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@sergio gutiérrez & maddy griffiths + baby Paola

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Dimanche 24 juillet 2022.
Tout s’est passé très vite, même si Maddy a vraiment cru qu’elle allait y passer, elle qui touchait son rêve le plus sincère du bout des doigts. Celui de devenir mère. Celui de serrer contre elle bébé papaye qui portait désormais l’adorable prénom de Paola. Sauf que l’accouchement de Maddy ne s’est pas du tout passé comme prévu.

04h54.
Maddy n’arrive pas à trouver le sommeil, les contractions sont de plus en plus rapprochées, de plus en plus intenses et par dessous tout, douloureuses. Maddy est forte mais Maddy ne sent pas bien. Pas bien du tout. Sous le regard inquiet de Sergio, ils décident de se rendre à la maternité en urgence même si le terme de la grossesse de Maddy n’est pas avant trois semaines..

05h29.
Entourée par l’équipe médicale de la maternité du St Vincent’s Hospital, l’ambiance est tendue dans la chambre. Maddy souffre le martyre, elle tient la main de Sergio de toutes ses forces à chaque nouvelle contractions. La sueur perle son front, la peur s’empare de son être tout entier. Son seul souhait c’est que Paola soit en bonne santé. La gynécologue de Maddy finit par arriver dans la pièce, elle fait quelques vérifications lorsque son visage s’habille d’un air grave. Le verdict tombe : bébé papaye bouge de moins en moins, direction la salle d’opération. L’équipe s’agite autour d’elle. Les larmes montent aux yeux de Maddy. Elle ne sait pas ce qu’il se passe, ce qu’il l’attend. Elle commence à paniquer Elle ne veut pas lâcher la main de Sergio, c’est son seul repère alors qu’elle s’apprête à vivre l’une des épreuves les plus importantes de sa vie. Pourtant Maddy se doit d’être courageuse et même si la séparation est douloureuse, on l’emmène déjà en salle d’opération.

06h33.
Paola Mina Gutiérrez-Griffiths pousse son premier cri. Maddy n’a pas connu un accouchement classique. Désormais, elle gardera une cicatrice en bas de son ventre de sa césarienne. La sage-femme vient délicatement posée le nouveau-né dans les bras de sa maman. Dès le premier regard, Maddy ressent un amour inconditionnel, indescriptible. Elle pleure de joie. Elle est si heureuse. Paola est si belle. Elle se fait la promesse intérieure de l’aimer toute sa vie. Elle veut voir Sergio, elle veut partager ce bonheur immense avec le père de Paola. Ils sont désormais parents et elle a toujours du mal à le réaliser. Elle est encore sur son petit nuage à admirer son ange, son miracle, sa merveille. Sauf que la vision de Maddy se brouille, ses oreilles bourdonnent, avant de perdre connaissance.

9h40.
Sergio attend au chevet de Maddy. Bébé Paola est en sécurité et bien au chaud dans une couveuse. Elle est déjà en train de faire sa meilleure sieste après avoir eu les premiers soins. Les paupières de Maddy sont lourdes. Elle a l’impression d’avoir rêver un long moment. Elle ouvre péniblement ses yeux et voit des perfusions autour d’elle. Elle n’a plus son gros ventre arrondi. Elle ne voit que ça et distingue à peine Sergio à ses côtés. Son esprit se met en alerte. Ses mains tremblent et elle finit par dire. « Où est mon bébé ? Où est Paola ? Je veux voir mon bébé »

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Maddy s’agite, elle ne comprend pas ce qu’il se passe autour d’elle. Son cœur se serre dans sa poitrine. Sa respiration s’accélère. Où est Paola ? Les larmes lui montent aux yeux. C’est la main de Sergio dans la sienne qui la ramène à la réalité. Elle s’immobilise. Ses iris bleutées fixent le Gutiérrez, un visage familier et réconfortant à ses côtés. Il est là auprès d’elle assis sur son lit d’hôpital. Sa main effleure son front, remettant une mèche blonde derrière son oreille. Il essaye de la calmer d’une voix douce. Sergio a toujours été celui qui gardait son sang-froid, alors que Maddy panique toujours trop vite. Il l’informe que Paola est en parfaite santé, elle se trouve à la nurserie. Leur bébé a été prématurée. Paola était donc un bébé de découvrir le monde. Elle serre la main de Sergio, elle reprend enfin son souffle. « Oui je veux la voir. » qu’elle implore presque d’une petite voix, les yeux encore rougis et fatigués par les récents événements. Il lui tend un verre d’eau, incitant Maddy à se réhydrater.

Il lui demande comment elle va. Doucement, elle observe autour d’elle et découvre une perfusion à son bras. « J’ai.. j’ai eu peur de ne plus vous revoir. » Les traits de son visage se sont décomposés lorsque la sentence des médecins est tombée : la césarienne était obligatoire pour le bien du bébé et de la maman. Ce souvenir revive des douleurs dans le corps de la blonde. Elle a la tête qui tourne, pourtant Sergio arrive à la maintenir éveillée. Il prononce les plus beaux mots qu’elle aurait pu entendre un jour dans sa vie. Des mots qu’elle a toujours voulu entendre, un moment qu’elle a toujours souhaité vivre du plus profond de son être : celui de devenir une mère. Certes le tableau n’était pas parfait. Son accouchement ne s’était pas du tout passer comme prévu. Il avait été brutal et douloureux. Malgré tout cela, elle n’est pas seule. Il est là à ses côtés, malgré les hauts et les bas de leur relation depuis dix ans, il est toujours là. Désormais, ils forment une famille. Paola est en bonne santé. Paola est magnifique.  Sans l’ombre d’une hésitation, elle le croit.

Maddy dépose son front contre le torse de Sergio. Elle peut de nouveau respirer. Elle est fatiguée mais heureuse et c’est tout ce qui compte à l’instant. Sa main ne lâche pas celle du père de Paola. « Merci. » qu’elle souffle dans un murmure. « Toi aussi tu as été extraordinaire. » Elle sourit timidement, cachée par ses mèches blondes « Tu ne m’as jamais laissé tomber. » Tu as tenu ton engagement. Il n'a pas été un lâche comme son imbécile d'ex. Elle n’a plus envie de mensonges entre eux. Elle souhaite juste le bien-être de leur fille. Difficilement, elle se redresse. Chacun de ses mouvements sont éprouvants, elle avait sous-estimé l’impacte d’un accouchement sur son corps. « C’est possible de la voir maintenant ? » Elle ne sait pas combien d’heures elle était restée inconsciente. Elle a perdu la notion du temps, et son seul désir est de voir sa fille.

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Après la panique, l’inquiétude et la souffrance, l’apaisement prend place autour de Sergio et Maddy. Elle l’a fait, elle a réussi à mener à terme une grossesse. Paola est là, elle est maman, ils sont parents. Son rêve devient réalité, elle a quitté le monde des cauchemars pour vivre un rêve éveillé. Malgré des hauts et des bas, sa dépression et ses idées noires, elle n’a jamais perdu espoir. D’un geste délicat, Sergio caresse les cheveux de Maddy. Petit à petit son corps se détend, son cœur s’emplie de joie. Une nouvelle fois, Sergio lui assure qu’il n’a jamais eu l’intention de les abandonner. Durant ses neuf derniers mois, la Griffiths a découvert une facette inavouée de son agent, qu’elle ne considère plus comme tel. Désormais, il est le père de Paola. Doucement mais surement, sa confiance envers lui se reconstruit. Toutes ses petites attentions lui ont montré qu’il n’était pas juste un homme d’affaires sans scrupule. Sergio lui a montré qu’il souhaite être un père présent et attentif. Elle le sent dans chacun de ses gestes et ses paroles. Il aime Paola. Elle a tout changé entre eux, pour rendre leur relation meilleure. Son nouveau rêve est que cela se pérennise, qu’ils arrivent à former une famille. Elle a espoir. Elle ne veut pas connaitre de nouvelle déception de sa part.

Finalement, Sergio et Maddy se redressent quasiment en même temps. Il va chercher Paola. Il s’éclipse quelques minutes, laissant la maman pour la première fois seule avec elle-même. Elle sent son corps lourd et léger à la fois. C’est étrange. Elle n’a plus son gros ventre du poids d’une pastèque. Pourtant, ses muscles, ses articulations, son corps tout entier sont encore secoués par le traumatisme de cette césarienne imprévue. D’une main incertaine, elle soulève l’habit d’hôpital qu’on lui a enfilé et découvre l’énorme pansement sur son bas ventre. Elle n’ose le toucher de peur d’avoir de nouveau mal. Maddy et Paola garderont des souvenirs de ce moment…

Pourtant tout disparait autour d’elle lorsque la Paola rentre dans la chambre. Elle a l’air si petite, si fragile dans son berceau. D’un regard émerveillé, elle ne lâche pas des yeux Paola lorsque Sergio la prend dans les bras et vient les déposer délicatement dans les siens. Il lui apprend même comment tenir correctement la tête du bébé. Pendant de longues secondes, Sergio et Maddy admirent d’un regard amoureux leur enfant. Ils sont tous les trois si proches, que le front de la blonde touche celui du Gutiérrez. Elle ressent un bonheur immense et indescriptible. En silence, des larmes de joie glissent sur ses joues. Maddy n’arrive pas à se contenir, elle est si heureuse. A cet instant, elle ne pense même pas aux futures nuits qui les attendent, à cette nouvelle organisation, à l’allaitement, à la vie de parents en somme... Elle a envie de rester des heures à apprécier la vue qui s’offre à elle, celle de sa fille, leur fille. Elle aimerait la câliner durant des heures. Elle se fait la promesse intérieure qu’elle sera toujours là pour Paola, qu’elle l’aimera jusqu’à son dernier souffle. Doucement, elle se vient déposer un baiser sur le front de sa fille, un deuxième, puis un troisième. Elle sent si bon. Elle comprend mieux Mabel. Elle est toute calme malgré les récents événements. En se redressant, le nouveau-né leur offre un petit sourire malgré ses yeux encore mi-clos. Maddy regarde Sergio. Ils ont fait du bon travail. Les mots lui manquent pour exprimer ce qu’elle ressent. Elle en oublie même l’infirmière à leurs côtés, qu’elle s’approche de Sergio pour lui déposer un baiser sur sa joue. Désormais, ils forment une famille et elle en est fière.

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Maddy se recule légèrement découvrant le sourire de Sergio. Le sien ne lâche pas son visage, elle rigole même aux paroles masculines. « Je ne pensais pas te le dire un jour Sergio... » Elle marque une légère pause avant d’affirmer. « Je t’apprécie, sincèrement. » Tu es une personne bien, mais ça elle le garde pour elle, ce n’est pas le moment de flatter son égo à outrance. Sergio en a suffisamment pour toute une vie.

La maman souhaite de nouveau admirer sa fille que l’infirmière propose à Maddy d’allaiter le nouveau-né. Elle est bien trop gênée de le faire devant tout le monde. Elle a lu la théorie dans les bouquins, fait des cours de préparation avec sa petite sœur, mais elle n’a pas encore mis l’exercice en pratique. Elle demandera plus tard de l’aide. Pour l’instant, elle a juste envie de câliner sa fille. « Est-ce que vous pouvez nous laisser un peu seuls avec notre fille ? Nous ferons cela après. » qu’elle demande un peu trop spontanément, alors elle se rattrape d’une voix un peu plus courtoise. « S’il vous plait. » Un sourire un peu trop prononcé, Maddy sent les muscles de ses joues tirailler. Elle est encore très fatiguée par son accouchement. L’infirmière tourne les talons, renfrognée.

Maddy patiente quelques instants, sans quitter des yeux sa fille. Elle entend la porte se refermer et les pas de l’infirmière s’éloigner. Elle pousse un soupir de soulagement. C’est la première fois que Maddy se retrouve enfin seule depuis son arrivée à la maternité, sans être entourée par une armée de soignants. Elle a envie de profiter de ce moment en famille. « Ouf, j’ai cru qu’elle n’allait jamais nous laisser tranquille. Je préfère clairement Etna comme chien de garde. » lâche-t-elle avec un humour piquant qui ne lui ressemble pas. Les médocs qui lui ont donnés et les tranquillisants, sans parler des perfusions, changent son attitude. Elle veut profiter égoïstement de ce bonheur indescriptible car après ça sera la parade des visites.

Délicatement, la Griffiths soulève le linge emmitouflant le visage de Paola. « On sait de qui elle tient ses cheveux. » Il n’y a aucun doute que l’identité du père. Malgré que Paola soit un bébé prématuré, on aperçoit des mèches brunes dépassées de sa petite couverture. « Je me demande quelle sera la couleur de ses yeux. » s’interroge-t-elle en redressant son regard vers le Gutiérrez. Au fond d’elle, elle espère qu’ils seront bleus comme les siens, une empreinte d’elle sur son doux visage. « Je suis vraiment heureuse Sergio. » continue-t-elle d’une voix envahie par l’émotion. La joie, l’amour maternel. « C’est le plus beau jour de ma vie. » Paola irradie toutes les craintes passées. « On sera des bons parents pour elle, n’est-ce pas ? On est une famille maintenant. » qu’elle continue d’une voix sincère. C’est la première fois qu’elle prononce le mot « famille » devant Sergio. Elle ne le dit pas à la légère. Maddy n’a pas envie de reproduire les mêmes erreurs que ses parents. Elle se sent prête à accueillir Sergio dans sa famille et elle l’espère que la sienne le sera en retour. Elle fera tout son possible pour le bien-être de sa fille, Paola.

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Donner la vie provoque une explosion d'émotions. Maddy a vécu une véritable descente aux enfers lorsqu'on l'a emmené au bloc pour une césarienne. Désormais, elle est sur son petit nuage, entourée de Paola et Sergio. Encore émue par les récents évènements qui ont changé sa vie, leurs vies, elle témoigne son affection envers Sergio. Jamais elle n’aurait soupçonné tenir un tel discours, affirmer qu’elle l’apprécie. Et jamais, elle n’a imaginé Sergio lui répondre que c’était un plaisir. De quel plaisir veut-il parler ? Elle bat des cils avant de sentir ses joues s’enflammer. Son regard oscille entre Sergio et l’infirmière qui est toujours derrière eux, proposant même à la maman d’allaiter le nouveau-né. Elle n’a pas le temps de répliquer au brun qu’elle congédie l’infirmière, souhaitant vivre ses premiers moments en famille loin des regards indiscrets.

Elle respire de nouveau quand la femme quitte la pièce. Au fond d’elle, Maddy sait que Sergio a raison, elle aurait dû accepter l’aide de la soignante, mais elle a pensé à elle, pour une fois. Elle a agi comme une maman poule. La Griffiths n’a pas vécu un accouchement dans la norme. Elle a cru qu’elle n’allait jamais revoir Paola et Sergio. Comment auraient-ils fait sans elle ? Elle est pleinement soulagée et heureuse que tout le monde aille bien. La situation redevient presque normale quand il parle d’Etna. Maddy approuve d’un hochement de tête lorsque Sergio aborde les rencontres entre Pao et leurs animaux de compagnie. Maddy sait d’avance que Romy sera jalouse mais elle s’en remettra. C’est une grande fille désormais, Pao est devenue sa priorité, ainsi va la vie.

Naïvement, Maddy se demande de quelle couleur seront les yeux de leur fille. Il va falloir s’armer de patience pour connaître la réponse, le Gutiérrez a raison sur ce point. Il a déjà été père sept fois après tout. Elle est contente d’entendre que Sergio est tout aussi heureux qu’elle. Il n’a pas failli à ses engagements et lui fait la promesse qu’ils feront de leur mieux pour la douce et belle Paola. Cette fois-ci, cette promesse ne peut être brisée, ce n’est pas un contrat avec des signatures. C’est l’engagement de toute une vie et elle le partage avec Sergio. Malgré les années à travailler ensemble et leurs nombreux désaccords, leur relation semble connaître un renouveau grâce à Pao. Deviendra-t-elle leur plus grande force ou faiblesse ?

”On fera de notre mieux, je te le promets.” qu’elle répète baissant son regard à nouveau vers sa fille, alors que son front vient se coller contre celui du mexicain. Cette promesse est autant valable pour Paola que pour Sergio. Ils sont une famille, cette simple pensée lui paraît irréelle. Pourtant, Miss Pao est là emmitouflée dans sa couverture de naissance.

La blonde reste silencieuse une bonne minute, admirant son bébé d’un regard amoureux. Elle vient même tenir ses petits doigts si fins et fragiles. Elle est minuscule, on dirait une crevette. “On a dû te faire une sacrée frayeur…” finit par murmurer, Maddy rompant le silence. “Comment tu vas Sergio?” questionne-t-elle en redressant sa tête. ”Est-ce que tu veux la prendre dans tes bras ?” Après tout, elle ne sait pas ce qu’il s’est passé entre son accouchement et son réveil. Elle ne sait pas si le Gutièrrez a pu porter sa fille contre lui.

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A peine a-t-elle posé les yeux sur Paola qu’elle en est tombée amoureuse. Elle est si belle, si minuscule, si fragile, si précieuse. Les yeux encore mi-clos, elle étire un petit sourire vers ses deux parents. Maddy veut partager ce moment avec Sergio, naturellement elle lui propose de tenir le nouveau-né dans ses bras. S'installant plus confortablement sur le matelas, Maddy laisse Sergio prendre délicatement Paola dans ses bras.

Tous les trois sont très proches, Maddy se sent soulagée et en sécurité. Tout le monde va bien, ses muscles se relâchent et elle profite de ce moment de pur bonheur. Elle veut immortaliser chaque instant dans sa mémoire. La douleur s'évanouit de ses entrailles à chaque fois qu’elle croise le regard de sa fille. Elle est attendrit d’admirer Paola dans les bras de son papa. Elle découvre une nouvelle facette du Gutiérrez, celle de père. A cet instant, l’image horrible que Cesar lui a peint de Sergio parait lointaine. Aux yeux de Maddy, elle voit un homme aimant envers son enfant, un homme qui a envie de s’investir dans la vie de Paola.

La relation de confiance entre Sergio et Maddy a toujours été très fragile. Perpétuellement en doute envers son agent, l’actrice a pourtant envie de le croire en tant que père. Naïvement, elle souhaite ne pas se tromper malgré le bon nombre de mises en garde de son entourage. Malgré la communication inexistante entre Maddy et sa sœur, elle sait que Mabel se méfie de Sergio, tout comme Cesar. La Griffiths est sans doute folle de se lancer dans une telle aventure, cependant elle ferait n’importe quoi pour son enfant. Elle est sincèrement émue et reconnaissante de vivre ce moment magique et unique en compagnie de Sergio, même si elle n’aurait jamais misé sur lui. Il est loin de son idéal masculin, pourtant les épreuves qu’ils ont vécues ensemble, ont complexifié leur lien, les rendant inséparables. Ils ont désormais la responsabilité de Paola. Devenir parent est un job à plein temps et Sergio exprime son impatience de rentrer à la maison.

”Moi aussi” Ils vont rentrer à trois chez eux, cette simple pensée lui semble irréelle pourtant elle est papable. Paola est là avec eux et en bonne santée. Doucement mais sûrement, Maddy a réussi à fonder une famille, pas de la manière la plus conventionnelle mais elle est une habituée des familles dysfonctionnelles. Pour l’instant, elle n’a pas envie de penser à ce qui l’attend à l’extérieur, aux remarques de sa famille mais aussi aux jugements des médias. Ils ne pourront pas cacher éternellement Paola, cependant ils feront leur possible pour la protéger. Avec Sergio auprès d’elle, les filles n’ont pas à s’inquiéter. Même si la plupart du temps, ses façons de fonctionner ne sont pas éthiques, Sergio reste quelqu’un de loyal et protecteur. Paola devient la priorité des nouveaux parents. Le père propose même de limiter les visites pour les premiers jours.

”Tu as raison.” dit-elle en hochant doucement de la tête sans quitter Paola des yeux. ”Mabel avait bien prévu son coup pour la naissance de Rosalie, elle a envoyé les parents en croisière durant la même période.” La blonde sourit à ce souvenir même si le dernier Noël des Griffiths reste chaotique. Personne ne risque de l’oublier. Maddy a vraiment cru que Mabel allait accoucher dans le salon alors que Matilda se battait avec Mark pour prendre une photo des trois cousines réunies pour l’occasion. ”Je n’ai pas été aussi maligne que ma petite soeur.” continue-t-elle avant de remonter ses iris bleutés vers le brun. ”Mais je peux compter sur toi pour bannir temporairement les visites, je pense que ni toi ni moi avons envie de se coltiner Matilda et Mark.” Et toutes les autres personnes.

Elle grimace à ces derniers mots, son père n’a toujours pas accepté que Sergio soit le père de sa petite-fille, tandis que sa mère fantasme sur le mexicain. Rien ne va dans cette famille. Concernant sa petite sœur, Maddy sait qu’elle ne sera pas embêtée par cette dernière. Même si parmi tous les Griffiths, Mabel reste la seule qu’elle ait vraiment envie de voir. ”En temps voulu, ça me fera plaisir que Mabel et Rosalie rencontrent Paola.” Son regard bienveillant glisse sur la petite crevette emmitouflée. ”Et que les Gutiérrez rencontrent leur petite soeur.” prononce-t-elle d’une voix plus basse et incertaine. ”Sergio, tu crois que tes enfants vont m’accepter ?” Après tout, ils n'en ont jamais vraiment parlé et Maddy veut en avoir le cœur net.

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Les rires dissipent les inquiétudes des heures précédentes. Sergio marque un point, pas besoin d’user des stratagèmes de Mabel, la simple présence du Gutiérrez dans les environs suffit pour écarter les gens. ”En plus d'être papa, tu fais office de garde du corps maintenant ?” ajoutes-tu avec un rictus amusé sur les lèvres. A ta connaissance, les papas sont toujours fusionnels avec leurs filles. Cela ne serait pas étonnant que Sergio soit un papa sur protecteur envers Paola. Tant qu’il prend soin de votre fille, ça te convient. Vous c’est différent, ça a toujours été compliqué, étrange et flou.

”Ne t’inquiète pas, je ne le prends pas personnellement. Je cherche encore des personnes qui apprécient réellement Mark et Matilda.” soupire-tu avec une pointe de lassitude dans ta voix. Tes parents t’ont toujours étouffé à vouloir tout contrôler dans ta vie, maintenant qu’une deuxième petite fille vient s’ajouter au portrait familial, tu les vois déjà arriver avec leurs gros sabots. Même si Mabel et toi parliez peu, vous êtes d’accord sur le fait que vous ne voulez pas reproduire l’éducation de vos parents. Pas besoin de mots pour vous comprendre. ”Je te remercie.” conclus-tu doucement. Cette journée a été un véritable ascenseur émotionnel, la douleur dans tes muscles, la fatigue mentale et les aller-retour incessants dans ta chambre du personnel hospitalier sont épuisants. La tranquillité est une vertus précieuse dans ces lieux et c’est pour cette raison que tu as rapidement congédié la sage-femme qui voulait t’enseigner à prendre le sein. Tu vas devoir apprendre surtout que la petite va bientôt réclamer à manger.

Hésitante, tu émets le souhait de présenter votre fille à Mabel et Rosalie ainsi que les Gutiérrez. Il y a cette question au fond de toi qui te taraude. Ses enfants vont-ils t’accepter ? Paola est leur demi-sœur mais toi, tu es clairement la pièce rapportée. Ils ont déjà une mère et un père, malgré les conflits familiaux. Toi tu es juste une aventure parmi tant d’autres. Tu ne connais pas le tableau de chasse du mexicain mais tu connais suffisamment ses atouts pour y avoir succombé un soir. Tu devrais t’en vouloir pourtant tu es si heureuse d’avoir donné la vie. Tu sais que votre relation est toxique, que vous ne deviez pas partager la même chambre pour dormir. Allez-vous garder cette habitude de retour à la maison ?

Les premiers mots du grand brun te surprennent, t’essaye de comprendre l’ironie mais t’as l’impression qu’il est sérieux. Pourtant tu ne dis rien, continuant à l’écouter pour le comprendre. Ses paroles matérialisent ta plus grande peur : le rejet de Paola. Toi tu pourras t’en remettre, mais la simple idée qu’il n’accepte pas leur demi-sœur t’effraie. Paola n’a rien a voir dans vos histoires. Elle vient tout juste de découvrir le monde, elle est l’être le plus innocent qu’elle connaisse. Sergio te promet qu’il fera une nouvelle fois son possible pour que la rencontre se passe au mieux. Tu souris, buvant ses paroles comme de l’eau, t’as vraiment envie de croire qu’il a changé. Pour l’instant, il n’a pas fait de faux-pas. Etrangement, vous n’aviez jamais été aussi proches et solidaires. Il y a un an, c’était inconcevable. La vie est pleine de surprises. ”Tu crois vraiment qu’ils vont m’apprécier ? Franchement il y a de quoi mal me regarder à cause de notre..” T’as vraiment du mal à prononcer ses mots, c’est un sujet tabou entre vous. ”Notre aventure.” Restez professionnels, vous avez royalement loupé cette ligne du contrat. ”Enfin.. j’espère également qu’ils sauront faire la part des choses. Paola mérite tout l’amour du monde.” Et t’es prête à la couvrir d’amour jusqu’à ton dernier souffle. Elle a radicalement changé ta vie, la rendant plus lumineuse. ”Tu sais combien de temps on va devoir rester à la maternité ?” demandes-tu en venant prendre délicatement la main de ta fille dans la tienne. Elle sourit lorsqu’elle voit Paola réagir. Maddy n’a pas eu le temps de se renseigner à son réveil, elle voulait juste voir sa fille. ”Tu te rends compte, on va revenir à trois chez nous ?” C’est encore irréel pour la jeune maman, mais elle est follement heureuse et elle est curieuse de voir les réactions d’Etna et Romy.

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A cet instant, il n’y a que Paola, Sergio et toi qui comptaient. Au diable vos familles, vos différends, les préjugés sur votre relation que tu n’arriveras sans doute jamais à définir. Amants d’une nuit pour devenir parents pour toute une vie d’un minuscule petit être que Sergio tient dans ses bras. Tu n’arrives pas à quitter Paola des yeux, pouvant enfin mettre des traits sur le visage de bébé papaye. Elle est si belle, si petite, si fragile pourtant ton cœur bat si fort. C’est donc ça l’amour ? Malgré tes craintes, tes peurs et tes douleurs, cet amour grandissant fait abstraction de toutes mauvaises ondes négatives.

Légèrement, tes pupilles se redressent vers le Gutiérrez lorsque vous mentionnez pour la première fois depuis longtemps votre aventure en Espagne. La pire chose qui te soit arrivée ? Tu réponds “non” de la tête. Fut un temps, tu t’aurais détesté d’avoir franchi la barrière du professionnel entre ton agent et toi. Désormais, tu vois les choses autrement. Contre toute attente, Sergio a participé à la réalisation de ton plus grand rêve, celui de devenir maman. Ces derniers mois, il est remonté dans ton estime après tant d’années de déception.

Sergio mentionne Maritza, la mère de ses autres enfants. Frissonnant légèrement, tu préfères reposer tes yeux sur ta fille. A partir de ce moment, Paola devient ta priorité, votre priorité. ”Oui elle sera couverte d’amour, c’est certain.” Sans l’ombre d’un doute, tu seras une maman poule. Tu es curieuse de voir comment Sergio était en tant que père même si tu as ta petite idée.

Au revoir la tranquillité, tu ne peux t’empêcher de rire aux mots masculins. C’est bien vrai. ”Ca ne sera pas la première fois que l’on se disputera.” Ni la dernière… Toi aussi, tu préfères rire de la situation, profitant simplement du moment présent. Encore une semaine en ces lieux, pour surveiller ton état et celui de Paola qui est née avant un mois d’avance. ”J’ai hâte qu’on rentre à la maison avec Pao.” Confesses-tu en posant ta tête sur l’épaule de Sergio, sentant la fatigue revenir, tes paupières devenir lourdes, néanmoins tu refuses de t’assoupir car tu veux encore admirer ta fille, Paola.

The end