, ça m’est déjà arrivé. Plein de fois. » Il réajuste les manches de sa veste, pour finalement pas grand chose. Un réflexe pour occuper ses doigts dorénavant libres, les phalanges peinées de ne pas pouvoir s’attarder encore sur le bâtonnet de nicotine. « Je suis persuadé que je ferais un excellent éleveur. » qu’il glisse dans un sourire espiègle, s’amusant d’une situation qu’il ne s’est en réalité jamais imaginé et qui pourtant n’est pas celle qui lui irait le moins. Parfois, ou même souvent, il a des envies d’ailleurs, des envies de changement, et peut-être qu’il pourrait se barrer de l’autre côté du globe, peut-être qu’il s’exilerait pour s’épargner les présences qui l’agacent et qui l’étouffent. « Mais j’me suis toujours raisonné. Presque. » qu’il ajoute dans une légère moue. Quand il part, il sait toujours au fond de lui qu’il reviendra. Il ne sait simplement pas quand, dans le pire des cas. Sydney est probablement la période qui s’en rapproche le plus, dans une illusion de tout plaquer lorsqu’en réalité ce n’était que temporaire — il a juste oublié de le préciser à son entourage. « Pourquoi, c’est là-bas que tu fuiras la prochaine fois ? » Il la taquine, se montre railleur, peut-être un peu trop facilement pour le peu qu’ils se connaissent. « Ca t’irait pas si mal. » qu’il commente, un large sourire venant habiller le coin de ses lèvres.
(C) PATR.ONUS


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