| Adricare #1 (2.0) ≈ You can count on me, like 1, 2, 3 |
| | (#)Ven 29 Juil 2022 - 17:50 | |
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Adricare
Icare était vraiment crevé, il était en plein décalage horaire encore, il venait de débarquer du Mexique, sa mère avait bien entendue voulu aller le chercher à l'aéroport et leur embrassade avait été longue, sa mère lui avait manqué, sincèrement, son parfum avait quelque chose de rassurant pour Icare, on pouvait même le traiter de fils à maman, en cet instant, dans ses bras, il n'en avait que faire. Sauf que comme à son habitude, il ne savait pas tenir en place, ses retrouvailles avec ses frères et son père avaient été froide, ce qui en soit était loin d'être surprenant. Mais comme ils n'avaient jamais compté pour lui, il s'en fichait un peu... Oui, ils partageaient le même sang bien sûr, mais ça s'arrêtait là. Les personnes qu'il aimait vraiment c'était sa mère, quelques amis qu'il s'était fait aux quatre coins du monde, mais surtout Adriana.
Adriana était bien la seule au monde qui avait réussi au milieu de son périple à le faire rentrer en Australie pour quelques jours, quelques semaines, pour lui tenir compagnie ou la soutenir. Comme lorsqu'elle s'était blessée en service et que mort d'inquiétude, il avait fini par rentrer auprès d'elle pour prendre soin d'elle —mais ils ne parlaient jamais de ces retrouvailles-là— ou pour l'un ou l'autre événement. Ils se connaissaient depuis qu'ils étaient enfants, ils s'étaient fait une tonne de promesses, ils avaient établi des règles bien à eux qui avaient évoluées en même temps qu'eux avaient grandi. C'était d'ailleurs cette amitié qui les avaient poussés à maintenir le contact. Une fois par semaine —et sans exception— Icare parlait à sa meilleure amie via Skype. La communication était parfois hasardeuse, mais c'était leur moment à eux et Icare avait mis un point d'honneur à respecter son engagement pour que la distance se fasse moins sentir même si elle était bien là.
C'est donc sans réelle surprise qu'il fit le mur de sa demeure familiale pour rejoindre la maison d'Adriana. Il avait quelques cadeaux en main, pour elle bien évidemment, comme s'il allait revenir les mains vides ! De toute façon, il n'aurait pas pu le faire, ils s'étaient fait la promesse de toujours se ramener des souvenirs de leur voyage, c'était pour ça qu'il en avait une tonne dans les bras. Il avait hâte de la retrouver, surtout qu'il ne lui avait pas annoncé son retour définitif à la maison, ayant voulu lui faire une surprise. Il espérait lui faire plaisir, il espérait qu'il lui avait manqué autant qu'elle l'avait fait. Il s'empressa de rouler jusque chez elle. Il était enfin à la "maison", concept un peu étrange après avoir si longtemps vagabonder à droite et à gauche du globe. Il sonna à sa porte, se dissimulant derrière une pile de cadeau, refusant qu'elle découvre tout de suite son visage. Il était aussi excité qu'un enfant, il avait du mal à contenir son sourire ou les battements hâtifs de son cœur, il allait enfin retrouver sa meilleure amie et il devait admettre avoir hâte de le faire. Pour être franc, retrouver Adriana comptait plus à ses yeux que de revoir ses propres frères. C'était la réalité d'Icare parce qu'il l'aimait à sa façon tout simplement. @Adriana Castillo |
| | | | (#)Dim 31 Juil 2022 - 18:53 | |
| Adriana est rentrée tard du travail, comme beaucoup trop souvent. La brunette est passionnée par son boulot, ne compte pas les heures pour tenter de réussir les missions qui lui incombent. Son travail est une vocation, une évidence, même si c’est loin d’être facile au quotidien. Les gens n’aiment pas les policiers et pourtant, ils savent se rappeler de leur numéro lorsqu’ils démontrent à quel point ils sont indispensables. La journée a été épuisante, et Adriana a enfilé un legging et un débardeur noirs dans l’optique d’aller courir. Avant cela, elle a cependant décidé de tenter de préparer un repas. Adriana n’a jamais été une bonne cuisinière. Elle sait faire des soupes, parce qu’il n’y a rien de plus facile. Les desserts, elle maîtrise. Mais on ne peut décemment pas se nourrir uniquement de potages et de muffins. Alors elle continue à tester, à essayer de s’améliorer, et c’est consciencieusement qu’elle coupe les légumes dans la cuisine ouverte sur le salon. De temps à autre, elle jette un coup d’œil à sa tablette tactile, posée sur le plan de travail, sur laquelle la recette qu’elle essaie de suivre est affichée. La brunette finit par hausser les épaules, mélanger les pâtes et les légumes dans un plat, rajouter un peu de crème, quelques herbes, et du gruyère. Elle observe le résultat, plutôt satisfaite, pour une fois, et met le plat dans le four. Alors qu’elle s’apprête à quitter le domicile pour aller faire son jogging et se vider la tête, la sonnerie retentit entre les murs. Adriana va donc ouvrir la porte, pour se retrouver face à une montagne de cadeaux. Elle fronce un instant les sourcils et recule d’un pas, surprise, mais elle reconnait très rapidement la silhouette de son meilleur ami. Elle met pourtant une seconde à prononcer un mot, puisqu’Icare n’est pas censé être là, mais au Mexique, à déguster des cocktails sur la plage. « Icare ?! » Elle se saisit de la pile de cadeaux pour la poser par terre, dans le hall d’entrée, en tâchant de ne rien faire tomber avec sa légendaire maladresse. Puis son regard croise celui de son meilleur ami, et un sourire illumine le visage de la brunette. Sans plus attendre, elle saute dans ses bras, enroulant ses jambes autour de sa taille, enfouissant son nez dans son cou. Elle respire son odeur rassurante, profite de la chaleur de son corps et de la force de son étreinte. Ici, elle se sent bien. Elle murmure, la voix légèrement vacillante. « Tu m’as tellement manqué. » Elle se laisse finalement glisser sur le sol, et détaille son meilleur ami de la tête aux pieds, comme pour vérifier qu’il a bien pris soin de lui, à l’étranger. Finalement, elle lui assène un violent coup de poing dans le bras, utilisant ses 9 ans d’arts martiaux, et prend un air vexé. « Pourquoi tu m’as pas dit que tu rentrais ? » Après les embrassades, Ade laisse Icare entrer dans la maison, mais son attention est attirée par un nuage de fumée qui s’échappe de la cuisine.L’air horrifiée, Ade court vers la cuisine, et sort du four un gratin brûlé. Elle soupire avant de rejoindre Icare. « On dirait bien que tu viens de sauver mon chez moi, en m’empêchant d’aller courir. Pizza ? Tu restes manger ? » Elle se saisit déjà de son téléphone pour passer commande et, clairement, elle n’acceptera pas un refus de la part d’Icare : elle vient de le retrouver, après plusieurs mois d’absence. Il est hors de question qu’elle le laisse s’en aller comme ça. |
| | | | (#)Dim 31 Juil 2022 - 22:53 | |
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Adricare
« Icare ?! » le jeune homme sourit en entendant la voix de sa meilleure amie après beaucoup trop de temps. Elle lui avait sincèrement manquée. Elle l'aida à se dépatouiller de ses affaires, une fois les bras libres, elle n'hésita pas une seconde à se jeter dans ses bras. Il la serra dans une étreinte chaleureuse et intime. Son parfum frappa ses narines, il était si familier qu'il réchauffa automatiquement son cœur, faisant revenir une tonne de souvenirs de sa mémoire. Toute son enfance, c'était avec Ade qu'il l'avait partagé après tout. Il n'avait jamais été proche de ses frères, quand il avait perdu Rosalind, une partie de son cœur avait à tout jamais été meurtri, mais Adriana avait réussi à le sortir de sa tristesse, elle était restée à ses côtés et ne l'avait jamais abandonné, et pour Icare c'était énorme. C'était plus ce que son propre sang avait fait pour lui.
« Tu m’as tellement manqué. » elle s'éloigna de lui et il lui sourit, faisant apparaitre sa fosette sur sa joue comme à chaque fois qu'il souriait sincèrement. « Toi aussi » avoua-t-il sans autre préambule parce que c'était la vérité. Ade lui avait manqué et c'était pour ça qu'elle était la première personne qu'il avait eu envie de voir après sa famille. A ses yeux, elle était l'extension de sa famille, il l'avait choisi. Comme le disait l'expression : on ne choisit pas sa famille mais bien ses amis. Il la tenait en si haute estime qu'elle l'était devenue dans son cœur, une partie de lui, une partie de sa famille et il aurait tout fait pour la protéger. Même si en soit, elle n'était en fait pas si faible que ça ! Loin de là même vu la violence qu'elle mit à le ruer d'un coup dans l'épaule, il grimaça et se massa aussi tôt l'épaule. « Pourquoi tu m’as pas dit que tu rentrais ? » il eut un air mutin, les yeux pétillant de malice. « Parce que j'avais envie de te dire en face que je rentrais à la maison. Pour de bon ! » avoua-t-il alors le plus sérieusement du monde.
Il lui avait fallu 6 ans pour en arriver à ce point-là de sa vie. 6 ans à vagabonder et à découvrir le monde sous ses bons jours comme ses mauvais jours. Il avait été dans assez d'endroit pour prendre conscience de la chance qu'il avait eu à naitre avec une cuillère dorée dans la bouche, là où était facile de grandir sans trop de préoccupation. Dans un monde où il était même facile d'être égoïste et capricieux, chose que beaucoup d'autres jeunes ne pouvaient pas se permettre dans d'autres endroits du globe.
Ils rentrèrent finalement dans la demeure de son amie, sauf qu'un nuage noir émanait de sa cuisine... visiblement, elle avait encore tenté une expérience culinaire. Il plissa le nez à l'odeur de brûler qui commençait à chatouiller ses narines. « On dirait bien que tu viens de sauver mon chez moi, en m’empêchant d’aller courir. Pizza ? Tu restes manger ? » « Tant que ce n'est pas toi qui cuisine... » répondit-il d'un air amusé. Icare se débrouillait mieux à cet exercice que son amie d'enfance. Mais une pizza lui ferait le plus grand bien, cette simple idée le faisait déjà salivé d'avance. « Pas d'ananas sur ma pizza ! » précisa-t-il tout de même au cas où Ade ait une idée bizarre qui lui vienne en tête, il préférait la jouer prudent pour la peine. |
| | | | (#)Sam 6 Aoû 2022 - 23:09 | |
| Les bras autour du coup de son meilleur ami, ses jambes enroulées autour de sa taille, elle se sent bien. Il lui a énormément manqué, et ils ont eu beau se parler via skype ou d’autres réseaux, rien n’égale les moments passés ensemble. « Toi aussi », répond-il alors qu’il lui avoue à quel point son absence a été pesante. Ade ressert encore un peu son étreinte, enfouissant son nez dans son cou, respirant son odeur : c’est là qu’elle est bien. Puis, alors qu’elle reproche à Icare de ne pas l’avoir prévenu de son retour, son meilleur ami affiche un air mutin. « Parce que j’avais envie de te dire en face que je rentrais à la maison. Pour de bon ! » Le cœur d’Adriana se sert et c’est la voix légèrement tremblante qu’elle demande : « Pour de bon ? Tu vas rester ici ? » Elle se sent soulagée et envahit par trop d’émotions, enroulant une nouvelle fois ses bras autour du cou de son meilleur ami pour tenter de cacher son air perturbé, qu’il ne peut pas avoir loupé. Il a entendu le timbre de sa voix, et il la connaît par cœur. Et, sans même en observer les signes, il ne pouvait douter qu’elle était ravie de son retour : elle avait besoin de son meilleur ami, et il était enfin de retour. La fumée qui s’échappe de la cuisine de la brune vient interrompre leur nouvelle étreinte. « Tant que ce n’est pas toi qui cuisine … » Elle lève les yeux au ciel, le téléphone déjà collé à l’oreille pour commander les pizzas. « Très drôle … » Elle déambule de pièce en pièce, ouvrant toutes les fenêtres pour faire sortir la fumée et dissiper cette odeur de brûlé. « Pas d’ananas sur ma pizza ! » Une nouvelle fois, elle lève les yeux au ciel. « Je crois qu’il faudrait plus que six ans à parcourir le monde pour que j’oublie le goût de ta pizza préférée. » Ils sont amis depuis leurs trois ans, elle connait tout de lui, et n’est pas prête à commettre un tel impair. Elle commande deux pizzas quatre fromages, puis va sortir deux bières du frigo, invitant Icare à venir s’installer avec elle sur le balcon en attendant leur repas. « Tu es déjà passé chez toi ? Tu as vu tes parents et tes frères ? » Ade tend le décapsuleur à Icare après avoir ouvert sa bière et en boit quelques gorgées, observant sa réaction avec attention. Elle n’est pas connue pour sa délicatesse ou pour y aller par quatre chemins, alors elle lui demande spontanément s’il a déjà eu le droit aux retrouvailles avec les siens. Elle sait que ce moment n’a pas du être évident, vu les liens qui lient les Cox entre eux. « Tu sais déjà ce que tu vas faire ? Retourner vivre chez tes parents ? Prendre un appart ? Un job ? » Il a toute une vie à reconstruire ici, et des milliers de possibilités. Le téléphone de la brunette, posé entre eux sur la table, vibre, et le prénom de Winston s'affiche à l'écran. Adriana s'en saisit et le retourne, un léger sourire qu'elle tente de réprimer sur ses lèvres, son regard innocent se plongeant dans celui d'Icare, comme pour dire : quoi ? |
| | | | (#)Lun 8 Aoû 2022 - 3:43 | |
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Adricare
« Pour de bon ? Tu vas rester ici ? » Icare sourit encore plus, le visage perdu dans la chevelure de sa meilleure amie qui ne donne pas le sentiment de vouloir le lâcher, il comprend, lui-même à du mal à desserrer son étreinte, bon sang, c'est sa meilleure amie ! Celle avec qui il a grandi et qu'il aime tout simplement. Être de retour en Australie, c'était avant tout sa décision, oui, sa mère lui avait aussi demandé —supplié— de le faire, mais ce n'était pas la première fois et à chaque fois, il avait eu le sentiment de ne pas avoir accompli tout ce qu'il voulait... mais sa dernière demande avait fait mouche dans son coeur, sa mère lui avait manqué, le fait d'avoir de la famille dans le pays dans lequel il vivait, un passé, des souvenirs, des gens avec qui il avait grandi, comme Ade en soit... voyager à travers le monde avait eu ses inconvénients comme ses bienfaits, désormais, il se sentait moins... piégé dans sa vie. Sans l'influence de son père, il avait pu tester énormément de nouvelles choses, il avait pu découvrir aussi quel genre d'homme il voulait devenir à son tour, il avait grandi, il avait changé, à ses yeux, il avait évolué. Plus indépendant, plus détendu aussi, il avait enfin pu tenir la promesse qu'il avait fait à Rosalind avant de la perdre : découvrir le monde pour deux, tout tester et n'avoir aucun regret. Jamais. « Oui, il était temps pour moi d'être à la maison. J'en avais besoin je crois, j'ai envie de me poser un peu et reprendre mes marques... » dit-il sincèrement à Ade. Parce qu'elle n'était pas n'importe qui et qu'il ne pouvait pas lui mentir. La sincérité était le maître mot de leur relation.
Seulement, leur étreinte doit prendre fin quand ça commence à sentir la fumée... apparemment, certaines choses ne changeraient jamais et Ade en cuisine c'était simplement une catastrophe. Il ironisa là-dessus justement. « Très drôle … » « Je suis content que certaines choses restent les mêmes. Je te promets un bon repas organisé par mes soins prochainement ! » parce que oui, il savait se débrouiller dans une cuisine maintenant, clairement plus que Ade. Pour effacer cette erreur culinaire, son amie commande une pizza, Icare est très spécifique sur ce qu'il aime, tout ne peut pas changer non plus ! « Je crois qu’il faudrait plus que six ans à parcourir le monde pour que j’oublie le goût de ta pizza préférée. » le jeune brun sourit en l'entendant dire ça, évidemment, ils se connaissaient depuis toujours, Icare aussi se remémorait une tonne de détails sur Adriana, c'était naturel à ses yeux de tout savoir d'elle.
« Tu es déjà passé chez toi ? Tu as vu tes parents et tes frères ? » Icare eut une petite moue avant d'avant d'opiner de la tête, Ade l'a emmené sur son balcon et elle lui tend une bière, ambiance détendue et confidence en perspective en somme. « J'ai vu ma mère et les autres oui... » sa relation avec les autres "hommes" Cox n'avait jamais été de tout repos, leur seul point de convergence était leur amour pour leur mère. « Je vais tenter d'aller voir Rosalind demain » avoua-t-il alors délicatement. A chacun de ses retours au pays, une visite de la tombe de sa soeur était un moment important, il lui parlait de sa vie, de ses aventures et... c'était triste à dire mais il se sentait toujours plus proche d'elle que de ses deux frères aînés.
« Tu sais déjà ce que tu vas faire ? Retourner vivre chez tes parents ? Prendre un appart ? Un job ? » Icare se reconcentre sur sa conversation avec Ade, dès qu'il pense à sa soeur, son esprit vagabonde toujours un peu ailleurs, mais ce n'est pas le moment, il doit entretenir sa relation avec sa meilleure amie... d'autant plus que sa dernière visite au pays l'a fragilisé... enfin, peut-être ? Il n'est même pas sûr mais l'idée le met tout de même mal à l'aise. « Je vais me trouver un studio dans le quartier le moins bien fréquenté pour être sûr de n'avoir aucune visite de ma famille » avoua-t-il le regard pétillant de malice à l'idée de ce plan. « Et j'ai déjà téléphoné pour un job de serveur là, j'devrais commencer demain » ajouta-t-il tout en buvant une gorgée de sa bière tout en plissant un peu les yeux. « Je crois que je serais incapable de retourner dans la demeure familiale... » grimace-t-il avant de voir que le téléphone d'Ade vibre et il a le temps de lire juste un prénom... Winston... qui est Winston ? Il observe sa meilleure amie qui prend un air innocent, il roule des yeux devant sa tête. « Balance, c'est qui Winston ? Est-ce que tu avais autre chose de prévu ce soir que ma venue impromptue ? » soudain, il réalise qu'il est vraiment venu à l'improviste, il a peut-être gâché les plans de sa meilleure amie sans même s'en rendre compte. |
| | | | (#)Jeu 11 Aoû 2022 - 22:12 | |
| Dans les bras d’Icare, elle écoute son meilleur ami l’informer de son retour définitif à Brisbane : finit le tour du monde, finit les découvertes, il se réinstalle enfin ici, et la brunette est ravie de l’apprendre. « Oui, il était temps pour moi d’être à la maison. J’en avais besoin je crois, j’ai envie de me poser un peu et de prendre mes marques … » Eux aussi doivent reprendre leurs marques : ils ont beau être meilleurs amis depuis qu’ils ont trois ans, leur amitié a été fragilisée lors du dernier retour d’Icare. En septembre 2021, Icare et Adriana avaient franchi le seuil de l’amitié pour devenir un couple, le temps de quelques semaines. Nombreux étaient leurs proches à leur prédire un tel avenir depuis plusieurs années. Leur proximité avait en effet de quoi questionner, pour quelqu’un d’extérieur. Mais dépasser leur amitié pour vivre une relation intime n’avait fait que mettre en péril leur complicité. Icare était ensuite reparti à l’autre bout du monde, et ils ne s’étaient pas revus depuis, se contentant des appels via Skype. Alors la brunette est contente de pouvoir retrouver son meilleur, et elle espère que les choses pourront être comme avant, avant septembre. Elle sourit en répondant. « J’en suis ravie. » Quelques instants plus tard, les voilà installés sur le balcon de la jeune femme, à espérer que l’odeur de brûlé ne s’incruste pas dans tout l’appartement. Une bière à la main, Ade interroge Icare sans préambule, la brunette n’étant pas connue pour ses détours ou sa langue de bois. « J’ai vu ma mère et les autres oui … » Elle grimace : « les autres ». Elle connait les tensions qui existent entre les hommes chez les Cox. Elle sait les différences entre Icare et ses frères, divisés par des attentes différentes face à la vie, et un père ultra exigeant. « Ca s’est mal passé ? » Elle n’espère même pas que ça se soit bien passé, simplement que ça n’ait pas été catastrophique. Elle a assisté à assez de repas de famille pour savoir qu’elle est la dynamique familiale chez les Cox. Elle a assez temporisé, tenté de jouer les médiateurs. Elle a mille fois pris le parti d’Icare, n’ayant que faire que son père la voit comme une malpolie qui n’avait pas sa place à leur table. Alors tout ce qu’elle espère, c’est que les reproches n’ont pas fusé le premier jour du retour de son ami. « Je vais tenter d’aller voir Rosalind demain. » La brunette esquisse un sourire triste en hochant la tête. Elle pose sa main sur celle d’Icare, la serrant délicatement pour lui apporter du réconfort. Puis elle l’interroge sur ses projets. « Je vais me trouver un studio dans le quartier le moins bien fréquenté pour être sûr de n’avoir aucune visite de ma famille. » Elle rit, s’étouffant avec sa bière. « Bon plan. Mais je suis pas certaine que même en vivant dans le centre-ville, tu aurais beaucoup de visites, à part celles de ta mère, si ? » Elle hausse les épaules, souriant toujours. « Tu pourrais rester ici … en attendant de trouver un truc. » Après tout, même si leur histoire d’amour n’avait pas fonctionné, faute d’amour, ils restaient des meilleurs amis. Ils devaient ainsi s’entraider, et être là pour l’autre. Adriana était persuadée qu’une colocation de quelques jours ne pourrait que fonctionner, vu leur alchimie et leurs points communs. Pourtant, elle redoute la réaction d’Icare, elle redoute un refus fondé sur leurs dérapages du mois de septembre et, gênée, elle boit plusieurs gorgées de bière pour tenter de se donner une contenance. « Et j’ai déjà téléphoné pour un job de serveur là, j’devrais commencer demain. » « Felicidades ! » La brunette est fière de lui. Elle trinque, cognant sa bière contre la sienne, et finissant sa bouteille d’une traite. « Je crois que je serais incapable de retourner dans la demeure familiale … » Elle lui adresse un sourire triste et murmure un simple « je sais », avant de se lever pour aller chercher de nouvelles bouteilles de bière. A son retour, son téléphone posé sur la table entre eux vibre, affichant le prénom de Winston, l’interne qu’Adriana fréquente depuis quelques temps, sans que rien ne soit officiel ou sérieux. « Balance, c’est qui Winston ? Est-ce que tu avais autre chose de prévu ce soir que ma venue impromptue ? » Ade lève les yeux au ciel et secoue la tête : il n’y a aucun autre endroit où elle voudrait être que le lieu où se trouve son meilleur ami. Pourtant, elle rougit légèrement, parce qu’elle sait que quand Icare se souviendra de qui est Winston, il n’approuvera pas forcément ce qui est en train de se passer entre l’interne et la policière. « Non, Winston est de garde cette nuit. C’est … » Elle laisse échapper un soupire. « Je t’ai déjà parlé de lui. C’était le meilleur ami d’Eduardo. » Eduardo était un garçon dont Adriana était très proche au lycée, et qui avait été tué sous ses yeux en septembre 2013. Pendant de nombreux mois, suite à cet événement traumatisant, Ade avait été au fond du trou. C’est grâce à l’aide de ses proches, dont Icare, qu’elle avait réussi à se relever et à dompter la peur qui ne la lâchait pas depuis l’agression. Avant la mort d’Eduardo, Winston et Ade se toléraient, sans vraiment prêter attention à l’autre. Depuis sa mort, ils se croisaient environ une fois par an, par hasard, et c’était très bien ainsi. Jusqu’à récemment … Winston faisait vivre le souvenir d’Eduardo, lui faisait penser à Eduardo, avait certaines de ses mimiques et de ses expressions, et c’était agréable, tout simplement, même si ça ne ferait pas revenir son ami. « On s’est vu quelques fois, c’est tout. » Elle est sur la défensive, mais la sonnette lui permet de s’éclipser pour aller chercher les pizzas. Quelques minutes plus tard, la table sur le balcon est dressée, et leurs verres sont remplis de Lambrusco. |
| | | | (#)Mer 24 Aoû 2022 - 1:37 | |
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Adricare
« J’en suis ravie. » être de retour en Australie n'était pas quelque chose qu'Icare avait anticipé, il aimait l'inconnu, partir à l'improviste, il aimait l'idée de se laisser aller à suivre ses envies et laisser son instinct parler. Il suivait le flow sans jamais se poser de questions, il faisait au mieux, voilà tout. S'il avait envie de quelque chose, il le prenait, il ne questionnait jamais ses choix, pourquoi ? Vivre dans le regret ? Remettre sa vie en question ? Il préférait... faire des erreurs que d'avoir des regrets. C'était sans doute pour ça qu'il avait couché avec Adriana. Il avait mis leur amitié en péril, mais il avait sentit qu'il en avait envie à ce moment-là. Il avait juste su que ne pas le faire à ce moment-là aurait été une erreur de sa part. Oh, évidemment, il était conscient que coucher avec sa meilleure amie n'était pas la chose la plus maligne à faire. Mais c'était trop tard maintenant. Il n'était pas resté, il était juste reparti au Mexique et ils avaient continuer à se parler comme si leur franchissement de limite n'avait aucune conséquences... ce qui avait fini par le rassurer, tant que leur amitié ne changeait pas fondamentalement, il pouvait s’accommoder de leur dérapage. Il pouvait accepter de faire des erreurs, il restait humain, mais il avait du mal à l'idée de perdre quelqu'un à cause d'une de ses erreurs. « Moi aussi » répondit-il finalement avec un sourire aux lèvres. Sourire qui se crispa à l'énonciation du reste de sa famille... hormis sa mère, il avait une relation ultra tendue avec ses frères et son père. Ils étaient tous complètement différent après tout. « Ça s’est mal passé ? » il grimaça légèrement. Il ne pouvait pas dire que ça s'était mal "passé", c'était juste qu'ils avaient si peu de point commun que les avoir ou non dans sa vie importait peu au final aux yeux d'Icare. La vie que les autres Cox menait n'avait rien... de tentant, il s'en fichait de savoir ce qu'il faisait... et il avait le juste retour de bâton, ses frères l'appréciaient très peu, son père n'étant jamais vraiment là, il n'avait pas de critique à émettre de vive voix. Même après avoir manqué 6 ans dans la vie de son benjamin, il s'était éclipsé après une sonnerie de son téléphone et il n'était jamais revenu. C'était un grand classique chez les Cox. « Tu sais bien... c'est compliqué » finit-il par résumer, car c'était le cas de le dire.
Il voulait néanmoins rendre un petit hommage à sa sœur maintenant qu'il était de retour, c'était la moindre des choses. Et Ade comprenait, elle lui serra la main par automatisme en guise de soutien émotionnel. Puis pour avoir une conversation moins "lourde", il parla de son futur plan d'habitation. Loin de la demeure familiale et mal fréquenté pour éviter toutes visites impromptue de ses frères. « Bon plan. Mais je suis pas certaine que même en vivant dans le centre-ville, tu aurais beaucoup de visites, à part celles de ta mère, si ? » il haussa les épaules. Il avait des amis partout et nul part. Ceux qui comptaient réellement, il pouvait les compter sur ses 10 doigts et ils n'étaient même pas tous sur les mêmes continents. En Australie, sa longue absence avait évidemment créer un fossé entre... ses anciennes connaissances, mais il n'était pas sûr de vouloir renouer avec eux. Au pire des cas, il pouvait toujours se faire de nouveaux amis, il était devenu doué à l'exercice après tout. « Tu pourrais rester ici … en attendant de trouver un truc. » Icare arqua un sourcil avant de prendre une gorgé de sa bière, c'était évidemment une solution, mais est-ce que c'était la bonne décision à prendre au vu de leur dernier écart ? Il devait s'assurer de restaurer leur amitié, pas de... la fragiliser. Et vivre ensemble pouvait être un déclencheur de problèmes. « J'ai promis à maman de rentrer à la maison, et j'ai déjà prévu d'aller visiter des studio dans les jours à venir, ça aurait été avec plaisir aussi non, mais si je suis de retour, je veux mon chez moi, j'aime assez mon indépendance... » finit-il par dire le plus sincèrement possible, parce que c'était vrai aussi, parcourir le monde l'avait rendu débrouillard. Il lui avoua également qu'il avait trouvé un job qui ferait l'affaire, il voulait un minimum de salaire pour s'en sortir au mieux. « Felicidades ! » « Gracias corazón » répondit-il par automatisme, sautant d'une langue à l'autre sans aucun effort. Ils trinquent ensemble, évidemment, ils ont toujours fêté ensemble les réussites de l'un ou l'autre, c'est ça aussi être "meilleurs amis".
Ade s'occupe de ramener d'autres bières, cette idée est bonne aux yeux d'Icare même si dangereuse, il ne dort pas beaucoup, pour ainsi dire jamais, mais il est tout de même en décalage horaire et fatigué, il a peur que l'alcool lui semble plus lourde rapidement. Et lui bourré chez Ade n'est pas l'idée du siècle ! Cependant, Icare est un fin observateur et il ne manque pas le prénom affiché sur le téléphone de la jeune femme... un certain Winston. Prénom ridicule à ses yeux, mais au moins, ça reste plus original qu'un bon vieux "Jack". « Non, Winston est de garde cette nuit. C’est … Je t’ai déjà parlé de lui. C’était le meilleur ami d’Eduardo. » Icare qui allait amener le goulot de sa nouvelle bière à sa bouche arrêta son geste. Il cligna des yeux et hésita une seconde avant de terminer son geste par automatisme. Eduardo, ça faisait longtemps... Ade avait connu une période compliqué, la mort n'était jamais un sujet facile, ça compliquait les relations, ça changeait les gens, il avait été là pour l'aider à se relever, après tout, elle avait fait la même à la mort de Rosalind. Mais ils étaient très jeunes à l'époque, la mort était très abstrait pour des enfants... la mort d'Eduardo avait été plus concrète aux yeux d'adolescents. A ses yeux, Winston était là pour entretenir en vie le fantôme d'Eduardo et ça ne semblait pas saint à ses yeux... mais comment le dire sans que son amie se braque ? Il hésita sur la démarche à suivre. « On s’est vu quelques fois, c’est tout. » « Juste vu ? Ou plus que ça ? » l'interrogea-t-il prudemment afin de ne pas la braquer. « Tant que tu es heureuse, c'est tout ce qui compte pour moi mais... » il s'humecta les lèvres doucement, dans un geste assez lent, le regard se perdant dans le vide. « Ne te fais pas mal inutilement, tu mérites une vrai relation Ade » il le pensait sincèrement, c'était une fille magnifique et elle était tout simplement parfaite, si quelqu'un devait rentrer dans la vie d'Ade, il voulait être tenu au courant et faire savoir sa présence, parce qu'il comptait bien rester et faire comprendre à n'importe quel idiot que s'il blessait Ade, il aurait affaire à lui par la suite. |
| | | | (#)Jeu 1 Sep 2022 - 22:38 | |
| « Tu sais bien … c’est compliqué. » Il élude la question, ne rentre pas dans les détails quand elle lui demande si ça s’est mal passé, avec sa famille. Mais elle ne lui en veut pas. En effet, elle connaît leurs difficultés, pour avoir partagé des centaines de repas de famille au fil des ans. Elle sait que sa mère est aimante, elle sait que son père est absent et exigeant, et elle connaît le fossé entre lui ses deux frères. Et rien que de penser à Lennox, avec qui elle a couché plusieurs fois à la fin de l’année 2021, lui donne la nausée. Rien n’était prémédité … la première fois. Ils s’étaient croisés par hasard, dans un bar, peu après le retour d’Icare au Mexique. Leur amitié était plus fragile que jamais, et Adriana avait noyé son chagrin dans l’alcool. Lennox avait proposé de la ramener chez elle, et ils avaient fini la nuit ensemble. D’autres nuits s’en étaient suivies, toutes ayant le même sentiment d’interdit : il était marié, il était père de famille, il était le frère de son meilleur ami. Règle n° 9 : Tu ne sortiras pas avec les ex, les crushs ou la famille de ton meilleur ami. Elle avait violé cette règle, et à plusieurs reprises. Son ventre se tordait de douleur rien qu’à imaginer le prochain repas de famille chez les Cox auquel elle serait invitée. Elle change donc de sujet, sans doute aussi soulagée que Jack de laisser derrière eux le sujet de la fratrie Cox, et l’interroge sur ses plans d’avenir. Et si Icare a trouvé un job, il est actuellement sans logement. La brunette lui propose donc spontanément de rester chez elle quelques jours, le temps qu’il trouve quelque chose. Mais à peine l’offre a-t-elle franchit ses lèvres qu’elle se demande si ce sera réellement une bonne idée. La dernière fois que Icare était resté chez elle, ils avaient fini dans le même lit et mis en péril leur amitié. Ils se devaient aujourd’hui de la reconstruire, et non de la fragiliser. « J’ai promis à maman de rentrer à la maison, et j’ai déjà prévu d’aller visiter des studios dans les jours à venir, ça aurait été avec plaisir aussi non, mais si je suis de retour, je veux mon chez moi, j’aime assez mon indépendance … » Elle toussote, légèrement gênée. « Bien sûr, je comprends, mais je ne te proposais pas une colocation à long terme, juste de t’héberger le temps que tu te retournes. » Mais elle n’insistera pas. Elle est partagée entre le soulagement qu’il ait refusé, et qu’ils ne risquent pas de se retrouver dans la même situation qu’en septembre dernier, et la gêne : est-ce qu’il y a un an, avant que tout ne dérape, il lui aurait donné la même réponse ? Elle ne peut s’empêcher de penser qu’il aurait accepté sans se poser des questions, et que les choses prendraient encore du temps avant de revenir à la normale. Le téléphone de la brunette affiche ensuite le nom de Winston, et la voilà qui doit s’expliquer. Elle rappelle à son meilleur ami qui est Winston, son lien avec Eduardo, et semble sur la défensive. Icare, lui semble hésitant. « Juste vu ? Ou plus que ça ? » C’est cette fois-ci la règle n° 6 qui vient s’imposer dans l’esprit d’Adriana : si tu ne peux pas parler à ton meilleur ami de ce que tu fais, tu ne devrais probablement pas le faire. Elle ne peut s’empêcher de lever les yeux au ciel. Elle sait que fréquenter Winston n’est pas l’idée du siècle, elle sait qu’ils n’ont pas grand-chose en commun, et elle sait qu’ils n’ont pas d’avenir. Mais il n’y a rien de sérieux entre eux, et s’amuser n’a jamais fait de mal à personne. « Dios mio, Icare ! On couche ensemble ! » C’était quoi, cet interrogatoire ? « Tant que tu es heureuse, c’est tout ce qui compte pour moi mais … » Elle se crispe davantage, sentant venir la leçon de morale ou les reproches, à tout le moins, les conseils : ceux qui lui diraient d’arrêter de voir l’interne. « Ne te fais pas mal inutilement, tu mérites une vraie relation Ade. » Elle laisse échapper un rire nerveux. « On s’amuse, c’est tout. On n’est pas un couple, il n’y a pas d’étiquette, pas de case, rien de sérieux. Tout ira bien. » Ou pas, mais ce n’était pas une chose dont elle souhaitait se préoccuper aujourd’hui. « Et je ne veux pas d’une vraie relation ! Pas après … Maxwell, pas après … pas après ces derniers mois chaotiques. » Pas après toi. Pas après avoir cumulé les mauvais choix ces derniers mois. Elle avait tenté une relation amoureuse avec Icare : un échec, sans amour. Elle s’était consolée dans les bras de Lennox : une erreur. Puis elle s’était rapprochée de Maxwell, qui s’était marié à une de ses amies. Elle en avait assez de faire des erreurs de jugement, assez de souffrir, assez de s’attacher. Avec Winston, c’était facile : il ne voulait rien de sérieux, elle non plus. Tout était clair, alors comment pourrait-elle souffrir. Adriana profite de l’arrivée des pizzas pour tenter de clôturer le sujet Winston. Elle dresse la table, ou en tout cas, elle pose leurs cartons sur la table de la terrasse, sort deux verres de vin et ramène la bouteille de Lambrusco. Le reste de la soirée est plus léger, ponctué du récit détaillé des voyages d’Icare, qui viennent compléter les nouvelles qu’il lui donnait toutes les semaines via Skype. Rapidement, leurs pizzas sont dévorées, et la bouteille est vide. Ade sent sa tête lui tourner, et elle frissonne alors que la nuit est tombée et qu’un vent frais s’est levé. Elle empile les cartons pour les ramener à la cuisine, puis repère les clés de voiture d’Icare sur la table et s’en saisit. « Hors de question que tu conduises après avoir bu deux bières et la moitié d’une bouteille de Lambrusco ! Soit tu dors ici, soit je t’appelle un taxi. Et c’est non négociable ! » Elle rit beaucoup trop fort, alors que l’alcool coule dans ses veines, et elle cache les clés dans son dos pour éviter qu’Icare ne puisse les attraper, rentrant à reculons à l’intérieur de son appartement. |
| | | | (#)Lun 5 Sep 2022 - 0:44 | |
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Adricare
« Bien sûr, je comprends, mais je ne te proposais pas une colocation à long terme, juste de t’héberger le temps que tu te retournes. » Icare pencha la tête sur le côté et il se gratta la tempe. Il comprenait le principe et le geste, mais il avait voyagé pendant 6 ans et il s'était toujours débrouillé pour toujours trouvé rapidement des logements, il était même assez doué à l'exercice, il avait désormais l'habitude, c'était quelque chose qui coulait de source pour lui et il était devenu un expert. Il avait plus déménagé que la plupart des gens, tout en traversant la Terre de long en large, retomber sur ses pieds quand il débarquait dans un nouvel endroit était... facile à ses yeux. Alors à Brisbane, l'endroit où il avait grandi, ça lui semblait être la chose la plus évidente au monde. « Merci Ade, mais j'suis grand maintenant, je sais me débrouiller, mais l'intention me touche sincèrement » et c'était vrai, il avait perdu l'habitude de pouvoir compter sur des proches et des amis, quand il débarquait dans un nouveau pays, il était seul et il n'avait personne pour lui proposer de "l'héberger" ou ce genre de chose.
Mais la conversation changea du tout au tout quand il aperçut le prénom de Winston sur le téléphone de son amie. Évidemment qu'Icare était curieux, il aimait savoir ce qu'il se passait dans la vie de sa meilleure amie, ça lui semblait même assez logique. « Dios mio, Icare ! On couche ensemble ! » oh... il grimaça mais accepta sans broncher cette réalité. Évidemment qu'Adriana s'épanouissait dans le sexe, c'était tout naturel selon Icare. « Buena para ti » tant qu'Ade ne mettait pas inutilement son coeur dans ce genre de situation bizarre et étrange. Il avait peur qu'elle souffre à la fin, et ça, c'était inacceptable pour Icare. Mais maintenant qu'il était là, de retour à la maison, il savait qu'il pourrait veiller sur elle et être l'oreille attentive comme par le passé. « On s’amuse, c’est tout. On n’est pas un couple, il n’y a pas d’étiquette, pas de case, rien de sérieux. Tout ira bien. » pourtant, malgré les mots rassurant d'Ade, Icare sentait en son fort intérieur que quelque chose n'allait pas. « Et je ne veux pas d’une vraie relation ! Pas après … Maxwell, pas après … pas après ces derniers mois chaotiques. » oh... est-ce qu'elle parlait d'eux ? Il espérait que non mais il eut un nœud au ventre. Il l'aimait, c'était incontestable, mais pas... enfin, Icare ignorait tout des sentiments amoureux, les relations c'étaient compliquées. Ce qu'il avait avec Ade, c'était simple et saint et il ne voulait pas anéantir des années d'amitié pour quelque chose d'incertain, Ade était une figure constante dans sa vie et il voulait la garder auprès de lui comme son amie la plus proche.
Heureusement, le reste de la soirée est plus léger, Icare lui compte les récits de ses voyages, de ses rencontres, certaines personnes lui manquent déjà, mais il reste globalement heureux de les avoir rencontrés mais d'être tout de même rentré à la maison. Seulement, après avoir bu quelques verres, Ade s'empara de ses clés, le brun arqua un sourcil. « Hors de question que tu conduises après avoir bu deux bières et la moitié d’une bouteille de Lambrusco ! Soit tu dors ici, soit je t’appelle un taxi. Et c’est non négociable ! » il eut un sourire en coin. « Mi vida... je suis serveur, ma tolérance à l'alcool est plus grande que la moyenne » lui rappela-t-il dans un souffle doux. « Mais pour ton bien, ça ne me dérange pas de squatter ton canapé jusqu'à demain matin si tu y tiens, mais je dois vraiment être parti à la première heure, j'ai beaucoup de choses à faire pour reprendre ma vie en main à Brisbane » expliqua-t-il avec détermination, il ne peut pas rester chez ses parents trop longtemps, pour le bien de son esprit et indépendance, il faut vraiment qu'il commence à bosser rapidement et à se trouver un nouveau toit.
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| | | | (#)Mar 13 Sep 2022 - 12:40 | |
| Icare vient juste de revenir d’un long séjour à l’étranger, et Adriana ne l’avait pas revu depuis le mois de septembre : évidemment qu’elle est réticente à le laisser repartir. « Merci Ade, mais j’suis grand maintenant, je sais me débrouiller, mais l’intention me touche sincèrement. » Elle laisse échapper un petit rire en secouant la tête : évidemment qu’il est grand, et pas que en taille. Evidemment qu’il sait se débrouiller seul, ici ou à l’étranger, et il l’a bien prouvé à tous au cours de ses voyages. Néanmoins, Adriana a besoin qu’il sache qu’il peut toujours sur elle, sur son aide ou sur son canapé, aussi longtemps qu’il le voudra, et malgré les difficultés que leur amitié a pu traverser. Lorsqu’Icare repère le prénom de Winston sur le téléphone de la brunette, celle-ci doit s’expliquer sur sa relation avec l’interne, quelque chose de léger, sans engagement, sans sentiments : c’est tout ce qu’il lui faut après les désastres des derniers mois. Et Icare a beau lui affirmer que c’est tant mieux pour elle, elle sent une légère tension et ne peut s’empêcher de sauter sur l’opportunité que lui offre le livreur de pizzas de mettre fin à la conversation. Est-ce que le malaise est dû au fait qu’elle ait quelqu’un ? A leur relation qui a échoué ? Au fait que ce soit Winston ? La brunette secoue la tête en préparant la table, bien décidée à chasser ces pensées désagréables. La suite sur repas est plus légère, ponctuée par les récits d’Icare sur ses voyages, et la brunette l’observe, des étoiles plein les yeux : elle aussi aurait aimé pouvoir ainsi parcourir le monde, découvrir de nouvelles cultures, des paysages merveilleux. Elle se contente de vivre cette expérience à travers son meilleur ami, l’écoutant tout en vidant petit à petit la bouteille de Lambrusco dans leurs verres. Et lorsque le repas se termine, elle s’empresse de dérober les clés de voiture d’Icare, lui offrant deux choix : soit il reste dormir ici, soit elle lui appelle un taxi, mais il est hors de question qu’il prenne le volant avec autant de grammes dans le sang. « Mi vida … je suis serveur, ma tolérance à l’alcool est plus grande que la moyenne. » La brunette hausse un sourcil, dubitative. « Ce n’est pas parce que tu peux toucher ton nez avec ton index sans te crever un œil que tu es en état de conduire … » Elle le taquine doucement, un sourire sur le visage, mais ne cèdera pas sur ce point. « Mais pour ton bien, ça ne me dérange pas de squatter ton canapé jusqu’à demain matin si tu y tiens, mais je dois vraiment être parti à la première heure, j’ai beaucoup de choses à faire pour reprendre ma vie en main à Brisbane. » Adriana éclate de rire. « Pour mon bien ? Merci pour ta générosité. » Elle considérait que c’était pour sa sécurité, à lui, mais peu importe l’interprétation qu’il faisait de la situation, le plus important était qu’il ne prenne pas le volant. « Promis, je te mettrai à la porte demain dès que le soleil pointera le bout de son nez ! » Elle lui adresse un clin d’œil et s’empresse de récupérer les draps et les couvertures, cachés sous le canapé convertible. Pendant qu’elle prépare le couchage d’Icare, elle ne peut s’empêcher de se dire qu’il y a quelques mois, il aurait dormi avec elle, dans son lit, sans que cela ne pose aucune difficulté. Il n’y aurait eu aucune ambiguïté, aucun doute sur leurs sentiments, leurs désirs et leurs intentions, et ils auraient passé de la nuit à discuter. Pourtant, la brunette ne négocie pas, n’a pas envie de créer un malaise, et rejoint sa chambre pour le reste de la nuit. Le lendemain matin, elle est prête à partir faire son footing, en tenue de sport, lorsqu’elle rejoint Icare dans le salon, le secouant sans ménagement. « Allez, debout, la Belle au bois dormant ! Un café, et dehors ! Ta nouvelle vie t’attend. » Elle rit avant de rejoindre la cuisine pour préparer deux tasses de café, attendant qu’Icare se lève. |
| | | | | | | | Adricare #1 (2.0) ≈ You can count on me, like 1, 2, 3 |
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