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 (flowe #3) the night will hold us close

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Message(#)(flowe #3) the night will hold us close EmptyJeu 28 Juil 2022 - 20:42


☾ the night will hold us close
I see you, you see me. How pleasant this feeling, the moment you hold me. I missed you, I'm sorry. I've given what I have, I showed you I'm growing. The ashes fall slowly, as your voice consoles me.
@MURPHY ROWE ☆ CARL FLANAGAN
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Il redescend brutalement sur terre, Carl, après s'être fait montrer la sortie du vernissage comme le malpropre qu'il doit être. Ce n'est d'ailleurs pas passé loin qu'il soit ejecté de là par la peau des fesses car personne ne voulait le voir rôder plus longtemps dans cette galerie, où sa présence n'était aucunement souhaitée comme Cesar n'a pas manqué de le lui faire savoir. Pas une, mais deux fois. À peine arrivé il s'entendait déjà dire qu'il n'était pas le bienvenu, tous les indices annonçant que le jeune artiste finirait par perdre patience étaient sous son nez mais Carl n'a rien voulu voir, pas plus qu'il n'a voulu admettre que l'idée de s'inviter à cette exposition était la pire qu'il pouvait avoir. Parce qu'il croyait pouvoir sauver cette amitié et qu'abandonner le premier n'a jamais été son genre, jusqu'au bout Carl a espéré que Cesar lui accorde une discussion et lui montre ses peintures mais il n'a rien récolté d'autre que ses regards noirs et son mépris. Pur et dur, sans l'ombre d'une seconde chance car un gars comme lui ne devait pas la mériter. Cesar s'est montré très clair après tout, un obsédé dans son genre n'avait rien à faire là alors peut-être bien qu'il méritait aussi ses menaces, et qu'il ferait maintenant mieux de chercher sa place ailleurs que dans le monde du jeune Gutiérrez. Sa place, comme s'il espérait encore la trouver quelque part après ça.

Ce n'est pas la première fois qu’il fait office d'indésirable et qu'une porte lui est claquée au nez, il parlerait même presque de routine tant il est habitué à ce que sa présence incommode les autres mais son père est apparemment le seul homme sur terre dont il peut éternellement encaisser les rejets. Lui non plus n'en veut plus dans sa vie sans que Carl soit là encore capable de se faire une raison, c'est même à se demander qui sera la prochaine personne qui lui tournera le dos car il y en aura forcément d'autres, et le bonhomme angoisse déjà à l’idée de voir tomber tous ses dominos les uns après les autres. Il est même carrément fatigué, Carl. Fatigué de récolter les retombées de la plus mauvaise décision de sa vie, fatigué de ne pas pouvoir changer sa nature et de voir les gens auxquels il tient prendre la fuite. Parfois le garçon se dit même qu'il pourrait crever la bouche ouverte sans que personne ne lève le petit doigt car qui peut sincèrement s'intéresser à ce qu'il devient, si même son propre père ne veut rien en savoir et si ses amis en perdent tous progressivement le nom ? Ce soir il ne croit de toute façon plus en rien et alors qu'il se retrouve à errer dehors sans but ni espoir Carl se demande s'il ne ferait pas mieux de se glisser sous la première plaque d'égouts qu'il trouvera pour rejoindre les rats puants de son espèce. Ce n'est même pas dit qu'on voudra de lui là-dessous mais il serait au moins dans son élément parmi les autres déchets, là où il ne pourrait plus déranger personne.

C'est sous une pluie battante que le bonhomme traine à présent sa carcasse, comme si les éléments s'étaient aussi concertés pour rendre cette soirée plus éprouvante qu’elle ne l’était déjà. Son trajet du retour Carl le passe à sangloter, dévisagé par les passants dont il récolte tantôt la curiosité, tantôt la pitié sans qu'aucun d'eux ne vienne pour autant s'enquérir de son état. Et il ne leur en veut pas, ce n'est pas leur problème si son existence prend l'eau de tous les côtés et si celui qu'il croyait être son ami l'a traité comme la chose la plus repoussante sur terre ce soir. À le voir comme ça on ne le toucherait même pas avec un bâton et s'il est au moins sûr d'une chose, c'est qu'il ne peut pas rentrer chez Talia dans cet état. Trempé et débraillé, avec les yeux plus rouges que les poings de Cesar quand il se retenait de lui en coller une, non, il va de soi que sa maman d'accueil ne doit pas le voir comme ça. Elle chercherait à savoir ce qui lui est arrivé et il ne pourait pas lui mentir, pas cette fois. Carl ne sait donc pas vraiment où ses pas le mènent, la perspective de passer la nuit dehors lui traverse l'esprit mais la peur d'y faire de mauvaises rencontres lui fait très vite renoncer à l'idée. Il pourrait se réfugier chez quelqu'un oui, mais chez qui ? Maisie a déjà bien assez à gérer avec ses crises et il laisserait forcément échapper qu'il a croisé son petit copain ce soir, voyant d'ici arriver un quiproquo dont il se passera bien. Il songe aussi à Wendy mais elle est moins habituée à le ramasser à la petite cuillère, alors.. pourquoi pas son père ? Le plus triste est certainement que Carl envisage sérieusement cette option avant de se rappeler qu'il s'est assez ridiculisé, et qu'un rejet de plus ne ferait que l'enterrer pour de bon. Murphy ne l'a jamais repoussé elle, il ne peut pas vraiment expliquer pourquoi il pense à elle mais le fait d'avoir été exclus ce soir lui rappelle peut-être bien la façon dont il était lui-même parti, et tous les regrets qui l'avaient par la suite dévoré. Carl se dit qu'avec elle au moins il n'a pas grand-chose à perdre, même si la vraie raison le poussant à la contacter ne tient qu'en quatre mots. Elle lui manque parfois, et il ne s'attend pas à recevoir la moindre réponse à ses messages désespérés car Murphy doit avoir tiré un trait sur lui depuis longtemps, c'est même très honnêtement ce qu'il aurait fait à sa place.

Il tente pourtant sa chance et obtient bien vite une adresse où la retrouver, s'empressant alors d'intercepter un bus pour rejoindre le nord de la ville tout en essayant de se donner un air un peu plus présentable en chemin. Carl relit ses messages pour s'assurer qu'il se dirige vers la bonne adresse car il a avant tout retenu qu’elle l'attendait au deuxième étage et une fois sur place le garçon ne croise ni concierge ni âme qui vive, personne donc pour lui demander des comptes ce qui l’arrange forcément bien. C'est avec lourdeur que son poing s'écrase ensuite contre la porte tandis qu'il prie de toutes ses forces pour que Murphy ne se venge pas de lui en le laissant sur le palier, seules prières du bonhomme véritablement entendues ce soir. « Hey.. » Un soupir lui échappe quand elle apparait devant lui, de soulagement ou de peur il ne sait juste pas encore. Carl passe une main dans ses cheveux partant dans tous les sens alors que ses vêtements doivent aussi lui donner une bien piteuse allure, et c'est avec la certitude de ne plus ressembler à rien qu'il se risque à croiser son regard. « Je suis vraiment désolé de débarquer comme ça et aussi tard mais là je.. » Sa gorge en redevient douloureuse et sa voix se brise comme un peu plus tôt face à Cesar. « J’ai.. » beaucoup de choses à lui demander comme à lui raconter, mais parler n'est pas vraiment ce que le garçon attend d'elle dans l'immédiat. « Vraiment besoin d’un câlin je crois. » il précise enfin, mordant sa lèvre pour ne pas craquer aussi lamentablement que dans la rue tout à l'heure. « Ça fait te- tellement mal Murphy. » Et cette fois Carl ne retient plus grand-chose de ces larmes qui ne demandent qu'à déferler le long de ses joues, se retrouvant aussi vulnérable et pathétique que la dernière fois qu’ils se sont vus, dans une chambre où les morceaux de son cœur et de sa dignité se trouvent peut-être toujours. Il ne les a en tout cas jamais retrouvés.

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Message(#)(flowe #3) the night will hold us close EmptyJeu 4 Aoû 2022 - 3:47



Murphy a sa playlist en shuffle et danse en faisant le moins de bruit possible pour ne pas réveiller le dragon qui dort en dessous de chez elle. Le sale type qui la loge réclame des photos d'elle dès qu'elle a un peu de retard sur les payements - et Dieu seul sait ce qu'il entend faire des photos qu'elle lui a promis. Depuis quelques jours, la blonde ruse pour éviter de le croiser. Elle soudoie l'une de ses voisines, une gentille petite mamie qui occupe généralement l'affreux type qui hante les cauchemars de Murphy le temps qu'elle rentre, en douce, dans l'appartement qu'elle occupe malgré tout. La jeune femme n'est pas une pince, mais elle a dépensé presque tout ce qu'elle a gagné ces derniers mois. Tout, jusqu'au dernier dollar. Robes, bijoux, bouteilles, cocaïne. Chaussures hors de prix. Entrées dans des endroits auxquels elle n'aurait même jamais pensé avant d'avoir un peu de côté. Lorsqu'elle a faim, elle va squatter chez Seth - ce qui se produit beaucoup ces derniers temps, bien qu'ils prétendent toujours être une sorte de couple. Ils ressemblent de plus en plus à ces drôles d'alliance, dans les films et les séries, mais Seth ne lui dira jamais de mots doux. Il se contente de lui montrer qu'il apprécie sa présence sous les draps.

Quand elle a reçu le premier message de ce mort-vivant de Carl, Murphy a cessé de s'irriter les gencives avec son dentifrices bon marché. Avant d'accepter d'accueillir Carl, elle jette un regard à ce qu'elle porte et à la pièce dans laquelle elle se trouve. L'endroit ressemble à un squat: vêtements, boîtes de livraison, sacs et portefeuilles volés, ceintures hors de prix, sachets d'herbe et de cocaïne pêle-mêle. La blonde hausse les épaules et envoie l'adresse au brun. Il n'a rien vu d'elle qui puisse le choquer, ou plutôt il a déjà tout vu. Il la connaît sans fard. Il la connaît dans un moment de faiblesse. Il la connaît lorsqu'elle était morte de honte de l'avoir froissé, refroidi. Murphy enfile rapidement une tenue décente et recrache son dentifrice dans l'évier.

Quand on frappe à la porte, elle se rue dans l'entrée et ouvre, téléphone en main, à une loque humaine. « Hey.. » Les cils de la jeune femme battent la cadence alors qu'elle se surprend à étouffer un juron devant la mine de Carl. Elle croirait se trouver devant une sorte de revenant, mais il est aussi exactement comme elle l'avait laissé la dernière fois qu'ils se sont vus. Carl a l'air misérable, mais ce n'est pas Murphy qui lui en voudra de se montrer sous ce jour. « Je suis vraiment désolé de débarquer comme ça et aussi tard mais là je.. » Elle danse d'un pied sur l'autre, pas certaine de savoir comment le prendre. Peut-être a-t-elle aussi le souffle coupé par la surprise que le jeune homme soit là, pour de vrai. Il semble sorti tout droit de ses souvenirs. C'est malheureux qu'elle l'avait laissé la dernière fois, persuadée qu'elle ne le reverrait jamais plus. Les doigts serrés sur la poignée, Murphy essaie de rester concentrée alors que ses pensées défilent à une vitesse folle. Dans ses messages, elle proposait d'aller cacher un cadavre. Elle ne pensait pas que le cadavre, ça serait lui. « J’ai.. » « Carl... » Elle parle enfin, sans savoir comment amorcer ce qu'elle voudrait lui dire. Carl n'a pas l'air d'entendre le murmure qui vient de sortir de la bouche de Murphy. « Vraiment besoin d’un câlin je crois. » La dernière fois que leurs peaux se sont frôlées, ça ne s'est pas vraiment bien terminé. Avec douceur, Murphy initie le mouvement, attrapant de sa main libre les doigts glacés de Carl.

« Ça fait te- tellement mal Murphy. » « Viens là. » Elle l'attire tout contre elle, sur cet affreux pallier qui sent la clope. Carl la dépasse de dix bons centimètres mais la blonde fait ce qu'elle peut pour le serrer tout contre elle. Elle voudrait le couvrir de ses bras, se tient sur la pointe des pieds pour parvenir à caler son menton dans le creux du cou de son ami. Son ami perdu, retrouvé comme elle l'avait quitté - blessé. Sans le lâcher elle le guide doucement à l'intérieur ou le bazar semble soudain accueillant. « T'es gelé. » qu'elle murmure, pas fâchée d'être couverte de pluie à son tour. Plantée devant lui alors que la porte se referme, elle écarte du visage de Carl tous les cheveux qui lui tombent devant le visage. Les gouttes de pluie se mêlent aux larmes, qui ont tracé des sillons rouges sur ses joues. « On va s'asseoir, je vais te faire une infusion et si tu veux, tu peux même fumer un joint. » Un petit sourire se glisse sur le visage de la blonde alors qu'elle mène Carl au bazar qu'est son canapé. Elle n'a pas lâché sa main une seconde et ne le fait pas non plus alors qu'ils s'approchent de l'endroit qu'occupera probablement le jeune homme pour les prochaines heures. « Si tu veux pas me raconter, c'est pas grave. On peut juste rester là. Toi et moi, sur mon canapé, à faire un câlin. » Et s'il donne des noms, quand il sera endormi, elle ira leur régler leurs comptes. Il y a longtemps qu'elle ne s'est battue avec personne.
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Message(#)(flowe #3) the night will hold us close EmptyDim 7 Aoû 2022 - 15:25


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Parvenir à rejoindre sa destination en un seul morceau comme Murphy le lui a demandé restera sa seule victoire ce soir, alors que Carl ne pourrait pas se sentir plus perdant qu’après avoir rajouté un nom à la liste des personnes ne souhaitant plus jamais le revoir. Une peur lancinante le gagne au moment d’annoncer sa présence, celle de se faire claquer une énième porte au nez comme si les messages échangés et l’adresse obtenue ne lui offraient encore aucune assurance. Murphy lui a dit où la retrouver, oui, mais Murphy peut aussi décréter qu’il ne mérite rien de mieux que de rester dehors après sa fuite de la dernière fois. C’est surtout que les espoirs du garçon ne tiennent plus à rien ce soir, aussi attrayante soit cette main tendue il semble prêt à douter jusqu’au bout que son sort puisse encore intéresser qui que ce soit. Et revenir comme une fleur ne lui a jamais tellement réussi jusque là, c’est simplement la première fois que Carl revient vers quelqu’un avec une mine aussi déplorable et ce n’est pas l’idée qu’il s’était longuement fait de ses retrouvailles avec Murphy. Il devine à l’expression de surprise qu’elle affiche que son allure fait sacrément peine à voir, Carl pourrait même rivaliser avec la dernière image qu’elle avait gardé de lui mais repenser à cette douloureuse soirée ne ferait qu’esquinter davantage son cœur, déjà bien amoché. Les souvenirs menacent pourtant de l’envahir alors que revoir Murphy le secoue au moins autant que les mots balancés à sa figure ce soir, si ce n’est même plus. Son regard pourrait facilement lui rappeler combien celui-ci avait pesé lourd le soir où tout a dérapé, sa présence à elle seule pourrait raviver sa peine et la honte qui s’était emparée de lui quand tout son monde s’était effondré mais c’est bel et bien auprès d’elle que Carl cherche du réconfort, ce soir. Sa tendresse qui lui manque, sa voix qu’il souhaite entendre et sa main qu’il s’empresse de saisir avant de perdre complètement pied. Il ne sait pas ce qu’il aurait fait de sa peau si Murphy ne l’avait pas recueilli dans cet état mais il préfère ne pas y penser, certaines questions se passant parfois très bien de réponses.

« Viens là. » Sans attendre Carl trouve refuge dans ses bras, s’échouant tout entier contre elle et évacuant les rivières de larmes qu’il ne contient officiellement plus. Son souffle saccadé s’écrase dans les cheveux de Murphy dont l’odeur l’étourdit un instant, il se laisse alors enivrer par cette étreinte avant de la suivre docilement à l’intérieur, sa main fermement ancrée dans la sienne. « T'es gelé. » C’est qu’il en tremblerait presque de froid Carl, lui qui n’était pas préparé à recevoir une douche de pluie en plus de la douche froide assénée par Cesar. Les cheveux qui barraient jusque là son visage sont balayés et le garçon laisse échapper de nouvelles larmes en se sentant plus à découvert que jamais, sa détresse désormais pleinement exposée à la vue de Murphy sans que celle-ci n’en profite pour rire à nouveau de lui. Il avait peut-être bien cette crainte en revenant vers elle mais elle ne fait que renforcer les regrets qu’il avait eu après sa fuite. D’être parti sans se retourner en étant convaincu qu’elle lui voulait du mal alors qu’il ne peut que constater l’inverse ce soir, à travers la prévenance de Murphy qui lui offre désormais un canapé sur lequel se laisser tomber. « On va s'asseoir, je vais te faire une infusion et si tu veux, tu peux même fumer un joint. » Il relève un regard confus vers elle et formule quelques mots entrecoupés de sanglots. « Je.. j’ai jamais fumé ces trucs. » Mais il y a une première fois à tout et Carl ne sait pas vraiment ce qui le retient d’essayer. Il ne faudrait pas grand-chose pour qu’il se laisse tenter, l’infusion est quant à elle acceptée dans un hochement de tête silencieux tandis qu’il se soucie bien peu du goût qu’elle pourra lui donner. Ce soir Carl n’est pas difficile, un jus de chaussette ferait même l’affaire pour tenter d’avaler l’énième rejet auquel il vient de faire face. « Si tu veux pas me raconter, c'est pas grave. On peut juste rester là. Toi et moi, sur mon canapé, à faire un câlin. » La perspective de ne rien faire d’autre est tentante et Carl est déjà tout proche d’abandonner ses dernières forces dans ses bras, mais mettre des mots sur la plaie béante ravageant son cœur le démange plus encore. « J’en ai marre de briser tout ce que je touche Murphy. » il laisse entendre en posant sur elle un regard honteux, bien conscient d’avoir aussi brisé un certain nombre de choses entre elle et lui par le passé. « Je.. j’étais venu soutenir un ami qui faisait son vernissage ce soir. » Sa voix se teinte d’une profonde tristesse alors qu’il se revoit passer les portes de la galerie d’art, impatient de faire la surprise de sa venue à Cesar avant que ce dernier n’éradique son enthousiasme en à peine quelques mots. « J’étais content et trop fier d’être là pour lui dans un moment aussi important mais lui.. » Sa gorge se resserre et ses traits se déforment en repensant au moment où l’étiquette d’indésirable lui a été collée sur le front. Ne pas être le bienvenu est une chose mais être publiquement repoussé est l’humiliation suprême qui aurait au moins pu lui être épargnée, si Cesar avait accepté de discuter en privé et si Carl s’était surtout fait une raison dès le départ. « Ça lui faisait pas du tout plaisir de me voir. Il m’a dit des trucs horribles.. il.. » Ses pensées s’affolent et les paroles du jeune artiste lui reviennent toutes subitement à l’esprit, certaines le laissant presque plus amer que triste. « Il a même cru que je draguais sa copine alors que j’ai juste dit que je la trouvais jolie. Elle l’était vraiment, j’allais quand même pas mentir ! » Carl s’insurge, il ne cessera jamais d’affirmer qu’il ne draguait personne même si Cesar n’est plus là pour l’entendre, et peut bien continuer de croire ce qu’il veut. « Je pensais qu’on était amis alors qu’en fait il me déteste, mais c’est l’histoire de ma vie ça j’ai l’impression. » il reprend d’une voix dépitée, laissant aller de nouvelles larmes plus douloureuses encore que les précédentes. Ce doit être l’histoire de sa vie, oui, de se faire des films en permanence pour tout et pour rien et de s’accrocher désespérément à ceux qui ne veulent plus de lui. Il n’avait pas voulu le voir mais l’évidence n’a pu que lui sauter aux yeux ce soir, en même temps que la mort de cette amitié lui a éclaté en pleine figure. « Toi aussi tu penses que je suis un monstre ? » Carl questionne, ses doigts toujours joints aux siens et son regard éploré cherchant d’ores et déjà une réponse dans les yeux de Murphy. « Tu.. tu me le dirais si c’était le cas, pas vrai ? » Ça le tuerait peut-être bien, venant d’elle plus que n’importe qui d’autre, mais lui mentir ne serait pas lui rendre service. Il se cramponne pourtant à l’espoir que le monstre n’est pas ce que Murphy voit en lui, même s’il ne s’était pas transformé d’une très jolie façon sous ses yeux la dernière fois qu’ils se sont vus. Car monstrueux, Carl l’avait peut-être bien été par le côté démesuré et injuste de ses réactions ce soir-là.


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Message(#)(flowe #3) the night will hold us close EmptyDim 7 Aoû 2022 - 20:14

Carl est gelé et Murphy s'applique à le couvrir le plus possible de ses bras. Elle voudrait l'entourer tout entier, se contente de l'attirer avec douceur sous son toit. Dans la petite main de la blonde, les doigts du brun se serrent les uns contre les autres. La porte claque avec douceur derrière eux et la bulle se forme toute seule. Elle n'a pas eu le temps de faire du ménage, Murphy. Sur la table, elle a récupéré les lignes qu'elle avait tracées mais quelques particules de poudre restent visibles, blanc sur noir. Avec lenteur, les deux jeunes gens se coulent sur le canapé. Murphy voudrait dérouler à son invité le tapis rouge, mais elle n'est pas très douée pour réconforter qui que ce soit. Elle n'a jamais eu l'occasion d'être réconfortée par qui que ce soit non plus. « Je.. j’ai jamais fumé ces trucs. » Evidemment. La jeune femme réprime un sourire attendri, se contente d'un regard qui se veut rassurant. « C'est pas un rite de passage. Si t'en as pas envie, on se contentera de la tisane. C'est super aussi. » C'est probablement l'herbe qu'elle a volée à Seth qui se cache en pleine lumière, le pochon tranquillement délaissé sur la table à côté d'un briquet et d'un verre vide. Pour l'instant, ces objets resteront tranquillement délaissés dans un coin de leur vision périphérique.

Il a l'air épuisé, Carl. Lessivé, au sens propre du terme. On le croirait passé dans une tornade ou dans un nuage d'orage. Peut-être que s'il s'endormait... « J’en ai marre de briser tout ce que je touche Murphy. » Elle l'écoute sans dire un mot, se contentant du contact des mains du jeune homme. Elle ne l'a pas lâché depuis qu'elle l'a récupéré sur son pallier. « Je.. j’étais venu soutenir un ami qui faisait son vernissage ce soir. » « C'est gentil. » qu'elle l'encourage, validant ce geste touchant. Soudain, elle se rend compte qu'elle ne connaît rien de Carl. Elle ne sait pas s'il a des amis - visiblement, ceux dont il se contente sont absolument pitoyables - ou même s'il a une famille. Elle ne sait pour un ainsi dire pas plus que sa date d'anniversaire et... et peut-être qu'il n'a aucune expérience avec l'intimité, aussi. « J’étais content et trop fier d’être là pour lui dans un moment aussi important mais lui.. » Mais lui est une grosse merde, qu'elle se retient de balancer en voyant le visage de Carl se froisser comme du papier trempé. « Ça lui faisait pas du tout plaisir de me voir. Il m’a dit des trucs horribles.. il.. » Pour le garder dans le monde, pour l'aider à rester en contact avec le réel et l'empêcher de filer vers les images qui doivent tourner en boucle devant ses yeux, Murphy continue d'écarter avec douceur les cheveux qui pendent mollement devant les yeux de Carl. Elle voudrait lui dire qu'elle est là, elle. Elle ne dira pas de trucs horribles. Elle ne fera pas de faux-pas - ou essaiera d'avancer le plus doucement possible pour éviter de trébucher et de le blesser dans le même temps. « Il a même cru que je draguais sa copine alors que j’ai juste dit que je la trouvais jolie. Elle l’était vraiment, j’allais quand même pas mentir ! » Un petit soupir attendri échappe à Murphy, dont le visage se colore d'un sourire sur le même ton. « T'es trop honnête, Carl Flanagan. » Trop en dehors des codes. Il ne parle pas le même langage que les autres. Il marche sur des œufs, les casse les uns après les autres sans même s'en rendre compte.

« Je pensais qu’on était amis alors qu’en fait il me déteste, mais c’est l’histoire de ma vie ça j’ai l’impression. » Elle ne le déteste pas. Elle ne l'a jamais détesté. Mais sont-ils amis, après tout ce qu'il s'est passé la dernière fois qu'ils se sont vus ? Murphy n'en est plus si sûre, mais alors que fait Carl ici, à tremper son canapé ? Elle choisit de ne pas essayer de le rassurer, au risque de créer de la confusion et d'autres problèmes qu'ils n'ont pas besoin de résoudre tout de suite. Alors que de nouvelles larmes inondent la peau du brun, Murphy appuie sa main libre sur la joue de l'intéressé pour en essuyer les sillons trempés. Avec plus de force, Carl serre les doigts de la blonde. « Toi aussi tu penses que je suis un monstre ? » Elle secoue déjà la tête, alors que Carl s'épuise à démêler le vrai du faux. « Tu.. tu me le dirais si c’était le cas, pas vrai ? » Elle libère doucement ses doigts de ceux de Carl et sa main vient rejoindre la première. Murphy vient prendre en coupe le visage du jeune homme et plante ses yeux dans les siens avec toute la détermination dont elle sait faire preuve. « T'es pas un monstre. Je vais le redire jusqu'à ce que tu l'entendes. » Ses pouces font de doux mouvements de gauche à droite, écartant avec délicatesse les larmes qui roulent encore sous les cils de Carl. « C'est eux les monstres, Carl. Tu nous as vu ? On fait peur à personne. C'est pour ça qu'ils agissent comme ça. » Parce que t'es trop différent. Parce qu'il n'a pas appris les mêmes codes. Parce qu'aimer, ça se fait de dix façons différentes. « T'aimes pas les gens comme les gens ont l'habitude d'être aimés. C'est pas de ta faute si vous parlez pas la même langue. » Ce n'est pas à lui de changer. C'est au monde dont il s'entoure d'arrêter de l'écraser.

Ses mains lâchent les joues de Carl pour aller retrouver leur place autour de celles du brun. « Tisane. Camomille. On peut même regarder un film si tu veux. » Elle dépose un baiser chaste sur son front avant de se lever et d'aller dans la cuisine pour faire chauffer l'eau. De retour, elle attrape un plaid qu'elle dépose sur les épaules de son invité. « Le type du vernissage, là. T'as qu'à me donner son nom. J'irai faire brûler toutes ses toiles. Elles sont moches, j'en suis sûre. » Un sourire amusé monte jusqu'à ses yeux alors qu'elle se rassoit en face du jeune homme. S'il en a envie, ils iront même mettre le feu aux cheveux de la copine de ce type. Peu importe s'il est l'artiste le plus connu de la ville - Murphy se fera une joie de montrer les crocs.
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Message(#)(flowe #3) the night will hold us close EmptyMar 9 Aoû 2022 - 20:55


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Carl ne doit étonner personne en n’ayant jamais touché au moindre joint de sa vie car qui s'imaginerait sérieusement le contraire ? On raconte que ces machins circulaient à-tout-va quand les caméras d'HOS étaient coupées mais lui n'en a jamais vu la couleur, peut-être parce que les autres avaient trop peur d'aggraver son problème en lui mettant le nez là-dedans ou parce qu'il n'était simplement pas assez cool pour partager les mêmes délires qu'eux. Mythe ou réalité Carl ne le saura jamais, il ne sait pas non plus s'il a vraiment envie de céder à cet inconnu ou s'il voudrait surtout à faire plaisir à Murphy, mais celle-ci le rassure bien vite quant au dilemme se jouant en lui. « C'est pas un rite de passage. Si t'en as pas envie, on se contentera de la tisane. C'est super aussi. » Ce n'est peut-être pas plus mal qu'il s'en tienne éloigné ce soir, fumer tout court ne lui a d'ailleurs pas traversé l'esprit depuis son renvoi de la galerie et c'est étonnant quand on sait avec quelle facilité le garçon peut dégainer son paquet de cigarettes. Carl ne doit pas avoir la tête à ça, c'est même à se demander à quoi il a encore la tête alors qu'il ne s'était pas senti aussi vide depuis bien longtemps. « Juste une tisane alors. » il approuve d'une petite voix, parvenant à esquisser un mince sourire sans se défaire un seul instant de la chaleur de Murphy. Il pourrait rester des heures contre elle sur ce canapé, à profiter simplement de sa présence et de ses mains qu'il voudrait ne plus jamais lâcher. Elle est sa lumière au bout du tunnel, avec elle Carl n'a plus l'impression d'avancer dans le noir et il retrouve même à ses côtés un semblant de vie, lui qui errait encore il y a une heure tel un mort-vivant dans la nuit froide et pluvieuse.

C'est pourtant sous un ciel dégagé et sans l'ombre d'une goutte de pluie à l'horizon que le garçon s'était initialement rendu à la galerie d'art pour surprendre celui qui était alors encore un ami à soutenir et un artiste à contempler. « C'est gentil. » Gentil ou complètement idiot, au vu de tous les signaux que Carl n’a pas voulu voir et qui indiquaient à des kilomètres que ce genre d’idée ne pouvait être que mauvaise. Mais gentil, Carl l’a certainement aussi trop été en répondant présent pour un garçon qui n’en aurait jamais fait autant pour lui en admettant qu'il soit capable de vrais accomplissements, de son côté. « T'es trop honnête, Carl Flanagan. » Complimenter la petite amie de Cesar était apparemment la dernière chose à faire mais il n'avait de toute façon pas droit à la parole ce soir, il l'a bien senti. Il n'oubliera pas la façon dont le regard de Cesar s'est assombri en le voyant arriver, ni la sévérité avec laquelle ses premiers mots lui ont explosé à la figure. Son ami n'était pas seulement mécontent de le voir, il ne tenait pas non plus à être vu en sa compagnie et c'est peut-être ce qui fait le plus mal dans le fond, ce mélange de mépris et de honte qu'il peut lire dans les yeux de ceux comptant pour lui. « Ou j'suis juste un gros débile. J'aurais jamais dû aller là-bas, je sais même pas à quoi je m'attendais. » Oh, à renouer avec l'ami qu'il n'a jamais réellement eu sans doute, comme si débarquer avec ses plus belles intentions pouvait faire oublier sa vilaine réputation. Carl soupire lourdement et relâche un nouveau flot de larmes finissant leur course sur ses genoux. La prochaine fois il ne quittera pas sa chambre et continuera de s'abrutir sur ses jeux vidéo, oui, c'est bien évidemment ce qu'il se dit et bien évidemment ce qu'il ne fera pas, abonné comme toujours aux résolutions jamais tenues.

Combien de fois Carl s'est aussi juré de ne plus courir après ceux qui le laissaient de côté ? S'il avait ne serait-ce qu'un peu de fierté ses pieds ne l'auraient jamais mené jusqu'à ce vernissage ce soir, et il ne tenterait pas non plus sa chance une fois par mois auprès d'un père qui se fiche bien de savoir comment il peut aller. C'est à pleurer quand on y pense d'être aussi peu digne, et de ne pas savoir faire une croix sur des relations qui ne survivent qu'à travers les espoirs vains qu'il nourrit. Carl est aussi désespéré que désespérant quand il s'accroche aussi pitoyablement aux autres, dont il encaisse aussi bien les rejets que les insultes parce qu'il accepterait n'importe quoi de leur part si ça pouvait lui donner une chance de ne pas être sorti de leur vie. « T'es pas un monstre. Je vais le redire jusqu'à ce que tu l'entendes. » Son regard capte celui de Murphy dont les mains encerclent à présent son visage et dont les mots se heurtent à toutes les fois où il a pu entendre l'inverse. S'il n'est pas un monstre alors il doit être au moins fou, c'est ce que les gens s'accordent aussi à dire à son sujet et cette étiquette lui fait plus peur encore. Quelque chose ne tourne pas rond chez lui, depuis toujours, et peu importe finalement le nom que l'on peut apposer sur son problème, à l'arrivée Carl est de toute façon voué à en souffrir. « C'est eux les monstres, Carl. Tu nous as vu ? On fait peur à personne. C'est pour ça qu'ils agissent comme ça. » Il cligne plusieurs fois des yeux alors que l'idée de refiler le mauvais rôle aux autres ne lui déplait pas sur le moment, tout comme le fait de se retrouver avec Murphy contre le reste du monde a quelque chose d'assez réconfortant. « Eux les monstres.. » qu'il répète dans un hochement de tête hésitant, ses yeux se cramponnant à ceux de Murphy comme tout son être s'emploie à le faire depuis son entrée dans cet appartement. « T'aimes pas les gens comme les gens ont l'habitude d'être aimés. C'est pas de ta faute si vous parlez pas la même langue. » On dit souvent qu'il ne sait pas aimer Carl, que ses fixettes ne sont pas de l'amour et que ses réactions n'ont aussi rien de normales. Et si Murphy avait raison, et si sa façon d'aimer les autres était tout aussi incomprise que lui ? Peut-être qu'ils ne parlaient pas non plus la même langue tous les deux quand le garçon était absolument accro à elle, à moins qu'il ne soit juste pas fait pour les relations en général et que son truc soit plutôt de les ruiner. « Je suis nul pour me faire des amis, j’arrive jamais à les garder. » Maisie et Wendy font jusqu'ici exception à la règle mais le jour où Carl les perdra elles aussi promet d'être sombre, très sombre. « Ils finissent tous par m’abandonner, faut croire que mon père leur a passé le mot. » Une nouvelle larme s'écoule en même temps que cette pensée, aussi douloureuse qu’effrayante. Ils s'en vont tous les uns après les autres, son père n'a finalement été que l'initiateur de cette vague d'abandons dont Carl ne perçoit pas le bout et ce soir, plus que jamais, le garçon imagine l'histoire se répéter jusqu'à l'issue qu'il a toujours profondément redouté. « J’ai peur Murphy. » Il est même terrifié à l'idée que ça ne s'arrête jamais car il la perdra forcément un jour elle aussi, ce qui a déjà bien failli arriver la dernière fois. « Je finirai tout seul. Je le sais, je le sens. » C'est ce que son cœur en morceaux lui crie et ce dont il a fini par se convaincre, tout en se sachant incapable de vivre dans un monde où il ne pourrait plus se reposer sur personne. Carl peine déjà à tenir debout alors sans piliers, c'est sûr, il ne pourra que s'effondrer.

« Tisane. Camomille. On peut même regarder un film si tu veux. » Il se laisse surprendre par le baiser sur son front avant de s'enfoncer dans le canapé pendant que Murphy rejoint ce qu'il devine être la cuisine. Elle ne s'absente pas longtemps mais Carl compte pourtant les secondes jusqu'à son retour auprès de lui, retrouvant partiellement le sourire quand sa chaleur lui revient. « D’accord mais pas un film triste. » Qui ne ferait que lui plomber davantage le moral, déjà enfoui au plus profond de ses chaussettes. Carl accueille le plaid sur ses épaules tout en cherchant à retrouver les mains de Murphy sans attendre, ne parvenant décidément pas à s'en défaire. « Le type du vernissage, là. T'as qu'à me donner son nom. J'irai faire brûler toutes ses toiles. Elles sont moches, j'en suis sûre. » Lui n'est à l'inverse sûr de rien puisque les toiles de Cesar sont bien la dernière chose que ses yeux ont eu l'occasion de voir ce soir. Carl le désirait pourtant, il ne demandait qu'à admirer les créations de son ami mais ce dernier n'avait là encore rien à partager avec lui. « Il s’appelle Cesar mais je.. je veux pas qu’il ait des problèmes par ma faute et puis.. » Ses mots Carl les cherche autour d'eux tout en resserrant le plaid sur lui. « Je voudrais pas qu’il pense que je suis pas capable de régler mes histoires tout seul, il me trouverait encore plus minable. » Carl mentirait s'il disait qu'il n'a pas lui-même eu envie de brûler ces peintures tout à l'heure quand la déception l'a envahi tout entier mais Cesar débute dans le métier et malgré le coup de poignard qu’il a infligé à son cœur il ne pourra jamais souhaiter autre chose que sa réussite – quand Cesar ne doit souhaiter que sa désintégration pure et simple. « Je vois même pas pourquoi tu ferais ça pour moi, j’veux dire.. » C'est bien plus timidement que ses yeux remontent cette fois pour aller à la rencontre de ceux de Murphy. « Je dois pas mériter que tu sois aussi gentille, pas après.. tu sais. » Bien sûr qu’elle sait. S'il mérite quelque chose c'est sans doute d'entendre à quel point il l'a blessée, vexée et déçue en l’ayant repoussée comme il l'a fait à l'issue de cette soirée où tout était allé beaucoup trop vite, car il comprendrait que Murphy lui en ait voulu. Lui en veut-elle encore ? C'est aussi ce que son regard cherche à déceler en confrontant honteusement le sien.

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Message(#)(flowe #3) the night will hold us close EmptyJeu 11 Aoû 2022 - 1:09

Alors, ils prendront une tisane. Ils n'ont pas besoin de plus. Si Carl ne souhaite pas se flinguer la santé et s'anesthésier les neurones, elle ne lui forcera pas la main - bien qu'elle soit persuadée qu'un peu d'herbe ne le tuera pas, au contraire. Elle ne supportera pas qu'il s'auto-flagelle, cependant. Ses mains s'agrippent à celles du brun alors qu'il détaille, la voix tremblante, les évènements du jour. Elle ne l'a pas vu depuis longtemps. En fait, elle l'a perdu de vue lorsque Carl est parti de chez elle en claquant la porte - façon de parler, Carl ne claque pas les portes - mais n'a jamais cessé de prendre de ses nouvelles. Bon, il n'était pas au courant, mais ça compte quand même. Murphy s'est chargée de se renseigner sur son compte, de loin. Parfois dans les transports. Parfois au cœur de la nuit, alors que Seth ronflait juste à côté d'elle. Elle n'a jamais osé répondre à ses derniers messages, croyant ainsi enterrer leur relation pour de bon. Elle croyait savoir se le sortir de la tête en un instant. Il suffisait de regarder Seth faire quoi que ce soit. Il suffisait de le fixer jusqu'à ce qu'il dise "quoi?" et s'énerve. Jusqu'à ce qu'ils se lancent des objets à la figure et ne finissent par se battre. C'est Carl qui a fini par la retrouver, un affreux soir d'orage.

Murphy le trouve gentil, sensible, touchant. Trop entreprenant, peut-être. Pas forcément doué pour les relations sociales, même s'il l'a déjà sauvée d'une situation bien pénible à endurer. « Ou j'suis juste un gros débile. J'aurais jamais dû aller là-bas, je sais même pas à quoi je m'attendais. » Elle ne le trouve pas débile du tout. Il a simplement une tendance à espérer, Carl. Espérer de trop n'engendre que des déceptions, la blonde le sait et n'a de cesse de tuer ses propres attentes dans l'œuf. Cela marche très bien, pour l'instant. « Tu t'attendais à retrouver ton ami, non ? Alors t'as rien fait de mal. » Il n'est pas allé se jeter dans la gueule du loup en voulant lui arracher les dents. Il a placé trop d'espoirs dans cette entrevue qui devait être plaisante pour tout le monde. Visiblement, seul Carl était content d'être là. Alors, Murphy prend son visage en coupe. Elle s'obstine à essayer de rentrer dans la tête de Carl qu'il n'est pas un chien méchant, ni une bête galleuse. Il est juste différent. Il se casse la gueule. « Eux les monstres.. » La blonde opine du chef, convaincue de son discours. Les insultes glissent désormais sur elle. Elle ne les essuie même plus, préfère mener d'autres batailles. Ses plaies ouvertes reçoivent parfois les conséquences de son exposition prolongée aux mots des autres, mais Murphy n'a pas l'air de le conscientiser. Pas alors qu'elle veut apparaître forte et réconfortante, aux yeux de Carl. « Je suis nul pour me faire des amis, j’arrive jamais à les garder. » La jeune femme se mord la langue à nouveau, résistant à l'envie de se citer en exemple. Qui sait ce que Carl pense d'elle ? Qui sait comment il la catégorise ? Mais s'il est venu ce soir... « Ils finissent tous par m’abandonner, faut croire que mon père leur a passé le mot. » Le brun n'a jamais parlé de son père à Murphy, mais elle étouffe un rire en constant qu'elle n'est pas toute seule à avoir des soucis avec son géniteur. Depuis combien de temps ne lui a-t-elle pas donné de ses nouvelles ? Sait-il au moins où elle habite ? Il doit encore la croire en fuite, sa fille qui refuse d'affronter la vie avec des responsabilités. Sur la joue de Carl, une nouvelle larme repasse sur les sillons effacés par Murphy. Elle recoiffe patiemment ses cheveux bruns, sans le lâcher des yeux. « J’ai peur Murphy. » Et elle le sent dans manière qu'il a de serrer ses mains. « Je finirai tout seul. Je le sais, je le sens. » « Je m'assurerai que tu finisses pas tout seul. » Après tout, c'est elle qu'il venu voir ce soir. Elle, bon sang. La blonde lui offre un sourire plus doux que les autres. « C'est une promesse. » Elle enroule son petit doigt à celui de Carl, moins certaine de son effet. Il la prendra peut-être pour une idiote, mais au moins, elle lui aura peut-être volé un sourire.

Murphy ne s'en va que pour mieux le retrouver. Elle l'enroule dans une couverture qui sent probablement la cigarette et l'herbe. « D’accord mais pas un film triste. » Mimant le sourire du brun, Murphy cherche son ordinateur des yeux. Elle ne regarde jamais rien, trop effrayée à l'idée que son vieux rêve de lumière ne lui donne envie de se tirer une balle. Elle n'a pas envie d'être confrontée à l'échec que lui a apporté son envie de scène, pas alors que la solution à ses malheurs est de pallier à tout ça en s'enfilant des rails de cocaïne. Avec Carl, c'est différent. Elle peut aisément se concentrer sur l'idée de le soulager un peu sans trop penser qu'elle voudrait être à l'écran au côté des acteurs. Mais avant d'essayer d'oublier cette soirée catastrophique, Murphy a encore quelques petites questions. « Il s’appelle Cesar mais je.. je veux pas qu’il ait des problèmes par ma faute et puis.. » Mentalement, elle prend note du prénom. Cesar. Quel nom de merde. « Je voudrais pas qu’il pense que je suis pas capable de régler mes histoires tout seul, il me trouverait encore plus minable. » « Il aura pas de problèmes par ta faute. » Non, ce ne sera que la faute de Murphy. Et jamais il ne pourrait remonter jusqu'à elle si elle proposait à Spencer d'aller mettre le bazar dans son maudit atelier. Elles sont passées maîtres en l'art de se faire oublier, maintenant.

Se détachant quelques secondes de son invité, Murphy attrape son ordinateur. Elle cherche vaguement un film sur le catalogue d'un site illégal, ses sens toujours tournés vers Carl. Dans la cuisine, la bouilloire indique que l'eau est prête. Le temps suit son cours, malgré l'impression de bulle qui enferme désormais les jeunes gens. « Je vois même pas pourquoi tu ferais ça pour moi, j’veux dire.. » L'intéressée fronce les sourcils, interrompt ses gestes pour tourner les yeux vers le brun. « Je dois pas mériter que tu sois aussi gentille, pas après.. tu sais. » « Pas après que j'ai essayé de te voler un truc assez précieux ? » qu'elle lâche tout simplement, d'un ton tranquille et apaisé. « Tu mérites mieux qu'un coup d'un soir dans ma chambre d'ado. » Un petit sourire accompagne ses mots alors qu'elle lui ébouriffe les cheveux. Finalement, Murphy se lève pour aller servir les boissons, laissant son invité réfléchir à ses mots. Elle sait parfaitement qu'elle est allée trop loin, Murphy. Ce n'est pas que le sujet la laisse insensible, mais elle n'a jamais autant conscientisé sa virginité. Sa première fois, c'était ivre, à l'arrière d'une voiture, avec un type qu'elle n'a jamais revu. C'était une mauvaise expérience qui a assez laissé son empreinte pour qu'elle oublie que certaines personnes désirent plus qu'un truc qu'on peut oublier si ça n'était pas bien. Elle n'a pas oublié. Elle n'oubliera jamais. Carl mérite de ne pas oublier, lui non plus - mais d'une façon différente. Il ne mérite pas d'être abimé par ses premiers essais.

« Je m'en suis voulue, même si j'ai pas compris tout de suite. Je croyais que j'étais en colère contre toi. » Elle se rassied pour de bon, les tasses brûlantes encore en main. Sans regarder Carl, elle continue son monologue. Ne pas affronter ses yeux est plus facile, même si Murphy se cache derrière un sourire un peu gêné. « J'étais en colère contre moi, en fait. » Elle s'occupe maintenant de chercher un film, à moitié concentrée sur sa tâche. Une partie de sa conscience cherche dans ses souvenirs. Elle ressasse une image: celle de Carl s'échappant d'entre ses bras. « Je pensais que je t'avais perdu, cette fois-là. Je pensais que c'était une bonne chose. » Elle ne l'a pas pensé longtemps. Juste quelques instants. Juste un jour ou deux, avant de se confronter à nouveau à leurs messages. « Mais t'es mieux ici. » Là, elle tourne enfin son visage vers lui, un vrai sourire retrouvé. Son bras se glisse doucement contre le bras du jeune homme alors qu'elle enserre ses doigts autour des siens. D'un mouvement, elle cale sa tête contre l'épaule de Carl. « T'es mieux ici que loin. » Elle est mieux près de lui, même s'ils se voient toujours dans des conditions pas terribles. Elle le préfère maladroit, si ça veut aussi dire qu'il gaffe avec le monde entier. Elle le préfère quand il choisit la tisane au joint. Elle le préfère quand il veut un film drôle, parce qu'elle ne se sent pas complexée par la vue des acteurs pour la première fois depuis longtemps. Elle le préfère, un point c'est tout.
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Message(#)(flowe #3) the night will hold us close EmptySam 13 Aoû 2022 - 0:56


☾ the night will hold us close
I see you, you see me. How pleasant this feeling, the moment you hold me. I missed you, I'm sorry. I've given what I have, I showed you I'm growing. The ashes fall slowly, as your voice consoles me.
@MURPHY ROWE ☆ CARL FLANAGAN
gif by (c) harley


S’il pouvait effacer le début de cette soirée pour n’en garder que ce moment, Carl n’hésiterait pas une seconde. Tout est allé de travers à partir du moment où ses pieds ont franchi le sol de cette galerie mais il n'a au moins pas tout perdu, renouer avec Murphy surpasse toutes les attentes qu'il pouvait avoir à commencer par la raison qui l'avait poussé à s’incruster à ce vernissage. Le "gros débile" ne s'est évidemment pas déplacé pour l'amour de l'art et Carl n'aurait pu convaincre personne du contraire. « Tu t'attendais à retrouver ton ami, non ? Alors t'as rien fait de mal. » Rien fait de mal. Cesar ne serait pas de cet avis lui et il n'a sûrement pas mis longtemps à persuader la petite troupe qui l'entourait que son ancien ami est un être immonde cumulant les pires travers de la terre. Ils n'ont pas dû se faire prier pour le démolir une fois sa pauvre carcasse expulsée de là, ah, Carl peut presque les entendre vilipender sur son dos et rigoler de sa misérable approche, convaincu d'avoir gagné de nouveaux détracteurs comme s'il n'en avait pas déjà assez. Qu'on lui dise qui peut encore le supporter dans cette ville, ça ira plus vite – Murphy peut-être ? Si on lui avait dit il y a quelques mois qu'il trouverait refuge chez elle après la plus désastreuse des soirées et qu'elle se montrerait aussi bien à son écoute qu'à ses petits soins, Carl ne l'aurait pas cru. Ce n'est pas tant le fait qu'elle lui propose une tisane et un plaid pour le réchauffer, c'est avant tout le temps qu'elle lui accorde alors que ses problèmes ne sont plus censés être les siens depuis longtemps.

Pendant des mois Carl a mené sa petite vie insignifiante de son côté, des moments de détresse et d'intense solitude il en a connu d'autres mais Murphy ne faisait pas partie des mains tendues que le garçon aurait pu attendre. Il n'aurait même jamais pensé qu'elle pouvait encore s'intéresser à ce qu'il devenait, sans doute parce qu'il s'en est allé sans se retourner ce terrible soir de janvier et qu'il serait bien incapable de dire quel ultime regard elle a posé sur lui. Était-ce de la colère, de la déception ou encore de l'incompréhension que l'on pouvait lire dans ses yeux au tout dernier instant ? Ceux du bonhomme n'avaient là encore pas tardé à se gorger de larmes mais il ne lui avait pas laissé le temps d'en voir la couleur vu la rapidité avec laquelle sa fuite s'était amorcée, à l'inverse de l'affligeant spectacle qu'il peut lui offrir ce soir. Des larmes qui ne font que couler de plus belle alors que Carl tient les comptes des personnes soustraites à sa vie, arrivant bien vite à la conclusion qu'un type comme lui ne pourra que finir seul. Sa mère et son frère sont trop loin pour lui être d'un quelconque réconfort, son père le renierait sur le champ s'il le pouvait et ses amis ne se comptent plus que sur les doigts d'une seule main, à ce rythme Carl n'a presque plus qu'à parier sur le prochain allié qu'il perdra. « Je m'assurerai que tu finisses pas tout seul. » Il se demande bien pourquoi elle ferait ça pour lui mais plutôt que de lui poser la question, Carl vrille vers elle un regard empli d'espoir. « C'est une promesse. » Ils sont nombreux à ne pas les tenir, son père en tête de liste mais il n'a jamais autant voulu croire aux mots de quelqu'un. L'union de leurs petits doigts lui arrache un sourire et Carl ravale aussitôt la larme qui espérait dévaler sa joue, revigoré par cette promesse dont il décèle le double sens : Murphy s'assurera qu'il ne finisse pas seul, oui, mais Murphy restera surtout dans les parages pour être celle qui ne le délaissera pas. Si ce n'est pas la signification de ses mots c'est en tout cas l'interprétation que Carl choisit d'en tirer, bien trop attaché à l'idée qu'elle ne puisse plus jamais s'éloigner de lui.

Ces quelques secondes loin d’elle lui paraissent déjà trop longues alors il refuse de la perdre à nouveau de vue après ce soir, car la retrouver pour mieux la voir s’envoler ne ferait que l’enterrer plus encore. Avec elle Carl veut bien boire toutes les tisanes du monde et regarder autant de films que ses yeux pourront en supporter, à condition qu’ils ne soient pas aussi déprimants que son existence depuis déjà vingt-deux ans. Il ne dirait pas non à un petit échappatoire d’une heure ou deux, il y a même bien longtemps que Carl ne s’est pas posé devant un film puisque ses venues au Twelve pour voir Maisie sont aussi fréquentes que désintéressées du septième art. Carl fait déjà ses propres films dans sa tête et Murphy avait pendant un temps figuré dans le premier rôle de l’un d’entre d’eux, une histoire à la fin tragique qui n’était pas censée connaitre de suite mais après tout, Carl n’était pas censé ressurgir tel un fantôme du passé lui non plus. Il pensait l’avoir semée et être guéri d’elle mais l’est-il vraiment, si c’est auprès de Murphy qu’il est venu se consoler ce soir ? Elle ne l’aide pas à tourner la page en agissant comme elle le fait, Carl n’a même qu’à la regarder pour se rappeler en quoi elle lui avait tant plu. Réclamer le nom de son fuyard d’ami pour aller lui régler son compte est bien du Murphy tout craché, la voilà prête à s’en mêler devant un Carl inquiet à l’idée d’attirer des ennuis à Cesar quand bien même ce dernier ne mérite pas sa sollicitude. En a-t-il seulement eu, lui, au moment de l’envoyer balader sans même se demander si ses mots ne risquaient pas de le blesser ? « Il aura pas de problèmes par ta faute. » Il ne sait pas si c’est censé le rassurer mais quelque chose lui dit qu’il ne pourra pas retenir Murphy de mettre son nez dans cette histoire si elle y tient vraiment. « Il est pas méchant tu sais, il aime juste pas ce que je suis devenu. » Et je le comprends qu'il formule dans le secret de sa pensée, trouvant encore des excuses à Cesar après tout ça au lieu de lâcher l’affaire et d'admettre qu'il ne s'accrochait à rien depuis le départ. Oui, Carl devrait se faire une raison comme il devrait s’assurer que Murphy n’entreprenne rien contre le jeune artiste, mais il s'emploie déjà à garder pour lui son nom de famille et n’a de toute façon aucun contrôle sur ce qu’elle pourrait faire. Peut-être préfère-t-il d’ailleurs ne pas savoir ce qu’elle peut avoir en tête car après tout, elle l’a dit elle-même : ce ne sera pas de sa faute si quelque chose arrive.

Mais il ne doit pas mériter qu'elle aille botter les fesses ou saccager le travail du premier garçon qui le rejette, c'est le genre de chose que l'on fait pour les personnes auxquelles on tient et aux dernières nouvelles Murphy n'a aucune raison de tenir encore à lui. Pas alors que Carl a jeté un froid sur tout ce qui pouvait les lier la dernière fois qu'ils se sont vus, pas au point d'en faire une affaire personnelle et d'aller le venger et.. « Pas après que j'ai essayé de te voler un truc assez précieux ? » Le truc en question Carl le possède toujours et il n'en est pas moins honteux qu'à l'époque, la seule différence résidant dans le fait qu'il a enfin pris son courage à deux mains pour en finir avec cette inexpérience qui s'était heurtée à la fougue de Murphy. Enfin.. le chemin est encore long, pour ça. Depuis qu'ils se sont quittés Carl n'est plus riche que de quelques baisers, c'est l'unique avancée du garçon dans le domaine et il n'a vraiment pas hâte de lui avouer à quel point il peut être désespéré pour monnayer aujourd'hui sa première fois. « Tu mérites mieux qu'un coup d'un soir dans ma chambre d'ado. » Il expulse un soupir pendant que Murphy retourne à la cuisine car il n'est pas certain de mériter quoi que ce soit en vérité, pas plus qu'il n'a un jour pensé la mériter, elle. Ce n’était pas le bon moment parce qu'elle était encore bien trop sacralisée dans son esprit, Murphy n'aurait jamais dû quitter ses rêves pour devenir brutalement accessible dans la réalité et c'est aussi pour ça que le garçon a perdu pied dans cette chambre. Parce qu'il n'a jamais eu la moindre ouverture avec une fille qu'il pouvait convoiter, parce qu'il n'est aussi pas le genre de gars suscitant du désir à quelqu'un et que tout ça, mis bout à bout, ne pouvait que le faire paniquer. « J’étais pas prêt pour.. » S’abandonner à elle et la laisser parcourir ce corps que personne n’avait encore touché. Prêt l’est-il davantage aujourd’hui alors qu’il est supposé dire adieu à cette virginité dans l’année ? Il faudra bien le moment venu, Carl ne pourra pas (ou plus) reculer en jetant accessoirement cinq-mille dollars par la fenêtre. Ouch. « Mais c’était pas toi le problème, c’était moi. J’espère que t’as jamais pensé ça. » Son foutu problème Carl ne sait même plus où le situer, dans sa tête ou bien entre ses jambes, à moins que ce ne soit les deux à la fois. Murphy n'a pas dû agir différemment avec lui qu'elle l'aurait fait avec un autre, comment aurait-elle pu deviner qu'il cumulait tous ces blocages et que là où d'autres se seraient volontiers laissés emporter dans la précipitation du moment, lui aurait au contraire toutes les difficultés du monde à suivre une telle cadence ? Ce n'était pas non plus écrit sur sa figure qu'il n'avait jamais touché la moindre femme, pas plus qu'elle n'aurait pu s'attendre à lui offrir son tout premier baiser ce soir-là. Débutant jusqu'au bout, ce pauvre Carl. « Et t’aurais pas été un coup d’un soir. Jamais. » Pas pour lui, surtout pas pour lui. Carl ne connait encore rien à tout ça mais il ne s’imagine pas tirer rapidement son coup le jour où sa grande initiation aura lieu. C’est un sentimental, un pauvre romantique et dans son monde on ne fornique pas comme des lapins, on baise même encore moins. Ce qu’il sous-entend, aussi, c’est que Murphy mérite mieux que d’être un simple défouloir. Elle n’en aurait pas été un pour lui et ce n’est pas un autre lieu ou un autre moment qui y auraient changé quelque chose.

« Je m'en suis voulue, même si j'ai pas compris tout de suite. Je croyais que j'étais en colère contre toi. » Son regard ne s’attarde même pas sur les tasses rapportées, seule Murphy retient son attention avec des mots qu’il comprend même s’ils font un peu mal. « J'étais en colère contre moi, en fait. » Les traits de son visage se déforment et s’attristent, Carl ne pensait pas qu’elle avait pu s’en vouloir et cette vérité le peine autant qu’elle le secoue. « Je pensais que je t'avais perdu, cette fois-là. Je pensais que c'était une bonne chose. » Cette fois Carl ressent un petit pincement au niveau de son cœur, il n’en veut pas à Murphy de l’avoir pensé et le comprend même, pour avoir lui aussi oscillé entre différentes émotions à la suite de leur cassure. « Mais t'es mieux ici. » Ce sourire qu’elle lui adresse agit comme une éponge sur sa peine, au même titre que ses doigts entrelaçant les siens l’apaisent. « T'es mieux ici que loin. » Loin Carl ne veut pas y retourner. Pas sans elle, pas alors que sa tête repose maintenant contre son épaule et qu’il se sent protégé de toutes les cruautés du monde en sa seule présence. « Murphy.. » Carl a troqué ses larmes contre un air penaud, il se mord la lèvre tout en renonçant à saisir sa tasse encore brûlante. « T’aurais le droit de me détester comme tous les autres. Moi en tout cas je me déteste d’être parti comme ça ce soir-là. » D'avoir anéanti ses chances avec elle comme de l’avoir plantée dans cette chambre atrocement froide, non, Carl ne pourra jamais se le pardonner. « J’ai essayé de t’oublier mais je.. j’ai pas réussi. » Comme sa venue ce soir en atteste, son premier réflexe ayant été de la contacter comme s’il n’avait jamais tiré un trait sur elle – ce dont Carl aurait été bien incapable même avec toute la volonté du monde, Murphy n’étant pas de ces filles que l’on peut oublier ou laisser derrière soi. « Ça me faisait trop mal au cœur de penser à toi. J’avais l’impression d’avoir tout gâché et moi aussi, tu sais, je croyais t’avoir perdue. » Il s’en est atrocement voulu Carl, ses regrets sont arrivés très vite après sa fuite. C’est lui-même qu’il a maudit, lui-même qu’il a haï tout en crevant intérieurement à l’idée que Murphy l’oublierait peut-être très vite, de son côté. « Mais ce soir je voudrais être avec personne d’autre. » il souffle en resserrant ses doigts autour des siens, pensant tout comme elle qu’il est bien mieux ici que nulle part ailleurs. Bien mieux auprès d’elle, alors que Murphy semble être la seule à se préoccuper de lui ce soir. La seule qui l’aurait accueilli – et recueilli – dans cet état déplorable sans l’inonder de questions et sans lui reprocher de s’être encore fourré dans une galère sans nom.

Tu abuses Carl, on ne s’invite pas comme ça à un vernissage.
Finalement tout ça, tu l’as quand même un peu cherché.


Murphy a avec lui une patience que beaucoup n’ont plus et sa présence est étrangement la plus rassurante que Carl aurait pu trouvé dans cette ville où il se sent chaque jour un peu plus seul. « Tu m’as manqué en fait. » Ce nouvel aveu franchit la barrière de ses lèvres sans qu'il puisse le retenir pendant que son regard, lui, est bien content de ne pas croiser le sien. Il a autant redouté qu’attendu le moment où ils se reverraient et maintenant qu’il l’a retrouvée Carl n’entend plus la lâcher. Il ne s’enfuira plus, il sera plus courageux que ça parce que son cœur ne supporterait pas une nouvelle déchirure. Il voudrait aussi s’excuser, lui dire à quel point il est désolé de l’avoir repoussée ce fameux soir où les événements l’ont dépassé et d’avoir pris la fuite comme un voleur, mais Carl ne trouve rien de mieux que de déposer à la place un maladroit baiser sur sa joue. Et maladroits ses gestes le sont tout autant alors qu’il se tourne vers elle pour l’enlacer, pas vraiment sûr de savoir comment s’y prendre mais sûr, par contre, de la vouloir tout contre lui. Ce n’est qu’en défaisant légèrement ses bras que Carl retrouve la parole, non sans conserver une proximité certaine avec elle. « Tu.. t’es sûre que je peux rester là ce soir ? Je veux pas m'imposer. » C’est qu’il se sent facilement de trop Carl, même quand on lui propose un canapé pour la nuit alors qu’il ne prend pourtant pas beaucoup de place, épais comme il est. Et si Talia s’inquiétait de ne pas le voir rentrer ? Et si Murphy changeait brusquement d’avis ? Et si.. elle ne vivait pas seule et qu’un petit copain déboulait sans prévenir ? Cette pensée lui arrache une grimace alors qu’il espère bien, au fond de lui, que personne ne viendra lui voler ce moment avec elle.


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Message(#)(flowe #3) the night will hold us close EmptySam 13 Aoû 2022 - 19:25

Spencer accepterait de l'aider si elle pouvait avoir l'occasion de faucher une oeuvre ou deux. C'est sûr. Elle adorera l'idée. A la fin de leurs superbes retrouvailles, elles mettront le feu à tout ce qui touche à ce bâtiment. Méfait accompli. En attendant, Murphy lit dans le regard de Carl que ce dernier n'approuve en rien la merveilleuse idée de la blonde. Oh, ce Cesar ne pourra pas remonter jusqu'à lui. Il ne faut pas qu'il s'en fasse. On s'interrogera, on lui demandera peut-être un alibi. Murphy s'occupera de lui en forger un bon. Ce ne devrait pas être trop difficile. Son esprit tordu imagine déjà les rouages d'un plan qu'elle est seule à vouloir mettre en place. Mais elle a une réputation à tenir, Murphy. Et si Spencer refuse, elle pourrait peut-être proposer l'entreprise à Seth ? « Il est pas méchant tu sais, il aime juste pas ce que je suis devenu. » Elle connaît cela. Elle sait comment les gens tournent le dos à ceux qui ont de la difficulté à se tenir droit dans leurs bottes, en société. Murphy sait aussi que certains n'aiment juste pas les monstres. Megan n'a jamais connu sa sœur par exemple, mais elle pose pourtant sur elle un regard critique. Ce doit être pareil avec ce Cesar et rien n'aurait de toute façon pu le contenter. « T'es devenu plus cool que lui, c'est pour ça. » qu'elle lance sur le ton de la plaisanterie, espérant dérider le brun. Elle sait que ce n'est pas la vérité. Elle sait que Carl a traversé des passades moins cools que ce qu'elle voudrait bien entendre. Elle l'a compris le soir durant lequel ils se sont quittés pour la dernière fois.

Parlant de cette soirée... « J’étais pas prêt pour.. » Elle aurait dû attendre. Elle aurait dû se contenter de ce qu'il voulait bien lui donner ce soir là. Elle était ivre d'admiration et d'alcool, trop pressée de réaliser un acte qu'elle a trop banalisé. Pour Carl, les choses sont différentes et pour cause- « Mais c’était pas toi le problème, c’était moi. J’espère que t’as jamais pensé ça. » « C'est pas un problème, de pas être prêt. » Murphy hausse les épaules, consciente d'avoir été le problème, la dernière fois qu'ils se sont vus. Elle n'aurait pas dû insister. Qu'importe ce que dira Carl pour la rassurer, rien n'y fera. Murphy ne changera pas d'avis. Cependant, la blonde ne s'excusera pas non plus. Ce sont des mots qu'elle est incapable de formuler, pas alors qu'elle a déjà l'impression de les dire par des moyens détournés. Comprend-il, Carl, lui qui ne parle pas le même langage que les autres ? Sera-t-il vexé comme tous ces gens à qui Murphy n'a jamais présenté un semblant d'excuses. « Et t’aurais pas été un coup d’un soir. Jamais. » Malgré elle, Murphy se sent rougir. On lui a rarement dit quelque chose d'aussi gentil. On ne lui a jamais dit quelque chose du genre tout court. Elle n'a jamais vraiment eu de petit-ami, Seth n'en est pas un. Il est... tout autre chose. Un idiot. Un amant. Elle le déteste autant qu'elle l’apprécie. Un jour sur deux, elle veut le voir mort. Seulement, quand il lui revient avec son regard doux et ses piques à peine acides, Murphy ne peut que lui ouvrir les bras. Elle ne sait pas faire autrement avec ceux qui font semblant de l'aimer. Comment faire avec ceux qui l'apprécient vraiment ?

La blonde s'est installée contre Carl. Ils resteront comme cela des heures si c'est nécessaire. « Murphy.. » Elle ne relève pas la tête, se contente de l'écouter. Auprès de lui, elle panse une plaie ouverte le soir de leur dispute. Les mots qu'ils ont eu l'un pour l'autre s'effacent doucement. « T’aurais le droit de me détester comme tous les autres. Moi en tout cas je me déteste d’être parti comme ça ce soir-là. » « Faut pas. » Elle ne le déteste pas. Elle l'a fait quelques minutes après son départ, enlaidie par le regard qu'elle a perçu dans les yeux de Carl. Rattrapée par les regrets, elle s'est elle-même jugée indigne de recoller les pots cassés. De toute façon, Murphy se reposait tranquillement sur le fait que Carl ne voudrait de toute façon plus jamais lui parler. C'était facile, de ne pas trop s'interroger. « J’ai essayé de t’oublier mais je.. j’ai pas réussi. » La voilà qui sourit, serrant un peu plus sa main sur la peau de Carl, sous le plaid. Elle n'aurait pas réussi non plus. On n'oublie pas si facilement Carl Flanagan, le type qui sauve des filles en soirée sans le faire vraiment exprès. Si leur relation était au départ complètement déséquilibrée, Murphy a désormais l'impression de trouver le point de bascule. « Ça me faisait trop mal au cœur de penser à toi. J’avais l’impression d’avoir tout gâché et moi aussi, tu sais, je croyais t’avoir perdue. » La situation est ridicule et Murphy étouffe un petit gloussement. « Désolée. Je nous trouve bêtes. » Alors ils étaient chacun de leur côté, les idiots, à ne pas s'adresser la parole. Comme des adolescents, blessés et convaincus que les adieux sont définitifs quand ils sont prononcés un ton trop haut. « Mais ce soir je voudrais être avec personne d’autre. » Le pouce de la jeune femme passe et repasse sur le dessus de la main du brun. Il y a des tas de façons dont aurait pu finir cette soirée. La plus probable est que Murphy aurait fini par retrouver Seth dans les bras d'une autre. Elle lui aurait arraché les cheveux - à elle, pas à lui, il a de si beaux cheveux - et elle serait rentrée avec un autre, poudre blanche encore au coin du nez. Il faut croire que Carl a encore sauvé la soirée de Murphy - elle finira par prendre un abonnement à son drôle de service. « Tant mieux, je bouge pas. Et toi non plus. » C'est qu'elle le menacerait presque, un léger sourire accroché au coin des lèvres.

Ils finiront par ne jamais regarder de film. Au final, le silence leur suffira peut-être, à moins que Carl ait des tas de choses à raconter à Murphy au sujet de sa vie ces derniers mois. La blonde n'a quant à elle absolument rien à raconter. Sa petite vie est - presque - toujours la même, sinon ses quelques apparitions auprès d'un artiste tout de noir vêtu. « Tu m’as manqué en fait. » Il est mieux là. Elle répond à son étreinte par un soupir de soulagement. Murphy apprécie le contact et les câlins comme ceux-là se font rares. Elle n'a personne à qui les demander. Les gens - Seth - râlent habituellement quand elle glisse discrètement l'idée d'une véritable étreinte. Le baiser est une surprise, mais Murphy laisse faire le brun. Ce dernier aurait tout le loisir de la couvrir de baisers s'il le voulait. C'est au contraire elle qui s'y risque, piquant ses joues d'une myriade de bisous chastes. La paix est mieux que ce qu'elle savoure habituellement dans le chaos d'une chambre mal rangée, dans l'intimité d'un cabinet de toilettes ou dans les draps d'un inconnu. En fait, c'est le sentiment de se sentir appréciée pour de vrai qui pique son cœur mieux que le meilleur des compliments. « Avoue, t'en avais marre des gens qui trouvent bizarre de brûler des galeries d'art juste parce que les exposants sont chiants. » De ce côté là, elle est certaine de ne pas avoir de concurrence. « Tu.. t’es sûre que je peux rester là ce soir ? Je veux pas m'imposer. » « Tu t'imposes de rien du tout. Regarde mon palace, ça serait dommage qu'il reste vide. » Elle montre l'endroit d'une main libre, toujours accrochée à Carl de l'autre. « J'ai fait de la tisane, ça veut dire "tu peux rester". » Et c'est avec elle qu'elle a envie d'en profiter, de son palace.

*

Le film était nul. Un navet qui a tout de même le mérite d'avoir secoué Murphy de rire quelques fois. Un soupir plus tard, la jeune femme se tourne vers son invité. « C'était nullissime. » qu'elle conclut, avec le ton d'une grande cinéaste. De toute façon, ce n'est pas le sujet. « Je vais te chercher de quoi dormir tranquille. » Avec paresse, la jeune femme s'extirpe du canapé. La froideur de la nuit la rattrape aussitôt et elle se dépêche de ramener à Carl un pyjama propre ayant été oublié par Seth lors de sa dernière visite. Ce n'est qu'un vieux caleçon et un tee-shirt des Stones, mais c'est déjà mieux que les habits humides encore portés par Carl. « Désolée, j'ai que ça à te proposer.. » Après avoir posé les vêtements sur le canapé, elle s'apprête à regagner sa chambre, un poids dans l'estomac. La bulle est sur le point d'éclater, du moins pour la nuit.

Elle se retourne pourtant, désignant maladroitement la porte qu'elle allait passer d'une seconde à l'autre. « Enfin j'ai deux places. Dans mon lit. Si tu préfères. » Elle ne fera plus les mêmes erreurs.
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Message(#)(flowe #3) the night will hold us close EmptyLun 15 Aoû 2022 - 22:03


☾ the night will hold us close
I see you, you see me. How pleasant this feeling, the moment you hold me. I missed you, I'm sorry. I've given what I have, I showed you I'm growing. The ashes fall slowly, as your voice consoles me.
@MURPHY ROWE ☆ CARL FLANAGAN
gif by (c) harley


Alors maintenant Cesar n'est pas méchant. Ce n'est pourtant pas ce que Carl avait en tête quand la sortie de la galerie lui a été brusquement montrée, et qu'une multitude de regards se sont tournés vers lui comme pour l'escorter vers son errance annoncée. Bien sûr qu'il en a voulu à son ami quand il s'est retrouvé à piétiner le bitume sans savoir où aller, pendant que la pluie lui fouettait le visage et que les larmes inondaient ce dernier. Il s'est senti affreusement con Carl, affreusement seul aussi et dans tout ça Cesar a eu le mauvais rôle, celui du copain lâcheur qui n'avait pas voulu saisir sa main tendue. C'est même après le monde entier que Carl en a eu lorsque sa fin de soirée semblait fortement compromise et qu'il hésitait entre rentrer dans le plus triste accoutrement chez Talia ou coucher dehors, avant que sa sauveuse ne lui offre un toit pour la nuit. Sa rancœur contre son ami l'artiste n'aura pas duré longtemps, comme à son habitude c'est lui-même que le bonhomme finit par blâmer parce qu'il ne peut même pas donner tort à Cesar sur l'horreur qu'il est devenu. Il ne trainait pas encore toutes ces casseroles quand les deux garçons avaient sympathisé, du jour au lendemain Cesar a découvert sa part sombre et peu d'amis lui auraient sans doute tendu les bras après ça. Ils auraient pu en rester là si Carl avait accepté la distance instaurée par son ami mais renoncer aux autres n'a jamais été dans ses capacités. Lui s'accroche et se torture à espérer quand il n'y a pourtant plus rien à attendre, car pourquoi se faire dignement une raison quand on peut s’enfoncer chaque jour un peu plus dans la déchéance. « T'es devenu plus cool que lui, c'est pour ça. » Murphy en plaisante et lui se fend d'un maigre sourire en coin, haussant brièvement les épaules tout en pensant ah, si seulement. Cesar est à vrai dire l’un des mecs les plus cool qu’il connaisse : talentueux, populaire et beau garçon pour ne rien gâcher, Carl lui volerait sa vie sans hésiter s’il le pouvait. Et puis Cesar a une petite copine, surtout, ce que lui n’aura jamais et ce qui le rend ultra cool comme agaçant à ses yeux. Carl aura beau s'examiner sous tous les angles il ne trouvera rien de cool chez lui en comparaison et cette pensée le déprime, comme la confirmation qu'il n'était même pas assez bien pour mériter l'amitié d'un garçon nettement mieux parti dans la vie que lui.

Un problème, Carl estime de toute façon en être un depuis sa naissance car on ne rend pas sa mère malade sans avoir un truc qui cloche, on ne manque pas non plus de surveiller son frère quand il monte sur un toit sans être cassé de l'intérieur. Il n'a pas volé son surnom de chat noir, ce soir encore Carl aura apporté la honte et le désordre sur son passage comme il l'a toujours fait, partout où il pouvait aller. Comme il l'avait aussi fait avec Murphy en rebroussant chemin sans crier gare, alors que les premières réactions de son corps n'annonçaient pas la peur qui le tétaniserait ensuite. Il avait envoyé des signaux puis leur contraire, laissant d'abord penser que les choses se feraient avant de tout envoyer valser. Parce qu'il s'était retrouvé dans cette situation sans vraiment comprendre comment et que ces choses-là, pour Carl, ne s'improvisent tout simplement pas. « C'est pas un problème, de pas être prêt. » Il voudrait lui donner raison, il le voudrait vraiment mais il a bien trop honte de trainer encore son pucelage comme un boulet à sa cheville à un âge où la plupart des garçons doivent s'en être débarrassés depuis longtemps. Et c'est peut-être aussi pour ça que Carl est bon dernier dans le domaine, lui ne le voit pas comme une étape à bâcler pour être tranquille, non, il aimerait que sa première fois soit belle et soignée car rien ne dit qu'elle ne sera pas aussi sa dernière. « Mais c’est un problème d’avoir toujours rien fait à 22 ans. Je me sens nul. » qu'il déplore en grimaçant. Carl a pourtant conscience que son problème est en passe d'être résolu mais devoir payer pour qu'une femme accepte de le toucher s'apparente finalement à troquer une honte contre une autre. Son petit projet le garçon n'en a d'ailleurs parlé à personne car il sait bien ce que tout le monde en penserait, et il n'a pas envie d'entendre qu'il a encore touché le fond.

« Faut pas. » Si Murphy ne le déteste pas – ou plus – alors il se déteste pour deux, endossant aussi bien la responsabilité du désastre de la dernière fois que celle de leur éloignement. C'est parce qu'il a disparu en un éclair que le contact a été brutalement rompu, il n'a pas laissé la moindre chance à leur relation de perdurer en laissant Murphy ainsi derrière lui et si c'était à refaire Carl partirait au moins avec un minimum de considération pour elle. Il se trouve ignoble en repensant aux derniers mots qu'il lui a adressé dans cette chambre, à cette voix qu'il avait haussé avant de lui interdire de l'approcher. Mais comment a-t-il pu s'en aller comme ça, sans un regard en arrière ? Ce n'était pas digne de ce qu'il ressentait pour elle, un pauvre type voilà ce que Carl considère avoir été alors que Murphy ne méritait pas d'être ainsi abandonnée. Il ne pouvait qu'imaginer l'avoir perdue après ça, si leurs brefs échanges par sms ont ravivé l'espoir que leur relation n'était pas enterrée le garçon n'a jamais réellement pensé la retrouver. Il a imaginé le moment sans y croire, convaincu que Murphy avait tiré un trait sur lui et que rien ne pourrait rattraper son abominable maladresse. C'est bien parce qu'il estimait ne rien avoir à perdre que Carl est revenu vers elle ce soir, sans se douter que depuis tout ce temps Murphy vivait avec les mêmes regrets et que l'un comme l'autre, ils pensaient s'être perdus. Elle en rigole aujourd'hui et il ne le prend pas mal, le ridicule de leurs aveux ne pouvant que sauter aux yeux. « Désolée. Je nous trouve bêtes. » Lui aussi trouve qu'ils n'en ressortent pas grandis, Carl regrette d'ailleurs d'avoir perdu tout ce temps à croire qu'il ne pourrait plus rien sauver alors qu'à l'autre bout de la ville, Murphy ne l'avait peut-être pas totalement rayé de sa vie. « J’aime bien être bête avec toi. » il souffle timidement en se blottissant plus encore contre elle, préférant être bête avec elle que bête dans son coin. Il n'y a que sa présence pour l'apaiser ce soir, Carl ne veut même pas savoir s'il aurait obtenu un semblant de réconfort en se présentant chez quelqu'un d'autre car c'est ici qu'il recommence à voir le monde en couleurs. Tout était encore noir dans son esprit avant qu'il ne vienne s'échouer contre elle, sur ce canapé qu'il n'a plus la moindre envie de quitter. « Tant mieux, je bouge pas. Et toi non plus. » Si elle ne le met pas dehors avant le petit matin tout porte à croire qu'il passera la nuit dans cet appartement, plus accueillant qu'aucun autre endroit dans cette ville à cet instant.

Combien de fois a-t-il eu envie de lui dire qu'elle lui manquait ? Bien trop et tout autant de messages que le garçon n'a pas eu le courage d'écrire, car c'était bien plus facile de se montrer jaloux pour un petit ami imaginaire que d'avouer qu'il aurait aimé recoller les morceaux de leur relation pulvérisée. Carl n'espère même pas entendre réciproquement ces mots, il ne manque généralement pas aux autres et cette idée est intégrée depuis longtemps dans sa petite tête, persuadé de toute façon qu'il ne peut que leur faire des vacances quand il ne gravite plus autour d'eux. Son père s'est bien passé de lui pendant douze ans sans problème, si ce n'est pas la preuve qu'il n'est indispensable pour personne Carl ne sait vraiment pas ce que c'est. Il se risque à un baiser et en récolte toute une flopée en retour, ses joues rougissant au contact des lèvres de Murphy alors qu'un sourire trahit bien vite son ravissement. La réponse aurait-elle été la même s'il s'était aventuré jusqu'à ses lèvres ? Il l’ignore mais l'espère peut-être, en secret. « Avoue, t'en avais marre des gens qui trouvent bizarre de brûler des galeries d'art juste parce que les exposants sont chiants. » Carl fronce les sourcils en effectuant le parallèle avec la galerie où il s'est invité ce soir, préférant croire à une coïncidence plutôt que donner à ces paroles le moindre sens prémonitoire. Murphy n'ira rien brûler, elle ne devait pas être sérieuse en le disant tout à l'heure alors il se contente d'un petit rire nerveux, trop absorbé par la beauté du moment pour s'inquiéter de quoi que ce soit. Il ne voudrait pourtant pas déranger Carl, avec sa vilaine habitude de débarquer chez les autres sans jamais s'annoncer. Certes, Murphy s'attendait à le voir après leurs messages échangés et son adresse partagée mais il n'en reste pas moins une bête égarée pas vraiment à sa place, et plutôt culottée de revenir après tout ce temps pour réclamer câlin, attention et tout ce qu'elle aurait été en mesure de lui donner. « Tu t'imposes de rien du tout. Regarde mon palace, ça serait dommage qu'il reste vide. » Il déploie son regard de part et d'autre de la pièce, le palace de Murphy est des plus modestes mais ça lui va très bien, avec elle dans les parages Carl accepterait même de dormir dans un trou à rats s'il le fallait. « J'ai fait de la tisane, ça veut dire "tu peux rester". » Ça veut surtout dire qu'elle le sauve d'une nuit épouvantable durant laquelle Carl n'aurait rien fait d'autre que se lamenter sur son sort, sous un pont ou en boule sous sa couette en fonction du courage qu'il aurait eu pour rejoindre le domicile de Talia. Il la remercie alors d'un sourire teinté de gratitude et se jure intérieurement d'être là la prochaine fois qu'elle aura besoin de quelqu'un, si son premier réflexe devait être aussi de se tourner vers lui.

****

« C'était nullissime. » Il ne lui donnera certainement pas tort. Le film censé être drôle ne l'a en fait pas vraiment été et Carl mentirait s'il disait qu'il n'a pas failli s'endormir à plusieurs reprises pendant celui-ci. Point positif : il n'en ressort pas plus déprimé qu'avant le générique d'ouverture mais assurément plus fatigué, comme ses petits yeux l'indiquent. « C’était.. pas super, oui. » C'est tout ce que Carl trouve à dire pour insinuer qu'il n'a lui non plus pas franchement accroché. Il est peut-être aussi plus difficile quand son moral est en berne mais en toute honnêteté, ne l'est-il pas un peu en permanence depuis son atterrissage raté sur cette terre ? « Je vais te chercher de quoi dormir tranquille. » Son regard suit le déplacement de Murphy d'un bout à l'autre de l'appartement et c'est avec un tee-shirt et un short que celle-ci lui revient, des vêtements dont il ne questionne pas tout de suite la provenance car c'est d'abord le logo des Rolling Stones qui attire l'attention du garçon. Terriblement cliché mais toujours efficace. « Désolée, j'ai que ça à te proposer.. » Comme s'il risquait de faire la fine bouche alors qu'il n'a toujours pas quitté ses fringues trempées. Non, Carl va sagement accepter ce qu'elle lui propose car elle est déjà bien gentille de s'assurer qu'il puisse quitter ces habits de misère lui collant à la peau. « Ça ira très bien mer- » Brusquement Carl s’immobilise, ses yeux analysent le pyjama en question et il se demande d'où elle peut bien le sortir. « Euh.. ils sont à qui ces vêtements ? » Ils appartiennent à un homme, c’est la seule chose que Carl sait et c’est déjà plus que ce qu’il est en mesure d’enregistrer. Peut-être que ses craintes sont fondées et qu’elle a un copain, bien réel contrairement à celui qu’elle s’était inventé par message. Il ravale tant bien que mal cette pensée. « Pardon t’as peut-être pas envie de répondre. » Peut-être aussi que ça ne le regarde pas et qu’il est ridicule de ne serait-ce que poser la question, alors qu’une boule trouve pourtant naissance dans le creux de son ventre pour juste quelques bouts de tissu.

Sans attendre Murphy se dirige vers ce qui doit être sa chambre et Carl soupire à l'idée de la voir passer cette porte, avant qu'elle ne se tourne à nouveau vers lui. « Enfin j'ai deux places. Dans mon lit. Si tu préfères. » Est-ce qu'il préfère ? « Je.. » Il y a d'un côté ce que son cœur réclame et de l'autre ce que sa raison lui hurle. La dernière fois qu'ils se sont retrouvés dans le même lit l'issue en a été tragique mais Murphy ne lui propose rien de plus qu'une place à ses côtés, n'est-ce pas ? « Ça me rassurerait de dormir avec toi, je crois. » Juste dormir, c’est ce que son regard paraît crier parce qu'il a bien trop peur que les choses puissent une nouvelle fois dégénérer. Carl se doute bien qu'il ne lui inspire plus aucune envie de ce type mais leurs erreurs passées ont laissé des traces, ce qui ne l'empêche pourtant pas de saisir l'invitation dès qu'elle lui est glissée. « Je prends pas beaucoup de place, promis. Et puis je ronfle pas non plus. » De tels arguments lui donneront évidemment envie de se glisser dans les mêmes draps que lui car bien sûr, un tel tableau ne peut que faire rêver. Carl recherche toujours sa chaleur et la tendresse de ses câlins alors il ne sait pas s'il parviendra à rester loin de ses bras, ce qu'il sait par contre c'est qu'il tombera bientôt de fatigue car c'est épuisant, mine de rien, d'être persona non grata dans cette ville. « Je me change et.. je te rejoins, du coup ? » il questionne d'une voix hésitante en saisissant les vêtements laissés sur le canapé, cherchant aussitôt du regard une pièce où se changer. « T’as une salle de bain ? » Quelle question, Carl. L'inverse serait étonnant mais il préfère demander plutôt que de s'aventurer d'une porte à une autre, sans savoir sur quoi il pourrait tomber.

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Message(#)(flowe #3) the night will hold us close EmptyVen 19 Aoû 2022 - 20:47

Pourquoi Murphy n'a-t-elle jamais montré sa compréhension à Carl ? Pourquoi ne s'est-elle jamais prononcée ? Peut-être parce qu'il ne s'était jamais confié avant aujourd'hui. Peut-être parce qu'avant, ils portaient tous les deux des masques. Cette époque est visiblement révolue. Aujourd'hui, Murphy se montre à Carl sans toutes les couches de mensonge qui masquent habituellement ses traits et la personne qu'elle est. Elle ne joue aucun jeu - et cet constat a quelque chose de terrifiant. Murphy se connaît à peine elle-même. Elle n'a jamais été seule, toujours bien accompagnée de façon superficielle. Elle a toujours eu quelqu'un devant qui produire son spectacle. Jude dit d'elle qu'elle est un théâtre. Cette qualification est restée avec Murphy depuis qu'elle l'a entendu, même si elle a toujours vécu ainsi : spectaculaire, avec un sens du drame particulièrement prononcé. Voilà pourquoi elle ne repère même pas ses véritables émotions. Il n'y a bien que sous la douche, quand elle est seule, qu'elle peut faire un brin d'introspection. Pas trop, pour ne pas réveiller de vieux démons endormis. Pas trop, pour ne pas se retrouver face aux conséquences de ses propres actions. Pas trop, pour ne pas penser à ceux qu'elle a blessé en chemin. Murphy attend la gloire - et le chemin est ardu, parsemé de types malintentionnés.

C'est peut-être la première fois que la blonde se sent vulnérable, mais elle n'y pense pas trop. Ce sentiment ne la met pas mal à l'aise outre-mesure. Il ne déclenche chez elle qu'une impression de paix et de tranquillité un peu flippante. Vivre dans le chaos a quelque chose de réconfortant et Murphy y est habituée. Elle ne sait pas faire avec la stabilité. Les mains de Carl sont la seule chose qui soit un peu constante, là tout de suite. Au moins, le jeune homme est revenu auprès d'elle. Cela n'était jamais arrivé, tout simplement parce que Murphy ne court après personne, question d'ego. Sa conscience, elle, n'a jamais cessé de chercher des nouvelles du brun, en espérant qu'il reviendrait un jour à ses côtés. Murphy aime imaginer que c'est là sa place. « Mais c’est un problème d’avoir toujours rien fait à 22 ans. Je me sens nul. » Elle voudrait l'enlacer encore, le rassurer avec tous les mots qu'elle connaît. Elle ne pourra cependant jamais réparer la blessure que Carl se fait à lui-même à se mettre ainsi la pression. Alors, plutôt que d'essayer encore, elle se contente de serrer les doigts de Carl dans les siens. Elle est là. Elle ne bougera pas. Pour une fois, elle n'a pas envie de fuir.

Les aveux que se font ensuite les deux amis frisent le ridicule. Ils attendaient chacun de leur côté, dans leur coin. Murphy laisse échapper un rire. Un éclat de voix qui n'a rien de méchant. Elle se trouve juste idiote, vraiment trop égoïste et bornée. Il aurait suffit d'un message, elle le sait. « J’aime bien être bête avec toi. » La blonde se blottit contre Carl. Elle le couvrira bientôt de baisers chastes, disséminés sur les joues du brun comme un millier de pensements sur ses plaies. Ils sont idiots ensemble, c'est tout ce qui compte. Il peut rester, il veut rester. C'est devant un film qu'ils finissent la soirée, étalés l'un contre l'autre. Cette position semble naturelle. Il ne subsiste plus rien de la gêne qui transpirait autrefois des pores de la peau de Carl. Sous ce toit, ils sont protégés. Après cette discussion, ils sont apaisés.

*

Nul. Voilà un adjectif à la hauteur de ce qu'ils viennent de voir. « C’était.. pas super, oui. » Murphy opine du chef et se lève, décidée à remettre à Carl de quoi passer la nuit. Des affaires de Seth, c'est tout ce qu'elle trouve à sa taille. Seth la tuera s'il savait qu'elle prête les affaires qu'il éparpille à d'autres. D'autres ? Non, seulement Carl. De toute façon, personne ne vient ici sinon Seth. Murphy ne va plus de lit en lit depuis quelques jours temps déjà. D'abord parce qu'elle n'en a pas eu l'occasion et ensuite, parce qu'elle en a fait la récente promesse à son petit-ami. Que ce statut est drôle. Après tout, elle ne fait rien de mal, si ? Carl est un ami. Elle ne fait qu'aider un ami, c'est tout. Pourtant, quand elle lui donne les affaires, elle sent que quelque chose ne va pas dans le regard du jeune homme. « Euh.. ils sont à qui ces vêtements ? » Murphy cille, cherche une réponse valable. Mentir à Carl, c'est inconcevable. Pas après la soirée qu'ils viennent de passer. La voilà qui hésite, cherche à retarder le moment des révélations. « Pardon t’as peut-être pas envie de répondre. » La jeune femme hausse les épaules et secoue la tête. Mentir par omission, ce n'est pas vraiment mentir, si ? « C'est à toi, maintenant. » Un sourire vient éluder son absence de réponse claire, alors qu'elle se dirige déjà vers la porte de sa chambre. Pourquoi son cœur bat-il dans sa gorge, plus fort que d'habitude ?

Dans le cerveau de Murphy, c'est la bataille. Ses justifications ne font que tourner en boucle dans son esprit. Elle ne fait qu'aider un ami. Un ami. Pourtant, lorsqu'elle se tourne vers le jeune homme pour lui proposer de partager son lit, elle a déjà l'impression de trahir Seth. Ils ne referont pas les mêmes erreurs. Maintenant, leur relation est claire et aucun d'eux n'attend quoi que ce soit de l'autre. N'est-ce pas ? « Je.. » Voilà. Elle devrait retirer sa proposition. Carl hésite. Carl est mal à l'aise. Murphy s'en veut. Murphy tord ses doigts nerveusement. « Ça me rassurerait de dormir avec toi, je crois. » Un étrange poids se lève de la poitrine de la blonde alors qu'un sourire monte jusqu'à ses yeux. « Je prends pas beaucoup de place, promis. Et puis je ronfle pas non plus. » La voilà qui glousse à nouveau, opinant franchement du chef comme pour tranquilliser Carl. Il ne lui doit rien, après tout. « Je risque de te donner des coups de pieds. Et je parle dans mon sommeil. » Autant de raisons qui devraient pousser son invité à prendre le canapé. Pourtant, Murphy n'a pas envie qu'il file loin d'elle.

« Je me change et.. je te rejoins, du coup ? » D'un geste, Carl saisit les vêtements de Seth sur le canapé. La blonde déglutit et se repasse en boucle son petit discours interne. « Oui. La chambre est là. » D'un mouvement de la tête, Murphy désigne la pièce dans laquelle elle passe le plus de temps. Le reste du temps, elle est dehors, à manquer de mourir à chaque coin de rue ou a squatter l'appartement de Seth. « T’as une salle de bain ? » « Heu, oui, viens voir. » Sans réfléchir, Murphy attrape la main de Carl et l'entraîne jusqu'à la salle de bain. L'endroit est minuscule et le plafonnier ne fonctionne pas très bien. Attenante à la chambre, la pièce ne contient qu'une douche et des toilettes. « Tu peux utiliser tout ce que tu veux. Si tu veux prendre une douche, les serviettes sont au dessus de l'évier. » Parce que le contact la brûle soudain, Murphy lâche la main de Carl. Elle ébouriffe pourtant ses cheveux bruns avant de filer dans la chambre, non sans lui lancer une dernière réplique. « L'eau chaude marche quand elle a le temps ! » Bonne chance, Carl.

A son tour de se changer. Murphy enfile un ensemble confortable composé d'un short et d'un tee-shirt uni avant de se glisser sous l'amoncellement de couvertures qui drapent son lit. Dans le noir, elle attend. Quoi, au juste ? Que la culpabilité s'installe, sans doute. Fort heureusement, Murphy est tranquille. Ses paupières se ferment déjà alors qu'elle s'est installée à un bout du lit, laissant à Carl tout le loisir de s'installer de l'autre. S'il ne veut pas qu'ils aient de contact, ils n'en auront pas.
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Message(#)(flowe #3) the night will hold us close EmptySam 20 Aoû 2022 - 20:28


☾ the night will hold us close
I see you, you see me. How pleasant this feeling, the moment you hold me. I missed you, I'm sorry. I've given what I have, I showed you I'm growing. The ashes fall slowly, as your voice consoles me.
@MURPHY ROWE ☆ CARL FLANAGAN
gif by (c) harley


Carl se demande si les derniers mois auraient été plus faciles avec Murphy à ses côtés. Si sa présence aurait pu apaiser les peines et déceptions qu’il a encore collectionnées comme ses mains accrochées aux siennes y parviennent bien ce soir. Avec elle le garçon découvre un sentiment qui lui était encore inconnu il y a une heure : une impression de protection, un bouclier inattendu contre la cruauté d’un monde où il désespère de trouver un jour sa place. Sur le moment Carl n’a plus peur de rien, ni d’être abandonné, ni d’être fou, comme si Murphy avait balayé ses craintes d’un revers de main pour lui ouvrir les portes d’une autre dimension. Là où il n’existe qu’eux deux, où les mots de Cesar ne peuvent pas le blesser et où il n’est une honte aux yeux de personne. Là où il a aussi le droit d’être maladroit, trop honnête et où les monstres sont les autres. Un monde illusoire qui n’existe qu’entre les murs de cet appartement mais dont Carl espère retrouver l’accès chaque fois que Murphy sera à ses côtés. Il y aura une prochaine fois, une suite à leurs retrouvailles, le garçon veut y croire parce qu’il n’oublie pas sa promesse. La sienne pourrait être de ne plus jamais s’enfuir en s’élançant vers la première porte que son regard pourra trouver, comme il l’avait tristement fait le soir où tout était allé de travers. Partir est à présent la dernière chose que Carl souhaite, il faudrait au moins une grue pour le déloger de là. Cet abri a tout de rassurant à commencer par elle et le garçon pourrait être tenté d’y prendre ses petites habitudes si Murphy n’avait rien contre l’idée de l’y accueillir de temps en temps. Carl saurait s’y faire discret, elle l’entendrait à peine pendant qu’ils partageraient des milliers de câlins et de tisanes entre deux mauvais films téléchargés. Ce n’est peut-être pas la définition du bonheur que le garçon n’espère plus connaitre un jour mais c’est suffisant pour lui donner envie de s’accrocher, les soirs comme celui-ci où prendre un aller sans retour pour l’Irlande pourrait tant le démanger.

La seule ombre au tableau apparait quand un ensemble de vêtements lui est remis pour la nuit, des vêtements qui il le devine bien n’appartiennent pas à Murphy. Son petit frère a exactement le même tee-shirt et ce caleçon a forcément un propriétaire quelque part dans cette ville, dont Carl se risque à questionner l’identité. Il regrettera peut-être bien de l’avoir fait quand la réponse obtenue ne lui plaira pas mais ne pas savoir le rend déjà malade, à l’image d’une jalousie elle aussi de retour après un très long silence. Son regard la détaille avec appréhension alors que Murphy tarde à le sortir de son ignorance, peut-être plus embêtée par sa question qu’elle ne le devrait. Vient-il encore de mettre son nez là où il ne faut pas ? Carl est sûrement trop curieux mais il faut aussi le comprendre, ce n’est pas évident de s’approprier les vêtements d’un autre et puis.. oui, il craint bien sûr d’apprendre qu’un homme vit ici avec elle et qu’il se trouve en terrain occupé. Elle était libre comme l’air la dernière fois qu’ils se sont vus mais les choses ont peut-être évolué de son côté, pendant que sa vie sentimentale à lui n’a pas progressé d’un iota. Il préférerait tout entendre plutôt que ça mais Murphy lui épargne ce genre de déconvenue, préférant opter pour une réponse détournée qui le laissera sur sa faim. « C'est à toi, maintenant. » À lui ? Il ne dirait pas que ça le rassure mais il nourrit peut-être bien l’espoir que l’homme détenant ces vêtements ne fait aujourd’hui plus partie de sa vie. Elle ne lui offrirait de toute façon pas les affaires d’un autre si celui-ci risquait de venir les réclamer, n’est-ce pas ? Un autre. Cette pensée le dérange autant qu’elle lui serre le bide mais Carl la garde pour lui, ravalant ses questions et intégrant simplement que cet ensemble est à lui. Si on lui avait dit qu’il serait plus riche d’un tee-shirt des Stones à l’issue de cette soirée le garçon n’y aurait pas cru mais après tout, il n’ira pas s’en plaindre.

Son corps se fige et son cœur rate plus d’un battement tandis que ses yeux naviguent à présent entre cette chambre qui lui tend les bras et ce canapé sur lequel Carl pensait initialement passer la nuit. C’était acté dans son esprit, il n’aurait jamais cherché à obtenir de lui-même une place dans son lit mais maintenant que la proposition lui est faite Carl est en proie au plus ardu des dilemmes. Il doute, repense à la dernière fois qu’il a été question d’un lit entre eux et tente de se convaincre que cette fois rien n’ira de travers. Ce n’est après tout que pour dormir, Murphy ne lui a jamais parlé d’autre chose et elle semble cette fois très loin de lui sauter dessus, ce qui devrait en outre le tranquilliser. Mais rien ne le soulagerait plus que de ne pas dormir seul ce soir, Carl ayant bien trop peur de voir ses cauchemars ressurgir et de se réveiller au beau milieu d’un salon qu’il ne reconnaitra pas. Murphy empêchera peut-être ses mauvais rêves de l’atteindre, c’est ce qui le convainc d’accepter avant de lui garantir qu’elle ne sera dérangée ni par ses ronflements, ni par la place qu’il prendra. « Je risque de te donner des coups de pieds. Et je parle dans mon sommeil. » Les coups de pieds lui rappelleront des souvenirs, quant au reste Carl pense pouvoir s’en accommoder. Tant qu’elle ne se met pas à l’insulter dans son sommeil ou à crier le nom d’un autre le garçon s’en portera bien. « Je prends le risque. » il annonce dans un sourire puis avance d’un pas prudent vers cette chambre qui sera donc aussi la sienne ce soir. « Faut juste que je prévienne ma maman d’accueil que je dormirai pas à la maison. » C’est qu’il y pense subitement, Talia pourrait s’inquiéter de ne pas le voir passer la porte alors Carl s’assure de l’avertir tout en passant sous silence le déroulement de sa soirée. Aussi bien son expulsion d’un vernissage que le fait de s’être réfugié chez une fille qu’il ne saurait même pas comment lui présenter. Elle se mettrait sûrement en tête qu’il a une petite amie et Carl ne pourrait pas mentir, pas plus qu’il ne pourrait assumer l’inexistence de sa vie amoureuse comme le fait d’attendre désespérément son tour, pour ces choses-là.

Il ne lui reste plus qu’à se changer avant de la rejoindre, si toutefois Murphy n’a pas changé d’avis durant les dix dernières secondes. « Oui. La chambre est là. » C’est officiel alors, ils se glisseront bien dans les mêmes draps ce soir et à cette pensée le garçon frissonne. C’est qu’il n’a jamais partagé le lit de qui que ce soit, Carl. Il a en fait toujours dormi seul et passé les nuits les plus froides en tête-à-tête avec lui-même, en ne pouvant compter que sur ses ruminations internes pour s’endormir. « Heu, oui, viens voir. » Carl la suit d’un pas docile jusqu’à la salle de bain tandis que la main de Murphy se niche à nouveau dans la sienne. Il y découvre une petite pièce mal éclairée et dépose ses affaires dans un coin, impatient de retirer ces couches humides qu’il porte encore sur lui. « Tu peux utiliser tout ce que tu veux. Si tu veux prendre une douche, les serviettes sont au dessus de l'évier. » « Je prendrais bien une douche, oui. » qu’il confirme timidement. C'est qu'il a l'impression de ne plus être très propre après s'être pris le rejet de Cesar et des torrents de pluie mais évacuer cette saleté qu'il se figure voudrait aussi dire effacer l'odeur que Murphy a laissé sur lui, ce qui le fait hésiter pendant plusieurs secondes face à la douche. « L'eau chaude marche quand elle a le temps ! » Mais tout compte fait, une douche froide ne pourra pas lui faire du mal pour tenter de remettre à leur place des idées qui ont un peu trop tendance à s'égarer depuis que Murphy est réapparue dans son paysage – en admettant qu'elle l'ait un jour vraiment quitté. Il n'aura suffi que d'une soirée pour que Carl se perde dans le flot de ses sentiments passés, son cœur le supplierait de ne pas tomber une deuxième fois pour elle s'il le pouvait mais le garçon n'a jamais été fichu de protéger celui-ci comme de raisonner ce qui lui sert accessoirement de cerveau. Il reste faible en sa présence, faible en pensant à elle et bien trop disposé à replonger quand il se croyait pourtant guéri de tout ce qu'elle avait pu animer en lui. Ses épisodes connaissent un début et une fin, ce n'est pas censé être différent cette fois mais peut-être bien que Murphy est différente, elle. C'était aussi plus simple quand il croyait l'avoir perdue et n'avait plus rien à quoi s'accrocher mais ce soir Carl n'est à vrai dire plus sûr de rien, ou seulement qu'il ne veut plus jamais s'en éloigner.

Il reste un moment dans la salle de bain à dévisager son reflet dans le miroir et à rembobiner le fil de sa soirée, avant de se résoudre à prendre la douche proposée. L’eau n’est pas bien chaude, c’est vrai, mais le garçon s’en contente amplement. Il enfile après ça son pyjama nouvellement acquis et regagne la chambre où l’obscurité règne à présent, cherchant dans le noir le côté du lit qui lui est destiné pour s’y glisser sans attendre. Il ne voit pas bien Murphy mais il peut la sentir, c’est alors un léger soupir qui lui échappe pendant qu’un silence s’empare de la pièce. Ses paupières sont lourdes mais il refuse que leurs derniers mots échangés ce soir soient au sujet de l’eau chaude. « Je te dis bonne nuit ? » Sa voix retentit en douceur alors qu’il se penche pour déposer un baiser sur sa joue – en espérant ne pas embrasser autre chose, sa vue lui faisant défaut dans cette obscurité. « Bonne nuit Murphy. » C’est un Carl apaisé dont la tête retombe sur l’oreiller alors qu’il reste sagement cantonné à l’une des extrémités. Ce n’est que plus tard dans la nuit que le garçon débordera du côté de Murphy pour réduire leur distance dans le lit, trouvant refuge dans son dos pour renouer avec son odeur et sa chaleur. Une nuit qui s’annonce aussi douce que paisible, si loin du chaos que Carl avait apporté avec lui avant de s’en défaire sur le palier de cet appartement. Le garçon s’endort avec l’assurance d’une tranquillité retrouvée, dans les bras de Murphy plus rien ne peut lui arriver et il le croira aussi longtemps que ses yeux seront fermés ; il le croira vraiment.


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